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RAPPORT DE SORTIE DU TERRAIN

GROUPE I

Activité  : Etat des lieux réels des forêts communautaires existantes dans la Vallée
du Ntem
Sous-activité : Appréciation des superficies réelles des forêts communautaires

SITE : GIC ASFOCOM, GIC AMAN, GIC BIWO NTEM ET GIC CACAOCULTEUR
ESPOIR D’ADJAP

Consultants :
 M. MOUANG Salomon
 M. MVONDO Vincent

Décembre 2021
SOMMAIRE
Sommaire
Liste des sigles
Liste des tableaux
1. Introduction……………………………
1.1. Objectif de l’étude……………………………………………………….
1.2. Importance de l’étude……………………………………………………….
1.3. Résultats attendus…………………………………………………………………….
1.4. Approche méthodologique…………………………………………………………
2. Revue de la littérature…………………………………………………….
2.1. Mise en œuvre du PSG……………………………………………….
2.2. Exploitation des forêts communautaires……………………….
3. Résultat de l’étude……………………………………………………………….
3.1. Fonctionnement et organisation des entités juridiques des FC ………………
3.1.1. Présentation des FC ayant fait l’objet de l’étude………………………….
3.1.2. Gestion administrative et gouvernance…………………………………….
3.2. Exploitation concrète des forêts communautaires………………………………
3.2.1. Principales activités menées dans les FC ………………………………………
3.2.2. Mode d’exploitation opéré dans les FC……………………………………………
3.2.3. Types de contrats contactés par les communautés………………………………
3.2.4. Stratégie de recherche des partenaires par les entités juridiques………………
3.2.5. Rapport entre volumes prévus dans les CAE et volumes réellement exploité…
3.2.6. Rôle des ONG dans l’exploitation des FC………………………………….
3.3. Gestion financière des FC…………………………………………………………
3.3.1. Gestion comptable………………………………………………………………….
4. Impact de la foresterie communautaire……………………………………………………
4.1. Impact économique……………………………………………………………….
4.2. Impact social………………………………………………………………………
5. Difficultés liées à l’exploitation des FC…………………………………………………
6. Conclusion et Recommandations……………………………………………………………
LISTE DES SIGLES

AG : Assemblée Générale

CAE : Certificat Annuel d’Exploitation

CG : Convention de Gestion

EJ : Entité Juridique

FC : Forêt Communautaire

MINFOF : Ministère des Forêt et de la Faune

OE : Opérateur Economique

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux

PSG : Plan Simple de gestion

ROF : Responsable des Opérations Forestières


RESUME

La présente étude a porté sur une évaluation des forêts communautaires attribuées dans le
Département de la Vallée du Ntem. Elle s’inscrit dans le cadre de la gestion participative des
forêts, qui constitue l‘une des activités du Conseil Régional du Sud, dans sa contribution pour la
lutte contre la pauvreté, à travers l’implication des populations riveraines. Plusieurs objectifs ont
été assignés à ladite étude notamment, l’évaluation de la mise en œuvre des PSG des FC,
l’évaluation du fonctionnement des entités de gestion des FC attribuées et, la mise en exergue des
impacts sociaux et économiques des FC. Les données qui ont permis de rédiger ce rapport ont été
collectées dans 04 FC toutes en phase d’exploitation, pendant les réunions semi ‐structurées, sur la
base des trames d’enquête préalablement conçues.

Les résultats obtenus ont permis de relever que, les attentes des objectifs de la foresterie
communautaire dans la Vallée du Ntem sont encore loin d’être effectives. La gouvernance et le
fonctionnement des entités de gestion des FC ne reflètent pas exactement ce qui est prévu dans les
statuts qui sont si bien élaborés. Les AG et les réunions du bureau exécutif ont été organisées à
42,85% dans les différentes communautés rencontrées. Le mode de prise des décisions est de plus
en plus participatif car, ces dernières sont prises à 80% par le bureau exécutif et en AG. Mais on a
noté la non capitalisation des activités par l’absence des rapports d’activités dans toutes ces
communautés. L’étude a relevé que les membres du bureau ignorent leur rôle, environ 85%
d’entre eux ne disposent pas de capacités pour pouvoir exercer leur fonction.

Au niveau de la mise en œuvre des PSG, en particulier l’exploitation des forêts, on a constaté
que les FC sont encore très sous exploitées dans cette partie du territoire national. Les
communautés présentent d’énormes difficultés pour l’acquisition du matériel d’exploitation d’une
part (Lucas – Mill), et d’autre part, dans la recherche des partenaires fiables. 01 forêt
communautaire (ASFOCOM) n’a pas été exploitée cette année, à cause des raisons sus
mentionnées. Aucun projet n’a été réalisé par rapport aux prévisions des PSG. On a relevé
quelques conflits au sein des communautés notamment, au niveau de l’accès à la ressource et de la
gestion des biens communautaires. Ces conflits ont tendance à montrer que la foresterie
communautaire pour l’instant pose plus des problèmes qu’elle n’en résout.

La principale difficulté au niveau de la mise en œuvre des PSG des FC dans ce Département
reste d’une part, le contact des partenaires fiables et compétents, capables de respecter les clauses
des contrats signés avec les communautés. D’autre part, le manque de moyen pour l’acquisition du
matériel d’exploitation par les communautés elles‐mêmes.
Plusieurs recommandations ont été proposées sur le plan organisationnel des EJ et au niveau
de l’exploitation et de la commercialisation du bois, dans le souci de faciliter de manière général
l’atteinte des objectifs fixés par la foresterie communautaire, le développement des populations
riveraines aux zones forestières.
INTRODUCTION

La foresterie communautaire est un concept qui a été promulgué par la loi forestière de 1994 et
mis en œuvre par le décret d’application de 1995. Ce concept a pour principal objectif la participation
des populations dans la gestion durable et rationnelle des ressources forestières qui les entourent, afin
de les aider à sortir de la pauvreté à travers l’exploitation des forêts communautaires. Un manuel des
procédures d’attribution et des normes de gestion des FC a été mis sur pied en 1998, pour servir de
guide aux communautés dans le processus d’attribution des FC. Ainsi, les premières conventions de
gestion ont été signées en 2000. Le présent rapport va ressortir quelques résultats de la mission
d’évaluation des FC pour l’année 2008.

1.1.Objectif de l’étude

L’objectif global de cette étude est de faire une évaluation des FC en convention
d’exploitation en vue de relever le niveau de mise en œuvre des PSG dans le Département de la Vallée
du Ntem. Il s’agit spécifiquement de :

i. Cerner les impacts sociaux, financiers, économiques, politiques et culturels des FC en


exploitation ;
ii. Evaluer le fonctionnement des entités de gestion des FC attribuées ;
iii. Comparer les résultats des points ci‐dessus avec les prescriptions du PSG et celles des
textes organiques des entités de gestion
iv. Identifier les problèmes qui seraient à l’origine d’un éventuel écart entre les
attentes/prescriptions et les réalisations effectives.
1.2.Importance de l’étude

La présente étude va ressortir les principales causes et difficultés qui freinent l’atteinte des
objectifs que vise la foresterie communautaire (le développement rural) d’une part. D’autre part, elle
permettra de relever les écarts qu’il y a entre les prévisions du PSG (exploitation des FC et réalisation
des projets sociaux) et la réalité sur le terrain.

1.3.Résultats attendus

Plusieurs résultats sont attendus au terme de cette étude :

• Le système de fonctionnement des entités de gestion des FC est ressorti ;

• Les modes d’exploitation opérés dans les FC sont connus ;

• La stratégie et l’efficacité dans la recherche des partenaires par les EJ sont mises en exergue;

• Un rapport entre les volumes sciage prévus et les volumes réellement exploités dans les FC est fait ;
• Les recettes générées par l’exploitation des FC pour l’année 2008 sont connues ;

• Les réalisations faites avec les revenus issus de cette exploitation sont ressorties ;

• Les types de conflits générés par la foresterie communautaire sont connus ;

• Les impacts liés à la foresterie communautaire sont définis ;

• les difficultés relatives à l’exploitation des FC sont identifiées.

1.4.Approche méthodologique
 Information des communautés

Une lettre d’information adressée aux gestionnaires des FC de Mr Le Président du Conseil


Régional du Sud des forêts et de la Faune de la Vallée du Ntem a permis de sensibiliser les
populations sur la descente d’une équipe d’évaluation dans leurs communautés respectives.

 Collecte des données

Deux types de données ont été utilisés dans le cadre de cette étude :

- Les données primaires ont été collectées à l’aide des trames d’enquête élaborées pour la
circonstance. Le remplissage des fiches de collecte s’est effectué au cours des réunions semi ‐
structurées qui ont rassemblé les membres des entités juridiques ainsi que quelques personnes
ressources de chaque communauté.

- Les données secondaires ont été collectées à travers une recherche documentaire entre autres, le
manuel des procédures d’attribution et des normes de gestion des forêts communautaires, les PSG, les
CAE, les rapports des études similaires faite dans le passé.

La perception des impacts a été évaluée par l’observation des projets réalisés sur le terrain et le
changement apporté au sein de la population et dans les villages.

Choix des Forêts Communautaires Les FC qui ont fait l’objet de cette étude devaient remplir les
critères tels qu’avoir une CG déjà signée, avoir une notification de démarrage des activités, un CAE et
avoir plus ou moins exploité en 2008.

2. REVUE DE LA LITTERATURE
2.1.Mise en œuvre du PSG

L’article 95 du décret stipule que : « Conformément à l’article 54 de la loi, l’exploitation


d’une FC se fait, sur la base de son plan simple de gestion dûment approuvé par l’administration des
forêts, en régie, par vente de coupe, ou par permis d’exploitation ou autorisation personnelle de coupe
». La mise en œuvre du PSG nécessite certains documents administratifs relatifs à l’exploitation et à la
commercialisation du bois de la forêt communautaire. Le tableau ci ‐ dessous ressort les documents
actuellement utilisés.

Tableau 1 : Document administratif relatif à l’exploitation et à la commercialisation du bois


de la forêt communautaire

Pièces Observations Lieux d’obtention


Lettre de voiture Document permettant le MINFOF, à la SDFC
transport du bois du point de
stockage au point de livraison.
Sa validité est de 1 année
budgétaire (janvier à décembre)
Certificat d’origine C’est le document qui certifie Chef de poste Forestier
que les PFNL transportés sont
issus effectivement d’une forêt
communautaire
Contrat Il peut s’agir d’un contrat de
vente ou d’un contrat de
partenariat signé entre une
communauté et un opérateur
économique ou une ONG
Notification de démarrage Obtenu auprès de la Délégation
des activités Provincial des Forêts et de la
Faune
CAE Il fixe le volume exploitable Le dossier est transmis par voie
dans la parcelle annuelle. Les hiérarchique au MINFOF
pièces à fournir sont les (SDFC)
suivantes : - Demande timbrée
au MINFOF - Certificat de
matérialisation de la parcelle
annuelle - Inventaire
d’exploitation de la parcelle
annuelle approuvé par le
service local du MINFOF
Copie CG et du PSG Disponible au sein de la
communauté
2.2.Exploitation des forêts communautaires

La loi forestière de 94 fixe les modalités d’exploitation des FC et permet dans son article 7,
aux communautés de conclurent des partenariats avec des opérateurs économiques de leur choix dans
le cadre de la mise en œuvre des PSG.

3. RESULTATS DE L’ETUDE

3.1. Fonctionnement et organisation des entités juridiques des forêts communautaires

3.1.1 Présentation des FC ayant fait l’objet de l’étude

Les entités juridiques qui ont fait l’objet de cette étude sont au nombre de 04. La plus vielle
entité juridique a été créée en 2001 et la plus récente en 2008.

Tableau 3 : Identification des communautés

Forêts Villages
Superficies Arrondissements Département
communautaires couverts
ASFOCOM 5000 Evouma Ma’an Vallée du Ntem
GIC des
Mbekomo, Afan,
Cacaoculteurs Ma’an Vallée du Ntem
Ebolembama 
d’Adjap
Aya’aman,
GIC AMAN Melen, Aloum, Ma’an Vallée du Ntem
Ngobang
Yos II,
GIC BIWO 2900 Olamze Vallée du Ntem
Ata’antem

6.1.1. Gestion administrative et gouvernance

Deux principaux organes composent les entités juridiques à savoir l’AG et le bureau exécutif.
L’organisation des AG ne fait pas toujours comme le prévoit les statuts des Entités juridiques qui
stipulent que les AG doivent se tenir au moins 02 fois par an et plus de 02 fois pour les sessions
extraordinaires. Elles ont été organisées dans certaines communautés avec un effectif moyen de
participation constitué de 40 membres.

3.2. Exploitation concrète des forêts communautaires

3.2.1 Principales activités menées dans les FC.

Les principales activités menées au sein des FC qui ont fait l’objet de cette étude sont :
• les délimitations et les inventaires d’exploitation des parcelles annuelles ;

• l’obtention des CAE ;

• la recherche des partenaires ;

• la signature de quelques contrats ;

• l’exploitation des parcelles ;

• la commercialisation des débités ;

• la signature des conventions.

3.2.2 Mode d’exploitation opéré dans les FC

Deux modes d’exploitation ont été observés sur le terrain : le mode où la communauté exploite
par l’intermédiaire des OE dont la sous – traitance (BIWO, AMAN, ADJAP). Ici, l’opérateur apporte
ses machines (Lucas Mill) et une partie de la main d’œuvre (les scieurs). Le mode où la communauté
exploite elle‐même avec les tronçonneuses (AMAN, ADJAP). Il s’agit ici du sciage artisanal qui est
vendu au niveau du marché local.

Le type de contrat rencontré sur le terrain est celui qui lie l’opérateur à la communauté. Les
clauses de ces contrats ressortent entre autres résoudre les problèmes de la communauté sur sa
demande, les types d’essences et la parcelle où a lieu l’exploitation. Lorsque la communauté exploite
elle‐même, l’on déplore l’absence des contrats qui les lient avec les différents clients.

Tableau 3 : Communautés exploitant avec ou sans contrats

Communautés exploitant Communautés exploitant Communautés n’ayant pas


avec des contrats sans contrats exploité
 Aman RAS RAS
 Biwo Ntem
 Asfocom
 Espoirs d’Adjap

Il ressort de ce tableau que dans 100% de cas, les communautés disposent d’un contrat qui les
lie aux OE et dans 00 % de cas, les communautés se n’en disposent pas. Ces dernières exploitent à
l’aide des tronçonneuses qui font l’objet d’une location – vente.
Il peut exister des petits contrats non légalisés pour des petites commandes mais, le négoce de
ces derniers ne se fait qu’entre le bureau restreint (le délégué, le ROF) et l’opérateur. Dans d’autres
cas, les communautés font louer ces tronçonneuses à leur partenaire.
3.2.4 Stratégie de recherche des partenaires par les entités juridiques
L’étude a identifié deux modes de recherche des partenaires. Dans un premier cas c’est le
Délégué seul contacte les partenaires et dans un second c’est le Délégué associé à certains membres du
bureau (le ROF en particulier).
On note une faible capacité des communautés dans la recherche des partenaires. Il est encore
difficile dans la Vallée du Ntem de rencontrer une communauté ayant réussi à contacter plus d’un
partenaire. La communauté BIWO NTEM est l’unique qui a pu le faire. Mais, la signature des contrats
ne rassure pas toujours de l’effectivité de l’exploitation, faut encore que les partenaires choisis par les
communautés soient à la hauteur de l’activité forestière.

3.2.5 Rapport entre volumes prévus dans les CAE et volumes réellement exploités
L’enquête faite sur le terrain a permis d’effectuer un rapprochement entre les volumes prévus
dans les CAE et ce, sur la base des résultats des inventaires parcellaires, et les volumes réellement
exploités dans les FC.
3.2.6. Rôle des partenaires aux communautés dans l’exploitation des FC
Les communautés affichent un réel manque d’expertise dans la mise en œuvre des PSG. Elles
bénéficient des appuis techniques des organisations / ONG et des service étatiques qui sont basées
dans la localité ou qui ont des activités dans celle ‐ci.
Tableau 4 : Rôles des partenaires des communautés
Communautés et partenaires Activités
GIC Biwo Ntem Elaboration du Plan Simple de Gestion
GIC Aman Amélioration du bien-être des populations et le développement
des communautés
Asfocom Elaboration du Plan Simple de Gestion et apporter le
développement de la communauté
Espoir d’Adjap Appui dans l'acquisition du matériel d'exploitation
(tronçonneuses, fonds de roulement des GIC)
MINFOF Supervision et suivi de l’exploitation des forêts communautaires.

3.3. Gestion financière des forêts communautaires


3.3.1 Gestion comptable

Les procédures comptables dans les bureaux des EJ des FC ne sont pas encore maîtrisées. Les
documents comptables sont peu visibles sur le terrain. Les rapports financiers sont rares et presque
inexistant.

4. IMPACT DE LA FORESTERIE COMMUNAUTAIRE

Avec la foresterie communautaire, on s’attendait à une amélioration des conditions de vie des
populations riveraines aux zones forestières à travers la réalisation des micro – projets de
développement. Mais, l’étude a montré que ce n’était pas encore la perfection, les impacts sont peu
visibles dans l’ensemble.

4.1 Impact économique

 Impact positif

L’exploitation des FC reste rentable et bénéfique pour une communauté, elle occasionne des
recettes qui servent à résoudre des problèmes au sein des communautés. Les EJ disposent pour la
plupart des comptes bancaires pour sécuriser les fonds avec plusieurs signataires, contrairement aux
années antérieures où c’est le Délégué qui était seul garant et responsable de la gestion financière.

 Impact négatif

La gestion des recettes générées par l’exploitation des FC occasionne des conflits au sein des
communautés. Même lorsque la forêt n’est pas en activité, les populations pensent qu’elles sont
dupées par les membres des bureaux qu’elles accusent de gérer les fonds à leur guise sans les
impliquer.

4.2. Impact social

Sur le plan social l’a relevé des impacts beaucoup plus où on a enregistré quelques
réalisations.

 Impact positif

Au niveau de l’éducation, un paquet minimum a été apporté dans les écoles publiques pour la
construction d’une salle de classe (Biwo Ntem, Aman, Espoir d’Adjap), les fournitures et les tables
bancs (Biwo Ntem, Aman, Espoir d’Adjap). De même, les revenus issus de l’exploitation des FC ont
permis d’améliorer le taux de scolarisation. Au niveau de la santé notamment en matière d’hygiène et
de salubrité, l’aménagement de la source du village (Biwo Ntem, Aman, Espoir d’Adjap) permet aux
populations de recueillir une eau potable et saine. Les populations des villages Aman et Yos II
connaissent un grand épanouissement en se regroupant dans la case à palabre. C’est l’occasion où
l’union entre vieux et jeunes, enfants et adultes est favorable.

 Impact négatif

L’étude a relevé des conflits relatifs à la gestion de tous ces biens, qui opposent les jeunes et
les vieux en particulier dans les villages. La foresterie communautaire a changé les comportements des
populations. Certains ne réservent plus assez de temps pour leur plantation qui dans le passé
constituait la principale source de revenu. Ils sont absorbés par les activités de la forêt communautaire
(…suivi des dossiers, recherche des partenaires, supervision et contrôle de l’exploitation…) qui
nécessite une grande disponibilité.

5. DIFFICULTES LIEES A L’EXPLOITATION DES FC.

Les problèmes liés à l’exploitation des FC sont de plusieurs ordres et prennent naissance dans la
manière dont l’entité juridique a été mise sur pied. Aujourd’hui, les gestionnaires font des efforts pour
impliquer les membres de la communauté même si tout est encore timide.

 Au niveau de l’organisation de l’entité juridique


- L’existence des bureaux fictifs avec des membres autres que les Délégués qui ne maîtrisent pas
leur rôle et ne possèdent aucun document de travail ;

- Le manque de capacités des membres des bureaux des EJ, pour pouvoir capitaliser toutes les
activités et formations qui sont organisées dans le sens de leur amélioration ;

- Le manque de délégation des pouvoirs ; en cas d’absence du gestionnaire, les autres membres
éprouvent d’énormes difficultés à travailler.

 Au niveau de la recherche des partenaires et de la commercialisation du bois

- Le manque d’une stratégie efficace dans la recherche des partenaires pour une exploitation
fiables des forêts ;

- Le non-respect des contrats par les OE ;

- La mauvaise organisation des EJ qui n’arrivent pas à établir un prix de vente fixe du bois pour
faire face au marché ;

- La chute du prix du Sapelli sur le marché qui a occasionné des pertes énormes.

 Au niveau de l’exploitation de la forêt

- L’incompétence des partenaires qui sous – traitent avec les communautés en matière forestières ;

- L’abandon du bois dans les chantiers d’exploitation par ces OE ;

- L’éloignement des parcelles d’exploitation de la route ce qui pose un réel problème de débardage
;

- Le manque de matériel par les communautés qui désirent exploiter elles – mêmes et éviter la
sous – traitance ;

- L’écrémage des forêts communautaires avec le Sapelli qui reste très sollicité ;

- La sous – exploitation des FC qui ne procure pas de recette intéressante au sein des EJ.

 Au niveau de la réalisation des projets sociaux et de la gestion des biens


communautaires

- La difficulté de respecter les projets planifiés dans le PSG ;

- L’imposition des projets non prévus dans les PSG par les populations ;

- Le manque d’un texte de passation des marchés pour la réalisation des projets ;

- L’absence d’un comité sérieux de contrôle et de suivi des biens communautaires.


6. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

L’évaluation des FC en exploitation a permis d’avoir une idée globale de l’état de mise en œuvre
des PSG tel que cela est vécu dans les communautés. Il ressort que l’objectif assigné à la foresterie
communautaire est encore loin d’être atteint dans le département de la Vallée du Ntem. Quelques
réalisations sont faites mais, l’étude a relevé de nombreuses difficultés relatives à la mise en œuvre des
PSG notamment, l’exploitation des forêts. Ces difficultés se sont manifestées aussi bien au niveau du
fonctionnement des EJ que de l’exploitation proprement dite de la forêt, tout en occasionnant des
conséquences sur la réalisation des projets prévus dans les PSG.

Plusieurs recommandations ont été proposées :

 Sur le plan organisationnel des EJ

- La mise sur pied des critères et profils correspondant à chaque poste du bureau de gestion des EJ ;

- Le respect de ces critères par l’élection des candidats aux différents postes capables d’exercer leur
fonction ;

- La programmation régulière des réunions du bureau (tous les mois au moins) pour débattre des
problèmes d’organisation et de gestion des activités ;

- La production des rapports d’activités de l’EJ (tous les trimestres) ;

- La dotation du matériel de travail aux membres du bureau.

 Au niveau de l’exploitation et de la commercialisation des débités

- La mise sur pied d’une stratégie efficace pour la recherche des partenaires fiables et compétents ;

- La recherche des financements pour l’acquisition du matériel d’exploitation par la communauté elle‐
même ;

- La mise sur pied au sein du réseau des FC d’une grille des prix de vente du bois pratiqué dans toutes
les FC ;

- La rigueur dans la négociation des clauses de contrats pour éviter d’être abusé par les OE (la
sollicitation d’une avance par l’OE avant le début de l’exploitation) ;

- La légalisation des contrats avec les opérateurs auprès des services compétents ;

- L’exploitation des essences secondaires pour faire face au problème d’écrémage des forêts.

 Sur le plan social

- L’élaboration d’un plan d’investissement annuel par les communautés ;


- La mise sur pied d’un comité de gestion et de suivi des biens communautaires ;

- Une sensibilisation régulière sur la gestion des conflits conséquents à la foresterie communautaire ; -
Une sensibilisation et/ou information régulière des populations sur la situation réelle des activités de la
forêt.

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