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Prenons une information. Ce peut être un son, une image, une vidéo, un texte. Nous
souhaitons la transmettre sur une grande distance sans la détériorer. Comment faire ? Nous
utilisons généralement un processus physique de transmission d’information très efficace : les
ondes électromagnétiques ou un courant électrique. Tant qu’à faire, autant prendre le canal de
transmission le plus rapide de l’univers. Il faut donc convertir notre information initiale
en signal électromagnétique ou en signal électrique. C’est pourquoi une chaîne de
transmission se présente généralement sous la forme suivante :
source : upsti.fr
Comme, en se débrouillant bien, avec des 0 et des 1 on peut arriver à exprimer n’importe
quelle valeur entière (essayez ce convertisseur vous verrez par vous-même) un signal
numérique est au final une série de 0 et de 1 :
Pourquoi que des 0 et des 1 et pas plus de valeurs ? Parce qu’avec deux valeurs seulement on
n’est moins sensible au bruit. En effet, lors de la transmission des éléments peuvent venir
perturber le signal. Si l’on ne transmet que des 0 et des 1, les erreurs sont moins fréquentes
que si l’on transmet plus de valeurs (Difficile de prendre un 1 pour un 0 quand il n’y a que des
1 et des 0, plus facile de confondre un 1 avec un 2 ou un 0 avec 3 valeurs).
Tout ce qui vient d’être énoncé ici est résumé dans ce diaporama que je diffuse à mes élèves :
câble coaxial
Câbles torsadés : se sont les fameux câbles avec une prise RJ45 utilisés pour relier votre
ordinateur à la box par exemple. Avec un débit de 100 Mbit/s et une atténuation de 22 dB sur
100 m ils sont idéaux pour transmettre des informations dans un appartement.
Câbles torsadés
Fibre optique : voici la rolls de la transmission numérique. Avec un débit variant de 100
Mbit/s à 2 Gbit/s, selon la technologie, et une atténuation pouvant descendre jusqu’à 0,5
dB/km, c’est le câble idéal pour la transmission sur de très longue distance. C’est ce qui est
utilisé pour les câbles transcontinentaux. Tellement rapide qu’à chaque requête google, votre
ordinateur peut se permettre d’interroger un ordinateur situé sur la côte ouest des états-unis en
un clin d’oeil (je suppose que vous êtes du même côté que moi de l’Atlantique, sinon ça n’est
pas très impressionnant).
On parle de canal de transmission pour désigner la manière dont le signal est transmis : par
ondes radios, par câble cuivre, par fibre optique, … On fait une distinction entre les milieux
de propagation sans support physique (ondes) où le signal se propage librement dans un «
milieu ouvert » et ceux avec support physique (câble, fibre optique) où le signal est canalisé.
Le codage (au sens large) des signaux à transmettre se justifie pour diverses raisons, dont :
• Contraintes techniques. Pour les communications radios, une onde hertzienne de même
fréquence qu’un son audible est vite atténuée. Le signal est donc porté par une onde
(porteuse) de fréquence adaptée, via un codage (modulation).
• Communications simultanées. Toujours avec les ondes, il ne faut pas que des
communications simultanées interfèrent entre elles. On utilise alors des fréquences
différentes, ou du multiplexage (transmettre plusieurs signaux sur un même canal).
• Confidentialité de l’information transmise : le message transmis peut être réservé à une
personne ou un groupe. Si le signal est intercepté par une tierce personne, un cryptage peut
l’empêcher d’avoir accès au contenu du message.
2. Les signaux analogiques et numériques
Dans les chaînes de transmission de données modernes, on rencontre deux types de
signaux : les signaux analogiques et numériques.
a. Signal analogique
Un signal analogique est associé à une grandeur réelle variant dans le temps de manière
continue.
Cela veut dire que les variations de la grandeur étudiée en fonction du temps peuvent être
représentées par une courbe. Celle-ci ne présente pas de discontinuité, c'est-à-dire de cassure
ou de brusque saut d’une valeur à un autre.
Le signal en entrée d’une chaîne de transmission d’information est typiquement un signal
analogique, résultant de la mesure d’une grandeur physique avec un capteur adapté : pression
engendrée par une onde acoustique (voix ou son en général), température, etc.
Un défaut d’un signal analogique est qu’il s’altère lors de sa transmission. D’autre part, un
signal analogique est difficile à traiter.
b. Signal numérique
Un signal numérique ne peut prendre que certaines valeurs déterminées : on parle
de quantification. Le signal numérique passe d’une valeur à l’autre par paliers. D’autre part,
ces variations ne peuvent avoir lieu que pour des instants bien déterminés, régulièrement
espacés les uns des autres : le temps prend une valeur discrète. On parle d’échantillonnage.
Le signal numérique ne présente pas les défauts de l’analogique. Il est certes altéré durant sa
transmission, mais peut êtreremis en forme, en principe sans perte d’information. Il est d’autre
part facile à traiter. Mais, en fin de chaîne, le signal numérique est reconverti en signal
analogique pour être restitué en tant que grandeur physique perceptible (onde sonore …).
Un signal numérique est une suite de nombres qui, selon l’usage, ont diverses significations.
Concrètement, ces nombres sont codés sous la forme d’une suite de 1 et de 0. Pour un signal
électrique de type numérique, le 1 correspond à l’application d’une tension, le 0 est lié à une
tension basse, ou une absence de tension appliquée.
3. Le langage binaire
Les nombres formant le signal numérique sont exprimés en base 2 : le 0 et le 1 sont les deux
seuls chiffres possibles. C’est lelangage binaire. Pour rappel, nous comptons en base 10, car
nous disposons de 10 chiffres différents, de 0 à 9. Comme en base 10, le langage binaire est
un système de numération positionnelle : le nombre décimal 58 est différent de 85, le nombre
binaire 01 est différent du nombre binaire 10.
a. Le bit, l'octet et ses multiples
Un chiffre binaire (0 ou 1) constitue un bit (binary digit). Dans la pratique, les bits sont
regroupés pour former des nombres : c’est comme l’association de lettres pour former un mot.
D’ailleurs, on parle de mot binaire pour désigner un groupement de bits. Les rassemblements
se font habituellement par puissance de deux : 4 bits, 8 bits, 16 bits, … Un groupement de 8
bits est nommé octet (byte en Anglais). Un bit peut valoir 0 ou 1 (2 possibilités), donc
un octet peut coder valeurs différentes. Un mot de n bits peut coder valeurs
différentes.
Comme avec les unités du système métrique, l’octet possèdes des multiples, mais évidemment
pas de sous-multiples. Le kilooctet (ou kilo-octet) (ko) vaut 1000 octets, le mégaoctet (Mo)
vaut octets, le gigaoctet (Go) octets, etc. Toutefois, comme l’octet est issu d’une
grandeur en base 2 et non 10, les grandeurs suivantes ont aussi été définies :
Nom kibioctet mébioctet gibioctet
Symbole Kio Mio Gio
Valeur
Nous avons aussi fait apparaître la conversion en hexadécimal, qui est un système de
numération en base 16. Il dispose donc de 16 chiffres : 0 .. 9, et A, B, C, D, E, F. Son intérêt
est que tout chiffre hexadécimal correspond à un nombre binaire 4 bits. Par exemple,
11111111 en binaire se comprend comme 1111 1111 donc FF en hexadécimal (255 en
décimal). Cette propriété de concaténation n’est pas permise par la base 10 : le binaire 1111
1111 n’est pas égal à 1515 en base 10. En conséquence, l’écriture hexadécimale permet une
écriture plus condensée de données numériques.
L'essentiel
• Une chaîne de transmission de l’information correspond à une succession
d’étapes : transduction, encodage, émission, réception, décodage, transduction. Dans les
chaines modernes, des signaux analogiques et numériques sont employés.
• Un signal numérique code des nombres en langage binaire. Cela correspond à une suite de 0
et de 1. Un chiffre binaire est un bit, 8 bits forment un octet.
Pour aller plus loin
La fiche conversion analogique / numérique montrera les techniques pour effectuer des
conversions binaire / décimal et inversement. Ces calculs peuvent également être effectués par
des commandes intégrées des calculatrices graphiques ou des outils informatiques
(programme calculatrice de l’ordinateur).
Note par nos Maxinautes :
Survole les étoiles avec ta souris et clique sur l'étoile correspondant à la note que tu veux
attribuer à ce cours.
Généralités
De tout temps, l'être humain a éprouvé le besoin d'échanger de l'information, c'est-à-dire de
communiquer. Mais c'est véritablement lors de l'industrialisation de nos sociétés que la
multiplication du nombre de moyens de communications a pris une ampleur tout à fait
impressionnante. On doit ce développement à l'approfondissement
1. des lois physiques qui régissent le fonctionnement des canaux de communication,
mais également
2. de la notion d'information. De fait, la difficulté à transmettre un message est
proportionnelle au contenu d'information qu'il renferme.
Lois physiques
Les principales lois physiques sont relatives à l'électricité, jusqu'au développement de
l'informatique dont l'apparition a permis d'accroître le nombre de canaux de communication.
Aujourd'hui, même des machines s'échangent de l'information sans intervention humaine.
Dans ce document, nous envisageons les télécommunications sous la forme restrictive
d'échanges d'information entre des systèmes, à l'initiative de l'être humain. L'analyse des
signaux et des systèmes de télécommunications est complexe car, pour que deux systèmes
communiquent, il faut combiner toute une série d'éléments que l'on retrouve, entre autres,
dans le modèle de référence OSI (Open Systems Interconnection): adaptation du signal au
support de transmission, détection d'erreurs, synchronisation, etc. Parmi tous ces éléments,
l'accent sera mis sur le fonctionnement des couches basses, autrement dit sur l'aspect physique
des communications.
Information
L'approche moderne des télécommunications se fonde sur les particularités des signaux à
transmettre. Il est dès lors utile de préciser la notion d'information. Un texte, un graphique, un
son ou une image traduisent des facettes différentes d'information. Quant il s'agit de quantifier
leur ``richesse'', autrement dit leur contenu en information, il est commode de représenter ces
signaux en une série de symboles équivalents. Ainsi, on peut remplacer chaque caractère d'un
texte par une suite de huit ou seize symboles 0 ou 1, la correspondance entre le caractère et
l'octet (ou le double octet) ainsi constitué étant prédéfinie. On voit ainsi apparaître la notion
de code.
Définition 1 Un code est une règle de représentation de caractères pris dans un ensemble
par des caractères pris dans un autre ensemble.
Par exemple, les mots sont des suites de sons choisis dans un ensemble d'environ 40
caractères appelés phonèmes.
Il faut bien voir qu'un code établit une règle de correspondance entre deux ensembles de
symboles, règle appelée codage; la forme matérielle de ces symboles n'est pas nécessairement
unique. Illustrons cela par un exemple; soit à transmettre une information codée sous forme
binaire en utilisant une ligne de transmission et en consacrant une durée fixée pour la
transmission de chaque 0 ou 1 du message. La forme physique que pourraient prendre les
signaux représentant ces deux symboles peut être
l'existence ou l'absence d'un courant continu,
une tension V0 ou V1,
une sinusoïde de fréquence f0 ou f1,
ou tout autre choix de deux fonctions temporelles distinctes pendant l'intervalle de
temps.
Pour la transmission, l'information se trouve donc représentée par une ou plusieurs grandeurs
physiques fonction du temps, et parfois aussi des coordonnées de l'espace, comme en
télévision.
L'étude des formes que peut prendre l'information est l'objet de la théorie de l'information.
Cette théorie part du postulat que l'information est imprévisible, et considère qu'un message
est la réalisation d'une expérience au sens de la théorie des probabilités. Plus la probabilité
d'arrivée d'un message déterminé est grande, moins ce message n'apporte d'information. À la
limite, le message n'apporte plus aucune information; il est alors déterministe.