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UNIVERSITE DU LITTORAL COTE D’OPALE

ANNEE UNIVERSITAIRE 2021-2022

2E ANNEE DE LICENCE EN DROIT – 2ND SEMESTRE

DROIT CIVIL : DROIT DE LA RESPONSABILITE CIVILE ET SYSTEMES


D’INDEMNISATION

SEANCE N° 4

LA RESPONSABILITE EXTRACONTRACTUELLE (I)


LE PREJUDICE

I. Les catégories de préjudice


a. La distinction des préjudices patrimoniaux et préjudices extra patrimoniaux
Document 1. Cass. civ., 13 février 1923, Grands arrêts de la jurisprudence civile, Tome 2, Obligations,
Contrats spéciaux, Sûretés, Dalloz, 13e éd., 2015, n° 186
Document 2. Cass. com., 15 mai 2012, n° 11-10278, Bull. civ. IV, n° 101
Document 3. Cass. 2e civ., 14 décembre 2017, n° 16-26687

b. Diversification des préjudices : l’exemple du préjudice environnemental


Document 4. Articles 1246 à 1252 du Code civil

Pour aller plus loin : Rapport du groupe de travail


Dintilhac : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/064000217.pdf

II. Les caractères du préjudice


a. La certitude du dommage
Document 5. Cass. 2e civ., 15 mai 2008, Bull. civ. I, n° 112
Document 6. Cass. 1re civ., 28 juin 2012, Bull. civ. I, n° 148

b. La perte de chance
Document 7. Cass. 2e civ., 9 avril 2009, Bull. civ. II, n° 98

c. Le préjudice par ricochet


Document 8. Cass. 1re civ., 16 avril 2008, Bull. civ. I, n° 113
Document 9. Cass. crim., 2 avril 2019, n° 18-81.917

d. La conscience du préjudice
Document 10. Cass. 2e civ., 22 févr. 1995, JCP 1995, I, 3853, n° 20, obs. G. Viney
Document 11. Cass. 2e civ., 23 novembre 2017, n° 16-13948

e. La légitimité de l’intérêt lésé


Document 12. Cass. civ., 27 juillet 1937 et Ch. mixte, 27 février 1970, Grands arrêts de la jurisprudence civile,
Tome 2, Obligations, Contrats spéciaux, Sûretés, Dalloz, 13e éd., 2015, n° 188-189
Document 13. Cass. 2e civ., 24 janvier 2002, Bull. civ. II, n° 5, Grands arrêts de la jurisprudence civile, Tome
2, Obligations, Contrats spéciaux, Sûretés, Dalloz, 13e éd., 2015, n° 191
Document 14. Cass. 2e civ., 22 février 2007, Bull. civ. II, n° 49

III. La condition de préjudice et la naissance handicapée


Document 15. Cass. Ass. plén., 17 novembre 2000, Grands arrêts de la jurisprudence civile, Tome 2,
Obligations, Contrats spéciaux, Sûretés, Dalloz, 13e éd., 2015, n° 190
Document 16. Article L. 114-5 du Code de l’action sociale et des familles, issu de la loi du 4 mars 2002.

Devoirs maison :
1°. Faire les fiches de jurisprudence des arrêts de la séance de TD n° 4 selon les indications de votre
chargé de travaux dirigés.
2°. Mettre en perspective les solutions retenues dans les arrêts étudiés vis-à-vis des dispositions de la
proposition de loi portant réforme de la responsabilité civile du 29 juillet 2020.
3°. Réaliser la dissertation suivante : « La condition de préjudice dans le droit de la responsabilité
extracontractuelle »

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Document 1. Cass. civ., 13 février 1923, Grands arrêts de la jurisprudence civile, Tome 2, Obligations,
Contrats spéciaux, Sûretés, Dalloz, 13e éd., 2015, n° 186

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Document 2. Cass. com., 15 mai 2012, n° 11-10278
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que M. et Mme X... ont cédé à M. Y..., agissant pour le compte de la société Jafa,
la totalité des parts de la société La Pizzeria ; que dans la convention de cession, une clause de non-concurrence
a été prévue ; qu’estimant qu’il y avait eu violation de cette clause par M. X... et concurrence déloyale par la
société Reine Victoria, la société La Pizzeria les a assignés aux fins d’obtenir notamment des dommages-
intérêts ;
Sur le premier moyen, pris en ses deux premières branches et sur le second moyen, pris en ses première,
deuxième et quatrième branches :
Attendu que ces moyens ne seraient pas de nature à permettre l’admission du pourvoi ;
Mais sur le premier moyen, pris en sa troisième branche et sur le second moyen, pris en sa troisième branche :
Vu les articles 1147, 1382 et 1383 du code civil ;
Attendu que pour rejeter les demandes de la société La Pizzeria et de la société Jafa au titre du préjudice moral,
l’arrêt retient que s’agissant de sociétés elles ne peuvent prétendre à un quelconque préjudice moral ;
PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu’il a rejeté les demandes des sociétés La
Pizzeria et Jafa au titre du préjudice moral, l’arrêt rendu le 12 juillet 2010, entre les parties, par la cour d’appel
de Pau ; remet, en conséquence, sur ce point, la cause et les parties dans l’état où elles se trouvaient avant ledit
arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de Toulouse ; Condamne M. X... et la société
Reine Victoria aux dépens (…)

Document 3. Cass. 2e civ., 14 décembre 2017, n° 16-26687


Sur le moyen unique :
Attendu, selon l’arrêt attaqué (Metz, 29 septembre 2016), rendu sur renvoi après cassation (2e Civ., 10
septembre 2015, pourvoi n° 14-19.891), que le 9 septembre 2008, Abdallah X..., qui effectuait des missions
pour la société Manpower, dont le courtier en assurance est la société Aon France, a été victime d’un accident
mortel du travail alors qu’il avait été mis à la disposition de la société Fimaco Vosges (la société) assurée auprès
de la société Axa France IARD (l’assureur) ; que sa veuve Mme X..., agissant tant en son nom personnel qu’en
qualité de représentante légale de ses enfants mineurs, dont Zachary né le 27 décembre 2008, a saisi, en
présence de la caisse primaire d’assurance maladie des Vosges, un tribunal des affaires de sécurité sociale pour
faire juger que l’accident était dû à la faute inexcusable de l’employeur et obtenir réparation de son préjudice et
de celui de ses enfants ; qu’il a été jugé que la société, ayant commis une faute inexcusable, devait, avec son
assureur, garantir la société Manpower de l’ensemble des conséquences de celle-ci ;
Attendu que la société et l’assureur font grief à l’arrêt d’indemniser le préjudice moral de l’enfant Zachary,
alors, selon le moyen :
1°/ pour ouvrir droit à réparation, un préjudice doit être certain ; qu’en l’espèce, pour justifier la fixation à la
somme de 25 000 € du préjudice moral de Zachary X..., actuellement âgé de huit ans, du fait du décès de son
père avant sa naissance, la cour d’appel a retenu, par motifs propres et adoptés, qu’il “ souffre “, “ à l’évidence
“, de “ l’absence définitive de son père, qu’il ne connaîtra jamais qu’au travers des récits des tiers “, sans l’avoir
connu ; qu’en se déterminant ainsi, sans avoir retenu ni analysé aucun élément de nature à établir la réalité
objective de la souffrance invoquée, la cour a privé sa décision de base légale au regard de l’article 1382 devenu
1240 du code civil ;
2°/ que pour ouvrir droit à réparation, un préjudice doit résulter du fait générateur qui l’a produit par un lien de
causalité direct et certain ; qu’il n’existe pas de lien de causalité entre le décès accidentel d’une personne et le
préjudice prétendument subi par son fils né après son décès ; qu’en jugeant le contraire, au motif inopérant que
la mère de l’enfant a elle-même subi un préjudice moral lorsque, alors qu’elle était enceinte, son mari est
décédé, la cour a violé l’article 1382 devenu 1240 du code civil ;
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Mais attendu que, dès sa naissance, l’enfant peut demander réparation du préjudice résultant du décès accidentel
de son père survenu alors qu’il était conçu ; qu’ayant estimé que Zachary X... souffrait de l’absence définitive
de son père décédé dans l’accident du 9 septembre 2008, la cour d’appel a caractérisé l’existence d’un préjudice
moral ainsi que le lien de causalité entre le décès accidentel de Abdallah X... et ce préjudice ;
D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS : REJETTE le pourvoi ;

Document 4. Articles 1246 à 1252 du Code civil


Chapitre III : La réparation du préjudice écologique
Article 1246
Toute personne responsable d'un préjudice écologique est tenue de le réparer.
Article 1247
Est réparable, dans les conditions prévues au présent titre, le préjudice écologique consistant en une atteinte non
négligeable aux éléments ou aux fonctions des écosystèmes ou aux bénéfices collectifs tirés par l'homme de
l'environnement.
Article 1248
L'action en réparation du préjudice écologique est ouverte à toute personne ayant qualité et intérêt à agir, telle
que l'Etat, l'Agence française pour la biodiversité, les collectivités territoriales et leurs groupements dont le
territoire est concerné, ainsi que les établissements publics et les associations agréées ou créées depuis au moins
cinq ans à la date d'introduction de l'instance qui ont pour objet la protection de la nature et la défense de
l'environnement.
Article 1249
La réparation du préjudice écologique s'effectue par priorité en nature.
En cas d'impossibilité de droit ou de fait ou d'insuffisance des mesures de réparation, le juge condamne le
responsable à verser des dommages et intérêts, affectés à la réparation de l'environnement, au demandeur ou, si
celui-ci ne peut prendre les mesures utiles à cette fin, à l'Etat.
L'évaluation du préjudice tient compte, le cas échéant, des mesures de réparation déjà intervenues, en particulier
dans le cadre de la mise en œuvre du titre VI du livre Ier du code de l'environnement.
Article 1250
En cas d'astreinte, celle-ci est liquidée par le juge au profit du demandeur, qui l'affecte à la réparation de
l'environnement ou, si le demandeur ne peut prendre les mesures utiles à cette fin, au profit de l'Etat, qui
l'affecte à cette même fin.
Le juge se réserve le pouvoir de la liquider.
Article 1251
Les dépenses exposées pour prévenir la réalisation imminente d'un dommage, pour éviter son aggravation ou
pour en réduire les conséquences constituent un préjudice réparable.
Article 1252
Indépendamment de la réparation du préjudice écologique, le juge, saisi d'une demande en ce sens par une
personne mentionnée à l'article 1248, peut prescrire les mesures raisonnables propres à prévenir ou faire cesser
le dommage.

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Document 5. Cass. 2e civ., 15 mai 2008, Bull. civ. I, n° 112
Attendu, selon l’arrêt confirmatif attaqué, que M. X..., propriétaire d’une parcelle jouxtant celle de Michel Y...,
décédé, aux droits de qui viennent Mmes Jeanne et Dominique et M. Jean-Michel Y... (les consorts Y...), a
effectué sur le fonds lui appartenant des travaux de déblaiement et de terrassement ; que les consorts Y... ayant
allégué divers préjudices consécutifs à ces travaux et à un empiétement sur leur fonds, un expert judiciaire a été
désigné en référé ;
Sur le moyen unique, pris en ses deux premières branches :
Attendu que M. X... fait grief à l’arrêt attaqué de le condamner à payer aux consorts Y... les sommes de 4 635
euros au titre de la réparation de la clôture et de 1 184,50 euros au titre de la purge des masses instables, alors,
selon le moyen :
1°/ que, dans ses écritures d’appel, M. X... faisait valoir que s’il était exact que pour avoir accès à son terrain, il
avait illégalement emprunté le chemin en béton, propriété privative de Y..., et que l’on pouvait admettre qu’il
avait pu être l’auteur “des poteaux galvanisés tordus, fil grillagé replié sur lui-même”, situés en début de la
propriété, il avait toutefois remédié à ces désordres ; que dès lors, en condamnant néanmoins M. X... à payer
aux consorts Y... la somme de 4 635 euros en indemnisation de la clôture dégradée, sans répondre à ce moyen
démontrant qu’il avait procédé à la réparation de la clôture qu’il avait partiellement endommagée et avait
justifié de cette réparation, la cour d’appel a violé l’article 455 du code de procédure civile ;
2°/ que, dans ses mêmes écritures d’appel, M. X... faisait valoir qu’il avait également effectué les travaux de
reprofilage de la falaise préconisés par l’expert judiciaire et avait versé aux débats une facture en attestant ; que
dès lors en condamnant néanmoins M. X... à payer aux consorts Y... la somme de 1 184,50 euros pour les
travaux de purge des masses instables, la cour d’appel, qui a omis de répondre à ce moyen déterminant, a encore
violé l’article 455 du code de procédure civile ;
Mais attendu que c’est dans l’exercice de son pouvoir souverain d’appréciation de la valeur et de la portée des
éléments de preuve qui lui étaient soumis que la cour d’appel a, en répondant aux conclusions de M. X..., retenu
que celui-ci ne rapportait la preuve ni de la remise en état de la clôture ni des travaux de purge des masses
instables ;
D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ;
Sur le moyen, pris en ses troisième et quatrième branches :
Attendu que M. X... fait grief à l’arrêt attaqué de le condamner à payer aux consorts Y... les sommes de 23 690
euros au titre de la mise en place d’une parade confortative, alors, selon le moyen :
1°/ que seul le préjudice actuel et certain est indemnisable, le préjudice hypothétique ne l’étant pas ; que dès
lors, en condamnant M. X... à payer aux consorts Y... la somme de 23 690 euros pour la mise en place d’une
parade confortative, afin de parer aux risques d’éboulement, la cour d’appel, qui a ainsi indemnisé un préjudice
hypothétique, a violé l’article 1382 du code civil ;
2°/ que le propre de la responsabilité civile est de rétablir aussi exactement que possible l’équilibre détruit par le
dommage et de replacer la victime, aux dépens du responsable, dans la situation où elle se serait trouvée si
l’acte dommageable ne s’était pas produit ; que dès lors, la cour d’appel, qui n’a pas constaté que l’absence de
mise en place d’une parade confortative par M. X... sur sa parcelle ait causé le moindre préjudice aux consorts
Y..., ne pouvait considérer que ceux-ci devaient en être indemnisés ni, afin de les replacer dans la situation dans
laquelle ils se seraient trouvés si cette parade confortative avait été mise en place, condamner M. X... à leur
payer la somme de 23 690 euros, sauf à violer l’article 1382 du code civil ;
Mais attendu qu’en retenant, par motifs propres et adoptés, qu’il résulte du rapport d’expertise non contesté que
les excavations réalisées sur la parcelle de M. X... présentent un risque pour le fonds Y..., ayant occasionné la
création de masses instables nécessitant une purge ainsi que la mise en place d’une parade confortative, la cour
d’appel a, par ces seuls motifs, caractérisé un préjudice portant en lui-même les conditions de sa réalisation dont
elle a souverainement apprécié le montant de la réparation intégrale ;
8
D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ;
Mais sur le moyen, pris en sa cinquième branche :
Vu l’article 455 du code de procédure civile ;
Attendu qu’en condamnant M. X... à payer aux consorts Y... la somme de 23 690 euros au titre de la mise en
place d’une parade confortative, sans répondre aux conclusions qui soutenaient que les travaux nécessaires pour
mettre fin aux risques d’éboulement avaient vocation à être entrepris sur le fonds appartenant à M. X..., d’où il
résultait que les consorts Y... ne pouvaient prétendre à être indemnisés de leur coût, la cour d’appel a méconnu
les exigences du texte susvisé ;
PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce que l’arrêt a condamné M. X... à payer à
Mme Jeanne Y..., Mme Dominique Y... et M. Jean-Michel Y... la somme de 23 690 euros, l’arrêt rendu le 20
novembre 2006, entre les parties, par la cour d’appel de Basse-Terre ; remet, en conséquence, sur ce point, la
cause et les parties dans l’état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la
cour d’appel de Basse-Terre, autrement composée ;
Laisse à chaque partie la charge de ses propres dépens ;
Vu l’article 700 du code de procédure civile, rejette les demandes respectives des parties ;
Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le présent arrêt sera transmis pour être
transcrit en marge ou à la suite de l’arrêt partiellement cassé ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, deuxième chambre civile, et prononcé par le président en son
audience publique du quinze mai deux mille huit.

Document 6. Cass. 1re civ., 28 juin 2012, Bull. civ. I, n° 148


Attendu, selon l’arrêt attaqué, que Mme X..., souffrant d’insuffisance veineuse à la jambe droite, a subi une
intervention le 11 février 2005, mais que M. Y..., chirurgien vasculaire, au lieu d’effectuer un “stripping” de la
veine saphène externe, a opéré l’intéressée de la veine saphène interne ; que la cour d’appel, prenant acte de ce
que n’étaient pas discutées devant elle les indemnisations accordées par les premiers juges, au titre des
préjudices temporaires, patrimoniaux et extra-patrimoniaux, et du préjudice esthétique, a condamné M. Y... à
verser en outre à Mme X... 5 400 euros au titre du préjudice né d’une perte de chance de guérison et 3 000 euros
à celui du préjudice extra-patrimonial exceptionnel qu’elle disait avoir subi ;
Sur le premier moyen, pris en ses deux branches, tel que reproduit en annexe :
Attendu que les demandes de Mme X..., qui tendaient à l’indemnisation des différents chefs de préjudice qu’elle
avait subis du fait de l’erreur commise par M. Y..., et donc aux mêmes fins que celles soumises au premier juge,
n’étaient pas nouvelles ; que le moyen n’est pas fondé ;
Sur le deuxième moyen, tel que reproduit en annexe :
Attendu que la cour d’appel, ayant constaté que l’opération envisagée, qui ne présentait qu’un faible risque
d’échec, n’avait pu avoir lieu en raison de l’erreur médicale commise par M. Y..., a caractérisé l’existence d’un
préjudice né de la perte d’une chance de guérison à l’occasion de l’opération litigieuse ; que le moyen n’est pas
fondé ;
Mais sur le troisième moyen :
Vu l’article L. 1142-1, I du code de la santé publique, ensemble l’article 1382 du code civil ;
Attendu que le préjudice hypothétique ne donne pas lieu à réparation ;
Attendu que, pour condamner M. Y... à verser à Mme X... une somme de 3 000 euros, la cour d’appel a relevé
l’impossibilité psychologique dans laquelle se trouvait désormais cette dernière d’engager sereinement des soins
médicaux, particulièrement s’ils nécessitent une intervention chirurgicale, comme constitutive d’un préjudice
9
extra-patrimonial permanent atypique ou encore exceptionnel, en ce sens qu’il est lié au caractère exceptionnel
des circonstances dans lesquelles la faute a été commise, Mme X... étant ressortie de la clinique où elle devait
recevoir des soins non seulement sans les avoir reçus, mais dans un état aggravé par une erreur quant à la partie
du corps à opérer ;
Qu’en statuant ainsi, alors que la réticence alléguée par Mme X... à subir dans le futur une intervention
chirurgicale constituait une simple éventualité, la cour d’appel a fait une fausse application des textes susvisés ;
PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu’il a condamné M. Y... à verser à Mme
X... la somme de 3 000 euros du chef du préjudice extra-patrimonial permanent exceptionnel, l’arrêt rendu le 4
avril 2011, entre les parties, par la cour d’appel de Reims ; remet, en conséquence, sur ce point, la cause et les
parties dans l’état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour
d’appel d’Amiens ;
Laisse à chaque partie la charge de ses propres dépens ;
Vu l’article 700 du code de procédure civile, rejette les demandes ;
Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le présent arrêt sera transmis pour être
transcrit en marge ou à la suite de l’arrêt partiellement cassé ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, première chambre civile, et prononcé par le président en son audience
publique du vingt-huit juin deux mille douze.

Document 7. Cass. 2e civ., 9 avril 2009


Attendu, selon l'arrêt attaqué, que le 17 décembre 1999, M. X..., étudiant âgé de 22 ans, a été victime d'un
accident de la circulation alors qu'il était passager transporté dans un véhicule assuré auprès de la société
Pacifica (l'assureur) et conduit par un autre étudiant ; qu'un expert médical, désigné en référé le 15 juin 2004, a
examiné M. X... et remis son rapport le 5 août 2005 ; que M. X... a ensuite assigné devant le tribunal de grande
instance l'assureur et les organismes sociaux en réparation de ses préjudices ;
Sur le second moyen :
Attendu que l'assureur fait grief à l'arrêt de le condamner à payer à M. X... la somme de 33 540,05 euros au titre
du préjudice scolaire alors, selon le moyen, que dans ses conclusions, il faisait valoir que M. X... avait,
nonobstant l'accident, pu suivre la formation dispensée par l'école de commerce, même s'il avait échoué à
l'examen de sortie ; qu'en laissant là encore ces conclusions sans réponse, la cour d'appel a violé l'article 455 du
code de procédure civile ;
Mais attendu que le poste de préjudice scolaire, universitaire ou de formation a notamment pour objet de réparer
la perte d'années d'étude consécutive à la survenance du dommage ; Que l'arrêt retient qu'il est établi par les
pièces versées au dossier que M. X... a perdu au moins deux années scolaires en raison des séquelles dues à
l'accident, préjudice qui sera indemnisé par l'allocation d'une somme de 14 000 euros ; que M. X... établit par
ailleurs avoir souscrit un emprunt pour régler le coût de sa scolarité à l'école de commerce, scolarité qu'il n'a pu
mener à son terme n'ayant pu obtenir le diplôme de l'école ; que le montant de l'emprunt constitue bien une perte
financière devant être indemnisée à hauteur de 19 540,05 euros ;
Que de ces constatations et énonciations procédant de son pouvoir souverain d'appréciation de la valeur et la
portée des éléments de preuve produits devant elle, la cour d'appel a pu déduire l'existence d'un préjudice
scolaire dont elle a ensuite souverainement évalué les divers éléments ;
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
Mais sur le premier moyen, pris en sa première branche :
Vu les articles 1382 du code civil et 3 de la loi du 5 juillet 1985 ;

10
Attendu que la réparation d'une perte de chance doit être mesurée à la chance perdue et ne peut être égale à
l'avantage qu'aurait procuré cette chance si elle s'était réalisée ;
Attendu que pour condamner l'assureur à payer à M. X... la somme de 600 000 euros au titre du préjudice
professionnel, l'arrêt retient que le préjudice professionnel est certain et que les éléments du dossier démontrent
que les chances de réussite de M. X... à l'école de commerce étaient très sérieuses ; qu'il a donc perdu la chance,
avec une très forte probabilité, d'avoir un emploi de cadre supérieur, et que la diminution de ses capacités
intellectuelles, si elle ne l'empêche pas de trouver un emploi d'employé, ne lui permettent pas d'espérer
beaucoup mieux ; que la perte de chance subie par M. X... peut être retenue comme équivalente à la différence
de revenus entre ceux d'un cadre supérieur, et ceux d'un employé, équivalent à un SMIC ;
Qu'en statuant ainsi, en tenant pour acquis que M. X... aurait obtenu un poste de cadre supérieur et en
indemnisant la perte de salaire correspondante capitalisée, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les deuxième et troisième branches du premier moyen :
CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il a condamné la société Pacifica à payer à M. X... la somme de
600 000 euros au titre du préjudice professionnel, l'arrêt rendu le 20 mars 2008, entre les parties, par la cour
d'appel de Lyon ; remet, en conséquence, sur ce point, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient
avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Lyon, autrement composée »

Document 8. Cass. 1re civ., 16 avril 2008, Bull. civ. I, n° 113


Sur le moyen unique :
Vu l’article L. 781-1 du code de l’organisation judiciaire devenu l’article L. 141-1 du même code ;
Attendu qu’il résulte de ce texte que l’Etat est tenu de réparer le dommage personnel causé aux victimes par
ricochet par le fonctionnement défectueux du service public de la justice lorsque cette responsabilité est engagée
par une faute lourde ou un déni de justice ;
Attendu que Philippe X..., placé en détention provisoire le 15 avril 1996, s’est suicidé le 18 avril 1996 ; que
Mme Catherine X..., sa veuve, agissant tant en son nom personnel qu’ès qualités de représentante légale de sa
fille Camille et M et Mme Roger X..., ses parents (les consorts X...), ont assigné l’Etat en réparation de leur
préjudice causé par les défaillances du service public de la justice ; que l’arrêt attaqué, rendu sur renvoi après
cassation (Civ. 1, 14 mars 2006, n° 04-15.458), a, d’une part, retenu l’existence d’une faute lourde du service
public de la justice et condamné l’agent judiciaire du Trésor à réparer le préjudice subi par Mme X... et sa fille
en leur qualité d’héritières de Philippe X... et, d’autre part, déclaré irrecevables les demandes d’indemnisation
de préjudices personnels formées par les consorts X... ;
Attendu que, pour déclarer irrecevables de telles demandes, l’arrêt retient que si les ayants droit d’un usager du
service public de la justice, décédé avant d’avoir engagé l’action, sont recevables à agir en leur qualité
d’héritiers, ils sont par contre privés de qualité à agir en réparation d’un préjudice personnel, dès lors qu’ils
n’étaient pas eux-mêmes usagers du service public de la justice ;
Qu’en statuant ainsi, alors que les consorts X... invoquaient un dommage par ricochet causé par le
fonctionnement défectueux du service public de la justice ,la cour d’appel a violé le texte susvisé ;
PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu’il a déclaré irrecevables les demandes
d’indemnisation de préjudices personnels formées par les consorts X..., l’arrêt rendu le 12 mars 2007, entre les
parties, par la cour d’appel de Lyon ; remet, en conséquence, sur ce point, la cause et les parties dans l’état où
elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de Lyon, autrement
composée ; Condamne l’agent judiciaire du Trésor public aux dépens ;

Document 9. Cass. Crim., 2 avril 2019, n° 18-81.917

11
LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE CRIMINELLE, en son audience publique tenue au Palais de Justice
à PARIS, a rendu l'arrêt suivant :

REJET du pourvoi formé par le Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO), contre
l'arrêt de la cour d'appel de Paris, chambre 2-8, qui, dans la procédure suivie contre M. W... A... du chef
d'homicide involontaire a prononcé sur les intérêts civils ;
La COUR, statuant après débats en l'audience publique du 12 février 2019 où étaient présents dans la formation
prévue à l'article 567-1-1 du code de procédure pénale : M. Soulard, président, M. Lavielle, conseiller
rapporteur, M. Pers, conseiller de la chambre ;
Greffier de chambre : Mme Hervé aux débats, M. Bétron au délibéré ;
Sur le rapport de M. le conseiller LAVIELLE, les observations de la société civile professionnelle DELVOLVÉ
et TRICHET, de la société civile professionnelle L. POULET-ODENT, avocats en la Cour, et les conclusions
de M. l'avocat général LEMOINE ;
Vu les mémoires en demande et en défense produits ;
Sur le moyen unique de cassation, pris de la violation du principe de réparation intégrale sans perte ni profit
pour la victime, ensemble les articles 591 et 593 du code de procédure pénale :
"en ce que la cour d'appel, dont l'arrêt a été déclaré opposable au Fonds de garantie, a confirmé le jugement
entrepris en tant qu'il a condamné M. A... à payer à Mme O... la somme de 28 976,50 euros au titre du préjudice
extra-patrimonial ;
"aux motifs propres que le jugement querellé sera encore confirmé, s'agissant des diverses sommes exactement
allouées, au terme d'une juste appréciation des éléments de la cause, et au vu des pièces justificatives
régulièrement versées aux débats, tant à Mme H... O..., à hauteur de 600 euros (préjudice patrimonial), 28
976,50 euros (préjudice extra-patrimonial), et 1 500 euros (au titre de l'article 475-1 du code de procédure
pénale), étant en effet nécessaires mais toutefois suffisantes pour lui assurer la réparation des entiers postes des
préjudices qu'elle établit précisément avoir subis, qu'à M. Y... O... et Mme E... C..., épouse O..., à concurrence,
pour chacun d'entre eux, de la somme 1 500 euros, au titre du même article 475-1 dudit code, après leur avoir
décerné acte de qu'ils ne présentaient, quant à eux, aucune demande d'indemnisation de leur préjudice ; que, en
effet, et s'agissant tout particulièrement de l'indemnisation des postes des préjudices patrimonial et extra-
patrimonial soufferts par Mme H... O..., que ceux-ci sont globalement incontestés, d'ailleurs non sérieusement
contestables, et, au demeurant, dûment justifiés par les productions, à l'exception, de première part, du quantum
de l'indemnisation du déficit fonctionnel temporaire, sollicitée par l'intéressée à hauteur de la somme de 30
euros par jour, au lieu de celle de 23 euros, apparaissant toutefois avoir été à juste titre retenue, dans cette
mesure, par le tribunal, de deuxième part, de la réparation du pretium doloris, sollicitée à concurrence de 7 000
euros au lieu de 6 000 euros, mais non moins justement arbitrée par le tribunal à cette dernière somme de 6 000
euros, et, de troisième part, du principe même de la réparation de son préjudice d'affection, par ailleurs remise
en cause par le FGAO, au motif que celle-ci serait déjà prise en compte au titre de l'indemnisation du pretium
doloris, intégrant le préjudice physique et moral, ainsi que du déficit fonctionnel permanent, sans qu'un tel
moyen de contestation puisse toutefois prospérer en l'espèce, où, indépendamment même des souffrances
endurées par Mme H... O..., et certes réparées au titre de l'indemnisation du poste de préjudice, tant physique
que moral, constitué par le pretium doloris subi, outre de cet autre poste de préjudice consistant dans le déficit
fonctionnel permanent souffert, et ce, ensemble, en raison du deuil, décrit, à dire d'experts, comme
pathologique, de son frère intéressée n'en reste pas moins, dans le principe, parfaitement fondée à prétendre en
outre l'indemnisation de son préjudice d'affection, demeurant, au cas d'espèce, totalement distinct des
précédents, et ce, à hauteur de la somme de 9 000 euros, par ailleurs allouée à bon escient par les premiers juges
;
"et aux motifs réputés adoptés que la souffrance est caractérisée par le traumatisme initial, les traitements subis,
la souffrance morale ; que cotée à 3/7, elle sera réparée par l'allocation de la somme de 6 000 euros ; que le
12
déficit fonctionnel permanent a pour composante les atteintes aux fonctions physiologiques de la victime, les
douleurs qui persistent depuis la consolidation, la perte de la qualité de la vie et les troubles définitifs apportés à
ces conditions d'existence ; qu'il a été évalué à 6 % par l'expert ; que la victime étant âgée de 26 ans lors de la
consolidation de son état, intervenue le [...], il lui sera alloué une indemnité calculée sur la base de 1925 euros
du point, soit une somme totale de 11 550 euros ; que, s'agissant du préjudice d'affection, le préjudice propre
subi par Mme H... O..., tel qu'évalué ci-dessus, est distinct du préjudice d'affection que toute personne subi à la
suite du décès d'un proche ; qu'au vu des liens existant entre Mme H... O... et le défunt il convient de lui allouer
une somme de 9 000 euros
"1°) alors que le préjudice moral lié aux souffrances psychiques et aux troubles qui y sont associés est inclus
dans les postes des souffrances endurées et du déficit fonctionnel permanent, quelle que soit l'origine desdites
souffrances ; qu'en conséquence, c'est à ce titre exclusivement, que le retentissement pathologique du deuil des
proches de la personne décédée peut être indemnisé lorsqu'il se manifeste par une dépression réactionnelle
justifiant une réparation des victimes par ricochet à ce titre ; que la cour d'appel ne pouvait dès lors retenir que
Mme O... pouvait cumuler une somme au titre de son préjudice d'affection avec celles allouées au titre des
souffrances endurées et du déficit fonctionnel permanent ;
"2°) alors que si le juge peut allouer à la victime par ricochet une somme au titre du préjudice d'affection en plus
de celles déjà allouées au titre des souffrances endurées et du déficit fonctionnel permanent, c'est à la condition
de caractériser une atteinte qui n'est pas déjà réparée au titre de ces postes de préjudice ; que la cour d'appel ne
pouvait dès lors pas allouer à Mme O... la somme de 9 000 euros au titre d'un préjudice d'affection, sans dire en
quoi ce préjudice était distinct de celui réparé au titre des souffrances endurées et du déficit fonctionnel
permanent "en raison du deuil, décrit, à dire d'experts, comme pathologique" ;
Attendu qu'il résulte de l'arrêt attaqué, du jugement qu'il confirme et des pièces de procédure, que le 3 novembre
2013, U... O..., qui circulait à moto, a été percuté par un véhicule conduit par M. Q... A..., lequel a pris la fuite,
que la victime est décédée des suites de ses blessures et que M. A... a été poursuivi et renvoyé devant le tribunal
correctionnel, le Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO) intervenant auprès des
ayants droit de la victime principale, compte tenu du défaut d'assurance de M. A... ; que si un accord est
intervenu entre le FGAO et M. et Mme O..., parents de la victime, pour l'indemnisation de leurs préjudices,
Mme H... O..., soeur de la victime, n'a en revanche pas accepté l'offre d'indemnisation présentée par celui-ci sur
la base d'un rapport d'expertise psychiatrique amiable contradictoire ; que, par jugement du 11 janvier 2017, le
tribunal correctionnel a déclaré M. A... coupable d'homicide involontaire et statuant sur l'action civile, a reçu la
constitution de partie civile de Mme H... O..., déclaré M. A... entièrement responsable du dommage de celle-ci
et l'a notamment condamné à lui verser les sommes de 600 euros au titre de son préjudice patrimonial et celle de
28 976,50 euros au titre du préjudice extra-patrimonial, incluant une somme de 9 000 euros au titre du préjudice
d'affection ; que le FGAO et Mme O... ont interjeté appel des dispositions civiles de ce jugement, M. A...
relevant appel des dispositions tant pénales que civiles ;
Attendu que, pour confirmer le jugement en ce qu'il avait retenu au bénéfice de Mme O... un préjudice au titre
du pretium doloris, du déficit fonctionnel permanent et un préjudice d'affection distinct de ceux-ci, l'arrêt
attaqué a prononcé par les motifs propres et réputés adoptés repris au moyen ;
Attendu qu'en prononçant ainsi et dès lors qu'elle a caractérisé un préjudice d'affection causé par les
conséquences pathologiques du deuil, distinct du préjudice résultant de l'atteinte à l'intégrité psychique
consécutive au décès de son frère, réparé au titre des souffrances endurées et du déficit fonctionnel permanent,
la cour d'appel n'a pas indemnisé deux fois le même préjudice et a assuré une réparation intégrale sans perte ni
profit pour la victime ;
D'où il suit que le moyen ne peut qu'être écarté ;
Et attendu que l'arrêt est régulier en la forme ;
REJETTE le pourvoi ;

13
FIXE à 2 500 euros la somme que le FGAO devra payer aux consorts O... au titre de l'article 618-1 du code de
procédure pénale ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, chambre criminelle, et prononcé par le président le deux avril deux
mille dix-neuf ;
En foi de quoi le présent arrêt a été signé par le président, le rapporteur et M. Bétron, le greffier de chambre qui
a assisté au prononcé de l'arrêt.

Document 10. Cass. 2e civ., 22 février 1995


Sur le moyen unique :
Vu l'article 1382 du Code civil ;
Attendu que l'auteur d'un délit ou d'un quasi-délit est tenu à la réparation intégrale du dommage
qu'il a causé ;
Attendu, selon l'arrêt attaqué, que Mme Annick X... qui circulait à bicyclette a été heurtée et
blessée par l'automobile de M. Y..., que Mlle Catherine X... agissant tant en son nom qu'en celui
de Mme Annick X... sa mère, a assigné M. Y... et son assureur, la compagnie Norwich Union, la
caisse primaire d'assurance maladie d'Elbeuf et la société Transport agglomération Elbeuvienne en
réparation de son préjudice ;
Attendu que pour exclure Mme X... de la réparation de son préjudice personnel l'arrêt relève que,
selon l'expert, la victime, réduite à l'état végétatif, n'est absolument pas apte à ressentir quoi que ce
soit qu'il s'agisse d'une douleur, d'un sentiment de diminution du fait d'une disgrâce esthétique ou
d'un phénomène de frustration des plaisirs comme des soucis de l'existence ; que la cour d'appel en
déduit qu'il n'existe pas la preuve d'un préjudice certain ;
Qu'en statuant ainsi, alors que l'état végétatif d'une personne humaine n'excluant aucun chef
d'indemnisation son préjudice doit être réparé dans tous ses éléments, la cour d'appel a violé le
texte susvisé ;
PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qui concerne le préjudice
personnel de Mme X... (…)

Document 11. Cass. 2e civ., 23 novembre 2017, n° 16-13948


Sur le moyen unique :
Attendu, selon l’arrêt attaqué (Bastia, 20 janvier 2016), que le 7 juin 2009, Valentin X..., âgé de quatre ans, qui
avait quitté le domicile de ses parents pour jouer avec deux enfants d’une voisine, Mme Y..., est mort, noyé
dans une piscine appartenant à la société La Garidella dont M. et Mme Z... sont les associés ; que M. et Mme
X..., agissant en leur nom personnel et en qualité d’héritiers de leur fils Valentin, ont assigné en responsabilité la
société Melting Bat, chargée de la construction de l’abri de piscine, ainsi que la société La Garidella et M. et
Mme Z... ; que ces derniers ont mis en cause la société MAAF assurances, assureur de la société Melting Bat,
ainsi que M. et Mme Y..., lesquels ont appelé en garantie leur assureur, la société GAN assurances ; que la
liquidation amiable de la société Melting Bat étant intervenue en cours d’instance, M. et Mme X... ont mis en
cause son liquidateur amiable, M. A... ;
Attendu que M. et Mme X... font grief à l’arrêt de les débouter de leur demande en indemnisation de la perte de
chance de vivre et de la conscience de l’imminence de la mort, alors, selon le moyen :
1°/ que le droit à réparation du dommage résultant de la souffrance morale éprouvée par la victime avant son
décès, en raison d’une perte de chance de survie, étant né dans son patrimoine, se transmet à son décès à ses
héritiers ; qu’en retenant, pour débouter les époux X... de leur demande de réparation du préjudice subi par leur
14
fils, tiré d’une perte de chance de vie, que la perte de possibilité de vivre n’était pas un préjudice que l’enfant
avait pu subir de son vivant, quand la souffrance morale éprouvée par l’enfant en raison d’une perte de chance
de survie était née dans son patrimoine avant son décès, et avait été transmise à ses parents, la cour d’appel a
violé les articles 1382 et 731 du code civil ;
2°/ que le droit à réparation du dommage résultant de la souffrance morale éprouvée par la victime avant son
décès, en raison de la conscience de sa fin imminente, étant né dans son patrimoine, se transmet à son décès à
ses héritiers ; que ce préjudice est susceptible d’être subi par la victime quel que soit son âge, sauf s’il est établi
qu’elle a été privée de conscience en raison des circonstances du fait dommageable ; qu’en considérant, pour
écarter le préjudice du jeune Valentin, du fait de la souffrance morale éprouvée avant son décès, que la
conscience qu’aurait pu avoir l’enfant de l’imminence de sa mort n’est pas établie avec certitude par les
éléments du dossier, quand un tel motif était pourtant impropre à écarter l’existence du préjudice invoqué
résultant de la conscience qu’avait pu avoir l’enfant de l’imminence de sa mort, en l’absence de toute
circonstance dont il serait résulté que l’enfant avait été privé de conscience, la cour d’appel a privé sa décision
de base légale au regard des articles 1382 et 731 du code civil ;
Mais attendu que la perte de sa vie ne fait en elle-même naître aucun droit à réparation dans le patrimoine de la
victime ; que seul est indemnisable le préjudice résultant de la souffrance morale liée à la conscience de sa mort
prochaine ; qu’ayant à bon droit énoncé que la perte de la possibilité de vivre, engendrée par son décès, n’était
pas un préjudice que l’enfant Valentin avait pu subir de son vivant et, dans l’exercice de son pouvoir souverain
d’appréciation des éléments de preuve soumis à son examen, estimé qu’il n’était pas établi qu’il avait eu
conscience de l’imminence de sa mort, la cour d’appel en a exactement déduit que celui-ci n’avait pas transmis
à ses parents un droit à indemnisation de ces chefs ;
D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS : REJETTE le pourvoi

Document 12. Cass. civ., 27 juillet 1937 et Ch. mixte, 27 février 1970, Grands arrêts de la jurisprudence
civile, Tome 2, Obligations, Contrats spéciaux, Sûretés, Dalloz, 13e éd., 2015, n° 188-189

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Document 13. Cass. 2e civ., 24 janvier 2002, Bull. civ. II, n° 5, Grands arrêts de la jurisprudence civile,
Tome 2, Obligations, Contrats spéciaux, Sûretés, Dalloz, 13e éd., 2015, n° 191

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Document 14. Cass. 2e civ., 22 février 2007, Bull. civ. II, n° 49


Sur le moyen unique, pris en sa troisième branche :
22
Vu l’article 1382 du code civil ;
Attendu qu’une victime ne peut obtenir la réparation de la perte de ses rémunérations que si celles-ci sont licites
;
Attendu, selon le jugement attaqué, que M. X... interdit de jeux à sa demande, depuis 1991, a continué à
fréquenter le casino de Trouville-sur-Mer, malgré cette interdiction dont il n’a jamais demandé la levée ; que, le
12 avril 2005, il a gagné une somme de 4 000 euros en jouant aux machines à sous ; qu’alors qu’il tentait
d’encaisser cette somme par l’intermédiaire d’une tierce personne, le casino, s’apercevant de cette manoeuvre, a
refusé de lui payer ses gains ; qu’il a assigné la société du Casino de Trouville-sur-mer (la société) en paiement
d’une certaine somme ; que la juridiction de proximité a, par jugement du 1er juillet 2005, ordonné la
réouverture des débats pour que les parties produisent toutes pièces pouvant attester de la présence de M. X... au
casino de Trouville-sur-Mer dans le courant des années 2002 à 2005 ; que M. X... a versé aux débats des notes
d’hôtels qui établissaient sa présence à Trouville-sur-Mer en 2002, 2004 et 2005 ;
Attendu que, pour condamner la société à payer à M. X... une somme à titre de dommages-intérêts, le jugement
retient qu’il est établi par diverses pièces au dossier que M. X... avait séjourné plusieurs fois à Trouville-sur-
Mer durant ces dernières années ; que sa présence dans la salle des machines à sous et le fait qu’il ait pu jouer
sont révélateurs d’une faute de la société, celle-ci ayant enfreint l’obligation d’interdiction de jeux de certaines
personnes qui pesait sur lui ;
Qu’en statuant ainsi, après avoir relevé que le contrat de jeu liant M. X... à la société étant nul, celui-ci devait
être débouté de sa demande de paiement de son gain, la juridiction de proximité, qui n’a pas tiré les
conséquences légales qui s’évinçaient de ses propres constatations, a violé le texte susvisé ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur les autres branches du moyen : CASSE ET ANNULE,
dans toutes ses dispositions, le jugement rendu le 7 novembre 2005, entre les parties, par la juridiction de
proximité de Pont-l’Evêque ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l’état où elles se trouvaient
avant ledit jugement et, pour être fait droit, les renvoie devant la juridiction de proximité de Caen ; Condamne
M. X... aux dépens ;

23
Document 15. Cass. Ass. plén., 17 novembre 2000, Grands arrêts de la jurisprudence civile, Tome 2,
Obligations, Contrats spéciaux, Sûretés, Dalloz, 13e éd., 2015, n° 190

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Document 16. Article L. 114-5 du Code de l’action sociale et des familles, issu de la loi du 4 mars 2002.

Nul ne peut se prévaloir d'un préjudice du seul fait de sa naissance.


29
La personne née avec un handicap dû à une faute médicale peut obtenir la réparation de son préjudice lorsque
l'acte fautif a provoqué directement le handicap ou l'a aggravé, ou n'a pas permis de prendre les mesures
susceptibles de l'atténuer.

Lorsque la responsabilité d'un professionnel ou d'un établissement de santé est engagée vis-à-vis des parents
d'un enfant né avec un handicap non décelé pendant la grossesse à la suite d'une faute caractérisée, les parents
peuvent demander une indemnité au titre de leur seul préjudice. Ce préjudice ne saurait inclure les charges
particulières découlant, tout au long de la vie de l'enfant, de ce handicap. La compensation de ce dernier relève
de la solidarité nationale.

30

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