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La dolce vita

La dolce vita (prononciation italienne  : /la ˈdoltʃe ˈviːta/), sorti initialement en France sous le
titre La Douceur de vivre, est un film italo-français réalisé par Federico Fellini et sorti en 1960. La dolce vita
Le film a obtenu la Palme d'or au 13e Festival de Cannes, ainsi que l'Oscar des meilleurs costumes
de 1962.

Construit comme une succession de petits épisodes, La dolce vita suit Marcello Rubini, un
journaliste de presse people, au fil d'une semaine de vie mondaine à Rome dans une recherche
infructueuse de l'amour et du bonheur. Ce film marque un tournant dans la filmographie de
Federico Fellini, faisant suite à trois films proches du néoréalisme  : La strada (1954), Il bidone
(1955) et Les Nuits de Cabiria (Le notti di Cabiria) (1957). Il inaugure le vocabulaire
cinématographique personnel qui deviendra définitivement la marque de fabrique «  fellinienne  »
des films de la maturité.

Aujourd'hui considéré comme un classique du cinéma italien et du cinéma en général, il a pourtant La scène de la fontaine de Trevi
été accueilli par le scandale à sa sortie pour sa description d'une société oisive et débauchée.

Titre original La dolce vita


Réalisation Federico Fellini
Scénario Federico Fellini

Tullio Pinelli

Ennio Flaiano

Brunello Rondi

Pier Paolo Pasolini

Acteurs Marcello Mastroianni

principaux Anouk Aimée

Anita Ekberg

Sociétés de Riama Film

production Pathé Consortium Cinéma

Gray-Film
Pays de France

production Italie
Genre Chronique dramatique
Durée 167 minutes
Sortie 1960

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution


Sommaire
Synopsis
Prologue - Marcello
Épisodes 1 à 4
Intermède - Paola
Épisodes 5 à 7
Épilogue - Le monstre marin
Fiche technique
Distribution
Contexte
Le miracle économique italien
La censure
Le néoréalisme
Production et réalisation
Production
Scénario
Scènes
Personnages
Marcello
Paparazzo
Sylvia
Le père de Marcello
Choix des acteurs et actrices
Décors
Via Veneto
Appartements de la prostituée et d'Emma
Épisodes avec Sylvia
Rencontres avec Steiner
Maison de Maddalena, faux miracle, cabaret
Château des nobles
Plage et villa voisine
Costumes
Musique
Tournage
Post-production
Accueil
Le scandale
Réception critique en France
Succès commercial
Distinctions
Récompenses
Nominations
Analyse
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Filmographie
Articles connexes
Liens externes

Synopsis
La dolce vita est composée d'une série d'épisodes en apparence déconnectés. La structure du scénario n'est pas sans rappeler celle des films à
sketches chers au cinéma italien et auxquels Fellini a lui-même eu recours plusieurs fois. Situé à Rome en 1959, le film suit, sur ce mode
apparemment décousu, les pérégrinations de Marcello Rubini (joué par Marcello Mastroianni), un jeune provincial aux aspirations littéraires, devenu
chroniqueur dans un journal à sensations.

L'analyse usuelle du scénario le découpe en un prologue, sept épisodes principaux interrompus par un intermède, et un épilogue, ce qui lui confère
1, 2, 3
une structure fortement symétrique . La longueur du film empêche souvent d'en percevoir, lors de la première vision, le caractère extrêmement
structuré. À travers des tableaux connectés par la présence de Marcello et de quelques autres personnages-clés, Fellini explore l'intimité, dans le
1, 2, 3
cadre plus large d'un monde en mutation, la société italienne du miracle économique d'après-guerre .

Les épisodes présentent chacun une voie qui s'offre à Marcello. Ces voies étant toutes sans issue, à la fin Marcello reste seul, comme tout héros
4
fellinien .

Prologue - Marcello
Séquence de jour — La première scène présente un hélicoptère transportant une statue du Christ au-dessus d'un ancien aqueduc romain, tandis
qu'un second hélicoptère de presse le suit dans le ciel de la ville. Ce dernier est momentanément retardé par un groupe de jeunes femmes en bikini
qui prennent un bain de soleil sur le toit d'un immeuble élevé. Marcello mime alors des numéros de téléphone, mais ne réussit pas à se faire
comprendre et hausse les épaules avant de continuer son chemin en suivant le premier hélicoptère au-dessus de la place Saint-Pierre.

Épisodes 1 à 4

Épisode 1 - Maddalena

Séquence de nuit — Dans un night-club select, Marcello est pris à partie par un homme célèbre photographié contre sa volonté. Il rencontre
Maddalena (jouée par Anouk Aimée), une femme désœuvrée de la grande bourgeoisie qui, fatiguée de Rome, cherche constamment de nouvelles
sensations. Marcello lui explique qu'il trouve que la capitale italienne lui convient, car elle est comme « une jungle où il pourrait se cacher ». Alors
qu'ils se promènent en voiture dans la Cadillac de Maddalena, ils décident de raccompagner une prostituée chez elle, en banlieue romaine, et en
échange se font prêter sa chambre pour y faire l'amour.

Séquence à l'aube — Après cette nuit avec Maddalena, Marcello Rubini retourne à son appartement, où il se rend compte que sa fiancée, Emma
(Yvonne Furneaux), a fait une tentative de suicide. Sur le chemin de l'hôpital, puis en salle de réanimation, il lui déclare son amour éternel, alors
qu'elle est encore à demi-inconsciente. En attendant qu'elle se remette, il téléphone à son amante bourgeoise.

Épisode 2 - Sylvia

Séquence de jour — Marcello couvre l'arrivée à l'aéroport de Sylvia Rank (Anita Ekberg), une célèbre actrice
internationale, qui est assaillie par une meute de journalistes. Pendant la conférence de presse de Sylvia, Marcello
appelle chez lui pour s'assurer que sa fiancée Emma va bien, et il lui promet qu'il n'est pas seul avec la célèbre
actrice. C'est à ce moment que le petit ami de Sylvia, Robert (Lex Barker), entre dans la pièce, complètement ivre.
Après la conférence, Sylvia visite, pleine d' énergie, la coupole de la basilique Saint-Pierre, semant les
photographes qui la suivent, mais fatigués par la montée rapide des escaliers. Marcello finit par se retrouver seul
avec elle, à admirer le Vatican depuis le sommet de l'édifice.

Séquence de nuit — Marcello danse avec Sylvia dans un night-club à ciel ouvert. Robert reste à l'écart, dessinant et
discutant autour d'une table, mais il fait plusieurs remarques déplaisantes à sa petite amie, ce qui conduit cette
dernière à quitter le groupe, suivie avidement par Marcello et par ses collègues photographes. Prenant l'actrice à
bord de sa voiture, Marcello réussit à se trouver de nouveau seul avec Sylvia. Il cherche vainement un lieu
tranquille pour s'y réfugier avec elle, mais ils finissent par errer dans les ruelles de Rome. Trouvant un chaton
abandonné en pleine nuit, Sylvia envoie Marcello lui chercher du lait. Lorsque celui-ci revient, il retrouve l'actrice
qui s'est avancée toute habillée dans la fontaine de Trevi, et il finit par l'y rejoindre. Marcello hésite à embrasser
Anita Ekberg dans la fontaine.
Sylvia, mais il est alors stoppé par la coupure soudaine de l'arrivée de l'eau qui se versait dans le bassin.

Séquence à l'aube — Au petit jour, Marcello raccompagne enfin Sylvia à son hôtel. Malheureusement pour eux, ils
tombent sur Robert, qui les attend dans sa voiture. Jaloux et pris d'une crise de colère, il gifle sa compagne et frappe également Marcello, en présence
de plusieurs photographes, qui vont immortaliser l'incident.

Épisode 3a - Steiner

Séquence de jour — Dans une église, Marcello retrouve un ami intellectuel et distingué, Steiner (Alain Cuny), qui lui montre son livre de grammaire
du sanskrit. Le spectateur comprend alors qu'il a connu Marcello en d'autres temps, à un moment où celui-ci avait des ambitions littéraires, avant de
se fourvoyer dans le journalisme à sensation. Steiner joue ensuite à l'orgue la toccata de Bach.

Épisode 4 - Les deux enfants

Séquence de jour — Marcello, son ami le photographe Paparazzo (Walter Santesso) et Emma se rendent en périphérie de Rome pour un reportage sur
deux enfants qui ont prétendument vu la Vierge Marie. Bien que l'Église soit officiellement sceptique, une foule de dévots, de curieux, de reporters et
de carabiniers se rassemble sur le site. Au fil des interviews, la famille des enfants se révèle peu scrupuleuse.

Séquence de nuit — L’évènement est diffusé à la radio et à la télévision italiennes, alors que des malades incurables sont étendus sur des civières à
même le sol à l'endroit de la supposée apparition mariale. La foule suit aveuglément les deux enfants qui prétendent voir la Vierge à droite et à
gauche. Alors qu'une forte pluie s'abat sur les lieux, les enfants finissent par se retirer, et la foule dépouille un arbre qui aurait soi-disant abrité la
Madone.

Séquence à l'aube — Après la forte montée de ferveur religieuse, le jour se lève sur l'escroquerie et la détresse des croyants trompés. Les dernières
personnes restantes veillent le corps d'un des malades, qui est mort pendant la nuit.

Épisode 3b - Steiner

Séquence de nuit : Marcello et sa fiancée Emma assistent à un débat de salon littéraire, dans la luxueuse maison de Steiner. Un groupe d'intellectuels
y déclame de la poésie, joue de la guitare, philosophe et écoute des sons de la nature sur un magnétophone. Sur la terrasse, le journaliste confesse à
son ami son admiration pour ce qu'il représente, mais Steiner admet qu'il est déchiré entre ce qu'offre la vie matérielle et une vie plus spirituelle, qui
aurait le désavantage d'être moins sûre. Il évoque le besoin d'amour, et exprime sa peur de ce que ses enfants devront affronter un jour.

Intermède - Paola

Séquence de jour — Retiré dans un petit restaurant de plage du littoral romain, Marcello essaye de reprendre l'écriture après une dispute
téléphonique avec Emma. Le va-et-vient de la très jeune serveuse Paola (Valeria Ciangottini) le distrait et l'empêche de continuer. Elle lui demande
de lui apprendre à taper à la machine.

Épisodes 5 à 7

Épisode 5 - Le père de Marcello

Séquence de nuit — Marcello rencontre sur la via Veneto son père (Annibale Ninchi), qui est venu visiter Rome. Avec Paparazzo, ils vont au club Cha-
Cha-Cha, où Marcello présente à son père Fanny (Magali Noël), une danseuse française, avec laquelle ce dernier commence à flirter, comme si c'était
lui le jeune homme.
Séquence à l'aube — À l'appartement de Fanny, le père de Marcello a un léger malaise. Marcello voudrait que son père reste à Rome, pour qu'il puisse
se remettre et lui donner l'occasion de mieux le connaître, mais celui-ci insiste pour repartir par le premier train.

Épisode 6 - Les aristocrates

Séquence de nuit — Marcello, la chanteuse Nico et d'autres amis rencontrés sur la via Veneto se rendent à un château hors de Rome, où une fête bat
déjà son plein. Marcello y retrouve Maddalena. Ils explorent une maison en ruines annexée au château. Maddalena et Marcello, assis à distance dans
deux pièces différentes, se parlent au moyen d'un système d'échos. Maddalena lui demande de l'épouser, tout en avouant qu'elle aimerait aussi
continuer à profiter d'autres hommes, mais alors que Marcello lui déclare son amour, un autre homme est déjà en train de l'embrasser et elle ne
répond plus. Alors que Marcello la cherche, il se fait entraîner par le groupe, qui s'en va explorer les jardins et les bâtiments, à la recherche de
fantômes.

Séquence à l'aube — Épuisé, le groupe revient au château en croisant ceux qui se rendent à la messe.

Épisode 3c - Steiner

Séquence de nuit — Sur une route, de nuit, Marcello et Emma se disputent dans une voiture à l'arrêt. Elle s'en va, il la convainc de revenir, mais ils
continuent leur dispute, et il la chasse, avant de partir en voiture. Il revient la chercher à l'aube.

Séquence à l'aube — Marcello et Emma sont enlacés au lit. Marcello reçoit un appel téléphonique. Il se rue à l'appartement de Steiner, où il apprend
que ce dernier s'est suicidé après avoir tué ses deux enfants.

Séquence de jour — Après avoir répondu aux questions de la police, Marcello et le commissaire vont à la rencontre de la femme de Steiner, évitant de
lui annoncer l'horrible nouvelle devant les paparazzis qui l'assaillent.

Épisode 7 - Nadia
1
Cet épisode, à l'époque où est sortie La dolce vita, était qualifié d'« orgie » . De nos jours, il passerait plutôt pour une soirée agitée.

Séquence de nuit — Marcello et un groupe de fêtards investissent une villa au bord de la mer, propriété de Riccardo (Riccardo Garrone), un ami de
Marcello, qui en est absent. Pour célébrer son récent divorce d'avec Riccardo, Nadia (Nadia Gray) entame un striptease. Alors qu'elle est sur le point
d'ôter son dernier vêtement, Riccardo arrive dans sa villa, et tente de mettre tout le monde dehors. Marcello, ivre, provoque et insulte les autres
participants.

Épilogue - Le monstre marin

Séquence à l'aube — Partant de la villa à l'aube, les noctambules se retrouvent sur la plage, où des
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pêcheurs hissent un filet qui contient un énorme poisson mort .

Séquence de jour — Après avoir contemplé longuement l'œil glauque du monstre, Marcello entend
une voix l'appeler. C'est Paola, la jeune fille du restaurant voisin qui l'interpelle. Séparé d'elle par
l'embouchure d'une petite rivière, Marcello ne peut comprendre ce qu'elle dit. Le fort bruit des Valeria Ciangottini (Paola) sur la plage de
5 Passoscuro.
vagues contribue à l'impression d'incommunicabilité . Marcello finit par lui tourner le dos pour
rejoindre le groupe des fêtards. Le film se termine sur un gros plan du visage de la jeune fille, qui,
après avoir fait un dernier signe à Marcello, tourne lentement sa tête vers la caméra avec un sourire
énigmatique.

Fiche technique
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Titre original : La dolce vita (titre de travail : Via Veneto) Sociétés de distribution :
Titre français : La dolce vita ou La Douceur de vivre Italie : Cineriz (sortie initiale)
Réalisateur : Federico Fellini, assisté de Dominique Delouche et France : Pathé Consortium Cinéma (sortie initiale)
Gianfranco Mingozzi
Autres : Columbia Pictures, American International Pictures
Scénario : Federico Fellini, Tullio Pinelli, Ennio Flaiano, Brunello
Rondi, Pier Paolo Pasolini (non crédité) Pays d’origine : France, Italie
Décors et costumes : Piero Gherardi Tournage : du 16 mars 1959 au 27 août 1959
Photographie : Otello Martelli, assisté d'Ennio Guarnieri et Arturo Langues originales : italien, anglais, français, allemand
Zavattini Format : noir et blanc - 35 mm - 2,35:1 (Totalscope) — son mono
Son : Agostino Moretti, Oscar Di Santo (Western Electric)
Montage : Leo Catozzo Genre : chronique dramatique
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Musique : Nino Rota Durée : 174 minutes
Affiche pour la France : Yves Thos Dates de sortie :
Production : Giuseppe Amato, Angelo Rizzoli Italie : 5 février 1960
7
Sociétés de production  : France : 11 mai 1960 (Festival de Cannes et sortie nationale
concomitante)
Italie : Riama Film
France : Pathé Consortium Cinéma, Gray-Film Classification :
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Italie : Interdit aux moins de 14 ans

Distribution
Marcello Mastroianni (VF : Roland Ménard) : Marcello Rubini Valeria Ciangottini : Paola
Anita Ekberg : Sylvia Lex Barker : Robert
Anouk Aimée : Maddalena Riccardo Garrone (VF : Jean Claudio) : Riccardo
Yvonne Furneaux (VF : Jacqueline Ferrière) : Emma Nadia Gray : Nadia
Magali Noël : Fanny Polidor : le clown
Alain Cuny : Steiner Adriano Celentano : le chanteur de rock
Annibale Ninchi (VF : Richard Francœur) : le père de Marcello Cesare Miceli Picardi : l'homme irrité au night-club
Walter Santesso : le paparazzo Rina Franchetti : la mère des miraculés
Giulio Girola : commissaire Lucenti Dominot : danseur travesti
Renée Longarini : madame Steiner Archie Savage : un danseur noir
Franca Pasut : la fille couverte de plumes Alfredo Rizzo : le réalisateur de télévision
Giò Stajano : Pierone Gloria Jones : Gloria
Nico Otzak : elle-même Giulio Questi : Don Giulio Mascalchi

Contexte
La dolce vita s'inscrit par bien des aspects dans son époque. Film de transition dans la carrière de Fellini, c'est aussi le film d'une époque-charnière,
entre l'après-guerre et l'ouverture à d'autres modes de vie. Le contexte social est celui du boom économique, le contexte politique est celui du poids de
la Démocratie Chrétienne, et le contexte culturel au cinéma est celui de la fin du néoréalisme.

Le miracle économique italien

À la fin des années 1950, la croissance économique déplace les préoccupations des Italiens, de la survie vers les
plaisirs immédiats. La consommation se développe, c'est la fin des privations. Rome devient le centre de
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l'exhibition du mode de vie bourgeois . Le traité de Rome de 1957 scelle la paix retrouvée et constitue le début de
l'intégration européenne. Les jeux olympiques de Rome marquent alors le retour de l'Italie sur la scène
internationale.

Rome devient aussi un second Hollywood, un « Hollywood sur Tibre », car les coûts de production des films sont
plus bas à Cinecittà qu'aux États-Unis, ce qui fait que les coproductions italo-américaines se multiplient, et que la
via Veneto est de plus en plus fréquentée par les vedettes américaines. Les frasques de la société mondaine, dans Image publicitaire pour la Fiat 600
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le monde des cafés et des cabarets, et dans cette nouvelle Babylone , sont scrutées par des journalistes, que l'on D : le bonheur par la voiture.
8
ne nomme pas encore paparazzis .

Les films de la veine néoréaliste racontaient l'après-guerre de la misère, par exemple Fellini avec sa description du monde minable des arnaques dans
Il bidone, ou Luchino Visconti, avec ses personnages de vagabond et de femme qui se prostitue à son mari dans Les Amants diaboliques (Ossessione).
On parle ensuite de « néoréalisme rose » pour la veine qui décrit toujours la réalité sociale, mais cette fois de façon plus souriante.

La censure

Le cinéma italien, c'est aussi une longue histoire de cache-cache avec la censure. En 1910, le ministre de l'intérieur
peut déjà interdire des films. La loi fasciste du 24 octobre 1923 sera reconduite, à quelques nuances près, en
9
contradiction avec les principes de la constitution républicaine de 1948 .
3
À la fin des années 1950, l'influence du Vatican se fait toujours sentir , malgré l'article 7 de la nouvelle
constitution italienne d'après-guerre, qui proclame la séparation de l'Église et de l'État, et l'article 21 qui consacre
10, 11
la liberté de la presse .

Le président du Conseil, Giulio Andreotti, joue un rôle ambigu. D'un côté, il soutient une politique de
coproductions ambitieuses avec d'autres pays (la France en particulier), la distribution des films italiens, et des Giulio Andreotti et le cinéma : ici à la
manifestations culturelles comme la Mostra de Venise : en 1955, l'industrie italienne du cinéma est la seconde au Mostra avec Giovanni Ponti et Anna
monde derrière les États-Unis. D'un autre côté, à travers censures, boycotts de films, établissement de listes Magnani.
noires de cinéastes de gauche, il agit sur les contenus. La Démocratie chrétienne organise des campagnes de
9
presse . Fellini est bien vu des milieux conservateurs et mal vu des communistes, mais La dolce vita va inverser la
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situation .

Malgré cette réaction politique en Italie, l'époque est aux bouleversements politiques et moraux  : on voit émerger à l'international les figures de
4
Kennedy, Khrouchtchev et Jean XXIII. Tullio Kezich parle de « seconde libération » , une libération des mœurs après la libération militaire de 1945.
12
La dolce vita est le signe annonciateur de cette libération .

Toujours est-il que la censure est encore bien là : La dolce vita est saisie, coupée et remise en circulation en 1960 en même temps que Rocco et ses
frères de Luchino Visconti, Les Adolescentes d'Alberto Lattuada et Ça s'est passé à Rome de Mauro Bolognini. L'avventura de Michelangelo
9
Antonioni est saisie, puis remise en circulation sans coupure . À sa sortie en Italie, La dolce vita est interdite aux mineurs de 18 ans ; il en sera de
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même en France. L'Espagne, sous la coupe de Franco jusqu'en 1975, ne pourra pas voir le film avant 1981 .

Le néoréalisme

Le néoréalisme, au cinéma, est un mouvement qui s'étale selon les critiques de 1943 au milieu des années 1950,
ou au début des années 1960. Il présente le quotidien tel qu'il est, en adoptant une position moyenne entre
scénario, réalité et documentaire, et en utilisant les «  gens de la rue  » à la place d'acteurs professionnels, en
romançant en quelque sorte la « vraie vie ». La pénurie de moyens pour les films hors de la ligne fasciste, puis
pour tous les films après la Libération, contraint à tourner dans la rue. Les studios de Cinecitta abritent des
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réfugiés , la pellicule manque. Les longs métrages s'acclimatent aux lieux authentiques : cela devient une sorte
de code stylistique du néorealisme qui va puiser dans ces contraintes, réelles ou apparentes, une incontestable Roberto Rossellini en compagnie
qualité de vérité. d'Ingrid Bergman.

La collaboration entre Fellini et Roberto Rossellini, un des maîtres du néoréalisme, est déterminante. Rosselini
propose à Fellini de participer au scénario de Rome, ville ouverte (1945). En 1946, Fellini est son assistant sur le tournage de Païsa. Rosellini fait
jouer Fellini dans L'amore (1948) et l'associe au scénario des Onze Fioretti de François d'Assise. Fellini collabore aussi avec d'autres réalisateurs du
néoréalisme, notamment Alberto Lattuada, qui lui confie la mise en scène, puis la réalisation avec Les Feux du music-hall (1950). Fellini continue en
réalisant ses propres films : Le Cheik blanc (1952), Les Vitelloni (1953), La strada (1954), Il bidone (1955), Les Nuits de Cabiria (1957). Tous ces films
appartiennent à la veine néoréaliste.

Avec La dolce vita, Fellini passe, selon Serge July, «  du néoréalisme au réalisme visionnaire, comme il passera ensuite du réalisme visionnaire à
3
l'onirisme » . Pour Edouard Dor, «  avec ce film, Fellini abandonne le néoréalisme et l'utilisation de décors naturels en faveur d'un subjectivisme
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prononcé et les tournages en studio  ». Pour Dominique Delouche, l'assistant de Fellini, le passage au studio et à la réalité inventée constitue un
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retour à son passé de dessinateur caricaturiste . Pour Alberto Moravia, La dolce vita emprunte aux différentes veines, en fonction des besoins : « Du
point de vue stylistique, La dolce vita est très intéressante. Bien qu'il reste en permanence à un haut niveau expressif, Fellini semble changer de
manière en fonction du sujet des épisodes, dans une gamme de représentations qui vont de la caricature expressionniste au néoréalisme le plus
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sec . »

Production et réalisation

Production
18 19
La dolce vita est une coproduction italo-française . Le film est tourné entre le printemps et l'été 1959 .

Dino De Laurentiis, le producteur initial, avance 70 millions de lires. Néanmoins, un désaccord provoque la rupture, et
Fellini doit chercher un autre producteur, qui puisse rembourser l'avance de Dino De Laurentiis. Ce sont finalement
2
Angelo Rizzoli et Giuseppe Amato qui sont retenus . Giuseppe Amato, enthousiasmé par l'idée d'un film dont le cadre est
la via Veneto, insiste pour que le film s'appelle Via Veneto. Angelo Rizzoli, lui, n'aime pas ce film ultramoderne, mais se
4
laissera convaincre par Amato .

Les rapports entre Fellini et Rizzoli sont courtois et restent cordiaux, même si le budget est un peu dépassé. L'un des
postes dont le coût est le plus important est la reconstruction de la via Veneto en studio. Selon le critique et biographe L'homme d'affaires Angelo
1
Tullio Kezich, le coût de ce film, qui rapportera plus de 2 milliards de lires en quelques années , n'aurait pas dépassé Rizzoli.
2
540 millions de lires, un budget raisonnable pour ce type de film .

Scénario

Fellini avait imaginé en 1954 une suite de son film Les Vitelloni, sous le titre Moraldo in città (« Moraldo à la ville »), qui n'a jamais été tournée, mais
constitue la graine d'où germera La dolce vita. La décision au printemps 1958 de relancer le projet vient de Dino de Laurentiis, qui juge encore bon le
4
scénario, qui dort dans un tiroir depuis avant le tournage de La strada . À l'origine, Marcello devait donc s'appeler «  Moraldo  », comme le
20
personnage des Vitelloni, qui quitte sa province pour aller à Rome à la fin du film .
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Federico Fellini, Tullio Pinelli et Ennio Flaiano ont écrit le scénario  ; on retrouve ces trois noms au scénario de
presque tous les films de Fellini entre Les Feux du music-hall (1950) et Juliette des esprits (1965). Tullio Pinelli et
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Federico Fellini se sont rencontrés en 1946 et ont déjà collaboré à de nombreux scénarios, comme celui du
Miracle, le second segment de L'amore de Roberto Rossellini (1948). Ennio Flaiano connaît lui aussi Fellini
depuis longtemps, 1939, puisqu'il contribue au journal Omnibus à l'époque où Fellini travaille pour le
23, 24
Marc'Aurelio . Bien qu'ayant collaboré au scénario de La dolce vita, Pier Paolo Pasolini ne figure pas à son
générique : il fait partie des nombreuses personnes auxquelles Fellini demande leur avis, leur faisant faire un tour
4
dans sa voiture et ne les libérant que lorsqu'il a obtenu la réponse à ses problèmes . Brunello Rondi aide à la
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définition du personnage de Steiner .
Federico Fellini et Pier Paolo
Pasolini.
Un des motifs de la rupture entre De Laurentiis et Fellini est le scénario, que le producteur trouve trop
2
chaotique . Par ailleurs, il veut faire disparaître le personnage de Steiner, en particulier à cause de l'assassinat de
ses propres enfants, élément qu'il juge malsain. De Laurentiis transmet le scénario à Ivo Perilli, Gino Visentini et
4
Luigi Chiarini, qui tous trois donnent un avis négatif .

Comme souvent dans les réalisations de Fellini, le scénario, provisoire, subit des métamorphoses importantes au fil de l'œuvre, et se remodèle autour
des personnages et des situations. Deux scènes, complètement absentes du scénario original, sont complètement « improvisées » : la fête des nobles
au château et le « miracle » des enfants, au milieu d'une foule de croyants, de forces de l'ordre et de militaires. Le critique de cinéma Tullio Kezich
rapporte que Fellini s'oppose à la publication du scénario, justement parce qu'il reste bien peu de choses du document original. Fellini affirme que le
film ne trouve sa physionomie que sur l'écran, mais se laissera néanmoins convaincre par l'argument que le scénario est intéressant justement parce
2
qu'il montre la base de départ du travail du réalisateur .

Le récit est agencé en grands blocs autonomes. Pour Jean Gili, La dolce vita est un film charnière, par l'abandon de la narration linéaire au profit
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d'une mosaïque, qui ne prend de sens que lorsqu'elle est envisagée dans son ensemble . Fellini dit  : «  Il faut créer une sculpture à la Picasso, la
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casser en morceaux et la recomposer selon notre caprice . »

Scènes

Les différentes scènes sont tirées de la réalité. Fellini dit  : «  Mes collaborateurs et moi-même n’avons eu qu’à lire les journaux pour trouver des
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éléments de documentation passionnants » .

La scène d'introduction, qui présente une statue du Christ transportée en hélicoptère, reproduit un reportage de la Rai du 1er mai 1956, où des statues
avaient été transportées en hélicoptère à Milan pour y être restaurées. D'après l'historien Julien Neutres, le passage de la figure sacrée dans les
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nouveaux quartiers en construction de Rome fait allusion à des scandales immobiliers qui avaient impliqué la société immobilière du Vatican .

Au début du film, Marcello et Paparazzo volent des images à des convives qui se rebiffent, comme le reporter romain Tazio Secchiaroli, qui se fit
4
agresser le 14 août 1958 par l'ex-roi Farouk, alors qu'il le mitraillait de flashes .

Julien Neutres explique que la scène de la fontaine s'inspire d'un reportage photographique de Pierluigi Praturlon dans la Rome antique. Anita
Ekberg s'était blessée au pied, et Pierluigi Praturlon l'avait fait poser, en robe blanche, le pied nu dans la fontaine de Trevi pour se soulager, puis
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entièrement avancée dans le bassin de la fontaine ; les photos en seront publiées dans Tempo illustrato en août 1958 . Tullio Kezich remarque que
cette scène en rappelle une autre : en 1920, pendant leur lune de miel, Zelda Fitzgerald se jette dans la fontaine de l'Union Square à New York, et
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Scott, pour en faire autant, sautera dans celle de l'hôtel Plaza .

L'épisode du faux miracle s'inspire d'un reportage de Tazio Secchiaroli de juin 1958, sur l'apparition de la Madone à deux enfants dans une localité
proche de Terni. Secchiaroli participe au tournage de la scène du faux miracle et dit que l'atmosphère de cet épisode est proche de celle qu'il a vécue
2
lorsqu'il est arrivé dans cette petite localité d'Ombrie .

Le meurtre par Steiner de ses propres enfants, suivi par son propre suicide, est imaginé par le scénariste Tullio Pinelli. Celui-ci a été à l'école avec
4
Cesare Pavese, et avait été touché par sa fin tragique .
L'épisode de la fête dans la villa au bord de la mer s'inspire sans doute de l'affaire Montesi. En 1953, le corps de Wilma
Montesi, âgée de 21 ans, est découvert sur la plage d'Ostie. On pense qu'elle a été tuée lors d'une orgie dans une propriété
aristocratique proche. Une des personnes apparues dans l'enquête est Piero Piccioni, le fils du ministre des Affaires
Étrangères Attilio Piccioni. Pendant le procès, qui débuta en 1957, des faits de drogue, de fêtes et d'escapades sexuelles ont
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filtré dans la presse .

Le strip-tease de Nadia fait allusion à un strip-tease de l'actrice turque Aïché Nana au restaurant Rugantino du Trastevere
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en 1958, au milieu de la jet-set , scandaleux à l'époque et immortalisé par des photos de Tazio Secchiaroli et d'autres
reporters.

La scène du monstre marin évoque un fait divers  : un horrible poisson d'une espèce inconnue s'est échoué sur la plage
Miramare de Rimini au printemps 1934. Federico Fellini en fait un dessin, publié par la Domenica della Corriere le
28
23 avril 1934 .
2
Deux épisodes prévus dans le scénario ne figurent pas dans le film  :
Wilma Montesi.
Un de ces épisodes présente une fête sur des hors-bords à Ischia, qui se termine de façon tragique, une jeune fille
étant brûlée vive à cause d'une fuite de gazole d'un des hors-bords. Cet épisode est mis de côté avant
même le début du tournage du film, même si l'idée plaisait beaucoup à Fellini, car le producteur
Rizzoli avait un faible pour l'île d'Ischia. Le réalisateur n'a pas voulu tourner un épisode très onéreux,
et la fin de la jeune fille brûlée aurait atténué le tragique de la mort de Steiner.
L'autre épisode, resté inédit, montre Marcello faisant lire son roman à Dolorès, une écrivaine. Cet
épisode coupé par Fellini fait doublon avec le personnage de Steiner. Les difficultés du contrat avec
Luise Rainer, qui devait interpréter Dolorès, ont fini par convaincre Fellini de couper cette séquence.

Une fin alternative a aussi été tournée. Dans celle-ci, à la sortie de la villa des fêtards, Marcello ivre est laissé
seul par les autres participants. Si Fellini avait monté cette fin, il aurait dû supprimer la rencontre entre
2
Marcello et Paola, qui n'aurait plus eu de sens . Le strip-tease d'Aïché Nana.

Personnages
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Tous les épisodes figurant dans le film ont été inspirés au cinéaste par des faits et des gens réels .

Marcello

Pour Serge July, Marcello est un journaliste « people » en crise existentielle. Il erre de fête en fête, de femme en femme. Entre ses frasques et ses
articles futiles, il rêve de littérature et d'art. Selon Tullio Kezich, « il aime et déteste à la fois le milieu dans lequel il vit, il est juste assez déraciné pour
4
manquer se perdre à chaque instant, et juste assez sensible pour avoir de brusques sursauts »  ».

Les critiques voient généralement en Marcello un «  double  » de Federico Fellini. Selon Àngel Quintana, «  L'identification n'est pas totale, mais,
malgré le décalage, il est évident qu'il y a quelque chose de lui dans ce Moraldo débarqué à Rome à la fin des années trente, poussé par le désir de
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découvrir les plaisirs occultes de la capitale  ».
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Alessandro Ruspoli, dit « Dado », roi de la « dolce vita » romaine, a par ailleurs été une source d'inspiration pour Federico Fellini .

Enfin, selon Fellini, le personnage de Marcello s'inspire aussi d'un journaliste, Gualtiero Jacopetti, lequel, venu de la presse à scandales, réalisera
3
ensuite des documentaires-choc, les fameux mondos .

Paparazzo

Le mot paparazzi (désignant les photographes de presse qui ont pour domaine de prédilection la vie privée des
célébrités) trouve son origine dans le film La dolce vita. En effet, le héros Marcello est souvent accompagné d'un
jeune photographe du nom de Paparazzo (joué par Walter Santesso). C'est de ce nom que dérivera par la suite le
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mot paparazzi, pluriel de paparazzo en italien . Le personnage du jeune photographe avait entre autres été
31, 2
inspiré de Tazio Secchiaroli (1925-1998), un des plus grands photographes italiens du xxe siècle .

Il existe diverses théories sur l'origine exacte du prénom Paparazzo. Selon la première, véhiculée par Robert
Hendrickson dans son livre Word and Phrase (Mot et Phrase en français), le réalisateur Federico Fellini se serait
inspiré d'un mot provenant d'un dialecte italien, et signifiant un bruit désagréable comme le vol d'un moustique.
Cette étymologie a été proposée en interprétation à une phrase dite par Fellini lors d'une interview avec le Bagarre avec un paparazzi sur la
magazine Time  : «  Paparazzo ... suggests to me a buzzing insect, hovering, darting, stinging  » (c'est-à-dire via Veneto en 1963.
30
Paparazzo me fait penser à un insecte bourdonnant, survolant, dardant, piquant) .

Selon une seconde explication, qui n'est pas incompatible, et qui a été soutenue par la femme de Federico Fellini, Giulietta Masina, dans une entrevue
donnée à l'hebdomadaire Oggi après la sortie du film, c'est elle-même qui lui aurait suggéré ce nom, composé à partir de «  pappataci  » («  petits
31
moustiques ») et « ragazzi » (« jeunes hommes ») .

La dernière théorie existante, et également une des plus diffusées, est due à Ennio Flaiano, l'un des scénaristes du film. Créateur du personnage de
Paparazzo, il explique qu'il en a trouvé le nom dans un livre de voyages écrit en 1901 par le romancier britannique George Gissing (1857-1903) : By
the Ionian Sea. Dans cet ouvrage, narrant le voyage de l'auteur en Italie du Sud sur la côte de la mer Ionienne, et traduit en italien par Margherita
Guidacci sous le titre de Sulla riva dello Jonio, apparait un certain Coriolano Paparazzo qui est le propriétaire de l'auberge de la ville de Catanzaro
32
dans laquelle George Gissing séjourne . Cette version est aujourd'hui soutenue par de nombreux professeurs et étudiants en littérature, à la suite de
1, 33
la parution en 2000 de A Sweet and Glorious Land: Revisiting the Ionian Sea, écrit par John Keahey et Pierre Coustillas . Coriolano Paparazzo
est né à Catanzaro le 9 septembre 1849 de Fabio Paparazzo et Costanza Rocca sous le nom de Coriolano Stefano Achille Paparazzo. Il décède le
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3 février 1899, à peine deux ans après avoir rencontré Gissing .

Sylvia

Sylvia est le prototype de la star dont la presse à scandales relate les moindres faits et gestes.
Lorsque, pendant la conférence de presse, on lui demande dans quelle tenue elle dort, c'est une allusion directe à Marilyn Monroe qui, à la même
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question, avait répondu « juste quelques gouttes de No 5 » , ce qui signifiait en fait qu'elle dormait nue.

Les disputes entre Sylvia et Robert, son compagnon, sont une allusion aux disputes entre Anita Ekberg elle-même et son mari Anthony Steel,
dévoilées par la presse. L'actrice avait demandé que le personnage s'appelle Sylvia et non Anita, justement pour que le film n'apparaisse pas comme
4
une satire de sa vie privée .
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Lorsqu'elle est habillée en cardinal, c'est une allusion à Ava Gardner .

Le père de Marcello

Le père de Federico Fellini, Urbano, meurt en 1956. Fellini, qui s'est éloigné de son père à cause de sa récente gloire internationale, va consacrer un
3
épisode teinté de culpabilité à la figure du père .

Fellini avait écrit en 1957 avec Tullio Pinelli un projet de film, Voyage avec Anita, dérivé de son expérience personnelle  : son père s'étant un jour
trouvé mal, il s'était rendu à son chevet en urgence ; le médecin l'ayant rassuré, il est alors parti manger, et c'est au restaurant qu'on lui apprit la mort
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de son père .

Voyage avec Anita aurait dû raconter le parcours de Guido (rôle prévu pour Gregory Peck), et de son amante Anita (jouée par Sophia Loren) vers le
chevet de mort du père de Guido. Finalement, ce film sera réalisé par Mario Monicelli, avec Giancarlo Giannini dans le rôle de Guido, et Goldie Hawn
dans celui d'Anita ; il sortit en 1979.

Choix des acteurs et actrices

Afin de garantir par sa seule présence le succès sur le marché international, Dino De Laurentiis veut dans le
premier rôle un acteur célèbre américain ou français, comme Paul Newman ou Gérard Philipe. Au contraire,
2
Fellini porte son choix sur un acteur italien , Marcello Mastroianni, encore inconnu dans le monde du cinéma, et
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fait remplacer «  Moraldo  » par «  Marcello  » comme nom du personnage principal . La rupture entre De
Laurentiis et Fellini a porté essentiellement sur ce choix de Marcello Mastroianni, que De Laurentiis ne
2
considérait pas comme adapté pour le rôle .

Les divers changements de calendrier provoquent le désistement de divers acteurs retenus, en particulier des
Américains, sur lesquels Fellini comptait beaucoup. Parmi ceux-ci figure Maurice Chevalier, qui devait incarner le
père de Marcello Rubini, joué finalement par Annibale Ninchi, que Mastroianni considèra plus crédible dans le
2 4
rôle de son père dans le film , et qui ressemblait à Urbano Fellini, le père du réalisateur .

Le personnage de Steiner est confié à Alain Cuny, retenu parmi une cinquantaine d'acteurs potentiels. Fellini se
4
rend d'abord à Milan pour proposer le rôle à l'écrivain Elio Vittorini, mais celui-ci refuse . Henry Fonda,
pressenti, abandonne, mettant en difficulté Fellini, qui le considère comme le mieux taillé pour ce rôle. Le
réalisateur pense également à Peter Ustinov. Le choix final se fait finalement entre Alain Cuny et Enrico Maria Marcello Mastroianni et Anouk
Salerno. C'est Pier Paolo Pasolini, invité à une projection privée, qui arbitre en faveur d'Alain Cuny, le comparant Aimée.
4
à une « cathédrale gothique » .

La distribution devait également faire appel à Luise Rainer dans le rôle de l'écrivaine Dolorès, mais l'épisode a été coupé à la fois pour des raisons de
scénario, et à cause des rapports difficiles entre Fellini et l'actrice. Luise Rainer n'était pas d'accord avec le cadre de vie du personnage proposé par
2
Fellini, et le désaccord a empiré lorsque surgirent des difficultés liées au contrat de l'actrice .

De nombreux essais sont également faits pour le rôle d'Emma, la compagne délaissée de Marcello. La napolitaine Angela Luce est pressentie, car,
selon Tullio Kezich, le réalisateur veut donner «  un poids vulgaire et charnel explicite  », mais le choix de Fellini se porte finalement sur l'actrice
2
française Yvonne Furneaux, contre l'avis de nombreux collaborateurs .

Fellini ne réussit pas à engager Silvana Mangano ni Edwige Feuillère dans le rôle de Maddalena, la bourgeoise perverse, ni Greer Garson dans le rôle
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de Nadia, qui fait le strip-tease .
13
La chanteuse et modèle Nico (Christa Päffgen) et un tout jeune Adriano Celentano font une de leurs premières apparitions au cinéma dans ce film,
ainsi que l'actrice et chanteuse Liana Orfei, qui ne sera toutefois pas créditée au générique.

Décors
13 2
La majeure partie des scènes est tournée en studio . Environ 80 décors sont mis en place . Dans certains cas, la reproduction des lieux a une
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précision quasiment photographique, comme dans le cas de la via Veneto, reconstruite dans le théâtre 5 de Cinecittà , ou l'intérieur de la coupole de
la basilique Saint-Pierre.

Via Veneto

La via Veneto, une des plus célèbres artères de Rome, s'est affirmée dès l'entre-deux-guerres comme le cœur
4
mondain et intellectuel de Rome . Elle devient, devant la caméra de Fellini, un personnage à part entière de
La dolce vita servant de liant aux différents tableaux. C'est là que les personnages se croisent et que les
soirées débutent. «  Je sais naturellement que, depuis La dolce vita, on lie obstinément mon nom à la via
Veneto, à la vie plus ou moins mondaine qui s'y déroule la nuit. […] J'ai inventé dans mon film une via
Veneto qui n'existe pas du tout, je l'ai élargie et modifiée, avec une liberté poétique jusqu'à ce qu'elle prenne
la dimension d'une fresque allégorique. Il est un fait que la via Veneto s'est transformée après La dolce vita, La via Veneto reproduite sur le plateau 5
39 des studios Cinecittà.
qu'elle a accompli des efforts considérables pour devenir telle que je l'ai représentée dans mon film. » .

Fellini voulait tourner sur les lieux réels, mais les contraintes imposées par la police, et les difficultés créées
par les passants, l'ont obligé à la reconstruire en studio : « L'architecte Piero Gherardi commença à tout mesurer et me construisit un bon morceau de
via Veneto dans le studio 5 de Cinecittà. La rue construite correspondait dans les moindres détails, à une exception près  : elle n'était pas en
12
pente. » .
Appartements de la prostituée et d'Emma

L'extérieur de l'appartement de la prostituée est tourné à Tor de' Schiavi dans le quartier Centocelle, tandis que
2
l'intérieur, inondé, est filmé dans la piscine de Cinecittà .

L'appartement d'Emma, la compagne de Marcello, est créé dans un souterrain des bâtiments prévus pour
2
l'Exposition Universelle de Rome de 1942, qui n'a pas eu lieu à cause de la guerre .
Plaque-hommage via Veneto : « À
Federico Fellini qui fit de la via
Épisodes avec Sylvia Veneto le théâtre de La dolce vita ».

Marcello accueille la star à l'aéroport de Ciampino, qui est à l'époque le plus important aéroport de Rome. Il
l'accompagne ensuite dans une ascension au pas de course dans la coupole de la basilique Saint-Pierre,
reconstruite en studio.
40
Sylvia danse dans un night-club à ciel ouvert construit aux thermes de Caracalla .

La scène où les personnages incarnés par Anita Ekberg et Marcello Mastroianni se retrouvent un soir dans le
41
bassin de la fontaine de Trevi avec de l'eau jusqu'à mi-cuisses est devenue une scène culte du cinéma .

Rencontres avec Steiner La fontaine de Trevi, où Sylvia


exprime sa fantaisie.
La maison de Steiner se trouve dans le quartier de l'Exposition Universelle, comme en témoigne une vue
d'ensemble depuis son séjour, où l'on voit le «  champignon  » caractéristique (un château d'eau doublé d'un
restaurant panoramique).

Pour des raisons pratiques, les extérieurs sont tournés sur la place, devant la basilique San Giovanni Bosco, proche des studios de Cinecittà. Les
bâtiments, à peine terminés à l'époque des prises de vue, sont conçus dans le style du rationalisme, comme également le quartier de l'Exposition
Universelle.

L'église où Marcello et Steiner discutent avant que ce dernier n'interprète à l'orgue la célèbre Toccata et fugue en ré mineur de Jean-Sébastien Bach
42
est Notre-Dame du Très Saint Sacrement et Saints martyrs canadiens .

Maison de Maddalena, faux miracle, cabaret

Le cabaret où Marcello emmène son père est installé aux thermes d'Acque Albule des bains de Tivoli. La piscine privée de Maddalena correspond en
4
fait à l'extérieur de ces thermes. Le terrain plat où la scène de la foule du faux miracle est tournée se trouve à deux pas de ces thermes .

Château des nobles

La séquence de la fête dans la famille noble a été tournée au palais Giustiniani Odescalchi de Bassano Romano, qui s'appelait à l'époque Bassano di
Sutri, dans la province de Viterbe.
43
Après la fête, les invités explorent une maison abandonnée proche du palais : il s'agit de La Rocca, un ancien pavillon de chasse .

Plage et villa voisine

La plage de la scène du restaurant avec Paola, puis de la scène finale, où des pêcheurs ramènent un monstre marin dans leurs filets, et où Marcello dit
44
au revoir à Paola, est en fait Passoscuro , près de Fregene, une petite station à 30 kilomètres au nord de Rome. Des pins ont été plantés sur la plage
2
spécialement pour les prises de vues .

Après avoir visité une vingtaine de maisons à Fregene pour y tourner la fête finale, Fellini décide de faire construire ce décor à partir de rien par Piero
2
Gherardi. Celui-ci s'inspire d'une maison populaire qu'il a vue auparavant à Bagni di Tivoli . L'extérieur de la scène de la fête est tourné dans la
pinède de Fregene.

Costumes

Piero Gherardi donne un aspect unique au film non seulement par ses décors, mais aussi par ses costumes. Ce sont ces
derniers qui lui valent un Oscar en 1962.

Marcello Mastroianni exprime sa masculinité nonchalante dès la première scène  ; on le reconnaît immédiatement
comme un « latin lover ». Il porte des costumes étroits, des smokings ajustés, des cravates fines ou des nœuds papillon. Il
revêt des lunettes de soleil de nuit comme de jour. Dans la scène finale, il apparaît dans un costume blanc avec une
45
chemise noire, comme si cette tenue aux couleurs inversées révélait sa fragilité .

Anouk Aimée, dans le rôle de Maddalena, est aussi élégante que dépravée. Elle porte de petites robes noires. Elle aussi se
cache derrière des lunettes noires même la nuit, qui inspirent plus tard Tom Ford lorsqu'il crée ses lunettes de soleil retro
45
et les nomme « Anouk » .
45
La robe d'Anita Ekberg dans la scène de la fontaine défie la gravité . Elle la porte avec une étole de vison blanche. Quant
46
à la robe qui imite la tenue d'un prêtre, elle avait été créée par les sœurs Fontana pour Ava Gardner en 1956.
La robe d'Anita Ekberg,
exposée à Cinecittà.
Musique

On a dit et répété que le cinéma de Fellini est inséparable de la musique de Nino Rota, et de fait, les deux hommes sont plus qu'amis, presque frères.
Pour donner une ambiance, et faire ressentir le contexte, la musique est jouée en playback sur le décor. Dans le cas de La dolce vita, dans l'esprit de
47
Fellini, tous les morceaux joués sur le plateau sont destinés à finir dans la bande son du film . Le thème principal du film alterne différents motifs
48
musicaux. Nino Rota y cite Les Pins de Rome d'Ottorino Respighi .

Alain Cuny joue à l'orgue la Toccata et fugue en ré mineur de Bach.


Au night club avec le père de Marcello, Polidor nous offre une de ces scènes poétiques de clown dont Fellini était friand. Il joue à la trompette une
valse lente de Nino Rota, Parlami di me, restée célèbre (au début, Fellini avait prévu Charmaine, dont la version par Mantovani était célèbre en
Italie).

Adriano Celentano chante aux thermes de Caracalla Ready Teddy, rock rendu célèbre en 1956 par Little Richard. Autre air extrêmement connu à
l'époque, Patricia du « roi du mambo » Pérez Prado s'entend à deux reprises : dans le restaurant au bord de la plage et lors de la scène du strip-tease.
47
Fellini renonce à utiliser Mackie Messer de Kurt Weil, pressenti pour figurer dans la bande originale du film , les droits étant trop élevés.

Tournage

Clemente Fracassi est directeur de production. Tullio Kezich rapporte qu'il a du mal à suivre les constants
4
changements imposés par Fellini .

Otello Martelli est à la photographie. Le film est tourné en Totalscope, une variante italienne du CinemaScope,
avec un ratio de 1,25 pour 1, en noir et blanc.

Les prises de vue débutent à Cinecittà le 16 mars 1959 à 11 h 35 avec l'aide réalisateur Gianfranco Mingozzi à la
régie. La scène est celle où Anita Ekberg monte les marches étroites à l'intérieur de la coupole de Saint-Pierre,
2
reconstruite sur le plateau 14 de Cinecittà .
Ennio Flaiano, Federico Fellini et
2
Anita Ekberg lors d'une pause Les acteurs jouent chacun dans leur langue maternelle .
pendant le tournage du film.
4, 49, N 6
La scène célèbre de la fontaine de Trevi est tournée un soir de mars . Anita Ekberg n'a pas de problème à
rester dans l'eau pendant des heures ; en revanche, Marcello Mastroianni, en accord avec Fellini, avant de tourner
13
pour supporter le froid, enfile une combinaison de plongée sous les vêtements et boit une bouteille de vodka . Le tournage de cette scène dure une
dizaine de jours et est suivi à la fois par les badauds et la presse, ce qui fait dire à Julien Neutres que Fellini invente le «  teasing  » en créant un
16
véritable évènement autour de son film .

Un autre moment délicat pour la santé des acteurs est celui du tournage de la scène du faux miracle : des centaines de figurants sont copieusement
4
arrosés à la lance à incendie afin de simuler une pluie battante .

Les prises de vues se terminent en août 1959. En six mois, ce sont 92 000 mètres de pellicule qui sont filmés.

Post-production

Leo Catozzo commence le montage à la mi-septembre, avec l'aide d'Angelo Rizzoli. Ce monteur expérimenté a déjà monté La strada et Les Nuits de
N7 4
Cabiria pour Fellini . En même temps, les voix de tous les comédiens sont doublées et Nino Rota compose la musique originale . Giuseppe Amato
50
essaye d'interférer pour couper les scènes les plus sujettes à controverse par peur des conséquences .
21, N 2
Après le montage, il ne reste que 5  000  mètres de pellicule, soit quatre heures de film, réduites à trois avec des coupes . Par cette durée
exceptionnelle, le film s'apparente aux entreprises les plus démesurées du cinéma et constitue un grand tableau descriptif, là où Fellini n'avait voulu
4
composer qu'une série d'anecdotes .

Accueil

Le scandale

Lors de la première projection du film au Capitol de Milan le 5 février 1960, le public trouve le film trop long, peu amusant, et surtout immoral. Lors
4
de l'«  orgie  » finale, les gens quittent la salle en protestant à haute voix . À la fin, le film est sifflé malgré quelques applaudissements. Quand il
descend les marches du balcon, Fellini reçoit un crachat. Marcello Mastroianni est insulté : « lâche, clochard, communiste ! ». Le lendemain, la foule
s'amasse devant le cinéma et en brise les portes de verre pour voir le film avant qu'il ne soit interdit par la censure. Le phénomène s'étend aux autres
4, 51
villes et le film fait des records d'entrée à Rome et à Milan .
4
Des critiques très dures fusent de tous les bords politiques. Dans Il Secolo d'Italia, les fascistes titrent «  Sifflets mérités à Milan  ! Honte  !  » . Le
9 février, le parlement italien juge utile de se réunir pour discuter de la valeur morale de l'œuvre. Le Centre catholique du cinéma interdit à tout
catholique d'aller le voir, l'Action catholique romaine et L'Osservatore Romano demandent à ce qu'il soit renvoyé devant la censure. Ce journal
officiel du Vatican publie une série d'articles non signés sous le titre La sconcia vita (« La vie répugnante ») ; cette tribune est plus tard attribuée au
N 8
futur président de la République italienne, Oscar Luigi Scalfaro, qui ne dément pas . Des pères jésuites de San Fedele qui n'ont pas montré
d'hostilité pour le film sont réprimandés, interdits d'antenne, de parler de cinéma ou mutés. Le film est défendu par le parti socialiste et le parti
4, 52
communiste. Pendant les mois qui suivent, le débat envahit la presse .

Alors que les catholiques voient dans La dolce vita un film décadent, certains intellectuels de gauche y ont vu une manifestation profonde du
catholicisme italien et de sa morale. Aussi bien Pier Paolo Pasolini, dans sa critique du film publiée dans Filmcritica, qu'Italo Calvino dans Cinema
Nuovo écrivent que La dolce vita est un film idéologique catholique. Pasolini dit que La dolce vita est «  le plus élevé et le plus absolu modèle du
catholicisme  » des dernières années. Calvino juge que l'épisode du suicide de Steiner «  montre à quels résultats de non-vérité peut amener une
53
construction à froid de film à ossature idéologique » . Pasolini loue en même temps un contenu culturel de grande importance : « C'est une œuvre
54
qui compte dans notre culture, qui marque une date, et en tant que telle elle est fondamentale » .

Réception critique en France

La critique française est plus modérée :

« Le témoignage est là, sur un monde pourri. Fellini, en pleine possession de son génie, nous flanque par la vue cette œuvre qui est
considérable. La Comédie humaine aussi a ses longueurs, cela n’empêche nullement Balzac d’être un génie. Fellini est un de nos
monstres sacrés, sans doute le plus grand, le plus important du cinéma. La dolce vita est un monument. On peut n’en pas aimer toutes
les perspectives, on peut chicaner des détails, on ne peut en nier la force, ni l’utilité. »
— Michel Duran, Le Canard enchaîné, 18 mai 1960
« Une somme : la galerie de portraits, comme la suite de séquences, apparemment sans rapport, font plus d’une fois songer à Balzac
(…). Mais beaucoup plus qu’une peinture de la société son film est une quête au sens philosophique du terme, un constant
interrogatoire. »
— Henry Chapier, Combat, 12 mai 1960

« Les héros ne sont plus les êtres plats et simplets du fait divers brutal, ils fascinent et repoussent, irritent et émeuvent à travers le
regard que Fellini jette sur eux. C’est le regard de l’archange punisseur  : plein de colère mais plein de piété. La dolce vita, c’est le
sermon que ferait à ses pêcheurs un prédicateur qui aurait préféré la caméra à l’éloquence. »
— France Roche, France-Soir, 12 mai 1960

« Ce qui manque à La dolce vita c’est la structure d’un chef-d’œuvre. Le film n’est pas construit, il n’est qu’une addition séduisante de
plus ou moins grands moments de cinéma (…). Au vent de la critique, La dolce vita se démantèle, s’éparpille, il ne reste qu’une suite
d’actualités plus ou moins extraordinaires qu’aucun élément fort ne lie et ne conduit à une signification générale… ce qui est pourtant
le but avoué du film. »
— Jacques Doniol-Valcroze, France Observateur, 19 mai 1960

« Pour moi, cette « Douceur de vivre » évoque d’abord L'Âge d'or. J’ai été bien heureux que le Festival m’ait valu la présence de Luis
Buñuel et que cet ami très cher m’ait permis de vérifier mon propre jugement. Il est allé pendant deux jours répétant ses louanges et
s’étonnant de ne pas trouver à La dolce vita plus d’admirateurs. Buñuel disait en substance qu’on suscite mieux la pureté en montrant
les monstres (qui vous dégoûtent) que la pureté (qui peut écœurer). »
— Georges Sadoul, Les Lettres françaises, 14 mai 1960

Succès commercial

Après quinze jours de projection, les recettes du film couvrent déjà les frais du producteur. Celles-ci atteignent le milliard de lires après trois ou
21
quatre semaines de programmation, dépassant le milliard et demi après deux mois . À la fin de la saison cinématographique 1959-1960, ce sont les
meilleures rentrées de l'année en Italie.

Non seulement le film obtient la Palme d'or au festival de Cannes, mais il fait aussi une belle carrière commerciale en France, avec près de trois
12 55
millions d'entrées . IMDb rapporte une recette aux États-Unis de 19 millions de dollars, plus 8 millions de droits tirés de la location .

Distinctions

Récompenses
56
Festival de Cannes 1960 : Palme d'or
Prix David di Donatello 1960 : Meilleur réalisateur pour Federico Fellini
Ruban d'argent 1961 :
Meilleur acteur principal pour Marcello Mastroianni
Meilleur sujet pour Federico Fellini, Tullio Pinelli et Ennio Flaiano
Meilleurs décors et meilleure scénographie pour Piero Gherardi
Oscars 1962 : Meilleure création de costumes dans un film en noir et blanc pour Piero Gherardi
NYFCC Awards 1961 : Meilleur film étranger

Nominations

BAFTA Awards 1961 : Meilleur film - toutes provenances


Oscars 1962 :
Meilleur réalisateur pour Federico Fellini
Meilleur scénario original pour Federico Fellini, Tullio Pinelli, Ennio Flaiano et Brunello Rondi
Meilleure direction artistique dans un film en noir et blanc pour Piero Gherardi
Grammy Awards 1962 : Meilleur album de musique composée pour le cinéma ou la télévision pour Nino Rota

Analyse
La dolce vita a fait couler beaucoup d'encre et suscité de très nombreuses analyses, parfois morales, esthétiques, sociologiques, psychologiques et
philosophiques.

Pour J. M. G. Le Clézio en 1971, La dolce vita est avant tout la peinture de la « décadence » de la société occidentale : « Corrompue, débauchée, ivre,
grimaçante, la société que nous fait voir Fellini est en complète décadence. Mais elle ne l'est pas inconsciemment  : Fellini est le plus impitoyable
57
témoin du pourrissement du monde occidental. » .

Pour Peter Bondanella, Fellini ne s'arrête pas à la dénonciation de la décadence et de la corruption, il est plus intéressé par le potentiel de renaissance
que cette situation apporte à l'artiste. Cédant la parole à Fellini  : «  Je trouve que la décadence est indispensable à la renaissance... Je suis donc
heureux de vivre à une époque où tout chavire. C'est une époque merveilleuse, précisément parce que de nombreux idéologies, concepts et
1
conventions sont renversés... Je ne le vois pas comme un signe de la mort de la civilisation, mais au contraire comme un signe de vie. » .

Pour Tullio Kezich, il n'y a pas de jugement moral ni de dénonciation politique dans La dolce vita. Les personnages ne sont ni bons ni mauvais, ainsi
derrière l'horrible faux miracle il y a une authentique tension spirituelle, derrière l'aspect de statues de cire des nobles il y a une aura de dignité. La
4
dolce vita est ambigüe parce qu'il y a la conscience que tout jugement humain est fortuit ou réversible . Pour Jean Gili aussi, « le cinéaste ne joue pas
12
les moralistes, il s'aventure dans des territoires inconnus, là où les monstres sont assoupis » . Fellini lui-même se voit plus comme un « complice »
16
de ses personnages que comme un « juge » .
Pour Tony McKibbin, le film parle de la confrontation de la perte des valeurs au besoin de l'amour. L'amour est ici à la fois l'amour charnel, le
sentiment amoureux, l'amour filial, l'amour pour ses enfants. La « douce vie » serait en fait une « douce nausée ». Fellini dit, faisant allusion à un
prêtre qui a vu le film : « Il y a un prêtre qui a trouvé une assez bonne définition de La dolce vita. Il a dit : C'est quand le silence de Dieu tombe sur les
58
gens. » .

Notes et références

(it)Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « La dolce vita (https://it.wikipedia.org/wiki/La_dolc
e_vita?oldid=79656228) » (voir la liste des auteurs (https://it.wikipedia.org/wiki/La_dolce_vita?action=history)).

(en)Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « La dolce vita (https://en.wikipedia.org/wiki/La_do
lce_vita?oldid=710063287) » (voir la liste des auteurs (https://en.wikipedia.org/wiki/La_dolce_vita?action=history)).

Notes
1. Sans doute une raie.
2. 174 minutes en Italie, 177 minutes en Allemagne, 165 min au Portugal et 180 minutes aux États-Unis.
3. La dolce vita a failli s'appeler Babylone 2000.
4. Les communistes qui voient par exemple dans La strada une histoire de rédemption chrétienne verront dans La dolce vita une critique de la
« décadence bourgeoise ».
5. C'était au cours d’une fête privée organisée par le milliardaire américain Peter Howard Vanderbild pour l’anniversaire de sa fiancée la comtesse
Olga de Robilant. Anita Ekberg était présente.
6. Anita Ekberg affirme dans une entrevue publiée dans les suppléments de la version en DVD que la scène est tournée en janvier, mais c'est
erroné.
7. Ils s'étaient rencontrés sur le plateau du Diamant mystérieux en 1943.
8. Fellini se souvient de ce geste dans son sketch de Boccace 70, lorsque le personnage incarné par Peppino De Filippo reproduit un épisode de la
vie d'Oscar Luigi Scalfaro rendu célèbre par les journaux : celui-ci, en 1950, a réprimandé une dame décolletée avec trop d'audace.

Références
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Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
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Filmographie
(it) Noi che abbiamo fatto la Dolce Vita, documentaire de Gianfranco Mingozzi (2008)

Articles connexes
Michael Lucas' La Dolce Vita, parodie pornographique gay du film de Fellini
Nous nous sommes tant aimés d'Ettore Scola, où Federico Fellini et Marcello Mastroianni jouent leur propre rôle dans une reconstitution du
tournage de la scène de la fontaine

Liens externes
Ressources relatives à l'audiovisuel : Allociné (http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=4459.html) ·
Centre national du cinéma et de l'image animée (https://www.cnc.fr/professionnels/visas-et-classification/21981) ·
Ciné-Ressources (http://cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=43326) ·
Cinémathèque québécoise (http://collections.cinematheque.qc.ca/recherche/oeuvres/fiche/2142) ·
Unifrance (https://www.unifrance.org/film/2577) · (en) AllMovie (https://www.allmovie.com/movie/v27906) ·
(en) American Film Institute (https://catalog.afi.com/Catalog/moviedetails/19806) ·
(en) BFI National Archive (http://collections-search.bfi.org.uk/web/Details/ChoiceFilmWorks/150018345) ·
(en) British Film Institute (https://www.bfi.org.uk/films-tv-people/4ce2b6a90d39d) ·
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Notices d'autorité : Fichier d’autorité international virtuel (http://viaf.org/viaf/1332159035158701380006) ·
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