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I. introduction :
-C’est une urgence diagnostic et thérapeutique ; fréquente, en particulier chez les patients hospitalisés..
-L’incidence avec l’âge.
-Mortalité liée au retard diagnostique et à la précocité du traitement et à la présence de signes de gravité.
-L’incidence de l’EP en France est estimée à plus de 60 cas pour 100.000 par an. Certains arrêts cardiaques sont
liés à une embolie pulmonaire, le plus souvent non identifiée. 2014 Sfar
-La fibrinolyse est indiquée dans les EP massives hémodynamiquement instable
II. Définition :
EP : oblitération totale ou partielle de l’artère pulmonaire ou l’une de ses branches par un corps étranger le plus
souvent fibrino-cruorique ayant migrer à partir d’une thrombose veineuse(90% cas)
Rarement d’origine gazeuse, septique, amniotique, métastatique ou parasitaire.
EP grave= présence de retentissement hémodynamique ou respiratoire, met en jeu, à court terme, le
pronostic vital. en cas:
Massive: obstruant plus de 50 % de l’arbre artériel pulmonaire
Terrain : atteinte cardio-respiratoire préexistante.
III. physiopathologie
1-mécanismes :
Migration d’un thrombus souvent à partir d’une TVP du membre inferieur.
Trois facteurs interviennent dans sa formation(Virchow) :
Stase sanguine dans les vaisseaux de gros calibre des membres inférieurs
Altération de la paroi vasculaire
Altération de la coagulation (hypercoagulabilité)
2- conséquences :
A-Conséquences hémodynamiques:
-Chute du Qc -Chute de la PA -Hypo-perfusion coronaire un risque d’ischémie myocardique.
B-Conséquences respiratoires :
-Réduction des échanges (Hypoxie, Hypocapnie et Alcalose par hyper ventilation réactionnelle)
-Effet Shunt redistributif -Effet Espace Mort -Infarctus pulmonaire et hémoptysies -Réaction pleurale inflammatoire
IV. Diagnostic positif :
1-l’interrogatoire :
A la recherche des facteurs prédisposants (Contexte clinique évocateur:)
-Dans 80 % des cas : chirurgie membre inférieur, traumatisme, néoplasie, chimiothérapie, cathéters veineux
centraux, insuffisance cardiaque ou respiratoire chronique, AVC, grossesse/postpartum, ATCD de thrombose
veineuse/EP, thrombophilie congénitale ou acquise, traitement hormonal substitutif ou contraceptif, chirurgie
générale, obésité, alitement > 3 j, âge, insuffisance veineuse chronique.
2-l’examen clinique :
A-Signes fonctionnels :
-Dyspnée : d’installation brutale , polypnée. -Douleur thoracique : basithoracique droite, à type de coup de poignard.
-Hémoptysie ;Toux ;La fièvre : peu fréquente Syncope : en rapport à l’amputation vasculaire importante
B-Examen physique :
-Tachycardie ;Polypnée. -Signes d’insuffisance cardiaque droite : turgescence des jugulaires ,RHJ, HMG
-Signes de TVP : grosse jambe douloureuse, œdème, infla, signe de « Homans » , cyanose.
3-Signes de gravité de l’EP :
-syncope, lipothymie -signes d’IVD : turgescence jugulaire, reflux hépatojugulaire -tachycardie > 100/min
-hypotension artérielle -état de choc manifeste -détresse respiratoire -acidose métabolique aux gaz du sang
-présence d’un coeur pulmonaire aigu à l’échographie cardiaque -importance de l’amputation vasculaire :
obstruction angiographique > 50 %. -arrêt cardiorespiratoire
-Il est recommondé d’utiliser un score pour déterminer la probabilité clinique (Wells, Genève):
01-Score de WELLS
Signes cliniques de thrombose veineuse profonde 3 pts
EP plus probable qu’un autre diagnostic 3 pts
Tachycardie supérieure à 100 bpm 1.5 pts
4-Examen paraclinique :
A- Biologie :
GDS : hypoxie, hypocapnie, alcalose respiratoire = effet shunt
Dosage D-Dimère : sensible, peu spécifique, positif si > 500 ng/ml
Permet d’éliminer le Dg d’EP si négatif +++
B- Radiologiques :
ECG : tachycardie sinusale, fibrillation auriculaire, BBD, S1Q3, ondes T < 0 de V1-V4.
Radiographie thoracique : atélectasie, épanchement pleural, infarctus pulmonaire, hyperclarté.7
Echo Doppler des membres inférieurs : En première intention
-Phléboscanner (couplé à l’angioTDM thoracique) : sensibilité et spécificité comparables à celle de
l’échographie, mais augmente l’irradiation.
Phlébographie des membres inférieurs : « Gold standard » mais peu utilisée.
Échographie (ETT) :
Normal n’élimine pas le Dg
Permet d’exclure le diagnostic d’EP grave chez un patient instable.
Critères majeurs : dilatation du VD, septum paradoxal (CPA), visualisation du thrombus, dysfonction
systolique du VD.
Critères mineurs : HTAP, tr de la relaxation du VG. dilatation VCI. Permet le DG différentiel.
Angioscanner thoracique :examen de référence peu utilisé. Sensibilité et spécificité (> 95 %). Permet la
visualisation directe du thrombus, la quantification de l’EP (index de Miller). Ex invasif.
Scintigraphie de ventilation et de perfusion
Normale : exclut l’EP.
Indications : probabilité clinique faible et RP normale, TDM négative avec forte probabilité clinique, femme
enceinte, allergie aux produits de contraste, IR sévère, myélome.e
Marqueurs cardiaques : BNP et NT-proBNP (dysfonction VD), troponines T et I (ischémie myocardique) .
V. Évolution
1-Complications :
-A court terme : choc cardiogénique , mort subite. -A long terme : cœur pulmonaire chronique post embolique.
2-facteurs pronostics:
-Terrain : âgé, BPCO, cardiopathie. -Degré d’obstruction pulmonaire. -Retard diagnostique et thérapeutique.
NB :Il est recommandé d’utiliser un score de stratification du risque de mortalité précoce (sPESI)
EP à « haut risque » (mortalité > 15 %) : EP avec hypotension artérielle
EP non à « haut risque » (mortalité < 15 %) :
Risque intermédiaire élevé : pas d’hypotension, score sPESI ≥ 1, marqueurs + et signes échographiques présents.
Risque intermédiaire bas : pas d’hypotension, score sPESI ≥ 1, marqueurs + ou signes échographiques présents
EP à bas risque (mortalité < 1 %) : sPESI 0, pas d’hypotension, marqueurs - et signes échographiques absents.
VI. Diagnostic différentiel :
Dyspnée aigue : pneumothorax, OAP, crise d’asthme, poussée de BPCO.
Douleur thoracique : Syndrome coronaire aigu, dissection de l’aorte, péricardite (à éliminer avant de démarrer
les anticoagulants+++)
Etat de choc : cardiogénique (IDM, tamponnade) ou non cardiogénique.
VII. Prise en charge :
1-Les objectifs:
-Améliorer les échanges gazeux au niveau pulmonaire -Gérer la défaillance hémodynamique si elle est présente
-Assurer une désobstruction de l’arbre vasculaire pulmonaire -Empêcher l’extension des thrombus et de prévenir les
récidives.
2-Traitement :
A-Traitements symptomatiques :
Repos stricte au lit
Oxygénothérapie: à haut débit d’oxygène par sonde nasale ou masque
Ventilation mécanique: ( Vt 6ml/kg, Pplat >30 cm H2o , pas de PEP)
Indications:
-Détresse respiratoire réfractaire à l’oxygénothérapie -Troubles de la conscience -Arrêt cardio-respiratoire
Expansion volumique : 500 ml de colloïdes pas de remplissage excessif
Médicaments Inotropes: Dobutamine: 5 à 20 δ/Kg/min Si Echec : Noradrénaline : 0.1-1ɣ/kg/min
B-traitement étiologiques :
1-Traitement anticoagulant:
Héparinothérapie : en urgence, dès que la suspicion clinique est forte ou intermédiaire
Intraveineuse: HNF : 80 UI/kg en bolus puis 18 UI/kg/h ajuster en fonction TCA « TCA
cible = 2 à 3 fois témoins » Mesuré toute les 4 à 6h répété chaque 6h après chaque
changement de dose puis une fois / jours
Sous cutané : HBPM : -Tinzaparine 175 UI/kg 1x/j -Enoxaparine 100 UI/ kg 2x/j
Surveillance d’activité anti-Xa, taux de plaquettes
Si ATCD d’allergie à l’héparine : Orgaran : 2000 UI X2/J S/C
AVK : peut être initié dés le premier jour INR (2-3)
NB :En cas d’IRsévère (clairance de la créatinine < 30 ml/mn), les HBPM sont CI
Le TRT par héparine arrêté lorsque 2 INR successifs cibles auront été atteints à 24 h d’intervalle
L’INR cible est situé entre 2 et 3
Entretien : AVK : peut être initié dès le premier jour (warfarine 5mg/j) si forme non grave dose ajustée en fonction
INR (2-3). AOD RIVAROXABAN : XARELTO à AMM pour traitement curative EP, TVP
Durée de traitement : cause réversible 03mois ou FDR persistant majeur 06 mois
2) Thrombolyse intraveineuse:
Indications:
EP avec état de choc (EP massive).
Non recommandée en cas d’EP à risque intermédiaire sauf devant des signes de décompensation
Contre-indications absolues:
-ATCD même lointain d'hémorragie intracrânienne. -AVC ischémique < 6 mois. -Néoplasie ou malformation
vasculaire intracrânienne. -Traumatisme majeur/chirurgie lourde/traumatisme crânien < 3 semaines. -Hémorragie
gastro-intestinale < 1 mois. -Pathologie sévère dB l'hémostase. -Dissection aortique. -Ponction non compressible< 24 h
NB : Certaines contre-indications considérées comme absolues en cas d’infarctus du myocarde peuvent devenir relatives
en cas d’EP menaçant le pronostic vital (hémorragie digestive < 1 mois ou chirurgie < 3 semaines)
Contre - indications relatives:
-AIT< 6 mois. -Traitement par AVK. -Grossesse et post-partum. -HTA sévère non contrôlée. -Pathologie hépatique
avancée ou ulcère digestif évolutif. - Endocardite infectieuse. -Massage cardiaque externe prolongé
Administration IV (VVP):
Altéplase: 1 00 mg en 2 h ou 0,6 mg/kg sur 15 min (max 50 mg). Efficacité plus rapide, moins de réactions
allergiques.
Streptokinase: 250000 Ul en 30 min puis 100000 Ul/h pendant 12 à 24 h ou 1 ,5 millions Ul sur 2 h.
Urokinase: 4 400 Ul/kg en 10 min puis 4 400 Ul/kg/h pendant 2 h à 4 h ou 3 millions d'UI sur 2 h.
Relais par HNF pour TCA entre 2 et 3.
3) Embolectomie chirurgicale ou percutanée:
Indications :
-les EP massives -trombus intra cardiaque et PFO -en état de choc sévère -Échec ou contre-indication à la fibrinolyse
C-traitement préventif
La connaissance des facteurs de risque de MTEV impose l’instauration d’une prévention.
La stratégie de prévention de la MVTE doit faire partie intégrante de la panoplie thérapeutique.
Le risque propre du patient et le risque de la chirurgie ou de la situation médicale doivent être couplés afin d’obtenir le
risque global.
VIII. Conclusion :
L’EP est une pathologie sous diagnostiquée et sous traitée.
L’évolution spontanée est grave et d’une lourde mortalité.
Diminution de l’incidence par l’utilisation large des HBPM dans les situations à risque (prévention+++).