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chaînes de transmission d’informations

Prenons une information. Ce peut être un son, une image, une vidéo, un texte. Nous
souhaitons la transmettre sur une grande distance sans la détériorer. Comment faire ? Nous
utilisons généralement un processus physique de transmission d’information très efficace : les
ondes électromagnétiques ou un courant électrique. Tant qu’à faire, autant prendre le canal de
transmission le plus rapide de l’univers. Il faut donc convertir notre information initiale
en signal électromagnétique ou en signal électrique. C’est pourquoi une chaîne de
transmission se présente généralement sous la forme suivante :

Principe de la chaîne de transmission de l’information – source académie de Poitiers


Les termes exactes peuvent différés d’un livre à l’autre, d’un document à l’autre.
Généralement dans un sujet ces différents éléments seront donnés et il vous faut faire le lien
entre ce schéma général et une transmission particulière. Imaginons le cas d’une
communication par téléphone portable entre un téléphone A (l’émetteur) et un téléphone B (le
récepteur).

 Le transducteur émission et/ou l’encodeur (selon les documents) : c’est un appareillage qui va


transformer l’information initiale en signal électrique. Ce peut-être un microphone, un capteur
CCD (pour un appareil photo, un scanner, une caméra), une thermistance (pour un capteur de
température), une souris d’ordinateur, un clavier (pour moi qui suit en train de taper ce texte).
Dans notre exemple, c’est le microphone du téléphone portable A.
 L’émetteur : il modifie le signal issu du transducteur pour le mettre en forme avant de
l’envoyer dans le canal de transmission. En effet ce qui est transmis est généralement un
signal électrique ou une onde électromagnétique, il faut donc ajouter à ce signal transmis
l’information à transmettre. C’est ce que fait l’émetteur. Dans notre exemple, l’émetteur est le
téléphone portable A.
 Le canal de transmission : on peut imaginer de très nombreux canaux de transmission mais
dans notre vie de tous les jours ce sont généralement les ondes radios, les câbles électriques
torsadés, les câbles coaxiaux ou les fibres optiques. Dans notre exemple d’une transmission
par téléphone portable ce sont les ondes radios -entre autre canal de transmission car une fois
que le signal est arrivé à l’antenne relais la plus proche de A il est transmis par câbles
électriques et fibres optiques jusqu’à l’antenne relais la plus proche du téléphone portable B,
en passant par de nombreux serveurs mais ça c’est une autre histoire…
 Le récepteur : Une fois le signal reçu il faut extraire l’information avant de l’envoyer au
transducteur. C’est ce que fait le récepteur : filtrage du signal, démodulation et/ou décodage,
amplification de l’information. Dans notre exemple, il s’agit du téléphone portable B.
 Le transducteur réception et/ou décodeur (selon les documents) : c’est l’appareillage qui va
transformer le signal électrique en information compréhensible par l’utilisateur. C’est le haut-
parleur de notre téléphone B dans notre cas. C’est l’écran de votre ordinateur en ce moment
même où vous lisez ces informations.
L’information pourrait en fait être n’importe quel stimuli sensoriel. Actuellement si l’on ne
transmet pas d’informations sous forme d’odeur ou de goût c’est parce que nous n’avons pas
encore développé les transducteurs correspondants.
Je sais reconnaître des signaux de nature analogique et des signaux de nature numérique.
L’information transmise peut être analogique ou numérique. Un signal analogique est un
signal physique, continue. C’est par exemple le signal électrique après un microphone, une
photographie argentique. Un signal numérique est un signal qui ne prend que certaines
valeurs :

source : upsti.fr
Comme, en se débrouillant bien, avec des 0 et des 1 on peut arriver à exprimer n’importe
quelle valeur entière (essayez ce convertisseur vous verrez par vous-même) un signal
numérique est au final une série de 0 et de 1 :
Pourquoi que des 0 et des 1 et pas plus de valeurs ? Parce qu’avec deux valeurs seulement on
n’est moins sensible au bruit. En effet, lors de la transmission des éléments peuvent venir
perturber le signal. Si l’on ne transmet que des 0 et des 1, les erreurs sont moins fréquentes
que si l’on transmet plus de valeurs (Difficile de prendre un 1 pour un 0 quand il n’y a que des
1 et des 0, plus facile de confondre un 1 avec un 2 ou un 0 avec 3 valeurs).
Tout ce qui vient d’être énoncé ici est résumé dans ce diaporama que je diffuse à mes élèves :

Transmettre des informations – Terminales S bac 2013 from cedric lemery


Je sais exploiter des informations pour comparer les différents types de transmission.
Je sais caractériser une transmission numérique par son débit binaire.
Je sais évaluer l’affaiblissement d’un signal à l’aide du coefficient d’atténuation.
Le débit binaire est la quantité d’information que l’on peut faire passer par seconde. Comme
l’information numérique est mesurée en bit, le débit binaire est mesuré en bit/s. Que l’on peut
convertir en ko/s (kilo-octet par seconde) voire en Mo/s (Mega-octet par seconde) car dans la
mémoire des ordinateurs les bits sont regroupé par paquet de 8 : un octet = 8 bits.
Bien entendu, comme on ne vit pas dans le monde de oui-oui, il y a toujours des pertes sur la
ligne. Celles-ci se mesurent à l’aide de l’affaiblissement :
A = 10 Log(Pe/Pr) en dB (décibel)
où Pe est la puissance en Watt émise et Pr la puissance reçue.
Un affaiblissement de 10 dB correspond donc à Pe/Pr=10 soit Pe=10.Pr, c’est à dire un signal
reçu dix fois plus petit qu’un signal émis (10% de transmis, 90 % de perte).
Pour comparer les différents types de transmission, il peut être intéressant de ramener
l’affaiblissement à la longueur de transmission pour obtenir le coefficient d’atténuation
linéique :
a = A /L
en dB/m
Ainsi avec un coefficient d’atténuation linéique de 0,22 dB/m, un câble à paires torsadés
(nous verrons ci-dessous ce dont il s’agit) de 100 m présente une atténuation de 22 dB. Soit
Pe/Pr = 10A/10 = 102,2 = 160. Pe est donc 160 fois plus élevé que Pr. Soit Pr/Pe=0,0063.
Autrement dit, au bout de 100 mètre de câble à paires, il ne reste plus que 0,63% du signal
initial. C’est à dire pas grand chose. C’est pourquoi on ne vend pas de câble torsadé de plus de
100 m.
Les principaux types de transmission sont :
Voie hertzienne : ondes radio, wifi, gsm (3G, 4G), satellite, etc. Ce mode de transmission
utilise des ondes électromagnétique. Les différentes fréquences de transmissioncaractérisent
le type de transmission. Elles varient de 100 kHz à 100 GHz. Les débits varient énormément
d’un type de transmission à l’autre : 9,6 kbit/s pour le GSM (téléphone portable) à 100 Mbit/s
pour la 4G. Ce sont ces chiffres qui expliquent la vitesse à laquelle vous pouvez surfer sur le
web à partir de votre smartphone. L’atténuation qui peut être assez forte est compensé par un
maillage d’antenne relais : si on met beaucoup d’antenne-relais, il y en aura toujours une pas
très loin qui permet d’accéder au réseau.
Câbles coaxiaux : ce sont les câbles utilisés pour la télévision numérique ou analogique. Le
débit est de 10 MBit/s pour une atténuation de 11,5 dB pour 100 m. C’est très bien pour
acheminer le signal de la parabole à la télé. Moins bien pour diffuser internet sur une ville.

câble coaxial

 Câbles torsadés : se sont les fameux câbles avec une prise RJ45 utilisés pour relier votre
ordinateur à la box par exemple. Avec un débit de 100 Mbit/s et une atténuation de 22 dB sur
100 m ils sont idéaux pour transmettre des informations dans un appartement.
Câbles torsadés 

Fibre optique : voici la rolls de la transmission numérique. Avec un débit variant de 100
Mbit/s à 2 Gbit/s, selon la technologie, et une atténuation pouvant descendre jusqu’à 0,5
dB/km, c’est le câble idéal pour la transmission sur de très longue distance. C’est ce qui est
utilisé pour les câbles transcontinentaux. Tellement rapide qu’à chaque requête google, votre
ordinateur peut se permettre d’interroger un ordinateur situé sur la côte ouest des états-unis en
un clin d’oeil (je suppose que vous êtes du même côté que moi de l’Atlantique, sinon ça n’est
pas très impressionnant).

câble fibre optique Carte des câble sous-marins

 Les chaînes de transmission d'informations


a. Présentation
A travers les âges, les êtres vivants ont développé leurs moyens de communication : cris
d’alerte de loups, miaulements de chats, etc. De son côté, l’Homme a mis au point un langage
oral de plus en plus étoffé. Par la suite, l’invention de l’écritureapparait comme un moyen de
communication autorisant le stockage de l’information et sa transmission sur de grandes
distances : lettres, ... Avec la découverte de l’électricité et des ondes radios, la communication
a franchi un nouveau cap, permettant des transmissions orales (téléphone) ou écrites
(télégraphe) plus rapidement qu’avec un déplacement matériel(coursiers à pied, cheval, …).
De nos jours, les satellites et fibres optiques autorisent la transmission de données diverses à
très hautes vitesses sur des milliers de kilomètres…

Parmi les moyens de communication cités, on relève des points communs :


• Il y a un expéditeur (source) du signal et un ou des destinataires (cible(s)).
• L’information transmise obéit à une codification, normalisation, maîtrisée par les deux
intervenants. Pour le discours oral humain, cela passe par la langue employée.

Depuis l’écriture, il y a aussi une possible conversion du message d’une forme en un autre.


Par exemple, le télégramme est écrit par une personne, traduit en morse, transmis, puis est
reçu, retraduit en langage courant et donné à son destinataire.
b. La chaîne de transmission de l'information
D’une manière générale, une chaîne de transmission de l’information présente les étapes :
• Transduction du message à émettre : conversion d’une grandeur physique en une autre.
Exemple : microphone, qui transforme le signal sonore en signal électrique.
• Encodage du message. Exemple : conversion analogique / numérique.
• Emission du message. Exemple : émission par ondes hertziennes.

On parle de canal de transmission pour désigner la manière dont le signal est transmis : par
ondes radios, par câble cuivre, par fibre optique, … On fait une distinction entre les milieux
de propagation sans support physique (ondes) où le signal se propage librement dans un «
milieu ouvert » et ceux avec support physique (câble, fibre optique) où le signal est canalisé.

• Réception du signal. Exemple : antenne de télévision.


• Décodage du message. Son rôle est contraire de celui de l’encodeur.
• Transduction du signal en une grandeur physique perceptible par le destinataire. Exemple :
haut-parleur : transformation du signal électrique en signal sonore.
Remarque : ce graphe est exhaustif vis-à-vis des diverses étapes. Dans la littérature,
l’encodeur et l’émetteur sont quelquefois fusionnés, tout comme le récepteur-décodeur.
D’autre fois, certains graphes peuvent se focaliser sur les étapes se trouvant entre les 2
transductions.

Le codage (au sens large) des signaux à transmettre se justifie pour diverses raisons, dont :
• Contraintes techniques. Pour les communications radios, une onde hertzienne de même
fréquence qu’un son audible est vite atténuée. Le signal est donc porté par une onde
(porteuse) de fréquence adaptée, via un codage (modulation).
• Communications simultanées. Toujours avec les ondes, il ne faut pas que des
communications simultanées interfèrent entre elles. On utilise alors des fréquences
différentes, ou du multiplexage (transmettre plusieurs signaux sur un même canal).
• Confidentialité de l’information transmise : le message transmis peut être réservé à une
personne ou un groupe. Si le signal est intercepté par une tierce personne, un cryptage peut
l’empêcher d’avoir accès au contenu du message.
2. Les signaux analogiques et numériques
Dans les chaînes de transmission de données modernes, on rencontre deux types de
signaux : les signaux analogiques et numériques.
a. Signal analogique
Un signal analogique est associé à une grandeur réelle variant dans le temps de manière
continue.
Cela veut dire que les variations de la grandeur étudiée en fonction du temps peuvent être
représentées par une courbe. Celle-ci ne présente pas de discontinuité, c'est-à-dire de cassure
ou de brusque saut d’une valeur à un autre.
Le signal en entrée d’une chaîne de transmission d’information est typiquement un signal
analogique, résultant de la mesure d’une grandeur physique avec un capteur adapté : pression
engendrée par une onde acoustique (voix ou son en général), température, etc.

Un défaut d’un signal analogique est qu’il s’altère lors de sa transmission. D’autre part, un
signal analogique est difficile à traiter.
b. Signal numérique
Un signal numérique ne peut prendre que certaines valeurs déterminées : on parle
de quantification. Le signal numérique passe d’une valeur à l’autre par paliers. D’autre part,
ces variations ne peuvent avoir lieu que pour des instants bien déterminés, régulièrement
espacés les uns des autres : le temps prend une valeur discrète. On parle d’échantillonnage.

Dans une chaîne de transmission de l’information moderne, le signal analogique associé au


message initial est souventconverti en données numériques (encodage). Le signal numérique
est transmis via un signal électrique (câble cuivre), ou un signal lumineux (fibre optique), ou
par onde (téléphonie mobile), etc.

Le signal numérique ne présente pas les défauts de l’analogique. Il est certes altéré durant sa
transmission, mais peut êtreremis en forme, en principe sans perte d’information. Il est d’autre
part facile à traiter. Mais, en fin de chaîne, le signal numérique est reconverti en signal
analogique pour être restitué en tant que grandeur physique perceptible (onde sonore …).

Un signal numérique est une suite de nombres qui, selon l’usage, ont diverses significations.
Concrètement, ces nombres sont codés sous la forme d’une suite de 1 et de 0. Pour un signal
électrique de type numérique, le 1 correspond à l’application d’une tension, le 0 est lié à une
tension basse, ou une absence de tension appliquée.
3. Le langage binaire
Les nombres formant le signal numérique sont exprimés en base 2 : le 0 et le 1 sont les deux
seuls chiffres possibles. C’est lelangage binaire. Pour rappel, nous comptons en base 10, car
nous disposons de 10 chiffres différents, de 0 à 9. Comme en base 10, le langage binaire est
un système de numération positionnelle : le nombre décimal 58 est différent de 85, le nombre
binaire 01 est différent du nombre binaire 10.
a. Le bit, l'octet et ses multiples
Un chiffre binaire (0 ou 1) constitue un bit (binary digit). Dans la pratique, les bits sont
regroupés pour former des nombres : c’est comme l’association de lettres pour former un mot.
D’ailleurs, on parle de mot binaire pour désigner un groupement de bits. Les rassemblements
se font habituellement par puissance de deux : 4 bits, 8 bits, 16 bits, … Un groupement de 8
bits est nommé octet (byte en Anglais). Un bit peut valoir 0 ou 1 (2 possibilités), donc
un octet peut coder   valeurs différentes. Un mot de n bits peut coder   valeurs
différentes.

Comme avec les unités du système métrique, l’octet possèdes des multiples, mais évidemment
pas de sous-multiples. Le kilooctet (ou kilo-octet) (ko) vaut 1000 octets, le mégaoctet (Mo)
vaut   octets, le gigaoctet (Go)   octets, etc. Toutefois, comme l’octet est issu d’une
grandeur en base 2 et non 10, les grandeurs suivantes ont aussi été définies :
Nom kibioctet mébioctet gibioctet
Symbole Kio Mio Gio
Valeur

kibioctet s’écrit aussi kibi-octet. On note que  , 


,  , proches (mais différents !) respectivement du kilooctet,
mégaoctet et du gigaoctet définis plus haut. Cela explique la confusion qui est faite très
souvent entre ces deux types de multiples. Pour information, les valeurs données par un
ordinateur sont en Kio, Mio ou Gio. Exemple : un fichier de 1 996 560 octets fait environ
1950 Kio ou 1,90 Mio.
b. Conversion décimal-binaire-hexadécimal
Le tableau ci-dessous établit la conversion entre un nombre décimal et binaire. Le décimal 16
est égal à 1000 en binaire : il doit donc être codé au moins sous 5 bits. On préfèrera alors
l’exprimer sous 8 bits, comme 0001 0000 …

Valeur Valeur Valeur


décimale binaire hexadécimale
0 0000 0
1 0001 1
2 0010 2
3 0011 3
4 0100 4
5 0101 5
6 0110 6
7 0111 7
8 1000 8
9 1001 9
10 1010 A
11 1011 B
12 1100 C
13 1101 D
14 1110 E
15 1111 F
16 10000 10

Nous avons aussi fait apparaître la conversion en hexadécimal, qui est un système de
numération en base 16. Il dispose donc de 16 chiffres : 0 .. 9, et A, B, C, D, E, F. Son intérêt
est que tout chiffre hexadécimal correspond à un nombre binaire 4 bits. Par exemple,
11111111 en binaire se comprend comme 1111 1111 donc FF en hexadécimal (255 en
décimal). Cette propriété de concaténation n’est pas permise par la base 10 : le binaire 1111
1111 n’est pas égal à 1515 en base 10. En conséquence, l’écriture hexadécimale permet une
écriture plus condensée de données numériques.
L'essentiel
• Une chaîne de transmission de l’information correspond à une succession
d’étapes : transduction, encodage, émission, réception, décodage, transduction. Dans les
chaines modernes, des signaux analogiques et numériques sont employés.

• Un signal analogique évolue de manière continue en fonction du temps. Il correspond à


l’évolution d’une grandeur physique ordinaire.

• Un signal numérique ne peut prendre que certaines valeurs, il y a quantification. Le signal


numérique est échantillonné : il ne peut varier qu’à certains moments, le temps prend une
valeur discrète.

• Un signal numérique code des nombres en langage binaire. Cela correspond à une suite de 0
et de 1. Un chiffre binaire est un bit, 8 bits forment un octet.
Pour aller plus loin
La fiche conversion analogique / numérique montrera les techniques pour effectuer des
conversions binaire / décimal et inversement. Ces calculs peuvent également être effectués par
des commandes intégrées des calculatrices graphiques ou des outils informatiques
(programme calculatrice de l’ordinateur).
Note par nos Maxinautes :
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Chaîne de transmission d'informations - signaux analogique et numérique 3/5 basé


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transmission d'informations - signaux analogique et numérique
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Généralités
De tout temps, l'être humain a éprouvé le besoin d'échanger de l'information, c'est-à-dire de
communiquer. Mais c'est véritablement lors de l'industrialisation de nos sociétés que la
multiplication du nombre de moyens de communications a pris une ampleur tout à fait
impressionnante. On doit ce développement à l'approfondissement
1. des lois physiques qui régissent le fonctionnement des canaux de communication,
mais également
2. de la notion d'information. De fait, la difficulté à transmettre un message est
proportionnelle au contenu d'information qu'il renferme.
Lois physiques
Les principales lois physiques sont relatives à l'électricité, jusqu'au développement de
l'informatique dont l'apparition a permis d'accroître le nombre de canaux de communication.
Aujourd'hui, même des machines s'échangent de l'information sans intervention humaine.
Dans ce document, nous envisageons les télécommunications sous la forme restrictive
d'échanges d'information entre des systèmes, à l'initiative de l'être humain. L'analyse des
signaux et des systèmes de télécommunications est complexe car, pour que deux systèmes
communiquent, il faut combiner toute une série d'éléments que l'on retrouve, entre autres,
dans le modèle de référence OSI (Open Systems Interconnection): adaptation du signal au
support de transmission, détection d'erreurs, synchronisation, etc. Parmi tous ces éléments,
l'accent sera mis sur le fonctionnement des couches basses, autrement dit sur l'aspect physique
des communications.
Information
L'approche moderne des télécommunications se fonde sur les particularités des signaux à
transmettre. Il est dès lors utile de préciser la notion d'information. Un texte, un graphique, un
son ou une image traduisent des facettes différentes d'information. Quant il s'agit de quantifier
leur ``richesse'', autrement dit leur contenu en information, il est commode de représenter ces
signaux en une série de symboles équivalents. Ainsi, on peut remplacer chaque caractère d'un
texte par une suite de huit ou seize symboles 0 ou 1, la correspondance entre le caractère et
l'octet (ou le double octet) ainsi constitué étant prédéfinie. On voit ainsi apparaître la notion
de code.
Définition 1   Un code est une règle de représentation de caractères pris dans un ensemble
par des caractères pris dans un autre ensemble.
Par exemple, les mots sont des suites de sons choisis dans un ensemble d'environ 40
caractères appelés phonèmes.
Il faut bien voir qu'un code établit une règle de correspondance entre deux ensembles de
symboles, règle appelée codage; la forme matérielle de ces symboles n'est pas nécessairement
unique. Illustrons cela par un exemple; soit à transmettre une information codée sous forme
binaire en utilisant une ligne de transmission et en consacrant une durée fixée pour la
transmission de chaque 0 ou 1 du message. La forme physique que pourraient prendre les
signaux représentant ces deux symboles peut être
 l'existence ou l'absence d'un courant continu,
 une tension V0 ou V1,
 une sinusoïde de fréquence f0 ou f1,
 ou tout autre choix de deux fonctions temporelles distinctes pendant l'intervalle de
temps.
Pour la transmission, l'information se trouve donc représentée par une ou plusieurs grandeurs
physiques fonction du temps, et parfois aussi des coordonnées de l'espace, comme en
télévision.
L'étude des formes que peut prendre l'information est l'objet de la théorie de l'information.
Cette théorie part du postulat que l'information est imprévisible, et considère qu'un message
est la réalisation d'une expérience au sens de la théorie des probabilités. Plus la probabilité
d'arrivée d'un message déterminé est grande, moins ce message n'apporte d'information. À la
limite, le message n'apporte plus aucune information; il est alors déterministe.

Structure d'une chaîne de télécommunication


La structure conventionnelle d'une chaîne de télécommunications comprend différents
éléments repris à la figure 1.2. On part d'un message, d'une information, transmis sous une
forme matérielle déterminée. Le système de transmission étant de nature électromagnétique, il
convient de convertir le signal physique en un signal électrique par le biais du transducteur
d'émission. La chaîne se termine de même par un transducteur de réception, dont le but est de
transformer le signal électrique en une grandeur physique adaptée au correspondant
destinataire.

Figure 1.2: Structure d'une chaîne de télécommunications.


Le problème de la transduction est essentiellement un problème de fidélité; ce problème
technologique peut être résolu de façon plus ou moins satisfaisante selon le compromis
qualité-coût que l'on accepte.
Le signal électromagnétique délivré par le transducteur d'émission doit être adapté au canal de
transmission. À cet effet, on lui fait subir certaines transformations auxquelles on peut donner
le nom générique de codage. Ces opérations comprennent aussi bien les opérations de filtrage
que des mises à niveau électrique ou des convertisseurs d'analogique en numérique. Au terme
du codage, que l'on qualifie le plus souvent de codage de source, le signal est injecté à l'entrée
d'un système qui effectue le codage de canal ou modulation.
Bien entendu, on opère à l'extrémité réceptrice des opérations de décodage inverses des
transformations effectuées à l'extrémité émettrice.
Si la structure de la figure 1.2 correspond assez bien à une chaîne de télécommunications
analogiques, de nombreux éléments supplémentaires viennent s'ajouter dans le cas d'une
communication numérique. Le schéma de la figure 1.3 en dresse un portrait plus typique. On
y voit que la transmission est précédée de toute une série d'opérations de traitement sur le
signal de départ.

Figure 1.3: Structure d'une chaîne de télécommunications numérique [2].


On peut encore ajouter que le schéma général d'une chaîne de télécommunication donné ne
représente pas toutes les possibilités. Il présuppose que l'on crée, au profit des correspondants,
une voie de communication, appelé circuit, mise à leur disposition exclusive pour la durée de
la communication. Et même si l'exclusivité ne signifie pas que le canal de transmission ne
puisse pas être partagé avec d'autres utilisateurs grâce à une opération de multiplexage, il
n'empêche que le circuit est affecté à la communication pour toute sa durée. On ne retrouve
pas toujours ce concept en transmission de données où certains protocoles prévoient l'envoi
de paquets d'information, sans établissement préalable d'un circuit. C'est le cas notamment du
protocole réseau utilisé pour l'Internet: le protocole IP.

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