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Chapitre 3 : Les immobilisations incorporelles

(NCT 06 et NCT 20)


I. Définition et champs d’application :
Les immobilisations incorporelles se définissent comme étant des actifs non monétaires,
identifiables, sans substance physique et qui répondent aux critères suivants :
• Elles sont obtenues ou contrôlées par l’entreprise pour être utilisées à la production
ou à la fourniture de biens et service, pour être donnés en location à des tiers ou pour
être utilisés pour les besoins propres de l’entreprise.
• Elles ont été acquises, créées ou mises en valeur en vue d’être utilisées pendant plus
d’un exercice comptable.
• Elles ne sont pas destinées à être vendues dans le cadre normal des activités de
l’entreprise.
II. Prise en compte d’une immobilisation incorporelle dans les livres
comptables de l’entreprise.
Deux conditions doivent être remplies :
• Il est probable que les avantages futurs profiteront à l’entreprise.
• Le cout de l’immobilisation peut être mesuré de façon fiable.

III. Principales immobilisations incorporelles :


➢ Fond commercial : il fait partie du fonds de commerce.

Fonds de commerce Eléments corporels, tels que Matériels, meubles ….


N.B : les immeubles sont exclus.

Eléments incorporels : clientèle, achalandage


( clients potentiels), l’emplacement, les vitrines….

Fonds commercial
Le fonds commercial ne peut être pris en compte en comptabilité que s’il ……………………
➢ Le droit au bail :

C’est un droit acquis par le locataire qui a prouvé l’exploitation d’un local pour exercer
une activité commerciale pendant au moins ………………………
Pour être comptabilisé : le droit au bail doit faire l’objet d’une évaluation séparée et
stipulé dans le contrat de location.
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➢ Les brevets, les marques et droits similaires :
Généralement ils sont protégés par la loi t donc font l’objet d’un dépôt légal (à l’INNORPI par
exemple).
✓ Si ces éléments ont été acquis par l’entreprise, ils seront constatés en immobilisations
incorporelles dans la mesure où ils font l’objet d’une évaluation distincte.
✓ Si ces éléments ont été créés par l’entreprise en interne, les couts engagés sont portés au
débit du compte « 211 investissements de recherches et de développement ». Une
fois ces éléments font l’objet d’un dépôt légal et confèrent à l’entreprise un droit exclusif
d’utilisation les dépenses inscrites dans le compte « 211 peuvent être transférés au
compte 212 ».

Application n°1 :
La société ABC a conclu un contrat d’acquisition d’un fonds de commerce pour 200.000
Dinars.
1er cas : ce fonds comporte un droit au bail et un brevet évalué respectivement à 40.000
dinars et 70.000 dinars.
2ème cas : ce fonds comporte un droit au bail et un brevet mais ne mentionne pas leurs
valeurs de façon distincte.

T.A.F : enregistrer cette opération au journal.


Correction :

➢ Les logiciels :
Pour qu’il soit comptabilisé, le logiciel acquis ou créé par les propres moyens de
l’entreprise doit être dissocié du matériel informatique.

Le logiciel peut être soit utilisé à l’intérieur de l’entreprise (usage interne) soit utilisé
comme moyen d’exploitation pour répondre aux besoins de la clientèle (mis en
location).
Application n°2 :
La société « Prima+ » acquis à crédit le 10/01/2011, le matériel informatique et les logiciels
faisant l’objet de la facture suivante :
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Eléments montant
Ordinateurs 10.000
Logiciel de programmation 2.000
Logiciel de formation 1.800
TVA 13 % 1.794
N.A.P = 15.594
T.A.F : sachant que les ordinateurs comportent des logiciels indissociés sous forme de
système d’exploitation d’une valeur de 3.000 DT, passer les écritures nécessaires.
Correction :

IV. Evaluation initiale des immobilisations incorporelles :


L’actif incorporel est comptabilisé à son cout d’acquisition Hors Taxes en cas d’acquisition à
titre onéreux, à son cout de production s’il est créé par l’entreprise ou à sa valeur vénale s’il est
obtenu gratuitement.

✓ Cas particulier : logiciel crée en interne :


Il doit être enregistré à son cout de production, toutefois quelques dépenses peuvent ne pas être
incluses dans ce cout et par la suite constatées en charges de l’exercice.

Eléments de coût Incorporable Non incorporable


• Analyse détaillée (conception détaillée) *
• Programmation *
• Test et jeux d’essai *
• Documentation *

• Etude préalable
• Analyse fonctionnelle (conception générale) *
*
• Reproduction
*
• Formation du personnel
*
• Maintenance ultérieure *
• Mise à jour *
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Application n°3 :
Le service informatique de la société « BETA ++ » a développé début de l’exercice N un
logiciel destiné à contrôler la qualité de ses produits fabriqués, ce logiciel a été mis en
service le 15/09/N.
Toutes les dépenses engagées ont été enregistrées au débit d’un compte d’attente (46). Le
détail des dépenses était comme suit :
* étude préalable 3.800
*formation des utilisateurs 2.200
* programmation 5.100
* documentation 1.800
* analyse fonctionnelle 4.500
* tests et jeux d’essai 1.600
Ce logiciel sera amorti linéairement sur une période de 3 ans.
T.A.F : procéder à la comptabilisation de cette opération.
Correction :

V. Evaluation ultérieure d’une immobilisation incorporelle :


Le référentiel comptable Tunisien préconise l’évaluation ultérieure des immobilisations
selon le modèle du cout. En effet, le cout historique d’un actif doit être réduit pour
refléter la consommation des avantages économiques futurs, et ce par le biais de deux
techniques à savoir : l’amortissement et la provision pour dépréciation.

1. L’amortissement : le cout d’origine doit être amortie sur la durée d’utilisation.


Toutefois, la durée d’utilisation et la méthode d’amortissement peuvent faire l’objet d’une
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révision ultérieure.
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L’actif Durée d’amortissement
• Fonds commercial Inférieure à 20 ans, peut être plus élevée mais
à justifier.
• Brevets, marques et droits similaires Durée du privilège ou sur la durée
d’utilisation si elle est inférieure.
• Logiciel Sur la durée de vie utile et inférieure ou égale
à 5 ans. (Depuis l’acquisition ou la
production)

2. Les provisions pour dépréciation :

En cas où la valeur récupérable (valeur actualisée des cash flows futurs de l’immobilisation)
devient inférieure à la valeur comptable nette.
Une provision pour dépréciation est à constater si cette baisse est réversible.
Une réduction de valeur (compte 637) si cette baisse est irréversible (définitive).
Application n°4:
La société « GAMMA » dispose, depuis quelques années, d’un logiciel « ERP » qui lui
permet de gérer les différents cycles d’exploitation, Néanmoins, une nouvelle version du
logiciel vient d’être commercialisé sur le marché offrant plus de fonctionnalités.
Compte tenu de cette évaluation, la société a décidé de ramener la valeur comptable nette
du logiciel de 40.000 DT à sa valeur récupérable au 31/12/N qui est de 32.500 DT.
T.A.F : passer l’écriture comptable nécessaire le 31/12/N.
Correction :

3. Sortie de l’actif d’une immobilisation incorporelle :


L’immobilisation doit être retirée de l’actif lorsqu’on :
✓ N’attendait plus des avantages futurs de son utilisation (l’immobilisation doit être soldée
avec la totalité des amortissements).
✓ Ou bien au moment de sa cession. Dans ce cas un : résultat de cession est à constater :
- plus-value : au crédit du compte 736.
- moins-value : au débit du compte : 636.
Application n°4:
La société « MEMO » a acquis le 02/01/2014, un fonds commercial pour 100.000 D
amortissable sur 20 ans. Le 01/07/2017, la société a cédé ce fonds pour :
1er cas : 120.000 D ; 2ème cas : 60.000 DT
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T.A.F : passer les écritures comptables nécessaires selon les 2 cas.

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VI. Les dépenses de recherches et de développement : NCT 20
Dans certaines branches d’activité (industries pharmaceutiques, technologiques…) les
entreprises consacrent des sommes importantes à la recherche et au développement en vue
d’améliorer leurs produits actuels ou développer de nouveaux produits. Dans la mesure où ces
dépenses constituent des sources de profits futurs, il est donc légitime que les entreprises les
considèrent comme des actifs. Toutefois, l’incertitude quant aux résultats de ces activités
impose une grande prudence dans l’activation des couts correspondants.
1. Définition :
• La recherche : est définie comme étant une investigation originale, conduite dans la
perspective d’acquérir une compréhension et des connaissances scientifiques ou
techniques nouvelles.
• Le développement : est défini comme la mise en application de résultats de recherche ou
d’autres connaissances acquises, à des projets ou à la conception en vue de la production
de matériaux, d’appareils, de produits, de procédés, de systèmes ou de services
nouveaux ou fortement améliorés, avant le commencement d’une production ou d’une
utilisation.
2. Comptabilisation :
Pour pouvoir comptabiliser de telles dépenses parmi les actifs, deux conditions sont à satisfaire :
✓ Le cout peut être mesuré de façon fiable.
✓ Des avantages économiques futurs pourront être réalisés.

Pour les dépenses de recherches : si l’une des 2 conditions n’est pas satisfaites (surtout la 1ère) ;
elles seront comptabilisées en charges de l’exercice (selon la norme comptable tunisienne 20).

Pour les dépenses de développement : en plus des 2 conditions, 5 autres conditions à réunir
ensemble :
1. Le produit doit être bien définit et les couts peuvent être mesurés séparément et avec
fiabilité.
2. Techniquement le produit est réalisable.
3. L’entreprise a l’intention et la volonté de le produire.
4. Le marché potentiel doit être prouvé en cas de commercialisation ou bien utilisé en
interne.
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5. L’entreprise dispose des ressources pour produire et achever le produit jusqu’à sa phase
finale.
Faute de satisfaction de ces conditions, les dépenses de développement doivent être
imputées ………………………………….

3. La valeur des dépenses à activer : à inscrire parmi les immobilisations :

Le cout d’entrée de ces dépenses à inscrire au débit du compte « 211 » comprend : les charges
directes + une partie des charges indirectes.
Remarque : les dépenses initialement comptabilisées en charges au cours des exercices
précédents ne peuvent pas être activées.
A la fin de l’exercice ou bien à la fin de la période de développement ; les dépenses sont virées
au débit du compte « 211 » par le crédit du compte « 79 transferts de charges ».

4. L’amortissement des dépenses de recherches et développement :


La durée d’amortissement s’étale sur la durée qui génère des avantages futurs de ces dépenses
à l’entreprise. Mais, en tout cas, elle ne doit dépasser les 5 années en cas d’incertitude de la
durée d’utilisation prévue (NCT20).

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