Introduction
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I. Contextualisation et échantillonnage
1. Cadre de la mission
2. Rappel du contexte
L’étude d'évaluation a été entamée depuis le mois de Mai 2021, elle s’est
focalisée sur les 3 typologies de LABS assurés par Tfanen. En effet, Tfanen a
organisé une trentaine de Laboratoires d’apprentissage et de partage (“Labs”) pour
le secteur de la culture, entre Septembre 2018 et Novembre 2021 :
● Les LABS régionaux à El Kef, Tabarka, Bizerte, Djerba, Ariana et Ben Arous,
ainsi que Mannouba et Zaghouan, menés entre 2018 et 2020, visant à
contribuer à la consolidation et au renforcement des compétences des
participants issus des secteurs privés et publics dans une finalité de co-
construction de politiques publiques afin de trouver des solutions à des
problèmes concrets communs.
● Le LABS Jumelage organisé en 2021 à Bizerte conjointement entre le projet
de « Jumelage » (Jumelage Culture Tunisie) et Tfanen ; deux composantes
du programme d’appui au secteur de la culture en Tunisie.
● Le LABS accélérateur pour les organisations présélectionnées pour le Fonds
d’Appui Structurant (FAS) en octobre 2019 à Tunis. Une quarantaine de
participants ont pris part à l’événement. Il avait pour objectif d’accompagner
les participants à la formulation d’un plan stratégique pour renforcer leurs
performances managériales et de soutenir leurs positions dans le secteur
culturel.
Afin de bien mener cette mission, un échantillon représentatif a été convenu avec
l’équipe du projet et constitué de 30 entretiens au total, répartis en fonction de :
● La région du Labs ou son objectif
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● Le nombre de participants par LABS et le nombre de Labs par région
● L’institution d’origine pour les participants (Établissement public, acteur privé
ou entreprise ou organisme de la société civile)
● 4 entretiens ont été réalisés respectivement pour les labs de Tozeur, Tabarka,
Djerba, et Bizerte.
● 3 entretiens pour les Labs respectivement du Kef, Mannouba/ Zaghouan et
Ariana/Ben Arous.
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entreprises. L’échantillon dont la répartition est visible dans le graphique suivant se
défini comme suit :
● 9 participants travaillant dans le secteur public
● 10 participants acteurs de la société civile
● 6 artistes travaillant pour leurs comptes ou aux seins d’entreprises
Répartition de l’échantillon des entretiens labs des régionaux selon le profil professionnel des
participants
La perception des LABS est mitigée selon les différents participants et leurs
catégories, elle est automatiquement associée à la formation. Le labs est perçu
comme une nouvelle expérience d’apprentissage en termes d’andragogie et de
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déroulement, mais aussi comme une occasion de réseautage. Néanmoins, cette
expérience est aussi perçue comme un mélange de plusieurs profils « n’ayants pas
le même intérêt ni le même niveau » qui freine un déroulement optimal de la
formation.
2. Feedbacks globaux :
Globalement, les feedbacks sont positifs par rapport aux LABS de toutes les
catégories confondues pour approximativement 90% des participants.
A. La logistique
Le timing des formations, réparties sur deux jours, fait que les sessions
deviennent intenses. Point faible des sessions, cette intensité du rythme est
associée à une fatigue extrême et une déconcentration. Même si les formations ne
sont pas magistrales et intègrent plusieurs activités, le rythme diminue
essentiellement après le déjeuner. Certains participants proposent une formation de
trois jours avec un planning finissant à 15h au plus tard qui, en cas de retard ou de
dépassement, prendra fin à 16h.
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C. Les formateurs et les facilitateurs
En spontané, la présence des facilitateurs dans les LABS est l’atout satisfaisant
pour la moitié questionnées. Leurs rôles dans la dynamique des formations et la
cohésion des groupes est incontestable. Ils accentuent l’aspect ludique des activités
et les rendent plus accessibles. Ils sont globalement bien perçus par les participants.
Pour les formateurs, les avis sont mitigés. Bien que la plupart des formateurs
soient jugés “excellent”. Wafa Belgacem est citée comme un exemple de
disponibilité. En outre, pour la formatrice chargée de présenter la partie collecte et
bailleurs de fonds, il y a eu un reproche récurrent à sa manière de présenter son
contenu et la langue utilisée.
D. Contenus et activités
En outre, bien que le volet application des connaissances soit succinct, l’idée de
le faire avec un concours entre les participants où les projets peuvent gagner un
petit financement comme prix est un point fort du LABS.
E. Matériaux de formations
Si la qualité des matériaux des formations est jugée bonne, plusieurs participants
n’ont pas reçu les supports de formations en aval des LABS (Ben Arous, Bizerte, Le
Kef …) Il est à noter que seulement 10% de l’échantillon affirme avoir s'être référé
aux supports reçus. Si les supports sont jugés simples, ils ne reprennent pas tous
les détails de la formation. De ce fait, plusieurs participants reviennent à leurs
propres notes en cas de besoin.
F. Langues de la formation
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le dialectale freinent la compréhension pour les personnes issues de la fonction
publique qui sont plus arabophones, ou celles issues de la société civile qui sont
plus francophones.
Cette question n'étant pas inclus dans le guide de discussions au départ, ce point
s’est imposé au fur et à mesure des entretiens pour les LABS régionaux. En effet, si
les deux autres LABS ont une cible homogène, la présence des acteurs issus de
trois milieux différents mais complémentaires représente une “arme à double
tranchant". Bien que l’idée de les réunir soit noble et peut être efficiente en termes
de réseautage, les besoins, les niveaux et les visions des participants sont diverses.
Pour 70% des membres de la société civile, la gestion et la rédaction de projet est
une thématique déjà connue lors de formations avec d’autres bailleurs de fonds. Il
en est de même pour les acteurs issus des institutions publiques où le niveau par
rapport à ces compétences diffère, par exemple, des responsables de bibliothèques
aux directeurs des centres et complexes culturels.
En outre, il est à noter que faire passer l’appel à participation à la sélection par
les commissariats régionaux de la culture a posé quelques difficultés, vu que les
associations n’ont pas bien saisi l’appel ou qu’on a contacté des associations
n’ayant aucune activité culturelle antécédente ou future. Un autre cas de figure a été
recensé dans deux cas lors des entretiens. On parle des associations et/ou les
entreprises qui envoient un représentant au hasard “juste pour marquer la présence”
faute d’avoir eu l’information tardivement. Le système de sélection et d’appel à
candidature est à revoir ainsi que l’idée d'associer les différents profils dans un
même LABS.
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I. Les connaissances et compétences ; évaluations impacts et
partages
Concernant les compétences et les connaissances, et avec la période du
confinement, nous avons fait face à un oubli de la part des participants. De ce fait
toute cette partie s'est faite en assisté. En outre, comme les modules qui n’ont pas
été traités en totalité d’un LABS à un autre (LABS régionaux).
Pour le LABS jumelage, le fait qu’ils soient issus du secteur public et ayant des
connaissances de bases a renforcé la cohésion du groupe. Cependant, la
redondance des mêmes thématiques que pour les LABS régionaux a été jugé
“ennuyeuse”
Pour le LABS accélérateur, l’ancrage des acquis est faible encore plus chez ceux
qui n’ont pas reçu de financement. Les participants ayant reçu des financements ont
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pu renforcer leurs connaissances par la suite grâce aux mentorats ou encore des
sessions d’informations.
A. Développement de partenariats
Cette partie de la formation a permis d’avoir une vision plus poussée des projets.
Certains participants affirment se questionner sur l’impact à long terme de leurs
projets.
Pour le volet budgétaire du LABS, tous les participants s’en rappellent. L’objectif,
selon eux, était de pouvoir par la suite élaborer un budget de projet selon un modèle
budgétaire. Si seulement un quart des participants se sentent capables d’élaborer un
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budget, les autres expliquent que le temps alloué à cette partie ne fut pas suffisant
pour assimiler et pratiquer avec des budgets détaillés afin de pouvoir atteindre une
gestion budgétaire efficace.
Cette partie fut décisive pour les participants issus des OSC, surtout car les
institutions publiques affirment “ne pas être concernées vu qu’ils n’ont pas droit aux
financements externes sauf en cas de partenariat". Cet éclaircissement sur les outils
et les approches de financement a bien été accueilli. La présentation des dates et
des sites des bailleurs de fonds fut fortement bien reçue. Cependant, la tâche
d’identification des types et des sources de financement et de ressources pour
élaborer une stratégie de mobilisation des ressources demeure encore difficile pour
eux. L’absence d’application pendant le LABS pour cette partie et l'arrêt des activités
culturelles durant la pandémie font que les participants ne se sentent pas capable de
maîtriser à un bon niveau la mobilisation des ressources et la collecte de fonds.
E. Pitch
Le volet pitch n’a pas été abordé par tous les LABS. Pour ceux qui l’ont fait, le
terme n’est pas bien connu surtout pour les participants du secteur public. En
assistant à une session dont l’objectif est de donner aux participants les bases et
outils de faire un bon argument, concis et attrayant en accord avec le projet, les
participants se rappellent l’aspect rude et difficile de la tâche. Ils mettent l’accent
aussi sur le peu de temps alloué à la session et le besoin d’en refaire pour pouvoir
réaliser un pitching structuré qui mets en avant le projet en 7-10 minutes (problème,
solution, budget, activités, partenaire).
F. Partage d'expériences
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La notion de partage des compétences et connaissances est présente à une
hauteur de 80% des participants essentiellement dans le premier cercle. Pour ceux
qui sont dans l'associatif, le partage s'est fait avec les membres de l’association.
Quant à ceux qui sont dans les institutions publiques, surtout les bibliothèques et les
maisons de cultures, elle s’est faite avec les collègues du travail. Ce partage s’est
effectué sur deux volets : raconter la formation et ensuite partager les outils avec les
supports (matériel de formation). Néanmoins, pour le volet application des
connaissances et compétences, les participants et leurs collègues se trouvent face à
un obstacle majeur. En effet, la pandémie ainsi que la suspension et l’annulation des
activités culturelles dans le pays ont stoppé toutes possibilités d’application des
connaissances. "Même si on a des idées, il est inutile de les monter en projets vu
qu’il n’y a ni activités ni financements”.
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III. Le LABS une expérience centrée sur le participant
Au-delà de la formation, le LABS a été une aubaine pour des rencontres
d’acteurs différents travaillant sur la même région et dans le secteur culturel.
1. Relationnel et réseautage
Le réseautage dans les LABS régionaux a été une prémisse pour chaque
participant pour avoir une connaissance plus approfondie du spectre d’acteurs
présents dans sa région. Néanmoins, hormis ceux qui se connaissent déjà, peu de
relations et de contacts ont perduré après le LABS. Peu de participants ont affirmé
rester en contact constant autre qu’à travers des connexions via les réseaux sociaux
et des partages de vœux occasionnels.
2. Les partenariats
Durant notre étude, aucun partenariat réel n’a été recensé grâce aux LABS. Bien
que plusieurs participants aient parlé d’idées de partenariats ou de projets
communs, ils demeurent à l’idée embryonnaire. Ce manque de partenariats peut
être expliqué par l’absence de visions communes ou de champs d’action communs
vu que les formés parviennent de différents secteurs (public, privée, OSC) et
travaillent autour de plusieurs spécialités de l’art et de la culture ou sont hors ces
thématiques (chasse, citoyenneté). De plus, la pandémie a renforcé l’absence de
tentative pour entamer toute action. Cette probabilité de signer des partenariats ou
travailler sur des projets communs peut être relancée selon les questionnés quand
l’activité culturelle et son financement reconnaîtront une certaine stabilité.
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1. Axe logistique
Du côté logistique des LABS, peu de recommandations ont été émises. En effet
vu le degré de satisfaction élevé, les participants demandent de maintenir le même
standing. Pour les LABS régionaux, il faudrait penser à ceux qui habitent loin surtout
ceux hors du grand Tunis et couvrant une grande région géographique (exemple
Djerba, Tozeur et Le Kef). Pour les LABS ayant lieu à Tunis, au centre-ville, deux
participantes ont mis l’accent sur le problème du parking et l’obligation de chercher
sa voiture le soir dans des conditions peu gratifiantes en termes sécuritaires.
Le choix de la période des LABS doit se faire selon la région et/ou la cible. Il est
important dans le futur d’étudier le timing pour choisir celui où l'activité culturelle de
la région est basse pour s’assurer de la présence des participants. Par exemple pour
le LABS de Tozeur, il faudra éviter la période entre novembre et décembre et
mars/avril où les festivals et les événements battent leurs pleins dans le sud du
pays.
Les deux jours de formations des LABS ne sont pas “adéquats” aux contenus ni
au rythme des participants. De ce fait, les formés demandent à Tfanen de réétudier
la durée afin de ne pas épuiser les participants. Pour la majorité, il est primordial de
ne pas finir tard et de ne pas réaliser des journées chargées d’informations et
d’activités pendant lesquelles “ la concentration chute de plus en plus après la pause
déjeuner''. Dans la continuité de cette piste, ils proposent de faire des sessions de 3
jours finissant à une heure plus précoce pour que “ en cas de dépassement du
timing, la journée ne se termine pas à 19h30”. D’autres participants à l’étude, plus
minoritaire, proposent de garder tous les participants à l'hôtel et de faire quelques
activités ludiques d’application des acquis le soir.
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Premièrement, Les LABS ayant durée chacun 2 jours, il s’avère que les
thématiques et outils n’ont été que sommairement travaillés d’un point de vue
théorique et pratique. En effet, les participants trouvent qu’il y a trop de thématiques
pour une période de deux jours.
Ensuite, comme les personnes issues du secteur public sont plus à l’aise avec la
langue arabe littéraire et les autres plus francophones voir anglophones, les
formateurs doivent être bilingue dans leurs présentations.
Pour finir, les participants réclament pour les notions de projets des modules
d'initiation sur le marketing et la communication digitales dédiés aux actions et
projets culturels.
D’un point de vue formateur, peu de remarques sont recensées sauf celles qui
recommandent d’éviter les “formateurs présentateurs" qui se contentent de lire
seulement les diaporamas.
La sélection des participants est l’axe sur lequel Tfanen devra se focaliser dans le
futur. Point fort pour le LABS jumelage et LABS accélérateur, il est le point fragile
des LABS régionaux. De ce fait, tout le processus doit être revu.
Il est préférable que la sélection soit entamée par une meilleure analyse du
contexte pour chaque LABS régional ou thématique par l’équipe de Tfanen. Cette
analyse devra dresser le listing des spécialités culturelles et artistiques présentes
dans la région, la cartographie des acteurs et leurs besoins pour finaliser les critères
de sélection.
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partie dans le domaine de la musique et la danse ou tout dans le domaine du
patrimoine)
Bien que la rencontre OSC, privée et publique peut être bénéfique pour
développer le networking, elle est une menace pour le déroulement des LABS
régionaux. D’une part, le niveau est différent car les membres des associations et
des entreprises privées sont dans l’obligation d'être plus à jour et de chercher des
financements pour mettre en œuvre des projets culturels. D’une autre part, les
besoins ne sont pas les mêmes en termes de formations et d'applications pour les
deux secteurs. Les participants issus de secteurs publics portent moins le souci du
financement que les autres participants dont leurs survies en dépendent.
Dans un dernier point, l’implantation de plusieurs LABS dans des régions et pas
dans d’autres est synonyme de susceptibilité. Si les participants du nord-ouest
pensent que deux LABS sont insuffisants pour leurs régions (Kef et Tabarka), ils
mettent aussi l’accent sur leurs absences dans les zones ouest du pays (Kasserine,
Sidi Bouzid, Kairouan) ainsi que dans la zone du Sahel alors qu’ils sont plus
nombreux sur le grand Tunis et Bizerte.
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connue mais son rôle et ses programmes ne sont pas encore clairs. Une
présentation de Tfanen au démarrage des LABS sera fortuite.
En outre, pour la moitié, même si Tfanen offre une bonne initiative avec ces
LABS, son image est entachée. Les participants reprochent à l’équipe un certain
favoritisme vu l’absence de transparence en termes des critères de sélection des
formés des LABS mais aussi des projets financés. Une fraction a une version plus
dure et pense que la sélection des LABS est aléatoire “juste pour marquer un
nombre de présents par session”.
Le suivi et l'évaluation des LABS est un point sur lequel les participants des OSC
et les secteurs publics les plus chevronnés mettent l’accent. Bien que les
consultants de CONSEIL aient été bien accueillis par les questionnés, L’équipe de
Tfanen est perçue comme absente du processus des LABS dans les étapes de
sélection, du déroulement et du suivi/évaluation par la suite. Cette absence des
LABS se dissipe seulement “quand les officiels arrivent”.
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Contrairement à ce qui a été remarqué auprès des différents Grants, les formés
des LABS reprochent l’absence de suivi en aval qu’ils soient en termes des
connaissances ou en termes d’évaluation et de satisfaction à vif.
La présence et l'appui de Tfanen après les LABS est le plus grand reproche des
participants pour le programme. L'image de Tfanen est donc fragilisée auprès des
participants après les LABS même si les participants se disent satisfaits de la
formation, de son contenu et des formateurs, l’absence de l’équipe pendant et après
la formation touche négativement à l’image de Tfanen. Comme une partie n’a pas
reçu les modules, ils reprochent à l’équipe ce manque de suivi en aval des LABS.
Ce manque s'accentue par le non suivi des projets gagnants des compétitions des
LABS par Tfanen pour réalisation ou pour financement. Cette absence de Tfanen
laisse un goût amer auprès des participants ayant pris au sérieux le volet projet du
LABS qui est parfois perçu comme “un programme cherchant à marquer des
formations accomplies sur son tableau d’activité”. Cette vision est encore plus
accentuée chez les participants du LABS accélérateur qui n’ont pas eu de
financement et qui pensent que “Tfanen mets à l’écart quelques spécialités comme
la mode.” Dans la même vision, des participants ont proposé une rencontre
nationale regroupant dans une compétition (ou hackathon) des finalistes de chaque
labs régional avec un financement total du projet gagnant. D’autres proposent que
les participants aux LABS et surtout les gagnants de la compétition soient prioritaires
pour le financement de projets.
Un Survey de satisfaction et de suivi aurait été une bonne piste. En outre, la mise
à disposition de la liste des participants de tous les LABS dans une plateforme de
réseautage a été suggérée. L’usage de ce data par Tfanen sera aussi important
pour les informer des appels à financement ou toutes autres activités du programme.
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Les LABS ont donc fortement touché l’image de Tfanen d’une manière négative.
L’absence de suivi après les LABS, l’association de différents profils et les “défauts
de sélection” ont fragilisé l’image de Tfanen.
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Conclusion et recommandations
La mini étude d'évaluation réalisée révèle l’importance de la présence de la
formation sur l’élaboration des projets culturels pour les acteurs du secteur surtout
public et les jeunes associations. C’est dans ce contexte que « Tfanen créative »
comme programme d’appui aux programmes culturels a mis en place les LABS, des
journées de formations et de rencontres, dont leurs trois typologies dans la période
allant de 2018 à 2020 :
● Labs régionaux ; pour la formation des acteurs publics, privés et des
organisations de la société civile par région
● Labs accélérateur ; pour la formation des acteurs privés et des associations
spécialisées dans la culture sur le montage de projet et les outils de
présentation un dossier à présenter à Tfanen ou autres bailleurs
● Labs jumelage pour le perfectionnement des connaissances de participants
issus du secteur public ayant déjà participé aux LABS régionaux
Ces LABS ont renforcé la présence de Tfanen ainsi que sa notoriété dans la
sphère culturelle tunisienne mais aussi ont fragilisé son image par la suite. Tfanen a
été accueillie comme pionnière en tant que programme spécialisé dans l’art et la
culture mais aussi en tant qu’entité lançant des programmes de formation pour le
montage des projets culturels à un tel degré. Cependant, l’image de Tfanen comme
programme leader est entachée par ces LABS. En effet, si les formateurs, le
contenu et l'aspect logistique des sessions sont satisfaisants, le déroulement par
rapport aux timings laisse les participants perplexes. La condensation d’un excès de
données en deux jours de formation fait que le rythme est très intense et freine
l’assimilation des connaissances. Le recours aux facilitateurs et la pratique des
connaissances avec la compétition sont les points forts des LABS ainsi que le
partage d'expérience pour le LABS Accélérateur.
La pratique des acquis et des connaissances des sessions est rarissime selon
notre mini-étude. La pandémie ayant freiné la vie culturelle, elle a découragé toute
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initiative de mise en place de projets. De ce fait, les compétences acquises sont
juste partagées avec le premier cercle professionnel du participant.
De même, si les LABS ont été conçus comme une occasion de créer et connaître
le relationnel de la sphère culturelle de la région, peu de partenariats ou d'idées de
projets ont eu lieu grâce à eux. De même les participants n'ont pas gardé le contact.
Il est donc important de capitaliser sur la base de données des contacts créés grâce
aux LABS en appuyant les participants par la suite pour leurs dépôts de dossier de
financement de projets et renforcer le lien entre les participants grâce à une
plateforme de contact regroupant les contacts de tous les participants issus des
secteurs.
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Annexes
Répartition des participants aux LABS régionaux
5 Ariana / Bens Arous Etablissement public Attyet Othmani Bibliothèque Hammem lif
6 Ariana / Bens Arous Acteur Privé Thameur Hosni Entrepreneur
7 Ariana / Bens Arous OSC Issam Soltani Association Kalima
8 Manouba / Zaghouan Etablissement public Chizar Jedday Crac Zaghouan
9 Manouba / Zaghouan Acteur Privé Khaled Chaieb ASM Zaghouan
10 Manouba / Zaghouan OSC Ines Chebbi Association Founoune
11 Tozeur OSC Rached Zemzeri Association Touris Mansoura
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22 Djerba Etablissement public Naima Haddar CRAC Gabès
23 Djerba OSC Abdallah Chebli Modatheatre
24 Djerba OSC Bouthaina Ben Abdallah Théâtre libre
25 Kef Etablissement public Ilhem Belhadj Bibliothèque Dahmeni
26 Kef OSC Afef Chograni Ass. Artisans Du Kef
27 Kef Acteur Privé Wided Dhaoui Centre international Jughutrtha
28 Accélérateur Acteur Privé Awatef Mosbeh Morbiket
29 Accélérateur Acteur Privé Khalil Jebali Maison de l'image
30 Accélérateur OSC Sami Montassar Association De Mode
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