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E-ISBN : 9782845927568
5
Sommaire
Avant-Propos
Sources
6
AVANT-PROPOS
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et prend alors le nom d’« hymne ». Même quand il est heureux, l’être
humain garde donc assez de mémoire pour nourrir de la
reconnaissance. C’est pourquoi le lecteur trouvera dans ce petit livre
de nombreux Miserere, mais aussi beaucoup d’Hosannas.
Un fait se dégage : supplique ou célébration, la prière est toujours
le reflet d’une émotion : angoisse, souffrance, exultation ou élan
d’amour. Elle en est même le reflet le plus direct. Telle est la raison
pour laquelle figurent dans ces pages plusieurs prières de poètes,
de l’Antiquité à nos jours.
Les prières antérieures à l’invention de l’écriture sont le plus
souvent ritualisées. À l’exception de suppliques clandestines, telles
celles que les fidèles du monde hellénistique destinaient aux
divinités infernales, elles consistaient en formules consacrées,
rédigées par les prêtres avec un soin jaloux, chaque terme du
discours destiné à la divinité devant être soigneusement choisi. Elles
appartenaient à une liturgie. C’est après le XVe siècle, et surtout avec
la propagation du papier, que des textes plus personnels purent être
imprimés. Et, si l’auteur était un personnage remarquable, un saint
par exemple, ils parvenaient parfois à la postérité.
Nous ne saurons donc jamais quelles prières le paysan de
Mésopotamie ou la fileuse inca formulaient jadis en leur for intérieur.
Peut-être n’étaient-elles pas si différentes de celles de nos
contemporains.
Les quelque trois cents prières rassemblées dans le présent
ouvrage proviennent du monde entier. Elles sont de toutes les
époques. Leur grande diversité procède d’une intention : montrer
l’universalité de la prière, mais aussi du sentiment divin, et pointer la
frappante identité de principes qui existe entre des cultures séparées
par l’espace et les siècles. Ainsi, le sens du péché, présent chez les
Babyloniens et les Égyptiens d’il y a trente ou quarante siècles, l’est
aussi chez les Indiens d’Amérique du Nord d’il y a deux siècles.
L’hymne à la déesse sumérienne Inanna, « celle en qui l’on met sa
confiance », pourrait à quelques termes près s’adresser à la Vierge
Marie. Une prière des morts tibétaine éveille les mêmes échos que
les paroles de sainte Catherine de Sienne : ici et là, même aspiration
à la sérénité suprême, même renoncement à soi. Même mysticisme
dans l’invocation à Amon des Égyptiens d’il y a trente siècles que
8
dans la voix du soufi Hallâj montant vers Allah, au Xe siècle. Même
émouvante tendresse chez les Fon d’Afrique et chez saint Augustin
priant leurs divinités respectives…
Il y a d’ailleurs longtemps que l’étude des textes religieux éclaire
les ethnologues sur la pérennité des structures de l’esprit humain,
quelles que soient les cultures et les époques, celle d’Internet
comme celle des textes gravés sur des tablettes d’argile. L’un des
objets de ce livre est d’enrichir le sentiment de la fraternité humaine
universelle.
Les niveaux de spiritualité de ces prières sont différents et même
contrastés. Ainsi, le Chypriote du IVe siècle avant notre ère qui
invoque les démons infernaux ne se soucie que de régler – non sans
animosité – une querelle personnelle par l’intercession des
puissances surnaturelles ; les Bushmen d’Afrique du Sud
demandent naïvement une bonne chasse à leurs divinités, parèdres
de notre saint Hubert ; quant au grand Nabuchodonosor, il ne
demande que puissance et longue vie, biens terrestres et égoïstes.
Mais Hallâj, sainte Thérèse d’Avila, les moines tibétains, Bruno de
Cologne ou Pascal ne demandent rien d’autre à Allah, aux divinités
suprêmes ou à Dieu que d’entretenir leur disposition à l’adoration. Et
même quand ils se livrent à des exorcismes, les taoïstes
n’ambitionnent que de rétablir l’ordre du monde.
Dans un éclair d’intuition philosophique aiguë, sainte Thérèse
d’Avila notait qu’on verse plus de larmes sur les prières exaucées
que sur celles qui ne le sont pas. Ce qui revient à dire, dans un
raccourci, que l’être humain n’est guère clairvoyant dans ses désirs
et que la prière la plus pure est celle qui ne demande rien.
Nous avons néanmoins choisi de présenter ici ces deux niveaux
de prières, témoignages instructifs de la faiblesse humaine, sans
oublier d’y inclure la délectable supplique de saint Thomas More, qui
demandait à Dieu de lui accorder… le sens de l’humour ! Elle nous
semble plus sage qu’il y paraît d’abord.
Quant à moi, la valeur de la prière me paraît résider aussi dans sa
sincérité, et je n’oublie pas, au-delà de l’amusement, l’émotion
ressentie lorsque j’assistai, il y a quelques années, dans une église
méditerranéenne, à la véritable scène de ménage qu’une dévote
9
faisait à sainte Rita, patronne des causes désespérées. Car cet éclat
témoignait surtout de la vivacité de sa foi.
10
Gérald MESSADIÉ
11
Lorsque tu pries, baisse les yeux et élève ton cœur.
Ne change pas les formulations que les sages ont faites des prières.
Laisse ceux qui ignorent l’hébreu apprendre les prières dans leur
propre langue, de manière qu’ils comprennent les prières.
Proverbes juifs.
12
J’ai mangé un pain de larmes et de pleurs,
J’ai enfreint sans le savoir l’interdit de mon dieu,
J’ai foulé sans le savoir ce que déteste ma déesse.
Mon seigneur, mes fautes sont nombreuses, grands sont mes
manquements ;
Mon dieu, mes fautes sont nombreuses, grands sont mes
manquements ;
Ma déesse, mes fautes sont nombreuses, grands sont mes
manquements ;
Ô dieu, qui que tu sois, mes fautes sont nombreuses, grands sont
mes manquements ;
Ô déesse, mes fautes sont nombreuses, grands sont mes
manquements ;
La faute que j’ai commise,
Je ne la connais pas ;
L’interdit que j’ai enfreint,
Je ne le connais pas ;
La chose détestable que j’ai foulée,
Je ne la connais pas.
Mon dieu miséricordieux,
Tourne-toi vers moi, je t’implore ;
Ma déesse, je baise tes pieds,
Je me traîne sans cesse devant toi.
Ô dieu, qui que tu sois,
Tourne-toi vers moi, je t’implore.
Ô déesse, qui que tu sois,
Tourne-toi vers moi, je t’implore.
13
Le manquement que j’ai commis, tourne-le en bien.
La faute que j’ai commise, que le vent l’emporte.
Mes méfaits sont nombreux ; comme un vêtement, enlève-les.
14
Nous révérons Mithra aux vastes pâturages,
Puisse-t-il venir à nous pour nous donner victoire,
Puisse-t-il venir à nous porteur de félicité,
Puisse-t-il venir à nous pour la justice, lui, le fort,
Mithra aux vastes pâturages,
Puisses-tu entendre nos louanges, Mithra.
Reçois nos offrandes,
Emporte-les avec toi dans la Maison des chants,
Accorde-nous ce que nous sollicitons de toi.
Toi, le fort, le respectueux de la parole donnée,
Donne-nous des richesses, la force et la victoire,
La vie bonne et la possession de la vérité,
La gloire honorable et la paix de l’âme.
15
Prière au dieu iranien Mithra,
vers le XXXIIe siècle avant notre ère,
fragment du Yasht 10 –
les yashts sont des poèmes dédiés
à la gloire des dieux associés
au grand dieu Ahoura Mazda.
16
Père, nous sortons pour mourir !
Éloigne de nos cœurs la crainte,
La crainte qui ne nous étreint pas pour nous-mêmes,
Mais seulement pour ceux qui vont rester après nous !
Père, nous sortons pour mourir !
17
Dieu miséricordieux, qui as créé tous les hommes et qui ne portes
de haine à rien que Tu aies créé, et qui ne voudrais pas la mort du
pécheur, mais plutôt qu’il se repente et qu’il vive : aie pitié de tous
les juifs, Turcs, infidèles et hérétiques et enlève-leur toute ignorance,
dureté de cœur et mépris de Ta parole ; et ramène-les ainsi au
bercail, Seigneur béni, dans Ton troupeau, afin qu’ils puissent être
sauvés avec le reste des vrais Israélites et qu’ils ne soient qu’un
troupeau menés par un seul berger, Jésus-Christ notre Seigneur, qui
vit et règne avec toi et le Saint-Esprit, un Dieu, un monde sans fin.
Amen.
18
Ne me châtie pas pour mes nombreux péchés !
Je suis un homme qui ne se connaît pas lui-même.
Je suis un humain qui n’a plus de raison.
Je passe le jour à la poursuite de ma parole,
Comme un bœuf à la recherche de l’herbe…
19
Celui qui délie les maux, qui chasse les maladies,
Médecin qui guérit l’œil sans remède,
Qui ouvre les yeux, qui chasse l’aveuglement.
C’est lui, Amon,
Qui sauve celui qui l’aime, même s’il est déjà aux Enfers,
Libérant du destin fatal selon son bon plaisir.
Il possède yeux et oreilles
Si loin qu’il chemine, pour celui qu’il aime.
20
Je t’appelle, ô mon père Amon !
Je suis au milieu de peuples nombreux que je ne connais pas.
Toutes les nations sont unies contre moi.
Je suis tout seul, aucun autre avec moi.
Mes soldats innombrables m’ont abandonné.
Pas un de mes charriers n’a regardé vers moi.
Je n’ai pas cessé de crier vers eux,
Mais pas un n’a entendu pendant que je les appelais.
Je vois qu’Amon vaut plus pour moi que des milliers de fantassins,
Et que des centaines de milliers de chars,
Plus que dix mille frères et fils, tous unis d’un seul cœur.
Ce n’est pas l’œuvre d’hommes nombreux qui compte !
Amon est bien plus utile qu’eux !
Je suis parvenu sur l’ordre de ta bouche, ô Amon.
Je n’ai pas transgressé tes volontés.
21
Ô Seigneur, ne me tiens pas dans ton indignation et dans ton
déplaisir, ne me fais pas de reproches.
Aie pitié de moi, ô Seigneur, parce que je suis faible. Ô Seigneur,
guéris-moi car mes os me font mal.
Mon âme aussi est douloureusement troublée, mais, Seigneur,
combien longtemps me puniras-tu !
Tourne-toi vers moi, ô Seigneur, et délivre mon âme. Ô sauve-moi,
au nom de ta miséricorde.
Car dans la mort, nul ne se souvient de toi, et qui donc te rendra
grâce quand il sera dans l’abîme ?
Je suis las de mes plaintes, chaque nuit je trempe mon lit de larmes.
Ma beauté s’est enfuie à cause de mes souffrances, elle s’est fanée
à cause de mes ennemis.
Que s’éloigne de moi toute vanité car le Seigneur a entendu mes
sanglots.
Le Seigneur a entendu ma requête, le Seigneur recevra ma prière.
Tous mes ennemis seront confondus et humiliés ; ils seront renvoyés
et couverts de honte.
22
Ô toi ! Beauté du Jour ! Toi, Huracan ! Toi, Cœur du Ciel et de la
Terre ! Toi, dispensateur de richesses, de la verte pluie d’été, du
maïs du printemps, de fils et de filles ! Tourne vers nous ta face et
répands la gloire et la richesse sur nous ! Concède à nos fils et
vassaux la vie et la croissance ! Que se multiplient et grandissent
ceux qui ont la charge de s’alimenter et de te soutenir, ceux qui
t’invoquent sur les chemins, dans les champs, à la lisière des
fleuves, dans les ravins, sous les arbres et les lianes !
23
Mon Dieu, si c’est par crainte de l’Enfer que je Te sers, condamne-
moi à brûler dans son feu, et si c’est par espoir d’arriver au Paradis,
interdis-m’en l’accès. Mais si c’est pour Toi seul que je Te sers, ne
me refuse pas la contemplation de Ta face.
24
Dieu ! Reçois le salut du matin !
Ancêtres ! Recevez le salut du matin !
Nous sommes au jour choisi,
Nous allons sortir pour ensemencer,
Nous allons sortir pour cultiver.
Dieu ! donne au mil la germination,
Que les huit graines pointent,
Ainsi que la calebasse neuvième.
Donne une femme à celui qui n’en a pas.
À celui qui a une femme sans enfant,
Donne un enfant.
Protège les hommes contre les épines,
Contre les morsures de serpent,
Contre le mauvais vent,
Verse la pluie
Comme on verse la poterie à eau.
Mil ! Viens !
25
Ercé, Ercé, Ercé, mère de la Terre,
Que le Tout-puissant, le Seigneur éternel t’accorde
Des champs verdoyants et florissants,
Fertiles et renaissants,
Des greniers pleins de millet luisant,
Et de larges moissons d’orge,
Et de blanches moissons de blé,
Et toutes les moissons de la terre.
Puisse le Seigneur éternel
Et ses saints qui sont au ciel
Faire que ses territoires soient exempts d’ennemis
Et protégés contre tous les maux,
Et les sorcelleries semées par les champs.
Maintenant, je prie le Maître qui gouverne le monde
Qu’aucun sorcier ne soit assez éloquent, ni aucun homme assez
puissant
Pour pervertir les mots que voilà.
26
Va-t’en, Mort, par ton propre chemin, qui est différent de la route des
dieux. Je te dis à toi qui as des yeux et des oreilles : ne fais pas de
mal à nos enfants ni à nos hommes.
Ceux qui sont vivants sont désormais séparés de ceux qui sont
morts. Nos invocations aux dieux se présentent sous des jours
fastes. Nous sommes allés danser et rire, portant notre vie toujours
plus loin.
Je dresse cette pierre pour les vivants, afin qu’ils n’aillent pas au-
delà. Puissent-ils vivre cent automnes abondants et enterrer la mort
sur cette colline.
De même que les jours se succèdent dans l’ordre, de même que les
saisons se succèdent aussi dans l’ordre, ô Arrangeur, ordonne la
durée des vies de telle sorte que les jeunes n’abandonnent pas les
vieux.
Vous tous qui êtes ici, gravissez la pente du grand âge et faites-vous
une longue vie régulière. Que Tvastr, qui préside aux bonnes
naissances, vous donne à vivre de longues vies.
Que ces femmes qui ne sont pas des veuves et qui ont de bons
maris prennent les places qui sont les leurs et qu’elles enduisent
leurs yeux de beurre purifié. Et sans larmes, sans maladies et bien
vêtues, qu’elles aillent vers le lit conjugal.
27
Lève-toi, veuve, dans le monde des vivants. Viens ici, te voici près
d’un homme dont le souffle est parti. Tu as été l’épouse de cet
homme qui a pris ta main et qui t’a désirée.
28
Et si je me réjouis, Seigneur,
Dans l’espérance de te voir,
En voyant que je puis te perdre
Cela redouble ma douleur ;
Vivant en si grande frayeur
Et espérant comme je l’espère,
Je me meurs de ne pas mourir.
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30
Ô jour, lève-toi ! Des atomes dansent,
Les âmes, éperdues d’extase, dansent.
À l’oreille, je te dirai où les entraînent leurs danses.
Tous les atomes qui se trouvent dans l’air ou dans les déserts,
Sache qu’ils sont épris comme nous,
Et que chaque atome, heureux ou malheureux,
Est fasciné par le Soleil de l’Âme universelle.
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Sois loué, Éternel notre Dieu, Roi de l’univers, qui verses le sommeil
sur mes yeux et l’assoupissement sur mes paupières. Éternel mon
Dieu et Dieu de mes pères, permets que je me couche en paix et
que je me relève de même, que mon repos ne soit pas troublé par
des images fâcheuses, par des rêves sinistres ou des pensées
impures.
32
Salut à toi, Grand Dieu ! Je suis venu vers toi, ô mon maître,
Ayant été amené pour contempler ta perfection. Je te connais et je
connais
Les noms des quarante dieux qui sont avec toi dans cette salle des
deux Mâat, qui vivent de la garde des péchés et s’abreuvent de
leur sang.
Voici que je suis venu vers toi et que je t’ai apporté
Ce qui est équitable, j’ai chassé pour toi l’iniquité.
Je n’ai pas commis l’iniquité contre les hommes.
Je n’ai pas maltraité les gens.
Je n’ai pas commis de péchés dans la Place de Vérité.
Je n’ai pas cherché à connaître ce qui n’est pas à connaître.
Je n’ai pas fait le mal.
Je n’ai pas commencé de journée ayant reçu une commission de la
part des gens qui devaient travailler pour moi,
Et mon nom n’est pas rapproché des fonctions d’un chef d’esclaves.
Je n’ai pas blasphémé le Dieu.
Je n’ai pas appauvri le pauvre.
Je n’ai pas fait ce qui est abominable aux dieux.
Je n’ai pas desservi un esclave auprès de son maître.
Je n’ai pas affligé.
Je n’ai pas affamé.
Je n’ai pas fait pleurer.
Je n’ai pas tué.
Je n’ai pas ordonné de tuer.
Je n’ai pas réduit les offrandes d’aliments dans les temples.
Je n’ai pas souillé le pain des dieux.
Je n’ai pas volé les galettes des bienheureux.
33
Je n’ai pas retranché au boisseau.
Je n’ai pas amoindri le champ.
Je n’ai pas triché sur les terrains.
34
Ifa Orûmila !
Ate-gbini-mô-se !
Me voici, ton enfant,
Je suis venu maintenant,
Voici le cabri que je t’ai donné.
Ne me laisse pas mourir, ne me laisse pas tomber malade !
Oiseau qui passes dans la nuit
Et parles la langue des hommes,
Nous t’invoquons !
Animaux sauvages qui passez dans la nuit,
Et parlez la langue des hommes,
Nous vous invoquons !
Animaux sauvages qui criez dans la nuit,
Et prenez le nombre de ceux qui vont mourir,
Nous vous invoquons !
Oiseau qui passes dans la nuit,
Et parles la langue des hommes,
Et donnes le nombre de ceux qui vont naître,
Nous t’invoquons !
C’est vous qui offrez ce repas à Fa :
Moi, je n’ai pas d’arme pour tuer la victime.
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36
Entends ma voix, ô Dieu, dans ma prière ; préserve-moi de la peur
de l’ennemi.
Protège-moi contre la réunion des rebelles et l’insurrection des
méchants ;
Ils se servent de leur langue comme d’une épée et lancent leurs
vilenies comme des flèches ;
Ils s’en prennent à celui qui est parfait, ils l’attaquent soudainement
et ils ne le craignent pas ;
Ils s’encouragent au crime les uns les autres et s’entendent entre
eux pour semer des pièges, et ils disent que personne ne les verra ;
Ils imaginent le mal et puis ils le font et chacun d’eux enferme son
secret au tréfonds de son cœur ;
Mais Dieu les frappera soudain d’une flèche rapide et ils seront
blessés.
Oui, leurs langues causeront leur perte et ceux qui les verront
tomber les couvriront de sarcasmes.
Et tous les hommes le verront et ils diront : cela est l’œuvre de Dieu
et ils comprendront que c’est son œuvre.
L’homme droit se réjouira dans le Seigneur et il mettra sa confiance
en Lui, et tous ceux qui ont le cœur droit seront bienheureux.
37
Viens chez moi, Seigneur Hermès, comme les bébés dans le ventre
de leur mère, viens chez moi, toi qui rassembles la nourriture des
dieux et des hommes, viens chez moi tel jour du mois, Seigneur
Hermès. Accorde-moi charme, nourriture, victoire, bonheur, attrait
sexuel, beauté du visage, force à l’égard de toutes et de tous…
38
Eh ! Eh !
Dieu Sen, tue-le !
Le sorcier de Sobem,
Dieu Sen, tue-le !
Qu’il soit homme ou femme,
Dieu Sen, tue-le !
Lui qui vient ici,
Dieu Sen, tue-le !
Avec son estomac et ses intestins déroulés,
Dieu Sen, tue-le !
Prière du soir des initiés pour conjurer les sorciers étrangers, chez
les Serer du Sénégal. Ce chant est entonné par les initiés
partagés en deux groupes et tournés vers l’est. Il est ensuite repris
par tout le village, puis par les villages des environs, pour obtenir
un sommeil paisible.
39
Gloire à Ahoura Mazda !
La sainteté est le bien suprême !
Elle est aussi le bonheur !
Le bonheur récompense celui qui est saint
De la sainteté suprême !
40
41
Que les dieux chassent le prince du pays,
Que les dieux le punissent du pillage de mon bien ;
Courroucés soient Odinn et les Puissances ;
Que Freyr et Njörôr fassent fuir
De ses terres le tyran ;
Que l’Ase du pays se lasse
De l’ennemi des hommes qui viole le sanctuaire.
42
Père, aie pitié de nous !
Nous te supplions.
Tout est fini ! Tout est fini !
Nous allons mourir de faim !
43
La santé ne va pas, la récolte n’est pas bonne !
Vous nous faites du mal.
Prenez la bière de mil, c’est pour vous ;
Laissez-nous en paix ;
Faites que mon corps soit bien fort !
44
Dieu éternel, Maître de l’univers ! Du haut de ton trône tu abaisses
les regards de ta Providence vers les cieux et la
terre ; la force et la puissance t’appartiennent ; par toi seul tout
s’élève et tout s’affermit. De ta demeure sainte, ô Seigneur, bénis et
protège la République française et le peuple français. Amen !
45
Je me tiens debout, tourné vers l’est ; je prie pour demander une
faveur.
Je prie le Grand Seigneur ; je prie le Seigneur tout-puissant ;
Je prie le Saint Gardien des Cieux.
Je prie la Terre et le Ciel suprême.
46
Ô mon tendre Maître, donnez quelque valeur à ces tristes larmes et
rendez limpide une eau si trouble. Faites-le, quand ce ne serait que
pour prévenir dans les autres la tentation que j’ai eue de faire des
jugements téméraires. Je vous disais au fond de mon âme :
Seigneur, pourquoi si infidèle, et religieuse seulement de nom, suis-
je comblée par vous de ces grâces que vous refusez à des épouses
si saintes qui se sont données à vous, et vous ont toujours
fidèlement servi dès leur plus tendre jeunesse ? Je pénètre
maintenant la cause de votre conduite. J’étais faible et vous m’avez
accordé ce secours. Ces âmes étaient fortes et désintéressées ;
sans ces faveurs, elles se montraient héroïques dans votre service,
et vous vouliez leur réserver la récompense tout entière au sortir de
cette vie. Vous savez néanmoins, ô mon Dieu, qu’un cri montait
souvent vers vous du plus intime de mon cœur. J’excusais les
personnes qui parlaient contre moi, trouvant qu’elles n’avaient déjà
que trop de sujet de le faire. Déjà, il est vrai, à cette époque, votre
bonté prêtant son appui à ma faiblesse, je ne vous offensais plus
autant, et je travaillais à éviter tout ce que je croyais devoir vous
déplaire. À peine vous avais-je donné ce gage de fidélité que vous
commençâtes, Seigneur, à ouvrir vos trésors à votre servante. Vous
n’attendiez, semble-t-il, de moi qu’un peu de bonne volonté et de
préparation, tant vous fîtes paraître de promptitude, non seulement à
m’enrichir, mais à vouloir que vos dons fussent connus.
47
Je te supplie, Évangélos, par Anubis, par Hermès et par tous les
autres dieux infernaux, de conduire, après l’avoir liée, Sarapias, fille
d’Hélénê, vers Héraïs, fille de Thermoutharion, maintenant,
maintenant, vite, vite. Par son âme et son cœur, conduis cette
Sarapias, qu’a enfantée Hélénê, de sa propre matrice, maei ote
elbosatok alaoubêtô œio aen, conduis, après les avoir liés, l’âme et
le cœur de Sarapias, qu’a enfantée Hélénê, vers Héraïs, qu’a
enfantée Thermoutharion de sa propre matrice, maintenant,
maintenant, vite, vite.
48
Je t’ai aimée bien tard, ô beauté si ancienne et si neuve,
Je t’ai aimée bien tard.
Tu m’as appelé et tu m’as crié
Et tu as mis fin à ma surdité,
Et tu m’as envoyé ta lumière
Et tu as resplendi sur moi,
Et tu as dissipé ma cécité ;
Ton souffle parfumé m’a enveloppé,
Et j’ai retenu mon souffle pour ne pas haleter :
Je t’ai goûtée et j’ai maintenant faim et soif de toi ;
Tu m’as touché et j’ai brûlé d’ardeur pour toi.
49
Dans l’heure où l’homme s’unit à sa femme, il doit diriger ses
pensées vers la sainteté de son Seigneur et dire :
Dans un doux vêtement de velours, es-tu ici ?
Arrête, arrête ! N’entre pas et ne sors pas !
Rien de toi, rien en toi !
Retourne, retourne ! La mer gronde et ses vagues t’appellent !
Moi, je saisis la partie sacrée, je suis entouré de la sainteté du Roi.
Puis, pendant quelque temps, il doit couvrir sa tête et celle de sa
femme de linges, et plus tard arroser son lit d’eau claire.
50
Ah ! Ne ralentis pas tes flammes ;
Réchauffe mon cœur engourdi,
Volupté, torture des âmes !
Diva ! Supplicem exaudi !
51
Trinité sainte, Éternel,
Redoutable et bon,
Puissant, miséricordieux,
Invisible, ineffable,
Roi, ami des hommes,
D’une science sans limite,
Devant qui tremblent toutes les créatures,
Pour qu’il fasse de toi un saint,
Précepteur véritable du bien,
Guide de la piété
Qui rende la vue aux aveugles, fasse entendre les sourds,
Aime la sainteté et haïsse le vice,
Et qu’il te mène en même temps que nous dans les lieux
Qu’il nous a promis par la bouche des saints prophètes et des
apôtres,
En qui nous mettons notre espoir pour mériter d’y parvenir.
52
Celui qui est fidèle au grand œuvre,
Le monde vient à lui.
S’il vient ainsi et n’en éprouve aucun mal,
Il trouve paix et équilibre.
Musique et nourriture
Arrêtent celui qui passe,
Mais la voie qui traverse la bouche
Est sans saveur.
Laozi, Tao-Te-King.
53
Nous voyageons solitaires à travers la Mesa balayée par les vents ;
Nous voyageons solitaires sur le sable
brûlant du désert ;
Nos cœurs sont riches d’espérance au lever du soleil ;
Frissonnants, flétris et solitaires, nous nous endormons dans la nuit
sombre.
Ô, qui guidera nos pas hésitants et leur indiquera la bonne voie ?
Aidez-nous et priez avec nous les Sept Dieux afin qu’ils nous
guident.
54
Nos pères ont fixé à ce jour la date de la fête des morts du Grand
Dieu.
Un tel est venu avec les offrandes du sacrifice.
C’est le sacrifice du renouvellement de l’année.
C’est le sacrifice du renouvellement du mois.
Il est venu rendre visite à son père.
Il a pris ces choses pour te les donner en sacrifice.
Rends son pays heureux et délivre-le de son ennemi.
Si son bien est en haut, qu’une araignée puissante le fasse
descendre !
Si son bien est en bas, qu’une fourmi puissante le fasse sortir !
Le tas de mil de l’année, donne-le-lui !
La brassée de mil, donne-la-lui !
Donne-lui beaucoup d’enfants, comme sont nombreuses les crottes
de bouc !
Qu’une nouvelle femme dans la maison, ainsi qu’un fils vivant !
Préserve-le la nuit, préserve-le le jour !
Délivre-le des sorciers, des puissants ! Délivre-le des sorciers, des
pauvres !
55
Il est juste, ô Dieu, que les peuples chantent Tes louanges et qu’ils
soient heureux de se réjouir en Toi. Tous les esprits méchants
s’enfuient de peur, mais les légions des saints s’inclinent devant Toi.
Toi, Dieu depuis les origines, Dieu dans l’homme depuis que
l’homme existe. Toi, Trésor suprême de ce vaste univers. Toi,
l’Unique à connaître et le Connaisseur, le lieu de repos final. Toi,
présence infinie en qui sont toutes choses.
Sois adoré, Toi qui es devant et derrière moi ; sois adoré, Toi qui es
de tous côtés, Dieu de tout. Tout-puissant Dieu d’incommensurable
force. Tu es la consommation de tout : Tu es tout.
56
Père de tout, Maître suprême, Puissance suprême dans tous les
mondes. Qui est pareil à Toi ? Qui est au-delà de Toi ?
57
Ô toi, guirlande de blancs éclairs qui capte le nuage,
Ornement du ciel, toi qui ravis mon cœur,
Souriante jouvencelle des musiciens célestes,
Affectueusement viens à moi.
58
59
Je t’apporte une feuille de bétel à mâcher,
Imprègne-la de citron, Prince féroce,
Pour que Quelqu’un, la fille du Prince du Trouble, la mâche.
Quelqu’un qui, à l’aube, sera troublé d’amour pour moi,
Quelqu’un qui, au crépuscule, sera troublé d’amour pour moi.
Comme tu te rappelles tes parents, souviens-toi de moi ;
Comme tu te rappelles ta maison et l’échelle de ta maison, souviens-
toi de moi ;
Quand le tonnerre grondera, souviens-toi de moi.
Quand le vent soufflera, souviens-toi de moi.
Quand il pleuvra, souviens-toi de moi.
Quand l’oiseau-cadran racontera ses histoires, souviens-toi de moi.
Quand tu regarderas le soleil, souviens-toi de moi.
Quand tu regarderas la lune, souviens-toi de moi.
Car je suis là, dans ce croissant de lune.
Cluck ! Cluck ! Âme de Quelqu’un, viens à moi.
Je ne te laisserai pas posséder mon âme.
Laisse la tienne venir vers moi.
60
Les particularités de la première oraison sont les suivantes : un
homme se met en oraison et élève les mains et les yeux aussi bien
que l’esprit au ciel ; l’esprit façonnant alors des concepts divins et
imaginant des beautés célestes, hiérarchie des anges et demeures
des justes et, pour tout dire d’un mot, rassemblant à l’heure de
l’oraison tout ce qu’il a appris des Saintes Écritures, excite son âme
à l’amour divin en regardant le ciel fixement. Il arrive même que ses
yeux versent des larmes, et tout doucement son cœur s’enfle et
s’élève et il prend pour une consolation divine ce qu’il ressent et il
souhaite de se livrer toujours à pareille occupation. Et voilà les
signes de son égarement, car le bien n’est bien que lorsqu’il se fait
bien. Si donc un tel homme s’adonne à une vie solitaire sans
rapports extérieurs, il ne peut pas échapper à la folie. Que si par
hasard il ne tombe pas dans ce mal, il lui sera du moins impossible
d’arriver à la possession des vertus et à l’apatheia. C’est ce genre
d’attention qui a égaré ceux qui voient sensiblement des lumières,
perçoivent certains parfums, entendent des voix et beaucoup
d’autres phénomènes semblables. Les uns ont été possédés du
démon entièrement, se transportant de lieux en lieux et de contrées
en contrées ; les autres, pour n’avoir pas su reconnaître celui qui se
transforme en ange de lumière, s’en sont fait accroire et se sont
égarés et sont demeurés désormais incorrigibles, parce qu’ils
n’admettent aucune remontrance de la part des hommes…
61
virulence. Ce courant prônait l’« hésychasme », mode d’oraison
visant à contrôler sa respiration de façon à apercevoir Dieu dès
cette vie. Dès lors, on pouvait parvenir à la quiétude ou apatheia.
L’extrait choisi est une condamnation du premier de trois modes
d’oraison déterminés, sous peine de folie. (Pages suivantes :
description des deux autres modes.)
62
La deuxième oraison est celle-ci : l’esprit, se retirant des choses
sensibles, se gardant des sensations du dehors et recueillant toutes
ses pensées, avance, oublieux de toutes les vanités ; tantôt il fait
l’examen des pensées et tantôt il adresse son attention aux
demandes que la bouche adresse à Dieu, tantôt il attire à lui ses
pensées captives et tantôt, pris lui-même par la passion, il use de
violence pour revenir à soi. À combattre ainsi, la paix est impossible
et aussi la victoire. Tel un homme qui se bat dans la nuit entend bien
la voix des ennemis et reçoit leurs coups, mais quant à voir
clairement qui ils sont, d’où ils sont venus et comment ou dans quel
but ils se battent, cela ne lui est pas possible, étant donné les
ténèbres de son esprit.
« Deuxième oraison »,
attribuée à Méthode (voir page précédente).
63
Toi qui es mon Seigneur, Toi dont je préfère les volontés aux
miennes propres, puisque je ne puis toujours prier avec des paroles,
si quelque jour j’ai prié avec une vraie dévotion, comprends mon cri :
prends en gré cette dévotion qui Te prie comme une immense
clameur ; et pour que mes paroles soient de plus en plus dignes
d’être exaucées de Toi, donne intensité et persévérance à la voix de
ma prière. Ô Dieu, qui es puissant, dont je me suis fait le serviteur,
quant à moi je Te prie et je Te prierai avec persévérance afin de
mériter de T’obtenir ; ce n’est pas pour obtenir quelque bien terrestre
: je demande ce que je dois demander, Toi seul.
64
C’est chose étrange et malaisée à expliquer, pour les ignorants non
seulement difficile à comprendre, mais presque incroyable… Mon
avis est que ce grand bien s’est enfui en compagnie de l’obéissance.
Car l’obéissance dégageant ses amants des mauvais liens du siècle
présent et les libérant des soucis et des attaches des passions, les
rend constants et décidés dans la poursuite de leur but, si du moins
ils trouvent en même temps un guide sûr… Le principe de la
troisième oraison n’est pas de commencer par regarder en haut ou
étendre les bras et recueillir des idées et invoquer le secours du ciel
: ce sont là, avons-nous dit, les caractères du premier égarement.
Elle ne débute pas davantage par la seconde manière où l’esprit
faisant attention aux sensations du dehors ne distingue pas les
ennemis du dedans ; car à ce compte, nous l’avons dit, on est frappé
et ne frappe pas ; blessé et on l’ignore ; emmené captif sans pouvoir
repousser les agresseurs. De toutes parts les pécheurs lui labourent
le dos ou plutôt le front et font de lui un vaniteux et un
présomptueux.
[…] Assis dans une cellule tranquille, à l’écart dans un coin […],
ferme la porte et élève ton esprit au-dessus de tout objet vain et
temporel, ensuite la barbe sur la poitrine et tournant l’œil corporel
avec tout l’esprit sur le milieu du ventre, autrement dit le nombril,
comprime l’aspiration d’air qui passe par le nez de façon à ne pas
respirer à l’aise et explore mentalement le dedans des entrailles
pour y trouver le lieu du cœur où aiment à fréquenter toutes les
puissances de l’âme. Dans les débuts, tu trouveras une ténèbre et
une épaisseur opiniâtres, mais en persévérant et en pratiquant cette
occupation de jour et de nuit, tu trouveras, ô merveille, une félicité
sans borne. Sitôt, en effet, que l’esprit trouve le lieu du cœur, il
aperçoit tout à coup ce qu’il n’avait jamais su ; car il aperçoit l’air
65
existant au centre du cœur, et il se voit lui-même tout entier lumineux
et plein de discernement, et dorénavant, dès qu’une pensée pointe,
avant qu’elle ne s’achève et ne prenne une forme, par l’invocation de
Jésus-Christ, il la pourchasse et l’anéantit…
66
Je prie le mentor du Corps de Vérité, non né, immuable,
Dans le palais du Royaume de la Vérité parfaite et qui embrasse
tout,
Empli d’une dévotion respectueuse, je le prie ardemment !
Libéré du moi, mais sans abandonner l’illusion de celui qui se
trompe,
J’accepte librement la bénédiction du Corps de Vérité parfait,
Comme étant la sagesse primordiale, dénuée d’artifice.
67
abandonner les trois poisons », est associée à la récitation de
mantras. Elle repose sur la relation du disciple à son guru, qui lui
permet d’accéder à la libération du moi de la sujétion aux trois
poisons (convoitise, haine et illusion). Ce guru peut être n’importe
quel maître,
prêtre ou saint de toute religion.
68
Donne-moi, Seigneur, une petite rémission pour que je pleure, car
j’ai entendu dire que les larmes peuvent beaucoup et sont un grand
remède pour le malheureux corps, ton modelage.
69
Hommage aux gourous et aux Dakinis
Ô vous, Lama, à la bienveillance sans égale,
Donnez-moi d’atteindre la suprême sagesse,
Écartez tout ce qui pourrait m’être un obstacle,
Yidams, Khandos, Chöskyongs, vous tous,
Accordez-moi ce pour quoi je vous implore,
Les voies profondes de la vue parfaite,
Et l’amrita de vos paroles ô Maîtres héroïques,
À qui vous les demandera.
70
Déesse au corps diapré, immortelle Aphrodite,
Fille de Zeus, tisseuse de ruses, je te supplie :
N’aie pas recours aux tourments nauséeux, au fléau de l’angoisse
pour me dompter
Souverainement le cœur.
71
Viens à moi, et maintenant, encore ! Du poids de l’angoisse
Délivre-moi ! Tous les désirs de mon cœur passionné,
Accomplis-les. Et toi, maîtresse,
Combats à mes côtés.
72
Démons qui êtes sous terre, démons de toutes sortes, pères et
mères de mes pères, démons qui affrontez les humains, vous qui
gisez là et avez ce séjour ici, arrachez de son cœur les sentiments
malveillants, emparez-vous des sentiments malveillants, emparez-
vous des sentiments malveillants qu’Ariston nourrit contre moi,
Sotérianos, appelé aussi Limbaros, ainsi que de sa colère ; enlevez-
lui sa faculté d’agir et sa force, rendez-le froid, sans voix, sans
souffle, froid devant moi, Sotérianos, appelé aussi Limbaros.
J’atteste devant vous, le roi des démons silencieux. Écoutez ce
grand nom, car c’est l’ordre que vous donne le grand Sisochor, qui
pousse les portes de l’Hadès, et liez fortement celui qui plaide contre
moi, Ariston, et endormez complètement la langue, les sentiments et
la colère qu’il a contre moi, Sotérianos, appelé aussi Limbaros, cet
Ariston, afin qu’il ne puisse être mon adversaire en aucune affaire.
Je vous adjure, démons des cimetières, morts par violence, morts
prématurés, morts sans sépulture, au nom de celle qui ébranle la
terre, celle qui précipite le corps et qui tient les membres, je vous
adjure par Agalemorphôth, quel qu’il soit, seul dieu qui est sur la
terre, Osous Osonorphris Ousrapiô, faites ce qui est écrit ci-contre.
73
Entonnez des lamentations sur moi,
bons anges et archanges,
prophètes, apôtres et martyrs,
confesseurs et vierges
et ensuite ensevelissez-moi.
Seigneur Jésus-Christ
ne m’abandonne pas
au moment où mon âme sortira de mon corps ;
que les anges de Satan ne viennent pas à ma rencontre
et qu’ils ne me causent aucun dommage.
74
Puisque mon Sé m’a fait, qu’il soit maudit !
La malédiction ne fait rien à un épervier !
Mon Sé m’a fait.
Pourquoi m’a-t-il envoyé dans le monde ?
Dans le sein de sa mère, l’enfant est ignorant.
Si j’avais su, je serais resté là-bas,
Je serais encore sur les rives du fleuve-frontière et je boirais son
eau.
Malédiction à mon Sé !
Mais une malédiction ne peut pas tuer un épervier.
Je suis venu en ce monde, je suis si pauvre,
Ô pauvreté, mortelle pauvreté, sois maudite !
75
Ea, roi de l’Abîme, qui trouves le bon conseil,
Je suis le conjurateur1, ton serviteur.
76
Gloire à toi, Logos !
Gloire à toi, Grâce ! Amen.
Je veux manger
Et je veux être mangé. Amen.
Je veux écouter et je veux être écouté. Amen.
77
à laquelle il fut décrété hérétique. Saint Augustin l’avait pourtant
utilisé dans son argumentation et le concile de Hiéria l’avait
accueilli favorablement, à l’instar d’une grande partie du monde
chrétien. Seules cinq sections de ce texte sont parvenues jusqu’à
nous.
78
Ô toi, qui fus le premier être, lors de la première fois,
Amon qui vins à l’existence au
commencement,
On ne sait d’où tu viens…
Puissance à l’inconcevable naissance
Qui demeures dissimulée aux yeux,
Cachée, même aux autres dieux,
Nul ne peut dessiner ton contour ;
Nul ne peut témoigner t’avoir connue.
79
Libéré dans le monde intermédiaire, je salue avec révérence
La multitude des divinités bénignes à la Bonté parfaite et celle des
féroces divinités Chemchok
Et la multitude des cent familles réunies,
Puissent tous les êtres demeurer dans la réalité des Trois Corps !
Puissent ceux dont le devenir est favorable et qui ont des maîtres
sacrés
Contempler, réciter toujours et ne pas oublier
Cette lumineuse pratique du Dharma, union des divinités bénignes
et féroces !
80
Ô mon cher Pan, et vous toutes, autres divinités de ces lieux !
Accordez-moi d’acquérir la beauté intérieure et, dans les choses du
dehors qui sont à moi, de trouver l’amitié pour celles du dedans !
Puissé-je tenir pour riche l’homme sage ! Puisse l’abondance de
mes biens être de la mesure voulue pour que nul autre homme,
sinon le tempérant, ne soit capable ni de les prendre, ni de les
emmener ! Avons-nous, Phèdre, autre chose à demander ? Pour
moi, en effet, j’ai exprimé les vœux qu’il fallait.
81
Ô Dieu miséricordieux, veuille que le vieil Adam meure dans ces
personnes, de sorte que l’homme nouveau naisse en elles. Amen.
Veuille que ces personnes, qui Te sont dédiées par notre office et
ministère, soient également imprégnées des vertus célestes et
récompensées éternellement par Ta grâce, ô Dieu béni, qui vis et
gouvernes sans fin toutes choses de ce monde. Amen.
82
Shamash, grand Seigneur,
Quand tu entres avec joie dans le temple Ebabbar,
Ta rutilante maison,
Regarde soigneusement l’ouvrage précieux de mes mains,
Et que sur tes lèvres fleurissent des mots en ma faveur.
83
Très Haute parmi les hautes et sans rivale est Ta dignité,
Ô Seigneur,
Variées sont Tes couleurs et Tes super-couleurs.
On ne peut se représenter Tes actes merveilleux.
Toi seul es la vie intérieure des êtres vivants et sais tout.
Tout est soumis à Ta puissance et Ta demeure est splendide.
La félicité emplit Ta demeure et les vénérations s’y déversent.
Ta renommée, Ta magnificence et Ta gloire n’appartiennent qu’à Toi.
Tu débordes de toutes les puissances et Tu es partout visible.
Nanak, l’esclave de tes esclaves, Te soumet sa supplique.
84
Maître, ne permets pas qu’André, qui a été lié à ton bois, soit à
nouveau délié ! Jésus, ne me livre pas au Diable impudent, moi qui
suis attaché à son mystère ! Père, que ton adversaire ne me délie
pas, moi qui suis suspendu à ta grâce ! Que celui qui est petit
n’humilie pas celui qui a connu ta grandeur ! Mais reçois-moi toi-
même, Christ que j’ai désiré, que j’ai aimé, que je connais, que je
possède, que je chéris, à qui j’appartiens, en sorte qu’advienne,
grâce à mon départ vers toi, la réunion de mes nombreux
congénères, et qu’ils trouvent le repos dans ta grandeur.
85
Quand j’erre dans l’égarement du samsâra,
Sur le chemin droit et lumineux de l’étude, de la réflexion et de la
méditation,
Que les gourous de la lignée sacrée me précèdent,
Et que leurs escortes de dakinis me suivent ;
Qu’ils m’aident à franchir le chemin dangereux du Bardo
Et me conduisent à l’état parfait du Bouddha.
86
Si ceux qui se dirigent vers Allah se détournaient des nombreuses
stations qui allongent cette voie, ainsi que des épreuves qui rendent
son parcours difficile, et s’ils se tournaient avant tout vers la station
et l’état de servitude, la voie leur serait rendue courte et facile. Ils
sauraient qu’Allah est plus proche d’eux que leur veine jugulaire et
qu’eux sont pareillement proches de Lui, si seulement ils réalisaient
qu’ils sont Ses esclaves. – Qu’Il soit magnifié et exalté.
87
C’est le thrène d’Hadès, c’est l’hymne d’Hadès, ô père ; je t’adresse
sous terre mes gémissements. Sans relâche, ainsi chaque jour, je
m’y abandonne, tandis que de mes ongles je déchire ma gorge
tendre, et que ma main s’abat sur ma tête rasée en souvenir de ton
trépas.
Ah ! Ah ! Meurtris ton visage. Comme un cygne à la voix sonore
appelle sur les eaux d’un fleuve son père, son père aimé qui a péri
dans les nœuds d’un filet perfide, ainsi, père, pour tes malheurs je
me consume dans les larmes.
88
Je suis vieux et décrépit. Mon corps est faible et ma chair est livide.
Je peux à peine voir et j’entends mal. Ne me laisse pas mourir dans
la confusion, mais enseigne-moi Comment Sont les Choses, afin
que je puisse savoir comment ne plus penser à la naissance et à la
vieillesse.
89
Ô Toi, qui es chez Toi
Au fond de mon cœur,
Permets-moi de Te rejoindre
Au fond de mon cœur.
Prière tamoule.
90
Ô Dieu, la nuit est passée et l’aube point. Combien je languis de
savoir si Tu as accepté mes prières ou si Tu les as rejetées.
Console-moi donc, car il Te revient de remédier à mon état. Tu m’as
donné la vie et Tu as veillé sur moi, et la gloire Te revient. Si Tu
voulais m’écarter de Ta porte, je ne T’en tiendrais pas rigueur, pour
l’amour que je Te porte.
91
N’offensons pas celui qui a engendré la terre et le ciel, dont les lois
sont vraies, qui a créé les mers hautes et scintillantes. Quel est le
dieu que nous honorerions sans offrande ?
92
Pourquoi serais-je découragé ?
Pourquoi les ténèbres tomberaient-elles ?
Pourquoi mon cœur serait-il solitaire
Et nostalgique du ciel et de mon pays,
Quand Jésus m’est donné
Et qu’il est un ami constant ?
93
La Grâce danse.
Je veux jouer de la flûte,
dansez tous ! Amen.
Je veux chanter une complainte,
frappez-vous tous la poitrine ! Amen.
94
95
Je Te trouve, Seigneur, dans toutes choses et dans toutes
Mes créatures-sœurs, vibrantes de Ta vie.
Tu veilles comme un petit germe dans ce qui est petit,
Et dans l’immensité, Tu t’étends immensément.
96
Cela est beau, cela est vraiment beau,
Moi, moi je suis l’esprit de la terre.
Les pieds de la terre sont mes pieds,
Les jambes de la terre sont mes jambes.
La force de la terre est ma force,
Les pensées de la terre sont mes pensées,
La voix de la terre est ma voix,
La plume de la terre est ma plume,
Tout ce qui appartient à la terre m’appartient,
Et tout ce qui entoure la terre m’entoure.
Moi, moi je suis les paroles sacrées de la terre,
Cela est beau, cela est vraiment beau.
97
Ô douce parole de Zeus, que viens-tu apporter de Pythô l’opulente à
notre illustre ville,
À Thèbes ? Mon âme tendue par l’angoisse est là, qui palpite
d’effroi. Dieu qu’on invoque avec des cris aigus, dieu de Délos, dieu
guérisseur,
Quand je pense à lui, je tremble : que vas-tu exiger de nous ? Une
obligation nouvelle ? Ou bien une obligation omise, à renouveler au
cours des années ?
Dis-le-moi, Parole éternelle, fille de l’éclatante Espérance, c’est toi
que j’invoque d’abord, toi, la fille de Zeus, immortelle Athéna ; et ta
sœur aussi, reine de cette terre,
Artémis, dont la place ronde de Thèbes forme le trône glorieux ; et
avec vous, Phoebos l’Archer ; allons !
Tous trois ensemble, divinités protectrices, apparaissez à mon appel
! Si jamais un désastre menaçait jadis notre ville,
Vous avez su [jadis] écarter d’elle la flamme du malheur, aujourd’hui
encore, accourez !
98
Toi, ô Trinité éternelle, tu es une mer profonde dans laquelle, plus je
pénètre, plus je trouve de choses, et plus j’en trouve et plus j’en
cherche.
Ô abîme,
Ô éternelle tête de Dieu,
Ô mer profonde,
Que pourrais-tu me donner de plus que toi-même ?
99
Ancêtre,
Contemple notre déréliction.
Ancêtre,
Toi l’homme sacré,
Enseigne-nous l’amour, la compassion et l’honneur,
Afin que nous guérissions la terre
Et que nous nous guérissions les uns les autres.
100
Voici ce que je te demande,
Seigneur, réponds-moi bien :
Qui a été à la naissance,
Le père premier de la Justice ?
Qui a assigné leur chemin
Au soleil et aux étoiles ?
Qui est celui, si ce n’est toi,
Par qui la lune croît et décroît ?
Voilà ce que je veux savoir
Ô Sage, et d’autres choses.
101
Cette invocation fait partie du Yasna, canon des Avesta, et est une
prière rituelle à prononcer lors de certaines cérémonies.
102
Seigneur, fais de moi un instrument de Ta paix,
Là où se trouve la haine, que je sème l’amour ;
Là où se trouve l’injure, que je sème le pardon ;
Là où se trouve le doute, que je sème la foi ;
Là où se trouve le désespoir, que je sème l’espoir ;
Là où règnent les ténèbres, que j’apporte la lumière ;
Là où règne la tristesse, que je sois la messagère de la joie.
Ô Divine Mère, accorde-moi d’avoir moins besoin
D’être consolée que de consoler moi-même.
103
Nous devons nous installer devant Dieu comme face à face et
contempler la lumière de son visage. Invoquer le nom du Seigneur
en frappant comme d’un silex notre esprit jusqu’à ce qu’il
s’enflamme. Revenant sans cesse à la vision du Seigneur jusqu’à ce
que Lui-même fasse sentir sa douceur dans nos cœurs.
104
Par le secours de Ta miséricorde, Seigneur,
Accorde en Ta bonté
La libération des opprimés,
La délivrance des prisonniers,
Le soulagement des affligés,
La guérison des malades,
Le retour de ceux qui sont loin.
105
106
Ô Mère des hommes et des peuples, aide-nous à vaincre la menace
du mal qui s’enracine si facilement dans le cœur des hommes
d’aujourd’hui et qui, avec ses effets incommensurables, pèse déjà
sur la vie actuelle et semble fermer les voies vers l’avenir.
107
Ô Maîtresse de vérité, Mère des jeux d’Olympie que l’or couronne,
Où les devins déchiffreurs des flammes
Sollicitent de Zeus aux fulgurants éclairs
Un encouragement pour les hommes
Qui désirent qu’une grande vaillance emplisse leurs cœurs
Et ranime leur souffle après les ahans !
108
Mon Dieu, donne-moi de Te rendre grâce de la faveur que Tu m’as
accordée,
Ce sont Tes serviteurs qui se sont réunis pour me tuer
Par zèle pour Ton culte et pour se rapprocher de Toi.
Pardonne-leur.
Si Tu leur avais fait connaître ce que Tu m’as fait connaître,
Ils n’auraient pas agi ainsi.
Et si Tu avais caché à mes regards ce que Tu as dérobé aux leurs,
Je ne souffrirais pas l’épreuve dont je souffre.
Louange à Toi pour ce que Tu fais,
Louange à Toi pour l’éternité.
109
Il est midi, je vois l’église ouverte.
Il faut entrer.
Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.
Je n’ai rien à offrir et rien à demander.
Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela
Que je suis votre fils et que vous êtes là.
Rien que pour un moment
Pendant que tout s’arrête.
Midi !
110
Ô étoile qui viens,
Fais-moi voir un springbok !
111
J’ai cru en toi en vérité, mon Seigneur, Jésus le Christ, don de ton
père,
Car c’est en toi que sont tous les secours,
En toi toutes les ressources,
En toi toutes les guérisons,
En toi la vie pour les pénitents qui, en vérité, reviennent vers toi de
tout leur cœur.
Oui, mon Seigneur, j’implore ta compassion.
Viens me secourir et me convertir !
112
Toi dont la force est sans égale,
Prends pitié, ne m’accuse pas
Si j’aime la nuit sépulcrale
Et les passions d’ici-bas,
Si je ne bois pas à la source
Où jaillit Ton verbe naissant,
Si mon esprit vagabonde
Loin de Toi, seul, impuissant,
Si dans ma poitrine bouillonnent
Les flots de l’inspiration,
Si les cruels tourments sillonnent
Mes yeux, voilant ma vision,
Si je suis à l’étroit sur la terre,
Si je crains d’approcher, Seigneur,
Si dans mon chant frivole
Je ne suis pas Ton serviteur.
Mais éteins ce brasier magique
Dont la flamme a tout consumé,
Change en pierre mon cœur solitaire,
Retiens mon regard avide ;
Seigneur, qu’on me délivre du chant
Et de son empire absolu,
Alors j’irai vers Toi,
Sur la voie étroite du salut.
113
114
On verse plus de larmes sur les prières qui sont exaucées que sur
celles qui ne le sont pas.
115
Ô ciel au-dessus de moi, ciel pur, ciel profond ! Abîme de lumière !
En te contemplant, je frissonne de désirs divins.
Me jeter dans ta hauteur, c’est là ma profondeur ! M’abriter dans ta
pureté, c’est là mon innocence !
Le dieu est voilé par sa beauté : c’est ainsi que tu caches tes étoiles.
Tu ne parles point : c’est ainsi que tu m’annonces ta sagesse.
Aujourd’hui tu t’es levé pour moi, muet au-dessus des mers
mugissantes ; ton amour et ta pudeur parlent à mon âme agitée.
Tu es venu à moi, beau et voilé de ta beauté, tu me parles sans
paroles, te révélant par ta sagesse…
116
Je te loue, écoute mon appel ;
J’étais un juste sur terre !
117
Prière d’un malade, inscription remontant aux environs de 1230
avant notre ère, découverte sur une stèle de la chapelle funéraire
d’un certain Noferabou, à Deir el-Medineh, en Égypte.
La Cime personnifie la déesse Mert-Seger.
118
Je te loue, Seigneur,
Puisque je t’aime.
Très-Haut, ne me laisse pas,
Puisque tu es mon espérance.
Gratis, je reçus ta grâce,
Je vivrai d’elle.
Si tout vacille,
Moi je tiens debout.
Si toute chose visible périt,
Moi je ne mourrai pas,
119
Puisque le Seigneur est avec moi,
Et moi avec Lui.
Alléluia.
120
Je suis Vôtre : pour Vous je suis née ;
Que voulez-Vous faire de moi ?
Majesté souveraine,
Éternelle sagesse,
Bonté si bonne pour mon âme,
Dieu, l’Être un, bonté sublime !
Voyez l’extrême vileté
Qui Vous chante aujourd’hui son amour.
Que voulez-Vous de moi, Seigneur ?
Je suis Vôtre.
121
Ô Mort, ne sois pas fière, même si certains
t’ont dite puissante et terrifiante, car tu ne l’es pas ;
ceux que tu crois, en effet, avoir renversés
ne meurent pas, pauvre Mort, et tu ne peux même pas me tuer…
Un petit sommeil, nous nous éveillons à l’éternité,
et la mort n’existera plus. Mort, tu mourras alors !
122
Voilà ce que tu m’as fait connaître et révélé, Parole vivante. […] Je
te rends grâce non avec ces lèvres clouées, ni avec la langue par où
viennent vérité et mensonge, ni avec la parole, produite par l’art
d’une nature matérielle ; mais je te rends grâce ô Roi, avec cette
voix qui est comprise à travers le silence : elle ne s’entend pas
publiquement, elle n’est pas émise par des organes du corps, elle ne
pénètre pas dans des oreilles de chair, elle n’est pas entendue par la
substance corruptible, elle n’est pas dans le monde ni émise sur
terre, elle n’est pas écrite dans les livres, elle n’est pas à l’un sans
être à l’autre. Oui, c’est par ce silence qui est ta voix que je te rends
grâce, Jésus-Christ. Lui par qui l’esprit en moi t’aime, te parle et te
voit, toi que seul l’esprit peut comprendre. Tu es mon père, tu es ma
mère, tu es mon frère, mon ami, mon esclave, mon intendant. Tu es
tout et tout est en moi. Tu es l’Être et il n’existe rien d’autre que toi
seul.
123
Tu sais mon nom, je ne sais pas le Tien,
Tu sais tout de moi, je ne sais rien de Toi,
Tu connais ma faiblesse et je devine à peine Ta force,
Je ne peux pas dire « Moi », car je fais partie de Toi,
Tu es même dans les machines que nous croyons commander,
Et moi, je n’y suis pas,
Tu es la certitude et je ne suis que le doute,
Je ne peux demander que Ta compassion.
Fais-moi entendre Ta voix
Et Toi, entends la mienne !
124
Quelle route pourrais-je suivre, quel chemin faut-il éviter ?
Sur quelle montagne faut-il monter, et de quel côté ?
Et quelle grotte faudra-t-il y explorer à tâtons ?
Ou bien quel marais faudra-t-il traverser pour être digne de voir
Et de retenir, malheureux, Celui qui est présent partout,
Celui qui est insaisissable, Celui qui est invisible ?
Dans quel enfer descendre ? Jusqu’à quel ciel monter ? Aux
extrémités de quelle mer faudrait-il aller pour trouver Celui qui est
totalement inaccessible,
Celui qui est absolument illimité, tout entier impalpable ?
Comment trouver, dis-moi, l’Immatériel parmi les êtres matériels,
Le Créateur dans sa Création, l’Incorruptible parmi les corruptibles ?
Comment sortir du monde, moi qui suis dans le monde ?
Moi qui suis tout entier herbe sèche, comment oser toucher au feu ?
Et pourtant maintenant, écoute l’explication de ces mystères !
Avant que ne soit le Ciel, avant que la Terre soit créée,
Il y avait Dieu, la Trinité, l’Unique et Lui seul,
Lumière éternelle, Lumière incréée, Lumière totalement
inexprimable,
À la fois Dieu immortel et sans terme, unique,
Éternel, perpétuel, plus que très bon.
125
Je suis éphémère,
Rends-moi éternel.
Je suis de la terre,
Fais-moi céleste.
126
Faites, mon Dieu, que dans une uniformité d’esprit toujours égale, je
reçoive toutes sortes d’événements, puisque nous ne savons ce que
nous devons demander, et que je n’en puis souhaiter l’un plutôt que
l’autre sans présomption, et de me rendre juge et responsable des
suites que votre sagesse a voulu justement me cacher. Seigneur, je
ne sais qu’une chose, c’est qu’il est bon de vous suivre, et qu’il est
mauvais de vous offenser. Après cela, je ne sais lequel est le
meilleur ou le pire en toutes choses. Je ne sais lequel m’est
profitable, de la santé ou de la maladie, des biens ou de la pauvreté,
ni de toutes choses au monde. C’est un discernement qui dépasse
la force des hommes et des anges, et qui est caché dans les secrets
de votre Providence que j’adore et que je ne veux pas approfondir.
127
Je me demande en mon cœur : « Quand serai-je proche de Varouna
? Mon sacrifice lui agréera-t-il et ne provoquera-t-il pas son
ressentiment ? Quand verrai-je sa miséricorde et me réjouirai-je ? »
Je me demande quelle était la faute, Varouna, parce que je veux
comprendre. J’interroge les hommes sages. Et ils m’ont répondu la
même chose : « Varouna est en colère contre toi. »
Ô Varouna, toi qui n’es régi que par toi-même, que cet éloge monte
à ton cœur. Que tout aille toujours bien pour nous avec tes
bénédictions.
128
« Prière de Vasistha au dieu Varouna », extraite des Rig-veda,
Varouna, I-8. Varouna est le dieu gardien de la Loi et de l’ordre
cosmique.
129
Accordez-nous votre amitié ; ayez pitié de nous. Ne nous ensorcelez
pas par la force de votre terrible sorcellerie. Calmez votre colère et
votre haine. Laissez quelqu’un d’autre tomber dans le piège des dés
bruns.
130
Mère du Soleil aux noms multiples, Théïa,
C’est de ton fait que les hommes vénèrent par-dessus tout
L’or tout-puissant,
Que les vaisseaux rivalisent sur les mers,
Et les juments dans les courses de chars,
C’est grâce à ton or, ô Souveraine, en ton honneur,
Que vaisseaux et juments font merveille
Dans les combats virevoltants.
131
L’orante : Le Dieu que je prie et qui m’entend.
Le chœur : Le Dieu que je prie pour être mère.
132
Ne demande pas que les choses arrivent comme tu les désires,
mais désire qu’elles arrivent comme elles arrivent, et tu prospéreras
toujours…
133
Dieu très bon, je Te supplie de m’accorder
La grâce de T’aimer de tout mon cœur.
Accorde-moi aussi la grâce
D’aimer et de respecter tous les hommes,
De ne juger et de ne mépriser jamais personne.
134
Mon Dieu, quelle guerre cruelle !
Je trouve deux hommes en moi :
L’un veut que, plein d’amour pour Toi,
Mon cœur Te soit toujours fidèle ;
L’autre à Tes volontés rebelle,
Me révolte contre Ta loi.
135
136
Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat. Soyez notre
secours contre la méchanceté et les embûches du démon. Que Dieu
lui retire tout pouvoir de nous nuire, nous vous en supplions !
Amen.
137
Fais luire Ta face sur Ton serviteur,
Sauve-moi par Ta grâce !
Psaume 63.
138
Ô Viracocha, Seigneur de l’univers,
Que tu sois homme,
Que tu sois femme,
Seigneur de la reproduction,
Où que tu puisses être,
Seigneur de divination,
Où es-tu ?
Tu peux être en haut,
Tu peux être en bas,
Ou peut-être alentour,
Avec ton trône splendide et ton sceptre,
Écoute-moi !
Du haut du ciel,
Où peut-être tu es,
De la mer là-bas,
Où peut-être tu es,
Créateur du monde,
Faiseur de tous les hommes,
Seigneur de tous les seigneurs,
Mes yeux m’abandonnent
Par désir de te voir,
Par seul désir de te connaître.
Puissé-je t’admirer,
Puissé-je te connaître,
Puissé-je te contempler,
Puissé-je te comprendre,
Tourne donc ton regard vers moi
Puisque tu me connais.
Le soleil, la lune,
139
Le jour, la nuit,
Le printemps, l’hiver
Ne sont pas vainement commandés
Par toi, ô Viracocha !
Eux tous se meuvent vers un lieu déterminé,
Tous arrivent à leur fin,
Là où il te plaît.
Ton sceptre royal, tu le manies.
Écoute-moi,
Fais que je ne me fatigue,
Ni ne meure.
140
Seigneur et maître de ma vie, éloigne de moi l’esprit de paresse,
d’abattement, de domination, de vaines paroles : accorde-moi, à moi
Ton serviteur, un esprit de chasteté, d’humilité, de patience et
d’amour. Oui, Seigneur Roi, donne-moi de voir mes propres péchés
et de ne pas juger mon frère, car Tu es béni dans les siècles des
siècles. Amen.
141
Où Te caches-Tu ?
Qui as-Tu été secourir ?
Dors-Tu, mon Dieu ?
Où Te caches-Tu ?
Quel appel d’amour Te retient ?
Ne peux-Tu T’arracher au visage des bergères ?
142
Vous avez été tels des héros sur cet océan sans commencement,
sans socle, sans point d’appui quand vous, les Asvins, vous avez
sauvé Bhujyu et l’avez ramené chez lui sur votre vaisseau aux cent
rames.
Le cheval blanc que vous avez donné, vous les Asvins, à l’homme
qui ne possédait que des canassons, est la joie de sa vie et ce grand
cadeau, devenu fameux, a permis à cet homme de prendre part à la
course de Pedu.
Vous avez tenu le feu rouge en respect avec de la neige quand Atri
a été jeté dans le four rougeoyant. Vous les Asvins, vous lui avez
apporté de la nourriture et vous l’avez conduit vers la sécurité, lui et
les siens.
Vous les Nasatyas, vous avez renversé le puits et avez mis le fond
en haut et la margelle en bas et des flots d’eau bonne à boire ont
coulé pour les mille gens assoiffés de Gotama.
J’ai proclamé vos hauts faits, Asvins. Laissez-moi donc régner sur
ce monde, avec de bons troupeaux et de bons fils. Accordez-moi
143
une longue vie et laissez-moi atteindre un grand âge comme si
j’allais à la maison.
144
Je suis si malheureux !
Cette maladie, elle vient de Votre main,
Veuillez, Seigneur, m’en délivrer.
Mais si Vous voulez me détruire,
Alors faites-le.
Mes souffrances sont trop grandes.
145
Beaucoup se sont dressés contre moi,
Beaucoup disent à mon âme :
« Il n’a pas le salut de Dieu. »
Mais toi, ô Seigneur, tu es mon refuge,
Ma gloire et celui qui relève ma tête.
De ma voix, je crie à Dieu,
Et il m’entend depuis la montagne de la sainteté.
Moi, je me suis couché et me suis endormi,
Et je me suis levé parce que le Seigneur m’a fait lever.
Je n’ai nulle crainte des myriades de nations
Qui m’entourent et se sont dressées contre moi.
Lève-toi, ô Seigneur mon Dieu, et sauve-moi !
Car toi-même punis tous ceux qui sont mes ennemis sans raison,
Et tu brises les dents des pécheurs.
Au Seigneur le salut !
Que ta bénédiction soit sur ton peuple !
Prière que Jésus aurait formulée pendant la nuit sur le mont des
Oliviers, extraite de l’Épître des Apôtres, texte grec de la seconde
moitié du IIe siècle, classé parmi les apocryphes chrétiens.
146
Maître de tout, Christ, de ces maux délivre-nous,
des passions qui nous détruisent,
et des pensées nées des passions.
147
Prière au Christ, par Thalassius l’Africain, dit parfois le Libyen, qui
fut higoumène
d’un monastère de Libye au VIIe siècle.
148
Je me suis reconnue moi-même
Et je me suis rassemblée moi-même de toutes parts ;
Je n’ai pas disséminé d’enfants pour
l’Archonte,
Mais j’ai arraché ses racines
Et rassemblé les membres dispersés,
Et je sais qui tu es, car je suis de ceux
d’En haut.
149
De l’abîme, ô Yahweh, je crie vers Toi :
Entends mon cri !
Que Tes oreilles soient attentives
Au cri de ma prière !
150
Laissons nos cœurs éclater d’amour et levons nos mains vers le ciel,
car bientôt nos cœurs ne battront plus et la terre pèsera de tout son
poids sur nos mains.
Cet arbre que tu vois, le vent de l’hiver l’a dépouillé de ses feuilles.
Comme un suppliant il hausse ses branches vers la nue. Le ciel
écoute la prière de cet arbre, qui recevra au printemps une robe de
feuilles et de fleurs. La Providence, ensuite, le chargera de fruits.
151
Dès lors, Esprit béni, pure lampe de lumière,
Éternel printemps de grâce et vraie sagesse,
Daigne verser dans mon esprit aride
Une modeste goutte de céleste rosée,
Pour imprégner mes vers de son effluve exquis,
Et m’inspirer des mots fidèles à ma pensée
Pour dire les merveilles que ta grâce accomplit.
152
Nul mortel n’a pu Te voir,
Mille amoureux pourtant Te désirent ;
Il n’est pas de rossignol qui ne sache
Que dans le bouton sommeille une rose.
L’amour est là où la splendeur
Vient de Ton visage : sur les murs du monastère
Et sur le sol de la taverne,
C’est la même flamme inextinguible.
Là où l’ascète enturbanné
Célèbre Allah nuit et jour,
Là où les cloches appellent à la prière,
Là où se trouve la croix du Christ.
153
L’heure approche
des amères douleurs,
combien longtemps
les endurerai-je, Dieu sait.
Ô Seigneur mon Dieu,
je Te demande humblement
hâte-Toi, doux Christ,
et délivre-moi sûrement.
Bien que mon péché
mérite bien
pareille douleur,
que je ne puis dire, oh oui :
Pourtant mon Dieu
ne te détourne pas de moi,
ni ne m’abandonne
en si dure épreuve.
Ce ventre et le fruit
qui doit en jaillir,
Tu les as créés
pour glorifier Ton nom.
Au nom du Christ
je souffrirai mon labeur ;
maintenant, Saint Esprit,
console-moi dans l’affliction.
Viens, Père aimé,
que Ta puissance advienne.
Ô Jésus-Christ,
étends sur moi ta grâce.
Ô Dieu, vois
154
ma douleur et ma peine.
Exaudi me
Miserere mei.
155
Dieu tout-puissant et éternel, qui ne détestes rien de ce que Tu as
créé et qui pardonnes tous les péchés de ceux qui font pénitence,
crée-nous des cœurs nouveaux et contrits, afin que nous regrettions
justement nos péchés, reconnaissions notre abjection et puissions
obtenir de Toi, le Dieu de toute miséricorde, la rémission et le pardon
parfait par l’intercession de notre Seigneur Jésus-Christ.
156
C’est toi qui es, Seigneur :
Les gens parlent de toi comme d’un père et d’une mère,
C’est toi qui, comme Shamash, illumines leurs ténèbres.
Tu fais justice chaque jour à l’opprimé et à celui qui est maltraité,
Tu rétablis la déshéritée, la veuve, celui qui gémit et qui ne peut pas
dormir.
L’objet de leur attention, celui qui les conduit, c’est toi.
Tous les pays et les foules prospèrent sur ton ordre.
Tu es miséricordieux, Seigneur, tu sauves de la peine et de la
difficulté.
Tu regardes celui qui est fatigué, épuisé, celui qui a péché,
Tu relâches le captif, tu le prends par la main.
Celui qui gît blessé sur un lit, tu le fais se lever.
À celui qui croupit dans une prison obscure, tu fais voir la lumière.
Prière à Mardouk, XIXe siècle avant notre ère. Mardouk était le dieu
tutélaire de l’empire babylonien. Shamash était le dieu du soleil,
du droit et de l’équité et le patron des devins.
157
N’est-ce qu’au ciel que tu révèles ta parole ?
Comment la communiqueras-tu ?
Toi qui dérobes la gloire sur la terre.
Nul ne peut être l’âme de celui qui donne la vie.
Vous tous, Aigles et Jaguars1, où irez-vous ?
Quelles seront vos souffrances ?
Au creux de sa paume, il nous tient,
Nous agite à son gré.
Nous sommes comme ses jouets.
Maître du proche et du lointain,
Nul ne déplore d’être près de toi,
Toi qui donnes la vie.
Tous nous partirons pour la région des morts.
Qui sommes-nous pour toi ?
Voilà pourquoi je pleure,
Toi qui donnes la vie.
Tu nous détruis, tu nous fais disparaître,
Mais tu répands tes dons, ta nourriture, tes refuges,
Ô toi qui donnes la vie.
Nul ne peut dire s’il vit près de toi.
158
Seigneur, donne-moi une bonne digestion et naturellement aussi,
quelque chose à digérer… Donne-moi une âme qui ne connaisse
pas l’ennui, les murmures, les soupirs, les lamentations. Ne permets
pas que je me soucie trop de cette chose envahissante qui se
nomme « moi ». Donne-moi le don de savoir rire d’une plaisanterie,
afin que je sache tirer un peu de joie de la vie et que je puisse en
faire part aussi aux autres. Seigneur, donne-moi le sens de l’humour.
159
Marie Immaculée, amour essentiel,
Logique de la foi cordiale et vivace,
En vous aimant qu’est-il de bon que je ne fasse,
En vous aimant du seul amour, Porte du ciel ?
160
Ô Dieu, accepte ce sacrifice, car l’homme blanc est venu à mon
foyer. Si l’homme blanc tombe malade, fais que ni lui ni sa femme ne
deviennent très malades. L’homme blanc est venu chez nous de son
pays, de l’autre côté de l’eau ; c’est un homme bon et il traite bien
les gens qui travaillent pour lui. Si l’homme blanc et sa femme
tombent malades, fais qu’ils ne deviennent pas très malades, car
moi et l’homme blanc sommes unis pour Te faire un sacrifice. Ne les
laisse pas mourir, car nous Te sacrifions un bélier très gras.
L’homme blanc est venu de très loin chez nous et maintenant nous
nous sommes entendus pour Te faire un sacrifice. Où qu’il aille, ne le
laisse pas tomber malade, car il est bon et extraordinairement riche,
et je suis aussi bon et riche ; et moi et l’homme blanc nous vivons
dans d’aussi bons rapports que si nous étions fils d’une même mère.
Dieu, nous Te destinons un grand mouton ; l’homme blanc et sa
femme et moi et mon peuple, nous allons sacrifier pour Toi sur le
tronc d’un arbre un mouton, un mouton très précieux. Fais que je ne
tombe pas malade, car je lui ai appris à Te prier, comme s’il était un
vrai Kikouyou.
161
Grand est notre Dieu, grande est sa puissance, sa sagesse est
infinie.
Louez-le, cieux ! Louez-le, soleil, lune et planètes,
dans la langue qui vous est donnée pour louer votre Créateur.
162
Mon Dieu, daigne me donner le sentiment continuel de Ta présence,
de Ta présence en moi et autour de moi et en même temps cet
amour craintif qu’on éprouve en présence de ce qu’on aime
passionnément et qui fait qu’on se tient devant la personne aimée
sans pouvoir détacher d’elle les yeux, avec un grand désir et une
volonté de faire tout ce qui lui plaît, tout ce qui est bon pour elle, et
une grande crainte de faire, dire ou penser quelque chose qui lui
déplaise ou lui fasse mal.
163
Maintenant, grâces à Dieu qui nous a honorés de Son heure,
et saisi notre jeunesse et tirés de notre sommeil.
D’une main sûre, d’un œil clair et d’une force renouvelée,
nous nous sommes coulés, comme des nageurs bondissant dans
l’eau pure,
contents de quitter un monde vieilli et froid et las
et les cœurs malades que l’honneur n’émouvait plus.
164
Protège-moi, mon Dieu, car j’ai mis ma confiance en Toi.
Ô mon âme, tu as dit au Seigneur : Tu es mon Dieu, mes
possessions ne sont rien en regard de Toi.
Toute ma dilection est dans les saints du martyrologe et dans ceux
qui excellent en vertu.
Mais ceux qui honorent un autre dieu, ils souffriront de grandes
épreuves.
Je ne leur ferai pas d’offrandes de sang, mes lèvres ne prononceront
pas leurs noms.
Le Seigneur lui-même fait part de mon patrimoine et de mon
quotidien : Tu maintiendras mon lot.
Et ce lot est chu en terre fertile : oui, j’ai fait un bel héritage.
J’ai toujours placé Dieu devant moi : Il se tient à ma droite et je ne
serai donc pas défait.
C’est ainsi que mon cœur a toujours été heureux et que ma gloire
s’en réjouit : ma chair aussi se reposera dans l’espoir.
Pourquoi, en effet ? Tu ne conduiras pas mon âme en enfer, et Tu
ne souffriras pas que Ta créature soit atteinte par la corruption.
Tu me guideras sur le chemin de la vie ; en Ta présence la joie
atteint sa plénitude et à Ta droite, le plaisir est éternel.
165
Ô la puissance et la gloire du char de la tempête ! Il fracasse tout sur
son passage et fait comme un bruit de tonnerre ! En touchant le ciel,
il laisse des traînées rouges, en touchant le sol, il répand la
poussière. […] Souffle des dieux, embryon de l’univers, ce dieu va
partout où il veut. On l’entend, mais on ne peut voir ses formes.
Honorons la tempête avec une offrande.
166
Ô Père Nzame, Ta création est bonne, mais Tu nous causes une
grande douleur par la mort. Tu aurais dû T’arranger pour que nous
ne soyons pas assujettis à la mort, ô Nzame. Ô Nzame, nous
sommes dans une grande tristesse.
167
Je vous supplie Marie, sainte dame, mère de Dieu, très pleine de
piété, fille du plus grand roi, très glorieuse mère, mère des orphelins,
consolation des affligés, chemin des égarés, salut de ceux qui
espèrent en vous, vierge avant de donner naissance, vierge pendant
les couches, vierge après les couches, fontaine de pitié, fontaine de
salut et de grâce, fontaine de piété et de joie, fontaine de consolation
et de bonté, […] avec tous les saints et les élus de Dieu, hâtez-vous
de venir à mon aide et conseil dans toutes mes prières et requêtes,
dans toutes mes difficultés et tous mes besoins, dans toute chose
que je ferai, que je dirai, que je penserai chaque jour, chaque nuit,
chaque heure, chaque moment de ma vie. Obtenez de moi, votre
serviteur, auprès de votre fils estimé la plénitude de toute
miséricorde et consolation, de tout conseil et de tout secours, de
toutes bénédictions et sanctification, de tout salut, paix et prospérité,
de toute joie et bonheur, et une abondance de choses bonnes pour
l’esprit et le corps, ainsi que la grâce du Saint-Esprit afin qu’il
ordonne toutes choses en bon ordre pour moi…
168
Ô saint Expédit, confiant dans ta promptitude et la force de ton
intercession, je te supplie d’intervenir pour moi auprès du Seigneur.
Voici la grâce que je sollicite :
Je suis indigne de tout bien, mais j’ai confiance en toi et en la Vierge
Marie. Que le Seigneur daigne exaucer ton ardente prière et qu’Il me
rende digne d’être un jour capable comme toi de répandre mon sang
pour l’amour du Christ ! Amen.
169
Que luise pour eux, Seigneur, l’éternelle lumière avec Tes Saints,
parce que Tu es bon. Donne-leur, ô Seigneur, le repos et que luise
pour eux la lumière pour toujours.
170
Je vous salue, saints anges gardiens de mes parents, de mes amis,
de mes bienfaiteurs,
gardez-les et protégez-les d’une manière spéciale,
secourez-les dans tous leurs besoins pendant leur vie et surtout à
l’heure de la mort.
Je vous salue, saints anges gardiens du Souverain pontife, des
évêques et de tous les pasteurs qui nous gouvernent et nous
dirigent dans les voies du salut ;
obtenez-leur le zèle, la prudence, les lumières et la sainteté
nécessaires pour remplir dignement les fonctions de leur ministère.
Je vous salue, saints anges gardiens de tous ceux qui sont chargés
de nous gouverner dans l’ordre des choses temporelles ;
obtenez-leur cette sagesse que Dieu donna à Salomon pour
gouverner son peuple.
Je vous salue saints anges gardiens de tant d’hommes qui ne vous
connaissent pas,
je vous témoigne pour eux le respect, l’amour et la reconnaissance
que vous méritez pour les soins que vous leur prodiguez.
Qu’ils parviennent avec vous au terme de la félicité éternelle.
Je vous salue, saints anges gardiens de cette maison et de ses
membres,
obtenez-nous de vivre toujours unis en paix et conduisez-nous aux
pieds du Très-Haut pour y recevoir la couronne de l’immortalité.
171
Nul ne peut avoir en lui la prière pure s’il est dominé par l’amour du
luxe et des honneurs. Car les penchants naturels et les pensées de
la vanité s’enroulent autour de lui comme une chaîne et retiennent
l’intelligence qui, tel un oiseau attaché, essaie de s’envoler au
moment de la prière.
172
Jésus, qui revêtis un corps, devins homme et apparus à nous tous
afin que nous ne soyons pas séparés de Ton amour,
Notre Seigneur, qui donnas Ta vie pour nous, nous rachetas par Ton
sang et nous acquis pour Toi comme une possession achetée à
grand prix !
En effet, qu’avons-nous que nous puissions Te donner en échange
de Ta vie,
Car c’est Toi qui as donné Ta vie pour nous ?
Il n’y a rien qui appartienne à personne.
Et d’ailleurs, Tu ne demandes rien,
Sinon que nous Te priions et vivions.
173
Donnez, Seigneur, à ceux qui lisent vos Écritures, le progrès ; à ceux
qui recherchent votre Loi, la rémission de tous les péchés ; afin que
nous, qui sommes habités par un grand désir de parvenir à la
lumière de vos Écritures, nous ne soyons obscurcis ou aveuglés par
les ténèbres d’aucun péché. Attirez-nous vers vous par la vertu de
votre Toute-puissance. Ne laissez pas errer au gré de leur volonté
ceux que vous avez rachetés de votre sang précieux. Ne permettez
pas que votre image soit obscurcie en nous, cette image qui est
toujours excellente si elle est défendue par votre grâce.
174
Saint Antoine, je viens te confier ma peine. Je te sais le digne frère
de saint François d’Assise. Pour Dieu, tu as renoncé aux richesses
et aux honneurs, tu as désiré le martyre, tu as prêché à toute
créature et converti de nombreux pécheurs, tu as dès cette vie
obtenu beaucoup de miracles. Puisque Dieu t’a concédé une telle
puissance de prière, si mon exaucement peut servir à ta gloire,
présente-Lui toi-même mon intention. Amen.
175
Les hommes tombent de toi comme des fruits pourris. Absorbe-les,
ils reviennent à tes racines. Que je puisse seulement, ô Arbre de vie,
reverdir avec toi, entourer de mon souffle, dans une paix ardente, les
mille bourgeons de ta couronne, car nous sommes tous issus de la
même semence dorée !
Ô sources de la terre ! Ô fleurs, aigles, forêts et toi, lumière
fraternelle, notre amour est en même temps ancien et nouveau !
Nous sommes libres et sans souci de nous ressembler tous
extérieurement : comment les figures de la vie ne varieraient-elles
pas ? Mais tous nous aimons l’Éther et nos ressemblances
profondes sont intérieures.
176
Salut à toi qui demeures dans la paix !
Seigneur épanoui aux apparitions puissantes.
Les dieux se plaisent à te regarder
quand le pschent repose sur ton front,
quand ton amour s’étend sur le Double-Pays [d’Égypte],
quand tes rayons brillent dans les yeux.
Les nobles sont heureux quand tu te lèves,
Ton troupeau défaille quand tu brilles.
Ton amour est dans le ciel du sud, et ta tendresse dans le ciel du
nord.
Ta beauté captive les cœurs et ton amour alanguit les bras,
ton apparence parfaite désarme les mains
et les cœurs oublient tout pour t’avoir regardé.
Forme unique qui crées tout ce qui existe,
Un qui demeures unique tout en créant les êtres,
les hommes sont sortis de ses yeux, les dieux ont existé par sa
bouche.
Il fait l’herbe pour nourrir le bétail
et les arbres fruitiers pour les humains.
Il fait ce dont vivent les poissons du fleuve
et les oiseaux qui peuplent le ciel…
177
Connais-Le, Celui qui est au-dessus de la raison ; et que Sa paix te
donne la paix. Sois un guerrier et tue le désir, ce puissant ennemi de
l’âme.
178
Seigneur, ne me refuse pas ton secours, car personne ne m’aiderait.
Si tu me chasses, je resterai couché sur le parvis de ton temple.
Seigneur ! Par les saintes prières que prononcent les pèlerins, par la
dépouille mortelle du Prophète, par les hymnes de reconnaissance
des guerriers que tu as fait triompher, par la sagesse des vieillards,
par les chants des derviches, je te supplie de m’épargner de mourir
dans une religion autre que l’islam ! Brandis toujours devant mes
pas le flambeau de la Vérité, défends à mes mains de toucher ce
qu’elles ne doivent pas toucher et empêche mes yeux de regarder
ce qu’ils ne doivent pas voir ! Devant ta majesté, ta splendeur, je
n’existe pas. Mais si tu me regardes, j’existe aussitôt !
179
À Celle qui vient des cieux,
je veux dire « salut » !
180
Hymne à la déesse sumérienne Inanna, IIIe millénaire avant notre
ère. Dans la mythologie sumérienne, Inanna était à la fois la
déesse de l’amour et de la guerre. Il semble qu’elle ait été
identifiée à l’étoile Vénus.
181
Quand tu seras arrivé dans les profondeurs de la terre, au lieu de
séjour des morts, envoie aux heures de minuit ce démon chez moi,
***, dont je tiens les restes corporels dans les mains, et qui viendra
sur ton ordre pour accomplir tout ce que j’ai dans le cœur, en se
montrant doux, inoffensif et dépourvu de pensées hostiles à mon
égard.
182
Ô Zeus Père, qui trônes sur l’échine de l’Atabyrion,
Bénis l’hymne qui consacre la victoire olympique
Et l’homme qui a trouvé dans son poing la vaillance.
Fais-lui accorder avec révérence les grâces du peuple et de ses
hôtes.
Car il va droit sur sa route, loin de l’orgueil ennemi,
Habité des lumières qui guidaient les droits esprits de ses excellents
ancêtres.
N’enfouis jamais la semence issue de Kallianax.
Mais voici que grâce à la générosité des Ératides, la ville festoie.
Et soudain, la brise se lève.
183
Ô Seigneur Tout-puissant,
Ahoura Mazda !
Puisse l’Esprit du Mal être contenu !
Puisse-t-il être repoussé !
Défait !
Que soient défaits
le Malin, les démons,
les méchants, les trompeurs,
les pécheurs, les aveugles,
les sourds, les cruels,
les mauvais, les menteurs, les tentateurs !
Que soient contenus les mauvais souverains !
Ô Seigneur Tout-puissant,
Ahoura Mazda !
Je m’écarte de tout péché !
Je me repens de toute mauvaise pensée,
de toute mauvaise parole,
de toute mauvaise action,
que j’ai pu avoir l’intention
de faire, de dire, de commettre !
Je me repens de tout le mal
qui a pu venir de moi,
de ces péchés par pensée, paroles et actions
concernant mon corps ou mon âme,
concernant ce monde-ci ou celui de l’esprit,
je m’écarte,
demandant humblement la miséricorde
et par trois fois, je me repens.
184
Zarathoustra, prière mazdéenne de repentir.
185
Dieu éternel et Tout-puissant, qui souffris pour la plus grande
confirmation de la foi que ton saint apôtre Thomas doutât de la
résurrection de ton Fils, accorde-nous de croire parfaitement et sans
aucun doute en ton fils Jésus-Christ, et que notre foi sous ton regard
ne soit jamais prise en défaut. Entends-nous, ô Seigneur, par
l’intercession du même Jésus-Christ, auquel soient donnés ainsi
qu’à toi et au Saint Esprit tout l’honneur et toute la gloire pour
maintenant et l’éternité.
186
Ô Jésus, toi qui souffres,
donne-moi de pouvoir chaque jour voir ton visage sur celui des
malades,
donne-moi de pouvoir te servir en leur prodiguant mes soins,
donne-moi de te reconnaître partout,
même caché sous le masque de la colère, du crime ou de la folie,
donne-moi de pouvoir dire : « Jésus, toi qui souffres, qu’il est doux
de te servir »,
donne-moi, Seigneur, cette vision de foi,
et ma tâche ne m’apparaîtra jamais monotone…
Mère Teresa.
187
Écoutez, vous, nos anciens,
vous qui êtes partis
et m’avez laissé avec le clan,
vous avez entendu les coups de fusil
comme ils ont crépité,
vous avez entendu les tambours, les grands et les petits,
voici maintenant le vin nsamba.
Buvez-en, tous les vieux et les mères et les aînés,
pour que vous favorisiez la procréation et le trésor humain !
Voici les assiettes que nous avons apportées
pour que vous mangiez les matondo
et que vous nous aimiez !
188
Le Maître [Confucius] tomba gravement malade. Zilu lui demanda la
permission d’offrir une prière expiatoire. Le Maître dit : « Cela se fait-
il ? — Cela se fait, répondit Zilu ; ainsi est-il dit dans l’Oraison : “Pour
toi, nous offrons cette prière aux Esprits du ciel et à ceux de la terre.”
» Le Maître dit : « Oh, si c’est cela que tu veux dire, il y a longtemps
que je prie. »
189
Très doux Seigneur Jésus, je te prie de bien vouloir exaucer, par les
mérites de ta très sainte vie, cette prière que je t’adresse pour tous
les défunts de tous les temps et spécialement ceux pour qui on ne
prie jamais. Je te demande de suppléer à tout ce que ces âmes ont
négligé dans l’exercice de tes louanges, de ton amour, de la
reconnaissance, de la prière, de la vertu et de toutes les autres
bonnes œuvres qu’elles auraient pu accomplir et qu’elles n’ont point
faites ou qu’elles ont accomplies avec trop d’imperfection. Amen.
190
Ô Toi que nul n’a pu connaître
Et n’a renié sans mentir,
Réponds-moi, Toi qui m’as fait naître,
Et demain me feras mourir !
191
192
Béni soit le Seigneur Dieu d’Israël, car Il a visité et racheté Son
peuple ;
et Il a suscité pour nous un puissant salut, dans la maison de Son
serviteur David ;
comme Il l’a dit par la bouche de Ses saints prophètes, qui existaient
depuis le commencement du monde ;
nous serions sauvés de nos ennemis et des mains de tous ceux qui
nous haïssent,
nous recevrions le pardon promis à nos aïeux et nous nous
rappellerions Sa sainte alliance ;
qu’Il s’acquitterait de la promesse faite à nos aïeux et serait
généreux envers nous,
que nous serions sauvés des mains de nos ennemis afin de pouvoir
Le servir sans crainte
dans la sainteté et la droiture en Sa présence pendant tous les jours
de notre vie…
193
Je m’inclinerai volontiers sous le poids des épines et du bois mort.
L’air est un tambourin de cristal que Tu fais vibrer de Tes doigts
délicats.
Les peupliers de France seront mes témoins.
Ta bonté est comme le vieux soleil sur les branches qui attendent de
verdir.
Je viens à Ta rencontre dans le silence.
Des pigeons blancs volent vers Ton cœur.
194
Tant que mes yeux pourront larmes épandre,
À l’heur passé avec toi regretter,
Et qu’aux sanglots et soupirs résister
Pourra ma voix, et un peu faire entendre :
195
Seigneur, dont l’esprit est si bon, si doux en toutes choses, faites-
moi la grâce de n’agir pas en païen dans l’état où votre justice m’a
réduit : que comme un vrai chrétien, je vous reconnaisse pour mon
Père et pour mon Dieu, en quelque état que je me trouve, puisque le
changement de ma condition n’apporte à la vôtre, que vous êtes
toujours le même et que vous n’êtes pas moins Dieu quand vous
affligez que quand vous consolez.
Vous m’avez donné la santé pour vous servir, et j’en ai fait souvent
un usage tout profane. Vous m’envoyez maintenant la maladie pour
me corriger : ne permettez pas que j’en use pour vous irriter par mon
impatience !
196
Arc-en-ciel, ô ! Arc-en-ciel,
toi qui brilles tout là-haut, si haut,
par-dessus la forêt si grande,
au milieu des nuages noirs,
partageant le ciel sombre,
tu as renversé sous toi,
vainqueur de la lutte,
le tonnerre qui grondait,
qui grondait si fort, irrité.
Était-il fâché contre nous ?
Au milieu des nuages noirs
partageant le ciel sombre,
comme le couteau qui tranche le fruit trop mûr,
Arc-en-ciel, Arc-en-ciel.
Et il a pris la fuite,
le tonnerre tueur des hommes,
comme l’antilope devant la panthère,
et il a pris la fuite,
Arc-en-ciel, Arc-en-ciel.
Arc puissant du chasseur de là-haut,
du chasseur qui poursuit le troupeau des nuages,
comme un troupeau d’éléphants effrayés,
Arc-en-ciel, dis-lui notre merci.
Dis-lui ! Ne sois pas fâché.
Dis-lui ! Ne sois pas irrité.
Dis-lui ! Ne nous tue pas.
Car nous avons très peur.
Arc-en-ciel, dis-le-lui.
197
Chant pygmée de l’Arc-en-ciel. Chez les Pygmées de la forêt
équatoriale du Congo et du Gabon, l’arc-en-ciel est un symbole de
Dieu. Dès qu’il l’aperçoit, chacun doit quitter son travail, prendre
son arc et se placer face à l’arc-en-ciel, pour le cacher de son
regard.
198
Tang a dit : « Moi, pauvre avorton, j’ose sacrifier un taureau noir.
J’ose proclamer ceci devant le glorieux Souverain du Ciel :
“Je n’ose pas gracier les coupables.
Tes serviteurs ne peuvent rien te cacher,
c’est Toi qui les juges.” »
199
Que le havre de ton âme soit lumineux !
Aucun esprit plus charmant que le tien
ne quitta jamais le joug des mortels
pour étinceler dans les orbes bénis !
200
Seigneur, notre Dieu, nous croyons en Toi, Père, Fils et Saint-Esprit.
[…] J’ai orienté mon effort selon cette règle de foi, autant que je l’ai
pu, autant que Tu m’en as donné le pouvoir. Je T’ai cherché, j’ai
essayé de saisir par l’intelligence ce que je croyais, j’ai beaucoup
disserté, j’ai beaucoup peiné.
201
Je ne suis qu’un bonhomme en bois, la peau de ma tête se
dessèche. Oh Dieu ! mon Dieu ! mon Dieu ! J’ai peur, pitié. Ah, j’ai
soif.
202
Ô Sage, toi qui,
en tant qu’Esprit très saint,
as façonné le bœuf
et les eaux et les plantes,
donne-moi Immortalité
et Intégrité,
force et endurance
avec la Bonne Pensée,
lors du Jugement !
Quelle rétribution
tu destines aux deux partis,
ô Sage,
par ton feu brillant et par le métal fondu,
donnes-en signe aux âmes,
pour causer dommage au méchant
et bénéfice au juste.
203
fait obtenir l’Empire.
Je prie pour cette heureuse récompense.
204
Ô mon Dieu, tout ce que Tu m’as réservé comme choses terrestres,
donne-les à Tes ennemis, et tout ce que Tu m’as réservé dans le
monde à venir, donne-le à Tes amis. Car Tu me suffis.
205
Cœur douloureux et immaculé de Marie,
priez pour nous.
206
L’aurore terrestre
se revêt de lumière
pour rendre hommage
au Créateur de l’homme.
Le Haut ciel
chasse ses nuages
et se soumet
au Créateur de l’homme.
Le Seigneur des Étoiles,
notre Père le Soleil,
répand sa chevelure
à ses pieds.
Le vent à son tour
secoue la cime des arbres,
agite les branches
et les courbe vers le sol.
Au cœur des arbres
les oiseaux chantent
et rendent leur hommage
au maître de la terre.
Toutes les fleurs,
éclatantes et belles,
déploient leurs couleurs
et leurs parfums.
207
Hymne inca au Créateur de l’homme. Les résonances chrétiennes
de ce texte pourraient refléter l’influence des missions espagnoles
après la conquête du Pérou.
208
Notre Père
qui es aux cieux,
que Ton nom soit sanctifié,
que Ton règne advienne,
que Ta volonté soit accomplie sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain supersubstantiel
et remets-nous de nos dettes
comme nous les remettons à nos débiteurs,
et ne nous induis pas en tentation,
mais délivre-nous du mal,
car à Toi appartiennent le règne,
la puissance
et la gloire.
Amen.
209
Ô mon âme, tu cherches de la nourriture ? Béni soit Dieu de ce que
tu n’as point de pain à manger ni même d’eau à boire. […] Ô mon
âme, comment t’est venue cette préoccupation, toi qui possèdes
avant tout la nourriture spirituelle du Seigneur ? […] Je n’ai pas à
espérer une nourriture corporelle offerte par le monde. Ceux, en
effet, qui travaillent en Jésus ont une nourriture immortelle, car la
nourriture de la Parole leur suffit.
210
Lorsqu’il faudra aller vers Vous, ô mon Dieu, faites
que ce soit par un jour où la campagne en fête
poudroiera. Je désire, ainsi que je fis ici-bas,
choisir un chemin pour aller comme il me plaira,
au Paradis où sont en plein jour les étoiles.
Je prendrai mon bâton et sur la grande route,
j’irai, et je dirai aux ânes, mes amis :
je suis Francis Jammes et je vais au Paradis,
car il n’y a pas d’enfer au pays du Bon Dieu.
Je leur dirai : venez, doux amis du ciel bleu,
pauvres bêtes chéries qui,
d’un brusque mouvement d’oreille,
chassez les mouches plates, les coups et les abeilles…
211
vers des ruisseaux touffus où tremblent des cerises
lisses comme la chair qui rit des jeunes filles,
et faites que, penché dans ce séjour des âmes,
sur Vos divines eaux, je sois pareil aux ânes
qui mireront leur humble et douce pauvreté
à la limpidité de l’amour éternel.
212
Jésus, Tu sais,
Jésus, Tu peux,
Jésus, Tu vois,
Jésus, Tu pourvois.
Alors Jésus, penses-y pour moi, moi je n’y pense plus.
Saint Augustin.
213
Celui qui vit d’habitude
proche du Bien-aimé,
la patience ne peut l’accoutumer
à l’exil.
L’esclave de l’Amour
ne peut se résoudre
à délaisser le Bien-aimé,
il n’en a pas la force.
Quand mes yeux ne Te voient pas,
ô mon Bien-aimé,
c’est mon cœur
qui ne cesse de Te contempler.
214
Mon cœur désire te voir, Seigneur des météores,
lorsque ta gorge souffle le vent du nord.
Tu fais qu’on soit rassasié sans qu’on ait à manger ;
tu fais qu’on soit ivre sans qu’on ait à boire.
Mon cœur désire te voir.
Mon cœur est dans la joie, Amon, protecteur du pauvre !
Tu es le père de celui qui n’a pas de mère,
l’époux de la veuve.
215
Grande est la joie d’Adam, car il va être ramené à son origine !
Amen !
Michel avec sa paix. Amen !
Gabriel avec ses bonnes nouvelles. Amen !
Raphaël avec l’huile de vie. Amen !
Rakouël avec son fruit. Amen !
Salaphouël avec ses psaltérions. Amen !
Balsamos avec sa virginité. Amen.
Harmosiel, celui de la trompette de l’esprit. Amen.
Sareiou avec son parfum. Amen !
Kadiel avec son tambour. Amen !
Ouriel avec la lumière du soleil. Amen !
Voilà les anges de la lumière !
Venez pour la joie de notre roi Jésus, amen !
Car nous nous réjouissons tous du pardon d’Adam et de tous ses
fils.
En paix ! Amen ! Alléluia !
216
Éclaire nos ténèbres, nous T’en prions, ô Seigneur, et dans Ta
grande miséricorde protège-nous contre tous les périls et dangers
de cette nuit, pour l’amour de Ton fils unique, Notre-Seigneur Jésus-
Christ.
217
Mon Dieu, fais-moi sortir des ténèbres
vers la lumière,
éclaire mon cœur par la sagesse,
donne-nous la lumière par laquelle nous nous dirigerons vers Toi.
Ô mon Dieu, mets la lumière dans nos cœurs,
la lumière dans mes oreilles,
la lumière dans mes yeux,
la lumière sur ma langue,
la lumière à ma droite, la lumière à ma gauche,
la lumière au-dessus de moi,
la lumière en dessous de moi,
la lumière devant moi,
la lumière derrière moi.
Mets dans mon âme la lumière,
inonde-moi de lumière.
Seigneur, dilate mon cœur et facilite ma tâche.
Je viens à Toi, ô mon Dieu, d’un pays lointain,
portant mes nombreuses fautes et mes mauvaises actions,
ayant besoin de Toi et craignant ton châtiment.
Je Te prie de me recevoir dans Ta clémence
et de m’introduire dans Ton grand paradis.
Mon Dieu, Tu entends ma parole, Tu vois ma place,
Tu connais mes plus intimes secrets et mes moindres gestes.
De mon être rien n’est mystérieux pour Toi.
Je suis le pauvre qui implore Ton assistance
et cherche Ta protection…
218
Les Pères appellent la prière arme spirituelle. Nous ne pouvons pas
aller au combat sans elle, afin de n’être pas capturés et accablés
dans le pays des ennemis. Il n’est pas possible d’acquérir la prière
pure sans s’attacher à Dieu dans un cœur droit. Car c’est Lui qui
donne la prière à celui qui prie et qui enseigne à l’homme la
connaissance.
219
Misérable moine du nom de Théophane,
j’expose l’échelle des grâces divines
que l’expérience a fait connaître à ceux qui portaient Dieu.
220
Vierge humaine et d’orgueil ennemie,
que te meuve l’amour de commune origine ;
miséricorde pour un cœur humble et contrit !
Car si un peu de terre, mortelle et périssable,
j’ai aimée avec si merveilleuse foi,
que ne devrai-je faire, ô noble objet, pour toi ?
Et si de mon état très misérable et vil,
par tes mains je me relève,
Vierge, je consacre, purifiés,
à ton nom mes pensées, mon génie et mon style,
et ma langue et mon cœur, mes larmes, mes soupirs.
Guide-moi vers le meilleur gué
et agrée mes désirs convertis.
221
Pense à Zeus, au seul nom de Némée,
évoque tranquillement la riche harmonie des hymnes.
Célèbre ici comme il convient le roi des dieux d’une voix calme,
lui qui, dans une brûlante étreinte, engendra Éaque,
prince de mon illustre patrie.
Ô Héraklès, il fut pour toi un hôte
prévenant et un frère, car lorsque l’homme
se soucie de l’homme, nous pouvons dire qu’un voisin
qui aime son prochain d’un cœur chaleureux est une joie
qui vaut tout. Si seulement Dieu l’accorde !
222
Terre, si je viens à mourir,
c’est de toi que je dépends.
Terre, tant que je suis en vie,
c’est en toi que je mets ma confiance,
terre qui reçois mon corps.
223
Seigneur, tout ce que j’ai est désormais à Vous. Régnez en
souverain dans mon cœur. Je ne veux plus Vous en disputer la
possession. Il n’est fait que pour Vous et je Vous le dois par justice,
par reconnaissance, par tous les motifs imaginables. Et quand je ne
Vous le devrais pas, ne serais-je pas trop heureux d’avoir à Vous
offrir quelque chose du mien, à Vous qui rendez au centuple, qui
Vous piquez de vaincre en libéralité ceux qui Vous donnent, et qui
êtes le plus magnifique de tous les maîtres : mes penchants, mes
désirs, mes projets, mes talents, mes forces, mes faiblesses même,
tout est à Vous ; je n’en veux plus user que comme d’un bien
emprunté et dont je dois Vous rendre compte. Mais aussi tout ce que
Vous êtes est à moi dans le moment où Vous me nourrissez de
Votre chair : Vos mystères, Votre doctrine, Vos dons, Vos
promesses, tous les biens me sont arrivés avec elle ; Vous Vous
donnez tout entier à moi dans ce sacrement. Heureux si je ne
rétracte jamais le don que je Vous fais, et encore plus heureux si je
conserve précieusement celui que Vous venez de me faire. Ainsi
soit-il !
224
Ô Dieu Tout-puissant, qui as fait surgir la force des enfants et des
nourrissons, et qui as voulu que des enfants Te glorifient par leur
mort, mortifie et tue en nous tous les vices, renforce-nous ainsi par
Ta grâce, de telle sorte que par l’innocence de nos vies et la
constance de notre foi jusque même dans la mort, nous puissions
glorifier Ton saint nom, par l’intercession de Jésus-Christ notre
Seigneur.
225
Toi, immortel, même si les Grecs
ne te chantent plus d’hymnes, dieu de la mer !
Que ton ressac résonne encore souvent dans mon âme,
qu’impavide et agile, ainsi que le nageur
dans ta houle vive et joyeuse, l’esprit
s’exerce pour y saisir le mouvement, le devenir,
le langage des dieux, et si le temps qui tout emporte
m’étreignait trop fortement et que l’errance
et la détresse disloquaient chez les mortels mon existence de
mortel,
alors laisse-moi dans tes profondeurs recueillir le silence.
226
Ô amour pur, sincère et parfait !
Ô lumière substantielle !
Éclaire-moi pour que je reconnaisse Ta lumière et perçoive Ton
amour,
donne-moi Ton amour afin que je voie tes entrailles paternelles.
227
Très-haut, Tout-puissant, bon Seigneur,
à Toi sont les louanges, la gloire et l’honneur
et toute bénédiction.
À Toi seul, Très-haut, ils conviennent,
et nul homme n’est digne de Te nommer.
Loué sois-Tu, mon Seigneur, avec toutes Tes créatures,
spécialement messire frère soleil,
qui est le jour, et par lui Tu nous illumines.
Et il est beau et rayonnant avec grande splendeur,
de Toi, Très-haut, il porte le signe.
Loué sois-Tu, mon Seigneur,
pour sœur lune et les étoiles
que dans le ciel Tu as formées,
claires, précieuses et belles.
Loué sois-Tu mon Seigneur pour frère vent
et pour l’air et le nuage et le ciel serein et tous les temps,
par lesquels Tu soutiens Tes créatures.
Loué sois-Tu mon Seigneur pour sœur eau,
qui est très utile et humble, et précieuse et chaste.
Loué sois-Tu, mon Seigneur, pour frère feu,
par lequel Tu illumines la nuit,
il est beau et joyeux, et robuste et fort.
Loué sois-Tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère
la terre,
qui nous soutient et nous gouverne
et produit divers fruits,
ainsi que les fleurs de couleurs et l’herbe.
Loué sois-Tu, mon Seigneur,
pour ceux qui pardonnent par amour pour Toi
et supportent maladies et tribulations.
228
Heureux ceux qui les supportent en silence,
car par Toi, Très-haut, ils seront couronnés.
Loué sois-Tu, mon Seigneur,
pour sœur notre mort corporelle,
à qui nul vivant ne peut échapper.
Malheur à ceux qui mourront dans les péchés mortels,
heureux ceux qu’elle trouvera dans Tes très saintes volontés,
car la seconde mort ne leur fera pas de mal.
Louez et bénissez le Seigneur,
et rendez-lui grâces
et servez-Le avec grande humilité.
229
Je n’existe pas, mais tout le mal est de moi,
Il n’existe que Toi, mais tout le bien vient de Toi.
230
Ô Seigneur, Tu as comblé Ton serviteur de grâces, fidèle à Ta
parole.
Ô apprends-moi la compréhension et la sagesse vraies, car j’ai eu
foi dans Tes commandements.
J’étais auparavant troublé et dans l’erreur, mais maintenant je suis
fidèle à Ta parole.
Tu es bon et plein de grâces. Ô ! apprends-moi Tes règles.
Les orgueilleux ont propagé des mensonges sur moi, mais
j’observerai Tes commandements de tout mon cœur.
Leur cœur est aussi gras que noir, mais je me suis réjoui dans Ta loi.
Il est bien pour moi que j’aie été dans l’épreuve, car cela m’a
disposé à apprendre Tes règles.
La loi qu’énonce Ta bouche m’est plus chère que dix mille pièces
d’or et d’argent.
Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit.
Comme cela était au commencement, comme cela est maintenant et
sera toujours, le monde est infini. Amen.
231
Je m’en vais pour toujours,
il est temps de pleurer.
Envoyez-moi où je dois aller.
À ses ordres, j’ai déjà dit
au Seigneur effroyable que je m’en vais à jamais,
il est temps de pleurer.
Emporté par le vent,
il faut aller au pays de ceux qui n’ont plus de chair.
232
Le Seigneur porte en Lui tout ensemble le périssable et
l’impérissable, le manifesté et le non-manifesté. L’âme sans le
Seigneur reste entravée par le fait qu’elle gît dans la jouissance.
Quand elle a reconnu le dieu, elle est dégagée de ses liens.
233
Jusqu’à quand y aura-t-il entre Toi et moi le Toi et le moi ? Supprime
entre nous mon moi ; fais qu’il devienne tout entier ton Toi et ne soit
plus mon moi.
Mon Dieu, si je suis avec Toi, je vaux mieux que tous, et si je suis
avec moi-même, je vaux moins que tous.
Mon Dieu, l’exercice de la sainte pauvreté et la pratique des
austérités m’ont fait parvenir jusqu’à Toi. Dans Ta générosité, Tu n’as
pas voulu que mes peines fussent perdues.
Mon Dieu, ce n’est pas l’ascétisme, la connaissance par cœur du
Coran et la science qu’il me faut, mais donne-moi une part de Tes
secrets.
Mon Dieu, je cherche mon refuge en Toi et c’est par Toi que je
parviens à Toi.
Mon Dieu, si je T’aime, rien de moins étonnant, puisque je suis Ton
serviteur, faible impuissant, nécessiteux. Ce qui est merveilleux est
que Tu m’aimes, Toi, le Roi des rois !
Mon Dieu, je Te crains en ce moment et cependant je T’aime si
passionnément ! Comment donc ne T’aimerais-je pas lorsque j’aurai
reçu ma part de Ta miséricorde et que mon cœur sera libre de toute
crainte ?
234
Avec des mots comme « matière originelle » et « cause première »,
Vous ne trouverez pas la voie qui conduit à la présence du Seigneur.
235
Quand je Te serai attaché de tout moi-même, il n’y aura plus
désormais nulle part de souffrance et de peine ; ma vie, toute pleine
de Toi, sera alors une vraie vie. Celui que Tu remplis de Toi, tu
l’allèges, mais comme je ne suis pas encore rempli de Toi, je me
pèse à moi-même. Mes joies, qui devraient pourtant m’arracher des
larmes, luttent avec mes chagrins, dont je devrais me réjouir, et je ne
sais pas encore de quel côté se trouve la victoire. Ô Seigneur,
prends pitié de moi ! Mes tristesses mauvaises combattent avec mes
pures joies, et où sera la victoire, je ne le sais pas encore. Ô
Seigneur, prends pitié de moi ! Oh ! mes blessures, je ne les cache
pas : Tu es le médecin et je suis le malade ; Tu es miséricordieux et
je suis misérable.
236
Si ce n’est pas mon lot de Te rencontrer dans cette vie, que du
moins je ne perde jamais le regret de ne T’avoir point vu – que pas
un instant je n’oublie, et que dans le rêve ou la veille j’emporte le
tourment de ce chagrin.
237
Ouvre le voile et ferme la porte,
Tu es moi et vide est la maison.
238
Ô mon Dieu, Vous m’avez blessé d’amour
et la blessure est encore vibrante,
ô mon Dieu, Vous m’avez blessé d’amour.
239
Connu depuis longtemps du devin à la longue mémoire, il y a au
loin, près des abîmes silencieux de la nuit du Styx, le palais des
Cimmériens et une terre inconnue à Ceux d’en haut, sous des
ténèbres noirâtres et moisies. Jamais le soleil n’y conduit son
attelage de feu, jamais Jupiter n’y envoie les saisons soumises aux
astres. Il s’y élève des frondaisons mystérieuses, une immobile forêt
y hérisse d’érables les coteaux chevelus. Il s’y trouve un antre, des
chemins où vont les ombres, le bruit retentissant de l’Océan qui fait
rage, des campagnes où une noire épouvante fait le vide et, après
de longs silences, tout à coup des cris. Là, porteur d’une épée, assis
dans des vêtements sinistres, Celæneus purifie de leur erreur les
criminels involontaires et, pour leur faire remise de leur faute, il
déroule des incantations qui apaisent les mânes sans repos. C’est
lui qui m’a révélé les rites expiatoires qu’il fallait accorder à ceux qui
furent massacrés…
240
L’amour nous est donné
… ô nuit unique, ô volupté !
Poème unique de l’éternité
– Et le soleil devant les yeux
de tous, c’est la face de Dieu.
241
Jusques à quand, Yahweh, m’oublieras-Tu ? Jusqu’à la fin ?
Jusques à quand vas-Tu me cacher Ta face ?
Jusques à quand la révolte sera-t-elle en mon âme,
et de jour et de nuit le chagrin dans mon cœur ?
Jusques à quand mon adversaire sera-t-il victorieux ?
Regarde, réponds-moi, Yahweh, mon Dieu !
Illumine mes yeux, que je ne m’endorme dans la mort.
Que l’adversaire ne dise : « Je le vaincs »,
que mes oppresseurs n’exultent de me voir chanceler !
Quant à moi, je m’abandonne à Ton amour.
Que mon cœur exulte, admis dans Ton salut,
que je chante Yahweh pour le bien qu’Il m’a fait,
que je joue pour le nom de Yahweh le Très-haut !
242
Où es-Tu, ma Lumière et ma Joie ? Le parfum de Ton passage est
resté dans mon âme, et j’ai soif de Toi ! Mon cœur est sans courage
et rien ne me donne de joie. Je T’ai attristé et Toi, Tu T’es caché de
moi.
243
sillage de Syméon le Nouveau Théologien. « Starets », mot russe
signifiant « vieillard », désigne les moines errants ou
thaumaturges, souvent considérés comme maîtres spirituels.
244
Il est la lumière de toutes les lumières, et lumineux par-delà les
ténèbres profondes de notre ignorance. Il est la connaissance et
l’objet de la connaissance. Il siège dans le cœur de tous.
Extrait de la Bhagavad-gîtâ.
245
Dieu, c’est Toi, mon Dieu, je Te cherche,
mon âme a soif de Toi,
après Toi languit ma chair,
terre sèche, altérée, sans eau.
Oui, au sanctuaire je T’ai contemplé,
voyant Ta puissance et Ta gloire.
246
Il est des âmes sur la terre
qui cherchent en vain le bonheur,
mais pour moi, c’est tout le contraire :
la joie se trouve dans mon cœur.
Cette joie n’est pas éphémère,
je la possède sans retour,
comme une rose printanière,
elle me sourit chaque jour.
247
Le Ciel est à nous dans l’enfance !
Les ombres de la prison commencent
à s’allonger dès l’adolescence…
À la fin, l’homme fait comprend que son Ciel pâlit
et, dans la clarté du jour banal, s’évanouit.
248
Reste avec moi, Seigneur, car il est nécessaire de T’avoir présent
pour ne pas T’oublier. Tu sais avec quelle facilité je T’abandonne.
Reste avec moi, Seigneur, parce que je suis faible et que j’ai besoin
de Ta force pour ne pas tomber si souvent.
Reste avec moi, Seigneur, parce que Tu es ma vie et que sans Toi,
je suis sans ferveur.
249
Écoute, Jupiter, écoute, prends conscience de ma qualité de père
patrat ; écoute aussi, peuple albain. Les clauses [de ce traité], telles
qu’elles ont été lues à haute voix, d’un bout à l’autre, d’après ces
tablettes de cire, sans mauvaise foi, et telles qu’en ce lieu et en ce
jour elles ont été clairement comprises, le peuple romain ne sera
jamais le premier à s’en écarter. S’il s’en écarte le premier par une
décision officielle et par mauvaise foi, alors ce jour-là, toi, Jupiter,
frappe le peuple romain comme moi je vais frapper un porc en ce
lieu et en ce jour, et que ce coup soit d’autant plus violent que tu as
de force et de puissance.
250
Si Vous parliez, Seigneur, je Vous entendrais bien,
car toute voix humaine pour mon âme s’est tue.
Je reste seule auprès de ma force abattue,
j’ai quitté tout appui, j’ai rompu tout lien.
251
Je veux faire une prière
à la Mère que les filles chantent souvent,
avec Pan, près de mon porche,
à la Sainte Déesse, la nuit.
Si tu peux, Hiéron, comprendre
les paroles sublimes, alors tu sais déjà
ce que les anciens t’ont enseigné :
les Immortels taxent les mortels
d’avoir engendré en échange d’un bien
un couple de maux
qu’ils n’ont pas le courage
de supporter dignement,
et qu’ils ne sont bons
que lorsqu’ils montrent leur bonne moitié.
252
Demeure avec moi, le soir tombe,
l’obscurité s’épaissit. Seigneur demeure avec moi.
Quand les autres secours viennent à manquer
et que les réconforts se dérobent, Secours
des secourables, oh ! demeure avec moi.
253
Ô mon Dieu, toute éternité de mon amour
ma prière te voit dans le silence épais
du noir où je parviens encore après un jour :
obscurité sacrée, misérable blessure.
Ô Dieu substantiel, à la nuit tu renais
de l’absence et non moins de la blessure amère,
la blessure épousant le noir avec la paix.
Tu es ce vide pur et tout est vide obscur,
Tu es cet agneau noir où déjà la mort claire
est inscrite sans lettre ; et ferme la blessure
et ferme la douceur des rideaux sur l’espoir.
254
Seigneur, ne me rejette pas au temps de ma vieillesse. Quand
décline ma force, ne m’abandonne pas.
255
Que l’élément de l’espace ne me soit pas hostile,
Que je voie le royaume du bouddha bleu.
Que l’élément de l’eau ne me soit pas hostile,
Que je puisse voir le royaume du bouddha blanc.
Que l’élément de la terre ne me soit pas hostile,
Que je puisse voir le royaume du bouddha jaune.
Que l’élément du feu ne me soit pas hostile,
Que je puisse voir le royaume du bouddha rouge.
Que l’élément de l’air ne me soit pas hostile,
Que je puisse voir le royaume du bouddha vert.
Que l’arc-en-ciel des éléments ne me soit pas hostile,
Que je puisse voir les royaumes de tous les bouddhas,
Que les sons, les lumières et les rayons ne me soient pas hostiles,
Que je puisse voir les royaumes infinis des Pacifiques et des
Féroces.
Que je puisse connaître tous les sons à l’égal de mon propre son,
Que je puisse connaître tous les rayons à l’égal de mon propre
rayon,
Que je puisse connaître toutes les lumières à l’égal de ma propre
lumière,
Que je puisse spontanément connaître le Bardo comme moi-même,
Que je puisse atteindre les royaumes des trois kayas.
256
Père céleste ! Tu parles à l’homme de bien des manières. Toi à qui
seul appartiennent la sagesse et l’entendement, Tu veux pourtant Te
faire comprendre de lui. Et même quand Tu gardes ce silence, Tu lui
parles encore. Bénis donc aussi ce silence comme chacune de Tes
paroles à l’homme ; veuille qu’il n’oublie pas que Tu parles aussi
alors que Tu Te tais ; donne-lui cette consolation, s’il T’attend, que
Tu Te tais par amour comme Tu parles par amour, de sorte que dans
Ton silence comme dans Ta parole Tu es cependant le même Père,
le même amour paternel, soit que Tu guides par Ta voix, soit que Tu
instruises par Ton silence.
257
Quand tu cherches Dieu, cherche-Le dans ton cœur.
Il n’est pas à Jérusalem, ni à La Mecque, ni dans le pèlerinage.
258
Nous avons peur que, lorsque vous vous mettrez en route, vous
trouviez le ciel noir et la terre sombre et que vous n’arriviez pas
jusqu’ici. Au bout du bambou il y a un miroir de bronze qui se
transforme en soleil ou en lune pour vous éclairer le chemin. Peut-
être les âmes rencontreront-elles des fossés et des crevasses et
enlèveront-elles leurs vêtements pour les traverser. Alors, elles
n’oseront plus revenir : sur le bout du bâton, j’accroche du coton
pour qu’elles puissent [se vêtir], traverser et revenir. Ou bien elles ne
reviendraient pas parce qu’elles ont faim : de vraies perles de riz se
transforment en nourriture pour les âmes et les aident à revenir.
Pour traverser fossés et crevasses, elles n’ont pas de pont et ne
peuvent donc pas revenir : cette règle de Luban se transforme en
pont pour que les âmes puissent traverser et revenir. Elles
rencontreront rivières et mer et n’auront pas de bateau pour
traverser : la corne de dragon de l’École des méthodes est torse ;
elle se transforme en grand bateau pour faire traverser les âmes.
Sur la route, elles vont rencontrer les filets du ciel et de la terre qui
les empêcheront de revenir : avec des ciseaux je les coupe afin
d’aider les âmes à revenir.
259
Je gis au seuil de Ta demeure, ô mon Sauveur,
au déclin de mes jours ne me jette pas en enfer,
bien que je sois vain et stérile.
Mais avant ma mort, donne-moi
la rémission de mes péchés,
ô Toi qui aimes l’homme.
260
Canon de repentir orthodoxe de saint André de Crète
(660-740).
261
Conduis-moi de la mort à la vie, du mensonge à la vérité.
Conduis-moi du désespoir à l’espoir, de la peur à la confiance.
Conduis-moi de la haine à l’amour, de la guerre à la paix,
que la paix emplisse notre cœur, notre monde, notre univers !
Paix ! Paix ! Paix !
262
Dieu, jeune-ancien,
approche et reçois Ton eau de jeune-ancien,
Toi, le premier, Tu as tout créé.
Tu as donné forme aux créatures et Tu as parlé.
Tu as multiplié les bêtes de la brousse
et fait peu nombreux les habitants de la maison.
Tu as créé les bêtes énormes et les tout petits poissons et reptiles.
Je ne sais où je vais, si c’est à gauche ou si c’est à droite, je ne sais.
Sois ferme pour me garder.
263
Détruire et construire,
arracher et installer,
t’appartient, ô Inanna.
Commerce et profit,
perte et banqueroute,
t’appartient, ô Inanna.
264
Maintenant Tu congédies Ton serviteur, Seigneur, selon Ta parole,
dans la paix,
car mes yeux ont vu Ton salut,
que Tu as préparé à la face de tous les peuples,
lumière pour l’illumination des païens et pour la glorification de Ton
peuple Israël.
265
La vie de l’homme sur terre est vraiment une épreuve ! Qui pourrait
désirer des peines et des tracas ? Tu ordonnes de les supporter, non
de les aimer… Dans l’adversité, j’aspire au bonheur, et dans le
bonheur, je redoute l’adversité. Entre ces extrêmes existe-t-il un
point d’équilibre où la vie ne soit pas une épreuve ?
266
Amour plus de vingt ans me retint dans sa flamme,
où je versais, joyeux, des pleurs d’espoir mêlés ;
et depuis que mon cœur accompagna ma dame
dans son vol vers le ciel, dix ans sont écoulés.
267
Je vous offre, ô ma tendre Mère, mon travail et mes peines, mon
esprit et mon cœur : daignez accepter ce faible hommage de mon
respect et de mon amour pour vous, et l’offrir vous-même à Jésus-
Christ, votre divin Fils et mon Sauveur.
268
Il faut souffrir,
pour Toi, gracieuse Personne de mon Dieu.
Tu as sué le sang dans le jardin des oliviers nocturnes ;
il faut s’alléger par la souffrance en Toi,
renoncer au monde
comme Tu renonças,
en l’offrant délivré par un acte de souffrance.
Et alors,
ainsi que le déclare le vieux Poète,
l’Énergie est la seule vie,
l’Énergie est l’éternel délice.
269
Salut à toi ! déesse auguste,
dont l’autorité est plus vénérable que celle des dieux,
disque qui se lève à l’horizon,
dont l’admiration est grande
dans le cœur des puissances divines,
dont la douceur est vénérée dans le sein des déesses.
J’ai vénéré ton corps jour après jour,
j’ai apaisé ton beau visage…
270
Si Tu me disais : « Meurs ! », je mourrais en pleine obéissance
et je dirais : « Bienvenu celui qui m’appelle à la mort. »
271
Là-haut sur la roche, ô fils du feu, fais de Penthée un taureau… Et
de nous fais des fauves, mangeurs de chair crue, armés de griffes
meurtrières. Pour que, ô Dionysos, nous le lacérions de notre
bouche.
272
Ô Vierge, fille de votre Fils, humble et plus élevée qu’aucune
créature, chef-d’œuvre de la Volonté éternelle, vous êtes celle qui a
tellement ennobli la nature humaine que le Créateur n’a pas
dédaigné de devenir votre ouvrage.
Vous êtes pour nous au Paradis, un soleil de charité dans son midi,
et là-bas, parmi les hommes, une source vive d’espérance.
273
J’ai fini de courir avec ma requête, mais je n’ai rien à offrir :
aux divinités on offre de l’or, de l’argent et des trésors.
Respectueusement, je les offre aux divinités : venez les chercher ;
on est toujours content, dans la vie, de recevoir de l’argent.
Une bourrasque de vent d’immortels vient les éconduire,
le vent d’immortels souffle et les mène jusqu’au ciel du Grand Filet.
Au-dessus du ciel du Grand Filet, il y a le ciel du Petit Filet…
274
Feu, feu, feu contre feu.
Puisses-tu perdre ta chaleur et ta rougeur
comme Judas a perdu sa fureur
en trahissant Notre-Seigneur
dans le Jardin des oliviers.
275
Salut, jour !
Salut, fils du jour !
Salut, nuit et sœur de la nuit !
D’un œil bienveillant regardez-nous ici,
et donnez-nous la victoire, à nous que voici !
Salut, Ases,
Salut déesses ases !
Salut à toi, généreuse terre !
Donnez éloquence et sagesse
À nous deux, pleins de gloire,
Et des mains guérisseuses tant que nous serons en vie !
276
Ne nous frappe pas dans nos fils, ni dans la durée de nos jours.
Ne sois pas insensible.
Ne fais pas de mal à notre bétail ni à nos chevaux,
ne massacre pas nos héros dans ta rage,
Seigneur-des-Larmes !
277
Mon âme glorifie le Seigneur,
et mon esprit exulte de joie
en Dieu, mon Sauveur,
car Il a jeté les yeux sur son humble servante.
Magnificat.
278
Parfois nous T’appelons vin, parfois
gobelet,
parfois nous T’appelons grain de blé, parfois piège.
Il n’y a pas de lettre sauf Ton nom sur le tableau du monde.
Maintenant, de quel nom T’appellerons-nous ?
279
Ô Dieu Tout-puissant qui, à la place du traître Judas, as choisi Ton
fidèle serviteur Matthias pour appartenir aux Douze apôtres,
accorde-nous que, par Ton Église, nous soyons toujours préservés
des faux apôtres, que nous soyons dirigés et guidés par de vrais et
fidèles pasteurs, par l’intercession de Jésus-Christ Notre-Seigneur.
280
L’auteur de tout, c’est Dieu ;
les hommes me souhaitent du mal ;
le Dieu du ciel ne l’acceptera pas ;
je pense que le Tout-puissant ne l’acceptera pas.
Notre Seigneur du ciel, sa parole change comme l’ombre, tu vois ?
Le Blanc du ciel, sa parole change comme l’ombre, lui, c’est ça ;
je pense que s’il dit ce qui ne se fera pas, c’est fini.
Il y en a qui ont des pères, il y en a qui ont des mères ;
il y en a qui ont des oncles.
Moi, s’il m’arrive quelque chose aujourd’hui, qui va sortir me secourir
?
Si le Blanc, celui du ciel, ne me secourt pas, qui va sortir me secourir
? Notre Maître du ciel, sa parole change comme l’ombre, tu vois
?
281
C’est Toi que je veux ! Toi seul !
Que mon cœur le répète sans cesse !
Tous les désirs qui me distraient jour et nuit
sont faux et vides jusqu’au cœur.
Comme la nuit garde cachée dans son ombre l’exigence de lumière,
ainsi dans la profondeur de mon inconscient retentit le cri :
C’est Toi que je veux ! Toi seul !
Comme la tempête aussi aspire à sa fin dans la paix,
lorsqu’elle l’assaille de toutes ses forces,
ainsi ma rébellion assaille-t-elle Ton amour et s’écrie :
C’est Toi que je veux ! Toi seul !
282
Ô combien douce me sera Ta présence, Toi qui es le bien suprême.
Je m’approcherai silencieusement de Toi et je Te découvrirai les
pieds pour que Tu daignes m’unir à Toi en mariage. Et je refuserai
toute joie jusqu’à ce que je sois heureux dans Tes bras. Et
maintenant, je T’en prie, Seigneur, ne me laisse plus jamais dans
mon isolement, car je ne peux qu’y gaspiller mon âme.
283
Ô Seigneur mon Dieu, enseigne à mon cœur où et comment il faut
qu’il Te cherche, où et comment il Te trouvera. Si Tu n’es pas ici, ô
Seigneur absent, où Te trouverai-je ? Sans doute habites-Tu une
lumière inaccessible. Mais où est cette lumière inaccessible,
comment m’approcherai-je d’elle ? Qui me conduira, qui m’introduira
dans ce séjour de lumière ? Qui fera que je T’y contemple ? Par
quels signes ensuite, sous quelle forme Te chercherai-je ? Je ne T’ai
jamais vu, mon
Seigneur Dieu, je ne connais pas Ta face. Que fera, Seigneur Tout-
puissant, cet être exilé par Toi, si loin de Toi ? Que fera Ton serviteur,
tourmenté par l’amour de Tes perfections, et rejeté loin de Ta
présence ? Il s’épuise en cherchant à Te voir, et Ta face est trop loin
de lui. Il désire s’approcher de Toi, et Ta demeure est inaccessible. Il
brûle de l’ardeur de Te trouver, et il ignore en quel lieu Tu habites…
284
Ô Bien-aimé des cœurs, je n’ai personne
qui soit comme Toi,
prends donc pitié en ce jour de la pécheresse
qui vient à Toi.
Ô mon Espoir et mon Repos et ma Joie,
le cœur ne peut aimer nul autre que Toi.
Rabi’a al-Adawiyya.
285
Que soit magnifié et sanctifié son grand nom
dans le monde qu’il a créé selon son bon plaisir !
Qu’il fasse régner son règne
durant votre vie et durant vos jours, et durant la vie de toute la
maison d’Israël,
à l’instant même et dans un temps proche,
Qu’il soit béni, loué, glorifié, élevé, exalté, honoré, magnifié et chanté
le nom du Saint – béni soit-il !
Il est au-dessus et plus haut
que toute bénédiction, hymne, louange, consolation
qu’on prononce en ce monde.
286
Rien n’est beau comme un enfant qui s’endort en faisant sa prière,
dit Dieu.
Je vous le dis, rien n’est aussi beau dans le monde.
Je n’ai jamais rien vu d’aussi beau dans le monde.
Et pourtant j’en ai vu des beautés dans le monde,
et je m’y connais. Ma création regorge de beautés.
Ma création regorge de merveilles…
Or, je le dis, dit Dieu, je ne connais rien d’aussi beau dans tout le
monde
qu’un petit enfant qui s’endort en faisant sa prière…
Et qui déjà mêle tout ça ensemble et qui n’y comprend plus rien…
287
Prenez, Seigneur, et recevez
toute ma liberté, ma mémoire,
mon intelligence et toute ma volonté,
tout ce que j’ai, tout ce que je possède.
Vous m’avez tout donné,
je Vous rends tout, Seigneur.
Tout est à Vous, disposez-en selon Votre bon plaisir,
donnez-moi seulement ce qui me suffit,
Votre amour et Votre grâce !
288
Dieu des esprits qui sont en tout ce qui est chair,
Toi qui m’as fait grâce, qui as sauvé mes fils des eaux du déluge,
et ne m’as pas fait périr comme Tu l’as fait des fils de perdition,
parce que Ta miséricorde envers moi a été grande,
et grande Ta clémence à mon égard,
que Ta grâce se lève sur mes fils
et que les esprits mauvais n’aient pas de pouvoir sur eux,
pour qu’ils ne les exterminent pas sur la terre,
Toi, bénis-moi ainsi que mes fils.
289
Salut à toi, Ptah,
grand dieu dont la forme est cachée.
Tu t’éveilles en paix,
père des pères de tous les dieux.
[…]
290
Si le cœur ne connaît pas ce que les lèvres murmurent, alors ce
n’est pas une prière.
Proverbe juif.
291
Mon âme désire le Seigneur et Le cherche en larmes.
Comment ne chercherais-je pas le Seigneur ?
Mon âme était heureuse avec Lui et dans la paix, et l’Ennemi n’avait
pas de prise sur moi.
Maintenant l’Esprit de malice a pris du pouvoir sur moi,
mon âme saisie d’incertitude est sous ses coups.
Aussi se languit-elle du Seigneur et Le désire à en mourir.
Mon esprit aspire à Dieu, rien sur la terre ne me réjouit plus,
rien ne peut consoler mon âme !
Je veux voir le Seigneur et me rassasier en Lui.
Je ne peux L’oublier et je crie dans l’immensité de ma peine !
292
Salut à vous, qui êtes dans cette salle, vous qui êtes par essence
exempts de mensonge, qui vivez de ce qui est équitable ! Me voici
venu à vous, sans péchés, sans délits, sans vilenie, sans
accusateur, sans avoir jamais sévi contre quiconque… J’ai donné du
pain à l’affamé, de l’eau à l’assoiffé, des vêtements à celui qui était
nu, une barque à celui qui n’en avait pas, et j’ai fait le service des
offrandes divines pour les dieux et des offrandes funéraires pour les
bienheureux. Alors sauvez-moi, protégez-moi, ne faites pas rapport
contre moi devant le Grand dieu.
293
Au Grand Maître des destinées :
grande ouverte la porte du Ciel !
Dans les ténèbres, je chevauche d’obscures nuées.
J’ordonne aux vents déchaînés d’être mon avant-garde,
aux pluies torrentielles qu’elles inondent les poussières !
Seigneur, vous tournoyez dans votre descente,
vous franchissez Kongsang et je vous suis…
Haut est notre vol, paisible notre errance ;
chevauchant le pur éther, maîtrisant les forces cosmiques.
Vous et moi, Seigneur, tout purs, tout prompts,
nous ouvrons une voie vers le Souverain céleste…
294
Ah Seigneur ! donnez-moi la force et le courage
De contempler mon cœur et mon corps sans dégoût !
295
Celui dont la prière n’est pas pure de pensées n’a pas d’arme pour
le combat. Je parle de la prière qui œuvre intarissablement dans les
profondeurs inaccessibles de l’âme, afin que par l’invocation du
Christ soit fustigé et soit brûlé l’adversaire qui nous combat en
secret.
296
Ne pourrais-je enfin penser aux autres, penser à d’autres que mes
ennemis ! Mais l’horreur de la vieillesse, c’est d’être le total d’une vie
– un total dans lequel nous ne saurions changer aucun chiffre. J’ai
mis soixante ans à composer ce vieillard mourant de haine. Je suis
ce que je suis ; il faudrait devenir un autre. Ô Dieu, Dieu… Si vous
existiez !
297
La prière est une conversation avec Dieu.
Proverbe juif.
298
Incline vers Toi, ô Dieu,
ce peu de chose que Tu as voulu que je sois.
De ma pauvre existence,
je Te supplie de prendre les années
qui me restent à vivre.
299
Aimer, prier, chanter, voilà toute ma vie.
Alphonse de Lamartine.
300
Resplendissant ! Je vois en ta personne
tous les dieux assemblés ainsi que tous les êtres.
Je vois le Créateur sur son lotus,
le roi du ciel, les sages, les serpents célestes.
Je ne vois à ta forme ni début, ni centre, ni fin.
Ta force est sans égale et tes bras sont sans nombre.
Tes yeux sont le Soleil et la Lune
et je peux discerner ton visage de gloire,
brûlant les mondes de ses rayons de flammes
comme le feu sacré dévore les victimes.
Bras puissant ! Ta forme m’apparaît immense
avec tous ces membres et tous ces yeux,
tous ces visages, toutes ces formes, tous ces ventres et ces dents
terribles…
301
La croix du ciel me protège
et la force de la foi,
Très Sainte Trinité,
Jésus Marie Joseph.
Arrête-toi, bête féroce,
moi je suis né avant toi,
car je suis fils de Dieu
et toi pas.
302
Seigneur ! Je ne sais pas que Te demander. Tu es seul à savoir ce
qui m’est nécessaire. Tu m’aimes davantage que je ne puis m’aimer
moi-même. Accorde-moi, à moi Ton serviteur, de voir ce que je suis
incapable de demander par moi-même. Je n’ose demander ni la
croix ni la consolation. Je me tiens seulement devant Toi. Mon cœur
T’est ouvert. Tu vois les besoins que j’ignore. Vois et agis selon Ta
miséricorde. Frappe-moi et guéris-moi. Terrasse-moi, relève-moi. Je
révère Ta volonté et je me tais devant Toi, devant Ta volonté sainte,
devant Tes arrêts impénétrables. Je me
donne à Toi entièrement. Il n’y a en moi ni volonté ni désir, si ce n’est
le désir d’accomplir Ta volonté. Enseigne-moi à prier. Prie Toi-même
au-dedans de moi.
303
Et si tu n’étais Dieu, j’établirais encore
sur Rien la primauté spirituelle,
car Dieu n’est pas le Dieu des morts mais des vivants.
Ne peuvent plus mourir les morts ressuscitant.
304
Ô mon Dieu ! J’agenouille à tes pieds mes victoires.
Hamlet, Lear, à genoux ! À genoux, Roméo !
Courbez-vous, mes drapeaux, devant le Dieu des gloires,
Vous chantiez homini, la tombe dit Deo.
305
Voisin, ami, compagnon, tout est Lui.
Dans le froc grossier du mendiant et la soie des rois, tout est Lui.
Dans la foule de la séparation et dans la solitude du recueillement,
par Dieu ! Tout est Lui, et par Dieu ! Tout est Lui.
306
Je t’implore, ô mon père ! Prends pitié de moi, de mon Oreste chéri,
fais-le revenir en cette contrée. Aujourd’hui nous sommes errants,
trahis par celle qui nous a mis au monde et qui pour époux a pris à
ta place Égisthe, le complice de ta mort. Moi, je compte ici comme
une esclave ; Oreste a été chassé de ses biens, il vit en exil ; mais
eux, au sein des plaisirs, ils jouissent insolemment du fruit de tes
travaux. Fais, je t’en supplie, qu’Oreste revienne triomphant en ces
lieux. Écoute aussi, ô mon père ! mes vœux pour moi : donne-moi
un cœur plus chaste que celui de ma mère, des mains plus pures.
307
Mon dieu, mon bien-aimé,
il m’est doux de plonger,
de me baigner devant toi.
Que je te laisse voir ma beauté
dans ma tunique de lin royal,
quand elle est mouillée.
J’entre dans l’eau avec toi,
je viens vers toi.
Splendide, un poisson rouge
frétille dans mes doigts.
Allons, viens avec moi, regarde-moi.
308
Puisses-tu nous apparaître, Rudra, habitant des montagnes,
sous cette forme qui est tienne et ne suggère rien de mauvais,
qui nous est bénéfique et ne nous terrifie pas,
qui envers nous est bienveillante.
309
Notre Dieu et Dieu de nos pères, bénis-nous de la triple bénédiction
écrite dans Ta Loi par Ton serviteur Moïse et récitée par tes saints
prêtres Aaron et ses fils.
Que l’Éternel te bénisse et te prenne en Sa garde !
Que l’Éternel t’éclaire de Sa face et te soit favorable !
Que l’Éternel tourne Sa face vers toi et te donne la paix !
310
Salut, vrai corps de dieu éblouissant aux larmes
qui renaît, salut vrai corps de l’homme
enfanté du Triple esprit par la charité.
311
Je vous rends grâce, Christ Jésus, pour l’amour ineffable qui vous a
porté à mourir pour racheter le genre humain, et je vous prie de ne
pas permettre que votre sang sacré ait été répandu en vain pour
moi. Que votre corps nourrisse toujours mon âme, que votre sang
vivifie mon esprit afin que, croissant peu à peu en vertus, je
devienne un membre digne de votre corps mystique, qui est l’Église,
et que jamais je ne me sépare de l’alliance sacrée que vous avez
conclue avec vos disciples élus à la dernière Cène, en distribuant le
pain et en présentant le calice, et par eux avec tous ceux que le
baptême a introduits dans votre société.
312
Ô Dieu, c’est en paix que je me suis reposé ;
fais que je passe en paix cette journée.
Tu as préparé en paix le chemin que je suivrai,
fais que sur ce chemin je marche droit.
Si je parle, ôte la calomnie de mes lèvres ;
si j’ai faim, enlève-moi le murmure ;
si je suis dans l’abondance, détruis en moi l’orgueil.
Que je passe cette journée en T’invoquant,
Toi, Maître qui ne connais pas d’autre maître !
313
Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer.
314
Ô Notre-Dame, Mère de Dieu,
par qui l’Éternel est né,
l’Absolu devient et l’Éternel grandit !
315
Vous qui pleurez, venez à ce Dieu, car Il pleure.
Vous qui souffrez, venez à Lui, car Il guérit.
Vous qui tremblez, venez à Lui, car Il guérit.
Vous qui passez, venez à Lui car Il demeure.
316
Quel est le pouvoir du Grand Roi sur la terre ?
Il a le pouvoir de faire pousser les plantes et de donner au ciel ses
teintes variées.
Saluons le pouvoir du Grand Roi.
Quel est le pouvoir du Grand Roi sur la terre ?
Il a le pouvoir de peupler la terre, de créer rois et sujets.
[…]
Hymne des Pascuans au Grand Roi, texte trouvé sur une tablette
dite « Rongo Rongo » de l’île de Pâques, antérieure à la
christianisation.
317
Vous nous avez unis, Seigneur, et vous nous avez séparés quand il
vous a plu. Ce que vous avez commencé dans la miséricorde,
achevez-le aujourd’hui dans un comble de miséricorde, et ceux que
vous avez un jour séparés l’un de l’autre en ce monde, unissez-les
pour toujours dans le Ciel, ô notre espérance, notre partage, notre
attente, notre consolation.
318
Je ne demande rien qu’un été, ô Puissantes, et qu’un automne
encore où mûrissent mes chants, afin qu’il en coûte moins à mon
cœur, dans le rassasiement du jeu charmant, de mourir ensuite.
[…]
Alors je sourirai au monde silencieux des ombres…
319
Vous cherchez Dieu ? Alors cherchez-le dans l’homme. Sa divinité
se manifeste dans l’homme plus que dans tout autre objet. Cherchez
un homme qui déborde de l’amour de Dieu, un homme qui ait soif de
Dieu, un homme ivre de son amour. Dans un tel homme, Dieu s’est
incarné.
320
L’homme prie pour obtenir le mal, comme il prie pour le bien.
L’homme est toujours trop pressé.
321
Toi qui nous as aimés le premier, ô Dieu,
hélas, nous le disons comme si Tu ne nous avais aimés le premier
qu’une seule fois, historiquement,
alors que sans cesse, au long des jours et de la vie,
Tu nous aimes le premier.
Quand nous nous éveillons le matin
et que nous tournons notre âme vers Toi,
Tu es le premier…
[…]
Quand je me retire de la distraction
et recueille mon âme pour penser à Toi,
Tu es le premier.
Et ainsi toujours,
et nous parlons en ingrats,
comme si Tu ne nous aimais le premier
qu’une seule fois.
Sören Kierkegaard.
322
Sources
323
Bernard Sesé, Les Cahiers Obsidiane, 1983. ◊ La « Prière des Fon
au génie Fa avant le sacrifice d’un cabri », la « Prière des Sara du
Tchad adressées aux défunts pour la levée du deuil » (recueillie par
le R.P. Fortier), la « Prière de malédiction Ewe », la « Prière des
Bushmen à l’étoile Canope », le « Chant des femmes Masaï », la «
Déploration des Fang sur la mort », la « Prière Ba-luba », la « Prière
initiatique des Moba », la « Prière de l’orphelin chez les Guin »
(recueillie par R. Somé) sont tirés des Religions de l’Afrique noire,
de Louis-Vincent Thomas et René Luneau, Arthème Fayard, 1969. ◊
La « Prière à Hermès » est tirée de La Magie dans l’Antiquité gréco-
romaine, de Fritz Graf, Les Belles Lettres, 1994. ◊ La « Prière de
vengeance scandinave » est tirée de La Mort chez les anciens
Scandinaves, de Régis Boyer, Les Belles Lettres, 1994. ◊ La «
Prière d’une amoureuse d’Égypte » et l’« Adresse d’un Chypriote
aux démons infernaux » sont tirées de Sorciers grecs, d’André
Bernand, Fayard, 1991. ◊ L’« Adresse à Dieu » de sainte Thérèse
d’Avila est extraite de sa Vie écrite par elle-même, Stock, 1981. ◊ La
« Prière de Balahvar » est tirée de La Sagesse de Balahvar, une vie
christianisée du Bouddha, traduit du géorgien, présenté et annoté
par Annie et Jean-Pierre Mahé, Gallimard, 1993. ◊ La « Prière des
Indiens Hopi en voyage » est tirée de Le Folklore des Peaux-
Rouges, de H. R. Rider, Payot, 1976. ◊ L’« Invocation à la déesse
Yang Tchénma » et l’« Invocation aux gourous et Dakinis » sont
tirées de Textes tibétains inédits, d’Alexandra David-Neel,
Pygmalion, 1977. ◊ L’« Incantation au Prince Féroce » est tirée de
The Golden Bough, de sir James George Frazer, MacMillan, New
York, 1950. ◊ La « Prière tibétaine » et la « Prière du contemplateur
des divinités » sont tirées du Livre des Morts tibétain, Christian de
Bartillat, 1995. ◊ Les extraits des « Trois Oraisons » sont tirés de La
Méthode d’oraison hésychaste, d’Irénée Hausherr, S.J., Pont.
Institutum Orientalium Studiorum, Rome, 1927. ◊ La « Prière de
Bruno de Cologne » est tirée de La Tradition cartusienne, textes
choisis et présentés par Dom G.M. Oury, C.I.D. Chambray, 1978. ◊
La « Prière de Sedrach » est tirée de l’Apocalypse de Sedrach, in
Écrits apocryphes chrétiens, Gallimard, 1997, de même que la «
Prière d’Esdras », tirée de l’Apocalypse d’Esdras ; l’« Ode de
Salomon », tirée des Odes de Salomon ; la « Prière de Pierre sur sa
324
croix », tirée des Actes de Pierre ; la « Prière de l’apôtre André
demandant à ne pas être délivré de sa croix », tirée des Actes
d’André grecs ; la « Prière de l’âme quand elle monte au ciel », tirée
de l’Évangile grec de Philippe ; et la « Prière de Jésus », tirée de
l’Épître des Apôtres. ◊ La « Prière à Amon » est reprise de la
traduction de Serge Sauneron, in Karnak d’Égypte, domaine du
divin, par J. Lauffray, CNRS, 1979. ◊ La « Prière sikh au Seigneur »
est tirée de Sikhism and Christianity, A Comparative Study, de W.
Owen Cole et P.S. Sambhi, Macmillan, Basingstoke et Londres,
1993, traduite en français et adaptée par G. Messadié. ◊ La « Prière
pour le salut sur le Chemin dangereux du Bardo » est tirée de The
Tibetan Book of the Dead, traduction et commentaires de Francesca
Fremantle et Chögyam Trungpa, Shambhala éd., Boston et Londres,
1987, traduite en français et adaptée par G. Messadié. ◊ Les «
Requêtes du brahmane Pingiya à Bouddha et réponses de celui-ci »
sont extraites de The Sutta-Nipâta, traduction anglaise du pali de H.
Saddhatissa, Curzon Press, Londres, 1985, traduite en français et
adaptée par G. Messadié. Le texte « Sur ceux qui cherchent Allah »
est tiré de Les Voies d’Allah, sous la direction d’Alexandre Popovic
et de Gilles Veinstein, Fayard, 1996. ◊ La « Prière de Mère Teresa »
et « Jésus, toi qui as souffert ! » sont tirés de Au cœur du monde, de
Mère Teresa, La Table Ronde, 1995. ◊ La « Prière pour le Mercredi
des Cendres » est tirée de A Prayer For All Seasons, The
Lutterworth Press, Cambridge, 1999, traduction et adaptation de G.
Messadié. ◊ L’« Adresse au dieu indéchiffrable » et la « Lamentation
d’un mortel », traductions de G. Chaliand, sont tirées du codex
florentin Cantares Mexicanos, Mexico, 1967. ◊ La « Prière au Christ
» de Thalassius l’Africain, la « Relation de Théophane le Climaque »
et la citation d’Hésychius de Batos sont tirées de La Philocalie,
textes présentés par Olivier Clément, Desclées de Brouwer/J.-Cl.
Lattès, 1995. ◊ La « Méditation pour le labeur des femmes en
couches » est tirée de Seven Sobs of a Sorrowful Soul, de William
Hunnis. ◊ La « Prière au Soleil du sorcier grec d’Égypte » est
reproduite dans La Magie dans l’Antiquité gréco-romaine, de Fritz
Graf, Les Belles Lettres, 1994. ◊ La « Prière du sénateur romain
Cassiodore » est reprise de Prières chrétiennes de la vie liturgique à
la prière personnelle, Desclées & Cie, 1962. ◊ L’anecdote sur
325
Confucius et « Tang a dit… » sont tirés des Entretiens de Confucius,
traduction de Pierre Ryckmans, préface d’Étiemble, Gallimard, 1987.
◊ La Prière d’Édouard VI d’Angleterre et le « Benedictus » sont tirés
de The First and Second Prayer Books of Edward VI, The Prayer
Book Society, Londres, 1999, traduction et adaptation de G.
Messadié. ◊ La « Prière du don », de Massillon, est tirée de La
Spiritualité bérullienne, CID, Chambray, 1983. ◊ La « Prière pour
demander la lumière », de Tikhon de Zadonsk, est tirée de Des mots
pour prier, prières des grands orants, rassemblés par Jean Dorcase,
Le Cerf, 1988. ◊ Le texte « Sur les incantations pour les âmes des
assassinés » est tiré de Études sur la religion romaine, de Pierre
Boyancé, École française de Rome, 1972. ◊ La « Récitation de
l’officiant dans la cérémonie taoïste d’invocation des morts » et la «
Récitation du prêtre taoïste pour un exorcisme » sont tirées de « Les
têtes tombent par milliers – Le fachang, rituel exorciste du nord de
Taïwan », de John Lagerwey, in L’Homme, janvier-mars 1987. ◊ L’«
Hymne des esséniens à la Création divine et au destin de l’homme »
est repris de La Bible, écrits intertestamentaires, Gallimard, 1987. ◊
La « Déclaration d’innocence devant les quarante-deux dieux de
l’Égypte » est tirée du Livre des Morts des anciens Égyptiens,
traduction de Paul Barguet, Le Cerf, 1979. ◊ L’« Oraison indienne
contre les forces maléfiques » est reprise des Appeleurs d’âmes, de
Sabine Hargous, Robert Laffont, 1975. ◊ L’« Appel à la prière chez
les harristes africains » et la « Prière des kimbanguistes » sont tirés
de Rencontre du christianisme avec l’Afrique noire, in Les
Croyances du monde – Afrique noire, Amérique, Océanie, Brepols,
1991. ◊ La « Prière avant la fin » de saint Jean Damascène est tirée
de La Prière des Pères de l’Église, CLD, Chambray, 1979. ◊ La «
Prière dite de l’apôtre Paul » est reprise de Nag Hammadi – Textes
gnostiques aux origines du christianisme, présentés par Raymond
Kuntzmann et Jean-Daniel Dubois, Cahier Évangile, n° 58, 1987.
Les sources de tous les autres textes sont indiquées dans les notes.
Les traductions et adaptations de certains textes et les traductions
de John Donne, d’Edmund Spenser, de William Hunnis, de Rupert
Brooke, de Byron, de Wordsworth, de Longfellow, de Hölderlin et de
Novalis, ainsi que de Pindare, sont de Gérald Messadié.
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