DYSTONIE, UNE MALADIE NEUROLOGIQUE
Les mécanismes de la dystonie sont encore mal élucidés malgré une recherche intensive et de nombreuses
collaborations entre les équipes nationales et internationales.
La dystonie se traduit par des postures ou des mouvements anormaux involontaires, comme par exemple
le torticolis spasmodique, ou la crampe de l'écrivain ou du musicien. Selon les cas et les moments, la dystonie
peut être très handicapante et parfois douloureuse. Elle perturbe les mouvements du quotidien, représentant
un handicap dans la vie professionnelle et personnelle ainsi qu'un stigmate social.
La dystonie appartient au groupe des maladies rares. Environ 45 000 personnes en France souffrent de
dystonie, avec une légère prédominance féminine. Cette maladie concerne hommes et femmes de tout âge et
peut même se déclarer chez les enfants. La dystonie est liée à un dysfonctionnement des circuits moteurs, en
particulier le circuit liant les structures profondes (ganglions de la base) et le cortex, et le circuit connectant
le cervelet et le cortex, via le thalamus (circuit cerebello‐cortical). Ont été mis en évidence les anomalies très
fines en imagerie I.R.M. de recherche, avec des anomalies structurelles (modification de volumes ou des
faisceaux de connexions) et fonctionnelles (modifications des réponses du cortex).
Le signal neuronal n'est pas correctement organisé (perte de sélectivité temporelle et spatiale), canalisé,
modulé ou inhibé, ce qui entraîne une perte du contrôle du mouvement et des mouvements involontaires qui
parasite le mouvement normal. Cela se traduit par des postures ou des mouvements anormaux et une diffusion
des contractions à des groupes musculaires qui ne devrait pas être mis en jeu lors du mouvement précis
programmé par le sujet (par exemple pour écrire). Au niveau du signal cellulaire, il y a une modification et une
certaine désorganisation du codage des informations. Plusieurs neurotransmetteurs sont mis en jeu en
particulier le GABA, l'acétylcholine, et la dopamine.
La dystonie est une maladie pour laquelle il n'existe pas de modèle animal reproduisant les symptômes,
toutefois, des modèles animaux basés sur la génétique ou sur des manipulations chimiques permettent
d'approcher les mécanismes de la maladie. Les formes de dystonies qui ont été les plus étudiées sont les
formes génétiques et celles qui sont localisées à une partie du corps (crampe des écrivains, torticolis).