Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
AMANDINE DEGAND
BENOÎT GREVISSE
Journalisme licence
AMANDINE DEGAND
master ET BENOÎT GREVISSE
en ligne doctorat
Journalisme
Le journalisme en ligne bouscule les repères des
Historienne de l’art et journaliste de
formation, Amandine Degand est doc-
en ligne
professionnels de l’information. teur en information et communication
à l’Université catholique de Louvain
PRATIQUES ET RECHERCHES
Ce livre, rédigé par une équipe internationale (Belgique). Elle est membre de l’Obser-
vatoire du Récit Médiatique (ORM).
de scientifiques et d’acteurs de terrain, offre
une synthèse inédite des nombreuses études Docteur en communication, Benoît
qui abordent ce phénomène. Il fournit les clés Grevisse est professeur à l’Université Préface de Jane B. Singer
essentielles qui permettent de comprendre les catholique de Louvain (Belgique) où Postface de Nicolas Kayser-Bril
mutations rapides du journalisme en expliquant, il dirige l’École de journalisme de Lou-
vain (EJL). Il est également membre
d’une part, ce que sont les nouvelles pratiques de l’Observatoire du Récit Médiatique
professionnelles et en proposant, d’autre part, des (ORM). Il enseigne à l’Université de
méthodes d’analyse. Neuchâtel et l’Université de Genève
(Suisse) et intervient régulièrement
L’ouvrage décrit le quotidien des rédactions en entreprise de presse dans le cadre
Internet, précise les compétences nécessaires d’audits et conseils, comme en forma-
tion continuée de journalistes.
pour pratiquer ce journalisme de l’immédiat et les
dérives potentielles auxquelles les professionnels Professeur à l’Université d’Iowa (USA) et à l’Université centrale
sont exposés. du Lancashire (UK), Jane B. Singer a été la première “news
manager” du Prodigy Interactive Services. Elle a également
Journalisme en ligne
Les étudiants et les chercheurs trouveront ici travaillé comme reporter pour la presse écrite et comme rédac-
trice en chef.
des données empiriques recueillies au cœur des
rédactions, mais aussi de nombreuses pistes Nicolas Kayser-Bril est l’un des pionniers du journalisme de
méthodologiques pour aborder leur objet d’étude : données en France. Après avoir mis en place le pôle “datajour-
nalisme” chez OWNI, il a cofondé, en 2011, la société Jour-
de la fabrication de l’information en ligne jusqu’aux nalism++, une agence accompagnant les rédactions dans leur
produits finis présentés sur les sites Web, en passant transition vers le web des données.
par les études de réception.
Avec les contributions d’Arnaud Anciaux, Luc Bonneville, Geneviève
Bonin, Jean-Marie Charon, Daniel Cornu, Dominique Cotte, Édouard
Cruysmans, Julien Figeac, Chantal Francoeur, Samuel Gantier, Alfred
Cet ouvrage s’adresse aux étudiants et Hermida, Valérie Jeanne-Perrier, Florence Le Cam, Arnaud Mercier,
Nathalie Pignard-Cheynel, Franck Rebillard, Florence Reynier, Omar
enseignants en journalisme ainsi qu’aux Rosas, Nathalie Sonnac, Yves Thiran, Annelise Touboul.
professionnels de l’information.
Dans le cadre du nouveau
Système Européen de Transfert L
M 1-2
de Crédits (E.C.T.S.), ce manuel
couvre en France le niveau :
Master 1-2.
JOULIG
En Belgique : Master 1-2 D
En Suisse : Master 1-2
ISBN : 978-2-8041-7068-4 Au Canada : Master 1-2
www.deboeck.com
Retrouvez l'intégralité de cet ouvrage et toutes les informations sur ce titre chez le libraire
en ligne decitre.fr
COMITÉ SCIENTIFIQUE
BELGIQUE : Jan Baetens (KUL), Daniel Biltereyst (Université de Gand)
FRANCE : Jean-Marie Charon (Ingénieur d’études CNRS, EHESS), Daniel
Deloit (École supérieure de journalisme de Lille), Yves Jeanneret (Université
d’Avignon), Guy Lochard (Université Paris 3), Jacques Noyer (Université Lille 3),
Bruno Ollivier (Université des Antilles et de la Guyane), Michael Palmer
(Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3), Rémy Rieffel (Paris 2 IFP), Denis
Ruellan (Rennes 1 - IUT Lannion), Jacky Simonin (Université de La Réunion),
Jean-Claude Soulages (Université Lyon 2), Jacques Walter (Université de
Metz), Yves Winkin (École Normale Supérieure Lyon)
ROUMANIE : Mihai Coman (Université de Bucarest)
SUISSE : Annik Dubied (Université de Genève)
CANADA : Serge Proulx (Université du Québec à Montréal), Thierry Watine
(Université Laval)
CHILI : Bernardo Amigo Latorre (Universidad de Chile)
BURKINA FASO : Serge-Théophile Balima (Université de Ouagadougou)
R. D. CONGO : François Budimbani (Facultés catholiques de Kinshasa)
TITRES PARUS
- Degand A. et Grevisse B., Journalisme en ligne
- Derèze G., Méthodes empiriques de recherche en communication
- Grevisse B., Écritures journalistiques
- Grevisse B., Déontologie du journalisme
- Jespers J.-J., Journalisme de télévision
- Koutroubas Th. et Lits M., Communication politique et lobbying
- Lallemand A., Journalisme narratif en pratique
- Lits M., Du récit au récit médiatique
- Marthoz J.-P., Journalisme international. 2e édition
- Marthoz J.-P., Couvrir les migrations
- Pasquier M., Communication publique
- Sepulchre S., Décoder les séries télévisées
- Verhaegen P., Signe et communication
À PARAÎTRE
- Derèze G. et Diana J.-Fr., Journalisme sportif
- Reyniers A., Communication interculturelle
&
INFO COM
licence
master
doctorat
SOUS LA DIRECTION DE
AMANDINE DEGAND
ET BENOÎT GREVISSE
Journalisme
en ligne
PRATIQUES ET RECHERCHES
Imprimé en Belgique
Dépôt légal :
Bibliothèque nationale, Paris : décembre 2012 ISSN 2030-8906
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2012/0074/369 ISBN : 978-2-8041-7068-4
DBU12145.book Page 5 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
PRÉFACE
Depuis des siècles, les journalistes considèrent que leur rôle social est essen-
tiel au débat public. Tout particulièrement au cours du XXe siècle et au début
du XXIe siècle, ils ont cru – et c’était dans une certaine mesure justifié – que,
sans les informations que les journalistes fournissaient, les populations, dis-
persées géographiquement et distinctes démographiquement, ne seraient pas
en mesure de prendre part au débat civil, lequel est indispensable à toute
société démocratique.
Au cours de cette période, les participants à ce débat sont restés cloisonnés,
au moins du point de vue des salles de rédaction. Les journalistes parlent à
d’autres journalistes, en personne ou au travers d’échanges arbitrés. Et les
journalistes s’adressent au public, principalement au moyen des produits
qu’ils ont créés et qu’ils contrôlent : journaux, magazines, programmes télé-
visés, Internet, etc.
Mais les journalistes ne parlaient jamais réellement avec leur public. Depuis
des centaines d’années, les journalistes ont rassemblé des informations, les
ont évaluées, interprétées et y ont réagi ; tout cela, ils l’ont fait dans les limi-
tes de la bulle que constitue une salle de rédaction, eux-mêmes étant à l’inté-
rieur et le public à l’extérieur. La bulle était perméable à l’information
centrifuge – des journalistes vers le public –, mais relativement imperméable
à l’information transitant dans l’autre direction. Quant au discours public, il
avait généralement lieu, lui aussi, à l’intérieur de la bulle, et seulement
lorsqu’il correspondait à la définition de “nouvelle”, définition qui, bien
entendu, dépend des professionnels en place.
Internet a fait exploser cette bulle.
1. La fin de l’isolement
De nombreux changements ont bouleversé le secteur des médias depuis au
moins dix ans, comme nous allons le voir et l’expliquer ci-après. Mais peut-
être que rien n’est plus fondamental pour ceux qui occupent des postes dans
ce secteur économique que cette évolution : d’une salle de rédaction isolée,
dont les employés sélectionnaient puis diffusaient les informations qui
Préface 5
DBU12145.book Page 6 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
2. Questions pratiques
Outre ces questions majeures, il en existe un grand nombre qui sont plus con-
crètes, mais auxquelles il n’est pas nécessairement plus facile de répondre.
Comme vous le lirez tout au long de ce livre, ces questions couvrent, notam-
ment, des sujets technologiques, organisationnels et juridiques.
Comment le journaliste va-t-il concilier les différentes tâches consistant à
fournir de l’information dans des formats de plus en plus divers (écrit,
6 Préface
DBU12145.book Page 7 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Préface
Préface 7
DBU12145.book Page 8 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
clair dans lequel les médias opèrent est devenu déroutant. Les lois, après tout,
sont issues d’un territoire, et à quelques exceptions près, leur champ d’appli-
cation s’arrête aux frontières du pays qui les a établies. Le droit français n’est
pas tout à fait le même que le droit allemand ou belge, ni que le droit cana-
dien. Les lois gouvernant les médias en France ne peuvent pas non plus être
imposées aux journaux allemands ni aux sites Internet belges, pas plus qu’aux
chaînes de télévisions canadiennes, et ce, même si ces pays ont des cadres
médiatiques comparables et une conception collective similaire du rôle du
journalisme dans la société. Comment des lois limitées aux citoyens d’un pays
particulier peuvent-elles s’appliquer à un moyen de communication planétaire
dont les utilisateurs vivent dans l’un des près de deux cents pays différents
répartis sur tout le globe, pays parmi lesquels certains ont une idée radicale-
ment différente de la fonction que la presse doit assurer ? Ces lois doivent-
elles être appliquées au-delà des frontières nationales ? Lesquelles ? Comment
est-il même possible de convenir, au niveau mondial, de lois appropriées ? Et
qui chargera-t-on de les mettre en application et de les faire respecter ?
Par conséquent, à bien des égards, nous nous apprêtons à entrer dans un
environnement médiatique qui vient d’être bouleversé par un tremblement de
terre dont l’onde de choc n’est pas encore amortie. Les journalistes et les
publics sont engagés depuis peu dans diverses formes de dialogue et soulè-
vent des questions restant sans réponse tandis que leurs rôles et relations con-
vergent et divergent. Les nouvelles technologies apparaissent rapidement et
sont intégrées aux procédures de travail avec des résultats mitigés. Les modè-
les économiques anciens ne fonctionnent plus et les nouveaux n’ont pas fait
leurs preuves à ce jour. Les tâches et structures des salles de rédaction sont
en cours de redéfinition et de reconfiguration, avec des effets inconnus à la
fois sur les professionnels qui y travaillent et sur les produits.
En résumé, nous ignorons encore en grande partie ce que l’avenir est suscep-
tible de réserver aux journalistes.
3. S’adapter au changement
Toutefois, l’une des choses que nous savons, c’est que les journalistes vont
s’adapter et que la façon dont ils vont s’adapter va influer sur le journalisme
qu’ils vont produire. Les recherches que j’ai moi-même menées sur une
période qui remonte à l’apparition du Web comme support viable du jour-
nalisme tendent à montrer que, contrairement à ce que sous-entend l’éti-
quette galvaudée de “dinosaures” qu’on voudrait leur appliquer, le métier de
journaliste et le rôle des journalistes sont bien plus susceptibles d’évoluer que
de disparaître.
Au sein des salles de rédaction, le changement est accepté quelquefois avec
réticence, souvent avec lenteur, et presque toujours avec plus de doute que
8 Préface
DBU12145.book Page 9 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Préface
de confiance quant à ses chances de succès – et même sans avoir une image
claire de ce à quoi le “succès” peut bien ressembler. Mais, avec du recul, on
se rend compte que l’accumulation de mesures timides finit par donner des
transformations significatives, et ce, en un temps considérablement plus
court qu’une vie d’homme.
Un contenu qui, ne serait-ce qu’il y a quelques années, était transféré, moyen-
nant peu de modifications – voire aucune –, du support classique à Internet
est désormais fréquemment créé d’emblée pour la diffusion en ligne et dans
des formats novateurs qui exploitent de plus en plus subtilement les capacités
du moyen de communication concerné.
Il n’y a pas si longtemps, les professionnels des salles de rédaction considé-
raient les blogueurs comme des imposteurs et des intrus qui n’avaient pas
leur place dans le monde du journalisme ; maintenant, les reporters tiennent
leur blog et les blogueurs font du journalisme. Et tous reconnaissent qu’ils
tirent avantage de l’extension de la collecte d’information et de la multipli-
cation des options de narration.
Récemment encore, les journalistes considéraient les comptes rendus que l’on
trouvait dans les réseaux sociaux comme étant sujets à caution et narcissi-
ques, voire ineptes ; ils ont cependant rapidement réalisé que les plates-for-
mes de microblogging et de “réseautage social” sont des outils de reportage
extraordinaires. Et il est devenu difficile d’imaginer s’en passer pour suivre
les dernières nouvelles et les tendances de l’actualité.
Et les journalistes qui n’avaient que rarement, si ce n’est jamais, interagi avec
les lecteurs et les spectateurs le font désormais de manière routinière. Le large
“public” indifférencié engagé dans un “discours” vaguement conceptualisé
s’avère être constitué d’un très grand nombre d’individus ayant des choses
intéressantes à dire, pas seulement entre eux mai aussi à destination des gens
qui sont à l’intérieur de cette bulle éclatée qu’est la salle de rédaction.
Le changement est inévitable : il a lieu, que nous le voulions ou non. Mais
pour que le changement soit bénéfique, il doit résulter d’un effort délibéré,
intense et collectif.
Pour le journaliste, cet effort comprend un ajustement continu, non seule-
ment aux pratiques et aux produits, mais aussi aux perceptions enracinées
des praticiens et du public, aux rôles et aux responsabilités, aux tâches et aux
traditions… Le défi à relever est ambitieux et présente de multiples facettes,
mais il est riche de nombreuses promesses dans un monde interconnecté évo-
lutif où l’information crédible est plus importante que jamais pour ce qui est
devenu un débat civil mondial.
Jane B. SINGER
Université de l’Iowa, États-Unis d’Amérique
Préface 9
DBU12145.book Page 10 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
DBU12145.book Page 11 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
INTRODUCTION
Le journalisme en ligne
comme objet d’étude
protéiforme
L’adaptation aux changements occasionnés par l’émergence du journalisme
numérique relève d’un effort, comme le suggère J. B. Singer dans sa préface.
L’objectif de cet ouvrage collectif sera de passer au crible quelques-uns de ces
efforts d’adaptation consentis par une frange grandissante de la population
journalistique. Il apparaît néanmoins difficile de savoir dans quelle mesure ces
efforts aboutiront à une amélioration des conditions de travail des journalis-
tes. Aussi vrai que nous savons peu de choses sur l’avenir de la profession,
nous ne savons rien du sort qui sera réservé aux études sur le journalisme en
ligne. Leur spécificité n’est-elle pas, d’ailleurs, déjà contestée ?
Pour répondre à cette question, il faut tout d’abord revenir sur quelques tra-
vaux représentatifs de l’évolution des études sur le journalisme en ligne, sans
pour autant prétendre à un état de l’art exhaustif de cet objet tentaculaire.
Introduction 11
DBU12145.book Page 12 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
collecte de données (Ibidem : 23). Dès 1998, Jane B. Singer s’interroge sur
l’avenir du rôle journalistique de gatekeeper, qui semble avoir perdu de sa
pertinence dans un univers en ligne où l’internaute est désormais en mesure
de sélectionner lui-même l’information qu’il souhaite consulter (1998). Paral-
lèlement, Mark Deuze annonce des transformations importantes dans la pra-
tique et les valeurs des journalistes qui “passent online”. Internet, tout en
mettant en danger le rôle d’intermédiaire du journaliste, invite les journalistes
à apprivoiser de nouvelles pratiques et technologies et crée, par là même, un
type spécifique de journalisme (Deuze, 1999 : 373).
L’optimisme pour les premières expériences de journalisme digital s’accom-
pagne d’un certain déterminisme technologique, d’une « utopie communau-
taire et techniciste liée à l’irruption des “nouvelles technologies” » (Maigret,
2008 : 251). Manuel Castells en est sans doute l’un des plus illustres prophè-
tes, pour sa trilogie d’ouvrages : « L’ère de l’information » (1996), « La
société en réseaux » (1997) et « Le pouvoir de l’identité » (1998). Dans cette
lignée, certains auteurs parleront de journalisme réticulaire ou network jour-
nalism, illustrant « la convergence entre un noyau de compétences et de fonc-
tions journalistiques et le potentiel civique du journalisme en ligne » 1
(Bardoel et Deuze, 2001).
Mais les prophéties technophiles tournent au vinaigre. Pour Nicolas Pélissier,
la révolution annoncée n’aura pas lieu. Il dénonce un sentiment de déjà vu
face aux prétendus bienfaits d’Internet. « Et si la technique, contrairement
aux prévisions, se révélait être un facteur d’irrationalité, de conflictualité, de
complexification, voire de repli sur soi ? » (Pélissier, 2001 : 7). La formule
est encore empreinte de technodéterminisme, mais l’un des leitmotivs de la
recherche des années à venir est déjà bien présent : la recherche des bienfaits
et méfaits d’Internet pour le journalisme. Par extension, l’impact de toutes
les nouveautés associées au webjournalisme sera questionné. Par exemple :
• Quel est l’impact du mode d’organisation convergent ou intégré sur la
qualité des productions journalistiques (Singer, 2004 ; Huang et al.,
2004 ; Bettels, 2005 ; Este et al., 2011) ?
• Que dire de l’incidence de la concentration des médias (souvent associée
aux stratégies de convergence) sur les productions journalistiques (Ber-
nier, 2008) ?
• L’Internet entraîne-t-il une uniformisation des productions (Boczkowski
et de Santos, 2006) ?
• Les transformations vécues par les professionnels de l’information et de la
communication ont-elles une influence sur le moral des journalistes (Baro-
mètre CSA 2007 ; Fion, 2008) ?
1. Traduction de l’auteur.
12 Introduction
DBU12145.book Page 13 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Introduction
Introduction 13
DBU12145.book Page 14 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
14 Introduction
DBU12145.book Page 15 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Introduction
2. Un projet collectif
Vu la multitude des angles possibles pour aborder la question du journalisme
en ligne, un projet d’ouvrage synthétique appelait, forcément, à la collection
d’une multitude d’expertises. Cette nécessité était d’autant plus prégnante
que nous souhaitions donner une vision la plus complète possible des enjeux
qui pèsent sur la profession, en différents endroits du globe. Nous avons
donc ciblé et sollicité des auteurs, chercheurs renommés pour la plupart ou
professionnels faisant preuve d’une activité autoréflexive. Chacun d’entre
eux est spécialiste d’une facette de l’objet d’étude auquel est dédié cet
ouvrage. Les chercheurs sont principalement issus de la francophonie (Belgi-
que, France, Canada, Suisse). Mais Jane B. Singer et Alfred Hermida vien-
nent enrichir ce panorama de leur regard et de leur expertise anglo-saxonne.
En ressort un ouvrage qui s’attache à décrire, de la façon la plus didactique
possible, non pas LE journalisme en ligne, mais LES journalismes en ligne.
Dans nos propres travaux ancrés sur le terrain belge francophone (Degand,
2012), nous avons dressé le portrait d’un webjournaliste plutôt jeune et plu-
tôt déconsidéré au sein de son espace professionnel du fait de ses tâches de
desk qui, souvent, se limitent à de l’édition ou à de la recomposition de con-
tenus journalistiques préexistants. Des constats similaires ont invité certains
chercheurs à parler de journalistes « de seconde zone » (Garcia 2008 : 72 ;
Quandt 2008 : 89) ou de « pôle dominé » de la profession (Estienne, 2007).
Mais cette réalité évolue constamment. Déjà, sur le terrain belge franco-
phone, pointent des activités d’animation de communautés, de couverture en
direct d’actualités au travers d’outils tels que Cover it live, Twitter ou Storify,
voire même de reportage ou d’investigation. Ceci peut encore sembler bien
maigre en regard des activités des reporters Web et autres datajournalistes
qui œuvrent dans les rédactions les plus avant-gardistes du monde. Entre ces
extrêmes se dessine un continuum qui oppose, d’une part, un journalisme de
prestige, réalisé par des privilégiés pour un public privilégié, et d’autre part,
un journalisme grand public, réalisé à moindres frais et symboliquement peu
valorisé au sein de son espace professionnel.
Introduction 15
DBU12145.book Page 16 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
3. Structure de l’ouvrage
En glissant constamment d’un bout à l’autre de ce continuum, cet ouvrage
entend donner une vision la plus complète possible, d’une réalité complexe
et protéiforme. Nous pourrions en structurer le propos en six parties
principales :
• Repères historiques
Pour ouvrir la réflexion, Jean-Marie Charon revient sur les principaux
jalons historiques permettant de comprendre comment le journalisme en
ligne a vu le jour et s’est organisé, imposant, successivement, différents
défis aux acteurs de terrain.
• Les stratégies organisationnelles et leurs répercussions identitaires
L’article de Chantal Francoeur et Amandine Degand, de même que celui
de Florence Le Cam montrent, chacun à leur façon, comment les stratégies
organisationnelles structurent l’expérience des acteurs de terrain et contri-
buent à façonner leur identité.
• Analyse des pratiques émergentes
Cinq chapitres sont consacrés aux mutations qui touchent directement les
pratiques professionnelles. Ils portent respectivement sur :
– l’usage des logiciels de mesure d’audience (Yves Thiran),
– les pratiques de vérification de l’information en ligne (Amandine Degand),
– le journalisme participatif (Alfred Hermida),
– l’usage des réseaux sociaux (Valérie Jeanne-Perrier)
– et enfin sur le webdocumentaire (Samuel Gantier).
• Enjeux économiques
Nathalie Sonnac examine l’un des enjeux les plus préoccupants pour les
entreprises de presse dans leur globalité : le bouleversement économique
qui voit, d’une part, l’entrée de nouveaux acteurs dans la chaîne de pro-
duction et, d’autre part, l’émergence de modèles d’affaires qui prennent en
compte les spécificités de l’économie d’Internet (concentration, fragmen-
tation des audiences, demande de gratuité).
• Régulation
Benoît Grevisse et Daniel Cornu s’intéressent à ces défis en termes d’auto-
régulation. Au-delà des réponses que tente d’apporter la déontologie à la
“révolution” du journalisme en ligne, ils montrent en quoi les trois grands
rôles journalistiques définis par l’éthique journalistique permettent
d’observer et d’évaluer l’évolution des pratiques.
Édouard Cruysmans, pour sa part, esquisse les contours des principaux
enjeux juridiques sous-jacents. Il note, entre autres, que le droit de réponse
16 Introduction
DBU12145.book Page 17 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Introduction
Amandine DEGAND
Université de Louvain, Belgique
Introduction 17
DBU12145.book Page 18 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
DBU12145.book Page 19 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
CHAPITRE 1
Historique
du journalisme en ligne
Jean-Marie CHARON
CNRS – École des Hautes Études en Sciences Sociales
à Paris, France
1. Les prémices................................................................................... 20
2. Les médias à la découverte du Web .................................................... 23
3. La bulle ?....................................................................................... 26
4. Web 2.0 et nouveaux acteurs ............................................................ 26
5. Intégration et “bi-média” ................................................................. 29
6. À la recherche du modèle économique ................................................ 30
7. L’invention d’une/de nouvelle(s) forme(s) de journalisme...................... 32
Chapitre 1 19
DBU12145.book Page 20 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
1. Les prémices
Les premiers pas d’un journalisme en ligne découlent d’un double mouve-
ment interne à la presse (l’informatisation de la fabrication) et externe à
celle-ci, émanant des secteurs de l’informatique, des télécommunications, de
l’audiovisuel sous la forme du teletexte, du vidéotex et du “câble à haut
débit 1”. Ces deux phénomènes mûrissent, souvent modestement, dans le
courant des années 1970, en Amérique du Nord, en Europe et au Japon. Ils
donnent lieu à une accélération et à de multiples réalisations accessibles au
grand public dans les années 1980. Les éditeurs de presse écrite sont alors
très présents qu’il s’agisse de titres réputés (comme le New York Times, le
Wall Street Journal, la Frankurter Allgemeine Zeitung, etc.) ou de très grands
groupes (Time inc., Bertelsmann, Nikkei, etc.).
20 Chapitre 1
DBU12145.book Page 21 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
1.2 Télétexte
Le tournant des années 1970-1980 est riche en expérimentations de nou-
veaux supports. Le secteur de l’audiovisuel hertzien ou par câble lance le
Télétexte, un mode d’information, texte et illustration très sommaire, acces-
sible sur le téléviseur grâce à un décodeur. Les diffuseurs de télévision hert-
zienne proposent une information nationale qu’ils nourriront eux-mêmes
(BBC, TF1, A2, RTB 2 et BRT 3, ORF 4, etc.). Certains l’ouvrent à des
regroupements de journaux ou des titres, comme en Allemagne où cinq quo-
tidiens (Frankfurter Allgemeine Zeitung, Frankfurter Runschau, die Welt,
Süddeutsche Zeitung, Handelsblatt) disposent chaque jour de 3 pages cha-
cun sur un total de 75. La difficulté de relations entre organismes de télévi-
sion et éditeurs de journaux, doublée par les faibles performances du système
conduiront à l’arrêt de ces expériences à l’arrivée d’Internet.
2. La RTB devient la RTBF (Radio-Télévision belge de la Communauté française) en 1977, suite à la fédéralisation
de la Belgique.
3. En 1991, La BRT devient la BRTN (Belgische Radio- en Televisieomroep Nederlandstalige Uitzendingen). Elle
change encore de nom en 1998 pour devenir la VRT (Vlaamse Radio- en Televisieomroep).
4. Österreichischer Rundfunk (Radiodiffusion autrichienne).
Chapitre 1 21
DBU12145.book Page 22 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
1.3 Vidéotex
Le vidéotex apparaît dans la même période à l’initiative des opérateurs de
télécommunications qui sont alors en Europe des émanations des États,
entreprises publiques (British Telecom) ou administrations (DGT en
France 5). Selon les pays, le vidéotex sera accessible sur le téléviseur muni
d’un décodeur et d’un clavier (Prestel en Grande Bretagne, Bildschirmtext en
Allemagne, Videotel en Italie) ou à partir d’un terminal dédié (Minitel en
France). La norme d’affichage est pauvre (4 à 500 caractères par page écran
et graphisme mosaïque grossier). En revanche la capacité de stockage est infi-
nie, offrant un accès par mode arborescent ou par mot clé, il permet la con-
sultation des banques de données même si sa vocation principale est grand
public. Partout en Europe, la presse quotidienne, périodique, comme les
médias audiovisuels, participeront aux expérimentations et tentatives de
développement commercial. Ils devront finalement renoncer, faute de voir le
nouveau média séduire un public suffisant. Le groupe britannique Birmin-
gham Post and Mail fut le premier à créer un “journal électronique” (Viewtel
202) en 1978. Sa filiale télématique comptera jusqu’à une trentaine de per-
sonnes. Le Financial Times créait quant à lui Fintel avec un contenu proche
de celui proposé par Dow Jones. Il renoncera quatre ans plus tard, à peu près
en même temps que le New York Times, confiant lui aussi ses contenus à des
groupes spécialisés dans les banques de données professionnelles. La France
sera le seul pays où le vidéotex deviendra un véritable média grand public
5. Direction Générale des Télécommunications.
22 Chapitre 1
DBU12145.book Page 23 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Chapitre 1 23
DBU12145.book Page 24 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
24 Chapitre 1
DBU12145.book Page 25 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
annonces, etc.). Les textes numérisés, avant d’être imprimés, sont repris et
adaptés à la mise en forme du nouveau support (Rebillard, 2006). Le débit
encore assez bas n’interdit pas les dessins et photos, soit un avantage au
regard des supports télématiques, notamment le Minitel pour les journaux
français. La disponibilité permanente du nouveau support et les délais rapi-
des de traitement de l’information permettent également de proposer un suivi
de l’actualité en continu, avec des délais très courts – en “temps réel” – sous
forme de brèves, quasiment au rythme des agences (Pélissier, 2003). Un autre
attrait réside dans la possibilité de proposer des liens hypertextes vers la
documentation et les archives du journal (lorsqu’elles sont numérisées), ou
vers des sites externes. Lors de la guerre des Balkans, Liberation.fr donne
ainsi accès, via ces liens externes, aux sources contradictoires serbes, albanai-
ses, américaines, ainsi qu’à des documents officiels (Pélissier, 2003). En théo-
rie la fourniture de son est possible dès 1995, mais ne trouvera sa place qu’à
partir de 1997-1998. La vidéo est en revanche inexploitable tant les temps
de téléchargement sont longs. Même certains des concepteurs des nouveaux
contenus, notamment issus de l’informatique, cherchent à définir des modes
de présentation et d’écriture qui soient propres au nouveau média. Dans ses
grandes lignes, la présentation de l’information reste proche de celle de
l’imprimé.
Les premières équipes chargées de développer les versions Internet des jour-
naux associent pour la plupart informaticiens, journalistes, graphistes et
documentalistes. Les informaticiens sont souvent les plus nombreux, les plus
actifs et les plus enthousiastes. Dans les pays où la télématique, voire les ser-
vices destinés aux micro-ordinateurs en ligne, avaient conduit à spécialiser
des journalistes dans l’édition de contenus électroniques, tels la France ou les
États-Unis, ce sont ces journalistes qui feront le lien entre cette préhistoire du
journalisme en ligne et la presse sur le Web. Dès ce moment commencent à
cohabiter au sein des équipes des journalistes expérimentés, parfois âgés, qui
se sentent un peu sur la touche pour certains, et des jeunes attirés tant par
Internet lui-même, que la perspective d’inventer de nouvelles formes édito-
riales et manières de pratiquer le métier. Il n’empêche que, dès ce moment, le
journalisme Internet, qualifié alors de “cyberjournalisme”, offre une image
décalée, voire dégradée de la profession : il est “assis”, à forte dimension
technique, en même temps qu’il doit souvent assumer des fonctions commer-
ciales (Pélissier, 2003). Les choix d’externalisation (juridiques ou physi-
ques 8) des rédactions Internet produisent une coupure entre journalistes
traditionnels et cyberjournalistes qui ne se connaissent et ne se croisent même
pas. Partout la tendance est, en effet, à constituer des équipes “dédiées” à
Internet. Aux États-Unis, nombre de journaux ou groupes de presse (Dow
Jones, New York Times, Tribune Company, CNN, etc.) créent des filiales
8. Amandine Degand rappelle que l’équipe du Lesoir.be est installée dans d’anciens locaux du journal, dans un
local appelé “La piscine” parce qu’entièrement carrelé.
Chapitre 1 25
DBU12145.book Page 26 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
3. La bulle ?
Rapidement les uns et les autres vont connaître un emballement qui conduira
à l’éclatement de la bulle Internet, en mars 2000. À la veille de celui-ci, les
équipes dédiées au Web sont souvent devenues nombreuses. CNN interactive
emploie 750 salariés. Dans la presse américaine, il y a soixante journalistes
dans l’équipe Web du Wall Street Journal, cinquante dans celle de USA Today,
quarante dans celle du New York Times (de Tarlé 2006). En Europe FTcom
emploie cent personnes. Il y en a autant à eTF1 (Vernadet, 2004) et 90 à M6
Web. La presse quotidienne française est un peu plus prudente avec soixante
personnes au Monde Interactif, comme aux Échos ou trente à Libération. Les
investissements sont importants et comme les ressources sont faibles, les défi-
cits se creusent. En 1999 le déficit du New York Times sur le Web est de
50 millions de dollars alors que le chiffre d’affaires ne s’élève qu’à 25 millions.
Pour le Washington Post c’est encore pire, avec un déficit de 85 millions de
dollars pour 20 millions de chiffre d’affaires. L’éclatement de la bulle est un
véritable cataclysme qui oblige les éditeurs à faire marche arrière. Les équipes
fondent brutalement. Un titre comme Le Parisien n’a plus de cyberjournalis-
tes, se contentant de proposer une version numérisée des éditions papier. Ce
n’est qu’avec le l’arrivée combinée du Web 2.0 et la généralisation de débits
plus élevés (ADSL) que les éditeurs reviendront progressivement dans un pay-
sage de l’information en ligne substantiellement transformé.
26 Chapitre 1
DBU12145.book Page 27 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Le journalisme citoyen
Il s’appuie sur la combinaison de deux phénomènes : d’une part les blogs,
qui vont fleurir par dizaines de milliers. Ils sont déjà plusieurs millions en
2004. Cette réalité nouvelle va s’illustrer spectaculairement en 2005 en
France, lors du référendum sur la Convention Européenne, qui voit un blo-
gueur (Étienne Chouard), amateur et en même temps expert, retenir
l’attention d’un public large, alors que ses analyses du projet de texte sont
reprises par les médias (Cardon, 2010). D’autre part des sites d’informa-
tion communautaires, tels que le coréen Ohmynews, les américains Indy-
media ou HuffingtonPost, le français Agoravox, font leur apparition,
gagnant une audience significative, en même temps qu’une authentique
crédibilité. Aux États-Unis l’audience du HuffingtonPost dépasse celle du
New York Times en 2011.
9. Dans un sondage de décembre 2011 (IPSOS MSN) sur les médias pour s’informer sur la présidentielle française
de 2012, les portails devancent sensiblement les sites de médias.
Chapitre 1 27
DBU12145.book Page 28 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
28 Chapitre 1
DBU12145.book Page 29 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
5. Intégration et “bi-média”
Dès la relance de l’après-bulle, les rédactions anglo-saxonnes s’engagent dans
la voie des rédactions dites “intégrées” (Smyrnaios, 2009). Les filiales Inter-
net étant dissoutes, quelques-uns des professionnels, notamment journalistes,
sont installés au sein des entreprises éditant les quotidiens. Progressivement
s’impose l’idée selon laquelle une même rédaction a vocation à servir l’ensem-
ble des supports. La newsroom de Blick (édité à Zurich par le groupe suisse
Ringier) alimente ainsi les contenus du quotidien Blick, de l’hebdomadaire
Sontag Blick, du gratuit du soir Blick am Abend et du site Blick.ch. Tout du
moins tel est le principe affirmé par les tenants de ce modèle. Les journalistes
de l’imprimé, notamment locaux, traitent l’information pour chacun des
11. Hebdomadaires, chaque jeudi matin et ouvertes à l’ensemble des internautes qui le souhaitent.
Chapitre 1 29
DBU12145.book Page 30 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
30 Chapitre 1
DBU12145.book Page 31 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Chapitre 1 31
DBU12145.book Page 32 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
32 Chapitre 1
DBU12145.book Page 33 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Chapitre 1 33
DBU12145.book Page 34 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
En résumé
Références essentielles
Bouquillon, P. et Matthews, J., Le Web collaboratif. Mutation des industries de la cul-
ture et de la communication. Saint-Martin d’Hères, PUG, 2010.
Cardon, D., La démocratie Internet. Promesses et limites, Paris, Seuil, 2010.
Charon, JM., La presse en France de 1945 à nos jours, Paris, Seuil, 1991.
Charon, JM., Le Floch, P., La presse en ligne, Paris, La Découverte, 2011.
Scherer, E., A-t-on encore besoin des journalistes ? Manifeste pour un journalisme aug-
menté, Paris, PUF, 2011.
Smyrnaios, N., “Les groupes de presse américains sur l’Internet : une approche écono-
mique”, Les Cahiers du journalisme n° 20, 2009.
De Tarlé, A., Presse et Internet. Une chance, un défi : enjeux économiques, enjeux
démocratiques, Paris, En Temps Réel, 2006.
34 Chapitre 1
DBU12145.book Page 35 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
CHAPITRE 2
L’organisation interne
des rédactions en ligne
Amandine DEGAND
Université de Louvain, Belgique
Chantal FRANCOEUR
Université du Québec à Montréal, Canada
Avec la participation d’Arnaud ANCIAUX
et de François DEMERS
Université Laval, Canada
Chapitre 2 35
DBU12145.book Page 36 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
36 Chapitre 2
DBU12145.book Page 37 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Ceci amènerait à penser que les cellules Web ont volontairement engagé du
personnel dit “Web-native”, tombé tout petit dans le bain informatique. Des
recruteurs belges ont d’ailleurs indiqué que la tenue d’un blog, de même que
l’activité sur des réseaux comme Twitter ou Facebook, était un “plus” à
l’embauche. Mais, le fait que les rédactions Web soient peuplées de jeunes
montre qu’elles ne sont en rien perçues comme l’eldorado journalistique. La
plupart des journalistes traditionnels confient d’ailleurs qu’ils ne souhaite-
raient pas passer vers le Web. « Ce n’est pas une promotion », dira même un
journaliste belge. Pire encore, le responsable d’une cellule Internet belge con-
fie, en parlant des journalistes traditionnels transférés vers le Web, qu’il a
« un peu hérité de la poubelle ». Dans le contexte canadien, les webjourna-
listes plus âgés peuvent aussi être d’anciens reporters dont les postes ont dis-
paru suite à des compressions budgétaires. Certains ont eu le choix de
travailler “au Web” ou de perdre leur emploi. Le journalisme en ligne serait
donc encore perçu, par de nombreux acteurs de la presse, comme le bagne
où l’on vient se faire la main et où l’on échoue en dernier recours. Dans ce
contexte, il n’est pas étonnant que les résistances face aux changements occa-
sionnés par le Web soient légion. Nous verrons néanmoins que certaines stra-
tégies de convergence bouleversent cette logique.
1) Causes individuelles
• Il faut se réinventer en fin de carrière
Plusieurs journalistes manifestent la crainte de redevenir néophytes, de
devoir réapprendre un métier qu’ils ont appris à maîtriser au fil des années.
Chapitre 2 37
DBU12145.book Page 38 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
38 Chapitre 2
DBU12145.book Page 39 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
2) Causes collectives/culturelles
• Nature de l’homme hostile au changement
Certains journalistes considèrent la résistance au changement comme un
phénomène général, qui ne se limite ni au Web, ni au journalisme.
• Travail moins intéressant sur le Web
La plupart des journalistes refuseraient de ne plus sortir pour rencontrer
leurs interlocuteurs ou encore de voir leur créativité limitée à du copié-collé
de dépêches. « [le Web] C’est plutôt un journalisme de canal de diffusion,
alors que nous […] sommes un peu plus un canal de production » (journa-
liste presse imprimée, Le Soir, juin 2009). Un journaliste canadien l’exprime
de façon imagée : « T’es cloué à ton pupitre. À un moment donné, c’est
comme une chape de plomb » (journaliste Web, Radio-Canada, mai 2010).
• Support moins attrayant
« Le Web c’est pas sexy ! Quelle est l’image du mec qui bosse sur
Internet ? C’est un geek, il a des lunettes […] C’est pas Albert Londres !
C’est pas avec le Web que tu vas gagner des Pulitzer… J’exagère, mais le
Web je pense est un média trop jeune, qui n’a aucune lettre de
noblesse… » (journaliste Web, RTBF, août 2009).
3) Causes politiques
• Dégradation de la qualité de l’information
Si les journalistes ont plus de médias à alimenter, ils ne peuvent plus
peaufiner leurs reportages comme avant. Ils passent plus de temps à
transformer leur reportage plutôt qu’à l’enrichir. Ceci entraîne inévitable-
ment une dilution de la qualité des reportages. Par ailleurs, certains jour-
nalistes reprochent au support Internet de véhiculer des contenus peu
qualitatifs, parce que trop racoleurs par exemple.
• Déclin de la valeur attribuée à l’information
« L’information a une valeur, et ça, par l’espèce de frénésie qu’il y a eu de
mettre tout sur le site gratuitement, on a un petit peu perverti la valeur
de l’info. […] j’y vois une raison de m’inquiéter pour l’avenir » (Journa-
liste de presse imprimée, Le Soir, juin 2009).
Chapitre 2 39
DBU12145.book Page 40 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
40 Chapitre 2
DBU12145.book Page 41 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Par ailleurs, les journalistes Web ne sont pas forcément tous présents en
même temps dans la rédaction puisqu’ils décalent leurs horaires de travail
afin d’actualiser le site durant une fourchette horaire la plus large possible.
Chapitre 2 41
DBU12145.book Page 42 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
À propos des salaires, Anthony Cawley remarquait pour sa part, suite à son
observation au sein du The Irish Times « This is embodied institutionaly in
their general employment status : lower pay, fewer benefits, fewer perma-
nent positions » (2008 : 53). Dans certaines rédactions, le statut du journa-
liste Web a fait l’objet de luttes sociales qui ont abouti, comme au Guardian,
à l’égalité salariale entre les différents segments professionnels (Colson et
Heinderyckx, 2008 : 144). Malgré cela, dans la plupart des rédactions, un
écart salarial subsiste entre journalistes Web et journalistes traditionnels.
42 Chapitre 2
DBU12145.book Page 43 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Chapitre 2 43
DBU12145.book Page 44 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
44 Chapitre 2
DBU12145.book Page 45 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
2. L’idéal de convergence
2.1 Des rédactions séparées à l’intégration physique
Les rédactions Web, d’abord installées en marge des rédactions “tradition-
nelles”, y ont progressivement été intégrées. Nous pouvons citer l’exemple
précoce de la BBC qui, en 1996, dans une vague de développements techno-
logiques, a réuni dans un newscenter à Bristol des équipes de télévision, de
radio, de presse écrite et en ligne (Cottle, 1999 : 30).
À la même époque, en Belgique, le quotidien de référence Le Soir se dote
d’une équipe Web autonome, installée dans un local à l’écart de la salle de
presse historique. Mais il faudra attendre 2007 pour que le management se
décide à fusionner celle-ci avec la rédaction du journal. À ce moment, “casser
les murs” apparaît comme un signal fort : « C’est une grande étape vers une
rédaction “intégrée”… Mais ce n’est pas parce que la rédaction est intégrée
que les journalistes sont intégrés. Il y a une grande différence. L’idée c’était
vraiment que la mise en ligne se fasse là où circule l’info, dans le nœud
central » (Responsable multimédia, Lesoir.be, avril 2009). Radio-Canada
n’a, pour sa part, réalisé l’intégration de ses équipes journalistiques qu’en
2010. Son vis-à-vis anglophone, CBC, l’avait réalisée un an plus tôt. Cha-
cune de ces rédactions entendait créer des synergies entre les équipes journa-
listiques et à assurer une présence multiplateforme cohérente.
Cette phase de fusion ou d’intégration “physique” des rédactions Web et tra-
ditionnelles apparaît comme une étape d’évolution déterminante, un pas en
avant dans l’adoption des nouveaux médias. Cette intégration “physique”
d’une rédaction dans une autre peut également prendre la forme d’un ras-
semblement à trois, lorsque, comme dans les groupes audiovisuels, deux
médias étaient déjà rassemblés sous une même enseigne. Quoi qu’il en soit,
l’intégration est, dans de nombreux cas, perçue à la fois comme un symbole
Chapitre 2 45
DBU12145.book Page 46 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
1. Où les journalistes se regroupent en fonction de leur support médiatique premier, du support pour lequel ils
travaillent.
46 Chapitre 2
DBU12145.book Page 47 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
2 3 4 5
2. Traduction de l’auteur.
3. Traductions de l’auteur.
4. Traduction de l’auteur.
5. Traduction de l’auteur.
Chapitre 2 47
DBU12145.book Page 48 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
(shovelware) jusqu’au niveau le plus intégré dans lequel une seule rédac-
tion produit du contenu pour différents médias. Leur approche de la con-
vergence se structure en 5 paliers :
1. Cloning : niveau le plus basique où les journalistes Web recopient des
contenus produits pour d’autres supports média.
2. Coopetition : stade où les différentes rédactions échangent des
savoirs, tout en continuant de produire leurs contenus indépendam-
ment l’une de l’autre.
3. Content Sharing : rencontres régulières entre journalistes issus de dif-
férents supports pour échanger des idées et des contenus relatifs à un
sujet donné.
4. Convergence : création de sujets communs en usant des atouts de cha-
que support pour générer une histoire commune.
5. Cross Promotion : promotion des contenus produits par le partenaire
(Dailey et al., 2005 : 25). Notons que la position des acteurs n’est pas
fixée une fois pour toutes à un palier de ce continuum, mais elle
dépend de la nature des nouvelles à traiter et de l’engagement des tra-
vailleurs en regard du processus de convergence.
Josep Micó, Pere Masip et Suzanna Barbosa reprendront les concepts clefs
de Dailey et de ses collaborateurs, tout en rejetant l’idée que l’intégration
éditoriale est un objectif en soi. Ils indiquent que, dans les stratégies
développées par les médias, « la convergence est vue comme un processus
linéaire qui culmine dans une intégration complète, perçue comme le scé-
nario optimal »6 (2009 : 127). Or, poursuivent les auteurs, l’intégration
n’est pas toujours la meilleure solution (2009 : 132). La convergence
notent-ils, offre de nombreux avantages : réduction des coûts, producti-
vité dopée, fidélisation des audiences aux différents médias de la marque,
diversification du business risk, augmentation des revenus publicitaires,
augmentation du contrôle et de la liberté du journaliste par rapport à une
information à traiter. Mais la convergence remporte aussi son lot de
critiques : standardisation du discours et perte de pluralisme, déclin de la
qualité du journalisme, réduction des effectifs de la rédaction et déni de
l’augmentation des charges de travail additionnelles que la convergence
réclame (2009 : 135-136).
48 Chapitre 2
DBU12145.book Page 49 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
appelés à collaborer entre eux. Mais la sauce n’a pas toujours pris. Différentes
résistances empêchent les synergies de se développer. Les managers rivalisent
alors d’astuces pour susciter les collaborations. Par exemple, des leaders
d’opinion sont engagés. Il s’agit généralement de journalistes blogueurs, dont
l’aura est susceptible de rayonner et d’avoir un impact positif sur les journa-
listes alentours. En Belgique, on observe notamment ce type d’engagements à
la RTBF et au sein de Sudpresse. C’est en réalité l’idée de la “contagion”,
explicitement adoptée au Soir. Les journalistes Web, parce qu’ils sont au cen-
tre de la salle de rédaction, influeraient sur le travail de leurs collègues.
Autre astuce connue de tous les gestionnaires : la carotte et le bâton. Au sein
du quotidien L’Écho par exemple, les journalistes ont été encouragés à col-
laborer avec le Web. Ils ont été informés que ces collaborations pèseraient
significativement lors de leurs évaluations de fin d’année. Il est à noter que,
dans ce cas, la perspective de récompense/punition ne semble pas avoir porté
ses fruits 7.
Malgré ces astuces, force est de constater que les collaborations restent mar-
ginales dans nombre de rédactions. Plusieurs responsables de rédactions
envisagent dès lors de rendre les collaborations obligatoires. Différentes
options s’offrent en effet aux managers pour gérer ces résistances. Il s’agit
d’un aspect particulier de la mise en œuvre de la convergence, que nous qua-
lifierons ici de “stratégies d’implication” des journalistes traditionnels dans
le Web. Sur le terrain, on repère quatre degrés d’implication distincts :
2.3.2 Incitation
Le management se contente d’inciter aux collaborations. Il ne contrôle pas
explicitement, et de manière généralisée, les efforts que chaque journaliste
traditionnel consent envers le Web. C’est l’approche adoptée à Radio-
Canada notamment : « On ne veut rien forcer. On veut que ça se fasse sur
une base volontaire. Ça va se réaliser au jour le jour » explique un cadre
(Radio-Canada, avril 2010). Cela n’empêche pas que des demandes explici-
tes et contrôlées soient émises occasionnellement, envers certains journalistes ;
7. Il a fallu attendre une totale réorganisation de l’organisation de travail pour que les collaborations se multiplient.
Chapitre 2 49
DBU12145.book Page 50 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Journalisme en ligne
ce qui fut le cas au Soir, à la RTBF ou encore aux Éditions de l’Avenir par
exemple. Les gestionnaires du Washington Post ont également adopté cette
stratégie. Ils ont résumé leur approche de la façon suivante : « Habiliter et
équiper, mais ne pas insister » 8 (Heald, 2010).
2.3.4 Obligation
Le stade “d’obligation” est atteint lorsque la structure mise en place au sein
d’une entreprise médiatique est telle que plus aucun journaliste ne peut
détourner ses obligations envers le Web. C’est le cas de la structure tournante
mise en place à l’Écho. Il oblige tous les journalistes de la rédaction à tra-
vailler occasionnellement sur le support Web (voir encadré pp. 52-54).
Cette dernière option implique généralement la nomination d’un ou plu-
sieurs responsables d’édition qui centralise(nt) les informations à traiter dans
un central desk et qui décide(nt) des traitements qui seront proposés sur cha-
que support, en fonction des possibilités narratives de ces différents supports.
Les journalistes reçoivent des consignes, voire une affectation sur un support
spécifique, en conséquence. Deux modalités organisationnelles sont en effet
possibles.
Premièrement, un même journaliste va devoir décliner une même informa-
tion pour différents supports. Il devient multicompétent. C’est ce qui s’est
passé au Daily Telegraph (Angleterre) qui a complètement bouleversé son
organisation interne pour faire de la plupart de ses employés des journalistes
multimédias (Poulet, 2009, p. 29). J. A. García Avilés et M. Carvajal parlent,
dans ce cas, d’un modèle intégré. Nous préférons pour notre part parler
d’intégration complète (full integration) pour éviter tout malentendu avec
l’intégration physique ou fusion de deux salles de rédaction.
Deuxièmement, le travail convergent peut passer par un partage de matériel
entre des journalistes qui continuent, chacun, de travailler pour leur propre
support médiatique. Par exemple, un extrait sonore d’entrevue réalisé pour
8. Traduction de l’auteur.
50 Chapitre 2
DBU12145.book Page 51 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Chapitre 2 51
DBU12145.book Page 357 Mardi, 6. novembre 2012 11:57 11
Introduction
Le journalisme en ligne comme objet d’étude protéiforme ................ 11
CHAPITRE 1
HISTORIQUE DU JOURNALISME
EN LIGNE ....................................................... 19
3. La bulle ? .............................................................................................................. 26
Journalisme en ligne
CHAPITRE 2
L’ORGANISATION INTERNE DES RÉDACTIONS
EN LIGNE ....................................................... 35
CHAPITRE 3
UNE IDENTITÉ TRANSNATIONALE
DES JOURNALISTES EN LIGNE ? ............................ 61
CHAPITRE 4
USAGE DES OUTILS AUDIMÉTRIQUES ..................... 87
CHAPITRE 5
LA VÉRIFICATION DE L’INFORMATION
EN LIGNE ....................................................... 97
1. La fiabilité ............................................................................................................ 98
CHAPITRE 6
DES PROMESSES AUX PRATIQUES
DU JOURNALISME PARTICIPATIF ........................ 115
Journalisme en ligne
CHAPITRE 7
JOURNALISTES ET RÉSEAUX SOCIAUX .................. 133
CHAPITRE 8
LE WEBDOCUMENTAIRE .................................. 159
CHAPITRE 9
INFORMATION, MODÈLES D’AFFAIRES
ET CONCURRENCE ......................................... 179
Journalisme en ligne
CHAPITRE 10
DÉONTOLOGIE ET ÉTHIQUE DU JOURNALISME
EN LIGNE ..................................................... 209
CHAPITRE 11
LA PRESSE EN LIGNE ET LE DROIT ....................... 221
CHAPITRE 12
MÉTHODOLOGIES DE RECHERCHE ADAPTÉES
AU JOURNALISME NUMÉRIQUE .......................... 247
Journalisme en ligne
AMANDINE DEGAND
BENOÎT GREVISSE
Journalisme licence
AMANDINE DEGAND
master ET BENOÎT GREVISSE
en ligne doctorat
Journalisme
Le journalisme en ligne bouscule les repères des
Historienne de l’art et journaliste de
formation, Amandine Degand est doc-
en ligne
professionnels de l’information. teur en information et communication
à l’Université catholique de Louvain
PRATIQUES ET RECHERCHES
Ce livre, rédigé par une équipe internationale (Belgique). Elle est membre de l’Obser-
vatoire du Récit Médiatique (ORM).
de scientifiques et d’acteurs de terrain, offre
une synthèse inédite des nombreuses études Docteur en communication, Benoît
qui abordent ce phénomène. Il fournit les clés Grevisse est professeur à l’Université Préface de Jane B. Singer
essentielles qui permettent de comprendre les catholique de Louvain (Belgique) où Postface de Nicolas Kayser-Bril
mutations rapides du journalisme en expliquant, il dirige l’École de journalisme de Lou-
vain (EJL). Il est également membre
d’une part, ce que sont les nouvelles pratiques de l’Observatoire du Récit Médiatique
professionnelles et en proposant, d’autre part, des (ORM). Il enseigne à l’Université de
méthodes d’analyse. Neuchâtel et l’Université de Genève
(Suisse) et intervient régulièrement
L’ouvrage décrit le quotidien des rédactions en entreprise de presse dans le cadre
Internet, précise les compétences nécessaires d’audits et conseils, comme en forma-
tion continuée de journalistes.
pour pratiquer ce journalisme de l’immédiat et les
dérives potentielles auxquelles les professionnels Professeur à l’Université d’Iowa (USA) et à l’Université centrale
sont exposés. du Lancashire (UK), Jane B. Singer a été la première “news
manager” du Prodigy Interactive Services. Elle a également
Journalisme en ligne
Les étudiants et les chercheurs trouveront ici travaillé comme reporter pour la presse écrite et comme rédac-
trice en chef.
des données empiriques recueillies au cœur des
rédactions, mais aussi de nombreuses pistes Nicolas Kayser-Bril est l’un des pionniers du journalisme de
méthodologiques pour aborder leur objet d’étude : données en France. Après avoir mis en place le pôle “datajour-
nalisme” chez OWNI, il a cofondé, en 2011, la société Jour-
de la fabrication de l’information en ligne jusqu’aux nalism++, une agence accompagnant les rédactions dans leur
produits finis présentés sur les sites Web, en passant transition vers le web des données.
par les études de réception.
Avec les contributions d’Arnaud Anciaux, Luc Bonneville, Geneviève
Bonin, Jean-Marie Charon, Daniel Cornu, Dominique Cotte, Édouard
Cruysmans, Julien Figeac, Chantal Francoeur, Samuel Gantier, Alfred
Cet ouvrage s’adresse aux étudiants et Hermida, Valérie Jeanne-Perrier, Florence Le Cam, Arnaud Mercier,
Nathalie Pignard-Cheynel, Franck Rebillard, Florence Reynier, Omar
enseignants en journalisme ainsi qu’aux Rosas, Nathalie Sonnac, Yves Thiran, Annelise Touboul.
professionnels de l’information.
Dans le cadre du nouveau
Système Européen de Transfert L
M 1-2
de Crédits (E.C.T.S.), ce manuel
couvre en France le niveau :
Master 1-2.
JOULIG
En Belgique : Master 1-2 D
En Suisse : Master 1-2
ISBN : 978-2-8041-7068-4 Au Canada : Master 1-2
www.deboeck.com