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Déchets

nucléairesb

une impasse annoncée


BURESTOP 55
Que produit la filière/an ?
De multiples catégories
Déchets nucléaires dits de très faible activité (TFA)
• Matériaux contaminés provenant du démantèlement de sites nucléaires : ferrailles,
gravats, béton... Volume annoncé : 650 000 m3 sur 30 ans.
• Dits « peu actifs », mais d'une durée de vie très longue.
• MORVILLIERS (Aube) : Centre d'entreposage en surface ouvert en 2003.
• Pressions industrielles pour un “recyclage” possible
dans des biens de consommation courante…

Déchets nucléaires dits de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC)


• Déchets “technologiques” (gants, combinaisons, outils, effluents liquides ou
gazeux, etc.). Durée de vie moyenne : 300 ans
• Entreposage en sub-surface sur 2 sites :
- Centre de stockage CSM (Manche) fermé en 1994
Il contient aussi du plutonium - Fuites radioactives vers la nappe phréatique.
- CSFMA à Soulaines (Aube) ouvert en 1992 en phase de remplissage :
1 million de m3 programmés. A noter : des problèmes de rejets dans l‟atmosphère
(dû au compactage), loin du « zéro impact » vanté par l‟Andra.
Déchets nucléaires dits de faible activité à vie longue (FA-VL)
• Décroissance des éléments radioactifs sur des milliers d'années.
• Déchets radifères et de graphite (radium et premières centrales).
• Les industriels cherchent actuellement un site pour les enfouir à 200 m.

Déchets nucléaires dits de moyenne et haute activité


et à vie longue (HMA-VL)
• Produits au cœur du réacteur
ou issus du retraitement des combustibles usés
• Les HAVL = 0,2% du volume total des déchets radioactifs
= 94,98% de la radioactivité totale (selon les chiffres officiels)

Echelle de temps / radioactivité


Carbone 14 = 55 000 ans Plutonium 239 = 240 000 ans
Uranium 234 = 2 450 000 ans Uranium 235 = 7 milliards d'années

Très actifs, il faut les mélanger à d‟autres matières (verre, bitume, etc.), ce
qui multiplie les volumes initiaux par 6 ou 7. Ils dégagent tant de chaleur qu‟il
est impossible de les serrer ou de les empiler. Volumes de stockage
énormes, des kilomètres de galeries pour les entreposer.
• Ils sont stockés sur les sites de production, en attente.
• Le choix actuel est le stockage géologique en grande profondeur à 500 m.
Déchets radioactifs : partout !
Fin 2007 : 1121 sites sur lesquels
on trouve des déchets radioactifs.

Plus de 90% de la radioactivité de ces


déchets est concentrée sur les sites
de La Hague dans la Manche
et de Marcoule dans le Gard.

Volume réel ?
La grande inconnue !
Minimisation/banalisation
volontaire d‟un problème qui
s‟aggrave chaque jour.
Volume officiel selon l'industrie
= 1,2 kg par an et par habitant
soit + de 70 000 tonnes/an.

Quid du démantèlement ?
Chaque centrale (19) est
une montagne de déchets à venir.
Retraitement : dangereux et inutile
• Séparation des différentes matières du combustible irradié des centrales :
◗ L'uranium (95 %), s‟accumule inutilement, faute de débouchés.
◗ Le plutonium (1 %) peut entrer dans la composition d'un nouveau
combustible, le Mox, beaucoup plus radioactif et dangereux.
◗ Les “déchets ultimes” (4 %) sont un concentré de matières hautement
radioactives (à enfouir ?)
• Le retraitement à l‟Usine AREVA de La Hague (Cotentin)
est qualifié abusivement de « recyclage ».
• Davantage de déchets nucléaires après retraitement !
• Rejets considérables et autorisés dans l'air et dans l'eau.
• Les usines de retraitement d‟Areva à La Hague (Manche) et de Sellafield
(GB) = rejets radioactifs les plus importants au monde résultant d'une
activité humaine. Quel impact sur la santé ?
• 30 à 45 kilos de plutonium pur circuleraient chaque semaine
entre La Hague et Marcoule selon certaines sources…
Transports à haut risque
• Trafic routier, ferroviaire et maritime peu connu et considérable.
• Plusieurs transports de déchets nucléaires par semaine, de et vers La Hague.
- Colis de combustibles irradiés, sources fortement radioactives, plutonium,
déchets radioactifs vitrifiés : 60 000/an (Source IRSN).
- A Bure est prévue l'arrivée de 240 000 colis de déchets (à moyenne et haute activité).
• Dangers majeurs :
- Risques d'accidents pouvant contaminer durablement l'environnement.
- Risques d'attaques terroristes, vols de matières nucléaires à usage militaire...
• Dangers pour les usagers des routes et des trains, pour les transporteurs, les publics
non avertis. Consignes de sécurité différentes en Allemagne, pour les forces de
l'ordre : ne pas s'approcher à moins de 7 mètres des wagons radioactifs.
En France, les trains passent dans les gares sans alerter personne…
• L’opacité et la banalisation
La meilleure protection choisie par l‟Etat jusqu'à aujourd‟hui :
l'opacité totale et le secret défense.

• Les scénarios d‟accidents statistiquement rares (5% des cas) ont été éliminés.
Transport de déchets France-Allemagne, novembre 2010 :
passage en gare de Versailles
L’Est
de la
France,
future
poubelle
nucléaire ?
Pourquoi ne pas enfouir ?
Le cas des déchets radioactifs HMA-VL
Mission confiée à l‟Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs)
en 1994 pour les déchets les plus dangereux pour des millions d‟années :
Enfouir = Confiner, limiter et retarder le retour de la radioactivité
(contenue dans les colis de déchets) à la surface de la Terre.

• L‟enfouissement ne solutionne rien, on ne sait pas traiter


la radioactivité qui s‟échappera un jour et contaminera.
Le problème est juste repoussé aux générations futures.
• L‟enfouissement est à l‟étude à BURE en Meuse, depuis 1994.
• Une zone de 200 km2 est annexée par l‟Andra.
• Prochain RDV législatif en 2015 : décision de construction du centre « Cigéo ».
• Arrivée des premiers colis prévue en 2025.
• L‟UE veut imposer cette « solution définitive » à ses pays membres :
1,8 millions de m3 de HA-VL en attente : directive en 2012 ?
QUESTIONS SANS REPONSES

• On perd un jour la mémoire du site ?

• La terre tremble ?

• Des failles ont été gommées par l‟Andra ?

• Un sous-sol sans eau, cela n‟existe pas…

• La radioactivité s‟échappe et contamine


la nappe phréatique ?

• Les galeries s‟écrasent et les colis avec ?

Un rapport de janvier 2011 de l ’IEER


(expert indépendant USA) met en doute
l’optimisme et les interprétations hâtives
de l’Andra, à 5 ans de la construction.
La Commission Nationale d‟Evaluation en 2010
s‟inquiète aussi des délais trop tendus.

La « réversibilité », c‟est un leurre car le centre


sera bouclé définitivement une fois rempli
( au bout de 100 ans)
La réversibilité est un leurre
• La "réversibilité" du stockage géologique profond est un concept perfide
qui veut faire croire que l'on pourra toujours revenir en arrière.
Elle est limitée pourtant à 100 ans.

• Réversibilité ne veut pas dire récupérabilité des colis enfouis !

• Incompatible avec le principe d'isolement (temporaire), avec l'écrasement ultérieur


des galeries, avec le mythe du coffre-fort géologique recherché.

• Mme DUPUIS, directrice de l'Andra : « il est rassurant de savoir que la démarche de


l’ANDRA ne sera pas irréversible après que l’autorisation aura été donnée. Nous
devons maintenant donner un contenu à cette notion de réversibilité. »

La réversibilité donne l'illusion que l'on peut encore prendre des décisions
pour changer de cap pendant la construction du centre d'enfouissement.
Pourtant à la fin de l'exploitation du site (fin de remplissage - 2125 ?),
la fermeture définitive de celui-ci est inéluctable.

• La réversibilité participe avant tout à l'acceptabilité sociale du projet.


Selon l‟AEN : ‟‟ bienfait du processus par étapes", de "mise en œuvre graduelle des projets".
Histoire d’enfouir… la démocratie
• Loi Bataille 30/12/1991 :
l'enfouissement est la voie privilégiée,
• Aucune concertation
ni consultation citoyenne.
• Pour les déchets HMA-VL
le projet d'enfouir
a déjà concerné
25 sites en France.
• Fortes oppositions dans les années
1980, puis dans les années 2000.
Un seul site aujourd'hui
en Meuse : BURE.
45 000 électeurs Meusiens
et Haut-marnais demandent
un référendum, en vain.
• Le site sera construit entre
4 villages, ZIRA imposée par
décret préfectoral en 2010.
Histoire d’enfouir… les consciences
DES MOYENS DE PERSUASION à l’échelle d’un département
Apport de fonds financiers considérables (alors qu‟aucun déchet radioactif n‟est arrivé) :
• 340 millions d’euros distribués directement aux deux départements (Meuse/Haute-Marne)
par le biais des GIP depuis 1995, « une manne exceptionnelle » selon un député local.
• 30 millions d'euros/an pour la Meuse et idem pour la Haute-Marne (mitoyenne) via les GIP.
• 400 euros par habitants/an dans les communes autour de Bure.
• Emploi : plus de 6 millions d‟euros ont été distribués en 2010 à des entreprises employant
1 208 salariés en Meuse, sous forme de prêts participatifs et bonifications de prêts
(contre 1,4 Millions d‟euros en 2007).
• Implantation de pôles nucléaire : Archives d'AREVA, Base logistique EDF, Parc de maintenance
d'EDF, création d‟un filière universitaire nucléaire locale, etc.
• Le « chantage » à l‟emploi est illusoire : ponctuel et main d‟œuvre qualifiée non locale.
Campagne de communication extérieure d’éco-blanchissement :
• Parc éolien de près de 200 éoliennes réalisé en 4 ans.
• Projet en cours d‟installation d„une usine de carburant Syndièse du CEA.
• Projets de recherche autour du développement massif du solaire.
• Campagnes de sensibilisation à l‟efficacité énergétique auprès des entreprises, agriculteurs…
• Campagnes de prêts à taux financé par le GIP auprès des particuliers en matière d'isolation,
d‟économie d‟énergie, co-voiturage etc.
Débat public : comment l’encadrer ?
• Convention d'Aarhus, relative aux droits du citoyen en matière d'environnement,
25 juin 1998 par 39 États (OCDE).
• Obligation d'organiser un débat public sur les projets d'aménagement ayant
une incidence sur l'environnement.
• Raison sociologique : selon l‟AEN « En encourageant la participation du public,
il est possible de réduire également le sentiment d'angoisse ».
• 2012/2013 : débat public sur la construction du site d‟enfouissement Cigéo.
• Au vu des mobilisations et perturbations de certains débats publics
(nucléaire, nanotechnologie, OGM) des députés envisagent le
“débat restreint avec les associations”, avec l’appel à la force publique
en cas de tentative d’intrusion de manifestants voulant empêcher
les participants de s’exprimer …
• Inutilité de ces débats-soupapes, ne débouchant sur aucun choix de société
à dimension collective.
• Les conclusions du débat de 2005 sur la gestion des déchets nucléaires n‟ont en rien
influencé la loi qui a suivi : poursuite de l‟enfouissement et pas de stockage en
surface comme le demande le public.
Non
aux
déchets
nucléaires
FAVL
Le cas des déchets nucléaires FA-VL :
une récente victoire citoyenne
• Juin 2008 : 3115 communes reçoivent un appel à candidature pour
un site d'enfouissement à 200 m de profondeur.
• Eté 2008 : campagne d'information massive via les associations et le
Réseau sortir du nucléaire auprès des communes.
• Automne/Hiver 2008 : nombreuses manifestations,
redélibérations des municipalités, voire référendums spontanés
sous la pression citoyenne.
• Début 2009 : 45 communes restent candidates, 2 sont retenues
par l'ANDRA, à côté de Soulaines dans l'AUBE.
• Automne 2009, les deux communes retirent leur candidatures
sous la pression des habitants.
• Les déchets FAVL sont donc en panne de lieu d'accueil,
le gouvernement a décidé de lancer une autre approche,
à l'échelon de pays ou de région...
Qui paiera la note ?
Le démantèlement de 58 réacteurs (19 centrales)
la grande inconnue
• Difficile d'obtenir des chiffres sur le coût du démantèlement.
• Coût largement sous-estimé ?
Centrale de Brennilis (Bretagne) = 480 millions d'euros au lieu de 20.
La Grande Bretagne annonce 103 milliards d‟euros (9 centrales).
• Les provisions ne prennent pas en compte le coût total de la gestion
à long terme des déchets nucléaires, non résolue.
• Selon la Cour des Comptes, rapport de janvier 2005 :
ces charges vont peser lourdement sur l’avenir
et pourraient devenir la plus grosse part des dépenses que
devront engager l’industrie nucléaire et les gouvernements.
Ceux-ci vantent pourtant encore sans complexe une énergie « propre et bon marché »...
La face
cachée de
l’iceberg

ou…

le manque de
piste
d’atterrissage
pour l’avion
Arrêter d’en produire…
• Justifier la poursuite du nucléaire en faisant croire
que la gestion des déchets nucléaires est une chose réglée
n‟est pas justifiable.
• L‟impasse est réelle et s‟aggrave chaque jour avec
la production supplémentaire de déchets radioactifs.
• Le problème est mondial.

L'urgence aujourd'hui ?

• Stopper la politique du mensonge


sur le nucléaire «propre».
• Fermer le robinet de la production
de déchets radioactifs ingérables.
• Mettre le pays sur une voie ambitieuse
mais inéluctable, celle de la sortie du nucléaire.

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