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7 L’excédent brut

d’exploitation
Point clef
L’excédent brut d’exploitation (EBE) est une mesure de la profitabilité de l’entreprise. Proche de
la marge sur coût variable, il doit impérativement être positif. Il s’agit alors de la trésorerie
potentielle générée par l’exploitation. La trésorerie effective générée par l’exploitation s’obtient
avec l’ETE (excédent de trésorerie d’exploitation). L’EBE est proche de l’EBITDA, indicateur utilisé
par les analystes financiers internationaux pour les groupes cotés. Cet indicateur constitue une
mesure de la performance de l’entreprise, appréciée sous un angle purement industriel et com-
mercial. Son rapport au CA ou à la valeur ajoutée doit être analysé sur une période assez longue.

1. L’EBE, INDICATEUR DU POTENTIEL DE TRÉSORERIE


L’EBE mesure la performance économique de l’entreprise avant la prise en compte
des résultats financiers et exceptionnels, des amortissements, des dépréciations et des
provisions, enfin des impôts.
Il s’agit donc d’un solde indépendant des décisions politiques menées par l’entre-
prise sur le plan financier et fiscal et au niveau des dépréciations. Il doit permettre
de faire face au maintien et au développement de l’outil de production et de couvrir
les dépenses fiscales et de financement.
Pour mettre en évidence l’excédent de trésorerie produit par l’entreprise au niveau
de l’exploitation pour une année, il suffirait de faire le calcul simpliste suivant :

Créances sur les clients en début d’année Dettes auprès des fournisseurs en début d’année
+ Ventes facturées de l’année + Achats facturés de l’année
– Créances sur les clients en fin d’année – Dettes auprès des fournisseurs en fin d’année
= Encaissements sur les ventes de l’année = Paiements aux fournisseurs pour l’année
Excédent de trésorerie d’exploitation (ETE) = Encaissements sur ventes – Paiements aux fournisseurs

L’EBE est une solde proche de l’ETE mais son calcul provient du compte de résultat
dans lequel les produits et les charges correspondent à des facturations et non à des
mouvements de trésorerie. De plus, dans l’EBE, on tient compte des variations des
stocks qui ne correspondent pas non plus à des mouvements de trésorerie.
Pour passer de l’EBE à l’ETE, il faut donc tenir compte des décalages de paiements
(clients et fournisseurs) et neutraliser les variations de stocks. Ces trois postes se
retrouvent au bilan et sont appelés BFRE (besoin en fonds de roulement d’exploi-
tation) : stocks + créances clients – dettes fournisseurs.
En prenant l’EBE + le BFRE en début d’année – le BFRE en fin d’année, on aboutit
à l’ETE :
ETE = EBE – D BFRE
L’EBE est donc un solde de trésorerie potentielle. L’ajustement par la D BFRE
permet d’en faire un solde de trésorerie effective. Ce solde doit être impérativement
positif pour financer les autres charges de l’entreprise : charges financières, exception-
nelles, participation des salariés et impôts sur les sociétés.

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Fiche 7 • L’excédent brut d’exploitation

Une entreprise ne peut pas assurer sa survie au-delà de trois années d’ETE négatif.
Dans ce cas, elle s’asphyxie inéluctablement du point de vue financier et devient
dépendante des banques.
2. L’ANALYSE DE L’EBE
Une entreprise ne peut assurer sa survie au-delà de trois années d’EBE négatif (on
dit aussi IBE = insuffisance brute d’exploitation), car cela signifie qu’elle réalise
plus de pertes en travaillant qu’en arrêtant son activité.
Lorsque l’EBE augmente, mais plus lentement que le chiffre d’affaires ou que la
valeur ajoutée, cela signifie que l’entreprise connaît un déclin qui se traduira par une
évolution défavorable du taux de marge d’exploitation : EBE/CA (ou VA), dont la
baisse continue est un signe prédictif de défaillance.

Valeur ajoutée 500 520


– Charges de personnel (300) (360)
= Excédent brut d’exploitation 200 160
Taux de valeur ajoutée 40 % 30 %

Lorsque l’EBE augmente au même rythme que le CA, mais que la rentabilité des
capitaux diminue, l’entreprise est en phase de développement rapide. La persistance
d’une baisse de la rentabilité peut signifier une mauvaise utilisation du capital produc-
tif (sous-utilisation des équipements), un gonflement excessif du BFRE qui pèse sur
la masse des capitaux investis, un temps de réponse trop long des investissements
(lancement de nouveaux produits).
La baisse structurelle du ratio excédent brut d’exploitation/capitaux investis est un
signe grave pour le devenir de l’entreprise. Les capitaux augmentant plus rapidement
que la valeur ajoutée, la rentabilité diminue.

Actif immobilisé 1 300 1 900


Bilan Besoin en fonds de roulement 500 900
Capitaux investis 1 800 2 800
Chiffre d’affaires 6 000 7 000
Flux Valeur ajoutée 1 400 1 800
Excédent brut d’exploitation 600 700
Excédent brut/Capitaux investis 30 % 25 %

3. LE CONCEPT D’EBITDA
Les sociétés cotées en bourse axent leur communication de rentabilité autour de
l’EBITDA (earnings before interest, taxes, depreciation and amortization) qui est un
concept voisin de l’EBE.
L’EBITDA est une ressource produite par l’entreprise permettant de rémunérer les
apporteurs de capitaux (banques et actionnaires) et de financer le développement
de l’entreprise. Il est utilisé à l’échelle internationale par les cabinets d’analyse
pour effectuer des comparaisons entre des sociétés aux fiscalités et systèmes compta-
bles différents. Le rapport entre l’EBITDA et le CA n’est pertinent qu’en comparant
des sociétés évoluant sur le même secteur d’activité. Les analystes utilisent l’indicateur
EBIT (earnings before interest and taxes), très proche du résultat d’exploitation.

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