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INTRODUCTION
Cette définition est très fort limitative cliniquement et fait l'objet de plusieurs critiques
notamment concernant l'exagération des réflexes ostéo-tendineux [7].
En effet, la plupart des auteurs ont montré que le réflexe d'étirement est le principal
circuit nerveux de base qui contribue à l'installation de la spasticité [10]. Parmi les
éléments de l'arc réflexe d'étirement, le motoneurone alpha sert comme un conduit
final transmettant une bouffée de signaux différents comprenant : une inhibition
présynaptique initiée par des fibres descendantes, une inhibition post-synaptique
exercée par les interneurones des muscles antagonistes et un potentiel postsynaptique
excitateur par les fuseaux neuromusculaires afférents du groupe Ia et II. Donc, il est
possible que les mécanismes neurophysiologiques, contribuant à la spasticité, soient
favorisés par une augmentation de l'excitabilité motoneuronale ou par amplification
du seuil du déclenchement du réflexe d'étirement [4].
Le but de cet article est d'aborder les moyens d'évaluation de la spasticité proposés
dans la littérature afin d'affiner le diagnostic kinésithérapique concernant ces troubles.
En deuxième partie, les principales approches de la rééducation seront présentées.
EVALUATION DE LA SPASTICITE
Echelle de Tardieu
Ces auteurs ont proposé également une troisième vitesse, nommée V3 qui correspond
à la vitesse la plus rapide. V2 correspondant à celle de la chute passive du segment de
membre sous l'influence de la pesanteur et V1 étant la vitesse la plus lente en dessous
du seuil de déclenchement du réflexe myotatique [1].
Echelle d'Ashworth
Décrite par Ashworth en 1964, et modifiée par Bohannon et Smith en 1987, cette
échelle est largement utilisée pour mesurer la spasticité dans la plupart des centres de
rééducation.
Par contre, la reproductibilité de cette échelle a été discutée (Pandyan et al. 1999,
Johnson 2002). L'incertitude de la vérification de la résistance sentie
Cette mesure objective [1] consiste à évaluer la résistance apparue à l'étirement passif
des muscles du segment concerné. L'échelle initiale comprend 5 cotations presenté
dans le tableau II.
Tableau II : Cotations de l'Echelle
d'Ashworth. En 1987, Bohannon et Smith ont publié un
article décrivant l'"Echelle d'Ashworth
ÉCHELLE D’ASHWORTH modifiée", destiné à augmenter la
sensibilité de l'échelle d'origine. Une
0 : Pas d’augmentation du tonus
musculaire cotation 1+ a été ajoutée et correspond au
1 : Augmentation minime du tonus signe de Canif décrit dans la cotation 1 en
musculaire, se manifestant par un arrêt plus d'une résistance minimale sentie dans
avec relâchement, ou par une résistance la suite de l'étirement.
minime à travers le reste (moins de la
moitié) de la course du mouvement passif
quand le membre est mobilisé en flexion ou L'échelle d'Asthworth modifiée, constitué
en extension. donc de 6 cotations, est plus utilisé
2 : Augmentation plus marquée du tonus actuellement montrant une reproductibilité
musculaire à travers la plus grande partie inter- et intra-examinateur assez bonne [19].
de la course du mouvement passif, mais le
membre affecté est facilement mobilisé.
3 : Augmentation considérable du tonus Il est important de noter qu'Ashworth n'a
musculaire – mouvement passif difficile. pas mentionné la notion de vitesse de
4 : Membre rigide en flexion ou en l'étirement alors que Bohannon et Smith
extension. ont affirmé que l'étirement passif allant
par exemple de la flexion maximale
jusqu'à l'extension maximale doit durer à peu près une seconde.
Le pendulum test
Pour que ce test soit plus objectif et quantitatif, des chercheurs l'ont apporté des
modifications importantes concernant les paramètres étudiés au cours de sa
réalisation. Les plus simples les accélérations angulaires [18].
Tableau III : tableau de synthèse décrivant les différents tests d'évaluation de la spasticité.
TRAITEMENT DE LA SPASTICITE
L'approche neuro-motrice et cognitive sont les plus utilisés [6] dans ce domaine et
seront discutés. Le traitement médicamenteux, l'injection de la toxine botulique, la
cryothérapie, l'électrothérapie et les autres concepts [11, 5] ne sont pas détaillés dans cet
article et a fut l'objet d'un article déjà publié dans cette revue [5].
L'approche neuro-motrice
Les concepts de Bobath et de Brunnstrom ont constitué les deux écoles principales de
l'approche neuro-motrice. Ces deux approches ont été développées afin de confronter
aux limites de l'approche conventionnelle en rééducation neurologique basée sur les
exercices d'entraînement et de renforcement musculaire [15].
Bien que les deux auteurs aient considéré que la spasticité est un problème des
schèmes moteurs et non pas d'un muscle isolé, ils ont recommandés un traitement
complètement différent et parfois contradictoire.
Les principes de l'approche Bobath, sont basés sur une vue particulière du contrôle
moteur et du mouvement.
Spasticité, irradiation, réactions associes, réflexes primitifs sont tous des problèmes
que doivent être évités dans le cas d'une lésion cérébrale dont les réflexes toniques
sont désinhibés et dominer chaque schème correspondant a la coordination de la
posture et du mouvement.
L'acquisition des schèmes moteurs normaux non gênés par les parasites de
l'hypertonie, va permettre aux patients de mieux réaliser les mouvements réapparus et
leurs intégrer dans des fonctions plus performantes.
En contrepartie, la méthode de Brunnstrom repose sur des principes différents. La
normalisation de la spasticité n'existe pas dans l'arsenal thérapeutique de cette
approche [15].
L'utilisation des réflexes doit permettre donc au malade, et dès la phase initiale du
traitement, d'exploiter ses possibilités sensitivo-motrices afin de dominer le problème
de l'hypertonie dans un stade plus développé.
Il faut noter, par contre, que l'approche de Brunnstrom a recommandé l'utilisation des
techniques d'inhibition de la spasticité. L'attention selon la méthode doit être portée
sur la posture du patient hémiplégique dans son lit ainsi que sur la position de ses
membres atteints [21].
Il est évident que les deux approches ne se différent que dans les techniques mais la
spasticité constitue certainement pour les deux, un problème qu'il faut dominer pour
permettre une meilleur récupération motrice post-lésionnelle.
L'approche cognitive
La cognition est définie comme l'ensemble des fonctions avec lesquelles le cerveau
entre en relation avec son environnement [20].
Carlo Perfetti vers les années quatre vingt fut le premier à proposer une méthode de
rééducation cognitive destinée principalement à traiter des hémiplégiques adultes.
En effet, cette approche cognitive a mis l'accent sur la capacité des centres supérieurs
de contrôler, faciliter, inhiber et modifier qualitativement les phénomènes réflexes de
niveau segmentaire.
Cette conception nous amène à penser que si l'hémiplégique, avec les yeux fermés,
porte son attention au déplacement d'un de ses segments lors d'une mobilisation
passive ou même active, il peut contrôler ou même inhiber l'hypertonie induite.
Donc le but est de stimuler la tache perceptive chez des patients hémiplégiques
spastiques par des exercices thérapeutiques spécifiques. L'inhibition d'ordre supra-
segementaire, qui résulte de ce type d'exercices, est d'autant plus efficace que le
patient puisse comprendre les consignes et de les intégrer dans ses mouvements
volontaires.
CONCLUSION
Une marche de coût énergétique élevé, un accrochage du pied, une marche en équin,
une préhension perturbée par des co-contractions, des douleurs, des rétractions
musculaires, peuvent être la conséquence d'une hypertonie sévère non contrôlée.
L'évaluation doit être méthodique et bien guidée pour qu'il puisse être objective.
Malgré la difficulté de respecter tous les principes, il faut essayer a être plus précis
sans perdre les points forts du test utilisé.
Les approches rééducatives sont très diverses et parfois contradictoires. En tout cas, le
rééducateur doit mettre bonne stratégie initiale de normalisation du tonus afin de
rendre au patient et de nouveau un mouvement sans parasites et autant que possible
sans spasticité.
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