Les débitmètres à pression différentielle sont les plus anciens appareils de mesure de débit.
Ils étaient en effet mis en œuvre de façon empirique pour la facturation de l’eau distribuée par les
aqueducs romains. Les premières études scientifiques furent réalisées au début du 17 ème siècle par
CASTELLI et TORRICELLI puis par BERNOULLI en 1738 qui établit sa célèbre équation de conservation de
l’énergie.
Dans l’industrie les premiers dispositifs standardisés tels que les plaques à orifice apparurent
au début du 20eme siècle dans l’industrie du pétrole aux Etats-Unis. Les premières tuyères
Apparurent en Allemagne vers 1930.
Il existe trois types d’organe déprimogène : les diaphragmes, les Venturi et les tuyères.
Nous utiliserons dans ce TP le diaphragme, le débitmètre à turbine et le chronométrage direct pour un
volume déterminé pour mesurer le débit.
OBJECTIF
S’assurer que le diaphragme et le débitmètre à turbine fonctionnent correctement et qu’ils donnent le
même résultat de mesure en effectuant des étalonnages pour ces débitmètres.
“Comparer les différents dispositifs de mesure : linéarité, précision, sensibilité.’’
GENERALITES
1. Débit volumique :
Le débit volumique d'un fluide Q𝑣 est le volume de ce fluide qui passe par une section donnée par unité
de temps.
On appelle section une surface traversée par un fluide en mouvement, par exemple la surface délimitée
par la ligne pointillée dans la figure ci-dessous.
On peut donc écrire Q𝑣 = 𝐶𝑡𝑒, ce qui revient à écrire, pour tout couple de points à l'intérieur du tuyau,
l'égalité des débits volumiques : Q𝑣1 = 𝐴1𝑣1 = Q𝑣2 = 𝐴2𝑣2 .
3. Débit massique :
Le débit massique s’exprime en Kg. Sˉ¹ : Qm= S.Vmoy. Q𝑣.
Où :
r est la masse volumique de fluide en Kg/m³.
S est la surface de section en m².
Vmoy est la vitesse moyenne du fluide en m/s.
4. Régimes d’écoulement dans une canalisation :
Il existe deux types d’écoulement de liquide dans une canalisation :
Ecoulement laminaire :
Les forces de frottement dominent dans ce type
d’écoulement, la conséquence est que les couches de fluide
glissent les unes sur les autres sans s’entremêler. Le profil
des vitesses est parabolique.
Ecoulement turbulent :
Les forces d’inerties dominent et les lignes de courant se mêlent. La distribution des vitesses selon
une section droite est « écrasée ». Autrement dit, la vitesse moyenne est très peu éloignée des
vitesses réelles. Le profil des vitesses est aplati.
5. Nombre de REYNOLDS Re :
Un paramètre sans dimension qui caractérise l’écoulement d’un liquide dans une canalisation et qui
s’exprime par :
Vmoy . D Vmoy . D
ℜ= =ρ
v μ
*Vmoy : vitesse moyenne de débit en m/s.
*D : diamètre de la canalisation en m.
*ρ : la masse volumique du fluide en Kg/m³.
* v :viscosité cinématique du fluide en m²/s.
* μ :viscosité dynamique du fluide en poiseuille PI.
***Effet de la viscosité du fluide:
Les frottements visqueux influent sur la répartition de la vitesse dans la section.
Dans une conduite de section circulaire :
Si Re <2000, l’écoulement est laminaire.
Si Re >2000, l’écoulement est turbulent.
Pour notre débitmètre à turbine positionné dans la conduite de notre banc à mesure, le débit est directement lu sur un
cadrant gradué en l/s.
2. Les Diaphragmes :
LE DEBIT THEORIQUE
L’écoulement d’un fluide réel et incompressible dans une conduite est régi par les deux équations
suivantes :
L’équation de continuité : QV = V1 S1 = V2 S2
L’équation de Bernoulli :
: Avec
.QV : Débit volumique (m³/s)*
.V : Vitesse débitante (m/s)*
.S : Section droite de la conduite (m²)*
.z : Cote par rapport au niveau de référence *
.P : Pression statique (Pascal)*
.Δh1-2 : Pertes de charges entre S1 et S2 de la conduite (m)*
.Masse volumique (Kg/m3) ρ :*
.g : Accélération de la pesanteur (m/s²)*
La perte de charge Δh1-2 est donnée expérimentalement par la différence de pression totale entre les
.points 1 et 2
Il est important de rappeler que la pression peut être considérée comme une énergie volumique : Pa ≡
.J/m³
L’équation de Bernoulli exprime la conservation de l’énergie volumique totale, ou pression
.totale
La pression totale Pt se décompose en trois termes, la pression interne P, la pression de
1
.pesanteur ρ gz et la pression cinétique ρ V², où V est la vitesse moyenne du fluide
2
,Entre le point A et le point B, l’énergie totale se conserve (perte par frottement négligeable)
: on peut donc écrire
Pt A = Pt B
1 1
P1 + ρ g zA + ρ V1² = P2 + ρ g zB + ρ V2² = Constante
2 2
1 1
zA= zB P1 + ρ V1² = P2 + ρ V2²
2 2
S2
L'équation de continuité permet d'exprimer V1 en fonction de V2 :V1 = V 2
S1
( )
S2 2
1 1
V2 ¿- P1 - P2 = ΔP = 2 ρ ¿ V2²- V1²¿ = 2 ρ ¿ V2²
S1
( )
S2 2 1
¿ - ΔP = ρ V 2 ¿ 1
S1 2
√
2 ΔP
¿ S2
ρ(1−( )
S 2 2 Qv = V2 S2
S1
)
√
2 ρ Hg∗g∗Δh
( )
Qv = S2 S 2 2 .
ρeau (1− )
S1
g : accélération gravitationnelle (9.81 m/s²).
ρ Hg: masse volumique du mercure (13600 Kg/m³).
ρ eau : masse volumique de l’eau (1000 Kg/m³).
Δh : dénivellation manométrique.
S1 : section de la conduite de diamètre D 1 =D=39mm.
S2 : section de la conduite de diamètre D 2 =d=22mm.
Dans la pratique on s’aperçoit que cette équation n’est pas vraiment vérifiée.
En effet, pour des raisons inertielles, le jet de fluide se contracte encore pendant quelques centimètres
après l’orifice. Sa section de passage au niveau de la prise de pression aval est donc plus faible que la
section de l’orifice; cette section est difficile à calculer.
Il a donc été établi de façon expérimentale un coefficient C appelé coefficient de décharge dont la valeur
dépend de l’écoulement (valeur nombre de Reynolds) et du rapport d/D.
On a donc la relation suivante :
√
2 ρ Hg∗g∗Δh
Q v = S2 C
( )
2
S2
ρeau (1− )
S1
La valeur de C pourra varier classiquement entre 0,5 et 0,7. Dans notre cas C=0,6.
MESURE
On effectue des mesures pour des débits différents (ne pas dépasser 1,2 l/s sur l’indicateur du
débitmètre à turbine). Pour chaque ouverture de la vanne correspondant aux valeurs notées sur
l’indicateur du débitmètre à turbine, on note les mesures des grandeurs dans le tableau de mesures.
Le débit de référence=mesure directe du débit : chronométrage du temps pour un volume de
remplissage donné.
Débitmètre à turbine : lecture directe du débit dur l’indicateur gradué en (l/s).
Diaphragme : lecture de Δh au niveau des manomètres à mercure (Hg).
Données :
Masse volumique de l’eau ρ eau = 1000 Kg/m³.
Masse volumique du mercure ρ hg = 13600 Kg/m³.
Viscosité cinématique de l’eau : ν = 10ˉ⁶ m²/s.
Volume de léquide 10
Qmes= = =0.32970656 l/ s
temps 30.33
[ ( )] √ [ ( )] √
2 −1 2 −1
S 2 2∗ρ Hg∗g∗∆ h S 2 2∗∆ P
Qréel=0.6∗S2 1− 2 ∗ =¿ 0.6∗S2 1− 2 ∗ ¿
S1 ρeau S1 ρeau
[ ( )] √ [ ( )] √
2 −1 2 −1
S 2 2 2∗∆ P 22 2 2∗1867.824
Qréel=0.6∗S2 1− ∗ =0.6∗0.00022∗ 1− ∗
S1 ρeau 39 1000
m3 l
Qréel=0.00030898126 =0.30898126
s s
Q moy
.D
Vmoy . D S1
ℜ= =
v 10
−6
ℜ=6804,94
Re >2000⇒L’écoulement est turbulent
2) Tracer le nuage de points dans un diagramme rectangulaire (Ox, Oy), en portant les points
(Qmes(l/s), Qdiaph(l/s)) et (Qmes(l/s), QDBT(l/s)) :
3) Modéliser le nuage de points par une droite de régression et afficher l’équation correspondante :
Qd éb ( l/ s)
1.4
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 .2 0 .4 0 .6 0 .8 1 1 .2 1 .4
1.4
Qréel(l/s)
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4
LeLegraphe
graphereprésente
représentelalavariation
variation
dududébit
débitréel en fonction
donné du débit
en fonction du
mesuré et d’après l’équation de
débit mesuré et d’après l’équation
lade
courbe de tendance
la courbe :
de tendance :
Qréel
Qdbt==1,0001
0,9699Qmes
Qmes++0,0145
0,0003
LaLadérive
dérivesystématique :
systématique :0,0145.
0,0003.
LaLadérive
dérivededesensibilité :
sensibilité :
1,0001 -1=0.0001
1-0.9699=0.0301
CONCLUSION
Nous avons toutefois des erreurs plus ou moins conséquentes sur l’ensemble de nos résultats. Pour des
mesures très fines de débit et pour des valeurs faibles il aurait fallu des moyens beaucoup plus pointus
et mettre en place un protocole très strict. En plus de cela nous aurions dû aller plus loin dans nos
connaissances de la mécanique des fluides pour réduire au maximum toutes les imprécisions et
approximations tant théoriques qu’expérimentales.
Pour la partie expérimentale, ces erreurs proviennent notamment de nos mesures et de nos lectures.
Pour la partie théorique nous nous sommes basés sur plusieurs hypothèses afin de s’approcher d’un
modèle assez simple pour que nous puissions l’étudier. Le théorème central de notre TP utilise lui aussi
de nombreuses hypothèses que nous avons vu ne pas être la réalité. Ces approximations ont donc un
impact constant sur nos mesures et calculs et expliquent une erreur « minimum ».
En raison de l’importance économique de la débitmètrie à l’échelle nationale, il y ’a urgence de la prise
en charge du problème de la débitmètrie des fluides d’un point de vue métrologique:
Scientifique (Investissement dans la Recherche Universitaire et la Formation du
Personnel).
Industrielle (Pratique Correcte).
Légale (Cadre Réglementaire).