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I.1. DEFINITION :
Le mot aménagement vient du latin << Mentio >>qui signifie demeurer ; il se rapporte
au soin, à la surveillance, puis s’est généralisé de la maison du champ. Le mot ménage a
donné naissance à ménagement qui est devenu par la suite aménagement et signifiera l’art de
conduire, de diriger et mieux gérer ses biens.
C’est ainsi que l’aménagement du territoire se définit comme étant la recherche et la
politique qui ont pour objet d’organiser et de répartir dans le cadre géographique, les diverses
activités humaines en fonction d’une normalisation des besoins de l’individu et de la
collectivité; compte tenu des ressources naturelles et des exigences de la vie économique.
L’aménagement du territoire trouve son fondement dans une série de constatations qui
rendent nécessaire, la conception d’une politique destinée à réaliser la rectification des
structures de peuplement et des moyens de production agricole et industrielle, en vue
d’aboutir à une configuration nouvelle qui serve mieux l’intérêt commun.
La normalisation est apparue indispensable en raison du développement indiscipliné
de l’implantation démographique et économique dont les manifestations essentielles peuvent
être ainsi énumérées : l’expansion démographique, les disparités régionales originelles,
l’inégalité de développement, l’aggravation continue de l’ancien déséquilibre, le phénomène
d’accroissement urbain, la prise de conscience de la solidarité internationale et l’amélioration
des méthodes d’analyse économique.
Autrement dit : aménagement signifie bonification, amélioration.
Les aménagements permettent :
-de changer les conditions naturelles des territoires donnés,
-d’augmenter la surface des meilleures terres d’un pays conformément à son
développement socio-économique, et à l’état des rapports de production.
L’aménagement des terres s’obtient soit par :
-la modification du fonctionnement hydrologique du milieu,
-le labour profond (l’embêchage),
-le terrassement (remblayage ou nivellement) des terres,
-la plantation des essences forestières des zones,
-l’amélioration radicale des propriétés du sol et une augmentation optimale de sa
fertilité,
-etc.
Dans le concept du génie rural tel qu’il est admis au Mali, l’appellation aménagement
hydro agricole s’applique à toute action permettant d’adapter le potentiel hydraulique existant
ou disponible aux objectifs agricoles globaux.
L’aménagement hydro agricole est essentiellement un outil de maîtrise de l’eau.
Ainsi, si l’opération d’irrigation se définit comme un ensemble d’objectifs et les
moyens cohérents, liés à un mode particulier de développement rural, alors l’aménagement
hydro agricole (périmètre irrigué) est un des moyens mis en œuvre par l’opération.
C’est un moyen au même titre que les règles jurid iques relatives au statut foncier et au mode
d’attribution des parcelles, que l’organisme de gestion chargé du fonctionnement de
l’ensemble, que le système de prix appliqué aux inputs et outputs, etc.
Dr SOUMANO Lassine
Cours d’aménagement 2
1.2. Historique :
L’homme a toujours eu besoin de l’eau: pour son alimentation ; puis pour celle de son
bétail; pour son agriculture; puis pour ses déplacements; il l’a également utilisée pour se
défendre contre ses ennemis, mais aussi pour les attaquer.
Il est donc intéressant de regarder les réalisations qu’il a pu, à des époques fort
reculées, accomplir dans le domaine de l’aménagement hydro agricole. C’est en outre
l’occasion de comprendre comment il en a réglementé l’usage.
Depuis des temps forts anciens, les peuples habitants des pays insuffisamment arrosés
par les pluies ont eu besoin d’irriguer leur culture pour en améliorer le rendement :
- A Jéricho, par exemple, de nombreux travaux ont été effectués dans ce but dès 8000 ans ; et
vers 6000 ans avant J C. fut construit un canal d’irrigation long d’une quinzaine de Km.
- En Egypte, des travaux d’irrigation ne sont pas antérieurs au milieu du 6ème millénaire, mais
depuis 3000 ans environ, on a commencé à construire de grands bassins de rétention dont la
surface étaient de l’ordre d’une trentaine (30) de Km², utilisés pour mettre en réserve l’eau des
crues du Nil, employée ensuite pour l’irrigation.
- En Mésopotamie, l’art de creuser les canaux d’irrigation était déjà très développé en 3000.
Le code d’Hammourabi et l’Almanach du fermier, du XVIII ème siècle, donne des lois et des
conseils pour l’exécution et l’entretien de ces ouvrages.
- En Chine, dès avant notre ère, d’immenses travaux d’irrigation ont été réalisés, comme par
Exemple les canaux de Cheng Kuo et de Kuanhsien.
- En ce qui concerne le drainage des terres, c’est-à-dire l’élimination de l’eau en excès,
il était pratiqué dès 2750 dans la vallée de l’Indus, en 1300 à Nippur, et au milieu du
premier millénaire en Etrurie.
- Pour alimenter les irrigations, des barrages ont dû être utilisés depuis des temps
extrêmement anciens : des petits ont étés construits en Iran, en Inde, dès le 5 ème ou 4ème
millénaire, mais ils n’ont pas laissé de trace. Le plus ancien barrage connu semble être
celui de Jawa, en Jordanie, vers la fin du 4 ème millénaire.
- La pratique de l’aménagement au Mali remonte à la nuit des temps ; dans la vallée du
fleuve Niger et ses affluents les paysans pratiquent depuis fort longtemps des
techniqes traditionnelles d’irrigation, bien adaptées aux conditions de leur
environnement. Ainsi on a pu enregistrer des techniques de la submersion contrôlée,
de la culture de décrue et de la riziculture des bas-fonds depuis plus d’un millénaire
avant J.C.
Quant à la législation, on peut citer :
- Le célèbre code d’Hammourabi qui est le premier code écrit. Il comporte 7 articles qui
visent l’irrigation et les machines hydrauliques. Rédigé en Mésopotamie au XVIII ème
siècle, il a rassemblé de nombreuses lois plus anciennes.
- Le même souci se rencontre dans un recueil de lois assyriennes daté de 1400 à 1200
environ.
- Il existe également des traces de lois très anciennes relatives à l’eau en Grèce et dans
la Crète minoenne (milieu du 2ème millénaire), puis plus tard, dans les
Œuvres d’Homère.
- La loi romaine, toujours présente dans le système législatif Français, n’a pas négligé
non plus les problèmes de l’eau, traitant en particulier de ceux relatifs à sa propriété et
sa distribution.
- A Rome existait un curator aquarum (administrateur) des eaux, dont les fonctions ont
été précisées par un décret de l’an II avant notre ère.
Dr SOUMANO Lassine
Cours d’aménagement 3
1.3. OBJECTIFS :
Plus encore que toute autre opération de développement rural, les finalités sont à
chercher dans le plan qui en général définit clairement les objectifs de la politique
d’intensification de la production végétale par l’aménagement. Dans les pays sahéliens ils
sont au nombre de trois types :
- Augmenter la production vivrière et la garantir contre le risque climatique ; il s’agit
généralement de petites opérations à intérêt local.
- Augmenter sensiblement les productions vivrières ou de cultures industrielles
- (coton, sucre, tabac, etc) nationales ; cela conduit à des opérations de grande
envergure.
- Garantir une partie importante de la production vivrière nationale contre le risque
climatique ; grandes opérations.
Le choix qui est fait, entre ces objectifs selon les Etats, dépend de l’analyse qu’ils font de leur
vulnérabilité par rapport au risque climatique.
Ainsi, l’objectif général peut être résumer, comme << la création d’un ensemble
technico-économique, permettant une utilisation optimale d’eau disponible (fleuve, lac naturel
ou artificiel, etc.) à des fins d’intensification de la production agricole avec une contrainte de
rentabilité financière et économique de l’aménagement, assurant, entre autres,
sa reproduction>>
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Cours d’aménagement 4
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Cours d’aménagement 5
CONCLUSION :
Après les indépendances, les nouveaux Etats, avec l’appui, entre autres, de la coopération
française, prirent en charge ces aménagements existants et cherchèrent à les agrandir. A cet
effet, ils eurent tous recours, sur un modèle développé en France même, à la formule de la
société d’aménagement : l’Office du Niger (ON), créé en 1932 ; la Société malgache
d’aménagement du lac Alaotra (Somalac), créée en 1963 ; la Société nationale d’aménag
ement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve Sénégal
et de la Falémé (SAED), créée en 1965 ; la Société d’expansion et de modernisation de la
riziculture de Yagoua (SEMRY), relancée en 1971.
Un premier bilan des grands aménagements hydro agricoles et une réflexion sur leurs
perspectives furent engagés au cours des années 1990-1991 à partir de 4 cas : les périmètres
irrigués réhabilités dans la région du lac Alaotra à Madagascar, un secteur aménagé de
l’Office du Niger au Mali, les grands aménagements du Nord Cameroun et les périmètres du
delta du fleuve Sénégal.
Dans ces 4 grands ensembles, il y avait au total, en 1989, 108 000 ha aménagés dont 40 000
avaient dû être réhabilités. Mais, en fait, seuls 97 000 ha étaient mis en culture, le reliquat se
trouvant dans un état trop dégradé pour être exploité effectivement.
La production de paddy y dépassait les 300 000 tonnes, soit un rendement moyen de 3 tonnes
par an, plus élevé au Cameroun, mais plus faible à Madagascar.
Ces résultats avaient été obtenus à la suite d’une vision et d'une action volontaristes de
l’aménagement, fruits de plusieurs préoccupations convergentes : les ingénieurs avaient
cherché à améliorer les conditions d’irrigation et de drainage pour permettre l’intensification
de la culture du riz; les coûts élevés des aménagements et des réhabilitations avaient conduit
les économistes à prôner cette politique d’intensification ; enfin, pour parvenir à
l’autosuffisance alimentaire en riz, les autorités nationales, quant à elles, avaient recherché
l’augmentation de la production.
Cependant, cette première approche volontariste des grands aménagements s’est heurtée, à
partir des années 1980, à de multiples difficultés : techniques (rigidité de certains schémas
techniques d’intensification à la SEMRY et à la SAED) ; financières (liées au coût pour l’Etat
des sociétés d’aménagement et de la filière riz) ; économiques (le franc CFA surévalué
favorisait les importations de riz au détriment de la production locale) ; et surtout
institutionnelles.
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Cours d’aménagement 6
Comme tout projet d’amélioration foncière, un projet d’AHA demande avant sa rédaction,
l’exécution d’études préliminaires longues et détaillées qui ont pour b ut de rassembler les
éléments qui permettront à l’ingénieur de choisir en toute connaissance les bases techniques
du projet, et d’en étudier l’économie.
A titre d’exemple, nous prendrons le cas d’un projet d’irrigation s’adressant à un secteur de
quelques milliers d’hectares dans un pays doté d’une structure foncière morcelée.
5.1.1 Le sol :
Après une étude géologique générale qui permettra de délimiter les grandes zones naturelles
du périmètre et de rejeter celles qui ne sont pas justiciables des améliorations, on entreprendra
une étude pédologique détaillée. Dans les vastes périmètres cette étude peut se faire à
l’échelle du 1/100 000e, mais au niveau de l’avant projet ou du projet, on utilisera l’échelle du
1/20 000e.
L’étude pédologique permettra de classer les terres dominées en fonction de leur profondeur,
teneur en matières organiques, etc. et plus spécialement, en fonction de leur comportement à
l’eau (voir cours d’hydraulique).
Le secteur sera divisé en zones aptes, peu aptes ou aptes à l’irrigation. Le pédologue attirera
également l’attention sur les terres manquant de profondeur, sur leur excès de perméabilité ou
d’imperméabilité, sur la nécessité de drainer certaines zones, sur les dangers de remontée du
sel, sur les carences possibles, etc.
L’étude permettra en outre de prévoir l’évolution probable des sols sous l’irrigation, et
par conséquent de définir leurs vocations agricoles, c’est-à-dire le type ou la nature des
cultures qu’ils peuvent porter avec le plus de profit, et celles qui sont à proscrire.
Les résultats de ces études seront consignés dans un rapport et dans une carte pédologique sur
laquelle seront reportées les zones naturelles et indiquées notamment les caractéristiques
hydrodynamiques de leurs sols.
5.1.2 Le climat :
Pour lui permettre de déterminer aussi exactement que possible les besoins en eau des
cultures, l’ingénieur sera amené à recueillir tous les éléments disponibles sur le climat, soit
dans les archives de l’O.N.M., soit en effectuant des mesures directes.
Parmi les renseignements nécessaires, nous citerons la pluviosité totale, la pluviosité
mensuelle, le caractère des pluies (intensité, duré), l’évaporation, la luminosité ainsi que sur le
régime des vents.
De même il se renseignera sur le calendrier des cultures possibles.
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Cours d’aménagement 7
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Cours d’aménagement 8
doit permettre à l’agriculteur de faire face aux importantes dépenses que lui
occasionnera la mise à l’irrigation d’une partie de ses terres. Cette donnée
permettra de connaître l’importance du crédit qu’il faut tenir à la disposition
des agriculteurs si l’on veut que se développe rapidement l’arrosage.
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Cours d’aménagement 9
NB : Il arrive souvent que la rivière soit à même de fournir annuellement le débit nécessaire
à l’irrigation du périmètre, mais qu’elle ne dispose pas en période de pointe des irr igations, du
débit suffisant pour satisfaire les besoins. Dans ce cas, la constitution d’une réserve en eau
destinée à améliorer le débit de la saison sèche de la rivière s’imposera dès que le projet revêt
un peu d’importance. Elle est de règle dans tous les pays (à climat sub-aride ou aride)
sahéliens, où l’étendue des aménagements hydro agricoles est souvent directement
conditionnée par l’importance du volume des réserves susceptibles d’être constituées
économiquement, donc à l’existence de sites favorables de barrages à l’aval de cuvettes
imperméables
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Cours d’aménagement 10
EXERCICES D’APPLICATION
Exercice I:
Trouver la masse de sol sec si, à l’état humide, la masse du sol est de 250 g et son humidité de
25 %.
Exercice II:
Quel est le point de flétrissement des plantes si l’hygroscopicité maximale du sol est de 5 % ?
Exercice III:
Calculer la masse d’une couche arable de 20 cm d’épaisseur sur 1 ha si la densité du sol est de
1,2 g/cm3 .
Exercice IV :
Calculer la réserve d’eau totale et utile dans la couche arable en mm et en m3 /ha si l’humidité
du sol est de 22 % ; l’hygroscopicité maximale, de 6 % ; la densité, de 1,3 g/cm3 ; l’épaisseur
de la couche arable, de 20 cm.
Exercice V
Soit pour une culture de période végétative 4 mois (de juin en septembre), les besoins
mensuels en eau suivant ;
Calculer :
1- Le débit fictif continu mensuel en l/s/ha
2- Le débit fictif continu moyenne en l/s/ha
3- Le débit caractéristique.
4- Le débit d’équipement pour un temps de service égale à 9 heures.
Exercice VI:
On donne ETP = 6mm par jour.
La capacité du sol, en volume 10%, la profondeur de dessèchement au point de flétrissement
des cultures 0,60m. Les plantes supportent un abaissement de 70% de la capacité utile sans
action notable sur les rendements.
Déterminer :
1-La dose par arrosage.
2- La cadence (ou période) des arrosages.
Exercice V II :
Soit un champ où il est recommandé de cultiver le coton. On donne da = 1,20T/m3 ;
H coton = 0,80m (phase de croissance) βcr = 20% ; βft = 0,70 βcr ; Le module m = 20 l/s et
L’infiltration K= 5,10-5 m/s.
Calculer :
1- la dose d’arrosage (DA) :
2- L’unité parcellaire d’arrosage Sm.
3- La durée pour l’unité parcellaire.
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Cours d’aménagement 11
Exercice VIII :
Une exploitation de 80 ha. Doit être irriguée par ruissellement. Les données de base sont les
suivantes : DA = 600m3 /ha = 60mm = 0.06m
Le besoin mensuel de la culture donnée Q = 1800m3 /ha ; le module m = 0,020 m3 /s.
k = 0.00001m/s.
Déterminer :
1- La fréquence des arrosages, N.
2- Le débit fictif continue (qfc) pour la période donnée.
3- La surface arrosée par le module, Sm.
4- Le nombre de modules pour assurer l’arrosage de la totalité de l’exploitation,Nm.
Exercice IX :
Soit à irriguer la plaine de Siékorolé (chef lieu de sous préfecture) dans le cercle de Yan-
fofila, Région de Sikasso. La variété de riz choisie est IR-15-29. La culture se fait en
période de contre saison. On donne le tableau suivant :
Déterminer :
1- La dose d’irrigation de ce riz, DI.
2- Le débit de pointe décadaire.
Exercices X :
Considérons un sol perméable apte à l’arrosage, et dont le coefficient de filtration
Kf = 5,10-4 m/s ; la main d’eau m = 10 l/s ; le débit fictif continu qfc = 1 l/s/ha.
Calculer :
1- L’unité parcellaire,
2- La surface irriguée en ha avec la main d’eau,
3- Le nombre d’unités parcellaires.
Exercices XI :
Sur une carte topographique d’échelle 1 :10 000, la mesure d’une distance donne D=3,46
cm. Déterminer la valeur réelle (S) de cette distance sur le terrain.
Exercices XII :
La projection horizontale d’une distance sur le terrain donne S=514 m. Déterminer sa
valeur sur une carte à échelle M= 1 :5 000.
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Cours d’aménagement 12
Trois composantes peuvent être distinguées dans le cas le plus complexe, qui ont
chacune un rôle spécifique à jouer et font l’objet d’une forme propre d’exploitation :
- Les ouvrages de maîtrise et de transfert de la ressource en eau Ŕ ils sont caractérisés soit
par l’importance des structures et des équipements, soit par leur niveau élevé de
technicité, soit par les deux à la fois : barrage réservoir, ouvrage de prise d’eau, grand
canal de transfert, grosse station de pompage, réseau de forage, …
- L’équipement des unités d’exploitation (parcelles ou quartiers), les plus en aval, constitue
l’outil d’irrigation directement utilisé par les usagers. Le point de passage du réseau de
distribution à l’équipement unitaire aval peut varier selon les aménagements, en tête d’un
niveau quaternaire ou en tête d’un niveau tertiaire pour un système gravitaire par exemple.
Le partage répond à la séparation de la fonction d’exploitation entre l’usager et
l’organisme responsable de la distribution.
Schéma
4 5
2
A I
10
1 10
6 7
9
8
II
10
11
Dr SOUMANO Lassine
Cours d’aménagement 13
Légende :
1. Le fleuve (la source d’irrigation), elle peut être un réservoir, un lac naturel, une mer,
une eau souterraine.
2. Le barrage
3. Le réservoir
4. L’ouvrage de prise d’eau : pour l’irrigation gravitaire cet ouvrage est de type ouvert
appelé - écluse régulateur, et pour l’irrigation par machine élévatoire - une station de
pompage, les deux pour l’irrigation mixte.
5. Le canal principal pour l’irrigation par machine élévatoire (CPME).
6. Le canal ou la canalisation principale d’adduction portant le nom de « tête morte » pour
L’irrigation gravitaire (TM). TM conduit l’eau sur la côte de commande.
7. Le canal principal (CP) ou sa ramification pour l’irrigation gravitaire.
8. Les canaux inter - fermes (Canal Secondaire Ŕ CS),
9. Les canaux internes des fermes (Canal Tertiaire Ŕ CT).
10. Les cités ouvrières ou les centres économiques (hameaux de culture).
11. Le canal d’évacuation des eaux en excès ou le collecteur du réseau d’assainissement
(la colature).
12. Les ouvrages sur le réseau d’irrigation ; ils assurent la sécurité, la répartition et la
distribution de l’eau (les chutes, les rapides, les siphons inversés, les partiteurs etc..).
13. Les pistes
14. La ligne de liaison électrique.
15. La ligne de communication téléphonique.
16. La bande de forêt de défense du périmètre.
17. La digue de ceinture.
Le principal but d’un réseau d’aménagement hydro agricole est d’assurer une garantie au
ravitaillement de l’humidité optimale des sols dans les limites du territoire à irriguer.
Fonctions
- Ouvrages de tête : Assurer la mobilisation de la ressource en eau et en garantir le
transfert en tête de périmètre d’irrigation, avec comme conditions de maîtrise de la
ressource : le moindre coût, la disponibilité, la meilleure répartition des quantités
disponibles et le minimum de pertes, c’est-à-dire meilleure efficience.
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Cours d’aménagement 14
3.1. GENRALITES :
Les ouvrages de prise d’eau sont destinés à prélever dans un cours d’eau ou dans un
réservoir le débit nécessaire à chaque instant à l’alimentation de l’ouvrage d’amenée, en
éliminant, dans la mesure du possible, les matières solides transportées par le cours d’eau.
Les matières solides sont :
Les matériaux transportés par suspension : limon (diamètre de 1/100 à
5/100 mm), sables fins (diamètre de 5/100 à 15/100 mm) ;
Les matériaux transportés par charriage : sables grossiers (diamètre
de15/100 à 1,5 mm) ; graviers et galets (diamètre supérieur à 1,5 mm) ;
Les corps flottants (arbres, feuilles, etc.)
L’opération consistant à éliminer les matériaux solides porte un nom différent suivant le mode
de transport du matériau et le diamètre moyen des grains : le dé gravement, le dessablage, le
dé limonage.
Le dé gravement est effectué principalement dans le lit du cours d’eau avant l’entrée
de la prise.
Le dessablage est effectué dans les organes spéciaux placés à l’entrée des ouvrages
d’amenée : chambre de décantation ou dessablement.
Le dé limonage ne peut être effectué que dans les réservoirs de grandes dime nsions.
L’élimination des corps flottants est effectuée à l’aide des organes suivants :
- La drome : elle est constituée essentiellement par un diaphragme flottant et souple
tendu en travers de la rivière, en amont de la prise et incliné dans la direction d u
courant. Les corps flottants, le bois en particulier, sont évacués par de l’eau déversant
sur un pertuis de surface qui borde l’extrémité aval de la drome.
- Les grilles : une première à gros barreaux est disposée à l’entrée du canal de dérivation
(au droit du seuil S1) et une deuxième relativement fine à l’entrée du canal d’amenée.
L’écartement des barreaux est en général, imposé par le cahier des charges pour la
protection des poissons ou par les sections de passage des machines (turbines Pelton en
particulier).
NB : Le nettoyage des grilles est effectué au moyen de dé grilleurs mécaniques qui peuvent
être automatisés lorsque les corps charriés sont de faible dimension (feuilles, mousses,
algues). Dans certains sites où les corps flottants sont particulièrement nombreux, on emploie
des pelles hydrauliques, du type travaux publics, munies de grappins très efficaces sur les
corps de surface.
Les produits de dégrillage sont, soit incinérés sur place dans des installations construites à
proximité, soit transportés dans des stations de traitement voisines.
3.2. CLASSIFICATION :
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Cours d’aménagement 15
- Etc.
Sens
d'éco
ulem
Rivière
ent Le mettre sur le dos
Face du cours(courbure)
1
2 Canal avant de
Epi continuer son cours
Massif d'eau
rocheuse Vannage
Barrage
Qav
Qe
Epis amont Derivation
Seuil amont
Prise d'eau dans un alignement droit
Prise en rivière.
a) prise au fil de l’eau : permettant de capter une partie du débit d’un cours d’eau sans
perturber son écoulement, il se compose de deux parties :
- le bassin d’alimentation en forme de convergent.
- La prise proprement dite.
L’ouvrage de prise doit, autant que possible, être construit dans une courbe concave du cours
d’eau, jamais dans une rive convexe, ou se déposant les graviers et le sable.
Avantage : Infrastructure de tête peu importante donc économique.
Inconvénient : Système de captage compliqué pour pallier les variations du plan d’eau
amont.
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Cours d’aménagement 16
b) Prise avec barrage de dérivation : pour avoir une alimentation correcte de la prise pendant
toute l’année, on construit un seuil fixe (barrage de dérivation), dans le lit du cours d’eau
perpendiculairement à son écoulement.
Pour éviter le colmatage de la prise par l’accumulation, derrière le seuil, de boue de
sable et de galets, deux solutions :
- Le canal de dégravement : il est situé devant les vannes de prise, et restitue à l’aval du
barrage les dépôts en suspension dans l’eau.
- La vanne de chasse : pour qu’elle soit efficace l’ouverture à travers le massif du seuil
doit être placée le plus près possible du seuil de prise, la chasse des matériaux
s’effectue dans le bassin de dissipation d’énergie.
Avantage : le plan d’eau peut être relevé, ce qui permet de dominer un périmètre irrigable
plus élevé. Le plan d’eau, quasi constant, permet une bonne régulation des débits avec un
modèle de prise simple.
Inconvénient : Investissement élevé pour la construction d’un seuil sérieux.
Prise avec barrage ou prise d’eau en réservoir. ( voir prise à but agricole).
Pour assurer autant que possible sa bonne alimentation, la prise doit être placée sur la rive
extérieure d’une courbe de la rivière et placée sur une masse rocheuse pour garantir sa
stabilité. Cette disposition est préférable pour la raison suivante : la force centrifuge produit
dans un coude un courant secondaire transversal qui donne aux filets liquides une forme
hélicoïdale ; de ce fait, les filets liquides dirigés vers le canal d’amenée (débit d’exploitation
Qe) proviennent des filets de surface qui sont orientés vers l’extérieur de la courbe, au
contraire, les filets liquides du fond de la rivière suivent la courbe de celle-ci et ce sont ces
filets qui transportent les matériaux par charriage vers l’aval( débit Qav).
Si la configuration du terrain est telle que le débouché du canal d’entrée doit être placé
sur un alignement droit, il convient de disposer des épis dans la rivière pour créer une courbe
artificielle dans la concavité de la quelle on aménage l’entrée de la dérivation.
En effet, du fait du prélèvement du débit Qe, le débit Qav = Q Ŕ Qe dans la rivière à
l’aval de la prise peut être insuffisant pour entraîner les matériaux de fond et ceux- ci
s’accumulent dans la rivière en aval du barrage. Pour remédier à cet inconvénient, il est
quelque fois nécessaire de réaliser un calibrage du lit mineur (pente et section) pour accroître
la puissance transport hydraulique.
Il est même nécessaire, dans certains cas, de réduire volontairement le débit dérivé
(par des mesures d’exploitation), de façon à maintenir dans la rivière un débit Qav suffisant
pour entraîner les matériaux.
Cette prise qui comprend essentiellement un dispositif de prise à l’amont, une conduite
enterrée ou posée sur la digue et un ouvrage de raccordement au réseau d’irrigation à l’aval,
doit être implantée en raison de la cote des terres irrigables et dimensionnée en fonction des
caractéristiques de l’aménagement à l’aval. Elle doit donc être calée de manière à ce que l’on
dispose d’une charge suffisante, qui permette de conduire l’eau jusqu’à l’extrémité du
périmètre en fonctionnement normal.
Dr SOUMANO Lassine
Cours d’aménagement 17
4.1. Le siphon :
Il est composé d’une conduite, qui suit le profil supérieur du barrage, d’un clapet et
d’un jeu de vannes qui commande son fonctionnement
L’installation d’un siphon ne présente guère de difficulté et il n’induit pas, contrairement à la
conduite enterrée, de risque d’infiltrations privilégiées. En outre, si le périmètre irrigué vient à
être étendu, on peut suivre la progression des besoins en eau correspondante par simple ajout
de siphons supplémentaires.
Les prises par siphon sont obligatoirement réservées à de petits barrages.
Vanne de remplissage
Clapet
Vanne aval
(commande de débit)
Crépine
C’est l’ouvrage de prise le plus utilisé actuellement en milieu rural. Fonctionnant dans la
majorité des cas en charge, elle est alimentée à partir de la retenue par une tour de prise ou un
puisard selon que la vanne de commande est placée à l’amont ou à l’aval. Elle débouche à
l’aval du barrage dans un bassin de tranquillisation, souvent de type impact, relié à la tête
morte du canal primaire du réseau d’irrigation (exemple ouvrage de prise à commande amont
de Sélingue au mali).
Le diamètre de la conduite doit être calculé en fonction du débit demandé par le périmètre.
Dans ce calcul, on devra tenir compte des pertes de charge linéaires et singulières le long de la
conduite.
Ici on peut distinguer deux cas :
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Cours d’aménagement 18
Vanne robinet
Ecran d'étanchéité en béton ordinaire
Ouvrage de prise avec tour
b) La conduite : elle relie, sous le corps du barrage, la tour de prise au canal d’irrigation.
c) L’ouvrage de départ : Situé en tête du périmètre cet ouvrage comporte les dispositifs de
distribution des débits admissibles dans le canal principal.
L’ensemble de l’ouvrage et principalement la conduite constitue le point faible du
barrage. Le béton des écrans et de la protection de la conduite devra être coulé à pleine
fouille, sa teneur en eau pourra être légèrement augmentée dans les parties inférie ures, il
devra être avec soin et par petites couches.
- Prise de fond : La tour de prise est remplacée par un ouvrage de captage construit au
pied du barrage et complètement immergé dans la réserve.
Une grille, scellée en tête de l’ouvrage protège la conduite des risques d’obstruction.
Une vanne est scellée à la sortie de la conduite côté périmètre.
Ce type de prise malgré ses avantages : suppression de la tour de prise, accès et
manœuvre plus facile de la vanne, est tout de même à déconseiller pour deux raisons majeurs :
1. La conduite est constamment en charge,
2. Pour réparer la vanne ou la conduite, il faut que le barrage soit vide.
Pour le barrage destiné à l’alimentation en eau des populations, l’ouvrage de prise doit
permettre la distribution d’une eau de bonne qualité. Il faut éviter qu’elles n’aient recours au
puisage direct dans la retenue, le problème se posant en particulier dans les zones rurales et
périurbaines.
La prise d’eau potable doit être aussi proche que possible de la surface pour obtenir une eau
décantée et oxygénée.
On peut concevoir de véritables petits réseaux d’adduction avec pompage solaire, réservoir
métallique surélevé et bornes fontaines munies de boutons-poussoirs pour desservir les
hameaux principaux.
Pour alimenter les centres urbains, on se tournera vers des installations de pompage classiques
comprenant les groupes motopompes, l’unité de traitement et les stations de refoulement.
Elles seront souvent enchâssées dans le corps du barrage et l’on devra alors prendre toute
précaution nécessaire à la bonne tenue de l’ensemble.
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Cours d’aménagement 19
Prévoir un ouvrage de prise destiné à cet usage permet d’éviter que la retenue ne soit
souillée par le bétail et surtout que celui- ci ne détériore les protections du talus amont et le
barrage dans son ensemble.
Cet ouvrage devra aboutir à des abreuvoirs aménagés, de type abreuvoir à niveau constant. Le
débit sera déterminé avec soin sinon, une fois passé l’attrait de la nouveauté et des avantages
réels qu’il y trouve, le pasteur conduira immanquablement son bétail dans la retenue.
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Cours d’aménagement 20
Calcul hydraulique:
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Cours d’aménagement 21
m
PM
hex
hcr
PN
hcn
1
PMin hd
m
hmax
hmin
hn
bk
- La largeur au plafond désignée par a, est choisie en fonction du fait qu’elle est traversée
par la route ou non. S’il n’y a pas de route, alors elle est choisie en fonction du débit dans
les tableaux de norme de conception.
Exemple :
- La revanche Δ : Δ = ↓D- ↓PM. Pour les canaux non revêtus Δ = 0.3 m et pour les canaux
revêtus Δ = 0.4 m.
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Cours d’aménagement 22
- La hauteur de commande hcom, elle sera la même chose pour tous les points de prise
d’eau d’un canal de rang donné.
hcom (CP) = (0.9 ÷ 1.1) m ; .hcom (CS) = (0.7 ÷ 0.9) m; généralement on prend ici 0.8 m.
N.B: La formule la plus utilisée pour le calcul de la vitesse de l’eau est la formule monôme de
Manning Strickler :
V = 1/n R2/3 I1/2 avec V - vitesse de l’eau en m/s ; R - rayon hydraulique en m et I - la pente
longitudinale.
Ex : Calculer le débit d’un canal de section trapézoïdale à parois en terre (n = 0.030) ayant les
dimensions suivantes :
b =1.00m ; m = 1 ; h = 1.00m ; I = 0.002.
1. Qnor : le débit normal, que le canal permet de laisser passer le temps durable.
q m ax.S i .K UT
Qnor .......... .
η s.c
Où qmax- est donnée, l’ordonnée maximum de l’hydrographe.
Si- la surface que dessert le canal donné.
KUT- le coefficient (rendement) d’utilisation du terrain.
KUT = 0.92 ÷ 0.98
ηsc- L’efficience du système de canaux. ηsc = 0.95 ÷ 0.98.
Qnetto- est le débit sans perte.
2. Qmax- Le débit maximal ; c’est le débit augmenté que le canal passe le temps court.
Qmax = Qnor.Kf
Où Kf est le coefficient de forçage, qui est fonction du débit.
3. Qmin- Le débit minimal, qui constitue environ 40% du débit normal ; il est indispensable
pour déterminer l’emplacement des ouvrages transversaux qui barrent le lit.
q m in .S.K UT
Qmin .......... .
η
Si le canal est revêtu, pas de perte d’eau, alors Qmax = Q HKf
Si le canal est non revêtu : Qnor brut = Qnetto + Qpertes.
Le débit d’eau à l’extrémité du canal est nommé débit net.
Le débit d’eau à l’origine du canal, est appelé le débit brut.
Le débit net du système (réseau) d’irrigation, c’est le débit qui arrive au champ à irriguer. Le
débit brut du réseau d’irrigation, c’est le débit dans la tête du canal principal.
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Cours d’aménagement 23
Le débit principal du canal est le débit brut. Selon le Qn, on établit les éléments hydrauliques
du canal et on fait la vérification du canal au sujet du ravinement et d’envasement.
N.B : Pour le choix préalable des dimensions du canal sont nécessaires les dépendances
suivantes :
- La profondeur de remplissage :
h A.3 Qbr
Où : A- le coefficient égal 0.7 ÷ 1.0 ; en moyenne = 0.85.
Qbr- débit brut du canal.
- la largeur relative β
b
β 3
3 Q m
h
Pratiquement on prend : b = (1 à 2) h pour Q<1 m3 /s
b = (1 à 3) h pour Q= 1 à 3 m3 /s
b = (2 à 6) h pour Q=3 à 5 m3 /s
La largeur du canal au fond est prise :
Pour Q<1m3/s ; b = 0.2 ; 0.3 ; 0.4 ; 0.5 m etc.…
Pour Q≥1m3/s ; b = 1 ; 1.2 ; 1.4 ; 1.6 m etc.…
Exemple :
Soit un canal dont les caractéristiques sont les suivantes :
Le débit net Qnet = 0.219 m3 /s
- Le sol argilo -sableux m =1.3
- La pente du canal i = 0.005
- La rugosité n = 0.03
- Le rendement du système d’irrigation (l’efficience) ηsyst = 0.7
Solution :
1- Le débit brut du canal
Q net 0.219
Qbr 0.313m3 /s
ηsy st 0.7
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Cours d’aménagement 24
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Cours d’aménagement 25
D’une façon générale, lorsque les pertes d’eau dans les canaux en terre atteignent 30% du
débit dérivé, on a tout intérêt à revêtir les canaux principaux, surtout si l’alimentation
s’effectue par pompage.
Dans l’ordre d’ancienneté de leur emploi, on peut distinguer les revêtements :
- en perrés (maçonnés ou non), en briques, en parpaings,
- en béton (armé ou non),
- en bitume avec enrobés (armé ou non),
- en matériaux synthétiques plastiques.
La vitesse de l’eau dans le canal Vc ≤ Vaff. Si Vc > Vaff, il y’a deux variantes :
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Cours d’aménagement 26
3/2
Vc
700 Ri
W
La vitesse’ minimale peut être calculée par la formule suivante : Vmin = 0.3.R1/4 , m/s.
Si Vc < Vmin, il faut donner au canal une grande pente i, ensuite placé un bassin de décantation
en tête du canal.
Dans les calculs, le Q min permet de déterminer la position des ouvrages de prise.
- Si K PE ≤ 0.2-0.25 la prise est directe (sans barrage).
- Si K PE > 0.25 la prise est avec un ouvrage de retenue (barrage).
Cependant il faut une vérification.
Schéma de calcul :
Q d1
Q d1
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Cours d’aménagement 27
Remarques :
1. Pratiquement, on admet couramment dans les canaux en terre des vitesses comprises entre
0.50 et1.0m/s. Pour des canaux de petites dimensions on se contente de vitesses inférieures
2. Dans les canaux revêtus, les vitesses courantes varient de 0.75 à 1.50m/s.
Exercice:
Response:
S = 3.84m2 ; P = 5.40; R = 0.71; C = 30.50;
Q = 382m3 /s;
V = 0.73m/s ;
Vmax = 1.00 m/s;
Vmin = 0.42m/s
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Cours d’aménagement 28
Un canal est fait pour véhiculer un débit maximal déterminé. Il ne peut supporter une
surcharge que dans la limite de sa « revanche ».Au delà le débordement peut causer sa ruine
rapide si les berges sont en terre.
En outre le ruissellement et l’érosion provoqués par l’eau de débordement peuvent causer
de dommages considérables aux cultures avoisinantes.
Il est donc indispensable d’éviter toute introduction intempestive d’eau excédentaire, soit à la
prise, soit en cours de route, et d’une manière générale toute élévation du plan d’eau.
Les causes de la surcharge du canal sont multiples :
- une fausse manœuvre des vannes de tête ou absence de manœuvre au moment voulu
lorsque la rivière entre en crue.
- Des écoulements superficiels que le canal peut recueillir dans certaines sections en temps
d’orage, et plus spécialement dans les sections à flanc de coteau.
- Une brusque diminution des prises ou des débits des prises ou des débits des branches
secondaires.
- Un obstacle brutalement opposé à l’écoulement de l’eau : un écoulement d’un talus, la
chute d’un arbre dans le canal, d’un véhicule, etc..
Le canal peut aussi se rompre ; il est alors indispensable de le décharger rapidement dans
toute sa totalité de son débit pour éviter l’aggravation des dégradations et permette sa remise
en eau dans les délais les plus brefs.
C’est ainsi que l’équipement du canal comprend :
1.1 Les ouvrages de protection, limitant la remontée du plan d’eau.
1.2 Les ouvrages de décharge et de vidange.
1.3 Les ouvrages de sectionnement
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Cours d’aménagement 29
- à l’entrée des grands ouvrages tels que les siphons, les grands aqueducs ;
- avant le point de départ des branches secondaires importantes ;
- à l’aval des sections qui peuvent recevoir des eaux de ruissellement abondantes
- En fin, le plus souvent, ces ouvrages seront jumelés avec les déversoir ou les siphons
puisque comme eux, et d’une manière plus importante encore, ils exigent des
possibilités d’évacuer les eaux. On trouvera donc le plus souvent au passage des cours
d’eau ou thalwegs importants.
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Cours d’aménagement 30
NB : Le fonctionnement de ces vannes est analogue a celui des vannes à niveau amont
constant. Les conditions de réglage sont identiques. Par ce dispositif, on peut obtenir le
réglage intégral du réseau par la demande d’aval sans appel à l’énergie extérieure, ou sans
autre intervention.
On peut vouloir simplement repartir le débit d’un canal entre différentes branches, ou
différents utilisateurs; dans un rapport donné quelque soit ce débit. Ce cas se présente
fréquemment dans les réseaux régularisés par l’amont. On utilise alors les partiteurs.
On peut au contraire désirer distribuer un débit déterminé à chaque branche ou à chaque
utilisateur. On utilise alors les modules
Q m1
m2
H Hd hc
a h
Partiteur à seuil
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Cours d’aménagement 31
La difficulté est beaucoup plus grande si on veut perdre le minimum de charge. Une solution
élégante à été mie au point par Neyrpic pour de faibles variations du niveau amont : le module
à masque
Les modules à masque sont construits en série, et accolés entre eux .Ils peuvent ainsi donner
tous les débits désirés.
Ouvrage type « tout ou rien » (TOR). Il est implanté sur le canal de dernier ordre et dérive
la totalité du débit vert une unité d’arrosage.
Siphon mobile : les parcelles arrosées par infiltration (raies billons) ou par ruissellement
(calants, bassins de submersion), peuvent être alimentées par siphons mobiles en matière
plastique, à condition que le canal adducteur domine directement les parcelles.
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Cours d’aménagement 32
6.1. Généralités :
6.2. Définitions :
Une pompe est une machine qui fournit de l’énergie au liquide contenu dans un tuyau,
permettant son déplacement d’un point à un autre, généralement situé à une côte supérieure.
Tous les types de pompes existant peuvent être rattachés aux grandes classes
suivantes :
- Les turbopompes, dans les quelles l’énergie est fournie au liquide par une roue munie
d’aubes ou d’ailettes, animée d’un mouvement de rotation ;
- Les pompes volumétriques, dans les quelles l’énergie est fournie au liquide par des
variations successives de volume à l’intérieur de l’organe moteur ;
Dans ces deux catégories de machines, le liquide reçoit de l’énergie de pression ; celle-ci est
plus grande à la sortie de la pompe qu’à l’entrée.
- Les machines élévatrices, machines qui ne fond qu’élever le liquide sans accroître son
énergie de pression.
L’agrégat de pompe : l’ensemble de la pompe et le moteur.
Une installation de pompe : l’agrégat de pompes avec le complexe de tuyaux d’aspiratio n
et de refoulement, les appareils de régulation et de mesure.
Une station de pompage : plusieurs installations (au moins deux) de pompe réunies dans
un bâtiment.
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Cours d’aménagement 33
M
V d
Z
3
2d
+Hg 2
Pa
PA
2. Tuyau d’aspiration
3. Tuyau de refoulement
Z- différence entre les indicateurs du manomètre et du vaccuomètre.
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Cours d’aménagement 34
N Q
ns
H 3/4
Le nombre de tour spécifique (ns) serait le nombre de tours réels d’une pompe
géométrique semblable à la pompe considérée, qui élèverait de 1m un débit de 1m3 /s en
fournissant une puissance de un ch.
Selon que la valeur de ns est petite ou grande, la pompe est dite lente ou rapide. Les pompes
centrifuges ont des ns faible, les pompes hélices ont des ns élèves.
3.8.1. Turbopompes :
100
24
1-Puissance 24 3 80
3
2-Rendement 21
3-Hauteur 18 2 60
géométrique -débit 15 2
1
12 40
9
1
6 20
3
Q (m3/s)
10 20 30 40 50
Courbes caracteristiques d'une turbopompe
Hm- hauteur manométrique en m ; Nab [ch.] Puissance absorbée en chevaux vapeur; η [%]-
rendement ; Q [m3 /s ] Débit
Lorsque la caractéristique H -Q est connue pour une vitesse de
rotation n, on peut en déduire la caractéristique correspondant à une vitesse n’ par les
relations :
Q n H n
2
N n
3
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Cours d’aménagement 35
Q
Courbe caracteristique d'une
pompevolumetrique
H
B HrA-1 + Hr2-B
CC.Conduite
ZB-ZA = Zg
ZB 2
1 A Q
Réf ZA
Courbe caractéristique de la conduite
H
H-Q
3.8.4 Point de fonctionnement :
Les seuls points de fonctionnement
B possibles pour une pompe, à vitesse de
rotation constante, sont les points de la
Courbe des pertes caractéristique. Il en va de même pour une
de charge conduite.
Lorsqu’on branche une pompe sur
une conduite, le poids de fonctionnement
Hgéo
de l’ensemble se trouve à l’intersection
Q
des deux caractéristiques.
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Cours d’aménagement 36
6.4.1. Généralités :
Rappelons que, dans les turbopompes, l’énergie est fournie au liquide par une roue munie
d’aubes animée d’un mouvement de rotation continu. Les turbopompes ont des domaines
d’utilisation très variés et très étendus.
6.4.3. Classification :
Les turbopompes sont classées en :
- pompes (roue) centrifuge (radiale)
- pompes hélico-centrifuge (diagonale)
- pompes (roue) hélice
Roues
Roues
6.4.4. La roue :
La roue est l’organe le plus
Tubulure de important de la turbopompe ; c’est elle qui
refoulement a pour fonction de transférer au liquide
Roues
l’énergie mécanique que la roue reçoit de
son moteur d’entraînement. On peut donc
dire que la roue opère une transformation
Roue d’énergie mécanique en énergie
Volute
hydraulique.
La forme de la roue Ŕ son profil méridien
Diffuseur et volute d'une pompe centrifuge dépend de la vitesse spécifique ns.
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Cours d’aménagement 37
6.4.6.2. La crépine :
La crépine est un filtre placé au pied de la conduite d’aspiration afin d’empêcher
l’accès à la conduite de matériaux solides éventuellement contenus dans le liquide.
Les pompes sont dites couplées en série lorsque l’orifice de refoulement de la première
est relié à l’orifice d’aspiration de la deuxième et ainsi de suite. Le même débit traverse toutes
les pompes.
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Cours d’aménagement 38
L’énergie fournie par l’ensemble des pompes s’obtient en effectuant, pour chaque débit, la
somme des énergies fournies par chaque pompe.
H H
H1
H2
Q > Q1 ; H > H1
H1
Q1 Q
6.5. Les pompes volumétriques :
6.5.1. Généralités :
Le fonctionnement des pompes volumétriques est basé sur les variations de volume
d’un espace relie alternativement à la tuyauterie d’aspiration e t à la tuyauterie de refoulement
par un moyen mécanique solidaire des variations de volume.
Les pompes volumétriques peuvent se caractériser par le genre de mouvement décrit
par l’organe moteur ; on définit ainsi les pompes alternatives et les pompes rotatives.
Il existe un très grand nombre de variétés constructives de pompes volumétriques. Elle
se rattache cependant plus ou moins toutes aux types principaux suivants :
- Pompes à piston (alternatives)
- Pompes à engrenages (rotatives)
- Pompes à vis (rotatives ; ne doivent pas être confondues avec la vis d’Archimède)
- Pompes à capsulismes (rotatives)
Exercice :
Les données de base : surface à irriguer : 20 ha.
qfc = 1.0l/s/ha.
Longueur de la conduite L = 1000m.
Rendement du système d’irrigation ηirr = 0.95
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Cours d’aménagement 39
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Cours d’aménagement 40
L’une des premières mesures à envisager, quand on utilise les méthodes d’irrigation de
surface est la préparation du sol en vue de permettre une distribution uniforme de l’eau
d’irrigation et l’évacuation des eaux de colature. Si l’on tente d’irriguer un terrain de surface
inégale, on aboutit en général à un gaspillage d’eau, à des besoins excessifs de main d’œuvre
et à des faibles rendements des cultures. S’il faut remplir les creux pour mouiller les points
hauts, on se heurte à une répartition inégale de l’eau et à une croissance irrégulière des
plantes.
En outre, l’eau, qui s’écoule sur une terre à pentes inégales risque d’éroder les pentes
plus fortes pour le déposer sur les parties les plus plates.
Pour préparer le sol, on arase les bosses et on remblaie les dépressions de façon à
aplanir la surface du terrain. C’est ce qu’on appelle le nivellement du terrain ou planage,
encore que le terrain ne soit généralement pas mis parfaitement de niveau.
Certaines méthodes d’irrigation de surface (déversement, microsillons, submersion)
n’exigent qu’une légère préparation du sol. D’autres méthodes (sillons, planches) exigent une
préparation plus poussée pour être aussi efficaces que possible.
Etude du sol
Avant de procéder au nivellement, il convient d’étudier le profil du sol, afin de voir
jusqu’où on peut déblayer la couche superficielle sans réduire le rendement des cultures. Si
on la creuse trop on risque de mettre à l’air des sous sols salins ou trop lourds, des terres peu
fertiles ou des couches de graviers qui se prêtent mal à la culture.
Nivellement
Méthode de calcul des plans
L’on trouvera si après deux méthodes différentes :
Méthode de MARR et de HALKTAS ; méthode des profils moyens.
Méthode des « moindres carrés »
- Méthode de MAAR (Université de Californie) simplifié par HALKTS (Italie)
Cette méthode est simple et consiste à déterminer un plan unique passant par le centre de
gravité (g) de la parcelle et correspondant aux pentes économiques telles que le volume de
déblais soit sensiblement égale à celui de remblais (Stratégie zéro).
n = nombre de ligne
e = distance (écartement)
m = nombre de ligne (nombre des carreaux verticalement)
P = longueur
L = largeur
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Cours d’aménagement 41
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Cours d’aménagement 42
Il suffit alors de connaître la cote d’un seul point et connaissant les pentes et les
espacements, il devient de proche en proche en facile de connaître les cotes.
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Cours d’aménagement 43
e 1
e/2 2 3
e e
3 4
e 1
e
e
Surface de la figure
e e2 e2 /2 e2 /4
10m 100 m2 50 m2 25m2
15m 225 m2 112.5 m2 56.25 m2
20m 400 m2 200 m2 100 m2
25m 625 m2 312.5 m2 156.25 m2
30m 900 m2 450 m2 225 m2
Si bien que l’on déblaie ou remblaie chacune de ces figures élémentaires de 1cm de cubature
de terre enlevée ou rajoutée sera de1 m3 par m2 de surface. 1cm sur 100m2 = 1m3 .
Il suffit donc de faire le décompte des surfaces et des différences d’altitude pour faire le bilan
de terrassement selon le tableau suivant :
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Cours d’aménagement 44
1 pente
I
II
III
3pentes IV X
VIII
V VII
VI
Toposequence
La rupture de la pente a relativement peu d’importance sur l’écoulement puisque dans les
formules la pente n’intervient qu’à la puissance ½. Cependant l’on retiendra q ’une pente forte
peut plus facilement succéder à une pente faible que l’inverse.
Car il y aurait des risques de stagnation au niveau de la rupture des pentes.
Par ailleurs chaque parcelle peut être prise individuellement et formée une entité propre .Ce
qui conduit à concevoir le nivellement et le planage d’un périmètre comme une série de
parcelle automatique et dont le profil général s’apparente à des « Touches de piano ».
L’essentielle pour chaque parcelle est d’être alimentée d’une façon satisfaisante et de pouvoir
se vidanger de même.
Oui
Non Oui
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Cours d’aménagement 45
2. Terrassement en plein fouille, mais avec transport de terre : Scraper et Moto scraper
Utilisation du motorgrader :
a) Opérer toujours avec la plus grande vitesse compatible avec le travail à effectuer et la
nature du terrain.
Le rendement admis pour une finition de planage est de 2 à 3 ha /jour en terrain sablo
argileux.
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Cours d’aménagement 46
8.1. Définition
La gestion intégrée des ressources en eau est un processus qui favorise le développement et la
gestion coordonnés de l’eau, des terres et des ressources connexes en vue de maximiser, de
manière équitable, le bien-être économique et social en résultant, sans pour autant
compromettre la pérennité d’écosystèmes vitaux.
(Partenariat mondial de l’eau/Comité Technique Consultatif)
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Cours d’aménagement 47
Activités...
Exemples
Agriculture
Prélèvement
Usage Restitution avec
Consommation
domestique polluants
d’eau
Directement liée Industrie
à l’eau Navigation
Pêche
Support
Energie
hydraulique
Indirecte ment
Urbanisme Rejets, Lessivage
liée à l’eau Aménagement Impe rméabilisation
de l’espace
GIRE Levier du
développement durable
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Cours d’aménagement 48
Politique
agricole
Politique de
l’eau Politique de
l’énergie
Politique de
Politique de la santé
Politique
l’éducation
industrielle
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Cours d’aménagement 49
Carrières
Les possibilités offertes sont :
Ŕ Carrière d’ingénieurs ou de consultants hydrologues, Hydrogéologues,
Chimistes des eaux, Eco hydrologues,
Ŕ Gestionnaires quantitative ou qualitative des ressources en eau,
Ŕ Chercheurs en sciences fondamentales ou appliquées
Nécessité d’un nouveau mode de gestion des ressources en eau (GIRE) inspiré des principes
approuvés lors de la Conférence ministérielle de Dublin (1992) et confirmés par la suite :
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Cours d’aménagement 50
Disparités Genre
La gestion formelle de l'eau est à dominance masculine. Bien que leur nombre commencent à
grandir, la représentation des femmes dans les institutions du secteur de l'eau est toujours très
faible. Ceci est important parce que la manière dont les ressources en eau sont gérées affecte
les femmes et les hommes différemment. Comme gardiennes de la santé et de l'hygiène
familiales et comme fournisseuses de l'eau et de l’alimentation domestiques, les femmes sont
les parties prenantes primaires de l’eau et de l’assainissement du ménage. Cependant, les
décisions sur les technologies de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement, les
emplacements des points d’eau, l’exploitation et l’entretien des systèmes sont surtout assurés
par les hommes. L’Alliance du Genre et de l’Eau cite l'exemple d'une ONG bien intentionnée
qui a aidé les villageois à installer des latrines à chasse d’eau pour améliorer l’assainissement
et l’hygiène, sans avoir interrogé au préalable les femmes sur les deux litres supplémentaires
d'eau qu’elles devraient transporter depuis des sources éloignées pour chaque chasse. Un
élément crucial de la philosophie de la GIRE est que les utilisateurs de l'eau, riches et pauvres,
hommes et femmes, peuvent influencer les décisions qui affectent leurs vies quotidiennes.
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Cours d’aménagement 51
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Cours d’aménagement 52
CONCLUSION GENERALE
Dans les grandes zones d’aménagements hydro-agricoles d’Afrique, qui ont été l’objet
d’importantes interventions extérieures et le sont encore, le désengagement de l’Etat et les
impératifs de la compétitivité internationale se traduisent aujourd’hui par des transitions
difficiles à conduire. Si les ajustements économiques, organisationnels et surtout
institutionnels nécessaires ne sont pas effectués dans un avenir proche, les risques de
marginalisation des agricultures familiales, à la suite de la dégradation des conditions de
production, du fonctionnement des services de l’eau et de la commercialisation des produits
agricoles augmenteront.
- Dans le cas de la SEMRY, l’Etat camerounais n’a jamais lancé de débat général
entre tous les acteurs concernés sur l’avenir d'aménagements dont la gestion
demande pourtant une grande discipline. Il s'en est suivi une dégradation
progressive, entraînant des baisses de rendement et des redevances de moins en
moins bien perçues.
- L’Office du Niger a été réformé par les autorités maliennes en 1994, au terme d’un
second plan de restructuration auquel les représentants des producteurs ont été
associés, ce qui a permis de revoir le mandat de gérance des terres, de recentrer l’ON
sur ses fonctions d’aménagement et de gestion de l’eau, et de lui en confier, à titre
temporaire, certaines autres, d’accompagnement, dont l’Etat a pris en charge les
coûts (entretien des réseaux primaires, maîtrise d’ouvrage des travaux de
réhabilitation et extension, conseil rural et recherche-développement).
d’un ensemble de 25 000 ha irrigables avec les eaux du fleuve Limpopo, retenues à
Maccaretane et, en période de débit hydraulique normal, en partie régulées grâce au
barrage de Massingir sur un de ses affluents, le Rio Eléphantes.
Les 66 000 ha irrigués actuellement dans la zone dépendant de l’Office du Niger bénéficient
d’une dynamique importante depuis la libéralisation du choix de cultures et de la
commercialisation des productions, mais aussi avec l’innovation technique majeure qu’a
constituée naguère l’introduction du repiquage.
Dans le cadre du schéma directeur de développement des zones de l’ON, un certain nombre
d’enjeux importants sont en cours de discussion.
Le premier concerne les possibilités d’augmentation des surfaces irriguées, en liaison avec la
disponibilité en eau. Ce choix ne pourra se justifier que dans le cadre d’une meilleure gestion
de l’eau et d’un bon entretien des canaux, en relation avec la façon dont sera aménagé à terme
l’ensemble du bassin du fleuve Niger.
Un second enjeu se rapporte aux modes de mise en valeur à privilégier et donc aux types
d’agriculture à promouvoir. Aujourd'hui, prime encore une agriculture paysanne, ne parvenant
pas, faute de terres aménagées, à faire face à la demande d’attribution de parcelles pour les
enfants des cultivateurs pratiquant l'irrigation, les femmes et les habitants des villages proches
des périmètres de l'Office. Mais il existe aussi, parallèlement, un grand périmètre sucrier et
une première concession accordée à un opérateur privé ; ce dernier a été obligé de mettre en
fermage ses terres après l’échec d’une mise en valeur reposant sur la motorisation. Enfin, une
activité dite « agro-industrielle », concernant des attributaires cultivant chacun une
cinquantaine d’hectares, est actuellement expérimentée.
Dr SOUMANO Lassine
Cours d’aménagement 54
L'un des problèmes les plus importants de l'ON reste le mode de financement des
réhabilitations des anciens périmètres, mais surtout des nouveaux. A l'avenir, les attributaires
Ŕ et même des investisseurs privés qui devraient alors recourir au système bancaire Ŕ
pourraient participer de façon accrue à ce financement.
On peut se demander également si le principal enjeu pour demain ne sera pas la place
effective de l’agriculture paysanne familiale à l’Office du Niger, sachant que les producteurs
devront rapidement renforcer leur compétitivité et leur poids économique et améliorer leur
niveau actuel de structuration s’ils veulent peser dans les choix qui les concernent.
La gestion de l’eau par bassin fluvial reste parallèlement un problème politique parmi les plus
délicats. L’eau agricole constitue en effet un des principaux enjeux du développement durable
et de l’aménagement du territoire.
Bibliographie
3. Geert Diemer et Elleir Ch. W. Van der LA AN. L’irrigation au sahel. - Paris :
Editions Kart hala, 1987. Ŕ 232 p
4. Jean Verdier, Jean Louis Milo. Maintenance des périmètres irrigués. Ŕ Paris :
Collections du Ministère de la coopération et du développement. DOCFRAN, 1992.
Ŕ326 p.
Dr SOUMANO Lassine