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Analyse Économique

Plan du cours :

Chapitre 1 : L’équilibre keynésien


Chapitre 2 : Les fluctuations économiques
Chapitre 3 : Le modèle IS-LM
Chapitre 4 : La demande agrégée : application du modèle IS-LM
Chapitre 5 : Le marché du travail
Chapitre 6 : Inflation et l’hyperinflation

Chapitre 1 : L’équilibre keynésien

Intérêt simple : Le modèle 3/3 : 3 agents économies/ 3 marchés

Le modèle 3x3 : le diagramme de flux circulaire avec :


 3 agents économiques :
o Ménages
o Entreprises
o L’État
 3 marchés :
o Le marché des biens et services
o Les marchés financiers
o Le marché des facteurs de production
A) La composition du PIB : l’offre

Les économistes décomposent la production agrégée (PIB) en fonction des types de biens
produits et des types d’acheteurs.

1- La consommation ©
2- L’investissement (I)
3- Les dépenses publiques (G)
4- Les exportations nettes (X-M)
5- La variation des stocks ( S)

 Si la production excède les ventes, les entreprises accumulent des stocks :


S > 0.

 Si la production est inférieure aux ventes, les entreprises réduisent leurs


stocks : S < 0.

6- En résumé et en négligeant les stocks, le PIB (Y) est égal :


i. Y = C + I + G + X – M

PIB : somme des valeurs ajoutées

B) Les déterminants du PIB : l’offre

Les déterminants de la production, le PIB (Y) sont :

 La quantité de facteurs de production disponibles

o Les facteurs de production sont les inputs (= des entrants, les moyens de
production dont on a besoin pour produire) utilisés pour produire des biens et
des services.

o Les deux principaux facteurs sont le capital K et le travail L. Ici nous supposons
qu’ils sont fixes :
 K=K
 L=L

 La technologie est supposée fixe. La manière dont on va assembler K et L.


Certains vont privilégier la main d’œuvre d’autres les machines.

 Si bien que : Y = F(K,L) (=fonction de K et L)

 De nombreuses fonctions de production sont dotées de rendements d’échelle


constants, c’est-à-dire que :

o zY = F(zK,zL) z : constante


o Si on augmente K et L simultanément et dans les mêmes proportions, alors le
PIB (Y) va augmenter dans les mêmes proportions également.

 Comme K, L et la technologie sont fixes alors l’offre de bien Y est également fixe.
o Y = F (K , L ) = Y

La production est une constante au niveau de Y.

C) Les déterminants de la demande de biens et services

a. La consommation (58% du PIB)

 La consommation des ménages dépend de nombreux paramètres.


 Mais le plus important est indiscutablement leur revenu disponible, Y D, c’est-à-
dire le revenu Y après paiement d’impôt T.
 C = C(YD)
 La consommation dépend du revenu disponible
 Avec YD = Y – T
 Plus je gagne plus je consomme.

 La consommation : C = c0 + c1 YD dépend de deux facteurs :

o c1 : la propension marginale à consommer :


 Elle mesure de combien d’euros la consommation augmente quand le
revenu augmente de 1€.
 Si C = c1 vaut 0,6, par exemple, cela signifie que la consommation
augmentera de 60 centimes quand le revenu augmentera de 1€.

o c0 : c’est le niveau de consommation d’un ménage dont le revenu est nul,
c’est-à-dire la consommation incompressible.

o Si on remplace YD par sa valeur, on obtient :

 C = c0 + c1 (Y-T)
 Cela veut dire que la consommation est une fonction croissante de
Y (du revenu) en revanche la fonction décroissante de T (des
impôts).

o Pour simplifier, nous allons ignorer et supposer que c0 = 0.


o Donc c1 = c, c étant la propension marginale à consommer.
o C = c (Y-T)

b. L’investissement (15% du PIB)

 Les entreprises investissent pour augmenter leur stock de capital et pour remplacer
les machines. Les ménages investissent seulement au moment d’acheter des
logements.
 La quantité demandée de biens d’investissement est fonction du taux d’intérêt.

 Pour qu’un projet d’investissement soit rentable, son rendement doit être supérieur
à son coût.

 Toute augmentation du taux d’intérêt va peser négativement sur la rentabilité


attendue du projet. Comme le taux d’intérêt mesure le coût des capitaux susceptibles
de financer l’investissement, toute hausse du taux d’intérêt pèse sur la rentabilité
attendue des projets d’investissement et décourage donc de mener ces projets à
bien.

 Ainsi, la demande d’investissement est une fonction décroissante du taux d’intérêt.

 Les économistes établissent une distinction entre taux d’intérêt nominal i et le taux
d’intérêt réel r.

o Le taux d’intérêt nominal i est le taux d’intérêt dans son acceptation normale :
il s’agit du taux que paient les investisseurs pour emprunter de l’argent.
o Le taux d’intérêt réel r est le taux d’intérêt nominal corrigé des effets de
l’inflation.
o r = i – P ( r : réel ; i : nominal ; P : niveau des prix )
o Le taux d’intérêt réel mesure le coût réel de l’emprunt et détermine donc la
demande d’investissement : I = I(r)

c. Les dépenses publiques

 Les dépenses publiques se composent de deux éléments :

o Les achats de biens et services : routes, écoles, rémunérations des


fonctionnaires, policiers, pompiers, …
o Les dépenses de transfert vers les ménages : fiscales en faveur des personnes
âgées ou des ménages à bas revenus.

 Pour simplifier, nous regroupons ces deux types de dépense sous le sigle G.

 Ces dépenses sont financées par les impôts, notés T, comme taxes.

 Si G et T sont égaux : équilibre budgétaire


 Si G < T : déficit budgétaire

 G et T sont des variables exogènes G = G et T = T.

d. Les exportations nettes

Les exportations nettes : pour obtenir l’ensemble de toutes les dépenses, il faut encore deux
étapes.
1) Retrancher les importations (M)
2) Ajouter les exportations (X)

 La différence entre importations et exportations est appelée exportations nettes, ou


balance commerciale.
 Si les exportations dépassent les importations, le pays connait alors un excèdent
commercial
 En revanche, si ce sont les importations qui dépassent les exportations, le pays
connait un déficit commercial.

e. La variation de stock

 Nous supposons également que nous sommes en économie fermée.


Finalement : Y = C + I + G

 Nous allons voir maintenant comme les variables exogènes G = G et T = T affectent


les variables endogènes.

f. L’équilibre sur les marchés financiers

Quel rôle joue le taux d’intérêt sur les marchés financiers ?

 Le taux d’intérêt est le coût de l’emprunt et le rendement du prêt sur les marchés
financiers.

 Partant Y = C + I + G, nous pouvons en déduire : Y – C – G = I

Y-C-G désigne l’épargne nationale SNationale ou épargne tout court (S) comme Saving.

 On peut décomposer SNationale comme suit : SNationale = (Y-T-C) + (T-G)

(Y-T-C) est le revenu disponible diminué de la consommation, soit l’épargne privée, S Privée.
Le terme (T-G) désigne les recettes publiques diminuées des dépenses publiques, soit
l’épargne publique, SPublique.

Le rôle du taux d’intérêt sur le marché des fonds prêtables :

 Partant Y = C + I + G, nous pouvons en déduire : Y – C – G = I

 Y – C (Y - T) – G = I(r) (si barre au-dessus = fixe ; variables = exogènes)

 A gauche, l’épargne nationale (S) dépend du revenu Y et des variables G et T de la


politique budgétaire.

 S = I(r)
 Pour toutes valeurs données de Y, G et T, l’épargne nationale S est également
donnée.

 L’épargne nationale S étant également donnée, à droite l’investissement est fonction


du taux d’intérêt.

 Plus le taux d’intérêt augmente, moins il y aura des projets d’investissement


rentables.

 L’investissement correspond à la demande de fonds prêtables.

 La figure représente épargne et investissement en tant que fonctions du taux


d’intérêt.

 La fonction d’épargne est une droite verticale parce que, dans notre modèle actuel,
l’épargne ne dépend pas du taux d’intérêt.

 La pente de la fonction d’investissement est négative :

o Plus le taux d’intérêt est élevé, moins nombreux sont les projets
d‘investissement rentables et inversement.

L’épargne constitue l’offre de fonds prêtables : certains particuliers prêtent leur épargne aux
investisseurs ou la déposent auprès d’une banque qui se charge de réaliser les prêts.

L’investissement est la demande de fonds prêtables : les investisseurs empruntent


directement auprès du public en vendant des obligations ou indirectement en empruntant
auprès d’une banque.

L’investissement étant fonction du taux d’intérêt, la demande de fonds destinées à financer


cet investissement dépend elle aussi du taux d’intérêt.

Le taux d’intérêt s’ajuste jusqu’au moment où investissement et épargne s’égalisent.

Si le taux d’intérêt est trop faible, les investisseurs souhaitent acquérir un volume de
production supérieur à celui que peut financer l’épargne.

En d’autres termes, la demande de fonds prêtables excède leur offre.

Dans un tel cas, le taux d’intérêt augmente.

À l’inverse si le taux d’intérêt est trop élevé, l’épargne est supérieure à l’investissement :

L’offre de fons prêtables excédant leur demande, le taux d’intérêt baisse.

L’intersection des deux courbes désigne le taux d’intérêt d’équilibre.


Aux taux d’intérêt d’équilibre, les ménages souhaitent épargner ce que les entreprises
désirent investir et l’offre de fons prêtables est égale à leur demande.

 Le paradoxe de l’épargne

Ce paradoxe montre que lorsque les ménages souhaitent accroitre leur épargne, le résultat
est à la fois une diminution du produit et une épargne inchangée.

Démonstration :
Partant de Sprivée = YD – C = Y – T – C

En remplaçant C (consommation) par sa valeur dans l’équation ci-dessus, C = c 0+c1 (Y – T), on


obtient :
Sprivée = (Y – T) – c0 – c1 (Y – T) c0 : désépargne / - c0 : épargne
D’où :
= - c0 + (1 - c1) (Y – T)

Il y a donc deux effets :


o D’un côté, - c0 est plus élevé (moins négatif) : les consommateurs
épargnent plus pour un niveau donné de leur revenu, ce qui tend à
accroître le niveau total de leur épargne.

o Mais de l’autre côté, le revenu Y est maintenant plus faible, ce qui


tend à réduire l’épargne.

À première vue, il semble donc que l’effet net est ambigu.

En fait, nous pouvons déterminer quel effet domine.

Pour voir cela, nous reprenons l’équation qui correspond à la condition d’équilibre selon
laquelle l’épargne et l’investissement doivent être égaux :

 I = Snationale = (Y – T – C) + ( T – G ) = Sprivée + ( T – G )

 Comme I, T, G ne changent pas : I = I, T = T et G = G.

 À court terme l’investissement est fixe.

 La condition d’équilibre nous apprend donc qu’à l’équilibre, l’épargne


privée Sprivée ne peut pas changer non plus.

 Bien que les ménages souhaitent épargner plus (pour un niveau donné de
produit), cela réduit leur revenu dans des proportions telles que leur
épargne totale est inchangée.

 Ainsi, alors que les ménages souhaitent accroitre leur épargne, le résultat
est à la fois une diminution du produit et une épargne inchangée.
 Ce résultat surprenant est connu sous l’appellation de paradoxe de
l’épargne.

En conséquence, Keynes met en relief le paradoxe selon lequel les vertus de l’ascèse, de la
parcimonie, se révèlent plus dommageables à l’économie que la prodigalité et la dépense.

Keynes pousse même ironiquement cette tendance en dérision en souhaitant « l’euthanasie


du rentier et du capitaliste oisif ».

D) L’impact de la politique budgétaire sur la variation de l’épargne

1- Une hausse des dépenses publiques : G 

Si l’on désigne la demande globale C + I + G par la lettre Z alors Z = C+I+G et une G => Z

Comme à l’équilibre Y = Z et que la production totale ne change pas, la G doit être
compensée par une baisse de la demande dans un autre secteur.

Le revenu disponible Y – T ne variant pas, la consommation C reste inchangée.

Donc, G doit donc être compensée par une baisse équivalente de l’investissement I.

Il faut donc que sur le marché des fonds prêtables : r

Finalement on a l’effet d’éviction :


G  => Z => I => r 

L’effet d’éviction :
Comme la hausse des dépenses publiques ne s’accompagne pas d’un relèvement des
impôts, l’État finance ses dépenses supplémentaires par l’emprunt, ce qui a pour
effet de réduire l’épargne publique.

Comme l’épargne privée reste inchangée, l’emprunt de l’État pèse négativement sur
l’épargne nationale.

Une réduction de l’épargne se traduit

Une réduction des impôts : T 

T  => ( Y – T) => C 

Y ne change pas, la C  doit être compensée par une baisse de l’investissement I .

Il faut donc que : r 


Finalement l’effet d’éviction :

T  => ( Y – T) => C =>I  => r 

E) Les variations de la demande d’investissement

L’innovation technologique est l’une des origines possibles d’une hausse de la demande
d’investissement.

Pensons par exemple à des innovations technologiques telles que le transport par rail ou
l’ordinateur.

L’entreprise qui souhaite acquérir ces innovations doit d’abord acheter les biens
d’investissement qui les incorporent.

L’État peut également encourager ou décourager la demande d’investissement à l’aide de


mesures budgétaires.

1. Dans le cas où l’offre de fonds prêtables est donnée.

 Pour un taux d’intérêt donné, la demande de biens d’investissement (de même que
la demande de fonds prêtables) est plus importante :

 La courbe d’investissement glisse vers la droite.

 L’économie se déplace de l’ancien équilibre, au point A, vers le nouvel équilibre, au


point B.

 Quand l’offre de fonds prêtables est supposé donnée, une hausse de la demande
d’investissement n’a d’autre effet que d’accroitre le taux d’intérêt d’équilibre.

2. Cas où la consommation dépend du taux d’intérêt.

 Le taux d’intérêt étant la rémunération de l’épargne (en même-temps que le coût de


l’emprunt), un taux d’intérêt plus élevé doit alors peser négativement sur la
consommation et positivement sur l’épargne.

 Dans ce cas, la courbe d’épargne serait croissante, et non plus verticale.

 En présence d’une courbe d’épargne croissante, une hausse de la demande


d’investissement accroît à la fois le taux d’intérêt d’équilibre et le volume d’équilibre
de l’investissement.

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