L'immunologie
facile aux ECNi
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Immunologie fondamentale et immunopathologie, par le Collège des Enseignants
d'Immunologie. 2e edition. 2018, 344 pages.
Immunopathologie. Collection les référentiels des Collèges, par le Collège des
Enseignants d'Immunologie. 2e édition. 2018, 400 pages.
L'immunologie
facile aux ECNi
FICHES DE SYNTHÈSE ILLUSTRÉES
L'immunologie facile aux ECNi, par Amélie Bouvier, Baptiste Duchamp et Marie Robert.
© 2022, Elsevier Masson SAS
ISBN : 978-2-294-77559-8
e-ISBN : 978-2-294-77575-8
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20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris. Tél. 01 44 07 47 70.
Table des matières
3 Lignées cellulaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Item 149. Angines de l'adulte et de l'enfant et rhinopharyngites de l'enfant. • Item 212. Hémogramme
chez l'adulte et l'enfant : indications et interprétation. • Item 220. Adénopathie superficielle de l'adulte
et de l'enfant. • Item 275. Splénomégalie. • Item 315. Leucémies aiguës. • Item 316. Syndromes
myélodysplasiques. • Item 317. Syndromes myéloprolifératifs. • Item 318. Leucémies lymphoïdes chroniques.
Chapitre 02
Réponse immunitaire innée
1 Les acteurs cellulaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.1 Polynucléaires neutrophiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.2 Polynucléaires éosinophiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.3 Polynucléaires basophiles et mastocytes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.4 Monocytes et macrophages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.5 Cellules dendritiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2 Système du complément . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3 Opsonisation et phagocytose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
5 Réaction inflammatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Item 147. Fièvre aiguë chez l'enfant et l'adulte. • Item 159. Tuberculose de l'enfant et de
l'adulte. • Item 185. Réaction inflammatoire : aspects biologiques et cliniques. Conduite à tenir.
• Item 187. Hypersensibilités et allergies cutanéomuqueuses chez l'enfant et l'adulte. Urticaire,
dermatite atopique, dermatite de contact, conjonctivite allergique. • Item 194. Lupus systémique.
Syndrome des anti-phospholipides. • Item 211. Sarcoïdose. • Item 212. Hémogramme chez l'adulte et
l'enfant : indications et interprétation. • Item 218. Éosinophilie. • Item 261. Néphropathie glomérulaire.
• Item 296. Agranulocytose médicamenteuse : conduite à tenir.
V
Table des matières
Chapitre 03
Réponse immunitaire adaptative
1 Système du CMH/HLA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2 Histocompatibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Chapitre 04
Techniques d'exploration du système
immunitaire
1 Électrophorèse des protéines sériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
1.1 Profil d'électrophorèse des protéines sériques (EPS) normal . . . . . . . . . . . . . . . . 53
1.2 Profils d'électrophorèse pathologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2 Caractérisation des immunoglobulines par immunofixation et dosage . . . . . . . 57
4 Immunofluorescence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
4.1 Immunofluorescence directe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.2 Immunofluorescence indirecte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
5 Cytométrie en flux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
6 Tests de Coombs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
VI
Table des matières
Partie 2 Immunopathologie
Chapitre 05
Hypersensibilités
1 Hypersensibilités de type I : médiées par les IgE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Chapitre 06
Pathologies auto-immunes
et auto-inflammatoires
1 Physiopathologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
2 Rhumatologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
2.1 Ostéo-immunologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
2.2 Polyarthrite rhumatoïde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
2.3 Spondyloarthrites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
3 Médecine interne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
3.1 Lupus systémique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
3.2 Vascularites systémiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
3.3 Cytopénies auto-immunes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
3.4 Autres pathologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
4 Dermatologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
4.1 Dermatoses bulleuses auto-immunes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
4.2 Psoriasis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
Item 22. Diminution de la diurèse. • Item 90. Pathologie des glandes salivaires. • Item 112. Dermatose
bulleuse touchant la peau et/ou les muqueuses externes. • Item 117. Psoriasis. • Item 128. Ostéopathies
fragilisantes. • Item 192. Pathologies auto-immunes : aspects épidémiologiques, diagnostiques et principes
de traitement. • Item 193. Analyse de l'électrophorèse des protéines sériques. • Item 194. Analyse du
bilan thyroïdien. • Item 196. Polyarthrite rhumatoïde. • Item 210. Pneumopathie interstitielle diffuse.
• Item 213. Anémie chez l'adulte et l'enfant. • Item 214. Thrombopénie chez l'adulte et l'enfant.
• Item 239. Acrosyndromes (phénomène de Raynaud, érythermalgie, acrocyanose, engelures, ischémie
digitale).
VII
Table des matières
Chapitre 07
Transplantation et greffe de cellules
souches hématopoïétiques
1 Rejet de greffe – Exemple de la transplantation rénale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
Chapitre 08
Déficits immunitaires
1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
Chapitre 09
Pathologies infectieuses
1 Syndrome mononucléosique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
3 La tuberculose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
Item 159. Tuberculose de l'enfant et de l'adulte. • Item 169. Infections à VIH.
VIII
Table des matières
Chapitre 10
Syndrome d'activation macrophagique/
lympho-histiocytaire
1 Physiologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
2 Pathologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
Chapitre 11
Asthme allergique
1 Immunopathologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
Chapitre 12
Thérapeutiques
1 Vaccination . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
4 Corticoïdes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
Item 146. Vaccinations. • Item 202. Biothérapies et thérapies ciblées. • Item 330. Prescription et
surveillance des classes de médicaments les plus courantes chez l'adulte et chez l'enfant (…) Anti-
inflammatoires stéroïdiens et non stéroïdiens.
IX
Préface
Préface
À l'heure d'internet et de l'accès immédiat à une infinité d'informations, se
lancer dans la rédaction d'un ouvrage papier peut paraître anachronique.
C'est pourtant la démarche courageuse et salutaire choisie par Marie, Bap-
tiste et Amélie.
Confrontés à la double injonction de la réussite aux examens à court terme,
tout en se préparant à leur futur métier, tous les étudiants en médecine sont
conscients des limites du bachotage. Reposant sur la mémorisation à court
terme des données les plus essentielles, cette technique permet (au mieux !)
de passer l'obstacle des partiels, mais n'est pas adaptée pour fonder le socle
des connaissances nécessaires à l'exercice de la médecine.
Cette vérité s'applique peut-être de manière encore plus aiguë pour l'appren-
tissage de l'immunologie. Discipline à la racine d'une multitude de processus
physiopathologiques, elle transcende les spécialités mais, abordée très tôt
dans le cursus médical, souffre d'une réputation (injustifiée !) de « casse-
tête », que beaucoup d'étudiants choisissent de survoler.
Ces derniers seront très heureux de trouver dans cet excellent ouvrage, une
synthèse abordable et richement illustrée, qui fournit les informations indis-
pensables mais permet surtout au lecteur de « comprendre ce qu'il apprend ».
C'est le mérite de Marie, Baptiste et Amélie, étudiants en médecine en fin de
cursus, d'être parfaitement au fait des besoins des étudiants soumis à une
charge de travail considérable.
Pr Olivier Thaunat
UFR Lyon Est (Université Claude Bernard Lyon 1)
X
Avant-propos
Avant-propos
Chères étudiantes, Chers étudiants,
Si vous trouvez le temps dans votre quotidien tumultueux d'ouvrir ce livre,
entre stages à l'hôpital et révisions à la bibliothèque, c'est que vous êtes en
train de préparer avec détermination l'examen classant national informatisé
(ECNi).
Ce livre a pour but de vous donner les clefs de compréhension nécessaires à
certains items de l'ECNi en immunologie. Il ne prétend pas être un référentiel
et se veut de vulgarisation.
Connaître la physiopathologie permet de comprendre les maladies que nous
soignons et de mieux retenir les notions essentielles.
Cet ouvrage est une synthèse des connaissances les plus utiles et est donc
construit avec des raccourcis et simplifications pour la bonne compréhen-
sion de tous. Nos références favorites sont indiquées à la fin du livre si vous
souhaitez approfondir certaines notions. Nous espérons qu'il vous permet-
tra d'éclaircir quelques notions afin de mieux assimiler les connaissances
importantes pour l'ECNi et votre future pratique de médecin.
Plus encore, nous souhaitions partager avec vous le plaisir que nous avons à
étudier l'immunologie, et la fascination qui peut se construire autour de cette
discipline.
Bonne lecture !
Amélie Bouvier, Baptiste Duchamp, Marie Robert
Faculté de Médecine Lyon Est
Remerciements
Nous tenons à remercier sincèrement le Professeur O. Thaunat et le Docteur
A. Koenig avec qui nous avons initié ce projet, toujours soutenu par le Doyen
G. Rode.
Nous sommes également très reconnaissants envers les Professeurs A. Hot,
D. Jullien, P. Miossec, F. Venet et les Docteurs M.-N. Kolopp-Sarda, L. Jallades,
N. Fabien, N. Florens, A. Villani, M. Gossez, M. Rabeyrin, A. Aydin, les internes
Y. Grimaud, J. Seiller, R. Euvrard, R. Varnier, B. Heid, N. Dupuis et enfin
Sophie Robert pour leur précieuse aide et relecture.
XI
Abréviations
Abréviations
AAN Anticorps antinucléaires
AC Anticorps
ADN Acide désoxyribonucléique
AG Antigène
AHAI Anémie hémolytique auto-immune
AINS Anti-inflammatoires non stéroïdiens
AIRE Auto-Immune Regulator
ANCA Anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles
ARN Acide ribonucléique
BCR B-Cell Receptor
BPAG Bullous Pemphigoid Antigen
BTK Bruton's Tyrosine Kinase
CCP Cyclic Citrullinated Peptides
CH50 Complément hémolytique 50 %
CIC Complexes immuns circulants
CIVD Coagulation intravasculaire disséminée
CMH Complexe majeur d'histocompatibilité
CMV Cytomégalovirus
CPA Cellule présentatrice d'antigène
CRP C-Reactive Protein
CSH Cellules souches hématopoïétiques
CSL Cellules souches lymphoïdes
CSM Cellules souches myéloïdes
CTLA-4 Cytotoxic T-Lymphocyte-Associated protein 4
DAMP Damage Associated Molecular Pattern
DHR Dihydrorhodamine
DIC Déficit immunitaire combiné
DICS Déficit immunitaire combiné sévère
DMARD Disease Modifying Antirheumatic Drug
DRESS Drug Reaction with Eosinophilia and Systemic Symptoms
XII
Abréviations
XIII
Abréviations
XIV
Abréviations
XV
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Partie 1 Immunologie fondamentale
Chapitre 01
Généralités ........................................................................................................................ 3
Chapitre 02
Réponse immunitaire innée .................................................... 11
Chapitre 03
Réponse immunitaire adaptative ................................ 31
Chapitre 04
Techniques d'exploration du système
immunitaire .................................................................................................................. 51
1
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Chapitre 01 Généralités
1 Système immunitaire
3 Lignées cellulaires
4
Chapitre 01 Généralités
1 Système immunitaire
Comme une pièce de plus dans l'échiquier du vivant, l'être humain rencontre
des adversaires qui s'opposent à son développement, et possède des armes
spécifiques pour y faire face. L'Homme évolue dans un milieu hostile, peuplé
d'adversaires pouvant causer sa perte mais contre qui il possède un arsenal
redoutable : son système immunitaire. Les pathogènes rencontrent en pre-
mier lieu une barrière physique et chimique formée de notre peau et de nos
muqueuses, sur lesquelles enzymes et composés chimiques participent à la
destruction des envahisseurs : ces premiers acteurs constituent ensemble l'an-
té-immunité. Une fois cette barrière franchie, notre corps dispose d'une armée
de soldats organisée en deux grands groupes : l'immunité innée et l'immunité
adaptative (tableau 1.1). Elles sont reliées par un système complexe de cytokines
et peuvent compter sur le relais des cellules dendritiques pour une communica-
tion efficace entre une immunité non spécifique et une immunité ciblée (fig. 1.1).
5
Chapitre 01 Généralités
Cils
Macrophages Lymphocytes B
Lymphocytes T
Polynucléaires Cytokines CD4
Mucus neutrophiles
Complément
Cellules Lymphocytes T
dendritiques CD8
Flore
commensale Polynucléaires
éosinophiles Polynucléaires
basophiles Plasmocytes
6
Chapitre 01 Généralités
Les OLS sont les lieux d'activation puis de multiplication des lymphocytes, ce
qui explique leur hypertrophie lors de l'activation de la réaction immunitaire. On
distingue :
7
Chapitre 01 Généralités
Amygdales
Thymus Ganglions
lymphatiques
Rate
Moelle
osseuse
8
Chapitre 01 Généralités
3 Lignées cellulaires
• Item 212. Hémogramme chez l'adulte et l'enfant : indications et
interprétation.
Item 315. Leucémies aiguës.
Item 316. Syndromes myélodysplasiques.
Item 317. Syndromes myéloprolifératifs.
Item 318. Leucémies lymphoïdes chroniques.
• Situations de départ :
– 221. Interprétation d'un myélogramme.
– 223. Interprétation de l'hémogramme.
• Rang A.
9
Chapitre 01 Généralités
Polynucléaire
neutrophile
Polynucléaire
éosinophile
CSM Polynucléaire Mastocyte
basophile
Cellule
dendritique
CSH
Monocyte Macrophage
Lymphocyte B
CSL
Plasmocyte
Lymphocyte T
CD4
Lymphocyte T
CD8 Lymphocyte B
Mémoire
Natural Killer
Fig. 1.3 Leucopoïèse.
CSH : cellules souches hématopoïétiques ; CSL : cellules souches lymphoïdes ;
CSM : cellules souches myéloïdes.
10
Chapitre 02
Réponse
immunitaire
innée
2 Système du complément
3 Opsonisation et phagocytose
5 Réaction inflammatoire
12
Chapitre 02 Réponse immunitaire innée
Les polynucléaires neutrophiles (PNN) sont l'un des premiers acteurs du sys-
tème immunitaire inné, avec un rôle simple : phagocyter et détruire le plus
rapidement possible le pathogène, afin d'empêcher l'infection (fig. 2.1) :
• cellules circulantes nombreuses : 60 % des leucocytes totaux, entre 1.5 et 7 G/l
chez l'adulte ;
• cellules granuleuses (granules contenant des enzymes) à noyau polylobé ;
• renouvellement rapide (durée de vie : environ 24 heures dans le sang), stimulé
par le G-CSF ;
• premières cellules recrutées sur le site d'une réaction inflammatoire ;
• capacité de phagocytose ;
• destruction bactérienne et fongique, grâce à la NADPH oxydase qui produit des
dérivés réactifs de l'oxygène (ROS), mortels pour les pathogènes ;
• dégénérescence sur le lieu de recrutement : constitution de pus par les PNN
altérés qui meurent par apoptose après la phagocytose.
13
Chapitre 02 Réponse immunitaire innée
Les PNN sont accolés aux parois des vaisseaux, c'est-à-dire marginés, leur
nombre plasmatique peut augmenter dans différentes situations :
• hyperleucocytose à PNN « réactionnelle », avec augmentation de la production
de PNN par la moelle osseuse, en réponse à une stimulation : maladies inflam-
matoires comme la polyarthrite rhumatoïde, l'arthropathie microcristalline à
cristaux d'urate de sodium (goutte), le tabagisme, la plupart des infections bac-
tériennes, après stimulation par facteur de croissance (G-CSF).
ATTENTION
Exceptions notables :
• tuberculose, brucellose, typhoïde, syphilis et coqueluche sont des infections
bactériennes responsables d'une hyperlymphocytose ;
• le tabac provoque une hyperleucocytose et une hyperlymphocytose.
• quantitatifs :
– congénitaux : neutropénie congénitale ;
– acquis : leucémies, aplasie, médicamenteux, auto-immun, etc. ;
• qualitatifs :
– congénitaux : granulomatose septique chronique par mutation de la NADPH
oxydase, déficit de l'adhérence leucocytaire (LAD) ;
– acquis : hémopathies, prise d'AINS.
Les PNN sont les premières cellules recrutées sur le lieu de l'infection. Ils
détruisent le pathogène (NADPH oxydase) puis meurent par apoptose (pus).
Leur déficit entraîne une réduction des capacités de phagocytose. Ce déficit
peut être quantitatif ou qualitatif, acquis ou héréditaire.
14
Chapitre 02 Réponse immunitaire innée
• Item 218. Éosinophilie.
• Situations de départ :
– 216. Anomalie des leucocytes.
– 219. Hyperéosinophilie.
– 223. Interprétation de l'hémogramme.
• Rangs A et B.
15
Chapitre 02 Réponse immunitaire innée
Hyperéosinophilie
Définie par un seuil de PNE > 0.5 G/l. Les étiologies responsables sont nom-
breuses (fig. 2.3).
Les explorations recherchent les quatre causes les plus fréquentes d'hyperéo-
sinophilie :
ATTENTION
Toxoplasmose et giardiose peuvent également être responsables d'une hyperéo-
sinophilie, bien que ce soient des protozoaires.
Hyperéosinophilie chronique
Durée > 6 mois.
16
Chapitre 02 Réponse immunitaire innée
Hyperéosinophilie
> 0.5 G
Secondaire
Primitive ou réactionnelle
Th2
- Leucémie chronique à éosinophiles < 1 G/L
- Hémopathie lymphoïde - Atopie et allergies communes
- Asthme
- Parasites : Oxyurose et taenia
> 1 G/L
- Allergies médicamenteuses dont DRESS
- Parasites : toxocarose, ascaridiose,
bilharziose, anguillulose, etc.
- Hémopathies : Hodgkin, lymphome T, etc.
- Cancers solides
- Maladies spécifiques d'organes
- Vascularites : GEPA
- Infections : Tuberculose, VIH,
aspergillose broncho-pulmonaire allergique
- Insuffisance surrénalienne chronique
- Maladie des emboles de cholestérol
17
Chapitre 02 Réponse immunitaire innée
A B
Fig. 2.4 A. Polynucléaire basophile circulant. B. Mastocyte
(sang médullaire) en cours de dégranulation.
(Source : Hospices civils de Lyon, laboratoire d'hématologie, © laurent.jallades@chu-lyon.fr.)
18
Chapitre 02 Réponse immunitaire innée
Activation mastocytaire
Non immunologique Immunologique
Médicaments, aliments
histaminolibérateurs
IgG
Opiacés Auto-immunité
IgG anti-IgE
IgG anti-FcεRI
Neuropeptides
Stress, effort
• Item 211. Sarcoïdose.
Item 159. Tuberculose de l'enfant et de l'adulte.
• Rang A.
19
Chapitre 02 Réponse immunitaire innée
A B
Fig. 2.6 A. Monocyte. B. Macrophage médullaire (astérisque).
(Source : Hospices civils de Lyon, laboratoire d'hématologie, © laurent.jallades@chu-lyon.fr.)
20
Chapitre 02 Réponse immunitaire innée
2 Système du complément
• Item 194. Lupus systémique. Syndrome des anti-phospholipides.
Item 261. Néphropathie glomérulaire.
• Rang B.
C3 convertase
C3a Clivage C3
Properdine
Anaphylatoxines
C5 convertase
C5a Clivage C5
21
Chapitre 02 Réponse immunitaire innée
• la voie classique, activée par les complexes immuns formés d'une combinaison
d'AC et d'AG ;
• la voie des lectines, activée par des micro-organismes et des structures bacté-
riennes particulières (peu importante à l'ECN et en pratique) ;
• la voie alterne, activée par certains micro-organismes.
22
Chapitre 02 Réponse immunitaire innée
23
Chapitre 02 Réponse immunitaire innée
3 Opsonisation et phagocytose
• Item 185. Réaction inflammatoire : aspects biologiques et cliniques.
Conduite à tenir.
• Rang B.
• les PNN ;
• les macrophages ;
• les cellules dendritiques.
• les PNN meurent sur le lieu de l'infection, ce qui se traduit par la formation de
pus ;
• les macrophages et les cellules dendritiques conservent des fragments de la
bactérie phagocytée et les présentent aux lymphocytes au sein des OLS.
Les bactéries sont généralement reconnues via des récepteurs par le phagocyte,
qui peut alors procéder à la phagocytose. Cependant, la phagocytose néces-
site une première liaison avec l'agent pathogène, qui peut être facilitée par une
signalisation sur la paroi bactérienne :
24
Chapitre 02 Réponse immunitaire innée
Les PNN, les macrophages et les cellules dendritiques sont des cellules
phagocytaires.
Les bactéries encapsulées telles que S. pneumoniae, N. meningitidis et
H. influenzae nécessitent l'action préalable du complément et des AC,
particulièrement efficaces au sein de la rate, pour être éliminées.
CMH II TCR
25
Chapitre 02 Réponse immunitaire innée
4 Cytokines pro-inflammatoires
et anti-inflammatoires
• Item 147. Fièvre aiguë chez l'enfant et l'adulte.
Situation de départ :
– 44. Hyperthermie/fièvre.
• Rang B.
Ces molécules sont produites par de nombreuses cellules et ont des effets
(fig. 2.10) :
Une sécrétion aiguë et transitoire de cytokines est physiologique ; elle est patho-
logique si elle devient chronique et prolongée.
26
Chapitre 02 Réponse immunitaire innée
Cytokines
Macrophage réponse inflammatoire innée
27
Chapitre 02 Réponse immunitaire innée
5 Réaction inflammatoire
• Item 185. Réaction inflammatoire : aspects biologiques et cliniques.
Conduite à tenir.
• Situations de départ :
– 17. Amaigrissement.
– 21. Asthénie.
– 44. Hyperthermie/fièvre.
– 54. Œdème localisé ou diffus.
– 179. Réaction inflammatoire sur pièce opératoire /biopsie.
– 186. Syndrome inflammatoire aigu ou chronique.
– 193. Analyse de l'électrophorèse des protéines sériques.
– 203. Élévation de la protéine C-réactive (CRP).
– 207. Ferritine : baisse ou augmentation.
• Rangs A et B.
• phase vasculaire :
– libération de prostaglandines et de leucotriènes, qui sont vasodilatateurs
(œdème) et algogènes (douleur) ;
– libération de C3a et C5a ayant une activité chimiotactique, et des cytokines
pro-inflammatoires induisant la synthèse des protéines de la phase aiguë ;
– activation de la paroi vasculaire avec augmentation de l'expression des molé-
cules d'adhérence cellulaire, activation de l'hémostase primaire ;
• phase cellulaire :
– PNN dans les premières heures : margination puis diapédèse (passage à tra-
vers la paroi vasculaire), sécrétion de cytokines/chimiokines ;
28
Chapitre 02 Réponse immunitaire innée
• à cinétique rapide : leur élévation est précoce au cours d'une réaction inflamma-
toire : CRP, SAA, PCT (demi-vie : < 1 jour) ;
• à cinétique intermédiaire : haptoglobine (α2-glycoprotéine), orosomucoïde, C3
(demi-vie : 1 à 5 jours) ;
• à cinétique lente : fibrinogène, albumine, ferritine (demi-vie > 5 jours) ;
• positives : leur synthèse est augmentée en cas d'inflammation (ex. : CRP,
fibrinogène) ;
• négatives : leur synthèse est diminuée : albumine et transferrine.
29
Chapitre 02 Réponse immunitaire innée
Fig. 2.11 La réaction inflammatoire.
30
Chapitre 03 Réponse immunitaire adaptative
1 Système du CMH/HLA
2 Histocompatibilité
32
Chapitre 03 Réponse immunitaire adaptative
1 Système du CMH/HLA
Le CMH désigne des protéines de surface cellulaire qui jouent un rôle majeur
dans la réaction immunitaire. Chez l'Homme, ces protéines sont également
dénommées HLA (Human Leucocyte Antigens). Elles sont codées par un ensemble
de gènes, que l'on appelle le complexe génique HLA. Deux rôles sont décrits
pour ce système :
• lorsque l'AG est « intracellulaire » (ex. : virus, cellule tumorale, bactérie intracel-
lulaire), il n'est pas accessible aux cellules de l'immunité → l'AG (après proces-
sing intracellulaire) sera présenté par le CMH de classe I aux LT CD8+, doués de
capacités cytotoxiques ;
• lorsque l'AG est « extracellulaire » (ex. : bactérie extracellulaire), il est accessible
et présenté par les CPA via le CMH de classe II aux LT CD4+.
33
Chapitre 03 Réponse immunitaire adaptative
• psoriasis et HLA-Cw6 ;
• réactions d'hypersensibilités médicamenteuses : abacavir et HLA-B57*01 ; car-
bamazépine et HLA-B*5701 et HLA-A*3101.
Lymphocyte T Lymphocyte T
CD8 CD4
TCR TCR
α2 α1 α1 β1
α3 Bêta-2 α2 β2
CMH I microglobuline CMH II
Membrane
cellulaire
Cellule présentatrice
Toute cellule nucléée
d'antigènes
34
Chapitre 03 Réponse immunitaire adaptative
2 Histocompatibilité
• Item 202. Biothérapies et thérapies ciblées.
• Rang B.
Dans le cadre d'une greffe de CSH, la probabilité qu'un individu présente la même
combinaison de molécules HLA qu'un membre de sa fratrie, c'est-à-dire qu'il ait
hérité des mêmes combinaisons d'allèles HLA de la part de ses deux parents
(greffe géno-identique) est de 25 %. La probabilité que deux individus présentent
la même combinaison HLA dans la population générale est de 1 sur 1 million.
Trouver un individu présentant la même combinaison d'allèles HLA dans la
population générale est donc encore plus difficile (greffe phéno-identique).
Les LT et les LB sont ensuite activés dans les ganglions lymphatiques (OLS).
• étape de sélection positive : les LT survivent si leur TCR est fonctionnel et recon-
naît le CMH ;
• étape de sélection négative (tolérance centrale) : les LT survivent uniquement si
la reconnaissance du CMH pour un AG du soi (codé par le facteur de transcription
36
Chapitre 03 Réponse immunitaire adaptative
Auto-Immune Regulator AIRE) n'est pas trop importante, afin d'éviter le dévelop-
pement de pathologies auto-immunes.
Fig. 3.3 Lymphocytes.
(Source : Hospices civils de Lyon, laboratoire d'hématologie, © laurent.jallades@chu-lyon.fr.)
CSH CMH I
Thymocyte
TCR
TCR
Cytokines
Défaut d'affinité pour le CMH Très forte affinité pour le CMH
= et le soi CMH II
Mort par négligence =
ou sélection positive Mort par sélection négative
37
Chapitre 03 Réponse immunitaire adaptative
Ils seront activés et doués de mémoire une fois qu'ils auront rencontré l'AG dont
ils sont spécifiques dans les ganglions lymphatiques.
D'un point de vue fonctionnel, on peut admettre que la structure de tous les OLS
suit globalement le même schéma et nous allons décrire celle des ganglions
lymphatiques :
Les ganglions lymphatiques sont le lieu d'interactions entre les CPA, notam-
ment les cellules dendritiques, et les LT.
38
Chapitre 03 Réponse immunitaire adaptative
Capsule
Sinus
Vaisseau
Vaisseau
lymphatique
lymphatique
afférent
efférent
Paracortex (Zone T)
Follicule primaire
Cortex
(Zone B) Follicule secondaire
Centre germinatif
• signal 1 : reconnaissance par le TCR de l'AG présenté par le CMH de la CPA ;
• signal 2 : signaux de co-stimulation ;
• signal 3 : signaux cytokiniques de prolifération puis de polarisation.
39
Chapitre 03 Réponse immunitaire adaptative
L'IL-2, une fois produite, se fixe sur son récepteur, le CD25, à la surface des LT
et active la voie de signalisation mTOR (Mechanistic Target Of Rapamycin). Cette
dernière permet l'activation du cycle cellulaire puis la prolifération des LT.
Trois signaux sont nécessaires à l'activation des LT. Chacun d'eux est la cible
de thérapeutiques.
40
Chapitre 03 Réponse immunitaire adaptative
Le traitement d'induction :
Concernant le traitement d'entretien, il peut cibler l'un des trois signaux d'ac-
tivation du LT :
CD80 / CD86
Signal 3
CMH II Signal 2 Bélatacept
CD28
Signal 1
TCR CD25/IL-2 R Basiliximab
Ciclosporine Sirolimus
Calcineurine mTOR
Tacrolimus Evérolimus
IL-2
IL-2
Azathioprine
Acide mycophénolique
Lymphocyte T
Cycle de multiplication
cellulaire
41
Chapitre 03 Réponse immunitaire adaptative
Les effets secondaires de ces checkpoint inhibitors résultent d'une levée d'in-
hibition trop importante des LT CD8+, entraînant des réactions auto-immunes.
Tous les organes peuvent être atteints (vitiligo, myocardite, myosite, thyroïdite,
colite) ; le traitement repose souvent sur la corticothérapie.
42
Chapitre 03 Réponse immunitaire adaptative
Inhibition du lymphocyte
Anti CTLA-4
Anti PDL-1
CD80 / CD86 CTLA-4 Cellule
CPA (B7)
LT tumorale
PD-1 PDL-1
PDL-1 PD-1 Anti PD-1
Exemples thérapeutiques :
43
Chapitre 03 Réponse immunitaire adaptative
Cytokines
polarisantes
spécifiques Lymphocyte T
CD4+ naïf
IL-4
IL-13
Th 1 Th 17 Th 2 T régulateur
Macrophages Polynucléaires
Polynucléaires
Recrute et basophiles
neutrophiles
LT CD8+ et éosinophiles
Pathogènes Pathogènes
intracellulaires extracellulaires Régulation
Attaque (virus, bactéries (bactéries, Helminthes des réponses
intracellulaires) protozoaires) immunitaires
44
Chapitre 03 Réponse immunitaire adaptative
LT régulateurs (L Treg)
• Polarisés sous l'influence du TGF-β.
• Régulation des réponses immunitaires par la sécrétion du TGF-β et de l'IL-10.
• Tolérance périphérique.
45
Chapitre 03 Réponse immunitaire adaptative
Ces deux voies s'inhibent : lorsque la voie Th2 est activée, la pression de la voie
Th1/Th17 est moins importante.
Exemple de la grossesse
• Associée à la voie Th2.
• La balance Th1/Th17 versus Th2 va s'accentuer en faveur du profil Th2 et les
pathologies médiées par cette voie se verront aggravées par la grossesse. C'est
le cas du lupus systémique.
• À l'inverse, les pathologies médiées par les voies Th1/Th17 connaîtront générale
ment moins de poussées lors de la grossesse, telles que la polyarthrite rhuma-
toïde (PR) ou la sclérose en plaques.
46
Chapitre 03 Réponse immunitaire adaptative
• une immunoglobuline (Ig) de surface qui leur sert de récepteur (BCR). Chaque LB
est porteur d'une Ig spécifique d'un seul AG, et l'ensemble des LB exprime des Ig
différentes ;
• le CD20, qui permet de les identifier en cytométrie de flux, et de les cibler en
thérapeutique avec un AC anti-CD20 : le rituximab.
Ils circulent par la suite dans tout l'organisme afin de rencontrer leur AG. On les
retrouve en particulier dans les OLS où ils sont activés via la présentation de l'AG
par les CPA (fig. 3.11).
4.2 Réponse B-médiée
• Situation de départ :
– 236. Interprétation d'un résultat de sérologie.
LT
LB
Fig. 3.11 Lymphopoïèse B.
47
Chapitre 03 Réponse immunitaire adaptative
Taux d’anticorps
B
IgG
Réponse Réponse
IgM primaire secondaire
Temps
1 2 3 4 5 6 (semaines)
Première Seconde
stimulation stimulation antigénique
antigénique identique
48
Chapitre 03 Réponse immunitaire adaptative
→ Les IgM sont pentamériques ; ce sont les premières produites par le LB naïf,
elles sont peu affines mais activent efficacement le complément.
→ Les IgG sont plus affines pour leur AG et sont produites secondairement par
les LB activés en plasmocytes.
→ Les IgA jouent un rôle dans l'immunité muqueuse (Item 285 – Maladie
cœliaque).
→ Les IgE seront détaillées avec les réactions d'hypersensibilités de type I (cf.
chapitre 05).
→ Les IgD sont présentes à la surface des LB naïfs. Leur rôle est mal connu.
Le facteur rhumatoïde est le plus souvent une IgM anti-Fc des IgG dont l'un
des rôles physiologiques est de réguler la réponse AC. Il est augmenté dans de
nombreuses pathologies :
Chaîne Chaîne
légère lourde
Fragment
variable
Fragment
constant
49
Chapitre 03 Réponse immunitaire adaptative
Les AC sont produits par les LB suite à la rencontre de l'AG. Les premiers
AC produits sont les IgM, de faible affinité. Ils sont suivis par les IgG, de forte
affinité.
50
Chapitre 04
Techniques
d'exploration
du système
immunitaire
4 Immunofluorescence
4.1 Immunofluorescence directe
4.2 Immunofluorescence indirecte
5 Cytométrie en flux
6 Tests de Coombs
52
Chapitre 04 Techniques d'exploration du système immunitaire
Albumine
0.75
0.71
0.66
0.62
0.58
0.54
0.50
0.46
0.42
0.37
0.33
0.29
0.25
0.21
0.17
0.12
β1
α1 α2 β2 γ
0.08
0.04
0.00
53
Chapitre 04 Techniques d'exploration du système immunitaire
• diminution de l'albumine ;
• augmentation des α-globulines ;
• diminution du pic β1 ;
• augmentation du pic β2.
0.40
0.37
0.35
0.33
Insuffisance hépatique
0.30
0.28
0.26
0.23
0.21 ↓ Albumine
0.19
0.16
0.14
↑ γ-globulines
0.12
↓ α 2, β1 et β 2 (aspect de bloc β-γ)
0.09
globulines
0.07
0.05
0.02
0.00
C
Fig. 4.2 Profils évocateurs de : syndrome inflammatoire (A),
syndrome néphrotique (B), insuffisance hépatique (C).
(Source : © Hospices civils de Lyon, laboratoire d'immunologie, Groupement hospitalier Lyon Sud.)
54
Chapitre 04 Techniques d'exploration du système immunitaire
0.47
PIC1
0.45
0.42
0.39
0.37
0.34
0.32
0.29
0.26
0.24
0.21
0.18
0.16
0.13
0.11
0.08
0.05
0.03
0.00
ATTENTION
Un clone de plasmocyte peut ne synthétiser que des chaînes légères, étant alors
responsable d'un myélome à chaînes légères.
• infections chroniques ;
• maladies auto-immunes : lupus systémique (fig. 4.4), syndrome de Gouge-
rot-Sjögren, hépatopathies auto-immunes et chroniques ;
• sarcoïdose.
55
Chapitre 04 Techniques d'exploration du système immunitaire
0.41
0.39
0.36
0.34
0.32
0.29
0.27
0.25
0.23
0.20
0.18
0.16
0.14
0.11
0.09
0.07
0.05
0.02
0.00
Fig. 4.4 Profil d'une patiente avec un lupus systémique non traité avec
élévation polyclonale des immunoglobulines.
(Source : © Hospices civils de Lyon, laboratoire d'immunologie, Groupement hospitalier Lyon Sud.)
Cas particuliers des hémopathies et du VIH : ils peuvent être responsables d'hypo-
ou d'hypergammaglobulinémie.
56
Chapitre 04 Techniques d'exploration du système immunitaire
2 Caractérisation des
immunoglobulines par
immunofixation et dosage
Dans le cadre des gammapathies monoclonales, la caractérisation des Ig mono-
clonales détectées à l'EPS est réalisée par immunotypage ou immunofixation.
La quantification du pic monoclonal est faite sur l'EPS et non par dosage des Ig.
chapitre 08
3 ELISA (Enzyme-Linked
ImmunoSorbent Assay)
• Situation de départ :
– 236. Interprétation d'un résultat de sérologie.
Méthode (fig. 4.5) :
57
Chapitre 04 Techniques d'exploration du système immunitaire
Patient 1 Patient 2
Incubation
du sérum du patient
Antigène
Rinçage
Incubation
des anticorps anti Fc marqués
Rinçage
Révélation
enzymatique
Séronégatif Séropositif
Indications :
L'ELISA est une technique très sensible mais peu spécifique. En cas de positivité
de l'ELISA, un western blot, plus spécifique, sera souvent réalisé pour confirma-
tion. Ex. : le diagnostic d'infection par le VIH ne doit pas être annoncé sur le seul
résultat de l'ELISA.
4 Immunofluorescence
Il existe deux types d'immunofluorescence, directe (IFD) et indirecte (IFI)
(fig. 4.6) :
58
Chapitre 04 Techniques d'exploration du système immunitaire
Patient 1 Patient 2
Incubation
du sérum du patient
Cellule Hep-2
Rinçage
Rinçage
Emission de fluorescence
Indications de l'IFD :
59
Chapitre 04 Techniques d'exploration du système immunitaire
Indications de l'IFI :
60
Chapitre 04 Techniques d'exploration du système immunitaire
A B
5 Cytométrie en flux
La cytométrie en flux permet de phénotyper les cellules, c'est-à-dire de déter-
miner les AG exprimés à leur surface : CD3 sur les LT, CD19 et CD20 sur les LB.
• les cellules sont marquées à l'aide d'AC d'intérêt dont chacun porte une fluores-
cence qui lui est propre ;
• les cellules passent une à une devant un détecteur qui détermine la fluorescence ;
• l'intensité de fluorescence du marqueur est proportionnelle à son expression à la
surface de la cellule.
61
Chapitre 04 Techniques d'exploration du système immunitaire
Analyse Cytogramme
Fluorescence
de l'anticorps B A–B– A+B–
Fluorescence
de l'anticorps A
Lymphocytes Lymphocytes
5
Cellules T CD5+
10
10
CD23_CD19
CD5 PE-Cy7-A
CD23 APC-A
4
4
10
CD5_CD19
10
3
3
10
10
2
0 10
0
–114
–416
1 2 3 4 5 1 2 3 4 5
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
0 0
CD19 PerCP-Cy5-5-A CD19 PerCP-Cy5-5-A
5
10
10
LAMBDA-1
10
LAMBDA PE-A
CD79b APC-A
FMC7+
FMC7 FITC-A
CD79b
4
4
10
10
4
10
3
3
10
10
3
10
2
KAPPA-1
10 10
2
10
0
0 1
–191
1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 2 3 4 5
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
0 0
CD19 PerCP-Cy5-5-A CD19 PerCP-Cy5-5-A KAPPA FITC-A
62
Chapitre 04 Techniques d'exploration du système immunitaire
6 Tests de Coombs
• Coombs direct, ou test direct à l'antiglobuline TDA (fig. 4.10A) :
– mise en évidence des AC anti-érythrocytaires ou des fractions de complément
à la surface des hématies ;
– exemples : anémie hémolytique auto-immune, incompatibilité fœtomaternelle.
• Coombs indirect, ou test indirect à l'antiglobuline (fig. 4.10B) :
– recherche d'agglutinines irrégulières, c'est-à-dire AC anti-érythrocytaires
libres dans le plasma/sérum.
Hématie
63
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Partie 2 Immunopathologie
Partie 2 Immunopathologie
Chapitre 05
Hypersensibilités ............................................................................................. 67
Chapitre 06
Pathologies auto-immunes
et auto-inflammatoires ...................................................................... 79
Chapitre 07
Transplantation et greffe de cellules
souches hématopoïétiques .................................................... 105
Chapitre 08
Déficits immunitaires .......................................................................... 113
Chapitre 09
Pathologies infectieuses .............................................................. 123
Chapitre 10
Syndrome d'activation macrophagique/
lympho-histiocytaire 131
..............................................................................
65
Partie 2 Immunopathologie
Chapitre 11
Asthme allergique ....................................................................................... 135
Chapitre 12
Thérapeutiques ................................................................................................. 139
66
Chapitre 05
Hypersensibilités
68
Chapitre 05 Hypersensibilités
L'atopie est une prédisposition génétique à synthétiser des IgE contre les proté-
ines de l'environnement.
HYPERSENSIBILITÉ
Mécanisme immunologique
prouvé / probable Mécanisme non immunologique
69
Chapitre 05 Hypersensibilités
1 Hypersensibilités de type I :
médiées par les IgE
• Item 338. Œdème de Quincke et anaphylaxie.
• Situations de départ :
– 85. Erythème.
– 88. Prurit.
– 151. Œdème de la face et du cou.
– 152. Œil rouge et/ou douloureux.
– 160. Détresse respiratoire aiguë.
– 219. Hyperéosinophilie.
• Rang B.
IL-5 FceRI
Lymphocyte B
Mastocyte
Polarisation Th 2
Histamine
Tryptase
Plasmocyte
IgE
Libération de médiateurs néoformés
70
Chapitre 05 Hypersensibilités
L'hypersensibilité de type I se teste par les prick tests, dont le résultat est obtenu
en quelques minutes : apparition d'une papule par dégranulation mastocytaire
locale. En cas de choc anaphylactique, c'est la tryptase qui est dosée et non
l'histamine.
PATHOLOGIE
Le choc anaphylactique
Les mastocytes sont présents en grande quantité dans les muqueuses (voies
aériennes supérieures ++). En cas de stimulation exagérée, la libération
en grande quantité d'histamine et de tryptase est responsable des signes
d'anaphylaxie : manifestations cutanéo-muqueuses (rash, urticaire [fig. 5.3],
angiœdème), bronchospasme, signes digestifs, signes de choc vasoplégique
distributif sans diminution du temps de recoloration cutané, mettant en jeu le
pronostic vital.
Bien qu'elle soit le médiateur principal, doser l'histamine n'est pas un bon test
diagnostique puisque sa demi-vie est très courte, de l'ordre de 15 minutes. On
réalise le dosage de la tryptase, dont la demi-vie est de 12 heures.
71
Chapitre 05 Hypersensibilités
Fig. 5.3 Urticaire.
(Source : collection du service de dermatologie du pavillon R, hôpital Édouard-Herriot, Lyon,
avec l'aimable autorisation du Dr A. Villani et du Pr D. Jullien.)
L'hypersensibilité de type I est médiée par les IgE. Elle nécessite une
première phase de sensibilisation avant d'avoir des conséquences cliniques,
lors de la seconde rencontre avec l'AG. Elle se teste par les prick tests, dont le
résultat est obtenu en quelques minutes.
Pour affirmer la nature anaphylactique/allergique d'un choc, on réalise le
dosage de la tryptase. Une augmentation, même faible, signe le caractère
anaphylactique d'un choc.
2 Hypersensibilités de type II :
médiées par les IgG et les IgM
• Item 98. Myasthénie.
Item 213. Anémie chez l'adulte et l'enfant.
Item 214. Thrombopénie chez l'adulte et l'enfant.
• Rang B.
Elle est dépendante des IgG et des IgM qui agissent selon deux mécanismes
(fig. 5.4) :
• en ciblant des AG cellulaires ou matriciels ;
• en ciblant des récepteurs spécifiques dans le cadre de maladies auto-immunes.
72
Chapitre 05 Hypersensibilités
Les anticorps se lient Les macrophages, La cellule meurt : L'anticorps peut aussi
aux antigènes de surface le complément - par apoptose altérer la signalisation
de la cellule cible ou les cellules NK (Natural Killer / CAM) cellulaire
reconnaissent la fraction - par phagocytose
constante de l'anticorps (Macrophages)
Natural Killer
Macrophage
Ag CAM
Récepteur
de surface
Dans le premier cas, la reconnaissance par les IgG/IgM de l'AG dont elles sont
spécifiques va entraîner :
• l'activation du complément induisant la lyse de la cellule portant l'AG ;
• l'induction de l'apoptose ou de la phagocytose de la cellule, médiée respective-
ment par les cellules NK ou les macrophages.
Les IgG peuvent aussi altérer la signalisation comme dans le cadre de la mala-
die de Basedow, où des AC anti-récepteurs de la TSH activent le récepteur. À
l'inverse, dans la myasthénie auto-immune, les AC anti-récepteurs de l'acétyl-
choline (AC anti-RAch) inhibent la signalisation.
3 Hypersensibilités de type III :
médiées par les complexes
immuns circulants
Également appelée hypersensibilité semi-retardée (> 6 heures), elle est mise
en jeu dans les pathologies à complexes immuns circulants (CIC).
Ces CIC se déposent sur les endothéliums des petits vaisseaux, activent le com-
plément par la voie classique et entraînent une réaction inflammatoire respon-
sable de lésions vasculaires et tissulaires (fig. 5.5).
73
Chapitre 05 Hypersensibilités
Neutrophiles
Enzymes
CIC Ag solubles
Complément
Aggrégation
plaquettaire
Vascularite
Plasmocytes
4 Hypersensibilités de type IV :
médiées par les lymphocytes T
• Item 115. Toxidermies.
Elle est dite retardée, met en jeu les LT et se déroule aussi en deux phases dans
le cadre des allergies médicamenteuses : une phase de sensibilisation puis une
phase effectrice.
74
Chapitre 05 Hypersensibilités
Cellule cible
Activation Activation Activation
Libération de cytokines Libération de cytokines Libération de cytokines
La survenue d'une hypersensibilité de type IV est testée par les patch tests ou
l'IDR.
Une hypersensibilité grave après la prise d'un médicament impose son
éviction.
75
Chapitre 05 Hypersensibilités
A B C
D E F
Fig. 5.7 A. Dermatite atopique. B. Eczéma de contact. C. Vitiligo. D. DRESS
syndrome. E. Pustulose exanthématique aiguë généralisée. F. Nécrolyse
épidermique toxique (= syndromes de Lyell ou de Stevens-Johnson).
(Source : collection du service de dermatologie du pavillon R, hôpital Édouard-Herriot, Lyon,
avec l'aimable autorisation du Dr A. Villani et du Pr D. Jullien.)
PATHOLOGIE
Le diabète de type 1
Le diabète de type 1 est considéré comme une hypersensibilité de type IV
médiée essentiellement par les LT CD8+ cytotoxiques. Ils sont responsables
de l'insulite, qui conduit à la destruction des cellules β des îlots de
Langerhans qui produisent l'insuline. Le diabète de type 1 est aussi associé
à des auto-AC (anti-GAD, IA2, insuline), marqueurs biologiques de la
maladie.
76
Type d'hypersensibilité HS type 1 HS type 2 HS type 3 HS type 4
Complément et Complément
Effecteur final Mastocyte phagocytes et Macrophages PNE PNN Cytotoxicité
(+ Effet direct des Ac) phagocytes
AG Vaisseau
Lymphocytes
Plaquette sanguin
IgG T CD8
IgE
IL-5 IL-17
IFN
gamma
77
Polynucléaires Perforines
Polynucléaires
neutrophiles Granzymes
Vascularite Macrophages éosinophiles
Dégranulation Phagocytose
Chapitre 05 Hypersensibilités
Pustulose Nécrolyse
Allergie Choc Cytopénie Vascularite Exanthème épidermique
anaphylactique DRESS exanthémique
médicamenteuse médicamenteuse immuno-allergique DRESS toxique /
aiguë
généralisée Stevens-Johnson
Pathologies
auto-immunes
et auto-
inflammatoires
1 Physiopathologie
2 Rhumatologie
2.1 Ostéo-immunologie
2.2 Polyarthrite rhumatoïde
2.3 Spondyloarthrites
3 Médecine interne
3.1 Lupus systémique
3.2 Vascularites systémiques
3.3 Cytopénies auto-immunes
3.4 Autres pathologies
4 Dermatologie
4.1 Dermatoses bulleuses auto-immunes
4.2 Psoriasis
80
Chapitre 06 Pathologies auto-immunes et auto-inflammatoires
1 Physiopathologie
• Item 192. Pathologies auto-immunes : aspects épidémiologiques,
diagnostiques et principes de traitement.
• Rangs A et B.
Schématiquement, on distingue :
PATHOLOGIE
Maladie de Still
Rôle prédominant de l'IL-1.
Clinique
• Sujet d'environ 40 ans.
• Fièvre marquée, éruption cutanée typique, arthrites/arthro-myalgies.
• Parfois : pharyngite, adénopathies, hépatosplénomégalie, douleurs
abdominales et sérites.
Biologie
• Syndrome inflammatoire marqué avec hyperleucocytose à PNN.
• Hyperferritinémie avec diminution du pourcentage de ferritine glycosylée.
Complication
• Syndrome d'activation macrophagique (SAM), éventuellement amylose AA.
Traitement
• Anti-IL-1.
81
Chapitre 06 Pathologies auto-immunes et auto-inflammatoires
82
Chapitre 06 Pathologies auto-immunes et auto-inflammatoires
83
Chapitre 06 Pathologies auto-immunes et auto-inflammatoires
2 Rhumatologie
2.1 Ostéo-immunologie
• Item 128. Ostéopathies fragilisantes.
• Situation de départ :
– 306. Dépistage et prévention ostéoporose.
• Rang B.
Les cytokines pro-inflammatoires jouent un rôle clé dans l'interaction entre les
cellules immunitaires et le tissu osseux :
• les LT sécrètent du RANKL dont le récepteur, RANK, est situé sur les pré-os-
téoclastes. La fixation du ligand sur son récepteur permet la différenciation en
ostéoclastes qui participent à l'érosion osseuse ;
• les LT sécrètent également des cytokines qui activent les ostéoblastes/ostéo-
cytes. Ceux-ci sécrètent du RANKL et in fine induisent de l'érosion ;
• les monocytes agissent sur les ostéoblastes et les ostéoclastes par l'intermé-
diaire de cytokines IL-1, TNFα et IL-6, qui favorisent aussi la destruction osseuse.
Thérapeutiques :
84
Chapitre 06 Pathologies auto-immunes et auto-inflammatoires
Anti-IL-17
(SpA)
IL-17 Monocyte
Ostéoblaste
Anti-TNF-α (PR)
TNF-a
Anti-IL-6 (PR)
IL-6
RANK-Ligand IL-1
Lymphocyte T
RANK
Anti-RANK-L
Érosion
(dénosumab, ostéoporose)
osseuse
Ostéoclaste
Ostéoclastogénèse
Fig. 6.1 Ostéo-immunologie.
• Item 196. Polyarthrite rhumatoïde.
• Situations de départ :
– 67. Douleurs articulaires.
– 70. Déformation articulaire.
• Rangs A et B.
85
Chapitre 06 Pathologies auto-immunes et auto-inflammatoires
86
2.3 Spondyloarthrites
Les spondyloarthrites (SpA) sont un ensemble de rhumatismes inflammatoires
chroniques qui partagent des manifestations cliniques et radiologiques et un
terrain génétique commun : l'allèle HLA-B27 :
• spondyloathrite ankylosante ;
• rhumatisme psoriasique ;
• arthrites réactionnelles ;
• arthrites associées aux maladies inflammatoires chroniques de l'intestin ;
• syndrome SAPHO (synovite, acné, pustulose, hyperostose, ostéite) ;
• SpA indifférenciées.
Immunopathologie :
87
Chapitre 06 Pathologies auto-immunes et auto-inflammatoires
les cellules myéloïdes. Le HLA-B27 peut aussi être reconnu par des récepteurs
de cellules impliquées dans la voie de l'IL-17 ;
• ces cytokines sont produites localement, notamment au niveau des sites d'inser-
tion des ligaments vertébraux.
Clinique :
Thérapeutiques :
• les anti-TNFα et les anti-IL-17 sont utilisés aussi bien dans les spondyloarthrites
axiales que périphériques ;
• les anti-IL-23 sont pour l'instant réservés aux formes périphériques.
3 Médecine interne
3.1 Lupus systémique
Le lupus systémique est une connectivite rare (prévalence < 1/2000) qui touche
essentiellement la femme jeune. Son développement résulte de l'intrication de
différents facteurs (fig. 6.3) :
88
Chapitre 06 Pathologies auto-immunes et auto-inflammatoires
Environnementaux :
• rayons UVB : entraînent l'apoptose des kératinocytes avec formation puis défaut
d'élimination de corps apoptotiques (CA) qui expriment à leur surface de manière
aberrante des auto-AG (ex. : Ro/SSA, La/SSB, Sm). Ces AG sont reconnus par des
auto-AC et forment des CIC qui se déposent dans les tissus. Lors de l'élimina-
tion des corps apoptotiques, de l'ADN est relargué, conduisant au développement
d'AC anti-ADN natif (double brin) ;
• infections : EBV ;
• hormones : aggravation lors de la grossesse et de la prise d'œstrogènes ;
• médicamenteux : anti-TNFα, bêtabloquants, carbamazépine.
89
Chapitre 06 Pathologies auto-immunes et auto-inflammatoires
ATTENTION
Il faut donc éviter l'exposition solaire.
Physiopathologie (fig. 6.3) :
ATTENTION
Au cours du lupus systémique, une augmentation de la CRP signe une sérite ou
une infection concomitante.
90
Chapitre 06 Pathologies auto-immunes et auto-inflammatoires
La maladie de Behçet est une vascularite qui peut toucher les vaisseaux de tous
calibres.
Nous détaillerons dans cet ouvrage uniquement les vascularites des vaisseaux
de petit calibre.
À noter : les vascularites des vaisseaux de gros calibre sont des vascularites
granulomateuses.
Vascularites à ANCA
Physiopathologie des vascularites à ANCA (fig. 6.4) :
91
Chapitre 06 Pathologies auto-immunes et auto-inflammatoires
92
La GPA :
La GEPA :
La polyangéite microscopique (PAM) :
93
Chapitre 06 Pathologies auto-immunes et auto-inflammatoires
Physiopathologie (fig. 6.6) :
94
A B
Type I Type II Type III
Vascularite cryoglobulinémique
10 % 90 %
Vasa nervorum
Cryoglobulines mixtes
Infection VHC
Hémopathies
Maladies auto-immunes
lymphoïdes B
Cryoglobulinémie essentielle
Hémopathies lymphoïdes B
PATHOLOGIE
Comment le VHC peut-il être responsable de lymphome
ou de cryoglobulinémie ?
Le VHC infecte à la fois les hépatocytes et les LB, entraînant la stimulation
prolongée des LB intra-hépatiques et circulants puis l'émergence de
clones qui sécrètent des IgM et des auto-AC à activité facteur rhumatoïde,
responsables de cryoglobulinémie.
L'expansion des clones de LB concerne surtout ceux de la zone marginale et
augmente le risque de lymphome.
A B C
2
Fig. 6.7 A. Précipité de cryoglobulines. B. Purpura chez un patient porteur
de cryoglobulinémie mixte. C. Atteinte rénale de cryoglobulinémie.
Pseudo-thrombi hyalins (dépôts protéiques obstruant les lumières capillaires) (1). Pattern
de glomérulonéphrite membranoproliférative (GNMP) avec aspect lobulaire et prolifération
mésangiale (2). Les thrombis endoluminaux sont dus à la précipitation des cryoglobulines.
(Source : collection du service de dermatologie du pavillon R, hôpital Édouard-Herriot, Lyon, avec l'aimable autorisation du
Dr A. Villani et du Pr D. Jullien. Merci au Dr M. Rabeyrin pour les images d'histologie rénale et d'immunofluorescence.
© Hospices civils de Lyon, laboratoire d'immunologie, Groupement hospitalier Lyon Sud.)
96
Chapitre 06 Pathologies auto-immunes et auto-inflammatoires
Clinique :
Biologie :
Bilan étiologique :
97
Chapitre 06 Pathologies auto-immunes et auto-inflammatoires
Prise en charge :
98
Chapitre 06 Pathologies auto-immunes et auto-inflammatoires
Le syndrome de Gougerot-Sjögren :
4 Dermatologie
4.1 Dermatoses bulleuses auto-immunes
99
Chapitre 06 Pathologies auto-immunes et auto-inflammatoires
ATTENTION
Aux pemphigus paranéoplasiques.
100
Chapitre 06 Pathologies auto-immunes et auto-inflammatoires
101
4.2 Psoriasis
• Item 117. Psoriasis.
• Situations de départ :
– 85. Érythème.
– 84. Lésion cutanée, « grain de beauté ».
• Rangs A et B.
102
Chapitre 06 Pathologies auto-immunes et auto-inflammatoires
103
• les anti-TNFα ;
• les anti-IL-17 ;
• les anti-IL-12/23.
104
Chapitre 07
Transplantation
et greffe de
cellules souches
hématopoïé-
tiques
106
Chapitre 07 Transplantation et greffe de cellules souches hématopoïétiques
FOCUS
Le cross-match
Objectif
• Identifier dans le sérum du receveur la présence d'AC cytotoxiques
dirigés contre les AG du donneur (AC anti-HLA), afin d'éviter le rejet
hyperaigu humoral.
▸
107
Chapitre 07 Transplantation et greffe de cellules souches hématopoïétiques
▸
Méthode
• Incubation des lymphocytes du donneur issus de ganglions avec le sérum
du receveur en présence de complément.
Résultat
• En cas de lyse cellulaire : cross match positif → contre-indication à la
transplantation.
• En l'absence de lyse : cross match négatif → transplantation possible.
A Rejet hyperaigu
Vaisseau sanguin
Cellule endothéliale du greffon
Activation du complément
AC circulant Destruction de l'endothélium
anti-allo-antigène Inflammation
(ex : Ac anti-HLA) Thrombose
Allo-antigène
(ex : CMH/HLA)
B Rejet aigu
Ac anti-HLA
Échanges plasmatiques
CD4 Humoral IgIV
CD4 LB Rituximab
CPA du receveur
Immunisation contre le
CMH du donneur
CD8
Granzyme Corticoïdes
Cellulaire CD8 forte dose
Perforine
Lymphocytes
du receveur
Le rejet aigu :
108
Chapitre 07 Transplantation et greffe de cellules souches hématopoïétiques
109
Chapitre 07 Transplantation et greffe de cellules souches hématopoïétiques
Physiopathologie :
• les CSH du patient (CD34+) sont obtenues par cytaphérèse après stimulation par
des facteurs de croissance, après une première ligne de chimiothérapies pour ne
pas récupérer de cellules tumorales ;
• la chimiothérapie d'intensification (ou conditionnement), souvent à base d'agents
alkylants (cyclophosphamide, melphalan), est réalisée ;
• les CSH préalablement récupérées sont injectées au patient 24 à 48 heures après
la dernière cure de chimiothérapie. Elles recolonisent la moelle osseuse et per-
mettent la sortie d'aplasie après environ 2 semaines.
Effets secondaires :
Les CSH utilisées sont celles de donneurs de moelle osseuse ou, plus rarement,
de sang de cordon ombilical.
Fonctionnement (fig. 7.2) :
110
Chapitre 07 Transplantation et greffe de cellules souches hématopoïétiques
Donneur
Cellules souches
CD8 CD4 hématopoïétiques
Receveur
Cellules leucémiques
Effets secondaires :
111
Chapitre 07 Transplantation et greffe de cellules souches hématopoïétiques
112
Chapitre 08
Déficits
immunitaires
1 Généralités
Item 189. Déficit immunitaire.
Item 191. Fièvre chez un patient immunodéprimé.
114
Chapitre 08 Déficits immunitaires
1 Généralités
• Item 189. Déficit immunitaire.
• Rangs A et B.
Item 191. Fièvre chez un patient immunodéprimé.
• Rang B.
• Situations de départ :
– 2. Diarrhée.
– 6. Hépatomégalie.
– 16. Adénopathies unique ou multiples.
– 26. Anomalies de la croissance staturo-pondérale.
– 58. Splénomégalie.
– 216. Anomalie des leucocytes.
– 291. Suivi du patient immunodéprimé.
– 322. Vaccinations de l'adulte et de l'enfant.
• la NFS ;
• le dosage pondéral des immunoglobulines (lg) ;
• les sérologies vaccinales.
Déficits immunitaires
héréditaires
Innés Adaptatifs
Phagocytes
Complément Cellulaire Humoral
PNN et macrophages
115
Chapitre 08 Déficits immunitaires
→ La normalité de ces trois examens amènera à effectuer des tests complé-
mentaires selon le type d'infections à répétition.
Pour rappel :
116
Chapitre 08 Déficits immunitaires
• se traduit par une absence totale de PNN avec une neutropénie très profonde à la NFS ;
• prédispose aux infections fongiques et bactériennes.
Polynucléaire neutrophile
Champignons
filamenteux
Monocyte / Macrophage
B Déficit d'adhérence
leucocytaire (LAD)
Neutropénie chronique
congénitale
Polynucléaire neutrophile
Granulomatose septique
chronique
Monocyte / Macrophage
117
Chapitre 08 Déficits immunitaires
• il doit être évoqué en cas de retard à la chute du cordon ombilical chez le nou-
veau-né et d'infections fongiques et bactériennes précoces ;
• hyperleucocytose à PNN à la NFS due à un défaut de migration des PNN dans les
tissus sur les sites infectés ; ils restent circulants, avec absence de PNN altérés
aux sites infectés ;
• diagnostic : étude du chimiotactisme des PNN (étude de leur capacité de migra-
tion).
Aparté
La corticothérapie peut mimer, dans une certaine mesure, le déficit d'adhérence
leucocytaire (LAD), puisqu'elle agit sur la diapédèse leucocytaire (lorsque les
leucocytes se fixent puis traversent la paroi vasculaire).
118
Chapitre 08 Déficits immunitaires
119
Chapitre 08 Déficits immunitaires
A Champignons filamenteux
Bactéries intracellulaires
Lymphocyte T
Mycobactéries
Parasites
Lymphocyte T
Lymphocyte B Immunoglobulines
C
Déficit immunitaire
combiné
Lymphocyte T
Syndrome
hyper-IgM
Lymphocyte B Immunoglobulines
Lymphocyte T
DICV
Cellule souche Cellule souche
hématopoïétique lymphoïde
120
Chapitre 08 Déficits immunitaires
121
Chapitre 08 Déficits immunitaires
Aparté
L'asplénie est responsable d'un déficit immunitaire humoral avec une
susceptibilité accrue aux infections à germes encapsulés. Elle nécessite la
réalisation de certaines vaccinations mais ne contre-indique pas les vaccins
vivants atténués.
122
Chapitre 09
Pathologies
infectieuses
1 Syndrome mononucléosique
3 La tuberculose
124
Chapitre 09 Pathologies infectieuses
1 Syndrome mononucléosique
Le syndrome mononucléosique est une entité clinico-biologique.
Ordre d'apparition des AC de la sérologie EBV : Virus Capside Antigen (VCA) IgM,
puis VCA IgG, puis Epstein-Barr Nuclear Antigen (EBNA) IgG. Donc une primo
infection aura le profil sérologique suivant : VCA IgM+, VCA IgG–, EBNA IgG–.
125
Chapitre 09 Pathologies infectieuses
2 Le VIH (virus de
l'immunodéficience humaine)
• Item 169. Infections à VIH.
• Situations de départ :
– 235. Découverte diagnostic positif dépistage rapide VIH.
– 291. Suivi du patient immunodéprimé.
• Rang A.
ATTENTION
Toute infection doit être l'occasion de réaliser une sérologie VIH.
Le VIH :
• rétrovirus ;
• deux types : VIH-1 et VIH-2 ;
• se lie aux cellules porteuses du CD4, nécessaire pour l'entrée du virus dans la
cellule : LT CD4+, monocytes/macrophages et cellules dendritiques, aboutissant
à la formation de réservoirs viraux.
126
Chapitre 09 Pathologies infectieuses
Les infections les plus fréquentes résultent du déficit en LT qui confère une
susceptibilité accrue aux infections communautaires mais aussi opportunistes :
• virales (ex. : CMV, HSV, VZV, fig. 9.1) ;
• bactériennes (ex. : Mycobacterium tuberculosis) ;
• fongiques (ex. : Pneumocystis jirovecii) ;
• parasitaires (ex. : Toxoplasma gondii).
Traitements : ils ciblent les différentes étapes du cycle de réplication virale. Leur
objectif est l'obtention d'un taux de CD4 > 500/mm3 et d'une charge virale indé-
tectable (< 50 copies/ml).
FOCUS
Le syndrome inflammatoire de reconstitution immunitaire
Définition
Reconstitution excessive et insuffisamment régulée du système immunitaire
après l'introduction du traitement antirétroviral.
Facteurs de risque
LT CD4+ < 50–100/mm3, initiation trop précoce du traitement antirétroviral
après une infection opportuniste.
Immunopathologie
• Réponses excessives Th1 et Th17.
• Orage cytokinique.
Prévention
Dépistage et traitement des infections opportunistes. L'instauration du
traitement antirétroviral sera réalisée après le début du traitement de
l'infection opportuniste uniquement dans le cadre de la tuberculose neuro-
méningée et de la cryptococcose neuro-méningée.
▶
127
Chapitre 09 Pathologies infectieuses
▶
Prise en charge
Traitement de l'infection opportuniste, corticothérapie si infections
mycobactériennes ou fongiques systémiques. La suspension du traitement
antirétroviral ne fait pas consensus.
Fig. 9.1 Zona.
Les réactivations virales à VZV surviennent plus fréquemment chez les patients
avec un déficit en lymphocytes T, comme dans le cas du VIH.
(Source : collection du service de dermatologie du pavillon R, hôpital Édouard-Herriot, Lyon,
avec l'aimable autorisation du Dr A. Villani et du Pr D. Jullien.)
3 La tuberculose
• Item 159. Tuberculose de l'enfant et de l'adulte.
• Situations de départ :
– 16. Adénopathies unique ou multiples.
– 17. Amaigrissement.
– 21. Asthénie.
– 24. Bouffées de chaleur.
– 44. Hyperthermie/fièvre.
– 167. Toux..
– 188. Découverte de bacilles acido-alcoolo-résistants (BARR) sur un
crachat.
– 301. Consultation suite à un contage tuberculeux.
• Rang A.
128
Chapitre 09 Pathologies infectieuses
129
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Chapitre 10
Syndrome
d'activation
macrophagique/
lympho-
histiocytaire
1 Physiologie
2 Pathologie
132
Chapitre 10 Syndrome d
'activation macrophagique/lympho-histiocytaire
1 Physiologie
Lors d'une inflammation importante, il s'établit une boucle de stimulation entre
LT CD8+ et macrophages. Cette boucle est amplifiée jusqu'à l'élimination du sti-
mulus déclencheur ou du pathogène contenu dans le macrophage.
2 Pathologie
Lors du SAM (fig. 10.1), l'élimination du facteur déclencheur n'est pas efficace
et cette boucle ne cesse de s'amplifier, aboutissant à un orage cytokinique
A Prédisposition
génétique ou
acquise
(dérégulation immunitaire) Macrophage
+ Orage
Environnement inflammatoire Cytokines IFN gamma
cytokinique
(ex. : Iymphome)
+
Stimuli
(ex. : infection) Lymphocyte T
B C D
Fig. 10.1 A. Physiopathologie du SAM. Hémophagocytose par un macrophage
d'un PNN (B), de plaquettes (C), d'une hématie (D).
(Source : Hospices civils de Lyon, laboratoire d'hématologie, © laurent.jallades@chu-lyon.fr.)
133
Chapitre 10 Syndrome d'activation macrophagique/lympho-histiocytaire
Quand évoquer un SAM ? Devant l'apparition d'une fièvre inexpliquée sur un ter-
rain favorisant.
134
Chapitre 11
Asthme
allergique
1 Immunopathologie
2 Prise en charge
136
Chapitre 11 Asthme allergique
1 Immunopathologie
Les LT CD4+ Th2 (fig. 11.1) sécrètent :
137
Chapitre 11 Asthme allergique
Cartilage
Glande sous-muqueuse
Muscle lisse
Cellule caliciforme
Vaisseau sanguin
2 Prise en charge
• Les corticoïdes inhalés, par leur effet anti-inflammatoire, sont la pierre angu-
laire du traitement.
• L'omalizumab (anti-IgE) est réservé aux asthmes allergiques sévères.
138
Chapitre 12
Thérapeutiques
1 Vaccination
3 Immunoglobulines polyvalentes
4 Corticoïdes
Item 146. Vaccinations.
Item 202. Biothérapies et thérapies ciblées.
Item 330. Prescription et surveillance des classes de médicaments les plus
courantes chez l'adulte et chez l'enfant (…) Anti-inflammatoires stéroïdiens et
non stéroïdiens.
140
Chapitre 12 Thérapeutiques
1 Vaccination
• Item 146. Vaccinations.
• Situation de départ :
– 322. Vaccinations de l'adulte et de l'enfant.
• Rang A.
ATTENTION
Les vaccins vivants atténués simulent une infection bénigne chez un individu
immunocompétent et sont contre-indiqués chez les patients immunodéprimés
et les femmes enceintes (ex. : fièvre jaune, rougeole-oreillons-rubéole,
varicelle-zona).
Aparté
Le BCG peut aussi être utilisé en thérapeutique (BCG-thérapie en oncologie).
La sérothérapie est une immunoprophylaxie humorale passive, qui repose sur
l'administration d'Ig et confère une protection immédiate mais de courte durée.
141
Chapitre 12 Thérapeutiques
2 Biothérapies
et thérapies ciblées
• Item 202. Biothérapies et thérapies ciblées.
• Rangs A et B.
Pour nos pathologies d'intérêt (ex. : PR, vascularites, oncologie etc.), ces biothé-
rapies (fig. 12.1) sont le plus souvent administrées en injections (IV ou SC).
AC anti-TNFα /
Récepteur soluble du TNFα
TNF-α Infliximab
Etarnercept
CPA
Antagoniste des récepteurs de l'IL-1
Anakinra
IL-1β
LT
Ac Anti-CD20 CD20
Rituximab
Ac anti-IL-17
IL-17 Sécukinumab
LB
142
Chapitre 12 Thérapeutiques
Les AC monoclonaux :
Prescription
La plupart de ces thérapeutiques exposent à un risque accru de complications
infectieuses et néoplasiques. Le bilan préthérapeutique et le suivi s'attacheront
à les dépister (ex. : tuberculose, mise à jour des dépistages de cancers) et les
prévenir (ex. : vaccinations).
ATTENTION
En cas d'infections, de néoplasies ou de manifestations auto-immunes, la
poursuite du traitement doit être discutée.
143
Chapitre 12 Thérapeutiques
3 Immunoglobulines polyvalentes
L'administration d'Ig polyvalentes peut être :
ATTENTION
L'administration d'Ig peut perturber l'interprétation des sérologies, la recherche
d'auto-anticorps et l'électrophorèse des protéines sériques.
Mécanismes d'action :
4 Corticoïdes
• Item 330. Prescription et surveillance des classes de médicaments les plus
courantes chez l'adulte et chez l'enfant (…) Anti-inflammatoires stéroïdiens
et non stéroïdiens.
• Situation de départ :
– 251. Prescrire des corticoïdes par voie générale ou locale.
• Rang A.
144
Chapitre 12 Thérapeutiques
Mécanismes d'action :
ATTENTION
Les corticoïdes favorisent les infections aux pathogènes habituellement
contrôlés par les LT (ex. : CMV, tuberculose, pneumocystose, toxoplasmose) et
les PNN (aspergillose, bactéries).
145
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Conclusion
Conclusion
Le système immunitaire est d'une complexité à la hauteur des menaces aux-
quelles il fait face. Les réponses immunitaires innée et adaptative ne cessent
d'interagir et sont régulées très finement. Lorsque l'un des rouages de ce
mécanisme est pris en défaut, des pathologies allant des déficits immuni-
taires aux néoplasies peuvent se développer. La compréhension de notre
immunité, bien qu'encore embryonnaire, a permis le développement de thé-
rapeutiques qui ont révolutionné le pronostic d'un grand nombre de maladies.
C'est cette approche translationnelle de la médecine que nous défendons
modestement à travers la construction de cet ouvrage. Nous espérons vous
avoir sensibilisés à son intérêt, tout au moins au plaisir intellectuel qu'elle
peut procurer.
147
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Bibliographie
Bibliographie
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Psoriasis: A Review. JAMA 2020;323:1945-60.
Collège des Enseignants d’immunologie (ASSIM). Immunologie fondamentale et
immunopathologie. 2e édition. Issy-les-Moulineaux: Elsevier Masson; 2018.
Collège des enseignants d’immunologie. Immunopathologie. Issy-les-Moulineaux:
Elsevier Masson; 2018.
Collège des enseignants de médecine interne. 3e et 4e éditions. Éditions Med-Line;
2021.
Collège des enseignants de pneumologie. 7e édition. S-Éditions; 2021.
Collège des enseignants en dermatologie de France. Dermatologie. 7e édition.
Issy-les-Moulineaux: Elsevier Masson; 2017.
Collège des Universitaires de Maladies Infectieuses et Tropicales (CMIT). ECN. Pilly
(6e édition, 2020) et E. Pilly (27e édition, 2020).
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Egami S, Yamagami J, Amagai M. Autoimmune bullous skin diseases, pemphigus
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