D’autant plus que seule une information fiable, actualisée et sécurisée permettrait
de mener à bien le pilotage de la société. D’autre part, pour améliorer la performance de la
société, il est nécessaire de savoir :« Si elle a une vision claire de son avenir avant de se
plonger dans la réalisation des activités ; si cette vision est partagée à tout le personnel
afin de mener à bien l’exécution et s’il existe des organes de contrôle ainsi que des
techniques visant au redressement des actions menées vers les objectifs fixés ».
1
de manière efficace et efficiente. Il manque également des outils de pilotage fiables et
performants permettant l’atteinte des objectifs fixés par la direction.
C’est dans ce cadre que s’inscrit le choix que nous avons fait en ce qui concerne le
thème de ce modeste travail : «Essai de mise en place d’un système de contrôle de gestion
et plus précisément la conception d’une comptabilité analytique au sein de la société
TECNICOF ».
D’abord, il y a l’exploitation des théories acquises ainsi que les travaux dirigés
effectués durant le cursus universitaire ; appuyée par la consultation d’ouvrages dans les
bibliothèques, les articles publiés par les organismes professionnels, surtout les documents
et les informations puisés dans les sites web, pouvant servir de documentation de base.
Ainsi que l’observation directe de la réalité. Et ceci à travers la mise en œuvre d’une
enquête auprès du personnel de la société afin de déceler les principales failles du système
de pilotage actuel. Ce travail sera à cet effet articulé autour de quatre grandes parties :
2
Dans la première partie qui traite tout ce qui est généralité, nous essaierons de
décrire succinctement l’entreprise. Puis, nous allons présenter une approche théorique de
ce qu’on entend par système de contrôle de gestion.
Dans la deuxième partie qui s’intitule analyse critique de l’existant, nous allons
exposer le résultat du diagnostic du système de pilotage actuel. Ce qui nous permettrait de
relever les grands axes d’amélioration ;
Dans la troisième partie nous allons présenter un cadre conceptuel de la
comptabilité de gestion ; c’est également dans cette partie que sera étalée la méthodologie
utilisée pour parvenir à la réalisation de ce travail ;
Dans la quatrième partie nous allons présenter notre projet de conception d’un
système de comptabilité analytique au sein la société.
3
4
La prise de connaissance de la société TECNICOF constitue une étape essentielle qui ne
pourrait être dépassée afin de mieux cerner le thème exploré. Pour qu’il y ait une cohérence entre
toutes les parties présentées dans ce travail.
Pour TECNICOF, la proximité a rang de valeur. Elle se traduit par une relation
permanente, qui favorise la connaissance profonde de l’activité et des besoins des clients.
C’est pourquoi nos équipes sont déployées sur les différentes régions du territoire national,
assurant ainsi une grande réactivité, avec la possibilité d’intervention immédiate en cas de
nécessité.
5
Ainsi, nous allons d’abord présenter l’organigramme puis exposer les tâches assignées aux
différents responsables.
2.1 L’organigramme :
Voir annexe 1.
6
2.2.2 La direction technique :
7
Câblage machines
Alimentation de secours : Groupe électrogène,
ASI, onduleurs,…
8
La société TECNICOF se distingue de ses concurrents par ses expériences dans son
domaine d’activité. Ainsi, il y a l’augmentation de la concurrence qui devient de plus en
plus dominant au niveau du secteur et constitue une menace pour la société. En fait,
plusieurs entreprises se focalisent dans ce secteur d’activité.
De plus, face aux actions de l’Etat visant à promouvoir les PME, la concurrence
devient de plus en plus rude. Effectivement, malgré la conjoncture favorable dans le
domaine, la société est soumise à des entraves. Par conséquent, le dirigeant doit être
vigilant et doit améliorer sa compétitivité en se concentrant sur son efficacité et son
efficience dans le cadre de la réalisation de ses activités.
9
II. L’environnement du contrôle de gestion :
1. Historique :
Il semble que l’écriture soit apparu à Sumer en Mésopotamie ; vers 3300 avant
Jésus-Christ pour aider à la gestion des terres des troupeaux. Pour contrôler des relations
économiques ; une comptabilité a été élaborée ; ainsi serait née la première représentation
écrite des nombres. La gestion ; la comptabilité et le contrôle apparaissent donc
indissociables et essentiels dés lors qu’une activité économique doit être maitrisée1.
Nous voulons néanmoins souligner que le contrôle de gestion est apparu avec les
premières formalisations via la notion des coûts dés le XVe siècle. de la technique
comptable d’élaborations des coûts formalisé par un moine vénitien Luca Pacioli en 1494 à
la mise en place de l’OST (Organisation Scientifique du Travail) proposé par Taylor en
1915 ; la comptabilité s’est affinée ; segmente ses activités et permet de prévoir ; de
vérifier les réalisations des organisations. Après cette notion de coûts est apparue ensuite la
notion est apparue ensuite la notion du contrôle (dans les activités de production) vers la
fin du XIXe siècle avec la phase d’industrialisation. Enfin le contrôle de gestion est apparu
avec l’accroissement de la taille des unités de production et de leur diversification. il était
dés lors indispensable de déléguer des responsabilités tout en exerçant un contrôle sur les
exécutants.
1
ALAZARD Claude, SEPARI Sabine, contrôle de gestion-manuel&applications, Paris, Dunod, 2001, 5eme
éditions
2
Idem1
10
Pour nous relever le défi sur l’histoire du contrôle de gestion, c’est d’abord
s’interroger sur la définition du contrôle du gestion depuis ses origines, au lendemain de la
seconde guerre mondiale ; même si des formes de contrôle ont toujours existé à partir du
moment où des groupes humains se sont formés.
2.1 Définitions :
3
ALAZARD Claude, SEPARI Sabine, contrôle de gestion-manuel&applications, Paris, Dunod, 2001,5 e
éditions
11
par un contrôle économique ou financier. Il intègre une variable importante à savoir la
qualité des résultats atteints par rapport aux actions entreprises.
1910-1945 : démarrage de la Mise ne place du calcul des Pour aider à fixer les prix et
production industrielle coûts suivre l’activité industrielle
Source : ALAZARD Claude, SEPARI Sabine, contrôle de gestion-manuel&application, Paris, Dunod, 2001,5e édition, page 100
Organisation : DECISION :
12
2.2 Objectifs :
Les objectifs du CG sont identiques pour les entreprises quelque soit leur taille et
leur secteur d’activité : aider, coordonner, suivre, et contrôler les décisions et les actions de
l’organisation pour qu’elle soit la plus efficace et la plus efficiente possible.
4
http://fr.wikipedia.org/wiki/ contrôle de gestion
13
Le CG ne se limite pas à donner des chiffres et allumer des voyants dans le tableau
de bord et l’adapte en permanence aux objectifs.
Ainsi le CG revient à :
Vérifier que les objectifs que sous tendent la stratégie choisis sont bien choisis.
Cela se fait à partir des tableaux des indicateurs qui peuvent mêler des données
financières (la comptabilité analytique) et des données statistiques issues de
l’exploitation ;
Conseiller les opérationnels à partir de l’analyse de ses tableaux d’indicateurs ;
Donner son avis a la direction sur le choix des objectifs qui sous tendent la
stratégie.
Le suivi est important car il permet de s’assurer que les actions mises en œuvre mènent
bien l’entreprise là ou on le souhaite.
Indépendance
Relationnel Réflexion
Action Technique
Hiérarchie
5
Un acteur majeur de la société d’information, dont la mission est l’enseignement supérieur, la recherche et
l’innovation, dans le domaine des technologies de l’information et de la communication.
14
D’après ce schéma, on remarque que le contrôleur de gestion est un homme de
réflexion que de gestion. Il doit être rationnel et peu technique. Rattaché à la hiérarchie, il
doit faire preuve d’indépendance afin de ne pas subir les décisions des autres directions.
Le CG est certes nécessaire, mais admet des limites. Il existe en effet une triple limite
fondamentale au contrôle de gestion6 ; à savoir :
Tout n’est pas mesurable à un coût raisonnable, et pourtant il faut bien quand même
piloter le système.
Une fois qu’un indicateur a été choisi, il devient très vite un but en soi, susceptible
de toutes manipulations. Cela limite la confiance qu’on peut accorder au systèmede
CG, même si l’on peut mettre en place toutes sortes de parades (renouveler les
indicateurs utilisés, les garder confidentiels, etc.). et cela induit un stress,
notamment lorsque les indicateurs sont mal choisis et conduisent à exiger
l’impossible.
Les managers ne doivent pas se contenter des indicateurs du contrôle de gestion,
mais doivent aussi régulièrement constater sur place ce qui se passe dans les unités
de l’entreprise et avec les clients, vu que les indicateurs ne détectent pas tous.
6
http://fr.wikipedia.org/wiki/ contrôle_de_gestion
15
4. Les outils de contrôle de gestion :
Afin de mieux gérer les affaires courantes d’une entreprise, le contrôleur de gestion
dispose des outils essentiels au contrôle : la comptabilité générale, la comptabilité
analytique, la gestion budgétaire et les tableaux de bord.
Nous aborderons de façon brève ces outils car nous ferons un développement dans
les prochains chapitres selon les aspects de chaque outil que nous aurons suggérer a la
société.
Nous optons pour cette approche dans le souci de ne pas développer certains outils
de contrôle de gestion sans pouvoir les explorer (au bénéfice de la société) suite à
l’insuffisance du temps.
- Déterminer le résultat net de l’exercice par différence entre les produits et les
charges.
- Visualiser a situation patrimoniale de l’entreprise grâce au bilan.
En effet :
Elle ne donne qu’une image globale du résultat ; résultat qui prend en compte tous
les paramètres de l’entreprise et de ce fait ne permet pas de savoir avec exactitude quelles
productions, quelles activités contribuent a ce résultat et surtout dans quelles proportions.
16
- Le classement des charges n’est effectué ni par centre de responsabilité, ni par
produit, ni par fonction.
Afin de disposer d’une information beaucoup plus précise, la tenue d’une comptabilité
analytique s’avère indispensable d’autant plus qu’elle permet de connaitre exactement la
contribution de chaque produit au résultat de l’entreprise ; ce qui oriente la prise de
décision du contrôleur de gestion.
7
MELYON Gérard, comptabilité analytique, Paris, Bréal, 3e édition, 2004
17
Connaitre les coûts de différentes fonctions assumées par l’entreprise,
Déterminer les bases d’évaluation de certains éléments du bilan de l’entreprise,
Expliquer les résultats en calculant les coûts des produits (biens et services)
pour les comparer aux prix de vente correspondants,
Etablir les prévisions de charges et de produits courants (coûts préétablis et
budget d’exploitation par exemple),
Constater la réalisation des prévisions et expliquer les écarts éventuels.
Les coûts : un coût est constitué par l’accumulation des charge sur un produit
déterminé ; c’est un concept interne a l’entreprise.
18
4.3 Les budgets :
8
Au sens strict, le budget est le document récapitulatif des recettes et des dépenses
prévisionnelles d’une entité (équipement, service, établissement) ou d’un agent
économique (Un individu, un ménage, une entreprise, un Etat, etc.) pour un exercice
comptable à venir.
L’élaboration des budgets s’inscrit dans une optique de gestion budgétaire et suit un
processus bien définis. On cite à cet effet deux grandes phases dans la gestion budgétaire :
la phase d’élaboration des budgets et la phase du contrôle budgétaire. La première consiste
en la transmission des objectifs du plan opérationnel aux responsables des centres,
l’élaboration d’un budget provisoire par ces responsables, puis le regroupement des
budgets provisoires afin de tester leur cohérence9. La deuxième phase ; le contrôle
budgétaire consiste en une 10comparaison permanente des résultats réels et des prévisions
chiffrées figurant aux budgets afin de rechercher la où les causes des écarts ; informer les
différents niveaux hiérarchiques ; prendre des mesures correctives éventuellement
nécessaires ; apprécier l’activité des responsables budgétaires.
8
http://fr.wikipedia.org/wiki/budget
9
http://www.scribd.com/doc/8970895/Gestion-Budgétaire
10
GERVAIS Michel, contrôle de gestion et planification de l’entreprise, Economia, Paris, 1990.
11
http://www.scribd.com/doc/8970895/Gestion-Budgétaire
19
Le budget de trésorerie : traduit les données budgétées en termes
d’encaissements et de décaissements, et permet le suivi régulier de la
situation de trésorerie de l’entreprise.
Budget de
Budget des dépenses
recettes
.
Budget de trésorerie
Bilan prévisionnel
Schéma : typologie de budget.
Les budgets sont établis par centre de responsabilités. Chacun d’eux a une mission
qui participe à la réalisation des différentes fonctions nécessaires à l’exploitation de
l’entreprise.
Les différents budgets sont interdépendants (par exemple le budget des ventes
détermine le budget de production qui lui même détermine les budgets des
approvisionnements, etc.). Les contenus des différents budgets doivent donc être cohérents.
20
plusieurs indicateurs de mesure de performance à des moments donnés ou sur des périodes
données.
La notion de TB d’entreprise est apparue aux Etats-Unis dés 1948.ce terme a été
utilisé au début pour décrire l’élaboration et la mise en circulation au sein de l’entreprise
d’une masse de documents, dont la teneur s’écartait sensiblement de la définition initial de
cet outil de gestion. Ce n’est que dans un passé récent que certains firmes, parmi les plus
importantes, ont crée un système de saisie, de traitement, et de diffusion interne
d’informations.
12
Un tableau de bord est un ensemble de d’indicateurs organisé en système suivis
par la même équipe ou le même responsable pour aider à décider, à coordonner, à contrôler
les actions d’un service. C’est aussi un instrument de communication et de décision qui
permet au contrôleur de gestion d’attirer l’attention du responsable sur les points de sa
gestion afin de l’améliorer.
12
ALAZARD Claude, SEPARI Sabine, contrôle de gestion-manuel&applications,Paris,Dunod,2001,5e
édition
21
Dans sa conception interne, le tableau de bord est un instrument de contrôle et de
comparaison. Mais le système d’information qu’il constitue en fait aussi un outil de
dialogue et de communication ainsi qu’une aide à la décision.
22
23
Afin d’assurer l’efficacité du système de contrôle de gestion à mettre en place, il
existe des préalables que toute société doit considérer et, cela, conformément aux théories
que nous avons exposé auparavant. A cet effet, cette partie va traiter tous les points qui
méritent d’être aménagés au niveau de l’organisation actuelle afin qu’elle converge vers la
réalisation des objectifs de l’entreprise.
Aussi, comme la société TECNICOF a déjà mis en place une ébauche de système
de contrôle de gestion, nous allons aborder les points faibles constatés au niveau de ces
techniques de prévision et de contrôle. Cette partie va donc être scindée en deux chapitres
et va développer successivement :
=>L’analyse au niveau de l’organisation,
=>L’analyse au niveau technique.
Comme nous l’avons évoqué précédemment, il faut d’abord faire le point sur la firme
elle même et mettre en place une organisation appropriée afin de mettre en œuvre un
système de contrôle de gestion. Ce paragraphe va donc mettre en exergue les obstacles qui
méritent d’être aménagés au niveau de l’organisation pour que le système de contrôle de
gestion mis en place soit efficace. Par conséquent, nous allons aborder successivement :
Les obstacles liés à la structure de gestion,
Les obstacles liés à la gestion du personnel, et
Les obstacles liés au système d’information.
24
Par conséquent, ils se trouvent parfois déborder et ne savent plus quelles sont les
priorités face aux multitudes de tâches qui leurs sont assignées ; d’autant plus que la
description de postes n’est pas encore matérialisée au sein de la société.
En fait, la mise en place d’un système de contrôle de gestion doit être assortie d’une
dotation de personnel compétent et motivé afin de garantir l’amélioration de la
performance.
Dans notre cas, les facteurs de blocage rencontrés au niveau du personnel se
manifestent surtout par :
un manque d’actions de motivation, et
un manque de formation.
La motivation est l’un des facteurs que le gestionnaire doit manier rationnellement afin
d’améliorer l’efficacité de la société. En fait, il s’agit de satisfaire les besoins de chaque
employé par le biais de la satisfaction des besoins de l’organisation. Cependant, deux
facteurs nous semblent la source de ce manque de motivation du personnel, à savoir :
Le manque d’intégration du personnel ;
La carence de la mesure de performance.
25
Manque d’intégration du personnel :
D’après la théorie que nous avons évoquée précédemment, il a été souligné que
l’implication des acteurs est l’une des conditions de réussite du contrôle de gestion.
Cependant, cette implication n’est pas retracée du fait que la vision du contrôle de gestion
n’est pas éclairée et partagée à tous les acteurs. En fait, il faut démontrer au personnel que
la mise en place du système de contrôle de gestion est dans l’intérêt de l’entreprise mais
également dans l’intérêt de chacun des employés ; sinon la motivation ne serait pas mise en
valeur.
La participation des employés dans la mise en place du contrôle de gestion n’est pas
aussi très apparente au sein de la société. En effet, le fait de cantonner le contrôle de
gestion au niveau de la direction engendre des difficultés au niveau de la mise en œuvre de
tous les outils mis en place. Il se peut que la perception des actions à réaliser ne soit pas le
même pour celui qui a mis en place le système et les exécutants.
Par conséquent, tant que les employés ne sont pas impliqués par le biais de la
connaissance de leur intérêt dans la mise en place du contrôle de gestion, ils ne seront
jamais incités, ils peuvent rejeter l’application du système, voire même les rétentions
d’informations et les objectifs fixés risquent de ne pas être atteints.
26
En effet, l’incompétence du personnel pourrait constituer un obstacle pour l’atteinte
des objectifs de l’entité. Ce qui rend à exécuter à tort et à travers les tâches confiées. Il
pourrait même négliger certaines tâches jugées importantes. Ce qui pourrait avoir un
impact négatif sur la performance de la société.
L’information est la matière première du contrôle de gestion, sans elle, les prises de
décision sont retardées ; l’entreprise est mal gérée et elle ne pourra pas affronter la
concurrence. Le système d’information est un ensemble organisé de ressources permettant
d’acquérir, de stocker, de structurer et de communiquer des informations.
27
Parallèlement, le parcours de cheminement des informations reste mal défini.
Si tel est le cas au niveau de l’organisation, nous allons voir dans le chapitre qui suit les
problèmes liés au niveau technique.
28
29
I- Historique et notion de la comptabilité analytique :
La connaissance des coûts et de leurs montants engagés dans l’acquisition des biens
et services a suscité, depuis des siècles, l’intérêt des comptables et dirigeants d’entreprises,
mais aussi des ingénieures et agents de production qui l’ont considéré comme un impératif
dans leur prise de décision. Cette situation s’est traduite par la mise en place des premiers
systèmes de calcul aptes à les aider dans leur gestion.
Durant ses premières initiations, la comptabilité par les coûts a été étroitement liée
au domaine industriel, ce qui justifie la date de son apparition qui coïncide avec le début de
la révolution industrielle. Les historiens ont ainsi pu recenser des systèmes précurseurs de
la comptabilité de gestion dès la fin du XVIIe siècle en Grande Bretagne, alors qu’elle était
appelée comptabilité industrielle, notamment dans les forges et fonderies de la région de
Sheffield.
La comptabilité analytique a connu depuis sa création plusieurs essaies de mutation
et de normalisation, visant sa portée à un niveau standard de perfectionnement. Ce
développement s’est traduit en France en 1860 par une première doctrine, et en 1885 par le
premier manuel de comptabilité de gestion. Entre 1947 et 1999, la France s’est illustrée par
les multiples études de ses économistes et comptables qui ont visé la normalisation du
concept de la comptabilité, nous citeront à cet effet et à titre d’exemple les études menées
par George Perrin, économiste français et fondateur durant les années 50 de la méthode
GP, basée sur une comptabilité de gestion par poste de production, et qui a été développée
par la suite à deux reprises pour être connue à présent sous le nom de Méthode des unités
de valeur ajoutée(UVA).
Depuis 1999, la majorité des économistes et professionnels de gestion, portants intérêt
à la comptabilité analytique, ont jugé que cette dernière ne peut être cernée dans un cadre
standard, et que c’est plutôt la diversité de ses concepts qui constitue son intérêt, mettant ainsi
fin à toutes les études menées dans la perspective de normalisation de la comptabilité de
gestion13.
13
www.wikipédia.com : "Comptabilité analytique ", chapitre 1 [Consulté le 31/03/09]
30
II- Définition de la comptabilité analytique
14
www.controledegestion.com; " Développer la comptabilité analytique ", [consulté le 07-04-2009]
15
Rapport de stage sur "Contrôle de gestion et tableau de bord", au Trésorerie générale du royaume, ESCA, 2002.
31
‘’ La comptabilité analytique est un système d’information interne destiné à quantifier
les flux internes et à contrôler les consommations, ainsi que leur destination pour répondre
aux questions suivantes :
Donc la C.A est « un mode de traitement des données »16 qui après analyse,
traitement, et reclassement par destination ou par fonction des charges et produits de la
comptabilité générale, permet au terme du plan comptable marocain:
16
Plan comptable Français, 1982
17
Code Général de Normalisation Comptable, titre V, p.21
18
S.KABBAJ, S.YOUSSEF, Comptabilité analytique – Comptabilité de gestion- : calcul et maîtrise des coûts,
Almaarifa Marrakech, 2003, Page 2
32
Comptabilité analytique intégrée : ce deuxième type stipule quant à lui un
enregistrement simultané de la charge, produit ou mouvement de stock dans les comptes de la
comptabilité générale et celle de gestion, ainsi qu’une répartition instantanée pour cette
dernière dans les différentes sections ou fonctions de destination. Elle présente l’avantage
d’être utilisable à tout moment et de présenter des résultats à jours. Cependant elle exige
beaucoup d’effort et un investissement informatique et statistique considérable.
2. Principes de base :
Basée en grande partie sur les soldes de la comptabilité générale, la comptabilité de gestion
stipule le passage de plusieurs étapes avant de pouvoir dégager un résultat analytique et des
conclusions de gestion. Ces étapes peuvent être énumérées comme suit :
- Saisie des données de la comptabilité générale lorsqu’elles sont subdivisées par produits
ou services, ou leur collecte et synthétisation le cas échéant ;
- Traitement des charges collectées par distinction des charges non incorporables
(présentant un caractère non régulier, donc ne faisant pas partie des charges étudiées), des
charges incorporables (ayant une liaison avec l’activité et l’exploitation), supplétives ou de
substitution à celles de la comptabilité générale ;
- Choix d’une méthode de répartition de ces charges traitée (coût complet, partiel, ABC…)
33
Les outils informatiques récents de gestion financière permettent de réaliser un lien
direct avec la comptabilité budgétaire ;
Interne et organisée selon les besoins de pilotage des gestionnaires et donc n’a pas
vocation à être publiée ou normalisée au même titre que la comptabilité générale ;
Pertinente et adaptée à la façon dont la collectivité est pilotée ;
S’appuie sur des données communes ;
Quelquefois confondue avec le contrôle de gestion, elle n’en est qu’un outil.
V- Les charges de la comptabilité analytique
1. Charges incorporelles :
Ce sont des charges qui ont un lien patent avec l’activité, le produit ou le service
considérés. Elles sont généralement récurrentes, dès lors qu’elles relèvent de l’exploitation
ordinaire de l’entreprise. Ce sont des charges qui seront utiliser pour calculer les coûts de
l’entreprise comme les coûts d’achat, les coûts de fabrication, les coûts de revient.
Ce sont les charges qui ne sont pas inclus dans le calcul de coût. En outres, ce sont
les charges comptabilisées dans la classe 6 suivant les critères de la comptabilité générale
et ne reflétant pas les conditions normales d’exploitation de l’entreprise.
Par l’exemple des charges non courantes et les dotations non courantes, prime
d’assurance vie que la tête d’un dirigeant, amortissement des frais préliminaires.
Ce sont des charges qui sont incorporés dans le calcul des coûts et qui ne sont pas
enregistrés par la comptabilité générale comme
Rémunération théorique du travail d’exploitation ;
Rémunération théorique des capitaux propres.
Les charges calculées sont des charges dont le montant est évalué selon des critères
appropriés. Elles sont de trois types :
1. Les charges abonnées : Elles correspondent à des charges qui interviennent à des
périodes d’apparition différentes de celles retenues pour les calculs de coûts. Les
34
charges d’électricité ou de téléphone, dont le paiement est généralement bimensuel,
pourront être ainsi étalées à raison d’un montant équivalent à une consommation
mensuelle.
3. les charges étalées qui remplacent les dotations aux provisions de la comptabilité
générale ;
19
http://controlegestion.chez.com/chargesinc.htm
35
En outre la comptabilité analytique est en mesure de fournir aux différents
responsables des informations de gestion leur permettant de mieux piloter leur unité ainsi
que de faciliter le contrôle et la coordination des activités. Cette comptabilité contribue
également d'éclairer les choix budgétaires dans les domaines d’investissement et
d’exploitation.
36
Toute la structure comptable, d’une entreprise à une autre en comptabilité générale,
est rigoureusement identique. Les règles sont partagées, communes et les comptes sont
vérifiés et validés pour les plus grosses entreprises.
Il existe donc pour deux sociétés différentes des distorsions entre leurs
comptabilités analytiques. Ces distorsions constatées ne sont pas sans conséquences car les
décisions peuvent varier d’une société à une autre selon les méthodes de calcul et les
décisions prises.
37
Nature des informations Précises, certifiées Rapides, pertinentes
Gérer une entité économique, c’est utiliser au mieux les ressources rares
disponibles afin d’atteindre les objectifs de cette entité. Dans une entreprise, l’objectif de
rentabilité, bien que n’étant pas le seul, est souvent privilégie.
Pour atteindre ces objectifs, il faut prendre des décisions, et veiller à ce que la mise
en œuvre de ces décisions donne les résultats escomptés, ce que nous pouvons représenter
par la séquence suivante :
Dans la pratique, les résultats ont toujours la fâcheuse tendance à « diverger » par
rapport aux objectifs, tout simplement parce que l’entreprise doit affronter un
« environnement », c’est-à-dire un ensemble d’autres agents socioéconomiques qui eux
aussi poursuivent leurs propres objectifs. Bien évidemment, on essaie d’anticiper les
décisions de ces autres agents (les firmes concurrentes par exemple) en établissant des
prévisions qui se traduisent par des budgets. Mais il est nécessaire, si l’on veut garder la
maîtrise de la situation, de mettre en place un système de contrôle permettant de
déclencher une alerte, quand des écarts importants apparaissent entre prévisions et
réalisations, afin de prendre les décisions correctrices qui s’imposent, selon le schéma
suivant :
38
Figure 2 : système de contrôle
Grâce à un tel système, on va pouvoir garder la maîtrise des coûts, et éviter les
« dérapages » par rapport au budget fixé.
39
IX- Méthodes d'analyse de coûts en comptabilité analytique
1. Les coûts complets :
1.1 Historique :
1.2 Définition :
« Sa définition est simple, toutes les ressources consommées sont attribuées aux
produits fabriquées et/ou vendus. Si l’on s’intéresse non plus aux coûts mais à la
rentabilité, cela signifie également que la somme des rentabilités des produits vendus est
égale à la rentabilité globale. »20
Cette méthode permet de répartir les dépenses indirectes de manière linéaire dans
des centres de répartition selon des clefs de répartition (la répartition des dépenses directes
ne présentant pas de difficultés), fixées en général par le contrôleur de gestion. Cette
variable est appelée unité d’œuvre et modélise le comportement des coûts corrélés à
l’activité.
Les coûts complets sont constitués par la totalité des charges relatives à l’objet du
calcul.
Il en existe deux sortes :
40
Les coûts complets économiques si ces charges ont subi des retraitements en vue
d’une meilleure expression économique des coûts.
La méthode des coûts complets a connait son apogée dès les premières années de
son apparition, vue qu’elle présente une facilité d’application au sein des Très Petites et
Moyennes Entreprises (TPME) et des Petites et Moyennes Entreprises (PME)
élémentaires. Ainsi qu’elle garantit aux gestionnaires une analyse détaillée des coûts à
chacun des stades de fabrication des produits ou da la réalisation de la prestation
permettant d’identifier rapidement les dérapages des intrants dans les coûts. Et un suivi
précis des charges indirectes au sein de chacun des centres d’analyses principaux et de
lancer des actions correctives pour les diminuer (restructuration, réorganisation de la
production) ; 21
41
1.4 Les limites de la méthode :
Difficultés d’application pour les PME ou firmes constituant un groupe, car les
chaînes de fabrication ou distribution sont souvent éclatées sur plusieurs lieux
géographiques ;
Perte de temps importante et couteuses pour mettre en place tous ces calculs de
coûts en cascade, si un biais apparait à l’un des stades, il faut reprendre tous les
calculs ;
Approximation certaines dans la réalisation des tableaux de répartition des charges
indirectes à cause des mesures des unités d’œuvre reposant sur des critères
arbitraires ;
Rigidité de la démarche car elle est établie « ex post » pour une période donnée
(mois, trimestre, semestre, année), ne tient pas compte des activités amont-aval de
la production (recherche et développement, publicité de notoriété pour l’entreprise,
service après-vente), et suppose que l’environnement interne et externe des
entreprises reste statique. Ainsi qu’elle est tournée vers le passé et ne peut que
faiblement aider à l’orientation des décisions ;
Non prise en compte de la recherche possible d’une minimisation des coûts
techniques ou de la main d’œuvre à une échelle mondiale ;
Imprécision sur le niveau de marge réalisable par l’entreprise et sa probabilité de
survie en terme, car le modèle n’intègre pas le fonctionnement des marchés des
biens et services ou le comportement des clients ;
Non prise en compte des approches qualitatives et technologiques reconnues
comme valeur ajoutée aux produits ou prestations par les clients.
2. L'imputation rationnelle :
2.1 Définition :
42
l’activité réelle de l’année précédente à inclure dans les coûts la part de charges fixes
calculée par rapport au niveau d’activité normale. » 22.
Charges Charges
Coûts
variables variables
d’imputation
Charges rationnelle
* coefficient fixes
Charges imputées
d’activité (1)
fixes
Différence
d’imputation
Coefficient d’activité =
22
Grandguillot Béatrice, Grandguillot Francis, L'essentiel de la comptabilité de gestion 3e édition Gualino ,
2006, Page 73
43
Figure 5 : Démarche de la méthode d’imputation rationnelle
2.2 Objectifs :
La méthode a pour effet de rendre constant les coûts fixes unitaires et de ce fait
d’annuler, pour une structure identique, l’incidence du niveau d’activité sur e cout unitaire.
44
2.3 Intérêt et limites de la méthode :
Intérêt Limites
Détermination d’un coût unitaire stable et Elle suppose résolu le problème de la
45
3. Les coûts partiels
3.1 Définition :
Ils consistent à n’enregistrer qu’une partie des charges, le critère qui permet le
regroupement de ces charges qualifie le coût considéré. La méthode des coûts partiels
constitue bien une famille de techniques parce qu’il existe plusieurs façons de décomposer
un coût. Il peut s’agir :
Dans la méthode des coûts variables seules les charges variables (qu’elles soient
directes ou indirectes) sont prises en compte pour le calcul des coûts. La Marge sur Coût
Variable (MCV) est la différence entre le Chiffre d’Affaires (CA) et le Coût Variable
(CV). Elle doit être suffisante pour couvrir les charges fixes et dégager un bénéfice :
MCV = CA – CV
Le taux de marge sur coût variable (coefficient MCV) exprime la marge sur coût
variable par dirhams de CA.
Taux MCV = CA
Le coût direct peut être utilisé pour fixer des objectifs à des employés qui ne
peuvent pas agir sur les charges communes et qui ne doivent donc être jugés que sur la
maîtrise des charges directes.
46
3.2 Intérêts et limites :
Les coûts
Intérêts 23 Limites 24
partiels
La méthode des coûts variables La distinction entre
est simple à mettre en place ; coûts fixes et coûts variables
Elle permet la détermination du apparaît un peu sommaire
point mort (ou seuil de rentabilité). dans les entreprises
Elle est d'une compréhension industrielles qui ont des
aisée pour tous les interlocuteurs ; moyens de production
Méthode des Coûts variables
23
http://expert-comptable.pwc.fr/gestion-de-la-pme/controle-de-gestion-la-maitrise-des-couts/les-couts-
partiels-et-le-seuil-de-rentabilite.jhtml
24
http://expert-comptable.pwc.fr/gestion-de-la-pme/controle-de-gestion-la-maitrise-des-couts/les-couts-
partiels-et-le-seuil-de-rentabilite.jhtml
47
Les coûts directs mesurent la Certaines charges fixes
rentabilité de manière beaucoup concernent spécifiquement
plus précise que le coût variable et une activité mais ne peuvent
permettent une analyse plus fine de être affectées à un produit ;
la structure des coûts d'un produit ; L'intégration de charges
Par ailleurs la marge sur coûts fixes dans les coûts peut
directs met en évidence : engendrer des erreurs si le
les problèmes d'utilisation des niveau d'activité n'est pas
capacités de production dans stable. Pour remédier à cette
les ateliers ; critique, il est possible,
le montant des charges fixes comme dans le cas des coûts
engagées sur un produit complets, de prévoir une
Méthode des Coûts directs
48
4. Les coûts standards :
4.1 Définition :
La méthode des coûts standards ou préétablis ne concerne pas le coût de revient même,
mais plutôt la manière dont on le détermine et aussi la manière dont on l’utilise. A cet
effet, il serait utile de rappeler la définition générale d’un coût ; Un coût est défini selon 3
caractéristiques:
Le coût préétabli est établi antérieurement aux faits qui l’engendrent. Il résulte
d’hypothèses rationnellement élaborées. Il s’agit de ce fait d’un coût prévisionnel
(standard, norme, objectif, devis ou budget de charges).
Il permet de:
49
Figure 7 : Etapes de mise en place des coûts standards
4.2 Type :
Les couts préétablis peuvent être déterminés de diverses manières, et suivant le cas,
leur appellation change:
Coût standard: lorsque les couts sont déterminés à partir d’une analyse à la fois
technique (recherche des consommations des matières, d’énergie…..) et
économique (recherche des couts unitaires des différents facteurs de
production…..) ;
Cout budgété: quand les éléments de couts sont établis à l’avance, pour une
certaine période, à partir d’un budget d’exploitation.
Cout moyen prévisionnel: Il est déterminé par observation statistique (moyenne ou
tendance) des périodes comptables antérieures et par anticipation des modifications
prévisibles dans les conditions techniques et économiques de production.
4.3 Intérêts :
Cette méthode de calcul permet de déterminer des coûts dans chaque atelier, à
chaque stade du processus de production et de distribution. Ainsi qu’elle est considérée
comme outil essentiel pour définir des objectifs.
Le coût préétabli est, en général, une norme stable : il ne fluctue pas constamment
avec les variations d’activité ou de prix, même si une mise à jour périodique (semestrielle
ou annuelle) est nécessaire. En fait, il permet d’instaurer un système correctif des
anomalies et des dysfonctionnements, contrôler les performances des unités de production
et de valoriser certaines opérations avant la fin du processus de production.
50
L’utilisation de coûts préétablis va permettre de se dégager des contraintes d’ordre
chronologique (dans l’obtention des informations), d’où une plus grande rapidité des
calculs. De plus, lorsque l’information réelle devient disponible, le gestionnaire peut
comparer coûts constatés et coûts préétablis en vue d’analyser les écarts qui en résulteront.
5.1 Définition :
La méthode UVA est une méthode de calcul de coûts de revient complets d’origine
française qui constitue une alternative intéressante face à d’autres méthodes plus connues
telles que « les centres d’analyse » ou « les coûts par les activités ». C’est une approche
innovante du pilotage économique et stratégique de l’entreprise, la méthode UVA a été
développée progressivement à partir du concept de " l’unification de la mesure de la
production " énoncé par Georges Perrin au début des années 1950.
" … Cette méthode met donc l’accent sur une utilisation stratégique des coûts et
peut donner lieu à des développements débouchant sur des simulations intéressantes sur le
plan stratégique … " 25
25
H. Bouquin Comptabilité de Gestion, Economica, 2000 (p. 97).
51
Tableau 4 : étapes de mise en œuvre de la méthode d'unités de valeur ajoutée
52
5.2 Intérêt :
La méthode UVA sait résoudre l’incompatibilité entre une analyse très fine et un
système d’exploitation très simple grâce à l'utilisation d'une unité de mesure : l'UVA.
"L'intérêt [de la Méthode UVA] est d'adopter une méthode fine de décomposition
des activités, permettant une analyse précise des coûts et de la rentabilité des ventes tout en
étant économe en temps"26
26
Y. Levant, O. de La Villarmois, Communication au 4e Congrès International de Génie Industriel, juin
2001.
53
6. Le pilotage des coûts : méthode des coûts par activités :
« Issue des travaux de CAM-I, l’ABC est une méthode qui permet de traiter les
charges indirectes suivant une logique de consommation et non plus de répartition. Les
objets de coûts (produit, service, canal de distribution, client…) consomment des activités
(ensemble de tâches), lesquelles consomment des ressources (humaines ou techniques) qui
ont un coût. Le lien de causalité est ainsi établi par le biais de l’activité entre la ressource et
l’objet de coût (Selmer, 2008, p 41). Adaptée pour les firmes dont les frais généraux sont
élevés, l’ABC rend compte de processus complexes (par exemple la fabrication de produits
sur mesure), ce que ne font pas les méthodes plus classiques. Elle a donné lieu à
l’émergence de l’ABB (Activity Based Budgeting), méthode d’élaboration des budgets
fondée sur les activités. » 27
Ce système permet un contrôle de gestion basé sur les activités : l’ABC consiste
à allouer les coûts sur la base d’activités et non plus seulement suivant une
répartition entre les départements ou centres de coûts sur la base de clés de
répartition arbitraires. La technique de l’ABC tient compte de manière effective
de l’activité qui entraîne un coût, ce qui donne une image plus fidèle de la
réalité ;
Le calcul des prix de revient est précis même si l’activité est diversifiée et
mouvante, et l’entreprise peut facilement identifier les éléments qui déterminent
chaque prix de revient ;
ABC transforme la plupart des coûts indirectes en coûts directs : les inducteurs
de coûts de la méthode ABC, dans la mesure où ils se basent sur le facteur
explicatif principal du niveau réel de consommation, permettent d’imputer les
27
A.HELLUY – X.DURAND, Les fondamentaux du contrôle de gestion: Pour une entreprise performante et
durable, Groupe Eyrolles, 2009 page 195
54
coûts de chaque activité directement sur les activités et/ou les produits
28
consommateurs ;
La direction peut susciter un changement de comportement des départements en
modifiant les inducteurs de coûts ;
Vers un pilotage de type Activity Based Management : la cartographie des
activités et leurs mise en relation avec les inducteurs sont une niche
d’information importantes pour les gestionnaires. Dans une optique de « gestion
par exception », les informations ainsi procurées par ABC permettent un
pilotage de type ABM qui se focalise sur les activités importantes en délaissant
celles à faible coûts et /ou à faible valeur ajoutée.29
Les activités retenues sont le plus souvent des activités élémentaires qui sont à
l’extérieur du domaine du contrôle stratégique ;30
La modélisation mise en œuvre ne répond pas aux besoins de gestion des
entreprises qui réclament principalement des outils ;
La méthode est essentiellement centrée vers l’extérieur de l’entreprise (les
activités). Elle est peu tournée vers le marché.31
Le coût élevé de la mise en place de cette méthode, exige le recours au
préalable des dirigeants des entreprises aux études de faisabilité afin de
dénombrer les avantages et les inconvénients de cette méthode au niveau de
leurs entreprises ;
La complexité de mise en place de l’ABC. En effet, cette méthode exige une
bonne maîtrise des processus de l’entreprise.
28Emmanuel Hachez, Calcul du prix de revient, Edipro - Editions des CCI de Wallonie
, 2006, Page 141
29
Thierry Jacquot, Richard Milkoff, Comptabilité de gestion. Analyse et maîtrise des coûts - Avec un cas
d'entreprise, Pearson Education France, 2007, page 250
30Philippe RAIMBOURG, Gérard MELYON, COMPTABILITE ANALYTIQUE. Principes, coûts réel constatés, coûts préétablis, analyses des écarts
,
Collection LEXIFAC Economie,
1998, Page : 265
31Philippe RAIMBOURG, Gérard MELYON, COMPTABILITE ANALYTIQUE. Principes, coûts réel constatés, coûts préétablis, analyses des écarts
,
Collection LEXIFAC Economie,
1998, Page : 265
55
X- Future comptabilité analytique de TECNICOF:
1. Objectifs :
Cette méthode sera par la suite l’objet traité dans la dernière partie de notre présent
rapport.
56
57
I. Les étapes de la mise en place de la méthode Full Costing:
Ce sont des charges qui ont un lien patent avec l’activité, le produit ou le service
considérés. Elles sont généralement récurrentes, dès lors qu’elles relèvent de l’exploitation
ordinaire de l’entreprise. Ce sont des charges qui seront utiliser pour calculer les coûts de
l’entreprise comme les coûts d’achat, les coûts de fabrication, les coûts de revient.
Ce sont les charges qui ne sont pas inclus dans le calcul de coût. En outres, ce sont
les charges comptabilisées dans la classe 6 suivant les critères de la comptabilité générale
et ne reflétant pas les conditions normales d’exploitation de l’entreprise.
Dans notre cas, les charges non incorporables de la société TECNICOF, sont les
suivantes :
- Toutes les charges sur exercices antérieurs ;
- Les charges non courantes (poste 65) ;
- Les dotations aux provisions pour risques et charges ;
- Impôt sur les sociétés (poste 67) ;
- Les dotations aux amortissements des non-valeurs ;
- Les rappels d’impôts.
58
1.1.3 Les charges supplétives :
Ce sont des charges qui sont incorporés dans le calcul des coûts et qui ne sont pas
enregistrés par la comptabilité générale :
Les charges calculées sont des charges dont le montant est évalué selon des critères
appropriés. Elles sont de trois types :
1. les charges d'usage qui se substituent aux amortissements fiscaux : En comptabilité
analytique, les charges d'usage sont des charges qui se substituent, pour le calcul
des coûts, aux charges d'amortissement constatées en comptabilité générale.
Les différences constatées entre l’amortissement enregistré en comptabilité
générale et de gestion feront l’objet d’une différence d’incorporation.
59
Pour le calcul des charges d’usages de la société TECNICOF nous allons
fait recourir aux tableaux d’amortissement pour l’identification de chaque
composante des immobilisations.
2. les charges étalées qui remplacent les dotations aux provisions de la comptabilité
générale : les provisions sont calculées en comptabilité générale en fonction des
considérations juridiques et ou d’évènement économiques se rapportant à l’exercice
en cours. Pour répondre aux impératifs de gestion, la comptabilité analytique
remplace ces provisions inscrites en comptabilité générale par des charges étalées
qui concernent :
- Les risques, telles que les garanties données aux clients ;
- D’une manière générale, toute autre dépréciation inéluctable et qui ne fait
pas l’objet d’une charge d’usage.
3. Les charges abonnées : Elles correspondent à des charges qui interviennent à des
périodes d’apparition différentes de celles retenues pour les calculs de coûts. Les
charges d’électricité ou de téléphone, dont le paiement est généralement bimensuel,
pourront être ainsi étalées à raison d’un montant équivalent à une consommation
mensuelle.
Charges Montant
Charge par nature
- Charges non incorporables
+ Charges supplétives
+ Charges d'usage
- Dotation aux amortissements
+ Charges étalées
- Dotations aux provisions
= Charges incorporables aux coûts
60
2.1 Charges directes:
Ce sont des charges qui ne posent aucun problème quant à leur imputation,
puisqu'elles sont affectées directement au coût des produits en se basant sur le support
d'information principal à savoir les factures.
Ce sont des charges communes qu’on ne peut pas affecter directement à un centre
déterminé, elles doivent faire l’objet d’un calcul intermédiaire avant de procéder à leur
imputation au coût des produits finis ;
Dans notre cas, nous avons constaté que le système d’information de la société
permet un suivi des charges par section analytique. En effet, ce plan analytique (voir
annexe) nous a facilité le travail d’identification des charges propres à chaque centre
d’analyse.
61
3. Découpage organisationnel de la société en centres d’analyses :
Le recours aux centres d’analyse vient de ce qu’en apparence, il n’existe pas de lien
direct entre le produit et la charge enregistrée en comptabilité. Sont donc regroupées dans
les centres d’analyse, des charges communes à plusieurs produits, sans qu’il soit possible a
priori de déterminer la part exacte imputable à tel ou tel autre produit. Pour prendre une
image, il s’agit en quelque sorte de « boîtes » dans lesquelles tous les éléments que l’on ne
sait pas ranger directement à un endroit précis, sont placés en attente d’une affectation
ultérieure.
D’ailleurs, Le centre d'analyse est une division de l'unité comptable dans laquelle
sont regroupés les éléments de charges indirectes. Le centre d'analyse doit regrouper les
charges indirectes qui présentent un caractère d'homogénéité. On notera avec intérêt que
les centres d’analyse, s’ils sont en principe indépendants de l’organigramme,
correspondent le plus souvent à des centres de responsabilités.
Ils correspondent aux centres dont les charges peuvent être imputées directement
aux coûts des produits et commandes. En outre, ces sections fournissent des prestations
directement aux activités principales de l’entreprise. Exemple : centre approvisionnements,
centre de production, centre de distribution.
Ils correspondent aux centres dont les coûts sont imputés à d’autres centres. Ces
centres auxiliaires travaillent indistinctement pour les autres centres de l’entreprise.
Exemple : centre de gestion du personnel, centre de gestion matériel, centre de prestations
connexes.
62
3.2.3 Les centres de structure :
Ils correspondent à des centres d'analyse dont l'activité ne peut être mesurée par une
unité physique. On utilise donc une assiette de calcul monétaire appelée assiette de frais
(exemples: la centaine de MAD de charges, la centaine de MAD d'approvisionnement,
etc.) pour mesurer le niveau d'activité.
63
Le centre Contrôle Qualité offre
l'essentiel de ses prestations aux
centres auxiliaires
Contrôle qualité centres principaux suivants :
Onduleuse ;
Transformation.
64
4. La répartition des charges indirectes :
Cette phase consiste à imputer les charges indirectes, selon leur destination, aux
différents centres selon une certaine base plus ou moins conventionnelle et cohérente
appelée clé de répartition. Les critères de répartition se basent sur les supports
d’information disponibles qui précisent le destinataire ou l'utilisateur final (factures, bons,
livres de paie. etc.).
Après avoir obtenu le coût total de chaque centre suite à la répartition primaire des
charges, nous devons procéder ensuite au vidage du centre auxiliaire (entretien et
réparation) dans les centres principaux.
L'unité d'œuvre est généralement une unité physique (heure de main d’œuvre, heure
machine, kg de matières premières consommées,…), mais il est possible dans certains cas
que l’unité de mesure est une unité monétaire dénommé "assiette de frais", où le coût
unitaire est exprimé en pourcentage et dénommé "taux de frais". Il y a une grande liberté
de choisir l’unité d’œuvre, mais elle doit refléter fidèlement le « taux d’utilisation » de
l’atelier pour une répartition déterminée.
Le choix d'une unité de mesure est nécessaire pour permettre l'imputation des
charges des centres aux différents produits et le suivi de leur productivité, cette unité
d'œuvre est une unité de mesure de travail, de l'activité, des prestations fournies par un
65
centre d'analyse. Le choix repose avant tout sur une analyse technico-comptable, la
meilleure unité d'œuvre choisie est celle dans la quantité varie sur plusieurs périodes
successives en corrélation la plus étroite avec le montant des charges du centre.
Distribution ventes ;
100 DH de chiffres d’affaire
- Distingue les ventes par
gamme de produits vendus.
66
Centre
Centre
Centres Principaux de
auxiliaires
structure
administration générale
Service Commercial
approvisionnement
Montant
Charges
contrôle qualité
bureau d’étude
Distribution
Totaux
après
répartition
primaire
contrôle
qualité
bureau
d’étude
Totaux
après
0 0
répartition
secondaire
Unité
100 DH
achetée Unité
Unité de 1 MAD des
- - de commercialisée
d’œuvre chiffres ventes.
matière des produits
d’affaire
première
Nombre
d’unité
d’œuvre
Coût de
l’unité
d’œuvre32
32
Coût de l’unité d’œuvre = Coût du centre d’analyse/Nombre d’unités d’œuvres du centre d’analyse
67
5. Le calcul du coût de revient :
Les coûts d'achats sont déterminés en tenant compte des montants figurant sur les factures,
montants des achats mais également des frais accessoires (port, installation, ...) qui peuvent
être regroupés dans les comptes correspondant puis répartis de manière globale, ou au
contraire faire l'objet d'une répartition immédiate.
Approvisionnement
Cout d’achat
Coût d’achat = Charges directes liées aux achats (prix d’achat HT et autres charges)
+Charges indirectes liées aux achats (centre Approvisionnement)
68
Sorties (coût d'achat des marchandises
vendues ou matières premières
Stock initial
consommées) évaluées selon une des
méthodes citées après ce tableau
Appelée méthode de l’épuisement des lots dans le jargon des gestionnaires de stocks, la
méthode du premier entré premier sortie, repose sur une consommation séquentielle et
chronologique des lots entrés dans les aires de stockage. Le lot entré en premier sera
consommé le premier.
La méthode FIFO est plus utilisée pour la valorisation des sorties de produits périssables
dont une longue conservation est peu recommandée à cause de la perte de valeur ou de
qualité (produits laitiers, produits agroalimentaires…). Cependant, son principal
inconvénient est qu'elle répercute avec retard les variations de cours ou de prix réel des
marchandises à l'achat.
69
5.2.1.3 Coût Moyen Unitaire Pondéré (CMUP) :
Adaptées aux matières non périssables (marchandises pouvant faire l’objet d’un stockage
sur de longues périodes), la méthode du CUMP se présente sous deux variantes :
La méthode du CUMP périodique. Les sorties sont évaluées à un coût unitaire moyen
pondéré des entrées marchandises + stock initial, calculé sur une période mensuelle,
trimestrielle ou annuelle, suivant le choix de l’entreprise.
• La méthode du CUMP après chaque entrée. Les sorties sont évaluées au dernier
coût unitaire moyen pondéré calculé après chaque entrée marchandise.
CUMP = Total des quantités (SI + entrées) / Total des valeurs (après l’entrée)
Stock initial + Entrées en stocks (valorisées au coût d’achat) = Sorties valorisées au CUMP
+ Stock final valorisé au CUMP
Eléments Eléments
QT PU MT QT PU MT
SI (*) Consommation
Achats SF(*)
Total Total
70
5.3 Coût de production :
QT PU MT
Charges directes :
Coût d’achat des
matières
consommées
MOD directe
Charges indirectes :
Service commercial
Coût de production
Eléments Eléments
QT PU MT QT PU MT
SI (*) Ventes
Production SF
Total Total
71
5.5 Coût de revient :
QT PU MT
Coût de
production
Coût de
distribution
Autres coûts
Coût de revient
QT PU MT
Chiffres d’affaires
Coût de revient
Résultat analytique
72
II. Recommandations :
73
Conclusion générale :
Le présent travail est le fruit d’une première réflexion sur la mise en place de la
méthode de calcul des coûts par la méthode Full Costing. Elle a permis de décrire la phase
conceptuelle à suivre en guise de préparation de la mise en œuvre d’un système de
comptabilité analytique. D’ailleurs, l’étude conceptuelle constitue ainsi un élément
primordial préalable à la mise en place d’une comptabilité analytique au sein de la société
TECNICOF. Elle a permis d’effecteur : le découpage analytique de la société en faisant
ressortir les fonctions auxiliaires et les fonctions principales, la distinction entre les charges
directes et les charges indirectes, l'identification des charges incorporables et celles non
incorporables, les charges supplétives, ainsi que le choix de la méthode permettant le
calcul du coût de revient de chaque famille de produits.
En parlons d’exactitude des calculs des coûts, on peut dire qu’il nous est difficile
d’atteindre ce but vu le manque de certaines informations nécessaires pour
l’accomplissement de cette mission, ce qui nous pousse à formuler des hypothèses de base.
Cette inexactitude des coûts peut aussi émaner du fait que la période du stage se trouve très
courte pour ce genre de mission qui nécessite une collecte des informations précises et
pointues.
74