1
Faire un cours1, ce n’est pas administrer de manière descendante un
compte les besoins des élèves pour leur permettre de franchir les
2
pleine mutation et s’adapter aux attentes institutionnelles et
sociétales.
1
Cornu et Vergnioux (1992). La didactique en question
1- LA DIDACTIQUE
AU PLAN INTERNATIONAL
Selon JOSHUA ET DUPIN (1989), la didactique d’une discipline est la science qui étudie,
pour un domaine particulier, les phénomènes d’enseignements, les conditions de la
transmission de la « culture » propre à une institution et les conditions de l’acquisition des
connaissances par un apprenant.
3
Pour ASTOLFI et al. (1997), la didactique des sciences est un champ de recherche qui
s’inscrit dans la lignée des travaux visant à préciser les objectifs de l’enseignement
scientifique, à en renouveler les méthodologies, à en améliorer les conditions d’apprentissage
pour les élèves. Ce qui la fonde, c’est la prise de conscience qu’il existe des difficultés
d’appropriation qui sont intrinsèques aux savoirs, qu’il faut diagnostiquer et analyser avec une
grande précision pour faire réussir l’élève.
les travaux de recherche qui repèrent les obstacles à l’apprentissage et les problèmes
rencontrés par les élèves pour construire les concepts et principes de la discipline;
les solutions expérimentées par les chercheurs et praticiens, ainsi que leurs résultats en
termes d’apprentissage des élèves et de stratégie d’enseignement.
- Elle postule que le savoir en jeu dans la relation d’enseignement est une question
centrale et qu’il a des implications spécifiques.
4
- Ce postulat entraîne souvent des difficultés de compréhension avec les autres sciences
de l’éducation.
La pédagogie met en relation le professeur et l’élève (ce que le professeur met en œuvre
pendant les cours). Elle concerne l’ensemble des méthodes et des techniques d’enseignement
destinées à assurer, dans les meilleures conditions possibles, la transmission ou
l’appropriation du savoir, en fonction des données de la psychologie et de la physiologie
enfantine.
Le terme de pédagogie a souvent été opposé ou confondu avec celui de didactique. En fait, un
enseignant se doit de prendre en compte ces deux dimensions dans le processus
d’enseignement apprentissage. La didactique concerne principalement la relation maître-
savoir, la transposition des concepts pour élaborer leur transmission, les démarches de
l’enseignant pour identifier les obstacles liés à la discipline et leur franchissement.
La pédagogie est plus centrée sur la relation maître-élève, sur la prise en compte des facteurs
inhérents à l’élève. Ces deux dimensions sont donc en constante interaction.
Certes, pédagogie et didactique s’intéressent toutes deux aux processus d’acquisition (en se
centrant sur l’apprenant) et de transmission (en se centrant alors sur l’enseignant) des
connaissances mais la didactique fait l’hypothèse que la spécificité des contenus est
déterminante dans l’appropriation des connaissances, tandis que la pédagogie porte son
attention sur les relations entre l’enseignant et les apprenants, et les apprenants eux-mêmes.
2- LA STRUCTURE DIDACTIQUE
La didactique considère qu’à la base de l’enseignement sont forcement mis en relation les
trois éléments suivants: l’élève, les savoirs et le professeur.
Chacun de ces éléments va réagir avec les deux autres, mais en tenant compte de ses propres
5 spécificités. Ainsi,
l’élève possède déjà des connaissances (au sens large) lorsqu’il aborde un
enseignement; ces connaissances, plus ou moins faibles, peuvent être utiles pour aller
de l’avant, mais elles peuvent aussi apparaître comme des obstacles. et il est important
de les évaluer.
les savoirs à transmettre dépendent de plusieurs facteurs. ils ne sont pas neutres, car ils
se référent à la société dans laquelle ils sont transmis, et cette société a des buts précis.
de plus, ils ont leur propre histoire, et leur contenu est sans cesse remis à jour.
tout comme l’élève, l’enseignent doit tenir compte de multiples facteurs tels sa
personnalité, ses connaissances, le cadre de la mission qui lui a été confiée par la
société dans laquelle il évolue, pour exercer son métier. lui aussi a une histoire, c’est-
à-dire un passé, qui va influencer sa façon d’enseigner.
La mise en relation de ces éléments appelés pôles, en particulier les relations professeur-
élèves, l’évaluation des savoirs acquis par rapport à ce qui est attendu, etc. porte le nom de
contrat didactique.
Enfin, l’ensemble constitue la structure didactique. Pour illustrer de façon claire les
relations existant entre les pôles qui viennent d’être définis, nous pouvons réaliser le schéma
simplifié appelé triangle didactique suivant :
SAVOIR
PROFESSEUR ELEVE
Le triangle didactique
Yves CHEVALLARD semble vouloir promouvoir ce triptyque en réaction contre le modèle
binaire de la pédagogie qui privilégie, selon lui, la relation binaire enseignant/enseigné. Ces
trois actants du système didactique entretiennent évidemment des relations entre eux. Ces
trois constituants agissent et réagissent entre eux dans toute situation d’enseignement-
6
apprentissage.
2-1 TRIANGLE DIDACTIQUE OU TRIANGLE PEDAGOGIQUE?
LE TRIANGLE PEDAGOGIQUE
SAVOIR
Enseigner Apprendre
ENSEIGNANT APPRENANT
Former
Le triangle pédagogique
Selon la configuration de la triade qui est ainsi déterminée par la relation privilégiée de deux
actants, JEAN HOUSSAYE détermine trois processus pédagogiques possibles:
Enseigner : sur l’axe Savoir-Professeur, lorsque, par exemple, l’élève est exclu du jeu;
7
LE TRIANGLE DIDACTIQUE
ENSEIGNANT APPRENANT
Axe praxéologique
Cas standard : Les théories de
Le triangle didactique
Formation l’apprentissage
Le système didactique détermine également trois axes, toujours à partir des relations nouées
entre les trois pôles, mais ces interactions vont servir à caractériser des points de vue
particuliers quant au rapport au savoir.
- les représentations que se font les élèves de ces connaissances et les conflits
cognitifs ;
Les concepts produits sont: les conceptions des élèves, l’obstacle, l’erreur et la résolution
de problème.
- l’organisation de l’évaluation ;
- le premier (terme de conception) met l’accent sur le fait qu’il s’agit à un premier
niveau, d’un ensemble d’idées coordonnées et d’images cohérentes, explicatives,
utilisées par les apprenants pour raisonner face à des situations-problèmes ;
- le second (terme de construct) met en valeur l’idée d’éléments moteurs entrant dans la
construction d’un savoir, et permettant les transformations nécessaires.
Le concept de conception désigne l’ensemble des a priori, des idées et des façons de raisonner
que l’élève projette sur le monde en général et les objets d’étude en particulier. C’est son
cadre premier de référence, ce qu’il mobilise en premier lieu pour appréhender un phénomène
ou résoudre un problème donné, « c’est à la fois sa grille de lecture, d’interprétation et de
prévision de la réalité et sa prison intellectuelle » (GIORDAN, 1996).
Les origines des conceptions peuvent être très variables. Certaines conceptions sont liées à
des préoccupations affectives (comme la pensée qu’un glaçon fond plus vite dans la fourrure).
Ces conceptions peuvent être entachées d’anthropomorphisme (par exemple l’association de
la notion de vivant à celle de mouvement). D’autres sources de conceptions résident dans le
langage lui-même, comme lorsqu’un mot a plusieurs sens et que l’un d’entre eux demeure
dominant (par exemple le « milieu » au sens géométrique gênant la compréhension du milieu
au sens biologique ou encore, le « caractère » au sens psychologique gênant la compréhension
du caractère au sens biologique), d’autres encore sont liées à une prédominance de l’analogie
et de l’image par rapport à l’explication réflexive. Enfin certaines conceptions sont le fruit
d’une explication partielle qui s’impose comme explication globale (exemple la respiration
conçue comme simple ventilation fera obstacle à la compréhension de la respiration des
poissons et plus encore des plantes).
10
phénomène ou, une classe de phénomènes » (JOSHUA/DUPIN, 1989 p.30). Une
représentation est un ensemble de conceptions ayant trait a un sujet et mises en relation entre
elles. C’est ainsi que nous élaborons nos modèles internes, qui peuvent avoir deux fonctions
essentielles :
- la première fonction est l’interprétation de phénomènes. On utilise ici le modèle pour
comprendre, organiser et mettre en relations les grandeurs en jeu ;
- l’autre fonction étant la prédiction, les objets de pensée réagissent alors comme leurs
homologues réels, nous pouvons les solliciter et le comportement de celui-ci préfigure
alors des réactions de celui-là.
La représentation d’un phénomène est construite à partir de l’expérience de tous les jours.
Pour un objet d’étude de la physique, les cours donnés à l’école tentent de compléter la
représentation qu’à chaque élève de ce phénomène par des expériences vécues par lui ou
relatées par le professeur.
En arrivant à l’école (professionnelle), l’esprit des élèves n’est pas vierge, loin s’en faut et il a
selon BACHELARD, « l’âge de ses préjugés ».
Des définitions des concepts de conception et de représentation, nous notons que l’acquisition
des connaissances n’est pas la simple mémorisation d’informations fournies par l’ enseignant,
le livre, les médias, etc. Ces informations sont filtrées, interprétées, mises en relation (ou en
compétition) avec des connaissances préalables. Le sujet qui apprend ne photographie pas le
monde, il le reconstruit sans cesse en se construisant lui-même (pas de copie conforme, ni de
« prêt-à-penser »).
A partir de ce postulat, le savoir n’est pas transmissible « passivement », il est construit par
l’élève à partir d’expériences vécues dans son milieu. Les situations auxquelles il est
confronté sont sources d’apprentissage, car elles permettent une confrontation de ces
connaissances à l’exigence de la situation.
11
exercices).
Le contrat didactique est, selon G.BROUSSEAU « l’ensemble des comportements spécifiques
du maître qui sont attendus de l’élève et l’ensemble des comportements de l’élève attendus
par le maître ».
3-4 LE CONCEPT DE DEVOLUTION
L’enseignant construit des situations artificielles pour que les élèves s’emparent du problème
et entreprennent de nouveaux apprentissages. Il s’agit de donner du sens au savoir, de tisser
des liens entre les savoirs. Le savoir est décontextualisé et dépersonnalisé (extrait de son
contexte initial de « savoir savant ») pour être recontextualisé en classe. Dans cette situation,
l’enseignant doit veiller à ne pas donner la réponse en même temps qu’il pose la question, de
même il ne doit pas laisser l’élève chercher seul sans aide. La dévolution se situe dans cet-
entre-deux.
G.BROUSSEAU définie la dévolution comme un « acte par lequel l’enseignant fait accepter
à l’élève la responsabilité d’une situation d’apprentissage […] et accepte lui-même les
conséquences de ce transfert ».
12
- le rejet de cette connaissance aboutira à une connaissance nouvelle.
A travers plusieurs approches didactiques dont certaines centrées sur l’étude et la recherche
des erreurs d’élèves, plusieurs obstacles ont pu être répertoriés par les travaux de didactique,
entre autres :
- l’obstacle ontogénique : obstacle qui s’exprime lorsque l’apprentissage demandé est
trop en décalage par rapport à la maturité conceptuelle du sujet. Quelle que soit
l’explication, l’élève ne comprend pas ce qu’on lui demande, le développement de sa
pensée restant étranger au terrain conceptuel sur lequel on veut l’amener.
La correction de l’erreur par un élève indique ainsi qu’il a surmonté ces difficultés en
construisant une réponse nouvelle. C’est le signe annonciateur de la réalisation d’une nouvelle
action, c’est une ouverture sur ce qui aurait dû ou pu se faire, sur ce qui devrait se faire
moyennant des changements ; l’erreur, c’est aussi le signe que l’élève se fait de la question
13
posée, signe de l’engagement dans la tâche, signe qu’il s’approprie la tâche et y met à
l’épreuve ses connaissances et son expérience.
- des erreurs dues à une inadéquation entre le stade d’avancée dans le cycle des
apprentissages et le développement cognitif de l’élève ;
- la sanctionner comme une faute à mettre sur le seul compte de l’élève lui-même :
« vous auriez du mieux faire, attention ! » ;
- s’y intéresser car elle prouve que l’élève est en train d’apprendre.
SAVOIR SAVANT
SAVOIR A ENSEIGNER
SAVOIR ENSEIGNE
15
- Celui de Jean Louis MARTINAND (1986), didacticien de sciences physiques
SAVOIR A ENSEIGNER
SAVOIR ENSEIGNE
La transposition didactique apparaît comme un cadre théorique pour analyser des documents
préexistants : programme, publications scientifiques, manuels scolaires ou autres documents
de vulgarisation.
La première question méthodologique de la recherche est de choisir judicieusement ces textes.
Ainsi, les savoirs scolaires, qui sont constitué par différents contenus disciplinaires, peuvent
être caractérisés par quatre origines :
Les pratiques de référence qui sont des pratiques sociales (lectures, écritures, pratiques
professionnelles, pratiques sportives,…
Les savoirs de référence qui sont des savoirs sur les pratiques de référence. Ce sont les
savoirs développés par théorisation sur le fonctionnement de ces pratiques.
Les savoirs experts (TOCHON, 1993) qui sont des savoirs théorisés sur les pratiques des
experts.
16 Les savoirs savants qui correspondraient aux savoirs académiques.
Cet ensemble est décrit par le schéma suivant :
SAVOIR SAVANT
SAVOIR DE
SAVOIR EXPERT SAVOIRS
REFERENCE
SCOLAIRES
PRATIQUES SOCIALES
DE REFERENCE
LE TETRAEDRE DIDACTIQUE
La disposition tétraédrique n’implique aucune hiérarchie entre les quatre origines. Elles sont
légitimes les unes que les autres du point de vue des savoirs scolaires.
Les domaines de savoirs et de pratiques auxquels se réfèrent les différentes disciplines pour
construire leurs savoirs scolaires n’ont pas la même importance d’une discipline à l’autre.
Ainsi, dans la représentation précédente les savoirs scolaires des différentes disciplines
n’auront pas le même positionnement à l’intérieur du tétraèdre. A titre d’exemples, nous
présenterons trois disciplines qui se distinguent par les places différentes qu’elles accordent
aux domaines de référence pour l’élaboration de leurs savoirs scolaires.
En mathématiques, les savoirs scolaires sont issus très majoritairement des savoirs savants.
Marginalement, des pratiques sociales (résolution de problèmes), des savoirs de référence
(algorithme) et des savoirs experts (techniques opératoires) sont à l’origine de quelques
savoirs scolaires. Dans le tétraèdre, le savoir scolaire de cette discipline est proche du sommet
17
« savoir savant ».
A l’opposé, en langues vivantes (Anglais), on ne saurait parler d’un savoir savant qui serait à
l’origine des savoirs scolaires. La discipline est fondée sur une pratique de référence qui
correspond à la langue utilisée par les autochtones en milieu naturel comme moyen
d’expression. C’est un véhicule de culture et un outil de communication. Cette dimension
pragmatique et instrumentale de la langue s’articule sur des savoirs de référence qui
fournissent des outils destinés à éclairer le fonctionnement de l’activité langagière. Les
savoirs experts de type traducteur/interprète interviennent peu dans la définition des savoirs
scolaires. Le savoir scolaire de cette discipline se positionne, entre les pratiques sociales de
référence et les savoirs de référence.
Enfin pour les sciences expérimentales et plus particulièrement la Chimie, la référence
savante joue un rôle privilégié dans l’ensemble des références possibles. Traditionnellement,
les concepts, les lois et les modèles sont transposés du savoir savant dans le savoir scolaire en
subissant entre autre une modification de leur niveau de formulation. Par contre, depuis une
décennie, des savoirs issus de pratiques sociales de référence ont pris une place grandissante.
Cela est particulièrement vrai dans le domaine des savoir-faire et des méthodes. La référence
à la démarche de la recherche en science est de plus en plus présente dans les stratégies
pédagogiques proposées dans le secondaire. On constate aussi que les thèmes retenus dans les
programmes de chimie font référence à des pratiques sociales. Le savoir scolaire de cette
discipline se situe près du sommet du tétraèdre occupé par le savoir savant en se décalant
depuis quelques années vers les pratiques sociales de référence et les savoirs de référence.
18
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
19
AIDES DIDACTIQUES : OUTIL POUR FACILITER
L’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE
20
1. GENERALITES
Le terme d’aide didactique désigne des instruments sélectionnés ou élaborés par l’enseignant
pour constituer des facilitateurs à différents moments des activités didactiques. A travers une
grande diversité de supports qui va des documents imprimés aux didacticiels en passant par
les divers types d’audiovisuel, la conception et l’utilisation de ces instruments répondent à
une triple finalité :
solliciter l’activité et la réflexion personnelle des élèves (on peut parler d’instruments
interactifs) ce qui correspond pleinement à la notion d’aide : aide à l’appropriation des
savoirs et savoir-faire ;
rendre possible un travail autonome leur permettant d’évoluer selon des rythmes
différenciés ;
familiariser les élèves aves des outils de communication plus ou moins spécialisés
dans le domaine scientifique.
En quoi ces auxiliaires d’apprentissage peuvent-ils être l’objet d’une réflexion didactique et
contribuer à la formation des enseignants ? On peut s’intéresser à l’analyse de leurs fonctions
et à celle de leur forme, pour mieux saisir divers aspects qui peuvent être sources des
difficultés pour les élèves.
Les manuels scolaires constituent la forme quasi-institutionnelle des aides didactiques : des
documents descriptifs et explicatifs, des exercices, des glossaires, etc., y sont rassemblés et
organisés avec rigueur. Le manuel constitue ainsi souvent l’instrument d’apprentissage
privilégié s’adressant à l’élève.
21
sujet d’étude…
des instruments d’information proposant des données à analyser (observation ou
expériences), qui peuvent avoir une fonction substitutive par rapport aux activités
pratiques. On peut inclure dans cette catégorie des planches anatomiques, des comptes
rendus d’expériences historiques, etc.
des instruments de guidage dont les guides techniques de travaux pratiques constituent
le type le plus représentatif pour les sciences expérimentales.
des instruments d’évaluation formative ou d’auto-évaluation permettant aux élèves de
faire le point sur leurs acquisitions de savoirs et savoir faire.
Dans le tableau suivant, la succession des étapes d’une démarche expérimentale a été
volontairement stéréotypée pour permettre de faire apparaître l’articulation avec les fonctions
des documents. Bien que conçue par rapport au travail autonome, une telle classification peut
s’adapter à d’autres formes d’enseignement. Si, par exemple l’enseignant organise les
apprentissages à partir des situations-problèmes, il est également amené à créer ou à
sélectionner des « outils » nécessaires. Le repérage des fonctions possibles des aides
didactiques ne signifie pas que des documents sont indispensables à toutes les phrases des
activités, une intervention systématique n’étant d’ailleurs pas souhaitable.
22
1. Trouver un point de
documents de motivation
départ d’activité
documents d’illustration
6. Répondre par l’observation d’une communication
23
3. LA FORME DES AIDES DIDACTIQUES
Les documents didactiques doivent non seulement répondre à une fonction, ils doivent aussi
être adaptés à leurs destinataires. Se pose alors le problème de leur forme, c’est-à-dire la
recherche des conditions pour qu’ils soient compréhensibles par les élèves. Car de leur
lisibilité dépend leur efficacité. On peut dire qu’un document écrit, c’est du texte et de
l’illustration, dans une mise en page qui n’est pas quelconque. Chacun des éléments présente
des caractéristiques spécifiques qui peuvent êtres source d’obstacles.
Depuis quelques années, les linguistes s’intéressent beaucoup à la diversité des types de
textes. Les écrits de type descriptif, explicatif, argumentatif ou injonctif, répondent chacun à
une forme syntaxique et pragmatique précise, à laquelle il faut être attentif. En premier lieu
pour la réalisation des aides didactiques, mais aussi pour initier les élèves à une méthodologie
de lecture qui leur permettre d’identifier ces types d’écrits, méthodologie qui fait l’objet
d’apprentissages spécifiques en français mais qu’il serait indispensable d’élargir à tous les
écrits didactiques.
Jean-Michel Adam a proposé une typologie générale des textes, qu’il paraît possible d’adapter
et de spécifier au cas des apprentissages scientifiques. Il distingue notamment :
24
les textes injonctifs, présentant un caractère chronologique qui rappelle le récit, mais
qui s’en distinguent par le fait d’ordonner, de prescrire. (ex : recette de cuisine, notice
de montage, consignes)
les textes prédictifs. (ex : prophétie, bulletin météo, horoscope)
les textes conversationnels, pouvant exprimer questionnement, excuse, remerciement,
promesse, annonce, menace… (ex : interview, dialogue, lettre)
les textes rhétoriques, réglés par le mètre et le rythme, dans lesquels jouent des
parallélismes (syntaxiques, métriques, phoniques ou graphiques)
Une telle typologie, pour être utilisable dans l’enseignement des sciences, doit subir quelques
adaptions et spécifications, dans la mesure où certaines catégories que l’auteur retient y sont
peu fréquentes et peu caractéristiques (ex : narratif, rhétorique, conversationnel). La fréquence
de ces catégories diffère d’ailleurs assez nettement, selon qu’il s’agit de textes que les élèves
rencontrent en situation de réception (lecture des manuels, des consignes et énoncés, des
fiches et photocopies distribuées par l’enseignement…) ou de textes travaillés en situation de
production (écriture de comptes rendus, réponses à des questions, construction d’un tableau,
complémentation d’un schéma…). Ainsi les élèves lisent fréquemment des textes injonctifs
alors qu’ils en produisent rarement ; inversement ils peuvent être amenés à écrire des textes
chroniques mais il est rare qu’ils en lisent.
Dans les aides didactiques, il faut particulièrement veiller à éviter les implicites, à doser les
éléments de redondance, à introduire raisonnablement les nouveautés lexicales par rapport à
une « connaissance supposée partagée » avec le lecteur (équilibre entre le déjà connu et les
informations nouvelles).
Les illustrations occupent une place importante dans les documents scientifiques et les
enseignants sous-estiment leur complexité et leur variété. Depuis la « simple » photographie,
substitut du réel, jusqu’aux multiples formes de graphes, on chemine dans des degrés
d’abstraction qui font de ces images bien autre chose qu’une illustration redondante d’un
texte. Chaque image scientifique, en effet, est un message multicodé et une analyse est
nécessaire pour que les élèves apprennent ces codes, en même temps ils apprennent à les
produire dans leurs propres écrits (schémas, diagrammes…). Il y’a, en outre, complémentarité
entre images et textes et les enjeux pédagogiques de leurs interactions sont multiples.
25
3-3 DU COTE DES ELEMENTS TYPOGRAPHIQUES
Par des codes de couleurs, par différents types de caractères, des hiérarchies s’établissent.
Elles sont porteuses de sens pédagogique et fonctionnent le plus souvent de manière implicite
parce qu’on les considère comme des évidences. Mais le sont-elles pour les jeunes élèves ?
Nous terminerons sur un problème de forme essentiel en regard des fonctions des aides
didactiques. Si ces documents ont pour but d’amener les élèves à agir, à travailler de manière
autonome, ils sont caractérisés par des phrases-consignes marquées par des verbes d’action :
Montez, Analyser, Justifier, Commentez…, constituent des formulations scolaires communs
mais qui correspondent souvent à des exigences différentes selon les disciplines, si bien que
ces formes passe-partout deviennent autant de pièges pour les élèves. Il faut peut-être aller
chercher du côté de la formulation d’objectifs pour obtenir une grande rigueur dans l’écriture
de critères de réalisation pour ces textes injonctifs.
Le tableau suivant récapitule, telles qu’elles nous apparaissent, les caractéristiques des
principaux types de textes que les élèves ont à lire ou à produire, dans le cadre de
l’enseignement des sciences expérimentales. Mais J.-M. Adam module ces oppositions en
parlant plutôt de séquences, puisque, par exemple, au sein de textes à dominante par exemple
descriptive, on identifie fréquemment des séquences explicatives. C’est bien le cas pour de
nombreux textes que les élèves ont à produire en sciences, textes composites, à dominante
souvent explicative, mais avec insertion de séquences descriptives.»
26
Présentent un phénomène en décrivant son
mécanisme, en faisant apparaître ses causes, les
TEXTES EXPLICATIFS
conditions de son fonctionnement ou d’apparition.
27
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Adam, J.-M. 1985. « Quels types de textes », In : Le français dans le monde, 192. Paris :
Hachette/Larousse.
Astolfi, J.-P. 1987. « Lire dans un manuel : pas si facile pour les élèves », In : cahiers
pédagogiques, 254-255.
JACOBI Daniel. Textes et images de la vulgarisation scientifique. Berne : Peter Lang. 1987
28
TYPOLOGIE DES QUESTIONS POSEES PAR
L’ENSEIGNANT AVANT/PENDANT/APRES LE COURS ET
LES STYLES PEDAGOGIQUES
29
1. TYPOLOGIE DES QUESTIONS
En se basant sur les travaux d’E.-C. Wragg (2001), E.-C. Wragg (1993) et G. Brown et O.
Maulini (2006) nous avons identifié une variété de catégories de questions posées par les
enseignants. Les types de questions sont :
30
enseignants posent des questions de transfert, ils insistent sur le fait que les étudiants se
demandent : comment je peux savoir que répondre ? Quelle hypothèse devrais-je avancer pour
répondre ?
Exemple :
Questions empiriques : comment est la structure du globe terrestre ? Comment expliquer la
naissance des chaînes de montagnes ?
Questions de transfert : que peut-on déduire ?
Les réponses aux questions de type empirique et de transfert sont un cumul de connaissances
que l’enseignant est censé expliquer ou dicter aux apprenants. Ce type de questions
n’engagerait pas les élèves dans un processus de réflexion ou d’extension de la pensée et ne
leur donnerait pas l’occasion de réfléchir sur l’utilité de telles connaissances dans leur
environnement social.
2. STYLES PEDAGOGIQUES
L’axe d’analyse relatif aux styles pédagogiques est construit de façon à permettre de
répertorier les types d’approches préconisés par les éditeurs des manuels. Cet axe d’analyse
présente quatre styles pédagogiques visant à catégoriser les contenus textuels. Chaque phrase
peut être référencée suivant l’un des styles en fonction du degré de la problématisation, de la
participation et du développement de l’esprit critique de l’élève. Le tableau 1, présente les
quatre styles pédagogiques et leurs indicateurs. Le paragraphe suivant clarifie brièvement
cette catégorisation :
31
La problématisation peut être présente mais donnée dans le manuel, les solutions sont
imposées sans argumentation et l'action, si elle est proposée, est imposée.
32
sont proposées.
Demander les idées des élèves, leurs suggestions…
Cette catégorisation permet de repérer dans chaque manuel - à travers l'analyse des phrases-
l'importance accordée à la participation des élèves et ce, pour un thème concerné à la fois par
un apport de connaissances et par un important volet éducatif.
Tableau 2 : Grille modifiée des styles pédagogiques.
Styles pédagogiques
Les réflexions sont apportées sur la nature des illustrations, les types des illustrations
privilégiés, le degré d’abstraction des différentes illustrations et les messages véhiculés par
ces images.
33
L’analyse porte sur les types d’exemples et les contenus explicatifs utilisés par les auteurs ; il
s’agit de répondre aux questions suivantes :
- quelle est la nature des explications proposées pour chacun des exemples ?
- quels sont les messages qui transparaissent à travers les choix des exemples et des
modèles explicatifs privilégiés ?
- quels sont les messages véhiculés par ces illustrations ?
2-4.2 Les images graphiques : nous classons dans cette catégorie les images selon la nature
des données qui ont permis de les construire. Deux sous catégories :
- images de données empiriques : tableaux, histogrammes, courbes,…
- images de conceptualisation scientifique : images ou schémas non figuratifs.
2-4.3 Les images figuratives : elles sont liées soit à des domaines visuels (codage iconique
de signaux visuels), soit à des domaines non visuels transcodés (Transcodage iconique par
transformation de signaux physiques les plus divers en signaux visuels). Nous retiendrons
dans cette catégorie :
- les images issues d’observation macroscopique (œil nu, photos, photos satellitaires,
films, radiographie, échographie, …),
- les images issues d’observation microscopique (microscope optique, microscope
électronique)
34
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
.
35