2.1 – DÉFINITION 17
2.2 – LA CONCENTRATION 19
2.3 – LES VOIES D'ADMINISTRATION 19
2.3.1 – LES PRINCIPALES VOIES UTILISÉES 19
2.3.2 – LES VOIES PARTICULIÈRES 19
2.4 – LES AVANTAGES ET LES INCONVÉNIENTS DE LA VOIE PARENTÉRALE 20
2.5 – LES EXIGENCES DES PRÉPARATIONS INJECTABLES 20
2.5.1 – LA LIMPIDITÉ 20
2.5.2 – LA NEUTRALITÉ 20
2.5.3 – L’ISOTONIE AU PLASMA SANGUIN 21
2.5.4 – L’ APYROGÉNICITÉ 21
2.5.5 – LA STÉRILITÉ 21
2.6 – LES CONTRÔLES 22
2.6.1 – CONTRÔLE OPTIQUE DE LA LIMPIDITÉ 22
2.6.2 – CONTRÔLE DU PH 22
Compétences attendues :
- Citer, définir et identifier les formes pharmaceutiques utilisées pour chacune des voies
d’administration transmucosale.
- Indiquer brièvement les modes de préparation.
- Citer les excipients utilisés pour la fabrication des suppositoires moulés.
- Indiquer les exigences des collyres et expliquer leur mode de préparation.
Formes pharmaceutiques administrées par la bouche en vue d’une action locale au niveau de la cavité buccale et
de l’arrière gorge , ou cas plus rare pour une action générale. Ces préparations ne doivent à priori pas être
avalées.
Il s’agit de formes comprimés non-enrobés dont le délitement plus ou moins rapide en bouche permet en
fonction du principe actif :
Formes orales unitaires , dont l’excipient principal est une gomme (polymère inaltérable), destinées à être
mâchées, sans être avalées.
Forme orale constituée de sphères de taille réduite, imprégnées de principes actifs (Matrice sphérique de
lactose).
Préparations liquides destinées à être appliquées directement sur les voies buccopharyngées à l’aide d’un
bâtonnet ou d’un pulvérisateur ce qui assure une meilleure répartition des principes actifs et une
administration plus agréable.
Préparations liquides contenant un ou plusieurs principes actifs destinées au lavage de la cavité buccale. Ils
doivent être gardés quelques minutes à l’intérieur de la bouche sans être avalés.
Ils sont utilisés comme antiseptiques dans les affections bucco-dentaires.
Ils peuvent contenir un anesthésique léger.
Les gels sont des préparations semi liquides destinées au brossage et / ou au massage des gencives. La
texture des pâtes permet de procéder à un massage en douceur de la gencive.
Définition :
Les suppositoires sont des préparations de consistance solide, contenant chacun une unité de prise d’un ou
plusieurs principes actifs. Ils sont administrés généralement en vue d’une action locale ou de l’absorption d’un
principe actif dans la circulation générale . Leur forme, volume et consistance sont adaptés à l’administration
par voie rectale. La masse d’un suppositoire est généralement de un à trois grammes.
Ils libèrent leur principe actif par fusion ou par dissolution de l’excipient (plus rare).
Remarque :
Les suppositoires destinés aux nourrissons ont une masse de 1 gramme, 2 grammes pour les enfants et 3
grammes pour les adultes.
Leur forme est généralement en “ torpille ” ou conique.
Excipients :
Excipients utilisés :
a ) Excipients liposolubles :
Beurre de cacao
Très utilisé à l’origine dans la fabrication des suppositoires, il est de nos jours substitué par des
excipients d’origine synthétique qui ont de nombreux avantages par rapport au beurre de cacao. (meilleure
conservation, pas de point de surfusion…)
Suppocire®
Type L pour éviter les risques d’épaississement à la fabrication avec les principes actifs comme la
théophylline.
Witepsol®
La forme la plus courante (W25) est plus ferme mais parfois cassante au démoulage.
Aspect assez transparent. Lubrification des moules inutile.
b) Excipients hydrosolubles :
Polyoxyéthylèneglycols (P-E-G)
Les plus utilisés sont les 300, 400, 1500 et 4000 généralement en mélange pour obtenir la
consistance voulue.
Avantages : Ils libèrent les principes actifs par dissolution et non par fusion ce qui permet leur
utilisation dans les pays où il règne une température élevée.
Le remplissage des alvéoles d’un moule à suppositoires est un remplissage volumétrique. Les fabricants
d’excipients ont réalisé des produits de densité définie nous permettant d’établir un rapport entre la masse
théorique de remplissage ( 3g pour 1 suppositoire Adulte), et la masse à utiliser ce en appliquant un facteur
correctif “ f ” nommé facteur de déplacement.
Le facteur de déplacement est le nombre de grammes d’excipient déplacé par 1 gramme de principe actif .
Exemple : Le facteur “ f ” du phénobarbital est de 0,50 pour les excipients courants. Cela veut dire que 1 g
de phénobarbital déplace 0,50 g d’excipient.
BP S14 - Pharmacie Galénique 5 / 23 Juin 2008
Chapitre IV / Tome 2 – Les différentes formes pharmaceutiques V.3.0
Le calcul de la masse d’excipient à utiliser est donné par la formule suivante :
M = M0 - ( f x Ms )
Aspirine 0,25 g
Phénobarbital 0,10 g
Beurre de cacao qsp 1 suppositoire
adulte n° 6.
Dans la pratique officinale, on tolère, compte tenu de la mise en œuvre particulière des
suppositoires, le calcul de masses de matières premières (P-A et excipients) en excèdent.
1 6 7
suppositoire suppositoires suppositoires
Aspirine 0,25 1,50 1.75
Phénobarbital 0,10 0,60 0.70
Beurre de cacao 19.55
Une partie de l’excipient (environ 1/3) est mélangé à froid avec les principes actifs.
Après avoir obtenu un mélange homogène, on ajoute ce mélange au reste de l’excipient préalablement
fondu.
Cette méthode, utilisée en officine, ne peut être employée en industrie car elle est difficile à appliquer à de
grands volumes.
La méthode industrielle consiste à faire fondre l’excipient à la température la plus basse possible à l’aide
d’un fondoir (cuve en acier inoxydable maintenant une température précise) qui filtre l’excipient fondu.
d) Division de la masse
- Remplissage :
- Coulée :
On coule la masse à température aussi proche que possible du point de solidification . Elle s’opère
par simple gravité, le remplissage est volumétrique.
- Refroidissement :
Définition :
“ Les capsules rectales ou suppositoires à enveloppe se présentent sur le plan général comme des capsules
à enveloppe molle, mais elles peuvent être recouvertes d’un enrobage lubrifiant ”.
Fabrication :
Elles sont préparées avec les excipients semi-liquides (mélanges d’huiles végétales ou de matières grasses)
selon les techniques utilisées pour les capsules orales.
Préparations liquides constituant une unité de prise et contenant un ou plusieurs principes actifs.
Ils sont administrés à l’aide d’un dispositif approprié (bock et canule ou poire).
Ils peuvent être présentés prêt à l’emploi sous un volume réduit (Normacol® lavement ou Microlax®).
Ils sont administrés en vue d’un effet évacuateur (action chimique ou purement mécanique).
Elles sont destinées à être administrées généralement après un lavement en vue d’une action locale à but
thérapeutique (Betnesol® rectal) ou diagnostic ( radiopaque® ).
Elles se présentent comme les pommades et les mousses destinées à la voie cutanée.
Leur conditionnement est adapté à l’administration par voie rectale (canule ou autre dispositif approprié)
leur action est essentiellement locale.
BP S14 - Pharmacie Galénique 7 / 23 Juin 2008
Chapitre IV / Tome 2 – Les différentes formes pharmaceutiques V.3.0
A noter : une résorption rectale ou colorectale pour les mousses.
Définition :
Les ovules sont des préparations unitaires de consistance solide. Leur forme, volume et consistance sont
adaptés à l’administration par voie vaginale (Masse comprise entre 1 et 15 g).
Excipients utilisés :
Préparation :
Comparable à la fabrication des suppositoires : incorporation des P-A dans la masse d’excipient, puis mise en
forme par refroidissement dans des moules appropriés.
Les capsules vaginales se présentent sur le plan général comme les capsules molles de la voie orale. Seule
leur forme, taille ou consistance peut varier.
Les excipients utilisés sont adaptés à une libération des P-A par fusion ou dissolution :
- Noyau central solide, semi-solide (glycérides, PEG) ou liquide (paraffine liquide, excipient
liquide émulsionné).
Formes semi-solides classiques dont les excipients sont choisis pour leur bonne tolérance.
Munies de dispositifs d’application adaptés (canules, applicateurs).
Dispositifs applicables pour une durée qui peut aller jusqu’à 24h.
Ils sont constitués d’un support spongieux imprégné d’un gel médicamenteux.
Définition :
Préparations liquides, semi-solides ou solides destinées à l’administration dans les cavités nasales en vue d’une
action locale ou systémique*.
*Dans de rares cas, on utilise la voie nasale (endo-nasale) pour une action systémique.
Exemple : Minirin® Spray (Desmopressine) antidiurétique utilisé dans l’énurésie infantile et le diabète
insipide. Mais l’effet systémique peut être observé, avec certaines substances, lors de renouvellements abusifs des
applications.
Définition :
Préparations liquides, aqueuses, huileuses ou émulsionnées contenant un ou plusieurs P.A. présentés sous
forme de gouttes nasales ou de nébuliseurs.
a ) Gouttes nasales :
Introduites dans les fosses nasales à l’aide d’un dispositif d’instillation, d’un compte-gouttes à boule,, droit
ou courbe ,(cette forme a tendance à être remplacée par les nébuliseurs mais reste utilisée en particulier
chez les nourrissons).
b ) Nébuliseurs :
Nébuliseurs manuels :
Il s’agit de récipients à parois souples, la dispersion étant assurée par une pression manuelle qui provoque
l’expulsion du liquide à travers un orifice très étroit.
Pour les récipients à parois solides, on utilise une pompe manuelle qui comprime le liquide.
Ce sont des récipients étanches, contenant une phase liquide renfermant le P.A. et une phase gazeuse
(gaz propulseur inerte comme l’azote).
Ces récipients sont obturés par une valve (qui peut être doseuse ) comprenant un dispositif de
pulvérisation.
Ces nébuliseurs doivent être utilisés en position verticale afin d’éviter la sortie du gaz en quelques
secondes.
On retrouve les mêmes éléments que dans les nébuliseurs à gaz comprimé mais la phase liquide est
constituée par un gaz liquéfié contenant le P.A.
La phase gazeuse est formée par les vapeurs du gaz liquéfié (Hydrocarbures chloro-fluorés de type
Fréon).
a) Solvants ou dispersants :
Eau, propylène-glycol, macrogols. Plus rarement des huiles (végétales) ou hydrocarbures (vaseline).
b) Gaz propulseurs :
Il s’agit de solutions simples sans grande action thérapeutique et permettant d’éliminer une partie du mucus
chargée d’impuretés.
La plupart du temps on utilise des solutions isotoniques de chlorure de sodium (9 ‰) ou de l’eau de mer
dialysée et rendue isotonique par désodage (Physiomer ®; Stérimar®).
Il est recommandé d’utiliser ces solutions avant l’administration de produits médicamenteux afin de favoriser
leur action .
Poudres Destinées à être insufflées dans les cavités nasales à l’aide d’un dispositif approprié.
Ces formes sont rares sur le marché français, mais, compte tenu des gros progrès réalisés dans la mise au
point des générateurs d’aérosols de poche, il est probable que l’on note prochainement l’apparition (dans la
gamme des spécialités) de formes de ce type.
Les pommades ou crèmes nasales sont peu utilisées. Leurs formulations doivent dans tous les cas répondre
aux exigences des formes semi-solides à usage local.
Définition :
Remarque :
Les formes destinées à l’application auriculaire sont des formes dont l’action est purement locale. Elles sont
destinées au traitement des affections du conduit auditif externe (c-a-e) et de la zone tympanique.
Il convient de les utiliser (sauf cas particulier) lorsque l’on s’est assuré de l’intégrité du tympan (donc à priori après
un diagnostic). Dans le cas contraire, elles devront répondre à un certain nombre de critères (stérilité, absence
d’agents conservateurs anti-microbiens).
Solutions, suspensions ou émulsions contenant les P-A dans un excipient approprié non agressif.
Pommades, crèmes ou gels peuvent être utilisés. Ces formes répondent aux définitions et critères de qualité
de l’usage externe, mais le mode d’administration peut nécessiter l’utilisation de dispositifs appropriés
(canules, tampons …).
Il existe quelques rares poudres (Auricularum®) administrables par insufflation, ainsi qu’une forme
« otocône » (Boripharm®).
Les formes galéniques destinées à la voie oculaire sont des préparations stériles liquides ou semi-liquides
destinées à être instillées ou appliquées dans l’œil en vue d’une action locale.
Les préparations galéniques sont dispensées dans des récipients compatibles avec le contenu, unidose ou
multidoses, conçus pour limiter la contamination lors de l’utilisation.
On distingue :
- Les collyres.
- Les pommades ophtalmiques.
- Les solutions pour lavage oculaire.
- Les inserts.
Définition :
Les collyres sont des solutions ou suspensions stériles, aqueuses ou huileuses contenant une ou plusieurs
substances médicamenteuses destinées à l’instillation oculaire.
Dans certains cas, compte tenu de la stabilité du ou des principes actifs dans la préparation finale, ceux-ci
peuvent être présentés à l’état sec et être mis en solution ou suspension avant l’emploi.
Mode d’action :
Les collyres instillés dans le cul de sac conjonctival se diluent dans le liquide lacrymal, exercent leur activité et
sont rapidement éliminés avec les larmes : leur action doit donc être répétée.
Certains collyres sont administrés pour avoir une action de surface sur la conjonctive, la cornée. Ils n’ont donc
pas besoin de pénétrer pour être efficaces.
En revanche, certains principes actifs doivent pénétrer dans les tissus oculaires pour y développer une action
thérapeutique.
Les collyres doivent présenter certains critères pour être conformes à la pharmacopée française.
- La neutralité.
- L’isotonie aux larmes.
- La stérilité.
- Une bonne conservation.
Le pH du liquide lacrymal est compris entre 7,4 et 7,7. En principe, pour éviter toute irritation on devrait
préparer des collyres dont le pH est compris dans cet intervalle. Cependant, on a pu constater que l’œil
pouvait supporter de plus grands écarts, de sorte que si les principes actifs sont instables dans cette zone
de pH, on peut trouver un compromis entre les limites de stabilité des principes actifs d’une part, et de la
tolérance de l’œil d’autre part.
Un collyre pour être bien toléré doit avoir une pression osmotique voisine de celle des larmes, c’est-à-dire
de celle d’une solution de chlorure de sodium à 0,9%. En fait l’œil sain peut supporter sans douleurs ni
larmoiements des solutions de Na Cl dont la concentration est comprise entre 0,5 et 1,5%. Mais l’œil
pathologique est plus sensible et il vaut mieux se tenir dans la mesure du possible à la concentration
isotonique.
c) La stérilité
d) La bonne conservation
De toute façon, il ne faut pas utiliser un collyre longtemps après son ouverture. En pratique, on considère
qu’un collyre peut être utilisé pendant 15 jours, à la rigueur 3 semaines voire plus (4 semaines).
Une bonne solution pour contourner ce problème consiste à les conditionner dans des récipients unidoses.
Remarque :
Pour les collyres se présentant sous forme de suspension, la pharmacopée prévoit une limite de taille des
particules : la poudre doit être extrêmement fine.
La préparation :
Les préparations ophtalmiques sont préparées à partir de produits et par des méthodes propres à assurer
leur stérilité et à empêcher l’introduction de contaminants et la croissance de micro-organismes. Lors de la
fabrication des préparations ophtalmiques contenant des particules en suspension, des mesures sont
prises pour assurer que la taille des particules est convenablement contrôlée et appropriée à l’usage prévu.
Définition :
Ce sont des préparations semi-solides stériles destinées à être appliquées sur la conjonctive. Elles
contiennent une ou plusieurs substances médicamenteuses dissoutes ou dispersées et conditionnées dans
un récipient approprié. Les pommades ophtalmiques présentent un aspect homogène.
Préparation :
Elles sont préparées selon une méthode qui assure leur stérilité et évite toute contamination ou croissance de
micro-organismes. Les excipients utilisés doivent être dépourvus de propriétés irritantes et sont très voisins de
ceux utilisés dans les pommades classiques.
BP S14 - Pharmacie Galénique 12 / 23 Juin 2008
Chapitre IV / Tome 2 – Les différentes formes pharmaceutiques V.3.0
Les principes actifs doivent être finement broyés (microniseur ou broyeur). Les pommades ophtalmiques
peuvent contenir certains adjuvants tels que :
- antioxygènes,
- stabilisants,
- agents anti-microbiens,
- conservateurs.
Le conditionnement :
Les pommades oculaires sont conditionnées dans des petits tubes flexibles stériles comportant ou étant
accompagnés d’une canule et contenant au plus, 5 grammes de préparation.
1.6.3 – Les solutions pour lavage oculaire (improprement appelées bains oculaires)
Définition :
Ce sont des solutions aqueuses destinées à être instillées ou appliquées au niveau de l’œil en vue d’une
hygiène oculaire.
La composition :
Les solutions pour lavage oculaire sont composées d’un ou plusieurs principe(s) actif(s) antiseptiques, le plus
souvent dissous dans une eau distillée aromatique et additionnées de sels et substances tampon afin d’être
isotonique aux larmes et d’avoir un pH compris entre 6,4 et 7,8.
Le conditionnement :
Ces solutions sont conditionnées dans des récipients munis d’un système de distribution approprié (œillère).
Exemple : Lacrisert.
3. Une fois ouvert, pendant combien de temps un flacon de collyre peut-il être utilisé ?
Définition :
Les préparations pour inhalation sont des préparations liquides ou solides destinées à être administrées sous
formes de vapeurs, d’aérosols ou de poudres (aérosol solide),dans la partie inférieure des voies respiratoires en
vue d’une action locale ou systémique. Elles contiennent 1 ou plusieurs P-A dissous ou dispersés dans un
excipient approprié.
Remarque :
Les formes de la voie pulmonaire sont toutes regroupées sous l’appellation d’inhalations. Hormis les vapeurs,
l’administration des ces formes consiste à réaliser (par des moyens divers), un aérosol (dispersion de particules
solides ou liquides dans un gaz) qui sera ensuite inhalé naturellement par le malade. En fonction de la taille des
particules produites, le degré de pénétration dans l’appareil respiratoire sera le suivant :
Les préparations destinées à être converties en vapeur sont des solutions ou dispersions.
Elles sont généralement ajoutées à de l’eau chaude, les vapeurs produites sont ensuite inhalées.
Remarque : Les excipients, solvants ou diluants sont généralement aqueux (eau purifiée, sérum
physiologique dont le pH peut être ajusté de 3.5 à 8.5) mais il convient d’être prudent lors des mélanges
notamment pour les formes émulsionnées, certaines associations produisant une incompatibilité (réaction
physique empêchant la nébulisation).
1.7.1.3 – Les préparations liquides dispersées au moyen d’inhalateurs pressurisés à valve doseuse
Les excipients propulseurs sont quasi exclusivement des dérivés fluorés (fréons).
Ces formes « aérosols de poche », à l’origine des thérapeutiques inhalées – dans le traitement de l’asthme
notamment – présentent pour certains quelques inconvénients.
BP S14 - Pharmacie Galénique 15 / 23 Juin 2008
Chapitre IV / Tome 2 – Les différentes formes pharmaceutiques V.3.0
En effet, pour que l’administration soit optimale, il convient de synchroniser précisément la libération de la
dose et l’inspiration, ce qui pour une personne qui présente des difficultés respiratoires, une personne
âgée ou un enfant, peut être délicat, et à terme rendre le traitement inefficace.
En vue d’une observance optimale pour ces aérosols de première génération, il est proposé par les
laboratoires concernés des chambres d’inhalation, systèmes permettant de prolonger le temps d’inhalation
sur plusieurs inspirations :
- Glaxo® Volumatic®.
- Glaxo® Babyhaler®.
- Astra® Nébuhaler®.
- Boerhinger® Aéroscopic®.
Les formes les plus récentes permettent une synchronisation optimale des deux gestes, l’inspiration du
malade provocant la libération de la dose :
Il est clair que l’utilisation de ces dispositifs nécessite une formation sommaire préalable, venant du
prescripteur ou/et du dispensateur, et que l’éventuelle remise en cause de l’efficacité du traitement
doit préalablement comporter un contrôle de l’utilisation des dispositifs par le malade (ou son
entourage).
Apparues il y a quelques années pour palier au problème de synchronisation des formes liquides pressurisées
dans les thérapeutiques inhalées.
les poudres pour inhalation sont présentées sous forme de poudre unidose, de poudre multidose ou de
poudre obtenue à partir d’un composant solide. Les P-A peuvent être combinés à un excipient pouvant en
faciliter l’utilisation.
- Formes unidoses : L’inhalateur est chargé avec des unités de prise telles que capsules
ou autres formes appropriées.
Dans toutes ces formes, les poudres seront bien sûr micronisées, l’excipient diluant est le lactose.
Conclusion :
Les formes inhalées sont de plus en plus utilisées en thérapeutique broncho-pulmonaire, elles nécessitent une
formation et un suivi auprès du malade, avant et parfois en cours de traitement.
De leur bonne utilisation dépend leur bonne efficacité et leur relative innocuité :
2.1 – Définition
• Les préparations pour usage parentéral sont des produits stériles destinés à être injectés ou implantés dans le
corps humain ou animal.
Ce sont des solutions ou des dispersions de principe actif dans de l’eau, ou un liquide non aqueux, ou un mélange
des deux.
Ces préparations sont en général unidoses, et le volume du contenu doit être suffisamment important pour qu’il
permette le prélèvement de la dose prescrite par une technique normale.
Lorsqu’elles sont présentées en multidoses, elles doivent contenir un conservateur antimicrobien, sauf si elles ont
elles-mêmes des propriétés antimicrobiennes.
Exemple de présentation en unidoses : Vogalène®
Exemple de présentation en multidoses : Purégon®, les insulines en flacons et stylos.
Elles sont généralement conditionnées en grand volume. Exemple : les solutions de Na ou de glucose
Vitrimix KV®.
Ce sont des solutions stériles destinées à être injectées ou perfusées après dilution.
Elles sont diluées au volume prescrit avec un liquide spécifié avant l’administration.
Par exemple :
Ce sont des substances solides stériles, réparties dans leurs récipients définitifs.
Elles donnent rapidement, après agitation avec le volume prescrit d’un liquide stérile spécifié, une solution
limpide ou une suspension homogène.
Les lyophilisats pour usage parentéral sont classées dans cette catégorie.
Par exemple : Solumédrol®.
• Les implants
Ce sont des préparations solides stériles d’une taille et d’une forme appropriées à l’implantation parentérale.
Elles assurent la libération du principe actif sur une période étendue.
La concentration en principes actifs des préparations liquides prêtes à l’emploi est toujours exprimée par rapport
au volume de la préparation.
La voie sous-cutanée (SC) pour l’administration sous la peau dans le tissu conjonctif (ventre, épaule, cuisse)
avec une aiguille à biseau court.
La voie intramusculaire (IM) par l’administration dans le tissu musculaire profond (muscle, fessier) avec une
aiguille à biseau long.
La voie intraveineuse (IV) pour l’administration dans la veine avec une aiguille à biseau court.
(Pli du coude, dos de la main ou poignet). C’est la voie d’urgence la plus utilisée, et la biodisponibilité est
totale.
La voie intra-artérielle (IA) par l’administration dans une artère ( voie d’urgence).
Exemple : Corvasal, intracoronarien.
La voie intradermique (ID) pour l’administration immédiatement sous la surface de la peau à la limite de
l’épiderme et du derme.
La voie intra-rachidienne (IR) pour l’administration dans l’espace situé entre la moelle épinière et la colonne
vertébrale. ( au niveau du canal rachidien)
La voie épidurale ou péridurale : l’administration se fait entre le canal rachidien et la dure-mère, dans
l’espace péridural.
Ils peuvent varier selon les voies d’administration mais dans l’ensemble on peut retenir :
Les avantages :
- rapidité d’action
- suppression des effets secondaires sur le tube digestif
- pas de destruction des principes actifs par les sucs digestifs
- possibilité d’action thérapeutique locale ou générale
- dosage précis et absorption importante voire totale de la dose
- bonne conservation
- utilisation possible chez le comateux ou l’irresponsable.
Les inconvénients :
Les solutés injectables sont directement introduits dans l’organisme et même dans certains cas dans le sang : ils
doivent donc présenter certaines caractéristiques très strictes définies par la pharmacopée.
- La limpidité.
- La neutralité si possible.
- L’isotonie au plasma.
- L’absence de substances pyrogènes (apyrogénicité).
- La stérilité.
2.5.1 – La limpidité
Définition :
D’après la pharmacopée française, les solutés injectables examinés dans des conditions appropriées de
visibilité doivent être limpides et pratiquement exemptes de particules.
Une filtration clarifiante est nécessaire.
2.5.2 – La neutralité
Définition :
une préparation injectable est dite neutre lorsque son PH (Potentiel Hydrogène) est proche de celui des
liquides biologiques (environ 7.4)
Les p.i. pour être bien tolérées doivent autant que possible avoir un pH voisin de la neutralité mais certaines
substances ne sont stables qu’à des pH autres que la neutralité. Cette exigence n’est pas absolue.
Le sang possède un pouvoir tampon qui lui permet de tolérer des variations de pH allant de 4 à 10, mais il est
préférable d’ajuster le pH par un mélange de faible pouvoir tampon et de faible concentration (les mélanges
tampons utilisés sont des mélanges phosphates monosodiques et disodiques).
- La pression osmotique
Révision : une membrane semi-perméable est une membrane dont les pores sont tellement étroits que
lorsqu’elle sépare deux solutions de concentrations molaires différentes, les molécules des corps dissous de
la solution la plus concentrée viennent frapper la membrane.
Ce sont les molécules de solvant de la solution la moins concentrée qui vont se déplacer en sens inverse pour
essayer d’égaliser les concentrations.
- Notion d’isotonie
Définition : Une solution est dite isotonique lorsqu’elle est de même pression osmotique et de même
concentration que le plasma sanguin.
- Importance en thérapeutique
La membrane des hématies se comporte comme une membrane semi-perméable. Le milieu interne des
hématies est isotonique au plasma.
En cas d’injection d’une solution par voie intraveineuse, trois cas peuvent donc se présenter :
• injection d’une solution isotonique au plasma : la concentration du plasma reste inchangée, aucun
mouvement des hématies.
• injection d’une solution hypertonique : elle augmente la concentration molaire du plasma qui devient
hypertonique par rapport au milieu interne des hématies. Une partie de l’eau qu’elles contiennent, passe
donc dans le plasma : les hématies s’aplatissent et se recroquevillent : phénomène de plasmolyse.
• injection d’une solution hypotonique : elle diminue la concentration molaire du plasma qui devient
hypotonique par rapport au milieu interne des hématies. L’eau contenue dans le plasma passe à l’intérieur
des hématies qui gonflent et finissent par éclater laissant l’hémoglobine diffuser dans le plasma : c’est
l’hémolyse qui peut être mortelle.
Ajustement : si la solution est hypertonique, il est indispensable de la diluer avec du soluté physiologique ; si
elle est hypotonique, il faut ajouter du Nacl nécessaire pour ajuster l’isotonie.
2.5.4 – L’ Apyrogénicité
Définition : Dépourvu de fragments de cadavres de bactéries susceptibles de provoquer après injection une
brusque élévation de température. Ces pyrogènes proviennent de bactéries contaminantes du solvant, de la
verrerie ou des substances dissoutes.
utiliser des solvants purs et si le solvant est liquide, de l’eau p.p.i. ou de l’huile p.p.i.
2.5.5 – La stérilité
Définition : Un soluté est dit stérile lorsqu’il a subi une destruction complète et définitive des micro
organismes et de leurs toxines.
Elle est obtenue par différentes méthodes selon les préparations injectables.
• L’autoclave est utilisé pour les principes actifs non thermolabiles stérilisés dans leur conditionnement
définitif.
• Pour les principes actifs solides, la préparation et le conditionnement se font de manière aseptique.
On contrôle l’aspect de la préparation, sa coloration (examen visuel du récipient sur fond blanc), sa limpidité.
Le contrôle se fait par un examen visuel dans les meilleures conditions d’observation et d’éclairage ou au
microscope.
2.6.2 – Contrôle du pH
Le pH des préparations injectables est important à connaître car il conditionne leur tolérance par rapport à la
douleur, leur stabilité, et parfois même leur activité.
L’abaissement du point de congélation est mesuré : c’est la loi de Raoult qui établit une relation entre
l’abaissement du point de congélation d’une solution et sa concentration.
• essais in vitro : c’est le << limulus test >> ou LAL. Un lysat de globules rouges d’un crabe du
Pacifique, le limule, est mis en contact avec la solution à étudier, et une éventuelle augmentation de
viscosité est observée, voire une coagulation. La Pharmacopée tolère maintenant que ce seul test soit
effectué.
Classique par mise en culture sur boîte de pétri : aucun microbe ne doit être trouvé.
2.7 – La préparation
Solvants
Le plus utilisé est bien sûr l’eau ppi ( eau pour préparation injectable), qui est bidistillée, stérile, apyrogène.
Des solvants non aqueux sont également employés tels qu’alcools, glycols, esters ; huiles végétales neutralisées
et stérilisées.
Excipients
Des conservateurs, des adjuvants de neutralisation ou d’isotonie peuvent être ajoutés pour des volumes
supérieurs à 15 ml.
Stérilisation
Voir << La stérilisation >>
Récipients
Ils sont toujours transparents pour permettre le contrôle visuel de la limpidité, sauf pour certains produits de
chimiothérapie qui sont sensibles à la lumière.
BP S14 - Pharmacie Galénique 22 / 23 Juin 2008
Chapitre IV / Tome 2 – Les différentes formes pharmaceutiques V.3.0
Ils se présentent sous les formes suivantes :
• ampoules à deux pointes ou << bouteille >> en verre ;
• flacon pour préparation injectable, en verre, avec un bouchon de caoutchouc serti d’une bague aluminium ;
• poches plastiques pour perfusion ;
• seringues préremplies et cartouches : délivrées stériles, prêtes à l’emploi avec le liquide à injecter.
Solutions micellaires
Exemple : Cernévit®
Vecteurs
Ce sont des transporteurs de médicaments. Leur but est d’apporter sélectivement le principe actif sur sa cible et
d’éviter sa distribution dans les organes où il est responsable d’effets indésirables. Ce sont des formes encore
limitées ou expérimentales, mais qui permettent de maîtriser la distribution du principe actif.
Exemple :
- Ambisome® injectable (amphotéricine) : permet de diminuer les effets toxiques de cet
antifongique au niveau des reins ;
Molécules immunoconjuguées
Elles reconnaissent la cible visée grâce à l’utilisation d’anticorps monoclonaux qui sont des anticorps de synthèse.
Ils sont donc spécifiques d’une pathologie donnée.
Exemple : Remicade® injectable utilisé dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde et de la maladie de Crohn.
Les implants
Le premier implant contraceptif ( Implanon®) est disponible depuis le 2 mai 2001 dans les officines françaises. Il
est constitué d’un bâtonnet matriciel inerte non biodégradable qui mesure 4 cm de longueur et 2 mm de diamètre.
Le médecin l’insère au niveau de la face interne du bras non dominant. Il diffuse continuellement un progestatif
dans le tissu sous-cutané, sa durée d’utilisation est de trois ans. La voie d’administration sous-cutanée permet
d’éviter le premier passage hépatique. L’implant est fourni pré-chargé dans un applicateur stérile jetable qui assure
une pose simple et rapide.
Il existe d’autres moyens que les implants pour obtenir une action prolongée par voie parentérale :
• une solution aqueuse peut être remplacée par une solution huileuse.
Exemple : Haldol Décanoas® ;