Thèse
Pour le doctorat
Présentée par :
Hafiza ABDELGADIR BABIKIR
Sous la direction de :
Monsieur Younis ELAMIN
Khartoum 2003
SOMMAIRE
Dédicace
Remerciements
Abstract
Introduction 11
Première partie :
Les besoins et les objectifs de l’apprentissage des langues étrangères
Chapitre 1 27
1. Etymologie et définitions 27
1.1 La définition des dictionnaires 27
1.2 La définition des dictionnaires spécialisés 28
1.3 Les chercheurs et la définition du besoin 31
1.3.1 L’origine biologique du terme 31
1.3.2 L’ambiguïté du terme 31
Chapitre II 36
Chapitre I 114
1. L’approche fonctionnelle 114
1.1 Contexte historique 114
1.2 Le Vocabulaire Général d’Orientation Scientifique 116
1.3 La langue de spécialité 118
1.4 Le français instrumental 119
1.5 Le français fonctionnel 120
1.6 L’enseignement fonctionnel du français 122
1.7 Précision terminologique du mot "fonctionnel" 125
1.7.1 Une langue fonctionnelle, une orientation fonctionnelle 127
1.7.2 Le cours fonctionnel 128
1.7.3 Le fonctionnel : méthodologie et pédagogie 129
1.7.4 La grammaire fonctionnelle 130
1.7.5 Le public de l’enseignement fonctionnel 132
1.8 Les caractéristiques de l’approche fonctionnelle 133
1.9 L’approche communicative 134
Chapitre II 136
Chapitre I 205
Conclusion 286
Bibliographie 297
Annexes 319
Dédicace
ﻤﻠﺨﺹ ﺍﻟﺩﺍﺴﺔ
ﺗﻬﺪف هﺬﻩ اﻟﺪراﺳﺔ اﻟﻰ ﻣﺴﺄﻟﺔ ﺗﻌﻠﻴﻢ وﺗﻌﻠ ﻢ اﻟﻠﻐ ﺔ اﻟﻔﺮﻧ ﺴﻴﺔ ﻟ ﺪى
اﻟﻨﺎﺿﺠﻴﻦ ﻓﻰ اﻟﺴﻮدان ﺑﺎﻟﺘﺮآﻴﺰ ﺧﺎﺻﺔ ﻋﻠﻰ أهﻤﻴﺔ اﻻﺣﺘﻴﺎﺟﺎت اﻟﻠﻐﻮﻳ ﺔ
ﻟﻬﺬﻩ اﻟﻔﺌﺔ اﻟﻤﻬﻤﺔ ﻣﻦ اﻟﺪارﺳﻴﻦ.
ﺗﻮﺻ ﻠﻨﺎ اﻟ ﻰ ان اﻷ ﺳ ﺒﺎب ﻟ ﺘﻌﻠﻢ اﻟﻠﻐ ﺔ اﻟﻔﺮﻧ ﺴﻴﺔ ﻣﺘﻌ ﺪدة .وﺗﺨﺘﻠ ﻒ
ﻃﺒﻘﺎ ﻻﺗﺠﺎهﺎت اﻟﺪارﺳﻴﻦ .آﺬﻟﻚ ﻳﺮﺗﺒﻂ هﺬا اﻟﺘﻌﻠﻴﻢ ارﺗﺒﺎﻃﺎ وﺛﻴﻘﺎ ﺑﺎﻟﻤﻬﻨﺔ
اﻟﺘﻰ ﻳﻤﺎرﺳﻮﻧﻬﺎ ﻣﻤﺎ ﻳﺤﺘﻢ ﻋﻠﻴﻬﻢ اﺗﻘﺎن ﻣﻬ ﺎرات ﻟﻐﻮﻳ ﺔ ﻣﻌﻴﻨ ﻪ ،آ ﻞ ﻓ ﻲ
ﻣﺠﺎﻟ ﻪ ﻋﻠ ﻰ ﺣ ﺪة .آ ﻞ ه ﺬا ﻳ ﺪﻋﻮ ﻟﻠﺘﺮآﻴ ﺰ ﻋﻠ ﻰ اﻻﺣﺘﻴﺎﺟ ﺎت اﻟﻠﻐﻮﻳ ﺔ
ﻟﻠﺪارﺳ ﻴﻦ ﻷﺗﻘ ﺎن اﻟﻤﻬ ﺎرات اﻟﻠﻐﻮﻳ ﺔ وﻣﺮاﻋﺎﺗﻬ ﺎ ﻋﻨ ﺪ وﺿ ﻊ اﻟﻤﻨ ﺎهﺞ
وﻣﺤﺘﻮاهﺎ ﺣﺘﻰ ﻳﺘﺴﻨﻰ ﻟﻬﺆﻻء اﻷﺳﺘﻔﺎدة ﻣ ﻦ اﻟﻮﻗ ﺖ واﻟﺠﻬ ﺪ اﻟﻤﺒ ﺬوﻟﻴﻦ
ﺧﺎﺻ ﺔ وان اﻟﻨﺎﺿ ﺞ ﻟﺪﻳ ﻪ ارﺗﺒﺎﻃ ﺎت اﺧ ﺮى وأن دراﺳ ﺔ ﻟﻐ ﺔ اﺿ ﺎﻓﻴﺔ
ﺗﺸﻜﻞ ﻋﺒﺌﺎ ﺑﺎﻟﺮﻏﻢ ﻣﻦ رﻏﺒﺘﻪ ﻓﻲ ﺗﻌﻠﻢ هﺬﻩ اﻟﻠﻐﺔ .
différents besoins langagiers de ce public. Nous insistons sur les adultes fonctionnaires.
Annie Monnerie-Goarin –
Secrétaire générale de la FIPF, (1999
n° 84 p.1 ), confirme en parlant du
français, que, […]: Il ne s’agit pas de
défendre une langue à tout prix, mais
de continuer à la promouvoir là où
elle est utile ou désirée. Les débats
sont toujours en cours dans le but de
mieux enseigner pour mieux aider à
apprendre afin de communiquer
selon le besoin.
L’objectif de ce parcours
historique est de cerner les débuts et
l’apparition du terme besoin avec la
valorisation de l’apprenant dans les
méthodologies récentes et les
nouvelles approches.
l’explication suivante :
soin […] et le préfixe germ bi-, auprès (all - bei). – Dér : besogner (XIIe
Quant au Petit ROBERT 1 (1988 : 178) il dit : Besoin (fin XIe fr.
notion qui recouvre les idées de désir, d’aspiration, de nécessité, etc. et,
qui conserve en psychologie une certaine ambiguïté du fait de la diversité
des interprétations théoriques.
1
1) LASHLEY (Karl Spencer) : neuropsychologue américain, né à Davis – Virginie (1890-1958). Il a
étudié chez l’animal les liaisons entre les organes des sens et leur projection corticale.
Bien sûr les dictionnaires contemporains tiennent compte de cette
ancienne explication du terme besoin, (Besse 1980), mais cette
explication vient au deuxième rang. Un changement considérable a eu
lieu. On lie une série de synonymes à besoin. Le Lexis donne dans
misère. (Voir plus haut l’ordre donné par le Petit Robert). Ainsi, notre
atteindre. Porcher va plus loin quand il ajoute : C’est pour une action
ambigu même dans le titre d’un article, à savoir, Une notion ambiguë :
les besoins langagiers, (Porcher 1977 : 6). Pour lui le terme besoin ne
sont pas très clairs, difficiles et qui englobent d’autres termes : le partage
Baudrillard, cité par Richtrerich (1985 : 22), tout ce qui parle en termes
؛
de l’utilisation du terme besoin c’est que le terme langagier est le plus
méthodologie traditionnelle, par contre elle a pris une grande valeur dans les années soixante-dix
surtout avec l’apparition de l’approche fonctionnelle. En effet, Galisson pense que cette notion a existé
chez les tenants des méthodes actives, puis directes. Quant aux méthodes audio-orales, (deuxième
génération des méthodes directes), elles n’ont pas donné beaucoup d’importance à cette notion.
adoptée dans l’enseignement/apprentissage des langues entre les deux jalons mentionnés par Galisson
afin de tracer la notion de besoin, inséparable dans beaucoup de cas, à notre avis, de la notion
Moyen-Age ; signalons que le latin était la langue de la liturgie, des affaires politiques, des relations
langue d’enseignement et de communication des élites. Bref, il était la langue véhiculaire de toutes les
connaissances de l’époque. On ne peut pas parler d’un enseignement du français à ce moment-là. Les
aux connaissances à transmettre. Les programmes sont basés sur l’analyse de la langue. C’est donc un
programme préétabli pour tout public puisqu’il s’occupe de la matière et non de l’apprenant.
L’identification des besoins langagiers de celui-ci ne figure pas parmi les priorités de la méthodologie
traditionnelle désormais siglée (MT). Cette priorité est accordée aux structures de la langue car celle-ci
est considérée comme un objet de connaissance. Pour réaliser cette connaissance, on enseigne la
L’activité principale de production des élèves, est la traduction par écrit et la mémorisation de
listes des mots. Les formes et les structures linguistiques doivent être agencées telles qu’elles sont dans
le texte de base ; il n’y a pas de réemploi : ni écrit ni oral. La mémoire est l’élément principal dans cette
opération. On enseigne à tout le monde d’une façon uniforme, la même grammaire. D’après notre
expérience, nous aimerions bien poser la question, est-ce qu’on peut enseigner à de différents publics
d’instituts, et de ministères organisent des cours de français pour leurs fonctionnaires au sein de leurs
français dans les universités pour qu’ils leur suggèrent du matériel nécessaire et qu’ils leur envoient des
enseignants pour donner des cours à leurs fonctionnaires. Les dirigeants de ces départements leur
proposent automatiquement le manuel utilisé pour leurs propres étudiants. Alors l’enseignant
responsable utilise la méthode proposée sans prendre en compte les finalités et les objectifs de
Notre remarque s’est davantage renforcée quand nous avons travaillé comme professeur
vacataire dans trois différents centres concernés par l’enseignement du français aux adultes. Par cette
l’enseignement/apprentissage du français à ce public. Nous croyons que chaque public a ses intérêts et
il faut que tout s’adapte à la situation du public. Cet aperçu historique que nous présentons ici nous
indique que les changements qui ont eu lieu à travers l’Histoire étaient à cause de l’apparition de
classique. On en a profité pour diffuser des anciens auteurs latins, donc apprendre le latin écrit aux
dépens de l’apprentissage de la langue parlée est confirmé ici comme objectif non déclaré.
Les changements dans le domaine de la pédagogie des langues se succèdent, suite aux
évolutions sociales qui s’imposent assez souvent ici et là. A l’époque où le latin est devenu une langue
étrangère en France, (comme simple discipline) puis langue morte, on a senti l’importance et le besoin
de nouvelles procédures pour enseigner les langues vivantes étrangères. Des préceptes ont commencé à
apparaître, concernant les différents aspects de l’acquisition des langues. Des oppositions comme
langue maternelle/langue étrangère, langue vivante/langue morte ont pris place dans le domaine. Une
nouvelle problématique de la didactique des langues vivantes a vu le jour. C’était l’adaptation de la
D’autres pensées inspirées de la philosophie des lumières continuent à apparaître. Avec ces
pensées on plaide alors pour une pédagogie réaliste, c’est-à-dire l’étude directe et personnelle de la
traditionnelle (MT) continue à régner dans l’enseignement scolaire français jusqu’au milieu du XIXe
siècle. Cependant, une demande sociale de connaissance pratique des langues vivantes étrangères
(LVE) se manifestait déjà depuis le XVIIIe siècle. Pour réaliser cet objectif, on était favorable à une
pratique des conversations en langues étrangères dès le début au lieu de traduire des textes. Ainsi, une
évolution interne de la méthodologie traditionnelle (MT) a donné naissance à ce qu’on a appelé cours
Traditionnels à Objectif Pratique (CTOP). (Puren 1988 : 62). Ce sont en effet des ouvrages
didactiques destinés à l’apprentissage des langues vivantes étrangères (LVE). Ces ouvrages varient
Au début, le public intéressé par ces cours est constitué d’adultes autodidactes qui utilisent des
manuels sans maître. D’autres publics commencent à s’intéresser à ces cours comme par exemple les
Commerce et d’Industrie. Bref, les Cours Traditionnels à Objectif Pratique s’adressent à un public très
hétérogène avec différents intérêts. Ils sont utilisés par des familles, des instituteurs, des jeunes gens se
destinant aux affaires, à l’industrie, etc. Ils sont également utilisés dans les Ecoles Pratiques de
l’Agriculture et des Arts et Métiers. Même des voyageurs ont profité de ces Cours Traditionnels à
à parler d’un enseignement et de cours destinés à un public non-traditionnel ، hors du système éducatif
classique, avec des intérêts et des spécialités très variées. Cela nous fait penser, surtout à
l’enseignement/apprentissage du français aux adultes. soudanais car c’est le cas qui nous intéresse en
parcourant l’évolution de la didactique des langues étrangères. En effet ce sont des adultes avec des
Dans ces (CTOP), on trouve des modèles de conversation sur la vie courante, semblables à ce
qu’on appelle les actes de parole mais de façon limitée et regroupée. Selon Puren (1988 : 70), ce type
Mais, même si on met l’accent sur l’apprentissage par cœur des listes de mots, une
modification intéressante est à remarquer : ces listes sont élaborées en fonction de thèmes de la vie
quotidienne comme par exemple les parties de la maison, les jours de la semaine, les parties du corps,
etc. Ces listes aident dans la traduction des phrases demandée au cours de l’apprentissage, c’est-à-dire
que l’objectif de base reste le même, comme dans la méthodologie traditionnelle. La méthodologie de
Ainsi, nous pouvons dire que les (CTOP) ont constitué une évolution interne de la
méthodologie traditionnelle. Cette évolution est allée vers la valorisation de la langue orale par rapport
à la langue écrite créant, donc, une ambiance de changement. Suite à cela, on a assisté à la montée de la
A la fin du XIXe siècle, la demande sociale d’apprentissage des langues vivantes se multiplie.
Le nouveau siècle arrive avec ses exigences. De nouvelles relations s’établissent entre les différentes
nations par les voyages, le commerce, l’industrie, la science et aussi la guerre. Pour ces raisons, les
gens commencent à étudier les langues étrangères d’une manière pratique. Nous pouvons dégager
facilement l’idée de la langue comme outil, et non comme instrument de culture littéraire ou d’exercice
de l’esprit, un outil de communication pour servir au développement d’un pays et pour renforcer les
échanges économiques, politiques, culturels et touristiques qui se confirment au début du XXe siècle.
On commence à parler de l’apprentissage de la langue du voisin. Nous sommes convaincue que les
l’enseignement des langues. Nous sommes impressionnée par la façon dont Puren (1988 : 98) a
l’apprentissage des langues, était la méthodologie directe, toujours en vue de la maîtrise de la langue
besoin de former des agents de l’Etat dans tous les domaines. La finalité était de préparer le citoyen
Cette méthodologie considère la langue comme un moyen d’action. Elle est marquée par le
refus de l’intermédiaire de la langue maternelle des élèves. Pour ses concepteurs, comme pour
Cet aspect de la langue comme outil de communication se renforce de plus en plus avec les
grands besoins du progrès de la science et pour s’ouvrir vers un autre monde conquis par la
colonisation. La France avait des soucis pour confirmer sa présence et son prestige dans ses colonies et
pour lutter contre l’affirmation de l’anglais comme langue unique dans le monde. (Porcher 1995).
Deux grands événements ont marqué cette phase de l’Histoire, (Puren 1988:289), à savoir :
Les responsables de l’armée américaine ne sont pas restés sans réaction, dite linguistique ici.
2.4 L’armée américaine et la formation spécialisée :
Suite au premier événement, les Américains ont lancé un projet appelé (Army Specialized
Training Program), (ASTP) (Puren, 1988 : 289), pour former rapidement des militaires afin d’avoir
une connaissance pratique des langues parlées sur les futurs théâtres d’opération.
Deux points attirent notre attention ici : de former rapidement … et afin d’avoir une
connaissance pratique. Nous pouvons constater les caractéristiques du public adulte destinataire ici,
avec le problème du temps limité et avec une demande de connaissance pratique d’une langue
étrangère en vue d’un but précis, dit, apprentissage fonctionnel d’une langue commence à se faire
Un programme ambitieux est proposé pour assurer une compétence de communication orale
chez ce public-là. De grands efforts sont faits pour réaliser ce programme. Des objectifs sont précisés et
l’enseignement des sciences et des langues vivantes, considérées comme partie vitale de l’intérêt
L’armée a fait appel aux linguistes et aux assistants pour réaliser un programme adéquat à la
formation des militaires. La pratique orale de la langue était le premier objectif dans cet apprentissage,
qui a touché une quinzaine de langues différentes. Elle a confié également aux linguistes la tâche de
rédiger les manuels utilisés par ses apprenants. Dès ce moment-là, c’est-à-dire en 1959, la notion de
Des activités diverses sont proposées ; la lecture, les commentaires dialogués sur des textes
étudiés, des sketchs à jouer, des discussions et des compte-rendus de lecture, etc. Les rapports
Cette méthode est appelée la méthode de l’armée. Elle est différente des autres méthodes qui
étaient en usage en ce qui concerne les objectifs puisqu’elle insiste sur la langue parlée, enseignée par
On a donné aussi le nom de Nouvelle approche à cette méthode. Cette approche a donné un
élan remarquable à l’enseignement des langues étrangères : cela s’est traduit par le financement des
enquêtes, l’installation de laboratoires de langue et la création du Centre de Linguistique Appliquée de
Washington.
Cette ambiance a donné naissance à une nouvelle méthode. C’était la méthodologie audio-
de la linguistique très répandues aux Etats-Unis à cette époque-là. Elle s’est inspirée plus précisément
du distributionnalisme2 et du béhaviorisme.
Pour les concepteurs de cette méthode, l’apprentissage d’une langue est un comportement
qu’on peut acquérir avec le conditionnement. Elle s’appuie sur l’écoute et la production orale, des
répétitions orales intensives et la mémorisation des modèles proposés par les exercices structuraux.
L’objectif principal est la pratique de la langue. Une pratique qui commence dans la classe
Beaucoup de reproches ont été faits à cette méthode : notamment l’imitation et la répétition
qui créent un automatisme très gênant chez l’apprenant. Cet aspect est très remarqué quand un
l’une des méthodes audio-orale ou structuro-globale. En travaillant avec la méthode, Le Français par
le Dialogue, ( méthode égyptienne utilisée pour enseigner le français dans les écoles secondaires
2
Méthode d'analyse groupant les unotés en classes selon leur capacité de communication et définissant
les classes par l'ensemble de condions contextuelles de leur emploi.( Larousse de la langue française
1979:562).
soudanaises dans les années soixante-dix et quatre-vingt), nous avons eu plusieurs expériences qui ont
éprouvé cet automatisme. Comme la méthode adopte l’apprentissage par cœur du dialogue, les élèves
avaient tendance à répéter ou à répondre à n’importe quelle question en utilisant des formules, des
clichés, ou des structures appris par cœur dans les dialogues du manuel. Un exemple très pertinent à
mentionner ici, quand vous posiez une question en utilisant pourquoi à un élève, vous aviez presque
toujours la réponse emboîtée à notre avis, : pour la fête car, tout simplement, dans le dialogue il y a la
maman qui dit à ses enfants : écrivez une carte postale à votre tante. Les enfants disent à la mère
pourquoi et elle répond, pour la fête. Il est à remarquer aussi que cette pratique est très éloignée de la
réalité socioculturelle de l’élève soudanais. Il faudrait dire que le vécu de l’apprenant devrait être pris
La critique de base était que cette méthode a échoué dans la réalisation de son objectif
principal annoncé, c’est-à-dire de rendre les élèves capables de posséder une compétence
Les critiques et les remarques faites ont créé, un environnement favorable au renouveau.
Quant au domaine de la DLVE, ce renouveau est lié à la position de la France après sa défaite par les
Allemands dans les années quarante et son occupation. Elle s’est trouvée devant le défi de renforcer sa
place dans ses colonies, de restaurer son prestige à l’étranger en luttant contre l’anglais comme langue
a appelé le Français Fondamental. Les préoccupations et les motifs derrière ce projet étaient :
Mettant tout cela en considération, de nombreux établissements ont été créés, d’autres ont été
principal facteur de changement, le Centre d’Etude du français élémentaire était chargé d’élaborer un
On a fait appel à des linguistes et à des pédagogues. Leurs travaux ont abouti en 1954 au
français élémentaire, devenu, par la suite, le Français Fondamental premier degré, et au français
Cette opération nous indique un point et un fait très importants dans l’histoire de
l’enseignement et de la DLE . L’établissement d’un corpus d’une langue quotidienne dont un individu
aura besoin quand il voudra communiquer dans le milieu qui parle cette langue. Cette étude représente
la première étude de statistique lexicale, menée sur un corpus de conversations spontanées et
enregistrées.
Il est évident que, mener un échange ou une conversation dans une société ou dans un milieu
qu’on fréquente, exige que la personne concernée, ait une certaine connaissance des structures, de la
Ce recueil de langue est utilisé par les concepteurs et les méthodologies en FLE pour établir le
premier cours audio-visuel : Voix et Images de France 1er degré. Elle sert par la suite de modèle à
d’autres cours dans l’enseignement du français langue étrangère ainsi que celui des LVE en France.
devient synonyme de pédagogie des langues. La méthodologie audio-orale est en usage vers ces
mêmes années. Elle donne la priorité à la manipulation des structures aux dépens du sens et de la
comme une sorte de montage d’automatismes basés essentiellement sur la répétition intensive. Cette
Mais au bout d’un certain temps, Les spécialistes commencent à remettre en cause de
nombreux principes de cette méthodologie, comme par exemple les exercices structuraux.
Nous avons constaté à travers ce parcours historique que l’émergence de nouveaux besoins et
de nouveaux objectifs incite l’apparition d’une nouvelle tendance en pédagogie et une remise en cause
de la méthodologie en vigueur. Alors, une nouvelle époque fait son apparition, celle de l’audio-visuel.
2.7 L’audio-visuel :
Cette époque est marquée par l’influence américaine dans l’utilisation des moyens
Guerre Mondiale on entend ce terme partout : Les audio visual aids, audio visual materials ou audio
visual methods . Ceux-ci ont connu un grand développement en pédagogie. (Puren 1988 :285).
dominé entre 1960 et 1970. Elle est construite autour de l’utilisation de l’image et du son à la fois.
La première génération du cours audio-visuel est apparue au début des années soixante. Un
institut de diffusion de la méthodologie audio-visuelle (MAV) est fondé. C’est le centre audiovisuel de
l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud. Avec cette grande influence américaine, le principe est
appliqué en France.
On a assisté également à un changement quantitatif au niveau des objectifs. Voici les trois
Coste, (1976 :19), précise que ces méthodes ont cependant adopté une conception moins
la langue. Besse insiste encore sur la centration des activités sur la langue : Tout est centré sur la
matière à enseigner, la langue française, et tout est déterminé par rapport à elle. (Besse et Galisson
1980 :48).
Nous donnons à titre d’exemple ces méthodes, (étant déjà utilisées au Soudan) : Voix et
Images de France (1958), La France en Direct. (1969), où nous les avons utilisées au lycée et à
équipe de l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud avec une équipe de l’Institut Phonétique de la
méthodologie structuro-globale. Une autre méthode qui était basée sur le même principe était Voix et
Image de France.
C’est une méthodologie qui se base sur une théorie de la signification, c’est-à-dire de la
C’est donc, les concepts de situation, celui de langue parlée et celui de globalisme qui ont
servi de base pour la théorie du Structuro-Global Audio-Visuel (SGAV). Autrement dit, c’est la
linguistique de la parole en situation de communication. Quant aux exercices structuraux, ils sont
A partir des années soixante-dix, des critiques reflétant l’insatisfaction sont exprimées de
façons différentes par des spécialistes du domaine de la didactique des langues étrangères. Coste,
(1972 :15) a parlé des résultats décevants. Moirand,(1979 :114) a remarqué que les exercices
structuraux s’arrêtent au niveau de la phrase[….] portant sur une série limitée de questions/réponses,
étaient conçues pour travailler non les procédés discursifs mais les structures grammaticales
auxquelles se limitaient les variations exigées. Roulet (1976 :46) a parlé des résultats qui ne
correspondaient pas à l’ampleur de la réforme opérée. Debyser (1978 : 63) a remarqué, […], un échec
relatif( par rapport aux miracles attendus de tout l’appareil méthodologique). Remarquons que la
cristallise : celle d’améliorer l’utilisation pédagogique du Français Fondamental. C’est la réforme des
années soixante-dix. Depuis, aucune nouvelle méthodologie n’est apparue. Alors, c’était logique que la
méthodologie audio-visuelle reste mais en subissant ou intégrant des modifications, tout en profitant
des résultats et des recherches effectuées dans le domaine de la DLE, un fait intéressant a eu lieu ici,
Avec l’enseignement culturel adopté par la MAV, les documents authentiques sont devenus
très importants. Des types variés sont utilisés : des poèmes, des morceaux littéraires choisis, des
articles de journaux, des ponts de publicité, des photos, des affiches et des enregistrements. Donc le
support audio-visuel n’est plus le seul support utilisé. Un rapport entre l’oral et l’écrit s’établit. C’est ce
authentiques a régné. Le travail sur des actes de parole et le travail par groupes restreints sont insérés
progressivement. Mais le noyau de la méthodologie audio-visuelle (MAV) reste comme base à toutes
les techniques et les procédures d’enseignement jusqu’à aujourd’hui. Cela reflète une richesse dans la
procédure elle-même et la résistance éprouvée par cette méthodologie vis-à-vis de nouvelles approches.
début des années soixante en réaction contre la méthodologie audio-orale et contre la première
audiovisuelles ont amené à les revoir pour corriger des défauts et modifier cette pratique.
C’était aussi la volonté de l’adaptation aux objectifs du nouveau public et aux conditions
En effet, la naissance de nouvelles approches ne provenait pas du néant. Elles avaient des
origines lointaines : rappelons qu’au début des années 1970, le Centre de Recherche et d’Etude pour la
françaises à l’étranger (BELC) ont proposé un travail par dossiers sur des thèmes abordés dans les
médias. Ces dossiers contenaient différents types de textes et de documents ; littéraires, politiques
voire même techniques. (Debyser 1972 :144) a proposé les points suivants :
1-La redéfinition des objectifs pour répondre aux nouveaux besoins des apprenants.
et chasser la monotonie.
A notre avis, ces réflexions n’étaient qu’une réaction logique aux demandes exprimées et/ou
aux besoins ressentis. Il faudrait dire qu’avec l’évolution des sociétés, de nouveaux besoins et de
nouveaux objectifs se confirment de plus en plus. Mais malgré cela, on part, toujours dans
l’enseignement/apprentissage des langues, de l’acquisition d’une langue dite générale, de base, quel
que soit l’usage postérieur de cette langue. Cela a posé un problème aux étudiants non spécialisés en
français. Quelquefois, dans leurs pays, il arrivait qu’ils aient accès à des documents écrits concernant
leur spécialité. Pour traiter ces documents, ils avaient besoin d’un enseignement qui donnât une
importance à des choix d’objectifs, et forcément, de contenus et de méthodes. Il fallait aussi que tous
ces éléments soient adaptés à la situation de ces étudiants dans leur pays, tout en prenant en
considération leurs besoins du moment ainsi que ceux du futur. Cela nous confirme qu’il existe des
besoins et des objectifs diversifiés, selon le public concerné par l’acquisition d’une langue étrangère
donnée.
Pour trouver des solutions à ce problème, on a profité de l’expérience menée par le CREDIF
pour établir des vocabulaires spécialisés. On a créé donc ce qu’on a appelé Le Vocabulaire Général
également un cours à l’usage des médecins. Une méthode Voix et Images Médicales a été aussi
Au bout d’un certain temps, des problèmes et des critiques concernant ces cours commencent
à apparaître. En premier lieu on met en cause les principes de la méthodologie audio-visuelle (MAV),
jugée peu efficace et peu convenable car cette méthodologie accorde beaucoup d’importance à la
langue parlée. Cependant, le vrai besoin de ce public était de savoir comment aborder la langue écrite.
D’autre part, l’enseignement est orienté vers l’acquisition du lexique à partir d’un tronc
commun d’apprentissage d’une langue comme instrument. Ce fait est reconnu par la suite, comme
tous les besoins, car d’autres besoins se manifestent selon les différents publics. On commence à parler
du français fonctionnel car on a remarqué que l’apprentissage de la langue française s’étendait vers un
public plus vaste, par exemple celui des ouvriers migrants. Pour ces raisons, on a mis en cause la
étrangère.
Le souci est alors d’adapter cet enseignement/apprentissage aux besoins langagiers de chaque
public. On est donc passé d’une problématique du français fonctionnel à usage scientifique à une
l’ensemble des facteurs qui entrent en situation d’enseignement/apprentissage. Ce même point est bien
confirmé par Courtillon, (1977 : 60), quand elle dit : Apprendre une langue c’est apprendre à se
comporter de manière adéquate dans des situations de communication où l’apprenant aura quelque
chance de se trouver, (celles-ci ayant été définies auparavant à travers une analyse des besoins en
utilisant le code de la langue cible. Puren (1988 : 372) pense que l’essentiel n’est plus la maîtrise de
ce code pour lui-même, mais la capacité à se comporter et à agir socialement, une problématique
Les années soixante-dix ont témoigné de l’orientation de la recherche vers une analyse des
En 1974, un groupe d’experts, après des réflexions sur l’enseignement des langues vivantes en
Europe cherche à mieux adapter l’offre pédagogique à la demande des apprenants. Dix-huit experts
internationaux mettent sur pied un objectif global et les modalités pour le réaliser. Cet objectif est la
centration sur l’apprenant et non sur la matière à enseigner comme c’était le cas dans la méthodologie
traditionnelle.
l’apprenant. Elle vise à développer chez lui une véritable compétence de communication ، à pratiquer
et à utiliser la langue apprise dans les différentes situations de la vie quotidienne. Centrer
l’apprentissage sur le public concerné veut dire analyser ses besoins afin de lui proposer un
enseignement qui puisse répondre à ses attentes, ses intérêts et ses souhaits.
Ainsi, nous avons tracé un nombre d’événements que nous jugeons importants dans
jusqu’aux approches communicatives où notre mot clef s’est cristallisé dans notre recherche, c’est-à-
De ce parcours, nous pouvons résumer la situation comme Galisson (1980 : 133) l’a fait une
fois : La méthodologie précédente est toujours un mal nécessaire à la méthodologie suivante, qu’hier
est présent dans aujourd’hui, comme aujourd’hui est présent dans demain.
Chapitre III
3. Les besoins langagiers des apprenants des langues
étrangères
3.1 Introduction :
Pour Porcher, cité par Galisson et al. (1982 : 40) Les besoins ne se
confondent pas avec d’autres notions connexes, comme les aspirations,
les motivations, les attentes, etc. mais ils les englobent.
Historiquement, plusieurs
identifications des besoins langagiers
ont été réalisées dans les années
soixante-dix avec des objectifs variés,
portant sur un vaste public,
comprenant des enfants, mais
surtout des adultes. Les
identifications ont recours à
différents moyens et pratiquent des
analyses très différentes. On doit
bien sûr choisir le moyen et la
pratique les plus adéquats et les
mieux adaptés à la situation donnée.
Pourquoi pas adapter le même
système au Soudan pour analyser les
besoins des adultes.
3.8.1 Le questionnaire :
Le questionnaire est privilégié
sous toutes ses formes pour identifier
les besoins langagiers. Certaines
questions sont valables pour tout le
monde mais la façon de les poser
pourrait varier de même que les
réponses que l’on pourrait obtenir.
Ces questionnaires varient selon les
lieux, les moments où on les pose et
les personnes qui les posent.
Comme il y a plusieurs
techniques, il est bien possible
qu’une ou deux soient combinées
pour arriver à des résultats plus
efficaces. De toute façon, l’outil le
plus utilisé en liaison avec les
analyses des besoins est l’enquête.
Elle a été utilisée surtout dans les
années soixante-dix avec l’apparition
de l’approche communicative où
l’enseignement / apprentissage est
centré sur l’apprenant.
3.8.4 L’entretien :
L’entretien de type directif est
également adopté. Cet entretien
pourrait être centré sur les contacts
et les échanges non observés
complétant, ainsi, les conduites
langagières recueillies par
l’observation en direct.
Cela pourrait être utile pour établir
un corpus qui soit composé du
courrier, des accords écrits en
français. Ce corpus pourrait servir
parmi les autres sources pour
préciser les besoins langagiers des
fonctionnaires au Soudan
Nous constatons même que les rôles que jouent l’analyse des
besoins et la définition des objectifs sont complémentaires. Elles assurent
presque les mêmes tâches.
Un autre constat que nous partageons avec Porcher (1977 ) est que
dès qu’on parle des besoins, une question surgit : les besoins langagiers
se définissent par rapport à quels objectifs ? Il ajoute que l’analyse des
besoins constitue un préalable nécessaire pour la définition des objectifs.
Il n’y a pas de meilleure manière de prendre en compte la spécificité du
public auquel on s’adresse.
4.5 Historique :
Jusqu’à la deuxième guerre mondiale ce mot est resté strictement limité
au seul domaine militaire. Les méthodologues scolaires ne parlaient que
de buts ou de fins. Plusieurs spécialistes reconnaissent que cet aspect de
la notion d’objectif s’est développé grâce aux méthodes
structurales/béhavioristes malgré toutes les critiques qui ont été faites à
propos de ces méthodes.
Pour l’oral, comme on l’a dit, connaître une langue, c’est avant
tout la parler. Pour atteindre cet objectif d’apprentissage on utilise une
méthode. La méthode essaie d’être efficace en utilisant tous les moyens
possibles pour réaliser les objectifs annoncés, par exemple, le matériel et
les supports qui permettent la réalisation de beaucoup d’activités
développant les stratégies d’écoute, de jeux de rôle, etc.
Certains parlent de finalités et non d’objectifs, des buts peut-être et non d’objectifs, etc.
Le Dictionnaire de l’évaluation et
de la recherche en éducation, (1979,
187-190), de DE Landsheere
(Richterich 1985 ) donne trente-neuf
entrées pour le même mot. Mais nous
partons de la définition des mots les
plus importants pour faire la
distinction entre ces termes. Nous
distinguerons donc les termes :
finalité, but, objectif général et
objectif spécifique ou opérationnel.
Nous retiendrons ici les définitions de
Hameline, (1998) :
1- Une finalité est une affirmation
de principe à travers laquelle une
société ou un groupe social
identifie et véhicule ses valeurs.
Elle fournit des lignes directrices
à un système éducatif et des
manières de dire au discours sur
l’éducation. ( Cela englobe les
programmes prescrits par le
Ministère de l’éducation dans un
pays donné).
2- Un but est un énoncé
définissant de manière générale
les intentions poursuivies soit par
une institution, soit par une
organisation, soit par un groupe,
soit par un individu, à travers un
programme ou une action
déterminés de formation. Par
exemple : pour quelle raison un
adulte soudanais apprend-il le
français ?
3- Un objectif général est un
énoncé d’intention pédagogique
décrivant en termes de capacité
de l’apprenant l’un des résultats
escomptés d’une séquence
d’apprentissage. Par exemple être
capable de saluer, répondre à des
questions par oui ou non, etc.
4- Un objectif spécifique ou
opérationnel est issu de la
démultiplication d’un objectif
général en autant d’énoncés
rendus nécessaires pour que
quatre exigences opérationnelles
soient satisfaites :
(4)
Essai préliminaire de formulation
des objectifs généraux
(5) (6)
Outils de Selection Philosophie de l’éducation La psychologie
(7)
Formulation finale des objectifs
généraux
4.10.2 Procédure de la précision des
objectifs :
D’après ces modèles, et pour
préciser le trajet d’apprentissage, il
est conseillé de décomposer les
objectifs et de ne pas recourir
directement aux objectifs finaux. On
peut aussi définir des objectifs
intermédiaires à court ou à moyen
terme. Cela constitue plusieurs
étapes. Mais une fois que ces étapes
sont franchies, c’est une indication
qu’on se rapproche du but à
atteindre.
L’achèvement de la
décolonisation, l’internationalisation
commerciale et technique ont
conduit les didacticiens à élaborer
des méthodes plus utilitaires et plus
proches de l’emploi concret de la
langue. C’est ainsi que de nouvelles
approches se sont développées dans
le domaine de l’apprentissage des
langues étrangères.
Dans ce contexte, de nouvelles orientations commencent à
apparaître. L’enseignement du français est devenu une affaire d’Etat
pour certaines raisons politiques, (Besse : 19979 : 29).(Voir
méthodologie structuro-globale audio-visuelle.(Puren 1988).
C’est là, à notre avis, l’aspect le plus important de la définition et des connotations du terme
fonctionnel. Pour nous, comme pour d’autres , il suggère un acheminement vers l’acquisition d’une
compétence de communication quel que soit le public ciblé. Apprendre une langue, c’est pouvoir
communiquer dans cette langue. Encore une fois, nous rejoignons l’idée qu’il n’y a pas de contenu
passe-partout. C’est à l’enseignant de trouver et d’inventer ses démarches pour transmettre ce contenu
fonctionnel et pour répondre à des objectifs fonctionnels spécifiés à partir de besoins langagiers précis.
Certains chercheurs (Besse et Galisson 1980 : 38) signalent que le terme fonctionnel est plus
large que le terme instrumental proposé par Alvarez. Le terme fonctionnel peut recouvrir tous les
objectifs pour lesquels on apprend le français (un français du tourisme, par exemple, ou un français
d’autre discipline). Il dépasse le français fonctionnel car l’enseignement fonctionnel peut répondre à
lieu. Cette méthodologie, dite fonctionnelle (Porcher 1976 : 7), doit désormais assurer la relation entre
le public apprenant avec ses besoins, ses attentes, ses caractéristiques d’une part, et d’autre part le
contenu à enseigner et les démarches pédagogiques permettant de parvenir au but. Cette attitude est dite
Plusieurs définitions sont proposées pour définir cette approche fonctionnelle. Porcher (1977
:21)estime que : Choisir une approche fonctionnelle […] c’est faire une hypothèse sur la nature des
attentes et des besoins des apprenants, c’est déduire de cette hypothèse des critères pour l’organisation
des activités pédagogiques proposées. Il confirme aussi, ( 1977 :75), qu’une approche fonctionnelle
prend en compte une analyse préparatoire du public visé, cerne les besoins de ce public et détermine
Nous pouvons donc avancer que cette approche est centrée sur le public, ses besoins, ses
attentes, déterminant par la suite les pistes à suivre pour réussir le parcours pédagogique. Nous
trouvons qu’il sera plus utile de profiter de cette démarche fonctionnelle pour orienter la méthodologie
avec laquelle nous travaillons dans la classe des adultes au Soudan. Dans cette énumération on entend
On sait que l’Ecole de Prague, sous l’influence de F. de Saussure considère que le langage
n’est pas un pur système formel de description linguistique mais qu’il remplit des fonctions, en
particulier celle de communication. Ce point de vue est partagé en France surtout par Martinet qui
l’intérieur par ses régularités morphologiques et syntaxiques (ce qui le distingue nettement des
structuralistes) mais de l’extérieur, à partir de ce à quoi il peut servir dans la communication sociale,
l’organisation interne du langage étant, par hypothèse, considérée comme le reflet des fonctions qu’il
remplit dans les échanges langagiers. [ ], le langage sert à exprimer un contenu : l’expérience que le
locuteur a du monde réel. L’idée est reprise aussi par M.A.K Halliday, (1970), sous le nom de
utilitaire : à quoi il peut servir dans la communication sociale et les fonctions langagières qu’il peut
Contrairement à Martinet, qui donne une importance aux fonctions des unités minimales dans
la grammaire, Halliday accorde davantage d’importance aux fonctions de la phrase dans l’énonciation
et dans l’environnement non linguistique de communication. Ce ne sont plus les structures linguistiques
et les unités lexicales seules qui importent, mais les catégories communicatives ou notionnelles
différentes qui ont un rôle d’orientation. Ce sont les mêmes principes qu’adopte J.A. Van Ek dans The
Threshold Level (1980 :41), (nous allons en parler quand nous en arriverons aux travaux du Conseil de
l’Europe).
efficace, économique, strict, sérieux, utile, de connotation s’opposant à l’ornemental, au ludique, etc.
(Besse et Galisson 1980 : 45). Pour Besse, il n’y a pas d’unanimité dogmatique ou pratique chez les
dans les années 60-70, on commence à parler de méthodes dans leur progression grammaticale et leurs
situations de communication très rigides. On avance l’argument selon lequel les méthodes audio-
visuelles ou audio-orales sont faites pour un autre temps. On attaque leur progression grammaticale
basée sur le français fondamental, et on stigmatise la difficulté d’obtenir une réelle communication en
langue étrangère.
Ces méthodes sont également accusées d’ignorer les fonctions que le langage peut remplir
dans les échanges humains et de ne pas reconnaître la langue comme moyen d’interactions sociales
dans des situations particulières. A l’époque, cet enseignement n’accorde pas d’importance au discours
Par ailleurs, cette nouvelle phase a profité également des recherches en psychologie. On s’est
référé aux travaux américains sur l’enseignement individualisé où chaque apprenant adopte ses
stratégies d’apprentissage, ainsi qu’à la taxinomie des objectifs pédagogiques sans négliger l’apport de
l’Europe établi par Trim, Richterich, Van Ek et Wilkins. Richterich, pour sa part, a profité des travaux
menés dans les universités allemandes pour adapter l’enseignement/apprentissage aux besoins du
public de migrants, apprenant l’allemand parce qu’ils voulaient obtenir un permis de séjour.
L’apprentissage fonctionnel d’une langue est à l’origine destiné à un public bien ciblé avec
des caractéristiques précises. Ce sont essentiellement des migrants vivant dans les pays dont ils doivent
apprendre la langue pour améliorer leur compétence professionnelle, trouver un poste, obtenir une
promotion, passer un examen, compléter une thèse, etc. Ce public dispose d’un temps réduit pour
atteindre des objectifs langagiers limités et précis. Mais nous croyons pouvoir profiter de cette
précision pour traiter les problèmes de l’apprentissage du français chez les adultes dans les différents
Besse (1980), de son côté, remarque que l’enseignement fonctionnel du français n’a pas
inventé grand chose de nouveau mais que c’est un enseignement qui a essayé de manipuler ou de
reconstituer une situation déjà existante. Il considère également comme fonctionnels, les travaux
réalisés par Galisson (1975), sur les thèmes de prédilection et de vocabulaires thématisés à charge
incentive par lesquels il cherche à délimiter des vocabulaires répondant à la demande de publics
l’enseignement par objectifs (de comportement) conçus par Bloom, ouvrent une voie intéressante pour
l’enseignement fonctionnel. Le principe est le suivant : demander aux apprenants la situation dans
laquelle ils comptent utiliser le français, puis formuler ces situations en termes d’objectifs, de
laboratoire, etc. Ainsi le professeur arrête un contenu, l’enseigne, puis évalue le résultat, objectif par
formation professionnelle où toutes les contraintes sont prises en considération, (temps limité,
efficacité, rentabilité…)
2- Elle suit les conclusions des études sur l’enseignement individualisé, centré sur
Cependant, mentionnons ici que l’approche fonctionnelle se concentre sur les lacunes chez
l’apprenant, ses demandes et ses besoins mais ne s’intéresse pas assez à son passé linguistique, ses
activités antérieures, son point de départ, son potentiel d’apprentissage, ses divers acquis, ses habitudes
d’apprentissage, (par exemple, les types de discours ordinairement utilisés dans sa langue maternelle et
objectifs de l’apprentissage pour servir à l’établissement de contenus très variés afin de permettre à
l’apprenant d’avoir une pratique aisée de la langue. Une nouvelle piste de travail est apparue pour
désigner un seul et même corps de doctrine théorique et méthodologique. Dans son noyau, il y a l’idée
de parole développée par le SGAV, avec davantage d’insistance sur les actes de parole, avec la
multiplicité des échanges langagiers dans les situations les plus variées et différents registres, selon les
situations de communication, tenant compte des rapports psychosociologiques entre les interlocuteurs.
méthodologique et pédagogique, un travail systématique sur les notions et les fonctions, les actes de
profiter de la langue apprise, pour la réutiliser dans des situations quotidiennes authentiques. L’objectif
bien précisé, consiste à préparer les apprenants aux pratiques communicatives de la langue. Enseigner
la langue est une préparation à son utilisation, à partir de son fonctionnement, dans la vie réelle.
de production du discours (contexte psychologique, social, culturel, économique, etc.) qui exige une
étrangères mis au point par les experts du Conseil de l’Europe dont nous allons voir les travaux dans le
chapitre suivant.
Chapitre II
2. Les travaux du Conseil de l’Europe
2.1 La création du Conseil de l’Europe :
Le Conseil de l’Europe a été créé en 1949. Il a un objectif
politique, son but est de réaliser une union plus étroite entre ses membres
dans tous les domaines. L’apprentissage des langues parlées dans cette
communauté est considéré comme un des moyens pour renforcer cette
union, c’est-à-dire essayer de briser les barrières linguistiques et
culturelles qui font obstacle à la réalisation de l’union. (Porcher 1995).
A notre avis, ces objectifs couvrent tous les principes de base dans
le processus de l’enseignement/apprentissage d’une langue étrangère.
L’idée était de réaliser un système européen d’unités capitalisables.
Le Niveau-Seuil ne s’ajuste à
aucune visée préétablie. Pour chaque
cas, il y aura un travail à faire,
retrancher, et ajuster par rapport
aux catégories et aux exemples
fournis dans le livre, car ce ne sont
pas des inventaires préétablis (prêts
à utiliser), supposés pertinents à
toute situation mais d’en faire un
choix selon le public de destination.
.
2.4.4 Les objectifs du Niveau-Seuil :
Par le mot Seuil dans cette
appellation, il faut entendre
normalement passage entre deux
domaines distincts [ ] qu’ au delà on
entre soit dans le monde d’une
compétence générale croissante soit
dans des voies conduisant à des
compétences spécifiques
spécialisés.(Coste et al 1976 :43).
Autrement dire, ouvrir une poursuite
d’objectifs plus complexes ou
spécialisés. En effet, il a les objectifs
suivants:
1- Pour Coste,( 1976 :12), l’un des
auteurs du Niveau-Seuil pour le
français, le Niveau-Seuil peut-être
considéré comme un matériel
brut pour aider le professeur à
établir des dossiers pour
l’enseignement du FLE, à mettre
en œuvre des programmes pour
l’enseignement fonctionnel du
français. Donc, la partie
fonctionnelle est mise en
considération. Le Niveau-Seuil
offre des matériaux divers pour
en faire une sélection selon le
groupe cible, selon ses besoins et
ses intérêts spécifiques.
2- Le Niveau-Seuil peut servir
comme référence pour les
planificateurs et les concepteurs
de méthodes en leur donnant une
vue d’ensemble, plus ouverte et
plus diversifiée en tant que source
de contenu pour les différentes
pratiques de langue surtout pour
l’approche communicative. Le
Niveau-Seuil leur permet de
définir des objectifs pédagogiques
grâce à ses inventaires
fonctionnels, notionnels et
grammaticaux pour les différents
types de publics. Selon la
formation attendue, il laisse aux
méthodologies et formateurs
toute liberté sur la méthode à
suivre.
3- Le Niveau-Seuil a une position
clé dans l’apprentissage d’un
débutant. Il reste un outil de
référence qui offre un choix, une
garantie de cohérence dans
l’enseignement des langues au
niveau européen. Ses inventaires
représentent des sources
permettant aussi de préciser,
modifier, choisir de manière
explicite les résultats attendus de
l’apprenant. Ce Niveau-Seuil est
une source où chacun peut
prendre ce qui lui convient
(Springer, 1996). Il ne forme pas
des inventaires linguistiques
comme le Français fondamental.
Comme l’a dit Porcher (1980 : 2),
ses inventaires sont Un lieu de
ressource, une boite à outil
pédagogique, un réservoir où
chacun a la possibilité de puiser
pour résoudre ses propres
problèmes. Ces inventaires sont
conçus dans le cadre d’un
système d’apprentissage des
langues par unités capitalisables.
Selon Richterich (1985 : 65), Ils
devraient déterminer le niveau qui
forme le ‘seuil’ au delà duquel
l’apprenant peut avoir accès aux
unités spécialisées répondant à ses
besoins spécifiques.
4- Les inventaires du Niveau-
Seuil forment des références pour
construire des objectifs
d’apprentissage spécifique,
destinés à une multitude de
groupes ciblés, objectifs dont on
pourrait se servir selon les
différents intérêts. Ils visent
l’apprentissage de la langue dans
une optique communicante avec
des fonctions à remplir, des
usages à effectuer pour servir à
des emplois privés et sociaux du
langage dans ses grandes lignes,
c’est-à-dire la possibilité d’agir
dans des contextes précis selon
des circonstances données. Ils
forment également un objectif en
soi pour travailler le contenu et
les programmes pour
l’enseignement fonctionnel du
français.
Nous croyons que nous pouvons
enrichir la situation soudanaise à
partir de ces données tout en tenant
compte de l’environnement
soudanais. Dans cette boite à outils,
nous pouvons prendre et adapter ce
qui convient à la situation de
l’enseignement du français aux
adultes soudanais. Cela veut dire
aussi parcourir les lieux où le
français est utilisé pour préciser
leurs besoins en langue afin de les
regrouper avec ceux des individus
et en établir des inventaires.
2.4.5 Qui utilise le Niveau-Seuil :
Les utilisateurs du Niveau-Seuil
sont en priorité les responsables de
programmes de langue et les auteurs
de cours et de méthodes. Il doit leur
permettre de définir des objectifs et
des contenus. Il peut également aider
les enseignants à évaluer les objectifs
et les contenus de matériels
pédagogiques qu’ils ont dans leur
enseignement ou qui sont proposés
aux besoins et à les adapter afin de
bien les intégrer dans leur pratique
de classe.
Un nouveau public :
Les différentes sociétés ont assisté
à un changement du public avec des
raisons plus spécifiques pour
apprendre une langue étrangère.
D’après Besse (1980), Apprendre une
langue pour elle-même n’est plus un
objectif recevable en soi. Ce nouveau
public présente des besoins très
variés à satisfaire, selon les
conditions de vie, l’entourage et les
contextes dans lesquels ce public vit.
On souhaite bénéficier d’une
formation linguistique plus
déterminée. Pour répondre à cela,
des outils pédagogiques doivent être
utilisés, des stratégies pédagogiques
doivent être adoptées pour satisfaire
ou réaliser ces demandes. Trois
principes sont retenus ici :
1- L’autonomie de l’apprenant.
2- Sa motivation.
3- Son évaluation.
Signalons que dans les sociétés mobiles, l’enseignement des langues aux adultes joue un rôle
important aidant les gens qui cherchent un emploi dans une autre aire linguistique ou ceux qui ont
besoin d’utiliser les langues étrangères dans le cadre de leur travail habituel.
- Les migrants :
C’est un public résidant dans un
pays d’accueil qui a sa propre langue
maternelle. Il a donc des besoins
langagiers spécifiques. Il est
également confronté au problème du
biculturalisme.(Porcher 1995). Cela
impose en général des relations
linguistiques très complexes à cause
des problèmes d’intégration socio-
culturelle. Ces individus ont besoin
d’une compétence linguistique leur
permettant d’assurer des contacts
dans le pays d’accueil, dans leur vie
quotidienne ainsi que dans le travail
lui-même.
Au niveau supérieur,
l'apprentissage de français est jugé
comme une autre perspective de
perfectionnement individuel liée
également à un but intégratif. Les
adultes manifestent le désir
d'accomplir cette tâche par
davantage de formation.Il va de soi
de dire que la décision d'apprendre
une langue appartient à celui qui
apprend au moment où il veut
apprendre. Nous remarquons que
pour l'adulte la motivation de départ
ne lui pose aucun problème, malgré
toutes ses obligations sociales et
professionnelles. Nous l'avons
remarqué assez facilement lorsque
nous avons fait notre questionnaire
au CCF(2001): trois médecins avec
d'autres fonctionnaires attendaient le
cours de seize heures .En effet, ici la
motivation joue un rôle primordial
dans l'apprentissage d'une langue
étrangère. C'est peut-être à la phase
de la satisfaction des besoins que le
problème de la motivation se pose.
Comme nous l'avons déjà remarqué,
un nombre d'adultes, même
fonctionnaires, ont interrompu leur
apprentissage ou l'ont complètement
abandonné faute d’avoir pu
satisfaire leurs besoins et leurs
objectifs. Ils résument leur regret en
disant qu’ils ne parlent pas français
En effet, le souci de
l’apprentissage d’une langue dite
pratique se manifeste assez souvent
chez les adultes. Les chercheurs
étaient également conscients de ces
inquiétudes et de la façon dont ils
pourraient résoudre ce problème.
Dans la plupart des cas, l’analyse des besoins est demandée et financée par des entreprises, des
firmes privées et des groupes professionnels, c’est peut-être pour cela que le français des affaires se
développe de façon remarquable dans le monde d’aujourd’hui. C’est à l’aide de ce qu’on appelle
l’audit linguistique qu’on effectue le travail concernant l’analyse des besoins. Nous donnons dans
les lignes qui suivent une présentation de cette démarche
A l’origine, la notion de
curriculum est essentiellement
américaine et canadienne. C’est un
terme qui n’est pas familier aux
francophones. Le domaine des études
curriculaires n’est pas reconnu en
France (Springer 1996 : 260). Ces
études commencent à être mises en
considération en DFLE grâce à un
nombre de spécialistes comme Coste,
Galisson et Lehmann.
Quant à Legendre, (Springer, 1996 : 261), il oppose programme et
curriculum. Le curriculum est défini comme un programme d’activités
(concernant les enseignants et les élèves) conçu de manière à ce que les
élèves atteignent dans toute la mesure du possible certains objectifs
éducatifs. Springer (1996) pense que cette définition permet d’opposer
schématiquement : activités versus contenus, rôle de l’élève et rôle de
l’enseignant dans l’action quotidienne contre instructions générales,
finalisation par des objectifs à atteindre (activités appropriées et pouvant
être évaluées) versus connaissance des contenus et vérification.
Ceci dit, nous signalons que dans certains discours on utilise les
termes curriculum, programme ou syllabus pour parler de la même notion
(Springer : 263).
Après avoir répondu à ces questions, on pourra chercher les moyens et les méthodes les plus
convenables pour réaliser les résultats à atteindre de l’apprentissage. Autrement dit, il faut passer
par les étapes suivantes :
Une fois que les situations sont déterminées, on doit spécifier les
moyens nécessaires pour réaliser le projet dans son ensemble (cours,
méthode, matériel, livre du maître, etc.)
3.6.3.2 La phonétique :
L’apprentissage du vocabulaire a
connu une certaine importance dans
l’enseignement des langues dans le
passé avec les listes des mots à
apprendre par cœur et par
l’enseignement de la littérature. Il a
connu également une période
d’importance avant la deuxième
guerre mondiale avec l’importance
accordée au texte littéraire.
L’apprentissage des mots se
renforce aussi, avec l’expansion de
l’usage du dictionnaire.
L’enseignement de la traduction et
ses techniques sous forme de thème
et de version a donné un plus à
l’amélioration de cette compétence.
L’apprentissage du vocabulaire est
essentiellement un travail de
mémoire et de répétition. Cela
implique l’adoption des activités
répondant à ces pratiques.
Accéder à la communication et
maîtriser la langue facilitent
également la maîtrise des implicites
dans cette langue. La littérature est
un moyen pour réaliser cela.
Comprendre l’identité d’une société
passe par la compréhension de la
littérature de ce pays. C’est une face
de l’accomplissement linguistique
dans son état le plus soutenu.
(Porcher 1995). D’autre part, c’est
un moyen de connaître les Français,
comment ils vivent, leur histoire,
l’évolution de leur société, leurs
habitudes, leur mode de vie, leur
manière de voir l’étranger, etc. Avec
la centration du processus de
l’enseignement/apprentissage sur
l’apprenant, la mise en place d’une
pédagogie véritablement
interculturelle en FLE passe par la
connaissance de l’apprenant de soi-
même, de ce qui compose son
patrimoine culturel pour qu’il puisse
comprendre l’autre et de ce fait,
l’accepter. La mondialisation et
l’internationalisation des relations
avec la présence des multimédia,
surtout d’Internet, ont renforcé le
souci de l’interculturel, c’est-à-dire,
la connaissance des valeurs de l’autre
sans renoncer aux siennes.
adultes :
L’évaluation est une étape importante dans tous les niveaux de l’apprentissage d’une langue
étrangère.Elle reste une composante de tout processus de cet apprentissage. Elle aide chacun à savoir
où il est, par conséquent d’où il vient, où il va et par où il passe (Richterich 1985 : 38). Pour évaluer on
a besoin de la contribution de chacun des partenaires, (même de celle de l’apprenant, (en particulier
l’apprenant adulte) car il peut avoir l’habilité de participer vivement à la construction de sa propre
trajectoire de formation.
C’est pour cela qu’il ne faut pas seulement enseigner mais aussi évaluer. Les résultats de cette
-Mesurer les vitesses des progrès des apprenants et pouvoir les placer ainsi dans un ordre de mérite,
2- Obtenir des informations sûres, sur lesquelles on peut baser les futures leçons.
Ainsi, comme l’a dit Minder (1996 :456), L’évaluation n’a pas comme seules fonctions
d’assurer l’information des élèves sur la qualité de leur apprentissage, ni de renseigner le maître sur
l’efficacité de son enseignement. Elle invite encore l’enseignant à une nouvelle réflexion stratégique
- Comment d’une part, réajuster l’apprentissage des élèves qui n’ont pas atteint l’objectif [….],
- - Comment d’autre part réinvestir et enrichir la compétence des élèves qui ont maîtrisé
l’objectif, qui se révèlent d’ores et déjà capables de l’utiliser efficacement.
Les modes d’évaluation cherchent à vérifier si l’apprenant a atteint les objectifs précisés pour
réagir dans les différentes situations à venir, autrement dit, pouvoir communiquer dans ces situations.
langue selon un certain programme fixe. Ce qu’il faudrait peut-être, c’est la définition d’une évaluation
qui soit capable de rendre compte des performances réelles des apprenants, autrement dit ; de la
Le travail dans l’évaluation est effectué dans certains pays par un nombre de tests et par la
suite on l’améliore selon le résultat obtenu. L’évaluation d’une façon plus déterminée est exigée pour
l’exécution du curriculum en vue de certains objectifs, comme nous l’avons déjà dit plusieurs fois dans
ce travail . On distingue ainsi selon Scriven (Springer 1996) un nombre de définitions ,du terme
évaluation, à retenir . On part du sens du mot évaluer lui même .Celui-ci veut dire : porter un jugement
sur les acquis des apprenants . Une série de termes apparaissent dans ce domaine :
a-La docimologie :
Cela veut dire étudier la notion de devoir et d’exercice. Pour nous cela est très important pour
pouvoir cerner le problème de l’évaluation du travail qu’ on effectue avec les apprenants. La
Sensibilisation des professeurs soudanais à ces notions pourrait avoir lieu dans les cessions de
formation continue envisagées, par exemple par le Centre Culturel Français à Khartoum. Connaître les
notions et la terminologie appartenant à la DL, aidera certainement les enseignants dans la lecture des
b-L’évaluation critériée :
C’est le devoir ou l’exercice qui est noté selon des critères de réussites spécifiques. Par
exemple, pour une lettre administrative :date, adresse, en-tête, signature, correction de la syntaxe
,richesse et précision du lexique. A chaque critère retenu est attribué un pourcentage de la note globale.
L’évaluation critériée peut- être faite par le professeur, par l’apprenant lui-même ou par un groupe.
c- L’évaluation diagnostique :
C’est un test passé avant le début d’un nouvel apprentissage pour juger si l’étudiant a le
niveau requis. En effet ce type d’évaluation est très utilisé au Centre Culturel Français à Khartoum et à
son Antenne Universitaire, comme les deux établissements dispensent un enseignement du français aux
adultes. Il arrive que certains parmi eux interrompent cet apprentissage à cause de leurs engagements
d- L’évaluation formative :-
Cette évaluation est destinée non pas à juger mais à aider l’apprenant dans son apprentissage.
Elle le renseigne sur le degré de maîtrise atteint à un moment donné sur un point particulier. Elle incite
l’étudiant à prendre conscience des compétences acquises. C’est une démarche connue comme la
professeur un tableau de bord(3 réel des connaissances maîtrisées, des difficultés rencontrées, des pré-
3
désigne le point où le bateau ou l’avion se trouve)
requis ignorés ou oubliés C’est un moment important de l’apprentissage au cours duquel les étudiants
poursuivent actuellement la construction de leur savoir. Cette évaluation permet d’apporter des
modifications au curriculum finalisé. Dans sa définition française le curriculum finalisé est représenté
e-L’évaluation sommative :
C’est une évaluation sommative terminale qui vise à établir un bilan en fin d’apprentissage.
Elle permet de connaître ce que l’étudiant a appris à la fin d’un semestre, d’une année ou d’un cycle
d’études. Elle est normative si la performance est comparée à celle des étudiants.
Par ailleurs, on compte trois critères pour que l’évaluation soit assurée de façon efficace.
i- La pertinence et la validité,
C’est la qualité d’un instrument qui mesure bien tout ce qu’il prétend mesurer et rien de plus.
ii-La fidélité :
Les résultats doivent toujours rester identiques pour un même apprenant qui serait évalué dans
iii-L’objectivité :
C’est la qualité d’un instrument de mesure qui permet d’obtenir la même note
et facilite le développement de la certification des langues pour adultes. L’objectif général c’est de
donner à l’apprenant la possibilité de faire reconnaître son parcours de formation, ses expériences
compétence professionnelle. Cet aspect est également considéré indispensable par les responsables de
De ce fait, l’évaluation traditionnelle qui était considérée comme un simple outil pour
mesurer la maîtrise d’une compétence académique est mise en cause dans son utilité du point de vue
la nécessité de définir la compétence opérationnelle minimale qui était le Niveau –Seuil. Cela a exigé
de trouver un moyen ou un outil qui soit pratique pour assurer une certaine certification.
3.7.1 La certification :
Ainsi la certification est devenue une des priorités européennes. les responsables européens
ont senti la nécessité d’assurer une certaine transparence et une cohérence dans l’apprentissage des
langues en Europe en général, particulièrement en ce qui concerne les deux opérations :l’évaluation et
la certification. Des programmes sont proposés. Nous citons Le programme Lingua qui s’articule avec
le projet du Conseil de l’Europe. Deux grandes tendances apparaissent actuellement dans l’action de la
certification. La première tendance se situe dans la tradition éducative. Il s’agit de faire la synthèse des
méthodes d’enseignement existantes afin de proposer une structure globale permettant de positionner
l’ensemble dans un cadre référentiel commun. La certification est considérée comme l’évaluation de ce
que les personnes sont censées avoir appris pendant la formation. Dans ce cas là ,l’évaluation est
dépendante de l’enseignement.
La deuxième optique est essentiellement fonctionnelle et professionnelle. On part des
Ainsi, le cadre de référence définit une échelle de niveaux de compétences reconnue et validée par
l’ensemble de partenaires sociaux. On essaie de certifier ce que les personnes doivent être en mesure de
faire dans un certain milieu, en particulier dans le milieu du travail. Ces niveaux ne sont pas du ressort
de certification mais de la formation. La combinaison mixte de ces deux optiques est possible. Il s’agit
Cette idée, (de certification) n’est pas tout à fait neuve à notre avis puisque la Chambre de
Commerce et d’Industrie de Paris a pris très tôt l’initiative d’évaluer la performance en langue
et d’Europe. Depuis plus de quarante ans, la CCIP essaie de satisfaire les besoins des entreprises
la Direction des relations internationales avec le concours indispensable du corps professoral des
différents établissements. Un de ses objectifs est de promouvoir la langue française à l’étranger comme
professionnelle. Elle a élaboré dans ce sens des examens de français des affaires et des professions
actuellement passés par environ 8000 candidats chaque année dans une centaine de pays. (2000 : 199),
(voir annexe 6). Si on arrive à établir un enseignement fonctionnel qui soit destiné au public adulte
DELF et le DALF du fait que les adultes soudanais peuvent les passer sur place. C’est donc normal que
ceux-ci les passent puisque leur formation actuelle en langue est à sanctionner par ces examens non-
diplômes officiels français créés par le Ministère de l’Education nationale pour sanctionner les
Ces diplômes sont reconnus internationalement dans un grand nombre de pays, environ 130
pays. Ils jouent un rôle important dans la promotion de la langue française. Ils sont destinés aux
personnes de nationalité étrangère. Ce diplôme est composé d’unités capitalisables (dix unités pour un
cursus complet). Elles conduiront par la suite l’étudiant à suivre un enseignement dans une université
française. Il est possible de présenter ces unités dans n’importe quel pays du monde sous la
responsabilité de l’Ambassadeur de France. Chaque unité obtenue est définitive et valable sur
l’ensemble de la planète. Les étapes pour les passer peuvent se constituer ainsi:
a- Le DELF (Diplôme d’études de langue française)
Il comprend les quatre premières unités du cursus : A1, A2, A3, A4 qui constituent le DELF
premier degré. Chaque unité sanctionne une compétence précise en français, par exemple: expression
b- Le DELF deuxième degré qui comprend les unités suivantes: A5, A6, (Brochure, examen
CCF. 2002-2001).
Celui-ci englobe les quatre unités :B1, B2, B3, B4 Ce sont des unités de spécialisation faisant plutôt
Le décret créant le DELF et le DALF est sorti en juin 1985. Depuis 1988 le DALF dispense
les étudiants étrangers du test linguistique d’accès à l’université. Un succès est remarqué pour ces
diplômes. Plus de cent mille candidats se présentent chaque année aux épreuves dans le monde
entier.(Porcher 1995). Ce nombre est en augmentation continue. L’examen se déroule partout avec un
fonctionnaire français comme Président du jury. Les corrections de ces épreuves étaient centralisées,
contrôlées et corrigées à Paris sous la Direction du CIEP. Une équipe permanente était attachée à cette
opération.Mais maintenant le CIEP envoie des propositions avec différents thèmes et c’est aux autorités
locales responsables d’en choisir et de corriger les copies par la suite d’après les réponses modèles
Une caractéristique nouvelle telle qu’elle est précisée par les textes officiels est de ne pas
fixer de programme. Cependant un objectif est défini par unité en deux ou trois lignes et les modalités
d’évaluation pour chaque épreuve sont très strictement déterminées. Le succès accordé à ces épreuves
est dû au fait qu’elles sont un moyen de mesurer les capacités en français des candidats, de les légitimer
et de les étalonner. Ainsi les adultes peuvent surtout passer ces examens du fait :
1-Qu’il n’y a pas de durée d’études exigée mais on parle d’un niveau . Cela arrange bien les
adultes car ils peuvent gagner du temps en s’inscrivant dans des cours intensifs et encore
2-Comme on peut les passer sur place, on évite ainsi toutes les complications de
3- Un adulte peut fixer le moment où il veut passer ses examens selon son niveau et ses
Pour voir de près la situation des adultes au Soudan et le contexte dans lequel ils se trouvent,
Nous reprenons dans cette conclusion les idées que nous avons déjà
abordées dans notre recherche. Nous trouvons utile de les regrouper ici
ainsi que les propositions et les suggestions que nous avancerons pour
apporter une modeste contribution dans le traitement de la problématique
de l’enseignement/apprentissage du français aux adultes au Soudan.
chaque nouvelle tendance. L’apparition d’un nouveau public dans les années soixante, surtout,
adulte, intéressé par l’apprentissage des langues étrangères, a exigé la centration du processus de
Les modifications ont englobé surtout la précision des besoins et des objectifs, la centration de l’enseignement sur
l’apprenant et la mise en place de compétences de communication. Ces principes et d’autres ont été adaptés par le Conseil de
l’Europe. Son rôle a donné une impulsion à l’enseignement/ apprentissage des langues, à tout type de public et en particulier
au public adulte.
Si les responsables de l’inscription trouvent des difficultés à harmoniser cela, nous croyons que
c’est à l’enseignant de prendre le relais. Signalons que c’est un travail qui demande un professeur
bien formé. De ce fait, nous croyons que le professeur (dans les deux cas.) a un rôle primordial à
jouer en partant de la découverte de sa classe, faire un travail préparatoire qui orientera sa pratique
Là, nous croyons que le professeur pourrait adopter plusieurs techniques pour assurer son cours, en
prenant toujours l’hétérogénéité de son public, en considération. Cependant et dans un premier
temps, (avec les débutants), le professeur pourrait adopter un tronc commun (deux types de public :
professionnel et non-professionnel) dans l’enseignement/apprentissage du français pour assurer une
compétence de communication chez les apprenants. Assurer cette compétence veut dire travailler
les quatre aptitudes : lire, écrire, comprendre et parler. L’assurance de cette compétence exige un
équilibre dans l’enseignement de la langue orale et écrite. Mais d’après le questionnaire et les
entretiens que nous avons faits, (V. questionnaire ), les résultats nous ont montré que les apprenants
fonctionnaires ne cherchent pas à maîtriser seulement la communication générale, mais ils
apprennent le français parce qu’ils en ont besoin dans la pratique de leur métier ou de leur
spécialité, ils veulent donc communiquer dans le milieu professionnel. (V.questionnaire). Il faudrait
ainsi lier l’apprentissage linguistique et culturel au contexte où la langue sera utilisée sans réduire
l’apprentissage à l’utilisation instrumentale de la langue et sans tomber peut-être dans
l’apprentissage de listes de vocabulaire technique ou spécialisé.
Nous invitons les autres recherches à compléter ce travail afin de poursuivre les efforts engagés
dans l'amélioration de l'enseignement du français sur objectifs spécifiques au Soudan.
Nous terminons en ajoutant que nous espérons avoir contribué à
mettre des jalons sur le chemin de l'enseignement/apprentissage du
français au Soudan.
Chapitre 1
4. Le statut du français au Soudan
4.1 Introduction : le contexte soudanais :
Dans cette partie, nous aimerions bien préciser le contexte
dans lequel se trouvent les apprenants adultes soudanais, car tout
dépend à notre avis de cet entourage. La présence du français,
son enseignement et son statut sont des facteurs qui entrent en
jeu dans le choix d’un adulte, d’étudier cette langue. Par la suite,
nous allons voir à l’aide de notre questionnaire, quelques points
pour donner un portrait des apprenants adultes. Ce portrait
aidera à son tour à préciser les besoins et les objectifs de cet
apprentissage.
1.1.2 L’anglais :
se répand peu à peu dans les écoles secondaires, alors que son
enseignement dans ces écoles missionnaires était pionnier.
L’introduction du français a eu
lieu très tôt dans l’histoire de cette
université. Il a été introduit comme
matière à côté de l’anglais dans la
section de secrétariat en 1970.
Dans les cas urgents, les uns et les autres essaient de commander en
France les livres dont ils ont besoins quand ils en ont les moyens. Nous
ne devrions pas oublier ici les complications administratives qui peuvent
avoir lieu pour l’envoi de devises étant donnée la situation géopolitique
du Soudan
Quant au niveau de
l’enseignement secondaire, le
français est enseigné dans les écoles
secondaires soudanaises depuis 1970.
il a été introduit dans le cadre d’une
réforme éducative. Son enseignement
est obligatoire en première et en
deuxième années, puis il est devenu
obligatoire en troisième année aussi
depuis 1977. Mais tout dépend de la
présence d’un professeur pour faire
démarrer cet enseignement au sein
d’un lycée. La troisième année, c’est
l’année où les étudiants qui passent
leurs examens du Sudan School
Certificate choisissent leur filière.
Le choix des matières à passer
pour cet examen est lié à l’admission
à l’université dans ses différentes
facultés, les étudiants font très
attention à ce choix. Cet
enseignement a connu un
développement considérable depuis
son introduction pour la
première fois. Le premier facteur
dans ce
- Certaines compétences de
communication devraient être
exigées pour assurer les
différentes tâches déjà
mentionnées.
Pour assurer l’acquisition de ces
compétences, il faudrait peut-être
que les établissements concernés par
l’enseignement du français lient leurs
travaux aux besoins, aux objectifs et
aux finalités des apprenants adultes.
Nous allons ainsi étudier dans le
chapitre suivant les différents
établissements où s’enseigne le
français aux adultes.
Chapitre II
2. Les établissements qui enseignent le français
aux adultes
Le français est enseigné aux
adultes au Soudan dans un nombre
de centres. Ces centres sont de
différentes natures. Ils peuvent être
regroupés en trois catégories à
savoir :
1. Les centres purement français.
2. Les alliances et les centres franco-soudanais.
3. 3. Les centres soudanais.
Par ailleurs, tous ces centres partagent en gros un objectif commun ; c’est l’enseignement du
français à un public très varié et hétérogène à tout points de vue : âge, niveau éducatif, spécialité,
profession, etc.
4
) D’après nos interviews.
Par leur appartenance socio-professionnelle, ces apprenants
disposent d’un temps plus ou moins limité. Normalement, ils sont
partiellement libérés de leur travail pendant la période de formation. Ils
apprennent ainsi, le français à raison d’environ dix-sept heures et demie,
hebdomadaires, soit trois heures et demie par jour (cinq jours par
semaine), sur une durée de six mois sanctionnée par un examen final. La
méthode utilisée est le Nouveau Sans Frontières désormais siglé NSF. Ils
doivent terminer les deux premiers livres dans la période déjà
mentionnée.
L’enseignant qui donne les cours dans ce centre est nommé par la
direction des cours du CCF et de l’Antenne du CCF, car l’aide à ce centre
est accordée normalement par l’attaché linguistique, qui est en même
temps le directeur de l’Antenne universitaire du CCF.
Pour lui, culture et langue sont plus que des biens patrimoniaux, ce
sont aussi des biens de rayonnement, des moyens de répandre l’esprit
national sur l’ensemble de la terre (Porcher, 1995).
Cette situation a continué jusqu’à l’année 1964. Le centre n’avait pas une direction séparée. Il
faisait partie du Service Culturel qui assurait sa direction.
Jusqu’en 1984, trois coopérants : Volontaires du Service National Adapté, (désormais siglé
V.S.N.A.), assuraient la coopération scientifique et fonctionnelle : un agronome, un ingénieur civil et
un médecin. Ceux-ci avaient le rôle d’amener des activités scientifiques et techniques. Ils se
chargeaient aussi de donner des cours de français de spécialité, préparaient des conférences, des
expositions et des projections de films dans les facultés scientifiques de l’Université de Khartoum, à
savoir : les facultés des sciences, d’agronomie, d’ingénierie et de médecine.
1- Le Directeur :
C’est le responsable de l’administration générale du Centre, et il est
remplacé par le directeur de l’Antenne du CCF pendant son absence.
Les cours ont lieu trois fois par semaine, à raison de deux heures
chacune, pour la session normale ou de deux heures, cinq fois par
semaine pour la session intensive.
Les enseignants :
Les enseignants qui assurent ces cours sont généralement des
vacataires. Donc, il n’y a pas un corps enseignant qui appartient au CCF.
Ce sont généralement des gens titulaires d’un diplôme universitaire dans
la plupart des cas, qu’ils soient enseignants ou qu’ils aient pratiqué
l’enseignement auparavant. Ce corps enseignant se compose de :
- Soudanais.
- Français.
- Francophones.
Le fait que ces cours soient assurés par des natifs français, ajoute à
l’efficacité de ces cours et à l’assurance du résultat attendu car un «natif »
reste un bon élément dans l’enseignement/apprentissage d’une langue
étrangère. Les apprenants du CCF que nous avons interviewés ont signalé
l’importance de la présence de ces Français. Un certain nombre
d’étudiants d’université rejoint également ces cours.
Quant aux enseignants francophones, ils sont peu nombreux, jugés
compétents par les responsables du CCF, du fait qu’ils ont déjà pratiqué
l’enseignement, et notamment l’enseignement du français.
Ces enseignants, quelle que soit leur nationalité, assurent des cours
de langue et de civilisation françaises. Et pour mener à bien cet
enseignement, ils utilisent un manuel, des textes et des documents
authentiques sonores, visuels et écrits.
La méthode :
- Les Conférences
Le CCF organise des conférences qui traitent des sujets divers dans
beaucoup de domaines. Ceux-ci peuvent être scientifiques, littéraires,
pédagogiques, archéologiques, etc. Nous donnons ici, à titre d’exemple,
quelques thèmes abordés. Celles-ci ont eu lieu ces derniers mois (bulletin
de liaison no. 27-2002). Ces exemples des conférences sont :
-
- Le Cinéma
A1 – A4 – A3 – A2 – A5 – A6
Pour bien cerner ces difficultés, nous voudrions présenter le
schéma des unités des épreuves du DELF et du DALF
DELF1
EPREUVE
A1 – A2 – A3 – A4 DU
CONTROLE
DELF2
A5 – A6
DALF
- Romans.
- Dictionnaires et encyclopédies.
- Public :
-Notre public se compose de femmes et d’hommes (les hommes
représentent 77.33%). C’est dans l’ensemble un public jeune (98.7% soit
74/75) dont l’âge varie entre 26 et 45 ans. Ce qui est rassurant pour
l’avenir de la présence du français au Soudan.
C’est un public éduqué. Généralement, les Soudanais qui s’intéressent aux langues étrangères et au
français en particulier sont des gens ayant reçu une bonne scolarité. Parmi les soixante-quinze
adultes professionnels interrogés, 62.7% sont des diplômés d’université et que 22.7% ont fait des
études post-universitaires. Cela est rassurant dans la mesure qu’apprendre une langue est une
décision personnelle et que personne ne peut apprendre à la place d’une autre.
Un public adulte, mûr et éduqué, quand il décide d’apprendre une langue, nous estimons qu’il aura
toutes les chances d’y parvenir. Ce genre de public fait en principe des choix réfléchis et se donne
tous les moyens d’y parvenir. Ce n’est pas facile pour cet adulte de laisser tomber l’apprentissage
d’une langue choisie parmi d’autres, quelles que soient les difficultés ou les obstacles rencontrés.