Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, université Paris-Sud, fondation Vallée, 7, rue Benserade, 94257 Gentilly cedex,
France
Un groupe de travail1 s’est efforcé d’introduire dans troubles figurant sous la rubrique « Autisme et
la classification française diverses innovations qui Psychoses ».
portent sur des aspects cliniques, psychopathologi- Pour le très jeune âge, on est allé plus loin encore,
ques, nosographiques et permettent, en même en créant un « axe I Bébé » qui se trouve justifié par
temps, de renforcer les liens avec la CIM 10. les progrès réalisés en ce domaine et, aussi, par
Ces renouvellements n’ont modifié ni les princi- l’avènement de la nouvelle classification internatio-
pes, ni les modes d’utilisation qui, depuis sa créa- nale « 0-3 ans ».
tion, confèrent son originalité à la CFTMEA : Enfin, une attention particulière a été accordée à
celle-ci garde sa maniabilité et son adéquation aux l’établissement de nouvelles correspondances avec
orientations dominantes de la pédopsychiatrie en la CIM 10. Un tableau d’équivalence figurait en
France. Cependant, il est apparu possible de recon- annexe de la précédente édition, il a été remplacé
naître la place prise par des terminologies ou par des par des correspondances plus étudiées qui se situent
modes d’orientation taxinomique qui sont employés désormais dans le cadre même du glossaire, pour
dans d’autres classifications – mais cela sans céder chacune des sous-catégories.
sur le maintien des perspectives psychopathologi- Cette nouvelle version de la classification fran-
ques. çaise, dénommée CFTMEA R-2000, a été présentée
et discutée le 22 octobre 2001, au cours d’une
Par ailleurs, avec l’appui des membres de notre rencontre organisée sous l’égide de la Fédération
groupe qui se sont illustrés sur ces terrains, des française de psychiatrie au siège de la Société
contributions très innovantes ont été apportées pour médico-psychologique, avec le concours d’autres
le classement des troubles observés aux âges extrê- associations : la Société française de psychiatrie de
mes : chez le bébé et à l’adolescence. l’enfant et de l’adolescent, le Collège national uni-
Vis-à-vis de l’adolescence : l’introduction de nou- versitaire de psychiatrie, l’Association des psychia-
velles catégories, classées selon des perspectives tres d’inter-secteurs. Parmi les textes exposés à cette
plus précises, a entraîné une refonte étendue des occasion, il est apparu souhaitable de publier, dans
2
L’ensemble des communications paraîtra dans un numéro spécial des Annales Médico-Psychologiques (Elsevier Ed). La CFTMEA
R-2000 sera disponible à partir de janvier 2002 chez l’éditeur habituel (CTNREHI, PUF Diffusion).
CFTMEA R-2000 3
. Le chapitre 7 . Le chapitre 8
domaines (mémoire, calcul, etc…), isolées de l’en- – les dysharmonies évolutives de structure psycho-
semble du fonctionnement psychique. tique ;
Inclure : Psychopathie autistique. – les psychoses pseudo-névrotiques ;
Correspondance CIM 10 : F 84.5 - Syndrome – les psychoses pseudo-caractérielles ;
d’Asperger – le syndrome dit de l’enfant atypique ;
– les psychoses de type symbiotique ;
1.04. Dysharmonies psychotiques – les Multiplex Developpmental Disorders (MDD).
Classer ici les formes présentant les caractéristiques Exclure :
suivantes : – les autres sous-catégories des psychoses de l’en-
– leur expression est manifeste à partir de l’âge de fant ;
trois à quatre ans ; – les pathologies de la personnalité (catégorie 3) ;
– la symptomatologie varie d’un cas à l’autre et – les troubles névrotiques (catégorie 2).
pour le même enfant, elle se modifie en cours Correspondance CIM 10 : F 84.8 – Autres trou-
d’évolution. On rencontre, parmi les motifs de bles envahissants du développement
consultation, les manifestations somatiques ou com- Les diverses organisations citées parmi les inclu-
portementales, l’instabilité, les inhibitions sévères, sions soulèvent des problèmes diagnostiques diffi-
les manifestations phobiques, hystériques ou obses- ciles. Ainsi, les psychoses symbiotiques décrites par
sionnelles, les dysharmonies dans l’émergence du M. Mahler sur des critères psychanalytiques n’en-
langage et de la psychomotricité sans que le déficit trent pas toutes dans ce cadre mais peuvent être
intellectuel mesuré aux tests occupe une place classées également parmi les psychoses de type
centrale, au moins dans la période initiale. Les autistique (1.01), ou de type schizophrénique (1.04),
échecs dans les essais de scolarisation sont fréquents selon les aspects cliniques dominants.
(phobies scolaires, difficultés d’apprentissage) ; De même, les enfants dénommés par certains
– derrière cette symptomatologie variable, les traits auteurs atypiques ou schizoïdes, entrent assez rare-
et mécanismes de la série psychotique constituent un ment dans le cadre des psychoses, ils trouvent plutôt
élément commun : leur place parmi les pathologies de la personnalité
• menace de rupture avec le réel, absence ou (catégorie 3), les troubles névrotiques (catégorie 2),
mauvaise organisation du sentiment de soi et des et même quelquefois parmi les variations de la
rapports avec la réalité ; normale (catégorie 9).
• tendance au débordement de la pensée par des 1.05. Troubles désintégratifs de l’enfance
affects et des représentations d’une extrême cru- Après un début de développement normal, généra-
dité ; lement jusqu’à l’âge d’au moins deux ans, survenue
• les angoisses sont de divers types : angoisses de d’une perte manifeste des acquisitions cognitives et
néantisation, angoisses dépressives et de sépara- psychomotrices accompagnée de l’apparition d’élé-
tion, parfois attaques de panique ; ments plus ou moins complets, plus ou moins
• dominante d’une relation duelle avec incapacité caractéristiques du syndrome autistique.
d’accès aux conflits et aux modes d’identification Un cas particulier est le syndrome de Rett dans
les plus évolués ; lequel l’arrêt du développement psychomoteur est
• prédominance de positions et d’intérêts très précoce, entre 5 et 30 mois, avec une diminution de
primitifs. la croissance crânienne et de symptômes caractéris-
– en dépit de ces traits et mécanismes propres à la tiques : la perte de l’usage fonctionnel et intention-
psychose, les capacités d’adaptation et de contrôle nel des mains ainsi que des mouvements stéréotypés
assurent souvent une protection contre les risques de des mains à type de torsion ou de lavage. Par la suite
désorganisation. Ainsi, les modes d’expression pa- se manifestent des troubles de la marche et du tonus
thologique peuvent être limités à certains domaines du tronc ainsi qu’un retard psychomoteur sévère.
ou ne se manifester ouvertement que dans certaines Inclure : démence.
phases évolutives. Cette adaptation repose toutefois Exclure :
sur la mise en œuvre de modalités contraignantes – autisme infantile ;
impliquant des restrictions notables dans les échan- – autres psychoses précoces ou troubles envahis-
ges avec autrui. sants du développement ;
Inclure, lorsqu’ils répondent aux critères précé- – aphasie acquise avec épilepsie (syndrome de
dents : Landau-Kleffner) ;
– les prépsychoses ; – mutisme électif ;
– les parapsychoses ; – schizophrénie.
6 R. Misès
Correspondance CIM 10 : F 84.3 – Autres trou- leur accentuation régulière sur plusieurs mois, ainsi
bles désintégratifs de l’enfance que leur association à une anxiété constante, enva-
F 84.2 - Syndrome de Rett hissante, voire à une angoisse massive, indicible,
1.08. Autres psychoses précoces ou autres troubles quasi continue, qui permet de retenir ce diagnostic.
envahissants du développement Le tableau clinique peut être dominé par des
Correspondance CIM 10 : F 84.8 – Autres troubles conduites antisociales et des irruptions violentes
envahissants du développement incontrôlables contre des biens, des personnes ou
contre eux-mêmes, associées à une activité projec-
1.09. Psychoses précoces ou troubles envahissants
du développement non spécifiés tive massive et continue et à une intolérance totale
Correspondance CIM 10 : F84.9 – Trouble envahis- aux affects dépressifs immédiatement relayés par
sant du développement, sans précision des passages à l’acte violents hétéro- ou auto-
agressifs. Il est de plus en plus fréquent que ces
1.1. Schizophrénies tableaux cliniques s’associent à une prise de drogue
1.10. Schizophrénie de l’enfant ou d’alcool continue ou discontinue. L’évolution
Survenue après l’âge de quatre ou cinq ans de vers la schizophrénie avérée n’est pas constante.
troubles psychotiques, se manifestant soit progres- Exclure : un syndrome dépressif sévère.
sivement soit à partir d’un épisode aigu ou subaigu, Correspondance CIM 10 : F20 – Schizophrénie
et s’inscrivant dans un processus évolutif au long
cours ; dans la clinique prédominent dissociation, 1.111. Schizophrénie avérée
discordance, manifestations d’angoisse psychotique, On regroupe ici l’ensemble des manifestations schi-
retrait et désorganisation majeure de la vie mentale zophréniques qui sont celles des tableaux classiques
avec perte rapide des capacités adaptatives. Les des schizophrénies de l’adulte.
manifestations délirantes sont moins fréquentes et
plus difficiles à mettre en évidence que chez Correspondance CIM 10 : F 20 – Schizophrénie
l’adulte, elles prennent la forme d’idées persécutives
ou d’idées de transformation corporelle, ou encore 1.2. Troubles délirants
de phobies étranges.
L’évolution se fait généralement vers la persis-
tance de troubles schizophréniques sévères avec Classer ici les troubles caractérisés essentiellement
souvent une altération de l’efficience intellectuelle. par la présence d’idées délirantes persistantes ne
Ces formes de psychose peuvent aussi constituer un correspondant pas aux troubles schizophréniques.
mode d’évolution d’une psychose précoce (certains Il s’agit habituellement d’idées délirantes uniques
cas d’autisme ou de dysharmonie psychotique no- ou multiples de persécution, mégalo-maniaques,
tamment). hypochondriaques ; de délires passionnels ou d’ima-
Correspondance CIM 10 : F 20 – Schizophrénie gination ; de dysmorphophobies délirantes.
1.11. Troubles schizophréniques à l’adolescence Correspondance CIM 10 : F22 troubles délirants
persistants
1.110. Aspects prodromiques
Ils comportent une multitude de symptômes atypi-
ques parmi lesquels les signes dits « négatifs » de la 1.3. Troubles psychotiques aigus
schizophrénie sont dominants, mais sur un mode
mineur qui ne permet pas d’affirmer le diagnostic de Épisodes aigus ou subaigus, pouvant prendre la
schizophrénie mais fait craindre cette évolution. Les forme de la bouffée délirante des auteurs français
signes les plus habituels sont une réduction de (survenue brutale de manifestations délirantes poly-
l’attention et des capacités de concentration, une morphes, par leurs thèmes et leurs mécanismes-
baisse sensible des résultats scolaires, des désirs et
des motivations, une anhédonie, un retrait social, – hallucinations, interprétations, intuitions) ou de la
une tendance à l’isolement, l’inversion du rythme schizophrénie aiguë des auteurs anglo-saxons,
nycthéméral, une irritabilité, des accès de violence, d’autres aspects cliniques comportant une rupture
une pensée diffluente, un discours désaffectivisé, des brutale des repères usuels, un remaniement profond
idées bizarres, une mégalomanie, des pensées ou des du vécu peuvent s’observer.
gestes suicidaires. Aucun de ces signes n’est suffi- Une évolution rapidement favorable est nécessaire
sant à lui seul. C’est leur regroupement et surtout au diagnostic.
CFTMEA R-2000 7
1.30. Trouble psychotique aigu polymorphe sans zophrénique laisse très au second plan les troubles
symptômes schizophréniques affectifs et les fait classer en schizophrénie avérée.
Exclure : les états dépressifs survenant dans un
1.31. Trouble psychotique aigu polymorphe avec contexte névrotique, de pathologie de la personna-
symptômes schizophréniques lité ou de troubles réactionnels.
1.410. Épisode maniaque
1.38. Autres
Exclure :
– les formes dans lesquelles les troubles persistent 1.4100. Épisode maniaque actuel s’inscrivant dans
au-delà de quelques semaines ; un trouble affectif bipolaire
– les cas dans lesquels les accès se répètent, et dans
lesquels persistent des modifications de la person- 1.4101. Manie sans symptômes psychotiques
nalité ;
– les décompensations d’allure aiguë d’une psy-
chose confirmée. 1.4102. Manie avec symptômes psychotiques
Correspondance CIM 10 : F 23 – Troubles psy-
chotiques aigus et transitoires 1.4103. État mixte
1.4. Troubles thymiques
1.4104. Hypomanie
1.40. Psychoses dysthymiques de l’enfant Inclure : certains états schizo-affectifs.
Classer ici les psychoses où les troubles de l’humeur Correspondance CIM 10 : F25 – Troubles schizo-
occupent une place centrale. affectifs (en partie) ; F 30 – Épisode maniaque ;
Les manifestations peuvent apparaître à partir de F31.0 à F31.2 – Trouble affectif bipolaire, épisode
trois, quatre ans sous la forme d’expressions symp- actuel hypomaniaque ou maniaque ;
tomatiques appartenant à la dépression et à l’exci- F31.6 – Trouble affectif bipolaire, épisode actuel
tation. L’envahissement par des affects dépressifs, le mixte ; sans leur être entièrement assimilables
repli sur soi, le ralentissement idéique, le vide de la
pensée, s’associent ou alternent avec des phases 1.411. Épisode dépressif
d’excitation de type maniaque, des accès d’agitation
ou des phénomènes de débordement idéique. 1.4110. Épisode dépressif actuel s’inscrivant dans
Inclure : les formes de même nature mais qui ont un trouble affectif bipolaire
été décrites sous une autre dénomination : les psy-
choses affectives ; les troubles thymiques de struc-
ture psychotique. 1.4111. Épisode dépressif sévère sans dimension
Correspondance CIM 10 : F 25 – Troubles schizo- mélancolique manifeste
affectifs ; F 30 à 39 – Troubles de l’humeur ; sans
leur être entièrement assimilables 1.4112. Épisode dépressif sévère sans dimension
1.41. Troubles thymiques de l’adolescent mélancolique manifeste, avec symptômes
Les troubles de l’humeur, (« troubles affectifs ») psychotiques
inaugurant ou non des troubles maniaco-dépressifs
uni ou bipolaires peuvent survenir dès l’adoles- 1.4113. Épisode dépressif sévère avec dimension
cence. Ils sont de mieux en mieux reconnus même mélancolique
sous une symptomatologie atypique. Bien que n’ap-
partenant pas strictement au registre psychotique,
nous classons dans cette rubrique les troubles thy- 1.4114. Épisode dépressif sévère avec mélancolie
miques dont la sévérité et la massivité obèrent délirante
temporairement le rapport au réel. Ils s’associent Inclure : certains états schizo-affectifs.
fréquemment, surtout à cet âge, à des manifestations Correspondance CIM 10 : F25 – Troubles schizo-
psychotiques. Il nous paraît plus satisfaisant, à affectifs (en partie) ; F31.3 à F31.5 - Trouble affectif
l’heure actuelle, de privilégier les troubles de l’hu- bipolaire, épisode actuel dépressif ; F32.2 et .3
meur sur les symptômes psychotiques. Cela nous a Épisode dépressif sévère ; F33.2 et .3 – Trouble dé-
conduit à classer ici les troubles schizo-affectifs, à pressif récurrent, épisode actuel sévère ; sans leur
l’exception des cas où la symptomatologie schi- être entièrement assimilables
8 R. Misès
1.5. États dépressifs après épisode psychotique capacités et potentialités des sujets, mais sur un
mode limité à certains secteurs ;
Épisode dépressif survenant au décours d’un épi- – les distorsions apportées à la mise à l’épreuve de
sode psychotique le plus souvent aigu ou classé dans la réalité restent limitées à certains domaines : il n’y
le registre de la schizophrénie. Il est difficile de a pas menace de rupture ni véritable perte de contact
savoir dans ces troubles dépressifs ce qui relève du avec le réel (on discutera ici les frontières vis-à-vis
registre psychotique, dont les symptômes les plus de la psychose et des pathologies de la personnali-
manifestes ont disparu, de l’effet des neuroleptiques, tés).
d’une réaction psychologique à la maladie ou d’un Les sous-catégories proposées ici constituent des
état dépressif spécifique. regroupements syndromiques qui ne s’excluent pas
Correspondance CIM 10 : F20.4 – Dépression toujours les uns les autres, surtout dans une pers-
postschizophrénique pective diachronique, c’est pourquoi la possibilité
de retenir deux sous-catégories est autorisée dans les
formes comportant l’intrication de plusieurs aspects
1.8. Autres troubles psychotiques syndromiques.
Correspondance CIM 10 : F28 – Autres troubles 2.0. Troubles névrotiques à dominante anxieuse
psychotiques non organiques
Classer ici lorsqu’elles répondent aux critères ci-
1.9. Troubles psychotiques non spécifiés dessus les manifestations névrotiques pour lesquel-
les l’expression symptomatique se fait essentielle-
Correspondance CIM 10 : F29 – Psychose non or- ment sur le mode de l’angoisse, que celle-ci revête
ganique, sans précision la forme de manifestations aiguës ou de l’anxiété
diffuse, chronique ou intermittente.
Inclure :
2. TROUBLES NÉVROTIQUES – états anxieux ;
– anxiété généralisée ;
Classer ici des troubles variables dans leur expres- – panique ;
sion et leur intensité, mais qui ont en commun les – équivalents d’angoisse.
éléments suivants, observables à partir de trois ans, Exclure :
quelles que soient les hypothèses étiopathogéni- – les autres troubles névrotiques, sauf trouble asso-
ques : cié ;
– il s’agit de perturbations durables sans tendance – les psychoses dysthymiques (1.4) et les formes
spontanée à la guérison, non explicables par les limites de la psychose (1.2) ;
événements récents mis souvent en avant par l’en- – les pathologies limites (catégorie 3) ;
tourage de l’enfant et qui constituent surtout des – les variations de la normale (catégorie 9).
facteurs déclenchants ; Correspondance CIM 10 : F41 – Autres troubles
– les relations avec l’environnement s’établissent anxieux (en partie)
sous le double signe de la contrainte et de la
dépendance mais sans aboutir à un dessaisissement
complet des capacités d’individuation et d’autono- 2.1. Troubles névrotiques à dominante
mie (se discutent ici les limites vis-à-vis des patho- hystérique
logies de la personnalité non psychotiques, catégorie
3) ; Classer ici lorsqu’ils répondent aux critères géné-
– l’enfant tend à répéter, dans un environnement raux ci-dessus énoncés les troubles névrotiques
nouveau, les conduites et les conflits développés dominés par les manifestations suivantes :
initialement dans le milieu familial ; – soit des symptômes de conversion de type
– la souffrance psychique – particulièrement l’an- sensitivo-moteur, sensoriel, convulsif, etc. accompa-
goisse sous la forme pure ou sous d’autres aspects – gnés le plus souvent de la classique « belle indiffé-
occupe une place centrale, y compris pour les cas où rence »
certains mécanismes limitent les expressions direc- – soit des manifestations regroupées classiquement
tes du malaise affectif de fond ; sous l’appellation de « rétrécissement du champ de
– quelles que soient les variations symptomatiques, conscience » et qui se caractérisent par des scoto-
fréquentes, l’évolution inclut une restriction des misations massives de certains secteurs du champ
CFTMEA R-2000 9
Classer ici exclusivement les déficiences réunissant Troubles dans lesquels l’acquisition du langage est
les deux critères suivants : perturbée ou retardée dès les premiers stades du
1/ la réduction des capacités mentales tend à se développement, en l’absence d’anomalies neurolo-
faire de façon extensive pour évoluer vers une giques, d’anomalies anatomiques de l’appareil pho-
limitation durable, natoire, d’atteinte sensorielle, de retard mental glo-
2/ les troubles sont en rapport direct avec des bal. Les troubles du développement de la parole et
facteurs organiques reconnus (à préciser nécessaire- du langage s’accompagnent souvent de problèmes
ment sur l’axe II). associés, tels une perturbation des relations interper-
Exclure : sonnelles, des troubles émotionnels et des troubles
– les déficiences avec polyhandicap sensoriel ou du comportement.
moteur (5.x7) qui représentent des états fixés alors
que les démences sont prises encore dans un pro- 6.00. Troubles isolés de l’articulation.
cessus évolutif ; Troubles dans lesquels l’utilisation par l’enfant des
– les déficiences mentales apparaissant au cours de phonèmes est inférieure au niveau correspondant à
l’évolution des psychoses de l’enfant (catégorie 1) et son âge mental, mais avec un niveau linguistique
des troubles évolutifs de la personnalité non psycho- normal. Il existe des déformations involontaires et
tiques (catégorie 3) : systématiques d’un ou plusieurs phonèmes (conson-
a) en période évolutive, l’enfant sera classé nes essentiellement). Exemples : zozotement, zé-
d’après la nature des troubles de base, dans l’une des zaiement (sigmatisme interdental), chuintement (ou
sous-catégories des catégories 1 ou 3 ; sigmatisme latéral).
b) lorsque le déficit en vient à dominer le tableau Inclure :
clinique dans un état déficitaire fixé postévolutif, – Troubles spécifiques du développement phonolo-
l’enfant sera classé d’après la forme prise par le gique ;
déficit, soit dans les déficiences harmoniques (5.x5), – Dyslalie.
soit dans les déficiences dysharmoniques (5.x6). Correspondance CIM 10 : F 80.0 - Trouble spé-
Correspondance avec la CIM10 : F 02.8 – Dé- cifique de l’acquisition de l’articulation.
mence associée à d’autres maladies classées 6.01. Troubles du développement du langage
ailleurs ; sans lui être entièrement assimilable.
Troubles du développement dans lesquels les capa-
cités de l’enfant à utiliser le langage oral sont
5.9. Non spécifiée nettement inférieures au niveau correspondant à son
âge mental.
Correspondance CIM 10 : F79 – Retard mental,
sans précision 6.010. Retard de parole
Trouble du développement du langage portant es-
sentiellement sur l’ensemble de l’organisation pho-
6. TROUBLES SPÉCIFIQUES nétique, avec la persistance, au-delà de l’âge de
DU DÉVELOPPEMENT ET quatre ans, d’altérations phonétiques observées nor-
DES FONCTIONS INSTRUMENTALES malement vers trois ans : confusion et substitution
de phonèmes voisins dont l’articulation est moins
Ces troubles sont envisagés dans une perspective difficile, omissions des syllabes finales, etc. (persis-
descriptive, sans référence étio-pathogénique. Cer- tance du « parler bébé ») ; le développement des
tains d’entre eux, en l’absence d’une cause précise, autres aspects du langage (vocabulaire, syntaxe)
sont définis par l’expression « troubles spécifiques étant dans les limites de la normale.
du développement ». Ces troubles s’associent souvent à des signes
Ne classer ici comme catégorie principale que les d’immaturité affective : notamment des habitudes
troubles du développement et des fonctions instru- orales du premier âge (suçage du pouce ou de la
mentales ne s’inscrivant pas dans une pathologie qui langue, prédilection pour une alimentation lactée et
doit être classée par priorité dans les rubriques 1 à 5. semi-liquide) ; ils s’inscrivent souvent dans une
Dans les autres cas, ne faire apparaître les troubles relation avec l’entourage familial favorisant l’entre-
instrumentaux et des apprentissages que comme tien de ces conduites régressives. L’évolution est le
catégorie complémentaire. plus souvent spontanément favorable.
14 R. Misès
Correspondance CIM 10 : F 80.1 - Trouble spé- 6.020. Aphasie acquise avec épilepsie (syndrome
cifique de l’acquisition du langage (de type expres- de Landau-Kleffner)
sif). Régression du langage - après un développement
normal - portant à la fois sur le versant expressif et
6.011. Retard (simple) de langage réceptif, sans atteinte globale de l’efficience intel-
Retard du développement du langage portant sur ses lectuelle. La survenue du trouble s’accompagne
composantes syntaxiques et linguistiques d’anomalies paroxystiques à l’EEG (pointes-ondes
-généralement associé à des troubles phonétiques- activées par le sommeil) et, dans la plupart des cas,
en dehors de tout retard mental global, de trouble de crises d’épilepsie. Le trouble apparaît habituelle-
auditif ou de trouble grave de la personnalité. ment entre trois et sept ans, avec perte du langage en
L’ensemble des étapes du développement du lan- quelques jours ou quelques semaines. La succession
gage est retardé : les premiers mots n’apparaissent dans le temps, entre le début des crises épileptiques
pas avant deux ans, et surtout les premières phrases et la perte du langage, est assez variable, l’une des
n’apparaissent qu’après 3 ans, la compréhension est deux manifestations précédant l’autre (ou inverse-
bonne ou peu perturbée. ment) de quelques mois à deux ans. Ce trouble
L’évolution est spontanément favorable mais par- pourrait être dû à un processus encéphalitique in-
fois de façon lente. Des difficultés d’acquisition du flammatoire. Dans environ deux tiers des cas, les
langage écrit peuvent faire suite aux troubles du sujets gardent un déficit plus ou moins important du
langage oral. langage (de type réceptif).
Correspondance CIM 10 : F 80.1 - Trouble spé- Correspondance CIM 10 : F 80.3 – Aphasie ac-
cifique de l’acquisition du langage (de type expres- quise avec épilepsie (syndrome de Landau-Kleffner)
sif).
6.028. Autres aphasies acquises
6.012. Dysphasie Correspondance CIM 10 : F80.8 – Autres troubles
Trouble portant sur l’acquisition de la structure du du développement du langage et de la parole
langage, sans substrat organique décelable, en l’ab-
sence de déficit auditif, de retard mental majeur et 6.03. Mutisme
de trouble psychotique. Suspension ou disparition de la parole chez un
Avec l’âge, le langage reste très sommaire : le enfant qui l’avait acquise antérieurement.
langage spontané est réduit, avec un vocabulaire Le mutisme peut être total ou électif.
rudimentaire parfois difficilement compréhensible 6.030. Mutisme total
en raison des troubles phonétiques ; il existe un Survenue le plus souvent brutale, à la suite d’un
agrammatisme ou d’importantes erreurs syntaxi- événement à valeur traumatique ou à forte charge
ques. Il existe habituellement des troubles de la émotionnelle (agression, deuil, séparation, etc.). Il
compréhension et/ou de la discrimination des élé- est généralement transitoire, de quelques jours à
ments phonétiques. Enfin, certains enfants dyspha- quelques semaines, parfois prolongé par une période
siques présentent d’importantes dyspraxies bucco- où l’enfant ne parle qu’en chuchotant. Un mutisme
faciales contribuant aux troubles articulatoires. peut s’observer au cours de troubles psychotiques.
À l’extrême on parle d’audimutité, lorsqu’il n’y a Correspondance CIM 10 : F98.8 – Autres troubles
pratiquement aucun langage compréhensible. comportementaux et émotionnels spécifiés apparais-
Correspondance CIM 10 : F 80.2 – Trouble spé- sant habituellement durant l’enfance ou à l’adoles-
cifique de l’acquisition du langage (de type récep- cence
tif).
6.031. Mutisme sélectif
6.018. Autres Troubles du développement Le mutisme ne se manifeste que dans certaines
du langage conditions ou vis-à-vis de certaines personnes :
Correspondance CIM 10 : F80.8 – Autres troubles – Le plus souvent il s’agit d’un mutisme extra-
du développement du langage et de la parole familial : l’enfant ne parle qu’aux personnes fami-
lières et reste mutique vis-à-vis des étrangers y
6.02. Aphasie acquise compris le plus souvent en milieu scolaire. À
Détérioration du langage, consécutive à une atteinte l’école, l’enfant est souvent inhibé, participe peu
du système nerveux central, survenant chez un aux activités ou seulement aux activités écrites.
enfant ayant déjà acquis un certain niveau de com- – Dans le mutisme intra-familial, l’enfant n’accepte
préhension et d’expression verbale (au delà de deux de parler, parfois seulement en chuchotant, qu’à
ans environ). certains membres du groupe familial.
CFTMEA R-2000 15
6.28. Autres troubles psychomoteurs Du point de vue symptomatique, cet ensemble, est
Classer ici les troubles psychomoteurs non caracté- caractérisé par :
risés par le retard ou l’instabilité mais s’exprimant – sur le versant psychique : des difficultés à fixer
notamment par : l’attention, un manque de constance dans les activi-
– de la maladresse liée notamment à des troubles de tés qui exigent une participation cognitive, une
la latéralisation ou au syndrome de « débilité mo- tendance à une activité désorganisée, incoordonnée
trice » de Dupré (maladresse avec des syncinésies et excessive, et un certain degré d’impulsivité ;
importantes et une paratonie majeure, c’est-à-dire – sur le plan moteur : une hyperactivité ou une
une grande difficulté à la décontraction musculaire agitation motrice incessante.
active), ou encore à des troubles dyspraxiques, c’est Les relations de ces enfants avec les adultes sont
à-dire de l’organisation gestuelle en rapport avec souvent marquées par une absence d’inhibition so-
une perturbation majeure de l’organisation du ciale, de réserve et de retenue.
schéma corporel et de la représentation spatiale ; Ces troubles s’accompagnent souvent d’une alté-
– de l’inhibition psychomotrice qu’expriment la ration des fonctions cognitives et d’un retard spéci-
lenteur, souvent une certaine raideur dans la posture, fique du développement de la motricité et du lan-
les attitudes et les mouvements, parfois des cram- gage. Ils peuvent entraîner un comportement
pes ; dyssocial ou une perte de l’estime de soi.
– des perturbations toniques : par exemple, troubles Ces troubles, en décalage net par rapport à l’âge et
tonico-moteurs précoces (fluctuations toniques, hy- au niveau de développement mental de l’enfant, sont
pertonies, hypotonies) où la dimension relationnelle plus importants dans les situations nécessitant de
est nette ; l’application, en classe par exemple. Ils peuvent
– d’autres troubles limités de l’organisation percep- disparaître transitoirement dans certaines situations,
tivo–motrice et de l’organisation spatio-temporelle. par exemple, en relation duelle ou dans une situation
Exclure : nouvelle.
– le retard psychomoteur à classer en 6.20 ; Inclure :
– les tics, à classer en 6.21 ; – déficit de l’attention avec hyperactivité ;
– l’instabilité psychomotrice à classer en 7.0 ; – hyperactivité avec troubles de l’attention.
– les troubles psychomoteurs imposant le classe- Exclure :
ment dans l’une des catégories principales 1, 2, 3 ou – les troubles de l’attention sans hyperactivité mo-
5. trice proprement dite ;
Correspondance CIM 10 : F82 – Trouble spécifi- – l’activité excessive adaptée à l’âge (chez les petits
que du développement moteur (en partie) enfants notamment) ;
– les manifestations à type d’excitation maniaque (à
6.29. Troubles psychomoteurs non spécifiés classer, selon les cas, dans les catégories 1 ou 3) ;
Correspondance CIM 10 : F82 – Trouble spécifique – réaction hyperkinétique de durée limitée.
du développement moteur (en partie) Correspondance avec la CIM10 : F 90.0 – Pertur-
bation de l’activité et de l’attention, F90.1 – Trouble
7. TROUBLES DES CONDUITES ET DES hyperkinétique et trouble des conduites
COMPORTEMENTS
7.08. Autres troubles hyperkinétiques
Ce chapitre regroupe des troubles à dominante Correspondance avec la CIM10 : F90.8 – Autres
comportementale dont certains constituent des syn- troubles hyperkinétiques
dromes suffisamment individualisés en tant que tels. 7.09. Troubles hyperkinétiques non spécifiés
Néanmoins, il reste essentiel de rechercher dans
quels cas cette symptomatologie peut s’intégrer Correspondance avec la CIM10 : F90.8 – Autres
dans l’une des quatre premières catégories. troubles hyperkinétiques
7.10. Anorexie mentale
7.0. Troubles hyperkinétiques Trouble caractérisé par une perte de poids intention-
nelle, induite et maintenue par le patient. Il survient
7.1. Troubles des conduites alimentaires habituellement chez une adolescente ou une jeune
femme, mais il peut également survenir chez un
7.00. Hyperkinésie avec troubles de l’attention adolescent ou un jeune homme, tout comme chez un
Classer ici les troubles décrits en France par l’ex- enfant proche de la puberté. Le trouble est associé à
pression « instabilité psycho-motrice ». la peur de grossir et d’avoir un corps flasque. Les
18 R. Misès
sujets s’imposent un poids faible. Il existe habituel- tifs sans changement significatif de poids, ou sans
lement une dénutrition de gravité variable s’accom- préoccupation excessive des formes ou du poids
pagnant de modifications endocriniennes et métabo- corporels.
liques secondaires et de perturbations des fonctions Correspondance avec la CIM10 :
physiologiques aménorrhée notamment. F50.3 – Boulimie atypique
7.100. Anorexie mentale restrictive 7.14. Troubles des conduites alimentaires
7.101. Anorexie mentale boulimique du nourrisson et de l’enfant
Exclure : Troubles de l’alimentation caractérisés par des ma-
– Les refus d’alimentation appartenant à un délire nifestations variées habituellement spécifiques de la
(cat. 1) ; première et seconde enfance. Ils impliquent en
– Les phobies alimentaires (2.2) ; général un refus alimentaire et des caprices alimen-
– Les restrictions alimentaires avec ou sans vomis- taires excessifs, pouvant conduire à un amaigrisse-
sement, isolées et ne comportant pas en particulier le ment significatif en l’absence de maladie organique
déni de la maigreur, la peur de grossir et le désir de et alors que la nourriture est appropriée et l’entou-
minceur, à classer en 2.01 rage adéquat.
Correspondance avec la CIM10 : Correspondance avec la CIM10 : F98.2 – Trouble
F50.0 – Anorexie mentale de l’alimentation de la première et de la deuxième
enfance, sans qu’elle puisse lui être entièrement
7.11. Anorexie mentale atypique assimilable
Troubles qui comportent certaines caractéristiques
de l’anorexie mentale, mais dont le tableau clinique 7.15. Troubles alimentaires du nouveau-né
est incomplet. Par exemple : l’un des symptômes, Correspondance avec la CIM10 : F98.22– Trouble
telle une aménorrhée ou la peur importante de de l’alimentation de la première et de la deuxième
grossir, peut manquer alors qu’il existe une perte de enfance, sans qu’elle puisse lui être entièrement
poids nette et un comportement visant à réduire le assimilable.
poids.
Exclure : Perte de poids associée à un trouble 7.18. Autres troubles des conduites alimentaires
somatique. Inclure :
Correspondance avec la CIM10 : – Pica ;
F50.1 – Anorexie mentale atypique – Mérycisme ;
– Potomanie ;
7.12. Boulimie – Autres.
Quelle que soit la personnalité sous-jacente, syn- Correspondance avec la CIM10 : F98.2 – Trouble
drome caractérisé par des accès répétés d’hyperpha- de l’alimentation de la première et de la deuxième
gie et une préoccupation excessive du contrôle du enfance, sans qu’elle puisse lui être entièrement
poids corporel, conduisant à une alternance d’hyper- assimilable, F98.3 Pica de la première et de la
phagie et de vomissements ou d’utilisation de laxa- deuxième enfance
tifs. Ce trouble comporte de nombreuses caractéris-
tiques de l’anorexie mentale, par exemple une 7.19. Troubles des Conduites Alimentaires non
préoccupation excessive par les formes corporelles spécifiés
et le poids. Les vomissements répétés peuvent Correspondance avec la CIM10 : F98.9 – Troubles
provoquer des perturbations électrolytiques et des comportementaux et émotionnels apparaissant ha-
complications somatiques. bituellement durant l’enfance ou à l’adolescence,
Dans les antécédents, on peut retrouver un épisode sans précision
d’anorexie mentale.
Exclure : les accès boulimiques émaillant l’évolu- 7.2. Conduites suicidaires
tion d’une anorexie mentale à classer en 7.10.
Correspondance avec la CIM10 : F50.2 - Bouli-
mie Si le comportement suicidaire apparaît isolé ou
difficilement rattachable à une organisation psycho-
7.13. Boulimie atypique pathologique précise, il sera classé ici en catégorie
Troubles qui comportent certaines caractéristiques principale.
de la boulimie, mais dont le tableau clinique global S’il fait partie de tableaux cliniques classables
ne justifie pas ce diagnostic. Exemple : accès hyper- dans les cinq premières catégories, il sera classé ici
phagiques récurrents et utilisation excessive de laxa- en catégorie complémentaire.
CFTMEA R-2000 19
Pas de correspondance avec la CIM 10 dans le 7.5. Troubles de l’identité et des conduites
chapitre F ; utiliser éventuellement X60 à sexuelles
X84 – Lésions auto-infligées
7.50. Troubles de l’identité sexuelle
7.500. Trouble de l’identité sexuelle de l’enfance
7.3. Troubles liés à l’usage de drogues Trouble se manifestant dans l’enfance (bien avant la
ou d’alcool puberté), caractérisé par une souffrance intense et
persistante relative au sexe assigné, accompagné
Ne classer ici comme catégorie principale que les d’un désir d’appartenir à l’autre sexe (ou d’une
formes où la conduite toxicomaniaque est au pre- affirmation d’en faire partie).
mier plan, quelle que puisse être la pathologie Les troubles de l’identité sexuelle chez les indivi-
sous-jacente . Les autres formes sont à classer par dus pubères ou pré-pubères ne doivent pas être
priorité en 1, 2, 3, 4 d’après la nature de la classés ici, mais en 7.501
pathologie dominante, la toxicomanie n’apparais- Correspondance CIM 10 : F64.2 - Trouble de
sant que comme catégorie complémentaire l’identité sexuelle de l’enfance
On enregistrera à la fois le mode d’usage et le 7.501. Trouble de l’identité sexuelle chez les
produit utilisé. adolescents
USAGE PRODUIT UTILISE – Transsexualisme
7.30xContinu 7.3x0 Alcool – Travestisme bivalent
7.31x Occasionnel 7.3x1 Morphiniques – Trouble de l’identité sexuelle chez l’adolescent,
7.32x En rémission 7.3x2 Cannabis type non transsexuel.
7.38x Autre 7.3x3 Hypnotiques et Tran- Correspondance CIM 10 : F64.0 - Transsexua-
quillisant lisme, F64.1 - Transvestisme bivalent
7.39x Non spécifié 7.3x4 Cocaïne 7.51. Troubles de la préférence sexuelle
7.3x5 Autres psychostimulants et dysleptiques Trouble des conduites sexuelles de caractère perma-
dont amphétamines, ecstasy, L.S.D et autres hallu- nent et exclusif.
cinogènes. Comprend : les paraphilies, fétichisme, traves-
7.36 Tabac - Caféine tisme fétichiste, exhibitionnisme, voyeurisme, pédo-
7.37 Solvants philie, sadomasochisme, troubles multiples de la
préférence sexuelle et autres troubles de la préfé-
7.38 Polytoxicomanies rence sexuelle.
7.39 Autres ou non spécifié Exclure : Manifestations transitoires chez des ado-
lescents.
7.4. Troubles de l’angoisse de séparation Correspondance CIM 10 : F65 - Troubles de la
préférence sexuelle
Classer ici les manifestations somatiques et/ou com- 7.52. Manifestations en rapport avec des
portementales qui sont l’expression de l’angoisse de préoccupations excessives concernant
séparation, notamment chez le jeune enfant. Dans ce le développement sexuel et son orientation
trouble, l’anxiété est focalisée sur une crainte Le sujet est incertain quant à son identité sexuelle ou
concernant la séparation, survenant pour la première son orientation sexuelle et sa souffrance est respon-
fois au cours des premières années de l’enfance. Il sable d’anxiété ou de dépression. La plupart du
se distingue de l’angoisse de séparation normale par temps, cela survient chez des adolescents qui ne sont
son intensité, à l’évidence excessive, ou par sa pas certains de leur orientation, homosexuelle, hé-
persistance au-delà de la petite enfance, et par son térosexuelle ou bisexuelle, ou chez des sujets qui,
association à une perturbation significative du fonc- après une période d’orientation sexuelle apparem-
tionnement social. ment stable, éprouvent un changement dans leur
Dans le cas où le syndrome est isolé, il sera placé orientation sexuelle.
en catégorie principale. Dans les cas où il se relie à Correspondance CIM 10 : F66.0 – Trouble de la
une autre pathologie, il sera classé en catégorie maturation sexuelle
complémentaire. 7.58. Autres troubles des conduites sexuelles.
Correspondance CIM 10 : F93.0 - Angoisse de Correspondance CIM 10 : F66.8 – Autres troubles
séparation de l’enfance du développement psychosexuel
20 R. Misès
qui ne pourront manquer d’avoir lieu dans ce Un certain nombre de symptômes – dont les re-
domaine au cours des années à venir. groupements peuvent être variables d’un enfant à un
autre – doivent ici avoir valeur d’appel.
Deux remarques à propos de l’axe I bébé On citera :
Les troubles de l’attachement n’ont pas été rete- – l’évitement ou la perte du regard ;
nus comme rubrique classificatoire. – les conduites de détournement du regard peuvent
On sait en effet qu’en dépit du profond renouveau avoir la même valeur en privilégiant l’utilisation du
théorique qu’a apporté la théorie de J. Bowbly, les regard périphérique au détriment du regard central ;
différents types de schémas d’attachement qui ont – le maintien au-delà de plusieurs semaines d’un
été décrits (attachement sécure, attachement insé- regard adhésif sans acquisition stable d’un regard
cure, attachement évitant, attachement désorganisé) pénétrant ;
apparaissent davantage comme des catégories expé- – une insomnie précoce, calme (sans appel vis-à-vis
rimentales que comme des catégories étroitement de la présence de l’adulte) et pouvant durer plusieurs
corrélées avec tel ou tel profil psychopathologique. heures ;
Autrement dit, certains enfants à l’attachement – une anorexie primaire grave ou d’autres troubles
sécure peuvent fort bien présenter des troubles du sévères de l’oralité ;
développement psychique alors que certains enfants, – des phénomènes cliniques de pseudo-surdité ;
insécures ou évitants en situation d’évaluation, peu- – des cris monotones, monocordes et sans valeur
vent fort bien fonctionner de manière cliniquement relationnelle ou significative repérable ;
satisfaisante. – l’absence d’instauration de l’angoisse de l’étran-
Seul le schéma de type désorganisé semble actuel- ger autour du huitième mois de la vie ;
lement témoigner d’un risque potentiel de dysfonc- – des phobies multiples, variables, insolites et par-
tionnement clinique. fois intenses ;
Les troubles de l’identité de genre n’ont pas non – un évitement ou un retrait relationnel (en excluant
plus été retenus, étant donnée la diffıculté qu’il y a les évitements ou les retraits observés en cas de
à les repérer avant l’âge de trois ans. dépression, d’asthénie ou de douleur physique) ;
– des troubles du tonus (en hyper ou en hypo) sans
En dépit des résultats énoncés par certaines étu- cause neuropédiatrique reconnue ;
des, la majorité des cliniciens actuels met en effet en – parfois présence de stéréotypies.
doute la possibilité même de parler de troubles de
l’identité de genre chez l’enfant pré-œdipien. C’est le regroupement et le maintien conjoint dans
le temps d’un certain nombre de ces symptômes qui
À cette époque de la vie, seuls seraient déjà doit attirer l’attention du clinicien
repérables d’éventuels facteurs de risque dont la
description et la valeur prédictive sont, à l’heure Inclure : le syndrome d’évitement relationnel pré-
actuelle encore, fortement sujet à caution. coce.
Les dépressions du bébé
Axe I bébé Les dépressions du bébé peuvent être liées à des
situations de carence relationnelle quantitative ou
Bébés à risque de troubles sévères du développe- qualitative.
ment Parmi les symptômes devant faire évoquer une
À côté des très jeunes enfants chez qui le diagnos- organisation dépressive chez le bébé, on peut citer :
tic d’autisme ou de psychose peut être fait d’après – l’atonie psychique ;
les critères de l’axe I général, il existe des bébés Manque du tonus vital qui imprègne normalement
dont le repérage précoce est essentiel pour les le fonctionnement psychique du bébé avec absence
activités de prévention. Ce sont des enfants dont le de curiosité et d’ouverture envers le monde des
développement semble présenter des zones de vul- objets et envers le corps propre (absence d’instau-
nérabilité ou de fragilité susceptibles de les faire ration ou extinction progressive des auto-érotismes).
s’engager dans un fonctionnement ou une organisa- – le retrait interactif qui correspond à une absence
tion de type autistique ou psychotique. d’engagement dans l’échange relationnel ;
De nombreuses recherches sont actuellement en – Le ralentissement psychomoteur
cours pour préciser ou affiner les limites de ce Mouvements répétitifs et partiels, s’interrompant
groupe d’enfants dont le devenir ne peut bien sûr avant d’avoir atteint leur but et avec une lenteur
être prédit ou figé dans une annonce qui ne viendrait prédominant sur les racines tandis que les extrémités
que cristalliser le risque évoqué. conservent une motilité déliée ;
24 R. Misès