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Compétences attendues :
- Citer, définir et identifier les différentes formes pharmaceutiques destinées à la voie orale.
- Indiquer brièvement leur mode de préparation.
- Préciser leur utilisation par le malade.
1.1.1 – Définition
Ce sont des préparations solides constituées de particules plus ou moins fines obtenues à partir
de drogues végétales, animales ou de substances chimiques naturelles ou synthétiques.
Leurs modes de préparation sont très divers et dépendent de l’origine et de la présentation des
matières premières (dessiccation, broyage, tamisage (voir opérations mécaniques)).
Il peut s’agir de poudres simples ou de poudres composées, les principes actifs étant dilués ou
non dans une poudre inerte.
Elles peuvent être administrées telles quelles ou le plus souvent servir à la fabrication d’autres
formes sèches.
Elles n’ont qu’un seul composant. Il existe un certain nombre de poudres simples inscrites à la Pharmacopée
française qui peuvent être utilisées telles quelles, mais servent le plus souvent à la préparation de dérivés.
Préparations officinales ou magistrales, leur but est d’obtenir une synergie d’actions en associant divers
principes actifs.
Il est important pour obtenir un mélange homogène, de donner à chaque poudre la même ténuité.
Les sphéroïdes médicamenteux sont des produits solides dont le diamètre ne dépasse pas 2,8 mm.
Ils contiennent un ou plusieurs principes actifs qui peuvent être, soit fixés sur un support solide (imprégnation)
ou dispersé dans sa masse, soit enfermés dans une enveloppe (microencapsulation), soit simultanément
dispersés dans un support et enfermés dans une enveloppe.
Les sphéroïdes médicamenteux sont utilisés tels quels pour la voie orale (administration en cuillères doses
à croquer ou à avaler) ou cas le plus fréquent, être inclus dans des formes unitaires (gélules ou comprimés).
Les excipients utilisés pour leur fabrication : sucres, polyols, cires, substances agrégeantes ou plastifiantes
(cellulose et dérivés).
Les sphéroïdes médicamenteux entrent en grande partie dans la réalisation de formes orales à libération
modifiée (capsules et comprimés). Leur fabrication est industrielle.
Les poudres titrées ne peuvent être considérées comme des formes pharmaceutiques à part entière,
elles sont utilisées pour faciliter la manipulation et le dosage de principes actifs, très toxiques, très
actifs, ou dont la fragilité nécessite l’adjonction d’une substance protectrice.
Les poudres titrées préparées à l’officine s’obtiennent par trituration minutieuse et prolongée du principe actif
avec l’excipient (lactose) en présence d’un colorant (carmin) qui sert d’indicateur d’homogénéité du mélange.
ème
Poudre de digitaline au 1/100 (Formulaire National, préparation à l’avance possible)
On peut préparer d’autres poudres titrées lorsque cela s’avère nécessaire, il s’agira dans ce cas, de
préparations extemporanées utilisables pour la préparation en cours exclusivement.
Les poudres orales sont des préparations constituées de particules solides sèches, libre, plus ou moins fines.
Elles contiennent un ou plusieurs P.A additionnés si nécessaire d’excipients, colorants et aromatisants.
Généralement administrées avec de l’eau, elles peuvent dans certains cas être avalées telles quelles.
Elles se présentent sous forme de poudres unidoses ou multidoses.
NB : Les poudres pour solutions ou suspensions buvables figurent au chapitre des préparations liquides
pour usage orale.
Les sachets sont des formes unitaires, préparés à partir d’une poudre simple ou composée dont la fabrication est
industrielle. Les sachets sont constitués de matériaux divers (papier plastifié ou aluminium, plastique souple)
permettant d’y incorporer des mélanges pulvérulents, mais aussi pâteux, voire liquide et assurant une meilleure
conservation.
1.3.1 – Définition
Les capsules sont des préparations de consistance solide constituées par une enveloppe gélatineuses dure
ou molle, de formes et de capacités variables, contenant une unité de prise. Dans la majorité des cas, les
capsules sont destinées à la voie orale.
1.3.2 – Constitution
L’enveloppe est le plus souvent à base de gélatine ou d’autres substances dont la consistance peut être
adaptée par addition de glycérol ou de sorbitol.
On trouve également des capsules dures à base de cellulose (arkogélules) évitant ainsi le risque de
contamination par le prion (gélatine d’origine animale).
Les capsules peuvent porter des indications imprimées. Le contenu des capsules peut être de consistance
solide, liquide ou pâteuse. Il est constitué par une ou plusieurs substances médicamenteuses additionnées ou
non d’excipients tels que solvants, diluants, lubrifiants, désagrégeants.
Le contenu ne doit pas provoquer de détérioration de l’enveloppe. En revanche, celle-ci est profondément
altérée par les sucs digestifs ; il en résulte la libération du contenu.
En fonction de leur composition, de leur mode de fabrication et de leur utilisation, plusieurs catégories peuvent
être envisagées.
Ces capsules ont des parois épaisses et sont hermétiquement closes. Leur fabrication est industrielle. La
glycérine est nécessaire pour l’obtention d’une enveloppe souple. La gélatine seule donnerait des capsules
dures et cassantes. La glycérine peut être remplacée partiellement par une solution de sorbitol à 70%.
La gélatine est mise à gonfler dans l’eau pendant quelques heures ; on ajoute alors la glycérine et le tout
est porté au bain marie jusqu’à dissolution et concentration convenable.
Les injecteurs, grâce à une pompe volumétrique, injectent une quantité précise de liquide médicamenteux
dans chaque capsule au moment de sa formation. Le liquide repousse la gélatine dans les alvéoles. La
pression exercée par les deux cylindres est telle, que la gélatine est soudée et découpée autour de chaque
alvéole. Les capsules sont ensuite dégraissées à l’aide d’un solvant convenable (trichloréthylène) puis
séchées plusieurs jours à l’étuve.
Il faut opérer dans une enceinte parfaitement conditionnée car la température et l’humidité relative doivent
être absolument constantes pour éviter toute variation dans les qualités mécaniques des films de gélatine.
Ce procédé est utilisable pour les solutions et les suspensions non aqueuses.
A la goutte
Le principe est ici tout à fait différent de celui du procédé précédent. Il ne permet que la fabrication des
capsules sphériques.
La partie essentielle de l’appareil est constituée par deux injecteurs concentriques qui débouchent dans
une colonne d’huile de paraffine. L’injecteur extérieur est alimenté par le réservoir de gélatine – glycérine
tiède tandis que l’injecteur intérieur est alimenté par le réservoir de liquide à encapsuler.
De cet injecteur double s’écoule dans la colonne d’huile de paraffine, un filet de liquide formé d’un cylindre
de principe actif entouré par un film cylindrique de gélatine. Du fait de la viscosité, de la densité et de la
tension superficielle convenable des deux liquides, le filet se dissocie en gouttes qui prennent une forme
sphérique en descendant dans la colonne d’huile. Pour régulariser la formation et donc la taille des
gouttes, un pulseur est placé au-dessous des injecteurs. La colonne d’huile de paraffine est maintenue à la
température de + 5°C.
Chaque perle arrive donc suffisamment ferme au bas de la colonne. Les perles ainsi obtenues sont
dégraissées et séchées.
L’enveloppe des capsules dures se compose de deux cupules cylindriques s’emboîtant très exactement
l’une dans l’autre. Les deux demi cupules sont très minces et parfaitement calibrées et ne peuvent donc
être fabriquées que mécaniquement et à très grande échelle.
Dans le cas des capsules dures la fabrication de l’enveloppe et le remplissage ne sont donc pas
simultanés comme dans le cas des capsules molles.
Des fabricants d’enveloppes fournissent aux pharmaciens des capsules vides de 8 calibres différents et
disponibles dans différentes couleurs.
taille 000 00 0 1 2 3 4 5
Préparation du mélange
Il s’agit de mélange de poudres. Il est très important que la poudre à répartir présente une bonne fluidité
pour assurer un remplissage rapide et régulier. La granulométrie doit être adaptée à chaque appareil de
remplissage et à chaque taille de capsule. La grosseur des particules doit être aussi régulière que possible.
La fluidité peut être améliorée par addition de talc ou de poudre de silice par exemple.
Il s’agit d’un remplissage volumétrique. Il faut ajuster le volume total de poudre afin que le volume
contenu dans une capsule corresponde exactement à la masse de principe actif prévu.
On peut y arriver en ajoutant un diluant (lactose, silice, amidon).
L’enveloppe peut être gastro-résistante par un enrobage de la capsule pleine avec de l’acétophtalate de
cellulose ou d’autres substances insolubles en milieu acide (voir cours précédents).
On agit pour cela sur le contenu de la capsule : utilisation de sphéroïdes médicamenteux à libération
variable.
Ce sont des préparations généralement non divisées, constituées d’un mélange de sucre et de divers principes
actifs et adjuvants. Ils se présentent sous forme de grains légèrement allongés, de forme irrégulière mais de taille
pratiquement uniforme.
Destinées à la voie orale, ils peuvent être aromatisés
.
Plusieurs catégories de granulés peuvent être distinguées :
Il est possible de les rendre effervescents : on mélange deux granulés, l’un contenant l’acide organique,
l’autre le carbonate. On réalise une poudre homogène en mélangeant le ou les principe(s) actif(s) et le sucre,
puis on la triture avec une quantité suffisante de sirop simple jusqu’à l’obtention d’une masse ferme. On force
celle-ci à traverser les trous d’un crible, c’est-à-dire d’un tamis à très grosses mailles. Les granulés obtenus
sont recueillis sur un tamis ordinaire et mis à sécher à l’étuve entre 30°C et 60°C.
Les saccharures granulés doivent être conservés à l’abri de l’humidité.
L’administration se fera directement en bouche (à croquer, à avaler), ou après dissolution dans un verre
d’eau. De plus en plus de granulés sont présentés en sachets pré-dosés (facilité d’emploi et bonne
conservation).
Les pastilles sont des saccharolés durs destinés à se désagréger lentement dans la cavité buccale.
De forme hémisphérique ou cylindrique, elles sont généralement composées de saccharose en forte proportion, de
substances auxiliaires agglomérantes (gommes) et sont obtenues par cuisson (fusion du mélange sucré) puis
durcissement à la température ambiante.
Les pâtes sont des saccharolés de consistance semi-dure destinés à être gardés en bouche où ils libèrent leur(s)
principe(s) actif(s) par dissolution (diffusion locale ou générale).
Les excipients : saccharose, sorbitol, maltitol, gomme en proportion suffisante pour maintenir suffisamment
longtemps une certaine souplesse à la forme. Les pâtes sont de formes cubiques ou hémisphériques et sont à
conserver en sachets fermés.
Remarque : Les pâtes n’apparaissent plus dans les dernières Pharmacopées, par contre elles sont a rapprocher
de la forme « gomme à mâcher » (Pharmacopée Européenne) qui sont assez comparables dans leur conception si
ce n’est l’utilisation de gommes masticatoires de types élastomères insolubles
(ce qui modifie bien sûr quelque peu le mode d’administration).
Malgré cela, il existe encore quelques spécialités sous formes de pâtes, ainsi que des formes de confiserie
pharmaceutique
Compétences attendues :
- Citer, définir et identifier les différentes formes pharmaceutiques destinées à la voie orale.
- Indiquer brièvement leur mode de préparation.
- Préciser leur utilisation par le malade.
1.7.1 - Définition
Les comprimés sont des préparations de consistance solide, contenant chacun une unité de prise d’un ou
plusieurs principes actifs et obtenus en agglomérant par compression un volume constant de particules.
Les comprimés sont destinés, dans la plupart des cas, à être absorbés tels quels par voie orale.
la mise en forme d’un comprimé (par compression) repose sur la formulation du mélange : opération
nécessitant la présence d’adjuvants (agents liants, diluants, lubrifiants, auxquels il faut adjoindre des
substances agissant sur le délitement futur du comprimé : agents délitants, désagrégeants, agents de
protection, constituants de matrice, substances tampons etc…).
b) Granulation de la poudre :
cette mise en forme dépend aussi de la structure de la poudre : granulométrie, densité, fluidité, taux
d’hydratation. Il est nécessaire d’effectuer un travail de la poudre : c’est l’étape de granulation.
Il est rare qu’une poudre dans laquelle ont été ajoutés des adjuvants puisse se comprimer directement. La
plupart des poudres doivent subir d’abord une agglomération préalable : c’est la granulation qui peut être
réalisée soit en milieu sec soit en milieu humide (granulation par voie sèche ou par voie humide).
On obtient des granules qui serviront à la fabrication des comprimés. La granulation entraîne une
modification de la texture du mélange :
- densité augmentée,
- meilleurs écoulements,
- porosité supérieure,
- une compression plus facile.
Cette méthode est utilisée essentiellement pour des poudres de faible densité et des P.A. qui ne
supportent ni la chaleur ni l’humidité.
Le mélange médicamenteux est comprimé de façon à obtenir des briquettes (2 à 5 cm) qui seront ensuite
broyées afin d’obtenir une poudre. La poudre sera ensuite calibrée par tamisage.
Comporte 4 phases :
- humidification ou mouillage
réalisé dans un pétrin dans lequel est mis le mélange médicamenteux, un liant et le liquide de mouillage.
On obtient une masse pâteuse.
- la granulation
la masse pâteuse homogène est introduite dans un granulateur qui oblige la pâte à passer au travers d’un
tamis : nous obtenons des granulés.
- calibrage
pression exercée, taille et forme des comprimés, structure et qualité du granulat, finition ou traitement à
venir du comprimé, tous ces paramètres seront pris en compte pour former au final un comprimé
possédant des caractéristiques de dureté, de friabilité, de résistance à l’érosion en milieu sec,
d’hydrophilie, etc…, des caractéristiques directement liées à son devenir au contact du site de
résorption.
Deuxième temps : arasage de la poudre par mouvement du sabot qui élimine l’excès de poudre
(mouvement avant/arrière ou de droite à gauche selon un axe horizontal).
Troisième temps : compression : le poinçon supérieur s’abaisse et vient comprimer le volume de poudre.
Quatrième temps : éjection du comprimé formé (par remontée du poinçon inférieur qui amène le
comprimé au bord supérieur de la matrice).
On utilise le plus souvent des machines à comprimer alternatives. Il est possible sur ce type de machine de
faire varier :
opérations non systématiques parfois mises en œuvre soit pour protéger le comprimé des agressions
extérieures, soit pour protéger (ponctuellement) le site d’administration (saveur ou effet désagréable, action
corrosive), soit plus simplement dans un but de finition.
Elles font appel soit à des actions purement mécaniques, soit au dépôt par divers procédés d’agents
d’enrobage.
La mise au point d’une forme comprimé nécessite avant toute production en série de nombreuses étapes
d’expérimentation.
• Diluants : agents pulvérulents utilisés pour ajuster le volume de la poudre à compresser à la taille
finale du comprimé (amidons, lactose, dérivés minéraux, silices colloïdales).
Ils sont ajoutés quand la quantité de P.A. est trop faible pour constituer un comprimé de taille normale
(rôle de remplissage).
• Liants ou agglutinants : agents dont le rôle est de lier entre elles les différentes particules du
mélange.
Ils sont utilisés secs, en solutions ou dispersions généralement aqueuses (gomme arabique,
adragante, dérivés de cellulose, gélatine, amidons et sucres complexes divers, PEG 4000 ou 6000).
• Lubrifiants :
4 rôles possibles :
- améliorer les capacités de glissement de la poudre (effet anti-adhérent vis à vis des surfaces de
la machine à compresser). Assurer la fluidité de la poudre ou du granulat lors de sa manipulation et
de la compression,
- ils sont généralement hydrophobes (ne se laissent pas mouiller par l’eau) ou hydrofuges
(préservent de l’humidité ou la chassent par obturation des pores) exemple : talc, silices, acide
stéarique, stéarate de Mg, PEG solides,
• Délitants ou désagrégeants :
agents dont le rôle est de faciliter la « désintégration » du comprimé après (ou avant) l’administration.
Ils permettent la libération du P.A. dans l’eau ou dans le tube digestif. Il s’agit le plus souvent de composés
hydrophiles (amidons ou dérivés de cellulose) sauf dans le cas particulier du comprimé effervescent (voir
plus loin).
Ils doivent être autorisés (liste). Agents pouvant éviter les confusions et jouer un rôle psychologique sur le
malade.
• Aromatisants :
• Substances tampons :
• Agents mouillants :
• Agents d’enrobage :
- pour la dragéification : gomme laque, dérivés vinyliques, PEG 20 000 dans un premier temps, gélatine,
gomme arabique puis saccharose, sorbitol pour la couche finale ;
Intérêts de l’enrobage :
On appelle « comprimé conventionnel » un comprimé généralement non enrobé dont le délitement est obtenu
dans l’estomac. C’est le type de comprimé le plus couramment proposé par les fabricants.
Les formes, les tailles sont très variables, ils sont parfois sécables voire multi-sécables.
- des substances liantes classiques (gommes, dérivés de cellulose, dérivés gélatineux), le plus
fréquemment hydrosolubles et indépendantes des pH,
Les comprimés à libération modifiée sont des comprimés dont la vitesse de libération du P.A. est différente
(soit plus lente, soit plus rapide) de celle d’un comprimé à libération conventionnelle.
Pour une forme pharmaceutique à libération modifiée, la vitesse de dissolution du P.A. est étroitement liée à la
formulation des excipients, alors que pour une forme à libération conventionnelle, elle dépend surtout des
propriétés physico-chimiques du P.A.
formes à libération accélérée par le simple fait qu’ils sont administrés après désagrégation dans un
verre d’eau. La biodisponibilité des P.A. est ensuite plus rapide.
Il s’agit généralement d’un comprimé de taille importante, non enrobé, ayant subi une compression
comparable au comprimé conventionnel, mais qui a la particularité d’associer dans sa formule un
composé acide (parfois le P.A. lui-même) et un carbonate. Lors de la mise au contact de l’eau, il se
produit une réaction chimique formant des sels (solubles ou non) et un dégagement de Co2. Dans le
meilleur des cas, le P.A. est intégralement dissout, au pire il est dispensé et maintenu en dispersion
dans le liquide par des mouvements dus à l’effervescence.
Les excipients : acides tartrique, citrique + carbonate (s) de sodium + agents anti-moussants +
édulcorants, aromatisants.
Ici, tout est mis en œuvre pour que le délitement du comprimé soit obtenu avant d’atteindre l’estomac,
c’est-à-dire dispersé soit dans l’eau avant administration, soit au niveau buccal (orodispersible).
non enrobés ou pelliculés, ces comprimés sont destinés à être dissous dans l’eau avant administration.
Il ne s’agit pas d’une forme obtenue par compression, mais par lyophilisation d’une préparation semi-
solide (et ce, directement dans les alvéoles du blister de conditionnement).
On obtient par ce procédé, une forme solide très fortement hydrophile et extrêmement friable (donc
facilement soluble ou dispersible dans l’eau grande rapidité d’action).
Les liophilisats oraux sont administrés par voie orale : à croquer ou à sucer ou après dissolution ou
dispersion dans l’eau.
cette combinaison permet, par un procédé complexe d’accélérer la libération et l’absorptiondu P.A. par
le tube digestif.
La cyclodextrine est une molécule qui peut permettre de multiplier la solubilité du P.A. par 50.
Le but ici est d’obtenir une libération du P.A. au-delà de l’estomac, soit pour protéger la muqueuse
gastrique, soit pour protéger le P.A. des sécrétions acides de l’estomac. On parlera ici de comprimé
gastro-résistant.
Les excipients : acétophtalate de cellulose, dérivés acryliques, stéarates lipophiles, talc, dérivés de
silicones. Ces excipients peuvent être utilisés au cœur même du comprimé ou simplement en enrobage.
La vitesse de libération plus lente a pour but d’obtenir un taux de P.A. le plus constant possible dans
l’organisme tout en diminuant le nombre de prises.
forme pharmaceutique déposée par un fabricant sous l’appellation « Oros® », il s’agit d’une forme
complexe constituée d’une enveloppe semi-perméable (en polyéthylène) à double compartiment.
Un des compartiments –contenant le P.A.- est pourvu d’un orifice calibré. Le second compartiment
contient un dérivé de cellulose très hydrophile qui, en se chargeant d’eau (via l’enveloppe) pousse une
membrane inter-compartiment (membrane cellulosique) et provoque l’ « expulsion » régulière du P.A.
par l’orifice.
le P.A. est incorporé dans une matrice. Les comprimés matriciels sont des comprimés dont la structure
–plus ou moins complexe- occasionne une libération régulée du P.A.
Les « matrices » sont constituées par des réseaux « fibreux » tridimensionnels empêchant la
dislocation classique observée pour le comprimé conventionnel, régulant de la sorte la libération du
P.A.
elles sont à base de polymères hydrophiles qui se gélifient au contact des sucs digestifs : CMC,
gommes, carbopols… Au contact de l’eau des liquides digestifs, la matrice s’hydrate et se gélifie pour
C’est une matrice simple constituée par la présence (dès l’étape de granulation) de substances
métabolisables formant au contact des liquides digestifs une structure de type « mucus » retardant la
libération proprement dite du P.A.
Exemple : Théostat®LP.
Le comprimé gingival a été conçu de façon à pouvoir rester fixé dans la cavité buccale tout en libérant
progressivement le principe actif. Le comprimé gingival est désintégré en fin de libération. La matrice
du comprimé, qui lui confère ses propriétés muco-adhésives, est constituée d’un concentré de
protéine de lait. Cet excipient protéinique naturel s’hydrate progressivement et se fixe aux protéines
de la surface de la muqueuse, il libère alors le Principe Actif en continu. Cet excipient à été choisi en
raison de ses qualités adhésives durables.
Exemple : Actiq ®
même principe que le précédent pour la fabrication, mais ici on n’observe pas de dislocation du mucus,
mais une érosion progressive de celui-ci lors du tractus digestif, érosion mécanique due à l’action des
enzymes et du pH des sucs digestifs.
La libération du P.A. dépend donc de la composition enzymatique des liquides digestifs, c’est-à-dire de
l’individu et de l’heure de prise.
Excipients :
structures fibreuses constituées par des substances non métabolisables libérant de par leur
hydratation progressive, le ou les P.A.
La libération du P.A. est donc indépendante de la composition des sucs digestifs et du pH.
Au final, la matrice, débarrassée des P.A. est rejetée, intacte, dans les selles. On note 2 types de
matrices inertes : les « minérales » et les « plastiques ».
Excipients :
Nota : il est important, pour tous ces comprimés à libération prolongée de les avaler en ingérant
une quantité suffisante d’eau.
1.7.6 – Conclusion
La forme comprimé est la forme la plus couramment rencontrée dans les rayons de la pharmacie aujourd’hui.
Ceci pour de nombreuses raisons :
- variété des modes d’administration (voie orale directe, après dispersion ou dissolution, autres voies),
- présentation unitaire,
- précision du dosage,
Mais par contre, il s’agit d’une forme difficile à mettre au point, pour qui la production en série reste délicate
(compression) et qui nécessite des investissements élevés en matériel. De plus, - mais comme pour toutes
les formes sèches de la voie orale - le délitement dans le tube digestif est difficile à contrôler.
Compétences attendues :
- Citer, définir et identifier les différentes formes liquides destinées à la voie orale.
- Indiquer les formes utilisables comme médicaments ou comme matières premières pour la préparation
d’autres médicaments
- Indiquer le mode de préparation des différentes formes .
- Indiquer les excipients nécessaires à la fabrication de chacune de ces formes.
a) Définition
Les tisanes sont des préparations aqueuses que l'on peut édulcorer légèrement et qui sont destinées à
servir de véhicule pour diverses substances médicamenteuses, soit le plus souvent de boissons pour les
malades .
Elles peuvent être préparées avec la plupart des drogues végétales .
Ces drogues doivent être choisies et mondées avec soin, puis, quand cela est nécessaire,
convenablement divisées pour être plus facilement pénétrées par l’eau .
b) Préparation
Elles sont préparées avec de l’eau potable par différents procédés de dissolution extractive (infusion,
digestion, décoction, macération) selon la nature des substances entrant dans leur composition .
Les parties fragiles des plantes (fleurs, feuilles) seront préparés par infusion ou digestion, les parties plus
dures ou ligneuses (tiges, racines, graines) seront préparées par décoction ou macération .
Le rapport plante / solvant est environ de 5 à 10 g par litre pour des tisanes préparées en infusion en 15
minutes.
Les tisanes peuvent être obtenues par le mélange de plusieurs plantes (espèces pectorales et de
nombreuses spécialités).
a) Définition
Les teintures sont des préparations alcooliques liquides qui résultent d’un traitement extractif exercé par
l’éthanol sur des drogues ou des mélanges de drogues.
Les teintures sont préparées à partir d’éthanol à différentes concentrations en fonction des drogues à
traiter.
La correspondance entre la quantité de drogue et la quantité de teinture est généralement de 1 partie de
drogue pour 5 à 10 parties de teinture exprimées en masse .
BP S14 - Pharmacie Galénique 20 / 28 Juin 2008
Chapitre IV / Tome 1 – Les formes pharmaceutiques V.3.0
b) Préparation
Opium safrané
Alcool à 30 % (Laudanum de
Sydenham)
ème
Au 1 / 5
Alcool à 60 % Arnica
Drogues à P.A. Opium benzoïque Aubépine
facilement soluble (Elixir parégorique) Jaborandi
Passiflore
Valériane
ème
Solution d’extraits Au 1 /10
Belladone
Noix vomique Digitale
Alcool à 70 % Opium Ipéca
Jusquiame
Lobélie
ème ème
Au 1 /5 Au 1/5
Alcool à 80 % Baume de Tolu Cannelle
Drogues riches en Benjoin Eucalyptus
ème
essences ou en résines Au 1/10 Orange Amère
Safran
c) Conservation
En général de bonne conservation due à la quantité d’alcool, il faut cependant exclure toutes les
teintures présentant un trouble ou un dépôt.
d) Usage
Autrefois utilisées dans les formes pharmaceutiques liquides complexes (potions, sirops, solutions)
elles pouvaient être utilisées directement sous forme de gouttes.
a) Définition
Préparations qui résultent de l’action dissolvante de l’alcool sur des drogues végétales fraîches que
la dessiccation priveraient en partie ou en totalité de leur activité.
b) Préparation
Exemple : Alcoolature de Citron (aromatisant) préparée avec des zestes frais dans
l’éthanol à 80%.
Solutions relativement concentrées contenant un ou plusieurs principes actifs dissous dans un solvant
approprié (Aqueux ou hydro-alcoolique).
L’administration nécessite l’utilisation d’un compte-gouttes souvent incorporé dans le bouchon ou remplacé
par une seringue graduée ou pipette.
A noter que les compte-gouttes ou pipettes sont calibrés pour une solution donnée et ne doivent pas être
utilisées pour d’autres solutions.
Les Solutions buvables pourraient englober la plupart des formes de cette partie de chapitre,
cependant, on limitera cette rubrique aux formes liquides administrables en cuillerées, préparées
par dissolution simple, et ne répondant pas au définitions - au sens de la Ph. Fr. - des sirops,
potions ou autres élixirs.
a) Excipients utilisés
Très divers : - Solvants aqueux (eaux, hydrolats, sirops) ou hydroalcooliques (éthanol, glycérol).
- Agents gélifiants.
- Agents édulcorants, colorants et aromatisants, conservateurs.
Improprement appelée “sirop sans sucre” puisque le saccharose y est remplacé par un
autre édulcorant (*).
(*) La glycérine
(*) Des solutions de sorbitol
(*) La saccharine, ou plus rarement : (*) Le cyclamate de sodium ou l’aspartam.
Il convient cependant d’y adjoindre des conservateurs autorisés puisque la préparation ne contient plus de
sucre Ces solutions sont essentiellement destinées aux diabétiques bien que d’autres arguments
marketing généralisent l’emploi de telles présentations.
a) Définition
Médicaments liquides préparés par dissolution d’une forte proportion de sucre dans un liquide
aqueux additionné ou non de principes médicamenteux ou par mélange de sirop simple à un liquide
médicamenteux.
b ) Intérêt
Véhicule :
C’est le liquide dans lequel sera dissous le sucre (eau distillée, hydrolats, solutés).
Sucre :
Il faut utiliser le sucre blanc officinal (saccharose). La proportion de sucre est d’environ 2/3 de leur
poids mais en fait la Pharmacopée admet qu’un soluté soit appelé sirop à partir de la concentration
de 45 % de sucre (certains sirops font exception et la quantité de sucre qu’ils contiennent est alors
indiquée par la Pharmacopée.
Préparation à froid :
Ce mode de préparation est préférable afin d’éviter les risques d’altération du saccharose mais il
est long. On procède dans un saccharolyseur (cuivre ou inox) composé de deux parties : le sucre
est placé dans la partie supérieure puis on verse le véhicule par dessus. On utilise 1800 g de sucre
pour 1000 g de véhicule (pour la préparation du sirop simple).
Préparation à chaud :
Le sucre et le solvant sont mis ensemble à feux doux au bain marie dans des récipients en cuivre
ou en acier inoxydable ouverts . La chaleur colore le sirop et favorise l’hydrolyse.
On utilise plus d’eau en raison de l’évaporation (1650 g de sucre pour 1000 g de véhicule). Cette
méthode n’est plus inscrite à la pharmacopée.
La “Cuite” du sirop :
C’est l’opération qui permet d’amener le sirop à une concentration telle qu’il contient le sucre et
l’eau dans des proportions voulues. Ces proportions sont mesurées par un densimètre. Un sirop
doit avoir une densité de 1,32 à froid et de 1,26 à ébullition.
Durant la préparation à chaud, si la densité mesurée est inférieure à 1,26 on continue à
chauffer le sirop pour faire évaporer l’eau, si au contraire elle est supérieure, on ajoute peu à peu
de l’eau afin de l’amener à la densité de 1,26.
f) Remarques
1 c à café = 5 ml = 6,5 g
1 c à dessert = 10 ml = 13 g
1 c à soupe = 15 ml = 19,5 g
• Sirops composés :
Ex :sirop de bromoforme composé, sirop pectoral
Certaines préparations liquides pour usage oral sont préparées à partir de poudres ou granulés destinés à
la préparation de solutions ou suspensions buvables. Elles sont administrées dans ou avec de l’eau et
peuvent être unidose ou multidoses. Les conditionnements mutidoses nécessitent l’emploi d’une mesure
permettant de délivrer la quantité prescrite et sont souvent de courte et/ou de mauvaise conservation.
Préparations aqueuses et sucrées contenant une forte proportion d’éthanol (minimum 20 %).
Justifié uniquement pour des P-A introduits en quantité importante et solubles dans l’éthanol
Préparations liquides obtenues par dissolution d’un ou plusieurs P.A. dans un solvant approprié.
Elles sont présentées dans des récipients en verre jaune généralement de 5 à 10 ml et fermées par fusion
du verre après remplissage. Il existe de plus en plus de formes conditionnées en ampoules plastiques
(Formes de phytothérapie notamment).
Elles ne doivent en aucun cas être administrées par voie parentérale (verre blanc).
2.2 – Les formes obtenues par dissolution extractive suivie d’opérations diverses
2.2.1 – Les formes obtenues par dissolution extractive puis évaporation : Les extraits
a) Définition
Les extraits sont des préparations obtenues en concentrant jusqu'à un degré déterminé des
solutions résultant d’un traitement extractif exercé sur des drogues végétales sèches par un
solvant approprié tel que l’eau, les alcools ou l’éther .
Les extraits ne sont pas considérés aujourd’hui comme des formes pharmaceutiques à part
entière, ils constituent surtout des matières premières médicamenteuses. Ils sont de moins en
moins utilisés.
b) Préparation
La méthode de préparation est pratiquement la même que pour les teintures en ce qui concerne la
dissolution extractive (digestion, macération, lixiviation).
La solution obtenue s’appelle la colature. On procède ensuite à la concentration de la colature par
évaporation du solvant à basse température sous pression réduite.
En fonction de leur degré de concentration on obtient des extraits fluides, mous, fermes ou secs.
Ils sont concentrés de manière à obtenir pour une masse donnée, la même activité que la même
masse de drogue sèche.
Exemple : Extrait fluide d’Hamamélis (veinotonique) obtenu par lixiviation dans l’alcool à 45 %.
Là encore, il s’agit surtout de matières premières médicamenteuses utilisées à des fins diverses
(thérapeutique ou excipient) dans des formes pharmaceutiques diverses (orales liquides ou autres).
a) Définition
Les huiles essentielles sont des mélanges odorants et volatils d’origine végétale obtenus par
entraînement à la vapeur d’eau (le plus couramment) ou par expression à froid (agrumes).
b) Préparation
♦ Par hydrodistillation :
les végétaux sont traversés par la vapeur d’eau qui entraîne les constituants volatils dans un
réfrigérant permettant de condenser ces vapeurs qui sont ensuite recueillies dans des récipients
appelés « Florentin » ce qui permet de récupérer, par décantation, l’eau et l’huile essentielle.
♦ Par expression :
incisions pratiquées sur les zestes des agrumes pour faciliter la libération des huiles essentielles,
on presse alors de façon mécanique les zestes pour récupérer les essences.
Les huiles essentielles sont des mélanges complexes dont les constituants sont presque
exclusivement de deux types :
• Autres composés aromatiques : classés selon la nature des fonctions qu’ils portent
(acides, esters, phénols).
Ce sont des liquides (sauf exception comme le camphre) incolores ou parfois colorés dus
à la présence d’azulène (H.E. de matricaire).
d) Conservation
Les huiles essentielles doivent être conservées dans des flacons bien bouchés, à l’abri de l’air et
de la lumière.
e) Utilisation
a) Définition
Les eaux distillées ou hydrolats sont des eaux chargées par la distillation des principes actifs
volatils contenus dans les végétaux.
b) Préparation
Les eaux distillées aromatiques sont obtenues par entraînement des principes actifs par la vapeur
d’eau, de plantes aromatiques.
Remarque : On utilise également des eaux aromatisées obtenues par mise en solution de bases
aromatiques dans de l’eau purifiée.
c) Caractères
d) Conservation et utilisation
Ils sont utilisés pour aromatiser des préparations pharmaceutiques destinées à la voie orale
ou pour parfumer des produits destinés à la voie cutanée , ou comme véhicule . Certains
ont des propriétés thérapeutiques.
on utilise 1000 g de fleurs fraîches de Bigaradier pour recueillir 1000 g d’eau distillée.
Action légèrement sédative, elle sert aussi comme véhicule et dans la préparation du sirop de
Desessartz.
on emploie 1000g de feuilles fraîches et 4000g d’eau pour recueillir 1000g d’eau distillée ; ainsi
obtenue, l’eau de laurier cerise contient de l’acide cyanhydrique libre ou combiné à l’acide
benzoïque, d’où son appartenance à la Liste II.
on emploie 1000g de pétales frais de rose pour recueillir 1000g d’eau distillée.
a) Définition
Les alcoolats sont des solutions alcooliques chargées en principe actif par distillation.
On distingue les alcoolats simples et les alcoolats composés.
b) Préparation
Les alcoolats sont obtenus par macération, puis distillation de l’alcool sur des drogue fraîches ou
sèches.
c) Conservation
Les alcoolats se conservent bien, mais doivent être cependant conservés dans des récipients bien
bouchés.
a) Définition
Ce sont des préparations liquides constituées par un ou plusieurs solides dispersés sous forme de fines
particules dans un milieu de dispersion encore appelée phase dispersante ou externe ou continue
ème
(Pharmacopée X édition).
b) But, préparation
La mise en suspension ou dispersion du ou des P-A est nécessaire du fait de leur mauvaise ou très
mauvaise solubilité dans les solvants courants destinés aux formes liquides de la voie orale, ou du fait de
la quantité de P-A à incorporer dans une forme de volume réduit.
c) Excipients utilisés
a) Définition
L’émulsion est un mélange homogène et stable de deux liquides non miscibles dont l’un est l’eau et l’autre
en général une huile.
L’aspect laiteux des émulsions est le résultat de la dispersion en très petites gouttes d’un des liquides dans
l’autre. La stabilité de cette dispersion est obtenue à l’aide d’un émulsionnant et d’un rapport judicieux des
trois constituants : eau, huile et émulsionnant.
Les rares émulsions liquides pour la voie orale sont du type huile / eau ( L/H).