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Economie et Finance

Audit fiscal / outil contribuant à  la vérification Disponible en mode


des comptes des entreprises multipage

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par Moussa HAMA BOUKAR
Ecole nationale d'administration et de magistrature -  2007
  

INTRODUCTION GENERALE
Conscients de l'importance de leur environnement ainsi que ses différentes composantes
tels que l'environnement social, technologique, juridique, fiscal, etc., les entreprises
doivent y tenir comptent.

En effet, le système fiscal apparaît comme la composante la plus difficile à manipuler


puisqu'elle est quasi-permanente au point d'être jugé envahissant en toute action opérée
par l'entreprise à savoir une nouvelle activité, un programme de recherche, une décision
d'investissement, etc.

La nécessité de bien gérer la fiscalité dans une entreprise peut ressembler pour un non
initié à un paradoxe. Car la fiscalité pourrait être perçue comme un simple instrument
technique qui consisterait à appliquer un taux d'imposition à une base d'imposition.

La réalité est plus complexe pour plusieurs raisons :

- le droit fiscal est une matière techniquement complexe ;

- le droit fiscal est « fluctuant » et les régimes fiscaux résultent le plus souvent d'une
superposition chronologique des textes. D'où une mise à jour permanente des
connaissances est donc indispensable dans cette matière.

Parmi les publics qui entretiennent avec la fiscalité une relation étroite et obligatoire, les
entreprises occupent une place de choix. Si elles sont contribuables, elles sont aussi des
agents d'assiette et même de recouvrement pour des impôts comme la taxe sur la valeur
ajoutée (TVA). Quand elles ne font pas leurs déclarations et/ou ne versent pas les impôts
collectés dans le délai ou encore ne constatent pas les charges imposables conformément à
la réglementation fiscale, elles sont pénalisées, donc exposées à des risques fiscaux qui
gonflent les charges. Ce poids fiscal a des incidences directes sur le rendement de
l'entreprise au même titre que les autres postes de charge dont il faut maîtriser le volume.

La gestion fiscale de l'entreprise s'est donc imposée comme une discipline managériale.
Pour les entreprises, les préoccupations essentielles sont de savoir :

- quel est le poids réel de ses impositions?

- comment prévenir les risques fiscaux?

- conséquemment, comment réaliser des économies d'impôts?

- quel est l'influence de la fiscalité sur la gestion comptable et financière?

Ces différentes préoccupations servent de fondement au choix de notre thème


intitulé « AUDIT FISCAL : OUTIL CONTRIBUANT A LA VERIFICATION DES
COMPTES DES ENTREPRISES. »

L'audit fiscal s'assimile en fait à un contrôle fiscal blanc. Il permet de faire un diagnostic
de l'entreprise afin de :

- vérifier que l'entreprise ne s'expose pas à des risques fiscaux qu'elle n'aurait pas à
identifier ;

- vérifier que dans le contexte juridique l'entreprise n'est pas surimposé ;

- rechercher l'adaptation des structures permettant un allégement des impôts.

Notre travail comporte deux grandes parties à savoir :

La première partie qui traite de l'aperçu général en matière comptable et fiscal. Nous y
présenterons un aperçu sur la fiscalité des entreprises (chapitre I) et sur la comptabilité des
entreprises (chapitre II).

La deuxième partie est consacrée à l'approche technique et aux visés de l'audit fiscal.

Dans cette partie, nous verrons en détail les concepts d'audit et de contrôle fiscal (chapitre
III) puis nous nous pencherons sur la pratique de l'audit fiscal (chapitre IV) et enfin nous
procèderons à l'analyse critique de l'audit fiscal en tant qu'instrument de gestion (chapitre
V).
PREMIERE PARTIE :

APERÇU GENERAL SUR LA


FISCALITE ET LA COMPTABILITE
DES ENTREPRISES
Dans cette partie il sera exposé les règles générales qui régissent la fiscalité et la
comptabilité des entreprises qui constituent les outils servant à la mise en oeuvre de l'audit
fiscal :

Ø dans le premier chapitre consacré à la fiscalité, l'étude portera sur les principaux impôts
et taxes du système fiscal nigérien ;

Ø dans le second chapitre, nous exposerons les principales règles en matière de


comptabilité des entreprises.

CHAPITRE I : APERÇU GENERAL


SUR LA FISCALITE DES
ENTREPRISES
La fiscalité intérieure nigérienne applicable aux entreprises se compose de nombreux
impôts et taxes regroupés en deux (2) catégories :

Ø Les impôts directs : qui sont en général, des impôts assis sur un capital ou un revenu.
Ils sont payés par le contribuable lui-même sans qu'il puisse en répercuter la charge sur
une autre personne.

Ø Les impôts indirects : qui sont des impôts assis sur l'emploi d'un capital ou d'un revenu
c'est-à-dire qu'ils sont payés à l'occasion de l'acquisition d'un bien ou d'un service. Le
recouvrement se fait par le vendeur ou le prestataire de service qui collecte ces impôts
pour les reverser au service des impôts.

La fiscalité nigérienne est contenue dans le Régime Fiscal et Domanial de la République


du Niger (RFDN).

Ainsi dans l'étude qui va suivre nous décrivons quelques principaux impôts et taxes
auxquels sont soumises les entreprises en nous inspirant du RFDN.

1 : Les impôts directs

Il sera successivement exposé, dans leurs traits généraux, l'Impôt Cédulaire sur les
Bénéfices Industriels et Commerciaux (IC/BIC), la taxe d'apprentissage (TAP), la taxe sur
certains frais généraux d'entreprise (TCFGE) et la taxe immobilière. (TI)

1.1 : L'impôt cédulaire sur les bénéfices industriels et


commerciaux (IC/BIC)

L'impôt cédulaire sur les bénéfices industriels et commerciaux (IC/BIC) constitue le


principal impôt sur le revenu du système fiscal nigérien.

Dans l'étude qui va suivre nous allons déterminer ses différentes caractéristiques.

1.1.1 : Champ d'application

1.1.1.1 : Activités imposables

Sont imposables à l'Impôt cédulaire sur les bénéfices industriels et commerciaux (IC/BIC)
:

- les bénéfices des professions commerciales, industrielles, artisanales, des exploitations


forestières et des entreprises minières ;

- les bénéfices de l'exploitation agricole réalisés par les planteurs, agriculteurs et éleveurs.

Sont donc considérés comme des bénéfices industriels et commerciaux, les bénéfices
provenant d'une profession commerciale, industrielle, artisanale, agricole ou d'une
profession assimilée, quelle que soit la qualité de la personne qui l'exerce, personne
physique ou morale, à condition toutefois que ces bénéfices soient réalisés par des
entreprises exploitées au Niger.

1.1.1.2 : Activités exonérées

Sont exemptées des BIC :

- les sociétés coopératives de consommation qui se limitent à grouper les commandes de


leurs adhérents et à distribuer dans leurs magasins de dépôts, produits ou marchandises
qui ont fait l'objet de ces commandes ;
- les offices d'habitations économiques ;

- les caisses de crédit mutuel ;

- les collectivités, sociétés de prévoyance, sociétés coopératives, et agricoles, associations


d'intérêt général agricoles, sociétés d'assurances et de réassurances mutuelles agricoles  ;

- les sociétés de secours mutuels ;

- les usines nouvelles, pour les bénéfices réalisés jusqu'à la fin de l'exercice clos ou en
cours de la cinquième année qui suit leur mise en marche, à condition que leur création ait
été autorisée par un arrêté ministériel, à l'exclusion de celles fabriquant des boissons
alcooliques ;

- les ciné-clubs et les centres culturels.

1.1.2 : Détermination du bénéfice imposable

Le bénéfice imposable à l'IC/BIC est un bénéfice net, constitué par la différence entre les
produits perçus (ou réalisés) par l'entreprise et les charges par elle supportées. Lorsque
cette différence est positive, on parle de bénéfice et lorsqu'elle est négative, on parle de
déficit ou perte.

1.1.2.1 : Les produits

Les produits entrant dans la détermination du bénéfice imposable comprennent


essentiellement :

ü les produits d'exploitation

ü les produits divers

ü les produits financiers

ü les produits exceptionnels

1.1.2.2 : Les charges

Les charges à prendre en compte dans la détermination du bénéfice imposable peuvent


être regroupées ainsi qu'il suit :

ü les achats ;

ü les charges de personnel ;

ü les impôts et taxes ;


ü les autres charges de gestion courante ;

ü les charges financières ;

ü les charges exceptionnelles ;

ü les amortissements ;

ü les provisions ;

ü les déficits.

1.1.2.3 : Les corrections extra comptables

L'impôt est établi chaque année sur les bénéfices obtenus pendant l'année précédente, qui
constitue la période d'imposition. En vertu du principe de créances acquises et dettes
certaines, le bénéfice imposable est déterminé en tenant compte non seulement des
produits encaissés et dettes payées, mais également des produits définitivement acquis et
des dépenses engagées au cours de la période considérée.

Le bénéfice fiscal ou bénéfice imposable s'obtient en faisant subir au bénéfice comptable


certaines corrections, notamment des réintégrations et des déductions :

1.1.2.3.1 : Les réintégrations

Certaines charges ou pertes non déductibles ou


partiellement déductibles qui ont été déduites du
résultat comptable doivent faire l'objet d'une
réintégration au bénéfice imposable. Il s'agit
notamment :

- des amortissements non déductibles ;

- des amortissements comptabilisés mais réputés différés en période déficitaire ;

- des provisions non déductibles ;

- des rémunérations de l'exploitant individuelle et des associés de sociétés de personnes ;

- des rémunérations des associés de sociétés de capitaux ;

- la portion supérieure à 30 % des frais de siège ;


- des impôts non déductibles ;

- des amendes et pénalités ;

- des pourboires et dons non déductibles.

1.1.2.3.2 : Les déductions

Certains produits bien que faisant partie du bénéfice


comptable ne sont pas imposables et doivent par conséquent
être déduits des résultats de l'entreprise. Ainsi peuvent être
déduits :

- les amortissements antérieurement différés et imputés sur l'exercice ;

- les provisions antérieurement taxées ou définitivement exonérées et réintégrées dans le


résultat de l'exercice ;

- les déficits antérieurs dans leur limite de trois ans.

1.1.3 : Le taux

Il est 35 % quelle que soit la forme de l'entreprise.

1.1.4 : Le régime de l'impôt minimum forfaitaire

1.1.4.1 : Champ d'application

Sont passibles de l'Impôt minimum forfaitaire (IMF), les entreprises soumises au régime
réel d'imposition.

Sont exonérées de l'IMF, les entreprises nouvellement créées pendant les deux premiers
exercices sociaux, mais à condition qu'elles souscrivent leurs déclarations annuelles de
résultats dans les délais prescrits.

Sont également exonérées pendant trois exercices sociaux, les entreprises en


réhabilitation, dont le plan de réhabilitation est expressément autorisé par le Ministère
chargé des finances, et déposant leurs déclarations dans les délais légaux.

1.1.4.2 : Assiette

L'impôt est assis annuellement sur le chiffre d'affaires réalisé au cours du dernier exercice
comptable intervenu. Ce chiffre d'affaires s'entend hors droits et taxes, notamment la
TVA, mais y compris les produits accessoires réalisés à l'occasion de la gestion de
l'entreprise et ne se rattachant pas directement à son objet principal, ainsi que ceux
provenant de la mise en valeur de l'actif immobilisé.
1.1.4.3 : Taux et paiement

Le taux de l'impôt est fixé à 1 % du chiffre d'affaires.

L'IMF doit être versé sans avertissement préalable sur la base d'un bordereau avis établi
sur formulaire fourni par l'Administration en triple exemplaire, auprès du réseau
comptable de la Recette des Impôts. Ce versement doit être effectué dans les délais
impartis pour le dépôt de la déclaration annuelle des bénéfices industriels et commerciaux
à laquelle les justificatifs du versement doivent être joints.

L'IMF est déductible de l'IC/BIC. Si l'IMF est supérieur à l'IC/BIC, il demeure acquis à la
Recette des Impôts à titre définitif.

Toutefois, l'entreprise dont l'IC/BIC est supérieur à l'IMF est dispensée du paiement de cet
IMF.

1.1.5 : Le recouvrement

L'IC/BIC est recouvré par le réseau comptable de la Direction Générale des Impôts.

Le paiement s'effectue au moyen d'un acompte, appelé acompte provisionnel et d'un


solde.

L'acompte est égal à 60 % de l'IC/BIC ou de l'IMF acquitté au titre de l'exercice


précédent. Il est réparti en deux versements égaux de 30 % chacun, dont le premier est
effectué au plus tard le 31 juillet de l'exercice en cours, et le deuxième au plus tard le 31
octobre du même exercice.

1.1.6 : Les obligations des contribuables

1.1.6.1 : Déclaration d'existence, de modification, de cession ou cessation d'activité

Les personnes physiques et morales passibles de l'IC/BIC sont tenues de souscrire des
déclarations d'existence, de modification du statut social ou d'exercice de la profession, de
cession ou de cessation d'activité.

1.1.6.2 : Déclarations des revenus industriels, commerciaux et assimilées

Les entreprises soumises au régime réel d'imposition sont tenues de clôturer leur exercice
comptable au 31 décembre de chaque année.

Elles doivent en outre souscrire annuellement au plus tard le 31 mars, auprès des services
des impôts dont elles relèvent, une déclaration dénommée « Déclaration des revenus
industriels, commerciaux et assimilés » faisant apparaître leur résultat fiscal.

1.1.7 : Sanctions
Elles découlent des dispositions de l'Ordonnance n°96-060 du 22 octobre 1996

· En cas de retard dans le dépôt de la Déclaration des revenus industriels, commerciaux et


assimilés, il est fait application d'une pénalité de 10 % majorée d'un (1) point par mois de
retard et plafonné à 50 % des droits dus ;

· Le défaut de production ou la production hors délai de la Déclaration des revenus


industriels, commerciaux et assimilés entraîne une taxation d'office ; il est fait application
d'une majoration de 100% des droits dus.

1.2 : La taxe d'apprentissage (TAP)

La TAP est un impôt direct établit annuellement au profit du budget national de la


république du Niger.

1.2.1 : Le champ d'application

1.2.1.1 : Les personnes imposables

Sont passibles de la Taxe d'apprentissage 

- les personnes physiques ou morales soumises à un régime d'imposition réel au titre des
bénéfices industriels et commerciaux, ou des bénéfices non commerciaux.

-les offices, les établissements publics à caractère industriel et commercial et les sociétés
d'économie mixte ;

1.2.1.2 : L'exonération

Les personnes physiques et morales, quelles que soient leur forme et leur régime fiscal
d'imposition, ayant pour objet exclusif les divers ordres d'enseignement sont exonérés de
la taxe.

1.2.2 : L'assiette

1.2.2.1 : Le revenu brut

Il est constitué par l'ensemble des revenus mis à la disposition de leurs salariés
permanents et/ou à temps partiel, au cours de l'année par les personnes physiques ou
morales entrant dans le champ d'application de la taxe sous déduction de certaines
retenues et abattements.

La notion de revenu s'entend au sens large c'est-à-dire que sont inclus les avantages en
nature dont bénéficient les salariés et leurs évaluations doivent être faites sur les bases
forfaitaires suivantes :
-Logement : 20.000 F par pièce et par mois. Toutefois ce montant ne peut excéder le tiers
de la rémunération brute principale. Par rémunération brute principale, il faut entendre le
salaire de base y compris les congés payés.

-Ameublement : le tiers de la valeur du logement déterminée dans les conditions visées ci-
dessus.

- Electricité : 50.000 F par mois.

- Eau : 15.000 F par mois.

- Téléphone : 20.000 F par mois

- Véhicule automobile : 20.000 F par véhicule et par mois.

1.2.2.2 : Le revenu net imposable

Du revenu brut dégagé, il y est soustrait :

- Les retenues faites par l'employeur en vue de la constitution de pension ou de retraite.


Pour être admis en déduction, ces prélèvements doivent être effectués à titre obligatoire.
Ces déductions sont en tout état de cause limitées à 6 %.

- L'abattement de 17 % du montant de la somme représentative de la rémunération brute


principale et de l'indemnité de dépaysement pour les travailleurs expatriés bénéficiant
d'une indemnité de dépaysement à condition que cette indemnité soit au moins égale à 40
% de la rémunération brute principale.

1.2.3 : La liquidation de la taxe

1.2.3.1 : Le taux

Le taux de la taxe d'apprentissage est de :

- 2 % pour les salaires versés aux travailleurs nigériens ;

- 4 % pour les salaires versés aux travailleurs expatriés.

1.2.3.2 : La réduction d'impôt

Le montant de la taxe est obtenu en appliquant le(s) taux au total des rémunérations
taxables. Le produit ainsi trouvé ne constituera l'impôt net dû que si le contribuable ne
peut se prévaloir de l'exonération. En effet, sur demande expresse des assujettis, jointe à la
déclaration annuelle spéciale, des exonérations partielles ou totales peuvent être accordées
en considération des dépenses effectuées au cours de l'année d'imposition en faveur des
actions de formation technologique ou professionnelle des travailleurs déjà engagés dans
la vie active, soit directement, soit par l'intermédiaire d'établissements ou d'organismes
consacrant la totalité ou une partie de leurs ressources au but recherché.
Les exonérations accordées en faveur de ces actions de formations sont plafonnées à 40 %
de la TAP brute.

1.2.4 : Le paiement

Le recouvrement de la Taxe d'apprentissage est assuré par la DGI. Le montant total de la


TAP due doit être acquittée spontanément, donc sans avertissement préalable, dans les
délais impartis pour le dépôt de la Déclaration annuelle relative à la TAP, c'est-à-dire au
plus tard le 31 mars.

Une déclaration spéciale ou un bordereaux -avis servira de support pour lesdits paiements
qui doivent être effectués à la caisse du comptable de la Direction Générale des Impôts.

1.2.5 : Sanctions

Les sanctions sont identiques à celles applicables en matière d'IC/BIC

1.3 : La Taxe sur certains frais généraux des entreprises


(TCFGE)

Tout comme la TAP, la TCFGE est un impôt direct établit annuellement au profit du
budget national de la république du Niger.

1.3.1 : Le champ d'application

1.3.1.1 : Les personnes imposables

Sont passibles de la Taxe sur certains frais généraux des entreprises :

-les personnes physiques ou morales soumises au régime réel d'imposition


au titre des bénéfices industriels et commerciaux;

-les personnes physiques ou morales soumises à l'Impôt sur les bénéfices


non commerciaux.

1.3.1.2 : Exonération

Sont exonérées de la Taxe sur certains frais généraux des entreprises :

 
-les entreprises admises au bénéfice des dispositions du Code pétrolier ;

-les entreprises admises au bénéfice des dispositions de la Loi minière ;

-les entreprises admises au bénéfice des dispositions de la fiscalité de


l'uranium ;

-les entreprises bénéficiant d'une convention d'établissement accordée


dans le cadre du Code des investissements. 

1.3.2 : L'assiette de l'impôt

La taxe est assise sur :

-les cadeaux

-les frais de réception, de congrès et manifestations assimilées

- les dépenses afférentes aux véhicules et autres biens ou services mis à la


disposition de certaines personnes

- Les frais de transport aérien

1.3.3 : Le taux 

La taxe est calculée au taux de 30 % sur la base nette déterminée.

 
1.3.4 : Le paiement de la taxe

Le paiement de la taxe est effectué auprès de la DGI. Le montant total de la TCFGE est
acquitté spontanément, donc sans avertissement préalable. Le paiement doit intervenir
dans les délais impartis pour le dépôt de la Déclaration annuelle (modèle N°DCD-TCFG
110) relative la TCFGE ; c'est-à-dire au plus tard le 31 mars

1.3.5 : Sanctions

Les sanctions sont identiques à celles applicables en matière d'IC/BIC

1.4 : La taxe immobilière

La taxe immobilière est établie annuellement sur les biens immeubles sis au Niger
appartenant aux personnes morales non expressément exonérées.

1.4.1 : Champ d'application

1.4.1.1 : Biens imposables

Les biens imposables sont :

- maisons, fabriques, manufactures, usines, ateliers et autres constructions assimilées,

-terrains non cultivés employés a un usage commercial, industriel ou artisanal,

-outillage des établissements industriels,

- sols des bâtiments,

-les aménagements, les agencements et les installations.

1.4.1.2 : Exonérations

Sont notamment exonérés de la Taxe immobilière sur les


biens des personnes morales :

-les maisons en banco situées hors des chefs-lieux d'arrondissement, et des communes ;

-les immeubles, bâtiments ou constructions appartenant à l'Etat,

aux collectivités territoriales, lorsqu'ils sont improductifs de revenus ;


- les édifices servant à l'exercice public des cultes : mosquées, églises,

notamment, exclusion faite de leurs annexes servant de logement ou de local administratif


etc.;

-les ouvrages établis pour la distribution de l'eau potable ou de l'énergie électrique


appartenant à l'Etat ou aux collectivités territoriales ;

- les immeubles appartenant à l'Etat, affectés gratuitement au logement des fonctionnaires


ou des personnes au service de l'Etat ;

- les installations et les matériels informatiques (Loi n° 2001-27 du 12/12/2001, L/F


2002) ;

-etc.

1.4.2 : Détermination de la base taxable

La taxe immobilière est assise sur la valeur des investissements immeubles, toutes taxes
comprises inscrits en immobilisation avant amortissement.

- La valeur des investissements s'entend la valeur pour laquelle les biens immeubles sont
inscrits en immobilisation à l'actif de la société, hors amortissement.

- Pour les constructions, les aménagements, les agencements et les installations, la valeur
imposable correspond au coût de réalisation pour lequel ils sont inscrits à l'actif du bilan.

- Pour l'outillage, la valeur imposable correspond à la valeur pour laquelle il est inscrit à
l'actif du bilan.

- Concernant les terrains, leur valeur est celle figurant au bilan.

Cependant sont déductibles de la base de détermination de la taxe immobilière, les grosses


réparations à la charge des propriétaires lorsqu'elles sont dûment justifiées. Toutefois, au
cours d'un même exercice, le cumul de cette déduction ne peut excéder 50 % de la base
taxable au titre du même immeuble. La faculté de déduction est limitée à l'exercice au
cours duquel les dépenses y afférentes ont été effectuées (Loi n° 2001-27 du 12/12/2001,
L/F 2002).

1.4.3 : Liquidation

Pour la liquidation de la taxe, il est appliqué un taux unique de 2,5 % sur la base
imposable nette.

1.4.4 : Sanctions
Les sanctions sont identiques à celles applicables en matière d'IC/BIC

Après avoir passé en revue les principaux impôts directs auxquels les entreprises sont
redevables nous allons en faire de même pour les impôts indirects.

2 : Les impôts indirects 

Nous étudierons successivement dans leurs traits généraux la taxe sur la valeur ajoutée
(TVA) et les droits d'enregistrements (DE).

2.1 : La taxe sur la valeur ajoutée TVA

La TVA est le principal impôt indirect du système fiscal nigérien.

2.1.1 : Le champ d'application

Sont soumises à la Taxe sur la valeur ajoutée, les affaires faites sur le territoire de la
République du Niger, par les personnes physiques ou morales qui, habituellement ou
occasionnellement, et d'une manière indépendante, accomplissent des actes relevant d'une
activité industrielle, commerciale ou artisanale ou effectuent des prestations de service de
toute nature.

2.1.1.1 : Les opérations imposables

Sont imposables à la TVA :

- les ventes ;

- les prestations de services ;

- les travaux immobiliers ;

- les importations ;

- les ventes, à l'intérieur, des biens d'occasion ;

- les livraisons à soi-même d'immobilisations.

Ces opérations doivent être effectuées à titre onéreux sur le territoire nigérien, par des
personnes assujetties.

2.1.1.1.1 : Les opérations réalisées à titre onéreux

Les opérations taxables à la TVA sont celles effectuées à titre onéreux, c'est-à-dire celles
où la livraison de bien ou la prestation de services est sous-tendue par une contrepartie
fournie par le bénéficiaire, que cette contrepartie soit une somme d'argent, un service
rendu ou un bien livré. Il s'agit de :

- livraisons de biens meubles corporels

- les prestations de services

-les importations

-les livraisons à soi-même d'immobilisations

-les biens d'occasion

2.1.1.1.2 : Les opérations effectuées par un assujetti

Les livraisons de biens et prestations de services effectuées dans le cadre d'une activité
économique, à titre onéreux, doivent être réalisées par un assujetti à la TVA. A la
qualité d'assujetti, toute personne qui de manière indépendante procède à des livraisons de
biens ou des prestations de services relevant d'une activité économique, que ces
opérations donnent lieu au paiement de la TVA ou en soient exonérées.

L'action indépendante de l'assujetti sous-entend qu'il agit sous sa responsabilité avec une
liberté totale d'organiser et d'exécuter ses opérations.

En revanche, n'ont pas la qualité d'assujetti les salariés et toutes autres personnes agissant
dans le cadre d'un contrat de travail ou autre lien de subordination.

Conséquemment sont assujettis, les importateurs, les producteurs, les commerçants, les
entrepreneurs de travaux immobiliers, les entrepreneurs exerçant des spectacles et des
divertissements, les courtiers, les commissionnaires etc.

2.1.1.1.3 : La territorialité

Les opérations ne sont taxables à la TVA que lorsqu'elles sont réalisées sur le territoire de
la République du Niger. Une opération est réputée faite au Niger :

- S'il s'agit d'une vente : lorsque celle-ci est réalisée aux conditions de livraison de la
marchandise au Niger ;

- S'il s'agit de toute autre opération : lorsque le service rendu, le droit cédé ou l'objet loué
est utilisé ou exploité au Niger.

2.1.1.2 : Les opérations exonérées

Sont exonérés de la TVA :

- les affaires faites par les agriculteurs, les éleveurs et les pêcheurs dans le cadre normal
de leur activité ;

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