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PREMIERE A CHAPITRE 8 : LE DROIT ET LA JUSTICE

Leçon 2 : Fondements du droit

Justification : cette leçon te permet de mobiliser les ressources pour identifier les sources
du droit positif qui régulent les rapports humains.

Introduction
Pour dire ce qui fonde le droit, les philosophes ne sont jamais parvenus à la même
réponse, tant leurs points de vue sont divergents à ce sujet. Qu’est-ce qui explique cette
diversité de point de vue ? Comment la comprendre ?

I° La force comme fondement du droit


L’histoire de la philosophie nous apprend que le droit positif dérive de la force. Il
semble que dans toute société, c’est le plus fort qui établit les lois et exige leur obéissance
par la force. Parmi les philosophes qui soutiennent cette idée, nous avons l’exemple de
Thomas Hobbes, auteur du Léviathan, ouvrage dans lequel il expose ses idées politiques.
Il part de l’idée que l’existence première des hommes ressemble à une jungle, où ils vivent
sans règles ni principes qui les tiennent à l’obéissance. Pour remédier à cette situation qui
fait le lit de l’insécurité totale, il pense que le plus fort doit surgir « manu militari » pour
instituer les lois.

Jean de LAFONTAINE abonde dans le même sens lorsqu’il dit dans ses Fables
que « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». De même Baruch Spinoza affirme dans
le Traité théologico-politique que « les gros poissons ont le droit de manger les plus petits ». Tout
cela montre que le droit est coextensif et proportionnel à la force.

II° La volonté générale comme fondement du droit


S’il faut reconnaître à la force une certaine efficacité lors de la fondation du droit,
les limites de celle-ci ne sont cependant pas à négliger. C’est pourquoi Jean-Jacques
Rousseau montre que c’est un galimatias que de penser que c’est la force qui fait le droit.
Un galimatias c’est un faut raisonnement, un raisonnement confus, illogique et
rationnement incompréhensible. En plus, il fait savoir que le droit du plus fort est
précaire, c’est-à-dire fragile. La preuve en est que, nous dit Rousseau, « le plus fort n’est
jamais assez fort pour être toujours le maître », c’est-à-dire pour avoir le contrôle absolu de la
situation à laquelle il doit faire face.

Par contre, il est donc légitime de penser que le peuple lui-même doit être l’auteur
des lois auxquelles il se soumet pour harmoniser ses rapports avec lui-même. Ainsi,
toutes les lois doivent résulter des initiatives des peuples, poussés par leurs désirs et
aspirations profondes, que Rousseau appelle par ailleurs la volonté générale. C’est dans le
même sens que John Locke nous parle de lois communes dans le Second traité du
gouvernement civil. Elles sont communes parce qu’elles sont reconnues, reçues et
approuvées par les membres de la communauté pour gérer les différends (les problèmes)
qui naissent entre eux.

III° Conclusion
Au regard de ce qui précède, nous pouvons retenir que le droit a tantôt un
fondement transcendant, tantôt un fondement immanent. Néanmoins, il faut dire que le
véritable fondement du droit est immanent, parce qu’il accorde la primauté aux
aspirations du peuple pour lequel il est destiné.

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