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La Christologie

Karl Barth (1886-1968) disait : « La christologie doit occuper toute la place en théologie ». Il
disait aussi : « La christologie est tout - ou elle n'est rien. C'est pour ça qu'on l'appelle l'homme
de la « concentration christologique », parce qu'il ramenait toujours tout à Christ. On va
apporter des nuances aux affirmations de Barth dans le cadre de ce cours. Malgré certaines
nuances, « cette concentration dans le Christ s'impose comme un phénomène unique. Aucune
autre religion n'a osé tant attribuer à son fondateur, et de loin ! Les prétentions de Mahomet,
l'apôtre d'Allah, ou de Bouddha, l'illuminé, ne se comparent pas à celles de Jésus selon le
christianisme. » La christologie, c'est la doctrine qui traite du Christ de la façon la plus directe,
et elle est donc très importante pour nous qui nous disons chrétiens.

Leçon Titre
01 Introduction
02 L'attente d'Israël - L'orientation du Tanak vers le Christ

03 L'attente d'Israël - Indices repérables


04 L'attente d'Israël - Les formes principales de la promesse

05 Le témoignage apostolique - Introductive


06 Le témoignage apostolique - L'énigmatique Yésua de Nazareth

07 Le témoignage apostolique - Le Seigneur justifié par l'esprit

08 Le témoignage apostolique - Le Fils éternel incarné


09 La confession de l'Église - Les premiers tâtonnements et discernements

10 La confession de l'Église - Les luttes décisives


11 La confession de l'Église - La conservation du dogme

12 L'accent de la réforme
13 Les interprétations des modernes
14 La divinité de Jésus-Christ - Preuve biblique
15 La divinité de Jésus-Christ - Deuxième partie
16 L'humanité de Jésus-Christ
17 L'union des natures - L'union sans confusion
18 L'union des natures - Doctrines déviantes et considérations éclairantes
19 Les deux états du Médiateur - Introduction
20 Les deux états du Médiateur - L'humiliation
21 Les deux états du Médiateur - Les deux états du Médiateur

22 Les deux états du Médiateur - L'exaltation - La session

23 Les deux états du Médiateur - L'exaltation - La manifestation

24 Les trois offices du Christ - L'office prophétique - Introduction

25 Les trois offices du Christ - L'office prophétique - Le Christ Jésus, prophète

26 Les trois offices du Christ - L'office sacerdotal - Introduction

27 Les trois offices du Christ - L'office sacerdotal - Le Christ Jésus, grand-prêtre

28 Les trois offices du Christ - L'office royal - Introduction

29 Les trois offices du Christ - L'office royal - Le Christ Jésus, Roi et Seigneur

30 Les trois offices du Christ - Réflexion : les trois offices ensembles

31 Annexe 1 - Les manuscrits de la mer Morte


32 Annexe 2 - La Bible Hébraïque (Tanak)
33 Annexe 3 - À la découverte des pères de l'Église...
34 Annexe 4 - Querelles théologiques au concile de Chalcédoine

35 Annexe 5 - Le concile de Nicée condamne l'arianisme

36 Annexe 6 - Confession de foi - Église de l'Espoir


37 Tableau 1 - Classification des tendances christologiques

Source : https://ressources.egliseespoir.com/ressources/cours.php?cours=CHRT
1

La Christologie 1

La Christologie 1 ...........................................................................1
Introduction ................................................................................1
Pourquoi étudier la christologie ? ..................................................1
Le lieu ....................................................................................2
La méthode ..............................................................................3
 La christologie d’en haut ......................................................3
 La Christologie d’en bas .......................................................3
Connaissez-vous les évangiles synoptiques ? .....................................4
 Ébionisme ........................................................................5
 Docétisme ........................................................................5
Que faut-il donc en plus ? ...........................................................6
Le fonctionnel et l’ontologique ....................................................7
La disposition ............................................................................9

Introduction
Pourquoi étudier la christologie ?

 Karl Barth (1886-1968) disait : « La christologie doit occuper toute la


place en théologie ». Il disait aussi : « La christologie est tout – ou elle
n’est rien »1

 C’est pour ça qu’on l’appelle l’homme de la « concentration


christologique », parce qu’il ramenait toujours tout à Christ.

 On va apporter des nuances aux affirmations de Barth dans le cadre de


ce cours.

 Malgré certaines nuances, « cette concentration dans le Christ s’impose


comme un phénomène unique…

 … aucune autre religion n’a osé tant attribuer à son fondateur, et de


loin ! …

 … Les prétentions de Mahomet, l’apôtre d’Allah, ou de Bouddha,


l’illuminé, ne se comparent pas à celles de Jésus selon le
christianisme. »1

1
Dogmatique, trad. F. Ryser, Genève, Labor et Fides, 1954. I,2, p.114
2

La christologie, c’est la doctrine qui traite du Christ de la façon la plus


directe, et elle est donc très importante pour nous qui nous disons
chrétiens.

 Devant l’importance de cette doctrine, on doit répondre à quelques


questions de base.

 En fait, on va poser les trois questions suivantes :

1- Du lieu
2- De méthode
3- Et de disposition

Ça ne vous dit probablement pas grand-chose… Alors, on va les regarder en


détail.

Le lieu

Comment peut-on parler de lieu en parlant de la christologie ?

 Quand on parle du lieu, on veut savoir où se situe la doctrine de Christ


dans la théologie en général

 Est-ce qu’on peut regarder la christologie comme une doctrine « en elle-


même » ou si elle se confond dans l’ensemble de toute la théologie

 Karl Barth préconise que la christologie « est tout ». C’est donc la


doctrine principale, et toutes les autres doctrines se rattachent à la
doctrine du Christ.

C’est ici qu’on va apporter la première nuance.

 Même si la christologie est reliée avec les autres doctrines, ça ne nous


oblige pas à tout réduire à la christologie. Comme le fait Barth. Il n’y a
pas que ça !
 Il faut faire attention de ne pas avoir une trop grande concentration
christologique. (Tout centrer sur Christ)

Quand on parle de concentration christologique, on fait référence à une


doctrine qui centre tout sur Christ.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 7.
3

 « L’accent biblique sur la seigneurie du Fils ne doit pas nous faire oublier
la « monarchie » du père. On le voit dans les textes. »1

 1 Corinthiens 3.23 Tout est à vous; et vous êtes à Christ, et Christ est à
Dieu.

 1 Corinthiens 11.3 Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le
chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu
est le chef de Christ.

 1 Corinthiens 15.28 Et lorsque toutes choses lui auront été soumises,


alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses,
afin que Dieu soit tout en tous.

La concentration christologique a comme limite le fait que Christ pointe lui-


même vers Dieu (le père)

 « La christologie prend donc place dans une vision trinitaire plus


vaste »2, où on distingue la personne du Christ, de la personne du père
et de la personne de l’esprit, et où chacun a des rôles différents.

 Et ça nous permet de mieux situer la doctrine du Christ dans la


théologie globale.

La méthode

En ce qui concerne la méthode, on voit qu’il existe 2 approches à la


christologie

 La christologie d’en haut (a sumo), qui part de fait que Christ est
d’en haut. Elle est descendante et déductive, c'est-à-dire, qu’on déduit
ou on cherche à comprendre qui est le Christ en partant de sa position
dans les cieux, ou dans l’éternité.

 La Christologie d’en bas (ad imo), est ascendante, et on part de


l’homme Jésus et des faits de sa vie pour comprendre qui est le Christ.

« Les pères de la christologie traditionnelle sont partis d’en haut, du verbe


divin qui préexistait. »3 Cette approche était critiquée à cause de son côté
plus abstrait. On peut le comprendre parce qu’on a plus de connaissances
de la vie de Christ après son incarnation, qu’avant qu’il soit fait chair…

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 8.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 8.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 10.
4

 En fait, si on veut être le plus objectif possible dans notre étude de


Christ, on doit combiner les deux mouvements, ascendant et
descendant.

 Parce que chacune des approches nous révèle des aspects différents de
la personne de Christ.

 Ça peu sembler évident, mais lorsqu’on se retrouve devant certain


paradoxe, ou textes qui peuvent sembler contradictoire, plusieurs sont
tentés de mettre l’accent sur un point de vue plutôt qu’un autre pour
faire entrer Christ dans leur conception préétablie.

Connaissez-vous les évangiles synoptiques ?

Note sur les synoptiques : (qui permet de voir d’un seul coup d’œil tous les
éléments d’un ensemble)1

Bien que chaque évangile ait son caractère particulier, Mathieu s’adresse aux
Juifs, Marc aux Romains et Luc aux Grecs, alors que Jean s’adresse à tout le
monde, il est plus facile de mettre en parallèle ceux qu’on appelle les
synoptiques pour les comparer. « Dans l’évangile de Jean, le Seigneur est
rejeté dès le premier chapitre, ce qui n’est pas le cas dans les synoptiques.
Ces derniers nous parlent surtout du ministère du Seigneur en Galilée, alors
que Jean nous le présente principalement en Judée »2

 La christologie ascendante (du bas vers le haut) est prédominante dans


les synoptiques.

 Les évangiles de Mathieu, Marc et Luc, présentent principalement une


christologie ascendante : on y présente davantage le côté humain de
Christ.

 À l’opposé, l’évangile de Jean, nous présente davantage le Christ d’en


haut, et une christologie descendante (d’en haut vers le bas) : on y
présente le côté divin de Christ.

 Jean demeure constant dans tous ces écrits. Que ce soit dans ces épîtres
ou dans l’apocalypse, il nous présente toujours Jésus comme étant Dieu.

1
Définition tirée du logiciel « Antidote » de Druide informatique.
2
Souviens-toi de Jésus-Christ, Jean-Paul Berney, Service d’orientation biblique, Ste Foy,
Québec. p. 15.
5

Dès les premiers siècles, des « chrétiens » qui avaient du mal à réconcilier le
Christ d’en haut et le Christ d’en bas, ont développé des doctrines qui ne
mettaient l’emphase que sur 1 des 2 aspects de la personne du Christ.

 Ces doctrines sont : L’ébionisme et le docétisme, qui sont 2 hérésies ou


fausses doctrines.

 Ébionisme : Secte chrétienne, répandue chez les judéo-chrétiens du 1er


et 2e siècle, qui professait que le Christ est un simple homme, né de
Joseph et de Marie, et qu’il est un prophète, mais non le Fils de Dieu.1

 Docétisme : Hérésie des premiers siècles qui professait que le corps du


Christ n’avait été que pure apparence, et qui niait sa réalité.2

 Dans le monde chrétien, on ne parle pas d’une christologie, mais de


plusieurs christologies (ou de plusieurs façons de comprendre qui est
Christ).

 Le danger quand on construit notre christologie, c’est d’avoir des idées


préconçues, qu’on essaie de justifier avec les textes de la bible.

 On va essayer de mettre un peu de côté les idées reçues qu’on a de


Christ et regarder la christologie avec un regard neuf et neutre. De
façon à avoir une théologie fidèle aux enseignements bibliques.

Le problème majeur auquel on a à faire face lorsqu’il faut fonder l’affirmation


christologique, c’est « l’insuffisance de « faits » historiquement
démontrables, ou même relatés dans les évangiles. »3

 « Le comportement de Jésus, (de son enfance) jusqu’à la croix a suscité


chez les gens qui l’ont côtoyé, l’étonnement et l’interrogation. »4

 Plusieurs ne savaient quoi penser de lui.

 Sur la seule base des faits, on ne pourrait pas affirmer que Dieu se
soit incarné.

 Même lorsqu’on considère les miracles, ils ne prouvent pas que Christ
soit Dieu (d’autre avant lui et après lui en ont fait et même l’antéchrist
en fera lui aussi).

1
Définition tirée du logiciel « Antidote » de Druide informatique
2
Définition tirée du logiciel « Antidote » de Druide informatique
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 11.
4
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 11.
6

 « Entre la conclusion raisonnable que Dieu agit par cet homme plus
puissamment que par un autre, et la reconnaissance que cet homme est
Dieu, il y a un abîme (…) qu’aucun miracle ne permet de franchir. »1

 Si Jésus-Christ est Dieu, personne n’est autorisé à l’affirmer en se


basant sur des faits uniquement.

Que faut-il donc en plus ?

 Sa propre parole, qui est appuyée par les faits !

Jacques Maritain a écrit :

… ce que prouvaient les œuvres, les signes (et la prédication, et tout le


comportement personnel, et la miséricorde, et la bonté…) c’est la sainteté du
Christ et sa mission divine. Et il est clair qu’un tel saint, un tel envoyé de Dieu,
un tel bien-aimé de Dieu ne pouvait pas mentir. En sorte que c’est sa parole à
lui, son témoignage à lui sur lui-même, qui devaient être pour les hommes
l’irrécusable preuve de sa divinité2.

 En d’autres mots, le comportement et les œuvres de Christ étaient là


pour nous donner confiance en lui, pour nous prouver qu’il disait la
vérité. Pas seulement les miracles ! Tout son comportement.

 Jean 14.11 Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi;


croyez du moins à cause de ces oeuvres.

 « Comme Jésus lui-même a rendu sa parole strictement solidaire de


celle des prophètes qui l’avaient annoncé et de celle des apôtres qui
allaient parler en son nom, rempli de son esprit…

 … C’est le témoignage des Écritures qui doit fonder notre


christologie »3

On pourrait dire que comme Christ a accompli les écritures, ce sont les
écritures qui vont nous donner les fondements de notre christologie.

 « La saine méthode consiste à recueillir le témoignage biblique rendu


par Jésus-Christ lui-même et par ses témoins inspirés. »4

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 11.
2
Le Dieu crucifié. La croix du Christ, fondement et critique de la théologie chrétienne, trad. B.
Fraigneau-Julien, Paris, Cerf-Mame, 1974, p. 104 (Pannenberg critiqué), et 107s.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 11.
4
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 11.
7

Et c’est la méthode qu’on va utiliser

« Karl Barth fonde tout sur l’événement du Christ (la parole faite chair…) et
non pas sur l’Écriture. Celle-ci (…), pour lui, n’est pas la parole de Dieu (…),
elle n’est que témoignage humain faillible. »1

Pascal, Blaise, pensées # 548 (2e partie)

Ainsi, sans l'Écriture, qui n'a que Jésus-Christ pour objet, nous ne connaissons
rien, et ne voyons qu'obscurité et confusion dans la nature de Dieu et dans la
propre nature.

Le fonctionnel et l’ontologique

Il y a deux aspects à la christologie, ou deux sujets d’étude :

 Le fonctionnel, a quoi sert le Christ, quel est son rôle, son utilité, son
but, son oeuvre.

 L’ontologique, son Être, sa nature, sa personne. L’étude de l’être en


tant qu’être, indépendamment de ses déterminations particulières.

Encore ici, il y a un débat sur, quel aspect est le plus important.

 Certains ont prétendu que la christologie du Nouveau Testament, à


l’origine, ne s’intéressait qu’aux fonctions du Christ et considèrent cet
aspect comme étant le plus important, voire le seul qui a de
l’importance.

 Ils prétendent que les questions sur son Être, sa nature, sa personne ne
sont venues qu’après que le christianisme ait été influencé par la
culture et la pensée grecque, plus philosophique.

 C’est encore le débat entre les Juifs et les Grecs, chacun prétendant
avoir la meilleure compréhension.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 12.
8

On peut comprendre la logique derrière l’argument.

Quel genre de messie attendaient les Juifs ?

 Les Juifs attendaient un Messie Roi et Prêtre (aspect fonctionnel).

 Alors que les Grecs étaient philosophes, et s’intéressaient davantage à


l’aspect ontologique (l’essence de Christ, sa divinité)

 L’argument est intéressant.

 Mais il ne tient pas vraiment. On a qu’a pensé a Jésus qui parle aux
pharisiens sur le fait qu’il est le « je suis » pour comprendre que la
question de la nature du Christ était déjà très présente dans le Nouveau
Testament et très importante aussi.

 De plus, une bonne partie du Nouveau Testament s’adresse aux non-


juifs, ce qui rend la thèse de l’origine fonctionnelle beaucoup moins
plausible.

 C’est en considérant ces deux aspects du Christ qu’on aura une


compréhension équilibrée et objective de qui est Christ.

Il faut demeurer humble devant la grandeur du « mystère de Christ »

 « Il est hors de question que nous maîtrisions l’objet de l’étude (…) et on


doit accepter d’avance d’être dépassé. »1

 Mais puisqu’on est certain d’être dépassé, il est préférable de demeurer


fondé dans la parole de Dieu, et d’éviter de trop spéculer sur la doctrine
de Christ.

 2 Timothée 3.14 Toi, demeure dans les choses que tu as apprises, et


reconnues certaines, sachant de qui tu les as apprises…

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 13.
9

La disposition

Quand on pose la question de la disposition, on fait référence à la division et la


disposition de la matière.

 Plusieurs ordres de présentation peuvent être acceptables tout en


respectant la doctrine.

 Ça n’a pas besoin d’être dans l’ordre chronologique !

Pour notre cours…

 Avant d’entrer dans le vif du sujet, on va prendre le temps de faire un


survol biblique dans un ordre plus ou moins chronologique.

 Ensuite on va regarder un peu l’histoire de la théologie.

 Ça va nous donner une vue d’ensemble des données qu’on doit prendre
en compte.

 On devrait être prêt pour faire face à la doctrine proprement dite après
ça.

 La divinité de Jésus-Christ

 L’humanité de Jésus-Christ

 L’union des natures

 Les deux états du médiateur

 Les trois offices du Christ

 Et on va terminer avec quelques évolutions des dernières décennies.

 Le tout sera agrémenté de petites parenthèses que je tirerai de d’autres


ouvrages que je lis en parallèle.
1

La Christologie 2

La Christologie 2 ...........................................................................1
Introduction ..............................................................................1
Chapitre 1 ...................................................................................4
A. L’attente d’Israël ....................................................................4
I. L’orientation du Tanak vers le Christ ...........................................4
1. l’affirmation par le Nouveau Testament ....................................5
2. Les modalités de la référence ................................................8
2.1- L’insuffisance de l’Ancienne Alliance (la loi vs la foi) ...............8
2.2- La typologie ................................................................9
2.3- Les prédictions........................................................... 11
3. L’objectivité de la disposition .............................................. 13
4. L’enjeu de la thèse .......................................................... 15

Introduction

Le Dieu éternel, n’est pas limité par le temps. Quand Christ s’est incarné, il
s’est volontairement soumis à un temps et une époque.

Est-ce que ça veut dire qu’il n’existait pas à l’extérieur du temps où il a


marché sur la terre ?

 La temporalité de Christ dépasse le temps de sa vie sur terre, et on peut


dire que la relation de Christ avec le temps date de la fondation du
monde et va se terminer à la fin des temps.

 Je ne parle pas de l’existence de Christ, on va voir plus tard ce que la


parole enseigne sur les origines de Christ.

 Je parle de la mission du Christ. (Son côté fonctionnel)

« Sa mission (temporelle ou à travers les âges), a suivi une préparation.


Elle s’est insérée dans une lignée. C’est la portée théologique des
généalogies. »1
1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 22.
2

À quoi servent les généalogies ?

 À nous montrer que Christ n’a pas improvisé sa venue. Il n’a pas juste
décidé qu’un beau jour, ce soit le bon temps…

 Sa mission était planifiée « et s’est déroulée dans la succession de


plusieurs étapes. »1

 Elle ne se limite pas au temps qu’il a passé sur terre en tant qu’homme.

 « La préparation (à sa venue) a d’abord consisté en « annonces » faites


d’avance. (Des annonces) directes ou indirectes, plus ou moins voilées
(…), selon les alliances que Dieu a faites avec les hommes du passé. »2

De quelles alliances parlons-nous ?

 On a qu’à penser à l’alliance de Dieu avec Adam (origine de la chute,


première promesse du messie), avec Abraham, Isaac et Jacob. Avec
David, etc.
 Dieu, dans sa relation avec les hommes bien avant la naissance de
Christ, annonçait déjà des notions, des vérités qui concernaient Christ.

 C’est pour ça qu’on peut dire que « Christ a commencé d’être révélé
avant de paraître sur terre. »3

 Sa révélation a continué au fur et à mesure, que Dieu a communiqué sa


parole aux hommes.

 C’est pour ça qu’on parle de progrès dans la révélation dans le sens, que
Dieu nous révèle Christ de plus en plus.

 « Pas dans le degré de vérité par rapport à Christ, (c’est toujours la


même vérité), mais dans la richesse et la clarté de l’enseignement. »4

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 22.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 22.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 22.
4
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 22.
3

Nous appliquerons donc à notre christologie la structure qu’on retrouve


dans Hébreux 1.1

« Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à


nos pères par les prophètes,
Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils; il l’a établi héritier de
toutes choses… »

 Dieu a parlé par les prophètes, et il a parlé par le fils…

 Avant Jésus-Christ et après Jésus-Christ, l’Ancien Testament et le


Nouveau Testament.

 Puisque Dieu a révélé Christ de façon progressive… On va commencer par


l’Ancien Testament.

Blaise Pascal dans la pensée # 740 disait à peu près ceci :

« Les deux Testaments regardent Jésus-Christ, l'Ancien comme son attente, le


Nouveau comme son modèle, tous deux comme leur centre. »
4

Chapitre 1

Le discernement de Jésus-Christ dans l’histoire


La révélation progressive par la parole de Dieu

A. L’attente d’Israël
I. L’orientation du Tanak vers le Christ

Aujourd’hui, on va apprendre un nouveau mot : le Tanak (se prononce


Tanarh)

 C’est un mot que les Juifs utilisent pour désigner l’Ancien Testament.

 Ils forment le mot Tanak en combinant les initiales TNK, qui proviennent
de Tora – Nevî’im – Ketûvîm.

 La loi (pentateuque), les prophètes et les écrits.

 Il faut comprendre que ce qui est pour nous « l’Ancien Testament »,


n’est pas appelé « Ancien » par les Juifs, ils n’en ont pas reçu un
nouveau.

 On pourrait, de fait, l’appeler de façon très correcte : l’Ancien


Testament chrétien

 Les saintes Écritures juives sont divisées en trois parties, la loi, les
prophètes et les écrits. Et ils le nomment : « Tanak »

« La loi, les prophètes et les écrits visent au-delà des dispositions en


vigueur à l’époque de leur rédaction. »1

 Bien sûr, ils donnent des préceptes, des règles de conduites, des
commandements, tant dans le domaine spirituel que social.

 Mais au-delà de cela, ils annoncent l’avenir.

 Ils parlent de jugements et de délivrance, et ils annoncent la venue d’un


libérateur, d’un messie.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 24.
5

 Et ce qui était futur pour eux (les Juifs), est advenu en Jésus.

 Il est le Christ, « celui qui devait venir »… Matthieu 11.3 Es-tu celui qui
doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? (Jean-Baptiste)

 Les Juifs attendaient la venue du Messie…

 Et Jésus envoie dire à Jean-Baptiste que les prophéties qui


s’appliquaient au messie sont accomplies par lui.

1. l’affirmation par le Nouveau Testament


(Le Nouveau Testament affirme que le Tanak parle du Christ)

 Jésus, les apôtres et les premiers chrétiens ont affirmé que ce


qu’attendait Israël, est comblé en Jésus.

 Bien avant que Jésus rencontre les disciples sur le chemin d’Emmaüs
(après sa résurrection), « Jésus avait souligné le témoignage de la loi et
des prophètes. »1

Jean 5.39 Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la
vie éternelle, ce sont elles qui rendent témoignage de moi.
40 Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !
41 Je ne tire pas ma gloire des hommes.
42 Mais je sais que vous n’avez point en vous l’amour de Dieu.
43 Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas; si un autre
vient en son propre nom, vous le recevrez.
44 Comment pouvez-vous croire, vous qui tirez votre gloire les uns des autres,
et qui ne cherchez point la gloire qui vient de Dieu seul ?
45 Ne pensez pas que moi je vous accuserai devant le Père; celui qui vous
accuse, c’est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance.
46 Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu’il a écrit à mon
sujet.

 « Dès le début de son ministère, il avait annoncé l’accomplissement des


choses anciennement écrites et le but de sa mission. »2

Luc 4.21 Alors il commença à leur dire : Aujourd’hui cette parole de l’Écriture,
que vous venez d’entendre, est accomplie.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 24.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 24.
6

Matthieu 5. 7 Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les
prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir.
7

« Les méthodes des apôtres pour évangéliser les Juifs et pour enseigner les
premiers croyants, reflètent la certitude qu’en Jésus-Christ, toutes les
promesses de Dieu »1… Qui ont été faites sous l’Ancienne Alliance, sont
accomplies

2 Corinthiens 1.20 car, pour ce qui concerne toutes les promesses de Dieu,
c’est en lui qu’est le oui… (…c’est pourquoi encore l’Amen par lui est
prononcé par nous à la gloire de Dieu.)

 Sans parler de l’apocalypse, qui est remplie de citations de l’Ancien


Testament.

 Il est désormais admis, que l’Église primitive utilisait des recueils de


témoignages qu’on appelait « testimonia », qui regroupaient des
citations de l’Ancien Testament qu’on avait paraphrasé pour que les
références christologiques ressortent plus facilement.

 Dans les manuscrits de la mer Morte, (voir annexe 1), qui datent d’entre
200 avant J.-C. à 70 après J.-C. on retrouve un exemple de ce genre
littéraire.

 Les premiers chrétiens lisaient évidemment le Tanak, mais en faisaient


une lecture très différente de celle que faisaient les pharisiens et les
sadducéens.

 Encore aujourd’hui, les rabbins juifs mettent l’emphase sur la loi


et « s’intéressent presque exclusivement aux directives pour la
pratique. »2

Les Qûmraniens, (ceux qui ont écrit les manuscrits de la mer Morte),
avaient une façon de lire les écritures qui se rapprochent davantage de
celle des premiers chrétiens.

 Dans le sens, qu’ils étaient aussi intéressés par les liens entre les
prophéties et leurs accomplissements par les événements de leur
histoire : le midras pèsèr

 F.F. Bruce, a écrit un livre intitulé « This is That ». Son titre est
emprunté au pèsèr Qûmraniens : ceci (dans le texte) est cela
(événement contemporain)

 Ils (Les Qûmraniens) annotaient les textes pour en expliquer


l’accomplissement.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 24.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 25.
8

2. Les modalités de la référence


(De quelles manières le Tanak fait-il référence à Jésus-Christ)

On peut voir trois façons dont le Christ présenté dans le Tanak peut être
associé à Jésus…

2.1- L’insuffisance de l’Ancienne Alliance (la loi vs la foi)

Romains 3.20 … c’est par la loi que vient la connaissance du péché.

 « La loi et les jugements prononcés, par leur fonction critique, font


éclater les insuffisances de l’Ancienne (Alliance)… »1

 C’est à peu près ce que nous disent Galates 3.21-25 et Hébreux 8.6-10.

Galates 3.21 La loi est-elle donc contre les promesses de Dieu ? Loin de là ! S’il
avait été donné une loi qui puisse procurer la vie, la justice viendrait
réellement de la loi.
22 Mais l’Écriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été
promis soit donné par la foi en Jésus- Christ à ceux qui croient.
23 Avant que la foi vienne, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue
de la foi qui devait être révélée.
24 Ainsi la loi a été comme un précepteur pour nous conduire à Christ, afin que
nous soyons justifiés par la foi.
25 La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce précepteur.

Hébreux 8.6 Mais maintenant il a obtenu un ministère d’autant supérieur qu’il


est le médiateur d’une alliance plus excellente, qui a été établie sur de
meilleures promesses.
7 En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’aurait pas été
question de la remplacer par une seconde.
8 Car c’est avec l’expression d’un blâme que le Seigneur dit à Israël : Voici, les
jours viennent, dit le Seigneur, où je ferai avec la maison d’Israël et la maison
de Juda une alliance nouvelle,
9 Non comme l’alliance que je traitai avec leurs pères, le jour où je les saisis
par la main pour les faire sortir du pays d’Égypte; car ils n’ont pas persévéré
dans mon alliance, et moi non plus je ne me suis pas soucié d’eux, dit le
Seigneur.
10 Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël, après ces jours-là,
dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leur esprit, je les écrirai dans leur
coeur; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 25.
9

 Dans un sens, si la loi avait été suffisante, Israël n’aurait pas eu besoin
de messie.

 Maintenant, Jésus est venu et il a accompli la loi, remplissant les


conditions que demandait la loi.

 Personne ne peut prétendre avoir accompli la loi comme Jésus l’a fait.

2.2- La typologie

Savez-vous ce que c’est que la typologie ?

 « Les événements, les institutions, les hommes, exercent une fonction


typique, c’est-à-dire qu’ils préfigurent Jésus-Christ et ce qu’il
apporte. »1

 C’est Paul qui emploi le mot « tupos » dans :

1 Corinthiens 10.6 Or, ces choses sont arrivées pour nous servir d’exemples
(tupos), afin que nous n’ayons pas de mauvais désirs, comme ils en ont eu.

 Le type est généralement une image de la vraie chose, alors qu’on


appelle antitype (antitupos) la réalité.

 Par contre, 1 Pierre 3.21 et Hébreux 9.24 inverse ce vocabulaire sans


changer le sens…

1 Pierre 3.21 Cette eau était une figure (antitupos) du baptême, qui n’est pas
la purification des souillures du corps, mais l’engagement d’une bonne
conscience envers Dieu, et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par la
résurrection de Jésus-Christ;

Hébreux 9.24 Car Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main
d’homme, en imitation (antitupos) du véritable, mais il est entré dans le ciel
même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu.

 Donc, ce n’est pas une erreur de confondre les deux. Si l’un est le type,
l’autre est l’antitype, ou vice versa.

 Ce qu’il faut retenir, c’est que l’un complète l’autre.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 25.
10

On trouve aussi plusieurs autres expressions qui réfèrent à la typologie.

Hébreux 8.5 ils célèbrent un culte, image et ombre des choses célestes,
comme Moïse en fut divinement averti lorsqu’il allait construire le tabernacle :
Aie soin, lui fut-il dit, de tout faire d’après le modèle qui t’a été montré sur la
montagne.

Colossiens 2.16 Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du


boire, ou au sujet d’une fête, d’une nouvelle lune, ou des sabbats :
17 c’était l’ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ.

Hébreux 10.1 En effet, la loi qui possède une ombre des biens à venir, et non
l’exacte représentation des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices
qu’on offre perpétuellement chaque année, amener les assistants à la
perfection.

Hébreux 9.9 C’est un symbole pour le temps présent; il signifie que les dons
et sacrifices présentés ne peuvent rendre parfait sous le rapport de la
conscience celui qui rend ce culte;

Hébreux 11.19 Il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter les
morts; aussi, dans une sorte de préfiguration, il retrouva son fils.

 Des mots comme spirituel ou spirituellement indique qu’on donne


signification de figure aux choses mentionnées.

1 Corinthiens 10.3 qu’ils ont tous mangé le même aliment spirituel,


4 et qu’ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher
spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ.

« L’évangile de Jean propose le même thème dans des termes encore plus
simples…

 Jésus s’y proclame la vraie manne, la vraie vigne… »1

 C’est une autre forme de typologie.

 On voit ça constamment dans l’Ancien Testament, « les choses du passé


servent de figures pour les annonces d’avenir (nouvel exode, nouveau
David, nouvel Élie, etc.). »2

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 25.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 25.
11

2.3- Les prédictions

Le dernier aspect, de l’Ancien Testament qui fait référence à Jésus, a trait


aux prédictions.

 « L’Ancien Testament nous réfère au Christ sur le mode prédictif, dans


des oracles (ou des prophéties) qui l’annoncent d’avance. »1

Il faut faire une distinction entre prédiction et promesse.

 « Qui dit promesse, dit bien plus que prédiction. Mais il n’y a pas de
promesse sans composante de prédiction. »2

 De plus, on peut difficilement parles de promesse quand la prédiction


parle de jugement, de rejet ou de condamnation.

Je vais faire ici une petite parenthèse, parce que plusieurs « oracles cités
par le Nouveau Testament ne semblent pas viser Jésus-Christ de façon
directe. »3

 Mais le Nouveau Testament, lui, l’attribut à Jésus.

 C’est que « souvent la prophétie est à double foyer »4 : elle touche le


Christ, mais elle s’adresse à un type de Christ chez qui elle va
s’accomplir partiellement.

 C’est le cas de la prophétie de Nathan dans 2 Samuel 7.13 :


« … j’affermirai pour toujours le trône de son royaume. »

« Même dans la prédiction directe, le langage est emprunté au système


typologique et doit être décodé. »5

 Comparez : Osée 11.1 avec Matthieu 2.15

Osée 11.1 Quand Israël était jeune, je l’aimais, et j’appelai mon fils hors
d’Égypte.

Matthieu 2.15 Il y resta jusqu’à la mort d’Hérode, afin que s’accomplisse ce


que le Seigneur avait annoncé par le prophète : J’ai appelé mon fils hors
d’Égypte.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 26.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 26.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 26.
4
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 26.
5
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 26.
12

 On aurait pu croire que la prophétie était déjà accomplie.

 (En fait, il s’agit d’un fait historique passé, pas d’une prophétie). Mais
Israël est ici une figure de Christ. Et elle prédisait que le Christ devait
être appelé hors d’Égypte.

Parfois, c’est l’accomplissement de la prophétie qui nous permet de


comprendre qu’il s’agissait bien d’une prophétie.

 Comme dans l’exemple plus haut.

D’autres fois, la prophétie ne s’est pas accomplie totalement, laissant


comprendre clairement que le Christ doit l’accomplir.

 Dans Actes 2, Pierre explique de façon très claire pourquoi le psaume 16


doit prophétiser la résurrection du Christ.

Psaumes 16.8 J’ai constamment l’Éternel sous mes yeux; quand il est à ma
droite, je ne chancelle pas.
9 Aussi mon coeur est dans la joie, mon esprit dans l’allégresse, et mon corps
repose en sécurité.
10 Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, tu ne permettras pas
que ton bien-aimé voie la corruption.
11 Tu me feras connaître le sentier de la vie; il y a d’abondantes joies devant
ta face, des délices éternelles à ta droite.

Et comparez avec :

Actes 2.23 cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de
Dieu, vous l’avez crucifié, vous l’avez fait mourir par la main des impies.
24 Dieu l’a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu’il n’était
pas possible qu’il soit retenu par elle.
25 Car David dit de lui : Je voyais constamment le Seigneur devant moi, parce
qu’il est à ma droite, afin que je ne sois point ébranlé.
26 Aussi mon coeur est dans la joie, et ma langue dans l’allégresse; et même
ma chair reposera avec espérance,
27 Car tu n’abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts, et tu ne
permettras pas que ton Saint voit la corruption.
28 Tu m’as fait connaître les sentiers de la vie, tu me rempliras de joie par ta
présence.
13

Pierre cite le psaume 16… Mais il l’explique :

29 Hommes frères, qu’il me soit permis de vous dire librement, au sujet du


patriarche David, qu’il est mort, qu’il a été enseveli, et que son sépulcre
existe encore aujourd’hui parmi nous.
30 Comme il était prophète, et qu’il savait que Dieu lui avait promis avec
serment de faire asseoir un de ses descendants sur son trône,
31 c’est la résurrection du Christ qu’il a prévue et annoncée, en disant qu’il
ne serait pas abandonné dans le séjour des morts et que sa chair ne verrait pas
la corruption.

Et il donne 3 raisons pour lesquelles ce texte ne peut pas s’appliquer à David :

a) David est resté dans le sépulcre.

b) David était prophète, il avait la capacité de prédire.

c) David savait que Dieu lui avait promis de faire asseoir un de ses
descendants sur son trône, il exerçait son don « dans l’attente
consciente du fils promis, ce qui rend encore plus facile à admettre qu’il
a « vu d’avance » ce qui concerne le messie. »1

3. L’objectivité de la disposition

Est-ce que l’Ancien Testament est vraiment rempli de Christ, ou est-ce que
les auteurs du Nouveau Testament ont tout simplement interprété l’Ancien
Testament sur la base de leur foi chrétienne ?

Sommes-nous objectifs ?

 C’est Dieu lui-même qui oriente l’Ancien Testament vers Jésus-Christ, à


travers la révélation de sa propre personne et des prescriptions qu’il
donne aux hommes.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 26.
14

1 Pierre 1.10 Les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous
était réservée, ont fait de ce salut l’objet de leurs recherches et de leurs
investigations;
11 ils voulaient sonder l’époque et les circonstances marquées par l’Esprit de
Christ qui était en eux, et qui attestait d’avance les souffrances de Christ et la
gloire dont elles seraient suivies.
12 Il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu’ils
étaient les dispensateurs de ces choses, que vous ont annoncées maintenant
ceux qui vous ont prêché l’Évangile par le Saint-Esprit envoyé du ciel, et dans
lesquelles les anges désirent plonger leurs regards.

 On est obligé de reconnaître la souveraineté de Dieu, qui met son plan


de salut à exécution, selon sa volonté.

 Pouvons-nous « être assurés de la validité des résultats de


l’interprétation néo-testamentaire et des raisons avancées pour les
soutenir »1 ?

« Pierre, par l’Esprit, n’enseigne pas seulement que Jésus est ressuscité,
mais que David, dans le psaume 16, l’avait prédit, et que le sort de David
mort et enterré exclut qu’on interprète la parole comme accomplie en
lui. »2

 Devant une telle compréhension de l’Ancien Testament, on peut croire


que ses enseignements sont inspirés.

 « La préparation de la venue de Jésus-Christ a fourni aux hommes les


(éléments) nécessaires à l’interprétation de sa personne et de son
œuvre. »3

 Les disciples se sont servis de l’Ancien Testament pour discerner qui est
le Christ et pour comprendre ce qu’il était et ce qu’il faisait.

 De plus, on peut ajouter que c’est Jésus lui-même qui a commencé à


utiliser l’Ancien Testament pour parler de lui.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 27.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 27.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 28.
15

4. L’enjeu de la thèse

Est-il important d’admettre que l’Ancien Testament fait référence à Jésus-


Christ ?

 « L’orientation de l’Ancien Testament vers Jésus constitue un argument


apologétique »1 ou de défense de la foi.

 Pascal a dit : (pensées # 706) « Les plus grandes preuves de Jésus-Christ,


sont les prophéties »

 L’école catholique d’autrefois allait jusqu'à s’appuyer sur le calcul des


probabilités : la combinaison des traits prédits et attestés dans l’histoire
du Christ n’aurait qu’une chance sur 1020 d’arriver par hasard.2

 À cause de l’ambiguïté de certaines prophéties, cette approche


n’est plus soutenue.

 La fidélité aux écritures nous conduit à applaudir le miracle qu’on


retrouve dans les correspondances entre l’Ancien Testament et Jésus,
« et à y reconnaître un sceau d’authentification. »3

 « Seulement, à cause du langage des prédictions, (et de leur lien


avec des aspects propres à l’Ancienne Alliance), l’argument
persuasif sera d’ordre esthétique plutôt que mathématique. »4

 « Par la beauté du dessin formé par les lignes de l’attente et leur


jonction finale, par la beauté du mouvement qui porte l’Ancien
Testament vers Celui qui devait venir. »5

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 29.
2
D’après le Père C. Pesch, dans BEAUDE, p. 17 #8
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 29.
4
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 29.
5
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 29.
1

La Christologie 3

La Christologie 3 ................................................................................... 1
Chapitre 1 ........................................................................................... 1
A. L’attente d’Israël ............................................................................ 1
II. Indices repérables......................................................................... 1
1. La place des prédictions ............................................................... 1
2. L’insuffisance de l’externe ........................................................... 4
3. La théologie du Reste .................................................................. 5
4. Les dualités d’inachèvement ......................................................... 9
Conclusion ...................................................................................... 11

Chapitre 1

Le discernement de Jésus-Christ dans l’histoire


La révélation progressive par la parole de Dieu

A. L’attente d’Israël
II. Indices repérables

1. La place des prédictions

Personne ne nie la présence de promesses dans la loi et les prophètes, mais tous ne
réalisent pas l’importance de ce fait-là.

J. Barton Payne, dans l’Encyclopedia of Biblical Prophecy, trouve 28.5 % de textes


« prédictif »1 dans l’Ancien Testament.

 Même si ce genre de calcul est discutable, il donne un ordre de grandeur.

 Les prédictions ont donc une place très importante dans la Christologie.

 Mais le fait qu’Israël attendait avec beaucoup d’ardeur la venue d’un Messie,
ne prouve pas que ce Messie soit Jésus.

1
Encyclopedia of Biblical Prophecy, Londres, Hodder & Stoughton, 1973, p. 681, d’après une recension.
2

 « Seule la confrontation des textes et des témoignages peut nous en


convaincre. »1

 On doit porter une attention plus particulière aux éléments de prophéties.

 Parce que si la prophétie est la parole de Dieu, elle doit s’accomplir !

 Dieu ne dit pas : « C’est à peu près comme ça que ça devrait se


passer… »

 Dieu parle de façon très précise des faits devant entourer la venue du
sauveur d’Israël.

 Pas toujours bien sûr, il y a des prédictions qui sont moins claires que
d’autres.

Et en fait, c’est ça la question :

Y a-t-il suffisamment de prédictions claires pour qu’on puisse être convaincu que
ces prophéties visaient Jésus ?

 « Dans le champ de l’histoire, on ne trouve aucun autre accomplissement que


celui de Jésus. »2

 « Le christianisme est le seul phénomène majeur qui prétende correspondre à


la promesse. »3

 Les prophéties font référence à des événements qu’on peut rattacher à des
faits historiques qui ont eu lieu, ce qui rend « invraisemblable un
accomplissement encore à venir. »4

Et on va en regarder deux ensemble.

#1 Daniel 9.24 Soixante-dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur ta ville
sainte, pour faire cesser les transgressions et mettre fin aux péchés, pour expier
l’iniquité et amener la justice éternelle, pour sceller la vision et le prophète, et pour
oindre le Saint des saints.
25 Sache-le donc, et comprends! Depuis le moment où la parole a annoncé que
Jérusalem sera rebâtie jusqu’au Messie, au Conducteur, il y a sept semaines et
soixante-deux semaines…

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 30.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 30.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 30.
4
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 30.
3

Il ne s’agit pas ici de 70 semaines au sens littéral, mais de 70 semaines d’années. En


d’autres termes, 70 x 7 ans = 490 ans1

On ne fera pas le débat à savoir quand les 70 semaines devaient débuter…

 Au début de la construction du temple ou à la fin ?


 Quand ils ont commencé a reconstruire les murs ou quand ils ont fini de les
reconstruire ?

Ni à savoir si on doit considérer l’arrivé du Messie à sa naissance ou au début de son


ministère, ou à sa résurrection…

… il y a plusieurs façons de calculer les 70 semaines…

Mais le fait est que le Messie devait paraître 483 ans après ça (69 semaines). (La
70e semaine, sont les 7 ans de l’Apocalypse)

Ce qui correspond au temps où Jésus est venu, mais certainement pas un temps
encore à venir.

#2 Quand Aggée parle du temple reconstruit, le temple était beaucoup mois


beau, moins glorieux que le temple que Salomon avait fait construire.

 Il fait une prophétie messianique en comparant la gloire des deux temples…

Aggée 2.3 Quel est parmi vous le survivant Qui ait vu cette maison dans sa gloire
première? Et comment la voyez-vous maintenant? Telle qu’elle est, ne paraît-elle pas
comme rien à vos yeux?
4 Maintenant fortifie-toi Zorobabel! dit l’Éternel. Fortifie-toi, Josué, fils de Jotsadak,
souverain sacrificateur! Fortifie-toi, peuple entier du pays! dit l’Éternel. Et travaillez!
Car je suis avec vous, dit l’Éternel des armées.
5 Je reste fidèle à l’alliance que j’ai faite avec vous quand vous sortîtes de l’Égypte,
et mon Esprit est au milieu de vous; ne craignez pas !
6 Car ainsi parle l’Éternel des armées: Encore un peu de temps, et j’ébranlerai les
cieux et la terre, la mer et le sec;
7 J’ébranlerai toutes les nations; les trésors de toutes les nations viendront, et je
remplirai de gloire cette maison, dit l’Éternel des armées.
8 L’argent est à moi, et l’or est à moi, dit l’Éternel des armées.
9 La gloire de cette dernière maison sera plus grande que celle de la première,
dit l’Éternel des armées; et c’est dans ce lieu que je donnerai la paix, dit
l’Éternel des armées.
1
Cette façon de compter des jours pour des années n’est pas inhabituelle. Ezékiel 4:5 Je te compterai
un nombre de jours égal à celui des années de leur iniquité, trois cent quatre-vingt-dix jours; tu
porteras ainsi l’iniquité de la maison d’Israël.
4

 Le verset 9 nous donne une clé très importante.

 La gloire de ce deuxième temple sera plus grande que celle du premier


temple, et c’est dans ce lieu que je donnerai la paix.

 Or ce temple, qui avait été agrandi et embellit par Hérode, a été détruit par
les Romains en 70 après Jésus-Christ. C’est le temple qui était là pendant le
ministère de Jésus, mais il n’existe plus.

 Et si on reconstruisait le temple, ce serait un troisième temple qui ne pourrait


pas être associé à la prophétie d’Aggée, puisque sa prophétie faisait la
comparaison entre les deux premiers.

Alors si Jésus n’est pas le Messie, les prophéties sont fausses puisqu’elles ne
peuvent plus s’accomplir de nos jours.

2. L’insuffisance de l’externe
(Les sacrifices et les rites externes ne suffisent pas)

On en a parlé à la dernière leçon. Rappelons seulement que certains péchés ne


pouvaient pas être expiés par les sacrifices et demandaient que le coupable soit mis à
mort sur-le-champ.

 Et ce ne sont pas des péchés plus graves que d’autre…

 Ils deviennent plus graves, parce qu’ils sont volontaires ! (Rébellion ouverte,
rejet de l’alliance)

 Ex. : Les adultères devaient être punis de mort…

Nombres 15:29 … il y aura pour vous une même loi, quand on péchera
involontairement.
30 Mais l’âme qui aura péché par fierté (à main levée, ou volontairement), tant
l’Israélite de naissance que l’étranger, elle a outragé l’Éternel, cette âme sera
retranchée du milieu de son peuple,
31 car elle a méprisé la parole de l’Éternel, et elle a enfreint son commandement,
cette âme sera certainement retranchée; son iniquité est sur elle.

L’épître aux Hébreux, qui s’adresse à des Juifs, fait justement référence à cette loi
dans Hébreux 10.26 pour les encourager à persévérer dans la foi, et à ne pas
rejeter la nouvelle alliance en Jésus-Christ.
5

Hébreux 10:26 Car, si nous péchons volontairement après avoir reçu la


connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés,
27 mais une attente terrible du jugement et l’ardeur d’un feu qui dévorera les
rebelles.
28 Celui qui a violé la loi de Moïse meurt sans miséricorde, sur la déposition de deux
ou de trois témoins…

 Tout le monde a déjà péché volontairement…

 En même temps que Dieu donne ses commandements, il dénie la possibilité que
ses commandements puissent vraiment nous sauver.

 Comme pour montrer le statut provisoire de l’alliance accordée au peuple.

 Jésus a pardonné à la femme adultère (Jean 8.11)

 Montrant la supériorité de la « Nouvelle Alliance »

 Le sacrifice de Jésus procure une expiation complète et totale

 1 Jean 2.1 Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous
ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès
du Père, Jésus-Christ le juste.
2 Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non
seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier.

3. La théologie du Reste

La théologie du Reste se retrouve à plusieurs endroits dans le TaNaK.

Fait très intéressant : Le Reste est constitué par ceux qui subsistent après le
jugement destiné à purifier le peuple de Dieu.

Zacharie 14:2 Je rassemblerai toutes les nations pour qu’elles attaquent Jérusalem;
la ville sera prise, les maisons seront pillées, et les femmes violées; la moitié de la
ville ira en captivité, mais le reste du peuple ne sera pas exterminé de la ville.

 Cette notion « de Reste » a une grande importance, parce qu’elle entre dans la
doctrine du salut.

 « C’est le Reste qui sera sauvé »


6

Pour comprendre l’idée de Reste, il faut comprendre que Dieu a élu Israël comme
son peuple.

 Il l’a choisi pour faire alliance avec lui et lui donner le salut. (De 7.6-7)

 Mais il exige son obéissance (De 6.12)

 Le problème, c’est que le peuple a désobéi plus souvent qu’autrement.

 C’est pourquoi, Moïse lui annonce : "l’Éternel vous disséminera parmi les
peuples et vous ne resterez qu’un petit nombre au milieu des nations où
l’Éternel vous emmènera ". (De 4.27)

 Dieu a fait une alliance avec eux, ils ne l’ont pas respecté, ils vont être
châtiés.

 Au lieu de les faire prospérer et se multiplier… Il va les réduire à un petit


nombre…

 Mais Dieu est miséricordieux… Il veut rester fidèle à son alliance avec Israël.

Déjà du temps d’Élie, Dieu s’était réservé 7000 hommes qui n’ont pas fléchi les
genoux devant Baal.

Romains 11:1 Je dis donc : Dieu a-t-il rejeté son peuple ? Loin de là! Car moi aussi je
suis Israélite, de la postérité d’Abraham, de la tribu de Benjamin.
2 Dieu n’a point rejeté son peuple, qu’il a connu d’avance. Ne savez-vous pas ce que
l’Écriture rapporte d’Élie, comment il adresse à Dieu cette plainte contre Israël:
3 Seigneur, ils ont tué tes prophètes, ils ont renversé tes autels; moi seul, je suis
resté et ils cherchent à m’ôter la vie ?
4 Mais quelle réponse Dieu lui donne-t-il? Je me suis réservé sept mille hommes qui
n’ont point fléchi le genou devant Baal.
De même aussi dans le temps présent, il y a un reste selon l’élection de la grâce.

 Donc, Dieu va constituer un Reste

Ésaïe 6:13 Et s’il y reste encore un dixième des habitants, ils reviendront pour être
la proie des flammes. Mais, comme le térébinthe et le chêne conservent leur tronc
quand ils sont abattus, une sainte postérité renaîtra de ce peuple.
7

Dans l’Ancien Testament, le message prophétique d’un Reste se rapporte avant tout
au retour de la captivité babylonienne :

Dieu veut mettre un terme à la dispersion et rassembler les déportés :

 "Il arrivera en ce jour-là que le reste d’Israël et les rescapés de la maison de


Jacob cesseront de s’appuyer sur celui qui les frappait : ils s’appuieront avec
confiance sur l’Éternel, le Saint d’Israël". (Ésaïe 10.20)

 "Car de Jérusalem sortira un reste et de la montagne de Sion des rescapés.


Voilà ce que fera le zèle de l’Éternel des armées". (Ésaïe 37.32)

Michée, qui prédit aussi le rassemblement du peuple juif après l’Exil, annonce :

 "Assurément je te rassemblerai tout entier, ô Jacob ! Assurément je te


regrouperai, reste d’Israël ". (Michée 2.12)

Mais…, ces promesses de restauration trouvent leur plein accomplissement dans


la venue du Messie.

Ésaïe 11:1 Puis un rameau sortira du tronc d’Isaï, et un rejeton naîtra de ses
racines.
2 L’Esprit de l’Éternel reposera sur lui: Esprit de sagesse et d’intelligence, Esprit de
conseil et de force, Esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel.

 Il est lui-même le commencement du Reste et toute la vie des prophètes est


pointe vers lui.

Dans le Nouveau Testament, le Reste désigne les Juifs sauvés par l’Évangile. Rom.
11.5

Romains 9:27 Ésaïe, de son côté, s’écrie au sujet d’Israël : Quand le nombre des fils
d’Israël serait comme le sable de la mer, un reste seulement sera sauvé.

Ésaïe va beaucoup plus loin…

 Déjà dans les "chants du Serviteur" d’Ésaïe, on trouve amorcée l’idée que le
reste se réduira finalement à un seul homme.

 En effet, le Serviteur lui-même est appelé Israël (Ésaïe 49.3)

 Le Serviteur résume, représente et englobe donc tout Israël en sa personne.

 Il est l’incarnation du véritable Israël.


8

C’est ce que l’apôtre Paul semble reconnaître puisqu’il s’appuie sur :

Genèse 17.7 J’établirai mon alliance entre moi et toi, et tes descendants après toi,
selon leurs générations : ce sera une alliance perpétuelle, en vertu de laquelle je
serai ton Dieu et celui de ta postérité après toi.

Et il dit dans :

Galates 3:16 Or, les promesses ont été faites à Abraham et à sa descendance. Il
n’est pas dit : et aux descendances, comme s’il s’agissait de plusieurs, mais en tant
qu’il s’agit d’une seule : et à ta descendance, c’est-à-dire à Christ.

 Paul affirme que c’est Christ, qui est le vrai Israël.

 « Le Reste, (…) est le seul Israël digne de ce nom et c’est lui qui hérite des
promesses. »1

 Jésus est le nouvel Israël d’où sortira une nouvelle postérité héritière des
promesses faites à Abraham.

 Ce nouveau peuple comprend, en plus des Israélites devenus croyants, des


païens convertis.

Puisque le Serviteur de l’Éternel sera aussi « la lumière des nations » et qu’il


procurera le salut « aux extrémités de la terre ». (Ésaïe 42.6; 49.6)

 Les croyants juifs et grecs (non-juifs) sont donc le véritable Reste, la vraie
descendance d’Abraham.

Galates 3:28 Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus
ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ.
29 Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la descendance d’Abraham, héritiers selon
la promesse.

 Déjà, dans Zacharie le prophète laissait voir que le Reste engloberait les
païens…

En parlant des Philistins…

Zacharie 9.7 J’ôterai le sang de sa bouche, et les abominations d’entre ses dents; lui
aussi restera pour notre Dieu; il sera comme un chef en Juda, et Ekron sera comme
les Jébusiens.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 31.
9

Donc, la théologie du Reste nous montre que malgré les lacunes de l’Ancienne
Alliance (nécessité de châtier puisque tous ont péché), Dieu s’est gardé un Reste
pour le sauver et que c’est en Christ que ce Reste trouve son salut (nouvelle
alliance).

4. Les dualités d’inachèvement

Il y a beaucoup de dualité dans l’Ancien Testament, beaucoup de choses qui ont un


caractère double ou qui ont deux facettes…

 Plusieurs de ces dualités « ont pour effet de marquer l’inachèvement du plan


de Dieu dans l’Ancien Testament. »1

 C’est comme si le plan de Dieu n’est pas complet dans l’Ancien Testament,
comme s’il manquait une facette au plan de Dieu…

Une des dualités remarquables de l’Ancien Testament est la division stricte


instituée par Dieu entre l’office royal (conducteur) et l’office sacerdotal (prêtre).

 Moïse était Lévite (prêtre), mais il du partager sa gloire avec Aaron (c’est lui
qui était sacrificateur).

 Quand est venu le temps de conduire le peuple en terre promise (conducteur),


c’est avec Josué qu’il a du partager se gloire.

 Les types de Christ n’étaient pas des types parfaits.

 Peut-être pour éviter qu’ils soient vénérés. (Qu’ils soient reconnus


comme des messies)

 Il y a eu deux miracles de passage à sec (mer Rouge, Jourdain)

 Deux « éditions » des tables de la loi (les premières brisées par la faute du
peuple)

 Il y a deux fondations de la royauté (deux familles : Saül et David)

 Deux temples

Et avant Jésus-Christ, il n’y avait eu qu’une Alliance… Alors qu’une seconde était
prophétisée.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 31.
10

C’est pour ça qu’on dit que le plan de Dieu n’est pas complet avec l’Ancien
Testament…

 On appelle ça des « dualités d’inachèvement », parce que toutes ces dualités


montrent que l’Ancienne Alliance n’est pas complète, et qu’elle ne sera
complète qu’avec la venue du messie.

 Parce que la dualité entre l’office royal et l’office sacerdotal, se devait d’être
réunie.

Le psaume 110, un psaume messianique, prévoyait la réunion des deux rôles.

Psaumes 110.1 De David. Psaume. Parole de l’Éternel à mon Seigneur: Assieds-toi à


ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied.
2 L’Éternel étendra de Sion le sceptre de ta puissance: Domine au milieu de tes
ennemis!
3 Ton peuple est plein d’ardeur, quand tu rassembles ton armée; avec des
ornements sacrés, du sein de l’aurore ta jeunesse vient à toi comme une rosée.
4 L’Éternel l’a juré, et il ne s’en repentira point: Tu es sacrificateur pour toujours,
A la manière de Melchisédek.
5 Le Seigneur, à ta droite, Brise des rois au jour de sa colère.
6 Il exerce la justice parmi les nations, tout est plein de cadavres; Il brise des têtes
sur toute l’étendue du pays.
7 Il boit au torrent pendant la marche, c'est pourquoi il relève la tête.

Ces dualités laissaient entrevoir que la première Alliance n’était pas une fin en soit,
mais un commencement.

Jésus-Christ est venu ajouter au principe de dualité :

 En expliquant que son sacrifice à la croix est la Nouvelle Alliance. (Luc 22:20)

 En parlant de la nouvelle naissance (Jean 3:3)

 De la vie nouvelle (éternelle) (Jean 5:24)

 De la seconde mort (Apocalypse 2:11)

Ce concept, déjà présent dans le TaNaK, s’est vu confirmé par le Christianisme.

Christ est l’Alpha et l’Oméga, il est « l’achèvement de la dualité »


11

Tout s’achève en Christ, c’est lui qui nous réconcilie avec Dieu. (2 Corinthiens
5:19)

Est-ce que cette dualité est réconciliée depuis que Christ est venu ?

Pas tout à fait, lors de sa première venue, Christ a accompli parfaitement son rôle de
sacrificateur, de prêtre. Mais c’est lors de sa deuxième venue que le Christ
accomplira parfaitement son rôle de roi.

Conclusion

On a commencé à faire un survole des références messianiques de l’Ancien


Testament, et on s’est rendu compte que plus on creuse, plus on trouve des indices
évidents que le Christ qu’Israël attendait est Jésus.

Les prédictions, les principes de loi, la théologie du Reste et les dualités


d’inachèvement, sont des indices repérables de l’orientation du TaNaK vers le Christ…

… et nous montrent avec de plus en plus d’évidences que Jésus est bien le Christ.
1

La Christologie 4

Chapitre 1 ........................................................................................... 1
A. L’attente d’Israël ............................................................................ 1
III. Les formes principales de la promesse ................................................ 1
1. La semence .............................................................................. 3
2. Le prophète ............................................................................. 4
3. Le fils de David ......................................................................... 7
4. Le serviteur souffrant .................................................................. 9
5. Le fils de l’homme ................................................................... 12
Conclusion ...................................................................................... 15

Chapitre 1

Le discernement de Jésus-Christ dans l’histoire


La révélation progressive par la parole de Dieu

A. L’attente d’Israël
III. Les formes principales de la promesse

 Depuis la genèse, dans tout l’Ancien Testament, la venue du messie est


annoncée et promise.

 Cette promesse a pris différente forme, au fil des époques et des nombreuses
révélations.

 À l’âge des fondations par exemple (la période du pentateuque), les


types sont plus nombreux que les prédictions.

 Et c’est par divers types ou figure, que la promesse a été annoncée.

On va en regarder cinq aujourd’hui :

1. La semence
2. Le Prophète
3. Le fils de David
4. Le serviteur souffrant
2

5. Le fils de l’homme
3

1. La semence

 On ne parle pas de semence qu’on met en terre ici.

 Les références à la semence, ou au « germe », nous parlent de la descendance


de l’homme, de sa postérité.

 Si on regarde quelques textes qui prédisent la venue du Messie, on voit que le


Messie est associé à un germe, à une descendance…

Ésaïe 4:2 En ce temps-là, le germe de l’Éternel aura de la magnificence et de la


gloire, et le fruit du pays aura de l’éclat et de la beauté pour les réchappés d’Israël.

Jérémie 23:5 Voici, les jours viennent, dit l’Éternel, où je susciterai à David un
germe juste; Il régnera en roi et prospérera, Il pratiquera la justice et l’équité dans le
pays.

Jérémie 33:15 En ces jours et en ce temps-là, Je ferai éclore à David un germe de


justice; Il pratiquera la justice et l’équité dans le pays.

Zacharie 3:8 Écoute donc, Josué, souverain sacrificateur, toi et tes compagnons qui
sont assis devant toi! Car ce sont des hommes qui serviront de signes. Voici, je ferai
venir mon serviteur, le germe.

Zacharie 6:12 Tu lui diras: Ainsi parle l’Éternel des armées : Voici, un homme, dont
le nom est germe, germera dans son lieu, et bâtira le temple de l’Éternel.

« Plusieurs passages laissent attendre un descendant… décisif, unique. »1

Avant de mourir, Jacob a prédit :

Genèse 49.10 Le sceptre ne s’éloignera point de Juda, ni le bâton souverain d’entre


ses pieds, jusqu'à ce que vienne le Schilo, et que les peuples lui obéissent.

Quelqu’un sait ce que Schilo veut dire ?

Le Schilo, ça veut dire « celui à qui il appartient » (le sceptre).

Donc :
Jacob annonce la venue d’un roi, descendant de Juda, à qui le sceptre appartient et à
qui les peuples obéiront.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 32.
4

Est-ce que cette prophétie peut s’appliquer à David, roi d’Israël et descendant de
Juda ?

 L’expression « jusqu'à », indique que la royauté va rester dans la famille de


Juda jusqu'à la venue du Schilo (Messie), après quoi, les peuples lui obéiront et
le sceptre ne changera plus de main.

 La prophétie fait référence à un royaume éternel.

 Les prophéties qu’on a vues plus tôt indiquent aussi que le Schilo sera non
seulement descendant de Juda, mais descendant de David lui-même.

 Ce qui exclut que la prophétie faite par Jacob trouve son accomplissement
avec la venue de David sur le trône.

Maintenant, ces textes nous annoncent un Messie pour le peuple d’Israël.

Mais le « germe », est-il pour Israël seulement ?

 Certains exégètes voient dans genèse 3.15 « l’annonce du salut final de


l’homme et par conséquent, un « messianisme » qui déborde largement du
cadre national »1. (Israël)

 Puisqu’on est loin de la fondation d’Israël…

Genèse 3.15 Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa


postérité : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.

Quand Dieu promet une descendance (un germe) à Abraham (Genèse 12.2-3), le côté
universel de la bénédiction qui s’étend à toutes les nations laisse encore entrevoir
que la promesse n’est pas réservée à Israël.

2. Le prophète

Dans Deutéronome 18.15, Moïse dit au peuple que Dieu leur suscitera un prophète
comme lui…

Deutéronome 18.15 L’Éternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d’entre tes
frères, un prophète comme moi : vous l’écouterez !

 On a ici une prophétie à double accomplissement.

1
Théologie de l’A.T., p. 264 n. 1. Cf. notre Révélation des Origines, Lausanne, P.B.U., 1988 p. 190 ss.
5

a) Le contexte nous montre clairement qu’il parle de tous les prophètes que Dieu a
suscités par la suite, dans l’Ancien Testament.

Deutéronome 18.10 Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa
fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de
magicien,
11 d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la
bonne aventure, personne qui interroge les morts.
12 Car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel; et c’est à cause de
ces abominations que l’Éternel, ton Dieu, va chasser ces nations devant toi.
13 Tu seras entièrement à l’Éternel, ton Dieu.
14 Car ces nations que tu chasseras écoutent les astrologues et les devins; mais à toi,
l’Éternel, ton Dieu, ne le permet pas.
15 L’Éternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères, un prophète
comme moi: vous l’écouterez!
16 Il répondra ainsi à la demande que tu fis à l’Éternel, ton Dieu, à Horeb, le jour de
l’assemblée, quand tu disais: Que je n’entende plus la voix de l’Éternel, mon Dieu, et
que je ne voie plus ce grand feu, afin de ne pas mourir.
17 L’Éternel me dit: Ce qu’ils ont dit est bien.
18 Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes
paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai.
19 Et si quelqu’un n’écoute pas mes paroles qu’il dira en mon nom, c’est moi qui lui
en demanderai compte.

Notez que les prophètes sont le moyen par lequel Dieu parle à son peuple.

En opposition avec les autres nations qui elles, écoutaient les astrologues et les
devins.

14 Car ces nations que tu chasseras écoutent les astrologues et les devins; mais à toi,
l’Éternel, ton Dieu, ne le permet pas.

15 L’Éternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères, un prophète
comme moi : vous l’écouterez !

Avec les prophètes, Dieu distingue son peuple des autres nations.

Ça parle donc de tous les prophètes…


6

b) Mais en plus, le singulier fait référence à un envoyé suprême, nouveau Moïse.

L’expression « comme moi » indique que le prophète attendu doit avoir des
similitudes avec Moïse.

« Aucun prophète de l’Ancien Testament n’atteint l’ordre d’importance de Moïse »1 :

- Libérateur du peuple

- Donateur de la loi

- Médiateur de l’Alliance

« Et la conclusion du livre nous le fait justement remarquer. »2

Deutéronome 34.10 Il n’a plus paru en Israël de prophète semblable à Moïse, que
l’Éternel connaissait face à face.

 Cette attente d’un nouveau Moïse était répandue, non seulement chez les
Juifs, mais aussi chez les Samaritains.

Jean 4.25 La femme lui dit: je sais que le Messie doit venir (celui qu’on appelle
Christ); quand il sera venu, il nous annoncera toutes choses.

 La femme Samaritaine fait justement référence à :

Deutéronome 18:18 Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme


toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui
commanderai.

Moïse était un type de Christ, il préfigurait le Messie.

 Même dans un horizon plus large, la vie de Moïse est typique de Christ.

Rejeté par ses frères, Moïse reçoit une épouse dans un pays étranger, puis
devient le libérateur et le conducteur de son peuple…

Le Seigneur acquiert aujourd’hui une épouse, alors qu’il est rejeté par la nation
d’Israël, qui le reconnaîtra un jour comme son Messie.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 34.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 34.
7

3. Le fils de David

 Une autre forme de la promesse, est celle du fils de David.

 C’est certainement une des plus grandes espérances d’Israël que celle de voir
le fils de David régner pour toujours.

 Ce n’est certes pas le cas aujourd’hui, mais ils espèrent toujours.

D’où nous vient donc cette espérance. (Annoncé par Nathan le prophète)

2 Samuel 7.12 Quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes
pères, j’élèverai ta postérité après toi, celui qui sera sorti de tes entrailles, et
j’affermirai son règne.
13 Ce sera lui qui bâtira une maison à mon nom, et j’affermirai pour toujours le
trône de son royaume.
14 Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils. S’il fait le mal, je le châtierai
avec la verge des hommes et avec les coups des enfants des hommes;
15 mais ma grâce ne se retirera point de lui, comme je l’ai retirée de Saül, que j’ai
rejeté devant toi.
16 Ta maison et ton règne seront pour toujours assurés, ton trône sera pour toujours
affermi.

 C’est intéressant de réaliser que c’est David qui voulait bâtir une maison à
l’Éternel…

 Mais que c’est Dieu qui a bâti une maison à David.

2 Samuel 7.5 …Est-ce toi qui me bâtirais une maison?

2 Samuel 7.11 … l’Éternel t’annonce qu’il te créera une maison.

Est-ce que le règne éternel promis à la lignée de David pouvait signifier,


hyperboliquement, uniquement « le grand nombre de successeurs mourant les uns
après les autres »1 ?

 Les Juifs eux-mêmes ne croyaient pas ça.

« Les psalmistes et les prophètes ont rappelé la promesse faite à David et l’ont
progressivement enrichie de précisions nouvelles. »2

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 34.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 34.
8

Ésaïe 55.3 Prêtez l’oreille, et venez à moi, écoutez, et votre âme vivra: Je traiterai
avec vous une alliance éternelle, pour rendre durables mes faveurs envers David.

 Ils ont annoncé que le règne de la maison de David s’écroulerait…

Amos 9. 11 En ce temps-là, je relèverai de sa chute la maison de David, J’en


réparerai les brèches, j’en redresserai les ruines, et je la rebâtirai comme elle était
autrefois.

 Et qu’il y aurait une longue période sans rois… Après, il régnera à nouveau !
(Nouveau David)

Osée 3.4 Car les enfants d’Israël resteront longtemps sans roi, sans chef, sans
sacrifice, sans statue, sans éphod, et sans théraphim.
5 Après cela, les enfants d’Israël reviendront; ils chercheront l’Éternel, leur Dieu, et
David, leur roi; et ils tressailliront à la vue de l’Éternel et de sa bonté, dans la suite
des temps.

 « Michée reçoit une révélation sur le lieu de naissance du nouveau


David… »1

(5-1) Et toi, Bethléem Ephrata, Petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour
moi celui qui dominera sur Israël, et dont les activités remontent aux temps
anciens, Aux jours de l’éternité.

 On voit une belle progression dans la révélation.

 David lui-même l’appelle son seigneur, et l’appelle Dieu.

Psaumes 110:1 L’Éternel a dit à mon Seigneur, assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce


que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds.

Psaumes 45-7 Ton trône, ô Dieu, est à toujours; le sceptre de ton règne est un
sceptre d’équité.

David est aussi un beau type de Christ qui comme lui est né à Bethléem.

 David signifie « bien-aimé », ce qui nous rappelle cette déclaration : « Celui-ci


est mon fils bien-aimé », lors du baptême et de la transfiguration de Jésus.

 David était berger, Jésus est le bon berger.

 La différence, c’est que David est un berger élevé à la royauté, alors que Jésus
est le roi abaissé pour être le berger.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 35.
9

 David a été oint au milieu de ses frères (1 Samuel 16.13)

 Il est dit de Jésus qu’il est « oint d’une huile de joie au dessus de ses
compagnons » (Hébreux 1.9)

 De nombreux psaumes nous font voir comment David a souffert avant de


régner.

 Jésus a dû souffrir avant de régner

Et il y a d’autres similitudes comme ça.

4. Le serviteur souffrant

C’est Ésaïe qui a introduit cette nouvelle figure de l’attente d’Israël, celle du
serviteur.

Le poème 52.13 à 52.12 frappe d’abord l’attention.

Ésaïe 52. 13 Voici, mon serviteur prospérera; Il montera, il s’élèvera, il s’élèvera


bien haut.
14 De même qu’il a été pour plusieurs un sujet d’effroi, -Tant son visage était
défiguré, Tant son aspect différait de celui des fils de l’homme, -
15 De même il sera pour beaucoup de peuples un sujet de joie; Devant lui des rois
fermeront la bouche; Car ils verront ce qui ne leur avait point été raconté, Ils
apprendront ce qu’ils n’avaient point entendu.
53.1 Qui a cru à ce qui nous était annoncé? Qui a reconnu le bras de l’Éternel?
2 Il s’est élevé devant lui comme une faible plante, Comme un rejeton qui sort d’une
terre desséchée; Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, Et son aspect
n’avait rien pour nous plaire.
3 Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance,
Semblable à celui dont on détourne le visage, Nous l’avons dédaigné, nous n’avons
fait de lui aucun cas.
4 Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, C’est de nos douleurs qu’il s’est
chargé; Et nous l’avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié.
5 Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités; Le châtiment qui nous
donne la paix est tombé sur lui, Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes
guéris.
6 Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie; Et
l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous.
7 Il a été maltraité et opprimé, Et il n’a point ouvert la bouche, Semblable à un
agneau qu’on mène à la boucherie, À une brebis muette devant ceux qui la tondent; Il
n’a point ouvert la bouche.
10

8 Il a été enlevé par l’angoisse et le châtiment; Et parmi ceux de sa génération, qui a


cru Qu’il était retranché de la terre des vivants Et frappé pour les péchés de mon
peuple?
9 On a mis son sépulcre parmi les méchants, Son tombeau avec le riche, Quoiqu’il
n’ait point commis de violence Et qu’il n’y ait point de fraude dans sa bouche.
10 Il a plu à l’Éternel de le briser par la souffrance… Après avoir livré sa vie en
sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours; Et l’oeuvre de
l’Éternel prospérera entre ses mains.
11 À cause travail de son âme, il rassasiera ses regards; Par sa connaissance mon
serviteur juste justifiera beaucoup d’hommes, Et il se chargera de leurs iniquités.
12 C’est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands; Il partagera le butin avec
les puissants, Parce qu’il s’est livré lui-même à la mort, Et qu’il a été mis au nombre
des malfaiteurs, Parce qu’il a porté les péchés de beaucoup d’hommes, Et qu’il a
intercédé pour les coupables.

La question c’est : qui est ce serviteur ?

Et c’est ici que ça se complique.

 Certains voient en lui, Cyrus, premier instrument de Dieu pour le nouvel exode.

 D’autres voient Zorobabel.

Regardons d’un peu plus près.

Ésaïe 49 nous parle du serviteur.

Ésaïe 49.3 Et il m’a dit: Tu es mon serviteur, Israël en qui je me glorifierai.


4 Et moi j’ai dit: C’est en vain que j’ai travaillé, C’est pour le vide et le néant que
j’ai consumé ma force; mais mon droit est auprès de l’Éternel et ma récompense
auprès de mon Dieu.
5 Maintenant, l’Éternel parle, lui qui m’a formé dès ma naissance pour être son
serviteur, pour ramener à lui Jacob, et Israël encore dispersé; car je suis honoré
aux yeux de l’Éternel, et mon Dieu est ma force.
6 Il dit: C’est peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et
pour ramener les restes d’Israël, Je t’établis pour être la lumière des nations,
pour porter mon salut jusqu’aux extrémités de la terre.

Au verset 3, le serviteur est Israël…

 Il est le reste du reste. On l’a vu à la dernière leçon.

 Le Serviteur résume, représente et englobe donc tout Israël en sa personne.

 Il est l’incarnation du véritable Israël.


11

Et il a une mission envers Israël.

 « Ramener à lui Jacob, et Israël encore dispersé »

Et une mission envers les nations.

 « Je t’établis pour être la lumière des nations, pour porter mon salut
jusqu’aux extrémités de la terre. »

Est-il le Messie ?

 L’esprit repose sur lui comme sur le nouveau David.

 Et on voit la même image du rejeton.

Ésaïe 11.1 Puis un rameau sortira du tronc d’Isaï, et un rejeton naîtra de ses racines.
2 L’Esprit de l’Éternel reposera sur lui: Esprit de sagesse et d’intelligence, Esprit de
conseil et de force, Esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel.

Ésaïe 42.1 Voici mon serviteur, que je soutiendrai, mon élu, en qui mon âme prend
plaisir. J’ai mis mon Esprit sur lui; Il annoncera la justice aux nations.

Il est le nouveau Moïse.

1. Il dispense sa loi.

Ésaïe 42.4 Il ne se découragera point et ne se relâchera point, jusqu'à ce qu’il ait


établi la justice sur la terre, et que les îles espèrent en sa loi.

2. Il est médiateur d’une Alliance entre Dieu et le peuple.

Ésaïe 42.6 Moi, l’Éternel, je t’ai appelé pour le salut, Et je te prendrai par la main,
Je te garderai, et je t’établirai pour traiter alliance avec le peuple, pour être la
lumière des nations

3. Il libère les captifs (nouvel exode)

Ésaïe 42.7 Pour ouvrir les yeux des aveugles, pour faire sortir de prison le captif,
et de leur cachot ceux qui habitent dans les ténèbres.
12

 « Le nouveau Moïse l’emporte beaucoup sur l’ancien : par l’universalité


(élargie aux nations).

 Et par la mission de souffrance et de mort qui lui permettra d’expier les


péchés des « nombreux » et de justifier les coupables. »1

« La définition de sa mort comme sacrifice de culpabilité (53.10) permet


d’incorporer à l’attente la valeur typologique de système sacrificiel. »2
(Les sacrifices étaient un type du sacrifice de Christ.)

Vous souvenez-vous lorsqu’on a parlé du germe au début ?

 Zacharie fait explicitement le lien entre le serviteur et le germe.

Zacharie 3.8 Écoute donc, Josué, souverain sacrificateur, toi et tes compagnons qui
sont assis devant toi ! Car ce sont des hommes qui serviront de signes. Voici, je ferai
venir mon serviteur, le germe.

5. Le fils de l’homme

 « Le livre de Daniel, dans son chapitre central, fait intervenir encore une autre
figure. »3

Daniel 7.13 Je regardai pendant mes visions nocturnes, et voici, sur les nuées des
cieux arriva quelqu’un de semblable à un fils de l’homme; il s’avança vers l’ancien
des jours, et on le fit approcher de lui.
14 On lui donna la domination, la gloire et le règne; et tous les peuples, les nations,
et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination
éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit.

« Quelqu’un « comme un fils d’homme » s’avance vers l’Ancien des Jours avec les
nuées du ciel et reçoit la domination universelle et sans fin.
On abrège généralement l’expression en parlant du « fils de l’homme » comme
dans les évangiles. »4

En fait, l’expression signifie : « être humain » ou « individu appartenant à


l’humanité »

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 37.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 37.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 37.
4
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 37.
13

Qui est donc ce « fils de l’homme » ?

Si on veut rester simple, l’explication est donnée dans le texte.

 Ce ne serait qu’un symbole pour désigner la communauté des saints du Très-


Haut, des Israélites fidèles.

C’est ce qu’on lit dans :

Daniel 7.18 mais les saints du Très-Haut recevront le royaume, et ils posséderont le
royaume éternellement, d’éternité en éternité.

Daniel 7.22 jusqu’au moment où l’ancien des jours vint donner droit aux saints du
Très-Haut, et le temps arriva où les saints furent en possession du royaume.

Daniel 7.27 Le règne, la domination, et la grandeur de tous les royaumes qui sont
sous les cieux, seront donnés au peuple des saints du Très-Haut. Son règne est un
règne éternel, et tous les dominateurs le serviront et lui obéiront…

« Pourtant, de nombreux auteurs, même parmi les spécialistes critiques, estiment


qu’un individu est en cause, chef et représentant de son peuple. Plusieurs
considérations font pencher la balance de ce côté. »1

1. Il est naturel se supposer que les saints ont un chef (leader).

 Au v. 17, les quatre bêtes sont quatre rois. Chaque royaume représenté en
quelque sorte par son monarque le plus glorieux.

 « Il est vraisemblable que le royaume opposé ait lui aussi son roi. »2

2. La « nuée théophanique » s’explique mal pour le peuple terrestre.

 La nuée est une représentation de Dieu, comme la nuée qui a rempli le temple.

 Le fils de l’homme qui vient sur les nuées est élevé à la dignité de Dieu, ce qui
s’applique mal au peuple, de même que pour les saints ou les anges.

3. Le fils de l’homme n’est pas dit venir de la terre.

 Alors que les quatre bêtes montent de la mer

 « Une venue avec les nuées peut suggérer une origine céleste. »3
1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 37.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 38.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 38.
14

 « Nous observons dans le chapitre 2 (parallèle) que la petite pierre « se


détache sans le secours d’aucune main » (Daniel 2.24-45), c'est-à-dire qu’elle
a son origine dans une intervention divine. »1

Tous ces points parlent en faveur d’une interprétation individuelle du fils de


l’homme.

 On peut ajouter la vision de l’homme à la gloire divine dans Daniel 10.5


qui est similaire à celle que Jean a vue dans Apocalypse 1.

Dans les évangiles, le Seigneur Jésus lui-même se nomme ainsi 78 fois, évoquant
délibérément (Dan. 7.13-14, 27)

 Christ a opté pour une appellation qui le définit comme le représentant


type de l’humanité, le "dernier Adam", le "second homme" venu du ciel tandis
que le premier était de la terre

1 Corinthiens 15:45 C’est pourquoi il est écrit: Le premier homme, Adam, devint
une âme vivante. Le dernier Adam est devenu un Esprit vivifiant.

1 Corinthiens 15:47 Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre; le second


homme est du ciel.

 Étienne désigne aussi Jésus de cette manière (Actes 7:56) Et il dit: voici, je
vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu.

Le fils de l’homme contraste aussi avec le fils de David.

 Les Juifs s’associent au fils de David.

 Les hommes de toutes races peuvent s’associer au fils de l’homme.

On note encore une progression dans la révélation.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 38.
15

Conclusion

À travers tout l’Ancien Testament, la promesse d’un Messie a pris différentes formes.

On en a regardé quelques-unes.

Mais quelques formes que ce soit, Jésus-Christ les rejoints toutes.

Que ce soit :

1. La semence
2. Le prophète
3. Le fils de David
4. Le serviteur souffrant
5. Le fils de l’homme

Elles trouvent toutes leurs accomplissements en Jésus-Christ.


1

La Christologie 5

La Christologie 5 ................................................................................... 1
Chapitre 1 ........................................................................................... 1
B. Le témoignage apostolique ................................................................. 1
Notice introductive sur les études critiques de christologie néo-testamentaire.... 1
Le premier groupe ......................................................................... 2
Le deuxième groupe ....................................................................... 3
Premier stade............................................................................ 4
Deuxième stade ......................................................................... 4
Troisième stade ......................................................................... 5
Les failles : ................................................................................. 5
Conclusion ........................................................................................ 8

Chapitre 1

Le discernement de Jésus-Christ dans l’histoire


La révélation progressive par la parole de Dieu

B. Le témoignage apostolique

Notice introductive sur les études critiques de christologie néo-


testamentaire

Aujourd’hui, on commence une nouvelle section de notre étude.

On a vu jusqu'à présent, L’ATTENTE D’ISRAËL, c'est-à-dire le témoignage de l’Ancien


Testament.

On commence maintenant LE TÉMOIGNAGE APOSTOLIQUE, c'est-à-dire le témoignage


du Nouveau Testament.

 Avant d’aborder le sujet, on va jeter un regard sur les différentes critiques


concernant la christologie du Nouveau Testament.

 On ne veut pas leur donner plus d’importance qu’il n’en faut.

 Mais comme ils ont des points de vue différents, et qu’ils ne s’entendent
même pas entre eux, ce n’est pas inintéressant de regarder ce qu’ils
pensent.
2

 Il faut comprendre que ces critiques ne sont pas tous des « chrétiens ».

 Ils sont membres de faculté théologique, des presbytériens, des


anglicans des luthériens, des catholiques, etc.

 Plus du genre philosophe, ils n’ont pas de passion pour Dieu, ils
analysent la pensée humaine et l’expérience religieuse froidement.

 Ils ne croient généralement pas dans le surnaturel.

 Ils croient en Dieu, mais ils ne croient pas que Dieu se soit révélé d’une
manière spécifique par les écritures.

 Ils ne croient pas à l’inspiration des écritures, mais ils étudient les
écritures comme étant l’évolution de la conception que les hommes
se sont faite de Dieu.

Emmanuel Kant a dit : « si l’homme peut concevoir Dieu, c’est que Dieu existe »

Alors, ils ne cherchent pas la vérité sur Dieu, mais ils cherchent à comprendre ce
que l’homme conçoit de Dieu.

On va diviser en deux groupes les critiques de la christologie.

• Ceux qui croient à l’unité du Nouveau Testament en matière de christologie.


(Plus modérés et réalistes)

• Et ceux qui croient qu’à l’intérieur même du Nouveau Testament, il y avait des
divergences d’opinions et de croyances en matière de christologie (en ce qui
concerne Christ).

Le premier groupe :

 Admet une certaine diversité, mais maintiens que le Nouveau Testament est
homogène, qu’il forme un tout. (On est plus près du premier groupe.)

 Les critiques qui croient à l’unité du Nouveau Testament ne voient pas de


conflit entre les différents rôles de Christ. Ils ont tendance à diviser leur
christologie en fonction des différents titres donnés à Jésus « selon leur
référence (supposée) aux phases de l’histoire du salut »1 :

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 41.
3

 « Prophète, serviteur, grand prêtre sont censés concerner son œuvre


terrestre. »1 (ce qu’il est venu faire)

 « Seigneur et sauveur, son œuvre présente. »2 (ce qu’il est


présentement)

 « Messie et fils de l’homme, son œuvre future. »3 (la libération promise


n’est pas encore complète et le fils de l’homme doit venir sur les nuées)

 « Logos, fils de Dieu et Dieu, sa préexistence. »4 (implique la divinité


de Christ)

Le deuxième groupe :

 Croient que la christologie a évolué dans le temps, et dès le premier siècle. Ils
croient que les auteurs du Nouveau Testament ne sont même pas d’accord
entre eux sur « qui est Jésus-Christ ».

 Les critiques du second groupe voient une évolution de la christologie en trois


stades.

 Ils ne croient pas dans la divinité de Jésus-Christ.

 Trois dessins très simples peuvent résumer les trois stades de la christologie
selon ces critiques.

a) b) c)

a) Représente « l’homme Jésus élevé à la seigneurie. »5


b) « Le Christ préexistant acceptant de s’abaisser pour s’élever plus haut qu’il
n’était d’abord. »6
c) « Le fils suprême s’abaissant pour remonter où il était auparavant. »7

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 41.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 41.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 41.
4
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 41.
5
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 41.
6
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 41.
7
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 41.
4

 C’est important de réaliser qu’ils ne croient pas à l’un ou à l’autre de ces


stades…

 Ils croient que la christologie a évolué dans la pensée des premiers


chrétiens pour aboutir à la fin, à l’idée que Christ est Dieu.

Sur quoi se basent-ils ?

Premier stade

 Ils attribuent un premier stade au judéo-christianisme palestinien (de langue


araméenne).

 Pour ces premiers croyants, « les divers titres ne signifient que la gloire future
de Jésus. »1

 Il est désigné pour devenir Fils de l’homme, Fils de Dieu, Seigneur et


Christ uniquement à son retour (à la parousie).

 Ils se basent sur les discours de Pierre2 dans Actes pour dire que la
christologie, à ces débuts, présentait Christ comme un simple homme élevé à
la seigneurie.

Actes 2.22 Hommes Israélites, écoutez ces paroles! Jésus de Nazareth, cet homme à
qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes
qu’il a opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes;
23 cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous
l’avez crucifié, vous l’avez fait mourir par la main des impies.
24 Dieu l’a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu’il n’était pas
possible qu’il soit retenu par elle.

Deuxième stade

 Le deuxième stade serait apparu avec le judéo-christianisme hellénistique (de


langue grecque)

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 41.
2
Bien que Pierre parle de « l’homme Jésus », il ne faut pas perdre de vue que Jésus avait enseigné ses
disciples sur tout ce qui le concernait dans les Écritures (Ancien Testament). Comme l’A.T. enseigne
que Dieu devait venir lui-même les sauver (Ésaïe 35:4-6), comment Pierre pouvait-il ignorer la divinité
de Christ, lui qui a reconnu en Jésus le Saint de Dieu ? (Jean 6:69)
5

 Toujours selon ces critiques, ces chrétiens croyaient que Christ avait été exalté
Fils de Dieu à partir de sa résurrection.

 Ils se basent sur certains enseignements de Paul pour dire que Christ était
plus qu’un homme, mais pas Dieu. Et qu’il s’est abaissé pour être ensuite élevé
plus haut qu’il n’était auparavant.

Colossiens 1.15 Le Fils est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la


création.
16 Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre,
les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé
par lui et pour lui.
17 Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.

Troisième stade

 Enfin, le troisième stade, celui de la « divinisation de Jésus-Christ » (conçu


comme préexistant), serait issu des Églises pagano-chrétiennes, plus tard dans
l’histoire.

 Ils se basent sur les écrits de Jean (écrit plus tard) pour dire que Jésus était
Dieu, qu’il s’est abaissé, et qu’il est retourné à la place qu’il occupait
auparavant.

Jean 1.1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole
était Dieu.

Ce sont de belles théories, mais ce n’est pas ce que nous croyons.

Les failles :

L’hypothèse du deuxième groupe souffre de plusieurs failles.

 Tous ces changements théologiques sur Christ se seraient produits dans le


premier siècle. C’est une très courte période pour développer et inculquer aux
disciples trois théologies différentes sur un point majeur de la foi.

 Donc, de croire que la christologie ait pu évoluer si rapidement est


peu probable.
6

 Les épîtres se contenteraient-elles de mentionner vaguement le changement,


ou n’auraient-elles pas enseigné clairement sur l’erreur doctrinale précédente?

 Or, aucune épître ne cherche à corriger une christologie précédente.

 Si ses différentes christologies avaient existé, comment auraient-elles pu


coexister sans rivalité ni polémique ? Qui a l’autorité de décréter un
changement de doctrine ?

 Les épîtres font souvent mention des judaïsants qui voulaient que les
chrétiens retournent à la loi, mais pas de mentions de divergences entre
différentes christologies. Ce n’était donc pas un sujet de discorde.

 Il y a aussi la présence, tout au long de ce premier siècle, de témoins oculaires


et auriculaires qui ont vu et entendu Jésus.

 Difficile d’apporter des changements lorsqu’il y a encore des témoins

 « La pratique de lettres de recommandations et les rencontres, avec le souci


très conscient de préserver l’accord doctrinal parmi les chrétiens, et ce, tout
au long de ce premier siècle. »1 Depuis les Actes jusqu’aux épîtres de Jean.

 Et ça, c’est un point majeur. (Préserver l’accord doctrinal parmi les


chrétiens)

Lorsque Pierre est allé chez Corneille…

Actes 11.1 Les apôtres et les frères qui étaient dans la Judée apprirent que les païens
avaient aussi reçu la parole de Dieu.
2 Et lorsque Pierre fut monté à Jérusalem, les fidèles circoncis lui adressèrent des
reproches,
3 en disant: Tu es entré chez des incirconcis, et tu as mangé avec eux.
4 Pierre se mit à leur exposer d’une manière suivie ce qui s’était passé.

 Après leur avoir tout exposé, tous étaient d’accord.

Actes 11.18 Après avoir entendu cela, ils se calmèrent, et ils glorifièrent Dieu, en
disant : Dieu a donc accordé la repentance aussi aux païens, afin qu’ils aient la vie.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 43.
7

Et dans Actes 15…

Actes 15.1 Quelques hommes, venus de Judée, enseignaient les frères, en disant : Si
vous n’êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés.
2 Paul et Barnabas eurent avec eux un débat et une vive discussion ; et les frères
décidèrent que Paul et Barnabas, et quelques-uns des leurs, monteraient à Jérusalem
vers les apôtres et les anciens, pour traiter cette question.

 Après la conférence de Jérusalem, tous étaient d’accord.

Actes 15.28 Car il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous imposer d’autre
charge que ce qui est nécessaire,
29 savoir, de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux
étouffés, et de l’impudicité, choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de
vous tenir en garde. Adieu.

 L’accord doctrinal entre les chrétiens était recherché

1 Corinthiens 15.1 Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que
vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré,
2 et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez dans les termes où je vous l’ai
annoncé; autrement, vous auriez cru en vain.

Est-ce important de ne pas changer les termes de l’évangile ?

1 Corinthiens 15.12 Or, si l’on prêche que Christ est ressuscité des morts, pourquoi
quelques-uns parmi vous disent-ils qu’il n’y a point de résurrection des morts ?
13 S’il n’y a point de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité.
14 Et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi
aussi est vaine.
15 Il se trouve même que nous sommes de faux témoins à l’égard de Dieu, puisque
nous avons témoigné contre Dieu qu’il a ressuscité Christ, tandis qu’il ne l’aurait pas
ressuscité, si les morts ne ressuscitent point.

 On ne peut pas changer la doctrine et être encore dans la vérité.

Galates 2.1 Quatorze ans après, je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabas,
ayant aussi pris Tite avec moi;
2 et ce fut d’après une révélation que j’y montai. Je leur exposai l’Évangile que je
prêche parmi les païens; je l’exposai en particulier à ceux qui sont les plus
considérés, afin de ne pas courir ou avoir couru en vain.

 Paul lui-même s’est assuré de prêcher la même chose que les apôtres à
Jérusalem.
8

Et que dire de Jean ?

2 Jean 1. 7 Car plusieurs séducteurs sont entrés dans le monde, et ne déclarent pas
publiquement que Jésus-Christ est venu en chair. Celui qui est tel, c’est le séducteur
et l’Antéchrist.
8 Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le fruit de votre travail,
mais que vous receviez une pleine récompense.
9 Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point
Dieu; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils.

« Tous ces faits militent contre les suppositions de divergences internes dans le
Nouveau Testament. »1

Conclusion

Que dire, en terminant, sur la haute critique ?

 Il ne faut pas vous laisser troubler par la haute critique, ils cherchent des
failles dans notre foi, mais leurs raisonnements sont eux-mêmes pleins de
failles.

 C’est par la foi qu’on est sauvé, pas par des raisonnements.

2 Corinthiens 10:5 Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève
contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à
l’obéissance de Christ.

Jacques 1:22 Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écoutez en


vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 43.
1

Christologie 6

Christologie 6 ....................................................................................... 1
Chapitre 1 ........................................................................................... 1
B. Le témoignage apostolique ................................................................. 1
I. L’énigmatique Yésua de Nazareth....................................................... 1
1. L’énigme de l’enseignement.......................................................... 3
1.1 Il enseignait comme ayant autorité ............................................. 4
1.2 Son enseignement est accompagné de miracle ................................ 5
1.3 Il utilise beaucoup les paraboles ................................................. 6
1.4 Il annonce le Royaume............................................................. 7
2. L’énigme de la « personnalité » ...................................................... 8
2.1 Sa communion avec Dieu ne le pousse pas à se trouver « indigne » ........ 8
2.2 Il prononce des jugements sévères, mais il montre une grande
compassion pour les pécheurs ........................................................ 8
2.3 Jésus semble un modèle d’équilibre et d’humilité, mais en même temps…
............................................................................................ 9
3. L’énigme de la référence à soi ..................................................... 10
3.1 Le titre de Christ ou Messie ..................................................... 10
3.2 Fils de Dieu ........................................................................ 13

Chapitre 1

Le discernement de Jésus-Christ dans l’histoire


La révélation progressive par la parole de Dieu

B. Le témoignage apostolique

I. L’énigmatique Yésua de Nazareth

Énigme : Mystère; chose difficile à comprendre, à connaître, ou personne difficile à


saisir.1

En l’an 27 ou 28 de notre ère, il s’est passé quelque chose d’assez spécial.

1
Définition tirée du logiciel « Antidote » de Druide informatique
2

« À cette époque, il y avait un homme sage qu’on appelait Jésus. Toute sa conduite
était sans reproche et il était connu pour sa vertu. Et beaucoup de gens parmi les
Juifs et ceux d’autres nations devinrent ses disciples. Pilate le condamna à la
crucifixion et à la mort. Et ceux qui avaient été ses disciples n’abandonnèrent pas son
enseignement. Ils ont raconté qu’il leur était apparu trois jours après sa crucifixion et
qu’il était alors vivant; donc, c’était peut-être le Messie dont les prophètes ont
raconté les actes miraculeux. »1

Le texte que je viens de vous lire, provient d’un manuscrit arabe du Xe siècle.

 Plus de 10 siècles après sa venue, le témoignage flou de Jésus et de ses


disciples persistait comme un fait historique, même parmi ceux qui n’ont pas
cru en lui.

 Des textes comme celui-là viennent appuyer les évangiles comme étant
authentique…

Mais à l’époque même de Jésus, ceux qui ont été témoins du Jésus historique n’ont
pas tous cru en lui.

 Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien penser de ce Jésus ?

 Qui est donc ce mystérieux Jésus de Nazareth ?

C’est évident qu’il n’y avait pas unanimité sur qui était Jésus parmi la foule.

Dans Matthieu 16.13, on lit :

« Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses


disciples : qui suis-je aux dires des hommes, moi le Fils de l’homme ?
14 Ils répondirent: Les uns disent que tu es Jean-Baptiste; les autres, Élie; les autres,
Jérémie, ou l’un des prophètes. »

 Certains lui ont reproché de maintenir volontairement le « suspens » sur


son identité…

 « Les Juifs l’entourèrent, et lui dirent : jusqu'à quand tiendras-tu notre


esprit en suspens ? Si tu es le Christ, dis-le-nous franchement. »
(Jean 10.24)

1
Information donnée dans Ichthus no 24, juin 1972, p. 4. Le texte se trouve dans un manuscrit arabe du
e
X siècle. Cf. La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 48. (Note 1)
3

 Mais Jésus disait lui-même dans Mathieu 11.6 :

 « Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute ! »

 Cette référence à une pierre d’achoppement nous vient d’Ésaïe, dans une
prophétie messianique…

 « Et il sera un sanctuaire, mais aussi une pierre d’achoppement, un


rocher de scandale pour les deux maisons d’Israël, un filet et un piège
pour les habitants de Jérusalem. Plusieurs trébucheront; ils tomberont
et se briseront, ils seront enlacés et pris. » (Ésaïe 8.14-15)

Donc :

« La difficulté de reconnaître l’accomplissement de la prophétie est elle-même un


accomplissement de la prophétie »1

Aujourd’hui, on va regarder de plus près ce côté énigmatique de Jésus.

 On va voir trois aspects de sa vie qui font de lui quelqu’un de difficile à saisir.

 Tant pour ceux qui l’ont croisé, que pour ceux qui entendent son
témoignage aujourd’hui.

1. L’énigme de l’enseignement
2. L’énigme de la « personnalité »
3. L’énigme de la référence à soi

1. L’énigme de l’enseignement

Après avoir quitté son métier de charpentier, Jésus a commencé son ministère public
en enseignant.

 Mais son enseignement est différent des autres « rabbis ».

 Les gens sont étonnés.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 49. (Note 1)
4

 « Ainsi les huissiers retournèrent vers les principaux sacrificateurs et les


pharisiens. Et ceux-ci leur dirent : pourquoi ne l’avez-vous pas amené ?
Les huissiers répondirent : Jamais homme n’a parlé comme cet
homme. » (Jean 7.45-46)

Qu’est-ce qui caractérisait les enseignements de Jésus ?

1.1 Il enseignait comme ayant autorité

 « Car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes… »
(Matthieu 7.29)

 Il se permet « d’interpréter la loi » en utilisant l’expression « mais moi je


vous dis ».

 Il se place au même rang que Moïse (il donne sa loi)

 C’était intrigant pour ses auditeurs ! Vous avez appris ceci…

« Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère est passible
de jugement; que celui qui dira à son frère: raca ! Mérite d’être puni par le
sanhédrin; et que celui qui lui dira : insensé ! Mérite d’être puni par le feu de la
géhenne. » (Matthieu 5:22)

« Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà
commis un adultère avec elle dans son coeur. » (Matthieu 5:28)

« Mais moi, je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d’infidélité,
l’expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée commet un
adultère. » (Matthieu 5:32)

« Mais moi, je vous dis de ne jurer aucunement, ni par le ciel, parce que c’est le
trône de Dieu… » (Matthieu 5:34)

« Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la
joue droite, présente-lui aussi l’autre. » (Matthieu 5:39)

« Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent,
faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui
vous persécutent… » (Matthieu 5:44)

Et Jésus ne se contente pas d’affirmer ses choses nouvelles…


5

« Il argumente de façon serrée; il recourt pour cela à l’Écriture dont il souligne,


et ne conteste jamais l’autorité. »1

 « Mais Jésus leur répondit : N’avez-vous pas lu ce que fit David, lorsqu’il eut
faim, lui et ceux qui étaient avec lui… » (Matthieu 12.3)

 « Et Jésus leur dit : comment donc David, animé par l’Esprit, l’appelle-t-il
Seigneur, lorsqu’il dit : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : assieds-toi à ma
droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied ? Si donc David
l’appelle Seigneur, comment est-il son fils ? » (Matthieu 22.43-45)

 Il se référait toujours aux Écritures. (Pensez à la tentation dans le désert)

Sa façon de commencer une affirmation par « amen, amen » (en vérité, en vérité) est
unique à Jésus.

 Aucun autre rabbin ou prophète n’a utilisé cette expression.

 Cette formule remplaçait « ainsi parle l’Éternel ».

 « Les prophètes parlaient pour Dieu, Il (Jésus) parlera comme Dieu »2

 Peu de gens l’ont compris

1.2 Son enseignement est accompagné de miracle

 Ce ne sont pas tous les prophètes qui ont fait des miracles.

 Même Jean-Baptiste, n’en a pas fait.

 « Beaucoup de gens vinrent à lui, et ils disaient : Jean n’a fait aucun miracle;
mais tout ce que Jean a dit de cet homme était vrai. » (Jean 10.41)

 Et dans Matthieu 11.5, Jésus cite Ésaïe en faisant dire à Jean-Baptiste…

 « Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés,
les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est
annoncée aux pauvres. »

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 49.
2
MC DONALD, Jesus – Human and Divine (cf. supra p. 19), p. 58. Cf. La doctrine du Christ, EDIFAC,
Henri Blocher, 2002, P. 49. (note 4)
6

 Dans Ésaïe 35.5, la prophétie annonçait ce qui devait se produire quand le


Messie viendrait.

 « Alors s’ouvriront les yeux des aveugles, s’ouvriront les oreilles des
sourds; alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muet
éclatera de joie. »

 Jésus confirmait son enseignement par ces miracles messianiques.

1.3 Il utilise beaucoup les paraboles

« Jésus dit à la foule toutes ces choses en paraboles, et il ne lui parlait point sans
parabole, afin que s’accomplisse ce qui avait été annoncé par le prophète : J’ouvrirai
ma bouche en paraboles, Je publierai des choses cachées depuis la création du
monde. » (Matthieu 13.34-35)

 Les paraboles sont donc un moyen de révéler des choses cachées…

 Les rabbins utilisaient aussi des paraboles pour enseigner.

 Et aussi un moyen de cacher des choses… (côté énigmatique de Jésus)

 « C’est pourquoi je leur parle en paraboles, parce qu’en voyant ils ne


voient point, et qu’en entendant ils n’entendent ni ne comprennent. Et
pour eux s’accomplit cette prophétie d’Ésaïe : vous entendrez de vos
oreilles, et vous ne comprendrez point; vous regarderez de vos yeux, et
vous ne verrez point. Car le coeur de ce peuple est devenu insensible; ils
ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu’ils ne
voient de leurs yeux, qu’ils n’entendent de leurs oreilles, qu’ils ne
comprennent de leur coeur, qu’ils ne se convertissent, et que je ne les
guérisse. Mais heureux sont vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles,
parce qu’elles entendent ! » (Matthieu 13.13-16)

Donc, Jésus par des paraboles, dévoile des mystères et des choses cachées.

 Mais ceux dont le cœur est devenu insensible ne peuvent les comprendre.
7

1.4 Il annonce le Royaume

 Un Royaume où règne Dieu

 L’emphase est mise sur la miséricorde pour les pécheurs et les pauvres.

 « La venue du Royaume paraît tantôt future et tantôt réalité déjà présente »1

 « Jésus mêle progressivement aux promesses de règne et de triomphe la


prédiction du rejet, des souffrances, de la mort. »2 (Matthieu 16. 21)

 Les disciples ne comprennent pas cette progression du règne, qui


commence là parmi eux, mais qui reste inachevé par la mort annoncé de
leur Roi. À Dieu ne plaise ! (Matthieu 16. 22)

 Jésus se présente comme le maître du Royaume (le Roi)

 « L’entrée dans le Royaume se décide par rapport à lui »3

« Plusieurs me diront en ce jour là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé


par ton nom ? N’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? Et n’avons-nous pas
fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous
ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. »
(Matthieu 7.22-23, voir aussi Marc 8.38)

 « Il en dispose en faveur des siens »4

« Vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes épreuves; c’est
pourquoi je dispose du royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé en
ma faveur… » (Luc 22.28-29)

 Il donne les clefs du Royaume à qui il veut

« Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et
que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Je te donnerai
les clefs du royaume des cieux… » (Matthieu 16.18-19)

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 50.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 50.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 50.
4
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 50.
8

 « C’est en lui que le Royaume est déjà présent »1

« Mais, si c’est par l’Esprit de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est
donc venu vers vous. » (Matthieu 12.28)

En prêchant le Royaume, Jésus se prêche lui-même, qui est-il donc ?

2. L’énigme de la « personnalité »

Ce qui est si étrange dans la personnalité de Jésus, c’est qu’il combine des traits de
caractère qui semblent contradictoires.

2.1 Sa communion avec Dieu ne le pousse pas à se trouver « indigne »

 Pour une personne normale, vous et moi, plus on s’approche de Dieu, plus
on a le sentiment d’être indigne de la grâce qu’il nous a faite.

 Plus on a conscience de nos péchés.

 Ce n’est pas le cas de Jésus. (On dirait qu’il est sans péché. )

2.2 Il prononce des jugements sévères, mais il montre une grande compassion
pour les pécheurs

 Comparer Matthieu 12.34 : Races de vipères, comment pourriez-vous dire de


bonnes choses, méchants comme vous l’êtes ? Car c’est de l’abondance du
coeur que la bouche parle.

 Avec Jean 8.3-4 : Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme
surprise en adultère; et, la plaçant au milieu du peuple, ils dirent à Jésus :
Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère.

 « Comme ils continuaient à l’interroger, il se releva et leur dit : Que celui de


vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. » (Jean 8:7)
1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 50.
9

 « Marc 3.5 exprime bien le paradoxe de sa double réaction devant la


méchanceté des hommes. »1

 « Alors, promenant ses regards sur eux avec indignation, et en même


temps affligé de l’endurcissement de leur coeur, il dit à l’homme :
étends ta main. Il l’étendit, et sa main fut guérie. »

2.3 Jésus semble un modèle d’équilibre et d’humilité, mais en même temps…

 Quand on lit dans Matthieu 11.29, « Je suis doux et humble de cœur », on


comprend et on est d’accord avec lui… Ça ne sonne pas faux !

 Mais, en même temps, Jésus émet d’extraordinaires prétentions à son sujet.

 Il dit qu’il est plus grand que Jonas et que Salomon !

 « Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette


génération et la condamneront, parce qu’ils se repentirent à la
prédication de Jonas; et voici, il y a ici plus que Jonas. La reine du Midi
se lèvera, au jour du jugement, avec cette génération et la condamnera,
parce qu’elle vint des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de
Salomon, et voici, il y a ici plus que Salomon. » (Matthieu 12.41-42)

 Dans Jean 4, il se dit plus grand que Jacob…

 « Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et
qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux ? Jésus lui
répondit : quiconque boit de cette eau aura encore soif; mais celui qui
boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui
donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie
éternelle. » (Jean 4.12-14)

 Sa réponse implique qu’il est beaucoup plus grand que Jacob.

 Il se dit plus grand que le temple lui-même.

 « Or, je vous le dis, il y a ici quelque chose de plus grand que le


temple. » (Matthieu 12.6)

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 51
10

 Et dans Jean 8…

 « Es-tu plus grand que notre père Abraham, qui est mort ? Les prophètes
aussi sont morts. Qui prétends-tu être ? » (Jean 8.53)

 Et sa réponse vient quelques versets plus loin…

 « Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham


fût, je suis. » (Jean 8.58)

On ne doute pas de son humilité, mais il se dit Dieu (je suis).

3. L’énigme de la référence à soi

« L’attitude » de Jésus face aux différents titres ou désignations qui font référence à
lui est une autre énigme.

 Il y a le titre de Messie ou Christ


 Et le titre de Fils de Dieu

3.1 Le titre de Christ ou Messie

Bien que traditionnellement, le titre de « Christ » fait presque parti de son nom
propre, on dit souvent « Jésus-Christ », Jésus est réticent à recevoir ce titre.

 Plusieurs thèses tentent d’expliquer pourquoi Jésus ne se disait pas le


Messie plus ouvertement.
11

Première hypothèse : Jésus ignorait qu’il était le Messie.

 Cette thèse ne tient pas du tout, puisque Jésus s’est dit être le Christ.

 « Jésus garda le silence, et ne répondit rien. Le souverain sacrificateur


l’interrogea de nouveau, et lui dit : es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ?
Jésus répondit : Je le suis. Et vous verrez le Fils de l’homme assis à la
droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. »
(Marc 14:61-62 référence à Daniel 7.13)

 D’autres événements circonstanciels, comme l’entrée triomphale dans


Jérusalem ne laissent aucun doute sur le fait que Jésus savait qu’il était le
Christ et quelle était sa mission.

Deuxième hypothèse : Certains « voudraient l’expliquer par une conviction répandue


chez les Juifs que nul ne peut se déclarer lui-même le Messie, mais seulement être
déclaré tel par Dieu, et par le grand prêtre, après qu’il aura accompli l’œuvre du
Messie. »1

 Cette idée n’a aucun fondement dans l’Ancien Testament.

 De plus, Jésus ose rendre témoignage de lui-même dans Jean 8.

 « Jésus leur répondit : Quoique je rende témoignage de moi-même, mon


témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu et où je vais; mais
vous, vous ne savez d’où je viens ni où je vais. » (Jean 8.14)

 « Je rends témoignage de moi-même, et le Père qui m’a envoyé rend


témoignage de moi. » (Jean 8.18)

Troisième hypothèse : Jésus refuse d’endosser la conception courante de la


messianité.

 De loin la plus probable, cette thèse tient compte du fait que Jésus ne
voulait pas être associé au « Messie Roi », du moins pas tout de suite…

1
Cf. La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 52. (note 3)
12

 Les points majeurs en faveur de cette explication sont :

 « À partir de la Croix seulement le risque de malentendu cessait, et le


titre de Messie pouvait être proclamé sur les toits. »1

 Jésus étant « mort » il ne pouvait être perçu comme le « Messie


Roi »

 « Le « Tu l’as dit » (dit au Souverain Sacrificateur) signifie exactement :


« Je le suis, mais non pas forcément comme tu l’entends »; et Jésus
ajoute aussitôt les citations du psaume 110.1 et de Daniel 7.13, qui
définissent sa conception de la messianité, et sont pour le grand-prêtre
un blasphème. »2

 « De même aussitôt après la confession de Pierre, Jésus commence à


instruire ses disciples sur sa mission douloureuse, le contenu de sa
charge messianique, et Pierre refuse de comprendre : il en reste aux
conceptions humaines. (Marc 8.27-33). »3

 « Après la multiplication des pains, Jésus se dérobe à la tentative


enthousiaste de la foule de le faire roi (Jean 6.15), à cause du même
décalage. »4

 « Aux rameaux, il se déclare plus ouvertement Fils de David par la


manifestation qu’il organise, c’est que la passion est toute proche; et de
toute façon, il marque la nature différente de sa messianité par la
monture humble et pacifique qu’il choisit. »5

 « À Pilate, enfin, il donne une réponse précise : « Mon royaume n’est pas
de ce monde » (Jean 18.36). Il était le Messie attendu, mais non pas tel
qu’on l’attendait. »6

Cette dernière thèse résout l’énigme avec élégance.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 53
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 53
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 53
4
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 53
5
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 53.
6
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 53.
13

3.2 Fils de Dieu

« Le grand – prêtre à son tribunal, Pierre (selon Matthieu 16.16), les démons que Jésus
fait taire, accolent au titre de Messie celui de « Fils de Dieu » »1

S’agit-il d’un titre messianique, ou d’une référence plus vague ?

 Dans 2 Samuel, Salomon est appelé « fils de Dieu », il ne s’agit pas là d’un titre
messianique.

 « Ce sera lui qui bâtira une maison à mon nom, et j’affermirai pour
toujours le trône de son royaume. Je serai pour lui un père, et il sera
pour moi un fils. S’il fait le mal, je le châtierai avec la verge des
hommes et avec les coups des enfants des hommes… »
(2 Samuel 7.13-14)

 Nathanaël fait le parallèle entre le Fils de Dieu et le roi d’Israël, tout comme
pour Salomon.2

 « Nathanaël répondit et lui dit : Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi


d’Israël. » (Jean 1.49)

 Ceux qui procurent la paix seront appelés fils de Dieu

 « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de
Dieu ! » (Matthieu 5:9)

 Jésus a minimisé le sens de l’expression « Fils de Dieu »

 « Jésus leur répondit : N’est-il pas écrit dans votre loi : J’ai dit : Vous
êtes des dieux ? Si elle a appelé dieux ceux à qui la parole de Dieu a été
adressée, et si l’Écriture ne peut être anéantie, celui que le Père a
sanctifié et envoyé dans le monde, vous lui dites : Tu blasphèmes ! Et
cela parce que j’ai dit: Je suis le Fils de Dieu… » (Jean 10.34-37)

Malgré quelques références qui tendent à amoindrir le sens messianique du titre


de Fils de Dieu, de nombreuses références ne peuvent porter à confusion quant à
la portée messianique du titre.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 54.
2
Cette référence est cependant moins solide, puisque le messie était aussi considéré comme le roi
d’Israël. De plus, le contexte indique que Nathanaël ait « cru » que Jésus est le Fils de Dieu, cet acte
de foi implique selon moi une reconnaissance messianique.
14

 Jésus se dit être le Fils de Dieu, et on l’en accuse.

 « Il s’est confié en Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime. Car
il a dit : Je suis Fils de Dieu. » (Matthieu 27.43)

 « Les Juifs lui répondirent : nous avons une loi; et, selon notre loi, il doit
mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. » (Jean 19.7)

 Il accepte d’être admiré (voir adoré) avec ce titre.

 « Ceux qui étaient dans la barque vinrent se prosterner devant Jésus, et


dirent : Tu es véritablement le Fils de Dieu. » (Matthieu 14.33)

 Le Père lui-même l’appelle son « Fils » lors de son baptême et de la


transfiguration.

 « Et une voix fit entendre des cieux ces paroles : Tu es mon Fils bien-
aimé, en toi j’ai mis toute mon affection. » (Marc 1.11)

 « Une nuée vint les couvrir, et de la nuée sortit une voix : Celui-ci est
mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » (Marc 9.7)

Jésus a expliqué quel genre de relation le titre de « Fils » impliquait entre lui et
le Père.

 « En Marc 13.32, Jésus se range, en tant que Fils, au dessus des anges »1

 « Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait, ni les anges


dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul. »

 Dans la parabole des vignerons, le Fils est au dessus de tous les envoyés qui
sont venus avant lui, il est l’héritier.

 « Il avait encore un fils bien-aimé; il l’envoya vers eux le dernier, en


disant : ils auront du respect pour mon fils… » (Marc 12.6)

 Le Père et le Fils ont une grande intimité, ils sont en parfaite communion.

 « Toutes choses m’ont été données par mon Père, et personne ne


connaît le Fils, si ce n’est le Père; personne non plus ne connaît le Père,
si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. » (Matthieu
11.27)

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 55.
15

C’est l’évangile de Jean qui montre le mieux le sens « divin » du titre « Fils de
Dieu »

 Le titre de « Fils de Dieu » élevait Jésus au même rang que Dieu.

 « À cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir,


non seulement parce qu’il violait le sabbat, mais parce qu’il appelait
Dieu son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu. » (Jean 5.18)

 Il ne fait aucun doute qu’aux yeux des Juifs, l’unité entre le Père et le Fils,
était synonyme d’égalité.

 « Moi et le Père nous sommes un. Alors, les Juifs prirent de nouveau des
pierres pour le lapider. Jésus leur dit : Je vous ai fait voir plusieurs
bonnes oeuvres venant de mon Père : pour laquelle me lapidez-vous ?
Les Juifs lui répondirent : Ce n’est point pour une bonne oeuvre que
nous te lapidons, mais pour un blasphème, et parce que toi, qui es un
homme, tu te fais Dieu. » (Jean 10.30-33)

 Pour les Juifs, se faire l’égal de Dieu est un blasphème, puisque Dieu est
unique. Ils ne comprenaient pas que Dieu puisse être 3 personnes.

 « Les Juifs lui répondirent : nous avons une loi; et, selon notre loi, il doit
mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. » (Jean 19.7)

 « Celui qui blasphémera le nom de l’Éternel sera puni de mort : toute


l’assemblée le lapidera. Qu’il soit étranger ou indigène, il mourra, pour
avoir blasphémé le nom de Dieu. » (Lévitique 24.16)

Comme pour plusieurs aspects de la doctrine de Christ, l’évangile de Jean se


distingue des Évangiles synoptiques.

« Nous recevons ce témoignage, sans prétendre supprimer entièrement la


difficulté du décalage »1 entre l’image présentée par Jean et celle présentée dans
les synoptiques.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 56.
1

Christologie 7

Christologie 7 ....................................................................................... 1
Chapitre 1 ........................................................................................... 1
B. Le témoignage apostolique ................................................................. 1
II Le Seigneur justifié par l’esprit .......................................................... 1
1. La portée de la résurrection .......................................................... 2
1.1) On ne peut pas isoler la résurrection des autres faits historiques
entourant Jésus. ........................................................................ 3
1.2) La résurrection est un signe de l’approbation divine ........................ 3
1.3) La résurrection est la victoire sur la mort ..................................... 4
1.4) La résurrection de Christ nous permet d’espérer la nôtre .................. 5
2. La prédication primitive ............................................................... 5
2.1) « Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » ......... 6
2.2) Pourquoi Dieu a-t-il permis et même voulu la mort du Messie ? ........... 7
2.3) Jésus est le nouveau Moïse ...................................................... 8
3. L’approfondissement paulinien....................................................... 9
3.1) Les enseignements de Paul sont en accord avec la prédication primitive
.......................................................................................... 10
3.2) On peut expliquer les différences entre la prédication primitive et la
prédication de Paul ................................................................... 10

Chapitre 1

Le discernement de Jésus-Christ dans l’histoire


La révélation progressive par la parole de Dieu

B. Le témoignage apostolique
II Le Seigneur justifié par l’esprit

Jésus était une énigme pour plusieurs de ses compatriotes, et pour ceux qui n’ont pas
pu résoudre l’énigme, il fallait la faire disparaître.

 C’est en supprimant Jésus, en le faisant mourir, qu’ils ont cru se débarrasser


de lui.

 Si Jésus était resté dans la tombe, ils auraient peut-être réussi !


2

Mais avec la résurrection, les disciples comprennent que les promesses de l’Ancien
Testament sont en train de s’accomplir.

 « Car c’est lui qui est le vrai accomplissement de toutes les annonces et
préfigurations : lui le Messie, le Fils de l’homme, le Serviteur… »1 Etc.

 « Cependant, parmi tous les titres que les croyants attribuent au Ressuscité,
celui de « Seigneur » paraît le plus central, au moins pour la première
génération. »2

On va s’arrêter sur ce titre un peu plus loin, mais on va d’abord regarder les
implications de la résurrection.

Qu’est-ce que la résurrection nous révèle sur Christ, et qu’est-ce que ça implique
pour nous ?

1. La portée de la résurrection

1 Corinthiens 15.3-4 : Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu,
que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures; qu’il a été enseveli, et qu’il
est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures;

Et on lit plus loin :

1 Corinthiens 15.17 : Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes
encore dans vos péchés…

 On le voit, la résurrection est d’une importance capitale pour notre foi…

 Le témoignage sur la résurrection est au centre des enseignements des


apôtres

 Mais la résurrection est aussi très importante pour connaître la personne et le


rôle de Jésus.

 Après tout, si Jésus a vaincu la mort, il doit être quelqu’un de spécial…

1
Pierre BENOIT, « Préexistence et Incarnation », Revue Biblique 77, 1970, p. 11. Cf. doctrine du Christ,
EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 60.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 60.
3

On n’exposera pas la théologie de la résurrection dans son ensemble, mais on va


considérer quatre points pour mieux saisir la portée de la résurrection pour les
croyants.

1.1) On ne peut pas isoler la résurrection des autres faits historiques entourant
Jésus.

 La résurrection ne montre pas à elle seule que Jésus est le Messie.

 C’est en considérant sa vie, ses enseignements, les prophéties et toutes


les écritures concernant le Christ qu’on peut comprendre que la
résurrection est une nécessité pour le Messie et la rédemption du péché.

 La résurrection n’est qu’un des aspects de la glorification de Christ.

 Christ a été glorifié par sa résurrection, par son ascension auprès du


père (à sa droite), et par le Saint-Esprit qui a été répandu.

 « L’Esprit est l’esprit du ressuscité. »1

Romains 8.9 : Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l’Esprit, si du
moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui
appartient pas.

 Donc, il faut voir la résurrection comme une étape dans le processus de


glorification de Christ.

 Et ça ne s’arrête pas là, Christ va revenir dans la gloire.

1.2) La résurrection est un signe de l’approbation divine

 Jésus a été condamné à mort par un tribunal humain, à la suite d’un procès.

 C’est par une décision de justice qu’il a été condamné.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 60.
4

 « En le ressuscitant des morts, le juste juge casse le verdict inique; Jésus


est lavé des accusations lancées contre lui, il est justifié par l’Esprit »1

 Les Juifs l’ont livré pour être crucifié parce qu’il s’est dit le Messie… (Marc
14:62-64)

 Dieu le déclare être le Messie en le ressuscitant !

 Romains 1.4 : déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de


sainteté, par sa résurrection d’entre les morts, Jésus-Christ notre
Seigneur…

 Il est important de comprendre ici, que Jésus n’a pas été déclaré Fils de Dieu
seulement à la résurrection, comme s’il n’était pas le Fils de Dieu avant sa
résurrection…

 Il était le fils de Dieu de toute éternité (1 Jean 1.2, Jean 1.4), mais,
par sa résurrection, Dieu déclare à tous, « avec puissance », qu’il est
son Fils…

 Donc, la résurrection est un signe que Dieu approuvait Jésus.

1.3) La résurrection est la victoire sur la mort

 Pas comme Lazare ou le fils de la veuve, qui ont eu un sursis en revenant à la


vie, mais qui sont morts plus tard.

 Non, « le Christ ressuscité des morts ne meurt plus »

Romains 6.9 : sachant que Christ ressuscité des morts ne meurt plus; la mort n’a plus
de pouvoir sur lui.

 Avec la résurrection, la mort est morte ! (Pour ceux qui sont en Christ)

Jean 11.25 : Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi
vivra, même s’il meurt.

 Elle n’a plus de pouvoir pour ceux qui croient.

1 Corinthiens 15.55 : O mort, où est ta victoire ? O mort, où est ton aiguillon ?

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 61.
5

1.4) La résurrection de Christ nous permet d’espérer la nôtre

 Romains 8.1 : Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts
habite en vous, celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts rendra aussi la
vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.

 1 Corinthiens 6.14 : Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera


aussi par sa puissance.

 2 Corinthiens 4.14 : sachant que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous
ressuscitera aussi avec Jésus, et nous fera paraître avec vous en sa présence.

 Si Christ n’était pas ressuscité, on n’aurait pas l’espoir de ressusciter un


jour.

2. La prédication primitive

On l’a vu dans une leçon précédente, les discours dans les Actes nous présentent
Christ d’une façon très simple.

 La doctrine n’était pas élaborée.

À quoi ressemblaient les premières prédications ?

 Le message principal était :

 a) « Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié »

 b) Pourquoi Dieu a-t-il permis et même voulu la mort du Messie ?

 c) Jésus est le nouveau Moïse


6

2.1) « Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié »

Je l’ai mentionné plus tôt, Jésus n’est pas devenu Seigneur et Christ le matin de
Pâques, après sa résurrection.

 Il était le Christ dès sa naissance.

Luc 2.10-11 : Mais l’ange leur dit: Ne craignez point; car je vous annonce une bonne
nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie : c’est
qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le
Seigneur. (Pas, qui sera…)

L’expression « Seigneur » est l’expression de quelqu’un qui règne, une sorte de


roi.

 Le Seigneur règne sur sa « seigneurie », comme un roi sur son « royaume ».

 Et le fait que ce titre est appliqué à Jésus implique qu’il est le Messie.

Lors de la Pentecôte, Pierre cite le Prophète Joël (Joël 2.32), et l’applique à


Jésus.

 Dans Joël 2.32, le mot traduit par Seigneur est YHWH, Pierre l’applique à
Christ.

 Actes 2.21 : Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.

 Il dit plus loin, que c’est Jésus de Nazareth qui est le Seigneur.

Connaissez-vous l’expression Maranatha ?

 C’est une expression en araméen que Paul emploie dans 1 Corinthiens 16.22 et
qui signifie Seigneur vient !

 Ce sont deux mots : « marana » et « tha »


7

 C’est une expression qui « prouve l’emploi du titre Seigneur par le


christianisme de langue araméenne »1

 Donc, les touts premiers chrétiens !

 Ce titre ne s’appliquait pas pour des rabbins ou des docteurs.

 On utilisait des diminutifs comme « mar » ou « Mari », mais jamais


« marana »

 « Marana » est un titre royal…

 On a découvert dans les manuscrits de la mer Morte, deux cas où le


mot est utilisé pour Dieu.2

Mais si Jésus est Seigneur et Christ…

2.2) Pourquoi Dieu a-t-il permis et même voulu la mort du Messie ?

 C’est une question très légitime.

 Sachant très bien que Dieu est souverain, il fallait expliquer pourquoi Dieu
avait laissé son Fils mourir sur la croix.

Ainsi donc, une grande partie du message des premiers disciples consistait à
expliquer pourquoi Christ devait souffrir.

 On voit ça partout dans les discours des Actes.

 Actes 3.17-19 : Et maintenant, frères, je sais que vous avez agi par ignorance,
ainsi que vos chefs. Mais Dieu a accompli de la sorte ce qu’il avait annoncé
d’avance par la bouche de tous ses prophètes, que son Christ devait souffrir.
Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés

 En citant les prophètes de l’Ancien Testament, comme Ésaïe, ils


réaffirmaient l’innocence parfaite de Jésus.

 Ils démontraient qu’il est bien celui qui devait venir.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 62.
2
Cf. La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 62. (Note 5)
8

 « Et ils attiraient l’attention sur le fruit de la mort de Jésus, le pardon des


péchés gratuitement offert ».1

Ils ne se contentaient pas « d’expliquer » les raisons du sacrifice de Christ, ils


proclamaient la bonne nouvelle du salut par la repentance et la conversion.

2.3) Jésus est le nouveau Moïse

 Un autre aspect des premières prédications, touche le parallèle que les


disciples ont fait entre Christ et Moïse.

 Déjà, on pouvait identifier le « serviteur » d’Ésaïe comme étant le nouveau


Moïse…

Vous souvenez-vous des indices qui identifiaient le serviteur au nouveau Moïse ?

Le serviteur est le nouveau Moïse

1. Il dispense sa loi. (Ésaïe 42.4)

2. Il est médiateur d’une Alliance entre Dieu et le peuple. (Ésaïe 42.6)

3. Il libère les captifs (nouvel exode) (Ésaïe 42.7)

 Dans Actes 3.20-22, Pierre dit ouvertement que le prophète dont Moïse a parlé
(le nouveau Moïse) est Jésus-Christ.

 Et il fait référence au « serviteur » d’Ésaïe dans :

Actes 3.26 : C’est à vous premièrement que Dieu, ayant suscité son serviteur, l’a
envoyé pour vous bénir, en détournant chacun de vous de ses iniquités.

 Étienne a aussi fait le parallèle avec Moïse…

 Actes 6.14 laisse sous-entendre qu’Étienne enseignait que Jésus était


supérieur à Moïse et qu’il pouvait changer les coutumes mosaïques.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 62.
9

Actes 6.13-14 : Ils produisirent de faux témoins, qui dirent : cet homme (Étienne) ne
cesse de proférer des paroles contre le lieu saint et contre la loi; car nous l’avons
entendu dire que Jésus, ce Nazaréen, détruira ce lieu, et changera les coutumes
que Moïse nous a données.1

3. L’approfondissement paulinien

 Il ne faut pas perdre de vue que Paul est avant tout, un juif.

 Il a été témoin de la prédication primitive.

 Il connaît bien les enseignements des apôtres, il a lutté contre ces


enseignements.

 Il a approuvé le meurtre d’Étienne (Actes 8.1), il ravageait l’Église


(Actes 8.3).

 Quand le Seigneur lui dit : « Je suis Jésus que tu persécutes », il savait qui
était Jésus.

 En se convertissant, Paul doit accepter les enseignements des apôtres.

 Il ne peut prétendre croire en Jésus, et prêcher un Jésus différent.

Or, l’apôtre Paul est un enseignant exceptionnel.

 Il a approfondi la doctrine de Christ et du salut comme aucun autre.

 Il a enseigné sur une foule de sujets, du mariage, aux viandes sacrifiées aux
idoles.

Pierre dit de lui :

2 Pierre 3.15-16 : Croyez que la patience de notre Seigneur est votre salut, comme
notre bien-aimé frère Paul vous l’a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée.
C’est ce qu’il fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y
a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies
tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine.

1
Le texte ne dit pas clairement qu’Étienne disait ces choses sur Jésus, au contraire, il s’agit d’un faux
témoignage. Mais le faux témoignage devait avoir un fond de vérité (cité hors contexte) qui présume
qu’Étienne a fait un parallèle entre Jésus et Moïse. Comme pour les faux témoignages contre Jésus, les
faux témoins reprennent certaines des paroles de l’accusé pour le faire passer pour hérétique.
10

Quel genre de christologie prêchait l’apôtre Paul ?

3.1) Les enseignements de Paul sont en accord avec la prédication primitive

On en a déjà parlé…

 Paul avait le souci de préserver l’accord doctrinal parmi les chrétiens.

Galates 2.2 : … et ce fut d’après une révélation que j’y montai. Je leur exposai
l’Évangile que je prêche parmi les païens; je l’exposai en particulier à ceux qui sont
les plus considérés, afin de ne pas courir ou avoir couru en vain.

 Paul fait référence au Jésus « d’avant la résurrection » (il n’était pas témoin
de ces choses)

1 Corinthiens 11.23 : Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné; c’est que
le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain…

 Il fait référence à l’Ancien Testament (comme les premières prédications)

1 Corinthiens 15.3 : Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que
Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures;

Romains 1.1-3 : Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à être apôtre, mis à part pour
annoncer l’Évangile de Dieu, - Évangile qui avait été promis auparavant de la part de
Dieu par ses prophètes dans les saintes Écritures ; il concerne son Fils né de la
postérité de David, selon la chair…

 Il reprend l’image du serviteur (typique aux premières prédications)

Philippiens 2.7 : mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur,
en devenant semblable aux hommes

3.2) On peut expliquer les différences entre la prédication primitive et la


prédication de Paul

Quelle est la différence entre la prédication de Paul et celle de Pierre ?


11

Pierre :
 Pierre et les premières prédications en général, s’adressaient à des Juifs.

 D’où les références :

 À celui qu’ils (Les Juifs) avaient crucifié.


 Aux motifs de Dieu pour laisser Christ souffrir. (Système sacrificiel)
 Au parallèle entre Moïse et Jésus. (Nouveau Moïse)

 Il annonçait aux Juifs le Messie qu’ils attendaient…

 Son message tournait autour des préoccupations des Juifs.

Paul :
 Paul prêchait aussi à des juifs, mais principalement à des incirconcis. (Des
Grecques)

Galates 2.8 : car celui qui a fait de Pierre l’apôtre des circoncis a aussi fait de moi
l’apôtre des païens.

 Il reprend les grands thèmes des premières prédications…

 Il fait référence à l’Ancien Testament…

 Mais comme il s’adresse à des païens, il est normal qu’il doive aborder des
questions propres aux non-juifs.

 Sa prédication s’en trouve inspirée.

 Il doit donc approfondir d’autres aspects comme :

 La justice par la foi. (Les païens comme les Juifs avaient de nombreux
rituels)
 Le repas du seigneur. (Versus les autels païens)
 La grâce et non les œuvres. (Pas besoin de se soumettre à la loi de
Moïse)
 Les viandes sacrifiées aux idoles. (Pratique païenne)
 La philosophie. (Très présente chez les Grecques)
 Et bien plus…

La christologie de Paul est la même que celle de Pierre, mais le contexte dans
lequel cette christologie est prêchée est différent.

Paul n’a pas le choix, il ne prêche pas une christologie différente, mais il adapte
son enseignement aux gens qu’il enseigne, de façon à répondre à leurs besoins
spirituels propres.
1

Christologie 8

Christologie 8 ....................................................................................... 1
Chapitre 1 ........................................................................................... 1
B. Le témoignage apostolique ................................................................. 1
III. Le Fils éternel incarné ................................................................... 1
Trois raisons pour l’approfondissement de la doctrine .............................. 2
1. La lutte contre l’hérésie ............................................................ 2
2. Les contacts avec la philosophie .................................................. 3
3. Le mûrissement naturel de la méditation ........................................ 3
La christologie chez les auteurs tardifs ................................................ 4
1. La célébration du Mystère dans les dernières épîtres de Paul ................ 4
2. La christologie raffinée de l’épître aux Hébreux ............................... 6
3. Le témoignage de Jean ............................................................. 8
Le Logos ................................................................................... 10
1. Usages antérieurs dans la philosophie grecque. .............................. 10
2. Ancien Testament ................................................................. 11
3. Nouveau Testament ............................................................... 12
Conclusion ...................................................................................... 14

Chapitre 1

Le discernement de Jésus-Christ dans l’histoire


La révélation progressive par la parole de Dieu

B. Le témoignage apostolique
III. Le Fils éternel incarné

Nous avons déjà écarté l’argument voulant que la christologie ait « évolué » au cours
du premier siècle.

 C’est un fait, toutefois, que la christologie s’est « approfondie », que la


doctrine s’est développée dès le début de l’ère chrétienne.

 Ce n’est pas tant le contenu de la foi en Christ qui change, Jésus est toujours
l’objet de la foi des chrétiens…

 C’est plutôt l’optique, la façon de concevoir qui est Christ qui change.
2

 La christologie à ses débuts focalisait sur l’histoire de Jésus, sur son œuvre, sur
son côté humain.

 C’est ce qu’on retrouve dans les synoptiques, qui sont les premiers écrits
de l’histoire de Jésus.

 Mais au fil du temps, le besoin d’approfondir l’enseignement s’est fait sentir…

 On en parler pour expliquer pourquoi Paul avait dû aller plus loin dans la
doctrine quand il s’adressait aux Grecs.

En fait, on peut trouver trois raisons qui ont poussé les auteurs tardifs, ceux qui ont
écrit après les synoptiques, à élaborer davantage sur « qui est Jésus »

Trois raisons pour l’approfondissement de la doctrine

1. La lutte contre l’hérésie (l’erreur doctrinale)

 Comme de plus en plus de croyants provenaient de cultures différentes, ils


amenaient avec eux des conceptions qui étaient erronées et qu’il fallait
corriger.

 Même les juifs, les judaïsants, apportaient avec leur culture, des
conceptions de Christ qui n’étaient pas conformes à la vérité.

 Ces nouvelles conceptions devaient être adressées et corriger par de nouveaux


enseignements.

 En enseignant, les apôtres apportaient des éléments nouveaux pour permettre


aux croyants de bien comprendre qui est Christ.

 Pas dans le sens qu’il fallait maintenant croire à quelque chose de


nouveau, mais plutôt des précisions sur ce qu’ils auraient dû croire dès
le début !
3

2. Les contacts avec la philosophie (surtout grecque)

 La philosophie n’a pas apporté que des notions fausses.

 Elle a aussi permis aux défenseurs de la foi (comme Paul), de récupérer


certains principes pour mieux expliquer aspect de Christ plus
« abstrait ».

 En utilisant un certain langage emprunté aux philosophes, Paul a pu


approfondir son enseignement sur Dieu et sur Christ.

Actes 17.26 : Il a fait que tous les hommes, sortis d’un seul sang, habitent sur toute
la surface de la Terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur
demeure;
27 il a voulu qu’ils cherchent le Seigneur, et qu’ils s’efforcent de le trouver en
tâtonnant, bien qu’il ne soit pas loin de chacun de nous,
28 car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être. C’est ce qu’ont dit aussi
quelques-uns de vos poètes : de lui nous sommes la race…
29 Ainsi donc, étant la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité soit
semblable à de l’or, à de l’argent, ou à de la pierre, sculptés par l’art et l’industrie
de l’homme.

3. Le mûrissement naturel de la méditation

 Plus on médite sur Christ, plus on cherche à comprendre qui il est.

 Au début, c’était suffisant de croire que Jésus était mort pour nos péchés, mais
avec le temps on veut connaître, « qui il est » dans son essence.

 Et on réalise l’importance de comprendre « qui il est » pour pouvoir nous offrir


un salut parfait.

Est-il juste un homme, ou est-il Dieu ?

 C’est à cette question légitime que les apôtres écrivains ont voulu répondre au
cours du premier siècle.
4

Donc, trois facteurs expliquent la nécessité pour les apôtres d’approfondir la


doctrine de Christ :

1. La lutte contre l’hérésie (l’erreur doctrinale)

2. Les contacts avec la philosophie (surtout grecque)

3. Le mûrissement naturel de la méditation

On va regarder d’un peu plus près « l’évolution » de la christologie à travers…

 Une des épîtres de Paul


 L’épître aux Hébreux
 Et les écrits de Jean

La christologie chez les auteurs tardifs

1. La célébration du Mystère dans les dernières épîtres de Paul

 On l’a vu, les premières prédications s’adressaient principalement aux Juifs et


se limitaient à expliquer :

 Qui était celui qu’ils avaient crucifié.


 Pourquoi Il devait souffrir.
 Et faire le parallèle entre Moïse et Jésus. (Nouveau Moïse)

Qu’est-ce que Paul est venu ajouter dans ses épîtres pour compléter notre
compréhension de « qui est Christ » ?

Regardons l’épître aux Colossiens (1.15-2.19) :

 À cause des judaïsants et de la philosophie, Paul a dû faire une petite mise


au point…

Lisons-le ensemble, et relevez toutes les notions qui n’étaient pas dans la
prédication primitive…
5

 Le Fils est l’image du Dieu invisible (1.15)

 le premier-né de toute la création (1.15) (il va plus loin que le Jésus homme)

 Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la
terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités.
(1.16)

 Tout a été créé par lui et pour lui. (1.16)

 Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. (1.17)

 Il est la tête du corps de l’Église (1.18)

 Il est le commencement (1.18)

 Le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier. (1.18)

 En lui, habite toute la plénitude de Dieu (1.19)

 Dieu a voulu par lui tout réconcilier avec lui-même, en faisant la paix par
lui, par le sang de sa croix. (1.20)

 Le mystère : Christ en vous, l’espérance de la gloire. (1.27)

 Christ est le mystère de Dieu révélé (2.2)

 Mystère dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la


connaissance. (2.3)

 Il leur dit que leur foi doit s’appuyer sur Christ et sur rien d’autre… (2.8)

 C’est Christ qui est le chef, Il n’y en a pas de plus haut… (Le Père exclut)
(2.10)

 Vous n’avez pas à vous faire circoncire selon la loi de Moïse, vous avez été
circoncis en Christ (2.13)

 Christ a déjà tout accompli. (2.15)

 C’était l’ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ. (2.17)

 Ne laissez personne vous raconter des histoires fausses sur Christ. (2.18)

C’est ça que Paul est en train de leur dire.


6

 Si vous aviez pensé que Jésus était un simple homme que Dieu a élevé,
vous étiez dans l’erreur, il est beaucoup plus que ça !

 Il faut que vous compreniez « qui est Christ »

2. La christologie raffinée de l’épître aux Hébreux

On ne sait pas avec certitude qui a écrit l’épître aux Hébreux.

 Mais c’est cette épître qui « réalise le premier équilibre entre le point de
vue fonctionnel (son œuvre de sacrificateur) (…) et le point de vue
ontologique (son essence divine). »1

 Les deux premiers chapitres nous parlent de la nature divine de Christ…

Hébreux 1.1 : Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières,


parlé à nos pères par les prophètes,
2 Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils; il l’a établi héritier de
toutes choses; par lui il a aussi créé l’univers.
3 Le Fils est le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne, et il soutient
toutes choses par sa parole puissante. Il a fait la purification des péchés et s’est
assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts…

 Les deux premiers chapitres nous parlent de la nature humaine de Christ…

2.17 : En conséquence, il a dû2 être rendu semblable en toutes choses à ses frères,
afin qu’il soit un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de
Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple;
18 car, du fait qu’il a souffert lui-même et qu’il a été tenté, il peut secourir ceux qui
sont tentés.

« Les écrits du Nouveau Testament qui insistent le plus fortement sur la divinité
du Christ, sont aussi ceux qui soulignent le plus son humanité »3

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 69.
2
Il a dû… implique clairement sa préexistence.
3
Cullmann, Christologie, p.86. Cf Guthrie, p.314 n. 288.
7

 Il explique que Christ est supérieur aux anges

1.7 : De plus, il dit des anges : Il fait de ses anges des esprits, et de ses serviteurs une
flamme de feu.
8 Mais il a dit au Fils : Ton trône, ô Dieu, est éternel; le sceptre de ton règne est un
sceptre d’équité;

 C’est en tant que Fils de Dieu que Jésus est éternel

 Dans les premières prédications, les apôtres expliquaient pourquoi Christ


devait mourir en se référant aux sacrifices et au rôle des prêtres…

 L’épître aux Hébreux vient expliquer que le sacerdoce de Jésus-Christ est


supérieur à celui des sacrificateurs qui étaient avant lui…

 … à cause de ce qu’il est ! (Il demeure éternellement)

7.23 : De plus, il y a eu des sacrificateurs en grand nombre, parce que la mort les
empêchait d’être permanents.
24 Mais lui, parce qu’il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n’est pas
transmissible.
25 C’est aussi pour cela qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu
par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur.

 Le rôle de médiateur est aussi un élément central de l’épître aux Hébreux.


(Rôle de Moïse)

8.6 : Mais maintenant il a obtenu un ministère d’autant supérieur qu’il est le


médiateur d’une alliance plus excellente, qui a été établie sur de meilleures
promesses.

9.15 : Et c’est pour cela qu’il est le médiateur d’une nouvelle alliance, afin que, la
mort étant intervenue pour le rachat des transgressions commises sous la première
alliance, ceux qui ont été appelés reçoivent l’héritage éternel qui leur a été promis.

12.24 : De Jésus qui est le médiateur de la nouvelle alliance, et du sang de


l’aspersion qui parle mieux que celui d’Abel.

 Ces éléments de l’épître aux Hébreux nous aident à comprendre « qui est
Christ »
8

3. Le témoignage de Jean

 « L’antiquité chrétienne a donné à Jean, le surnom de « théologien » »1

 Jean a écrit un évangile, trois épîtres et l’Apocalypse…

 Les écrits de Jean sont les plus récents, ils ont été écrits après tous les autres,
vers 90.

 Le témoignage de Jean est important parce qu’il est un témoin oculaire du


ministère de Jésus. (Nous avons contemplé sa gloire. Jean 1.14)

On peut dire que la christologie de Jean est la plus complète, dans le sens qu’il
nous présente le Christ depuis la création (dans Jean 1) jusqu'à son retour final à
la fin des temps (dans l’Apocalypse)…

 C’est la « christologie de l’Alpha et Oméga ».2

 Elle ne laisse aucun doute sur la divinité de Jésus-Christ

 Le titre de « Théos », qui veut dire « Dieu » est attribué trois fois à Jésus, à
la parole ou au Fils, dans l’évangile de Jean.

 Et je ne parle pas de l’expression « Fils de Dieu », je parle


d’expression qui dit que le Fils est Dieu…

Jean 1.1 : Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la


Parole était Dieu.

Jean 1.18 : Personne n’a jamais vu Dieu; Dieu le Fils unique, qui est dans le sein du
Père, est celui qui l’a fait connaître.

Jean 20.28 : Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu !

 Au début et à la fin du prologue, et une fois à la fin de son évangile.

 Il commence en affirmant que Jésus est Dieu, et il termine en disant que


Jésus est Dieu…

 On peut noter aussi, la similitude entre le prologue et Genèse 1, où Dieu


crée le monde par sa parole…

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 70.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 70.
9

1 jean va beaucoup plus loin…

1 jean 5.20 : Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et qu’il nous a donné
l’intelligence pour connaître le Véritable; et nous sommes dans le Véritable en son
Fils Jésus-Christ. C’est lui qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle.
21 Petits enfants, gardez-vous des idoles.

 Il termine son épître en mettant en garde les croyants de ne pas avoir


d’autre Dieu que Jésus !

Alors que dans l’Apocalypse, Jean décrit Jésus comme étant digne d’être adoré…

Apocalypse 5.12 : Ils disaient d’une voix forte: L’Agneau qui a été immolé est digne
de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire, et la
louange.
13 Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer,
et tout ce qui s’y trouve, je les entendis qui disaient : À celui qui est assis sur le
trône, et à l’Agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire, et la force, aux siècles
des siècles !
14 Et les quatre êtres vivants disaient : Amen ! Et les vieillards se prosternèrent et
adorèrent.

 Un des traits caractéristiques des écrits de Jean, est l’usage du titre


« Logos » (parole)

 « Logos » est employé dans le prologue de l’évangile de Jean (1.1-18)


(sans complément; de vie, de Dieu, ou autres)

 On le retrouve aussi dans le prologue de 1 Jean (« Logos » de la vie)

1 Jean 1.1 : Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que
nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché,
concernant la parole de vie.

 Et une autre fois dans Apocalypse 19.13 (« Logos » de Dieu)

Apocalypse 19.3 : et il était revêtu d’un vêtement teint de sang. Son nom est la
Parole de Dieu.

Qu’est-ce que l’expression « logos » implique ?


10

Le Logos1

1. Usages antérieurs dans la philosophie grecque.

a) Héraclite d’Éphèse (6e — 5e siècle avant Jésus-Christ)

 Le penseur le plus profond avant Platon et cofondateur avec lui de l’idéalisme.

 Il saisit l’idée du transcendantal.

 Il postule une Puissance spirituelle, invisible, éternelle et omnipotente, qu’il


appelle le Logos.

 Il voit en elle le principe stabilisateur et directeur de l’univers, source


d’énergie et d’ordre, mais dans un sens impersonnel.

 L’influence d’Héraclite s’étend à Philon et à la théologie de certains Pères, tel


Clément d’Alexandrie.

b) Platon (427-347)

 Mentionne occasionnellement le Logos.

 Mais, préoccupé par la distinction qu’il voit entre ce monde matériel et


le monde céleste, « réel » des idées, il ne développe pas la pensée
d’Héraclite.

 Ce sont les stoïciens qui, convaincus de la rationalité de l’univers,


abandonneront les archétypes de Platon pour voir dans le Logos le principe ou
la force qui est à l’origine de l’univers et le dirige.

1
Définition tirée du dictionnaire biblique Emmaüs.
11

c) Philon d’Alexandrie (16 av. J.-C. – 50)

 Contemporain de Jésus, emploie à profusion le terme de Logos (1300 fois), sans


pour autant avoir à son sujet, de doctrine vraiment unifiée.

 « Cela vient, dit Cothenet1, de ce qu’il dépend à la fois de la tradition


biblique sur la Parole de Dieu (de ce point de vue, le Logos fait office de
révélateur) et de la philosophie grecque, spécialement stoïcienne, qui
voit dans le Logos la force unificatrice de l’univers. »

 Pour Philon, le Logos est un pont entre le Dieu transcendant et l’univers


matériel

 Mais, restant vague et poétique, il ne précise pas si, pour lui, le Logos
est personnel ou impersonnel.

2. Ancien Testament

Le mot hébreu est « dabhar » (traduit par Logos dans la version des LXX)

 Il affirme que Dieu est un Dieu qui parle, se révèle et communique.

 Ainsi, d’abord, la création se réalise au moyen de la parole de Dieu, ce


qui établit une équivalence entre la parole dite et le fait matériel. (Ge
1.3; Ps 19.2-5; 33.6; Rom 10.17-18)

 La Torah est, elle aussi, la parole révélée de Dieu par l’intermédiaire de Moïse,
qui fait connaître aux hommes, tels les Dix Commandements

 Littéralement les « Dix Paroles » les exigences divines. (Ex 20.1; 34.28;
Lev 4.1)

 À leur tour, les prophètes d’Israël et de Juda parlent quand « le logos » du


Seigneur leur est communiqué (És 38.4; Jé 7.1; 16.1; 18.1; 25.1; Éz 1.3).

 La parole prophétique dans ces textes est l’équivalent « d’oracle », et peut


signifier un décret certain de promesse ou de jugement.

 Cette parole est porteuse de salut et de vie nouvelle (Ps 107.20; Éz 37.4) et
elle accomplit le dessein de Dieu. (És 55.10)

1
Édouard Cothenet est prêtre du diocèse de Bourges en France.
12

Proche de l’idée du Logos est le thème de la sagesse dans la littérature sapientiale de


l’Ancien Testament.

 Ici l’accent est placé sur la sagesse de Dieu dans la création, de même que le
récit de la Genèse souligne sa parole créatrice.

 Dans Prov. 8.22-31, la sagesse personnifiée est la résultante du premier acte


créateur de Dieu (v. 22), pour être ensuite associée au reste de la création (v.
27, 30).

3. Nouveau Testament

 Logos est un mot commun (330 fois) qui charrie un grand nombre de sens, et
dont la traduction de base est « parole ».

 Toutefois, il déborde de la simple notion du « mot dit », et renferme les idées


de pensée, d’intelligence derrière cette pensée, et d’expression
compréhensible de cette pensée.

 Comme terme grammatical, il signifie une phrase complète, une affirmation,


une définition ou un jugement; en rhétorique, il indique un morceau oratoire
bien construit.

En voici les sens principaux dans le Nouveau Testament:

 Parole, opposée à acte, d’où affirmation, mots, propos (Mt 5.37; 12.37;
Mc13.31; 14.39, etc.)

 Au sens hébreu de « dâbâr » : chose, affaire, cause, raison (Mt 5.32; Ac 8.21)

 Paroles écrites (Jn 12.38; Ac 1.1; 2Pi 1.19)

 Parole, ordre (de Dieu) (Mt. 15.6; Lu. 5.1)

 Rendre compte (Mt 18.23; Ro 14.12; Phil 4.15 (etc.))


13

Enfin, ce qui nous intéresse ici dans un sens christologique :

 Logos, la Parole, le Verbe. (Jn 1.1, 14; Ap 19.13)

 Comme titre attribué au Christ, Logos acquiert un sens quasi technique dans les
écrits johanniques.

 Nombre de spécialistes ont cru que la pensée de Jean avait été influencée par
Philon, d’où notre souci de résumer ci-dessus la pensée de ce dernier.

 Mais maintenant, on tend plutôt à chercher la racine de l’idée du Logos dans la


pensée hébraïque antérieure à Philon et à Jean, particulièrement dans la
littérature sapientiale de l’Ancien Testament.

 Des études récentes sur les manuscrits de la mer Morte amènent plusieurs
savants à la conclusion que l’arrière-plan de Jean est juif plutôt
qu’hellénistique.

 Cothenet fait remarquer que, chez Jean, les perspectives cosmologiques sont
évoquées avec la même sobriété que dans Genèse 1.1, et conclut :

 « L’intérêt se porte immédiatement sur l’histoire du salut avec le rôle


prophétique du Logos, aboutissant à son incarnation. Dans ces
conditions, il n’apparaît guère nécessaire de faire intervenir Philon pour
la méditation johannique. »

 Jean présente du Logos une idée plus riche, plus profonde, plus complète que
celle de ses prédécesseurs : pour lui, le Logos n’est pas un principe, mais une
Personne vivante, divine, source de vie... Dieu lui-même !

Le sens théologique du Logos chez Jean peut être résumé par une série de
propositions :

 Ce terme indique la préexistence de Jésus (1.1; etc.)

 Il déclare la divinité de Jésus (idem)

 Le Logos est l’agent de la création (1.3s.)

 Il est devenu chair (1.14)

 Porteur de la révélation, il est venu révéler la vie (1.4), la lumière (1.4s.), la


grâce (1.14), la vérité (1.14), la gloire (1.14), Dieu lui-même.

 Tout l’évangile élabore ce thème.


14

Conclusion

Trois facteurs expliquent la nécessité pour les apôtres d’approfondir la doctrine


de Christ :

1. La lutte contre l’hérésie (l’erreur doctrinale)

2. Les contacts avec la philosophie (surtout grecque)

3. Le mûrissement naturel de la méditation

Paul, l’auteur de l’épître aux Hébreux et l’apôtre Jean ont tous apporté leurs
lumières pour nous permettre d’avoir une juste connaissance de Jésus-Christ.

Inspirés par l’Esprit Saint, ces hommes nous aident à comprendre « qui est
Christ »

Définition tirée d’« Antidote », (un logiciel de Druide informatique)

Stoïcisme : Doctrine de Zénon affirmant que le bonheur réside dans la vertu et qu’on
doit être indifférent à tout ce qui a une influence sur la sensibilité.

Sapiential : Les livres sapientiaux ou les sapientiaux : [RELIGION] groupe de cinq


livres bibliques (Proverbes, Job, Ecclésiaste, Ecclésiastique et Sagesse) renfermant
des enseignements moraux.
1

Christologie 9

Christologie 9 ....................................................................................... 1
Introduction ...................................................................................... 1
Chapitre 2 ........................................................................................... 5
A. La confession de l’Église .................................................................... 5
I. Les premiers tâtonnements et discernements......................................... 5
Les principales hérésies des premiers siècles ......................................... 6
1. Les ébionites et les aloges ......................................................... 6
2. Les gnostiques et Marcion .......................................................... 7
3. La contre-attaque des orthodoxes ................................................ 9
Annexe 3 .......................................................................................... 10
À la découverte des pères de l'Église... ................................................... 10
Annexe 4 .......................................................................................... 18
Querelles théologiques au concile de Chalcédoine ...................................... 18

Introduction

Quand on considère tous les éléments de doctrine qui se rapportent au Christ dans le
Nouveau Testament…

… on remarque à quel point les auteurs ont cherché à répondre à la question « qui est
Christ ? »

 Malgré des textes clairs, les fausses doctrines n’ont pas mis de temps à se
répandre dans la jeune Église.

 D’ailleurs, on l’a vu, plusieurs textes ont été écrits justement pour
répondre à ces fausses doctrines.

 Même dans l’Église des premiers siècles, la saine doctrine a continué d’être
malmenée.

Connaissez-vous « les pères de l’Église » ?

Avez-vous déjà lu certains de leurs écrits ?

Qui sont « les pères de l’Église » ? (Réponse1)

1
http://peresdeleglise.free.fr/
2

 « Les Pères de l'Église sont des auteurs chrétiens. »

 « Le plus souvent des évêques, en tout cas toujours des hommes chargés de
responsabilités pastorales. »

 « Qui dans les premiers siècles de l'Église, par leur prédication et par leurs
écrits, ont influencé les développements de la doctrine chrétienne et
contribuée à la formation des chrétiens de leur époque et des siècles à venir. »

 « Généralement on parle des « Pères de l'Église » pour les écrivains des cinq ou
six premiers siècles. »

On peut considérer les pères de l’Église comme des prédicateurs qui ont enseigné
les chrétiens de leur époque.

 On peut par contre être étonné de voir à quel point l’Église des premiers
siècles a pu s’éloigner de la saine doctrine et de l’enseignement des apôtres.

Est-ce qu’on peut expliquer « humainement » le fait que l’Église s’égare et


s’éloigne de la vérité ?

En fait, est-ce qu’on doit s’en étonner ?

Pour comprendre le phénomène, on va considérer trois aspects qui pourraient


mettre en perspective les différences doctrinales :

1- L’homme, c’est l’homme

 L’éloignement de l’Église de la doctrine des apôtres n’est pas tellement


surprenant.

 Tout comme Israël s’est éloigné de la loi peu de temps après être entré
en terre promise.

 Vous n’avez qu’à penser aux différences doctrinales qu’il y a entre le temps où
Moïse donna la loi, et le temps des Juges !

 De même, il y a des différences entre Paul et les pères de l’Église.

C’est pourquoi c’est si important de revenir à la source, à la bible ! Parce qu’avec


le temps, la doctrine se déforme et la vérité se perd.
3

2- Dieu a inspiré ses apôtres

 Le Nouveau Testament est pleinement inspiré et constitue « La Parole de


Dieu ».

Éphésiens 2.20 Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes,
Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire.

Éphésiens 3.5 Il n’a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres
générations, comme il a été révélé maintenant par l’Esprit aux saints apôtres et
prophètes de Christ.

 Les écrits des pères de l’Église sont comme des prédications : inspiré des
écritures, mais pas inspiré du Saint-Esprit

Des principes 11,6,7 (écrit par Origène) « Si quelqu’un a de meilleures idées à


proposer et peut confirmer ses dires par des affirmations plus claires des Saintes
Écritures, qu’on les accepte à la place de nos écrits »

On peut donc se fier aux écrits des apôtres, mais il faut garder un esprit critique
face aux écrits des pères de l’Église.

 Plusieurs doctrines catholiques (contraire aux enseignements des apôtres) sont


issues des écrits des pères de l’Église

 La confession aux prêtres, le culte à Marie, etc.

3- Il n’y a pas que des différences

Malgré le fait que le christianisme « officiel » ait incorporé plusieurs modifications


doctrinales au fils des siècles…

 La foi en la divinité et l’humanité de Jésus a toujours été présente.

 Dans la foi des fidèles, le décalage n’était pas très grand.

 Les différences se sont faites graduellement.


4

À Chalcédoine, en l’an 451, il y a eu le 4e concile œcuménique. (Voir Annexe 4)

Les participants y réaffirment le dogme de la Sainte Trinité (un Dieu en trois


personnes) et adoptent la définition formulée par le pape Léon 1er : il y a deux
natures dans l'unique personne du Christ et leur union n'a pas supprimé leur
différence.

 Une vieille thèse libérale dit que lors du concile de Chalcédoine, la christologie
a été largement influencée par la culture grecque.

 À cela on répondrait que « c’est plutôt le message biblique qui a forcé sa


voie dans (la culture grecque) une mentalité nullement réceptive à l’égard
de l’idée trinitaire ou celle de l’incarnation 1».

Les orthodoxes ont réussi à préserver la prédication apostolique et ont rejeté les
hérésies comme le docétisme et l’ébionisme dont on va reparler.

Ébionisme 2 : Secte chrétienne, répandue chez les judéo-chrétiens du 1er et 2e siècle,


qui professait que le Christ est un simple homme, né de Joseph et de Marie, et qu’il
est un prophète, mais non le Fils de Dieu.

Docétisme 3 : Hérésie des premiers siècles qui professait que le corps du Christ
n’avait été que pure apparence, et qui niait sa réalité.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 77.
2
Définition tirée du logiciel « Antidote » de Druide informatique
3
Définition tirée du logiciel « Antidote » de Druide informatique
5

Chapitre 2

Le discernement de Jésus-Christ dans l’histoire


L’assimilation progressive dans le langage de la foi

A. La confession de l’Église

I. Les premiers tâtonnements et discernements

 Les dirigeants des premières Églises ont eu la responsabilité de maintenir


« l’équilibre » de l’Écriture.

 Et ce n’était pas toujours facile. Les hérésies ont vite fait leur
apparition.

 Attaquant tantôt la divinité, tantôt l’humanité de Jésus.

 De toutes les époques, il y a eu des gens qui ont pris la défense de la saine
doctrine.

 Mais les hérésies sont toujours revenues, et de façons de plus en plus


subtiles, de sorte que certains se sont laissés séduire.

 Il faut vraiment aimer la vérité pour être sauvé.

2 Thessaloniciens 2. 9 L’apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan,


avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers,
10 et avec toutes les séductions de l’iniquité pour ceux qui périssent parce qu’ils
n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés.
6

Les principales hérésies des premiers siècles

1. Les ébionites et les aloges

Les ébionites se sont éloignés de la doctrine des apôtres de bien des façons :

 Jésus n’est qu’un homme

 Ils ne croient pas au miracle de « l’incarnation »

 Jésus aurait été seulement « revêtu » de la puissance d’en haut.

 C’est uniquement après avoir obéi parfaitement à la loi et à la volonté de Dieu


que Jésus aurait été glorifié comme Messie.

Vers 190, Théodote de Byzance, dit le Corroyeur, enseigne à Rome une version
« améliorée ».

 Cette nouvelle christologie « adoptianiste » admet la naissance virginale.

 Mais Jésus n’est toujours qu’un homme, et c’est lors de son baptême,
que le père l’a « adopté » comme Fils. Quand l’Esprit s’est posé sur lui.

Plus tard, les Aloges, vont dans le même sens, mais moins loin.

 Ils tirent leur nom du mot grec « alogoï » (sans le logos)

 Ils ne croient pas à la divinité préexistante de Christ

 Leurs adversaires se moquent d’eux en disant qu’ils sont « privés de raison »


(privé du logos)
7

2. Les gnostiques et Marcion

Les gnostiques sont beaucoup plus dangereux.

Gnose 1 : Doctrine religieuse syncrétique (mélange de plusieurs doctrines) qui


prétendait donner accès, par l’initiation et la révélation intérieure, à la connaissance
suprême transmise par la tradition.

 Ils croient qu’on peut connaître Dieu par « nous-mêmes »

 Ils renient l’humanité du Christ de diverses façons.

 La plupart sont « docètes » (le corps du Christ n’avait été que pure apparence)

 La divinité de Christ n’est pas clairement préservée. « Un être céleste,


vaguement divin, une émanation inférieure, n’est pas Dieu. 2 »

 Ils sont « dualistes » : ils refusent « l’union » du sauveur céleste et de la chair.

 Ils ne croient pas à l’incarnation, qui est inutile.

 « La mission du salut consiste à initier aux secrets capables d’ouvrir les verrous
de la prison matérielle et de faire remonter l’étincelle divine de l’esprit, à
travers les cieux hiérarchisés, jusqu’au Premier Principe 3 »

On comprend qu’il faut être initié pour comprendre ce qu’ils veulent dire !

Marcion rompt avec l’Église orthodoxe en l’an 144.

 Il enseignait à Rome.

 Il se passionne pour la nouveauté de l’Évangile.

 Il reproche aux orthodoxes de garder des enseignements « vieux jeu »

 Il était docète

1
Définition tirée du logiciel « Antidote » de Druide informatique
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 79.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 80.
8

 Le fait qu’il était aussi ascète, a fait de lui quelqu’un de très influent. Il avait
une vie très disciplinée avec toutes sortes d’abstinence normale pour
quelqu’un qui ne peut accepter que Christ soit venu en chair, il méprise la
chair.

 Il transforme la doctrine de Paul sur la loi et la grâce. Elle devient une doctrine
qui enseigne qu’il y a deux Dieux différents, un juste et un bon. Le Dieu bon
adopte alors les enfants du Dieu juste, par pure grâce. (Quelle folie)

 C’est ce Dieu bon qui vient lui-même en Jésus-Christ.

 Il a écrit un Évangile « l’Évangile du Seigneur »

Extrait : http://www.gnosis.org/library/marcion/Gospel1.html

3:1/4:31 In the fifteenth year of Tiberius Caesar,


Pontius Pilate being governor of Judea,
Jesus descended [out of heaven] into Capernaum, a city in Galilee,
and was teaching [in the synagogue] on the Sabbath days;
And they were astonished at his doctrine,

 Il croit que Jésus est apparu d’un coup, adulte et dans un corps irréel.

Le plus fascinant, c’est qu’il cite des versets de la Bible pour appuyer ses dires.
Pour affirmer que Jésus est venu dans un corps irréel, il cite :

Luc 4.29 Et s’étant levés, ils le chassèrent de la ville, et le menèrent jusqu’au


sommet de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, afin de le précipiter en bas.
30 Mais Jésus, passant au milieu d’eux, s’en alla.

Romain 8.3 Car chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force, -
Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre
Fils dans une chair semblable à celle du péché,
9

3. La contre-attaque des orthodoxes

(Les pères de l’Église à la défense de la foi)

Les orthodoxes sont ceux qui ont eu à défendre la saine doctrine contre les
diverses hérésies.

Parmi ceux-ci, Ignace d’Antioche, attaque le docétisme « avec beaucoup de réalisme


sur l’humanité charnelle de Jésus. » 1

Il écrit dans son épître « Aux Tralliens, 9.1 »

« Soyez donc sourds quand on vous parle d’autre chose que de Jésus-Christ, de la
race de David, fils de Marie, qui est véritablement né, qui a mangé et qui a bu,… qui a
été véritablement crucifié,… qui est aussi véritablement ressuscité d’entre les
morts. »

 Il insiste aussi sur la divinité.

 Il proclame les deux natures de Christ

 Il appelle souvent Jésus Dieu

 « Dieu est manifesté humainement » (Aux Éphésiens 19.3)

 « Les souffrances de mon Dieu » (Aux Romains 6.3)

Plusieurs autres auteurs ont défendu la doctrine contre les hérésies.

Vous avez peut-être entendu parler d’eux. Clément, Justin, Irénée, Hippolyte, etc.

Les textes qu’ils nous ont laissés ne sont pas la parole de Dieu, mais ils témoignent
de leurs préoccupations à défendre la doctrine de notre Seigneur Jésus-Christ.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 80.
10

Annexe 3
À la découverte des pères de l'Église...

Petite chronologie des Pères1

Dates Pères apostoliques Commentaires


1er siècle Didachè Écrit anonyme en grec : fin du 1er siècle

" Clément de Rome Lettre écrite vers 96-98.

" Lettre de Barnabé Écrit anonyme de la fin du 1er siècle ou du début du 2e siècle.

Le Pasteur, texte datant de la première moitié du 2e siècle.


2e siècle Hermas
Hermas est le frère du Pape Pie 1er (140-154).

??? Odes de Salomon Écrit anonyme retrouvé au début du XXe siècle.

Sept lettres écrites à diverses Églises tandis que l'Évêque


Début du 2e d'Antioche, enchaîné est conduit de Syrie à Rome, où il va
Ignace d'Antioche
siècle
recevoir le martyre.

né v. 70-80 -
mort entre Polycarpe Lettre de Polycarpe de Smyrne aux Philippiens
155 et 170
Dates Pères apologistes Commentaires

Justin, philosophe adresse son Apologie à l'empereur Antonin


le Pieux vers 155. C'est par lui que nous connaissons les rites
2e siècle Justin
du baptême et de l'eucharistie dans les tout premiers temps
de l'Église.

Connu notamment par son Discours aux Grecs, ce disciple de


Justin, bien différent de lui, après avoir accédé à l'ascétisme
absolu (encratisme), finit par condamner le mariage et la
" Tatien
procréation jugée par lui oeuvre du démon : il sera de ce fait
rejeté par la communauté romaine pour ses doctrines non
orthodoxes.

Connu pour son Apologie adressée à Marc Aurèle vers 170, et

" Méliton de Sardes surtout pour son Homélie pascale retrouvée il y a une
cinquantaine d'années.

1
http://peresdeleglise.free.fr/chronologie.htm #note2
11

Texte anonyme, célèbre pour sa simplicité et son élévation de


pensée pour dépeindre les chrétiens, qui sont des hommes
Entre 160 et
À Diognète
200 comme les autres, mais qui "sont citoyens du ciel", qui sont
dans le monde comme l'âme dans le corps.

Lutte contre la Commentaires


Dates
gnose
Évêque de Lyon, Irénée nous a laissé son contre les Hérésies,
oeuvre majeure écrite après 177 (date où Irénée se retrouve à
v. 130-208 Irénée
Lyon, après le martyre de Saint Pothin, et donc 2e évêque de
cette ville de Gaule.

v. 170 - v. Réfutation de toutes les hérésies ; Tradition apostolique


Hippolyte de Rome
235
L'École Commentaires
Dates
d'Alexandrie
v. 150- ? (on Auprès des païens d'Alexandrie : exhortation à la conversion :
perd sa Clément Le Protreptrique. Mélanges doctrinaux : Les Stromates. Idéal
trace vers d'Alexandrie
202) d'équilibre moral.

Enseigne au Didaskaleion d'Alexandrie. Oeuvre centrée sur


lecture biblique : cf. par ex. le Commentaire sur le Cantique,
185-254 Origène
mais aussi sur la Genèse, l'Évangile de Jean, etc. ; Également
apologiste : Contre Celse...

Début de la
Fin 2e
littérature Commentaires
siècle-3e
chrétienne en
siècle
langue latine (1)
? - ? : 2e-3e Apologie : L'Octavius
Minucius Felix
siècles
Apologie : L'Apologeticum, mais aussi très nombreuses
oeuvres : sur le baptême, commentaire du Notre-Père...,
v. 155-220 Tertullien
également : Contre Marcion. Moraliste rigoriste. Il a posé les
fondements de la théologie trinitaire.

Évêque et pasteur ; intervient dans le conflit sur les "Lapsi"

v. 200-258 Cyprien de Carthage (2). Parmi ses oeuvres : L'unité de l'Église catholique, Sur le
Notre-Père, lettres...
12

4e - 5e Les Pères de Commentaires


Siècles l'Empire chrétien
On l'a appelé le "Cicéron chrétien" en raison de l'élégance de
sa prose latine. Originaire de l'Afrique romaine. Après la
v. 260 - v. persécution de Dioclétien, il passera sa vie à la cour de
Lactance
325
Constantin. Auteur d'une véritable "somme théologique" avec
les Divinae Institutiones.

Auteur de la première "histoire de l'Église ". Eusèbe, dans son


Histoire ecclésiastique, essaye de décrire le chemin parcouru
par la communauté des croyants depuis ses origines, à travers
les persécutions et les luttes internes, jusqu'au triomphe
v. 265 - attribué à l'intervention de l'Empereur Constantin (considérée
Eusèbe de Césarée
avant 341
comme providentielle). Ensemble très précieux notamment
pour les documents anciens qu'il recèle et pour nous
permettre de connaître les personnes et les événements du
christianisme des trois premiers siècles.

Évêque d'Alexandrie, qui s'est trouvé confronté à l'hérésie


arienne, et a été exilé cinq fois en raison de son combat pour
la défense de l'orthodoxie de Nicée : il a immédiatement
perçu comment la négation de la divinité du Fils
v. 296 - 373 Athanase
compromettait de façon radicale la véritable signification de
l'incarnation et la possibilité d'une rédemption de l'humanité
cf. son Discours contre les ariens. L'histoire des ariens. Vie
d'Antoine à répandre les principes du monachisme naissant.

Champion en Occident de la lutte contre l'arianisme, il connut


aussi l'exil. Il écrivit notamment un Commentaire sur

315 - 367 Hilaire de Poitiers Matthieu, un traité sur la Trinité, en douze volumes :
synthèse théologique qui ouvre la voie aux écrits ultérieurs
d'Augustin.
13

4e - 5e Les Pères Commentaires


siècles Cappadociens
Évêque de Césarée en 370, Basile prit à coeur le sort des
pauvres, nombreux à son époque ; organisateur de la vie
monastique il publia deux Règles et peut être considéré
comme le véritable fondateur du monachisme grec ; enfin,
330-379 Basile de Césarée
théologien, il dut encore réfuter l'arianisme dans la forme
radicale qu'il avait prise : Contre Eunomius, Traité sur l'Esprit
Saint, mais livra aussi de nombreux commentaires bibliques ;
il fut également réformateur liturgique.

Ami de Basile, sensible, délicat, poète, Grégoire eut toute sa


vie une préférence marquée pour la vie contemplative, à
laquelle il dut se soustraire pour les nécessités pastorales.
Grand théologien (cf. par exemple ses Discours théologiques,
Grégoire de
329-390
Nazianze mais aussi poète qui a médité sur des thèmes chrétiens (cf.
son poème autobiographique sur sa vie), évêque de
Constantinople (de 380-381) et grand prédicateur, il a laissé
de nombreuses lettres et homélies.

Frère cadet de Basile, il fut des trois Cappadociens le


philosophe le plus méthodique tout en étant aussi grand
théologien que les deux autres. Il occupe une place de tout
premier plan dans l'histoire de la théologie mystique. Nommé
par son frère évêque de Nysse en 371, il publia d'importants
ouvrages de controverse antiarienne et d'exégèse biblique (sur
335-394 Grégoire de Nysse
la création de l'homme, Grand discours catéchétique) et
affirma avec force l'immortalité de l'âme (sur l'âme et la
résurrection< des Cantique le sur commentaire son (cf. divin
Verbe avec purifiée l’âme de l’union christologique et
mystique implications les monastiques vies le mystère
méditer cessa ne>
14

Encore quelques
4e - 5e très grands Pères Commentaires
siècles orientaux de langue
grecque
Surnommé "Chrysostome", c'est-à-dire "bouche d'or", en raison
de son talent oratoire, Jean est né à Antioche, où il fut prêtre
après une brève expérience monastique. L'évêque Flavien lui
confie la charge de prédicateur. Sa prédication est imprégnée
de méditations bibliques et Jean s'adresse au peuple par des
exhortations pressantes à la vie chrétienne. Sa renommée est
tellement grande qu'il est intronisé à Constantinople sur le
siège épiscopal qui avait été celui de Grégoire de Nazianze.
En conflit avec une partie du clergé et de la cour du fait de

345-407 Jean Chrysostome ses discours sans compromission, Jean doit affronter des
crises violentes qui se terminent par son exil en Arménie.
C'est là qu'il mourut des suites des très grandes épreuves qu'il
avait connues, ainsi que des mauvais traitements subis. Il
laisse une oeuvre exceptionnelle avec notamment de très
nombreuses homélies (sur la première et la seconde lettre
aux Corinthiens, sur les Actes des Apôtres, sur l'Évangile de
Jean, sur l'Évangile de Matthieu, etc.) et des Catéchèses
baptismales d'une très grande importance, pour ne citer que
quelques-unes parmi ses oeuvres majeures.

Successeur de Jean Chrysostome sur le siège épiscopal de


Constantinople, Cyrille fut au coeur du Concile d'Éphèse en
431 où fut proclamée la maternité divine de Marie; adversaire
acharné du nestorianisme, il obtint la condamnation de
Nestorius qui affirmait l'incommunicabilité des deux natures
v.380-444 Cyrille d'Alexandrie
(humaine et divine) - ce qui provoqua une tragique cassure
dans les Églises orientales. Sa mort entraîna certains de ses
successeurs spirituels à dépasser les limites de l'orthodoxie
vers le monophysisme qui donna lieu encore à de lourds
combats doctrinaux sous la papauté de Léon le Grand.
15

4e - 5e Retour au monde Commentaires


siècles latin
Élu évêque par acclamation populaire le 7 décembre 374,
alors qu'il n'est pas encore baptisé, Ambroise se mit aussitôt à
étudier la Sainte Écriture et les Pères pour se donner une
culture religieuse dont il était dépourvu. Il joua un rôle
important dans la conversion d'Augustin. La virginité fut un
des thèmes préférés d'Ambroise (cf. notamment Les vierges).
339-394 Ambroise
Il organisa la liturgie et la discipline de l'église milanaise, et
eut également une importante activité de prédicateur et de
théologien (commentaires exégétiques, de la Genèse aux
Psaumes, où il marque une préférence pour l'interprétation
allégorique et mystique, à l'école d'Hippolyte, d'Origène et de
Basile). Défenseur des pauvres et de la liberté de l'Église.

Érudit (pénétré de littérature latine, passionné des auteurs


classiques) et polémiste (ses attaques contre Ambroise
notamment sont célèbres : il l'accusait de n'être qu'un pâle
imitateur des Pères grecs), Jérôme était de caractère
irrascible qui lui valut beaucoup d'inimitiés. Sa vie fut
traversée de polémiques théologiques et personnelles, mais sa
347-420 Jérôme
très grande culture (il possédait parfaitement l'hébreu, le grec
et le latin), en font un personnage d'une autorité incontestée
dans le domaine des études bibliques. Il s'est livré à de
nombreux commentaires exégétiques ; cependant, son
activité s'est surtout exercée dans la révision et la traduction
latine de la Bible connue sous le nom de Vulgate.

Oeuvre considérable. Augustin est l'un des premiers et des


principaux "Pères latins", qui a été de tous les combats pour la
définition de la vraie foi catholique ; c'est l'un des Pères de
Augustin, évêque
354-430
d'Hippone l'Eglise qui a écrit à peu près sur tous les sujets, mais s'est
tout particulièrement illustré par ses écrits sur la grâce, le
désir de Dieu, l'Amour, le Christ...
16

Après une très riche expérience du monachisme palestinien et


égyptien, qui le mit à l'école d'Evagre le Pontique, Jean
Cassien passa par Constantinople et par Rome puis s'établit à
Marseille pour y implanter le mode de vie spirituelle qu'il
v. 360 - v. avait étudié et expérimenté. C'est lui qui fonda le monastère
Jean Cassien
435
d'hommes qui s'appela plus tard Saint-Victor et le monastère
de femmes Saint-Sauveur. Il écrivit notamment (vers 420-424)
des Institutions cénobitiques (et des remèdes aux huit vices
principaux), puis vingt-quatre Conférences.

5e au 8e
siècle : Commentaires
Orient et
Occident

Pape à la personnalité vigoureuse qui s'est distinguée par ses


initiatives dans le clergé romain avant même son pontificat.
Même, il a révélé sa noble personnalité surtout comme
évêque de Rome et pape. A Rome, il a organisé la charité,
lutté contre le paganisme et les hérésies locales, manichéisme
et pélagianisme en particulier, et mené avec un zèle

406-461 Léon le Grand exceptionnel sa tâche pastorale, par la liturgie et la


prédication. Comme pontife universel, il a pris position dans
une série de conflits disciplinaires et doctrinaux, est
intervenu dans les Conciles. Théologien, il a laissé de très
nombreuses Lettres, des sermons. On peut en dégager une
christologie, une doctrine de l'Église, mais également une très
grande spiritualité.
17

7e siècle Commentaires

Moine bizantin, théologien mystique. Refusant toute


concession au pouvoir politique, il meurt martyr en 662.
Maxime le Oeuvre écrite qui est une recherche avec hésitations et
v. 580-662
Confesseur
progressions : exégèse, recherche spirituelle, manifestant une
christologie affinée.

(1) : Jusqu'à ces Pères (africains d'origine), toute la littérature chrétienne (même à Rome, cf.
Hippolyte), toute la vie de l'Église, se déroulent en langue grecque.

(2) : On appelle "lapsi" ceux qui, par peur du martyre, ont renié leur foi. Au 3e siècle le débat fut
vif dans l'Église pour savoir s'il convenait, après pénitence, de les réintégrer dans la communion
ecclésiale.

Ce site a été réalisé et est remis à jour par Marie-Christine Hazaël-Massieux.


18

Annexe 4

8 octobre 451

Querelles théologiques au concile de


Chalcédoine1
Le 8 octobre 451, tandis que l'Occident romain est mis à sac par les Huns, un grand
concile s'ouvre à Chalcédoine, en face de Constantinople, sur la rive asiatique du
Bosphore (aujourd'hui Kadiköy).

Plusieurs centaines d'évêques orientaux et deux légats du pape ont été convoqués par
l'empereur de Constantinople, Marcien. C'est le quatrième et dernier des grands
conciles oecuméniques qui mettent en place les structures de la chrétienté.

Ce concile va traiter de querelles théologiques très subtiles, mais qui auront des
conséquences importantes pour les peuples d'Orient.

Il renouvelle en premier lieu la condamnation de l'hérésie arienne prononcée au concile


de Nicée en 325 et encore pratiquée par des peuples barbares. Cette hérésie fait du
Christ un simple relais entre les hommes et Dieu.

Les évêques conciliaires réunis à Chalcédoine réaffirment aussi le dogme de la Sainte


Trinité (un Dieu en trois personnes).

Ce faisant, ils condamnent avec force les doctrines opposées du patriarche de


Constantinople, Nestorius, et d'un moine d'Alexandrie, Eutychès, sur les natures divine
et humaine du Christ.

– Le nestorianisme, ou doctrine de Nestorius, établit une stricte distinction entre les


natures humaine et divine du Christ.

Cette doctrine va donner naissance à l'église syrienne orientale. Elle sera très active en
Orient et jusqu'en Mongolie et en Chine. Des communautés nestoriennes subsistent en
Irak comme en Inde.

1
http://www.herodote.net/histoire10081.htm
19

– Le monophysisme, doctrine inspirée par le moine Eutychès, ne veut voir dans le


Christ que la nature divine.

Cette doctrine séduit les chrétiens coptes d'Égypte ainsi que les chrétiens d'Arménie et
certaines communautés du Proche-Orient. Aujourd'hui encore, elle a cours dans l'Église
copte d'Éthiopie et l'Église syrienne de l'Inde.

Querelles de préséance
Au concile de Chalcédoine, les évêques orientaux complètent leur travail en mettant à
égalité le patriarcat de Constantinople et le siège papal de Rome : «Les pères en effet
ont accordé avec raison au siège de l'ancienne Rome la préséance, parce que cette
ville était la ville impériale; mus par ce même motif, les cent cinquante évêques aimés
de Dieu ont accordé la même préséance au très Saint-Siège de la nouvelle Rome
[Constantinople], pensant que la ville honorée de la présence de l'empereur et du sénat
et jouissant des mêmes privilèges civils que Rome, l'ancienne ville impériale, devait
aussi avoir le même rang supérieur qu'elle dans les affaires d'Église, tout en étant la
seconde après elle; en sorte que les métropolitains des diocèses du Pont, de l'Asie
(proconsulaire) et de la Thrace, et eux seuls, ainsi que les évêques des parties de ces
diocèses occupés par les barbares, seront sacrés par le Saint-Siège de l'Église de
Constantinople».

Le pape Léon 1er s'empresse de rejeter ce 28e et dernier canon des conclusions du
concile («Vœu pour la primauté du siège de Constantinople»). La rupture entre
l'orthodoxie et le catholicisme romain est déjà dans l'air.

Quant aux régions orientales restées fidèles au monophysisme, elles succomberont


très vite devant les disciples de Mahomet : les Arabes musulmans, lorsqu'ils attaqueront
ces régions deux siècles plus tard, trouveront devant eux des communautés divisées et
peu disposées à défendre l'empereur de Constantinople.
1

Christologie 10

Christologie 10 ..................................................................................... 1
Chapitre 2 ........................................................................................... 1
A. La confession de l’Église .................................................................... 1
II. Les luttes décisives ....................................................................... 1
1. Les deux tendances : Alexandrie et Antioche ...................................... 2
2. Autour du rapport entre le Fils et le Père (et Nicée) ............................. 3
3. Sur l’union du divin et de l’humain dans le Christ (jusqu'à Chalcédoine) ...... 6
Le credo de Chalcédoine ................................................................. 9
Annexe 5 .......................................................................................... 10
Le concile de Nicée condamne l'arianisme ................................................ 10
Annexe 6 .......................................................................................... 15
Confession de foi de l’Église Baptiste Évangélique de Longueuil ...................... 15

Chapitre 2

Le discernement de Jésus-Christ dans l’histoire


L’assimilation progressive dans le langage de la foi

A. La confession de l’Église

II. Les luttes décisives

 À partir du 3e siècle, (200 à 300) l’Église est de mieux en mieux organisée et


est capable d’affronter les différentes sectes qui enseignent toutes sortes
d’hérésie.

 L’église n’a pas encore de structure centralisée, chaque Église se donne un


évêque qui veille sur les fidèles. (Voir annexe 5 : Premières communautés
chrétiennes)

 C’est au concile de Nicée, en 325, que l’Église va se doter d’une organisation


centralisée basée sur la hiérarchie, comme l’Église catholique a encore
aujourd’hui.

 Avec ce « regroupement d’églises », L’Église est donc mieux équipée pour faire
face aux menaces extérieures.

Qu’est-ce que vous croyez qui se passe alors ?


2

Les controverses ne viennent plus de l’extérieur, ils viennent de l’intérieur.

 Des hommes d’Église se mettent à enseigner sur ce qu’ils croient être la vérité
sur le Christ.

 Ces hommes s’inspiraient des Écritures pour développer leurs philosophies


(théories), mais leurs philosophies n’étaient pas « fondées » sur les Écritures.

 C’est en essayant de trouver une explication « logique » au mystère de Christ


que plusieurs ont sombré dans l’hérésie.

 Ces hommes pourraient être comparés aux rabbins juifs, aux « docteurs de la
loi » qui étaient sensés « connaître » la vérité et enseignaient le peuple.

 Ils avaient donc une certaine influence

1. Les deux tendances : Alexandrie et Antioche

Il y avait deux grandes écoles de pensée, représentées par deux villes :

Alexandrie et Antioche, deux villes d’Orient.

À cette époque-là, l’Orient était de culture grecque (à l’est de la Grèce), alors que
l’Occident était de culture latine (à l’ouest de l’Italie)

C’est un peu normal que le débat sur la christologie ait eu lieu en Orient parce que
les Grecs sont plus « théologiens » que les Latins. Ils aiment réfléchir, ce sont de
grands penseurs, de grands philosophes.

Alexandrie :

 Capitale cosmopolite située en Égypte (culture grecque)

 « Représente la tendance du rationalisme spéculatif et mystique »1

 Le Christ y est adoré comme le Verbe divin entré dans la chair pour la diviniser

 L’emphase est mise sur le côté mystique du Christ (Christologie d’en haut)

 Le danger qui guette Alexandrie : le monophysisme (une seule nature en Jésus-


Christ)

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 88.
3

Antioche :

 « Ville importante au cœur du vieux christianisme syrien »1 (culture grecque)

 « Représente la tendance du rationalisme critique et morale »2

 Caractérisé par une allure austère et pieuse

 Le Christ est considéré comme un modèle, l’homme à imiter

 Ils développent la théologie des mérites, et le moralisme

 Croient que le Verbe divin résidait en plénitude en Jésus

 L’emphase est mise sur l’humanité de Christ (christologie d’en bas)

 Le danger qui guette Antioche : diviser les deux natures du Christ

Les différences doctrinales sont moins évidentes et plus subtiles.

 Certains pourraient dire que « ça veut toute dire la même chose », c’est juste
qui en a un met plus l’emphase sur la divinité, et l’autre sur l’humanité, etc.

 Que « ça ne vaut pas la peine de s’énerver avec ça » !

 Le problème vient du fait que ces doctrines induisent une tendance qui mène
à l’hérésie si elle est poussée à fond.

C’est pour ça que les pères de l’Église ont cru bon de défendre la vraie foi et ont
fini par développer un credo qui était le plus orthodoxe possible. (Voir annexe 5
et 6 : Le credo)

2. Autour du rapport entre le Fils et le Père (et Nicée)

Parmi les grandes luttes doctrinales, la question de la divinité de Jésus-Christ et de sa


relation avec le Père est une des plus importantes.

 C’est une question qui touche la doctrine de la trinité, mais aussi la


christologie.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 88.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 88.
4

On va faire un petit survol historique pour voir comment cette question a été traitée
dans les premiers siècles…

Vers 260 : Paul de Samosate

 Il est élu évêque d’Antioche

 Il ramène la théorie de l’adoptianisme

 Le Christ peut être appelé « Dieu né de la vierge », mais…

 Selon lui, c’est en récompense à son obéissance que Christ a été fait
Dieu

 Des conciles régionaux se réunissent et l’excommunient vers 268

En 318 : Arius

 Prêtre d’Alexandrie

 Il s’élève contre son évêque sur une question doctrinale

 Arius accuse l’évêque d’hérésie (de sabellianisme) pour avoir affirmé


l’unité du Père et du Fils. (Jésus a pourtant dit : moi et le père nous
sommes un)

Sabellianisme1 : Doctrine de Sabellius, doctrine stipulant que la Trinité forme une


seule personne qui se manifeste sous trois aspects, constituant une hérésie.

 Habile orateur et vulgarisateur (il compose des cantiques)

 Il lance un mouvement à succès

 La sœur de l’empereur Constantin, et son propre fils et héritier du trône


Constance adhèrent à sa doctrine

 L’arianisme devient donc la doctrine du pouvoir et est une sérieuse


menace pour l’orthodoxie

1
Définition tirée du logiciel « Antidote » de Druide informatique
5

 Arius veut maintenir un monothéisme pur :

 Le Fils est une créature faite par Dieu

 Il nie la préexistence éternelle du Fils

 Christ ne peut pas être Dieu

 Il nuance aussi l’humanité de Christ

 Le Fils-Logos prend la place de l’esprit humain

 Christ est le résultat de la synthèse entre une supercréature céleste et la


chair

En 325 : Le concile de Nicée (voir annexe 5)

 Ordonné par l’empereur Constantin

 Pour maintenir la paix entre l’Église et l’Empire

 Il y aurait eu 318 Pères de l’Église présents (selon la tradition)

 L’orthodoxie a gagné et l’arianisme fut condamné en tant qu’hérésie

 Le credo de foi est mis à jour

Malgré le concile de Nicée, l’arianisme a progressé sous Constance.


Athanase, s’est battu pour établir la « foi de Nicée »

De 325 (concile) à 373 : Athanase (Père de l’Église)

 Jeune diacre assistant son évêque

 Il avait pris part aux débats du concile

 Il devient évêque d’Alexandrie

 Il défendit l’absolue divinité de Jésus-Christ et la trinité

 Il souligne que le verbe n’est pas seulement « entré » dans l’homme Jésus,
mais qu’il s’est fait homme

 On lui a donné le surnom de « Père de l’orthodoxie »


6

En 381 : concile de Constantinople

 On y condamna de nouveau l’arianisme

 On y réaffirma la « foi de Nicée »

 Le Catholicisme est adopté comme religion d’État

 Et plus…

3. Sur l’union du divin et de l’humain dans le Christ (jusqu'à


Chalcédoine)

À mesure qu’on approfondissait la question du rapport entre le Fils et le Père, une


autre question faisait surface…

Comment le Fils peut-il être à la fois Dieu et homme ?

 D’autres grands penseurs sont venus nous faire part de leurs réflexions…

Vers 350 : Apollinaire de Laodicée

 Il se pensait proche d’Athanase

 Il prêche que Christ : (de façon très philosophique)

 N’a qu’une nature (divine)

 N’est pas un être humain, mais qu’il est semblable à un être humain

 Le concile de Constantinople (381) a condamné cet enseignement nommé :


« Apollinarisme »
7

350-428 : Théodore de Mopsueste

 Il est de l’école d’Antioche

 Il s’illustre par ses travaux d’exégèse rigoureux

 Il tente de mettre fin à la confusion entre la divinité et la créature :

 Il fait du Christ un homme complet

 Habité par le Logos dès sa conception

 Il affirme une union très étroite entre l’homme et Dieu

 Sa théologie permet d’adorer Jésus

 Et de dire Marie mère de Dieu…

… Mais il explique : « Elle est mère de Dieu parce que Dieu était dans l’homme qui fut
formé – non pas circonscrit par lui mais existant en lui selon la disposition de sa
volonté » (De l’incarnation XII, 11)

 Il n’est pas parvenu à faire de Christ l’égale de Dieu lorsqu’il écrit :

« Dieu le Logos, avec sa prescience de la sorte de personne que chacun va devenir,


avait uni Jésus à lui dès sa conception » (De l’incarnation VII, 5)

Note : cette affirmation est typique de ce que certains croient être l’élection des
saints (croyants).

 Cette affirmation revient à une forme évoluée de l’adoptianisme. Dieu aurait


choisi Jésus parce qu’il savait qu’il allait obéir…

En avril 428 : Nestorius

 C’est un disciple de Théodore

 Malheureusement, Christ n’est pour lui que « l’instrument » de Dieu

 Il prêche contre le titre de Théotokos (mère de Dieu) donné à Marie

 Son sermon contre le titre « mère de Dieu » attira sur lui l’attention de Cyrille
d’Alexandrie qui voulut le reprendre
8

 Nestorius répliqua : « il est évident que le Fils de David n’était pas le


Logos divin ».1

 Cyrille provoqua la tenue d’un concile à Éphèse en 431

 Cyrille en profita pour faire proclamer la maternité divine de Marie

 Le Nestorianisme est condamné

 Nestorius est exilé

Vers 446 : Eutychès

 C’est un moine d’origine égyptienne

 Il est ouvertement monophysite (une seule nature)

 Il nie que Christ ait été humain comme nous

 Flavien, évêque d’Antioche. le fait condamner par un concile en 448

 Dioscore, évêque d’Alexandrie (Égypte), décide de prendre sa défense

 Dioscore convoque un nouveau concile « arrangé » à Éphèse le 8 août 449

 Flavien s’y rend et y est condamné et même frappé

 On pense généralement qu’il est mort les jours suivants, des coups
reçus.2

Du 8 octobre au 1er novembre 451 : Le concile de Chalcédoine (voir annexe 4)

 Léon le Gand, évêque de Rome, influence la tenue de ce concile

 Il marque l’arrivée de l’Occident latin dans le débat (Grecque à l’origine)

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 94.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 95.
9

 Il reflète l’influence d’augustin (latin) 354 -430

 Augustin était orthodoxe

 Sa théologie était trinitaire

 Il prêchait l’unité de nature et d’essence entre Dieu et Christ

 Il repousse avec force l’arianisme

 Il renouvelle la condamnation de l’hérésie arienne

 Il réaffirme le dogme de la Sainte Trinité

 Il condamne Eutychèse et Nestorius

« Tirant profit des travaux de l’Orient et de l’Occident, les Pères de Chalcédoine sont
parvenus à une formulation admirable d’équilibre, qui balise le territoire de vérité
accordé par la révélation, et exclut nombre d’erreurs graves sans prétendre enclore
toute la christologie. »1

Le credo de Chalcédoine :

Un seul et même Fils, Notre Seigneur Jésus-Christ, parfait quant à la divinité et


parfait quant à l’humanité, vraiment Dieu et vraiment homme (d’âme raisonnable et
de corps), consubstantiel qu Père selon la divinité, consubstantiel à nous selon
l’humanité, semblable à nous en tout hormis le péché…

Et ça continue.

En ce qui a trait à la christologie, le concile de Chalcédoine affirme les deux


natures de Christ, telles quelles sont enseignées dans le Nouveau Testament, sans
essayer d’expliquer par la philosophie « comment » on pourrait saisir ce mystère.

Colossiens 2.8 Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la
philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur
les rudiments du monde, et non sur Christ.
9 Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 95.
10

Annexe 5
http://perso.wanadoo.fr/herodote/histoire05200.htm

20 mai 325






Le concile de Nicée condamne


l'arianisme
Tandis que le christianisme commence tout juste à étendre son emprise sur
l'empire romain, un prêtre d'Alexandrie nommé Arius se met à prêcher vers 320
une doctrine hétérodoxe qui divise gravement les théologiens.

Arius professe que Jésus, fils de Dieu, est subordonné à son créateur, de même
que le Saint Esprit.

Il met ainsi en cause l'un des fondements de la religion chrétienne, à savoir l'union
de trois personnes en une seule au sein de la Trinité: le Père, le Fils et le Saint
Esprit.

La doctrine d'Arius ouvre la voie à un polythéisme de fait, avec plusieurs divinités


de rang variable. Elle enlève aussi beaucoup de signification à l'incarnation, à la
mort et à la résurrection de Jésus, dès lors que celui-ci n'est pas pleinement Dieu.

L'évêque d'Alexandrie, Athanase, s'élève contre Arius en rappelant que le Fils est
l'égal du Père et partage avec lui et le Saint Esprit l'essence divine.

Arius est excommunié par l'évêque mais n'en continue pas moins sa prédication.

Dans son palais de Nicomédie, sur les bords du Bosphore, l'empereur Constantin
11

1er craint un schisme au sein de la nouvelle religion dominante qui mettrait à mal
l'unité de l'empire.

Pour l'éviter, il convoque un concile (d'un mot grec qui signifie réunion) à Nicée. La
ville est située sur la façade orientale du Bosphore, à 50 km de Bursa et non loin
de la résidence impériale. Elle s'appelle aujourd'hui Iznik).

L'empereur met la poste impériale à la disposition des chefs élus de toutes les
communautés chrétiennes, les évêques.

Naissance d'une organisation cléricale


Pour la première fois, à Nicée, plus de 220 évêques de toute la chrétienté se
trouvent ainsi réunis... On note cependant plusieurs absents de marque dont
l'évêque de Rome (auquel sera plus tard réservé l'appellation de pape), qui s'est
fait représenter par deux légats.

Constantin 1er préside en personne à l'ouverture du concile le 20 mai 325 (bien


que n'étant pas baptisé!).

Avec ce premier concile œcuménique ou universel (d'un mot grec qui désigne
l'ensemble des terres habitées), l'Église commence à se doter d'une organisation
centralisée fondée sur une stricte hiérarchie du clergé.

Premières communautés chrétiennes

Dans les trois premiers siècles de son existence et jusqu'au concile de Nicée, l'Église n'a
pas de clergé institutionnel ni d'organisation centralisée. Dans les villes, chaque
communauté se donne un évêque (du mot grec episkopos qui signifie surveillant). Si
l'élu est marié, il conserve sa femme mais vit avec elle «comme avec une sœur».

A mesure que la communauté s'élargit, l'évêque désigne des personnes pour le seconder
auprès des fidèles les plus éloignés. Il choisit ces personnes parmi des chrétiens âgés et
réputés pour leur capacité à commenter les textes sacrés. Les impétrants sont désignés
par le mot grec presbuteros qui signifie vieillard et donnera en français le mot prêtre.

En s'élargissant aux campagnes environnantes, les communautés placées sous l'autorité


d'un évêque prennent le nom de diocèse, du grec dioikésis, qui signifie administration.
Ces circonscriptions nées en Égypte en viennent en recouper les anciennes subdivisions
administratives romaines.
12

Affermissement du dogme
À partir du 20 mai 325, le concile de Nicée réunit plus de 220 évêques de toute la
chrétienté. Il donne lieu à des affrontements de très haute tenue philosophique
entre Orientaux (Grecs) et Occidentaux (Latins).

Les partisans d'Arius considèrent qu'il ne peut y avoir d'équivalence entre Dieu le
Père et son Fils Jésus-Christ.
Jésus-Christ apparaît à leurs yeux comme un relais existant de toute origine entre
Dieu et l'humanité. C'est une explication philosophique assez rationnelle de
l'Évangile, qui plaît aux théologiens de culture grecque.

Les Romains et leur porte-parole Marcel d'Ancyre font valoir la théorie de la


«consubstantion». Ils signifient que le Fils est consubstantiel au Père (en grec
homoousios, c'est-à-dire «fait du même métal»).

Comme les Romains forment la majorité au concile, c'est à eux que l'empereur
accorde la victoire. Il ordonne l'exil d'Arius en Illyrie (d'où il le fera revenir dix ans
plus tard!).

En intervenant dans les querelles théologiques et en ouvrant en personne le


concile de Nicée, l'empereur inaugure le «césaropapisme». Ce terme désigne des
relations très étroites entre pouvoir séculier et pouvoir religieux. Les chrétientés
orientales en sont encore imprégnées.

La défaite de l'arianisme n'est pas définitive. Constantin lui-même se fait baptiser


par l'évêque arien Eusèbe de Nicomédie sur son lit de mort, en 337.

Ses successeurs Constance et Valens se rallient à la doctrine d'Arius de même


que la plupart des Barbares implantés dans l'empire romain.

La doctrine du concile de Nicée triomphe pour sa part dans les populations


romanisées de l'Occident romain, sous l'impulsion de Hilaire de Poitiers.

C'est seulement en 380, au concile de Constantinople, que l'empereur Théodose


établit le catholicisme comme religion d'État.

Au siècle suivant, au concile de Chalcédoine, les évêques renouvellent la


condamnation de l'arianisme et y ajoutent une condamnation des doctrines
opposées de Nestorius et du monophysisme égyptien.

Les Francs de Clovis sont les seuls Barbares qui ont le bon goût de se rallier au
catholicisme. Tardivement christianisés, ils passent directement du paganisme au
catholicisme avec le baptême de leur chef à Reims.

Plus proches de leurs sujets gallo-romains grâce à cette conversion au


13

catholicisme, ils acquièrent un avantage politique sur les autres Barbares


d'Occident.

Le Credo

La liturgie catholique conserve le souvenir des luttes entre théologiens. Les fidèles ont
accès indifféremment à deux Credo («Je crois»), qui sont les résumés de leur foi.

Le premier, le plus ancien, est appelé Symbole des Apôtres. Il laisse planer une
équivoque (un doute) sur la nature du Fils de Dieu:

Je crois en Dieu, le Père tout-puissant


créateur du ciel et de la terre
Et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur
qui a été conçu du Saint Esprit,
est né de la Vierge Marie, (...).

Le second, appelé Symbole de Nicée, est plus explicite. Il souligne à l'envi la nature
consubstantielle du Père et de Fils:

Je crois en un seul Dieu,(...)


Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles:
Il est Dieu, né de Dieu,(...)
Engendré, non pas créé, de même nature que le Père; (...).

Depuis le concile de Constantinople de 380, le Credo confirme la place du Saint


Esprit dans la Sainte Trinité, aux côtés du Père et du Fils.

Dans sa version catholique, il précise qu'il «procède du Père et du Fils» et non «du
Père par le Fils». Cet ajout, le Filioque, peu apprécié des évêques d'Orient,
figurera bien plus tard parmi les griefs qui entraîneront la rupture entre l'Église
catholique romaine et le patriarcat orthodoxe de Constantinople!

Dernière mise à jour le 10-3-2003


14

Pour toute remarque, contactez les auteurs: redaction@herodote.net

© droits réservés
15

Annexe 6

Confession de foi de l’Église Baptiste


Évangélique de Longueuil

LA BIBLE
Nous croyons que la Bible est la Parole de Dieu complète; que les soixante-six (66)
livres, tels qu'ils ont été écrits à l'origine, comprenant l'Ancien et le Nouveau
Testament, furent inspirés verbalement par l'Esprit de Dieu et furent entièrement
libres d'erreurs; que la Bible est l'autorité finale en toute matière de foi et de
pratique, et la vraie base d'unité chrétienne.

DIEU
Nous croyons en un Dieu, Créateur de toutes choses, Saint, Souverain, Éternel,
existant en trois personnes égales : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

CHRIST
Nous croyons à la divinité et à l'humanité absolues de Jésus-Christ dans son être
même, à son existence éternelle avec le Père dans la gloire avant son incarnation, à
sa naissance miraculeuse d'une vierge, sa vie sans péché, sa mort expiatoire, sa
résurrection corporelle, son ascension triomphale, son ministère de médiateur et son
retour personnel.

LE SAINT-ESPRIT
Nous croyons que le Saint-Esprit est une personne, absolument divine dans son être
même et qu'Il convainc de péché, de justice et de jugement; qu'Il régénère, sanctifie,
illumine et réconforte ceux qui croient en Jésus-Christ.

SATAN
Nous croyons que Satan existe comme personnalité mauvaise, qu'il est à l'origine du
péché, le suprême ennemi de Dieu et de l'homme.
16

L'HOMME
Nous croyons que l'homme a été divinement créé à l'image de Dieu; qu'il a péché,
devenant coupable devant Dieu, d'où sa dépravation totale par laquelle il encourt la
mort physique et spirituelle.

LE SALUT
Nous croyons que le salut vient de la grâce de Dieu, que par le décret du Père, Christ
a souffert volontairement une mort sanglante, expiatoire et propitiatoire à notre
place et que la justification est par la foi seule dans le tout-suffisant sacrifice et la
résurrection du Seigneur Jésus-Christ et que tous ceux qui sont nés de l'Esprit de Dieu
seront divinement gardés et finalement rendus parfaits à l'image du Seigneur.

CHOSES FUTURES
Nous croyons au retour personnel, corporel et glorieux du Seigneur Jésus-Christ, en la
résurrection des justes et des injustes, en la félicité éternelle des rachetés, au
jugement et à la punition consciente et éternelle des méchants.

L'EGLISE LOCALE
Nous croyons que l'église est une compagnie de croyants immergés, appelés hors du
monde, mis à part pour le Seigneur Jésus. Volontairement associée pour le ministère
de la Parole, l'édification mutuelle de ses membres, la propagation de la foi et la
célébration des symboles. Nous croyons qu'elle est un corps souverain, indépendant,
mettant en valeur les propres dons, préceptes et privilèges qui lui ont été divinement
accordés, selon la Parole de Dieu, sous la seigneurie de Christ, le grand Chef de
l'Église. Nous croyons que ses serviteurs responsables sont les pasteurs (anciens,
surveillants) et les diacres.

LES SYMBOLES
Nous croyons qu'il y a deux (2) symboles seulement pour l'église, observés
régulièrement dans le Nouveau Testament dans l'ordre suivant:

• Le BAPTÊME, qui est l'immersion du croyant dans l'eau, par lequel il


obéit au commandement de Christ et démontre son identification avec Christ
en Sa mort, Son ensevelissement et Sa résurrection.
• Le REPAS DU SEIGNEUR, qui est la commémoration par laquelle le
croyant a sa part des deux (2) éléments, le pain et le vin, lesquels symbolisent
le corps et le sang versé du Seigneur, proclamant Sa mort jusqu'à ce qu'Il
vienne.
17

L'ÉGLISE ET L'ÉTAT
Nous croyons à l'entière séparation de l'église et de l'état.

LIBERTÉ RELIGIEUSE
Nous croyons à la liberté religieuse; que chaque homme a le droit de pratiquer et de
propager ses croyances.

LE JOUR DU SEIGNEUR
Nous croyons que le premier jour de la semaine est le jour du Seigneur et, qu'en un
sens spécial, il est le jour divinement établi pour l'adoration et les devoirs spirituels.

GOUVERNEMENT CIVIL
Nous croyons que le gouvernement civil est divinement établi dans l'intérêt et pour le
bon ordre de la société; qu'on doit prier pour les magistrats, les honorer
consciencieusement et leur obéir, excepté, toutefois, dans les choses opposées à la
volonté de notre Seigneur Jésus-Christ, qui est le Seul Maître de la conscience et le
Prince des rois de la terre.

Tous Droits Réservés ©2003 Église Baptise Évangélique de Longueuil


1

Christologie 11

Christologie 11 ..................................................................................... 1
Chapitre 2 ........................................................................................... 1
A. La confession de l’Église .................................................................... 1
III. La conservation du dogme .............................................................. 1
1. Précisions ajoutées à le fin de l’antiquité ......................................... 2
2. L’élaboration de la scolastique ...................................................... 3
3. Schéma récapitulatif .................................................................. 5
Tableau 1 ........................................................................................... 7

Chapitre 2

Le discernement de Jésus-Christ dans l’histoire


L’assimilation progressive dans le langage de la foi

A. La confession de l’Église

III. La conservation du dogme

 La position christologique adoptée à Nicée et à Chalcédoine n’a pas réussi à


convaincre les opposants.

 La controverse monophysite a continué de faire rage pendant le siècle qui a


suivi.

 Les différents empereurs ont compliqué les choses en y allant de leurs points
de vue, qui faisaient autorité en la matière à cause de leur rang « social ».

 Il faut se rappeler qu’a cette époque, la religion et l’état étaient gérés


par la même personne.

 « Les nouveaux débats n’ont pas fait progresser beaucoup l’intelligence de la


foi. Après Chalcédoine, l’essentiel se résume dans la conservation du dogme. »1

Seulement quelques petites précisions sont venues enrichir la doctrine.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 96.
2

1. Précisions ajoutées à le fin de l’antiquité

Une importante controverse de l’après Chalcédoine fut initiée par l’Empereur et


patriarche Sergius de Constantinople.

Elle concernait « la volonté du Christ »

Il prônait la thèse du monothélisme :

 Il n’y a dans le Christ que la volonté divine

 Il plaide que la volonté se rattache à la personne et non à la nature

 Pour expliquer que Christ peut avoir deux natures, mais une seule
volonté, celle de Dieu.

 Le « pape » Honorius (à Rome) se rallie à cette doctrine

 Ce point de vue est sympathique au monophysisme

 Cette position est condamnée au 6e concile de Constantinople en 680

Ce 6e concile ajoutera cette précision à son « credo » :

« Il y a dans le Christ deux volontés comme il y a deux natures »

Les principaux arguments contre le monothélisme nous viennent de l’Écriture.

 Le Fils a sa propre volonté humaine, qu’il choisit de ne pas suivre

Luc 22.42 … Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ma
volonté ne se fasse pas, mais la tienne.

Jean 5.30 Je ne puis rien faire de moi-même: selon que j’entends, je juge; et mon
jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui
qui m’a envoyé.

Jean 6.38 car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de
celui qui m’a envoyé.
3

 La volonté créatrice du Fils est clairement énoncée dans les Écritures

Colossiens 1.16 Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et
sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout
a été créé par lui et pour lui.

Apocalypse 4.11 Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire et


l’honneur et la puissance; car tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté
qu’elles existent et qu’elles ont été créées. (Christ aussi s’est assis sur le trône)

« Le monothélisme entame l’intégrité de la nature humaine de Jésus (privé d’une


faculté essentielle) »1

2. L’élaboration de la scolastique

La scolastique est l’ensemble de la philosophie et de la théologie qui étaient


enseignées au Moyen Âge par l’Université. L'enseignement consiste d'abord en une
lecture de la Bible suivie des commentaires du maître.

 Les professeurs portaient le nom de «scolastiques» ou d’«écolâtres»

 La philosophie était au cœur de l’enseignement

 Le philosophe grec Aristote était la référence au même titre que la Bible

 Elle est à l'origine d'un extraordinaire enrichissement du vocabulaire


philosophique dont la langue «vulgaire» bénéficia par la suite

 Il y a eu trois grandes périodes de la scolastique

 Du 10e siècle à la fin du 12e siècle. (Où débute l'élaboration de la


méthode dialectique propre à la doctrine de l'École)

 Le 13e siècle. (haute scolastique, marquée par la réception d'Aristote,


plus philosophique)

 Le 14e siècle. (Et enfin une scolastique tardive avec notamment marquée
par la critique des systèmes métaphysiques des anciennes écoles. Déclin
de la scolastique)

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 97.
4

En ce qui touche la christologie :

 Elle n’a pas bouleversé le paysage christologique

 Elle était orientée sur la tradition

 Les théologiens de l’époque s’efforçaient d’ajuster leurs concepts au dogme


reçu

 Ils n’ont pas beaucoup différé entre eux

Deux hommes en particulier ont contribué à développer l’intelligence de la foi au


Moyen Âge.

11e siècle : Anselme de Cantorbéry

« Je ne cherche pas à comprendre afin de croire, mais je crois afin de comprendre.


Car je crois ceci : à moins que je crois, je ne comprendrai pas. »

 Il est le fondateur de la scolastique

 La notion de « péché » est très présente chez lui

 Il joint à la doctrine de Christ, la doctrine de la rédemption

 La définition du « rôle » de Christ ajoute à la compréhension de sa


personne

 Il explique de belle manière les conséquences du péché

 L’offense est infiniment grave

 L’homme est incapable de produire la compensation voulue

 Il définit clairement l’impasse dans laquelle l’homme se trouve

 « C’est l’homme qui doit, et c’est Dieu seul qui peut »

 « Seul Dieu fait homme est capable de réparer pour nos fautes »

Son élargissement de la doctrine de Christ en y incluant la rédemption, jette une


lumière nouvelle à l’époque sur la personne de Christ.

Ces travaux inspirent encore aujourd’hui nos convictions concernant le salut.


5

13e siècle : Thomas d’Aquin

 Il est très influencé par Augustin (père de l’Église latine)

 Il défend l’idée que foi et raison ne peuvent se contredire dans la mesure où


elles émanent toutes les deux de Dieu

 Il élabore la doctrine du Verbe incarné (christologie d’en haut)

 Le Verbe ne change pas

 Ce n’est pas l’homme qui va vers Dieu, c’est Dieu qui vient vers l’homme

 L’incarnation est « l’instrument » utilisé para le Verbe

 Le Christ, en tant qu’homme, possède toute la science infuse dès sa


conception

 Il discerne bien entre « la personne » et « la nature »

 La personne : « ce qui » agit

 La nature : « ce par quoi » on agit

 Il rejette les théologies qui mettent l’emphase plus sur l’humanité ou sur la
divinité de Christ

 Il concède que l’union des deux natures de Christ est un mystère, mais en
donne une explication intéressante

Thomas d’Aquin a contribué à la conservation du dogme, et ses écrits sur le Verbe


incarné ont permis une meilleure connaissance de l’union des deux natures de
Christ même s’il s’agit d’un mystère qu’on ne peut pas saisir parfaitement

3. Schéma récapitulatif

Récapitulons les diverses tendances et extrêmes qui se sont manifestés dans l’histoire
concernant la christologie.

 D’un côté, il y a l’ébionisme : Christ, homme seulement.


 De l’autre, il y a le docétisme : Christ, Dieu sans corps.

Et entre les deux, il y a toutes les tendances christologiques. (Voir tableau 1)


6

Ébionisme* : Secte chrétienne, répandue chez les judéo-chrétiens du 1er et 2e


siècle, qui professait que le Christ est un simple homme, né de Joseph et de Marie, et
qu’il est un prophète, mais non le Fils de Dieu.

Adoptianisme* : Hérésie soutenant que le Christ ne serait que le fils adoptif du


Père.

Arianisme* : Doctrine hérétique professée par Arius et niant la divinité de Jésus.

Arius croit que :


 Le Fils est une créature faite par Dieu
 Il nie la préexistence éternelle du Fils
 Christ ne peut pas être Dieu

Nestorianisme* : Hérésie de Nestorius qui professait qu’il y a deux personnes en


Jésus-Christ, l’une divine et l’autre humaine, et qui déniait à la Vierge Marie le titre
de Mère de Dieu.

Nestorius croit que :


 « il est évident que le Fils de David n’était pas le Logos divin ».1

JUSTE MILIEU : Nicée, Chalcédoine, (Thomisme)

Monothélisme* : Doctrine du 7e affirmant qu’il n’y a dans le Christ que la volonté


divine.

Monophysisme* (Eutychès) : Doctrine affirmant que le Christ ne possède qu’une


seule nature. (Divine)

Apollinarisme* : Doctrine chrétienne hérétique d’Apollinaire, niant que le Christ


ait eu une âme et une psychologie humaines.

Apollinaire croit que :


 Christ n’a qu’une nature (divine)
 Il n’est pas un être humain, mais qu’il est semblable à un être humain

Docétisme* : Hérésie des premiers siècles qui professait que le corps du Christ
n’avait été que pure apparence, et qui niait sa réalité.

 Cette doctrine est issue de la croyance que tout ce qui est terrestre est
la création du diable.

* Définitions tirées du logiciel « Antidote » de Druide informatique


1
Cf. La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 94.
7

Tableau 1

Classification des tendances christologiques

Unité

Foi de Nicée
et de Chalcédoine

Nestorianisme Monothélisme

École d’Antioche École d’Alexandrie


Arianisme Monophysisme

Adoptianisme Apollinarisme

Ébionisme Docétisme

Humanité Divinité
1

Christologie 12

Christologie 12 ..................................................................................... 1
Chapitre 2 ........................................................................................... 1
B. L’accent de la réforme ..................................................................... 1
Introduction .................................................................................. 1
I. La reprise du dogme ....................................................................... 5
1.1 L’adhésion à l’orthodoxie des conciles ............................................ 8
1.2 La promotion de la christologie ..................................................... 8
II. Le changement de perspective ......................................................... 9
2.1 La méfiance envers la spéculation ................................................. 9
2.2 L’importance de l’aspect « fonctionnel » ......................................... 9
III. Portrait de deux grands réformateurs............................................... 10
Martin Luther ............................................................................. 10
Jean Calvin ............................................................................... 12

Chapitre 2

Le discernement de Jésus-Christ dans l’histoire


L’assimilation progressive dans le langage de la foi

B. L’accent de la réforme

Introduction 1

La réforme a commencé par un mouvement de contestation à l’intérieur de l’Église.

Elle s’est transformée en protestation en dehors de l'Église, et a donné naissance au


protestantisme, d’où les églises « évangéliques » sont issues.

On pourrait donner trois raisons majeures pour expliquer l'émergence et le succès


du mouvement réformateur.

1- Abus de l'Église

2- Esprit critique

3- Besoin de piété

1
Source : http://www.publius-historicus.com/reforme.htm
2

Abus de l'Église :

 L'institution romaine offre à ses croyants une image désastreuse de décadence


et de corruption.

 Cupidité des moines, davantage soucieux de préserver une existence oisive et


opulente plutôt que de se préoccuper des misères et du sort des âmes de leurs
ouailles.

 Cumul des bénéfices. (L’Église s’enrichit)

 Discrédit jeté sur une papauté qui ne cesse d'afficher depuis des décennies un
train de vie dispendieux, un luxe tapageur et arrogant.

 Multiples querelles intestines pour le Pouvoir.

 Moeurs scandaleuses des hauts dignitaires de cette cour romaine qualifiée par
Laurent le Magnifique de « rendez-vous de tous les vices ».

 « Partout dans le monde, chez les grands comme chez les humbles, une
immense plainte s'est élevée depuis longtemps, à cause de la grande
immoralité et du dérèglement des moeurs parmi les prêtres, incapables
de se contenir dans les bornes de la chasteté. Et vraiment, on avait
atteint le dernier degré de ces vices abominables. Pour éviter tant de
scandales odieux, l'adultère et la fornication, quelques-uns de nos
prêtres sont entrés dans l'état du mariage. »1

C'est assurément cet éloignement de l'Église romaine dans sa forme, dans ses
structures, dans sa doctrine et dans sa vie de l’Église primitive qui constitue la
principale cause de l'irruption d'une volonté réformatrice.

Esprit critique :

 L’humanisme (théorie qui vise l’épanouissement de l’être humain2, grâce,


entre autres à la culture.) a dénoncé l’écart qui existe entre la foi chrétienne
telle qu'elle est présentée par les textes anciens et cette pratique de la foi par
les « dignes » représentants du clergé du XVIe siècle.

 Par le mouvement de retour aux textes originaux et par la réflexion critique


qui se trouve engendrée, le libre examen méthodique de la bible s'organise.

1
La Confession d'Augsbourg de 1530, Article 23. — Du Mariage des Prêtres
2
Définition tirée du logiciel « Antidote » de Druide informatique
3

 La Vulgate, cette traduction de la Bible en latin effectuée par Jérôme (331-


420) et qui est un texte de référence pour le Saint-Siège, est critiquée par des
moines savants et des érudits humanistes (Erasme, Lefèvre d'Etaples).

 Écarts par rapport à l'hébreu et au grec, hébraïsmes, hellénismes,


questions de syntaxe et de sémantique…

 Les travaux des hébraïsants (personne qui étudie les textes sacrés en hébreu1)
recentrent le christianisme sur la personne même de Jésus-Christ au détriment
du culte des saints, un aspect pourtant capital de l'exercice de la foi au XVIe
siècle.

C'est aux grandes figures de la Réforme qu'il appartiendra de se saisir


vigoureusement de ces nouvelles lectures de la bible et de les brandir pour
accuser et dénoncer les infidélités de l'Église romaine.

Besoin de piété :

 La peur de la mort

 L'obsédante présence de la mort dans le quotidien, que cela soit dans les
faits (menace Turque, peste, guerres...) dans les images ou dans les
écrits (vogue des éditions « Art de bien mourir » destinées aux
moribonds afin qu'ils se convertissent et confessent leurs péchés) suscite
chez un grand nombre d'hommes une hantise de l'au-delà.

 Les calamités durables et nombreuses qui s'abattent sur le monde sont


considérées comme ayant pour unique responsable le péché humain.

 D'où cette quête désespérée d'une vraie piété permettant d'échapper au


jugement dernier et à la damnation éternelle.

 Cette obsession des consciences de trouver la « bonne attitude » qui sauvera


l'âme offrira aux réformistes de précieux appuis populaires pour croître et
s'affranchir de la tutelle du Saint-Siège.

Ainsi s'apprécie avec justesse l'analyse livrée par l'historien Jean Delumeau sur la
Réforme : « Ce fut d'abord une réponse religieuse à une grande angoisse
collective ».

1
Définition tirée du logiciel « Antidote » de Druide informatique
4

L’état moral de « l’Église » de même que le contexte social de l’époque étaient


sûrement très favorables pour provoquer une réforme…

Mais savez-vous quel a été l’élément déclencheur de la réforme ?

C'est un nouvel abus perpétré par l'Église romaine qui est à l'origine de l'acte
fondateur de la Réforme : le trafic des indulgences.1

 Les indulgences sont des remises de peine pour certains péchés que l'Église
prétend concéder à ceux qui versent leur obole aux bonnes oeuvres et
notamment, à partir de 1514 (décision du pape Léon X), pour la reconstruction
de Saint-Pierre de Rome.

 Cette flagrante exploitation de la crédulité populaire et de sa pathétique quête


de rémission des péchés détermine la réaction du moine augustin Martin
Luther.

 Le 31 octobre 1517, il affiche ses 95 thèses sur la vertu des indulgences à la


porte de l'église de Wittenberg.

 Par ce geste, Luther dénonce le principe des indulgences comme étant


incompatible avec les doctrines bibliques

 Le texte est aussitôt perçu comme un véritable manifeste libérateur et


est rapidement imprimé et diffusé dans toute l'Europe.

 Le mouvement religieux qui devait conduire à la scission protestante est


né.

Ça reste un peu étonnant que ces 95 thèses ont pu provoquer une telle réforme parce
que malgré le fait que Luther se soulevait contre la vente d’indulgence, ce
« manifeste » laisse voir de très nombreuses erreurs doctrinales, et on voit à quel
point Luther, du moins à ce moment, est profondément encré dans la tradition
catholique.

Exemple tiré des 95 thèses :

# 7- Dieu ne remet vraiment sa faute à aucun homme sans le soumettre, totalement


humilié, au prêtre, son vicaire. (Confessionnal)
# 29- Qui sait si dans le purgatoire toutes les âmes veulent être rachetées, comme on
le raconte de saint Séverin et saint Pascal? (Purgatoire)

1
http://www.publius-historicus.com/
5

# 38- Pourtant, il ne faut mépriser d’aucune manière la rémission accordée par le


pape et la participation à ce qu’il donne, car elles constituent (comme j’ai dit) une
annonce de la rémission divine. (Papauté)
# 49- Il faut apprendre aux chrétiens que les indulgences du pape sont utiles, s’ils ne
se confient pas en elles, mais qu’elles sont excessivement nocives, si elles leur font
perdre la crainte de Dieu. (Il croyait les indulgences bonnes, il était contre la vente
d’indulgences)

I. La reprise du dogme

Les réformateurs n’ont pas rejeté tous les faux enseignements de l’Église
catholique.

(La Confession d'Augsbourg, 1530) — Article 9. Du Baptême

 « Nous enseignons que le Baptême est nécessaire au salut, et que par le


Baptême la grâce divine nous est offerte. »

 « Nous enseignons aussi qu'on doit baptiser les enfants, et que, par ce
Baptême, ils sont offerts à Dieu et lui deviennent agréables. »

 « C'est pourquoi nous condamnons les anabaptistes, qui rejettent le


Baptême des enfants. »

Mais, en retournant aux Écritures, ils ont pu corriger certains abus de l’Église
romaine, et ont ouvert la porte à une critique plus large et au rejet graduel de
plusieurs fausses doctrines.
6

Au temps de Luther, voici quelles sont les erreurs qui ont été corrigées :

La Confession d’Augsbourg (1530) (Base des luthériens)

ARTICLES QUI SONT CONTESTÉS ET OÙ L'ON TRAITE DES ABUS QUI ONT ÉTÉ
CORRIGÉS 1

Article 22. — De la Communion sous les Deux Espèces

 Dans nos églises on administre aux laïques la Sainte Cène sous les deux
espèces, pour la bonne raison que tel est clairement l'ordre et le
commandement de Christ, Matth. 26, 27 : « Buvez-en tous ».

 « Nous avons aussi supprimé la coutume, qui était en usage jusqu'ici, de porter
le Sacrement en procession. »

 « Le Sacrement nous rappelle que la grâce et la rémission des péchés nous sont
assurées par Jésus-Christ. »2 (ils semblent comprendre qu’il s’agit d’un
mémorial.)

Article 23. — Du Mariage des Prêtres

 En se basant sur des textes très clairs, ils autorisent le mariage des prêtres (1
Cor. 7 et 1 Tim. 3)

Article 24. — De la Messe

 L’accent est mis sur l’instruction

 Ils introduisent des chants en allemand (autre qu’en latin)

 Ils font cesser les messes payantes (on ne peut plus acheter de messe)

 « Nous avons aussi dénoncé l'erreur abominable selon laquelle Notre-Seigneur


Jésus-Christ, par sa mort, n'aurait expié que le péché originel, et qu'il aurait
institué la Messe pour qu'elle soit un sacrifice pour les autres péchés. »

 On célèbre la Messe aux jours fériés, et non pas tous les jours

1
http://www.egliselutherienne.org/bibliotheque/CA/AC2iemePartie.html
2
Tiré de l’article 24 — de la Messe
7

Article 25. — De la Confession

 Elle n'a pas été abolie par nos prédicateurs.

 On ne doit contraindre personne à énumérer ses péchés en détail, vu que cela


est impossible, comme le dit le Psaume 19, 13

 … confirme cet enseignement : que la Confession n'a pas été commandée par
l'Écriture, mais instituée par l'Église.

 La Confession doit être maintenue, pour la consolation des consciences


affligées, à cause de l'Absolution qui en constitue l'élément essentiel…

Article 26. — De la Distinction des Aliments

« Autrefois on enseignait, aussi bien en chaire que dans les livres, que la distinction
des aliments et les autres distinctions de ce genre, d'origine humaine, sont utiles pour
mériter la grâce et pour offrir des satisfactions pour le péché. Pour cette raison on
inventait chaque jour de nouveaux jeûnes, de nouveaux exercices de piété, de
nouveaux ordres monastiques, etc. ; on insistait sur ces choses avec beaucoup de
véhémences, comme si ces pratiques étaient des cultes obligés, par l'observance
desquels on pouvait mériter la grâce, et comme si on commettait un gros péché en les
négligeant. De là sont nées beaucoup d'erreurs pernicieuses dans l'Église. »

 Par ces pratiques, l’Église catholique a obscurci la grâce du Christ et la


doctrine de la foi.

 Ces traditions ont aussi obscurci les commandements de Dieu, puisqu'on les
élevait bien au-dessus des commandements de Dieu.

 Ces traditions ont fini par peser lourdement sur les consciences.

 « Ainsi donc, nous avons enseigné que l'observation des traditions humaines ne
peut ni mériter la grâce, ni réconcilier Dieu avec nous, ni expier nos péchés ;
et que par conséquent on ne doit pas en faire un culte obligé. »

 « En outre, nous enseignons que chacun doit discipliner son corps, par le jeûne
ou par d'autres exercices, pour ne pas donner lieu au péché, mais non pas pour
mériter la grâce par ces oeuvres. »

 « Au reste, on observe chez nous beaucoup de rites et de traditions qui servent


au maintien de l'ordre dans l'Église, par exemple l'ordre de la Messe, les chants,
les fêtes, etc. Mais nous avertissons le peuple que ce culte extérieur ne
confère pas la justice devant Dieu, et qu'on doit le pratiquer sans en faire une
charge pour la conscience; cela veut dire que si on omet ces pratiques sans
causer du scandale, on ne commet pas de péché. »
8

En rapport avec la christologie…

« La réforme s’est pensée dans la vraie continuité de la transmission fidèle (et


intelligente, réfléchie, théologienne) du dépôt.1 »

1.1 L’adhésion à l’orthodoxie des conciles

 Les réformateurs n’ont pas innové en matière de christologie

 Ils ont crié haut et fort qu’ils étaient d’accord avec les déclarations des
conciles de Nicée et Chalcédoine concernant la trinité et les deux natures de
Christ

 Cela leur a permis de garder de la crédibilité et une certaine légitimité dans le


christianisme (même Dieu et même Christ)

 Certaines erreurs doctrinales se glissent néanmoins dans les rangs de certaines


Églises réformées…

 Une certaine « réforme radicale » dont Hoffmann, revient à l’erreur


docète sur le corps de Jésus

 d’autres, glissent vers diverses tendances telles l’adoptianisme

1.2 La promotion de la christologie

« Si les réformateurs suivent les docteurs anciens dans leurs définitions


christologiques, d’une certaine façon, ils les dépassent »2

 Ils donnent à la christologie une importance plus tranchante que la tradition


catholique

 Ils rejettent toute autre « médiation » que celle de Christ

 Ils remettent à leur place certains « dévots de Marie »

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 100.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 101.
9

 La christologie des réformistes est en fait, plus orthodoxe que la christologie


catholique

 Dans le catholicisme, le salut est une ascension vers Dieu, les œuvres
sont au centre du salut et sont nécessaires. (Comme toutes les religions)

 Chez les réformistes, le salut est une grâce imméritée. C’est Dieu qui
descend vers les pécheurs pour les sauver.

II. Le changement de perspective

Une chose qui est notable dans la confession christologique des réformateurs, c’est le
changement de perspective…

2.1 La méfiance envers la spéculation

 Ils sont en réaction contre la scolastique (l’aspect philosophique)

 Ils ne sont pas très favorables aux « spéculations »

 Ils reconnaissent ce que Christ est : Dieu et homme, deux natures

 Mais ils jugent plus utile à leur foi ce que Christ à fait : son salut

2.2 L’importance de l’aspect « fonctionnel »

C’est là que se trouve le changement de perspective :

 Dans la mise en valeur de la fonction du Christ

 Comme pour Anselme, la rédemption est au centre de leur christologie

 Calvin ajoute que l’œuvre de Christ accomplit trois « offices »

 Nous verrons ça dans une autre leçon


10

III. Portrait de deux grands réformateurs

Martin Luther1

1— Une ambition familiale... foudroyée ! (1483-1505)

 Né le 10 novembre 1483 à Eisleben (Thuringe) d'un père exploitant (mine de


cuivre) et d'une mère ménagère

 C'est au cours de ce fatidique été 1505 que la trajectoire de Luther, jusque-là


conforme aux attentes familiales, va s'infléchir brusquement.

 Ce jour d'orage d'été où la foudre tombe à quelques pas seulement de lui fait
basculer son destin : ce feu du ciel est interprété par l'esprit torturé de Luther
comme un signe divin

 Alors âgé de 22 ans, Il consacrera désormais toute sa vie à Dieu et à la


recherche des "moyens" permettant d'accéder à la certitude heureuse du salut
de l'âme.

2— « Le moniage de Luther n'est pas une anecdote » (l'historien L. Febvre) (1505-


1517)

 Le moine Luther est docile aux rigueurs de la vie en couvent et s'affirme


comme un frère augustin scrupuleux

 Prières, jeûnes, veilles et mortifications, lectures, isolement...

 ordonné prêtre dès 1507, mais son âme éprise de certitudes ne trouve pas
l'apaisement

 Il se met à étudier directement les textes bibliques, se livre à des réflexions


personnelles qui l'éloignent des enseignements « de l’Église »

 Luther obtient de l’université de Wittenberg plusieurs titres (baccalauréat,


licence, doctorat, tous entre 1509 et 1512) ainsi que la fonction de prédicateur
à l'église de la ville (1514)

1
Source : http://www.publius-historicus.com/luther.htm
11

3— Un moine "sans indulgence" (1517-1525)

 Le jour précédent la Toussaint 1517, le moine augustin Luther affiche sur la


porte de la chapelle du château de Wittenberg les "95 thèses sur la vertu des
indulgences" où se trouve dénoncée avec force la sécurité d'une fausse paix de
l'âme que l'indulgence papale est sensée apporter en échange de subsides
servant à la construction de Saint-Pierre de Rome.

 Face à la papauté, Luther, qui ne cherche absolument pas une quelconque


rupture, campe ferme sur ses positions théologiques présentées comme devant
ramener le christianisme à sa source et à sa pureté.

 Grâce à la protection précieuse du Grand Électeur de Saxe et bénéficiant d'une


popularité croissante due à l'imprimerie, Luther parvient progressivement à
faire contrepoids à la toute puissante Rome.

 Et c'est finalement cette papauté qui pousse Luther au schisme et à


l'accouchement d'une seconde alternative au catholicisme.

 Après trois ans de débats, l'Église condamne et excommunie Luther (Bulle


« exsurge domine » du 15 juin 1520)

4— Le guide d'un nouveau catéchisme (1525-1546)

 Luther organise avec précision le culte protestant (Messe allemande, 1526)

 Il compose un véritable manuel pour l'instruction de la jeunesse (Petit


Catéchisme, 1529)

 Et aussi pour celle des pasteurs (Grand Catéchisme)

 En 1530, la célèbre Confession d'Augsbourg, rédigée par Mélanchthon est


approuvée par Luther

 Lorsque le moine meurt le 18 février 1546, il laisse une oeuvre immense


(l'édition critique réunit cent volumes).
12

Jean Calvin1

1— Une jeunesse studieuse : entre humanisme et réforme (1509-1534)

 La petite ville picarde de Noyon voit la naissance en 1509 de Jean Calvin, fils
d'une mère dévote et d'un père autoritaire, notable au service des chanoines.

 Ce cadre familial pieux prédestine Calvin à une carrière ecclésiastique

 Tonsuré dès sa douzième année, il bénéficie d'un financement de l'Église


catholique lui permettant de suivre des études théologiques à Paris

 Quatre années de fréquentation du célèbre collège de Montaigu (1523-1527),


principalement centrées sur les commentaires des traités aristotéliciens, le
mettent en contact avec la pensée humaniste.

 Maître ès arts à 18 ans, il révèle déjà son ardeur au travail, l'endurance de son
esprit, les potentialités d'une mémoire fabuleuse.

 À Orléans, il assimile promptement les langues originales (Hébreux, Grec


ancien).

 Les études de droit poursuivies à Bourges élargissent son horizon intellectuel.

 Le pieu penseur studieux bascule dans le camp réformiste en 1533

 Plusieurs traits luthériens d’un discours valent à Calvin d'être immédiatement


perçu comme protestant.

 Les mesures de répression obligent le protestant Calvin à fuir la France


(octobre 1534). Son existence de proscrit commence...

1
Source : http://www.publius-historicus.com/calvin.htm
13

2— Le proscrit (1534-1541)

 Réfugié à Bâle (Suisse) (centre acquis de la Réforme), Calvin s'adonne


fougueusement à une étude approfondie des écrits de Luther et élabore sa
propre théologie, décidé à exposer une perception complète de la doctrine
protestante.

 Ce labeur intense aboutit à la parution en 1536 d'une véritable somme


théologique, l'institution de la religion chrétienne

 Calvin livre une formulation magistrale de l'approche réformiste agrémentée de


répliques personnelles.

 Il expose clairement les trois principaux aspects de la doctrine protestante

 la nécessité de la connaissance de l'Écriture


 La corruption totale de la nature humaine
 La prédestination

 Il fait le voeu d'une Église protestante ayant sa juridiction et sa législation


propre, indépendante du pouvoir politique.

 En septembre 1541, Genève rappelle Calvin. Huit années d'errances forcées


s'achèvent...

3— Le « pape » de Genève (1541-1564)

 Dès son arrivée, il fait adopter des « ordonnances ecclésiastiques » qui règlent
le statut de la ville, donnant à l'approche calviniste une consistance : Genève
sera une Église-Cité et Calvin sera son pasteur-roi.

 Les pasteurs ne dépendent plus des magistrats dont la coopération docile est
obtenue par Calvin. La morale et l'ordre règnent.

 Jean Calvin en est le monarque incontesté pendant vingt-trois années.

 L'ouverture de 1559 de l'Académie genevoise marque l'affermissement décisif


de l'internationalisation du mouvement de réforme.

 Il meurt d'épuisement le 27 mai 1564. Selon sa volonté, il est enterré en un lieu


inconnu pour ne pas susciter une glorification terrestre qu'il aura pourtant
« subit » de son vivant.
1

Christologie 13

Christologie 13 ..................................................................................... 1
Chapitre 2 ........................................................................................... 1
C. Les interprétations des modernes ......................................................... 1
I. L’évacuation du dogme ................................................................... 2
1.1 Le libéralisme moraliste ............................................................. 2
1.2 Le libéralisme piétiste et existentialiste .......................................... 3
1.3 Le libéralisme spéculatif ............................................................. 4
II. L’édulcoration du dogme ................................................................ 4
2.1 Le kénotisme .......................................................................... 5
2.2 l’incarnation progressive............................................................. 6
2.3 La rétroactivité ontologique......................................................... 7
III. L’exaltation — ambiguë— du dogme ................................................... 9
3.1 Le paradoxe modéré .................................................................. 9
3.2 La concentration christologique .................................................. 10
3.3 La croix en Dieu ..................................................................... 11

Chapitre 2

Le discernement de Jésus-Christ dans l’histoire


L’assimilation progressive dans le langage de la foi

C. Les interprétations des modernes

Le dogme a été défini à Chalcédoine et la réforme l’a reprise en mettant l’accent sur
le rôle « unique » de Christ comme médiateur.

Ils ont mis de côté la spéculation et se sont concentrés sur l’aspect fonctionnel du
Christ (rédemption et grâce de Dieu).

On pourrait croire qu’on a fait le tour de la question, mais il y aura toujours de grands
penseurs qui essaieront de percer le mystère des deux natures de Christ…

… et qui croiront avoir trouvé LA solution.

Depuis le milieu de 18e siècle, la théologie en général et bien sûr la christologie,


« évolue » en raison de deux facteurs :

 Les vogues philosophiques

 La critique biblique (haute critique)


2

Ces « théologiens », qui le plus souvent rejettent l’inspiration des écritures, essaient
de trouver une raison d’être à la foi.

La nouvelle tendance est à l’interprétation du dogme.

I. L’évacuation du dogme

Le libéralisme est la première vague « d’interprétation » de la théologie.

 Ils cherchent de la crédibilité auprès de « l’homme moderne »

 Ils veulent se « libérer » des limites se la doctrine traditionnelle

 Leurs interprétations sont si éloignées de la doctrine officielle, que le dogme


est maintenant vidé de son sens premier

On peut diviser le libéralisme en trois branches

1.1 Le libéralisme moraliste

 L’éthique, est la valeur principale (sinon la seule) du christianisme

 Le Jésus historique n’est qu’un simple homme

 Jésus est un modèle moral

 Certains voient en Jésus l’idéal à atteindre

La figure dominante de cette théologie est Emmanuel Kant, philosophe allemand


(1724-1804).

 Il écrit en 1793; La Religion dans les limites de la simple raison

 Il détruit toute la christologie traditionnelle

 Pour lui, la croyance ne peut se rattacher qu’au sens du devoir

 C’est notre sens moral qui nous permet de croire en un Dieu juste et
juge

 Nous avons besoin de Christ comme modèle pour notre régénération morale
3

1.2 Le libéralisme piétiste et existentialiste

 Adhère aux valeurs du libéralisme moraliste, mais…

 L’emphase est mise sur « l’expérience » du croyant

 Il en résulte un manque d’objectivité (si je le vis, ça doit être vrai)

 Ne pas confondre avec le piétisme évangélique (pentecôtiste) qui est fidèle à


l’orthodoxie christologique

 Le piétisme libéral, rejette l’orthodoxie et toute définition doctrinale

 Il se laisse inspirer de la psychologie (existentialisme)

 Jésus-Christ est l’initiateur « expérimentateur » exemplaire

 Ou bien il est « l’objet » excitatif de l’expérience (ou les deux)

La figure dominante de cette théologie est Rudolf Bultmann (1884-1976) d’origine


allemande.

 Il radicalise les tendances libérales antérieures

 Il rejette les affirmations dogmatiques traditionnelles

 Il rejette tout le surnaturel dans l’évangile

 Il veut « démythologiser » de fond en comble les écritures

La tendance qui découle de cette « croyance », amène ceux qui adoptent la pensée
de Bultmann à croire que :

 Jésus est celui qui nous éveille à la foi

 Croire en Jésus signifie croire « comme » Jésus

 Nous devons nous engager sur la même voie que Jésus


4

1.3 Le libéralisme spéculatif

 Est moins répandu

 Il s’apparente à la « philosophie religieuse »

 Il met l’emphase sur le rationnel (à l’inverse du piétisme)

 Il élabore des théories très complexes et très philosophiques

 Comme toutes les théologies libérales, il s’éloigne complètement de la foi de


Nicée et Chalcédoine

G. W. F. Hegel (1770 – 1831), philosophe allemand (luthérien), est celui qui a ouvert
la voie à l’exploitation spéculative du dogme.

 Maître-penseur de toute la modernité

 Il traite le contenu du credo comme la « représentation nécessaire » à la


vulgarisation de son concept (il réinterprète le credo de façon philosophique)

Voici une petite idée de ces théories philosophiques :

« Le Fils correspond à l’antithèse; Dieu comme idée abstraite et générale s’oppose à


lui-même, s’aliène, en devenant le contraire de soi, Nature, un être concret, fini et
particulier; en attendant la synthèse de l’Esprit dans la communauté. »1

II. L’édulcoration du dogme

Après la vague libérale, le milieu du 19e siècle a vu émerger la « voie moyenne ».

Ces théologies du compromis qui ont essayé de « sauver l’essentiel du dogme sans se
lier à l’orthodoxie. » 2

« Souvent, elles s’imaginent y parvenir à l’aide d’une pensée toute nouvelle, qui
n’avait pas été portée à la connaissance des fils d’hommes dans les autres
générations. » 3

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 113.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 115.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 115.
5

Ont-ils reçu une révélation spéciale ?

Regardons de plus près…

2.1 Le kénotisme

« Des luthériens allemands croient trouver le moyen de concilier la préexistence


divine du Christ avec les limitations de son humble humanité : »1

 « Le Fils s’est « vidé » des attributs divins incompatibles avec une vie humaine
authentique »2 (ékénôsén, Philippiens 2,7)

 Le problème des deux natures se résout par la « dédivinisation »

 Une autre théorie voulait que la chair ait revêtu la divinité


(divinisation), ici, c’est Dieu qui se dévêt de sa divinité (dédivinisation)

 Le logos ne se dépouille que des attributs qui sont reliés à l’humanité


(l’omniscience, l’omniprésence, l’omnipotence)

 La nature de Dieu demeure « entière » et il se limite par amour

Cette théorie a l’avantage d’avoir un texte biblique à la base (Philippiens 2,7),


Mais très rapidement, les affirmations modérées ont fait place à l’extrémisme

 La logique de la dédivinisation fini par nier la divinité de Christ

 « Le Christ terrestre est la seconde personne de la trinité,


volontairement dénuée de la nature divine et revêtue de la nature
terrestre »3 (A. Gretillat)

 On a parlé de l’incarnation comme d’un « suicide divin »

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 115.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 115.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 116.
6

Contre cette théorie, on peut dire que :

 Si l’essence divine est « une », comment peut-on diviser les attributs divins en
deux classes ?

 Dieu n’est-il pas immuable ?

 Christ ne s’est pas dépouillé de son omniscience totalement (sauf pour ce qui
est du jour et de l’heure de son retour), ni de son omnipotence… (Jean 1:48
D’où me connais-tu? Lui dit Nathanaël…) (Aussi Jean 2.24-25)

Lors des apparitions de Dieu dans l’Ancien Testament (théophanie), Dieu était
présent à un endroit précis, sans perdre son omniprésence, car Dieu est esprit…

L’omniscience de Christ lui confère une forme d’omniprésence. Pour que l’esprit de
Christ connaisse tout de chacun, ne doit-il pas être omniprésent, au moins en esprit ?

2.2 l’incarnation progressive

 Théorie élaborée par Isaac-August Dorner (1809-1884)

 Farouche adversaire des kénotistes

 Il ne nie pas une certaine union entre Dieu et Christ dès le début de sa vie

 Mais il suppose un progrès dans l’union de l’humain et du divin

 Elle n’atteint l’unité personnelle qu’a la résurrection

 L’union se mesure en fonction de la « réceptivité de la conscience humaine »

 Plus Christ est conscient de Dieu, plus il est uni à lui

 Ce mouvement n’a pas eu beaucoup de succès


7

2.3 La rétroactivité ontologique


(Christ obtient la nature divine de façon rétroactive)

 Cette théorie est issue de l’œuvre de Wolfhart Pannenberg (1928 -)

 Son projet est de faire œuvre scientifique, rationnelle

 Il est inspiré par le scepticisme libéral

 Il ne croit pas à la naissance virginale de Jésus (Marie)

 Il estime que Jésus ne se considérait pas le Messie, ni le Fils de Dieu

 Il nie totalement l’inspiration des écritures (… des paroles fabriquées


après coup)

 Il croit néanmoins à la résurrection de Jésus comme un fait historique

 Il ne se base que sur les faits historiques sans tenir compte des écritures ni des
traditions,

Mais quelle est donc sa théorie ?

Il part du principe que…

 L’histoire est l’autorévélation de Dieu, mais…

 Elle ne l’est que dans la « totalisation finale »

 On ne peut comprendre le sens des événements partiels, avant la fin

 Tout jugement est révisable à la lumière de la suite

 C’est la fin qui nous dira « ce qu’est la vérité »

 Tant que la fin n’est pas arrivée, on ne peut pas savoir ce qu’un événement
veut dire
8

Voyez quelle théorie il développe en rapport avec la christologie :

 La résurrection de Jésus est par avance la révélation finale

 Tant que Christ n’est pas ressuscité, on ne peut pas savoir qui il est

 La révélation est donc « autorévélation de Dieu »

 Puisque l’histoire c’est Dieu qui se révèle, le fait de révéler Christ


équivaut au fait de révéler Dieu

 Dans l’événement de la résurrection, le « Révélateur et le Révélé sont


identiques »

 Jésus-Christ appartient donc déjà à la divinité

 Jésus est donc Dieu à partir de la résurrection

 Mais ce n’est pas de l’adoptianisme ! (Dieu est éternel)

 La résurrection ne fait pas que prouver que Christ soit Dieu

 Pour résoudre le problème, il donne à la résurrection une efficacité


« rétroactive » quant à la nature du Fils

 « La divinité de Jésus en tant que Fils est ainsi communiquée et fondée par le
don de lui-même au Père » 1

Le concept de rétroactivité est emprunté au domaine juridique : une loi adoptée à


une date « x » peut s’appliquer à un événement qui s’est passé avant l’adoption
de cette loi si les conséquences de l’événement ont des implications contraires à
la nouvelle loi.

Pannenberg a voulu appliquer ce concept à la nature divine de Christ.

Avec son arrière-plan libéral, le résultat est assez peu concluant

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 119.
9

III. L’exaltation — ambiguë— du dogme

La troisième vague d’interprétation est apparue au début de 20e siècle.

« Dans la grande réaction antilibérale des années 1920, les théologiens ont remis la
christologie à l’honneur »1

On parle bien de la christologie de Chalcédoine, qui a repris une place centrale.

Mais ce n’est pas parce qu’ils ont « exalté » la doctrine de Christ, qu’ils n’en ont pas
détourné le sens à un certain moment.

3.1 Le paradoxe modéré

 Position adoptée par Emil Brunner (1889-1966) d’origine suisse

 Quand il était jeune (1927) il écrit : « Le Médiateur »

 Il y fait référence aux deux natures de Chalcédoine

 En 1950, il « modère » son discours

 Le paradoxe perd de sa force

 Il n’ose plus proclamer Chalcédoine

 Il affirme la divinité de Jésus-Christ, mais ne veut pas se prononcer sur


les deux natures

Voici ce qu’il dit : « Tous deux représentent un point de vue exact, mais qui, à
l’intérieur de la formulation d’une doctrine des natures, ne peuvent être liés entre
eux que par des impossibilités logiques, … cette doctrine des natures utilise des
attractions qui ne sont pas adaptées au mystère de la personne de l’homme-Dieu. »2

Henri Blocher ajoute : « Démission terne et banale, sous un faux air de prudence.
Brunner attaque assez longuement la naissance virginale, et reste hésitant sur le
concret de la résurrection… Un Christ aux contours estompés lui suffit pour ce qu’il
valorise : la « rencontre » subjective qu’est la foi »3

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 117.
2
Dogmatique II (cf. supra p. 10 n. 2), p. 405
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 121.
10

3.2 La concentration christologique

 Position théologique de Karl Barth (1886-1968) d’origine suisse

 Il confesse la foi de Chalcédoine

 Il défend la naissance virginale

 Il affirme la résurrection de Jésus

 « Tous les rapports humano-divins passe par ce Jésus-Christ vrai Dieu, vrai
homme, crucifié-ressuscité. » 1

Quels sont les effets négatifs résultant d’une trop grande concentration
christologique ? (Christ est tout)

 La compression d’éléments que la tradition gardait plus distincts

 La création et la réconciliation

 La personne et l’œuvre

 Les deux états de l’humiliation et de l’exaltation

 Au lieu de se succéder, ils deviennent simultanés


 Danger de perdre le côté historique

 L’aspect ontologique (la nature divine de Jésus) est la source du salut

 Au détriment de l’aspect fonctionnel (le sacrifice)

 Christ n’est pas mort pour satisfaire la justice de Dieu, mais plutôt pour
supprimer le vieil homme

 Cela prête davantage à la spéculation philosophique

 L’emphase est mise sur une christologie d’en haut

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 122.
11

3.3 La croix en Dieu

 Position de Jürgen Moltmann (1926- ) d’origine allemande

 Avec Moltmann, la notion simple de Dieu se brise

 La trinité n’existe pas avant la croix du Golgotha

 La croix se trouve au centre, « dans » l’être trinitaire

 Le père, le Fils et l’Esprit « peut » être désigné comme Dieu à partir de la


croix

 Pour lui, il s’agit de faire assumer le mal par Dieu pour que le mal soit vaincu
en Dieu afin que les hommes puissent espérer

 L’amour souffrant capable d’absorber le mal

Avec quelle christologie peut-il en arriver à cette doctrine ?

 Il est sensible au caractère énigmatique de Jésus (paradoxes apparents), mais il


croit que Jésus ne savait pas vraiment qu’il était le Messie

 Pour Moltmann, les valeurs morales de Jésus sont secondaires

 La résurrection se résume ainsi : « La gloire du Dieu qui vient a été révélée


dans l’impuissance et l’opprobre de Jésus crucifié » 1

 Pour justifier que Jésus est Dieu, il se base uniquement sur le cri du crucifié :
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? (ps. 22.1)

 Il n’est même pas convaincu que Jésus a vraiment dit ces paroles

 Jésus cite un psaume qui est une plainte en justice, dit-il

 Dieu ne l’a pas seulement laissé à son sort, Dieu l’a « quitté », il n’est
plus en lui. (C’est son interprétation)

 La croix du Fils sépare Dieu de Dieu jusqu’a la différence complète

 La résurrection du Fils abandonné, unit Dieu à Dieu dans une complète


communion

1
Ibid., p.191 (il s’agit d’interpréter la résurrection). Cf. Les p. suivantes, et 208, 211ss.
12

Contre cette théorie, on peut dire :1

 Elle ignore le sens du psaume 22 (psaume de confiance)

 Elle ne tient pas compte de toutes les indications que Jésus a données de sa
connaissance de plan de Dieu, de sa mort et du sens de cette mort

Preuve, que les interprétations modernes sont fragiles.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 124.
1

Christologie 14
Christologie 14 ....................................................................................... 1
Chapitre 3 ............................................................................................. 1
A. La divinité de Jésus-Christ ................................................................... 1
I. Preuve biblique .............................................................................. 2
1. Les noms divins ........................................................................... 2
a) Dieu ...................................................................................... 3
b) Fils de Dieu ............................................................................. 5
c) Seigneur ................................................................................. 7
d) JE SUIS, et les figures caractéristiques ........................................... 11

Chapitre 3

La constitution de la personne :
Les deux natures de l’unique Fils

Depuis plusieurs leçons, on parle du « credo » de Chalcédoine comme étant le plus


juste et le plus fidèle aux textes bibliques.

Pour les prochaines leçons, on va vérifier dans la Bible pour voir si Jésus-Christ est
vraiment Dieu et vraiment homme

A. La divinité de Jésus-Christ

 Dès le début du 2e siècle, les chrétiens étaient reconnus comme ceux qui
confessaient Christ comme étant Dieu

 On disait d’eux qu’ils chantaient « un hymne à Christus comme à un Dieu »1

 Sa divinité est la première chose qui a été confessée.

1
(Carmenque Christo quasi deo dicere secrum invicem, Ep. 96, à Trajan)
2

I. Preuve biblique

Il y a beaucoup de preuves bibliques de la divinité de Jésus-Christ. Des preuves qui


sont aussi très variées.

 Certaines sont très claires et directes, d’autres sont moins claires et peuvent
plutôt être déduites.

 Mais tous ces témoignages peuvent être reçus. Et mis ensemble, ils forment la
base de la doctrine sur la divinité de Christ.

Notes : En exégèse, les textes les moins clairs doivent être « éclairés » avec les
textes plus clairs, et non l’inverse. Les critiques attaquent les textes clairs en
mettant en lumière les textes moins clairs. Ils commettent ainsi une grossière
erreur d’interprétation.

Quelles sont donc ces preuves bibliques ?

1. Les noms divins

 Plusieurs noms ou titres sont utilisés dans le Nouveau Testament pour désigner
Jésus.

 Parmi ces titres, certains dénotent de façon évidente la divinité de Christ.

On va en regarder quatre :

a) Dieu
b) Fils de Dieu
c) Seigneur
d) JE SUIS, et les figures caractéristiques

Ce sont des titres qui ont été donnés à Jésus, ou qu’il s’est donnés à lui-même.
3

a) Dieu

 Le titre de Dieu (Théos), est habituellement réservé au Père, mais Jésus reçoit
ce titre dans plusieurs passages.

Afin d’être le plus objectif possible dans notre analyse l’utilisation du nom de « Dieu »
pour Jésus, nous ne tiendrons pas compte des citations de l’Ancien Testament
comme Matthieu 1.23 qui cite Ésaïe 7.14 (on l’appellera Emmanuel), ou Hébreux 1.8-9
qui cite le psaume 45 (c'est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint)

Nous nous contenterons des textes spécifiques au Nouveau Testament.

Jean 1.1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole
était Dieu.

 Certainement un des textes les plus explicites

 Référence claire à la Genèse (Dieu crée par sa parole)

 La parole (Logos) qui s’est faite chair c’est Jésus-Christ, il est Dieu

 L’argument sur l’article manquant (en grec) ne tient pas (Témoins de Jéhovah)

 « Théos » n’est pas moins fort que « ho Théos »

 La distinction n’apparaît pas dans le Nouveau Testament

 L’absence de l’article répond à une exigence grammaticale

 Dans Jean 20.28, Thomas répond « Mon Seigneur et mon Dieu », Jésus ne
le reprend pas, et Thomas a utilisé l’article « ho Théos »

Actes 20.28 Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-
Esprit vous a établis évêques, pour paître l’Église de Dieu, qu’il s’est acquise par son
propre sang. (NEG)

 Seul le Fils incarné a pu verser son sang


4

 Le texte est controversé pour plusieurs raisons :

 Plusieurs manuscrits ont « Seigneur » au lieu de « Dieu » (L’Église du


Seigneur)

 Darby a traduit : « l’assemblée de Dieu, laquelle il a acquise par le sang


de son propre fils. », mais le mot « Fils » ne se retrouve nulle part.

 Dieu ou Seigneur ne fait pas beaucoup de différences puisque nous verrons plus
loin que Seigneur est également un titre divin.

 C’est pourquoi nous acceptons ce texte comme attestant la divinité de


Jésus-Christ

Romain 9.5 (Les Israélites) … et les patriarches, et de qui est issu, selon la chair, le
Christ, qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement. Amen !

 Certainement un des plus beaux témoignages

 Les critiques qui refusent ce texte cherchent différentes échappatoires :

 Ici, Paul arrêterait sa phrase après le mot Christ. Il ferait ensuite une
doxologie (louange a Dieu) en disant : « Béni (soit) éternellement Dieu, lui
qui est au-dessus de tout ! »

• La structure du texte grec ne se prête pas à cette traduction


• Les doxologies de Paul ne sont nulle part ailleurs aussi détachées
• Dans le texte, le Christ Dieu fait contrepoids au Christ selon la
chair, ce qui est conforme à la logique de Paul dans ces autres
écrits

Tite 2.13 En attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire de


notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ.

 La critique dira que le « grand Dieu » et le « Sauveur Jésus-Christ » sont deux


personnes différentes

 Certaines versions mettent : la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur


Jésus-Christ
5

 En faveur de la divinité de Christ, nous dirons :

 Un seul article est employé pour les deux noms

 L’exégèse favorise une référence purement christologique1

 C’est Jésus-Christ qui est l’espérance que nous attendons


 C’est Christ qui viendra dans la gloire
 Il est donc le grand Dieu
 La même règle s’applique a 2 Pierre 1.1, que Darby a bien traduit
par : « par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus Christ »

1 Jean 5. 20 Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et qu’il nous a donné
l’intelligence pour connaître le Véritable; et nous sommes dans le Véritable, en son Fils
Jésus-Christ. (5-21) C’est lui qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle.
21 petits enfants, gardez-vous des idoles.

 Texte très clair, s’il en est un !

 Le démonstratif « c’est lui » (houtos) exige, qu’il se rapporte à Jésus-Christ

 L’exégèse ne porte pas à confusion :

 C’est le fils qui est la vie éternelle (et il est Dieu)

 On se garde des idoles (faux Dieux) en croyant que c’est lui (Jésus-Christ)
qui est le Dieu véritable

 Pour rejeter ce texte, les critiques doivent nier l’inspiration des écritures, et
affirmer que la christologie de Jean était biaisée.

b) Fils de Dieu

 Cette expression revient si souvent dans le Nouveau Testament, qu’il n’est pas
question pour nous de les examiner toute.

 Ce qui nous intéresse, c’est le témoignage rendu à la divinité de Christ par


l’usage de ce titre.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 128.
6

La question est : est-ce que l’expression Fils de Dieu ne représente que l’aspect
« humain » de Christ, ou bien y a-t-il une référence à sa divinité ?

 Jésus place le Fils au dessus des anges dans Marc 13.32

 « Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait, ni les anges


dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul. »

 Le Fils est supérieur à tous les envoyés précédents dans Marc 12.1-12

 Parabole des vignerons

 Le lien entre le Père et le Fils est très étroit et implique une très grande intimité

 Matthieu 11.27 Toutes choses m’ont été données par mon Père, et
personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père; personne non plus ne
connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.

 Le Fils est comme le Père

 Genèse 5.3 Adam engendra un fils à sa ressemblance, selon son image

 Jean 8.39 Ils lui répondirent: notre père, c’est Abraham. Jésus leur dit: si
vous étiez enfants d’Abraham, vous feriez les oeuvres d’Abraham.

 Jean 5.19 le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il
voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait
pareillement.

 Pour les Juifs, l’expression « Fils de Dieu » ne faisait aucun doute : le Fils est
l’égal du Père…

 Jean 5.18 A cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire
mourir, non seulement parce qu’il violait le sabbat, mais parce qu’il
appelait Dieu son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu.

 Jean 10.36 celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde, vous lui
dites: Tu blasphèmes! Et cela, parce que j’ai dit: Je suis le Fils de Dieu.

 Jean 19.7 Les Juifs lui répondirent: nous avons une loi; et, selon notre
loi, il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu.
7

 Hébreux 7.3 nous indique que le Fils de Dieu est éternel

 « (Melchisédek) … est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n’a ni
commencement de jours ni fin de vie, -mais qui est rendu semblable au
Fils de Dieu, -ce Melchisédek demeure sacrificateur à perpétuité. »

 Le lien entre le Père et le Fils nous fait comprendre l’immense sacrifice auquel
Dieu a consenti pour nous sauver. Le Père aime son Fils.

 Genèse 22.2 Dieu dit : prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes,
Isaac; va-t’en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l’une des
montagnes que je te dirai.

 Matthieu 3.17 Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-
ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection.

c) Seigneur

 Le titre de Seigneur (kurios) est le titre le plus commun pour Jésus-Christ.

 « On s’accorde assez généralement pour penser que la confession de foi


élémentaire et primordiale avait pour forme : Jésus (Christ) est Seigneur »1

Philippiens 2.11 … que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire
de Dieu le Père.

1 Corinthiens 12.3 C’est pourquoi je vous déclare que nul, s’il parle par l’Esprit de
Dieu, ne dit : Jésus est anathème ! Et que nul ne peut dire : Jésus est le Seigneur ! Si
ce n’est par le Saint-Esprit.

 Nous verrons que les références sont nombreuses et que la connotation à la


divinité est certaine.

 Mais « Le débat s’ouvre, malgré tout, à cause se la diversité des emplois


possibles» 2 du mot.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 132.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 132.
8

L’expression Seigneur… (En grec, kurios; en araméen, mar; et en hébreux, adonaï)

 Se dit des détenteurs de l’autorité ou du pouvoir

 Les « maîtres », face à leurs esclaves sont des kurioï (Éph. 6.5-9)

 Se dit comme un terme de politesse (comme monsieur)

 Jean 12.21 Quelques Grecs (…) s’adressèrent à Philippe, de Bethsaïda en


Galilée, et lui dirent avec instance : Seigneur, nous voudrions voir Jésus.

 Dans Jean 20.15, Jésus est appelé Seigneur par politesse. « Jésus lui dit:
Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Elle, pensant que c’était
le jardinier, lui dit : Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu
l’as mis, et je le prendrai. »

 Se dit d’un « maître » spirituel ou d’un docteur

 Parfois traduit « Rabbi »

 Le mot est « màrî » en araméen

 « Màràn » était un titre royal

 « Maranatha » signifie vient Seigneur (avec une connotation royale)

 Se dit pour désigner les rois et principalement l’Empereur romain

 Surtout dans les milieux païens

 Se dit dans un sens religieux, pour désigner une divinité

 1 Corinthiens 8.5 Car, s’il est des êtres qui sont appelés dieux, soit dans
le ciel, soit sur la terre, comme il existe réellement plusieurs dieux et
plusieurs seigneurs…
9

 Est employé abondamment pour désigner le Dieu d’Israël

 Quelques manuscrits de la mer morte (Qumran) utilisent le mot araméen


« mar » pour désigner Dieu

 En hébreux, c’est le mot « adonaï » qui est utilisé

 C’est le mot « adonaï » qui remplaçait le tétragramme YHWH lors des


lectures publiques (ils ne voulaient pas utiliser le nom de Dieu en vain)

Mais dans quel sens exact, Jésus est-il Seigneur ?

 On pourrait affirmer sans trop de crainte de se tromper, que pendant son


ministère terrestre, Jésus était considéré comme un « maître » spirituel.

Jean 13.13 Vous m’appelez Maître et Seigneur; et vous dites bien, car je le suis.

Luc 6:46 Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur ! Et ne faites-vous pas ce que je


dis ?

 Même si Pierre s’est exclamé : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. », Jésus


lui fait remarquer que c’est son Père qui lui a révélé cette vérité.

 Les autres disciples (pas seulement les 12) suivaient surtout Jésus le maître,
l’enseignant.

Après sa résurrection et la venue du Saint-esprit, la seigneurie de Christ est


pleinement révélée et le titre kurios devient courant.

 Il n’est pas devenu Seigneur après avoir été glorifié, sa glorification a mis en
lumière sa véritable nature

 Tel que promis, le Saint-esprit a enseigné sur tout ce qui concernait Jésus

 Jean 14:26 Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en


mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que
je vous ai dit.
10

 Jésus lui-même, après sa résurrection, a enseigné les disciples sur ce qui le


concernait dans les écritures

 Luc 24.27 Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur
expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait.

C’est d’ailleurs là, dans l’Ancien Testament, que le titre de Seigneur (dans le sens
de Dieu) peut pleinement être appliqué à Jésus-Christ.

 Jean-baptiste parut pour préparer la venue de Jésus

 Marc 1.2-3 Selon ce qui est écrit dans Ésaïe, le prophète : Voici, j’envoie
devant toi mon messager, qui préparera ton chemin; C’est la voix de celui
qui crie dans le désert : préparez-le chemin du Seigneur, aplanissez ses
sentiers.

 Au jour de la Pentecôte, Pierre cite le prophète Joël (3.5) « Alors quiconque


invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. »

 Actes 2.36 Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que
Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié.

 Par la suite, le nom de kurios était employé régulièrement pour Jésus avec le
sens de Dieu (en référence avec l’Ancien Testament)

 Actes 22.16 Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé


de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur.

 « L’Épître aux Hébreux ose attribuer au Fils Seigneur les paroles adressées au
créateur éternel »1

 Hébreux 1.10-12 Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre,


et les cieux sont l’ouvrage de tes mains; ils périront, mais tu subsistes; ils
vieilliront tous comme un vêtement, tu les rouleras comme un manteau et
ils seront changés; mais toi, tu restes le même, et tes années ne finiront
point. (voir le contexte qui montre la supériorité de Fils sur les anges)

« Ces témoignages sont d’une force formidable »1

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 135.
11

d) JE SUIS, et les figures caractéristiques

 Quand Dieu s’est révélé à Moïse dans le buisson ardent, Moïse lui a demandé son
nom.

 Dieu lui dit qu’il est « Je suis », traduit en grec par « ego eimi » (moi, je suis).

 La meilleure traduction française de cette expression est « l’Éternel » à cause


de la notion éternelle (présent, passé et futur) du nom.

 On pourrait dire, « je suis, de toute éternité ».

« Or les deux mots « ego eimi » reviennent sur les lèvres de Jésus avec une telle
fréquence et parfois de telles façons, qu’on ne peut pas ignorer l’allusion. »2

 Dans Jean 8.58 Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, avant
qu’Abraham fût, je suis.

 On ne peut douter que Jésus disait ouvertement dans ce texte qu’il est
lui-même le Dieu de l’Ancien Testament. Les Juifs ont voulu le lapider.

 Dans Jean 18.5-6, « ego eimi » est utilisé simplement pour dire : c’est moi !

 (Qui cherchez-vous) … Ils lui répondirent : Jésus de Nazareth. Jésus leur


dit : C’est moi. Et Judas, qui le livrait, était avec eux. Lorsque Jésus leur
eu dit : C’est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre.

 Mais ceux qui étaient là, ont compris l’allusion (ils ont reculé)

Il y a sept « je suis » dans l’évangile de Jean

Je suis le pain de vie Jean 6.35-48


Je suis la lumière du monde Jean 8.12
Je suis la porte Jean 10.7-9
Je suis le bon berger Jean 10.11-13
Je suis la résurrection et la vie Jean 11.25
Je suis le chemin, la vérité et la vie Jean 14.6
Je suis le vrai cep Jean 15.1

 Dans ces sept expressions, Jésus utilise le nom de Dieu « ego eimi »

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 135.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 136.
12

 À travers ces affirmations, Jésus se révèle à ces auditeurs. Il affirme sa


divinité, et dévoile un aspect de sa personne.

Un autre texte très clair attribue un nom divin à notre Seigneur Jésus-Christ.

Le premier et le dernier

 Apocalypse 1.4 Jean aux sept Églises qui sont en Asie : que la grâce et la paix
vous soient données de la part de celui qui est, qui était, et qui vient

 Cette expression est attribuée au Père

 Apocalypse 1.8 Je suis l’alpha et l’oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est,
qui était, et qui vient, le Tout-Puissant.

 Cette expression est attribuée à Jésus

« L’étude des paraboles de Jésus montre que dans vingt d’entre elles, Jésus se
représente lui-même dans le rôle ou sous les images employés pour Dieu dans l’Ancien
Testament »1

 YHWH est le berger de son peuple (Ézéchiel 34)

 Jésus est le bon berger (Jean 10)

 YHWH est l’Époux de la nation (Ésaïe 54.5)

 Jésus est l’époux (Matthieu 9.15)

Beaucoup d’autres textes montrent ainsi la divinité de notre seigneur Jésus.

Les preuves bibliques de la divinité de Jésus-Christ sont écrasantes.

1
Philip B. PAYNE, « Jesus’ Implicit Claim to Deity in his parables », Trinity Journal 2NS, 1981, p. 3-23. Cf.
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 137.
1

Christologie 15

Christologie 15 ....................................................................................... 1
Chapitre 3 ............................................................................................. 1
A. La divinité de Jésus-Christ ................................................................... 1
II. Les attributs divins.......................................................................... 1
III. Les œuvres divines ......................................................................... 3
IV. Les honneurs divins ........................................................................ 4

Chapitre 3

La constitution de la personne :
Les deux natures de l’unique Fils

A. La divinité de Jésus-Christ

II. Les attributs divins

Les noms et les titres donnés à Jésus sont des preuves suffisantes en elles-mêmes, mais
il y a aussi d’autres preuves qui viennent confirmer la divinité de Jésus-Christ.

Parmi celles-ci, se trouvent : Les attributs de Dieu que Jésus possède

Colossiens 2.9 : Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité.

Jean 16.15 : Tout ce que le Père a est à moi

Jean 10.30 : Moi et le Père nous sommes un.

Il faut faire une distinction entre les attributs qu’on dit « moraux » et les attributs
qui tiennent de la « nature » de Dieu.

Les attributs moraux, (amour, bonté, miséricorde, etc.) « … ne prouve pas la


divinité, car un homme parfait, comme tel, les reflète. »1

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 138.
2

Quels attributs de Dieu Jésus possède-t-il ?

 Jésus est éternel

 Jean 8.58 : Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, avant
qu’Abraham fût, je suis.

 Hébreux 13.8 : Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui, et


éternellement.

 Jésus est immuable

 Hébreux 1.12 : Tu les rouleras comme un manteau et ils seront changés;


mais toi, tu restes le même, et tes années ne finiront point…

 Jésus est omniscient (à l’exception du jour et de l’heure)

 Jean 1.48 : D’où me connais-tu ? lui dit Nathanaël. Jésus lui répondit :
avant que Philippe t’appelât, quand tu étais sous le figuier, je t‘ai vu.

 Jésus est omnipotent

 Matthieu 28.18 : Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : tout pouvoir
m’a été donné dans le ciel et sur la terre.

 Jésus est omniprésent

 Matthieu 18.20 : Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je


suis au milieu d’eux.

 Matthieu 28.20 : et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai


prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.

 Éphésiens 4.10 : Celui qui est descendu, c’est le même qui est monté au-
dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses.
3

III. Les œuvres divines

En plus des attributs et des titres, il y a aussi les œuvres divines qui sont attribuées à
Christ.

On ne parle pas des miracles et des signes qui rendent témoignage de lui. Ils sont là
pour authentifier ses dires, et ne prouvent pas sa divinité. Moïse et certains
prophètes ont fait aussi des miracles, et ils ne sont pas Dieu.

Jean 5.36 : Moi, j’ai un témoignage plus grand que celui de Jean; car les oeuvres que
le Père m’a donné d’accomplir, ces oeuvres mêmes que je fais, témoignent de moi que
c’est le Père qui m’a envoyé.

On parle plutôt des œuvres qui sont des œuvres que Dieu seul peut faire.

Quelles sont ces œuvres qui prouvent sa divinité ?

 Jésus pardonne les péchés

 Marc 2.7 : Comment cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui peut
pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul ?

 Jésus fait ensuite un miracle pour prouver que ce qu’il vient de dire est
vrai, qu’il peut vraiment pardonner les péchés, ce que Dieu seul peut
faire…

 Jésus est le créateur

 Colossiens 1.16 : Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans
les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités,
dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui.

 Hébreux 1.2 : (le Père) dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils,
qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde

 Jésus est le rédempteur (il rachète les hommes)

 Dans l’Ancien Testament, c’est YHWH qui rachète son peuple

 Deutéronome 15.15 : Tu te souviendras que tu as été esclave au pays


d’Égypte, et que l’Éternel, ton Dieu, t’a racheté; c’est pourquoi je te
donne aujourd’hui ce commandement.

 Ésaïe 62.12 : On les appellera peuple saint, rachetés de l’Éternel;


4

IV. Les honneurs divins

Dieu est un Dieu « jaloux », il ne veut pas partager sa gloire, il condamne tout culte
offert à un autre.

« Il est d’autant plus significatif que Jésus soit jugé digne des honneurs divins »1

Jean 5.22 : Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils,
23 afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le
Fils n’honore pas le Père qui l’a envoyé.

Quels sont les honneurs auxquels Jésus a droit ?

 On se prosterne devant lui pour l’adorer

 Lorsqu’il est enfant : Matthieu 2.2 : et dirent : Où est le roi des Juifs qui
vient de naître ? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes
venu pour l’adorer.

 Devenu homme : Matthieu 14.33 : Ceux qui étaient dans la barque


vinrent se prosterner devant Jésus, et dirent : Tu es véritablement le Fils
de Dieu.

 Et dans les cieux : Apocalypse 5.8 : Quand il eut pris le livre, les quatre
êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant
l’agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d’or remplies de
parfums, qui sont les prières des saints.

 Les anges l’adorent aussi : Hébreux 1.6 : Et lorsqu’il introduit de


nouveau dans le monde le premier-né, il dit : Que tous les anges de Dieu
l’adorent !2

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 139.
2
Vous ne trouverez probablement pas cette référence dans l’A.T.. L’auteur aux Hébreux cite ici Deut.
32.43 « Nations, chantez les louanges de son peuple ! Car l’Éternel venge le sang de ses serviteurs, Il se
venge de ses adversaires, et il fait l’expiation pour son pays, pour son peuple. » Vous ne retrouvez pas
cette référence « aux anges » dans votre version parce que cette référence ne se trouve que dans la
traduction grecque de l’A.T. (LXX). La septante dit dans Deut. 32.43 : « Cieux, réjouissez-vous avec lui,
et que tous les anges de Dieu l’adorent. » La septante était la version la plus répandue à cette époque
puisque la langue dominante était le grec, et il n’est pas rare que les auteurs du Nouveau Testament
citent cette version. Paul le fait notamment dans Romain 15.10. Vous remarquerez souvent une
différence notable entre un passage de l’A.T. cité par le N.T. et celui que vous avez lu dans votre Bible.
La raison vient du fait que notre A.T. est traduit de l’hébreu et de l’araméen, alors que l’A.T. cité par le
N.T. est tiré de la traduction grecque.
5

 On peut prier Jésus

 Dans l’Ancien Testament, « invoquer le nom du Seigneur » veut dire le


prier…

 Dans le Nouveau Testament, c’est Jésus qu’on invoque. 1 Corinthiens


1.2 : à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés en
Jésus-Christ, appelés à être saints, et à tous ceux qui invoquent en
quelque lieu que ce soit le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, leur
Seigneur et le nôtre :

 Jean 14.14 : Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.

 Actes 7.59 : Et ils lapidaient Étienne, qui priait et disait: Seigneur Jésus,
reçois mon esprit !

 2 Corinthiens 12.8 : Trois fois j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi,

Tous ces faits démontrent avec force que Jésus est « vrai Dieu »

Si Jésus-Christ n’est pas Dieu, qu’est-ce que ça change ?

 Nous perdrions l’assurance de connaître « le véritable »

 Jean 1.18 : Personne n’a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le
sein du Père, est celui qui l’a fait connaître.

 C’est en connaissant Jésus-Christ qu’on peut connaître Dieu

 Même si on admettait que la « mort du juste ou du nouvel Adam » pouvait avoir


une valeur rédemptrice suffisante, (ex. : si Christ pouvait nous racheter sans
être Dieu)…

 Nous devrions alors « diviser » notre reconnaissance entre le Père et lui.

 Ils devraient se partager la gloire (ce qui est contraire à Dieu).

 Dieu ne nous aurait pas montré le plus grand amour

 « Il n’est pas venu lui-même chercher la brebis perdue »1

 « Il ne s’est pas donné lui-même pour nous »2

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 139.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 139.
1

Christologie 16

Christologie 16 ....................................................................................... 1
B. L’humanité de Jésus-Christ .................................................................. 1
I. Preuve biblique .............................................................................. 1
1. Les déclarations expresses .............................................................. 2
2. Les traits spécifiquement humains .................................................... 5
a) Jésus est issu d’une lignée humaine ................................................ 5
b) Jésus enfant, a grandi pour devenir un homme ................................... 5
c) Jésus a agi et subi en homme ........................................................ 5
II. Précisions dogmatiques .................................................................... 9
L’humanité sans péché ..................................................................... 9

Chapitre 3

La constitution de la personne :
Les deux natures de l’unique Fils

B. L’humanité de Jésus-Christ

Jean 19.5 : Jésus sortit donc, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre.
Et Pilate leur dit : voici l’homme.

Pilate, qui était représentant de l’autorité, a-t-il prophétisé en proclamant que Jésus
était « l’homme » ?

« En tout cas, c’est bien la seconde vérité à confesser sur la personne de Jésus-Christ »1

I. Preuve biblique

Il existe bien sûr, plusieurs références bibliques sur l’humanité de Jésus-Christ. Nous
allons nous attarder sur quelques-unes.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 145.
2

1. Les déclarations expresses

Dans le Nouveau Testament, Jésus est appelé « un homme » dans plusieurs passages :

Jean 10.33 : Les Juifs lui répondirent : Ce n’est point pour une bonne oeuvre que nous
te lapidons, mais pour un blasphème, et parce que toi, qui es un homme, tu te fais
Dieu.

Jean 11.47 : Alors les principaux sacrificateurs et les pharisiens assemblèrent le


sanhédrin, et dirent : Que ferons-nous ? Car cet homme fait beaucoup de miracles.

Jean 7.46 : Les huissiers répondirent : Jamais homme n’a parlé comme cet homme.

Jean 9.11 : Il répondit : L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, a oint mes
yeux, et m’a dit : Va au réservoir de Siloé, et lave-toi. J’y suis allé, je me suis lavé, et
j’ai recouvré la vue.

Ces témoignages, qui viennent de la part de gens qui ne connaissaient pas vraiment
Jésus, ne sont pas encore la preuve qu’ils avaient discerné la vérité.

D’autres témoignages, de personnes plus proches de Jésus, en parlent aussi comme


un homme.

Jean-Baptiste, qui était prophète, l’appelle « homme »

 Jean 1.30 : C’est celui dont j’ai dit : après moi vient un homme qui m’a
précédé, car il était avant moi.

Jésus lui-même, se dit « homme »

 Jean 8.40 : mais maintenant vous cherchez à me faire mourir, moi, un homme
(anthropos) qui vous ai dit la vérité que j’ai ouïe de Dieu, Abraham n’a pas fait
cela. (Version Darby)

Les apôtres Pierre et Paul, font de même

 Actes 2.22 : Hommes Israélites, écoutez ces paroles ! Jésus de Nazareth, cet
homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges
et les signes qu’il a opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-
mêmes; (Pierre)
3

 Actes 17.31 : parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice,
par l’homme qu’il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le
ressuscitant des morts… (Paul)

 1 Timothée 2.5 : Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et
les hommes, Jésus-Christ homme, (Paul)

Paul développe aussi le parallèle entre les deux « hommes » que sont Adam et
Jésus, montrant par là la nécessité que Jésus soit un homme.

 1 Corinthiens 15.21 Car, puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi
par un homme qu’est venue la résurrection des morts.

 1 Corinthiens 15.45 C’est pourquoi il est écrit : Le premier homme, Adam,


devint une âme vivante. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant.

 1 Corinthiens 15.47 Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre; le second


homme est du ciel.

On peut aussi ajouter toutes les références de Jésus au fait qu’il est le « Fils de
l’homme », qui signifie « humain »

« Il serait étonnant que Jésus ait effacé le sens ordinaire, quotidien, de l’expression »1

 Une analyse plus poussée des liens entre Hébreux 2.5ss et le Psaume 8, nous
montre également un aspect très intéressant de l’humanité de Jésus-Christ.

Psaumes 8.3 (8-4) : Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, la lune et les
étoiles que tu as créées:
4 (8-5) qu'est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui ? Et le fils de l’homme,
pour que tu prennes garde à lui ?
5 (8-6) Tu l’as fait de peu inférieur à Dieu, et tu l’as couronné de gloire et de
magnificence.
6 (8-7) Tu lui as donné la domination sur les oeuvres de tes mains, tu as tout mis sous
ses pieds,
7 (8-8) Les brebis comme les boeufs, et les animaux des champs,
8 (8-9) Les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, tout ce qui parcourt les sentiers
des mers.

 Dans ce Psaume, David médite sur Genèse 1. Il parle de l’homme en général,


il s’émerveille du statut privilégié de l’homme, « juste en dessous de Dieu »

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 145.
4

 Alors que dans Hébreux 2, l’auteur applique le texte au Christ incarné.

Hébreux 2.5 : En effet, ce n’est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir
dont nous parlons.
6 Or quelqu’un a rendu quelque part ce témoignage : Qu’est-ce que l’homme, pour que
tu te souviennes de lui, ou le fils de l’homme, pour que tu prennes soin de lui ?
7 Tu l’as abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, tu l’as couronné de gloire
et d’honneur,
8 Tu as mis toutes choses sous ses pieds. En effet, en lui soumettant toutes choses,
Dieu n’a rien laissé qui ne lui fût soumis. Cependant, nous ne voyons pas encore
maintenant que toutes choses lui soient soumises.
9 Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus, nous
le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte, afin
que, par la grâce de Dieu, il souffrît la mort pour tous.

Dans ce texte, l’auteur comprend bien que le psaume parle de ce que Dieu voulait
dès la création pour l’humanité… (Que l’homme domine sur la création)

Mais il nous fait remarquer que ça ne se passe pas comme ça !

 Hébreux 2.8 : … Cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes
choses lui soient soumises.

Le plan de Dieu doit s’accomplir, et le psalmiste (David) qui est inspiré de Dieu nous
permet d’espérer son accomplissement…

Et c’est en Jésus-Christ que se trouve le plein accomplissement.

 Hébreux 2.9 : Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des
anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort
qu’il a soufferte, afin que, par la grâce de Dieu, il souffrît la mort pour tous.

« C’est bien en lui que se manifeste l’humanité réalisée, entière, selon Dieu : il est
l’Homme »1

Jésus n’est pas seulement « un homme », il est « l’Homme » avec un grand « H ».

(Nous reviendrons sur ce concept quand nous parlerons de l’humanité sans péché de
Jésus, plus loin dans cette leçon)

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 146.
5

2. Les traits spécifiquement humains

Parmi les preuves bibliques, il faut bien sûr considérer tous les traits de Jésus qui sont
typiques aux humains.

a) Jésus est issu d’une lignée humaine

 Il n’est pas descendu du ciel avec un corps céleste

 Il est né de femme

 Matthieu 1.16 : Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est


né Jésus, qui est appelé Christ.

 Les textes déclarent que Joseph descendait de David. Ils ne le disent pas
explicitement de Marie, mais de nombreux commentateurs croient qu’elle
était aussi de descendance davidique. En effet, il lui fut annoncé que son
fils recevrait « le trône de David, son père ». En outre, Rom. 1.3; 2
Timothée 2.8; et Actes 2.30 affirment qu’il est, selon la chair, de la race
de David. D’autre part, beaucoup d’exégètes estiment que Luc. 3.23-38
donne la généalogie de Christ par sa mère, auquel cas le père de Marie
serait Héli.1

b) Jésus enfant, a grandi pour devenir un homme

 Luc 2.52 : Et Jésus croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et


devant les hommes.

c) Jésus a agi et subi en homme

 Il a connu la fatigue

 Jean 4.6 : Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, était


assis au bord du puits. C’était environ la sixième heure.

1
La Bible Online, Dictionnaire biblique Emmaüs, Marie.
6

 La faim

 Matthieu 4.2 : Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut
faim.

 La soif

 Jean 4.7 : Une femme de Samarie vint puiser de l’eau. Jésus lui dit:
donne-moi à boire.

 Le sommeil

 Matthieu 8.24 : Et voici, il s’éleva sur la mer une si grande tempête que
la barque était couverte par les flots. Et lui, il dormait.

 Les émotions

 Jean 11.33 : Jésus, la voyant pleurer, elle et les Juifs qui étaient venus
avec elle, frémit en son esprit, et fut tout ému.

 Les angoisses

 Matthieu 26.37 : Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, et il
commença à éprouver de la tristesse et des angoisses.

 Il a pleuré

 Jean 11.35 : Jésus pleura.

 Il a été étonné

 Matthieu 8.10 : Après l’avoir entendu, Jésus fut dans l’étonnement, et il


dit à ceux qui le suivaient : je vous le dis en vérité, même en Israël je n’ai
pas trouvé une aussi grande foi.
 Marc 6.6 Et il s’étonnait de leur incrédulité. Jésus parcourait les villages
d’alentour, en enseignant.
7

 Il a été tenté

 Matthieu 4.1 : Alors Jésus fut emmené par l’Esprit dans le désert, pour
être tenté par le diable.

 Hébreux 2.18 : car, ayant été tenté lui-même dans ce qu’il a souffert, il
peut secourir ceux qui sont tentés.

 Hébreux 4.15 : Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne


puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous
en toutes choses, sans commettre de péché.

 Il a souffert

 Actes 1.3 : Après qu’il eut souffert, il leur apparut vivant, et leur en
donna plusieurs preuves, se montrant à eux pendant quarante jours, et
parlant des choses qui concernent le royaume de Dieu.

 1 Pierre 2.21 : Et c’est à cela que vous avez été appelés, parce que Christ
aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez
ses traces…

Une question se pose tout de même, concernant la foi et l’espérance que nous, les
humains, devons placer en Dieu…

• Jésus a-t-il usé de ces deux vertus que sont la foi et l’espérance ?

Thomas d'Aquin, (1225-1274) croyait que non.

« Car la foi suppose l’inévidence et l’espérance, la non-possession, or le Christ


contemplait l’essence divine et possédait la béatitude » 1

En d’autres termes, Jésus ne pouvait avoir la foi et l’espérance puisqu’il possédait


déjà toutes choses et qu’il était en parfaite communion avec Dieu.

1
Somme Théologique IIIa, Q.7, art.3 et 4
8

Henri Blocher n’est pas tout à fait d’accord…

 Il est vrai que les évangiles n’attribuent nulle part la foi et l’espérance à Jésus

 Jésus se disait « Fils de Dieu », et cela semblait signifier pour ses adversaires
qu’il se confiait en Dieu.

 Matthieu 27.43 : Il s’est confié en Dieu; que Dieu le délivre maintenant,


s’il l’aime. Car il a dit: je suis Fils de Dieu.

 L’épître aux Hébreux cite Ésaïe 8.17, et fait dire à Jésus : « je me confierai en
toi »

 Hébreux 2.11 : Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous
issus d’un seul. C’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères,
12 lorsqu’il dit : J’annoncerai ton nom à mes frères, je te célébrerai au
milieu de l’assemblée.
13 Et encore : Je me confierai en toi.

 Hébreux 12, est beaucoup plus explicite en rapport à la foi de Jésus

 12.2 : ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi,


qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé
l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu.

 Le mot consommateur signifie : 1


1) celui qui achève, qui perfectionne
2) quelqu’un qui a élevé sa foi à la perfection dans sa propre personne et
qui est ainsi le meilleur exemple de foi

On peut se demander si Jésus n’avait pas justement besoin d’une foi et d’une
espérance parfaite pour faire la volonté du père.

On peut aussi ajouter que la foi et l’espérance, tout comme l’amour, demeure
éternellement, même quand ce qui est parfait sera venu (1 Corinthiens 13.10)
Jésus « le parfait », pouvait bien posséder ces deux vertus.

1
La Bible Online, Lexique Français - Grec, 5051 teleiotes (tel-i-o-tace’)
9

II. Précisions dogmatiques

L’humanité sans péché

Jésus est homme, mais il y a une différence énorme entre lui et le reste des hommes.

Il n’a pas péché.

Plusieurs personnes ont de la difficulté à comprendre comment Jésus peut être de la


même nature que nous, sans péché. En effet, pouvons-nous ne pas péché ?

 Romains 3.10 : selon qu’il est écrit : Il n’y a point de juste, pas même un seul;

Il faut comprendre que ce n’est pas le péché qui nous rend « humains ».

En fait, « Notre corruption est un accident, et tend à nous déshumaniser. Jésus-


Christ sans péché est l’Homme »1

Pilate a-t-il prophétisé quand il a dit : « voici l’homme » ?

Jésus est « l’Homme » comme il aurait dû être, le parfait représentant de


l’humanité.

Quels sont donc les textes qui attestent que Jésus est sans péché ?

 Ésaïe laisse entrevoir l’innocence de celui qui nous justifiera

 Ésaïe 53.9 : On a mis son sépulcre parmi les méchants, Son tombeau avec
le riche, quoiqu’il n’eût point commis de violence et qu’il n’y eût point de
fraude dans sa bouche.

 Jésus met au défi quiconque de le convaincre de péché

 Jean 8.46 : Qui de vous me convaincra de péché ? Si je dis la vérité,


pourquoi ne me croyez-vous pas ?

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 153.
10

 Jésus affirme que le prince de ce monde n’a rien en lui

 Jean 14.30 : Je ne parlerai plus guère avec vous; car le prince du monde
vient. Il n’a rien en moi;

 Sans réaliser qu’il disait la vérité absolue, Pilate en a rendu témoignage

 Jean 18.38 : Pilate lui dit: qu'est-ce que la vérité ? Après avoir dit cela, il
sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit: je ne trouve
aucun crime en lui.

 Jean 19.4 : Pilate sortit de nouveau, et dit aux Juifs : voici, je vous
l’amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun
crime.

 Les apôtres prêchent Jésus comme « le juste »

 Actes 3.14 : Vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé
qu’on vous accordât la grâce d’un meurtrier. (Pierre)

 Actes 7.52 : Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté ? Ils
ont tué ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste, que vous avez
livré maintenant, et dont vous avez été les meurtriers, (Étienne)

 Actas 22.14 : Il dit: Le Dieu de nos pères t’a destiné à connaître sa


volonté, à voir le Juste, et à entendre les paroles de sa bouche; (Ananias,
à Paul)

 1 Pierre 3.18 : Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste
pour des injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort quant
à la chair, mais ayant été rendu vivant quant à l’Esprit,

 1 Jean 2.1 : Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne
péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du
Père, Jésus-Christ le juste.

 Paul précise qu’il n’a pas connu le péché

 2 Corinthiens 5.21 : Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir
péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu.
11

 Pierre dit qu’il est irréprochable

 1 Pierre 1.19 : mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau
sans défaut et sans tache,

 L’auteur d’Hébreux et Jean le disent sans péché

 Hébreux 4.15 : Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne


puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous
en toutes choses, sans commettre de péché.

 1 Jean 3.5 : Or, vous le savez, Jésus a paru pour ôter les péchés, et il n’y
a point en lui de péché.

Est-ce important que Jésus-Christ soit sans péché ?

 C’est seulement pur comme il était que Christ a pu s’offrir en sacrifice


propitiatoire

 S’il avait été coupable de la moindre faute, il aurait mérité la mort pour lui-
même

 Il n’aurait pas pu donner sa vie en substitution pour la nôtre

Les textes prouvant l’humanité de Jésus-Christ sont si nombreux, que la


doctrine s’établit d’elle-même.
1

Christologie 17

Christologie 17 ....................................................................................... 1
C. L’union des natures ........................................................................... 1
I. L’union sans confusion ...................................................................... 2
1. Une seule hypostase ..................................................................... 2
a) La notion de personne (ou hypostase) .............................................. 2
b) l’attestation de l’unipersonnalité du Christ ....................................... 3
c) La communication des idiomes ...................................................... 4
2. Deux natures distinctes .................................................................. 5
3. Activité, science et conscience du Christ ............................................. 6

Chapitre 3

La constitution de la personne :
Les deux natures de l’unique Fils

C. L’union des natures

Ceux qui nient la divinité de Jésus, veulent en général, défendre son humanité.

Ceux qui nient l’humanité de Jésus, veulent en général, défendre la dignité céleste du
Seigneur…

C’est qu’il n’est pas facile de confesser Jésus-Christ comme étant à la fois Dieu et
homme. Les deux natures semblent « par nature », irréconciliables !

Nous allons tenter de résoudre cette difficulté, ou du moins, de la rendre plus


« compréhensible » à notre intelligence.
2

I. L’union sans confusion

Rappelons « l’équilibre » obtenu au concile de Chalcédoine :

 Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme

 Affirmation de l’union parfaite des deux natures

 Affirmation de la distinction entre les deux natures

 Rejet du nestorianisme :

 Le fils n’est pas Dieu

 L’union du Fils au Père est seulement une union morale

 Rejet du monophysisme :

 (Eutychès) : Doctrine affirmant que le Christ ne possède qu’une seule


nature. (Divine)

 L’union « physique » du Père et du Fils empêche la dualité des natures

1. Une seule hypostase (personne)

L’union des natures n’est ni morale, ni physique. Il s’agit plutôt d’une union
« personnelle » ou « hypostatique »

Une façon simple de le comprendre, serait de dire : l’humanité et la divinité sont dans
la personne de Jésus-Christ

Nous allons approfondir ce concept de « personne »

a) La notion de personne (ou hypostase)

 Cette notion n’existait pas « telle quelle » dans la philosophie grecque

 C’est la pensée chrétienne qui a fait émerger l’idée de la « personne »

 La trinité et la dualité christologique ont favorisé cette notion


3

 Chaque personne est unique (individu)

 La personne ou hypostase, peut être défini comme :

 La substance individuelle

 Ce qui nous distingue, individuellement

 On lui attribut les rôles, les responsabilités et les relations

 La nature nous montre l’aspect ontologique : « Ce qu’il est »

 La personne nous montre l’aspect fonctionnel : « Qui est-il»

 Les œuvres caractérisent la personne

 « bonne ou mauvaise personne »

 On ne doit pas confondre la personne (nous sommes tous des personnes) et la


personnalité (nous avons tous des personnalités différentes)

b) l’attestation de l’unipersonnalité du Christ

 Il n’y a qu’une seule personne en Christ (trois personnes en Dieu)

 Aucune remarque ou suggestion biblique ne nous indique le contraire

 Jamais Jésus ne dialogue avec le Fils

 Il est question de lui au singulier

 Il dit « Je » et non pas « Nous » pour se désigner (sauf dans Jean 3.11)

Jean 3.11 : En vérité, en vérité, je te le dis, nous disons ce que nous savons, et nous
rendons témoignage de ce que nous avons vu; et vous ne recevez pas notre témoignage.

 En disant « nous », Jésus s’associe probablement à Jean-Baptiste et aux


prophètes qui ont aussi rendu témoignage
4

Comparons Marc 4.30 et Luc 13.18 pour l’utilisation du « nous »

Marc 4.30 : Il dit encore: A quoi comparerons-nous le royaume de Dieu, ou par quelle
parabole le représenterons-nous?

Luc 13.18 : Il dit encore: A quoi le royaume de Dieu est-il semblable, et à quoi le
comparerai-je?

 Il n’y a aucune raison de supposer plus d’une personne en Jésus-Christ 1

c) La communication des idiomes (ou propriété)

La communication des idiomes est, en fait, une règle de langage, et tend à confirmer
l’unité des deux natures.

Selon cette règle, « il est permis de construire des phrases où on lui attribue (Jésus) ce
qui relève d’une des natures en le nommant d’une façon qui évoque l’autre » 2

La bible le fait de temps à autre :

Actes 20.28 : Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau, au milieu duquel
l’Esprit Saint vous a établis surveillants pour paître l’assemblée de Dieu, laquelle il a
acquise par son propre sang.
3
 « L’Église est acquise par le propre sang de Dieu »

 Propre sang fait référence à son humanité, Dieu, à sa divinité

1 Corinthiens 2.8 : sagesse qu’aucun des chefs de ce siècle n’a connue, car, s’ils
l’eussent connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire.

 La crucifixion fait référence à son humanité (on ne peut crucifier Dieu), Seigneur
de gloire, à sa divinité

Luc 1.43 : Comment m’est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne auprès de
moi ?

 La mère fait référence à son humanité, mon Seigneur (voir contexte), à sa


divinité
1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 161.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 161.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 161.
5

Les prophéties de l’Ancien Testament qui visent Jésus, suivent la même règle de
communication des idiomes.

Ésaïe 9.6 (9-5) : Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination
reposera sur son épaule; on l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père
éternel, Prince de la paix.

 Un enfant fait référence à son humanité, Dieu puissant etc., à sa divinité

Jérémie 23.5 : Voici, les jours viennent, dit l’Éternel, Où je susciterai à David un
germe juste; Il régnera en roi et prospérera, Il pratiquera la justice et l’équité dans le
pays.
6 En son temps, Juda sera sauvé, Israël aura la sécurité dans sa demeure; Et voici le
nom dont on l’appellera: L’Éternel notre justice.

 Le fils de David fait référence à son humanité, l’Éternel de justice, à sa divinité

L’ancienne Église a utilisé la communication des idiomes pour deux expressions très
connues : « Marie mère de Dieu » et « Dieu est mort ».

À chaque fois, il s’agit du Fils de Dieu dans sa nature humaine.

Malgré ces abus de la part de l’Église primitive, qui ont notamment


donné lieu à une hérésie menant au culte à Marie, cette forme de
langage utilisé dans les écritures nous permet de mieux concevoir et
d’appuyer la thèse des deux natures de Christ

2. Deux natures distinctes

« Chalcédoine précise que les deux natures subsistent dans l’union « sans confusion » et
« sans changement » » 1

 Nous avons déjà étudié séparément la divinité et l’humanité de Jésus

 En plus des textes séparés, certains textes reflètent les deux natures

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 162.
6

« Paul écrivant aux Romains, balance avec précision « selon la chair » et « selon l’esprit
de sainteté » » 1

Romains 1.3 : et qui concerne son Fils né de la postérité de David, selon la chair,
4 et déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection
d’entre les morts, Jésus-Christ notre Seigneur,

Notons aussi comment il termine son argumentation dans Romains 9.5

Romains 9.5 : (les Israélites) et les patriarches, et de qui est issu, selon la chair, le
Christ, qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement. Amen!

Paul explique aussi les deux natures de Christ aux Philippiens

Philippiens 2.6 : lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie
à arracher d’être égal avec Dieu,
7 mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant
semblable aux hommes;

On voit les mêmes raisonnements dans Colossiens 1.15 et suivants, de


même que dans Hébreux 1 et 2 qui nous présentent Christ comme ayant
bel et bien deux natures.

On ne peut prétendre comprendre parfaitement comment cela est


« possible », mais on ne peut nier la réalité des deux natures

3. Activité, science et conscience du Christ

De quelle façon, l’union de la nature divine et de la nature humaine de Christ se


traduit-elle dans la vie de Jésus ?

 On sait déjà qu’il y a deux volontés en Jésus (la sienne et celle du Père)
Matthieu 26.39

Y a-t-il d’autres aspects de la vie de Jésus qui sont « affectés » par ses deux
natures ?

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 163.
7

Un vieil adage dit : « les actes sont de la personne par la nature : le sujet agit en
mettant en œuvre ce qu’il est » 1

 Ce dicton résume de façon assez intéressante la nuance entre la nature et la


personne.

 On peut en conclure que Jésus a « agi » conformément à ces deux natures.

 Dépendamment de « qui » agit, les actions seront humaines ou divines.

Il agit :

Parfois selon sa nature humaine : Il a probablement pleuré quand il avait faim étant
bébé, il s’est approcher pour « voir » s’il y avait des fruits dans le figuier, il a souffert
physiquement…

Parfois selon sa nature divine : Il pardonne les péchés, il nous rachète, (note : les
miracles ne sont pas une preuve de la divinité)

La plupart du temps en harmonie avec ses deux natures : il enseigne, il guérit les
malades, il prit, et tout ce qui a trait à l’office de « médiateur »

Pour ce qui est de la science de Christ, il n’est pas facile de distinguer entre la
science humaine de Jésus et la science de Dieu (omniscience).

 Marc 11.13 : Apercevant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s’il y
trouverait quelque chose; et, s’en étant approché, il ne trouva que des feuilles,
car ce n’était pas la saison des figues.

 Marc 13.32 : Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait, ni les
anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul.

« Le plus sobre, c’est d’admettre une science humaine du Christ, dans les jours de sa
chair, limitée, avec des modalités comparables à celles de l’expérience prophétique »2

1
Thomas d’Aquin, IIIa, Q. 19, art. 1 (sol. 3)
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 166.
8

Ce n’est pas facile à comprendre, cependant, deux pensées peuvent nous aider à
concevoir ce mystère.

 Comme les natures sont « séparées et distinctes », le savoir divin n’envahit pas
l’âme humaine de Jésus. Il y puise quand il veut

 Jésus semble s’abstenir volontairement de puiser dans l’omniscience afin


de vivre son humanité

 « Un maître peut, pour se mettre au niveau de ses élèves, faire


abstraction de sa connaissance de l’algèbre et résoudre laborieusement un
problème par l’arithmétique » 1

 (Pour les plus vieux), on se souviendra de Minifée, qui voulait vivre comme
une humaine et qui refusait d’utiliser la magie pour faire son ménage

 Une hypothèse veut que Jésus ait « accès » à une « supraconscience »

 à l’inverse de notre subconscient, Jésus aurait eu une supraconscience

 Qui implique une « vision béatifique » (celle des bienheureux dans la


gloire, qui connaissent face à face)

Il est clair que Jésus avait accès au Père et était en communion parfaite
avec lui

Jean 5.20 : Car le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu’il fait; et il lui montrera
des oeuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l’étonnement.

Il est l’image visible du Dieu invisible

Jean 14.9 : Jésus lui dit: Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas
connu, Philippe! Celui qui m’a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père?

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 166.
1

Christologie 18

Christologie 18 ....................................................................................... 1
C. L’union des natures ........................................................................... 1
II. Doctrines déviantes et considérations éclairantes ..................................... 1
1. La communication réelle des luthériens .............................................. 2
2. La théologie dite « kénotiste » ......................................................... 4
a) Le plaidoyer du kénotisme ........................................................... 4
b) Premières objections.................................................................. 5
c) Examen des textes clés ............................................................... 7
3. Le mystère et l’intelligence ............................................................ 9

Chapitre 3

La constitution de la personne :
Les deux natures de l’unique Fils

C. L’union des natures

II. Doctrines déviantes et considérations éclairantes

« Nous aurions pu intituler notre paragraphe : Tentations explicatives et tentatives


d’explication » 1

Ce qu’on va voir aujourd’hui, ce sont les efforts théologiques que certains ont faits
pour essayer de concilier les deux natures de Christ professées dans les écritures.

On va d’abord regarder la doctrine particulière des luthériens, puis celle de la


« kénose ».

Après avoir démontré les failles de ces deux doctrines, « nous indiquerons quelques
pistes qui paraissent plus sûres ».2

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 167.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 167.
2

1. La communication réelle des luthériens

La doctrine luthérienne veut que la nature divine soit « communiquée » à la nature


humaine de Christ

 Cette doctrine s’est construite pour soutenir une théologie eucharistique

 Pas de transsubstantiation à la Cène comme chez les catholiques, mais


plutôt la consubstantiation. (Chez les luthériens, les espèces du pain et du
vin demeurent en même temps que la présence passagère du corps du
Christ)

 Consubstantiation1 : [THÉOLOGIE] Selon l’Église luthérienne, présence du


Christ dans l’eucharistie, qui ne fait toutefois pas disparaître la substance
même du pain et du vin.

 Ils croient ainsi résoudre le problème des deux natures

 La nature divine est communiquée à la nature humaine, sans la changer

 L’union des deux natures paraît moins difficile à concevoir

 Cette doctrine a des affinités avec la doctrine scolastique de « la grâce du


Christ »

 Cette grâce « divinise » l’humanité de Christ (concept de la divinisation de


la chair)

 Ils croient respecter la foi de Chalcédoine en disant que :

 La nature humaine de Christ ne change pas en elle-même

 Elle reçoit plutôt des attributs qui restent divins par l’union et dans
l’union

1
Définitions tirées du logiciel « Antidote » de Druide informatique
3

Que valent ces arguments ?

 « Aucun des textes bibliques allégués (par les luthériens) n’attribue à la nature
humaine de Jésus les qualités divines » 1

 Colossiens 2.9 : Car en lui habite corporellement (somatikos) toute la


plénitude de la divinité.

 Le mot « somatiKos » n’est employé qu’une fois dans le Nouveau


Testament

 Il signifie bien « corporellement » (pensez au mot « psychosomatique2 » :


relatif à l’interaction entre le corps et l’esprit.)

 Les luthériens traduisent ce mot comme étant : « réellement »

 Ce qui donnerait : car en lui habite « réellement » toute la plénitude de la


divinité. Laissant croire que la divinité est dans la nature humaine même
de Jésus de façon « réelle »

 Ce texte, comme les autres, ne confère absolument pas la divinité au


corps de Jésus. Il parle plutôt d’une habitation intime

 Le concept luthérien de communication des natures s’approche dangereusement


du monophysisme qui ne voit en Christ qu’une seule nature

 Comment dire que la nature humaine de Christ ne change pas si elle possède
désormais tous les attributs de Dieu (infini, tout puissant, omniprésent)

« C’est déjà assez difficile de penser que la même « personne » possède à la fois
deux facultés inégales : ce mystère éblouit notre pauvre entendement ! Mais poser
que la même faculté (ou nature) soit rendue infinie (par communication) tout en
restant finie, c’est versé dans la pure et plate contradiction, dans l’absurdité sans
remède » 3

« … certains luthériens ont la prudence d’ajouter à leur thèse sur la


communication : « pour autant que l’essence de chaque nature le permet ». Mais
c’est là tout concéder à leurs critiques, si la différence de l’humain et du divin est
respectée : car pour rester humaine et « sans altération », l’essence de la nature
humaine ne permet aucune communication d’attribut divin. » 4
1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 168.
2
Définitions tirées du logiciel « Antidote » de Druide informatique
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 168.
4
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 169, note 1.
4

2. La théologie dite « kénotiste »

La doctrine de communication des luthériens n’est en fait qu’un essai de solution du


problème des deux natures.

Par contre, la théologie de la « kénose », elle, prétend résoudre l’énigme.

 Cette théologie est née chez certains luthériens du 19e siècle

 Elle rejette les formules de Chalcédoine

 Elle pose que, le Logos divin s’est « vidé » de ses attributs divins (de sa nature)
pour devenir homme

a) Le plaidoyer du kénotisme

Quels sont les arguments apportés par les adeptes de cette théologie ?

 La solution kénotiste se veut une réponse aux difficultés traditionnelles de la


christologie

 Elle croit pouvoir s’appuyer fermement sur des textes bibliques favorables à sa
thèse

 Ils s’appuient sur les grands énoncés de l’Incarnation

Jean 1.14 : Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce
et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils
unique venu du Père.

 Le Logos est « devenu » chair, impliquant un « changement » dans la nature


même du Logos (il s’est dépouillé de sa nature divine)

Jean 17.5 : Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que
j’avais auprès de toi avant que le monde fût.

 Ce texte laisse à penser que Jésus ne possède plus cette gloire dans sa forme
humaine
5

Philippiens 2.6 : lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie
à arracher d’être égal avec Dieu,
7 mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant
semblable aux hommes;
8 (2-7) et ayant paru comme un simple homme, (2-8) il s’est humilié lui-même, se
rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix.

 Ce texte est à l’origine du nom de la doctrine « kénose » (mais s’est


« ékénôsén » lui-même)

 Jésus aurait renoncé à la forme divine qu’il possédait pour « l’échanger » contre
la forme humaine

 En passant de l’état divin à l’état humain, Jésus n’a conservé que « la pure
identité du moi » (il n’a pas perdu son identité propre de Fils de Dieu)

2 Corinthiens 8.9 : Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui
pour vous s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez
enrichis.

 Confirme une nouvelle fois que le Fils de Dieu s’est dépouillé effectivement de la
nature divine

Ils couronnent leur argumentation par une considération plus générale

 Le dépouillement du Fils de Dieu est le don suprême, le plus grand sacrifice, la


preuve de son amour

 Ils attaquent du même coup le « préjugé philosophique de l’immuabilité divine »

b) Premières objections

Bien qu’à première vue, le kénotisme semble une doctrine qui apporte une solution
élégante aux problèmes des deux natures, le fait est que le kénotisme soulève en lui-
même bien d’autres questions qui ne sont pas résolues.

 Le kénotisme rejette le dogme de l’immutabilité de Dieu

 Il est facile pour eux de dire que l’immutabilité est un préjugé, mais la
bible ne l’affirme pas moins
6

 Jacques 1.17 : toute grâce excellente et tout don parfait descendent


d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement ni
ombre de variation.

 Malachie 3.6 : Car je suis l’Éternel, je ne change pas; et vous, enfants de


Jacob, vous n’avez pas été consumés.

 Psaumes 102.27 : (102-28) Mais toi, tu restes le même, et tes années ne


finiront point. (Attribué au Fils dans Hébreux 1.12)

 2 Timothée 2.13 : si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne


peut se renier lui-même.

 Dieu est vivant, il est capable d’activité, de relation et d’alliance, mais le


kénotisme propose une mutation destructrice qui n’est pas conforme avec
la doctrine biblique

 Le kénotisme ne tient pas compte des fonctions cosmiques du logos

 Colossiens 1.17 : Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en


lui. (Il n’est plus là, puisqu’il s’est dépouillé pour prendre la nature
humaine, ils ne croient pas que Christ ait eu les deux natures en même
temps)

 « Il faut absolument maintenir les fonctions cosmiques du Logos, et sa


résidence, tout au long, dans le sein du Père » 1

 En supposant que le Fils ait pu se dépouiller de sa nature divine…

 Les kénotiste n’ont plus le droit de l’appeler Dieu (alors qu’ils le font)

 « Par définition, être Dieu, c’est avoir la nature divine » 2

 Le problème majeur survient à la fin de l’humiliation (Christ glorifié)

 Ils affirment que Jésus-Christ glorifié devait rejoindre la divinité elle-


même

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 178.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 172.
7

Le problème est le suivant : ou bien, Christ demeure un homme, ou bien il cesse


d’être un homme.

Si le Fils, en recouvrant sa divinité, cessait d’être un homme, cela serait désastreux


pour nous (il représente l’humanité) et contraire à plusieurs textes.

 Actes 17.31 : parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice,
par l’homme qu’il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le
ressuscitant des morts…

 1 Corinthiens 15.47 : Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre; le


second homme est du ciel.

Si le Fils demeure un homme, son humanité coexiste avec la divinité.

 Si la nature humaine et la nature divine peuvent exister après que Christ soit
glorifié, les kénotiste se retrouvent avec le même problème des deux natures.

 Mais cette fois, les deux natures coexisteront pour l’éternité

En tentant de résoudre la difficulté de l’union des deux natures, ils se retrouvent


avec le même problème après que Christ eut été glorifié.

c) Examen des textes clés

Pour pouvoir affirmer une telle doctrine, il faudrait l’appui solide des textes bibliques

« Or l’examen des passages allégués montre que le sens kénotiste n’est nulle part
nécessaire, ni même probable » 1

Jean 1.14 : Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce
et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils
unique venu du Père.

 Le logos est devenu « homme »

 Dans le langage biblique, l’homme et la chair sont liés

 Genèse 6.3 : Alors l’Éternel dit : mon esprit ne restera pas à toujours
dans l’homme, car l’homme n’est que chair, et ses jours seront de cent
vingt ans.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 172.
8

 Jean 3.6 : Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit
est esprit.

 Le texte ne dit pas que le Logos ait cessé de posséder la divinité

 Le verset suggère plutôt la permanence de la divinité

 … nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils


unique venu du Père (nous avons contemplé la gloire du Logos)

Jean 17.5 : Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que
j’avais auprès de toi avant que le monde fût.

 La gloire ne se résume pas comme étant la possession des attributs divins que
Jésus aurait abandonnée

 La gloire, c’est la manifestation et le resplendissement de ces attributs

 La gloire de Christ sur terre n’est pas la même que celle qu’il a auprès du Père,
mais il ne s’agit pas de l’abandon puis du recouvrement de la « nature » divine

Philippiens 2.6 : lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie
à arracher d’être égal avec Dieu,
7 mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant
semblable aux hommes;
8 (2-7) et ayant paru comme un simple homme, (2-8) il s’est humilié lui-même, se
rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix.

 Ne sautons pas aux conclusions trop hâtives : le texte n’affirme pas


explicitement l’abandon de la nature divine

 … lequel, existant en forme de Dieu… existant est au participe présent : l’état


original « se prolonge dans le temps », c’est un présent continu. (Le contraire de
l’interprétation kénotiste)

 Christ s’est-il dépouillé de sa divinité ?

 Le Christ préexistant, possédait la divinité

 Il n’a pas voulu considérer son égalité avec Dieu « comme une aubaine
dont on profite pour soi seul » 1

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 177.
9

 « C’est l’exploitation de son rang qui paraît l’objet du renoncement,


plutôt que le rang lui-même » 1

 Il a renoncé à ses avantages, pas à son titre (de Dieu)

 Il s’est dépouillé = il s’est fait pauvre

2 Corinthiens 8.9 : Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui
pour vous s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez
enrichis.

 Christ s’est défait de sa richesse initiale pour se faire pauvre

 La richesse en question ne peut pas être la nature divine

 Si tel était le cas, et que nous respections la symétrie du texte, notre


enrichissement serait que nous prenions la nature divine à sa place

 Nous croyons plutôt que la richesse représente la jouissance d’avantages céleste


dont le Fils s’est bel et bien privé pour que nous puissions en jouir

3. Le mystère et l’intelligence

Ce n’est pas parce qu’une chose est mystérieuse, qu’elle est forcément absurde et non
fondée.

Quand on pense à l’union des deux natures…

Nous ne pouvons pas l’imaginer parfaitement, mais les justifications bibliques et les
raisons théologiques ont été démontrées.

Est-ce notre raison ou notre imagination qui n’est pas satisfaite ?

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 177.
1

Christologie 19

Christologie 19 ....................................................................................... 1
Chapitre 4 ............................................................................................. 1
Les deux états du Médiateur .................................................................... 1
Introduction ........................................................................................ 1
Complément : la descente « ad inferos » (aux enfers) ................................... 7

Chapitre 4
Les deux états du Médiateur

Introduction

Jusqu'à présent, on a démontré que le Christ a bel et bien deux natures, et que ses
deux natures, divine et humaine, sont unies dans sa personne. Même si notre
imagination à du mal à se représenter ces deux réalités, l’étude des textes et des
témoignages a donné raison à cette doctrine des deux natures.

— Christ est à la fois Homme et Dieu —

Si on veut compléter notre étude sur la christologie, on ne peut pas se limiter à la


confession de Chalcédoine, on doit aussi considérer l’ensemble de l’œuvre du Christ.

Les deux prochains chapitres traiteront donc de cet aspect de la doctrine de Christ.

1- Les deux états du Médiateur (le côté historique)


2- Les trois offices du Christ (son rôle)

« Il est devenu classique d’exposer les étapes de l’histoire de l’Incarné en


considérant ses deux états successifs : humiliation, exaltation. »1

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 184.
2

Dans « l’état d’humiliation », le Médiateur :

 Se rend solidaire de ses frères sous la loi.

 Se charge volontairement de leur dette envers « Dieu » (péché).

 Paie la dette, en donnant sa vie.

Dans « l’état d’exaltation », le Médiateur :

 Recueille le fruit de son œuvre.

 Il entre le premier dans le nouveau régime qu’il a rendu possible.

 Permet aux siens d’y entrer à leurs tours.

La « biographie » de Jésus a donc aussi une portée théologique :

 Puisqu’il devait d’abord être humilié, pour pouvoir « assumer » le péché de


l’homme, et s’identifier à lui.

 Et qu’il devait ensuite être exalté, pour manifester sa victoire sur la mort,
conséquence du péché, et nous donner accès au salut.

La Bible nous présente assez fréquemment le contraste entre l’humiliation et de


l’exaltation du Messie.

Ésaïe 53.9 : On a mis son sépulcre parmi les méchants, Son tombeau avec le riche,
quoiqu’il n’eût point commis de violence et qu’il n’y eût point de fraude dans sa
bouche.
10 Il a plu à l’Éternel de le briser par la souffrance… Après avoir livré sa vie en
sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours; et l’oeuvre de
l’Éternel prospérera entre ses mains.
11 À cause travail de son âme, il rassasiera ses regards; par sa connaissance mon
serviteur juste justifiera beaucoup d’hommes, et il se chargera de leurs iniquités.
12 C’est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands; Il partagera le butin avec les
puissants, parce qu’il s’est livré lui-même à la mort, et qu’il a été mis au nombre des
malfaiteurs, parce qu’il a porté les péchés de beaucoup d’hommes, et qu’il a intercédé
pour les coupables.
3

Philippiens 2.6 : lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie
à arracher d’être égal avec Dieu,
7 mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant
semblable aux hommes;
8 (2-7) et ayant paru comme un simple homme, (2-8) il s’est humilié lui-même, se
rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix.
9 C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-
dessus de tout nom,
10 afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la
terre,
11 et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le
Père.

Hébreux 12.2 : ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui,
en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et s’est
assis à la droite du trône de Dieu.

Luc 24.26 : Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa
gloire ?

Les deux états du Médiateur sont clairs, mais il est moins évident de déterminer où
l’un finit et où l’autre commence.

 Ex. : Certains voient « la descente aux enfers » comme faisant partie de


l’humiliation, pour les luthériens par contre, « la descente aux enfers » est la
première étape de l’exaltation…

 « Tout dépend du sens qu’on donne à la « descente » mentionnée dans le


Credo »1

Cette petite controverse nous montre le danger d’opposer de manière trop


« absolue » les deux états

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 185.
4

Christ a été humilié et il a été exalté, mais « dans l’humiliation même, des rayons de la
gloire du Fils traversent le voile de la chair. »1

 Quand il fait des miracles, Jésus manifeste sa gloire.

 Jean 2.11 : Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des miracles que fit
Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.

 Jean 1.14 : Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous,
pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire
comme la gloire du Fils unique venu du Père.

 Lors de la transfiguration, les témoins ont vu une « avant-première » de la


glorification alors qu’il était encore dans l’humiliation (Matthieu 17:2)

Christ a été humilié et il a été exalté, mais dans l’exaltation même…

 Il déclare : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? (Actes 9.4)

 « D’une certaine façon, il reste exposé aux insultes des pécheurs »2 à


travers son Église.

 Ceux qui nous rejettent, le rejettent lui-même.

Si on pousse un peu plus loin la réflexion sur les deux états, on peut « discerner la
gloire non pas « malgré » l’humiliation, mais la gloire « dans » l’humiliation. »3

 Il existe en effet un lien logique entre les deux.

 Dans Philippiens 2.9, quand il est dit « C’est pourquoi aussi Dieu l’a
souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout
nom… » l’expression « c’est pourquoi » exprime le lien de cause à effet
entre les deux états.

 L’humiliation est donc, en partie4, la cause de la gloire, ou plutôt, il


reçoit la gloire de s’être humilié en plus de la gloire qu’il possédait déjà.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 185.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 185.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 185.
4
Je dis « en partie » puisque Jésus possédait déjà la gloire avant la fondation du monde (Jean 17.5)
5

 L’Évangile de Jean élabore sur ce sujet d’une très belle manière

Jean 12.23 : Jésus leur répondit: L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être
glorifié.
24 En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne
meurt, il reste seul; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruits.
25 Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera
pour la vie éternelle.
26 Si quelqu’un me sert, qu’il me suive; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si
quelqu’un me sert, le Père l’honorera.
27 Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je ?… Père, délivre-moi de cette
heure?… Mais c’est pour cela que je suis venu jusqu’à cette heure.
28 Père, glorifie ton nom ! Et une voix vint du ciel: Je l’ai glorifié, et je le glorifierai
encore.
29 La foule qui était là, et qui avait entendu, disait que c’était un tonnerre. D’autres
disaient: Un ange lui a parlé.
30 Jésus dit: Ce n’est pas à cause de moi que cette voix s’est fait entendre; c’est à
cause de vous.
31 Maintenant a lieu le jugement de ce monde; maintenant le prince de ce monde sera
jeté dehors.
32 Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes (de toutes
races, de toute sorte) à moi.
33 En parlant ainsi, il indiquait de quelle mort il devait mourir. –

1. « On comprend l’association de la gloire et de la mort ignominieuse, parce que la


croix sera victoire sur le prince de ce monde »1 (v.31)

2. Sa mort à la croix « permettra le salut de tous les hommes, Grec et Juifs, en


abattant le mur de séparation »2 (v. 32)

3. « Parce que la gloire du grain de blé est de mourir pour porter beaucoup de
fruit »3 (v. 24)

Ce paradoxe de gloire dans l’humilité est aussi présent dans les Évangiles
synoptiques.

 Dans Marc 10.37ss, « la demande des deux fils de Zébédée suscite


immédiatement en Jésus la pensée de sa mort »4

 Il sait qu’il doit mourir pour pouvoir entrer dans son règne de gloire
1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 185.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 185.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 185.
4
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 185, note 3.
6

Dans l’Apocalypse, on voit aussi le paradoxe, gloire — humiliation…

Apocalypse 5.5 : Et l’un des vieillards me dit: ne pleure point; voici, le lion de la tribu
de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux.
6 Et je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des vieillards, un
agneau qui était là comme immolé.

 Le lion de Juda victorieux « est » l’agneau immolé.

 C’est une gloire pour Christ de s’être humilié.

Quoiqu’il en soit, et bien que l’état d’humiliation et l’état d’exaltation se


chevauchent comme étant très lié, il est important de conserver la « succession
temporelle ».

 En ne distinguant pas les deux états, Karl Barth (concentration christologique)


voit l’humiliation et l’exaltation dans un même temps, il perd du même coup le
côté historique de la venue du Messie.

 Le Christ devait subir l’humiliation « avant » d’être exalté.

 Ce qui est conforme aux textes bibliques

1 Pierre 1.11 : voulant sonder l’époque et les circonstances marquées par l’Esprit de
Christ qui était en eux, et qui attestait d’avance les souffrances de Christ et la gloire
dont elles seraient suivies.

Jean 7.39 : Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui; car
l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.
7

Complément : la descente « ad inferos » (aux enfers)

Credo : symbole des Apôtres

Je crois en Dieu, le Père tout-puissant,


Créateur du ciel et de la terre.
Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur;
qui a été conçu du Saint-Esprit,
est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié,
est mort et a été enseveli,
est descendu aux enfers ;
le troisième jour est ressuscité des morts,
est monté aux cieux,
est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,
d'où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l'Esprit Saint, à la sainte Église catholique,
à la communion des saints, à la rémission des péchés,
à la résurrection de la chair, à la vie éternelle.

Amen.

Le credo mentionne donc la descente aux enfers…

Mais l’enfer n’est pas ce que la majorité des gens croit de nos jours.

 Le mot « enfer » signifie seulement : « les régions inférieures »

 On pourrait comprendre : « il est descendu au séjour des morts »

Que croyez-vous que la descente aux enfers signifie ?


8

La croyance que Jésus est descendu aux enfers est assez répandue dans l’antiquité
chrétienne, mais la compréhension que les croyants ont de cette descente aux
enfers diffère passablement.

1. Elle est parfois comprise comme « une invasion conquérante de l’empire du


démon, qui lui signifie sa défaite »1

2. Parfois « comme la délivrance des patriarches et autres saints de l’A.T. »2

3. Dans l’école d’Alexandrie (emphase sur la divinité), on comprenait la descente


aux enfers « comme une évangélisation donnant une chance de salut aux
morts »3

4. Thomas d’Aquin privilégiait « la délivrance des croyants, purifié déjà des péchés
actuels par la foi et les sacrifices, mais retenus encore pas le péché originel dans
les « limbes des Pères » (région en bordure de l’enfer des damnés) »4

5. Calvin, lui, comprend la descente aux enfers dans son sens le plus négatif et
dur : Jésus sur la croix a souffert la peine des damnés, de l’enfer.

Quels sont donc les textes qui nous parlent de cette descente aux enfers ?

 Éphésiens 4.9 : Or, que signifie : Il est monté, sinon qu’il est aussi descendu
dans les régions inférieures de la terre ?

 1 Pierre 3.18 : Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des
injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort quant à la chair, mais
ayant été rendu vivant quant à l’Esprit, 19 dans lequel aussi il est allé prêcher
aux esprits en prison, 20 qui autrefois avaient été incrédules, lorsque la
patience de Dieu se prolongeait, aux jours de Noé, pendant la construction de
l’arche, dans laquelle un petit nombre de personnes, c’est-à-dire, huit, furent
sauvées à travers l’eau.

 1 Pierre 4.6 : Car l’Évangile a été aussi annoncé aux morts, afin que,
après avoir été jugés comme les hommes quant à la chair, ils vivent selon
Dieu quant à l’Esprit.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 204.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 204.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 204.
4
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 204.
9

 Actes 2.27 : Car tu n’abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts, et tu
ne permettras pas que ton Saint voit la corruption.

 Actes 2.31 : c’est la résurrection du Christ qu’il a prévue et annoncée, en


disant qu’il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts et que sa
chair ne verrait pas la corruption.

 Romains 10.6 : Mais voici comment parle la justice qui vient de la foi: Ne dis pas
en ton coeur: Qui montera au ciel ? c’est en faire descendre Christ; 7 ou : Qui
descendra dans l’abîme ? C’est faire remonter Christ d’entre les morts.

De ces textes, deux se réfère clairement au séjour des morts (Actes 2.31 et
Romains 10.7).

 Christ est bien descendu dans le séjour des morts, mais celui-ci ne pouvait pas le
retenir.

Plusieurs commentateurs croient que les régions inférieures de la terre mentionnée


dans Éphésiens 4.9, sont en fait « la terre » inférieure par rapport au ciel…

 Puisque deux textes font une référence claire au séjour des morts, ça ne fait
aucune différence qu’il s’agisse de la terre ou du séjour des morts.

Le texte de Pierre est par contre problématique…

Voici quelques hypothèses au sujet de 1 Pi 4.6 dont nous discuterons ensemble :

1. Il parlerait de l’évangélisation (pendant qu’ils vivaient) de ceux qui sont morts.

 « L’Évangile a été annoncé même à des gens qui, depuis qu’ils l’ont
entendu, sont morts. »1

2. « Les morts eux-mêmes seront jugés, car l’évangile leur a été annoncé : ils ont
été mis en demeure d’accepter ou de refuser le salut. »2

 Le jugement est universel; il s’adresse aux morts comme aux vivants.

1
Bible annotée N.T. 4, Ed. Emmaüs, Suisse 1983, p. 208, note 1.
2
Bible annotée N.T. 4, Ed. Emmaüs, Suisse 1983, p. 208, note 1.
10

Concernant les hypothèses au sujet de 1 Pi 3.19, nous allons exposer deux façons
de paraphraser le texte, pour tenter de l’expliquer :

1. « Mis à mort quant à la chair, le Christ a été rendu à la vie dans le mode glorieux
d’existence, dans lequel, en remontant au ciel ( v.22), il a proclamé sa victoire
aux démons, les « Fils de Dieu » de Ge 6.1-8, emprisonnés dans l’attente de leur
jugement ».1

 Plusieurs exégètes évangéliques appuient cette hypothèse.

 Elle donne à l’expression « esprits en prison » un sens très naturel.

 Par contre, on ne comprend pas du tout pourquoi il fait un détour par le


déluge.

2. « Mis à mort quant à la chair, le Christ a été rendu à la vie par l’Esprit, dans
lequel, en la personne de Noé, il a prêché aux hommes désobéissants de
l’époque antédiluvienne, qui sont maintenant comme esprits dans la prison de
l’état intermédiaire ». 2

 Plusieurs exégètes évangéliques appuient également cette hypothèse.

 Cette idée remonte à Augustin.

 Elle donne une bonne explication au passage concernant Noé.

 « À toute époque le Christ souffre de l’opposition des moqueurs, en la


personne de ses représentants parlant par son Esprit (1 Pi 1.10s) ».3

 Par contre, « esprits » se comprend moins bien pour les âmes des
hommes.

 « Désobéissants » convient mieux aux hommes rebelles qu’aux démons.

 Le tout reste un exercice pénible d’interprétation.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 205.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 206.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 206.
11

Pour revenir à la descente aux enfers, nous ne pouvons retenir la compréhension


courante dans le catholicisme mise de l’avant par Thomas d’Aquin.

 Les « limbes des Pères » sont inconnus de l’écriture.

 La foi, par avance, au Christ, justifiait de tous les péchés (y compris originel).

 Les croyants de l’Ancienne Alliance avaient l’espoir d’être reçus par Dieu dans la
gloire même (Ps 73.23-26).

Pour ce qui est des autres hypothèses, elles ont certains mérites. Henri Blocher estime
que chacun peut comprendre le texte comme il le croit préférable.

L’interprétation de « Rufin, l’un des premiers à nous rapporter la présence de la


clause « descente aux enfers » dans la confession de son église (celle d’Aquilée, en
410), a l’avantage de la simplicité »1 : il est descendu « ad inferos », au séjour des
morts, signifierait, « il a été enseveli ».

 « Il s’agit de la mort comme état confirmé, pour le corps et pour l’âme. Jésus-
Christ est pleinement mort; son corps gisait au tombeau, son âme était dans
« l’Hadès », c.-à-d. cette partie qui est le sein d’Abraham (Luc 16.22), le paradis
(Luc 23.43), la gloire, en attendant la résurrection. »2

 Cette dernière hypothèse s’en tient à ce qui est certain, mais n’explique pas le
texte de 1 Pierre.

Le nouveau dictionnaire biblique Emmaüs nous donne un bel aperçu du séjour des
morts. Et des textes bibliques qui y font référence.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 206.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 206.
12

Séjour des morts1 , Hadès, Géhenne. De l’hébreu : che’ol, et du grec : Hads (Ps 16.10;
Ac 2.27) L’étymologie des 2 mots est douteuse. che’ol peut signifié « insatiable ». (Pr
27.20; 30.15-16) Hads veut dire : « invisible ».

 Les Juifs appelaient che’ol lieu où se rendaient tous les morts, heureux ou
malheureux. (Ec 9.3, 10)

 Le patriarche qui mourait était « recueilli auprès de son peuple ». (Ge.


25.8s)

 Samuel déclara à Saül et à ses fils que, le lendemain, ils seront où il se


trouve lui-même (1Sa 28.19)

 David, pleurant son fils, dit qu’il ira bientôt vers lui (2Sa 12.23) en
mourant, le roi « se coucha avec ses pères » (1 Rois 2.10)

 On parlait de « descendre dans le séjour des morts », comme s’il était


proche de la tombe où les corps étaient déposés (Nombres 16.30-33; Ézé
31.17; Amos 9.2; Éph 4.9)

 Le séjour des morts était considéré par l’A.T. comme le lieu de l’oubli et du
repos, surtout pour le croyant. (Job 3.13-19)

 La pensée terrestre et désabusée de l’Ecclésiaste est que tout retourne à


la poussière, l’homme comme la bête (3.19-21); les morts ne savent rien,
ne possèdent plus rien, ne font plus aucune oeuvre, et n’auront plus
aucune part à ce qui se fait sous le soleil (5.14).

 Cependant, d’autres textes enseignent que les âmes continuent à exister


dans le séjour des morts; cf. Samuel (1Sa 28.15) Moïse et Élie. (Mt 17.3)

 Dieu dit à Moïse : « Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob », car


pour lui tous sont vivants (Mt 22.31-32; Lu 20.38) Les impies aussi gardent
dans l’au-delà leur personnalité. (És 14.9-10; Ézé 32.21-31)

 Le che’ol se trouve comme ouvert et exposé au regard de Dieu (Job 26.6;


Pr 15.11) et sa présence même s’y fait sentir pour les siens. (Ps 139.8) Les
croyants de l’Ancienne Alliance avaient aussi l’assurance de la gloire
future et de la résurrection des corps (Job 19.25-27; Ps 16.8-11; 17.15;
49.14-16; 73.24-26; Da 12.2-3)

 L’enlèvement au ciel d’Hénoc et d’Élie. (Ge 5.24; 2 Rois 2.11) vint


renforcer une telle certitude.

1
Nouveau dictionnaire Biblique Ed. Emmaüs, version Bible online.
13

 À l’époque précédant la 1re venue du Christ, les Juifs en étaient venus à


distinguer dans le séjour des morts 2 parties :

 l’une réservée aux impies, tourmentés dès leur départ ici-bas; l’autre,
réservée aux bienheureux, et appelée « paradis » ou « sein d’Abraham ».

 Jésus lui-même emploie ces expressions et donne des précisions


remarquables sur le séjour des morts. (Lc 16.19-31)

 Dès son départ d’ici-bas, le croyant jouit de la consolation et du repos.


C’est « le paradis », promis au brigand sur la croix le jour même de sa
mort. (Lc 23.43)

 Tandis que l’impie, en pleine possession de ses facultés et de sa mémoire,


souffre dans un lieu d’où il ne peut sortir.

 Cet endroit de tourment est pour lui comme la prison préventive : il y


attend la 2e résurrection, le jugement dernier et la détention à
perpétuité que sera l’enfer éternel. Voir : Peines éternelles.

 Un grand changement fut produit par la descente du Christ dans le séjour des
morts bienheureux.

 Selon la prophétie, le Seigneur n’y fut pas abandonné (Ps 16.8-11) car il
était impossible qu’il fût retenu par les liens de la mort. (Ac 2.24)

 Sorti du tombeau, « étant monté en haut, il a emmené des captifs et il a


fait des dons aux hommes ». (Éph 4.8-10) Les commentateurs pensent
que, lors de sa glorification, Christ a libéré du che’ol les morts croyants et
les a emmenés avec lui dans le ciel.

 Le fait est que désormais, tous ceux qui meurent dans la foi, au lieu de
descendre dans le séjour des morts, s’en vont directement auprès du
Seigneur.

 Paul préfère ainsi s’en aller, pour être avec Christ (Phil 1.21-24) et nous
aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur. (2 Co 5.6-
8)

 La mort est ainsi « un gain », elle n’est même plus la mort. (Jn 11.25)
14

 Le séjour des morts, n’étant que provisoire, cesse d’exister au moment du


jugement dernier : il est « jeté dans l’étang de feu ». Avec ceux qu’il contenait,
il est pour ainsi dire déversé dans l’enfer éternel qui commence (Ap 20.13-14)

 La géhenne tire son nom de l’expression hébr. ge-hinnom, vallée de Hinnom (Mt
5.22, 29, 30; 10.28; 18.9; 23.15, 33; Mr 9.47; Lc 12.5; Ja 3.6)

 En cet endroit, tout proche de Jérusalem, on avait brûlé des enfants en


l’honneur de Molok.

 En raison des crimes qui s’y commirent (Jer 32.35) de sa profanation par
le roi Josias (2 Rois 23.10) peut-être aussi à cause des immondices qu’on y
brûlait, la vallée d’Hinnom devint un symbole de péché, d’affliction; son
nom finit par désigner un lieu d’éternel châtiment. (Mt 18.8-9; Mr 9.43)

 La géhenne est donc plus proche de l’enfer définitif que du séjour des
morts provisoire décrit ci-dessus.

 C’est aux scènes horribles vues dans cette vallée qu’on emprunta les
images représentant la géhenne de l’autre monde (Mt 5.22) (cf. 13.42;
Mc. 9.48).
1

Christologie 20

Christologie 20 ....................................................................................... 1
Chapitre 4 ............................................................................................. 1
Les deux états du Médiateur .................................................................... 1
I. L’humiliation ................................................................................. 1
1. La naissance ............................................................................... 3
1.1 Naissance humiliée ................................................................... 3
1.2 Naissance miraculeuse............................................................... 4
2. le service .................................................................................. 7
2.1 La soumission ......................................................................... 7
2.2 La souffrance (dans le service) ..................................................... 7
2.3 Les œuvres ............................................................................ 8
3. La passion.................................................................................. 8
3.1 Passion totale ......................................................................... 8
3.2 Passion pénale ........................................................................ 9
3.3 Passion volontaire .................................................................. 10

Chapitre 4
Les deux états du Médiateur

I. L’humiliation

On ne peut pas dire que « l’incarnation » comme telle, fasse partie de l’humiliation.
Les deux natures du médiateur, sous-entendent qu’il ait pris corps pour devenir comme
l’un de nous. Et même l’état d’exaltation, ne supprime pas l’état « corporel » de Jésus.

 Son corps glorifié est ressuscité, et le tombeau est vide. Il a été transformé, mais
le Fils de l’homme est tout de même corporellement dans les cieux.

Par contre, la façon dont cette incarnation s’est opérée, constitue elle, une forme
d’humiliation.

 Il s’agissait pour Christ d’un « abaissement », il était égal à Dieu, (Phil 2.6) et il
s’est fait un petit enfant vulnérable.
2

 Il s’est humilié (lui-même), se rendant obéissant jusqu'à la mort.

 Pas seulement obéissant au Père auquel il était soumis, mais obéissant aux
lois des hommes auxquels il s’est soumis volontairement.

Donc, ce n’est pas l’incarnation qui constitue l’humiliation, mais l’acceptation


volontaire des contraintes humaines (sociale et légale) et des limitations physiques
(fatigue, faim, soif, souffrances, le corps glorifié n’a plus ses limitations physiques) qui
constituent la vraie humiliation.

L’état d’humiliation ne se limite pas au fait qu’il a été humilié de la part des
hommes, mais trouve toute sa valeur dans le fait qu’il s’est humilié lui-même.

 L’humiliation est partie intégrante du sacrifice de Christ

Plusieurs théologiens ont tenté de distinguer les divers moments ou degrés de l’état
d’humiliation de Christ.

 Le luthérien Hollaz en comptait jusqu'à huit :

 Conception
 Naissance
 Circoncision
 Éducation
 Vie éprouvée
 Passion
 Mort
 Ensevelissement

On peut comprendre les subdivisions, mais on préfère rester simple quand c’est
possible.

 Nous nous contenterons de trois stades qui englobent de façon plus générale
l’état d’humiliation.

 Naissance
 Service
 Passion
3

D’ailleurs, plusieurs passages reprennent les éléments de ses trois stades :

Matthieu 20.28 : Le fils de l’homme est venu (1) pour servir (2) et donner sa vie en
rançon (3).

Galates 4.4-5 : Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme (1), né sous la loi (2), pour
racheter (3).

Philippiens 2.7-8 : Jésus-Christ s’est dépouillé, paru comme un simple homme (1),
prenant forme de serviteur (2), obéissant jusqu'à la mort (3).
On peut subdiviser comme on veut, mais ses trois aspects de l’humiliation sont très
présents dans les écritures.

1. La naissance

La naissance de Jésus inclut des traits d’humiliations, mais inclut aussi un miracle.

 On pourrait dire par contre que le côté miraculeux contribue à l’humiliation à


cause de ceux qui doutent et qui se moquent de Christ.

 Il s’agit pour eux d’une pierre d’achoppement, et pour Christ d’une


humiliation de leur part, encore aujourd’hui.

On va regarder ces deux aspects de la naissance plus en détail.

1.1 Naissance humiliée

En quoi la naissance de Christ est-elle une humiliation ?

La naissance de Christ est une humiliation à biens des égards :

 Il naît petit enfant, vulnérable, dépendant de sa famille terrestre.

 Il naît dans la pauvreté du peuple, aucune richesse particulière. (pas dans une
pauvreté totale, Joseph travaillait, ils auraient pu payer l’hôtel s’ils en avaient
trouvé un)

 L’accouchement se passe dans des circonstances dramatiques, pas de place dans


l’hôtellerie. (Il naît dans une étable, comme pour marquer l’acceptation
complète de sa condition humaine)
4

 La menace des tueurs d’Hérode pèse sur lui.

 La fuite en Égypte prolonge l’état de détresse. (Même dans la foi en Dieu qui les
protège, la famille doit se cacher de la face d’Hérode.)

 Il passe son enfance à Nazareth, une ville méprisée des chefs religieux.

 Jean 1.46 : Nathanaël lui dit : Peut-il venir de Nazareth quelque chose de
bon ? Philippe lui répondit : viens, et vois.

 Les prophètes l’avaient prédit.

Michée 5.1 : Et toi, Bethléhem Ephrata, Petite entre les milliers de Juda, de toi sortira
pour moi Celui qui dominera sur Israël, et dont l’origine remonte aux temps anciens,
Aux jours de l’éternité.

Ésaïe 53.2 : Il s’est élevé devant lui comme une faible plante, comme un rejeton qui
sort d’une terre desséchée; Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, et son
aspect n’avait rien pour nous plaire.

« Les messages angéliques, les salutations prophétiques, l’adoration des bergers et


des mages, ne sont que des « flashs » de gloire »1…

 Ils mettent en contraste, ce que Christ « est » et ce qu’il mérite, avec l’état
d’humiliation dans lequel il se trouve.

1.2 Naissance miraculeuse

Malgré l’humiliation associée à la naissance, un miracle a eu lieu… On parle bien sûr de


la naissance virginale.

 Marie était encore vierge quand elle donna naissance à Jésus

 Jésus a été conçu par le Saint-Esprit

 Les prophètes l’avaient aussi prédit…

 Ésaïe 7.14 : C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe,


voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui
donnera le nom d’Emmanuel.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 187.
5

Ceux qui nient la naissance virginale, s’appuient souvent sur ce verset. Ils invoquent le
fait que le texte hébreu ne parle pas d’une « vierge », mais d’une « jeune fille »…

 Ils ont raison, le mot hébreu signifie bien « jeune fille ».

 La LXX l’a cependant traduit « vierge » (conférant au mot son sens entendu)

 Car quel signe y a-t-il dans le fait qu’une jeune fille devienne enceinte, si
elle n’est pas vierge ?

La croyance selon laquelle Marie serait restée vierge même après la naissance de Jésus
remonte aux textes apocryphes du 2e siècle sur « l’enfance de Jésus ».

 Ces textes sont de tendances docète. (Jésus n’a pas de corps réel)

 Ils tentent d’expliquer les passages qui parlent des frères et des sœurs de Jésus
en les considérant comme des cousins et cousines.

 Ils associent le fait que Jésus soit sorti du tombeau alors que la pierre fermait
encore la porte avec la sortie de Jésus du sein maternel « sans altérer » la
virginité de Marie.

 C’est sans considérer le fait que le corps glorifié n’avait pas les mêmes
propriétés que le corps physique de Jésus.

Dans Hébreux 7.3, Jésus est comparé à Melchisédek…

 Melchisédek « est sans père, sans mère, sans généalogie », il « n’a ni


commencement de jours ni fin de vie »

 Il est rendu semblable au Fils de Dieu

 Il demeure sacrificateur à perpétuité

 Jésus a « été fait souverain sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de


Melchisédek »

 Grâce à la naissance virginale, il est sans père terrestre et sans mère au


ciel
6

Si Jésus était un prophète comme les autres, il aurait pu naître d’un homme et d’une
femme, comme les autres prophètes…

 L’annonce de la naissance virginale (Ésaïe 7.14) laisse entrevoir la nature


« exceptionnelle » de l’enfant qui naîtra…

 Ésaïe 9.5 : Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la
domination reposera sur son épaule; on l’appellera Admirable, Conseiller,
Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix.

Il est intéressant de considérer les différentes manières dont Dieu Créé l’être humain…

1- De l’homme et de la femme (procréation)


2- Ni de l’homme ni de la femme (Adam)
3- De l’homme et non de la femme (Ève)
4- De la femme et non de l’homme (Jésus)

 Il ne s’agit que d’un jeu spéculatif que faisait Anselme (fondateur de la


scolastique), ça ne prouve rien, mais c’est original.

 Il n’est toutefois pas certain que Jésus ait eu quelques gènes que se soit en
commun avec Marie. (il aurait fallu que le Saint-Esprit les régénère à l’état
originel, avant la chute)

 L’œuvre créatrice de Dieu par le Saint-Esprit en Marie pouvait se passer


aussi bien des gènes de l’homme que de ceux de la femme, Marie n’étant
que le « lieu » où le miracle du Saint-Esprit s’accomplit.

La conclusion de ces arguments serait que la naissance virginale est attestée par les
écritures du prophète Ésaïe, et est confirmée par le témoignage de Marie (comment
cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ?)

 Il s’en trouvera toujours qui ne croiront pas et qui se moqueront.


7

2. le service

Jésus a dit à ses disciples (Lc 22.27) : « je suis au milieu de vous comme celui qui
sert. »

2.1 La soumission

Jésus s’humilie comme un serviteur en se soumettant aux obligations et aux contraintes


des hommes. Il se rend semblable à ses frères en toutes choses.

 Il se place sous la loi, il fut circoncis le 8e jour.

 Il se fait baptisé, même s’il n’avait pas à le faire.

 Il ne se repentait de rien, mais il s’identifiait par là aux pécheurs. Il se


met au rang des coupables.

 Il se soumet aux autorités

 Il obéit à ses parents, l’impôt et la taxe du temple

 Comme tous les serviteurs de Dieu, il se soumet à la prière et est soumis à la


tentation.

2.2 La souffrance (dans le service)

 Si on se fie sur Ésaïe 53.3 « homme de douleur et habitué à la souffrance », on


peut croire que Jésus a connu les diverses souffrances communes aux hommes de
son temps.

 Son ministère représentait sûrement une épreuve dans la vie quotidienne, « le


Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. » (Mt 8.20)

 Il faisait face au mépris, à l’hostilité de ceux qui voulaient le piéger.

 Ses propres frères ne croyaient pas en lui. (Jn 7.5)


8

2.3 Les œuvres

Pendant son ministère, Jésus fait son travail de Serviteur…

 Il enseigne, il fait des miracles.

On peut peut-être se demander en quoi « ses œuvres » sont une marque de


l’humiliation ?

La réponse se trouve dans le fait qu’il s’agit d’une humiliation volontaire. En ce sens,
on pourrait davantage parler d’humilité que d’humiliation. Mais dans les faits,
l’humilité EST une humiliation.

 Jésus est patient avec ceux qu’il enseigne, il s’adapte à chacun.

 « La motivation des miracles est souvent la compassion, qui est un mouvement


d’abaissement vers les plus petits dans la souffrance. »1

3. La passion

Les Évangiles consacrent plusieurs chapitres aux derniers jours de Jésus, à sa Passion.

Le Credo aussi mentionne plusieurs aspects de la Passion de Christ : « il a souffert sous


Ponce Pilate, il a été crucifié, il est mort, et il a été enseveli, il est descendu aux
enfers. »

La Passion de Christ n’a pas été que la fin de sa vie, elle en a été le but : « c’est
précisément pour cette heure que je suis venu. » (Jn 12.27)

3.1 Passion totale

On parle de passion totale pour dire que Christ n’a pas souffert uniquement d’être sur
la croix.

 Dès le jardin de Gethsémané, Jésus commença d’éprouver des angoisses.

 Les traitements subis de la part de l’autorité romaine étaient atroces.


1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 198.
9

 Les souffrances qu’il a subies ont affecté sa personne entière, physique, morale
et spirituelle.

 Il a souffert la première mort

 Frappé, moqué, flagellé, épuisé à tout point de vue, Jésus n’a pas eu la
force de porter sa croix jusqu’au sommet de Golgotha.

 Puis on le crucifie, la pire mort à son époque.

 La mort aurait dû être lente, il aurait dû mourir par asphyxie, mais il était
déjà trop affaibli par ce qu’il avait enduré, il n’a pas survécu pour qu’on
lui brise les jambes.

 « La mort a signifié la séparation des éléments de sa nature humaine »1

 Il est mort comme les hommes meurent, le corps dans la tombe, l’âme
dans le séjour des morts.

 Sa nature divine est restée attachée à sa personne.

 Il a souffert la seconde mort (ou son équivalent)

 Le salaire du péché, c’est la mort. Mais pas seulement la mort physique.


Dans ce contexte, il a fallût que Christ subisse aussi les conséquences de
la seconde mort.

 L’écriture dit qu’il est devenu malédiction pour nous (Ga 3.13)

 En ce sens, la croix DÉPASSE toutes les douleurs humaines.

 Elle s’exprime par le cri « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu
abandonné ? »

3.2 Passion pénale

 C’est par un procès humain que Jésus a été condamné.

 « Il a été mis au nombre des malfaiteurs » (Lc 22.37)

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 200.
10

 Le jugement était « injuste », mais avait force de loi.

 Les juifs ont dû produire de faux témoins

 Pilate a même essayé de le relâcher

 Les chefs juifs ont manipulé la foule et Pilate

 Ils ont voulu faire condamner Jésus pour un crime politique afin d’impliquer les
romains. (En se disant le Messie, Jésus se disait Roi, et menaçait César)

 Le thème de la royauté revient constamment dans le récit de la Passion


dans Jean (12 fois « Roi »).

 L’écriteau même que Pilate fit mettre disait « Roi des Juifs »

3.3 Passion volontaire

Au-delà de la Passion que les hommes ont fait subir à Jésus, la Passion est aussi une
« œuvre ». C’est par obéissance qu’il s’est soumis à ce jugement d’homme et qu’il a
accomplie de ce fait « la volonté de son Père »

 Jésus affirme que personne ne lui ôte la vie, il la donne de lui-même (Jn 10.18)

 Luc 9.51 : Lorsque le temps où il devait être enlevé du monde approcha, Jésus
prit la résolution de se rendre à Jérusalem.

 Jésus renonce aux douze légions d’anges… (Mt 26.53)

C’est le caractère volontaire de la mort de Jésus qui nous en révèle le sens véritable

 Il se donne pour ses amis.

 Il subit une condamnation injuste pour lui, mais juste pour nous.

 Il prend notre place.

 Il instaure ainsi un autre règne qui n’est pas de ce monde

Grâce à sa mort et sa résurrection, notre grand Dieu et Seigneur Jésus-Christ peut


nous sauver parfaitement.
1

Christologie 21

Christologie 21 ....................................................................................... 1
Chapitre 4 ............................................................................................. 1
Les deux états du Médiateur .................................................................... 1
II. L’exaltation .................................................................................. 1
1. La résurrection............................................................................ 2
1.1 Les contours de l’événement ....................................................... 2
1.2 La portée de l’Événement .......................................................... 7
1.21 La résurrection et la personne de Jésus ...................................... 8
1.22 La résurrection et l’œuvre de la croix ........................................ 8

Chapitre 4
Les deux états du Médiateur

II. L’exaltation

Pendant les trois jours où Christ est « mort », il connaissait l’étape finale de son
humiliation, alors que son âme était séparée de son corps. Cette ultime humiliation
sera suivie de la gloire, de l’exaltation.

Comme pour l’humiliation, il y a différent stade à l’exaltation. La tradition les classe


selon diverses étapes.

 Comme pour l’humiliation, nous la diviserons en trois étapes.

1- La résurrection
2- L’ascension ou la session
3- Le retour ou Manifestation

Cette subdivision se retrouve à peu près telle quelle dans Colossiens 4.

Colossiens 4.1 : Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en
haut, où Christ est assis à la droite de Dieu.
2 Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre.
3 Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu.
4 Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire.
2

1. La résurrection

La résurrection est le pivot central de l’Évangile. Si la résurrection n’a pas eu lieu, tout
l’Évangile tombe, comme le dit si bien 1 Corinthiens 15.

1 Corinthiens 15.14 : Et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc
vaine, et votre foi aussi est vaine.

1 Corinthiens 15.17 : Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes
encore dans vos péchés.

 Cet élément de foi est donc crucial.

1.1 Les contours de l’événement

Quelles sont donc les circonstances qui ont entouré cet événement ?

Paul dit :

1 Corinthiens 15.3 : Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que
Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures;
4 qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures;
5 et qu’il est apparu à Céphas, puis aux douze.
6 Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore
vivants, et dont quelques-uns sont morts.
7 Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres.
8 Après eux tous, il m’est aussi apparu à moi, comme à l’avorton…

« L’événement a eu lieu à l’aube du troisième jour après sa crucifixion, c’est-à-dire du


lendemain du sabbat, c’est-à-dire du dimanche. »1

 C’est pour cela que les chrétiens considéraient le dimanche comme étant « le
jour du Seigneur », et qu’ils se rassemblaient le premier jour de la semaine, soit
le dimanche. (Actes 20.7; 1 Corinthiens 16:2; Apocalypse 1:10)

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 208.
3

Jésus est mort le vendredi, et il fut mis au tombeau… il ressuscitât le dimanche dès le
matin…

 Jésus a dit lui-même : « Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits
dans le ventre d’un grand poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours
et trois nuits dans le sein de la terre. » (Matthieu 12.40)

On pourrait penser que « les trois jours et trois nuits » ne se sont pas accomplis
tout à fait de façon littérale, mais il n’en est rien.

 Les juifs ne « voyaient » pas les jours et les nuits comme nous les voyons…

 Pour nous, trois jours et trois nuits dans « le sud » par exemple, signifierait
vendredi dans le jour plus la nuit de vendredi, le jour du samedi plus la nuit du
samedi, plus le jour du dimanche et la nuit de dimanche (troisième nuit).

 Pour les juifs, la nuit (pour un jour) commence après minuit (le matin) et se
poursuit après le coucher du soleil jusqu'au minuit suivant, alors que la nuit du
deuxième jour commence…

 Jésus fut donc « mort » pendant trois jours : le vendredi avant le couché du
soleil, le samedi et le dimanche après le levé du soleil…

 Il fut aussi dans le tombeau trois nuits : la nuit du vendredi avant minuit, la nuit
du samedi, et la nuit du dimanche de minuit au lever du soleil…

 En outre, les disciples eux-mêmes considéraient que trois jours s’étaient


écoulés.

Luc 24.13 : Et voici, ce même jour (jour de la résurrection), deux disciples allaient à
un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades…

Luc 24.21 : Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais avec tout cela,
voici le troisième jour que ces choses se sont passées.1

D’autres signes se sont également produits lors de sa résurrection.

 Morts qui sont ressuscités

Matthieu 27.52 : les sépulcres s’ouvrirent, et plusieurs corps des saints qui étaient
morts ressuscitèrent.
53 Étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville
sainte, et apparurent à un grand nombre de personnes.

1
Dans notre culture, nous aurions dit : voici 2 jours que ces choses se sont passés.
4

 Apparition d’anges

Luc 24.23 : et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leur
sont apparus et ont annoncé qu’il est vivant.

 Un tremblement de terre

Matthieu 28.2 : Et voici, il y eut un grand tremblement de terre; car un ange du


Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre, et s’assit dessus.

« Pour vaincre l’incrédulité des disciples, le Ressuscité s’est présenté lui-même à


eux. »1

 Loin de se forcer pour « inventer » l’histoire de la résurrection, les disciples ont


eu du mal à y croire.

 Jésus leur reprocha leur incrédulité

 C’est sur des rencontres personnelles avec Jésus ressuscité que les disciples ont
fondé leur certitude absolue de la résurrection.

 Le jour même, puis pendant 40 jours

 Ils l’ont vu individuellement, et en groupe (jusqu'à 500 à la fois)

 Ils ont mangé et bu avec lui (Actes 10.41)

 Ils ont reçu de sa part de nouveaux enseignements (Actes 1.3)

 Selon tous les évangélistes, ils reçurent la même mission, « allez faire des
disciples. » (Mt 28.19 ; Mc 16.15; Lc 24.47-48; Jn 20.21)

 Paul, pour sa part, a bénéficié d’une apparition et a reçu une révélation du


mystère de Christ, après qu’il soit monté au ciel. (Actes 9:17; Éphésiens 3.4;
Galates 1.12)

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 209.
5

En plus de ces témoignages, ils ont trouvé le tombeau vide.

 Les linges funèbres étaient dans un tel état, qu’ils ne laissaient place à aucune
autre interprétation.

 Ils étaient encore roulés sur eux-mêmes, comme si le corps était passé au
travers.1

 On peut penser qu’un voleur n’aurait pas pris le temps d’enlever et de


replacer les bandes, et de plier le linge du visage dans un lieu a part.

 Jean cru lorsqu’il vit les bandes par terre (Jn 20.8)

 Les autorités romaines avait fait surveillé le tombeau pour éviter qu le corps ne
soit dérobé par ses disciples, et ils ont été témoins de la résurrection

 Matthieu 28.11 : Pendant qu’elles étaient en chemin, quelques hommes


de la garde entrèrent dans la ville, et annoncèrent aux principaux
sacrificateurs tout ce qui était arrivé.

Comment la résurrection s’est-elle opérée ?

 C’est Dieu qui l’a ressuscité (Actes 2.24 et 32)

 C’est le Père qui l’a ressuscité (Galates 1.1)

 Le Fils lui-même rebâtit le temple de son corps. (Jn 2,19-21)

 Il en a le pouvoir, Jean 10.18 : Personne ne me l’ôte, mais je la donne de


moi-même; j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre:
tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père.

 « Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père » (Rom 6.4), on peut y voir
le Saint-Esprit, comme la Gloire-nuée qui remplissait le temple.

 Comme le Saint-Esprit qui nous rendra la vie « Et si l’Esprit de celui qui a


ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité
Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels par son
Esprit qui habite en vous. » (Rom 8.11)

 Donc, toute la Trinité est à l’œuvre lors de la résurrection.


1
Aucun textes ne mentionnent clairement que les bandes étaient encore roulées et à leur place, le seul
indice qui nous laisse croire que la disposition des bandes laissait croire au miracle de la résurrection,
c’est le fait que Jean ait « cru » en voyant les bandes. Voir des bandes « en tapon » par terre, ne
porterait peut-être Jean « à croire ». D’autant plus que le linge du visage était, lui, si bien rangé.
6

De quelle « nature » était le nouveau corps ?

 Pour les disciples, il n’y a aucun doute : c’est la même « personne », et il était
reconnaissable.

 C’est avec le « même corps » que Christ est ressuscité, (quoique avec des
propriétés différentes et « améliorées ».)

 Les marques de sa crucifixion sont encore visibles. (Jn 20.27) N’oublions


pas que son sacrifice à la croix est une Gloire pour Christ.

 Luc 24.39 : Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi; touchez-moi
et voyez : un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’ai.

 Fait intéressant et cocasse, ce n’est pas le fait de la résurrection qui rend


impossible qu’on retrouve le squelette de Christ, puisqu’il est ressuscité
avec son corps.

 C’est plutôt le fait qu’il ne pouvait plus mourir et son ascension dans le
ciel qui rend impossible qu’on retrouve son squelette !

 Le nouveau corps ne meurt plus : « sachant que Christ ressuscité des morts ne
meurt plus; la mort n’a plus de pouvoir sur lui. » (Rom 6.9)

 Au contraire de Lazare, qui n’a obtenu qu’un sursis.

 « C’est un corps glorieux, incorruptible, spirituel, qui est sorti du tombeau. »1

 Il faut bien comprendre ici, le corps n’était pas fait de « matière


spirituelle » comme un fantôme, mais bien un corps « vivifié » ou
« animé » par l’Esprit.

 Paul tente d’expliquer ce mystère dans 1 Corinthiens 15.44 : il est semé


corps animal, il ressuscite corps spirituel. S’il y a un corps animal, il y a
aussi un corps spirituel.

 Les deux mots utilisés ici sont : « psuchè » = âme = animal, et


« pneuma » = esprit = spirituel

 « Notre corps présent est « psuchikos », le corps ressuscité est


« pneumatikos ». »2

 Le « psuchikos » est mortel, le « pneumatikos » est immortel.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 210.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 210.
7

 Le nouveau corps à la faculté d’apparaître et de disparaître. (Il ne s’agit pas


d’un miracle particulier, comme quand Jésus marchait sur les eaux avec son
corps psuchikos, mais bien d’une faculté du corps spirituel.)

« Le corps exprime la « forme »1 de la personne dans un univers, et son corps de


résurrection exprime la « forme » de l’homme Jésus dans la nouvelle création, le
monde recréé qui commence par lui. »2

1.2 La portée de l’Événement

 La résurrection est très certainement un signe ou un miracle.

Matthieu 12.39 : Il leur répondit : Une génération méchante et adultère demande un


miracle; il ne lui sera donné d’autre miracle que celui du prophète Jonas.
40 Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand
poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la
terre.

 En tout cas, la résurrection se veut la « preuve », que Jésus à été désigné


comme étant le juge final.

Actes 17.31 : parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par
l’homme qu’il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le
ressuscitant des morts…

Mais la portée de la résurrection dépasse le simple signe, ou la simple preuve. « La


résurrection est le pivot de la grande transition des âges. »3

 Le début d’une ère nouvelle.

1
C.S.Lewis, dans Miracles, New York, MacMillan, 1947, p.156, apporte une belle image pour comprendre
l’identité dans la forme. Il dit : « Je suis une courbe dans une cascade ». (L’identité est dans la forme qui
perdure, non dans la matière qui se renouvelle constamment.) Cf. La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri
Blocher, 2002, P. 210, note 4.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 210.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 217.
8

1.21 La résurrection et la personne de Jésus

 Pour un condamné à mort, la résurrection représente bien sûr, la réhabilitation


de la part de Dieu.

 Jésus-Christ a été « justifié par l’Esprit » (1 Tim 3.16)

 Il avait été crucifié parce qu’il se disait le roi et le Messie…

 La résurrection nous montre qu’il est le Seigneur et Christ comme il l’avait


dit.

 On l’avait accusé de blasphème parce qu’il se disait « Fils de Dieu »…

 Il est « déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de sainteté, par
sa résurrection d’entre les morts » (Rom1.4)

1.22 La résurrection et l’œuvre de la croix

 La mort de Jésus, même si elle fut atroce, ne peut pas être considérée comme
un accident désastreux.

 Les prophéties prouvent qu’elle accomplissait le dessein de Dieu. (Actes


2.23)

 La résurrection est donc la suite logique et prévisible de la mort de Christ.

 Elle démontre que Jésus n’était pas un blasphémateur, mais bien qu’il
accomplissait une œuvre rédemptrice pour notre salut.

 La résurrection révèle aussi « l’efficacité » de son œuvre.

 Une fois ressuscité, Jésus est le Prince de la vie (le pionnier).

 Il nous révèle qu’il a remporté la victoire sur la mort. (La mort a été engloutie
dans la victoire. 1 Corinthiens 15.54)

 La croix signifie aussi la défaite de Satan. « il a dépouillé les dominations et les


autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par
la croix. » (Colossiens 2.15)
9

Quelles sont les conséquences de la résurrection ? 1

Pour Jésus-Christ lui-même :

 Il est déclaré Fils de Dieu avec puissance (Rom 1.4)

 Tout pouvoir lui est donné dans le ciel et sur la terre (Mt 28.18)

 Il est désormais assis à la droite de Dieu, couronné de gloire et d’honneur (Ac


2.32-34; Héb 2.9) en attendant de revenir pour établir son règne. (Ac 17.31)

Pour les croyants :

 La résurrection rend possible notre salut. (Rom 4.25)

 Le Christ vivant intercède pour nous et nous sauve parfaitement (Héb 7.23-25;
1Pi 3.21)

 Christ, le dernier Adam, crée une nouvelle humanité, dont nous devenons
membres. (1Co 15.45-49)

 Il est les prémices de ceux qui sont morts, et sa résurrection garantit la nôtre. Il
est la résurrection et la vie; il est vraiment ressuscité (1Co 15.20-23; Jn 11.25-
26)

1
Tiré du Dictionnaire Biblique Emmaüs, version La Bible Online
1

Christologie 22

Christologie 22 ....................................................................................... 1
Chapitre 4 ............................................................................................. 1
Les deux états du Médiateur .................................................................... 1
II. L’exaltation .................................................................................. 1
2. La session .................................................................................. 1
2.1 L’ascension au Père .................................................................. 2
2.2 L’autorité exercée du ciel .......................................................... 8

Chapitre 4
Les deux états du Médiateur

II. L’exaltation

2. La session

« Jésus-Christ est MONTÉ AU CIEL pour S’ASSEOIR À LA DROITE DU PÈRE : il nous est
permis d’en parler comme d’un seul événement. »1

C’est donc l’ensemble de l’ascension et de la session qu’on considère comme faisant


partie du deuxième stade de l’exaltation.

Le mot session signifie autant « l’action » de monter et de s’asseoir, que « l’état » qui
en résulte.

 Il est souverainement élevé. (Ph 2.9)

 Il a recouvré sa gloire originelle, (mais dans ses deux natures) (Jn 17.5)

 Dieu a mis toutes choses sous ses pieds. (Hé 2.8)

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 220.
2

2.1 L’ascension au Père

Jésus est descendu du ciel, et il a toujours laissé comprendre qu’il devait y remonter.

 Jean 6.58 : C’est ici le pain qui est descendu du ciel.

 Jean 6.62 : Et si vous voyez le Fils de l’homme monter où il était auparavant ?…

 Jean 14.12 : En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi
les oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au
Père;

 Jean 16.5 : Maintenant je m’en vais vers celui qui m’a envoyé, et aucun de vous
ne me demande : où vas-tu ?

 Jean 16.28 : Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde; maintenant je
quitte le monde, et je vais au Père.

Paul développe l’idée plus à fond dans son épître aux Éphésiens.

 Éphésiens 4.8 : C’est pourquoi il est dit : étant monté en haut, il a emmené des
captifs, et il a fait des dons aux hommes.
9 Or, que signifie: Il est monté, sinon qu’il est aussi descendu dans les régions
inférieures de la terre ?
10 Celui qui est descendu, c’est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux,
afin de remplir toutes choses.

L’auteur de l’Épître aux hébreux fait aussi référence au fait que Christ est au ciel.

 Hébreux 4.14 : Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a
traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous
professons.

 Hébreux 9.24 : Car Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main
d’homme, en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de
comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu.
3

Les premiers chrétiens croyaient certainement que Christ était monté au ciel après sa
résurrection, et les apôtres et les Évangiles l’enseignent comme une vérité.

 1 Pierre 3.22 : (Christ) qui est à la droite de Dieu, depuis qu’il est allé au ciel,
et que les anges, les autorités et les puissances, lui ont été soumis.

 1 Timothée 3.16 : … celui qui a été manifesté en chair, justifié par l’Esprit, vu
des anges, prêché aux Gentils, cru dans le monde, élevé dans la gloire.

 Marc 16.19 : Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s’assit à
la droite de Dieu.

Son ascension vers le Père ne s’est pas faite tout de suite après sa résurrection.

 Jean 20.17 : Jésus (à Marie-Madelaine) lui dit : ne me touche pas; car je ne suis
pas encore monté vers mon Père.

Luc est le plus précis en rapport avec l’intervalle de temps entre la résurrection et
l’ascension.

 Luc 24.51 : Pendant qu’il les bénissait, il se sépara d’eux, et fut enlevé au ciel.

 Actes 1.1 : Théophile, j’ai parlé, dans mon premier livre, de tout ce que Jésus a
commencé de faire et d’enseigner dès le commencement
2 jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel…

 Actes 1.3 : Après qu’il eut souffert, il leur apparut vivant, et leur en donna
plusieurs preuves, se montrant à eux pendant quarante jours, et parlant des
choses qui concernent le royaume de Dieu…

 Actes 1.9 : Après avoir dit cela, il fut élevé pendant qu’ils le regardaient, et une
nuée le déroba à leurs yeux.

Il ne faut pas confondre la résurrection et l’ascension, comme l’ont fait certains


théologiens.

 L’ascension est « la suite logique » de la résurrection

 Il s’est passé 40 jours entre les deux événements


4

Même l’Évangile de Jean, (qui semble placer l’effusion du Saint-Esprit dès le premier
soir de sa résurrection), reconnaît que le Seigneur ait demeuré sur terre un temps avant
d’être enlevé au ciel.

 Jean 20.26 : Huit jours après (sa résurrection), les disciples de Jésus étaient de
nouveau dans la maison, et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint, les portes
étant fermées, se présenta au milieu d’eux, et dit : la paix soit avec vous !

 Jean 21.1 : Après cela, Jésus se montra encore aux disciples, sur les bords de la
mer de Tibériade. Et voici de quelle manière il se montra.

Petite parenthèse, revenons sur le texte de Jean qui « semble placer l’effusion du
Saint-Esprit dès le premier soir de sa résurrection »…

Jean 20.19 : Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu
où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu’ils avaient des
Juifs, Jésus vint, se présenta au milieu d’eux, et leur dit : La paix soit avec vous !
20 Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent
dans la joie en voyant le Seigneur.
21 Jésus leur dit de nouveau : la paix soit avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi
aussi je vous envoie.
22 Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit : Recevez le Saint-Esprit.
23 Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui
vous les retiendrez, ils leur seront retenus.
24 Thomas, appelé Didyme, l’un des douze, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint.
25 Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : si
je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la
marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point.

 Il est intéressant de noter que Thomas « l’incrédule » ait demandé à voir les
marques dans les mains de Jésus et sur son côté…

 Mais, Jésus avait lui-même montré ses mains et son côté à ses disciples
pour qu’ils croient…

Il n’est pas possible que les disciples aient reçu le Saint-Esprit, la Puissance d’en
haut, lors de cette première rencontre avec Jésus après sa résurrection…

1. Luc mentionne cette promesse juste avant l’ascension.

 Luc 24.49 : Et voici, j’enverrai sur vous ce que mon Père a promis; mais vous,
restez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d’en haut.
50 Il les conduisit jusque vers Béthanie, et, ayant levé les mains, il les bénit.
51 Pendant qu’il les bénissait, il se sépara d’eux, et fut enlevé au ciel.
5

2. Thomas, l’un des douze, n’était même pas présent.

3. Après cet événement relaté dans Jean, les disciples sont retournés vaquer à leurs
occupations habituelles. Ils n’ont pas commencé leur ministère avant la Pentecôte.

 Jean 21.3 : Simon Pierre leur dit : je vais pêcher. Ils lui dirent : nous allons aussi
avec toi…

Que signifie donc cette affirmation de Jean, « il souffla sur eux, et leur
dit : recevez le Saint-Esprit. »

1. Certains y ont vu un « symbole » de l’Esprit qu’ils allaient recevoir à la Pentecôte.


Mais cette explication facile n’est pas très satisfaisante.

2. Une meilleure explication veut que le Seigneur leur ait « ouvert l’esprit » pour qu’ils
comprennent les Écritures, en attendant la venue du Saint-Esprit, la puissance d’en
haut.

 C’est ce que Luc affirme, en parlant de ce premier soir de résurrection, alors


que Jésus est apparu aux disciples assemblés à Jérusalem. (Luc 24.33-48)

 Luc 24.45 : Alors il leur ouvrit l’esprit, afin qu’ils comprissent les Écritures.

 Il s’agit du même événement relaté par Jean 20.19, « le soir de ce jour, qui
était le premier de la semaine »…

(Revenons à l’ascension)

Avant son ascension, Jésus a donc passé 40 jours à se montrer à ses disciples.

 Le chiffre 40, dans la symbolique biblique des nombres, évoque l’épreuve. (40
jours dans le désert)

 « Les 40 jours ont permis aux disciples d’éprouver la réalité de la résurrection,


mais l’épreuve nécessaire a nécessairement une fin, signifiée par l’ascension. »1

Actes 1.9 : Après avoir dit cela, il fut élevé pendant qu’ils le regardaient, et une nuée
le déroba à leurs yeux.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 221.
6

Où Jésus est-il donc maintenant ?

Au ciel !

Il ne faut pas confondre le ciel des oiseaux, ou le ciel des étoiles, avec l’endroit où se
trouve maintenant Christ.

 Éphésiens 4.10 : Celui qui est descendu, c’est le même qui est monté au-dessus
de tous les cieux, afin de remplir toutes choses.

Il ne faut pas non plus s’imaginer le ciel comme un « état », comme une béatitude, qui
ne pourrait pas être « localisée ».

 Dans un moment de bonheur, quelqu’un peut dire : « je suis au ciel », « je suis


au paradis », comme si le ciel est un état de béatitude. Ce n’est pas la vérité.

 Christ est dans un endroit « céleste », qui n’est pas de ce monde, mais qui existe
réellement.

 D’ailleurs, il y est avec son corps céleste.

En montant au ciel, Jésus a quitté cette terre.

 Même si Christ est avec nous jusqu'à la fin des temps, c’est en esprit qu’il est
avec nous. Physiquement, Christ nous a quittés.

 Jésus avait averti ses disciples qu’il ne serait pas toujours avec eux.

 Matthieu 26.11 : car vous avez toujours des pauvres avec vous, mais vous
ne m’avez pas toujours.

 Paul dit, que nous sommes loin du seigneur

 2 Corinthiens 5.6 : Nous sommes donc toujours pleins de confiance, et


nous savons qu’en demeurant dans ce corps nous demeurons loin du
Seigneur…

 Jésus, avec son corps glorifié, appartient déjà à la nouvelle création. Nous le
rejoindrons à la résurrection des morts pour vivre éternellement dans la nouvelle
création que Dieu fera.
7

 Au ciel, Christ a repris la place qu’il avait avant sa venue parmi nous.

 Mais il a ainsi introduit « l’humanité » dans le ciel, où nous n’avions pas


notre place.

 « Jésus est le premier homme à participer dans son humanité totale, avec le
corps, à la gloire céleste. »1

 Énoch et Élie ont été enlevés sans connaître la mort, mais il est
inconcevable qu’ils soient au ciel avec leur corps corruptible, et il est
aussi inconcevable qu’ils aient reçu leur corps glorieux avant la
résurrection finale, puisque c’est Christ qui est « les prémices » de la
nouvelle création.

 Nous ne pouvons pas expliquer comment cela se fait, mais nous pouvons
remarquer qu’a la transfiguration, on ne voit aucune différence
« physique » entre Moïse qui est mort et pas encore ressuscité, et Élie qui
est monté au ciel avec son corps.

 Mentionnons aussi que le fait qu’Élie et Énoch ne soient pas morts, leur
corps n’est pas un corps de ressuscité, dont Christ est prémices. Mais ceux
qui seront enlevés à la fin des temps, ne seront pas ressuscités non plus.

 On ne pourrait que spéculer sur la nature de leur corps actuel.

 Lors de l’ascension, Christ a donné une mission à ses disciples : allez, faites de
toutes les nations des disciples…

L’ascension met donc un point final à la mission terrestre du Fils, venu non pour
juger le monde, mais pour que le monde puisse être sauvé par lui.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 222.
8

2.2 L’autorité exercée du ciel

Maintenant que Christ est monté au ciel, il « siège à la droite de Dieu »

 Ça ne veut pas dire qu’il est toujours assis ! Étienne voit Jésus debout à la droite
de Dieu.

 Ça indique plutôt une position d’autorité, de juge, il préside sur le trône


céleste.

L’image est prise du psaume 110.

1 De David. Psaume. Parole de l’Éternel à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite,


jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied.
2 L’Éternel étendra de Sion le sceptre de ta puissance : Domine au milieu de tes
ennemis !
3 Ton peuple est plein d’ardeur, quand tu rassembles ton armée; avec des ornements
sacrés, du sein de l’aurore ta jeunesse vient à toi comme une rosée.
4 L’Éternel l’a juré, et il ne s’en repentira point : Tu es sacrificateur pour toujours, A
la manière de Melchisédek.
5 Le Seigneur, à ta droite, Brise des rois au jour de sa colère.
6 Il exerce la justice parmi les nations : tout est plein de cadavres; Il brise des têtes
sur toute l’étendue du pays.
7 Il boit au torrent pendant la marche : C’est pourquoi il relève la tête.

 Il n’y aurait pas moins de 19 citations du psaume 110 dans le Nouveau


Testament.

Le Psaume 110 concerne le règne du « Messie Davidique » (David était un type de


Christ).

 Il contient également une étonnante référence, qui attribue le sacerdoce au Roi-


Messie : « selon l’ordre de Melchisédek. »

 C’est l’Épître aux Hébreux qui nous présente Jésus comme le grand-prêtre
céleste, alors que les rôles de roi et de sacrificateur ne sont jamais attribués à la
même personne dans l’Ancien Testament.
9

Le premier geste que le Seigneur Jésus a posé une fois monté au ciel, c’est l’envoi du
Saint-Esprit.

 Il fallait évidemment que l’ascension ait d’abord eu lieu.

 Jean 7.9 : Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient
en lui; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore
été glorifié.

 « La mission du Saint-Esprit est conjointe à la mission des disciples, et rend


celle-ci réalisable et fructueuse. » 1

C’est par son esprit que Jésus-Christ est présent parmi les siens.

 Cette union est si intime que Paul dit dans 1 Corinthien 6.17 « … celui qui
s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit. »

 Il va même jusqu’à présenter le croyant comme étant « assis dans les lieux
célestes » (Éphésien 2.6) en Christ.

Le Psaume 110 met surtout l’emphase sur le gouvernement du Messie.

 C’est un règne suprême, tant sur le monde, les puissances spirituelles, que
l’Église (Éphésien 1.20ss)

 C’est un règne conquérant.

 Il « abolit toute principauté, tout pouvoir et toute puissance »


(1 Corinthien 15.24)

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 222.
10

En même temps, on voit clairement que Christ glorifié intercède en faveur des siens
(Romain 8.34; 1 Jean 2.1). Il s’agit là d’une œuvre de « médiation sacerdotale ».

 Cette œuvre « empêche que rien ne les sépare de l’amour de Dieu manifesté en
Jésus-Christ, et leur assure le pardon et la purification chaque jour. » 1

 « Comme grand-prêtre dans les cieux, Jésus-Christ fait valoir son sacrifice »2

 « De même, comme nouveau David conquérant les Puissances, il fait valoir sa


victoire »3

On pourrait, en forçant, faire un lien entre le deuxième degré de l’exaltation et le


deuxième degré d’humiliation, à cause de la notion de service.

« La royauté servante du seigneur succède au service royalement humble du


serviteur. »4

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 224.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 224.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 224.
4
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 224.
1

Christologie 23

Christologie 23 ....................................................................................... 1
Chapitre 4 ............................................................................................. 1
Les deux états du Médiateur .................................................................... 1
III. L’exaltation ................................................................................. 1
3. La manifestation .......................................................................... 1
3.1 Les noms de l’événement ........................................................... 2
3.2 Les caractères de l’événement .................................................... 5
3.3 Les suites de l’événement .......................................................... 7

Chapitre 4
Les deux états du Médiateur

III. L’exaltation

3. La manifestation

La résurrection manifestait la victoire de Christ sur la mort. Elle manifestait aussi la


gloire de Christ, mais révélée uniquement à quelques témoins (jusqu'à 500 à la fois).

Cette manifestation de gloire doit pourtant être révélée à tous les hommes !

Apocalypse 1.7 : Voici, il vient avec les nuées. Et tout oeil le verra, même ceux qui
l’ont percé; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de lui. Oui. Amen !

On ne fera pas ici un cours sur l’eschatologie1, nous nous contenterons de faire un
survol de l’événement.

1
Doctrines de la fin des temps, qui s’intéressent au sort ultime de l’homme et du monde.
2

3.1 Les noms de l’événement

On parle souvent du « retour » de Christ, pourtant « l’Écriture n’emploie pas le mot


« retour », mais parle plutôt de « la venue » du Seigneur. »1

— Un mot souvent utilisé pour parler du retour de Christ est le mot « parousie ».

 J’ai longtemps cru que la parousie faisait référence au temps où Christ allait
« paraître », mais en fait, le mot parousie signifie « présence ».

1 Corinthiens 16.17 : Je me réjouis de la présence (parousia) de Stéphanas, de


Fortunatus et d’Achaïcus…

2 Corinthiens 10.10 : Car, dit-on, ses lettres sont sévères et fortes; mais, présent
(parousia) en personne, il est faible, et sa parole est méprisable.

 Il prend aussi le sens « d’arrivée » en parlant de Tite…

2 Corinthiens 7.6 : Mais Dieu, qui console ceux qui sont abattus, nous a consolés par
l’arrivée (parousia) de Tite…

 À l’Époque du Nouveau Testament, ce mot désignait l’arrivée du roi ou de


l’empereur.

 Il a été traduit en latin par le mot « adventus » d’où on tire le mot français
« avènement », dans le sens de venue.

La parousie est donc le moment où le Seigneur sera de nouveau « présent » parmi


nous.

 Même si le mot « retour » n’est pas explicitement utilisé, des textes comme ceux
d’Hébreux 9.28, ne laisse pas de doute sur le fait qu’il s’agit bien d’une
deuxième venue, d’un « retour ».

Hébreux 9.28 : de même Christ, qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés
de plusieurs, apparaîtra sans péché une seconde fois à ceux qui l’attendent pour leur
salut.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 225.
3

 Dans l’Ancien Testament, Dieu est déjà le Dieu « qui vient ».

Ésaïe 35.4 : Dites à ceux qui ont le coeur troublé : Prenez courage, ne craignez point;
voici votre Dieu, la vengeance viendra, la rétribution de Dieu; Il viendra lui-même, et
vous sauvera.

 Paul dit que le Seigneur « descendra du ciel »…

1 Thessaloniciens 4.16 : Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un


archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ
ressusciteront premièrement.

« La parousie du Seigneur Jésus, qui exauce la prière maranatha (vient Seigneur),


accomplit l’espérance entretenue sous toutes les alliances. »1

— Un autre mot utilisé pour parler de la venue du Seigneur, les le mot « apparition ».

 Le mot grec est « épiphanéia » d’où on tire le mot français épiphanie.

 Paul utilise très souvent ce mot.

2 Timothée 4.1 : Je t’en conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui doit juger les
vivants et les morts, et au nom de son apparition (épiphanéia) et de son royaume…

Tite 2.13 : en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation (épiphanéia)


de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ,

 On peut penser que le mot « épiphanéia » convenait mieux aux Grecs.

 Dans la culture grecque, ce mot avait pris le sens de l’apparition d’une


divinité invisible qui venait les secourir.

 Le mot a aussi la connotation de gloire.

2 Thessaloniciens 2.8 : Et alors paraîtra l’impie, que le Seigneur Jésus détruira par le
souffle de sa bouche, et qu’il anéantira par l’éclat (épiphanéia) de son avènement
(parousia).

 On pourrait dire : par « l’épiphanie de la parousie »

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 225.
4

— « Révélation (apocalupsis), suggère plus nettement la mise en lumière d’une réalité


déjà présente… »1

 On ne perçoit pas pleinement cette réalité que Christ règne déjà.

Paul, Pierre et Jean appellent le retour de Christ, son « apocalypse »…

1 Corinthiens 1.7 : de sorte qu’il ne vous manque aucun don, dans l’attente où vous
êtes de la manifestation (apocalupsis) de notre Seigneur Jésus-Christ.

2 Thessaloniciens 1.7 : et de vous donner, à vous qui êtes affligés, du repos avec nous,
lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra (apocalupsis) du ciel avec les anges de sa
puissance,

1 Pierre 1.7 : afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable qui
cependant est éprouvé par le feu, ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur,
lorsque Jésus-Christ apparaîtra (apocalupsis)…

Apocalypse 1.1 : Révélation (apocalupsis) de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour
montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt…

 Si les Grecs avaient des références culturelles à l’épiphanie, les Juifs, eux, ont
des références culturelles à l’apocalypse…

 On appelle « apocalyptique juive », une forme de littérature qui était très


répandue à l’époque de Jésus.

 « Images, allégories, symboles, nombres y jouaient un rôle important »2

 Les Juifs étaient donc « habitués » à ce genre d’écrit, et le mot


« apocalypse » (révélation) revêtait déjà pour eux un sens plus profond
que pour nous.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 225.
2
http://www.egliselutherienne.org/bibliotheque/bible/apocalypse/Apoc_2.htm
5

— « Jour du Seigneur » est l’expression la plus fréquente avec parousia. »1

 La référence à cette expression est tirée directement des prophéties de l’Ancien


Testament

Ézéchiel 30.3 : Car le jour approche, le jour de l’Éternel approche…

Ézéchiel 39.8 : Voici, ces choses viennent, elles arrivent, Dit le Seigneur, l’Éternel;
C’est le jour dont j’ai parlé.

Joël 3.14 : C’est une multitude, une multitude, dans la vallée du jugement; car le jour
de l’Éternel est proche, dans la vallée du jugement.

Zacharie 14.1 : Voici, le jour de l’Éternel arrive, et tes dépouilles seront partagées au
milieu de toi.

 Les contextes nous parlent d’un jour final, d’un « dernier jugement »

« Dans les épîtres, la formule varie légèrement »2

 Jour du Seigneur, de Jésus-Christ, de Christ, de Dieu, ce jour-là, etc.

 Mais on retrouve dans ces expressions, les caractéristiques du jour de l’Éternel


prophétisé dans l’Ancien Testament.

 Jugement, ruine soudaine, « les cieux enflammés se dissoudront et les


éléments embrasés se fondront ! » (2 Pierre 3.12)

3.2 Les caractères de l’événement

Quand on pense au retour de Christ, on s’attend à un retour « personnel ».

 La présence de Christ par son Esprit donné à la Pentecôte, ne constitue pas le


retour final du Seigneur.

 Nous jouissons dès maintenant de sa présence spirituelle, mais alors, nous


jouirons de sa présence (parousia) corporelle.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 225.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 226.
6

Les mots utilisés pour parler de son retour marquent avec force la manifestation
visible de cet événement.

 Parousie, apparition, révélation, jour du Seigneur…

Cette manifestation se fera avec des signes retentissants.

 « La trompette finale, la voix de l’archange, l’ébranlement du cosmos, en plus


des nuées qui portent le triomphateur »1

Le retour de Christ sera soudain

 Les diverses phases de l’événement se dérouleront très vite

1 Corinthiens 15.52 : en un instant, en un clin d’oeil, à la dernière trompette. La


trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons
changés.

 Il surprendra la majorité des gens comme un voleur dans la nuit.

 Nous devons être prêts à tout moment pour son retour.

Matthieu 24.44 : C’est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l’homme
viendra à l’heure où vous n’y penserez pas.

Le retour ne se fait pas de manière graduelle, mais tout d’un coup.

 On peut parler de « la rupture entre l’âge ancien et l’âge nouveau qu’il


instaurera »2

Son retour est proche, ou imminent.

Jacques 5.8 : Vous aussi, soyez patients, affermissez vos coeurs, car l’avènement du
Seigneur est proche.

 Lorsqu’on dit que le retour est proche, c’est toujours dans le but de nous
exhorter à être vigilants, à être prêts.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 227.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 228.
7

 Le sens premier du mot imminent signifie « qui menace » comme un orage


menace à l’horizon.

 Cela n’exclut pas tout délai.

 Notre obéissance à Dieu, à la mission qu’il nous a confiée, hâte la venue de ce


jour.

2 Pierre 3.12 : tandis que vous attendez et hâtez l’avènement du jour de Dieu, à cause
duquel les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront !

Comment peut-on dire que le Seigneur est proche quand ça fait plus de 19 siècles
qu’on l’attend ?

« La proximité est affaire de théologie (c'est-à-dire de réalité spirituelle) plus que de


chronologie : le retour du Seigneur est proche, parce que c’est le prochain événement
décisif dans le calendrier ou « l’agenda » de Dieu. » 1

« La parousie imminente détermine essentiellement l’âge où nous nous trouvons comme


l’orage qui « menace » détermine l’ambiance des heures, plus ou moins nombreuses,
qui le précèdent. »2

3.3 Les suites de l’événement

Pourquoi Christ reviendra-t-il ?

— Il vient pour juger.

 Le Credo mentionne « il reviendra pour juger les vivants et les morts ».

Jean 5.22 : Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils…

 C’est par Christ que Dieu jugera les hommes.

Romain 2.16 : C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par
Jésus-Christ les actions secrètes des hommes.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 230.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 230.
8

Le jugement est donc un aspect incontournable lié à la manifestation de Christ.

 Son retour implique également la destruction des derniers ennemis.

2 Thessaloniciens 2.8 : Et alors paraîtra l’impie, que le Seigneur Jésus détruira par le
souffle de sa bouche, et qu’il anéantira par l’éclat de son avènement.

— Il vient pour régner.

 Le jugement implique une forme d’autorité de la part du juge.

 C’est en temps que roi, « assis sur son trône de gloire », que Christ vient établir
son règne.

Mathieu 25.31 : Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges,
il s’assiéra sur le trône de sa gloire.

 Dans la prière du Notre Père, « Que Ton règne vienne » implique naturellement
que le règne est à venir. C’est Christ qui viendra régner.

 Nous régnerons avec lui.

Éphésiens 5.5 : Car, sachez-le bien, aucun impudique, ou impur, ou cupide, c’est-à-
dire, idolâtre, n’a d’héritage dans le royaume de Christ et de Dieu.

Mathieu 25.34 : Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : venez, vous qui êtes
bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la
fondation du monde.

2 Timothée 2.12 : si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui; si nous le
renions, lui aussi nous reniera…

Apocalypse 5.10 : tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et
ils régneront sur la terre.

 Puisque les croyants doivent régner avec lui sur la Terre et qu’on constate que
ce n’est pas le cas aujourd’hui, on peut supposer que la parousie établira ce
règne.

« L’accent sur la gloire visible suggère d’ailleurs la manifestation de la royauté. »1

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 230.
9

On ne réglera pas la question à savoir s’il s’agit du règne de mille ans ou du règne
éternel, mais il est clair que les croyants régneront avec Christ.

— Nous serons transformés à son image.

 Christ est notre chef.

 Il transformera notre corps à l’image du sien.

Il y a une façon originale de comprendre la transformation que Christ opère dans le


croyant.

 « Selon qu’il est présent, il nous recrée à sa ressemblance. »1

 Aujourd’hui il est présent spirituellement, et il nous recrée


spirituellement.

 Quand il sera présent corporellement, il nous recréera corporellement.

Même si sa venue nous procurera des avantages certains, ces récompenses ne doivent
pas nous distraire de notre espérance.

1 Timothée 1.1 : …Jésus-Christ notre espérance…

« Il est lui-même notre espérance; c’est sa présence (parousia) qui nous importe
surtout et avant tout. Nous n’attendons pas quelque chose, mais Quelqu’un ! » 2

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 231.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 231.
1

Christologie 24

Christologie 24 ....................................................................................... 1
Chapitre 5 ............................................................................................. 1
Les trois offices du Christ ....................................................................... 1
I. L’office prophétique ........................................................................ 3
Introduction .................................................................................. 3
A) Les prodiges ............................................................................ 8
B) Les prières .............................................................................. 8
C) Les persécutions ....................................................................... 8

Chapitre 5
Les trois offices du Christ

C’est depuis Calvin que les protestants exposent l’œuvre de Jésus-Christ en parlant des
« trois offices du Christ ». Il faut dire que presque personne ne conteste cette manière
d’exposer la matière, et même des catholiques approuvent cette approche.

« Les avantages de ce mode de présentation sont nombreux »1

 Il montre ensemble « l’œuvre et la personne »

 Il associe les deux Testaments :

 L’Ancien, donne les notions de chacun des trois offices…

 Le Nouveau atteste que Jésus, étant le Christ, les remplit…

 Dans l’Ancien, « l’onction » du prophète se rapporte au Saint-Esprit dans


le Nouveau Testament.

Les trois offices, prophète, prêtre et roi, ne sont jamais attribués clairement à une
seule personne dans les Écritures.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 232. (Et toute la description des avantages.)
2

 On voit seulement la combinaison de prêtre et roi dans certains textes.

Zacharie 6.11 : Tu prendras de l’argent et de l’or, et tu en feras des couronnes, que tu


mettras sur la tête de Josué, fils de Jotsadak, le souverain sacrificateur.

(Voir aussi Psaume 110 et Hébreux 7 au complet)

 Ces rôles étaient normalement attribués à des personnes différentes sous


l’Ancienne Alliance.

Même si on ne trouve pas de textes présentant les trois offices attribués clairement à la
même personne, on trouve par contre des textes qui nous indiquent un lien entre les
trois offices.

 Deutéronome annonce bien la venue d’un prophète…

Deutéronome 18.18 : Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme


toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui
commanderai.

 Ésaïe reprend l’annonce en attribuant « au Serviteur » une mission de


prédicateur.

Ésaïe 42.1 : Voici mon serviteur, que je soutiendrai, mon élu, en qui mon âme prend
plaisir. J’ai mis mon esprit sur lui; Il annoncera la justice aux nations.

Ésaïe 50.10 : Quiconque parmi vous craint l’Éternel, qu’il écoute la voix de son
serviteur !

Ésaïe 61.1 : L’esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi, car l’Éternel m’a oint pour
porter de bonnes nouvelles aux malheureux…

 Ésaïe ajoute aussi la fonction sacerdotale (prêtrise), en lui faisant porter le poids
de nos péchés.

Ésaïe 53.10 : Il a plu à l’Éternel de le briser par la souffrance… Après avoir livré sa vie
en sacrifice pour le péché…
3

 Il laisse entrevoir l’office royal, quand il parle de la récompense du Serviteur…

Ésaïe 53.12 : C’est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands; Il partagera le
butin avec les puissants, parce qu’il s’est livré lui-même à la mort…

 On retrouve l’ébauche des trois offices dans Apocalypse 1.5.

Apocalypse 1.5 : et de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle (office prophétique), le


premier-né des morts, et le prince des rois de la terre (office royal) ! A celui qui nous
aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang (office sacerdotal))…

Pour notre étude, nous suivrons l’ordre habituel : l’office prophétique, l’office
sacerdotal et l’office royal.

I. L’office prophétique

Introduction

Avant de regarder si Jésus remplit bien le rôle de prophète, on va d’abord regarder en


quoi consiste exactement ce rôle.

 L’office prophétique est marqué par l’onction, elle indique une mise à part pour
le service.

 Trois catégories de personnes pouvaient la recevoir : les rois, les sacrificateurs


et les prophètes.

1 Roi 19.16 : Tu oindras aussi Jéhu, fils de Nimschi, pour roi d’Israël; et tu oindras
Élisée, fils de Schaphath, d’Abel-Mehola, pour prophète à ta place.

 « Ceux qui avaient reçu l’onction étaient appelés "oints" (en hébr. Messie, dont
l’équivalent gr. est Christ »1

1
Tiré du dictionnaire biblique Emmaüs, version online bible
4

 Les prophètes sont les « oints » du Seigneur

Psaume 105.15 : Ne touchez pas à mes oints, et ne faites pas de mal à mes prophètes !

 Dans Ésaïe 61.1, il est clair que l’onction est un symbole de l’Esprit.

Ésaïe 61.1 : L’esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi, car l’Éternel m’a oint pour
porter de bonnes nouvelles aux malheureux

Quel est donc le rôle d’un prophète selon les Écritures ?

 La meilleure définition serait : porte-parole de Dieu, « tu seras comme ma


bouche » (Jérémie 15.19)

 C’est Dieu lui-même, par son Esprit, qui parle à travers ses prophètes.

Jérémie 1.9 : Puis l’Éternel étendit sa main, et toucha ma bouche; et l’Éternel me


dit : Voici, je mets mes paroles dans ta bouche.

Deutéronome 18.18 : Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme


toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui
commanderai.

 « Le cas de Aaron illustre admirablement le sens : il est dit prophète, non pas de
Dieu, mais de Moïse, parce qu’il lui servira de bouche, de porte-parole ; Moïse
étant à son égard comme Dieu pour le prophète courant »1

Exode 4.16 : Il parlera pour toi au peuple; il te servira de bouche, et tu tiendras pour
lui la place de Dieu.

Exode 7.1 : L’Éternel dit à Moïse: Vois, je te fais Dieu pour Pharaon: et Aaron, ton
frère, sera ton prophète.

 Le sens même du terme hébreu et du terme grec utilisé pour prophète suggère le
rapport à la parole.

« Si l’on s’en tient à cette signification principale, on peut faire entrer dans une
vaste catégorie « prophétique » presque tous les hommes de Dieu dans la Bible,
bénéficiaires et porteurs de cette révélation, capables de parler en son nom. »1

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 234.
5

 Abraham est lui-même appelé prophète dans les Écritures.

Genèse 20.7 : Maintenant, rends la femme de cet homme; car il est prophète, il priera
pour toi, et tu vivras. Mais, si tu ne la rends pas, sache que tu mourras, toi et tout ce
qui t’appartient.

 Le roi David est lui aussi considéré comme prophète.

2 Samuel 23.1 : Voici les dernières paroles de David. Parole de David, fils d’Isaï, Parole
de l’homme haut placé, de l’oint du Dieu de Jacob, du chantre agréable d’Israël.
2 L’esprit de l’Éternel parle par moi, et sa parole est sur ma langue.

Actes 2.30 : Comme il (David) était prophète, et qu’il savait que Dieu lui avait promis
avec serment de faire asseoir un de ses descendants sur son trône…

 Daniel, homme sage et visionnaire, est également considéré comme prophète.

Mathieu 24.15 : C’est pourquoi, lorsque vous verrez l’abomination de la désolation,


dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint, -que celui qui lit fasse attention !

 Moïse faisait pareillement office de prophète.

Deutéronome 34.10 : Il n’a plus paru en Israël de prophète semblable à Moïse, que
l’Éternel connaissait face à face.

Osée 12.14 : Par un prophète l’Éternel fit monter Israël hors d’Égypte, et par un
prophète Israël fut gardé.

 Les apôtres, dans le Nouveau Testament, sont aussi prophètes.

Éphésiens 2.20 : Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes,
Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire.

Éphésien 3.5 : Il n’a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres
générations, comme il a été révélé maintenant par l’Esprit aux saints apôtres et
prophètes de Christ.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 235.
6

 À la limite, on pourrait considérer comme des prophètes, tous les chrétiens qui
ont reçu l’Esprit.

 Moïse en avait fait le souhait et Joël l’a transformé en promesse.

Nombres 11.29 : Moïse lui répondit : es-tu jaloux pour moi ? Puisse tout le peuple de
l’Éternel être composé de prophètes; et veuille l’Éternel mettre son esprit sur eux !

Joël 2.28 : Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair; vos fils et vos filles
prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions.

 Cette prophétie de Joël s’est accomplie dans Actes 2.16 lorsque le Saint-Esprit
fut répandu à la Pentecôte.

 1 Jean 2.20 : Pour vous, vous avez reçu l’onction de la part de celui qui
est saint, et vous avez tous de la connaissance.

Il existe cependant une catégorie spéciale de porte-parole bibliques qu’on appelle


prophète.

 Ces prophètes se distinguent des prêtres, des sages, des rois, ou de Moïse dans le
sens qu’ils délivrent un message lié au déroulement de l’histoire; et mettent
en cause leurs auditeurs en les censurant, les exhortant ou les encourageant.

 Ces hommes apportent la parole de Dieu non pas de manière « fondamentale »,


comme pour une loi ou une doctrine, mais plutôt de façon ponctuelle dans des
situations reliées à l’histoire d’Israël.

 « Ils sont spécialement appelés par Dieu : librement suscités, envoyés par le
Seigneur. »1

2 Chroniques 36.15 : L’Éternel, le Dieu de leurs pères, donna de bonne heure à ses
envoyés la mission de les avertir, car il voulait épargner son peuple et sa propre
demeure.
16 mais ils se moquèrent des envoyés de Dieu, ils méprisèrent ses paroles, et ils se
raillèrent de ses prophètes, jusqu’à ce que la colère de l’Éternel contre son peuple
devînt sans remède.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 235.
7

Qu’en est-il des prophètes du Nouveau Testament ?

Il y a des similitudes entre les prophètes de l’Ancien Testament et les prophètes


« spéciaux » de l’Église primitive.

 Ces derniers se distinguent aussi des docteurs.

Romain 12.6 : Puisque nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été
accordée, que celui qui a le don de prophétie l’exerce selon l’analogie de la foi…

 « Le propre de la prophétie semble encore d’éclairer les événements (de


l’histoire individuelle ou collective) et de toucher les personnes. »1

1 Corinthiens 12.8 : En effet, à l’un est donnée par l’Esprit une parole de sagesse; à
un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit

 Nous n’avons que peu d’information sur le rôle des prophètes dans l’Église, « et
dans l’Église encore, les divers ministères de la Parole se chevauchent. »2

 Il existait vraisemblablement des prophètes qui avaient le don de prédire


l’avenir…

Actes 13.1 : Il y avait dans l’Église d’Antioche des prophètes et des docteurs…

Actes 11.28 : L’un d’eux, nommé Agabus, se leva, et annonça par l’Esprit qu’il y aurait
une grande famine sur toute la terre. Elle arriva, en effet, sous Claude.

 Mais, il est clair que le don de prophétie avait pour but l’édification et
l’exhortation.

1 Corinthiens 14.3 : Celui qui prophétise, au contraire, parle aux hommes, les édifie,
les exhorte, les console.

L’office prophétique, est caractérisé par une triple association. On pourrait parler
de prodiges, prières et de persécutions, liées à la prophétie.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 236.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 236.
8

A) Les prodiges

Malgré des exceptions éclatantes comme Jérémie et Jean-Baptiste, plusieurs prophètes


ont fait des miracles.

Ces miracles ajoutent à leurs crédibilités et donne du poids à leur ministère, à leur
mission et à leur personne. (Exode 4.1-9)

B) Les prières

Le prophète est le porte-parole du Seigneur auprès des hommes, mais il est aussi le
porte-parole des hommes auprès du Seigneur : il est intercesseur.

Jérémie 27.18 : S’ils sont prophètes et si la parole de l’Éternel est avec eux, qu’ils
intercèdent auprès de l’Éternel des armées…

Genèse 20.7 : Maintenant, rends la femme de cet homme; car il est prophète, il priera
pour toi, et tu vivras…

Exode 32.31 : Moïse retourna vers l’Éternel et dit : Ah ! Ce peuple a commis un grand
péché. Ils se sont fait un dieu d’or.
32 Pardonne maintenant leur péché !...

« La proximité où il est du Seigneur confère cette charge au prophète, et elle


accompagne naturellement la responsabilité qu’il a de ses frères comme
« sentinelle », lucide sur la situation et ses dangers »1

C) Les persécutions

Le prophète est aussi souvent appelé à souffrir.

« Il n’est pas sûr qu’aucun prophète n’ait totalement échappé à la persécution. »2

Actes 7.52 : Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté ? Ils ont tué ceux
qui annonçaient d’avance la venue du Juste, que vous avez livré maintenant, et dont
vous avez été les meurtriers…

C’est vrai que la vérité choque, et de tout temps, les prophètes ont choqué leurs
auditoires.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 236.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 237.
1

Christologie 25

Christologie 25 ....................................................................................... 1
Chapitre 5 ............................................................................................. 1
Les trois offices du Christ ....................................................................... 1
I. L’office prophétique ........................................................................ 1
1. Le Christ Jésus, prophète ............................................................... 1
A) L’attribution de l’office prophétique à Jésus ..................................... 1
B) Les temps de l’œuvre prophétique du Christ...................................... 5
C) Traits saillants de l’œuvre prophétique du Christ ................................ 6
2. Le Christ Jésus, plus que prophète .................................................... 8
A) Le Fils ................................................................................... 8
B) Le Verbe ................................................................................ 9

Chapitre 5
Les trois offices du Christ

I. L’office prophétique

1. Le Christ Jésus, prophète

Maintenant que nous avons vu quelles étaient les fonctions du prophète, pouvons-nous
dire que Jésus-Christ remplit ces fonctions ?

A) L’attribution de l’office prophétique à Jésus

 La foule, en général tenait Jésus pour un prophète.

Luc 7.16 : Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant : un grand
prophète a paru parmi nous, et Dieu a visité son peuple.

Matthieu 21.11 : La foule répondait : C’est Jésus, le prophète, de Nazareth en Galilée.


2

 Certains croyaient même qu’il était l’un des prophètes ressuscités.

Matthieu 16.14 : Ils répondirent : les uns disent que tu es Jean-Baptiste; les autres,
Élie; les autres, Jérémie, ou l’un des prophètes.

Marc 6.15 : D’autres disaient : c’est Élie. Et d’autres disaient : c’est un prophète
comme l’un des prophètes.

 Les opposants de Jésus cherchaient à nier que Jésus était prophète.

Luc 7.39 : Le pharisien qui l’avait invité, voyant cela, dit en lui-même : Si cet homme
était prophète, il connaîtrait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, il
connaîtrait que c’est une pécheresse.

Marc 14.65 : Et quelques-uns se mirent à cracher sur lui, à lui voiler le visage et à le
frapper à coups de poing, en lui disant : devine ! Et les serviteurs le reçurent en lui
donnant des soufflets.

 Des disciples et la femme samaritaine ont rendu de lui ce témoignage.

Jean 4.19 : Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es prophète.

Luc 24.19 : Quoi ? Leur dit-il. Et ils lui répondirent : ce qui est arrivé au sujet de Jésus
de Nazareth, qui était un prophète puissant en oeuvres et en paroles devant Dieu et
devant tout le peuple…

 Jésus se classe lui-même dans la catégorie des prophètes.

Matthieu 13.57 : Et il était pour eux une occasion de chute. Mais Jésus leur dit : un
prophète n’est méprisé que dans sa patrie et dans sa maison.

Luc 13.33 : Mais il faut que je marche aujourd’hui, demain, et le jour suivant; car il ne
convient pas qu’un prophète périsse hors de Jérusalem.

 Jésus définit son ministère comme un ministère prophétique.

 En s’appliquant la proclamation prophétique d’Ésaïe 61.


3

Luc 4.18 : L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une
bonne nouvelle aux pauvres; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour
proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour
renvoyer libres les opprimés,
19 pour publier une année de grâce du Seigneur.
20 Ensuite, il roula le livre, le remit au serviteur, et s’assit. Tous ceux qui se
trouvaient dans la synagogue avaient les regards fixés sur lui.
21 Alors il commença à leur dire : Aujourd’hui cette parole de l’Écriture, que vous
venez d’entendre, est accomplie.

 On retrouve dans son ministère la triple association : miracles, intercession et


souffrance.

Jean 14.11 : Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi; croyez du moins à
cause de ces oeuvres. (Miracles)

Luc 22.32 : Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu
seras converti, affermis tes frères. (Intercession)

 C’est intéressant de constater que les versets suivants lient directement


les souffrances de Christ à son office de prophète…

Matthieu 13.57 : Et il était pour eux une occasion de chute. Mais Jésus leur dit : un
prophète n’est méprisé que dans sa patrie et dans sa maison.

Luc 13.33 : Mais il faut que je marche aujourd’hui, demain, et le jour suivant; car il ne
convient pas qu’un prophète périsse hors de Jérusalem.

Jésus a rempli son rôle de prophète, mais il ne s’est pas « limité » à ce rôle…

On sait évidemment qu’il remplit également l’office royal et l’office sacerdotal, qu’on
verra dans les prochaines leçons.

 Mais Jésus se présente aussi en tant que « docteur » (rabbin itinérant à la mode
du temps1)

Jean 13.13 : Vous m’appelez Maître et Seigneur; et vous dites bien, car je le suis.

Matthieu 23.8 : Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi; car un seul est votre
Maître, et vous êtes tous frères.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 237.
4

 Il se compare aussi à Salomon.

Matthieu 12.42 : La reine du Midi se lèvera, au jour du jugement, avec cette


génération et la condamnera, parce qu’elle vint des extrémités de la terre pour
entendre la sagesse de Salomon, et voici, il y a ici plus que Salomon.

 En se déclarant plus grand que Salomon, il s’approprie une sagesse


supérieure à celle de Salomon.

L’identification à la sagesse et à l’enseignement, « suggère une version élargie de


l’office prophétique »1

« Le Nouveau Testament ne se contente pas de montrer Jésus comme un prophète :


il est le prophète attendu »2

Jean 6.14 : Ces gens, ayant vu le miracle que Jésus avait fait, disaient : Celui-ci est
vraiment le prophète qui doit venir dans le monde.

 En référence à la promesse faite à Moïse.

Deutéronome 18.15 : L’Éternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d’entre tes
frères, un prophète comme moi : vous l’écouterez !

 Il est très intéressant de noter « le lien » entre le témoignage de Dieu lors de la


transfiguration et la promesse faite à Moïse.

Matthieu 17.5 : Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les couvrit. Et voici, une
voix fit entendre de la nuée ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai
mis toute mon affection : écoutez-le !

L’expression « écoutez-le » ne laisse aucun doute sur le fait que Jésus est LE
prophète qui devait venir.

« Quand on se rappelle l’ampleur du « charisme » de Moïse, on comprend que le


prophète pareil à Moïse possède aussi le don doctoral et sapiential »3

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 237.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 237.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 238.
5

B) Les temps de l’œuvre prophétique du Christ

« Nous avons mis l’accent jusqu’ici sur l’œuvre de prédication accomplie par le Christ
pendant « les jours de sa chair », essentiellement en Galilée et en Judée. »1

 C’est bien sûr le « temps » de son ministère prophétique, alors qu’il était parmi
nous.

Mais est-ce bien le seul temps de son œuvre prophétique ?

 Jésus envoie ses disciples pour continuer son œuvre de par le monde…

Jean 20.21 : Jésus leur dit de nouveau : la paix soit avec vous ! Comme le Père m’a
envoyé, moi aussi je vous envoie.

 Luc laisse sous-entendre que les actes des apôtres sont la continuité de l’œuvre
de Jésus…

Actes 1.1 : Théophile, j’ai parlé, dans mon premier livre, de tout ce que Jésus a
commencé de faire et d’enseigner dès le commencement
2 jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel, après avoir donné ses ordres, par le Saint-
Esprit, aux apôtres qu’il avait choisis.

 Jésus a commencé, les apôtres ont continué « son » oeuvre.

 Paul est convaincu que Christ « parle par lui »

2 Corinthiens 13.2-3 : « …je n’userai d’aucun ménagement, puisque vous cherchez une
preuve que Christ parle en moi… »

1 Corinthiens 14.37 : Si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que
ce que je vous écris est un commandement du Seigneur.

 Christ continuait son œuvre prophétique par des révélations.

2 Corinthiens 12.7 : Et pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, à cause de l’excellence
de ces révélations, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me
souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 238.
6

 Les prophètes de l’Ancien Testament, étaient inspirés par l’esprit de Christ lui-
même.

1 Pierre 1.11 : (Les prophètes…) voulant sonder l’époque et les circonstances


marquées par l’Esprit de Christ qui était en eux, et qui attestait d’avance les
souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies.

 À la lumière de 1 Pierre 1.11, on comprend mieux cet autre texte de


Pierre qui fait référence à l’esprit de Christ qui prêchait dans la personne
de Noé…

1 Pierre 3.18 : Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des
injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort quant à la chair, mais ayant
été rendu vivant quant à l’Esprit,
19 dans lequel aussi il est allé prêcher aux esprits en prison,
20 qui autrefois avaient été incrédules, lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux
jours de Noé, pendant la construction de l’arche, dans laquelle un petit nombre de
personnes, c’est-à-dire, huit, furent sauvées à travers l’eau.

On voit donc des traces de son ministère prophétique tant avant sa venue, qu’après
son départ.

« Ces données permettent, perspective fort intéressante, de considérer l’Écriture


Sainte tout entière comme le produit de son ministère prophétique. »1

C) Traits saillants de l’œuvre prophétique du Christ

 Pendant son ministère terrestre, Jésus a parlé à la façon typique des prophètes.

 Il « rappelle l’exigence de la loi, l’interprète et en montre l’application »2

 « Il annonce l’intervention de Dieu en jugement et en grâce. »3

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 239.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 239.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 239.
7

 Mais une différence notable consiste dans la portée « historique » de ces


interventions.

 « L’action de Dieu n’est pas seulement future ou imminente, mais déjà


présente. »1

Luc 10.24 : Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que
vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu.

 Sa manière d’interpréter la loi est elle aussi particulière…

 Il ne parle pas à la place de l’Éternel : ainsi parle l’Éternel.

 Il parle comme l’Éternel : Mais moi je vous dis… en vérité, en vérité…

 Jésus enseignait comme ayant autorité.

Matthieu 7.28 : Après que Jésus eut achevé ces discours, la foule fut frappée de sa
doctrine;
29 car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes.

 Les prophètes aussi parlaient avec de l’autorité, mais ne parlaient pas


comme « étant » Dieu

 Il donne beaucoup d’explication lors de son enseignement.

 Il s’adapte à la capacité de compréhension de ces auditeurs.

 « Il facilite l’accès du message aux simples par la familiarité des images »2

Marc 4.33 : C’est par beaucoup de paraboles de ce genre qu’il leur annonçait la parole,
selon qu’ils étaient capables de l’entendre.

 Il fait plus de miracles qu’aucun autre prophète, et les « motifs » sont différents.

 « Il ressuscite Lazare parce qu’il est lui-même la résurrection et la vie »3

Ces traits particuliers à Jésus nous démontrent que Jésus dépasse le cadre de
l’office prophétique de l’Ancienne Alliance.
1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 239.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 240.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 241.
8

2. Le Christ Jésus, plus que prophète

Si Jésus a pu dire de Jean Baptiste qu’il était « plus qu’un prophète » (Matthieu 11.9),
à plus forte raison pouvons-nous dire que Jésus est plus qu’un prophète…

A) Le Fils

Après les serviteurs, le Fils !

 La parabole des vignerons (Matthieu 21.33ss), nous fait comprendre qu’il y a une
différence entre « les serviteurs » et « le Fils ».

 Le Fils est l’héritier !

 Hébreux 3 fait aussi la différence entre le serviteur et le Fils.

Hébreux 3.1 : C’est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste,
considérez l’apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons,
2 Jésus, qui a été fidèle à celui qui l’a établi, comme le fut Moïse dans toute sa
maison.
3 Car il a été jugé digne d’une gloire d’autant supérieure à celle de Moïse que celui qui
a construit une maison a plus d’honneur que la maison même.
4 Chaque maison est construite par quelqu’un, mais celui qui a construit toutes choses,
c’est Dieu.
5 Pour Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur, pour
rendre témoignage de ce qui devait être annoncé;
6 mais Christ l’est comme Fils sur sa maison; et sa maison, c’est nous, pourvu que nous
retenions jusqu’à la fin la ferme confiance et l’espérance dont nous nous glorifions.

 Le Fils possède toute chose, c’est SA maison.

 C’est ce qui explique l’autorité de Jésus, il est le Fils.

 « Le Fils, en effet, comme Fils, reçoit tout du Père, et possède dès lors
tout en lui-même. »1

 Moïse avait une relation spéciale avec Dieu, il n’avait pas de songe ni de vision. Il
parlait avec Dieu face à face.

Exode 33.11 : L’Éternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son
ami…

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 242.
9

 Jésus est supérieur à Moïse parce qu’en tant que Fils, il est constamment dans la
présence du Père.

Jean 3.34 : car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui
donne pas l’Esprit avec mesure.

Jean 5.19 : Jésus reprit donc la parole, et leur dit : en vérité, en vérité, je vous le dis,
le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père; et tout
ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement.

Le rapport filial de Jésus avec le Père « fait de sa parole un témoignage unique


venu du ciel »1

Jean 3.31 : Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous; celui qui est de la terre est
de la terre, et il parle comme étant de la terre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de
tous,

B) Le Verbe

Après les porte-parole, la Parole !

 En tant que « Parole », Jésus dépasse largement l’office prophétique.

 « Jésus Christ ne fait qu’un avec le message qu’il porte »2

 « Jésus, au contraire des prophètes et des apôtres, n’évoque jamais de


mystères divins hors de sa portée, pour lui insondable. »3

De ce fait, il est le seul qui peut témoigner de lui-même, en demeurant vrai.

Colossiens 2.9 : Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité.

« Que le prophète soit le Fils et Verbe divin nous confirme dans la certitude : seul
Dieu peut nous faire connaître Dieu. »4

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 242.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 242.
3
Remarque de César MALAN, Le Dieu de la conscience révélé dans la Sainte Écriture. Manuel
d’instruction religieuse, Paris, Fischbacher, 1888, p. 219. cf. La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri
Blocher, 2002, P. 242.
4
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 243.
1

Christologie 26

Christologie 26 ....................................................................................... 1
Chapitre 5 ............................................................................................. 1
Les trois offices du Christ ....................................................................... 1
II. L’office sacerdotal .......................................................................... 1
Introduction .................................................................................. 1
Petites difficultés............................................................................ 5

Chapitre 5
Les trois offices du Christ

II. L’office sacerdotal

Introduction

Comme pour l’office prophétique, l’office sacerdotal est, lui aussi, marqué par
l’onction. C’est pourquoi on parle d’office christique, car oint = Christ.

 Les offices prophétiques, sacerdotaux et royaux sont des offices « christiques ».

 Aaron et ces fils ont été oints pour marquer leur « mise à part » pour le service
du sacerdoce.

 L’huile de l’onction était considérée comme sainte, c’était un parfum de


composition spécial uniquement réservé à la sanctification (mise à part)
des prêtres et des objets saints.
2

Exode 30.22 : L’Éternel parla à Moïse, et dit:


23 prend des meilleurs aromates, cinq cents sicles de myrrhe, de celle qui coule
d’elle-même; la moitié, soit deux cent cinquante sicles, de cinnamome aromatique,
deux cent cinquante sicles de roseau aromatique,
24 cinq cent sicles de casse, selon le sicle du sanctuaire, et un hin d’huile d’olive.
25 Tu feras avec cela une huile pour l’onction sainte, composition de parfums selon
l’art du parfumeur; ce sera l’huile pour l’onction sainte.
26 Tu en oindras la tente d’assignation et l’arche du témoignage,
27 la table et tous ses ustensiles, le chandelier et ses ustensiles, l’autel des parfums,
28 l’autel des holocaustes et tous ses ustensiles, la cuve avec sa base.
29 Tu sanctifieras ces choses, et elles seront très saintes, tout ce qui les touchera sera
sanctifié.
30 Tu oindras Aaron et ses fils, et tu les sanctifieras, pour qu’ils soient à mon service
dans le sacerdoce.
31 Tu parleras aux enfants d’Israël, et tu diras : Ce sera pour moi l’huile de l’onction
sainte, parmi vos descendants.
32 On n’en répandra point sur le corps d’un homme, et vous n’en ferez point de
semblable, dans les mêmes proportions; elle est sainte, et vous la regarderez comme
sainte.

 On ne sait pas si tous les prêtres étaient oints par la suite, ou si cette première
onction d’Aaron et de ses fils suffisait à établir cette famille comme prêtre à
perpétuité…

Exode 40.14 : Tu feras approcher ses fils (d’Aaron), tu les revêtiras des tuniques,
15 et tu les oindras comme tu auras oint leur père, pour qu’ils soient à mon service
dans le sacerdoce. Cette onction leur assurera à perpétuité le sacerdoce parmi leurs
descendants.

 On sait par contre que le « grand-prêtre », lui, était oint.

Lévitique 21.10 : Et le grand sacrificateur d’entre ses frères, sur la tête duquel l’huile
de l’onction aura été versée et qui aura été consacré pour revêtir les saints vêtements,
ne découvrira pas sa tête et ne déchirera pas ses vêtements. (Version Darby)

Lévitique 4.3 : …Si c’est le sacrificateur ayant reçu l’onction qui a péché…

 Laisse croire que les autres ne sont pas oints.

 Ce grand-prêtre est appelé le prêtre oint, ou le « prêtre messie » (kohen


mashiyach).

 Il semble bien se distinguer des autres.


3

 Les sacrificateurs, en plus de servir le Seigneur dans le sanctuaire, devaient


enseigner la Loi au peuple et consulter l’Éternel pour le peuple, au moyen de
l’Urim et du Thummim.

Exode 28.30 : Tu joindras au pectoral du jugement l’urim et le thummim, et ils seront


sur le coeur d’Aaron, lorsqu’il se présentera devant l’Éternel. Ainsi, Aaron portera
constamment sur son coeur le jugement des enfants d’Israël, lorsqu’il se présentera
devant l’Éternel.

Esdras 2.63 : et le gouverneur leur dit de ne pas manger des choses très saintes jusqu’à
ce qu’un sacrificateur ait consulté l’urim et le thummim.

2 Chroniques 15.3 : Pendant longtemps il n’y a eu pour Israël ni vrai Dieu, ni


sacrificateur qui enseignât, ni loi.

Malachie 2.7 : Car les lèvres du sacrificateur doivent garder la science, et c’est à sa
bouche qu’on demande la loi, parce qu’il est un envoyé de l’Éternel des armées.

 Leur premier rôle est d’être consacré au Seigneur.

 Ils appartiennent à l’Éternel

Exode 13.2 : Consacre-moi tout premier-né, tout premier-né parmi les enfants d’Israël,
tant des hommes que des animaux : il m’appartient.

 Tout premier-né de l’animal était destiné aux sacrifices, mais le premier-


né de l’homme était racheté

Exode 13.13 : Tu rachèteras avec un agneau tout premier-né de l’âne; et, si tu ne le


rachètes pas, tu lui briseras la nuque. Tu rachèteras aussi tout premier-né de l’homme
parmi tes fils.

 « Le premier-né des animaux purs était sacrifié. Les animaux impurs, au


nombre desquels on cite l’âne comme spécimen typique, pouvaient avoir
la nuque brisée ou être remplacés par un agneau. »1

1
Dictionnaire Biblique Emmaüs, version online bible, premier-né.
4

 Les lévites ont « remplacé » les premiers-né pour l’Éternel.

Nombres 3.40 : L’Éternel dit à Moïse : Fais le dénombrement de tous les premiers-nés
mâles parmi les enfants d’Israël, depuis l’âge d’un mois et au-dessus, et compte-les
d’après leurs noms.
41 Tu prendras les Lévites pour moi, l’Éternel, à la place de tous les premiers-nés des
enfants d’Israël, et le bétail des Lévites à la place de tous les premiers-nés du bétail
des enfants d’Israël.
42 Moïse fit le dénombrement de tous les premiers-nés parmi les enfants d’Israël,
selon l’ordre que l’Éternel lui avait donné.
43 Tous les premiers-nés mâles, dont on fit le dénombrement, en comptant les noms,
depuis l’âge d’un mois et au-dessus, furent vingt-deux mille deux cent soixante-treize.
44 L’Éternel parla à Moïse, et dit :
45 Prends les Lévites à la place de tous les premiers-nés des enfants d’Israël, et le
bétail des Lévites à la place de leur bétail; et les Lévites m’appartiendront. Je suis
l’Éternel.

 Le service des sacrificateurs est principalement relié au culte.

 Exécuter les différents rites religieux. (Louanges, prières, sanctification…)

 Offrir des offrandes et des sacrifices en tous genres.

Hébreux 5.1 : En effet, tout souverain sacrificateur pris du milieu des hommes est
établi pour les hommes dans le service de Dieu, afin de présenter des offrandes et des
sacrifices pour les péchés.

Les sacrifices d’animaux avec le sang versé, faisaient l’expiation des péchés, mais pas
de façon permanente.

 Il fallait toujours recommencer.

 Dieu annonce pourtant « un jour » où il enlèvera l’iniquité pour de bon.

Zacharie 3.9 : Car voici, pour ce qui est de la pierre que j’ai placée devant Josué, il y
a sept yeux sur cette seule pierre; voici, je graverai moi-même ce qui doit y être gravé,
dit l’Éternel des armées; et j’enlèverai l’iniquité de ce pays, en un jour.

 « Une fraction importante du judaïsme attendait un prêtre final, messie


sacerdotal. »1

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 245.
5

 L’Ancien Testament sépare clairement le sacerdoce et la royauté.

2 Chronique 26.17 : Le sacrificateur Azaria entra après lui, avec quatre-vingts


sacrificateurs de l’Éternel, (26-18) hommes courageux,
18 qui s’opposèrent au roi Ozias et lui dirent : Tu n’as pas le droit, Ozias, d’offrir des
parfums à l’Éternel ! Ce droit appartient aux sacrificateurs, fils d’Aaron, qui ont été
consacrés pour les offrir.

 Au temps des patriarches, jusqu'à Moïse, les fonctions se mêlaient, le sacerdoce


n’avait pas encore été institué de façon officielle.

 L’office de sacrificateur se faisait par le chef de la famille ou de la tribu.


(Ex. Noé, Abraham, Isaac, Jacob, Job.)

Petites difficultés

Certains textes sont parfois troublants en ce qui concerne les deux offices.

2 Samuel 6.17 : Après qu’on eut amené l’arche de l’Éternel, on la mit à sa place au
milieu de la tente que David avait dressée pour elle; et David offrit devant l’Éternel des
holocaustes et des sacrifices d’Actions de grâces.
18 Quand David eut achevé d’offrir les holocaustes et les sacrifices d’Actions de
grâces, il bénit le peuple au nom de l’Éternel des armées.

 Ce texte peut laisser croire que David a fait acte de sacrificateur…

Il faut comprendre que le rôle des prêtres n’est pas de tuer la bête, mais plutôt de
manipuler le sang…

Lévitique1.1 : L’Éternel appela Moïse; de la tente d’assignation, il lui parla et dit :


2 parle aux enfants d’Israël, et dis-leur : lorsque quelqu’un d’entre vous fera une
offrande à l’Éternel, il offrira du bétail, du gros ou du menu bétail.
3 Si son offrande est un holocauste de gros bétail, il offrira un mâle sans défaut; il
l’offrira à l’entrée de la tente d’assignation, devant l’Éternel, pour obtenir sa faveur.
4 Il posera sa main sur la tête de l’holocauste, qui sera agréé de l’Éternel, pour lui
servir d’expiation.
5 Il égorgera le veau devant l’Éternel; et les sacrificateurs, fils d’Aaron, offriront le
sang, et le répandront tout autour sur l’autel qui est à l’entrée de la tente
d’assignation.
6 Il dépouillera l’holocauste, et le coupera par morceaux.
6

 Le texte qui parle des sacrifices de Salomon et du peuple, nous montre que les
sacrificateurs étaient présents lors de ces sacrifices.

1 Rois 8.5 : Le roi Salomon et toute l’assemblée d’Israël convoquée auprès de lui se
tinrent devant l’arche. Ils sacrifièrent des brebis et des boeufs, qui ne purent être ni
comptés, ni nombrés, à cause de leur multitude.
6 Les sacrificateurs portèrent l’arche de l’alliance de l’Éternel à sa place, dans le
sanctuaire de la maison, dans le lieu très saint, sous les ailes des chérubins.

 L’union des deux offices est pourtant annoncée dans le psaume 110.

« Melchisédech est le seul personnage de l’Ancien Testament qui ait cumulé les
deux offices avec l’approbation divine, et cette singularité lui vaut de donner son
nom à l’ordre du sacerdoce messianique. »1 (Genèse 14.18-20)

 Zacharie traite aussi du sujet, même si le texte est quelque peu controversé…

Zacharie 6.12 : Tu lui diras : ainsi parle l’Éternel des armées : Voici, un homme, dont
le nom est germe, germera dans son lieu, et bâtira le temple de l’Éternel.
13 Il bâtira le temple de l’Éternel; il portera les insignes de la majesté; il s’assiéra et
dominera sur son trône, il sera sacrificateur sur son trône, et une parfaite union
régnera entre l’un et l’autre.

 Le texte semble, ici, très clair, mais la LXX traduit le texte autrement…

Zacharie 6.13 Oui, c’est lui qui le reconstruira. Il portera les insignes royaux et, de son
trône royal, il gouvernera le peuple. Près de lui se trouvera un prêtre : entre les deux
hommes existera une entente parfaite. (Version BFC)

On peut pourtant facilement comprendre qu’en « gouvernant, il sera prêtre, avec


une parfaite harmonie entre les deux. »2

Mais le judaïsme ne l’a pas compris, certain attendant deux Messie, l’un Prêtre, l’un
Roi. Cela explique aussi la traduction « non littérale » de la septante.3

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 246.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 246.
3
La version Darby, traduite des textes hébreux, traduit « il sera sacrificateur sur son trône ».
1

Christologie 27

Christologie 27 ....................................................................................... 1
Chapitre 5 ............................................................................................. 1
Les trois offices du Christ ....................................................................... 1
II. L’office sacerdotal .......................................................................... 1
1. Le Christ Jésus, grand-prêtre ........................................................... 1
A) L’attribution de l’office sacerdotal à Jésus ....................................... 1
B) Le sacrifice offert par Jésus ......................................................... 4
C) L’intercession sacerdotale de Jésus-Christ ........................................ 5
2. Le Christ Jésus, grand-prêtre selon l’ordre de Melchisédech ...................... 7
A) Sacerdoce royal ........................................................................ 8
B) Sacerdoce éternel ..................................................................... 9

Chapitre 5
Les trois offices du Christ

II. L’office sacerdotal

1. Le Christ Jésus, grand-prêtre

Comme nous avons vu en quoi consiste le rôle de prêtre, voyons maintenant si Jésus
correspond au modèle (ou type) de l’Ancien Testament.

A) L’attribution de l’office sacerdotal à Jésus

« Que Jésus-Christ ait œuvré comme prêtre et grand-prêtre ne relève pas de


l’évidence, mais du discernement théologique (le sacerdoce appartenait aux « figures »
de l’économie ancienne, et son accomplissement exigeait un changement de plan). »1

 Le sacerdoce était l’ombre des choses à venir…

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 247.
2

 Par contre, l’attestation biblique est assez discrète en général.

 Un seul écrit, l’Épître aux Hébreux, développe de façon explicite la


relation entre les sacrifices de l’Ancienne Alliance et le Sacrifice de Christ
pour la Nouvelle Alliance.

 La clarté et la pertinence des arguments de l’auteur de l’Épître aux


Hébreux « ne laissent, cependant, subsister aucun doute : ce qu’Aaron et
ses successeurs ont été pour l’Ancienne Alliance, Jésus l’est pour la
Nouvelle. »1

Quels sont les indices externes (en dehors de l’Épître aux Hébreux) qui tendent à
démontrer que Jésus est bien le grand-prêtre ?

 Jésus s’applique à lui-même le psaume 110 (dans Matthieu 22.43-45), qui est le
psaume qui relie la royauté au sacerdoce (Melchisédech)

 Dans Jean 17, Jésus prie pour ses disciples… « Sanctifie-les par ta vérité : ta
parole est la vérité. »… « Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux
aussi soient sanctifiés par la vérité. »…

 On appelle cette prière : la prière sacerdotale. Jésus intercède pour les


siens, il les sanctifie par sa propre sanctification.

 On cite parfois la longue robe du Christ, avec la ceinture d’or sur la poitrine (Ap.
1.13), qui rappellerait le vêtement sacerdotal d’Aaron.

Ces indices ont un certain d’intérêt, mais n’ont pas un très grand poids.

« C’est l’Épître aux Hébreux qui fait du sacerdoce de Jésus-Christ son thème, sinon
unique, du moins principal. »2

Pour faire une étude complète du sujet, il faudrait étudier l’Épître aux Hébreux en
entier. En effet, toute l’Épître expose l’office sacerdotal de Jésus.

Nous nous limiterons à relever les grandes lignes de cette merveilleuse Épître.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 247.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 248.
3

 Dans son premier chapitre, l’Épître aux Hébreux cite de nombreux psaumes pour
montrer la supériorité de Christ sur les anges, dont le psaume 110…

 Dans sa partie centrale, il reprend le psaume 110 et explique le lien entre Christ
et Melchisédech…

 Reprenant l’exemple d’Aaron, il fait le parallèle entre Aaron et Christ.

 Dieu l’a appelé…

Hébreux 5.4 : Nul ne s’attribue cette dignité, s’il n’est appelé de Dieu, comme le fut
Aaron.
5 Et Christ ne s’est pas non plus attribué la gloire de devenir souverain sacrificateur,
mais il la tient de celui qui lui a dit : Tu es mon Fils, Je t’ai engendré aujourd’hui !

 Dieu l’a proclamé…

Hébreux 5.10 : Dieu l’ayant déclaré souverain sacrificateur selon l’ordre de


Melchisédech.

 « Perfectionné » pour l’accomplissement de sa mission…

Hébreux 5.9 : … après avoir été élevé à la perfection1, est devenu pour tous ceux qui
lui obéissent l’auteur d’un salut éternel…

 Jésus est intervenu, « pour assurer les conditions objectives de la communion


des hommes avec Dieu »2

 La purification des péchés…

Hébreux 1.3 : … et qui, étant le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne, et


soutenant toutes choses par sa parole puissante, a fait la purification des péchés et
s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts…

 La sanctification des enfants de Dieu…

Hébreux 2.11 : Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d’un
seul. C’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères…

Hébreux 10.10 : C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par
l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes.

1
Il n’est pas devenu parfait comme s’il ne l’était pas déjà dès le commencement. Le mot grec, teleiow,
signifie : avoir fini, accomplir, avoir achevé, parfaitement…
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 248.
4

 Le perfectionnement…

Hébreux 10.1 : En effet, la loi, qui possède une ombre des biens à venir, et non
l’exacte représentation des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu’on
offre perpétuellement chaque année, amener les assistants à la perfection.

Hébreux 10.14 : Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours
ceux qui sont sanctifiés.

« Jésus, enfin, comme tout grand-prêtre, est pris d’entre les hommes et, par
l’expérience de la faiblesse et de la tentation, peut compatir avec ceux qu’il
représente. »1

 Les conclusions de l’auteur sont très claires et sans équivoque.

Hébreux 2.17 : … il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il
fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour
faire l’expiation des péchés du peuple…

Hébreux 4.15 : Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir
à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans
commettre de péché.

« Rien ne manque à Jésus-Christ pour qu’il réalise ce dont Aaron était la figure. »2

B) Le sacrifice offert par Jésus

Hébreux 8.3 : Tout souverain sacrificateur est établi pour présenter des offrandes et
des sacrifices; d’où il est nécessaire que celui-ci ait aussi quelque chose à présenter.

 Jésus devait donc avoir quelque chose à offrir, il s’est offert lui-même en
sacrifice.

Le sacerdoce de Christ n’est pas transmissible, il est exclusif. Il existe cependant un


lien évident entre les rituels lévitiques et l’œuvre qu’a accompli Jésus.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 249.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 249.
5

 « L’œuvre de Jésus a été le modèle dont Moïse a confectionné une « image »,


une « ombre ». »1

Hébreux 8.5 : … lesquels célèbrent un culte, image et ombre des choses célestes, selon
que Moïse en fut divinement averti lorsqu’il allait construire le tabernacle : aie soin, lui
fut-il dit, de faire tout d’après le modèle qui t’a été montré sur la montagne.

 Aaron était un « type » que Jésus a accompli

 Jésus est la victime expiatoire.

 Les animaux immolés étaient des « types » de Christ.

 Les sacrifices expiatoires de l’Ancienne Alliance avaient une valeur


prophétique et provisoire, annonçant un sacrifice ultime et parfait.

 On peut aussi remarquer le lien qui existe entre le fait que le corps des animaux
était brûlé « hors du camp » et le fait que Jésus ait souffert « en dehors de la
porte ».

Hébreux 13.11 : Les corps des animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par
le souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp.
12 C’est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a
souffert hors de la porte.
13 Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre.
14 Car nous n’avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui
est à venir.

 Il s’agit d’une belle invitation aux Hébreux à sortir du judaïsme pour se


joindre à Jésus-Christ.

C) L’intercession sacerdotale de Jésus-Christ

« L’immolation de la victime (pour Jésus, le moment de la Croix) n’est pas le seul acte,
ni même le plus caractéristique, du prêtre. »2

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 249.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 250.
6

 On l’a vu, le rôle du prêtre n’est pas d’immoler, mais de présenter le sang dans
le sanctuaire. (Lévitique 1.5)

Lévitique 17.3 : Si un homme de la maison d’Israël égorge dans le camp ou hors du


camp un boeuf, un agneau ou une chèvre,
4 et ne l’amène pas à l’entrée de la tente d’assignation, pour en faire une offrande à
l’Éternel devant le tabernacle de l’Éternel, le sang sera imputé à cet homme; il a
répandu le sang, cet homme-là sera retranché du milieu de son peuple.

 C’est le sang qui, versé sur l’autel (le propitiatoire), rendait « propice ou
favorable » celui qui avait offert le sacrifice.

Hébreux 9.22 : Et presque tout, d’après la loi, est purifié avec du sang, et sans
effusion de sang il n’y a pas de pardon.

« Le fait central du salut n’est pas tant le crucifiement ni même la résurrection du


Christ que l’entrée du grand-prêtre dans le temple des cieux. »1

Hébreux 9.12 : … et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le
sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption
éternelle.

 On comprend bien que la crucifixion et la résurrection étaient « nécessaire »


pour que Christ puisse entrer dans le temple des cieux.

 Mais, « C’est l’ascension qui marque le début du service liturgique dans le


ciel. »2

Hébreux 8.1 : Le point capital de ce qui vient d’être dit, c’est que nous avons un tel
souverain sacrificateur, qui s’est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les
cieux,
2 comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le
Seigneur et non par un homme.

1
SPICQ, cols. 1071s. cf. La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 250.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 250.
7

 Le sacrifice de Christ est un sacrifice unique.

 Contrairement aux sacrifices de l’Ancienne Alliance qui devaient être


répétés constamment.

Hébreux 7.26 : Il nous convenait, en effet, d’avoir un souverain sacrificateur comme


lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux,
27 qui n’a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir chaque jour des
sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car ceci, il
l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même.

 Christ continue d’intercéder pour nous, en « invoquant » l’efficacité de sa mort


sacrificielle.

Hébreux 7.25 C’est aussi pour cela qu’il peut sauver parfaitement ceux qui
s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur.

La force de l’intercession sacerdotale réside dans l’efficacité permanente de sa


mort (son sang) pour effacer les péchés.

2. Le Christ Jésus, grand-prêtre selon l’ordre de Melchisédech

 Jésus a accompli le « type » d’Aaron, mais il n’était pas Lévite

Hébreux 8.4 : S’il était sur la terre, il ne serait pas même sacrificateur…

 « Le sacerdoce de Jésus-Christ n’est pas d’ordre Lévitique, mais


melkisédécien. »1

Nous mettrons en lumière, deux aspects qui caractérisent ce Melchisédech, et nous


verrons en quoi le sacerdoce de Jésus lui est comparable.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 251.
8

A) Sacerdoce royal

Melchisédech était à la fois prêtre et roi.

 Ce qui distingue le sacerdoce (prêtrise) de Jésus, c’est qu’il est en même temps
le Messie Davidique (roi).

 Melchisédech était roi de justice et roi de paix.

Hébreux 7.1 : En effet, ce Melchisédech, roi de Salem, sacrificateur du Dieu Très-Haut,


-qui alla au-devant d’Abraham lorsqu’il revenait de la défaite des rois, qui le bénit,
2 et à qui Abraham donna la dîme de tout, -qui est d’abord roi de justice, d’après la
signification de son nom, ensuite roi de Salem, c’est-à-dire roi de paix, -
3 qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n’a ni commencement de jours ni
fin de vie, -mais qui est rendu semblable au Fils de Dieu, -ce Melchisédech demeure
sacrificateur à perpétuité.

 La justice et la paix sont deux caractéristiques du règne messianique !

« La séparation des deux offices en Israël était une marque d’incomplétude


(imperfection); leur union dans le Christ montre la venue de l’accomplissement
(perfection). »1

On pourrait ajouter qu’il existait un réel danger d’unir les deux offices sous l’Ancienne
Alliance.

 L’union du pouvoir politique et du pouvoir religieux peut mener facilement à la


corruption.

 « La « mondanisation » menace le divin, et le pouvoir politique risque


d’être divinisé »2

 Pensons seulement à ce qui est arrivé quand l’empereur Constantin a


« joint » le christianisme en 313, alors qu’il publia à Milan un édit de
tolérance qui lui rallia les chrétiens, devenus prédominants dans l'empire.

Seul Jésus-Christ, dans sa perfection peut réunir les deux offices sans risque de
corruption.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 252.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 252.
9

B) Sacerdoce éternel

Le sacerdoce de Jésus-Christ est non seulement associé au trône, il est éternel !

Hébreux 7.3 : (Melchisédech) qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n’a ni
commencement de jours ni fin de vie, -mais qui est rendu semblable au Fils de Dieu, -
ce Melchisédech demeure sacrificateur à perpétuité.

 L’auteur mentionne que Melchisédech est un « type » (rendu semblable) du Fils


de Dieu.

 Melchisédech et Aaron sont donc deux types de Christ.

 Les deux sont sacrificateurs, mais représentent deux « ordres » de sacrificateurs


différents.

 Le sacerdoce Lévitique est charnel, on y accède de père en fils et la durée


du ministère est limitée par la loi.

 Le sacerdoce de Melchisédech ne se transmet pas de père en fils


(sacrificateur pour toujours), il n’est pas mentionné qu’il soit mort (il n’a
ni fin), ni qu’il ait une origine (ni commencement), et il est spirituel.

Hébreux 7.8 : Et ici, ceux qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels; mais là,
c’est celui dont il est attesté qu’il est vivant.

 Même si l’Épître aux Hébreux parle de Melchisédech comme de quelqu’un qui est
toujours vivant, il ne faudrait pas conclure qu’il est toujours vivant de façon
charnelle. Rappelons-nous la parole du Seigneur concernant Abraham, Isaac et
Jacob…

Matthieu 22.32 : … Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob ?


Dieu n’est pas Dieu des morts, mais des vivants.

 Le fait que l’auteur aux Hébreux parle d’un Melchisédech vivant, nous indique le
caractère « spirituelle et éternel » de son sacerdoce versus le caractère
« charnel et temporel » du sacerdoce d’Aaron.

Jésus-Christ n’est pas sacrificateur selon l’ordre d’Aaron, il est sacrificateur selon
l’ordre de Melchisédech.

Son sacerdoce est royal et éternel !


1

Christologie 28

Christologie 28 ....................................................................................... 1
Chapitre 5 ............................................................................................. 1
Les trois offices du Christ ....................................................................... 1
III. L’office royal................................................................................ 1
Introduction .................................................................................. 1

Chapitre 5
Les trois offices du Christ

III. L’office royal

Introduction

Dans tout l’Ancien Testament, « l’office d’onction par excellence, c’est l’office
royal. »1

Le mot « oint » (Messie, la LXX traduit christos)) se retrouve 39 fois dans l’Ancien
Testament.

 29 fois sur 39, c’est d’un Messie royal qu’il est question. (75 % du temps). Pas
étonnant que la majorité des juifs attendissent un Messie roi.

 Il s’agit presque toujours d’un roi de Juda.

 Une seule fois, Dieu désigne le roi païen Cyrus comme l’homme qu’il a choisi en
l’appelant « mon oint ».

Ésaïe 44.28 : Je dis de Cyrus : Il est mon berger, et il accomplira toute ma volonté; Il
dira de Jérusalem : qu’elle soit rebâtie ! Et du temple : qu’il soit fondé !
Ésaïe 45.1 : Ainsi parle l’Éternel à son oint, à Cyrus, qu’il tient par la main…

 Les 9 autres « oints » sont répartis entre les prophètes et les prêtres…

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 255.
2

 Quand la bible parle de « l’oint de YHVH », c’est d’un Messie roi qu’elle parle.

• L’onction sacerdotale avait pour but de consacrer et d’ordonner prêtre, elle


autorisait à accomplir les rites du culte.

• L’onction royale signifiait plutôt, « le don et le transfert solennel de


l’autorité, du pouvoir et de l’honneur. »1

 Le roi détient le pouvoir suprême dans le gouvernement de l’état.

 Au dessus des autorités familiales, municipales et tribales (les anciens


continuent d’exercer une influence dans la communauté, mais le roi est
au dessus d’eux).

2 Samuel 5.3 : Ainsi tous les anciens d’Israël vinrent auprès du roi à Hébron, et le roi
David fit alliance avec eux à Hébron, devant l’Éternel. Ils oignirent David pour roi sur
Israël.

 La période des rois succède à celle des juges et il y a une certaine similitude
entre les deux.

 Les juges étaient suscités dans des périodes de détresse pour Israël afin
qu’ils les délivrent de leurs ennemis…

 Les rois avaient aussi la tâche de délivrer Israël de ses ennemis.

1 Samuel 8.20 :… notre roi nous jugera il marchera à notre tête et conduira nos
guerres.

 Quand le pays était en paix, le rôle des rois était de juger le peuple et de faire
régner la justice.

1 Roi 3.9 : Accorde donc à ton serviteur un coeur intelligent pour juger ton peuple,
pour discerner le bien du mal ! Car qui pourrait juger ton peuple, ce peuple si
nombreux ?

2 Samuel 15.6 : Absalom agissait ainsi à l’égard de tous ceux d’Israël, qui se rendaient
vers le roi pour demander justice.

1
K.H. RENGSTORF, « Jesus-Christ/Christos », NIDNTT II, p. 336. Cf. La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri
Blocher, 2002, P. 255.
3

 Les juges (ceux qui entendent les causes devant les tribunaux) portent déjà
le nom de « dieux » (élohïm), « parce qu’ils représentent Dieu, qu’ils
mettent en œuvre une prérogative (don, avantage particulier, privilège dû à
une fonction, à un état)1 divine reçue pas délégation. »2

Deutéronome 1.16 : Je donnai, dans le même temps, cet ordre à vos juges : écoutez
vos frères, et jugez selon la justice les différends de chacun avec son frère ou avec
l’étranger.
17 Vous n’aurez point égard à l’apparence des personnes dans vos jugements; vous
écouterez le petit comme le grand; vous ne craindrez aucun homme, car c’est Dieu qui
rend la justice…

 Dieu juge par les juges terrestres.

Romains 13.1 : Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures; car il n’y a
point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées
de Dieu.

Exode 22.8 : Si le voleur ne se trouve pas, le maître de la maison se présentera devant


Dieu, pour déclarer qu’il n’a pas mis la main sur le bien de son prochain.

Exode 21.6 : alors son maître le conduira devant Dieu, et le fera approcher de la porte
ou du poteau, et son maître lui percera l’oreille avec un poinçon, et l’esclave sera pour
toujours à son service.

 Physiquement, il se présentait devant un juge (représentant de la loi).

 Le Psaume 82 est un texte frappant à ce sujet ! (reproches aux juges)

 Vous vous souviendrez que Jésus l’a cité lorsqu’il se disait fils de Dieu…

Psaumes 82.1 : Psaume d’Asaph. Dieu se tient dans l’assemblée de Dieu; Il juge au
milieu des dieux.
2 Jusques à quand jugerez-vous avec iniquité, et aurez-vous égard à la personne des
méchants ? Pause.
3 Rendez justice au faible et à l’orphelin, fait droit au malheureux et au pauvre,
4 Sauvez le misérable et l’indigent, délivrez-les de la main des méchants.
5 Ils n’ont ni savoir ni intelligence, ils marchent dans les ténèbres; tous les fondements
de la terre sont ébranlés.
6 J’avais dit : vous êtes des dieux, vous êtes tous des fils du Très-Haut

1
Définition tirée du dictionnaire « antidote », Druide informatique, 2004.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 255.
4

 Le roi doit être le berger du peuple.

2 Samuel 5.2 : Autrefois déjà, lorsque Saül était notre roi, c’était toi qui conduisais et
qui ramenais Israël. L’Éternel t’a dit : tu paîtras mon peuple d’Israël, et tu seras le
chef d’Israël.

Psaumes 78.71 : Il le prit derrière les brebis qui allaitent, pour lui faire paître Jacob,
son peuple, et Israël, son héritage.

 Comme Dieu est lui-même le berger d’Israël.

Psaumes 80.1 : … Prête l’oreille, berger d’Israël, Toi qui conduis Joseph comme un
troupeau ! Parais dans ta splendeur, Toi qui es assis sur les chérubins !

 Comme Dieu est lui-même le roi d’Israël.

Nombres 23.21 : … L’Éternel, son Dieu, est avec lui, Il est son roi, l’objet de son
allégresse.

 Après David, « le roi qui règne à Jérusalem reçoit du Seigneur le statut de


« Fils » »1

2 Samuel 7.14 : Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils…

Malgré sa position, le roi n’est pas au dessus des lois, il doit plutôt faire respecter la
loi.

L’histoire de Naboth (et de sa vigne) (1 Rois 21) et celle de Urie le Hittite (époux de
Bath-Shéba) (2 Samuel 11), nous montrent bien que le roi pèche s’il désobéit à la
loi.

 Dieu avait prévu de donner un roi au peuple.

Deutéronome 17.14 : Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te
donne, lorsque tu le posséderas, que tu y auras établi ta demeure, et que tu diras : Je
veux mettre un roi sur moi, comme toutes les nations qui m’entourent,
15 tu mettras sur toi un roi que choisira l’Éternel, ton Dieu, tu prendras un roi du
milieu de tes frères, tu ne pourras pas te donner un étranger, qui ne soit pas ton frère.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 255.
5

 Et même bien avant, lorsque Jacob bénit ses enfants avant de mourir.

Genèse 49.10 : Le sceptre ne s’éloignera point de Juda, ni le bâton souverain d’entre


ses pieds, jusqu’à ce que vienne le Schilo, et que les peuples lui obéissent.

 Le problème d’Israël, c’est qu’il avait des motifs impurs pour vouloir un roi.

1 Samuel 8.7 : L’Éternel dit à Samuel : écoute la voix du peuple dans tout ce qu’il te
dira; car ce n’est pas toi qu’ils rejettent, c’est moi qu’ils rejettent, afin que je ne
règne plus sur eux.

À partir de quand, les Juifs se sont-ils mis à espérer un roi Messie ?

Les critiques ne sont pas tous d’accord là-dessus.

 Selon plusieurs, l’espérance du roi Messie serait née au moment de l’exil.

 La déprime provoquée par cet état, et le fait qu’Israël n’avait plus la


gloire d’antan en seraient à l’origine.

 « Il s’agirait d’une projection compensatrice dans l’avenir, transférant sur


l’horizon final l’image nostalgique de David et de Salomon. »1 (Dirait un
psychologue.)

 Pourtant, les psaumes royaux évoquent un roi « Messie » bien avant l’exil.

Psaumes 2.2 : Pourquoi les rois de la terre se soulèvent-ils et les princes se liguent-ils
avec eux contre l’Éternel et contre son oint ?

Psaumes 45.6 : (45-7) Ton trône, ô Dieu, est à toujours; le sceptre de ton règne est un
sceptre d’équité.
7 (45-8) Tu aimes la justice, et tu hais la méchanceté : c’est pourquoi, ô Dieu, ton
Dieu t’a oint d’une huile de joie, par privilège sur tes collègues.

 Les mêmes critiques estiment que ces textes parlaient des rois alors sur le
trône, sans que les auditeurs ne comprennent qu’il s’agit de psaumes
messianiques.

 Comme il y a plusieurs textes de ce genre, leurs explications ne sont pas


toujours convaincantes.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 256.
6

 Le Nouveau Testament nous parle plutôt d’un David qui connaissait très bien la
promesse « messianique » que Dieu lui avait faite…

Actes 2.30 : Comme il était prophète, et qu’il savait que Dieu lui avait promis avec
serment de faire asseoir un de ses descendants sur son trône,
31 c’est la résurrection du Christ qu’il a prévue et annoncée, en disant qu’il ne serait
pas abandonné dans le séjour des morts et que sa chair ne verrait pas la corruption. (En
référence au psaume 16.)

 Pierre nous dit que c’est avec la pensée de ce que Dieu lui a promis, (… il
savait…) que David a prophétisé.

 Les promesses messianiques ne datent pas de l’époque des rois. Dès la genèse, le
Messie était annoncé.

Genèse 3.15 : Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa


postérité : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.

Genèse 49.10 : Le sceptre ne s’éloignera point de Juda, ni le bâton souverain d’entre


ses pieds, jusqu’à ce que vienne le Schilo, et que les peuples lui obéissent.

 Schilo est un titre messianique et signifie « celui à qui (le sceptre)


appartient ».

Nombres 24.17 : Je le vois, mais non maintenant, je le contemple, mais non de près.
Un astre sort de Jacob, un sceptre s’élève d’Israël.

Il faut faire la différence entre l’espérance et la promesse.

 La promesse d’une « postérité» qui détruira le mal, remonte à Adam et Ève.

 La promesse d’un roi à qui les peuples obéiront, remonte à Jacob.

La promesse engendre l’espérance. On peut croire que de tout temps, même avant
la fondation d’Israël, ceux qui ont cru en la promesse ont espéré son avènement.
1

Christologie 29

Christologie 29 ....................................................................................... 1
Chapitre 5 ............................................................................................. 1
Les trois offices du Christ ....................................................................... 1
III. L’office royal................................................................................ 1
Le Christ Jésus, Roi et Seigneur ........................................................... 1
A) L’attribution de l’office royal à Jésus .............................................. 1
B) Les droits de Jésus d’accéder à la royauté ........................................ 4
C) Caractères de la royauté de Jésus .................................................. 6

Chapitre 5
Les trois offices du Christ

III. L’office royal

Le Christ Jésus, Roi et Seigneur

Nous sommes tous prêts à admettre que Christ est Roi, mais comment cela se fait-il ?

A) L’attribution de l’office royal à Jésus

 Pendant son ministère terrestre, Jésus a été plutôt discret sur « sa » royauté.

Jean 6.15 : Et Jésus, sachant qu’ils allaient venir l’enlever pour le faire roi, se retira
de nouveau sur la montagne, lui seul.

 Mais dès l’annonce de sa naissance, il était dit qu’il serait « le Roi »

Luc 1.32 : Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui
donnera le trône de David, son père.
2

 « Les foules l’ont devinée très tôt, malgré les déformations de leur optique, et
ont salué en Jésus le Fils de David attendu. »1

Matthieu 9.27 : Étant parti de là, Jésus fut suivi par deux aveugles, qui criaient : aie
pitié de nous, Fils de David !

Matthieu 12.23 : Toute la foule étonnée disait : N’est-ce point là le Fils de David ?

Matthieu 15.22 : Et voici, une femme cananéenne, qui venait de ces contrées, lui cria :
Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David !

 Jésus parlait parfois de son royaume avec ses disciples

Matthieu 16.28 : Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne
mourront point, qu’ils n’aient vu le Fils de l’homme venir dans son règne.

 Jésus a accepté le titre de « Roi », mais de façons plus privées.

Jean 1.49 : Nathanaël répondit et lui dit : Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi
d’Israël.
50 Jésus lui répondit : parce que je t’ai dit que je t’ai vu sous le figuier, tu crois; tu
verras de plus grandes choses que celles-ci.

 À l’approche de sa mort, Jésus sort de sa réserve et proclame sa royauté, en


accomplissant délibérément Zacharie 9.9, l’entrée triomphale à Jérusalem.

Jean12.13 : (une foule nombreuse de gens) prirent des branches de palmiers, et


allèrent au-devant de lui, en criant : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du
Seigneur, le roi d’Israël !

 Pendant la cène, il dit aux disciples qu’il « dispose du royaume comme il veut.

Luc 22.28 : Vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes épreuves;
29 c’est pourquoi je dispose du royaume en votre faveur, comme mon Père en a
disposé en ma faveur,
30 afin que vous mangiez et buviez à ma table dans mon royaume, et que vous soyez
assis sur des trônes, pour juger les douze tribus d’Israël.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 258.
3

 Tout le récit de la passion tourne autour du royaume et de la royauté.

Luc 23.2 : (devant Pilate) Ils se mirent à l’accuser, disant : Nous avons trouvé cet
homme excitant notre nation à la révolte, empêchant de payer le tribut à César, et se
disant lui-même Christ, roi.

Jean 19.19 : Pilate fit une inscription, qu’il plaça sur la croix, et qui était ainsi
conçue : Jésus de Nazareth, roi des Juifs.

Matthieu 27.42 : Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même ! S’il est roi
d’Israël, qu’il descende de la croix, et nous croirons en lui.

 La glorification de Jésus a déclenché la proclamation de sa royauté.

Actes 2.36 : Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait
Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié.

 Avant son ascension, Jésus déclare lui-même qu’il a reçu toute autorité.

Matthieu 28.18 : Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : tout pouvoir m’a été donné
dans le ciel et sur la terre.

 Plus tard, les Juifs accuseront les chrétiens d’avoir Jésus pour roi.

Actes 17.7 : Ils (les chrétiens) agissent tous contre les édits de César, disant qu’il y a
un autre roi, Jésus.

 Les Épîtres nous parlent aussi du royaume dont Jésus est le roi.

Éphésiens 5.5 : Car, sachez-le bien, aucun impudique, ou impur, ou cupide, c’est-à-
dire, idolâtre, n’a d’héritage dans le royaume de Christ et de Dieu.

2 Timothée 4.1 : Je t’en conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui doit juger les
vivants et les morts, et au nom de son apparition et de son royaume…

2 Pierre 1.11 : C’est ainsi, en effet, que l’entrée dans le royaume éternel de notre
Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera pleinement accordée.<
4

 L’Apocalypse annonce la venue de son règne.

Apocalypse 11.15 : Le septième ange sonna de la trompette. Et il y eut dans le ciel de


fortes voix qui disaient : le royaume du monde est remis à notre Seigneur et à son
Christ; et il régnera aux siècles des siècles.

 Et lui donne le titre de « Roi des rois et Seigneur des seigneurs ».

Apocalypse 17.14 : Ils combattront contre l’agneau, et l’agneau les vaincra, parce
qu’il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois, et les appelés, les élus et les
fidèles qui sont avec lui les vaincront aussi.

De l’annonce de sa naissance à sa venue prochaine dans la gloire, la « royauté » de


Christ ne fait pas de doute. Elle a été comprise par ceux qui l’ont côtoyé et Jésus
ne s’en est pas caché le temps venu.

B) Les droits de Jésus d’accéder à la royauté

Ne devient pas roi qui veut ! Jésus ne s’est pas déclaré roi sans démontrer qu’il en avait
le droit.

 « Jésus hérite de la royauté en vertu de sa naissance, de son ascendance


humaine ».1

Luc 1.32 : Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui
donnera le trône de David, son père.

Romains 1.3 : … et qui concerne son Fils né de la postérité de David, selon la chair…

 « Ses généalogies, surtout celle de Matthieu, semblent données pour


établir ce droit »2.

 Plusieurs passages font un rapprochement entre la croix et la résurrection, et le


droit de régner…

Philippiens 2.8 : il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même
jusqu’à la mort de la croix.
9 C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-
dessus de tout nom…

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 260.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 260.
5

Apocalypse 5.12 : Ils disaient d’une voix forte : L’agneau qui a été immolé est digne de
recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire, et la
louange.

Apocalypse 3.21 : Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme
moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône.

La question du règne de Christ suscite certainement la question, quand entrera-t-il


dans son règne ?

Luc 23.42 : Et il (le brigand) dit à Jésus : souviens-toi de moi, quand tu viendras dans
ton règne.

 La réponse de Jésus a de quoi surprendre.

Luc 23.43 : Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi
dans le paradis.

 L’Épître aux Colossiens nous montre l’importance de la croix dans l’accession de


Jésus au royaume.

Colossiens 1.20 : il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la
terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix.

Colossiens 2.14 : il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui
subsistait contre nous, et il l’a détruit en le clouant à la croix;
15 il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en
spectacle, en triomphant d’elles par la croix.

 Dès la croix, Jésus est victorieux et entre dans « son » règne.

 La croix était le commencement, même si « nous ne voyons pas » que


Christ règne.

Hébreux 2.8 : … En effet, en lui soumettant toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui ne
lui fût soumis. Cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui
soient soumises.

L’attribution du nom « Fils de Dieu », donne également droit à la royauté. Puisque


Dieu est Roi, le Fils « hérite » aussi de la royauté.
6

C) Caractères de la royauté de Jésus

« La royauté de Jésus est conforme sur bien des points à l’attente d’Israël.1 »

 Il établit un règne de justice et de paix.

 Comme Melchisédech était roi de paix et de justice.

 Il paîtra les nations avec une verge de fer.

Psaumes 2.9 : Tu les briseras avec une verge de fer, tu les briseras comme le vase d’un
potier.

Apocalypse 12.5 : Elle enfanta un fils, qui doit paître toutes les nations avec une verge
de fer. Et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône.

 Il se veut humble et pacifique.

Zacharie 9.9 : Voici, ton roi vient à toi; Il est juste et victorieux, Il est humble et
monté sur un âne, sur un âne, le petit d’une ânesse.

 Sa victoire sur les puissances fait de lui le nouveau David.

 L’introduction de la paix véritable fait de lui le vrai Salomon.

 La reconstruction du temple détruit fait de lui le nouveau Zorobabel.

Zacharie 4.9 : Les mains de Zorobabel ont fondé cette maison, et ses mains
l’achèveront; et tu sauras que l’Éternel des armées m’a envoyé vers vous…

Zacharie 6.12 : Tu lui diras : ainsi parle l’Éternel des armées : Voici, un homme, dont
le nom est germe, germera dans son lieu, et bâtira le temple de l’Éternel.
13 Il bâtira le temple de l’Éternel; il portera les insignes de la majesté; il s’assiéra et
dominera sur son trône, il sera sacrificateur sur son trône, et une parfaite union
régnera entre l’un et l’autre.

Jean 2.19 : Jésus leur répondit : détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai.

 Mais pas dans la forme que les Juifs prévoyaient.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 261.
7

La royauté de Christ se distingue cependant de la royauté humaine à cause de son côté


« absolu ».

 Tout pouvoir lui a été remis.

 Son autorité est complète, sans limite.

 Son règne est éternel.

Daniel 7.14 : … Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et
son règne ne sera jamais détruit.

Luc 1.33 : Il (Jésus) régnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n’aura
point de fin.

 Son royaume n’est pas de ce monde.

2 Timothée 4.18 : Le Seigneur me délivrera de toute oeuvre mauvaise, et il me


sauvera pour me faire entrer dans son royaume céleste.

Même si son royaume n’est pas de ce monde, le fait qu’il a « tout pouvoir » lui
donne aussi autorité sur notre monde !

Et même si nos yeux ne voient pas toujours le règne de notre Dieu, nous pouvons
affirmer avec l’apôtre Paul comme preuve de sa toute-puissance.

Romains 8.28 : Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux
qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein.

Oui, Il règne !
1

Christologie 30

Christologie 30 ....................................................................................... 1
Chapitre 5 ............................................................................................. 1
Les trois offices du Christ ....................................................................... 1
IV. Réflexion : les trois offices ensembles .................................................. 1
1. Déséquilibres repérables dans l’histoire .............................................. 1
2. Disposition différenciée et compénétration .......................................... 3
3. Notre assimilation au Christ ............................................................ 5

Chapitre 5
Les trois offices du Christ

IV. Réflexion : les trois offices ensembles

L’histoire de la théologie nous montre qu’il est important de bien comprendre le


rapport qui existe entre les trois offices, et de maintenir les trois offices « en
équilibre » les uns par rapport aux autres.

Un déséquilibre provoque inévitablement des erreurs doctrinales.

1. Déséquilibres repérables dans l’histoire

« … L’accent unilatéral sur un office, l’oubli d’un autre, détruit l’harmonie et altère
ce qu’on en retient. »1

 Une trop grande emphase sur l’office prophétique (parole), et on tombe dans le
moralisme ou le rationalisme.

 Une trop grande emphase sur l’office sacerdotal (prêtrise), nous fait basculer
dans le piétisme et le mysticisme.

 Une trop grande emphase sur l’office royal (royaume), nous entraîne dans
l’utopie (vision politique et sociale idéale, très éloignée de la réalité.2) ou
l’erreur apocalyptique.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 267.
2
Définitions tirées du logiciel « Antidote » de Druide informatique.
2

Un bon exemple est le libéralisme : ils ont isolé l’office prophétique, de sorte que
Jésus n’est qu’un prophète sans plus.

 Le moralisme est venu appauvrir la notion du « Royaume de Dieu ». Pour eux,


Jésus est venu « nous montrer » comment nous devions agir, comment nous
devions nous aimer les uns les autres. (Ils croient au Jésus historique; ils nient la
divinité de Christ)

 « Le Royaume de Dieu devient l’activité réciproque des hommes


déterminés par l’amour. »1

 On perd le sens spirituel du royaume, et la royauté qui revient à Christ.

« C’est la tradition piétiste-révivaliste qui se concentre à l’excès sur l’office


sacerdotal. »2

 L’expérience personnelle étant très valorisée, la doctrine est quelque peu


dépréciée.

 L’importance est mise sur l’expérience « mystique » et « religieuse du


croyant.

 La royauté de Christ sur le monde présent est souvent délaissée au profit de son
règne futur, puisque l’office royal est moins important.

« La forte réaction anti-libéral qui a suivi la Première Guerre mondiale a privilégié


l’office royal. »3

 Barth et sa concentration christologique, cherchent à exalter la seigneurie de


Christ au détriment des autres offices.

 « Le Roi s’impose par Sa Majesté aux rebelles »4, rendant ainsi l’office
sacerdotal presque inutile.

 « La concentration christologique conduit aussi à estomper la frontière


entre l’Église et le monde »5, puisque selon sa théorie, tout homme est en
Christ.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 268.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 268.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 268.
4
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 268.
5
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 268.
3

2. Disposition différenciée et compénétration

Les trois offices sont-ils semblables à trois facettes d’un même ministère ?

Sont-ils « égaux » entre eux ?

Un peu comme pour la trinité (les trois personnes en Dieu), on pourrait dire que les
trois offices sont différents les uns des autres et en même temps liés les uns aux autres.

 On parle alors de « compénétration »

« Le sacerdoce et la royauté nous semblent plus proches l’un de l’autre que l’office
prophétique. »1

 L’œuvre prophétique s’étale davantage dans le temps.

 La prophétie annonce, en bonne part, l’œuvre des deux autres offices.

 L’image de l’Agneau employé par Jean combine à la fois les symboles royaux et
sacerdotaux. (L’Agneau est royal dans l’apocalyptique juive et c’est l’Agneau qui
est sacrifié)

 Les deux offices ont déjà été rapprochés par Zacharie

Zacharie 6.13 : Il bâtira le temple de l’Éternel; il portera les insignes de la majesté; il


s’assiéra et dominera sur son trône, il sera sacrificateur sur son trône, et une parfaite
union régnera entre l’un et l’autre.

« L’union à l’office prophétique est cependant indispensable aux deux autres


offices. »2

 Elle annonce et assure que le règne est spirituel

Jean 18.36 : Mon royaume n’est pas de ce monde…


37 Pilate lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : tu le dis, je suis roi (office royal). Je
suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage (office prophétique) à la
vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix.

Jean 6.63 : C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai
dites sont esprit et vie.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 269.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 269.
4

 Elle assure l’accès aux fruits du sacrifice, la sanctification.

Jean 17.17 : Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité.

 Puisque c’est la parole (office prophétique) qui nous sanctifie

« La compénétration des trois offices apparaît aussi quand on cherche le rapport


avec d’autres thèmes christologiques. »1

Prenons le thème de la sagesse par exemple : Jésus Christ est la sagesse en personne.

 La sagesse, en tant que principe de la révélation, a une affinité évidente avec la


prophétie.

Proverbe 1.23 : Tournez-vous pour écouter mes réprimandes ! Voici, je répandrai sur
vous mon esprit, Je vous ferai connaître mes paroles…

 La sagesse a aussi des affinités avec la royauté, Salomon étant le sage par
excellence.

 Nous ne voyons pas de textes qui associent le sacrifice et la sagesse, mais nous
pouvons considérer ceci :

 « Les prêtres enseignent la Thora, or celle-ci est la sagesse de Dieu. »2

Deutéronome 4.6 : Vous les observerez et vous les mettrez en pratique; car ce sera là
votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples, qui entendront parler de
toutes ces lois et qui diront : cette grande nation est un peuple absolument sage et
intelligent !

 « La mort de la croix en expiation des péchés est bien le cœur de la


sagesse mystérieuse et cachée prédestinée pour notre gloire. »3

1 Corinthiens 1.23 : nous, nous prêchons Christ crucifié; scandale pour les Juifs et
folie pour les païens,
24 mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs
que Grecs.

On voit donc dans le thème de la sagesse, les trois offices y être représentés.

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 270.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 270.
3
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 270.
5

Sans vouloir imposer ce dernier point de vue, il est néanmoins possible de faire un lien
entre les trois offices et la trinité.

 La royauté au Père.

 Dans la trinité, c’est le Père qui est l’autorité suprême, Christ lui est
soumis.

 « Jésus règne en s’asseyant à la droite du Père, sur son trône qu’il


partage. Jésus le Seigneur remplit l’office royal comme un avec le Père
possédant tout ce que possède le Père… »1

 Le sacerdoce au Fils.

 Le sacerdoce revient à Christ comme Fils, l’Épître aux Hébreux développe


ce thème très précisément

 L’office prophétique au Saint-Esprit.

 C’est par l’Esprit que Jésus a exercé ce ministère.

Jean 3.34 : car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui
donne pas l’Esprit avec mesure.

Ne perdons cependant pas de vue que le Fils, Jésus, a accompli les trois offices
parfaitement et que toute analogie a ces limites.

3. Notre assimilation au Christ

Notons, en terminant, que Christ nous fait participer à l’onction.

 Le Nouveau Testament atteste que nous (les croyants) accomplissons, à un degré


moindre, chacun des trois offices

 Nous sommes prophètes. (Nous annonçons la parole)


 Nous sommes rois. (Nous régnerons avec lui)
 Nous sommes sacrificateurs. (Il a fait de nous un royaume de
sacrificateurs)

« Par la sanctification, nous sommes rendus semblables au Seigneur Christ, sachant


que cette œuvre sera parfaite en même temps que notre christologie : quand nous
le verrons tel qu’Il est (1 Jn 3.2) »2

1
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 270.
2
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 271.
1

Annexe 1

LES MANUSCRITS DE LA MER MORTE

I. Les découvertes

• Manuscrits (mss)

• Au mois de mars de l’année 1947, un jeune Bédouin, Muhammad ed-Dib,


de la tribu Ta’amireh, lance quelques cailloux dans une fente située au
flanc d’une des falaises de la région rocailleuse de Quirbeth-Qumrân, au
nord-ouest de la mer Morte, à 12 kilomètres au sud de Jéricho; il entend
un bruit comme celui de quelque chose qui se casse.

• Entre 1947 et 1956 – près de 300 grottes ont été explorées, dont les onze
"cachettes à manuscrits".

• 100 000 fragments de vieux textes juifs, répartis en 870 manuscrits


différents, dont 220 bibliques :

• Genèse (20 mss, 34 des 50 chapitres;

• Exode (17 mss, 40 chapitres);

• Lévitique (16 mss, sauf ch. 12);

• Josué (2 mss); Chroniques (1 ms);

• Samuel (4 mss);

• Ésaïe (21 mss);

• Psaumes (37 mss);

• Esdras-Néhémie (3 fragments de 1 ms);

• Datation : méthodes archéologiques, paléographiques, spectrométriques


: IIe et Ier siècles av. J.C.

• Qumrân : ruines d'une communauté, à 3 kilomètres de la première grotte


(1951).
2

II. Origine des manuscrits ?

• Au IIIe siècle av. J.-C., une communauté juive s'établit dans le désert de
Juda. Trois siècles d'existence.

• L'an 66 apr. J.-C. : soulèvement des Juifs contre le joug de Rome.

• Les habitants de Qumrân ont caché les manuscrits dans des cruches
allongées en terre cuite, à l'intérieur desquelles ils glissaient les
rouleaux enveloppés d'une toile de lin imprégnée de bitume et de cire,
selon un vieux mode de conservation (Jérémie 32:14).

• En 68, les Romains massacrèrent les scribes de Qumrân.

• L'an 70 : le général Titus (futur empereur) envahit la Palestine et détruit


Jérusalem.

• 1947-1957 : Découverte des manuscrits. Le travail de restauration, de


collation, de traduction, de publication a été confié à des équipes de
spécialistes catholiques, protestants, juifs, athées. Propriété partagée
entre États (Jordanie jusqu'à 1967 et Israël) et les organismes (École
biblique de Jérusalem, Musée Rockefeller, University of Chicago, etc.)

• Plus de 40 ans de travail d'experts en secret, de controverse, de


batailles d'accès et de propriété, de discorde, de rivalité, de frustration,
d'impatience, d'accusations, de scandale, de promesses de publication,
de retards de publication.

• En 1991, les autorités archéologiques d'Israël décident de donner libre


accès à tous les manuscrits, après la parution d'une édition pirate sur
Internet. Publication : microfiches (1993), CD-Rom (1997), etc.

• Bataille de l'identité des habitants de Qumrân

III. Importance des découvertes de Qumrân

A. Importance des manuscrits bibliques

1) L'âge des manuscrits


a. L'hypothèse critique : d'erreurs de transmission par des copistes
qui ont modifié et altéré le texte.

b. Les faits : les manuscrits de la mer Morte

 Période de production : 250 av. J.-C. à 70 ap. J.-C.


3

 Plus de 1000 ans plus vieux que les manuscrits de l'A.T. connus
avant : ceux du IXe ou du Xe siècle : un manuscrit de la
synagogue caraïte du Caire (895), et le Codex Babylonicus
Petropolitanus (916). On connaît bien le travail des Massorètes
de cette époque.

 Peu de divergences malgré 10 ou 11 siècles de transcription,


malgré des milliers de copistes

• Les copistes ont transcrit les mêmes mots dans le même ordre avec les
mêmes sens

• très peu de différences d'orthographe, de grammaire

• quelques différences de suffixes et de préfixes marquant des mots-outils


(pronoms, conjonctions)

• Les rares différences de sens ne touchent pas à la doctrine.

c. Conclusion : preuve de la fidélité de la transmission du texte


biblique au travers des siècles et preuve de l'exactitude du texte
massorétique traditionnel sur lequel se base notre A. T.

2) Importance d'Ésaïe A (manuscrit complet et en bonne condition)

a. L'hypothèse critique : Ésaïe est l'œuvre de 3 auteurs, qui ont


rédigé le livre après les événements :

1. Chapitres 1 à 39 par Ésaïe

2. Chapitres 40 à 55 par "le second Ésaïe" pendant l'exil

3. Chapitres 56 à 66 par "le troisième Ésaïe" au IIIe ou au IIe siècle

b. Les faits : Le livre d'Ésaïe est écrit sur un seul manuscrit sans
aucune indication qu'il s'agissait de trois livres distincts écrits à
trois époques par trois auteurs.

c. Conclusion : Aucune raison de ne pas croire qu'Ésaïe, vivant au


VIIIe siècle, avait annoncé des événements qui devaient se
produire deux siècles après lui. Il s'agit de la prophétie et non de
l'histoire. Nous rejetons cette hypothèse. Il y a d'autres raisons de
rejeter cette hypothèse.
4

B. Importance des manuscrits non-bibliques et les ruines de Qumrân

1. Les découvertes

a. Manuscrits non-bibliques (plus de 600)

 Commentaire du Livre d’Habakuk (un rouleau).

 Manuel de Discipline (deux rouleaux).

 La Guerre des fils de la lumière et des fils des ténèbres (un


rouleau).

 Recueils d’Hymnes et de Psaumes d’actions de grâces (4


rouleaux).

b. Ruines de Qumrân (1951)

 à 3 kilomètres de la grotte d’Ain Feshka

 Bâtiment communautaire, un système d’approvisionnement en


eau (aqueduc, citerne), un ensemble de pièces : une grande
salle (scriptorium), le lieu de rédaction des manuscrits, une
salle de réunion (utilisée pour les présumées ablutions rituelles
?), plusieurs chambres et un cimetière (de quelque 1100
tombes aux ossements des deux sexes et de tous âges).

2. Quelques hypothèses

 Les habitants de Qumrân seraient des Esséniens.

• Secte pacifiste ascétique juive, qui fuyait la persécution, romaine ou


juive.

• Les manuscrits seraient la bibliothèque d'un monastère, les membres,


scribes et copistes.

 Les habitants de Qumrân seraient des Zélotes.

• Secte révolutionnaire patriote juive, qui cherchait à renverser l'autorité


romaine pour rétablir la royauté à Jérusalem. Qumrân serait une
forteresse.

• Les manuscrits auraient constitué la collection sortie de Jérusalem pour


la protéger.
 L'origine du christianisme
5

• Jean-Baptiste aurait été membre de la communauté.

• Jésus serait allé s’initier auprès des Esséniens, y puiser ses


enseignements.

 En somme, le christianisme serait d'origine humaine, inspiré de


la doctrine et les pratiques de la communauté de Qumrân.
Négation de la spécificité de Jésus et son Évangile.
enseignement.

3. Les faits

 Les hypothèses se reposent sur la spéculation et l'imagination.

 Aucune preuve d’un contact quelconque entre la communauté


de Qumrân et Jean-Baptiste, Jésus ou autres premiers
chrétiens.

 Les "Esséniens" ne sont pas même nommés dans les manuscrits


de la mer Morte. (Il n'y a que trois mentions des Esséniens dans
l'histoire, tous les trois au premier siècle de notre ère : par le
philosophe Philon d’Alexandrie, le naturaliste Pline l’Ancien,
et l’historien juif Flavius Josèphe.)

• Aucune trace dans les manuscrits de Qumrân des doctrines chrétiennes


comme l’incarnation, la rédemption par la mort expiatoire du Messie, la
justification par la foi, etc.

4. Conclusion : Il n'y a aucune raison de croire que le christianisme a évolué


des croyances et des pratiques de la communauté de Qumrân. Nous
croyons à la spécificité de la personne et de l'œuvre de Jésus-Christ et
de son Évangile qui est venu de Dieu par révélation.

IV. Ressources

André Lamorte : "Manuscrits de la mer Morte" dans le Nouveau Dictionnaire


Biblique (1975), p. 468-471.
André Lamorte : http://www.bibliquest.org/Lamorte-Mer_morte-
Decouvertes.htm
J. H. Alexander, d'après Christianity Today (oct. 1997) - http://www.bible-
ouverte.ch/manuscr.htm
Jack Cochrane, Août 2003
6

Massorètes 1 (de Massorah, tradition, c.-à-d. l’ensemble de tous les


renseignements concernant le texte sacré, longtemps conservés par la
tradition orale).

 Les Massorètes, rabbins juifs de Tibériade et de Babylone, nous ont


transmis l’A.T. Leur activité s’étend du 5e au 10e s. après J.-C. Ils ont
d’abord fixé le texte en choisissant un ms. parmi les mss dont ils
disposaient.

 Ils ont copié le texte avec un soin extraordinaire.

 D’après certains écrivains, une erreur d’une seule lettre rendait le ms.
inutilisable.

 Ils ont annoté le texte afin de prévenir toute addition ou omission,


indiquant en marge le nombre de lettres, le nombre de certaines
expressions, la lettre du milieu, le mot et le verset du milieu dans
chaque livre ou collection de livres; quand un mot leur paraissait
incorrect, ils le laissaient dans le texte (kethib) et ils plaçaient dans la
marge les consonnes du mot rectifié (Keri).

 Ils ont inventé les points-voyelles.

 Jusqu’au 5e s. ap. J.-C., le texte hébr. de la Bible ne comportait que des


consonnes.

 La tradition suffisait à en assurer une lecture normale.

 Mais, à mesure que le peuple juif s’assimilait aux nations au sein


desquelles il était dispersé, la prononciation exacte des mots risquait
d’être de plus en plus compromise.

 Pour fixer cette prononciation, les Massorètes inventèrent les points-


voyelles.

 Ceux-ci (des points ou de petits traits), furent placés dans les consonnes,
ou sous les consonnes, de manière à préserver l’intégrité du texte
consonnal traditionnel.

 Ils ont enfin inventé un système particulier d’accents, lesquels sont


destinés à conserver à la lecture du texte les nuances de ton et de
sentiment, ainsi que le rythme propre à la lecture de la Bible hébr.

1
Online Bible, le Nouveau Dictionnaire Biblique
1

Annexe 2
La Bible hébraïque (TaNaK) (prononcer TaNaR)

Cette Bible se structure autour de trois sections qui se sont constituées


progressivement.

Notez les différences avec la disposition de notre Ancien Testament.


Ex. les Rois font parties des prophètes, Daniel fait parti des écrits, etc.

La Torah (la Loi) Les Nebi'îmou (les Prophètes) Les Ketûbîmou (les Écrits)
Beréshit (Genèse) Les prophètes antérieurs Les trois livres poétiques
Shemôt (Exode) Josué Psaumes
Wayyiqra' (Lévitique) Juges Job
Bamidbar (Nombres) Samuel Proverbes
Debarîm (Deutéronome) Rois
Les cinq megillôt (rouleaux)
Les prophètes postérieurs Ruth
Isaïe Cantique des Cantiques
Jérémie Qohelet (Ecclésiaste)
Ezéchiel Lamentations
Esther
Les douze petits prophètes Daniel
Osée Esdras-Néhémie
Joël Les Actes des Jours
Amos (Chroniques)
Abdias
Jonas
Michée
Nahum
Habaquq
Sophonie
Aggée
Zacharie
Malachie
1

Annexe 3
À la découverte des pères de l'Église...
Petite chronologie des Pères1

Dates Pères apostoliques Commentaires


1er siècle Didachè Écrit anonyme en grec : fin du 1er siècle

" Clément de Rome Lettre écrite vers 96-98.

" Lettre de Barnabé Écrit anonyme de la fin du 1er siècle ou du début du 2e siècle.

Le Pasteur, texte datant de la première moitié du 2e siècle.


2e siècle Hermas
Hermas est le frère du Pape Pie 1er (140-154).

??? Odes de Salomon Écrit anonyme retrouvé au début du XXe siècle.

Sept lettres écrites à diverses Églises tandis que l'Évêque


Début du 2e d'Antioche, enchaîné est conduit de Syrie à Rome, où il va
Ignace d'Antioche
siècle
recevoir le martyre.

né v. 70-80 -
mort entre Polycarpe Lettre de Polycarpe de Smyrne aux Philippiens
155 et 170
Dates Pères apologistes Commentaires

Justin, philosophe adresse son Apologie à l'empereur Antonin


le Pieux vers 155. C'est par lui que nous connaissons les rites
2e siècle Justin
du baptême et de l'eucharistie dans les tout premiers temps
de l'Église.

Connu notamment par son Discours aux Grecs, ce disciple de


Justin, bien différent de lui, après avoir accédé à l'ascétisme
absolu (encratisme), finit par condamner le mariage et la
" Tatien
procréation jugée par lui oeuvre du démon : il sera de ce fait
rejeté par la communauté romaine pour ses doctrines non
orthodoxes.

Connu pour son Apologie adressée à Marc Aurèle vers 170, et

" Méliton de Sardes surtout pour son Homélie pascale retrouvée il y a une
cinquantaine d'années.

1
http://peresdeleglise.free.fr/chronologie.htm#note2
2

Texte anonyme, célèbre pour sa simplicité et son élévation de


pensée pour dépeindre les chrétiens, qui sont des hommes
Entre 160 et
À Diognète
200 comme les autres, mais qui "sont citoyens du ciel", qui sont
dans le monde comme l'âme dans le corps.

Lutte contre la Commentaires


Dates
gnose
Évêque de Lyon, Irénée nous a laissé son contre les Hérésies,
oeuvre majeure écrite après 177 (date où Irénée se retrouve à
v. 130-208 Irénée
Lyon, après le martyre de Saint Pothin, et donc 2e évêque de
cette ville de Gaule.

v. 170 - v. Réfutation de toutes les hérésies ; Tradition apostolique


Hippolyte de Rome
235
L'École Commentaires
Dates
d'Alexandrie
v. 150- ? (on Auprès des païens d'Alexandrie : exhortation à la conversion :
perd sa Clément Le Protreptrique. Mélanges doctrinaux : Les Stromates. Idéal
trace vers d'Alexandrie
202) d'équilibre moral.

Enseigne au Didaskaleion d'Alexandrie. Oeuvre centrée sur


lecture biblique : cf. par ex. le Commentaire sur le Cantique,
185-254 Origène
mais aussi sur la Genèse, l'Évangile de Jean, etc. ; Également
apologiste : Contre Celse...

Début de la
Fin 2e
littérature Commentaires
siècle-3e
chrétienne en
siècle
langue latine(1)
? - ? : 2e-3e Apologie : L'Octavius
Minucius Felix
siècles
Apologie : L'Apologeticum, mais aussi très nombreuses
oeuvres : sur le baptême, commentaire du Notre-Père...,
v. 155-220 Tertullien
également : Contre Marcion. Moraliste rigoriste. Il a posé les
fondements de la théologie trinitaire.

Évêque et pasteur ; intervient dans le conflit sur les "Lapsi"

v. 200-258 Cyprien de Carthage (2). Parmi ses oeuvres : L'unité de l'Église catholique, Sur le
Notre-Père, lettres...
3

4e - 5e Les Pères de Commentaires


Siècles l'Empire chrétien
On l'a appelé le "Cicéron chrétien" en raison de l'élégance de
sa prose latine. Originaire de l'Afrique romaine. Après la
v. 260 - v. persécution de Dioclétien, il passera sa vie à la cour de
Lactance
325
Constantin. Auteur d'une véritable "somme théologique" avec
les Divinae Institutiones.

Auteur de la première "histoire de l'Église ". Eusèbe, dans son


Histoire ecclésiastique, essaye de décrire le chemin parcouru
par la communauté des croyants depuis ses origines, à travers
les persécutions et les luttes internes, jusqu'au triomphe
v. 265 - attribué à l'intervention de l'Empereur Constantin (considérée
Eusèbe de Césarée
avant 341
comme providentielle). Ensemble très précieux notamment
pour les documents anciens qu'il recèle et pour nous
permettre de connaître les personnes et les événements du
christianisme des trois premiers siècles.

Évêque d'Alexandrie, qui s'est trouvé confronté à l'hérésie


arienne, et a été exilé cinq fois en raison de son combat pour
la défense de l'orthodoxie de Nicée : il a immédiatement
perçu comment la négation de la divinité du Fils
v. 296 - 373 Athanase
compromettait de façon radicale la véritable signification de
l'incarnation et la possibilité d'une rédemption de l'humanité
cf. son Discours contre les ariens. L'histoire des ariens. Vie
d'Antoine à répandre les principes du monachisme naissant.

Champion en Occident de la lutte contre l'arianisme, il connut


aussi l'exil. Il écrivit notamment un Commentaire sur

315 - 367 Hilaire de Poitiers Matthieu, un traité sur la Trinité, en douze volumes :
synthèse théologique qui ouvre la voie aux écrits ultérieurs
d'Augustin.
4

4e - 5e Les Pères Commentaires


siècles Cappadociens
Évêque de Césarée en 370, Basile prit à coeur le sort des
pauvres, nombreux à son époque ; organisateur de la vie
monastique il publia deux Règles et peut être considéré
comme le véritable fondateur du monachisme grec ; enfin,
330-379 Basile de Césarée
théologien, il dut encore réfuter l'arianisme dans la forme
radicale qu'il avait prise : Contre Eunomius, Traité sur l'Esprit
Saint, mais livra aussi de nombreux commentaires bibliques ;
il fut également réformateur liturgique.

Ami de Basile, sensible, délicat, poète, Grégoire eut toute sa


vie une préférence marquée pour la vie contemplative, à
laquelle il dut se soustraire pour les nécessités pastorales.
Grand théologien (cf. par exemple ses Discours théologiques,
Grégoire de
329-390
Nazianze mais aussi poète qui a médité sur des thèmes chrétiens (cf.
son poème autobiographique sur sa vie), évêque de
Constantinople (de 380-381) et grand prédicateur, il a laissé
de nombreuses lettres et homélies.

Frère cadet de Basile, il fut des trois Cappadociens le


philosophe le plus méthodique tout en étant aussi grand
théologien que les deux autres. Il occupe une place de tout
premier plan dans l'histoire de la théologie mystique. Nommé
par son frère évêque de Nysse en 371, il publia d'importants
ouvrages de controverse antiarienne et d'exégèse biblique (sur
335-394 Grégoire de Nysse
la création de l'homme, Grand discours catéchétique) et
affirma avec force l'immortalité de l'âme (sur l'âme et la
résurrection< des Cantique le sur commentaire son (cf. divin
Verbe avec purifiée l’âme de l’union christologique et
mystique implications les monastiques vies le mystère
méditer cessa ne>
5

Encore quelques
4e - 5e très grands Pères Commentaires
siècles orientaux de langue
grecque
Surnommé "Chrysostome", c'est-à-dire "bouche d'or", en raison
de son talent oratoire, Jean est né à Antioche, où il fut prêtre
après une brève expérience monastique. L'évêque Flavien lui
confie la charge de prédicateur. Sa prédication est imprégnée
de méditations bibliques et Jean s'adresse au peuple par des
exhortations pressantes à la vie chrétienne. Sa renommée est
tellement grande qu'il est intronisé à Constantinople sur le
siège épiscopal qui avait été celui de Grégoire de Nazianze.
En conflit avec une partie du clergé et de la cour du fait de

345-407 Jean Chrysostome ses discours sans compromission, Jean doit affronter des
crises violentes qui se terminent par son exil en Arménie.
C'est là qu'il mourut des suites des très grandes épreuves qu'il
avait connues, ainsi que des mauvais traitements subis. Il
laisse une oeuvre exceptionnelle avec notamment de très
nombreuses homélies (sur la première et la seconde lettre
aux Corinthiens, sur les Actes des Apôtres, sur l'Évangile de
Jean, sur l'Évangile de Matthieu, etc.) et des Catéchèses
baptismales d'une très grande importance, pour ne citer que
quelques-unes parmi ses oeuvres majeures.

Successeur de Jean Chrysostome sur le siège épiscopal de


Constantinople, Cyrille fut au coeur du Concile d'Éphèse en
431 où fut proclamée la maternité divine de Marie; adversaire
acharné du nestorianisme, il obtint la condamnation de
Nestorius qui affirmait l'incommunicabilité des deux natures
v.380-444 Cyrille d'Alexandrie
(humaine et divine) - ce qui provoqua une tragique cassure
dans les Églises orientales. Sa mort entraîna certains de ses
successeurs spirituels à dépasser les limites de l'orthodoxie
vers le monophysisme qui donna lieu encore à de lourds
combats doctrinaux sous la papauté de Léon le Grand.
6

4e - 5e Retour au monde Commentaires


siècles latin
Élu évêque par acclamation populaire le 7 décembre 374,
alors qu'il n'est pas encore baptisé, Ambroise se mit aussitôt à
étudier la Sainte Écriture et les Pères pour se donner une
culture religieuse dont il était dépourvu. Il joua un rôle
important dans la conversion d'Augustin. La virginité fut un
des thèmes préférés d'Ambroise (cf. notamment Les vierges).
339-394 Ambroise
Il organisa la liturgie et la discipline de l'église milanaise, et
eut également une importante activité de prédicateur et de
théologien (commentaires exégétiques, de la Genèse aux
Psaumes, où il marque une préférence pour l'interprétation
allégorique et mystique, à l'école d'Hippolyte, d'Origène et de
Basile). Défenseur des pauvres et de la liberté de l'Église.

Érudit (pénétré de littérature latine, passionné des auteurs


classiques) et polémiste (ses attaques contre Ambroise
notamment sont célèbres : il l'accusait de n'être qu'un pâle
imitateur des Pères grecs), Jérôme était de caractère
irrascible qui lui valut beaucoup d'inimitiés. Sa vie fut
traversée de polémiques théologiques et personnelles, mais sa
347-420 Jérôme
très grande culture (il possédait parfaitement l'hébreu, le grec
et le latin), en font un personnage d'une autorité incontestée
dans le domaine des études bibliques. Il s'est livré à de
nombreux commentaires exégétiques ; cependant, son
activité s'est surtout exercée dans la révision et la traduction
latine de la Bible connue sous le nom de Vulgate.

Oeuvre considérable. Augustin est l'un des premiers et des


principaux "Pères latins", qui a été de tous les combats pour la
définition de la vraie foi catholique ; c'est l'un des Pères de
Augustin, évêque
354-430
d'Hippone l'Eglise qui a écrit à peu près sur tous les sujets, mais s'est
tout particulièrement illustré par ses écrits sur la grâce, le
désir de Dieu, l'Amour, le Christ...
7

Après une très riche expérience du monachisme palestinien et


égyptien, qui le mit à l'école d'Evagre le Pontique, Jean
Cassien passa par Constantinople et par Rome puis s'établit à
Marseille pour y implanter le mode de vie spirituelle qu'il
v. 360 - v. avait étudié et expérimenté. C'est lui qui fonda le monastère
Jean Cassien
435
d'hommes qui s'appela plus tard Saint-Victor et le monastère
de femmes Saint-Sauveur. Il écrivit notamment (vers 420-424)
des Institutions cénobitiques (et des remèdes aux huit vices
principaux), puis vingt-quatre Conférences.

5e au 8e
siècle : Commentaires
Orient et
Occident

Pape à la personnalité vigoureuse qui s'est distinguée par ses


initiatives dans le clergé romain avant même son pontificat.
Même, il a révélé sa noble personnalité surtout comme
évêque de Rome et pape. A Rome, il a organisé la charité,
lutté contre le paganisme et les hérésies locales, manichéisme
et pélagianisme en particulier, et mené avec un zèle

406-461 Léon le Grand exceptionnel sa tâche pastorale, par la liturgie et la


prédication. Comme pontife universel, il a pris position dans
une série de conflits disciplinaires et doctrinaux, est
intervenu dans les Conciles. Théologien, il a laissé de très
nombreuses Lettres, des sermons. On peut en dégager une
christologie, une doctrine de l'Église, mais également une très
grande spiritualité.
8

7e siècle Commentaires

Moine bizantin, théologien mystique. Refusant toute


concession au pouvoir politique, il meurt martyr en 662.
Maxime le Oeuvre écrite qui est une recherche avec hésitations et
v. 580-662
Confesseur
progressions : exégèse, recherche spirituelle, manifestant une
christologie affinée.

(1) : Jusqu'à ces Pères (africains d'origine), toute la littérature chrétienne (même à Rome, cf.
Hippolyte), toute la vie de l'Église, se déroulent en langue grecque.

(2) : On appelle "lapsi" ceux qui, par peur du martyre, ont renié leur foi. Au 3e siècle le débat fut
vif dans l'Église pour savoir s'il convenait, après pénitence, de les réintégrer dans la communion
ecclésiale.

Ce site a été réalisé et est remis à jour par Marie-Christine Hazaël-Massieux.


Annexe 4

8 octobre 451

Querelles théologiques au concile de


Chalcédoine1
Le 8 octobre 451, tandis que l'Occident romain est mis à sac par les Huns, un
grand concile s'ouvre à Chalcédoine, en face de Constantinople, sur la rive
asiatique du Bosphore (aujourd'hui Kadiköy).

Plusieurs centaines d'évêques orientaux et deux légats du pape ont été


convoqués par l'empereur de Constantinople, Marcien. C'est le quatrième et
dernier des grands conciles oecuméniques qui mettent en place les structures de
la chrétienté.

Ce concile va traiter de querelles théologiques très subtiles, mais qui auront des
conséquences importantes pour les peuples d'Orient.

Il renouvelle en premier lieu la condamnation de l'hérésie arienne prononcée au


concile de Nicée en 325 et encore pratiquée par des peuples barbares. Cette
hérésie fait du Christ un simple relais entre les hommes et Dieu.

Les évêques conciliaires réunis à Chalcédoine réaffirment aussi le dogme de la


Sainte Trinité (un Dieu en trois personnes).

Ce faisant, ils condamnent avec force les doctrines opposées du patriarche de


Constantinople, Nestorius, et d'un moine d'Alexandrie, Eutychès, sur les natures
divine et humaine du Christ.

– Le nestorianisme, ou doctrine de Nestorius, établit une stricte distinction entre


les natures humaine et divine du Christ.

Cette doctrine va donner naissance à l'église syrienne orientale. Elle sera très
active en Orient et jusqu'en Mongolie et en Chine. Des communautés
nestoriennes subsistent en Irak comme en Inde.

1
http://www.herodote.net/histoire10081.htm
– Le monophysisme, doctrine inspirée par le moine Eutychès, ne veut voir dans
le Christ que la nature divine.

Cette doctrine séduit les chrétiens coptes d'Égypte ainsi que les chrétiens
d'Arménie et certaines communautés du Proche-Orient. Aujourd'hui encore, elle
a cours dans l'Église copte d'Éthiopie et l'Église syrienne de l'Inde.

Querelles de préséance
Au concile de Chalcédoine, les évêques orientaux complètent leur travail en
mettant à égalité le patriarcat de Constantinople et le siège papal de Rome :
«Les pères en effet ont accordé avec raison au siège de l'ancienne Rome la
préséance, parce que cette ville était la ville impériale; mus par ce même motif,
les cent cinquante évêques aimés de Dieu ont accordé la même préséance au
très Saint-Siège de la nouvelle Rome [Constantinople], pensant que la ville
honorée de la présence de l'empereur et du sénat et jouissant des mêmes
privilèges civils que Rome, l'ancienne ville impériale, devait aussi avoir le même
rang supérieur qu'elle dans les affaires d'Église, tout en étant la seconde après
elle; en sorte que les métropolitains des diocèses du Pont, de l'Asie
(proconsulaire) et de la Thrace, et eux seuls, ainsi que les évêques des parties
de ces diocèses occupés par les barbares, seront sacrés par le Saint-Siège de
l'Église de Constantinople».

Le pape Léon 1er s'empresse de rejeter ce 28e et dernier canon des conclusions
du concile («Vœu pour la primauté du siège de Constantinople»). La rupture
entre l'orthodoxie et le catholicisme romain est déjà dans l'air.

Quant aux régions orientales restées fidèles au monophysisme, elles


succomberont très vite devant les disciples de Mahomet : les Arabes
musulmans, lorsqu'ils attaqueront ces régions deux siècles plus tard, trouveront
devant eux des communautés divisées et peu disposées à défendre l'empereur
de Constantinople.
1

Annexe 5
http://perso.wanadoo.fr/herodote/histoire05200.htm

20 mai 325

Le concile de Nicée condamne l'arianisme


Tandis que le christianisme commence tout juste à étendre son emprise sur
l'empire romain, un prêtre d'Alexandrie nommé Arius se met à prêcher vers 320
une doctrine hétérodoxe qui divise gravement les théologiens.

Arius professe que Jésus, fils de Dieu, est subordonné à son créateur, de même
que le Saint Esprit.

Il met ainsi en cause l'un des fondements de la religion chrétienne, à savoir l'union
de trois personnes en une seule au sein de la Trinité: le Père, le Fils et le Saint
Esprit.

La doctrine d'Arius ouvre la voie à un polythéisme de fait, avec plusieurs divinités


de rang variable. Elle enlève aussi beaucoup de signification à l'incarnation, à la
mort et à la résurrection de Jésus, dès lors que celui-ci n'est pas pleinement Dieu.

L'évêque d'Alexandrie, Athanase, s'élève contre Arius en rappelant que le Fils est
l'égal du Père et partage avec lui et le Saint Esprit l'essence divine.

Arius est excommunié par l'évêque mais n'en continue pas moins sa prédication.

Dans son palais de Nicomédie, sur les bords du Bosphore, l'empereur Constantin
1er craint un schisme au sein de la nouvelle religion dominante qui mettrait à mal
l'unité de l'empire.

Pour l'éviter, il convoque un concile (d'un mot grec qui signifie réunion) à Nicée. La
ville est située sur la façade orientale du Bosphore, à 50 km de Bursa et non loin
de la résidence impériale. Elle s'appelle aujourd'hui Iznik).

L'empereur met la poste impériale à la disposition des chefs élus de toutes les
communautés chrétiennes, les évêques.
2

Naissance d'une organisation cléricale


Pour la première fois, à Nicée, plus de 220 évêques de toute la chrétienté se
trouvent ainsi réunis... On note cependant plusieurs absents de marque dont
l'évêque de Rome (auquel sera plus tard réservé l'appellation de pape), qui s'est
fait représenter par deux légats.

Constantin 1er préside en personne à l'ouverture du concile le 20 mai 325 (bien


que n'étant pas baptisé!).

Avec ce premier concile œcuménique ou universel (d'un mot grec qui désigne
l'ensemble des terres habitées), l'Église commence à se doter d'une organisation
centralisée fondée sur une stricte hiérarchie du clergé.

Premières communautés chrétiennes

Dans les trois premiers siècles de son existence et jusqu'au concile de Nicée, l'Église n'a
pas de clergé institutionnel ni d'organisation centralisée. Dans les villes, chaque
communauté se donne un évêque (du mot grec episkopos qui signifie surveillant). Si
l'élu est marié, il conserve sa femme mais vit avec elle «comme avec une sœur».

A mesure que la communauté s'élargit, l'évêque désigne des personnes pour le seconder
auprès des fidèles les plus éloignés. Il choisit ces personnes parmi des chrétiens âgés et
réputés pour leur capacité à commenter les textes sacrés. Les impétrants sont désignés
par le mot grec presbuteros qui signifie vieillard et donnera en français le mot prêtre.

En s'élargissant aux campagnes environnantes, les communautés placées sous l'autorité


d'un évêque prennent le nom de diocèse, du grec dioikésis, qui signifie administration.
Ces circonscriptions nées en Égypte en viennent en recouper les anciennes subdivisions
administratives romaines.

Affermissement du dogme
À partir du 20 mai 325, le concile de Nicée réunit plus de 220 évêques de toute la
chrétienté. Il donne lieu à des affrontements de très haute tenue philosophique
entre Orientaux (Grecs) et Occidentaux (Latins).

Les partisans d'Arius considèrent qu'il ne peut y avoir d'équivalence entre Dieu le
Père et son Fils Jésus-Christ.
3

Jésus-Christ apparaît à leurs yeux comme un relais existant de toute origine entre
Dieu et l'humanité. C'est une explication philosophique assez rationnelle de
l'Évangile, qui plaît aux théologiens de culture grecque.

Les Romains et leur porte-parole Marcel d'Ancyre font valoir la théorie de la


«consubstantion». Ils signifient que le Fils est consubstantiel au Père (en grec
homoousios, c'est-à-dire «fait du même métal»).

Comme les Romains forment la majorité au concile, c'est à eux que l'empereur
accorde la victoire. Il ordonne l'exil d'Arius en Illyrie (d'où il le fera revenir dix ans
plus tard!).

En intervenant dans les querelles théologiques et en ouvrant en personne le


concile de Nicée, l'empereur inaugure le «césaropapisme». Ce terme désigne des
relations très étroites entre pouvoir séculier et pouvoir religieux. Les chrétientés
orientales en sont encore imprégnées.

La défaite de l'arianisme n'est pas définitive. Constantin lui-même se fait baptiser


par l'évêque arien Eusèbe de Nicomédie sur son lit de mort, en 337.

Ses successeurs Constance et Valens se rallient à la doctrine d'Arius de même


que la plupart des Barbares implantés dans l'empire romain.

La doctrine du concile de Nicée triomphe pour sa part dans les populations


romanisées de l'Occident romain, sous l'impulsion de Hilaire de Poitiers.

C'est seulement en 380, au concile de Constantinople, que l'empereur Théodose


établit le catholicisme comme religion d'État.

Au siècle suivant, au concile de Chalcédoine, les évêques renouvellent la


condamnation de l'arianisme et y ajoutent une condamnation des doctrines
opposées de Nestorius et du monophysisme égyptien.

Les Francs de Clovis sont les seuls Barbares qui ont le bon goût de se rallier au
catholicisme. Tardivement christianisés, ils passent directement du paganisme au
catholicisme avec le baptême de leur chef à Reims.

Plus proches de leurs sujets gallo-romains grâce à cette conversion au


catholicisme, ils acquièrent un avantage politique sur les autres Barbares
d'Occident.
4

Le Credo

La liturgie catholique conserve le souvenir des luttes entre théologiens. Les fidèles ont
accès indifféremment à deux Credo («Je crois»), qui sont les résumés de leur foi.

Le premier, le plus ancien, est appelé Symbole des Apôtres. Il laisse planer une
équivoque (un doute) sur la nature du Fils de Dieu:

Je crois en Dieu, le Père tout-puissant


créateur du ciel et de la terre
Et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur
qui a été conçu du Saint Esprit,
est né de la Vierge Marie, (...).

Le second, appelé Symbole de Nicée, est plus explicite. Il souligne à l'envi la nature
consubstantielle du Père et de Fils:

Je crois en un seul Dieu,(...)


Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles:
Il est Dieu, né de Dieu,(...)
Engendré, non pas créé, de même nature que le Père; (...).

Depuis le concile de Constantinople de 380, le Credo confirme la place du Saint


Esprit dans la Sainte Trinité, aux côtés du Père et du Fils.

Dans sa version catholique, il précise qu'il «procède du Père et du Fils» et non «du
Père par le Fils». Cet ajout, le Filioque, peu apprécié des évêques d'Orient,
figurera bien plus tard parmi les griefs qui entraîneront la rupture entre l'Église
catholique romaine et le patriarcat orthodoxe de Constantinople!

Dernière mise à jour le 10-3-2003

Pour toute remarque, contactez les auteurs: redaction@herodote.net

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1

Annexe 6

Confession de foi

Église Baptiste Évangélique de Longueuil

LA BIBLE
Nous croyons que la Bible est la Parole de Dieu complète; que les soixante-six (66)
livres, tels qu'ils ont été écrits à l'origine, comprenant l'Ancien et le Nouveau
Testament, furent inspirés verbalement par l'Esprit de Dieu et furent entièrement
libres d'erreurs; que la Bible est l'autorité finale en toute matière de foi et de pratique,
et la vraie base d'unité chrétienne.

DIEU
Nous croyons en un Dieu, Créateur de toutes choses, Saint, Souverain, Éternel, existant
en trois personnes égales : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

CHRIST
Nous croyons à la divinité et à l'humanité absolues de Jésus-Christ dans son être même,
à son existence éternelle avec le Père dans la gloire avant son incarnation, à sa
naissance miraculeuse d'une vierge, sa vie sans péché, sa mort expiatoire, sa
résurrection corporelle, son ascension triomphale, son ministère de médiateur et son
retour personnel.

LE SAINT-ESPRIT
Nous croyons que le Saint-Esprit est une personne, absolument divine dans son être
même et qu'Il convainc de péché, de justice et de jugement; qu'Il régénère, sanctifie,
illumine et réconforte ceux qui croient en Jésus-Christ.

SATAN
Nous croyons que Satan existe comme personnalité mauvaise, qu'il est à l'origine du
péché, le suprême ennemi de Dieu et de l'homme.
2

L'HOMME
Nous croyons que l'homme a été divinement créé à l'image de Dieu; qu'il a péché,
devenant coupable devant Dieu, d'où sa dépravation totale par laquelle il encourt la
mort physique et spirituelle.

LE SALUT
Nous croyons que le salut vient de la grâce de Dieu, que par le décret du Père, Christ a
souffert volontairement une mort sanglante, expiatoire et propitiatoire à notre place
et que la justification est par la foi seule dans le tout-suffisant sacrifice et la
résurrection du Seigneur Jésus-Christ et que tous ceux qui sont nés de l'Esprit de Dieu
seront divinement gardés et finalement rendus parfaits à l'image du Seigneur.

CHOSES FUTURES
Nous croyons au retour personnel, corporel et glorieux du Seigneur Jésus-Christ, en la
résurrection des justes et des injustes, en la félicité éternelle des rachetés, au
jugement et à la punition consciente et éternelle des méchants.

L'EGLISE LOCALE
Nous croyons que l'église est une compagnie de croyants immergés, appelés hors du
monde, mis à part pour le Seigneur Jésus. Volontairement associée pour le ministère de
la Parole, l'édification mutuelle de ses membres, la propagation de la foi et la
célébration des symboles. Nous croyons qu'elle est un corps souverain, indépendant,
mettant en valeur les propres dons, préceptes et privilèges qui lui ont été divinement
accordés, selon la Parole de Dieu, sous la seigneurie de Christ, le grand Chef de l'Église.
Nous croyons que ses serviteurs responsables sont les pasteurs (anciens, surveillants) et
les diacres.

LES SYMBOLES
Nous croyons qu'il y a deux (2) symboles seulement pour l'église, observés
régulièrement dans le Nouveau Testament dans l'ordre suivant:

• Le BAPTÊME, qui est l'immersion du croyant dans l'eau, par lequel il


obéit au commandement de Christ et démontre son identification avec Christ en
Sa mort, Son ensevelissement et Sa résurrection.
• Le REPAS DU SEIGNEUR, qui est la commémoration par laquelle le
croyant a sa part des deux (2) éléments, le pain et le vin, lesquels symbolisent le
corps et le sang versé du Seigneur, proclamant Sa mort jusqu'à ce qu'Il vienne.
3

L'ÉGLISE ET L'ÉTAT
Nous croyons à l'entière séparation de l'église et de l'état.

LIBERTÉ RELIGIEUSE
Nous croyons à la liberté religieuse; que chaque homme a le droit de pratiquer et de
propager ses croyances.

LE JOUR DU SEIGNEUR
Nous croyons que le premier jour de la semaine est le jour du Seigneur et, qu'en un
sens spécial, il est le jour divinement établi pour l'adoration et les devoirs spirituels.

GOUVERNEMENT CIVIL
Nous croyons que le gouvernement civil est divinement établi dans l'intérêt et pour le
bon ordre de la société; qu'on doit prier pour les magistrats, les honorer
consciencieusement et leur obéir, excepté, toutefois, dans les choses opposées à la
volonté de notre Seigneur Jésus-Christ, qui est le Seul Maître de la conscience et le
Prince des rois de la terre.

Tous Droits Réservés ©2003 Église Baptise Évangélique de Longueuil


1

Tableau 1

Classification des tendances christologiques

Unité

Foi de Nicée
et de Chalcédoine

Nestorianisme Monothélisme

École d’Antioche École d’Alexandrie


Arianisme Monophysisme

Adoptianisme Apollinarisme

Ébionisme Docétisme

Humanité Divinité

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