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1. Introduction
L’Andra (Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs), depuis 2000, a
commencé à construire un laboratoire souterrain (LS) au centre de Meuse/Haute-
Marne situé à Bure à l’Est du bassin parisien (CMHM) pour développer un
programme technique et scientifique. Les objectifs de ce programme sont d’acquérir
des données in situ et de démontrer la faisabilité d’un stockage géologique profond
dans la formation d’argilites du Callovo-Oxfordien. Le creusement et le suivi des
ouvrages du LS fait partie intégrante du programme expérimental de recherche en
géomécanique. Depuis 2004, l’ensemble des constructions d’ouvrage a donné lieu à
un suivi géologique, géotechnique et hydraulique. L’objectif de ces mesures est de
comprendre le comportement hydromécanique des ouvrages à -490 m dans ce
matériau. Lors de l’excavation des galeries, une fracturation induite se développe.
Une partie de cette zone fracturée voit ses propriétés de transport (perméabilité et
porosité) significativement perturbée, formant ainsi l’EDZ. L’EDZ « Excavation
damaged zone », définie comme étant la zone où les perturbations hydromécaniques
et géochimiques induites par le creusement induisent des variations significatives
des propriétés hydrauliques et de transport de la roche hôte. Ainsi, la caractérisation
du comportement à court et long termes des ouvrages souterrains du LS, notamment
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Paramètres Indice
Masse volumique ρ 2,39 g/cm3
Porosité n 18 ± 2%
Module de Young E┴ 4000 ± 1470 MPa
E// / E┴ 1,2 à 1,5
Coefficient de Poisson ν 0,29 ± 0,05
Résistance à la compression Rc 21 ± 6.8 MPa
uniaxiale
Critère de Hoek & Brown s 0,43
m 2,5
c (MPa) 33,5
Perméabilité intrinsèque K 5.10-20 à 5.10-21 m²
Teneur en eau W 7,2 ± 1,4%
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v 12 MPa
h v H 1,3 h
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Dans les deux directions d’excavation, des structures en chevrons apparaissent. Ces
structures se composent de deux types de fractures de même direction, globalement
perpendiculaires à la galerie, mais de pentes opposées. L’origine de ces fractures est
un cisaillement normal. On discerne les fractures inférieures et supérieures du
chevron respectivement observées en partie basse et en voute. L’extension de la
fracturation est déterminée à partir des levés géologiques des forages. Elle est
fonction de la direction d’excavation. Deux zones d’extension sont observées, la
première zone d’extension correspond à une fracturation mixte où des fractures
d’extension et de cisaillement d’orientations hétérogènes sont observées. La
seconde est inscrite dans une zone plus vaste où seules des fractures en
cisaillement d’orientations homogènes sont identifiées.
Suivant la direction de la contrainte horizontale majeure, l’extension
horizontale est en moyenne de 0,2 diamètres pour la première zone et de 0,8
diamètres pour la seconde zone. L’extension verticale est faible (inférieure à
0,1 diamètres). Ce réseau de fracture est complété par une fracturation en
bombement qui s’étend au front sur une hauteur variable comprise entre les
fractures inférieures et supérieures du chevron. Ces fractures traduisent une
rupture en traction.
Suivant la direction de la contrainte horizontale mineure, l’extension
horizontale est en moyenne de 0,1 diamètres. Verticalement, l’extension est
de 0,3 diamètres pour la première zone et de 0,6 à 0,8 diamètres pour la
seconde zone (respectivement au dessus et en dessous). Dans cette
direction, la fracturation en chevron en partie masquée au front par un
écaillage concave présent aux parements droit et gauche. Cet écaillage est
composé de deux types de fractures qui présentent une géométrie en demi-
cône concave. L’origine de ces structures est une rupture en cisaillement.
4. Mesures de convergence
Les figures 4 et 5 présentent les mesures de convergences verticales et horizontales
mesurées au niveau des galeries GED et GCS respectivement orientées suivant les
contraintes principales horizontales mineure et majeure (mesures manuelles au fil
invar).
Les sections de mesures de convergence ont été installées à l’avancement à environ
1,5 m à l’arrière du front. Les convergences les plus importantes sont mesurées dans
les galeries orientées suivant la contrainte horizontale mineure. L’amplitude des
convergences est maximale dans la direction verticale pour une galerie orientée
suivant la contrainte horizontale mineure. Le rapport des convergences Cv/CH est
différent suivant la direction d’excavation :
Pour la GED excavée suivant h, Cv/CH=4,4 pour vingt-trois mois de suivi.
Pour la GCS excavée suivant H, Cv/CH=0,5 pour quatorze mois de suivi.
Dans les deux directions, les vitesses de convergence sont importantes durant les
trois premiers mois puis elles diminuent en fonction du temps.
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160
140
GED
120
déplacement (mm)
100
OHZ120A_36 (v) OHZ120B_36 (v)
80 OHZ120C_36 (v) OHZ120D_36 (v)
OHZ120E_36 (v) OHZ120F_36 (v)
60 OHZ170B_36 (v) OHZ170C_36 (v)
GCS OHZ170D_36 (v) OHZ170E_36 (v)
40 OHZ170F_36 (v) OHZ170G_36 (v)
20
0
0 200 400 600 800 1000
temps (j)
160
80
GCS GED
60
40
20
0
0 200 400 600 800 1000
temps (j)
Nota : Les galeries GCS et GED présentent des conceptions différentes mais dites
souples : elles permettent les convergences des galeries (GED, galerie à cintres
coulissants, GCS, galerie avec cales compressibles, Bonnet Eymard et al. 2001). Les
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6. Conclusions
Pour appréhender le comportement à court et long termes des galeries du LS du
CMHM, la caractérisation de la fracturation et de son extension associée à des
mesures géotechniques s’avère nécessaire. Ainsi, la fracturation, fortement
dépendante de l’anisotropie du champ des contraintes naturelles à -490 m facilite la
compréhension des déformations in situ. Les déformations et vitesses les plus
importantes sont mesurées au niveau des zones les plus fracturées. Le rapport des
convergences verticales à horizontales suivant les directions d’excavation illustrent
cet effet. En complément de ce suivi des ouvrages souterrains, et notamment
l’évolution de la fracturation induite, différentes méthodes d’excavation et de
soutènement sont testées. L’objectif est d’appréhender le comportement du massif et
son interaction avec des ouvrages de conceptions différentes, notamment avec des
revêtements de rigidité croissante.
0,60 0,60
OHZ1203 OHZ1704
0,50 0,50
de 30 à 15 m de 29,8 à 15,2 m
déformation (%)
déformation (%)
déformation (%)
Références bibliographiques
ANDRA (2005). Dossier 2005 Argile. Evaluation de la faisabilité du stockage géologique en formation
argileuse profonde. Rapport de synthèse, Juin 2005, Andra, France, www.andra.fr.
Bonnet-Eymard T., Ceccaldi F., Richard L.( 2011). Extension of the Andra underground laboratory:
methods and equipment used for dry, dust-free works World Tunnel Congres 2011, Helsinky
Wileveau, Y., Cornet, F.H., Desroches, J. & Blumling, P. (2007). Complete in situ stress determination
in an argillite sedimentary formation, Physics and Chemistry of the Earth, vol. 32, 866-878.
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