Résumé : Cette étude aborde la question de certains emplois dits
« modifiés » du nom propre d’un point de vue contrastif anglais / français, dans le cadre de la théorie des opérations énonciatives d’Antoine Culioli, et à partir de l’analyse détaillée d’un corpus oral authentique et relativement diversifié (émissions radio, corpus oraux transcrits, scripts de séries, scripts de films, énoncés spontanés recueillis, etc…).
On s’intéressera principalement ici à la question de la qualification, et
surtout au mode particulier de qualification que constitue l’emploi du nom propre dans les deux langues, notamment en ce qui concerne les emplois métaphoriques, c’est-à-dire à la fois les antonomases (un Delors jeune / But although Metheny is no Marc Ribot, he's not really a George Benson either) et les noms propres métaphoriques (Manu, c’est vraiment Agassi ! / come on, Einstein, if you’re so clever), les tournures qualifiantes du type Nc Np (l’effet Sarkozy, un ton très de Gaulle) ou Nc à la Np ( un coup droit à la Nadal ) en français, par rapport aux structures composées Np Nc (an Elvis hairstyle) Np- like Nc ou Np-style Nc (an Alice in Wonderland-style fearlessness) en anglais. On tentera ainsi de faire apparaître les grandes tendances dans la distribution et la fréquence de ces phénomènes, la spécificité du discours oral spontané (ou quasi-spontané) par rapport à l’écrit, ainsi que les principaux contrastes et convergences que l’on peut observer en comparant les deux langues.
On fera pour cela appel à certains outils conceptuels de la théorie des
opérations énonciatives, notamment la représentation en termes de domaine notionnel (centre attracteur, centre organisateur et haut degré) et le repérage par rapport au co-énonciateur (ajustements énonciatifs et discursifs).