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Introduction

L’audit comptable et financier repose principalement sur l’audit des différents cycles
dont le cycle des achats, le cycle des ventes, le cycle des investissements, de la paie,
des stocks et d’autres.

Nous allons nous consacrer dans ce rapport à ce dernier cycle. Ce cycle est considéré
généralement comme un cycle qui ne comporte pas de risques élevés. En effet, parmi
les questions que peut se poser un auditeur :

 Quelles sont les différents investissements réalisés par l’entreprise ?

 Est ce que les investissements réalisés avaient pour objectif le maintien de l’outil
de production ou bien l’amélioration de la productivité ? Les investissements
peuvent avoir d’autres objectifs comme l’introduction d’un nouveau produit.

 Quelle est la méthode de financement de ces investissements ?

Les investissements sont importants dans les entreprises industrielles où la fonction


des investissements est suivie de très près. Nous trouvons généralement un budget
d’investissement sur plusieurs années validé par les hautes instances de la société qui
s’aligne sur les perspectives de l’entreprise. La société effectue généralement un suivi
de ces investissements.

Le suivi des immobilisations est très important dans les sociétés minières qui
consacrent une bonne partie de leur capacité d’autofinancement aux investissements.
Etant donné leur activité, les sociétés minières ont une activité de recherche minière
très développée. Ces frais sont immobilisés et forment une partie non négligeable des
immobilisations de l’entreprise.

Nous débuterons ce rapport par une description de la procédure des investissements


d’une grande société industrielle. En effet, c’est dans ce type d’entreprise où les
investissements sont les plus importants.
La deuxième partie de ce rapport de stage sera consacrée à la validation des comptes
des immobilisations. Nous nous intéresserons aux trois plus importants flux
concernant ce cycle : acquisitions, sorties et amortissement.
I- Présentation de la société X :

Activité

La société ABC pour objet la fabrication et la commercialisation de produits


sidérurgiques au Maroc.

Produits

Elle fabrique et commercialise principalement deux types de produits:

Des barres de fer prenant la forme de ronds à béton ou de ronds mécaniques, sont
utilisés dans les constructions courantes. Il représente environ 46,5% du chiffre
d'affaires de la société.

Des couronnes sont quant à elles utilisées pour leurs qualités de résistance dans les
travaux de génie civil. elles représentent 50% des ventes de la société.

Concurrence et marché

La répartition des activités de la société ABC se décompose en trois zones


principales.

Le marché des produits sidérurgiques au Maroc est partagé entre différents


concurrents qui occupent chacun une partie du territoire. Ainsi, la société ABC
détient une part de marché importante qui varie principalement avec la demande.

Principales stratégies

La stratégie de la société ABC s'articule autour de 9 axes principaux:

- Projet d’investissement pour une nouvelle usine.

Le coût de ce projet s’élève à DH 300 millions. Ce projet permettra d’accroître la


capacité de production de la société et de consolider sa position sur le marché.

- Mise en place d'un nouveau système d'information.


Celui-ci va permettre l'application de nouvelles méthodes et de nouveaux outils de
gestion. Il a un double objectif:

· s'aligner aux meilleurs standards internationaux ;


· générer des économies de coûts (gain de temps au niveau du traitement de
l'information).
- Renforcement des compétences

Il se caractérise par l'apport de nouveaux collaborateurs et la mise en place d'actions


de formation ciblées sur les besoins. En parallèle, et dans un souci de rajeunissement
de ces effectifs, la société ABC encourage les départs en retraite anticipée.

- Augmentation de la capacité de production

Pour faire face à la croissance attendue du marché et à l'intensification de la


concurrence, la société ABC a décidé d'augmenter la capacité de production de ses
différents sites.

- Maîtrise des coûts de production

La renégociation du prix du Kw/h et les améliorations au niveau des consommations


spécifiques ont réduit la consommation d'électricité.

- Maîtrise du foncier

Un enjeu majeur pour la société ABC reste la maîtrise des réserves de matières
premières. A ce titre, les carrières ont été étendues afin d’augmenter la durée de vie
des sites.
Par ailleurs, plusieurs études géologiques sont en cours pour la recherche de
nouveaux gisements.

- Développement de nouveaux produits

Un atelier de fabrication de nouveaux produits sidérurgiques opérationnel depuis


quelques années. Les perspectives de l'industrialisation locale de ces produits sont
encourageantes du fait de la bonne santé du secteur immobilier.

- Recentrage des activités sur le métier de base

La société a cédé une filiale qui produisait des articles métalliques. Cette société
permet à la société ABC de ce recentrer sur son métier de base : La sidérurgie.

1) Organisation comptable et financière

La société dispose de plusieurs sites au Maroc. Chacun de ces sites dispose d’un
service comptable qui s’occupe du suivi comptable du site. Un trésorier est présent
dans chaque site. Il est indépendant de la comptabilité. L’ensemble des dépenses et
des recettes sont effectuées directement par lui : ces dépenses sont alors envoyées à
la comptabilité pour enregistrement. Un rapprochement est effectué mensuellement
entre les différents soldes comptables et les différents soldes de trésorerie. Les soldes
bancaires sont rapprochés par état de rapprochement bancaire, les soldes de caisse
font l’objet d’un rapprochement par PV de caisse signé par le trésorier. Un inventaire
de caisse peut être réalisé inopinément sur décision du chef comptable.

Un responsable de consolidation centralise l’ensemble de l’information comptable


des différents sites et présente les états financiers au directeur financier.

Le directeur financier suit les dossiers importants de la société : investissements,


restructuration…

2) Identification des procédures d’investissement

A- Budgétisation

La budgétisation des investissements demeure l’une des principales étapes, elle


consiste à décider des différents investissements à réaliser ainsi que la période
d’investissement et le mode de financement. La budgétisation passe par plusieurs
étapes. Nous allons décrire chaque étape ainsi que les différents tests qui s’y
appliquent.

Tout investissement ressort d’un besoin exprimé par le centre de coût, ainsi chaque
centre de coût met en place un budget prévisionnel des investissements en fonction
de ses besoins futurs. Chaque projet d’investissement se trouve sous la responsabilité
du chef du centre de coût.

Ces demandes sont ensuite envoyées à la direction opérationnelle qui se charge de


coordonner l’ensemble des différents projets afin de donner les approbations aux
différents projets suite à une réunion à laquelle assiste les différents chefs de centre
de coûts, la direction opérationnelle et la direction financière.

Le souci de l’auditeur peut sembler mineur à cette étape. Etant donné qu’il s’agit
simplement d’un acte de gestion interne, l’auditeur n’a pas à donner d’opinion sur
l’établissement de ce type de budget. Cependant, la prise de connaissance du budget
des investissements permet à l’auditeur de connaître les différents projets de
développement de la société, le développement de la société.

De plus, le budget des investissements permet à la société de suivre son


développement. Ce suivi permet à l’auditeur de confronter les réalisations au
budget : ces écarts permettent de relever le niveau du contrôle interne concernant le
cycle des investissements. En effet, les investissements se doivent d’être contrôlés et
suivis ; un investissement est généralement important dans la vie de l’entreprise et
nécessite un choix du mode de financement.
Un bon suivi des budgets d’investissements dénote d’un bon contrôle au sein de
l’entreprise. Un tel suivi conforte l’auditeur dans sa validation du cycle
d’investissement, la société met en place un système de contrôle de pilotage
interne.

Ce contrôle de pilotage peut se faire selon différents aspects :


+ L’investissement faisait-il partie du budget des investissements ?
+ Confrontation du coût budgétisé au coût réel de l’investissement.
+ L’investissement a-t-il été réalisé dans les temps ou non ?
+ Les écarts ont-il été expliqués ?

B- Lancement de la commande

Avant chaque commande, plusieurs fournisseurs sont contactés pour confrontation


de devis. Cette demande de devis est réalisée par le service opérationnel qui est seul
capable de comparer les différentes propositions techniques des différents matériels
proposés par les fournisseurs. Certaines sociétés gardent parmi leurs documents
comptables les différents devis reçus afin de justifier leur choix du fournisseur.

Suite au choix du fournisseur, le service opérationnel établit un demande


d’approvisionnement destinée à la direction de l’usine pour confrontation au budget.
La direction technique est seule en mesure d’autoriser la dépense, la demande
d’approvisionnement est alors envoyée au service achats à qui incombe la charge de
contacter le fournisseur.

Le service achat se charge alors de contacter le fournisseur afin de décider des


différentes modalités d’achat (il s’agit de discuter le mode de paiement, le délai de
livraison…). La commande est alors envoyée au service comptable par le service des
achats.

Si l’achat n’est pas budgétisé, le service comptable recherche un mode de


financement spécifique à l’investissement. Ce mode de financement est soumis à la
direction de l’usine pour approbation. Suite à l’approbation de la direction de l’usine
du mode de financement, le bon de commande est envoyé au fournisseur.

Pour résumer, un investissement est soit autorisé par la direction générale (il est
alors budgétisé lors de la réunion de fin d’année) soit par la direction de l’usine
qui se doit de justifier l’écart de l’investissement par rapport au budget.

En ce qui concerne l’auditeur, cette procédure permet une bonne appréciation du


contrôle interne dans la mesure où chaque investissement nécessite une
approbation de la direction. L’auditeur doit valider le respect de cette procédure.
Par un test de validation de contrôle interne, l’auditeur doit vérifier le respect de la
procédure.

C’est l’étape de l’évaluation du contrôle interne. Le résultat de cette étape influe


sur les tests réalisés par la suite. En effet, si ces tests sont satisfaisants, le niveau de
confiance accordé au contrôle interne est élevé, par conséquent les tests de détail
peuvent être allégés.

Par contre, si le test montre que la procédure n’est pas respectée ; l’auditeur, lors de
la validation des comptes, doit effectuer des tests approfondis.

C- Réception, comptabilisation et règlement

Il s’agit de la dernière étape de la procédure d’investissement, cette étape demeure


aussi l’une des plus importante étant donné qu’elle concerne la comptabilisation de
l’investissement.

A la réception de la facture, le service opérationnel vérifie la conformité du matériel


reçu avec le bon de commande envoyé par la société. Il se charge de délivrer au
fournisseur un bon de réception attestant de la réception du matériel. Une copie de ce
bon de réception est alors envoyé au service comptable.

Le fournisseur adresse sa facture à la comptabilité qui garde une copie du bon de


commande et du bon de réception. Le service comptable rapproche les différentes
documents (facture, bon de commande, bon de livraison).

Le chef comptable effectue une deuxième vérification et appose son visa sur la
facture. La facture est alors comptabilisée. Le contrôle de gestion met à jour le budget
et sa réalisation. Ainsi, le budget est consultable à tout moment.

En consultant le budget des investissements, quiconque peut connaître les


investissements en cours ainsi que le reste des investissements à réaliser. Un contrôle
des écarts peut alors être réalisé afin de déterminer l’importance des écarts et leur
causes.

L’ensemble de la liasse est alors remis au trésorier qui établit le chèque après
contrôle.

Le chèque est alors envoyé au directeur de l’usine, qui établit le chèque sur la base
d’un contrôle définitif des documents reçus. Ce dernier contrôle permet de
responsabiliser la direction générale pour la dépense.
3) Spécificité des immobilisations de la société ABC

Les immobilisations représentent 44% du total bilan de la société ABC, en effet la


société engage une bonne partie de son cash flow à l’acquisition des immobilisations
nécessaires à son exploitation ( les investissements représentent 48% du total de la
CAF).

Il existe un risque d’immobiliser des charges d’entretien et de réparation, où passer


en charges des immobilisations afin de modifier le résultat de la société.

Les dotations aux amortissements représentent 20% des charges constatés durant
l’exercice. Ainsi, le calcul des amortissements a un impact significatif sur le résultat
de la société. La stratégie d’audit mise en œuvre comporte une validation du calcul
de l’amortissement. Celle-ci peut se faire soit par un global check, soit par une revue
détaillée du calcul des amortissements.

Une bonne partie des investissements réalisés par l’entreprise sont étalés sur
plusieurs années, par conséquent leur comptabilisation transite par le poste des
Immobilisations corporelles an cours ; ce poste représente 8% du total des
immobilisations brutes. Il s’agit d’immobilisations non amorties, leur date de mise en
service est importante dans la mesure où elle conditionne la date du début de
l’amortissement du bien.
II – Audit des immobilisations de la société ABC.

1) Objectifs d’audit :

L’auditeur doit à la fin de son travail émettre une opinion sur la régularité, la
sincérité et l’image fidèle des états de synthèses qui sont présentés aux tiers.
Pour émettre une opinion fondée, l’auditeur doit veiller au respect des sept principes
suivants:
 L’exhaustivité : l’ensemble des dépenses liées aux immobilisations ont été
comptabilisées

 L’exactitude : les immobilisations sont enregistrées dans les comptes adéquats,


une mauvaise comptabilisation peut entraîner un mauvais calcul des dotations
aux amortissements. La comptabilité doit différencier entre les investissements et
les charges d’entretien.

 La séparation des exercices : les mises en service des immobilisations ont un


impact direct sur les dotations aux amortissements.

 La valorisation : l’estimation de la valeur de l’immobilisation lorsqu’elle est


produite par l’entreprise doit faire l’objet d’un suivi particulier de l’auditeur. ce
dernier doit s’assurer que l’ensemble des frais immobilisés sont conformes aux
CGNC : risque de surestimation ou de sous-estimation du résultat.

 Droits et obligations : la société doit tenir à jour le registre des immobilisations,


elle doit aussi effectuer un inventaire des immobilisations afin de s’assurer de leur
état (dépréciation exceptionnelle)
 Présentation : chaque immobilisation devrait être rattachée au poste qui lui est
désigné afin que le lecteur ait une idée claire sur les immobilisations de
l’entreprise

 Existence : les écritures comptables sont fondées sur des flux existants. Le risque
est que des écritures soient passées sans fondement juridique précis.

2) Identification des risques.

Les risques inhérents au cycle des investissements sont :

 Les méthodes comptables ne sont pas appropriées aux normes comptables en


vigueur au Maroc. Il s’agit essentiellement des règles de comptabilisation et
d’amortissement.

 Le fichier des immobilisations ne reflète pas la situation de la société. Ce fichier


(registre) n’est pas automatiquement mis à jour ; il s’agit d’une situation récurrente
lorsque ce fichier est indépendant du reste du système d’information.

 Les charges sont passées en immobilisations, ou que les immobilisations soient


passées en charge. Par conséquent une revue des comptes entretien & réparations et
immobilisations est nécessaire pour maîtriser ce risque.

 Les immobilisations corporelles n’existent pas ou sont propriété d’une tierce


personne. Un inventaire permet de constater les sorties des immobilisations, alors
qu’un test des acquisitions permet de valider la propriété des immobilisations.

 Le calcul des dotations aux amortissements n’est pas exact. En fonction du niveau
de confiance accordé à ce cycle, l’auditeur peut effectuer un global check si le niveau
de confiance est élevé ou un test détaillé si le niveau de confiance est faible.
 La valeur nette des immobilisations est surestimée ; c’est le cas lors d’une
dépréciation des investissements due à un accident ou un amortissement accéléré. En
cas de fermeture de l’usine ou l’abandon d’une partie de ses activités, les
immobilisations concernées doivent être amorties exceptionnellement sur la durée de
vie restante de l’usine et non en fonction des taux généralement admis.

 La comptabilisation de la production de l’entreprise pour elle-même n’est pas


exacte. C’est un risque de valorisation de la production immobilisée par l’entreprise.
L’auditeur devrait reprendre l’ensemble des charges concernant la production de
l’immobilisation concernée et juger de l’activation de chacune des charges.

 Les immobilisations corporelles prêtées à des tiers devraient être identifiées et faire
l’objet d’une notification dans l’ETIC

 Le transfert des immobilisations intragroupe et intersites doivent être identifiées.

3) Programme de travail

Le programme de travail est généralement fixé par le manager de la mission, celui


que nous allons détailler ci-après est général ; il peut être appliqué à tout type de
société.

a) Revoir les principes comptables : vérifier que les principes comptables de


l’entreprise sont en conformité avec les normes marocaines. Il s’agit aussi bien des
critères d’immobilisations et du calcul des amortissements.

b) Récupérer le tableau récapitulatif des mouvements des immobilisations


et le rapprocher au fichier des immobilisations : rapprocher poste par poste les
soldes afin de s’assurer de l’exhaustivité et de l’exactitude du fichier des
immobilisations. Le fichier des immobilisations permet de constater l’ancienneté des
immobilisations.

c) Effectuer une revue analytique : l’objectif est de déceler les importantes


variations. L’auditeur peut se poser des questions sur l’importance des
investissements et leur objectifs (maintien du matériel de production, augmentation
de la restructuration, production de nouveaux articles…)

d) Passer en revue le fichier des immobilisations : il s’agit de déceler au


moyen de pièces justificatives des charges immobilisés ayant pour impact la
diminution du résultat.

e) Passer en revue le compte « Entretien & réparation » : contrairement à


l’étape précédente, l’objectif consiste à déceler des immobilisations passées en
charges. Le jugement de l’auditeur est important dans ce cas là ; il se doit de juger de
l’impact du caractère immobilisable de la dépense. Un changement d’une pièce de
rechange peut être soit immobilisé soit constaté en charge.

f) Revoir les immobilisations totalement amorties : identifier physiquement


les immobilisations totalement amorties lors de l’inventaire physique. Vérifier que
ces dernières ne sont pas mises en rebus, auquel cas elles doivent être sorties du
fichier.

g) Valider les acquisitions au pièce des pièces justificatives : à partir des


pièces justificatives, vérifier que les acquisitions sont comptabilisées pour leur valeur
exacte (exactitude). Vérifier aussi que les investissements ont été autorisés.

h) Valider les sorties des immobilisations : à partir des pièces justificatives,


vérifier le prix de cession, sa comptabilisation en compte de résultat et le pointer aux
règlements (exactitude), valider les plus ou moins values réalisées. Il faut s’assurer
que les cessions sont autorisées.

i) Vérifier le calcul des amortissements : selon le niveau de confiance, valider


le calcul des amortissements soit par test de cohérence, soit par un test de détail
ayant pour objectif de valider les amortissements passées par l’entreprise.

j) S’interroger sur la valeur des immobilisations : rechercher lors de


l’inventaire physique la présence d’immobilisations à déprécier. De même, en cas de
fermeture de l’usine ou un arrêt partiel, il faut réfléchir à amortir exceptionnellement
les immobilisations sur la base de la date d’arrêt de la production.

k) Valider la valorisation des immobilisations produites par l’entreprise


pour elle-même : il s’agit de vérifier les contrats de production d’immobilisations
afin d’apprécier les éléments capitalisés et particulièrement les charges de structures
et charges indirectes.

4) Validation au final (contrôle des comptes) des mouvements.


Les principaux mouvements dans le cycle des immobilisations sont :
 acquisitions
 cessions
 amortissements

Nous allons nous intéresser à la validation de ces mouvements au contrôle des


comptes.

a) Valider les acquisitions

La première étape consiste à établir la feuille de tête. Etant donné que la société
dispose de plusieurs sites, il est conseillé d’établir pour chaque site une feuille de
tête, en expliquant les différentes variations :

Site 1

Site 1 en Kdh
31/12/02 Acquisitions Cessions Virements 31/12/03 Variation %
Terrains bâtis 9 567 - - - 9 567 - 0%
Terrains gisements 53 236 - - - 53 236 - 0%
Autres terrains 43 490 - - - 43 490 - 0%
Bâtiments 30 448 - - - 30 448 - 0%
Constructions/terrains d'autrui 6 536 - - - 6 536 - 0%
Agencements aménagements 37 164 - - 160 37 324 160 0%
Autres constructions 300 - - - 300 - 0%
Autres installations techniques 1 144 - - 182 1 326 182 16%
Véhicules de tourisme 10 364 - - - 10 364 - 0%
Véhicules utilitaires 264 - - - 264 - 0%
Autre matériel de transport 45 - - - 45 - 0%
Mobilier de bureau 13 985 - - - 13 985 - 0%
Matériel de bureau 35 - - 475 510 475 1357%
Matériel informatique 14 624 - - 1 605 16 229 1 605 11%
AAI divers 37 - - - 37 - 0%
Autres immobilisations corporelles 4 579 - - - 4 579 - 0%
Immobilisations en cours 2 449 2 568 - - 2 422 2 595 146 6%
Immobilisations en cours Tétouan II - 6 584 - - 6 584 6 584 #DIV/0!

Total 228 267 9 152 - - 237 419 9 152 4%

Amortissements Site 1 en Kdh


31/12/02 Dotations Reprises 31/12/03 Variation %

Amort Terrains 548 297 - 845 297 35%


Amort Bâtiments 7 306 768 - 8 074 768 10%
Amort Const/sol d'autrui 2 288 163 - 2 451 163 7%
Amort Inst aménag & constructions 16 469 1 866 - 18 335 1 866 10%
Amort Mat & Out fixe 76 66 - 142 66 46%
Amort Matériel mobile 3 - - 3 - 0%
Amort véhicules de tourisme 6 984 634 - 7 618 634 8%
Amort mobilier de bureau 8 019 570 - 8 589 570 7%
Amort matériel informatique 8 122 952 - 9 074 952 10%
Amort aménag divers 37 - - 37 - 0%
Amort autres immob corporelles 2 424 229 2 653 229 9%

Total 52 276 5 545 - 57 821 5 545 10%

La principale variation concerne les immobilisations en non-valeurs. Le siège


immobilise dans ses comptes les frais de déplacements du personnel travaillant dans
la construction de la nouvelle usine. Ces immobilisations atteignent un montant de
KDHS 6 584.
Le reste de la variation des en-cours est composée principalement de matériel
informatique pour 1 957 KDHS et de matériel de bureau pour 466 KDHS

Site 2

Site 2 en Kdh
31/12/02 Acquistions Cessions Virements 31/12/03 Variation %

Terrains nus 2 591 - - - 2 591 - 0%


Terrains bâtis 1 460 - - - 1 460 - 0%
Terrains gisements 8 561 - - - 8 561 - 0%
Bâtiments 351 826 - - 1 678 353 504 1 678 0%
Agencements et aménagements 17 785 - - 423 18 208 423 2%
Matériel et outillage (fixe et mobile) 1 616 271 44 2 741 37 793 1 651 367 35 096 2%
Véhicules de tourisme 3 301 - - - 3 301 - 0%
Véhicules utilitaires - 1 333 - - - - 1 333 - 0%
Mobilier bureau 2 193 - - 300 2 493 300 14%
Matériel bureau 114 - - 114 - 0%
Matériel informatique 4 223 - - 464 4 687 464 11%
Autres immob corp 1 839 - - 765 2 604 765 42%
Immob en cours 30 605 34 119 - - 41 423 23 301 - 7 304 -24%

Total 2 039 436 34 163 2 741 - 2 070 858 31 422 2%


Y X

Amortissements Site 2 en Kdh


31/12/02 Dotations Reprises 31/12/03 Variation %

Amort Terrains 1 227 82 - 1 309 82 6%


Amort Bâtiments industriels 224 541 8 854 - 233 395 8 854 4%
Amort Inst aménag & constructions 3 776 889 - 4 665 889 19%
Amort Mat & Out fixe 1 253 312 52 338 2 385 1 303 265 49 953 4%
Amort Matériel mobile 24 616 2 018 356 26 278 1 662 6%
Amort autres matériel 1 519 - - 1 519 - 0%
Amort Véhicules de tourisme 1 328 144 - 1 472 144 10%
Amort mobilier de bureau 661 121 - 782 121 15%
Amort matériel informatique 1 178 52 - 1 230 52 4%
Amort aménag divers 73 309 - 382 309 81%
Amort autres immob corporelles 121 53 - 174 53 30%

Total 1 512 352 64 860 2 741 1 574 471 62 119 4%

Les principaux investissements ont débutés en 2002 et dont l'augmentation globale a


été de 34 119 KDH sont:
+Maintien strict
4 644 Bandage médiane Four I
2 144 Moteur de rechange BK1 & BK2
823 Bâtiment technique
820 Complément cyclone Four II

+ Productivité
6 241 Projet Cendres volantes de LJORF (Remplacement de la bauxite par les
cendres volantes)
2 052 Circuit cendres volantes Cru 2
1 413 Galets pour le combustible charbon
1 115 Optimisation BK2

+ Environnement
8 386 Electro-filtre Amont Four I
+ Autres
6 481

Site 3

Site 3 en Kdh
31/12/02 Acquisitions Cessions 31/12/03 Variation %

Immo corp EC Terr & Const 13 696 53 827 - 67 523 53 827 393%
Immo corp EC ITMO 69 184 47 974 - 117 158 47 974 69%
Avance sur Immo 48 917 16 478 - 65 395 16 478 34%
Autres Immo corp EC 12 - - 12 - 0%

Total 131 809 118 279 - 250 088 118 279 90%

Le site 3 n’est pas encore opérationnel, l’ensemble des immobilisations qui s’y
trouvent sont comptabilisées en immobilisations en cours.

Après avoir expliqué les différentes variations des différents sites de la société, nous
passons à la validation des acquisitions sur la base des pièces justificatives.

Toute acquisition d’une immobilisation doit être autorisée par le budget fixé par la
direction de la société. Lors de la validation des acquisitions, nous validons les
assertions suivantes :
1- Présence d’une convention (il s’agit généralement d’immobilisations importantes
où une convention est signée avec le fournisseur)
2- Présence d’une facture justifiant le paiement
3- Présence d’une autorisation de la direction du site pour la dépense
4- Comptabilisation correcte de la part de la société
5- Dépense budgétisée

Date Facture N°fact Frs Libellé Montant Conve Fact. Autori Compt Dép. N° investissement
ntion sation correc budg

30/04/02 fre 568 ABB Changement 5 466 953      00 02 40 425 11 102


Mobile
symetro BK5

31/08/02 fre 426/7 CMD Changement 38 204 307      00 02 40 425 11 102 (a)
Mobile
symetro BK5
27/11/02 fre 93 DLM Changement 1 254 000      00 02 40 425 11 102
Mobile
symetro BK5

23/04/02 fre 4023 CMD PIGNON BK4 1 151 383      00 01 40 812 11 124

30/04/02 fre 81 LURGI Rénovation du 6 155 168      00 01 20 303 11 151


champ 1
électrofiltre

29/10/02 fre 163 LURGI Rénovation du 961 037      00 01 20 303 11 151


champ 1
électrofiltre

31/05/02 fre 355 GCE Nouvelle 6 385 949      01 02 40 620 12 115


station billette
pulverise
27/06/02 fre 24 GCE Nouvelle 2 212 706      01 02 40 620 12 115
station billette
pulverise
16/07/02 fre 23 GCE Nouvelle 1 718 026      01 02 40 620 12 115
station billette
pulverise
31/08/02 fre 32 GCE Nouvelle 2 212 706      01 02 40 620 12 115
station billette
pulverise
29/10/02 fre 31 GCE Nouvelle 873 497      01 02 40 620 12 115
station billette
Pulverise
30/10/02 fre 55 GCE Cplt Séchage 2 171 700      01 02 40 620 12 117
ajouts

12/11/02 fre 359 GCE Sécheur 4 232 119     


calcaire
d'ajouts
28/11/02 fre 49 GCE Sécheur 1 816 362      01 02 40 620 12 151
calcaire
d'ajouts
Total testé 74 815 912

Total 161 594 318


acquisitions
Scope 46%
(a): Le montant comptabilisé a été obtenu sur la base d'une estimation de cours de change FRF/MAD: le cours retenu est jugé raisonnable

b) Valider les sorties des immobilisations

Il faut obtenir un état récapitulatif des sorties d'immobilisations rapproché du


compte de résultat (produits, charges). Afin de s'assurer que les objectifs d'audit sont
atteints avec un degré d'assurance satisfaisant, il faut sélectionner les principales
cessions avec un scope élevé. Effectuer les procédures suivantes sur l'échantillon
retenu:
a) Examiner les pièces justificatives (e.g. facture de vente, autorisation de retrait
préalable, procès verbal de mise au rebut, ...) (existence et séparation des
exercices).

b) Valider l'amortissement cumulé (exactitude).

c) Rapprocher les valeurs nettes des immobilisations cédées avec le compte de


résultat (exactitude).

d) Vérifier le prix de cession, sa comptabilisation en compte de résultat et le pointer


aux règlements (exactitude). Valider les plus ou moins values réalisées.

e) S'assurer que les cessions et mises au rebus sont autorisées et approuvées.

Les mises en rebus de l’exercice ont atteint durant l’exercice 2002 un montant de
2 741 KDH, ces immobilisations sorties ont été totalement amorties. Nous avons
passé en revue ces sorties d’immobilisations.

Date de sortie Libellé Montant Pièce Autorisati Comptcorr


justif on ec

30/04/01 Briques pour four 1 836 482   

31/08/01 Tapis roulant 587 286   

Total testé 2 423 768

Total acquisitions 2 741 283


Scope 88%

c) Validation du calcul des amortissements

La validation des dotations aux amortissements est essentielle car elle a un impact
direct sur le résultat de la société. Comme nous avons vu plus haut, les dotations aux
amortissements représentent 20%du total des charges. Par conséquent, une erreur de
calcul des immobilisations a un impact significatif sur le résultat.

Etant donné que l’évaluation du contrôle interne a été jugé satisfaisante, le niveau de
confiance accordé à cette étape est élevé, nous essayons de retrouver le montant de la
dotation par un test de cohérence globale.

Pour le test : Cf page suivante

Les différences sont généralement justifiés par les nouvelles acquisition qui ont lieu
soit au début soit à la fin de l’exercice. Lorsque le test révèle des écarts importants, il
est souhaitable d’expliquer la procédure au client qui justifie ces écarts,. Cependant
nous voyons que notre test n’a pas révélé d’écarts importants et que, par conséquent
le calcul des dotations aux amortissements est jugé exact.

Nous avons, à travers ces trois étapes, validé les trois principaux flux qui concernent
le cycle des investissements. Ces tests nous permettent de s’assurer des soldes
présents dans les états de synthèse. Cette assurance nous conduit par la suite à
émettre une opinion positive sur les états de synthèse de la société.

A noter que nous n’avons pas consacré de partie pour vérifier les immobilisations
acquises en crédit-bail, les immobilisations prêtées et celles empruntées afin de
valider les assertions en annexes.

5) Résultats des travaux


A la fin de chaque test, l’auditeur doit émettre une opinion sur les comptes basée sur
les tests accomplis. Pour les tests que nous avons réalisé pour cette société, nous
jugeons que ces tests sont satisfaisants.

D’une part, les acquisitions ont suivi un cheminement de procédure permettant un


bon contrôle interne. Ce cheminement donne une assurance raisonnable sur
l’augmentation de ces comptes. Les principales augmentations concernent les postes :
- matériel et outillage justifiée par le caractère industriel de la société.
- La hausse des immobilisations en-cours sont justifiés par la création d’une
nouvelle usine dans l’objectif de rehausser la production de la société et de la
conforter dans sa part de marché.

Les autres variations ne sont pas significatives, elles concernent principalement la


mise en place d’un nouveau système d’information censé gérer au mieux
l’information au sein de la société.

La société dispose des usines nouvellement créées et dont la durée de vie est de vingt
ans en moyenne (durée dépendante de la durée de vie des gisements). Cette
longévité concerne aussi les immobilisations qui durent plusieurs années de suite.
Par conséquent, les mises en rebus et sorties d’immobilisations sont assez faible.
Nous n’avons pas consacré beaucoup de temps à leur validation. Le résultat du test a
été satisfaisant.

Etant donné que le contrôle interne a conduit à un niveau de confiance élevé pour les
tests, nous avons opté pour le test sur le calcul des dotations aux amortissements
pour un test de cohérence globale (global check). Ce test n’a pas révélé d’anomalies
majeures.

En conclusion, nous considérons que les trois flux (entrée, sortie, amortissement) sont
passées en comptabilité conformément aux normes comptables en vigueur au Maroc.
Nous pouvons ainsi émettre notre opinion sur les comptes présentés par la société.
Conclusion

L’audit de la section des immobilisations est généralement confié aux auditeurs


débutants ; en effet, l’audit de cette section est jugé sans difficulté principale.
De plus, la société ABC qui connaît l’importance des immobilisations dans son bilan,
accorde une attention principale à la procédure interne d’investissement et de sortie
des immobilisations.

Au delà d’un travail de validation, l’auditeur doit se demander quels sont les raisons
des investissements réalisés par la société. Cette étape lui permet une meilleure
compréhension de l’évolution de l’entreprise.

Un bon contrôle interne est à la base de l’audit des immobilisations, lorsque la société
se dote d’un bon contrôle interne qui permet de cerner l’ensemble de ses flux et de
les transcrire en comptabilité, l’auditeur n’est pas obligé de revoir l’exhaustivité des
enregistrements comptables.

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