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Par faveur pour les victimes et pour les dispenser d’avoir à prouver la faute de
l’auteur du dommage, on a longtemps voulu fonder la responsabilité sur le risque
(parag. I) ; il en existe divers espèces1 (parag. II).
A-Notion du risque :
1
Biblio :R.ENCINAS DE MUNAGORRI, «Les théories du risque en droit civil », Mél.C. Larroumet,
Economica,2010,p.125
car ce fait n'est pas un risque. Ce qu'on appelle dans la responsabilité contractuelle la
« théorie des risques» dénote la même idée: elle intervient pour dire qui va supporter
la charge des conséquences d'un événement dont la réalisation ne peut être
reprochée à aucune des parties alors qu'il empêche l'exécution du contrat. Il s'agit de
répartir les risques d'inexécution.
Afin d'y échapper, deux procédés complémentaires ont été employés. D'une
part, on étend le champ de la responsabilité personnelle en l'admettant dans des cas
plus fondés sur la création d'un risque que sur la faute (création prétorienne de la
responsabilité du fait des choses, législation sur les accidents de la circulation,
extension de la responsabilité des parents du fait des dommages causés par leur
enfant, etc.). D'autre part, le financement du coût inhérent à la réparation des
dommages résultant de tels risques est réparti sur une collectivité: ce qu'on appelle«
la socialisation des risques ». Le législateur et la jurisprudence y parviennent en
employant trois procédés.
Dans tous ces cas, l'indépendance du risque par rapport à la faute est plus ou
moins grande; elle comporte des nuances. Par exemple, sous la responsabilité du fait
d'une chose inerte gît encore l'idée de faute, puisque la chose doit avoir été dans une
position ou un état anormal pour que son gardien soit déclaré responsable. Dans
d'autres hypothèses, en revanche, aucune idée de faute ne peut expliquer la
responsabilité encourue (accidents de la circulation, par exemple).
B-Définition risque :
A-Typologie
2
. En ce sens, VINEY et JOURDAIN, Les conditions de la responsabilité, n° 278. Cependant, la jurisprudence
n'envisage généralement pas la question sur le fondement de l'article 1382 et la plupart des espèces concernent
en fait un trouble anormal de voisinage, qui est l'exposition à un risque grave).
L'idée sur laquelle repose la théorie du risque est que chaque fois qu'une
personne, par son activité, crée un risque pour autrui, elle doit répondre de ses
conséquences dommageables.
1-Risque profil
On a d'abord mis en avant l'idée que celui qui tire les profits d’une activité
doit en supporter la charge: ubi emolumentum ibi onus.
3
V.F.LEDUC, « le spectre du fait causal »Resp.civ.et assur.2001
donc pas un principe général de responsabilité; il ne s'applique qu'aux risques
auxquels correspond un profit considérable4.
2- Risque-danger
3-Risque-autorité.
On a aussi mis en avant l'idée que tout chef a une responsabilité qui découle
de l'existence même de son autorité5. Qu'est-ce qu'un pouvoir sans responsabilité ou
une responsabilité sans pouvoir? On peut ainsi expliquer la responsabilité de plein
droit qui pèse sur les commettants du fait de leurs préposés (art. 1384, al. 5), car le
commettant est précisément défini par la poursuite du contrat, c'est-à-dire
l'exécution forcée. En effet, puisque la faculté de résiliation unilatérale a été à tout
exercée, tout se passe comme si le contrat demeurait en vigueur 6 (camp. en cas
d'exercice de mauvaise foi d'une clause résolutoire).
4
Comp.H.GROUTEL, « Plus dure sera la chute »Resp.civ.et assur.2001.
5
Ph. PIERRE(dir.), Autorité et responsabilité, colloque, RLDC, juill.vaoût 2008, n° spéc.
6
V. Ph. STOFFEL-MUNCK, « Le contrôle a posteriori de la résiliation unilatérale » Dr. et patr. 2004 ,n°126, p.
70.
Dans une vente internationale, plusieurs événements ou risques peuvent
mener au non-exécution du contrat. Ces risques peuvent être d’une des catégories
suivantes7 : risques commerciaux(1), risques d’interruption de marché(2), risques
économiques(3) et risques politiques(4).
1-Risque commercial
-Défaut de paiement
L'acheteur est dans l'attente de payer la facture qu'il n'a pas reçue, qui a été
égarée ou parce que une mention est erronée, le prix ou les quantités ne
correspondent pas à l'expédition, un avoir est attendu. Il manque la signature d'une
personne autorisée. Le paiement se fera en retard, ce qui peut mettre en difficulté la
trésorerie du vendeur.
-Défaillance du débiteur
-Règlement judiciaire
L'acheteur a été déclaré en cessation de paiement, il est insolvable, la
liquidation judicaire a été prononcée, la société sera dissoute.
7
DIDIER-PIERRE MONOD, « Moyens et techniques de paiement internationaux »Edition ESKA 1999,2 e
édition
La dette de l’exportateur ne sera payée qu’après celle des créanciers dits
prioritaires : salariés, organismes sociaux douane, etc.
1.2-Pour l’importateur
Comme en commerce local, c'est un risque auquel peut être confronté tout
commerçant avec quelques variantes dues au commerce international.
-La quantité
C'est une livraison ayant un caractère définitif et qui est inférieure en nombre à
la quantité commandée.
Cela entraîne deux sortes de conséquences :
-Le prix
Il peut parfois n'avoir aucune autre alternative et être contraint bon gré mal
gré de payer les marchandises au nouveau prix avec le manque à gagner qui en
résulte.
-Les assurances
Un Incoterm mal maîtrisé par les co-contractants peut avoir des conséquences
désagréables. Il se peut que les marchandises voyagent seulement avec l'assurance
prévue dans la convention du transport concerné. En cas d'avarie, elles seront
remboursées au tarif maximum prévu par la convention, l'indemnité reçue ne
correspondant pas forcément à la valeur réelle des marchandises.
-La qualité
Parvenu.
C'est le risque financier8 supporté entre le moment où le contrat est signé et,
où les obligations des Incoterms ont été remplies.
3- Le risque économique
Il est fréquent qu'un vendeur doive se procurer des fournitures, des matériaux
incorporables à sa propre fabrication. Il tient compte de leur prix d'achat lorsqu'il
établit son offre de vente. Il se peut que le coût de ces matières augmente d'une
manière imprévue ou que le prix du transport soit modifié (ex: crise du pétrole). Si le
8
YOUSSEF ALAMI, «Gestion financière internationale des entreprises »,deuxième édition 2013
contrat ne prévoit pas une clause de révision «Hardship » l'exportateur sera tenu
d'honorer même à perte ses obligations sous peine d'une action en justice.
4 – Le risque politique
- Risques de guerre
Ce type de risques résulte d'un conflit armé interne ou externe, guerre civile,
révolution, émeute, mouvement populaire.
Il s'agit d'un désaccord politique flagrant touchant les pays des co-
contractants.
9
Riad OBEGI, « Risque et crédit », BRUYLANT-t DELTA- LGDJ, première Edition2009
10
DIDIER-PIERRE MONDO, «Moyens et techniques de paiement internationaux, import-export », Edition
ESKA ,2e tirage.
Ce type de conflits se réglera par la diplomatie dans un délai plus ou moins
long.
- Catastrophes naturelles
- La cessation de paiement
Pour être réglé, l'exportateur devra attendre que ce pays ait effectué des
ventes à l'étranger et qu'il ait reçu des devises convertibles en échange.
Ils concernent les conflits armés internes ou externes mettant en péril la bonne
exécution du contrat ainsi que tous les risques de stockage, d'acheminement et de
transport des marchandises pendant le conflit ; ils peuvent être couverts par des
polices d’assurance lorsqu'ils touchent directement l'entreprise importatrice.
• les confiscations ;
• etc.
• l'insolvabilité de l'acheteur;
• de non paiement;
Dans certains cas, il n'est pas rare que ces trois garanties cohabitent: une
assurance pour risques d'interruption de marché, un crédit documentaire pour
risques d'insolvabilité et une assurance transport pour le rembourse ment des avaries.
Chaque intervenant reste dans sa spécialité.
Elles sont simples car on estime que les règles de publicité foncière ne vont
pas s'appliquer, c'est alors la possession de la chose qui joue le rôle de mécanisme
d'opposabilité aux tiers ce qui apparaît bizarre car la possession et le transfert de
propriété sont deux choses différentes.
11
Inaliénabilité, incessibilité, indisponibilité; insaisissabilité. - L'inaliénabilité est la qualité d'un bien ou d'un
droit qui ne peut valablement être l'objet d'une aliénation soit par l'effet d'une interdiction légale, d'une décision
judiciaire ou d'un contrat.
JACQUES MESTER, « les principaux clauses des contrats d’affaires », lextenso édition 2011, point delta.
La question de détermination quand est ce qu'il y a transfert des risques est
très importante pour le vendeur et l'acheteur car chacun d'eux va essayer de trouver
un moyen de se défendre pour ne pas exécuter son obligation, c'est pour cette raison
que la loi est intervenue pour déterminer quand est ce qu'il y a transfert des risques
et quels sont ses conséquences sur les parties.
1- En droit français.
Les droits issues du code napoléon, (le droit français en particulier) ont adopté
un système de transfert abstrait et automatique de la propriété, en droit français la
propriété est acquise dès que les parties sont convenues sur le prix et la chose, donc
ce procédés réalise le transfert de propriété avant l'exécution du contrat et
notamment celle de délivrance, c'est contre cette situation que s'est créé la clause de
réserve de propriété.
Mais dès l'échange du consentement sur les éléments essentiels, l'acheteur est
propriétaire même si la chose n'est pas encore délivrée.
La rigueur de la loi est différente au niveau des choses de genre car le transfert
des risques ne s'opère qu'après individualisation.
Dualité contractuelle.
3- En droit américain.
Pour appuyer la philosophie qui porte sur la liberté des parties dans la
détermination du moment de transfert des risques et par conséquent à qui incombe
le risque, le code de commerce uniforme américain a élaboré des termes
commerciaux différents aux incoterms, leur élaboration est conforme aux attentes des
commerçants dont la philosophie commerciale se base sur l'autonomie de volonté.
L'idée essentielle qui peut servir de critère de solution est celle de la bonne
fois: chaque fois que le tiers pouvait ignorer, de bonne fois, l'existence de la vente, les
conséquences préjudiciables du transfert de propriété, lui sont inopposable. Mais
cette idée directrice ne rend pas suffisamment compte du droit positif et il faut
distinguer selon les tiers en cause: les ayants-cause à titre réel et à titre personnel
dans un premier temps(A), puis dans un deuxième(B) les tiers véritables.