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RECHERCHE EN DROIT
Par
Noel A. GBAGUIDI
Agrégé des Facultés de Droit
Professeur Titulaire
Université d’Abomey-Calavi (BENIN)
ahonag@yahoo.fr
Juin 2017
I. OBJECTIFS DU COURS
Objectifs spécifiques
A la fin de la formation chacun des Auditeurs
devrait être capable de :
• Choisir un sujet de recherche répondant aux
exigences scientifiques ;
• Rédiger le document de problématique
contenant les points essentiels de la
problématique ;
▪ Appliquer les techniques de la recherche
documentaire ;
▪ Concevoir un plan cohérent ;
▪ Rédiger un travail scientifique de l’introduction
générale à la note bibliographique selon la
démarche-type.
II. CONTENU INDICATIF :
▪ ETAPE 1 : LE SUJET
▪ ETAPE 2 : LE DIRECTEUR
▪ ETAPE 3 : LE CALENDRIER
▪ ETAPE 4 : LA PROBLEMATIQUE
▪ ETAPE 5 : LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE
▪ ETAPE 6 : LE PLAN DE REDACTION
▪ ETAPE 7 : LA REDACTION
▪ ETAPE 8 : LA SOUTENANCE
III. METHODES ET TECHNIQUES
D’APPRENTISSAGE
▪ Ateliers de démarrage
▪ Brain storming
▪ Exposés-discussion
▪ Etude de cas
▪ Exercices d’application
▪ Synthèse
IV. BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
Définition de la méthodologie.
Que signifie « méthodologie » ?
Etude de la méthode ou des méthodes scientifiques
propres à quelque chose. Dans cette définition, on
retrouve le terme « méthode ».
Mais, qu’est-ce que la méthode ?
▪ lacune ;
▪ contradiction ;
▪ absence totale ou partielle de connaissances ;
▪ phénomène curieux ou étonnant
▪ une institution nouvelle, curieuse
▪ une pratique curieuse
▪ etc.
A partir des lectures exploratoires dans le centre
d’intérêt, il faut sélectionner un problème précis dont
sera tiré un sujet. Le sujet de recherche ne doit donc
poser qu’un seul problème précis.
Le problème identifié et sélectionné, il faut formuler un
sujet qui le pose.
b. La formulation du sujet
Pertinence scientifique/théorique
Pertinence scientifique/théorique
Atelier :
Le choix du directeur
20 mn en individuel
25 mn en plénière
Les raisons du choix de mon directeur
Donnez des points de 1 (le plus faible) à 10 (le plus
élevé)
1. C’est un proche ami (e), parent etc.)
2. C’est un très bon professeur en général
3. C’est un spécialiste de la matière du sujet
4. Il est disponible
5. Je le considère comme coauteur du mémoire
6. Il a un bon caractère
7. C’est un bon facilitateur (il écoute, il lit les
travaux qui lui sont soumis, il conseille…)
8. Il ne limite pas le nombre d’étudiants à
encadrer
9. Il n’est pas très exigeant envers les étudiants
10. Il est le seul habilité à accepter de diriger
Correction
1 = 2 ; 2. = 5 ; 3. = 6 ;
4. = 6 ; 5. = 2 ; 6. = 5 ;
7. = 7 ; 8. = 3 ; 9. = 3 ; 10. = 4
Synthèse
Le directeur est un personnage central. Il donne des
conseils et indique l’orientation nécessaire à certaines
importantes étapes de la recherche :
- il approuve le choix du sujet ;
- il approuve la problématique ;
- il valide le plan de rédaction ;
- il suit les niveaux d’analyse et conseille au besoin ;
- il approuve le travail achevé ;
- il participe à la composition du jury.
Combien de fois le rencontrer ?
Tout dépendra des circonstances, de sa disponibilité,
de sa méthode de travail. Mais, à trois étapes
décisives, il doit donner son approbation : le choix du
sujet, le plan de rédaction et le travail achevé.
Pour le reste, il faut le solliciter chaque fois que le
chercheur rencontre une difficulté sérieuse.
- La rencontre avec le Directeur
Les caractéristiques
Il doit être :
- habilité à diriger vos recherches
- disponible
- en activité, sauf dérogation
- intéressé par le sujet
En outre, le sujet doit être dans le domaine de sa
spécialité et/ou dans le centre d’intérêt du Directeur
Enfin, le Directeur doit :
▪ savoir écouter
▪ accepter que l’étudiant puisse avoir une opinion
différente
▪ être sympathique
▪ objectif
▪ rigoureux
▪ expérimenté (souhaitable)
▪ facilitateur
Que faire lorsque plusieurs enseignants répondent
aux critères ?. il faut faire une pondération avec un
regard sur le but final.
ETAPE 3 : LE CALENDRIER
30 mn de travail individuel
30 mn de correction et en plénière
Travail à faire :
Indiquez les qualités et défauts de ce document de
problématique.
Document à distribuer ou à projeter.
ETAPE 5 : LA DOCUMENTATION APPROFONDIE
3. Les répertoires
Donnent des informations complètes et détaillées. Ce
sont de bonnes sources documentaires
A citer ici par exemple, sont les Jurisclasseurs et
l’Encyclopédie Dalloz.
Les jurisclasseurs publiés en plusieurs tomes par
disciplines juridiques (ex : droit civil : 30 volumes) sont
composés de fascicules mobiles, facilitant la mise à
jour, traitant des matières données.
*. www.lextenso.fr
Il permet d’accéder au texte intégral des 9 revues
suivantes :
▪ Le Bulletin Joly Sociétés, depuis le 1er janvier 1986 ;
▪ Le Répertoire du Notariat Defrénois, depuis le 1er
janvier 1990 ;
▪ Le Bulletin Joly Bourse, depuis le 1er janvier 1993 ;
▪ Les Petites Affiches, depuis le 1er janvier 1995 ;
▪ La Revue générale du droit des Assurances :
depuis le 1er janvier 1995 ;
▪ La Gazette du Palais, depuis le 1er janvier 2000 ;
▪ La Revue des contrats, depuis 2003 ;
▪ Les Cahiers Sociaux du Barreau de Paris, depuis
le 1er janvier 2004 ;
▪ La Revue du droit public, depuis le 1er janvier 2005.
La page d’accueil permet d’accéder aux derniers
articles publiés et à la une des revues du groupe ainsi
qu’à la recherche avancée ; vous pouvez
personnaliser votre page d’accueil avec « votre
Lextenso ».
*. Lamyreflex
Adresse : www.lamyrefl ex.fr
La banque contient d’une part les sources officielles
du droit français et communautaire en texte intégral
(textes, jurisprudence, traités), mais surtout les
revues et les ouvrages des éditions Lamy en texte
intégral.
La page d’accueil permet de consulter l’actualité, de faire
une recherche ou de lire une revue ou un ouvrage.
Elle offre aussi de s’abonner gratuitement à la lettre «
2LR » qui suit l’actualité juridique, domaine par domaine.
*. LexisNexis : les éditions du JurisClasseur
Adresse : www.lexisnexis.fr
La banque contient principalement en texte intégral :
▪ Les encyclopédies du JurisClasseur, avec des
alertes hebdomadaires ;
▪ La jurisprudence : JurisData (le fonds des cours
d’appel) ;
▪ Les codes et la législation non codifiée (mis à jour
quotidiennement), et le Journal officiel du jour;
▪ Les 27 revues du jurisClasseur, dont les 4 éditions
de « La Semaine juridique ».
▪ En résumé : la doctrine des revues.
Page d’accueil :
LexisNexis :
La spécificité de la banque est très certainement la
jurisprudence.
La banque JurisData se singularise par son fonds
documentaire exceptionnel concernant les juridictions
de fond, et spécialement les Cours d’appel.
*. JurisData
JurisData est constitué d’abstracts, technique
rigoureuse de résumé très structuré qui sécurise
considérablement la recherche, en éliminant à la fois
le silence et le bruit. Le document est également
disponible ensuite en texte intégral.
*. Juricaf
Juricaf est la base de données de jurisprudence des
cours suprêmes des pays francophones.
Pays Juridiction
Nombre d’arrêts validés
Belgique Conseil d’État 17 245
Cour constitutionnelle 68
Cour d’arbitrage 2 288
Cour de cassation 390
Bénin Cour suprême 2 674
Bulgarie Cour suprême de cassation 22
Burkina Faso Cour de cassation 13
Burundi Cour suprême 17
Cameroun Cour suprême 16
Canada Cour suprême 1 392
CEMAC Cour de justice 20
Congo Cour suprême 18
Congo démocratique Cour suprême de justice 127
Côte d’Ivoire Cour suprême 7
France
Conseil constitutionnel 3 240
Conseil d’État 1
Cour de cassation 87 040
Cour de discipline budgétaire et financière 27
Gabon Cour de cassation 13
Guinée Cour suprême 78
Haïti Cour de cassation 62
Hongrie Cour suprême 3
Liban Cour de cassation 16
Luxembourg Cour supérieure de justice 512
Madagascar Cour suprême 3 025
Mali Cour suprême 535
Maroc Cour suprême 1 607
Mauritanie Cour suprême 5
Monaco Cour de révision 6
Niger Cour suprême 424
OHADA Cour commune de justice et d’arbitrage 76
Pologne Cour suprême 8
République tchèque Cour suprême 39
Roumanie Haute Cour de cassation et de justice 201
Rwanda Cour suprême 5
Sao Tomé et Principe Cour suprême 5
Sénégal Cour de cassation 1 192
Suisse Tribunal fédéral 17 612
Tchad Cour suprême 420
Togo Cour suprême 7
Tunisie Cour de cassation 6 ;
*. afrilex
Enquêtes
ETAPE 6 : LE PLAN DE REDACTION
(Voir article de Mr Michel VIVANT, Le plan en deux
parties, ou l’arpentage considéré comme un art, in :
Mélanges Catala, Le droit privé à la fin du 20e siècle,
Paris, Litec, 2001, p. 969 et s).
La rédaction se fait suivant un plan : le plan de
rédaction. Nous verrons la notion de plan, les différentes
étapes de conception du plan et les caractéristiques
d’un bon plan.
A. La Notion de plan de rédaction
Définition
Distinction plan de rédaction et plan de recherches
utilité
1. Définition du plan de rédaction:
Dictionnaire :
Le plan est l’ «organisation des parties considérées
après coup ou élaborées avant la composition ».
Synonymes : cadre, canevas, charpente, squelette…
Le Plan de rédaction est la structuration des différentes
étapes de la réponse. Le plan de rédaction est la
meilleure façon de faire comprendre la solution et de
démontrer que cette façon est la meilleure avec une
fixation sur le lecteur. Le plan exprime le cheminement
du raisonnement dans la démonstration. C’est l’ossature
sur laquelle est construit l’ouvrage. C’est aussi
l’architecture.
Le plan est muri, conçu et confectionné avant tous les
autres aspects du sujet, y compris l’Introduction
générale.
Un travail scientifique se construit, s’écrit avec un bon
plan.
Etant donné que le travail scientifique s’inscrit dans un
processus itératif, le plan peut être progressivement
réaménagé.
Pour les juristes, le plan est conçu avant la composition.
2. Distinction plan de rédaction-plan de recherches
- Analyse fonctionnaliste
Ce type d’analyse est recommandé, lorsqu’il s’agit
d’analyser une institution-organisme. L’analyse
fonctionnaliste consiste à étudier une institution, une
réalité, par rapport à la fonction qui lui a été assignée.
Pour quelle finalité ?
Ce qu’elle fait maintenant y est-elle conforme ?
Est-elle utile?
Est-elle efficace ?
Ces questions sur le phénomène sont posées et
traitées tant dans sa conception (au départ et après)
que dans ses résultats à situer aussi bien dans le
système juridique que dans le système social.
- Analyse systémique
C’est l’analyse du système juridique par rapport aux
relations entre ses composantes. Il s’agit de jeter un
regard sur le fonctionnement interne du système
juridique ou d’une institution considérée comme un
système.
- Analyse structuraliste
L’analyse structuraliste est une démarche de l’esprit
qui consiste à observer un ensemble structuré et à
analyser la position/la place que chaque élément
occupe dans cet ensemble par rapport à la
philosophie qui sous-tend la construction ou
l’existence de cet élément structuré.
- Classification
La classification est l’effort de catégorisation, de
regroupement, de mise en ordre permanent des
phénomènes.
Les phénomènes, faits, concepts, notions, observés,
étudiés ont besoin d’être organisés, structurés,
regroupés sous des rubriques, sous des catégories
pour être mieux compris et pour élaborer ou déterminer
leur régime juridique
- Explication /Compréhension
Expliquer ici, c’est répondre aux questions quoi et
pourquoi ? : c’est faire voir comment un phénomène est
né et comment il est, ce qu’il est. L’explication consiste
à clarifier des relations entre les phénomènes et à
déterminer pourquoi ou dans quelles conditions tel
phénomène ou tel événement se produit.
Enfin, il ne faut pas oublier que :
▪ la connaissance est un processus itératif ente le «
réel » (que l’on étudie) et la représentation de ce «
réel » ;
▪ la qualité d’une théorie ne peut se juger à sa seule
cohérence interne, mais par apport à sa capacité à
rende compte du réel (intérêt pratique) ;
▪ de même, le travail sur le réel implique toujours une
position théorique, scientifique de départ ;
▪ dans un travail de connaissance scientifique, il n’y a
de place, ni pour le « travail théorique pur » (coupé
de toute référence à un objet ou à une réalité dont il
s’agit de rendre compte), ni pour l’ « empirisme
descriptif pur » (faisant l’impasse sur l’indispensable
effort d’élaboration théorique et de conceptualisation).
2. L’équilibre du travail, les chapeaux et transitions
Il faut veiller à ce le travail soit équilibré aussi bien au
niveau des deux parties qu’au niveau des sous-parties
et de toutes les autres subdivisions.
Si un léger déséquilibre peut être toléré, il le sera au
profit de la première partie, ou du premier titre ou du
premier chapitre et ainsi de suite.
Ne pas oublier les transitions et les chapeaux. Les
chapeaux sont des lignes de texte qui introduisent les
développements suivants. Ils sont nécessaires entre
les différentes rubriques.
Les transitions, manière de passer d’une idée à une
autre, sont nécessaires pour articuler les divers
éléments des développements.
Les idées sont exposées selon le plan.
On doit nécessaire voir dans vos développements :
explication, description et conclusions personnelles :
c’est aussi cela la thèse. Ce sont des propositions que
vous défendez.
3. Le style
Le style, c’est l’homme dit-on. On ne peut en matière
de style aller au-delà de quelques conseils très
généraux. L’écriture est un mode de communication de
la pensée. Le premier objectif est donc de se faire
comprendre.
Se poser la question : est-ce clair ? avec fixation sur le
lecteur et non sur soi-même. C’est pourquoi, le style
doit être correct, clair et précis, servi par une
orthographe et une grammaire irréprochables.
Il est recommandé d’utiliser « nous » et non « je » ou
« on ».
Le droit étant aussi une science de la terminologie, il
faut observer rigoureusement le langage juridique. et
bien entendu le raisonnement juridique.
4. La note (en général de bas de page)
(voir article de Mr Pierre- Yves Gauthier, La note de bas
de page chez les juristes, in : Liber amicorum Malaurie,
Paris, Defrenois, 2005, p. 283 et s.)
Une note vient du latin « nota » qui signifie : la marque,
l’indice. La note est une indication faite pour
comprendre, réfléchir, s’instruire, en corrélation avec
une idée avancée.
C’est un « éclaircissement que dans un livre, on met en
bas de pages, ou en marge, ou à a la fin, ou en
caractère très différent de celui du reste de l’ouvrage »
(Littré).
La note sert à illustrer un propos, afin de le rendre plus
intelligible.
On y rencontre les définitions, les sources
jurisprudentielles, législatives doctrinales etc. on y
rencontre les définitions sans lien étroit avec le sujet
etc.
Pourquoi ?
Le devoir d’information fiable, obligation morale et
scientifique l’impose. Illustrer un propos, afin de le
rendre plus complet et intelligible.
Exemple : définitions, proposition, solutions dans le
texte. Références aux auteurs et à la jurisprudence en
note de bas de page.
Les doivent être suffisantes. Un article pauvre en notes
de bas de pages est, aujourd’hui, le signe que l’auteur
n’a pas suffisamment lu. Du moins, c’est le sentiment
dominant.
Elles doivent être, de préférence, en numérotation
continue.
Elles exploitent des abréviations
Adde (addenda): ajouter
Cf (confer) : confrontez – suggère des rapprochements
entre certains éléments du texte.
Comp. : comparez (suggère la comparaison entre deux
opinions par exemple)
Contra : solution contraire – indique une solution ou
une opinion contraire
et al. : et autres
ibid. (ibidem) : ici même ; pour éviter la répétition,
lorsque la ou les notes précédentes renvoient à la
même référence
infra : plus bas
loc. cit. (loco citato) : à l’endroit précité (pour éviter une
répétition)
op. cit. (opere citato) : dans l’ouvrage précité
passim : ça et là (renvoie à l’ensemble d’un texte qui a
traité la question sans références précises à une page)
pp. : pages s’emploie toujours suivi et non précédé d’un
chiffre
rapp. : rapprochez (suggère un rapprochement entre
deux passages)
supra : plus haut
V. : voir
V° : voir mot
Vis : voir mots
verbatim : mots pour mots
Quelques exemples de notes :
(1)DOSSOU (Jean), La propriété foncière au Bénin,
Laville, PUAO, 2000, p. 188; nouvelle éd. 2007, p. 200.
C. La conclusion générale
La conclusion générale se rédige à la fin de l’étude.
Elle est une synthèse qui doit comporter un certain
nombre d’éléments :
- Rappel du problème posé par le sujet ;
- Rappel de l’intérêt qu’il y avait le résoudre ;
- Rappel des objectifs et hypothèses ;
- Rappel des grandes idées développées ;
- Rappel des résultats obtenus
- Rappel de l’intérêt de ses résultats pour la science
et la communauté (contribution à l’avancée des
connaissances, à la satisfaction des individus dans le
domaine et la communauté en question).
- Les perspectives de recherches sur le problème.
La conclusion générale est une synthèse bien
construite et non une juxtaposition des idées ou des
conclusions partielles.