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ROYAUME DU MAROC
SECTEUR : TOURISME
MODULE:
Le tourisme international est l’un des secteurs du commerce international des services qui connaît la
croissance la plus rapide, il est le plus dynamique et le plus rémunérant en terme de recettes. Il
constitue une importante source de développement incontestable au niveau de la création d’emplois et
la contribution au PIB.
En prenant en compte l’évolution des approches et des stratégies économiques- avec toutes les
mutations qui ne cessent de s’opérer dans le paysage international- vu l’impact des interactions
conjoncturelles si péremptoires, le tourisme est indéniablement une valeur, mais une valeur d’une
fragilité et d’une vulnérabilité parfois démesurées aggravée par cette ascension brutale sans mesures de
suivi, un décollage du tourisme engendré par une massification des flux touristiques peu respectueux
des territoires des territoires d’accueil.
Cette ascension des flux touristiques au niveau mondial, essentiellement émis par les pays du nord, a
provoqué dans les pays en voie de développement dont l’activité reste précairement organisée, un
dérapage touristique sans précédent, ravageant ainsi les structures sociales et environnementales
traditionnelles, principales devises du tourisme.
Plus que jamais le secteur appelle à la vigilance eu égard au contexte qu’il engendre et l’accompagne.
Il est alors important que toutes les régions, dont les sites présentent des atouts multiples et des
variétés culturelles et naturelles, soient prises en considération dans le schéma directeur
d’aménagement du tourisme pour aussi contribuer à la création d’un tourisme économique durable.
En plein essor, le tourisme au Maroc a été toujours un maillon de développement non maîtrisé laissé à
la merci du comportement des touristes, parfois inconscients de l’impact de leurs attitudes et habitudes
de voyage et de consommation sur la pérennité et l’équilibre social et environnemental local.
Souvent présenté comme un frein, la concurrence mondiale de plus en plus virulente entre les pays
constitue au contraire une occasion d’adapter l’offre touristique marocaine à l’évolution de la
demande, notamment en favorisant une gestion responsable et équilibrée des ressources qui associe la
population et les acteurs locaux.
L’activité touristique exige de plus en plus d’adaptation et d’adaptabilité aux interactions aux secteurs
mitoyens qui lui servent de plates formes culturelles et de canevas socioéconomiques, elle fustige la
considération des visées et des perspectives liées à l’environnement, à la culture et la durabilité.
C’est pour cette raison que le Maroc s’est engagé récemment à faire du tourisme un secteur
de développement à haute valeur ajoutée, non seulement au niveau économique mais également en
matière de promotion sociale, culturelle et environnementale quoique cette prise de conscience reste
encore dans un état d’avancement embryonnaire.
Pour mieux étayer le thème, nous allons nous consacrer dans une première partie à la définition du
concept du tourisme durable, ses préceptes et ses visées pour ensuite analyser un exemple de projet qui
s’inscrit dans cette logique de durabilité.
2
LE DEVELOPPEMENT DURABLE :
Définition :
Un développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre
la capacité des générations futures à satisfaire les leurs.
On voit que le développement durable est moins une définition qu'une déclaration d'intention. Derrière ce
concept qui peut paraître abstrait se trouvent trois notions fondamentales :
La notion de développement au sens économique du terme ;
la notion de besoin, ce qui sous-entend la satisfaction des besoins des plus démunis, à qui il faudra donc
porter une attention particulière ;
la notion de finitude des ressources, qui impose la prise en compte de l’environnement pour que la
planète puisse répondre aux besoins du présent et du futur.
Le développement durable est donc une conception de l'intérêt public appliquée à trois critères fondamentaux :
la croissance économique ;
l’environnement global (c’est-à-dire considéré à l’échelle planétaire) ;
les enjeux sociaux (sociétaux) d’une planète globalisée.
Enjeux et objectifs :
Puisque le développement durable implique un traitement conjoint des effets économiques, sociaux et
environnementaux de toute action humaine, il est indispensable de mettre en place des démarches :
multi-partenariales et interdisciplinaires ;
impliquant la coopération d'acteurs de différentes disciplines (économie, sociologie, écologie, sciences
pour l'ingénieur, ...) ;
de différents secteurs (transports, énergie, eau, déchets, milieux naturels, développement social, ...) ;
de différents milieux (entreprises, associations, administrations, syndicats, ...) ;
agissant à différents échelons territoriaux (international, national, régional, et local).
Le développement durable repose donc sur une nouvelle forme de gouvernance, où tous les acteurs (parties
prenantes) doivent se mobiliser.
3
En d'autres termes, il s'agit de traiter le même problème à tous les niveaux, dans tous les secteurs, et par tous
les acteurs.
Le développement durable repose sur une vision à long terme qui prend en compte le caractère indissociable de
trois dimensions: la dimension sociale, la dimension économique et la dimension environnementale.
Pour que l’on puisse vraiment parler de développement durable, ces trois pôles du social, de l’économie et de
l’environnement doivent être indissociables.
La dimension Sociale
La dimension sociale vise le développement de la société tout en satisfaisant les besoins des êtres humains, peu
importe leurs origines.
La dimension économique
La dimension économique consiste en la création de richesse afin d’améliorer les conditions de vie matérielle.
La dimension environnementale
Enfin, la dimension environnementale s’appuie sur la volonté d’adapter nos modes de vie aux capacités de notre
planète.
Pour que l’on puisse vraiment parler de développement durable, ces trois pôles du social, de l’économie et de
l’environnement doivent être indissociables.
Si certains bienfaits du tourisme ne sont plus à démontrer, comme la création d’emplois, la production de
revenus, l’apport en devises, l’amélioration de la balance commerciale ou l’effet induit
sur le développement des infrastructures, il convient de rappeler les nombreux effets
négatifs du tourisme, notamment au Sud. La concentration des infrastructures dans
les zones touristiques se fait au détriment des zones qui ne le sont pas. La
concurrence pour l’accès aux biens de première nécessité comme l’eau, est drastique.
À Marrakech par exemple, on peut voir les pelouses des hôtels irriguées jour et nuit alors que la
population des quartiers périphériques de la ville n’a pas accès à l’eau potable. L’impact sur le foncier
peut également être considérable : la concurrence
pour l’usage du sol entre l’agriculture, l’urbanisation et les infrastructures touristiques
provoque une augmentation des prix qui rend la terre inaccessible aux producteurs
locaux.
Si le tourisme est fortement créateur d’emplois, il s’agit souvent d’emplois peu qualifiés.
La main-d’oeuvre locale est sous-payée. Les emplois ne sont souvent pas
4
déclarés et ils sont particulièrement précaires. Le recours au travail des enfants, parfois très jeunes,
est généralisé. Selon le BIT, près de 20 millions d’enfants de moins de 18 ans travaillent dans le secteur
touristique. Cela concerne de très près le Maroc. La prostitution, l’exploitation
sexuelle des enfants, vont souvent d pair avec le développement du tourisme.
5
La demande touristique évolue en fonction des changements socioculturels profonds que connaissent les sociétés
post-industrielles. Les modèles de consommation sont modifiés. Cela se traduit, d’une part, par de nouveaux
comportements des touristes et, d’autre part, par une demande différente en matière de produits touristiques.
L’information des clients se fait maintenant en
continu. Le futur voyageur recherche lui-même sur Internet les offres les plus
intéressantes, parfois longtemps à l’avance, parfois le dernier jour. Le bouche à oreille
fonctionne beaucoup.
Les voyageurs actuels partent plus fréquemment, pour des périodes plus courtes (trois jours, une
semaine) ce qui entraîne une modification des comportements mais aussi des attentes. Les vacances
restent un moment très important pour les familles comme pour les groupes d’amis. C’est
un moment privilégié de détente pour des familles peu disponibles et souvent dispersées
pendant le reste de l’année.
Les études récentes sur le sujet, montrent bien quelles sont les tendances socioculturelles profondes de
la société européenne post-industrielle qui ont une incidence sur le modèle de consommation des loisirs
:
Les voyageurs ne veulent pas de soucis pendant leurs vacances. Cela démarre dès le stade de la
recherche d’information qui doit être facile d’accès. L’offre doit être simple, sans incertitude. Il
y a toujours, quelque part, la crainte de l’arnaque, du supplément imprévu.
Ils souhaitent de plus en plus disposer de rapports non marchands pendant les vacances. En
même temps, ils ne souhaitent pas réduire les contacts à une simple relation commerciale.
Le ludique représente une demande croissante car les vacances sont une période de rencontres,
de convivialité.
Les voyageurs attendent de leurs vacances de l’harmonie, mais aussi du vivifiant, du stimulant.
Ce besoin, que les spécialistes qualifient de « be-soin de vitalité douce » est profond, physique,
il est aussi spirituel.
Les vacances doivent aussi permettre d’entretenir sa santé. Elles doivent servir à se reposer, à
se sentir bien dans sa peau.
Les clients ont une grande sensibilité pour tout ce qui touche au beau, à l’agréable, à
l’émotionnel. Ils attendent de la qualité et de l’harmonie.
Les voyageurs, le plus souvent urbains, éprouvent un grand besoin de nature, mais la nature à
l’état brut, qu’ils connaissent peu, suscite parfois de la crainte. Comme ils rêvent d’accéder à
cette nature, c’est une nouvelle relation qui s’établit, maintenant, entre l’homme et une « nature
apprivoisée ».
Dès 1996, un groupe de petits tour-opérateurs, autour de l’agence Atalante, lance l’idée
d’une charte éthique du voyageur en partant du principe qu’il « n’y a pas de mauvais
touristes, mais des voyageurs mal informés ». Cette charte, qui a pour objet d’informer
le client, fait référence, entre autres, au respect de la nature et des populations.
7
En 2003, de nombreux pays sont parvenus à démontrer que le tourisme doit, comme les autres secteurs
de l’activité humaine, « participer à la satisfaction des besoins du présent, sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins » (Déclaration de Rio de Janeiro).
L’OMT a organisé, dès 1995, une Conférence mondiale du tourisme durable, à Lanzarote (Espagne).
Celle-ci a abouti au lancement de la Charte du tourisme
durable26, selon laquelle le tourisme doit :
faciliter la gestion des ressources du patrimoine naturel ou culturel, ce qui signifie préserver et,
si possible améliorer, le patrimoine à laisser aux générations futures ».
C’est avec l’intention de protéger le patrimoine naturel et culturel mondial que l’OMT a fait adopter,
trois ans plus tard, le Code mondial d’éthique du tourisme (Santiago du Chili, 1999). Approuvé par une
centaine de pays, ce code marque le désir de « promouvoir un tourisme international équitable,
responsable et durable, au bénéfice partagé de tous les partenaires : États, opérateurs touristiques,
touristes, populations locales, collectivités, société civile ». Depuis lors, l’OMT n’a pas cessé, comme
à Johannesburg en 2002, lors du Sommet mondial du développement durable, de promouvoir un
tourisme vecteur de développement durable pour les populations des pays en développement.
Le concept de tourisme solidaire et responsable, porté par les ONG, s’inscrit dans la
démarche de durabilité, mais donne davantage de relief au rôle des personnes
impliquées dans la relation touristique : le voyageur-consommateur d’un côté et
l’hôte-vendeur de l’autre.
ce tourisme est réalisé au profit des populations locales et avec leur entière participation ;
il conforte ces sociétés locales, les aide à s’organiser et leur fournit des moyens humains et
financiers. Il met l’accent sur le capital social ;
il facilite les synergies entre acteurs locaux du développement : les organisations de base, les
gouvernements locaux, les ONG, les services déconcentrés de l’État, le secteur privé
les populations du Sud concernées constituent le maillon faible de la filière touristique face aux
autres acteurs qui cherchent à maximiser leur profit, alors que la concurrence écrase les
bénéfices. Le processus doit donc prioritairement chercher à les conforter, grâce à des
dynamiques économiques autonomes, pour qu’elles se constituent
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réellement en forces de contestation et de résistance au modèle touristique dominant et en forces
de proposition d’alternatives à ce modèle
une part croissante des voyageurs du Nord, mais aussi des ONG, comme certaines entreprises «
citoyennes », est prête à étayer ces processus de renforcement des sociétés locales et à
maximiser les
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retombées économiques au bénéfice direct de ces populations, tout en favorisant la « découverte de l’autre »,
dans le respect de son identité et de ses valeurs.
2.1. Définition :
Un tourisme qui respecte et préserve, à long terme, les ressources naturelles, culturelles et sociales, et
contribue de manière positive et équitable au développement économique et à l’épanouissement des
hommes qui vivent, travaillent ou séjournent dans les territoires.
10
plan éthique et social pour les populations locales " (article 1 de la Charte du tourisme durable de
l’OMT [adoptée en 1995) . Les autres articles de cette charte détaillent les principaux éléments de ce
tourisme voulu " harmonieux et maîtrisé " :
Le " milieu écologique " à protéger et à mettre en valeur est entendu au sens de maison commune :
il englobe à la fois la nature et la faune, le patrimoine paysager, historique et architectural (y compris
le bâti non protégé), ainsi que le " patrimoine de vie ", (ethnologique et culturel). L’environnement
(au sens large) est la matière première d’un tourisme durable ;
Les notions de développement et de progrès doivent être redéfinis en relativisant les indicateurs
quantitatifs traditionnels de l’économie du tourisme (nombres de visiteurs, multiplicateur de
dépenses, emplois créés, recettes en devises...), et en prenant en compte l’ensemble des coûts
(environnementaux, culturels et sociaux) de l’activité sur le long terme, la répartition des richesses
induites, et la qualité de vie des populations concernées ;
la recherche d’un tourisme durable passant par une planification stratégique globale induit
nécessairement une réflexion, une consultation, une information constante, une participation au
processus décisionnel et un partenariat de tous les acteurs : institutions publiques internationales,
nationales et locales, ONG, associations, entreprises (du secteur touristique mais aussi agricoles et
industrielles), population locale, travailleurs permanents et saisonniers, tour-opérateurs et touristes
eux-mêmes. Il s’agit donc d’adopter une autre méthode de gouvernance avec l’idée que la réussite
d’un projet repose nécessairement sur une cohésion sociale.
Plus largement le tourisme durable s’intègre dans une conception éthique du tourisme, facteur
d’épanouissement individuel, et pouvant " favoriser le rapprochement et la paix entre les peuples,
créant une conscience respectueuse de la diversité des cultures et des modes de vie "
Même si comme nous l’avons souligné, l’entente et la coordination des différentes parties
intéressées est essentielle, il est néanmoins commode de distinguer parmi les instruments du
tourisme durable, ceux relevant de l’auto-adhésion de ceux relevant de la contrainte publique.
Concernant les initiatives volontaires, quatre types de politiques (non exclusives) sont envisageables :
Un système de management environnemental interne à une entreprise, respect de la norme ISO
14001 qui impose à ses différents établissements et fournisseurs des normes d’économies d’eau et
d’énergie, de recyclage des déchets, une meilleure intégration paysagère...
Une labellisation des produits proposés au consommateur (éco labels de type Gîtes Panda ou
Hôtel au naturel, drapeaux bleus, Green Globe). Dans le même esprit, l’attribution de récompenses
annuelles permet de valoriser certains projets innovants ;
Les codes et chartes de conduites élaborées par des institutions internationales (OMT), des ONG
(WWF), des associations (Parcs naturels) qui reposent sur une adhésion volontaire des
professionnels (émetteurs et réceptifs), des touristes ou plus rarement des populations réceptrices;
Le tourisme solidaire, où le " client " contribue financièrement et/ou matériellement à l’entretien
du territoire, à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs du tourisme ou à des projets de
développement local.
Il faut cependant noter que les deux premières politiques se sont plutôt jusqu’à présent cantonnées à
l’environnemental et que la troisième repose sur des règles autodéterminées, sans valeur juridique et
souvent sans sanctions de non-respect explicites et appliquées. De plus, l’inflation de labels et de
certifications les rend moins " audibles " auprès des touristes, et ne relève parfois que d’un simple
argument de marketing.
Il semble donc que les instruments " classiques " aux mains des pouvoirs publics soient encore utiles
dans une optique d’incitation et de régulation comme par exemple :
Des mécanismes réglementaires : maîtrise foncière (POS), gestion des droits à construire, droit du
11
travail, salaires minimums, amendes ;
Des investissements dans des études de faisabilité et d’impacts, des équipements publics
structurants, dans la restauration du patrimoine ;
Des subventions et des taxes : soutien à la prise de risque de porteurs de projets, instauration de
quotas d’embauche locale, écotaxes, taxe de séjour, vignettes touristiques (Egypte), paiements des
aires de stationnement, encouragement à l’ouverture des équipements touristiques à la population
locale ;
L’organisation de la promotion et le soutien à la commercialisation d’activités diffuses ;
Des campagnes de sensibilisation et d’éducation visant à une " mise en désir culturelle " d’un
tourisme durable dans l’inconscient du consommateur.
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LES FORMES DU TOURISME « alternatif »
Il est indispensable de mettre en place d'autres formes de tourisme qui perturbent le moins
possible le système social et économique du pays d'accueil et s'inscrivent dans une perspective de
développement durable. Les premières tentatives dans ce domaine datent des années 50.
Ce tourisme dit " alternatif " met au centre du voyage la rencontre, l'échange, la découverte d'autres
cultures, privilégie l'implication des populations locales dans les différentes phases du projet
touristique et une répartition plus équitable des ressources générées.
Parmi les nombreuses propositions pour un autre tourisme, on peut distinguer divers types de
formules de voyage, inscrites dans une perspective citoyenne. Notamment :
Axé sur la connaissance des réalités locales, de la culture, des modes de vie et aussi de la situation
politique et sociale de tel ou tel groupe. Il alterne en général activités culturelles et rencontres avec
des acteurs locaux (association, projets sociaux.).
S'inspirant des principes du commerce équitable. Il insiste plus particulièrement sur la participation
des communautés d'accueil, sur les prises de décisions démocratiques, sur des modes de production
respectueux de l'environnement et sur une juste rémunération des prestations locales.
S'inscrivant à la fois dans une perspective " responsable" et "équitable" mais plus directement associé
à des projets de solidarité : soit que le voyagiste soutienne des actions de développement, soit qu'une
partie du prix du voyage serve au financement d'un projet de réhabilitation ou d'un projet social.
13
déchets, gestion des ressources.
- L'implication dans un ou plusieurs projets de développement local déterminés par la population d'accueil
- Les retombées économiques locales
4.A.4. Écovolontariat
L’écovolontariat est ainsi une sorte de voyage écologique, responsable et solidaire où les volontaires
participent à des chantiers ou programmes pour l’environnement, encadrés par des professionnels, en
même temps qu’ils profitent de la nature environnante (ex : paysage sauvage, observations
d’animaux...). Généralement, l’écovolontariat se caractérise par une aide à une organisation locale de
promotion de l’écotourisme qui ne demande donc pas mieux que de recevoir quelques effectifs
supplémentaires pour développer de petits projets communautaires. Durant leur séjour, les
écovolontaires soutiennent les membres des communautés, les chercheurs et les conservateurs de la
nature dans leur travail de préservation de la biodiversité et de la culture.
4.A.5. Ecotourisme
Consiste en un tourisme écologique dont l'objectif principal est de profiter de la nature, des paysages ou
d'espèces particulières tout en respectant les écosystèmes. L'activité doit comporter une part d'éducation et
d'interprétation, et aider à faire prendre conscience de la nécessité de préserver le capital naturel et le capital
culturel. L'écotourisme doit avoir de faibles conséquences environnementales et doit contribuer au bien-être des
populations locales.
4.A.6. Agritourisme
L'agritourisme ou agrotourisme peut être intégré dans des termes plus généraux,
tels que le tourisme rural, puisqu'il est la plupart du temps exercé dans des zones
rurales, et le tourisme vert puisqu'il est étroitement lié à la nature.
La caractéristique principale de l'agritourisme est qu'il est l'affaire d'agriculteurs exploitants agricoles
qui, à côté de l'activité agricole classiqueS, ont choisi de développer une activité de services telle que
la vente directe de produits fermiers, l'accueil à la ferme... Ce versant de l'activité des agriculteurs est
donc à vocation touristique et commerciale.
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LES PILIERS DU TOURISME DURABLE
Éthique : Commune à toutes les dimensions, porte les principales valeurs du développement durable,
partagé au sein d’un territoire et regroupe les règles collectives indispensables à tout travail de groupe,
comme la démocratie participative, la transparence, la solidarité, la tolérance. Garante des valeurs de
responsabilités liées à la prise en compte du temps, à la mise en œuvre du principe de précaution en cas
de doute, de sauvegarde face une menace majeur, et s’intéresse à la réversibilité potentielle des choix
réalisés.
Environnement : cherche à favoriser une gestion patrimoniale des ressources non renouvelables en
prenant en compte l’impact des projets proposés sur la préservation du patrimoine (paysages, cultures,
bâti ou biodiversité) et des ressources (eau, air, énergie, déchets, bruits, espaces) indispensables pour
l’avenir des générations futures.
Social : apprécie les effets, les projets touristiques sur le bien-être des populations, la réduction des
inégalités, l’évolution et l’épanouissement humain.
OBJECTIFS:
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A ce schéma doit s’ajouter une 4ième composante vitale qui est la dimension éthique, un critère
indispensable permettant de mieux évaluer et à, efficacement, cerner les contours de la durabilité
des projets touristiques.
La charte du tourisme rural solidaire au Maroc a pour objet de réguler les relations entre les hôtes
marocains, réunis au sein d’une association villageoise, l’organisation Migrations & Développement
en tant que promoteur de pratiques différentes de tourisme et les voyageurs qui décident de partir au
Maroc dans le cadre des voyages de tourisme rural solidaire.
Migrations & Développement : soutenir les projets des associations villageoises pour une
amélioration de la qualité de l’accueil réservé au voyageur et pour assurer une formation adéquate aux
associations villageoises en matière de gestion touristique et de valorisation du patrimoine local.
La charte :
Assure la promotion des circuits incluant les associations villageoises ayant adhéré à la
charte pour fournir la clientèle touristique.
Recherche des partenariats pour garantir la meilleure qualité du séjour dans le respect de
l’éthique du tourisme solidaire.
Accompagne les voyageurs tout au long du séjour et joue un rôle de médiation en cas de
problème entre les partenaires.
Organise le séjour d’un bout à l’autre en tenant compte des aspirations légitimes des
différents intervenants et en résolvant les difficultés qui pourraient surgir.
Entretien des relations et une gestion transparentes et fournit une information aussi
exhaustive que possible à tous les partenaires.
Rémunère les prestations offertes par l’association villageoise au plus juste prix en s’assurant
que les montants versés sont répartis équitablement entre les villageois, conformément aux
accords préalables.
Appuie la création de structures de deuxième niveau pour assurer certains services comme le
transport des voyageurs.
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L’association villageoise
Assure l’accueil et l’encadrement des voyageurs pendant toute la durée de leur séjour.
Désigne les familles d’accueil en s’assurant d’une répartition équitable des revenus tirés de
l’accueil, dans un souci de renforcement de la solidarité au sein du village.
Contribue à promouvoir les activités artisanales et culturelles (tapis, huile d’argan, huile
d’olive, safran, danse, etc.) et la richesse architecturale (Zaouia, maâsra traditionnelle, etc.)
spécifique à chaque site.
Entretien des relations et une gestion transparentes vis-à-vis de ses membres et une
information aussi exhaustive que possible à tous les partenaires.
Le voyageur
Évite tout comportement susceptible de choquer ses hôtes (tenue vestimentaire, propos,
considération religieuse ou politique, photographie des personnes sans autorisation préalable,
etc.).
Aborde son voyage dans un état d’esprit d’ouverture et d’acceptation de la différence culturelle.
Veille à ne pas déstructurer la solidarité villageoise par des dons individuels ou l’entretien de
relations privilégiées avec une seule personne.
S’engage, s’il est satisfait de son séjour dans les villages de montagne du sud, à informer ses
proches et ses amis afin qu’ils puissent, à leur tour, réaliser un voyage du même type
C’est la prise de conscience que pour survivre ou mieux vivre, au lieu d’attendre les
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bienfaits de l’Etat providence ou de l’extérieur, les réponses les plus adaptées
sont à rechercher dans les ressources et la culture locale où apparaissent des
potentialités et des savoir-faire inexploités, des traditions tombées dans l’oubli.
Ce qui est en jeu, c’est également pour les générations futures autochtones leur
droit à la sauvegarde du patrimoine, à sa découverte ainsi qu’à sa connaissance.
Mais à ce droit correspond un devoir; celui de préserver dès aujourd’hui la
culture de son terroir et la faire connaître son la mettre en péril.
Cette approche doit être transversale et intégrée par rapport à une approche sectorielle et cloisonnée et
proposera des stratégies et mesures de soutien susceptibles de favoriser la réunion des conditions
nécessaires à l’éclosion des initiatives de développement local.
Ainsi le développement futur des zones à économie fragile reposera très largement sur leur
dynamisme local constitué de facteurs sociaux, économiques et culturels.
Dans cette perspective certaines structures touristiques ont vu le jour, ces établissements se sont
engagés dans la préservation du patrimoine et de l’héritage architectural, environnemental, social
et culturel de l’arrière pays marocain, notamment dans la région d’El Haouz dans laquelle Le
projet Amanar est installé
Présentation du projet
A 35 mn de Marrakech sur la route d’Asni, le domaine d’Amanar est un lieu unique bénéficiant
d’un environnement exceptionnel et authentique, loin du stress et de la pollution.
En pleine nature, s’étendant sur 55 hectares, le site est directement adossé aux 100 000 hectares
vierges du domaine forestier du parc naturel du Toubkal.
Dans les premiers contreforts du haut Atlas, le site domine la vallée de Marrakech et offre un panorama
superbe sur les villages berbères environnants et sur les sommets de l’Atlas.
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1 Ce projet Amanar est destiné à présenter un nouveau concept touristique à fort potentiel axé
autour de l’écotourisme et du respect de l’environnement dans toutes ses dimensions
(sociales, culturelles et
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naturelles).
2 Les terres d’Amanar visent à offrir des produits authentiques entièrement conçus par les
gens de la région, des produits qui respectent les traditions séculaires garantissant un
tourisme solidaire et responsable.
Activité :
La demande touristique évolue extrêmement rapidement vers des produits se situant « au cœur » de
l’environnement, capables de répondre à un triple besoin : dépaysement complet dans une nature
préservée et riche; découverte de la région visitée; activités sport / santé / culture / apprentissage,
favorisant le retour sur soi et le contact avec l’environnement.
Face à ce constat, Terres d’Amanar a choisi de développer un produit autour d’un concept original
fortement lié à l’écotourisme et conçu pour faire l’objet d’enrichissements dans le temps.
Marchés :
1 Clientèle individuelle :
2 Clientèle groupes
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Produits :
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1 Centre équestre, où seront organisées des randonnées d’une demi-journée à plusieurs jours.
2 Centre de randonnées
- VTT où les visiteurs pourront soit seulement louer un vélo, après une formation sur
notre piste d’initiation, soit participé à une randonnée avec guide.
- pédestres, avec des produits à la journée ou sur plusieurs jours alliant ou non une autre
activité sur le site comme un massage relaxant.
3 Mini-Spa offrant massages et hammam
4 Tyrolienne
5 Parc accro branches dans les arbres
6 Espace bivouac pour les incentives et groupes
7 Restaurant Grand Public où les visiteurs à la journée et les résidents pourront déjeuner tout en
bénéficiant des attraits du site et de ses activités
8 Centre d’Animation Enfants. Très éloigné de la garderie, ce centre éveillera les enfants à un
ensemble d’activités, à la nature et au respect de l’environnement
9 Boutique / Atelier où les coopératives rurales des villages avoisinants pourront vendre leurs
produits, voire faire partager leurs talents aux adultes qui le souhaiteront
10 Le village Nature, composé d’un village de tentes et de bungalows, tous conçus de façon à
répondre aux besoins de la clientèle marocaine et internationale.
Objectifs:
Sur le principe de la redistribution des richesses crées par le projet, celui ci étant un moyen pour les
habitants avoisinants de pouvoir vivre et gagner leur vie dignement.
Tout en n’enferment pas ces populations dans une muséologie, mais en permettant un développement
et une évolution des modes de vies selon les desideratas des populations.
Le domaine d’Amanar étant un élément déclencheur permettant aux concernés de gérer leur
développement. Et ce en effectuant, ou en créant une activité ou un travail en lien direct ou indirect
avec le domaine d’Amanar.
23
Les objectifs de ce projet peuvent être résumés comme suit:
Mise en place d’un point d’information, de présentation et d’observation des écosystèmes et des
sites
24
d’intérêt biologique et écologique de la région.
1 En premier lieu des actions de mise à niveau sociale (alphabétisation, pré scolarisation,
organisation
communautaire, …)
2 En deuxième lieu des actions de renforcement de capacités des acteurs associatifs villageois
(gestion administrative et financière, communication interne et externe, la transparence, la
démocratie, …)
3 En troisième lieu des actions de renforcement de capacités des villageois dans le domaine
de travail communautaire participatif autour de projet de développement (identification
participative de projet, montage de projets, suivi, réalisation et évaluation des actions)
5 En cinquième lieu Identification de jeunes villageois pour subir des formations pointues et
indispensables pour la gestion de projets touristiques dans le territoire (formation de guides
locaux).
Le développement économique :
-Imaginer et bâtir des micros structures pour redistribuer directement une partie des richesses
crées.
-Création de + de 100 emplois directs et + de 200 emplois indirects, en principal dans les
3 douars concernés, et Tahanaout.
En sus des embauches proposées, mise en place d’un programme de conseil et soutien en matière de:
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-FORMATION aux métiers et activités liées au tourisme vert.
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-Appuis et aide au développement d’initiatives complémentaires au projet, initiés par les
habitants de douars limitrophe.
Les investissements en matériel (5 millions de Dirhams) ont permis non seulement le travail des
artisans des douars avoisinants mais aussi leur mise en conformité avec les règles administratives :
numéro de patente…
Création dans les douars avoisinants d’ateliers artisanaux que les touristes pourront découvrir lors
des treks, randonnées, ballades en VTT
L’idée serait de réhabiliter les maisons en ruine du village afin que les artisans aient des ateliers
nécessaires à leur travail.
1- L’ensemble des constructions sont réalisées par les habitants des trois villages limitrophes, en
s’appuyant au maximum sur les savoirs faire traditionnels. Les matières premières nécessaires à la
construction sont directement trouvées et travaillés sur place.
3- Les problématiques thermiques sont en grandes parties réglées par le choix des
matériaux de construction et l’épaisseur des murs
Formation du personnel :
Les animateurs ont reçu de multiples formations encadrées par des professionnels : Sauvetage en hauteur,
randonnées pédestres, randonnées VTT, secourisme,…
Par la suite, les animateurs seront amenés à devenir tuteur d’un jeune du village afin de lui
transmettre ses connaissances ainsi que son expérience
Le personnel de la restauration :
Mise en place de programmes de formation encadrés par des professionnels et réalisés en partenariat
avec l’ANAPEC et l’OFPTT qui vont permettre non seulement la formation de notre personnel mais
aussi celle des demandeurs d’emplois de la région.
-Appuis et aide au développement d’initiatives complémentaires au projet, initiés par les habitants
de douars limitrophes.
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Encourager la rencontre des deux cultures pour un enrichissement et un développement mutuel et
équitable.
Guides et muletiers pour les treks et randonnées. Achat des matériels et animaux nécessaires pour cette
activité par le domaine et mise en place d’un système de location par les exploitants locaux.
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Aides aux exploitants en fournissant les éléments nécessaires au démarrage de ces activités, mise en
place des moyens techniques et pompes à eau pour l’irrigation des terrains de culture par le domaine.
Aide au développement de gîtes étapes chez l’habitant sur les parcours de tecks et randonnées.
Plate-forme de mise en avant des coopératives artisanales rurales du pays dans le cadre des articles
proposés dans la boutique du domaine et sous le label « domaine d’Amanar ». La communication
montrant d’où viennent, par qui sont faits, dans quel contexte et avec quels matériaux sont réalisés ces
produits. Cela dans une logique et une approche de commerce équitable, commercialisation de ces
produits hors site.
Appui et aide au développement d’initiatives complémentaires aux projets initiés par les habitants des
douars limitrophes.
Proposition aux autorités locales d’une chartre de l’écotourisme délimitant les possibilités d’activités
dans la vallée. Il est important de préserver le site et les populations d’un développement anarchique et
faire de cette vallée un exemple.
la construction du site et des locaux privilégie les matériaux traditionnels pour maintenir l’harmonie
architecturale locale pour bien évidemment sensibiliser, revaloriser et exhorter les populations de la
région à faire perdurer le bâti naturel.
La rédaction d’un règlement interne, un code d’éthique environnementale pour sensibiliser les touristes
quant à l’importance de la préservation de l’environnement et prémunir contre toute atteinte ou
manquement vis-à-vis de l’écosystème.
Organisation des campagnes de propreté et d’implantation d’arbres dans la région pour éduquer la
population jeune au respect et l’amélioration de leur patrimoine naturel.
L’activité des Terres d’Amanar a pour mission principale la promotion de la culture locale
dans l’optique d’un tourisme intellectuel visant à améliorer la compréhension des touristes et
leur sensibilisation quant à la nécessité du respect des traditions séculaires des autochtones,
Les recettes de ce projet, seront à la source du financement des initiatives locales telles
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CONCLUSION
Aujourd’hui, il y a un décalage important entre une demande forte émanant tant de touristes
étrangers que de populations urbaines nationales et une offre extrêmement séduisante, mais
presque totalement inorganisée.
Il s’agit donc de valoriser et de structurer cette offre pour qu’elle réponde aux attentes, ce qui
nécessite d’associer à la volonté nationale, déjà affirmée dans le contrat programme 2010,
toutes les initiatives locales qui sont certes nombreuses, mais qui ne sont pas bien mises en
valeur.
Ceci dit, le tourisme durable au Maroc est dans son état larvaire malgré les efforts déployés par
toutes les instances, le ministère de tutelle, les tour-opérateurs, les agences de voyages locales et
le tissu associatif dont le travail peine à être reconnu ou accompagné par l’état.
Ainsi, il ne faut pas se leurrer, le bien-être, le progrès, le bonheur ne peuvent être apportés de
l'extérieur selon un plan préétabli et des schémas uniformes. Et ce, ni par le touriste ni par une
quelconque expérience étrangère totalement inapplicable dans notre pays car aucun projet de
développement véritable ne peut ignorer les caractéristiques essentielles du milieu naturel et
culturel, les besoins, les aspirations et les valeurs mobilisatrices des populations concernées.
Il faut rester cependant optimiste qu’à la lumière des enseignements tirés de cette modeste
expérience, nous pourrons, ensemble citoyens, institutionnels, professionnels et tous autres
intervenants dans le développement local et dans le tourisme, relever le défi du développement
durable du tourisme et en faire un véritable acteur de développement économique et social des
populations locales.
Il est vrai que le flux touristique engendré actuellement par cette activité reste toujours modeste,
mais il a été prouvé de l’avis de tous que cette activité peut participer significativement au
développement économique des populations concernées.
Mais avant de se pencher sur l’augmentation du nombre de visiteur, c’est sur les moyens à
mettre en œuvre pour développer l’offre tout en sauvegardant le riche patrimoine naturel et
humain des espaces de déroulements de cette activité pour en faire un développement durable.
D’autant plus que le développement du tourisme durable dans toutes ses composantes ne
nécessite ni des aménagements coûteux ni même de gros investissements, il suffit de s’appuyer
sur des méthodologies d’approches scientifiques et sur le savoir-faire des professionnels et des
populations locales qu’il faut impliquer à tous les niveaux.
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