basique
classe de réactions chimiques
impliquant le transfert de protons ou
d'une paire d'électrons entre deux entités
chimiques
Une réaction acido-basique ou réaction acide-base est une réaction chimique au cours de
laquelle un corps chimique ou entité dite « acide » réagit avec une entité dite « basique » et
nommée base. Dans le cas des solvants protiques, en particulier les solutions aqueuses, il se
produit un transfert d'un ou plusieurs ions H+ de l'acide vers la base.
La notion de couple acide-base date de 1920, puisqu'elle ne peut apparaître qu'après la
définition commune du proton. Elle entérine définitivement le succès scientifique de la
théorie de dissociation ionique d'Arrhenius, initialement objet de la violente controverse
contre les ionistes ou partisans des ions, minoritaires.
Cette vision unitaire postule simplement un échange de proton entre un acide (donneur de
proton) conjugué et une base (acceptrice de proton) conjuguée. Les réserves aux
propositions formulées en 1921 par Joannes Brønsted et Thomas Lowry, concernant par
exemple des corps chimiques singuliers comme l'ammoniac ou le trifluorure de bore,
conduisent en 1923 à la théorie formulée par Gilbert Lewis, d'une portée plus générale et plus
englobante, mais basée sur l'échange d'un doublet électronique, soit une paire d'électrons en
couches superficielles. Une base de Lewis cède un doublet électronique alors qu'un acide
l'accepte.
Un polyacide est capable de céder plusieurs protons. Par exemple, l'acide citrique C6H8O7 est
un triacide parce qu'il peut céder trois protons.
a=γC
où:
a: activité en ions H+ (pas d'unité, car en fait, la concentration (C) est divisée par une
concentration standard de référence prise égale à l'unité (Co = 1 mol/L = 1 M) afin de
s'affranchir des unités, voir ici)
γ: coefficient d'activité des ions H+ (pas d'unité non plus)
C: concentration en ions H+ (unité: mol/L dont on s'affranchit en divisant implicitement par
Co = 1 mol/L = 1 M)
Si la solution est suffisamment diluée (c.-à-d., si les ions en solution sont assez éloignés les
uns des autres et n'interagissent pas, ou assez peu), le coefficient d'activité (γ) est proche de
l'unité et l'activité (a) des ions H+ peut raisonnablement être approximée par leur
concentration molaire (C = [H3O+]).
Le pH est alors plus simplement exprimé comme étant la valeur négative du logarithme
décimal de la concentration molaire (C, mol/L) en ions hydronium notée [H+] ou mieux [H3O+].
Le pH n'a pas d'unité, car l'activité ("concentration thermodynamique") des ions H3O+ au
départ de l'équation n'en a pas non plus. Cette définition simplifiée du pH est la plus courante
et la plus utilisée.
La raison de l'usage du logarithme est moins surprenante qu'il n'y paraît: les concentrations
en ion H3O+ en solution varient sur un grand nombre d'ordres de grandeur (C = 1, 0.1, 0.01,
0.001, 0.00001, ... mol/L) et lorsque leurs variations sont trop importantes, il est impossible
de les visualiser clairement toute ensemble sur un seul et même graphique. Une échelle
logarithmique s'impose dès lors pour toute représentation graphique lisible. Par facilité, on se
débarrasse également du signe moins (-) en prenant la valeur négative du logarithme. Il ne
faut pas chercher plus loin d'autres explications à la définition mathématique du pH. Les
calculs d'équilibres chimiques en solution aqueuse font également largement appel aux
logarithmes, ce qui est une autre raison de cette définition, moins arbitraire qu'il n'y paraît au
premier abord.
Dans le cadre de cette théorie, les acides sont reconnaissables en solution aqueuse par un
pH inférieur à 7 et les bases par un pH supérieur à 7. Si la concentration est très forte,
avoisinant par le bas une mole par litre, le pH qui tend vers 0 n'a plus de sens physique.
Les acides et les bases peuvent être regroupés en couples acide/base. En effet, un acide
perdant un proton H+ produit une molécule appelée base conjuguée, qui est capable de capter
un proton .
Exemples
CH3CO2H / CH3CO2–
NH4+ / NH3
C2H5CO2H / C2H5CO2–
La réaction Acide = Base + H+ est une réaction équilibrée dont la constante d'équilibre Ka est
notée fréquemment sous la forme logarithmique négative (–log10(Ka)= pKa). Plus le pKa est
élevé, plus l'acide est faible. Un acide fort est un acide dont le pKa est négatif.
Parfois, suivant les réactions, certaines molécules peuvent se comporter à la fois comme un
acide ou une base. Ces substances sont des ampholytes. On dit aussi qu'ils ont un caractère
amphotère. L'eau par exemple est un ampholyte. En effet, deux couples acide/base sont
possibles :
L'acidité ou la basicité d'un ampholyte se définit par rapport au réactif avec lequel on
l'associe. En effet, l'eau est une base en présence d'un acide lorsqu'une des paires
électroniques de l'atome d'oxygène accepte un proton. À l'inverse, si une molécule d'eau cède
un de ses deux protons à une base elle se comporte comme un acide.
Réaction acido-basique
…
Une réaction acido-basique met en jeu deux couples acide-base : le couple Acide1 / Base1 et
le couple Acide2 / Base2.
Une réaction acide-base est une transformation chimique entre l'acide d'un couple et la base
d'un autre couple acide/base, par l'intermédiaire d'un échange d'ions H+. Pour équilibrer
l'équation de la réaction qui a lieu entre les deux couples, on établit les demi-équations
associées à chaque espèce chimique, puis on les additionne de façon à ne plus avoir de
proton H+ (c'est-à-dire obtenir autant d'ions du côté des réactifs et des produits).
L'équation complète est donc une combinaison linéaire des deux demi-équations spécifiques
de chaque couple :
Acide1 = Base1 + n H+
Base2 + n H+ = Acide2
Acide1 + Base2 = Base1 + Acide2 (cette équation est dite une « équation-bilan ».)
Exemple :
NH4+ = NH3 + H+
HO– + H+ = H2O
L'ion oxalate C2O42– est une dibase susceptible de réagir avec deux ions H+. L'ion phosphate
(ou orthophosphate) PO43– est une tribase susceptible de réagir avec trois ions H+.
De même l'acide oxalique H2C2O4 (HOOC-COOH, acide éthanedioïque) est un diacide qui peut
se dissocier en libérant deux ions H+. L'acide phosphorique H3PO4 est un triacide qui peut se
dissocier en libérant trois ions H+.
Ces espèces chimiques réagissent par échanges successifs d'ions H+ (un ion H+ après
l'autre).
Ampholytes particuliers
Les acides aminés comportent au moins deux groupes fonctionnels, l'un acide (un groupe
carboxyle), l'autre basique (un groupe amine).
Les zwitterions possèdent deux charges électriques opposées sur deux groupes distincts ou
deux atomes non adjacents. En fonction du pH de la solution, la forme acide ou basique
devient majoritaire.
Un acide est toute espèce qui peut accepter une paire d'électrons offerte par une autre
espèce chimique lors d'une réaction. Un acide de Lewis est un accepteur d'électrons
(électrophile).
BF3 est un acide de Lewis, le bore porte une charge partielle positive à cause de la très
grande électronégativité des atomes de fluor qui captent vers eux les électrons du bore ; NH3
est une base, car l'atome d'azote porte une paire d'électrons non-liants.
Remarques
Un solvant protique peut fournir et/ou capter un ion H+. Il joue alors le rôle de l'acide et/ou
de la base. L'eau, l'ammoniac, le méthanol, l'acide éthanoïque, l'acide sulfurique, etc., ont ce
statut de solvant protique accepteur et donneur de proton. Pour chacun d'entre eux, il
existe l'équivalent du produit ionique de l'eau.
Un solvant tel un éther-oxyde (R-O-R) peut capter un proton mais ne peut pas en donner. Un
tel solvant ne possède qu'un unique Ka. Il n'existe donc pas l'équivalent du produit ionique
de l'eau.
Un solvant tel le benzène et le pentane ne peut donner ni accepter de proton. Il n'a donc
aucune relation de nature acide-base avec ses solutés.
L'eau et les solvants protiques agissent soit comme base soit comme acide, parce qu'ils
ont des sites acides et basiques dans leur structure moléculaire. L'eau peut agir :
comme base en engageant une paire d'électrons libres de l'atome d'oxygène ;
comme acide en cédant un de ses atomes d'hydrogène sous forme d'ion H+.
Le modèle des acides et des bases proposé par Brønsted s'apparente à celui proposé par
Lewis. Le modèle des acides et des bases de Lewis considère l'interaction d'un
électrophile (ex. : ion Cu2+) et d'un nucléophile (ex. : NH3) pour donner un complexe.
L'interaction acide-base au sens de Brønsted peut être considérée comme un cas
particulier de l'interaction électrophile-nucléophile du modèle de Lewis où l'ion H+ est
l'électrophile et la base de Brønsted est le nucléophile. Il faut noter que les termes
électrophile et nucléophile ont quelques différences avec leur utilisation comme centre
électrophile et centre nucléophile en chimie organique.
Dans la réaction acide-base au sens de Brønsted, une base ne peut réagir avec un ion H+
qu'en établissant une liaison covalente avec cet ion dépourvu d'électrons, et doit donc
fournir le doublet liant de la liaison covalente.
Références
Bibliographie
Portail de la chimie
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basique&oldid=190731951 ».