CULTUREL IMMATÉRIEL
DU HAUT ATLAS
"COMMUNE BERBÈRE
D'IMLCHIL"
REALISÉ PAR:
I H S A N E KAT OUF
ENCADRÉ PAR:
MME . W AHI BA
MOUBCHI R
Table de matière :
I. Introduction
A. L’intérêt de choix
B. L’objectif de choix
C. Annonce du plan
III. Conclusion
Introduction :
Chaque société s’exprime essentiellement au travers de son patrimoine culturel par le côté
immatériel. Ce dernier reflète l’identité d’une communauté et assure sa cohésion au sein et par
rapport aux autres communautés. La prise de conscience de l’importance de ce patrimoine
culturel immatériel par la communauté détentrice, s’avère être le premier pas vers une
patrimonialisation rationnelle.
Le patrimoine culturel est d’une grande richesse au Haut Atlas oriental marocain, notamment
le patrimoine immatériel. Ce dernier s’organise autour de la musique, de la danse, la langue, la
cuisine et les savoir-faire et traditions portées par les habitants de la région. C’est un héritage
vivant qui se transmet grâce à plusieurs entités et structures organisées. Malgré toute sa richesse,
l’aire culturelle n’a, pendant longtemps, pas eu les outils pour valoriser son patrimoine. En
outre, une politique nationale de la préservation et de la valorisation du patrimoine immatériel
dans cette région n’est pas véritablement entreprise.
En effet, ce sont les populations locales qui pratiquent les traditions et les coutumes. Chaque
communauté a son propre patrimoine culturel immatériel, ainsi que ses propres modes de
transmission de ce patrimoine. Cette transmission se fait, en règle générale, plutôt de manière
orale qu’écrite, ce qui implique que les personnes en mesure de transmettre le patrimoine
culturel immatériel sont essentielles. C’est pourquoi la sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel doit se faire en collaboration avec les populations locales, en tenant compte de leurs
attentes, de leurs modes de transmission, des évolutions que leur culture a subies,
Intérêt de mon choix :
Le Haut Atlas oriental est connu par sa détention d’un fonds patrimonial très riche et très varié
(mythes, fables, contes, chants etc.). Dans cette région, comme en beaucoup de régions du
monde, il existe différents genres de patrimoine en rapport avec l’amour, la vie, la cohésion
sociale etc. Ce patrimoine culturel immatériel incarne en effet une mémoire et une histoire
largement méconnues de la majeure partie des populations à cause de la pensée unique, mais
aussi du dédain de la diversité.
Mais comment sauvegarder ce patrimoine envahi par une mondialisation féroce ? Et comment
faire de ce patrimoine un catalyseur d’intégration, de dialogue et de tolérance ? Comment ces
communautés donnent une signification à leur vie à partir de ce patrimoine ?
L’objectif de projet :
Assurer une protection durable du patrimoine identité (de l'inventorié, de l'inscrit et le
classé), afin de le-son historique-transmettre aux générations présentes et futures.
Le patrimoine culturel immatériel d’une communauté est fortement lié aux individus qui la
composent, car ce sont ces individus qui le portent, qui le font vivre, qui le transmettent aux
générations futures. La population locale joue donc un rôle primordial dans la sauvegarde
du patrimoine culturel immatériel.
Ainsi que c’est notre rôle comme étant des promoteurs de présenter, et valoriser ce
patrimoine culturel immatériel. Notre pouvoir symbolique est d'ailleurs à la mesure de cette
obligation de garder : par un bout, nous nous considérons les héritiers de ces êtres humains
qui nous ont laissé ces objets ; de l'autre, nous allons les léguer comme des objets d'une
valeur inestimable à ceux qui viendront après nous. Nous assurons ainsi la continuité de
l'humanité entre le passé et le futur.
1
Chiara Bortolotto [dir.], Le Patrimoine culturel immatériel : enjeu d’une nouvelle catégorie, Paris, éd. Maison
des sciences de l’homme, 2011 (Coll. « Ethnologie de la France, Cahier 20 »)
Annonce du plan :
Processus de patrimonialisation :
Identification
Emplacement Géographique :
Imilchil est une commune rurale marocaine, située dans le Haut Atlas
Aperçu historique :
Azetta et ses chants rituels : un langage en silence
Azetta (le terme se prononce localement Asetta) est l’un des domaines de la femme Amazigh.
Cette activité est considérée comme un métier sacré et riche en symbolique. Au commencement
du travail, deux femmes au minimum sont nécessaires. Les tisserandes préfèrent commencer
leur tâche le lundi ou le mardi, car il est admis qu’entreprendre ces jours-là favorise une Baraka
exceptionnelle.
Deux femmes s’installent chacune près d’un piquet de fer ou de bois, planté au sol, symbolisant
le soleil et la lune, la troisième femme prend une bobine de fils entre les deux extrémités pour
que les deux premières fixent la trame fil par fil en montant vers le haut, par deux fils qui se
croisent en créant un nœud. De petits grains de sel sont apportés, une femme met des grains de
sel dans sa bouche et en met d’autres sur le premier piquet de bois pour expulser les djinns tout
en récitant ce chant rituel à voix haute :
« Bismi Llah nzzurk a rbbi guim d ifassen nnunt a Lmalaka n ignwan Ula Ttin Ikalen, A
Llala Fatim zzahra a Tadda izwarn s azetta »
Traduction :
« Au nom du Seigneur Dieu nous commençons, mettez vos mains les anges des cieux et
celles des terres, ô ! Sainte Fatim zzahra, celle qui a été la première tisserande »
Ces motifs reflètent l’esprit de cohabitation qui a toujours existé dans ces tribus depuis leur
histoire lointaine avec des peuples de différentes convictions et de différentes civilisations,
distincts d’une tribu à une autre.
À la fin du tissage, les femmes interdisent aux garçons mais aussi aux hommes d’y assister, car
elles vont mettre fin à un être ayant une âme du genre masculin. Faisant ainsi, elles évitent que
cela puisse être présage de la disparition d’un mari, d’un fils ou d’un « Akham » – traduction
: « foyer ». Elles font « boire » leur création tissée en mouillant le peigne de fer « Taskka »
avec lequel elles la tassent avant de le passer sur le dernier fil du fond, ensuite elles prodiguent
au tapis une dernière action de grâce, un bol d’eau est apporté à la maitresse-ouvrière pour
qu’elle y trempe une fourche et en asperge le tapis en psalmodiant la formule de bénédiction :
« Nsswac g ddunit a Azetta, sswax g lixra» – traduction : « Nous t’abreuvons dans cette vie,
pour que vous nous abreuve dans l’autre monde. Enfin elles le coupent en récitant « Ad irzq
rbbi Sahht », – traduction : « que Dieu vous accorde la santé » et finissant par cette formule
: « Ad irzq udm n nnbi » – traduction : « pour qu’il soit béni par le prophète ».
Les femmes de la tribu se réunissent pour célébrer le rituel de « tlghenja », qui veut dire
cuiller à pot, autour d’une jeune fille pubère dotée de tous les atours d’une fiancée et d'autres
jeunes filles. Le groupe de femmes se met en marche en procession dans le village. Portant
une « cuiller à pot » dans la main, les femmes chantent les chants, le cortège s’arrête aux
seuils des maisons et reçoit différents aliments (semoule, farine, viande, graisse, beurre, etc.).
La collecte de ces dons alimentaires est l’une des phases essentielles du rituel d’obtention de
la pluie, elle mobilise l’ensemble des habitants pour tisser des liens sociaux au sein de la
communauté.
Cette procession, à laquelle participent les femmes et les enfants, s’accompagne de chants, de
prières, d’invocations, et se déroule à travers des douars, des villages. Leur but est de
provoquer la pluie lorsque l’homme se sent menacé par la sécheresse persistante et quand les
récoltes sont en péril. Les femmes préparent sur place un repas avec les différentes offrandes
obtenues. Ce repas est servi dans des lieux particuliers tels l’aire à battre ou sur une colline,
lieux qui manifestent leurs liens avec l’eau, les récoltes.
Elles font sept fois le tour de la mosquée, tenant à la main la louche et entonnant des chants à
la gloire d’Anzar en implorant le retour de la pluie. Les chants rituels sont repris ensuite par
toutes les femmes. Pendant ce temps, les jeunes filles en âge de se marier se rassemblent
autour de la fiancée d’Anzar, et jouent à un jeu qui consiste à faire entrer une balle de liège
dans un trou, à l’aide d’un bâton. Dès lors, elles peuvent être assurées de la venue de la pluie
dans les jours suivant.
« Ô tlaghnja ! Dirige tes mains au ciel et demande à Dieu qu’il nous procure de pluie »
« Ô Tlghanja ! Nous croyons à Dieu, lui seul qui peut nous donner la pluie »
« Nous sommes parties de l’autre côté, seule la pluie nous a fait revenir »
Pour l’ethnographe Emile Loust, dans les régions situées au sud-ouest de Marrakech, à
Amzmiz et à Imi n-Tanout en particulier, les gens ont coutume de noyer leur poupée dans une
mare ou dans une rivière (fig.2). Après l’avoir promenée autour des marabouts locaux, on
gagne le bord d’un étang, et là, la fillette, qui la porte, la lance avec force derrière elle en
s’écriant : « ad-yawy rbbi anzar ! Que Dieu apporte la pluie ! » Si la poupée plonge la tête
droite sous l’eau, on dit que l’année sera pluvieuse. Dans le cas contraire on y voit le signe
d’une année de sécheresse. En effet, la cérémonie est pratiquée à l’époque des labours, non
pas en vue de provoquer la pluie, mais pour tirer des présages sur la campagne agricole qui
commence. C’est là un cas typique d’une opération magique qui a perdu son caractère primitif
pour se transformer en rite divinatoire.
Ce sont exclusivement les femmes qui se livrent au travail pénible de moudre, le matin,
souvent très tôt, à l’aurore. La mouture faite à cette heure matinale possède, dit-on, une
baraka.
« Bismi Llah bdigh isk a rasull llah, kyin ayd igan achfi3 inu »
« Au nom de Dieu, ô prophète par toi je commence, c’est toi mon intercesseur »
« Louange à Dieu qui pourrait me rendre les bons moments pour que je puisse remettre à
chacun son cadeau »
« Isul rbbi ad ak ikkes akarif aha bu lhebs, awy digh itnan i tayyat »
« Unna yrran adigr adar s Lcar, Yini bismillah adughuln 3la khir »
« Celui qui voudra prendre de chemin, dites-vous Louange à Dieu pour que vous
reviendrez en paix »
Lorsque le moulin est séparé en deux meules, on ne doit pas passer entre ses deux moitiés,
cela pourrait susciter l’envoûtement « Tuqqif ».
L’approche par les valeurs :
Valeur -la langue et le style des chants s’affirme à travers les femmes en laissant
Sociale une empreinte caractéristique de leur œuvre dans la création.
-réunissement pour la célébration d'un rituel, ce dernier abouti à une
solidarité qui dure avec le temps
-savoir-faire
En effet, ces valeurs sont les plus représentatives et ils ont besoin de les mettre en valeur.
Selon Valdmir Tr. Hafstein, la convention serait avant tout un outil de sauvegarde des
communautés même, reflétant en cela « le désir de communauté » qui caractérise la société
contemporaine et soutient son besoin d’affirmer une appartenance et une identité partagées. La
communauté détentrice d’une création, d’une connaissance ou d’un savoir-faire doit ainsi se
réapproprier un art traditionnel qui lui a été transmis par ses ancêtres et l’ajuster aux besoins
actuels de la société. En effet, c’est elle qui pratique les traditions, qui possède les savoir-faire,
qui applique les us et coutumes, connaît les légendes etc. et qui va transmettre le patrimoine
culturel immatériel.
Les acteurs :
Acteurs Fonctions et missions
Ce patrimoine, ce n’est pas simplement une posture conventionnelle pour faire chanter, ce
patrimoine culturel immatériel est un moyen pour nous de nous rapprocher, de nous
comprendre, de nous reconnaître et de nous respecter. C’est aussi la grande porte d’entrée dans
la société de la modernité. Donc, aujourd’hui, nous sommes tous ensemble pour prendre la juste
mesure de ces choix et de ces acquis.