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UTT-LOKO

ANNEE ACADEMIQUE 2021-2022

LICENCE 3 ACG

SUPPORT DU COURS

PRINCIPES ET PROCEDURES DE
L’AUDIT

Dr ANOH KOUAME JEAN-MARC

07 58 23 75 11 / 05 05 23 53 18

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INTRODUCTION GENERALE

L'entreprise au travers de son activité, poursuit un certain nombre d'objectifs. Leur réalisation
intéresse tous ceux qui contribuent à son financement ou sont intéressés par ses résultats et
performances. Il s'agit notamment :

• des dirigeants de l'entreprise qui ont besoin d'informations pour prendre des décisions et
gérer au mieux son activité ;

• de ses propriétaires (actionnaires, associés, etc.), qui souvent éloignés de la conduite des
affaires, sont désireux d'obtenir des informations sur les résultats et sur l'évolution de la
situation financière afin de juger le bien-fondé de leur investissement ;

• des salariés qui se préoccupent des problèmes relatifs à la gestion pour se rassurer de leur
avenir ;

• en fin des tiers qui, en tant que clients, fournisseurs, banques, Etat etc., traitent avec
l'entreprise et s'y intéressent.

Ainsi, l'entreprise est amenée à produire un certain nombre d'informations répondant aux
diverses préoccupations qu'elle suscite. Comme il ne sert à rien de disposer d'informations
dont la qualité est douteuse, on ne peut dissocier l'obligation de produire des informations de
la nécessité de garantir leur qualité, tel est le rôle de l'audit financier. L’audit financier vise
donc la certification des comptes de l’entreprise.

L’objectif de ce présent cours est de permettre aux étudiants de :

 Maîtriser les notions d’audit


 discerner la différence entre l’audit interne et externe
 connaître le champ d’application de l’audit et le positionnement de la fonction d’audit
 maîtriser les différentes normes de l’audit
 Connaître la méthodologie générale de l’audit financier
Pour se faire, ce cours s’articulera autour des chapitres suivants :

CHAPITRE 1 : DIMENSION HISTORIQUE ET CULTURELLE DE LAUDIT


CHAPITRE 2 : LA POSITION DE L’AUDIT
CHAPITRE 3 : LES NORMES DE L’AUDIT INTERNE

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CHAPITRE 1 : DIMENSION HISTORIQUE ET CULTURELLE DE L’AUDIT

1- Définition

Audit vient du latin "audire" qui signifie "écouter" ; le verbe anglais "to audit" est traduit
par "vérifier, surveiller, inspecter". Les organisations économiques ont toujours été
contraintes à se faire contrôler.
Historiquement, ce sont les informations comptables et financières qui revêtirent une
importance capitale. Ainsi, le premier type d'audit qui s'est développé est l'audit financier
externe dans le secteur privé. On a en effet coutume de faire remonter l'origine de l'audit (dans
son acception moderne) au XIX siècle, au moment où s'est instaurée la distinction entre les
détenteurs des capitaux et les gestionnaires de ces capitaux. L'auditeur était alors le garant
des détenteurs de capitaux contre les éventuels abus des gestionnaires. Progressivement il est
apparu que l'audit, portant essentiellement sur l'information financière, pouvait être
effectivement appliqué à d'autres types d'informations, voire à toute information.

D'une manière générale l'audit peut être défini comme l'examen professionnel d'une
information en vue d'exprimer sur cette information une opinion motivée, responsable
et indépendante par référence à un critère de qualité ; cette opinion doit accroître
l'utilité de l'information.

Examinons les termes clés de cette définition.

1-1- Un examen professionnel

Le caractère professionnel de l'examen se manifeste par :

• une méthode : la démarche générale pour conduire l'examen ;

• des techniques et des outils à utiliser dans le cadre de la méthode.

L'auditeur est un professionnel compétant à double titre :

• il a une connaissance suffisante des activités et informations qui font l'objet de son
examen ;

• il connaît les méthodes et les outils d'audit ;

• il a des connaissances multiples dans le domaine de la gestion : droit, finance,


comptabilité, fiscalité…

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1-2- Portant sur des informations

La notion d'information est ici conçue de façon très extensive. Les différentes sortes
d'informations sur lesquelles peut porter l'audit sont :

• informations historiques ou prévisionnelles ;

• informations internes ou externes ;

• informations qualitatives ou qualitatives ;

• informations formalisées ou informelles.

La très grande variété des informations qui peuvent être soumises à l'audit montre la très large
ouverture de son champ d'application.

1-3- Expression d'une opinion responsable et indépendante :

• L'opinion est motivée dans le sens où l'auditeur doit justifier toutes ses conclusions.

• L'opinion émise par l'auditeur est une opinion responsable car elle l'engage de façon
personnelle que ce soit sur le plan civil ou pénal.

• Elle est également indépendante tant à l'égard de l'émetteur de l'information qu'à l'égard
des récepteurs.

L'opinion de l'auditeur peut se traduire, soit par un simple jugement sur l'information ayant
fait l'objet de l'examen, soit encore être complétée par la formulation des recommandations
(L’auditeur doit avoir pour objectif final, la proposition de recommandations et de solutions
devant permettre de pallier aux risques courus par l’entreprise).

NB : Le jugement que l’auditeur émet porte sur l’existence de défaillances, de risques,


de gestion insuffisante. Il ne met pas en cause l’audité.
Il incombe à la direction de rechercher les responsabilités et de tirer les conséquences
desdysfonctionnements mis en lumière par l’audit.

1-4- Par référence à un critère de qualité :

L'expression d'une opinion implique toujours la référence à un critère de qualité connu et


accepté de l'émetteur, des récepteurs et de l'auditeur.
Parmi les critères de qualité souvent utilisés, on trouvera :
• la régularité qui est la conformité à la réglementation ou, en son absence, aux principes
généralement admis ;

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• La sincérité qui résulte de l'évaluation correcte des valeurs comptables, ainsi que d'une
appréciation raisonnable des risques et des dépréciations de la part des dirigeants. Il s'agit de
donner une image fidèle de l'entreprise ;

• La performance qui regroupe son tour l'efficacité, l'efficience et la pertinence.

1-5- Pour accroître l'utilité de l'information :

L'auditeur doit contribuer à accroître l'utilité de l'information sur laquelle il porte, le principal
apport de l'auditeur concerne la crédibilité et la sécurité que l'on peut attacher à l'information.
Ces éléments peuvent être appréciés par les utilisateurs internes et externes de l'information
émise.

2- Les différentes types d’audits

On distingue principalement trois formes d’audit : l'audit financier, l'audit interne et l'audit
opérationnel.

2-1- L'audit interne

2-1-1- Définition de l’audit interne

Plusieurs définitions de l'audit interne ont été données, mais nous retenons celle de l'Institut
Français des Auditeurs et des Contrôleurs Internes (IFACI) que nous jugeons riche et
synoptique :

"L'audit interne est la révision périodique des instruments dont dispose une direction pour
contrôler et gérer l'entreprise. Cette activité est exercée par un service dépendant de la
direction générale et indépendant des autres services. Les objectifs principaux des auditeurs
internes sont donc, dans le cadre de cette révision périodique, de vérifier si les procédures en
place comportent les sécurités suffisantes, si les informations sont sincères, les opérations
régulières, les organisations efficaces, les structures claires et actuelles."

Selon l’IIA (Institute of Internal Auditors), L’audit interne est une activité indépendante et
objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses
opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la valeur
ajoutée.

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Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche systématique
et méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle, et de gouvernement
d’entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité.

L'audit interne est ainsi un service autonome de l'entreprise rattaché directement à la


direction générale pour garder son objectivité. Ce service est chargé d'évaluer les
performances de toutes les fonctions de l'entreprise.

En un résumé, l'audit interne concerne l'organisation et le fonctionnement de l'ensemble


des fonctions et des structures d’une entreprise. C’est un dispositif mis en place au cœur
d’une entreprise, il est conduit par un auditeur interne indépendant. Il a pour mission
de décortiquer le fonctionnement de l’entreprise afin de détecter les défauts et les
risques susceptibles de mettre en cause le plan de marche fixé par le management. A ce
titre il permet notamment de vérifier le bon déroulement des contrôles qualité internes.

2-1-2- Objectifs de l'audit interne

L’audit interne permet de vérifier :

- La conformité aux exigences du référentiel de l’entreprise (normes, textes réglementaires,


cahiers des charges, spécifications clients, …).

- Que les processus organisationnels et opérationnels (procédures, instructions, etc…) sont


établis, connus, compris et appliqués

- L’aptitude de l’entreprise à atteindre ses objectifs

- Les pistes d’amélioration et de recommandations pour conduire l’entreprise vers le progrès

- Les bonnes pratiques observées pour encourager les équipes à poursuivre sur le droit chemin

2-1-3- Les principes de l’audit interne

Il est attendu des auditeurs internes qu’ils respectent et appliquent les principes
fondamentaux suivants :

Intégrité
L’intégrité des auditeurs internes est à la base de la confiance et de la crédibilité accordées à
leur jugement. Les auditeurs internes doivent accomplir leur mission avec honnêteté,
diligence et responsabilité. Ils doivent aussi respecter la loi et faire les révélations requises par

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les lois et les règles de la profession. Enfin, ils ne doivent pas sciemment prendre part à des
activités illégales ou s’engager dans des actes déshonorants pour la profession d’audit interne
ou leur organisation.

Objectivité
Les auditeurs internes montrent le plus haut degré d’objectivité professionnelle en collectant,
évaluant et communiquant les informations relatives à l’activité ou au processus examiné. Les
auditeurs internes évaluent de manière équitable tous les éléments pertinents et ne se laissent
pas influencer dans leur jugement par leurs propres intérêts ou par autrui. Les auditeurs
internes ne doivent pas prendre part à des activités ou établir des relations qui pourraient
compromettre ou risquer de compromettre le caractère impartial de leur jugement.

Confidentialité
Les auditeurs internes respectent la valeur et la propriété des informations qu’ils reçoivent ; ils
ne divulguent ces informations qu’avec les autorisations requises, à moins qu’une obligation
légale ou professionnelle ne les oblige à le faire. Les auditeurs internes doivent utiliser avec
prudence et protéger les informations recueillies dans le cadre de leurs activités. Ils ne doivent
pas utiliser ces informations pour en retirer un bénéfice personnel, ou d’une manière qui
contreviendrait aux dispositions légales ou porterait préjudice aux objectifs éthiques et
légitimes de leur organisation.

Compétence

Les auditeurs internes ne doivent s’engager que dans des travaux pour lesquels ils ont les
connaissances, le savoir-faire et l’expérience nécessaires. En outre, ils doivent réaliser leurs
travaux d’audit interne dans le respect des Normes pour la Pratique Professionnelle de l’Audit
Interne (Standards for the Professional Practice of Internal Auditing). Enfin, ils doivent
toujours s’efforcer d’améliorer leur compétence, l’efficacité et la qualité de leurs travaux

2-2- L'audit externe (audit financier)

2-2-1- Définition

L'audit financier est un examen critique des informations comptables, effectué par une
personne indépendante et compétente en vue d'exprimer une opinion motivée sur la
régularité et la sincérité des états financiers d'une entité.

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Il importe de distinguer à ce niveau deux types missions d’audits différents :

• la mission d'un audit financier contractuel, réalisé à la demande d'une entité ou d'un
individu, pour des fins qui sont définies dans la convention avec l'auditeur. Cet audit vise
souvent la certification des comptes aux tiers au moment par exemple d'une introduction en
bourse ou d'un appel public à l'épargne ;

• la mission du commissariat aux comptes (dénommée parfois mission d'audit légal),


prescrite par la loi sur les sociétés, qui est constitué de deux éléments distincts :

- une mission d'audit financier externe ;

- un ensemble d'obligations spécifiques mises à la charge du commissaire aux comptes par


des dispositions légales et réglementaires (information des actionnaires, détection des actes
frauduleux…).

L'audit financier tel qu'il a été défini ci-dessus peut être réalisé par un professionnel interne à
l'entité mais dans ce cas il ne peut garantir la sincérité et la régularité des informations
comptables que pour le besoin de la direction générale. Sa position interne ne la lui permet
pas de certifier les comptes de l'entreprise à des tiers.

2-2-2- Le contenu de l’audit financier

La mission d'audit financier est d'émettre une opinion sur la régularité et la sincérité des
comptes. Sans doute cette définition permet-elle de comprendre le sens de l'action qui est à
mener ; elle reste malgré tout insuffisante pour en déterminer le contenu. Il paraît donc
nécessaire de lui apporter quelques précisions en énumérant les questions essentielles
auxquelles l'auditeur doit répondre avant de se prononcer.

Sept questions expriment les préoccupations de l'auditeur :

a- Toutes les opérations de l'entreprise devant être comptabilisées ont-elles fait l'objet d'un
enregistrement dans les comptes ?

b- Tous les enregistrements portés dans les comptes sont-ils la traduction correcte d'une
opération réelle ?

c- Toutes les opérations enregistrées durant l'exercice concernent-elles la période écoulée et


elle seule ? Inversement, des opérations concernant cette période ne sont-elles pas enregistrées
dans un autre exercice ;

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d- Tous les soldes apparaissent au bilan représentent-ils des éléments d'actif et de passif
existant réellement ;

e- Ces éléments d'actif et de passif sont-ils évalués à leur juste valeur ?

f- Les documents financiers sont-ils correctement présentés ?

g- Les documents financiers font-ils des informations complémentaires qui sont


éventuellement nécessaires ?

A ces sept questions correspondent sept propositions qui, lorsqu'elles sont vérifiées,
permettent de penser que les comptes sont sincères et réguliers.

Ces différentes propositions seront présentées en distinguant :

• Celles qui sont relatives aux enregistrements ;

• Celles qui sont relatives aux soldes du bilan ;

• Celles qui sont relatives aux documents financiers.

2-2-2-1- La proposition d'exhaustivité des enregistrements

La proposition d'exhaustivité des enregistrements est vérifiée si et seulement si toutes les


opérations sont enregistrées sans aucune omission.

2-2-2-2- La proposition de réalité des enregistrements

La proposition de réalité est vérifiée quand tous les enregistrements traduisent correctement
des opérations réelles. La notion de réalité concerne à la fois l'opération et sa
comptabilisation.

2-2-2-3- La proposition des coupures des enregistrements

La proposition de coupure traduit l'un des principes fondamentaux de la comptabilité générale


à savoir la séparation des exercices : une opération doit affecter les résultats de l'exercice au
cours duquel elle a effectivement eu lieu. En d'autres termes, les produits et les charges ne
doivent être comptabilisés que dans les comptes de l'exercice qui les concerne.

2-2-2-4- La proposition d'existence des soldes

Cette proposition est vérifiée lorsque, à chacun des éléments qui constitue ce solde,
correspond effectivement l'élément d'actif ou de passif qu'il est censé recouvrir. Par exemple,

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le stock final "existe" s'il peut être justifié par un ensemble de valeurs d'exploitation qui
existent physiquement et qui sont bien la propriété de l'entreprise à la clôture de l'exercice.

2-2-2-5- La proposition d'évaluation des soldes

La proposition d'évaluation des soldes est vérifiée à partir du moment où les éléments d'actifs
ou de passif qui les constituent sont correctement évalués.

Même si les propositions relatives aux soldes et aux enregistrements sont vérifiées, les états
financiers peuvent donner une image biaisée de la réalité. Ce sera le cas :

• si les comptes sont mal présentés ;

• si les documents financiers ne sont pas accompagnés des informations complémentaires


qui sont éventuellement nécessaires.

2-2-2-6- La proposition de présentation des documents financiers

Les atteintes les plus fréquents à cette proposition résultent :

• d'une mauvaise classification des comptes qui peut porter atteinte à la sincérité des
documents financiers ;

• d'un regroupement abusif de plusieurs comptes.

Le contrôle de la présentation consiste donc essentiellement à vérifier que les comptes sont
correctement classés et qu'ils présentent un degré de détail suffisant.

2-2-2-7- La proposition d'informations complémentaires aux documents financiers

Les documents comptables et financiers doivent être accompagnés des informations


complémentaires pour donner toutes les explications nécessaires sur les conditions
d'établissement des comptes. En Côte d’Ivoire, le système comptable (SYSCOHODA) prévoit
parmi les états de synthèse à présenter chaque année par les entreprises un état annexé qui
fournit des informations complémentaires sur les autres Etats de synthèses.

Cet état peut donner par exemple des informations sur :

• La méthode d'évaluation des stocks utilisée par l'entreprise ;

• Les changements de méthode de comptabilisation.

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2-3- L'audit opérationnel

Dans leur ouvrage "pratique de l'audit opérationnel" P. LAURENT et P.

TCHERKAWSKY définissent l'audit opérationnel comme suit :

" L'audit opérationnel est l'intervention dans l'entreprise sous forme d'un projet, de spécialistes
utilisant des techniques et des méthodes spécifiques, ayant pour objectifs :

• D'établir les possibilités d'amélioration du fonctionnement et de l'utilisation des moyens, à


partir d'un diagnostic initial autour duquel le plus large consensus est obtenu ;

• De créer au sein de l'entreprise une dynamique de progrès selon les axes d'amélioration
arrêtés."

L'audit opérationnel n'est pas l'audit des activités opérationnelles au sens où les activités
opérationnelles s'opposent aux activités fonctionnelles de l'organisation. Il n'est pas davantage
l'audit d'une fonction opérationnelle particulière de l'entreprise ; de tels audits, dits spécialisés,
portent par exemple sur les domaines suivants : marketing ; informatique, ressources
humaines, production, contrôle de gestion… L'audit opérationnel est une des formes d'audit
global d'une organisation. Il peut couvrir l'ensemble des activités et des fonctions d'une
organisation. Mais il peut être restreint à l'une des entités composant l'organisation, telle
qu'une direction d'un grand ministère ou bien une division d'une entreprise importante.

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CHAPITRE 2 : POSITION DE L’AUDIT

Le terme « audit » est aujourd’hui utilisé dans de nombreuses applications. Il oscille, nous
l’avons vu, entre des missions de contrôle (notamment dans le cadre de la mission du
commissariat aux comptes) à des missions de conseil. L’audit peut être conduit par une
personne issue d’une profession organisée (expert-comptable, commissaire aux comptes,
auditeur interne), mais il peut être également conduit par des personnes venant d’horizons
différents (informaticiens, avocats, ingénieurs, fonctionnaires, etc.). L’audit peut aussi
s’apparenter à d’autres formes de contrôle qui lui sont proches.

1- Les différentes formes d’audits

On peut ainsi trouver :


– l’audit juridique : consistant à analyser les règles de fonctionnement d’une entité
(statuts…), les contrats, etc. Ainsi, en matière d’audit de droit des sociétés, l’auditeur
contrôlera si les documents prescrits par la loi sont tenus, si les obligations légales, telles la
tenue des assemblées générales, la signature des procès-verbaux, l’inscription des mentions
obligatoires sur les feuilles de présence, sont effectuées, si les obligations, telles l’approbation
annuelle des comptes, l’affectation des résultats, le renouvellement des mandats des
administrateurs ou la nomination de nouveaux administrateurs, l’autorisation régulière des
conventions réglementées…, sont réalisées. L’auditeur repérera les anomalies éventuelles et
en déterminera les conséquences juridiques et fiscales ;
– l’audit fiscal : contrôle de la bonne application des règles fiscales ;
– l’audit social : vérification de la bonne application de la réglementation sociale dans
l’entreprise et à identifier les zones de risques (contrôle Urssaf, prud’hommes, etc.) ; il permet
aussi de faire un point sur la gestion des ressources humaines et à mesurer le climat social ;
– l’audit informatique : évaluation du niveau de contrôle des risques associés aux activités
informatiques ;
– l’audit du besoin informatique, lequel peut donner lieu à un projet ou à plusieurs projets ;
– l’audit de sécurité, qui répertorie les points forts, et surtout les points faibles (vulnérabilités)
de tout ou partie du système ;
– l’audit de conformité réglementaire : réalisation d’un état des lieux du site vis-à-vis des
obligations réglementaires en environnement, santé sécurité au travail et/ou incendie ;
– l’audit stratégique : évaluation de l’organisation en vue d’une proposition d’actions
performantes ;

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– l’audit économique : réflexion sur le devenir d’une exploitation ;
– l’audit énergétique : examen des caractéristiques énergétiques des bâtiments (isolation
thermique, orientation par rapport au soleil, surface vitrée…), de l’efficacité énergétique
des équipements consommateurs d’énergie dans ces bâtiments, ainsi que du comportement
des usagers en termes d’économies (ou de gaspillages) d’énergie ;
– l’audit organisationnel : analyse fine du contexte actuel d’une structure pour impulser une
dynamique et mettre en perspective une réorganisation ;
– l’audit de qualité : outil de suivi du bon fonctionnement de l’organisation et de détection des
dysfonctionnements ;
– l’audit marketing : analyse de la position de l’entreprise au sein de son environnement et de
son marché ;
– l’audit de gestion : a pour objectif, soit d’apporter une preuve sur un gâchis ou une fraude,
soit d’apporter un jugement sur les performances d’une entité (c’est le rôle de la Cour des
comptes dans l’audit des comptes publics ou du Comité interministériel d’audit des
programmes, organisme créé par le gouvernement avec mission de lui apporter une garantie
sur la pertinence et la fiabilité des informations qui sont jointes aux projets de lois de
finances) ;
NB : Ces différentes formes d’audits peuvent se regrouper en audit externe (audit financier),
audit interne et audit opérationnel

2- Comparaison des différents types d’audits

Pour distinguer ces différentes formes d’audits, peut utiliser deux critères :

• L’objectif poursuivi par l'auditeur ;

• La positon de l'auditeur par rapport à l'organisation auditée.

Ces deux critères sont liés ; les objectifs de l'auditeur déterminent, en effet, sa position.

2-1- Audit interne et audit opérationnel

On retrouve les objectifs de l'auditeur interne dans ceux de l'auditeur opérationnel. L'un et
l'autre ont un champ d'application qui peut s'étendre à des multiples fonctions de
l'organisation. L'un et L'autre en poursuivent la performance. Il n'en reste pas moins que la
notion d'audit opérationnel est plus large que celle d'audit interne dans le sens de l'auditeur
opérationnel peut s'étendre même à la Direction générale. Dans ce cas l'auditeur doit être
obligatoirement externe pour respecter le principe de l'indépendance.

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Ainsi, l'auditeur opérationnel peut être interne ou externe selon le cas, alors que l'auditeur
interne est par définition un membre du personnel de l'entreprise.

2-2- Audit externe (audit financier) et audit opérationnel

Il pourrait être tentant de considérer que l'audit financier n'est qu'une partie de l'audit
opérationnel. Ce serait, en réalité, faire abstraction de l'objectif spécifique de l'audit financier,
à savoir certifier, pour les tiers les comptes de l'entreprise. Certes, l'auditeur opérationnel
pourra examiner l'information financière, il sera même amener à en vérifier la, qualité tout
comme l'auditeur financier, mais il agira dans la perspective de l'utilisation de cette
information en tant qu'outil de gestion, et non dans l'intention unique de se porter garant de sa
sincérité et régularité.

On voit donc que les objectifs de ces deux types d'audit sont fondamentalement
différents. Rappelons enfin que la certification des comptes à des tiers ne peut être faite que
par un auditeur financier externe.

2-3- Audit interne et audit externe (audit financier)


Ils diffèrent :

• Au niveau des objectifs, l’audit externe vis la certification des comptes alors que l’audit
interne vise la maitrise des activités de l’entreprise ; en effet, l'audit financier a cet objectif
spécifique que n'a pas l'auditeur interne : la certification des comptes vis-à-vis des tiers.
Toutefois, l'auditeur interne peut s'assurer, pour la direction uniquement, de la qualité du
fonctionnement comptable et des documents émis ;

• Au niveau de la position, l'un est salarié de l'entreprise (l'auditeur interne) et l'autre doit
être externe (l'auditeur financier)

3- Positionnement de l’audit interne par rapport à d’autres formes de contrôle

3-1- Différencier l’audit interne de l’inspection

Les confusions entre l’audit interne et l’inspection sont ici nombreuses et les distinctions plus
subtiles car comme l’auditeur interne, l’inspecteur est membre à part entière de l’entreprise.
ces confusions sont aggravées par la pratique et le vocabulaire : on trouve bien évidemment
des inspecteurs qui font de l’inspection mais on trouve des « inspecteurs » qui, en fait font de

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l’audit interne et on trouve aussi des inspecteurs qui font de l’inspection et de l’audit interne.
Cependant, on peut relever quelques différences qui sont les suivantes :

- Régularité efficace
L’audit interne contrôle le respect des règles et leurs pertinences caractère suffisant

L’inspection contrôle le respect des règles sans les remettre en cause

- Méthodes et objectifs
L’audit interne remonte aux causes pour élaborer des recommandations dont le but est
d’éviter la réapparition du problème

L’inspection s »en tient aux faits et identifie les actions nécessaires pour les réparer et
remettre en ordre

- Evaluation
L’audit interne considère que le responsable – chef- est toujours responsable et donc critique
les systèmes et non les hommes : évalue le fonctionnement du système

L’inspection détermine les responsables et fait éventuellement sanctionner les responsables.


Evalue le comportement des hommes et parfois les compétences et les qualités.

- Service / police
L’audit interne privilégie le conseil donc la coopération avec les audités

L’inspection privilégie le contrôle et donc l’indépendance des contrôleurs

- Sélection / sélectivité
L’audit interne répond aux préoccupations du management soucieux de renforcer sa maitrise,
sur mandat de la direction générale.

L’inspection est une investigation très approfondies et contrôle très exhaustif éventuellement
sous l’initiative de l’inspecteur.

3-2- Différencier l’audit interne du contrôle de gestion

Présents dans tous les secteurs d'activité, l'audit et le contrôle de gestion sont des fonctions
clés inhérentes au pilotage de la performance de l'entreprise. Le Contrôle de Gestion et l'Audit
sont deux métiers proches par leurs finalités : l'aide à la décision.
Cependant leur façon de procéder est différente.

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Le contrôle de gestion analyse toutes les activités de l'entreprise et pilote sa performance de
façon à optimiser les processus et pérenniser son activité économique.
Il s’appuie sur les systèmes d'information de l'entreprise pour recueillir des données
pertinentes et pouvoir faire des prévisions justifiées et documentées. Ce sont toutes ces
informations qui servent de fondements aux décisions du chef d'entreprise.

Alors que l'audit est une opération qui vise à vérifier l'ensemble des comptes, des rapports et
des processus d'une entreprise. L'objectif étant de s'assurer du respect des normes et des
procédures et de mettre en évidence les éventuelles fraudes ou omissions.

D ce fait, les deux fonctions diffèrent sur les points suivants :

L'audit contrôle les processus alors que le contrôle de gestion analyse les résultats ;

L'audit cherche les faits et interroge les collaborateurs tandis que le contrôle de gestion utilise
les informations produites par les systèmes informatiques ;

L'approche Audit est analytique et détaillée alors que le contrôle de gestion va du global vers
le plus fin en se limitant aux principaux points ;

Si le contrôle de gestion s’effectue au quotidien et sur la durée, l’audit se réalise de manière


ponctuelle en fonction des besoins de l’entreprise

L'activité du contrôle de gestion est rythmée par le reporting mensuel alors que l'audit est
ponctuel.

Complémentaires mais différentes, les missions d’audit et de contrôle de gestion permettent


d’avoir une vision globale sur la gestion d’entreprise. Différences, forces, objectifs.

3-3- Différencier l’audit interne et les autres services de l’entreprise

L’audit interne est une procédure via laquelle, une personne ou bien une équipe de salariés qui
fait partie des cadres de la société, mise sur la vérification du respect de la démarche suivie
par la société aux règles de la bonne gestion et le bon fonctionnement des services de la
société. Cette politique s’applique sur différents services tel que les services : comptable,
informatique, système d’informations et management. L’auditeur interne analyse la
situation des différents départements concernés, propose des conseils comme solution pour
améliorer la performance de la société, et développe des outils qui servent à la bonne
conduction des différentes stratégies suivies afin d’atteindre les objectifs prédéfinis.

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De ce fait, la position du service audit dans l’organigramme de l’entreprise a une influence sur
les productions de l’audit. Ainsi que le service ou la fonction audit soit placé sous la
supervision de la Direction Générale ou du comité d’audit ou du gouvernement de
l’entreprise, de la direction financière ou sous la supervision du contrôle de gestion peut avoir
des répercussions sur la qualité et le contenu des audits réalisés.

En effet, selon les normes d’audit généralement admises, l’auditeur doit être indépendant des
activités auditées ou à auditer. La place du service audit doit être suffisante dans
l’organisation pour lui permettre d’assumer pleinement ses responsabilités. L’auditeur doit
avoir le soutien de la Direction Générale voir du conseil d’Administration pour bénéficier
d’un pouvoir hiérarchique suffisant qui facilitera l’adhésion et la coopération des audités.

Certains auteurs pensent à tort ou à raison qu’il est même nécessaire que les pouvoirs de
l’auditeur soient définis à travers une charte ou un document officiel qui sera approuvé par le
conseil d’administration. Cette charte doit : Définir la place de l’audit dans l’organigramme
de l’entreprise ; Une définition précise de l’étendue des activités de l’audit et de ses pouvoirs.

3-4- Différencier l’audit interne de la qualité

Assurance Qualité : "Ensemble des actions préétablies et systématiques nécessaires pour


donner la confiance appropriée en ce qu'un produit ou service satisfera aux exigences de la
norme Qualité".

La Qualité est une démarche volontaire de référence à une norme qui établit un standard
reconnu certifié par un tiers.

La démarche Qualité, comme la démarche Contrôle Interne, est un outil d'amélioration en vue
de mieux maîtriser les activités. Elle est davantage tournée vers les gains qualitatifs que vers la
maîtrise des risques.

Ces deux fonctions, bien que différentes dans leur approche et leurs objectifs, ne jugent pas
les personnes, présentent de grandes complémentarités : améliorer le fonctionnement et
apporter de la valeur ajoutée.

Des méthodes de mise en œuvre comparables avec une réussite conditionnée par les mêmes
critères : implication de la direction, travail de conviction préalable des acteurs, déontologie,
capitalisation des expériences, etc..).

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CHAPITRE 3 : LES NORMES DE L’AUDIT INTERNE

L’audit interne est une profession, une profession qui s’est modelée au fil des ans, en
s’efforçant de toujours répondre aux besoins changeants des organisations. L’audit interne,
centré à ses origines sur les problèmes comptables, est devenu, aujourd’hui, un outil puissant
de détection des principaux risques des organisations. Proche, il y a quelques années, de la
fonction comptable et financière, il est, à présent, rattaché aux dirigeants de l’entreprise.

L’audit interne est une profession bien organisée, à l’influence croissante. Portée par plus de
80 instituts nationaux, fédérés à l’Institute of Internal Auditors (IIA) dont le siège est à
Orlando aux États-Unis, la profession regroupe plus de 77 000 membres répartis dans plus de
120 pays. L’IFACI (Institut Français de l’Audit et du Contrôle Internes) est l’un des instituts
nationaux les plus importants et les plus dynamiques

L’audit interne est une profession qui s’appuie sur un cadre de référence à vocation mondiale
même si du fait de la variété d’environnements dans lequel il se pratique, il doit s’adapter
pour tenir compte des particularités législatives et réglementaires de chaque pays, des règles
spécifiques qui régissent certains secteurs d’activité (bancaire par exemple) ou tout
simplement de la taille et de la culture des organisations.

1- Les normes de l’audit interne

1-1- l’utilité des normes


Les activités d'audit interne sont conduites dans différents environnements juridiques et
culturels, dans des organisations dont l'objet, la taille, la complexité et la structure sont divers,
ainsi que par des professionnels de l'audit, internes ou externes à l'organisation.
Bien que ces différences puissent influencer la pratique de l'audit interne dans chaque
environnement, le respect des Normes internationales pour la pratique professionnelle de
l'audit interne (ci après « les Normes ») est essentiel pour que les auditeurs internes puissent
s'acquitter de leurs responsabilités. Les missions d’audit interne font l’objet de normes
élaborées par l’IAA (The Institute of Internal Auditors). Ces Normes ont pour objet :
1. de définir les principes de base que la pratique de l'audit interne doit suivre ;

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2. de fournir un cadre de référence pour la réalisation et la promotion d'un large éventail
d'activités d'audit interne apportant une valeur ajoutée ;
3. d'établir les critères d'appréciation du fonctionnement de l'audit interne ;
4. de favoriser l'amélioration des processus organisationnels et des opérations.

Les Normes se composent des Normes de Qualification, des Normes de Fonctionnement et


des Normes de Mise en Œuvre. Les Normes de Qualification énoncent les caractéristiques
que doivent présenter les organisations et les personnes accomplissant des activités d'audit
interne. Les Normes de Fonctionnement décrivent la nature des activités d'audit interne et
définissent des critères de qualité permettant d'évaluer les services fournis.
Tandis que les Normes de Qualification et les Normes de Fonctionnement s'appliquent aux
travaux d'audit interne en général, les Normes de Mise en œuvre s'appliquent à des types de
missions spécifiques.

Alors qu'il existe un seul ensemble de Normes de Qualification et de Normes de


Fonctionnement, il peut exister différents ensembles de Normes de Mise en œuvre,
correspondant chacun à un grand type d'activité d'audit interne. Les Normes de Mise en œuvre
concernent les activités d'assurance (indiquées par la lettre « A » après le numéro de la
Norme, par exemple 1130.A1) et les activités de conseil (indiquées par la lettre « C » après le
numéro de la Norme, par exemple 1130.C1).

Les Normes font partie du Cadre de Référence des Pratiques Professionnelles. Il comprend la
Définition de l'Audit Interne (l), le Code de Déontologie (2), les Normes (3) et d'autres
orientations. Les orientations liées à la mise en œuvre des Normes figurent dans les Modalités
Pratiques d'Application (MPA), élaborées par « The Professional Issues Committee »
(Comité des Questions Professionnelles).
Le glossaire contient des termes qui sont utilisés dans des acceptions particulières au sein des
Normes.
L'élaboration et la diffusion des Normes est un processus continu. « The Internal Auditing
Standards Board » mène une large consultation et concertation avant la publication des
Normes. Pour cela, des avant-projets sont soumis au plan international pour commentaires
publics. Ils sont consultables sur le site internet de l'IIA (Institute of Internal Auditors) et sont
distribués à tous les instituts affiliés.

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1-2- Norme de qualification

1000 Ŕ Mission, pouvoirs et responsabilités


La mission, les pouvoirs et les responsabilités de l'audit interne doivent être formellement
définis dans une charte, être cohérents avec les Normes et dûment approuvés par le
Conseil.
1000.A1 – La nature des missions d'assurance réalisées pour l'organisation doit être définie
dans la Charte d'Audit. S'il est prévu d'effectuer des missions d'assurance à l'extérieur de
l'organisation, leur nature doit également être définie dans la Charte.
1000.C1 – La nature des missions de conseil doit être définie dans la
Charte d'Audit.
1100 Ŕ Indépendance et objectivité
L'audit interne doit être indépendant et les auditeurs internes doivent effectuer leur travail
avec objectivité.
1110 – Indépendance dans l'organisation
Le responsable de l'audit interne doit relever d'un niveau hiérarchique permettant aux
auditeurs internes d'exercer leurs responsabilités.
1110.A1 – L'audit interne ne doit subir aucune ingérence lors de la définition de son champ
d'intervention, de la réalisation du travail et de la communication des résultats.
1120 – Objectivité individuelle
Les auditeurs internes doivent avoir une attitude impartiale et dépourvue de préjugés, et éviter
les conflits d'intérêts.
1130 – Atteintes à l'indépendance et à l'objectivité
Si l'objectivité ou l'indépendance des auditeurs internes sont compromises dans les faits ou
même en apparence, les parties concernées doivent en être informées de manière précise. La
forme de cette communication dépendra de la nature de l'atteinte à l'indépendance.
1130.A1 – Les auditeurs internes doivent s'abstenir d'auditer des opérations particulières dont
ils ont été auparavant responsables. L'objectivité d'un auditeur interne est présumée altérée
lorsqu'il réalise une mission d'assurance pour une activité dont il a eu la responsabilité au
cours de l'année précédente.
1130.A2 – Les missions d'assurance concernant des fonctions dont le responsable de l'audit a
la charge doivent être supervisées par une personne ne relevant pas de l'audit interne.
1130.C1 – Les auditeurs internes peuvent être amenés à réaliser des missions de conseil liées
à des opérations dont ils ont été auparavant responsables.

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1130.C2 – Si l'indépendance ou l'objectivité des auditeurs internes sont susceptibles d'être
compromises lors des missions de conseil qui leur sont proposées, ils doivent en informer le
client donneur d'ordre avant de les accepter.
1200 – Compétence et conscience professionnelle
Les missions doivent être remplies avec compétence et conscience professionnelle.
1210 – Compétence
Les auditeurs internes doivent posséder les connaissances, le savoir-faire et les autres
compétences nécessaires à l'exercice de leurs responsabilités individuelles. L'audit interne doit
posséder ou acquérir collectivement les connaissances, le savoir-faire et les autres
compétences nécessaires à l'exercice de ses responsabilités.
1210.A1 – Le responsable de l'audit interne doit obtenir l'avis et l'assistance de personnes
qualifiées si les auditeurs internes ne possèdent pas les connaissances, le savoir-faire et les
autres compétences nécessaires pour s'acquitter de tout ou partie de leur mission.
1210.A2 – L'auditeur interne doit posséder des connaissances suffisantes pour identifier les
indices d'une fraude, mais il n'est pas censé posséder l'expertise d'une personne dont la
responsabilité première est la détection et l'investigation des fraudes.
1210.A3 – Les auditeurs internes doivent posséder une bonne connaissance des principaux
risques et contrôles liés aux technologies de l'information et des techniques d'audit
informatisées susceptibles d'être mises en œuvre dans le cadre des travaux qui leur sont
confiés. Toutefois, chaque auditeur interne n'est pas censé posséder l'expertise d'un auditeur
dont la responsabilité première est l'audit informatique.
1210.C1 – Le responsable de l'audit interne doit décliner une mission de conseil ou obtenir
l'avis et l'assistance de personnes qualifiées si l'équipe d'audit interne ne possède pas les
connaissances, le savoir-faire et les autres compétences nécessaires pour s'acquitter de tout ou
partie de la mission.
1220 – Conscience professionnelle
Les auditeurs internes doivent apporter à leur travail la diligence et le savoir-faire que l'on
peut attendre d'un auditeur interne raisonnablement averti et compétent.
La conscience professionnelle n'implique pas l'infaillibilité.
1220.A1 – L'auditeur interne doit apporter tout le soin nécessaire à sa pratique professionnelle
en prenant en considération les éléments suivants :
• l'étendue du travail nécessaire pour atteindre les objectifs de la mission ;
• la complexité relative, la matérialité ou le caractère significatif des domaines auxquels sont
appliquées les procédures propres aux missions d'assurance ;

21
• la pertinence et l'efficacité des processus de management des risques, de contrôle et de
gouvernement d'entreprise ;
• la probabilité d'erreurs, d'irrégularités ou de non-conformités significatives ;
• le coût de la mise en place des contrôles par rapport aux avantages escomptés.
1220.A2 – Pour remplir ses fonctions avec conscience professionnelle, l'auditeur interne doit
envisager l'utilisation d'outils d'audit informatiques et d'autres techniques informatisées
d'analyse des données.
1220.A3 – L'auditeur interne doit exercer une vigilance particulière à l'égard des risques
significatifs susceptibles d'affecter les objectifs, les opérations ou les ressources. Toutefois,
les procédures d'audit seules, même lorsqu'elles sont menées avec la conscience
professionnelle requise, ne garantissent pas que tous les risques significatifs seront détectés.
1220.C1 – L'auditeur interne doit apporter à une mission de conseil toute sa conscience
professionnelle, en prenant en considération les éléments suivants :
• Les besoins et attentes des clients, y compris sur la nature, le calendrier et la communication
des résultats de la mission.
• La complexité de celle-ci, et l'étendue du travail nécessaire pour atteindre les objectifs fixés.
• Son coût par rapport aux avantages escomptés.

1230 – Formation professionnelle continue


Les auditeurs internes doivent améliorer leurs connaissances, savoir-faire et autres
compétences par une formation professionnelle continue.

1300 Ŕ Programme d'assurance et d'amélioration qualité

Le responsable de l'audit interne doit élaborer et tenir à jour un programme d'assurance et


d'amélioration qualité portant sur tous les aspects de l'audit interne et permettant un contrôle
continu de son efficacité. Ce programme inclut la réalisation périodique d'évaluations internes
et externes de la qualité ainsi qu'un suivi interne continu. Chaque partie du programme doit
être conçue dans un double but : aider l'audit interne à apporter une valeur ajoutée aux
opérations de l'organisation et à les améliorer, et garantir qu'il est mené en conformité avec les
Normes et le Code de Déontologie.

1310 – Évaluations du programme qualité

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L'audit interne nécessite l'adoption d'un processus permettant de surveiller et d'évaluer
l'efficacité globale du programme qualité. Ce processus doit comporter des évaluations tant
internes qu'externes.
1311 Ŕ Évaluations internes
Les évaluations internes doivent comporter :
• des contrôles continus du fonctionnement de l'audit interne ;
• des contrôles périodiques, effectués par auto-évaluation ou par d'autres personnes de
l'organisation connaissant les pratiques d'audit interne et les Normes.
1312 Ŕ Évaluations externes
Des évaluations externes doivent être réalisées au moins tous les cinq ans par un évaluateur ou
une équipe qualifiés et indépendants extérieurs à l'organisation. Le responsable de l'audit
interne doit s'entretenir avec le Conseil au sujet du besoin éventuel d'augmenter la fréquence
de ces évaluations externes, ainsi que des qualifications et de l'indépendance de l'évaluateur
ou de l'équipe d'évaluation externes ; en particulier, tout conflit d'intérêt potentiel doit être
examiné. Ces discussions doivent aussi porter sur l'adéquation de l'expérience de l'évaluateur
ou de l'équipe d'évaluation à la taille, à la complexité et au secteur d'activité de l'organisation.
1320 – Rapports relatifs au programme qualité
Le responsable de l'audit interne doit communiquer au Conseil les résultats des évaluations
externes.
1330 – Utilisation de la mention « Conduit conformément aux Normes »
Les auditeurs internes sont encouragés à indiquer dans leurs rapports que leurs activités sont «
conduites conformément aux Normes pour la pratique professionnelle de l'audit interne ».
Toutefois, ils ne peuvent utiliser cette mention que si les évaluations du programme
d'amélioration qualité démontrent que l'audit interne fonctionne conformément aux Normes.
1340 – Indication de non-conformité
L'audit interne doit être exercé dans le parfait respect des Normes et les auditeurs doivent se
conformer au Code de Déontologie ; toutefois, il peut arriver que cette pleine conformité ne
soit pas réalisée. Lorsque la non-conformité a une incidence sur le champ d'intervention ou
sur le fonctionnement de l'audit interne, la Direction Générale et le Conseil doivent en être
informés.

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1-3- Norme de fonctionnement

2000 Ŕ Gestion de l'audit interne


Le responsable de l'audit interne doit gérer cette activité de façon à garantir qu'elle apporte
une valeur ajoutée à l'organisation.
2010 – Planification
Le responsable de l'audit interne doit établir une planification fondée sur les risques afin de
définir les priorités cohérentes avec les objectifs de l'organisation.
2010.A1 Ŕ Le plan des missions d'audit interne doit s'appuyer sur une évaluation des
risques réalisée au moins une fois par an et tenir compte du point de vue de la Direction
Générale et du Conseil.
2010.C1 Ŕ Lorsqu'on lui propose une mission de conseil, le responsable de l'audit interne,
avant de l'accepter, doit considérer dans quelle mesure elle est susceptible de créer de la
valeur ajoutée, d'améliorer le management des risques et le fonctionnement de l'organisation.
Les missions de conseil qui ont été acceptées doivent être intégrées dans le plan d'audit.

2020 – Communication et approbation

Le responsable de l'audit interne doit communiquer à la Direction Générale et au


Conseil son plan d'audit et ses besoins, pour examen et approbation, ainsi que tout
changement important susceptible d'intervenir en cours d'exercice. Le responsable de l'audit
interne doit également signaler l'impact de toute limitation de ses ressources.
2030 – Gestion des ressources
Le responsable de l'audit interne doit veiller à ce que les ressources affectées à cette activité
soient adéquates, suffisantes et mises en œuvre de manière efficace pour réaliser le plan
d'audit approuvé.

2040 – Règles et procédures

Le responsable de l'audit interne doit établir des règles et procédures fournissant un cadre à
l'activité d'audit interne.

2050 – Coordination
Le responsable de l'audit interne doit partager les informations et coordonner les activités
avec les autres prestataires internes et externes de services d'assurance et de conseil, de

24
manière à assurer une couverture adéquate des travaux et à éviter dans toute la mesure du
possible les doubles emplois.

2060 – Rapports au Conseil et à la Direction Générale

Le responsable de l'audit interne doit rendre compte périodiquement à la


Direction Générale et au Conseil des missions, des pouvoirs et des responsabilités de l'audit
interne, ainsi que des résultats obtenus par rapport au plan d'audit prévu. Ces rapports doivent
également porter sur les risques importants, sur le contrôle et le gouvernement d'entreprise,
ainsi que sur d'autres sujets dont le Conseil et la Direction Générale ont besoin ou ont
demandé l'examen.

2100 Ŕ Nature du travail


L'audit interne doit évaluer les processus de management des risques, de contrôle et de
gouvernement d'entreprise et contribuer à leur amélioration sur la base d'une approche
systématique et méthodique.
2110 – Management des risques
L'audit interne doit aider l'organisation en identifiant et en évaluant les risques significatifs et
contribuer à l'amélioration des systèmes de management des risques et de contrôle.
2110.A1 – L'audit interne doit surveiller et évaluer l'efficacité du système de management des
risques de l'organisation.
2110.A2 – L'audit interne doit évaluer les risques afférents au gouvernement d'entreprise, aux
opérations et aux systèmes d'information de l'organisation au regard :
• de la fiabilité et l'intégrité des informations financières et opérationnelles;
• de l'efficacité et l'efficience des opérations ;
• de la protection du patrimoine ;
• du respect des lois, règlements et contrats.
2110.C1 – Au cours des missions de conseil, les auditeurs internes considèrent l'ensemble des
risques rencontrés, y compris ceux qui n'entrent pas dans le périmètre de la mission, dans la
mesure où ils sont significatifs.
2110.C2 – Les auditeurs internes doivent intégrer dans le processus d'identification et
d'évaluation des risques significatifs de l'organisation les risques révélés lors de missions de
conseil.
2120 – Contrôle

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L'audit interne doit aider l'organisation à maintenir un dispositif de contrôle approprié en
évaluant son efficacité et son efficience et en encourageant son amélioration continue.
2120.A1 – Sur la base des résultats de l'évaluation des risques, l'audit interne doit évaluer la
pertinence et l'efficacité du dispositif de contrôle portant sur le gouvernement d'entreprise, les
opérations et les systèmes d'information de l'organisation. Cette évaluation doit porter sur les
aspects suivants :
• la fiabilité et l'intégrité des informations financières et opérationnelles ;
• l'efficacité et l'efficience des opérations ;
• la protection du patrimoine ;
• le respect des lois, règlements et contrats.
2120.A2 – Les auditeurs internes doivent déterminer dans quelle mesure des buts et objectifs
concernant les opérations et les projets ont été définis et si ces buts et objectifs sont conformes
à ceux de l'organisation.
2120.A3 – Les auditeurs internes doivent passer en revue les opérations et les projets afin de
déterminer dans quelle mesure les résultats suivent les buts et objectifs établis et si ces
opérations et projets sont mis en œuvre ou réalisés comme prévu.
2120.A4 – Des critères adéquats sont nécessaires pour évaluer le dispositif de contrôle. Les
auditeurs internes doivent déterminer dans quelle mesure le management a défini des critères
adéquats pour apprécier si les objectifs et les buts ont été atteints. Si ces critères sont
adéquats, les auditeurs internes doivent les utiliser dans leur évaluation. S'ils sont inadéquats,
les auditeurs internes doivent travailler avec le management pour élaborer des critères
d'évaluation appropriés.
2120.C1 – Au cours des missions de conseil, les auditeurs internes examinent le processus de
contrôle interne en accord avec les objectifs de la mission et sont attentifs à l'existence de
toute faiblesse de contrôle significative.
2120.C2 – Les auditeurs internes doivent prendre en compte dans le processus d'identification
et d'évaluation des risques significatifs de l'organisation le dispositif de contrôle interne dont
ils ont eu connaissance lors de leurs missions de conseil.

2130 – Gouvernement d'entreprise


L'audit interne doit évaluer le processus de gouvernement d'entreprise et formuler les
recommandations appropriées en vue de son amélioration. À cet effet, il détermine si le
processus répond aux objectifs suivants :
• promouvoir des règles d'éthique et des valeurs appropriées au sein de l'organisation ;

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• garantir une gestion efficace des performances de l'organisation, assortie d'une obligation de
rendre compte ;
• bien communiquer aux services concernés au sein de l'organisation les informations relatives
aux risques et aux contrôles ;
• fournir une information adéquate au Conseil, aux auditeurs internes et externes et au
management, et assurer une coordination efficace de leurs activités.
2130.A1 – L'audit interne doit évaluer la conception, la mise en œuvre et l'efficacité des
objectifs, des programmes et des activités de l'organisation liés à l'éthique.
2130.C1 – Les objectifs de la mission de conseil doivent être en cohérence avec les valeurs et
objectifs généraux de l'organisation.
2200 Ŕ Planification de la mission
Les auditeurs internes doivent concevoir et formaliser un programme pour chaque mission. Ce
programme précise le champ d'intervention, les objectifs, la date et la durée de la mission,
ainsi que les ressources allouées.
2201 – Considérations relatives à la planification
Lors de la planification de la mission, les auditeurs internes doivent prendre en compte :
• les objectifs de l'activité soumise à l'audit et la manière dont elle est maîtrisée ;
• les risques significatifs liés à l'activité, ses objectifs, les ressources mises en œuvre et ses
tâches opérationnelles, ainsi que les moyens par lesquels l'impact potentiel du risque est
maintenu à un niveau acceptable ;
• la pertinence et l'efficacité des systèmes de management des risques et de contrôle de
l'activité, en référence à un cadre ou modèle de contrôle appropriés ;
• les opportunités d'améliorer de manière significative les systèmes de management des
risques et de contrôle de l'activité.
2201.A1 – Lorsqu'ils planifient une mission pour des tiers extérieurs à l'organisation, les
auditeurs internes doivent élaborer avec eux un accord écrit sur les objectifs et le champ de la
mission, les responsabilités et les attentes respectives, et préciser les restrictions à observer en
matière de diffusion des résultats de la mission et d'accès aux dossiers.
2201.C1 – Les auditeurs internes doivent établir avec le client donneur d'ordre un accord sur
les objectifs et le champ de la mission de conseil, les responsabilités de chacun et plus
généralement sur les attentes du client donneur d'ordre. Pour les missions importantes, cet
accord doit être formalisé.

2210 – Objectifs de la mission

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Les objectifs doivent être précisés pour chaque mission.
2210.A1 – L'auditeur interne doit procéder à une évaluation préliminaire des risques liés à
l'activité soumise à l'audit. Les objectifs de la mission doivent être déterminés en fonction des
résultats de cette évaluation.
2210.A2 – En détaillant les objectifs de la mission, l'auditeur interne doit tenir compte de la
probabilité qu'il existe des erreurs, irrégularités, cas de non-conformité et autres risques
importants.
2210.C1 – Les objectifs d'une mission de conseil doivent porter sur les processus de
management des risques, de contrôle et de gouvernement d'entreprise dans la limite convenue
avec le client.
2220 – Champ de la mission
Le champ doit être suffisant pour répondre aux objectifs de la mission.
2220.A1 – Le champ de la mission doit couvrir les systèmes, les documents, le personnel et
les biens concernés, y compris ceux qui se trouvent sous le contrôle de tiers.
2220.A2 – Lorsqu'au cours d'une mission d'assurance apparaissent d'importantes opportunités
en termes de conseil, il convient de rédiger un accord spécifique précisant les objectifs et le
champ de la mission de conseil, les responsabilités et les attentes respectives. Les résultats de
la mission de conseil doivent être communiqués conformément aux normes applicables à ces
missions.
2220.C1 – Quand ils effectuent une mission de conseil, les auditeurs internes doivent s'assurer
que le champ d'intervention permet de répondre aux objectifs convenus. Si, en cours de
mission, ils émettent des réserves sur ce périmètre, ils doivent en discuter avec le client
donneur d'ordre afin de décider s'il y a lieu de poursuivre la mission.

2230 – Ressources affectées à la mission


Les auditeurs internes doivent déterminer les ressources appropriées pour atteindre les
objectifs de la mission. La composition de l'équipe doit s'appuyer sur une évaluation de la
nature et de la complexité de chaque mission, des contraintes de temps et des ressources
disponibles.
2240 – Programme de travail de la mission
Les auditeurs internes doivent élaborer un programme de travail permettant d'atteindre les
objectifs de la mission. Ce programme de travail doit être formalisé.
2240.A1 – Le programme de travail doit définir les procédures à appliquer pour trouver,
analyser, évaluer et documenter les informations lors de la mission. Le programme de travail

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doit être approuvé avant sa mise en oeuvre. Les ajustements éventuels doivent être approuvés
rapidement.
2240.C1 – Le programme de travail d'une mission de conseil peut varier, dans sa forme et son
contenu, selon la nature de la mission.
2300 – Accomplissement de la mission
Les auditeurs internes doivent identifier, analyser, évaluer et documenter les informations
nécessaires pour atteindre les objectifs de la mission.
2310 – Identification des informations
Les auditeurs internes doivent identifier les informations nécessaires, fiables, pertinentes et
utiles pour atteindre les objectifs de la mission.
2320 – Analyse et évaluation
Les auditeurs internes doivent fonder leurs conclusions et les résultats de leur mission sur des
analyses et évaluations appropriées.
2330 – Documentation des informations
Les auditeurs internes doivent documenter les informations pertinentes pour étayer les
conclusions et les résultats de la mission.
2330.A1 – Le responsable de l'audit interne doit contrôler l'accès aux dossiers de la mission. Il
doit, si nécessaire, obtenir l'accord de la Direction Générale et/ou l'avis d'un juriste avant de
communiquer ces dossiers à des parties extérieures.
2330.A2 – Le responsable de l'audit interne doit arrêter des règles en matière de conservation
des dossiers de la mission. Ces règles doivent être cohérentes avec les orientations définies
par l'organisation et avec toute exigence réglementaire ou autre.
2330.C1 – Le responsable de l'audit interne doit définir des procédures concernant la
protection et la conservation des dossiers de la mission de conseil ainsi que leur diffusion à
l'intérieur et à l'extérieur de l'organisation. Ces procédures doivent être cohérentes avec les
orientations définies par l'organisation et avec toute exigence réglementaire ou autre
appropriée.

2340 – Supervision de la mission


Les missions doivent faire l'objet d'une supervision appropriée afin de garantir que les
objectifs sont atteints, la qualité assurée et le développement professionnel du personnel
effectué.

2400 Ŕ Communication des résultats


Les auditeurs internes doivent communiquer les résultats de la mission.

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2410 – Contenu de la communication
La communication doit inclure les objectifs et le champ de la mission, ainsi que les
conclusions, recommandations et plans d'actions.
2410.A1 – La communication finale des résultats de la mission doit, lorsqu'il y a lieu, contenir
l'opinion globale de l'auditeur interne et/ou ses conclusions.
2410.A2 – Les auditeurs internes sont encouragés à faire état des forces relevées lors de la
communication des résultats de la mission.
2410.A3 – Lorsque les résultats de la mission sont communiqués à des destinataires ne faisant
pas partie de l'organisation, les documents communiqués doivent préciser les restrictions à
observer en matière de diffusion et d'exploitation des résultats.
2410.C1 – La communication sur l'avancement et les résultats d'une mission de conseil
variera dans sa forme et son contenu en fonction de la nature de la mission et des besoins du
client donneur d'ordre.
2420 – Qualité de la communication
La communication doit être exacte, objective, claire, concise, constructive, complète et émise
en temps utile.
2421 Ŕ Erreurs et omissions
Si une communication finale contient une erreur ou une omission importante, le responsable
de l'audit interne doit faire parvenir les informations corrigées à tous les destinataires de la
version initiale.

2430 – Indication de non-conformité aux Normes


Lorsqu'une mission donnée n'a pas été conduite conformément aux Normes, la
communication des résultats doit indiquer :
• la ou les Normes qui n'ont pas été entièrement respectées,
• la ou les raisons de la non-conformité, et
• l'incidence de la non-conformité sur la mission.

2440 – Diffusion des résultats


Le responsable de l'audit interne doit diffuser les résultats aux destinataires appropriés.
2440.A1 – Le responsable de l'audit interne est chargé de communiquer les résultats définitifs
aux destinataires à même de garantir que ces résultats recevront l'attention nécessaire.
2440.A2 – Sauf indication contraire de la loi, de la réglementation ou des statuts, le
responsable de l'audit doit accomplir les tâches suivantes avant de diffuser les résultats à des
destinataires ne faisant pas partie de l'organisation :

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• évaluer les risques potentiels pour l'organisation ;
• consulter la direction générale et/ou, selon les cas, un conseil juridique ;
• maîtriser la diffusion en imposant des restrictions quant à l'utilisation des résultats.
2440.C1 – Le responsable de l'audit interne est chargé de communiquer les résultats définitifs
des missions de conseil à son client donneur d'ordre.
2440.C2 – Au cours des missions de conseil, il peut arriver que des problèmes relatifs aux
processus de management des risques, de contrôle et de gouvernement d'entreprise soient
identifiés. Chaque fois que ces problèmes sont significatifs pour l'organisation, ils doivent être
communiqués à la Direction Générale et au Conseil.
2500 – Surveillance des actions de progrès
Le responsable de l'audit interne doit mettre en place et tenir à jour un système permettant de
surveiller la suite donnée aux résultats communiqués au management.
2500.A1 – Le responsable de l'audit interne doit mettre en place un processus de suivi
permettant de surveiller et de garantir que des mesures ont été effectivement mises en oeuvre
par le management ou que la Direction Générale a accepté de prendre le risque de ne rien
faire.
2500.C1 – L'audit interne doit surveiller la suite donnée aux résultats des missions de conseil
conformément à l'accord passé avec le client donneur d'ordre.

2600 Ŕ Acceptation des risques par la Direction Générale


Lorsque le responsable de l'audit interne estime que la Direction Générale a accepté un niveau
de risque résiduel qui pourrait s'avérer inacceptable pour l'organisation, il doit examiner la
question avec elle. S'ils ne peuvent arrêter une décision concernant le risque résiduel, ils
doivent soumettre la question au Conseil aux fins de résolution.

2- L’Audit interne et la lutte contre la fraude dans l’entreprise

Qu’est-ce que la fraude ? Nombreux sont les pays européens qui n’ont pas de définition légale
de la fraude. A défaut, les poursuites engagées s’appuient généralement sur les textes relatifs à
l’entente frauduleuse, le vol et les faux et usages de faux. Toutefois, une fraude ne peut
intervenir sans tromperie, ce qui implique généralement une dissimulation ; la fraude est par
conséquent un acte prémédité, et ne résulte pas d’une erreur ou d’une omission.
Une fraude peut, bien entendu, trouver son origine dans une erreur innocente et non identifiée,
exploitée ultérieurement par un fraudeur.

31
La fraude dans l’entreprise se traduit généralement par l’exploitation d’avantages inéquitables
ou malhonnêtes, susceptibles de tromper une partie extérieure. Il peut aussi y avoir tentative
de tromperie d’acheteurs potentiels, de clients ou d’actionnaires par la publication
d’informations remaniées ou trompeuses sur le marché et les activités de la société.

Les lois des différents pays ont des approches différentes des aspects criminels de la fraude et
des niveaux de preuve requis pour engager des poursuites. De façon générale, on peut
toutefois classer les délits selon la typologie suivante :
• l’escroquerie
• le vol
• le commerce frauduleux
• la corruption
• le faux et usage de faux
• le délit d’initié
• l’entente frauduleuse
La fraude peut survenir dans n’importe quelle organisation et dans n’importe quel secteur
d’activité ; les fraudeurs sont susceptibles de se trouver à tous les niveaux de l’entreprise.
La fraude n’est pas plus respectueuse des frontières nationales que des frontières culturelles.

Le rôle de l’auditeur interne face au risque de fraude n’est pas toujours clairement perçu par
les différentes parties prenantes. Pourtant, les Normes pour la Pratique Professionnelle de
l’Audit Interne définissent les diligences requises en cas de détection d’indices de fraude ainsi
qu’en matière de prévention, notamment à travers l’évaluation de la pertinence et de
l’efficacité du contrôle interne. Evaluer la probabilité de survenance d’une fraude – et son
impact – devrait faire partie du processus périodique d’évaluation du risque dans l’entreprise
réalisé par le conseil d’administration dans le cadre de la révision de ses stratégies.
L’audit interne a un rôle essentiel à jouer dans ce processus, en assurant aux parties prenantes
que ce processus de grande importance est réalisé avec une régularité suffisante et de façon
rigoureuse. En effet, sans l’implication active du processus d’audit interne, on imagine mal
comment le conseil d’administration, ou tout organe équivalent, peut réunir suffisamment
d’informations objectives pour s’acquitter de sa fonction de gérance, avoir conscience des
risques de fraude ou rendre compte efficacement des contrôles internes.

32
L’audit interne peut donc contribuer de manière significative à la prévention de la fraude en
apportant ses compétences en matière d’investigations, d’analyse et de collecte de preuves
dans les cas de suspicion de fraude. Effectivement, l’auditeur interne, qui opère dans le cadre
d’une Charte approuvée par le conseil d’administration, peut enquêter et réunir les preuves
nécessaires permettant d’adresser, le cas échéant, un rapport aux autorités extérieures avec
une probabilité raisonnable de succès dans les poursuites ultérieures.

3- Audit interne et la responsabilité de l’auditeur interne

Évoluant dans un monde en mutation permanente, les entreprises sollicitent régulièrement des
auditeurs internes pour renforcer leur efficacité dans le management des risques et le contrôle
interne. Le rôle de l’auditeur interne consiste alors à accompagner l’entreprise dans
l’amélioration de ses procédures et de ses résultats. Le rôle de l’auditeur interne consiste à
vérifier l’exactitude des informations, organisationnelles ou financières, fournies aux
dirigeants de l’entreprise. Grâce à l’audit, ils pourront définir de nouveaux objectifs ou
adopter de nouvelles méthodes de travail. Ainsi, la responsabilité de l’auditeur interne est
traditionnellement limitée au contrôle et à la réglementation. Pourtant, ces dernières années,
cette responsabilité a évolué afin de répondre aux nouveaux besoins des entreprises. Ces
dernières attendent que l’auditeur apporte une valeur ajoutée à sa mission en proposant des
conseils, en anticipant les risques et en comprenant les enjeux stratégiques qui s’imposent à
elle.

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TRAVAUX DIRIGES

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TD 1
EXERCICE1

Ces affirmations sont-elles exactes ?

1- L’audit est :
a. Un examen professionnel d’une situation.
b. Un examen critique d’une situation.
c. Un examen méthodologique d’une situation.
d. Un type de contrôle.
e. Aucune réponse.
2- L’audit est :
a. Un type de contrôle par rapport aux référentiels.
b. Un type de management de performance.
c. Une démarche méthodologique.
d. Aucune réponse.
3- L’audit interne est un type d’audit :
a. Légal.
b. Contractuel.
c. Opérationnel.
d. De conformité.
e. Aucune réponse.
4- Un auditeur interne ne doit pas être un :
a. Un salarié de l’entreprise.
b. Un auditeur externe.
c. Compétent et indépendant.
d. Diplômé d’expertise comptable.
e. Aucune réponse.
5- L’audit peut porter sur :
a. Des fonctions.
b. Des personnes.
c. Des informations.
d. Des procédures.
e. Aucune réponse.

35
EXERCICE 2

Ces affirmations sont-elles exactes ?

1- Pour l’auditeur, les normes de travail sont :


a. Facultatives.
b. Indispensables.
c. Exigées.
d. Imposées.
e. Aucune réponse.
2- La pratique de l’audit est préalablement lié à l’existence de :
a. Normes.
b. Procédures.
c. Référentiels.
d. Standards.
e. Aucune réponse.
a. Un auditeur peut être un :
a. Un auditeur social.
b. Un auditeur de qualité.
c. Un commissaire aux comptes.
d. Un expert-comptable.
e. Aucune réponse.
3- Une mission de commissariat aux comptes est :
a. Une mission d’audit légal.
b. Une mission d’audit financier et comptable.
c. Une mission d’audit obligatoire pour les SA.
d. Une mission d’audit facultatif pour les SA.
e. Aucune réponse
4- Un auditeur interne peut être :
a. Un salarié de l’entreprise.
b. Un commissaire aux comptes.
c. Un Intervenant externe.
d. Un étudiant.
e. Aucune réponse.
a. L’audit de la fonction marketing est un audit :

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a. Marketing.
b. Financier.
c. Obligatoire.
d. Opérationnel.
e. Aucune réponse.
5- L’audit de la fonction finance est un audit :
a. Financier
b. Opérationnel
c. Légal.
d. Externe.
e. Aune réponse
6- L’audit légal est :
a. Un audit opérationnel.
b. Un audit obligatoire.
c. Un audit interne.
d. Un audit externe.
e. Aucune réponse

37
TD 2
ETUDE DU CAS KONARIS

KONARIS est une société anonyme dont le capital est constitué de 12 000 actions de valeur
nominale 10 000 F. Sur la période 01/01/2020 au 31/12/2020, deux missions d’audit de
commanditaires différents ont été menées des auditeurs distincts. La première mission a été
menée par monsieur Edy un salarié de l’entreprise pour le compte de ses commanditaires.
Quant à la deuxième mission, c’est CECI, un cabinet d’expertise comptable qui fut le
responsable de ladite mission. Ne comprenant pas le bien-fondé de ces missions, monsieur
KONE un actionnaire de cette entreprise fait appel à vous afin de l’aider à comprendre. Pour
se faire, on vous demande de répondre aux questions suivantes :

1- De façon synthétique, en quoi consiste l’audit financier ?

2- A quel moment de la vie des entreprises l’audit est-il devenu une nécessité ?

3- Quel est l’objectif d’une mission d’audit ?

4- Les deux auditeurs vont-ils effectuer le même travail ? justifier

5- Qui sont les potentiels demandeurs du travail de ces deux auditeurs ?

6- Quelles interrogations peuvent pousser les tiers (actionnaires actuels ou potentiels,


fournisseurs, clients, l’Etat, etc.) de l’entreprise à demander l’audit financier d’une
entreprise ?

7- Quelles interrogations peuvent pousser les dirigeants ou les salariés de l’entreprise à


solliciter l’audit de leur entreprise ? de quel type d’audit sera-t-il question ici et
pourquoi ?

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ETUDE DUCAS SITO

SITO est une société anonyme dont le capital est constitué de 45 000 actions de valeur

nominale 10 000 F. Sur la période 01/01/2019 au 31/12/2020, deux missions d’audit de

commanditaires différents ont été menées des auditeurs distincts. La première mission a été

menée par monsieur KONATE un salarié de l’entreprise pour le compte de ses

commanditaires. Quant à la deuxième mission, c’est SIRAS, un cabinet d’expertise comptable

qui fut le responsable de ladite mission. Ne comprenant pas le bien-fondé de ces missions,

monsieur KONE un actionnaire de cette entreprise fait appel à vous afin de l’aider à

comprendre. Pour se faire, on vous demande de répondre aux questions suivantes :

1- De façon synthétique, en quoi consiste l’audit financier ?

2- A quel moment de la vie des entreprises l’audit est-il devenu une nécessité ?

3- Quel est l’objectif d’une mission d’audit ?

4- Les deux auditeurs vont-ils effectuer le même travail ? justifier

5- Qui sont les potentiels demandeurs du travail de ces deux auditeurs ?

6- Quelles interrogations peuvent pousser les tiers (actionnaires actuels ou potentiels,

fournisseurs, clients, l’Etat, etc.) de l’entreprise à demander l’audit financier d’une

entreprise ?

7- Quelles interrogations peuvent pousser les dirigeants ou les salariés de l’entreprise à

solliciter l’audit de leur entreprise ? de quel type d’audit sera-t-il question ici et

pourquoi ?

8- Citer les différentes normes de l’audit financier et les différentes opinions possibles

d’un auditeur externe.

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