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La caresse est un mode d’être du sujet, où le sujet dans le contact d’un autre va au- delà de
ce contact. Le contact en tant que sensation fait partie du monde de la lumière. Mais ce qui est
caressé n’est pas touché à proprement parlé. Ce n’est pas le velouté ou la tiédeur de cette main
donnée dans le contact que cherche la caresse. Cette recherche de la caresse en constitue
l’essence par le fait que la caresse ne sait pas ce qu’elle cherche. Ce « ne pas savoir » , ce
désordonné fondamental en est l’essentiel. Elle est comme un jeu avec quelque chose qui se
dérobe, et un jeu absolument sans projet ni plan, non pas avec ce qui peut devenir nôtre et
nous, mais avec quelque chose d’autre, toujours autre, toujours inaccessible, toujours à venir
(…)
Peut-on caractériser ce rapport avec l’autre par l’Eros comme un échec ? Encore une fois,
oui, si l’on adopte la terminologie des descriptions courantes, si on veut caractériser l’érotique
par le « saisir », le « posséder », ou le « connaître ». Il n’y a rien de tout cela, dans l’eros. Si
on pouvait posséder, saisir et connaître l’autre, il ne serait pas l’autre. Posséder, connaître,
saisir sont des synonymes du pouvoir. »
« Tu es là mon amour et je n’ai lieu qu’en toi. J’élèverai vers toi la source de mon être, et
t’ouvrirai ma nuit de femme, plus claire que ta nuit d’homme ; et la grandeur en moi d’aimer
t’enseignera peut-être la grâce d’être aimé. Licence alors aux jeux du corps ! Offrande,
offrande, et faveur d’être ! La nuit t’ouvre une femme : son corps, ses havres, son rivages ; et
sa nuit antérieure où gît toute mémoire. L’amour en fasse son repaire ! »
« Ainsi ai-je voulu mener à la limite de l’expression humaine cette vocation secrète de
l’homme, au sein même de l’action, pour ce qui en lui dépasse l’ordre temporel »