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7 Bajda, Bochnak, Hozer
7 Bajda, Bochnak, Hozer
Introducere
În aprilie 2011, ca urmare a supravegherii arheologice preventive
legată de construcţia autostrăzii A4 (Jędrzychowice-Korczowa), la
Zabłotce, com. Radymno, în sud-estul Poloniei, s-a descoperit un
mormânt de incineraţie1. Dariusz Bobak de la Fundacja Rzeszowskiego
Ośrodka Archeologicznego a înregistrat o parte a acestui mormânt, cu
două mărgele din sticlă, un obiect din bronz şi oase incinerate. S-au
început imediat săpăturile de salvare conduse de Anna Bajda-Wesołowska
şi Monika Hozer (de la întreprinderea privată ARCHEO S.C. Pracownia
Archeologiczna Anna Bajda-Wesołowska i Monika Hozer). Serviciul
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Ținem să mulţumim mai multor persoane pentru ajutor. Ne exprimăm recunoştinţa faţă
de Anna Gawlik (Uniwersytet Jagielloński), Diana Gergova (Uniwersytet Rzeszowski,
Българска Академия на науките), Dragoş Măndescu (Muzeul Judeţean Argeş), Adam
Nowak (Uniwersytet Rzeszowski), Valeriu Sîrbu (Muzeul Brăilei) şi Stéphan Verger
(École Pratique des Hautes Études).
ISTROS, XIX, 2013, Brăila, p. 178-215
180 Anna Bajda-Wesołowska, Tomasz Bochnak, Monika Hozer
Anna Bajda-Wesołowska,
E-mail: anna_bajda@o2.pl
Tomasz Bochnak, Uniwersytet Rzeszowski, Instytut Archeologii,
E-mail: tbochnak@univ.rzeszow.pl
Monika Hozer,
E-mail: hozerm@o2.pl
UNE TOMBE FEMININE RICHE DE ZABLOTCE, SITE 27 –
TEMOIGNAGE DES CONTACTS TRANSCARPATIQUES
AU IER AGE DU FER
Introduction
En avril 2011, suite à la surveillance archéologique préventive liée
à la construction de l’autoroute A4 (Jędrzychowice-Korczowa), à
Zabłotce, comm. Radymno, au sud-est de la Pologne, une tombe à
incinération a été découverte1. Dariusz Bobak de Fundacja
Rzeszowskiego Ośrodka Archeologicznego a enregistré une partie de
cette tombe, avec deux perles en verre, un objet en bronze et des os
incinérés. Immédiatement on a commencé la fouille de sauvetage dirigée
par Anna Bajda-Wesołowska et Monika Hozer (d’une entreprise privée
ARCHEO S.C. Pracownia Archeologiczna Anna Bajda-Wesołowska i
1
Nous tenons à remercier plusieurs personnes pour leur concours. Nous voulons
exprimer notre reconnaissance à Anna Gawlik (Uniwersytet Jagielloński), Diana
Gergova (Uniwersytet Rzeszowski, Българска Академия на науките), Dragoş
Măndescu (Muzeul Judeţean Argeş), Adam Nowak (Uniwersytet Rzeszowski), Valeriu
Sîrbu (Muzeul Brăilei) et Stéphan Verger (École pratique des Hautes Études)
Dziękujemy, благодаря, mulţumim, merci.
194 Anna Bajda-Wesołowska, Tomasz Bochnak, Monika Hozer
L’analyse du mobilier
L’inventaire de la tombe de Zabłotce, site 27, contient des objets
typiques pour le Ier âge du Fer, période pendant laquelle sur les terres de
la Pologne sud-est se développait la culture lusacienne du type de
Tarnobrzeg, qui est le faciès local de la culture lusacienne. Pour cette
raison, le mobilier en question sera comparé en premier lieu aux
inventaires de la culture lusacienne et ensuite aux autres unités culturelles
se développant sur les terres adjacentes.
Czopek 1989, p. 417, 420; Tabl. II:7, 13, 15). Malheureusement, elles
n’ont pas la valeur de marqueur chronologique, parce qu’on les a
enregistrées dans des ensembles clos provenant de toutes les phases du
développement de la culture lusacienne de Tarnobrzeg. Le plus souvent,
au sud-est de la Pologne on mettait une seule perle hélicoïdale dans la
tombe, tandis que dans la culture lusacienne « classique », dans le bassin
de la Vistule et de l’Oder elles faisaient partie des colliers plus riches,
composés de plusieurs exemplaires, parfois accompagnées d’autres types
de perles. Dans le dépôt du VIIIème siècle d’Aleksandrowice, site 3, à
proximité de Cracovie, les perles hélicoïdales en bande de bronze étaient
enroulées autour d’une épingle en fer (Naglik 1999, 42, 43;
Chochorowski, Drobniewicz 2009, 49). Les perles hélicoïdales n’ont pas
la valeur d’un marqueur culturel, parce qu’elles sont présentes dans
plusieurs cultures archéologiques, sur de vastes terrains de l’Europe
occidentale centrale, méridionale et orientale jusqu’au Caucase, y compris
dans les cultures scythiques (Pace, Verger 2012, 9 ; Fig. 6 : 1, 2). On les a
enregistrées dans les inventaires de la culture de Vekerzug, en
Transylvanie et dans la zone nord-pontique. Dans les tombes à
inhumation en Transylvanie, les perles hélicoïdales étaient placées au
environ du thorax (Ciumbrud), à proximité du poignet droit (Ozd, tombe
6, 11), ou de l’humérus droit (Ozd, gr. 15). Dans la plupart des cas, les
perles hélicoïdales étaient accompagnées d’autres perles, par exemple
élaborées de coquilles kauri (Vasiliev 1980, p. 102, 103 ; Pl. 18:11).
Perles en verre
La plupart des perles trouvées dans la tombe de Zabłotce, site 27,
sont des exemplaires biconiques, avec une partie légèrement arrondie,
élaborées en verre translucide de couleur jaunâtre, brun clair, parfois
jaune-vert. Dans la tombe, il y avait 69 grammes de perles en verre
conservées en entier ou fragmentées. Le poids de la perle conservée était
de 0,408 g, ce qui permet d’évaluer NMI des perles à 170 pièces env. Les
perles de Zabłotce représentent le type A, selon S. Czopek (Czopek
2011a, p. 116). Les trous dans les perles ont une forme conique. On
fabriquait les perles en question en enroulant le fil en verre autour d’une
tige et ensuite en tournant la perle molle sur une plaque. Parfois, à
proximité des trous on peut observer des irrégularités – les traces du bout
du fil en verre fondu (Purowski 2008, p. 8, 13-15). Les perles semblables
sont connues dans les autres ensembles clos de la culture lusacienne de
Tarnobrzeg. Le plus souvent, on mettait une seule perle en verre ou au
nombre de quelques pièces seulement. On connaît aussi quelques
exceptions, comme la tombe 58 de Trzęsówka, avec 25 perles, sépulture
de Dobkowice, avec 29 perles ou de Grzęska, tombe 29 avec 26 pièces et
tombe 54 où on a identifié 34 perles (Moskwa 1971, 22, 23; Tabl. VII:18;
Czopek, Ligoda, Podgórska-Czopek 2009, 154, 155; Tabl. V:18-51;
Czopek 2011, 117; Tabelle 1; Abb 5:14). Les perles pareilles, en forme
biconique et de couleur jaunâtre sont plutôt rares dans les inventaires de la
culture lusacienne « classique » en Pologne centrale ou occidentale. Parmi
les découvertes peu nombreuses de cette région, il faut mentionner un
exemplaire de Wicina au sud-ouest de la Pologne actuelle (Purowski
2008, p. 8, 13-15). Dans la culture lusacienne de Tarnobrzeg, les perles en
question sont typiques pour la phase troisième, finale et elles sont
considérées comme un élément venant du milieu scythique (Czopek 1996,
p. 30). Du coup, les perles biconiques sont typiques pour les cultures
198 Anna Bajda-Wesołowska, Tomasz Bochnak, Monika Hozer
La bague hélicoïdale
À Zabłotce on a découvert aussi un fil de bronze étroitement roulé,
formant une spirale de 2,2-2,4cm de diamètre. Selon K. Moskwa, les
objets pareils sont des parures les plus courantes dans les inventaires de
plusieurs cultures de l’Europe centrale et orientale à l’âge du Bronze et au
Ier âge du Fer. Elles sont aussi connues de nombreux sites de la culture
Une tombe feminine riche de Zablotce 201
L’épingle en bronze
L’inventaire de la tombe de Zabłotce, site 27, contenait quelques
fragments d’une tige en bronze, vraisemblablement des restes d’une
épingle, mais on n’a pas identifié sa tête. Les épingles en bronze sont
assez populaires dans la culture lusacienne de Tarnobrzeg, surtout dans
ses IIème et IIIème phase et elles possèdent des têtes variées (Czopek 1996,
p. 17-20). Les fragments de la tige portent les deux ou trois groupes
d’incisions, ce qui constitue un trait atypique pour les épingles de la
culture lusacienne de Tarnobrzeg, qui sont éventuellement ornées dans la
partie sommitale de la tige, juste au-dessous de la tête (p. ex. à Grodzisko
Dolne, tombe 139) (Moskwa 1976, p. 22, 198; Fig.21:o). Peut être,
202 Anna Bajda-Wesołowska, Tomasz Bochnak, Monika Hozer
66). Rappelons que la présence des pointes de flèches ne peut pas être
considérée comme un marqueur archéologique du sexe du défunt, parce
que ce type d’armement n’est pas rare dans les tombes féminines. Le
contexte des découvertes d’objets hélicoïdaux permettait aux chercheurs
de les interpréter comme des éléments de costume ou de parure féminins,
par exemple comme têtes d’épingles pour les cheveux (Berciu 1957, p.
295; Simion 1977, p. 55). Parfois, on les interprétait comme des
pendentifs (Vulpe 1990, p. 56, 57) ou bien on les a traités généralement
comme des parures (Mitrea 1983, p. 61; Mitrea, Preda, Anghelescu 1961,
p. 286-287; Meljukova 1979, p. 226). Selon certains chercheurs, les
pièces en question faisaient partie des flèches (Vasiliev 1980, p. 76).
La position des objets à trois ailettes dans les tombes à inhumation
ne permet pas de définir précisément leur fonction. Par exemple, dans la
tombe de Giurguleşti, il y avait 5 pièces de ce type, placées entre les
fémurs du défunt, un peu au dessus des rotules (Leviţki, Haheu 2011, p.
57). À Gimbaş, l’« hélice » en bronze se trouvait à côté du fémur, dans
l’endroit, comme V. Vasiliev le décrit, « où dans les tombes scythique les
flèches étaient posées » (Vasiliev 1980, p. 76). Alors, si les objets à trois
ailettes avaient été vraiment des têtes d’épingles, dans les cas mentionnés
ci-dessus il aurait fallu supposer qu’elles servaient à fermer le voile
enroulé autour du corps. Pourtant, on ne peut pas exclure que les objets en
question aient orné les extrémités d’une ceinture. M. Manov supposait
que les « hélices » pourraient être un instrument de circulation pré-
monétaire (Manov 1998, p. 79-80). Du même avis étaient G. Talmaţchi
et G. Andreescu (G. Talmaţchi; G. Andreescu 2009, p. 41-43, 51; A1).
L’hypothèse de M. Manov est difficile à accepter, parce que nous ne
connaissons pas de découvertes d’objets à trois ailettes provenant des
dépôts et ils n’étaient jamais accompagnés de monnaies.
Vu le diamètre de l’orifice situé au milieu, qui ne dépasse pas 2-
3mm, il est très peu probable que les objets en question auraient pu être
des éléments de flèches. En plus, dans plusieurs cas, y compris la tombe
de Zabłotce, site 27, dans les inventaires il n’y avait pas de pointes de
flèches. On peut constater avec certitude que les objets à trois ailettes
triangulaires servaient comme têtes d’épingles, ce qui est attesté par la
découverte de Budureasca, où la pièce en question se trouve à l’extrémité
d’épingle en bronze (Măndescu 2005, p. 35, 42 ; Fig. 2:4).
Cependant, on ne peut pas exclure que ce n’était pas la fonction
unique des « hélices » en bronze. Il faut remarquer qu’elles sont trouvées
204 Anna Bajda-Wesołowska, Tomasz Bochnak, Monika Hozer
Chronologie
La chronologie de l’ensemble funéraire de Zabłotce, site 27, doit
être établie à la IIIème phase de la culture lusacienne de Tarnobrzeg. Cette
datation est basée sur la chronologie des perles en verre, des
pièces d’ornement à tête discoïdale et à tige filiforme courbée et sur la
présence des objets en fer. Les perles en fer sont typiques pour la IIIème
phase, plutôt pour son stade tardif, synchronisé avec les débuts de la
période de La Tène (Samek, Karwowski, Czopek, Ostachowicz,
Une tombe feminine riche de Zablotce 205
faciès sont les habitats ouverts, de dimensions modestes, (sur les autres
territoires il existaient des sites fortifiés, comme Biskupin), et la présence
des éléments typiques pour la culture scythique, non seulement les pointes
de flèches, qui peuvent témoigner des invasions des voisins orientaux,
mais aussi les éléments du costume féminin, de la parure, comme des
pièces d’ornement de cheveux ou de voile à tête discoïdale et à tige
filiforme courbée, ainsi que la présence de la céramique importée typique
pour les Scythes (Czopek 2003; 2007; 2008; 2012). Les inventaires de la
culture lusacienne de Tarnobrzeg attestent les relations entre le milieu
local et la culture scythique. Certaines objets trouvés dans la tombe de
Zabłotce sont aussi présents dans le mobilier des sépultures de la culture
lusacienne de Tarnobrzeg, mais ils y sont considérés comme des
influences (pièces d’ornement de cheveux, perles en verre) ou bien ils
n’ont pas de valeur de marqueur culturel, comme les perles hélicoïdales,
la bague hélicoïdale, l’épingle en fer et les pendentifs à double spirale.
Cependant, l’inventaire de la tombe de Zabłotce est composé sans
exception des objets ayant des analogies sur les territoires de la Roumanie
actuelle, surtout en Transylvanie, mais aussi au nord de l’arc des Carpates
et éventuellement dans la zone nord-pontique. Les contacts le long de cet
axe ont une longue tradition confirmée par le mobilier (Czopek 2007;
Ignaczak 2011).
Conclusion
Dans l’inventaire de la tombe de Zabłotce, site 27, on peut
énumérer les importations suivantes: trois objets hélicoïdaux, un disque à
protubérance et les perles en verre. La provenance des autres éléments du
mobilier n’est pas établie. Ils peuvent aussi bien être des importations,
que des produits locaux. Cependant, nous disposons des prémisses qui
suggèrent la provenance étrangère de la totalité de la tombe de Zablotce.
Il faut souligner le caractère extraordinaire de cette sépulture. Le rite
funéraire, qui est la crémation et la déposition des cendres directement
dans la cavité, est très peu représenté dans la culture lusacienne de
Tarnobrzeg. Sur les nécropoles de cette culture, il y a moins de 1% des
tombes de ce type datant à la III phase chronologique (Czopek 1996, p.
50). Pourtant, en Transylvanie l’inhumation reste le rite dominant, mais
vers le fin du VIe siècle les tombes à l’incinération apparaissent (Vasiliev
1980, p. 40, 56-60). En Dobroudja, on trouve aussi bien des tombes
d’inhumation que d’incinération, y compris des sépultures sans urnes. La
Une tombe feminine riche de Zablotce 207
Bibliographie
Fig. 1. Zabłotce, situl 27. Localizarea sitului / Zabłotce, site 27. La localisation du site.
Une tombe feminine riche de Zablotce 215