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E spaces de S obolev
Applications

Marie-Thérèse L a c r o ix -S o n r ie r
Professeur à l'Université de Franche-Comté
Agrégée de Mathématiques

lliD s e
Dans la même collection Mathématiques pour le 2e cycle

► Intégration et théorie de la mesure - Une approche géométrique, Paul Krée,


240 pages.
► Topologie, Gilles Christol, Anne Cot, Charles-Michel Marie, 192 pages.
► Théorie de Galois, Ivan Gozard, 224 pages.
► Calcul différentiel, Gilles Christol, Anne Cot, Charles-Michel Marie, 224 pages.
► Éléments d'analyse convexe et variationnelle, Dominique Azé, 240 pages.
► Quelques aspects des mathématiques actuelles, ouvrage collectif, 256 pages.

ISBN 2-7298-6823-2
© ellipses / édition marketing S.A., 1998
32 rue Bargue, Paris (15e).

La loi du 11 mars 1957 n’autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l’Article 41, d’une part, que les
« copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une
utilisation collective », et d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but
d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans
le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ». (Alinéa 1er de
l'Article 40).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, sans autorisation de
l'éditeur ou du Centre français d'Exploitation du Droit de Copie (3, rue Hautefeuille, 75006 Paris),
constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les Articles 425 et suivants du Code pénal.
À
Philippe
Jean-Marc et Anne-Juliette
pour qui les espaces de Sobolev
et les problèmes de traces
n’ont plus de mystère
Présentation de la Collection

Mathématiques pour le deuxième cycle

Cette collection se propose de mettre à la disposition des étudiants de licence et


de maîtrise de mathématiques des ouvrages couvrant l'essentiel des programmes
actuels des universités françaises. Certains de ces ouvrages pourront être utiles
aussi aux étudiants qui préparent le CAPES ou l ’agrégation, ainsi qu’aux élèves
des grandes écoles.
Nous avons voulu rendre ces livres accessibles à tous : les sujets traités sont
présentés de manière simple et progressive, tout en respectant scrupuleusement
la rigueur mathématique. Chaque volume comporte un exposé du cours avec des
démonstrations détaillées de tous les résultats essentiels, et de nombreux exercices
corrigés.
Les auteurs de ces ouvrages ont tous une grande expérience de l ’enseignement des
mathématiques au niveau supérieur.
Nous avons apporté le plus grand soin à la présentation et à la mise en page des
textes de ces livres; le choix du logiciel TpjK de Donald E. Knuth s ’est imposé pour
ce travail.
La théorie des distributions a été créée par le mathématicien français Laurent
Schwartz, lauréat de la médaille Fields en 1950. Le mathématicien russe Sergeï
Sobolev a indépendamment introduit, pour l ’étude des équations aux dérivées par­
tielles, les espaces de distributions qui portent aujoujd’hui son nom . La théorie des
distributions a permis de donner des bases rigoureuses à des méthodes employées
auparavant, souvent sans justification, par les physiciens et les ingénieurs. Cette
théorie est vite devenue une branche importante de l ’Analyse mathématique. Les
espaces de distributions, et en particulier les espaces de Sobolev, sont actuellement
indispensables pour la résolution de nombreux problèmes portant sur les équations
aux dérivées partielles, notamment celles rencontrées en Mécanique et en Physique.
Dans le présent ouvrage, Madame Marie-Thérèse Lacroix-Sonrier présente les
bases de la théorie et surtout développe de nombreux exemples d ’applications. Ce
livre rendra sûrement de grands services tant aux étudiants qu’aux enseignants de
mathématiques. Il sera également précieux aux autres scientifiques qui souhaitent
utiliser la théorie des distributions.

Charles-Michel Marie Philippe Pilibossian


Avant-propos

Les enseignements de 2 e cycle de Mathématiques doivent permettre aux étudiants


d’étendre leurs connaissances théoriques et de développer leur rigueur de raisonnement,
et aussi les conduire à une utilisation concrète de leurs acquis.
Le présent volume ne peut être abordé que si l’on a assimilé les notions d’analyse
concernant la compacité, les grands théorèmes (de Hahn-Banach, Banach-Steinhaus,...),
ainsi que la dualité des espaces de Banach. On utilise également des espaces vectoriels
topologiques non normés, et il est utile d’avoir des notions sur la topologie de dualité.
Il est également indispensable d’avoir des connaissances en théorie de la mesure; en
particulier on fait souvent appel au théorème de convergence dominée de Lebesgue.
Certaines propriétés sont à revoir en cours de lecture; il en est ainsi de la convolution et
de la transformation de Fourier.
L’introduction des distributions permet d’obtenir un espace vectoriel dont tous les éléments
sont indéfiniment dérivables en un sens qui généralise les dérivations partielles des
fonctions numériques de classe C1 sur un ouvert de R ", qui contient de nombreux espaces
de fonctions. La topologie de l’espace des distributions étant délicate à mettre en oeuvre,
on se contente d’introduire la convergence des suites, convergence pour laquelle la dérivée
de la limite d’une suite est la limite de la suite des dérivées.
La résolution numérique de nombreux problèmes issus de la physique (équations de la
chaleur, de l’élasticité, des ondes, de l’électrostatique, ...) peut conduire à la recherche
de “solutions approchées”; la méthode de Galerkin débouche directement sur celle des
éléments finis. Par ailleurs, tous les problèmes posés nécessitent une interprétation des
conditions au bord du domaine sur lequel on travaille, ainsi que des conditions initiales
dans le cas de problèmes dépendant du temps. L’utilisation des espaces de Sobolev ainsi
que des théorèmes de trace peuvent apporter des réponses à ces questions.
Pour aborder les théorèmes d’existence de solutions, on a été amené à introduire de
nouveaux théorèmes (Brouwer, Gronwall, ...) et de nouvelles propriétés (coercivité,
monotonie,...) dont l’utilisation est bien détaillée. On complète certains résultats par des
propriétés de régularité des solutions trouvées.
Certains théorèmes utilisés sont cités avec les références précises permettant d’en retrouver
aisément la démonstration. D’autres, plus directement liés à l’ouvrage, sont présentés
avec une démonstration détaillée. Chaque chapitre est illustré par des exercices, parfois
nombreux. Il est conseillé au lecteur d’essayer de les résoudre avant d’en regarder la
solution (donnée en fin d’ouvrage). La résolution de ces exercices nécessite toutefois une
bonne maîtrise du cours et un effort de réflexion.
Je tiens particulièrement à remercier les différentes personnes qui ont eu le mérite et
la gentillesse de m’initier à l’usage de TgK, Mesdames C. Pagani et C. Vuillemenot,
Messieurs B. Oriat, J. D. Tissot et M. Weil, ainsi que mon fils J. M. Lacroix pour son
soutien en informatique. Sans eux, ce livre n’aurait pas pu être réalisé; qu’ils trouvent ici
l’expression de ma sincère reconnaissance.

Marie-Thérèse Lacroix-Sonrier
Table des matières

Chapitre premier. LES DISTRIBUTIONS 1

1 Support d’une fonction, suites régularisantes..................................................... 1

2 Espace vectoriel T>k (Q) 3

3 Espace des fonctions “test” T > (ü ) ...................................................................... 4

4 Densité de V(Çï) dans l’espace de Lebesgue Lp( f l ) ......................................... 5

5 Espace des distributions V { i 2), exemples dedistributions................................. 6

6 Support des distributions, distributions de support compact 10

7 Limite des suites, des séries dans V ( f i ) ............................................................ 14

8 Dérivation des distributions................................................................................. 17

9 Pseudo-produit ou produit multiplicatif............................................................... 19

10 Théorèmes de structure 21

11 Énoncés d’exercices................................................................................................23

Chapitre II. CONVOLUTION. FOURIER. APPLICATIONS................................... 28

1 Produit tensoriel des distrib u tio n s...................................................................... 28

2 Produit de convolution des distributions 30

3 Algèbre et équations de convolution.................................................................. 35

4 Transformation de Fourier.................................................................................... 39

5 Solutions élémentaires du L aplacien....................................................................... 46

6 Énoncés d’exercices 48

Chapitre III. ESPACES DE SOBOLEV...................................................................... 53

1 Rappel sur les espaces de Lebesgue 53

2 Espaces de Sobolev d’ordre 1 54

3 Les espaces de Sobolev d’ordre m ...................................................................... 65

4 Traces et formule de Green 67

5 Énoncés d’exercices 75
Table des matières_________________________________________________ ix

Chapitre IV. PROBLÈMES ELLIPTIQUES LINÉAIRES 79


1 Théorème de Lax-Milgram 79
2 Problèmes elliptiques........................................................................................... 82
3 R ég u larité............................................................................................................. 87
4 Principe du maximum........................................................................................... 91
5 Énoncés d’exercices 92

Chapitre V. UN PROBLÈME NON LIN ÉA IRE........................................................ 96


1 P rélim in aire......................................................................................................... 96
2 Propriétés de l’opérateur-Ap ............................................................................. 97
3 Théorème d’existence.............................................................................................. 100
4 Énoncés d’exercices .............................................................................................. 104

Chapitre VI. PROBLÈMES D’ÉV O LU TION ...............................................................106


1 Fonctions à valeurs v ecto rielles.............................................................................106
2 Problème d’évolution du premier o rd re .................................................................. 108
3 Problème d’évolution du deuxième o rd re ...............................................................115
4 Énoncés d’exercices .............................................................................................. 120

CORRIGÉS DES EXERCICES . .................................................................................... 123


1 Exercices du chapitre I ...........................................................................................123
2 Exercices du chapitre I I ...........................................................................................128
3 Exercices du chapitre III ....................................................................................... 134
4 Exercices du chapitre IV ....................................................................................... 138
5 Exercices du chapitre V ...........................................................................................141
6 Exercices du chapitre VI ....................................................................................... 143

BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................ 146

INDEX 148
Principales notations

Les numéros renvoient aux pages.

V(Q) 4 Lp(0T, V), 106


V { ü i) ® V { ü 2), 28 L l{W ), 67
T>k (£1), 3 C M R "). 41
V '{ü), 6 42
S{Ü), 14 S(Kn ), 39
s 'm , 14 <S'(Rn ), 41
H ^Q ), 54 54
H W , 59 W t’p(ü), 59
H -'iQ ), 62 W l *(T), 72
H m(Çî), 65 W m'p{tt), 65
65 W ^ 'P(Ü), 65
H - m (Çï), 66 W - l«(Ù), 62
H s(Rn ), 68 W - m'i{Çl), 66
HH n 72 W S'P{Ü), 70
LP{Sl), 5,53 w 1_ p’p(r), 72
LP(T), 72 W(0T, V, W), 107
Chapitre premier
LES DISTRIBUTIONS

L’espace vectoriel des distributions sur un ouvert de Rn présente entre autres la propriété
de rendre indéfiniment dérivable au “sens des distributions” les fonctions continues sur le
même ouvert. Cette propriété est utilisée dans tout l’ouvrage. L’espace des distributions
est construit comme le dual topologique d’un espace vectoriel topologique non métrisable.
On ne détaille pas les topologies, on se contente d’introduire la convergence des suites et
des séries de distributions, convergence pour laquelle on montre que la dérivée de la limite
d’une suite ou d’une série convergente est la limite de la suite ou de la série des dérivées.

Si X désigne un espace vectoriel topologique, si («n)neN désigne une suite de X admettant


u pour limite, on notera :
u = X — lim (un),
n —ïoo

pour une suite numérique (An)n€N de limite A, on notera : A = lim(A„).

1. Support d’une fonction, suites régularisantes

Notations : Soit x = ( x i ,. . . , x n) un élément de Rn ; sa norme euclidienne est notée :

H = ( î > 2) ! -
2=1

On note en général ü un ouvert de Rn . On ne considère que des ouverts non vides.

Définition 1. 1.1 [Support d’une fonction]. — Soit u une fonction de Rn dans C ;


on appelle support de u, et on note supp(u) l ’adhérence dans Rn de l ’ensemble
A — { x € Rn | u(x) ^ 0 } ; ainsi, supp(tt) = A. *
Il est important de mettre en évidence l’existence de fonctions numériques, non identique­
ment nulles, indéfiniment dérivables, de support compact.

Proposition 1.1.2. — Il existe une fonction numérique (p définie sur Rn vérifiant :


1. <p£ 0 et <p> 0,
2. <p e C(Rn ),
3. supp(v?) C { xg R” | ||æ|| < 1 },
2 Chapitre premier. LES DISTRIBUTIONS

Démonstration : Soit u l’application de R dans K :

* « „ ( * ) = / exP (iiïltî> ’ siW < l .


' l 0, Si ||l|| > 1 .

On montre que u et toutes ses dérivées sont continues sur Rn , son support appartient bien
à la boule unité fermée de Rn . Comme u est continue, de support compact, positive, et non
identiquement nulle, elle est intégrable sur Rn , d’intégrale positive . On choisit 7 positif

tel que / 7 u(x) dx = 1 , alors la fonction <p = 'yu vérifie les propriétés de la proposition
JRn
1 . 1.2 . *

Corollaire 1.1.3.— Quel que soit l ’ouvert Q de Rn , il existe une fonction définie
sur R71 vérifiant :
1. =É0,
2. eC °°(R n ),
3. supp(^) C fi. *

Démonstration : Comme fi est un ouvert non vide, il existe un élément xo de fi, et un réel
positif r, tels que la boule fermée B (x 0, r) = {x G R" | ||x —xo|| < r} soit incluse dans
fi. Alors quelle que soit une fonction <p vérifiant les hypothèses de la proposition 1.1.2, la
fonction ip définie par :

ip : R" —►R , x i-» ip(x) = -° ),

vérifie les hypothèses du corollaire 1.1.3. *

Définition 1.1.4 [Suites régularisantes].— Soit (p une fonction vérifiant les hypothèses
de la proposition 1. 1 .2 ; on appelle suite régularisante ( 1) associée à <p, la suite de
fonctions (<Pk)keN" définie par :

(fk : Rn —> R, x i-7 <p>k{x) = knip(kx). *

Propriétés des éléments de la suite régularisante associée à <p.

1. On a tpk> 0, (fik 6 C°°(Rn ).


2. On asupp(^fc) C B ( (),£).

3. Pour tout k G N*, / <Pk(x) dx = 1.


J Rn

(1 ) On peut introduire une notion plus générale de famille régularisante [1] p. 29, [20] p. 55.
§ 2. Espace vectoriel D r-(fi) 3

2. Espace vectoriel v K (Ci)

Notations :
Soit fi un ouvert non vide de Rn , K désigne un sous-ensemble compact de Rn , d’intérieur
O
non vide, inclus dans Ci : 0 ^ K C K c Ci.
Soit a — ( a i , . . . , a n) un élément de N ". On appelle ordre de a et on note |a | l’entier :

H = X/*<-
t=i
Soit u une fonction de R" dans C, a un élément de N71. On note D au la dérivée d’ordre
j u soit
a de • :Dr>a u = -------------------
9 “ îl .
d a ' X i . . . d a ” Xn

On note T>k (CÏ) — { u € C°°(Ci) | supp(w) C K }.

Proposition 1.2.1 . — Soit Ci un ouvert de Rn , K un sous-ensemble compact


d ’intérieur non vide de Ci. Alors T>K(Ci) est une sous-algèbre de C°°(Ci) non réduite
àO. *

Démonstration :
1. Du corollaire 1.1.3 on déduit que VK(Ci) n’est pas réduit à la fonction nulle.
2. L’ensemble T>k (Ci) est un espace vectoriel sur C, le produit de deux éléments de 2?*- (fi)
appartenant encore à cet ensemble, et :

V A € C, V (u, v) 6 (T>k (CI))2 , (Au)v — u (\v ) = \u v ,

d’où V k (Ci) est bien une algèbre. *


On n’entrera pas dans le détail de la topologie de T>k (fi) (2), on se contentera de définir la
convergence des suites d’éléments de D k (CÏ). Pour s’assurer qu’une suite d’éléments de
3 une limite qui appartient encore à cet ensemble on impose aux suites de toutes
les dérivées de converger uniformément vers la dérivée correspondante de la limite sur K.
Plus précisément :

(2) Compléments sur la topologie de V k (ÇÏ) [11] chap. 2, [22] p. 33, [27] t. 1. Précisons :
1. Pour tout k de N la fonction p* : T>k (ÇI) —>-R, ii h p n (ti) = su p su p \Da u(x)\, définit une
|a|<fc 2
norme sur V k (Œ), mais une seule de ces normes ne suffit pas pour définir la topologie de V k (Œ). On appellera
voisinage de u tout ensemble V qui vérifie :

3k 6 N, 3 r)> 0 , VktV(u) = { v 6 V K (n) | Pk{u —v ) < r j } c V .

2. On peut montrer qu’il existe sur V K W une distance qui définit une topologie équivalente à celle décrite
en 1.

3. L’espace V k {®) n’est pas normé.


4. Muni de la topologie décrite en I, V k (O ) est complet.

5. Dans V k (Q) tout sous-ensemble fermé et borné est compact.


4 Chapitre premier. LES DISTRIBUTIONS

Définition 1.2.2 [Convergence des suites de V K (O)]. — On dit qu’une suite (up)p€n
de T>k (^) converge vers un élément u de T>k (0 ), et on note :
u = T^k {0) - lim (u p),
p—
fOO

si Ve, VA; € N, 3pe , Vp > p 0 : sup sup |D a u(a;) - Daup(x)\ < e. *


|a|<fc

Définition 1.2.3 [Borné de T>k {0)]. — Un sous-ensemble A de T>k (0) est dit borné
si :
VA; 6 N, 3Mk > 0 , Vit € A , sup sup \Dau(x)\ < Mk- *
|a|<fc * € î î

3. Espace des fonctions “test” V (fï)

Définition 1.3.1 [Espace V (fï) des fonctions “test”]. — Soit fl un ouvert non vide de
Rn ; on appelle espace des fonctions test et on note T)(fl) l ’ensemble :
T>(fl) = { u € C°°(fl) | 3K compact, K C fl, u € T>fc(fl) }. *

On établit facilement la proposition suivante :

Proposition 1.3.2.— Soit fi un ouvert non vide de R" ; V{fï) est un espace vectoriel
sur C, non réduit à 0, et une algèbre pour le produit des fonctions. *

Construction de V (fl) :
1. V (fï) = \JK D/c(fi) où K parcourt l’ensemble des compacts inclus dans fl.
2. Une étude plus fine montre que V(fl) = U Pe N ^ P(^ ) où ( ^ p )pgn est une suite
O
croissante de compacts de fi vérifiant K p c K p+1 C fi et fi = (Jp€H K p. Alors î>(fi)
est muni d’une topologie dite "limite inductive stricte" de celle des T>k p {fl) ([15] p. 160,
[28] p. 332, [31] p. 126, [32] p. 55.). De nombreuses propriétés que nous énoncerons par
la suite seront une conséquence de cette construction.
3. Compléments (3).
La construction de V (fl) à partir des espaces T>K{fl) conduit à introduire la définition
suivante :

Définition 1.3.3 [Convergence des suites de V(fï)]. — Soit (up)pÇN une suite d ’élé­
ments de T>(fl) ; on dit qu’elle converge vers u élément de U (fl) et on note :
u = V(fl) - lim (u p),
p —>oo*23

(3 ) 1. Il n’existe pas de distance qui définisse sur 'D (ft) une topologie équivalente à la topologie limite inductive
stricte [15] p. 170.
2. Dans T>(Cl) on a équivalence entre compact et sous-ensemble fermé et borné [12] p. 59, [25] chap. 5.

3. X>(f2) est séquentiellement complet [25] chap. 5 et complet [31] p. 164,165.


§ 4. Densité de 2>(fi) dans l’espace de Lebesgue Lp(fi) 5

si elle vérifie les deux propriétés suivantes :


1. Il existe un compact K de ü : Vp G N, supp(up) C K , supp(u) c K.
2. La fonction u vérifie u = î W f i ) — lim (uD). *
p -ïo o y

Interprétation de la définition : il existe un compact K tel que :

u, up G T>k (ï ï ) Vp € N, Ve > 0, VA; G N, 3p0, Vp > p0,


sup sup \Dau(x) —D aup(x)\ < e. *
\0,\<kx€Si

On s’intéresse également aux sous-ensembles bornés de î>(fi) [31].

Définition 1.3.4 [Borné de X>(fi)]. — Un sous-ensemble A de D(fi) est dit borné s ’il
vérifie les deux propriétés suivantes :
1. Il existe un compact K inclus dans fi, tel que A soit contenu dans T>k (fi),
2. L ’ensemble A est borné dans T>k (fî). *

Interprétation de la définition :
1 . Il existe un compact K de fi tel que pour tout u élément de A, u appartient à V k {U),
2. VA; G N, 3Mk G M+ , VuG A, sup sup |jD“ «(a;)| < M*. *
|a|<fc xÇQ

4. Densité de î>(fî) dans l’espace de Lebesgue Lp{ü)


On rappelle pour un réel p, 1 < p < oo, la définition de l’espace Lp(fi). C’est l’espace
vectoriel des classes (pour l’égalité presque partout, notée p.p.) de fonctions Lebesgue-
mesurables sur fi, p-intégrables, muni de la norme :

"“"p= (X ■
On a la propriété de densité suivante :

Proposition 1.4.1. — Soit fi un ouvert de Rn et p un réel, 1 < p < +oo. Alors


V(Q) est dense dans Lp(fl). *

La démonstration met en œuvre deux idées classiques, soit : la troncature et la


régularisation, elle utilise un théorème d’intégration dit de Lusin, et la régularisation
par convolution.
Démonstration : 1. TVoncature
O
Soit fi = UreN Kr ' K rC K r+1 C fi, K r compact pour tout r de N. Alors :
OO p
Vu G fi, u(x)\p dx + \u(x)\p dx.
^ ^Kr+l-Kr
6 Chapitre premier. LES DISTRIBUTIONS

D’où Ve > 0, 3 r0, Vr > ro, / \u(x)\p dx < e. Si Xr désigne la fonction


JU-Kr
caractéristique de l’ensemble K r, on a : u = Lp(Cl) - lirn ^o o ^ X r)-
2. Régularisation. Soit v dans Lp(fï ) , support de v compact. De la densité des fonctions
en escalier dans Lp(Çî) et du théorème de Lusin (4) on déduit l’existence d’une suite de
fonctions (v q)q vérifiant :
il existe un compact K C fi,
Vg G N , Vg G C(ü), supp(vo) C K, v = Lp(fî) - lim (vq).
q—+c>Q

On est ainsi amené à montrer que pour tout w de C(ü), de support compact dans O, w est
limite dans Lp(ü) d’une suite d’éléments de V(Çl). Soit (<£fc)fceN* une suite régularisante
(Def. 1.1.4), on note pour tout k de N* Wk = w * <pk soit :

Il existe ko de N, K ' un compact de Q, tels que pour tout k > ko supp(u>fc) c K ',
pour tout a de N71 D aWk = w * D aipk, d’où Wk appartient à et on montre que :
w = Lp(Q) - limfc>fc0 wk- *
V(ÇÏ) est dense dans d’autres espaces de fonctions. (5)

5. Espace des distributions exemples de distributions

Définition 1.5.1 [Espace des distributions V (ü )] . —


Soit fî un ouvert de R". On
appelle distribution toute forme linéaire continue sur V (0 ), et on note V '(fl)
l ’ensemble des distributions. *
Notation : Pour tout (T, u) de V(Çî) x V (ü), T(u) appartient à C, et on note
T(u) = (T,u).

Propriété : V'{Q) est un espace vectoriel sur C. *


Comme V(Q) n’est pas un espace métrisable (note (3) 1.) la continuité ne peut pas s’écrire
au moyen de suites. On est obligé d’utiliser une propriété qui caractérise les applications
linéaires continues définies sur V(Q) muni de la topologie limite inductive stricte des
espaces T>k p(Q)- Plus précisément on va utiliser le résultat suivant : ([15] p. 159, [30] p.
333, [31] p. 128, [32] p. 58.)45

( 4 ) Théorème de Lusin. On considère il muni de la mesure de Lebesgue p. Soit v une application de Q dans C, de
support de mesure finie, alors :

Ve > 0 , 3p 6 Cc ( 0 ) tel que p{ x G O | v(x) ^ g(x) } < e,

où Cc (f l) désigne l’ensemble des fonctions scalaires de support compact dans SI. [14] p. 243, [26] p. 53, [32] p.
97.
(5) V(Sl) est dense dans Ck{Sl) pour 0 < k< + o o [31 ] p. 158-159.
§ 5. Espace des distributions P '(fî), exemples de distributions 7

Proposition 1.5.2. — Soit fi un ouvert de Rn , (Kp)pç^ une suite croissante de


compacts de fi vérifiant :

Vp G N, 0 ± K p c K p+1 c fi, et « = U*p-


p

Alors pour une application linéaire T de P (fi) dans C, les deux assertions suivantes
sont équivalentes :
1. L ’application T appartient à P '(fi).
2. Pour tout p de N la restriction de T a T>k p(fi) est continue. *

Pour tout compact K de Cl d’intérieur non vide, il existe un élément p de N tel que K soit
inclus dans K p. De plus la restriction de la topologie de V k p{CÏ) à V k {CÏ) est celle de
V k (fî), ce qui permet de donner le corollaire suivant :

Corollaire 1.5.3. — Soit fî un ouvert de Rn et T une application de T>(Cl) dans C;


les deux assertions suivantes sont équivalentes :
1. L ’application T appartient à P '(fi).
O
2. Pour tout compact K , $ ^ K c K c C l , T restreint à T>k (CI) est continue. *

Comme on travaille sur des espaces vectoriels pour avoir la continuité d’une application
linéaire il suffit d’en montrer la continuité à l’origine. L’espace P ^ ( f i) étant métrisable
la continuité peut s’étudier au moyen de suites. Le corollaire suivant est alors immédiat et
sera souvent utilisé pour caractériser les distributions :

Soit fi un ouvert de
Corollaire 1.5.4 [Première caractérisation des distributions]. —
Rn et T une application linéaire de P (fi) dans C; les deux assertions suivantes
sont équivalentes :
1. L ’application T appartient à P '(fî).
O
2 . Pour tout compact K , < è ^ K c K c C l , V(up )p €m, up G V k {CÏ), Vp Ç N,

0 = V K(CÏ) — lim (up) =£■ 0 = C — lim (T , up). *


p -A O O p—
>00

Démonstration : Comme T est linéaire (T, 0) = 0. La continuité de T restreinte à P ^ ( f i)


en 0 s’écrit :

V(up)peN, 0 = V k {CÏ) - lim (up) =*► (T , 0) = lim (T ,u p). *


p —>oo p-*oo

Afin de pouvoir définir une propriété utilisée ultérieurement on va donner une autre
caractérisation des distributions. On utilise la continuité des applications au moyen des
voisinages (complément (2)).
8 Chapitre premier. LES DISTRIBUTIONS

Corollaire 1.5.5 [Deuxième caractérisation des distributions]. — Soit fi un ouvert de


M” et T une application linéaire de P (fî) dans C; les deux assertions suivantes
sont équivalentes :
1. L ’application T appartient à D '(fi).

2. Pour tout compact K , $ ^ K c K c £ l , 3m G N, 3M > 0 :


Vu G X>k (î î ), |( ï \ u)| < M pm(u) = M sup supl-D X *)!- *
|a|<ra

Démonstration : 1. On a équivalence entre T appartient à 'D'(fi) et T est continue sur


D /r(fi) pour tout compact K de fi.
2. Il suffit donc de montrer que la restriction de T à T>k (fi) est continue à l’origine. Soit :
Ve > 0, 3 V(0), Vu G V(0), \{T,u) - (T,0)| < e.
En particulier prenons e = 1, il existe m de N, il existe rj > 0 tels que :

3 W 0 ) , Vu G w ° ) > K1» ! < 1 : Vu G u ï 0, ^ y u G Fm,„(0)

V
(T, i^ | ( T , „ ) | < i = i |< r,,,)| < ’- p M ,
Pm(tt)
inégalité encore vérifiée pour u = 0, d’où on a :
1
3 m e N, 3 M = - > 0 : Vu G V K (Ü),
V

|(T", rt) | < M pm(u) = M sup sup |£>“ u(a;)|.


\ot\<m xÇQ,

Définition 1.5.6 [Distribution d’ordre fini]. — ([15] p. 337, [32] p. 164) Soit fi un
ouvert de Rn ; on appelle distribution d ’ordre fini toute distribution T de D '(fi)
pour laquelle il existe m de N, tel que pour tout compact K d ’intérieur non vide
inclus dans fi on ait :
3CK > 0 , Vu G V k (Q), 1(2X1 < CKPm(u).
L ’entier m, qui ne dépend pas de K , est appelé ordre de la distribution T.

Exemple 1. Soit fi un ouvert de Rn , a un élément de f2, l’application T :


D(fi) —y C, u (T*, u) = u(u),
est une distribution d’ordre fini, d’ordre 0; en effet :
Vu G î>(fi), |(T ,u)| = |u(o)| < sup|u(æ)| = po(u). *
xe a
Définition 1.5.7 [Distribution de Dirac ou mesure de Dirac]. — Soit fi un ouvert de
Rn , a un élément défi, la distribution définie par :
D(fi) —^ C, u i—y u(u),
est appelée distribution de Dirac et notée ôa ; on dit aussi mesure de Dirac. *
§ 5. Espace des distributions V (Cl), exemples de distributions 9

Propriété : On obtient (ôa , u) = u(a), on peut montrer que c’est une mesure(6).
Exemple 2. Soit T l’application définie par :

T : 2>(R) -MC, u (T, u) = ^ (m + 1)u<m>(m).


mÇN

L’application T est une distribution, car si K est un compact de R on a :

3M G R, Vm G N, M < m, m ^ K ==>
M
Vu€Z>*(R), ^ ( m + l) u (m)(m) < (M + 1)(M + 2)p m (u).
|( T ,u )| =
m=0
D’où pour tout compact i f de R, T vérifie la deuxième caractérisation des distributions.
(Corollaire 1.5.5). Mais T n’est pas d’ordre fini, l’entier M dépend du compact K. *

Il est important de montrer que de nombreuses fonctions s’identifient à des distributions,


plus précisément :
Notation : Soit ü un ouvert de Rn muni de la mesure de Lebesgue, / un élément de
L l cm , alors pour tout compact K de Cl, si x k désigne la fonction caractéristique de K ,
fX K appartient à L 1 (f 2), on peut ainsi associer une distribution à / .

Théorème 1.5.8. — Soit Cl un ouvert de Rn et f un élément de


1. L ’application :

T>(Cl) -> C, u 4 f f(x)u(x) dx,


Jn
définit une distribution notée (/].
2. Si [f] = 0 alors / = 0 presque partout. *

Définition 1.5.9 [Distribution régulière associée à une fonction]. — Soit Cl un ouvert


de Rn , / un élément de Ljoc(CÏ). La distribution :

[/] : D (f 2)-H C , uy->([f],u)= f f(x)u(x)dx,


Jn
est appelée distribution régulière associée à la fonction f . *

Démonstration du théorème 1.5.8:


1. Soit K un compact de Cl, on a :

f e L j oc(Cl),3CK , f \ f XK ( x ) \ d x < C K
Jn

= ï Vu € V k (CI),
/ f (x)u( x)dx < C k Po{u),
\Jn
et cette application est linéaire sur V k {CÏ). Ainsi l’application définie dans le théorème
en 1 est bien une distribution, elle est d’ordre fini, d’ordre 0.6

(6 ) Pour en savoir plus sur les distributions et les mesures on peut consulter : [30] p. 25, [15] p. 338, [32] p. 164.
10 Chapitre premier. LES DISTRIBUTIONS

2. Pour démontrer la partie 2 du théorème, qui utilise la théorie de la mesure on conseille


de consulter l’ouvrage de Vo-Khac [32] p. 167. *
Propriétés : 1. Si / = 0 p.p. alors [/] = 0, d’où de 2 on déduit :
/ = 0 p.p. <=> [/] = 0.

2. Pour tout A: de N pour tout / de Ck(fi) on peut définir la distribution [/].


3. Si f i et /2 sont deux éléments de L}oc(fï) vérifiant [/i] = [/ 2] alors f \ = /2 presque
partout.
Exemple 3. On considère la suite de fonctions (7Tfc)fceN. :

: R -> R, x « t „(z ) = { *'

Pour tout k de N* la fonction appartient à Z,1(R), ainsi on peut lui associer sa distribution
régulière [a*] :
/ TU
ku(x) dx.

Exemple 4. La distribution, ou mesure de Dirac Æo, n’est pas une distribution régulière
associée à une fonction. En effet il n’existe pas de fonction / de Ljoc(R) telle que pour

tout élément u de T>(R) on ait u( 0) = / f(x)u(x) dx.


Jm

6. Support des distributions, distributions de support compact


Lorsque la fonction / appartient à L\oc(fi), on définit le support de la fonction / (définition
1.1.1). Considérons la fonction ir* envisagée dans l’exemple 4 ci-dessus,

*upp(x‘)=
Soit à présent u de X>(R), dont le support appartient à : R - alors ([7Tfc], u) = 0.
Ainsi, bien que les distributions soient définies sur D (fî), en s’inspirant de ce qui précède
on va définir des ouverts de il sur lesquels elles s’annulent.

Définition 1.6.1.— Soit fi un ouvert de Rn et T un élément de V'(fi). On dit que


T s’annule sur l ’ouvert O, ouvert non vide de fi, si on a la propriété suivante :
Vu € T>(fi), supp(u) c O => (T , u ) = 0. *

Remarques : 1 . Si u appartient à T>(0), alors le prolongement nul de u à fi appartient à


T>(fi). La définition 1.6.1 peut s’écrire :
la distribution T s’annule sur O si pour tout u de T>(0), (T, u) = 0.
2. Si / appartient à Ljoc(fi) et si [/] s’annule sur l’ouvert O, du théorème 1.5.8 on déduit
que / = 0 presque partout sur O.
§ 6. Support des distributions, distributions de support compact 11

Définition 1.6.2 [Égalité de deux distributions sur un ouvert]. —


Soit fl un ouvert de
Rn , Ti et T-i deux éléments de V ( f ï ) ; on dit que T\ et T2 sont égales sur le
sous-ensemble ouvert O de fl si T\ —T2 s ’annule sur O. *

Ceci va permettre de trouver le plus grand sous-ensemble ouvert de fl sur lequel une
distribution s’annule, puis de définir le support d’une distribution. On établit au préalable
le théorème suivant :

Théorème 1.6.3 [Recollement des morceaux]. — Soit fl un ouvert de R", (Oi)içi


une famille d ’ouverts de fl recouvrant fl (fl = (JiejOi), (Ti)ie/ une famille de
distributions, Ti appartenant à V( Oi ) pour tout i de I, vérifiant :

V» e I, Ti G V'(Oi) ; V(î , j) G I 2, Oi n Oj Ti = Tj sur Oi n Oj.

Alors il existe une unique distribution T de V (fl) vérifiant :

Vî G / , T = Ti sur Oi. *

Pour faire la démonstration on utilise le théorème suivant, dit partition de l’unité :

Théorème 1.6.4 [Partition de l’unité]. — Soit fl un ouvert de R". Quelle que soit
m i ç i une famille d ’ouverts de fi recouvrant fl, il existe une famille de fonctions
(ai)içi vériSant :
1 . Pour tout i de I, ai appartient à C°°(fl), supp(a,) est un sous-ensemble de
fi, et 0 < a , < 1 .
2. ^ 2 a i(x ) = 1 Vx € fl.
i
3. Pour tout compact K de 0 , il existe un nombre fini d ’indices i pour lesquels
ai n ’est pas identique à 0 sur K .
La famille de fonctions est dite partition de l’unité associée au recouvrement
0Oi)i€l. (7) *

Démonstration du théorème 1.6.3 : Soit (ai)ie / une partition de l’unité associée au


recouvrement (O i)içj.

1. Définition de T :
Vu G V(fï), 3 K, compact, supp(u) c K, u — aj)u,
iei
où un nombre fini de fonctions ai sont non nulles sur K. On en déduit :
u = ^ a j U , «jU appartient à T>(Oi)\ on pose (T, u) = ^ (T , aiu).
i fini i fini

(7) Pour avoir une démonstration du théorème 1.6.4. on peut consulter : [1] p. 51, [15] p. 168, [30] p. 22, [31] p.
164, [32] p. 155.

Pour une famille (a *)içj vérifiant la propriété 3 on dit qu’elle est localement finie (mêmes références).
12 Chapitre premier. LES DISTRIBUTIONS

2. On montre que T appartient à V (fi) en utilisant la première caractérisation des


distributions (corollaire 1.5.4).
Soit K un compact fixé, (up)pÇN une suite de T>k (fi) vérifiant :

0 = V K (fï) - lim (up), (T, up) = Y'(TuoiiU p).


D—»oo *
i fini
On montre facilement :
0 = V(üi) - lim (a<up), Ti G V'(Üi) ==> 0 = lim (T,up).
p —►oo p —►oo

3. Il reste à montrer que pour tout k de I, la restriction de T à V(Ok) est égale à Tfc. En
effet on a :
Vu € V(Ok), u = Y 2 a iu et «*« € T>(Ok H O»)
i fini

= > (T,u) = ^2(Ti,aiu) = ^ ( T fc,Qiu) = (T^^Taju) = (T*,u).


i fini i fini

Corollaire 1.6.5. — Soit O un ouvert de Rn et T un élément de V(Sl). Soit


(Ot)içi une famille d ’ouverts de fi sur lesquels T s ’annule, alors T s ’annule sur
o = Ui€fOi.
Le corollaire se déduit de façon évidente du théorème 1.6.3 et permet d’introduire le
support d’une distribution :

Définition 1.6.6 [Support d’une distribution]. — Soit fi un ouvert de Rn et T un


élément de D '(fi). Soit f2i l ’ouvert de fi réunion de tous les ouverts de Cl où T
s ’annule. On appelle support de la distribution T et on note : supp(T) le fermé
supp(T) = f i - f i a - *

Propriétés : 1. On peut expliciter la définition de la façon suivante :


Soit T un élément de V( f l ) , les assertions suivantes sont équivalentes :
1. Un élément x appartient au support de T,
2. il existe V voisinage ouvert de x vérifiant :
x G V C fi, 3u G V(V), (T, u) ï 0.

2. On dira que T est nulle au point a: si a; appartient à fi —supp(T). D ’où il existe un


voisinage ouvert V de x dans fi, tel que : Vu G T>(V) = ï (T, u) = 0.
3. On a la propriété suivante pour les supports :
VT G X>'(fi), Vu G î>(fi), supp(T) O supp(u) = 0 =$> (T, u) = 0

4. Si / appartient à L/oc(fi), on a supp[/]=supp(/). *


Exemples : 1. On définit la fonction dite de Heaviside, notée H, par :

H :B-K,
§ 6. Support des distributions, distributions de support compact 13

tf e - k jo c W i supp(ff) = [0, +oo[,


pOO
Vu € î>(] - oo, 0[), ([/f], u) = / u(x) dx = 0.
J0
Soit (<Pk)kçN• une suite régularisante, alors on a :

{[H],<Pk) = \ = » 0 € supp([JÏ]) = > supp([tf]) = [0,+oo[.

2. Soit fi = R, T = ^ < 5 m, T G Î>'(K), Vu € î>(]m,m + 1 [), (T, u) = 0,


ra£2£

si u G DQm - 1 , m + 1[), u(m) ^ 0 =>• (T, u) = u(m) ^ 0,


d’où : supp(T) = Z. *
Remarque : Deux distributions peuvent être égales sur un sous-ensemble ouvert de fi,
dense dans Cl sans être égales sur fi. En effet dans D'(R), T = ^ < 5 m est égale à la
m€Z
distribution nulle sur R —Z et cependant T n’est pas nulle sur R. *
Propriétés : De même que pour les fonctions on montre :
1. pour tout (T, U) de (V'(Cl))2, supp(T + U) C supp(T) U supp(ï/),
2. si a est un scalaire non nul, on a : supp(aT) = supp(T). *

Soit Cl un ouvert de Rn . Une


Définition 1.6.7 [Distribution de support compact]. —
distribution T de V'{CÏ) est dite de support compact si supp(T) est un sous-
ensemble compact de Cl. *

Exemples : 1. Pour tout a de Rn , supp(5a) = {o} est un sous-ensemble compact.

2. Dans Î>'(R), T = n’est pas une distribution de support compact.

Théorème 1.6.8. — Soit Cl un ouvert de Rn ; toute distribution dont le support est


un compact de Q est d ’ordre Uni. *

Démonstration : La démonstration se décompose en trois étapes.


1. Pour tout compact K de fi, il existe a de V(CÏ) a = 1 sur un voisinage de K. On note
K \ = supp(a).
2. Soit T un élément de V (Cl) supp(T) = K, alors on a :

Vu € V(CÏ), u = au + (1 —a)u, (T, u ) = (T, au) -I- (T, (1 —a)u).

Mais on a supp(T) fl supp((l - a)u) = 0 =4> (T, (1 - a)u) = 0 (définition 1.6.6.


propriété 3), d’où (T, u) = (T, au).
3. Comme au appartient à V k ^CI) et que T est continue sur T>k 1(Cl), on déduit du
corollaire 1.5.5 le résultat suivant :

3 m € N, 3C > 0 =*► |(T ,au )| < Cpm(au).


14 Chapitre premier. LES DISTRIBUTIONS

On montre qu’il existe C\ > 0 telle que :


Vu G V(fl), pm(au) < CiPm{u) = » |(T ,u)| = |(T,cm)| < CCipm(u),
d’où la distribution T est d’ordre fini m. *

Remarque : Si T appartient à T>'(fl) avec supp(T) = K, compact de fi, si u appartient


à C°°(Ü), on peut définir (T, u). Plus précisément, on munit C°°(ü) (parfois noté S (fl))
de la topologie associée aux semi-normes :

fl = ( J K p, VA: G N, Pk,Kk(u) = SUP SUP \Dau(x)\.


p6N l“ l<* x^ Kk

L’espace vectoriel C°°(fl) est métrisable pour cette topologie. On note £'(fï) son dual
topologique, on a le résultat suivant :

Théorème 1.6.9. — Il existe un isomorphisme entre £'(fï) et l’espace des


distributions dont le support est compact. (8) *

Remarque :
Soit fi un ouvert de Rn , pour tout (u, T) de C°°(fl) x V'(£ï) vérifiant :
supp(T) nsupp(u) = K compact de fi, on peut définir (T, u). En effet, soit <pun élément
de V(fl) vérifiant <p = 1 dans un voisinage compact de K inclus dans fi. On définit
(T, u) = (T, (pu) , la définition étant indépendante du choix de <pvérifiant les hypothèses
données. Si p et ip vérifient ces hypothèses on a : (<p - ip)u = 0 dans un voisinage de K ,
d’où:
supp(T) fl supp ({(p —xj))u) = 0 => (T, (<p —i>)u) = 0. *

7. Limite des suites, des séries dans V'(fï). Suites régularisantes

Soit (Tp)pen une suite de


Définition 1.7.1 [Limite d’une suite de distributions]. —
distributions de V'(fl). On dit que la suite (Tp)pen converge vers T et on note :
T = V ( f ï ) - lim Tp,
p —> O
O

si
Vu G P (fi), (T, u) = lim (Tp, u).
p-»oo

On dit encore que T est la limite de la suite (Tp)p€^. On a aussi :


Vu G V(fï), lim (T - Tp, u) = 0. *
p-*oo

Propriété des suites régularisantes de X>(Mn )


Quelle que soit (<£>p)PeN*. une suite régularisante de î>(Rn ) (déf. 1.1.4.), alors :
ô0 = V' (Rn) - lim b P]. (1)
p —>oo8

( 8 ) [30] p. 87, [31] p. 86 et 255, [32] p. 130 et 173.


§ 7. Limite des suites, des séries dans F '(fi). Suites régularisantes 15

En effet pour tout u de V(Wl ) on a :

(So, u) - {[<pp], u) = u( 0) - / tpp(x)u(x) d x = <PP{x){u(0) - u(x)) dx.


J R" J Rn

Comme u est continue on a :

Ve > 0, 3 a > 0, ||a;|| < a =*> |u(0) —u(æ)| < e,

BP, Vp > P, - < a =s> [ <pp(x)(u(0) - u(x)) dx < e / <pp(x) dx = e.


P |JR" I J Rn
Soit : Ve > 0, 3F, Vp > P, |(<5o,« > -([¥>?]> u)l <
ce qui montre ( 1).
On étudie des limites de suites de distributions en exercice.

La définition de la limite d’une suite de distributions impose la connaissance de la limite.


Il est indispensable de pouvoir prouver qu’une suite de distributions admet une limite sans
la connaître. Ori a un résultat très important qui nécessite une meilleure connaissance de
la topologie de Î>(f2) ainsi que l’utilisation du théorème de Banach-Steinhaus. (9)
On admet le théorème suivant :

Théorème 1.7.2 [Corollaire du théorème de Banach-Steinhaus]. — Soit (Tp)peN une


suite d ’éléments de V'(Cl) vérifiant :
pour tout u de V(Çl) la suite ((Tp, u)) pçn admet une limite dans C.
Alors l ’application :
V(ÇÏ) -¥ C : lim (Tp,u),
p—
¥OO

définit une distribution T et on note : T = V'(Q) —limp_>0O(Tp), ceci équivaut à :

Vu € V(ü), (T,u) = lim (Tp,u). *


p-AOO

Exemple : Dans F ' (IR) on introduit la distribution vp ( ~ ) comme limite d’une suite de

distributions. La fonction / définie pour x de IR* par : f(x) = - , n’appartient pas à


X
L}oc{R); on ne lui associe pas de distribution régulière.

(9) Soit X et Y deux espaces vectoriels topologiques, X étant un espace de Baire. Soit (Tn ) n € j^ une suite
d’applications linéaires continues de X dans Y qui converge simplement vers une limite T
(Væ e X , ( T , x) = lim (Tn ,æ>). Alors T est linéaire et continue. De plus les applications Tn sont
n —►oo
équicontinues et forment une suite qui converge vers T uniformément sur tout compact de X.

Un espace métrique complet est un espace de Baire. [15] p. 216, [25] p. 43 et 146, [28] p. 327, [31] p. 348, [34]

p. 148.
16 Chapitre premier. LES DISTRIBUTIONS

1. Pour tout entier p de N* on définit la fonction f p de R dans R par :


1
-, si - < |æ|,
x •-> f p(x) = < x P
0, si |æ| <
P

Comme la fonction f p appartient à Ljoc(R) on peut lui associer la distribution régulière


LfP].
2. Montrons que la suite ([/P])PeN* vérifie la propriété du théorème 1.7.2.

Vu € D(R), 3A > 0, supp(u) C [—A, +A],

([/?]>«) = [ f P(x) u( x) dx=


JM
fJ irA~-(x) —u(—x) diX ,

ce qui donne après avoir effectué une intégration par partie :

<[/*]. u) = ( u - u Q ) ) ln (u'(x) + u' (- x)) ln(ar) dx.

De la formule de Taylor on déduit l’existence de réels : (6\ , 62) € (]0,1[)2, tels que :

d’où limp-^+oo Ip - 0. ( 1)
D’autre part lafonction logarithme appartient à L 1(0, A), pour tout A > 0, d’où l’existence
de la limite :

lim / ln (x)(u' (x)+u' (—x))dx. (2)


P

De (1) et (2) on déduit l’existence pour tout u de Î>(R) de limp_>oo([/P]i u).

3. Du Théorème 1.7.2 on déduit qu’il existe un élément de t>'(R), noté vp , appelé

valeur principale de - , tel que :


x

Vu € D ( E ) , < v p ( i ) , « ) = U +^ ~ d x ).

4. On montre facilement que la distribution vp ( ~ ) est d’ordre 1. *

Comme V'(ÇÏ) est un espace vectoriel on peut introduire la limite d’une série (Tp)pepj.
p
Pour tout p de N on note Sp = ^ ï 1*.
fc=i
§ 8. Dérivation des distributions 17

Définition 1.7.3 [ Limite d’une série de distributions]. — On dit que la série de terme
P
général T„, p dans N, converge si la suite (S p = } ïfe) converge. Si la suite
V f-r. ' pGN
(Sp) admet S pour limite on note :

8. Dérivation des distributions

A. Définition de la dérivation

On va définir une dérivation qui rendra toute distribution indéfiniment dérivable; qui
coïncidera de plus, par isomorphisme, à la dérivée des fonctions de classe Cl et C°°. Ceci
permettra, entre-autres, de dériver les éléments de Ljoc(fl). Comme on cherche à étendre
la dérivée des éléments de Cx(îî), on considère un exemple en dimension un. Soit :

n =]“ »&[> f e C ' i ü ) , \ / u e V ( n ) : Cf ' ( x ) u( x ) dx = - f f(x)u' ( x) dx


Ja Ja
= > (in .« > = -< [/w > . a)
On s’inspire de l’égalité (1) pour définir la dérivée d’une distribution :

Définition 1.8.1. — Soit Çl un ouvert de W1, T un élément de V'(Çl) :


pour tout a de N” , on appelle dérivée d’ordre a de T et on note D aT l ’application :
Da : C, w DaT(u) = ( - l ) M (T, Dau). *
Proposition 1.8.2. — Pour tout T de V( Q) et pour tout a de W1, D aT est une
distribution. *
Corollaire 1.8.3. — Toute distribution est indéfiniment dérivable et ses dérivées
sont des distributions. *
Démonstration de laproposition 1.8.2: On montre queD aT vérifie les propriétés du
corollaire 1.5.4. En effet :
V(up)pen C D(tt), 0 = î>(fî) - lim (up) =► 0 = D(Q) - lim (D aup)
p-*oo p —>oo

= ^ 0 = lim (T , D aup) = ( - l ) |a| lim (D aT ,u p).


p—
>OG p—
>00

D’où D aT appartient à V'(ÇÏ). *

Exemples de dérivation :
1. On considère Q = R et / la fonction de E dans f ( x) = |a;| + 1. Alors pour
tout u de Î>(E) on a :
18 Chapitre premier. LES DISTRIBUTIONS

On introduit la fonction signe notée sgn de R dans '


si x > 0,
x i sgn(æ) = |
si x < 0.
Alors ([/]',« ) = ([sgn], u), soit [/]' = [sgn].
2. Soit / une fonction C1 par morceaux sur R, admettant un nombre fini de discontinuités
sur tout compact de R. Soit A l’ensemble des points de discontinuité de / ; on note pour
tout a de A : cr(a) = f(a+) - f ( a - ) . Alors on montre le résultat :

a€A

On montre facilement le résultat suivant :

Proposition 1.8.4.— Pour tout T de V( Q), pour tout a de N 1 on a :


supp (DaT) C supp(T).

Exemple : Dans R, T = [#], T' = £0, on a l’inclusion stricte des supports.

B. Dérivation de la limite d ’une suite, d ’une série

On a le résultat suivant d’interversion de la dérivation et du passage à la limite :

Théorème 1.8.5. — Soit (Tk)ken une suite convergente de V ( ü ) , de limite T.


Alors pour tout a de N” la suite (DaTk)kçn converge vers D aT. Soit :
T = V'{Ü) - lim (Tfc) ==► D aT = V'{ü) - lim (DaTk). *
k->oo k -ïo o

Démonstration : On utilise la définition 1.7.1. Pour tout u de V(£L) on a :


(T ,D Qu ) = lim {Tk, D au ) = lim ( - l ) |a |(D °Tfc, u) =
fe-KX) k ► oo

( - l ) l a |(jDa T, u) ^ D aT = V'{ÇÏ) - lim (D aTk ). *


oo

On en déduit le corollaire suivant :

Corollaire 1.8.6. — Soit (Tk)ken une série convergente de V' (ü) de somme
-f OO
Alors pour tout a de N72 on a Yégalïté :
k=o
oo oo

D aS = Y , D aTk = D a ( Y / Tk). *
o o
C. Primitive d’une distribution

Étant donné A un opérateur de différentiation, S dans existe-t-il T dans V'{Q)


solution de l’équation différentielle A(T) = 5? On donne un résultat partiel lorsque Q,
est un intervalle de R (10).
On abordera d’autres problèmes au chapitre II.10

(10) [30] p. 54.


§ 9. Pseudo-produit ou produit multiplicatif 19

Proposition 1.8.7. — Soit I =]a, b[ un intervalle de R, pour tout S de V ( I ) , il


existe T de V { I ) vérifiant T' = S. La distribution T est appelée primitive de S,
deux primitives de S diffèrent d ’une distribution associée à une fonction constante
sur I. *
Démonstration : 1. Soit S un élément de V { I ) , pour tout u de V{I) on a :
(S, u) = { T 1, u ) = - ( T , u'). Alors T est parfaitement déterminée sur l’espace vectoriel :
V = {v € V{I) | 3u e 2>(J), v = u'}.
2. On note W l’espace vectoriel :

W = { v e i >(/) | j \ ( t ) d t = o } .

On montre l’égalité des espaces V et W. En effet :


pO
pb pO
ob
ii. Pour tout v de V on a : / v( t ) d t = / u'(t)dt = 0.
Ja Ja

ii. Soit v de W, alors w(x) = / v(t ) dt appartient à V(I) et comme v = w \ v appartient


Ja
à V.

3. La forme linéaire de V{I) dans C : « 4 / u(t) dt, est continue, alors V{I) est la
Ja
somme directe de W et de la droite D = | <p € V(I) J <p(t) dt = 1j,

Vu € V(I), 3A = f
u(x) dx = ([1], u),
Ja
3v € W, v = w', w € V(I), u = Xip + w'
=► (T,n) = A ( 7 » + (T, w') = C ([l],u) - (S,w),
ce qui permet de conclure. *

9. Pseudo-produit ou produit m ultiplicatif


On définit le produit d’une distribution par une fonction indéfiniment dérivable. Soit v un
élément de C°°(Q). On montre que l’application définie par :
V{fï) —» V{iï), uf-^uv,
est continue de V(fï) dans V(Q). En effet il est aisé de montrer l’implication :
u = T>(Q) — lim (u p) =4- vu — 'D(Ct) — lim (vup).
p —>00 p —>oo

Définition 1.9.1. — On appelle pseudo-produit ou produit multiplicatif d ’une


fonction v de C°°(fî) et d ’une distribution T de V(ÇÏ), l ’application de V{Q) dans
C, notée vT, définie par :
u i—^ (vT)(u ) = {T, vu). *
20 Chapitre premier. LES DISTRIBUTIONS

De l’introduction on déduit facilement le résultat :

Proposition 1.9.2.— Pour tout (T, v) de V'(Q.) x C°°(ü), vT appartient à V(ÇÏ),


et on note :
Vu€V(fl) : (vT,u) = (T, vu). *

Propriétés : 1. Comportement du pseudo-produit par rapport aux structures algébriques :


V(v,vu v2) € ( C ° ° m 3 (T, T u T2) g (D '(ft))3, on a :
1. v{T\ + T2) = vTi + v T2,
2. (vi + v2)T = v i T -I- v 2T,
3. {vi v2)T = v i (v2T).
2. Propriété des supports : supp(wT) C supp(u) fl supp(T).
Exemple sur K : v(x) = x, T = 6o, vT = 0.
3. Propriété de continuité pour les suites (11):
1. T = V ( Ü ) - limp_+0o(2p), v G = * v T = V ( ü ) - lim p-^tvT p),
2. v = C°°(ft) - limp^oo(up), T G V ( ü ) = * vT = V( Ü) - lrnip^oo^pT),
3. T = V {Ç l) - limp_>oo(Tp), v = C°°(fi) - limp_*.oo(^p)
= ï v T = V( Q) - lim (vpTp). *

On a la formule de Leibniz pour la dérivation.


n
Notation : Pour a = ( a i , . . . , an) de N ", on note : a! = Si (3 = (/?i,. . . , /?„),
i —1
on dit que j3 est inférieur à a, et on note /? < a si : /?* < ai pour tout i de [1 , n] ; on définit
a\
alors le nombre C f par C f = ^ a '_

Proposition 1.9.3.— Pour tout T de V(Q,), tout v de C°°(fl), tout a de N",


on a la formule de Leibniz suivante :
D a (vT) = Y ^ c i( D a~0v)D^T. *
(3<a

Démonstration : On se contente de faire la démonstration pour une dérivée partielle d’ordre


1, — (vT) (sans mettre d’indice), le résultat final s’obtient par récurrence.
ox

ÙvT =
/ 9T 9 v rr \
{vd ï + d i T -u)-1

( 1 1 ) [25] p. 144, [30] p. 118, [32] p. 179.


§ 10. Théorèmes de structure 21

Remarque : On peut envisager le problème de la division :


soit S dans V'(CÏ), v dans C°°(Cl) existe-t-il T dans V'{Cl) solution de : vT = S I
On peut trouver des réponses partielles dans différents ouvrages( 12).
Remarque : Certains auteurs se sont intéressés à la multiplication des distributions, citons
M. Oberguggenberger [20].

10. Théorèmes de structure


A. Structure locale
On a montré que la distribution régulière associée à une fonction continue était indéfiniment
dérivable au sens des distributions. Inversement, on va montrer que localement une
distribution est la dérivée d’une fonction continue.

Théorème 1.10.1.— Soit T un élément de V'(CÏ) et K un sous- ensemble compact


de Cl.
Alors il existe une fonction f de C(Cl), il existe a dans N 1 tels que la restriction
de T à T>k {CI) s ’identifie a la restriction de D a [f] à T>k {CI) o u encore :

Vu G V K (Cl), (T, u) = ( - l ) |a| f f(x )D au(x) dx. *


Jo.
Démonstration : 1. La distribution T étant continue sur T>k (CI) on a :
3 C > 0, 3r G N, Vu G D k (CI), |(T , u)| < Cpr(u) = C su p su p |D “ u(a;)|.
\ot\<rx£K

2. À la distribution T on va associer une forme linéaire continue sur L l {K). Comme u


appartient à V k {CI) son prolongement nul à M", encore noté u, appartient à V k {R").
Pour tout r de N on note a T = ( r ,. . . , r) d’où :

u ( z i , . . . , x n) = f ... f D aiu(t)dt,
J —oo J —oo
etPo(u) < \\Da iu\\LHK), de même :
3C, Pr(u )< C \\D a^ u \ \ LHK).
3. On introduit l’espace vectoriel X :
X = { v G L \ K ) | 3u G V(Cl), v = D ar+1u }.
Soit L l’application de X dans C :tn -> L(v) = (T, u), alors
\L(v)\ < Cpr {u) < C i||u ||L1(if). (1)
On déduit de (1) et du théorème de Hahn-Banach analytique (13), que L admet un12

( 1 2 ) [30] p. 123, [32] p. 180.


( 1 3 ) Théorème de Hahn-Banach. Soit X un espace vectoriel normé sur K, Y un sous-espace vectoriel de X , f une
forme linéaire continue sur Y. Alors il existe une forme linéaire continue g sur X dont la restriction à Y soit
égale à / . On peut choisir g de façon que f et g aient même norme. [34] p. 139. On peut trouver d’autres énoncés
dans différents ouvrages. [3], [15], [31], [34].
22 Chapitre premier. LES DISTRIBUTIONS

prolongement à V-{K), linéaire continu, noté L, d’où :

3g e L°°(K), Vu € X, L(v) = L(v) = f g(x)v(x)dx,


J Rn
Vu€T>K ( a ), (T, u) — [ g(x)Dar+lu(x)dx
Ju
=*>■ T = (—l ) ar+ 1.Dar+l [<?] surDj<-(f2).
Reste à montrer que g est la dérivée d’une fonction continue. On utilise le résultat suivant :

Proposition 1.10.2 [Lemme de Du Bois-Reymond]. — ([32] p. 21) Soit h un élément


* * ).< un élément de Ljoc(Rn 1), a un réel, alors l ’application m définie
par :

m : M" -¥ C, ( x i , ... , x n) m(x) = / h(s,X 2, ■■. , x n) ds + l(x 2, ... , x n),

vérifie - — [m] = [/il.


ox i
On note g le prolongement nul à R71 de g, on pose :

G{xu . . . , x n) = P ... P g ( t ) dt =► [G] = [</], G 6 C(Rn ).


J —oo J —oo
Soit (p dans ) <p = 1 dans un voisinage de K, alors / = <pG répond à la question
T = ( - l ) a^ [ f } .

B. Structure globale
On a vu au paragraphe 1.6. que toute distribution de support compact est d’ordre fini.

Théorème 1.10.3. — Soit K un sous-ensemble compact de Q et T un élément de


V'{Çl) vérifiant supp(T) = K . Pour tout voisinage U de K dans fi, il existe une
famille finie d ’éléments a de N 1, pour tout a une mesure de Radon pQ, tels que :

supp(pQ) CU, T =

où on note pa la distribution associée à pa (14). *

Démonstration :1. Soit m l’ordre de T, M = card{ a € N | |ce| < m }. On introduit


l’espace vectoriel V :
V = { v = (u, Dau) |Q,<m € (Cc(ü))M | u € V(fl) } ,
où Cc(fl) désigne l’ensemble des éléments de C(fl) de support compact.
Soit L l’application de V dans C définie par : L(v) = {T, u). Alors on a :

l-^(w) l = l<r, «)| < Cpm(u ) < cikll(ce(f2))M-

( 1 4 ) Distribution associée à une mesure de Radon [30] p. 25.


§ 11. Énoncés d’exercices 23

Du théorème de Hahn-Banach on déduit l’existence de mesures de Radon ( p a )\a\<m >

telles que :
L( v ) = £ (^a, D au) = ( D apa>u) = (T,u).
|a|<m |a|<m

2. Pour conclure on choisit <p dans C°°(Q), <p = 1 dans un voisinage de K et


supp(<p) C U. Alors on obtient :

T= £ ( - 1 )'“ ' D a ( w a).


\a\< m

On ne démontre pas le théorème suivant ([25] p. 153).

Théorème 1.10.4.— Quelle que soit la distribution T de il existe une famille


de fonctions de C(Q), (ga)aeNn > teJJe que :
1. Pour tout compact K de fl, K D supp(<7<*) = 0 sauf pour un nombre fini
d ’indices a.
2 . T = Z D aga .
Si de plus T est d ’ordre fini on peut choisir les ga de façon que seules un nombre
fini d ’entre elles soient non nulles. *

11. Énoncés d’exercices

Exercice 1.1. On se place dans R, soit (<pp)pgN‘ la suite régularisante associée à


la fonction définie à la proposition 1. 1.2. Montrer qu’il existe un compact K, que l’on
précisera, tel que la suite appartienne à un espace V k {K), et qu’elle n’a pas de limite dans
v Km .
Exercice 1.2. Avec le même choix de ( prop. I. 1.2.) on considère la suite
(ipp = e-P<pp)pen-
1. Montrer que l’on a : 0 = D[_lil](M) - limp_>00(t/)p)
2. A-t-on :
Ve > 0, 3F, Vp > F, sup sup sup|.Da V>p(x)| < e ?
k € N \a \< k x £ R

Exercice 1.3. Avec les notations de l’exercice 1.1, montrer que la suite (<pp)PeN* n’est
pas bornée dans F [_ iii](K).

Exercice 1.4. Quelle que soit la suite (« p )pçn admettant une limite dans V k {ÇI),
montrer que la suite (up)pepj est bornée.

Exercice 1.5. Soit u un élément non nul de F(K) , pour tout p de N, on note up
l’application :
up : M.—ï C, up(x) = u(x —p).
24 Chapitre premier. LES DISTRIBUTIONS

La suite (up )p€n, admet-elle une limite dans D(R)?

Exercice 1.6. Soit 0 un ouvert de Rn , u un élément de T>(Q), (y?p)peN une suite


régularisante. Montrer le résultat : 3 P € N, u — V(Q) - limp>p(u * </?p).

Exercice 1.7. L’application qui à u de D(R) associe le nombre T(u) = X > ( m )

définit-elle une distribution?

Exercice 1.8. Même question qu’en 1.7. avec l’application :

Exercice 1.9. Montrer que l’application T définie par :

est une distribution. Montrer qu’elle est d’ordre fini, en préciser l’ordre.

Exercice 1.10. Soit T la distribution de V (R2) définie par :

Montrer que T est d’ordre un et donner son support.

Exercice 1.11. Montrer que l’application qui à « de 2?(R) associe u"( 3) est une
distribution, en donner l’ordre et le support.

Exercice 1.12. Soit p un réel, 1 < p < +oo, et (fk)ke Nune suite de fonctions de Lp(ü)
admettant / pour limite dans Lp(ü).
1. Montrer que [/] = V' ( d) - limfc_,oo[/fc].
2. A-t-on le même résultat si on se place dans Lploc(Çl)l

Exercice 1.13. Soit p un réel, 1 < p < +oo, {fk)k&N une suite de fonctions de Lp{0)
vérifiant :
1 . 3 0 0, VA: G N, ||/ fe||LP(fi) < C,
2. 3T € V ( ü ) , T = T>'(ty - lim ^ o o [/*].
Montrer que T est la distribution régulière associée à un élément de Lp(ü).

Exercice 1.14. Soit u un élément non nul de £>(R). On considère la suite de fonctions
(ufc)fceN :
Uk : R -> C : x Uk(x) = u(x - k)).

La suite ([itfc])feeN admet-elle une limite dans P '(R )?


§ 11. Énoncés d’exercices 25

Exercice 1.15. Soit / la fonction définie pour x ^ 0 par : x i-> f ( x) = ln |x|. Montrer

i/r= v p (i).

Exercice 1.16. Dérivée de la distribution régulière associée à une fonction de plusieurs


variables. Soit / l’application de R 2 dans R définie par :

x , y > 0,
(* ,» > -» /(* ,» > = { f +x+y' ailleurs.

ô Ôf
Montrer l’égalité ■3- [/] = f-T-l + T, où T est une distribution que l’on explicitera et dont
ox ox
on précisera le support.

Exercice 1.17. Soit / la fonction de R dans R, périodique, de période 27r, paire , dont
la restriction à [0, 7r] vaut n — x.
1. Pour p > 0 on considère la fonction f p :

cos((2A: + l)x)
x h* f p(x) = ^ +
2
(2k + l )2 ‘

Montrer que [/] = D'(R) - limp^oof/p],


2. Exprimer [fp]" de deux façons différentes. En déduire un développement en série de
Fourier de la distribution : ^ ( < W 2)* “ <J(2n+i)w)-
nÇZ
Exercice 1.18. Soit h un élément de Rn . On note Th l’application, appelée opérateur
de translation de X>(Rn ) dans £>(Rn ) définie par :
Vu, ThU : Rn -> C, x i ¥ Thu(x) = u(x — h),

et de même rh de V' i W1) dans lui même définie par :


V(T,u) € D '(R ") x V(Rn ) =► (rhT,u) = (T ,r_ ftu).

1. Montrer que :

VT G D 'tR 71), Vh G Rn , Va G N", D a (rhT) = rhDaT.

2. Soit hp = (h\, 0.....0) hp non nul, montrer l’égalité :

3. Soit (u, T) de X>(Rn ) x î>'(Rn ) montrer que la fonction :


/ : R" -MC, x !-»• f ( x) = (T, r xu ), est C°°.

Exercice 1.19. [Un problème de division].


Soit H la fonction de Heaviside, et / l’application :
/ : R -» R, x ■-* f(x) = H(x) ln(|x|).
26 Chapitre premier. LES DISTRIBUTIONS

1. Rappeler pourquoi à / on peut associer une distribution régulière notée [/]. Quel est
l’ordre de cette distribution?
2. On note pour tout n de PT, gn l’application :

gn : P(R ) 4 C , « H s n («) = u (0) in ( I ) +


Tl JX X
n

i. Montrer que gn appartient à Z>'(R).


ii. Montrer l’égalité :

V u € P (R ) : - ( [ /] ,« ') = lim (ÿ „,u ).

3. En déduire l’égalité dans P '(R ) : [ln(|a:|)]/ = vp

4. Soit tpi l’application R -» R, x (->■ (px(x) = x € R.

Montrer le résultat : <^ivp

Exercice 1.20.
Pour un entier p de N* ,on note (pp l’application de : R -> R, {pp — xp. On considère une
distribution G de la forme :
n
G = J 2 a^ k), ak e C, an £ 0.
fc= 0

1. Montrer que pour tout p > k, on a : <pp6(k) — o.


En est-il de même pourp < k l
2. On cherche toutes les distributions G vérifiant <piG = 0.
i. Soit y = { t )6 2?(R) | 3« € P(R ) v(x) = xu(x) }. Montrer que :
<piG = 0 = » (G, v} = o, Vv € Y.
». Soit X = { u £ P(R ) | u(0) = 0}.
Établir l’égalité X = Y. ( Si u appartient à X , pour montrer que u appartient à y on peut
utiliser un développement de Taylor avec reste intégral de u au voisinage de 0).
iii. Soit <pun élément de P(R ), vérifiant <p(o) = 1 . Montrer que :

V«€2>(R), 3 A € C , 3v € X : u = \<p + v,
exprimer A en fonction de u.
iiii. Déduire de ce qui précède que <p\G = 0 si et seulement si il existe une constant C de
C , telle que : G = Cô.
3. On admet que toute distribution de support 0, est de la forme G. Utiliser les résultats de
l’exercice 1.19, pour résoudre dans P '(R ) l’équation :

<PiT = [1],
§11. Énoncés d’exercices 27

Exercice 1.21.
1. Préliminaire. Soit E un espace vectoriel topologique sur C et u i . .. up, p formes
linéaires continues sur E, u une forme linéaire continue sur E vérifiant :
p

ker(u) D Q ker(ufc).
fc=i
p

Montrer qu’il existe (A i,. . . , Ap) dans Cp tel que : u = y]Afcttfc.


fc=i
2. Soit a un élément de fi, fi ouvert de Kn , toute distribution T de V (fi), avec
supp(T) = {a} s’écrit :

3N € N, 3Ca <E C, T — y CaD a 6a.


\a\<N

On fait la démonstration dans le cas a = 0.


A. Soit N l’ordre de T, on veut montrer que : pour tout u de X>(fi) vérifiant D au( 0) = 0
pour tout a de N, |a:| < N, alors (T, u) = 0.
i. Montrer
Ve > 0, V/3 > 0, Vx, ||x|| < (3
=► \Dau{x)\ < e n ^ -^ lllx ll^ -1" 1, Va € N", |a | < N.
ii. On se donne (p dans C°° (Rn ) <p = 1 dans un voisinage de 0, supp(<p) C 5 ( 0 , 1 ). Pour
tout r > 0 on note <pT(x) = <P(J-'j •

Montrer qu’il existe une constante C, et ?*o tels que :

Vr e]Or0[ = ^ PN(tpru) < CePN{<p)-

iii. En déduire (T, u) = 0.


B. Utiliser 1. pour montrer qu’il existe des constantes (Ca )|a |<yv telles que :

T — y CaD aS.
\a\<N
Chapitre II
CONVOLUTION. FOURIER. APPLICATIONS

On étend à un sous-espace vectoriel de V (fi) la transformation de Fourier et la convolution


qui sont définies respectivement sur L x{Çl) et (L 1 (fi))2. La convolution possède un
élément neutre, ce qui va permettre de résoudre certaines équations de convolution, ainsi
que d’obtenir des “solutions élémentaires” d’opérateurs différentiels.

1. Produit tensoriel des distributions


Introduction . Soit fîi et ü 2 deux ouverts respectivement de R" et Rp, si / (resp. g)
désigne une fonction de L}oc(Çii) (resp. L\0C(Q.2) ) le produit tensoriel de / et g est la
fonction notée f ® g définie par :
f ® g : Üi x f i 2 ->C , (x, y) h-> / <g>g(x, y) = f(x)g(y).
Alors, / ® g appartient à Lj0C(Q 1 x 0 2); on peut donc définir trois distributions :
[/] € V Ç h ) , [g\eV'{Çl2) , [ f ® g ] € V ' ( U 1 x U2).
On constate facilement :
V(u, v ) G x V( f l 2), u ® v e T>(Q1 x îî2),
et < [/® 5 ],« ® v ) = ([/]• «)([$]» w>- ( 1)
De plus si w appartient à T>(Çli x Çî2) on a :

{ [ f ® 9], w)= f(x)g(y)w(x, y)dxdy =


JCI1XQ2

/ f(x)( g(y)w(x,y) dy) dx = / g(x)[ f (y)w(x, y)dx)dy. ( 2)


Ju 1 vn2 > vü ! 7
On veut étendre à tout couple de distributions de V{Çl{) x V(Çl2), les notions introduites
en ( 1) et (2).

Notation : On appelle produit tensoriel de 'D(Q.i) et V(ÇL2) et on note :


T>(Qi) ® V{Çl2) l’espace vectoriel engendré par les produits tensoriels d’éléments de
2?(f2j) et 2?(fî2).

Proposition II.l.l. — Pour tout ouvert fîi de Rn , 0,2 de Rp , l’espace vectoriel


T>(Qi) ® V{Çl2) est séquentiellement dense dans V(Çti x fî2). ( 1) *

(1 ) O n tro u v e la d ém o n stra tio n d e la p ro p o sitio n I I . l . l . d an s [1 5 ] p. 3 6 9 , [3 1 ] p. 4 0 9 , [3 0 ] ch ap itre I V , [3 2 ] p. 1 51,

ain si q u e d e s c o m p lé m e n ts su r le s prod u its te n so r ie ls d an s le s trois p rem iers o u v ra g es.


§ 1. Produit tensoriel des distributions 29

Pour généraliser aux distributions les égalités obtenues en (2) on montre la proposition
suivante :

Proposition IL 1.2. — Pour tout ouvert fii de Rn , fi 2 de Rp ; pour tout T de


2>'(fii), tout w de X>(fii x fi2) la fonction v définie de fi 2 dans C par :
v : fi 2 ->C , y v(y) = (T,w(.,y)),
appartient à T>((i2). *

Démonstration : 1. Soit w dans V( f î 1 x fi2), il existe des compacts I et J de fii et fi 2


tels que supp(iu) soit inclus dans I x J, de plus pour tout y de fi 2 la fonction :
wy : fii ->• C, ih wy(x) — w(x , y), appartient à £>(fii) et
Vy € fi 2 - J, Wy(x) = 0, Vx € fii.
On en déduit l’existence de l’application v de fi 2 dans C :

y i-> v (y) = (T, w y) = (T, w(. , y )),

de plus supp(u) est inclus dans J.


2. Pour montrer que v est un élément de î>(fi2), on montre l’existence d’une de ses
dérivées partielle première. Soit h = (hi, 0 , . . . , 0) dans Rp - {0}, comme on a :

(3)

y + h) - w ( . , y )
(4)
hi )•
Q r\
on en déduit: — (T,w(.>y)) = ( T ,- ^ -(..y )). (5)
oy i oyi
On montre alors facilement que pour tout a de N** l’égalité suivante :

ainsi v est de classe C°°.

Théorème et définition II.1.3. — Pour tout ouvert fii de Rn , fi 2 de Rp ; pour


tout (T, S) de 2?'(fîi) x î>'(fi2), il existe une unique distribution de T>'(fii x fi2),
appelée produit tensoriel de T et S et notée T <g>S, vérifiant :
V(u, v ) € 2?(fii) ® î )(fi2) =^- (T <8>S, u ® v) = (T, u)(S, v). *

Démonstration : 1.Existence. On reprend les notations de la proposition II. 1.2. Soit :


v : y € fi 2 — y (T,w(.,y)) ; F : D (fii <g>fi2) -¥ C, w F( w ) = (S,v).
L’application F est linéaire et continue. En effet on a les propriétés suivantes :
0 = X>(fii x fi2) - lim wr = > 0 = î>(fi2) - lim (T, wr ( .,.))
r—>oo r—>oo
= > 0 = lim (5, (T, Wr)).
30 Chapitre IL CONVOLUTION. FOURIER. APPLICATIONS

2. Restriction. Soit w = u ® v appartenant à T>(Çï\) ® V(Çl2). On a :

{S, (T, u ®v ) ) = {S, {T, u)v) = (S, v)(T, u).


3. Unicité. Elle est conséquence de la proposition II. 1.1. *
Exemple : Soit (a, b) de Rn x Rp, on a 5a ® ôt, = <5(0îb).
Propriétés : On montre aisément les résultats suivants :
1. Limite des suites :

T = V' (Ü i) - lim Tr, S = V'(Çl2) - lim Sr .


r —¥oo r —>oo

=> T ® S = V'(ÇL\ x fl2) — lim (Tr <8>S r ).


?— ►oo

2. Support : supp(T ® S) = supp(T) x supp(S).


3. Dérivation : si x désigne la variable de Kn , et y la variable de Rp, on a :

V(a, /?) € N71 x N» : D%D$(T ® S) = D aT ® D^S.

4. Pseudo-produit :

V(<p, T, S) € x C°°(Ü2) x V'{Çl - 1 ) x V'{Çl2)

==> {<p ® tp){T ® S) = (<^T) <8>(ipS). *


Tout ce paragraphe s’étend sans difficultés au cas d’un produit tensoriel fini de distribu­
tions.

2. Produit de convolution des distributions


A. Introduction. Supports convolutifs
Si / et g désignent deux éléments de L 1 (Rn ), on leur associe une fonction appelée produit
de convolution de / et g, notée f * g définie par :

f*g: Mn - > C ,
J R"
f{x-y)g(y)dy.
X I f * g(x) = f
On peut montrer que f*g appartient à L 1(Rn ) (2). Alors on peut considérer les distributions
[/]. bl>

(2) D a n s W .R u d in [2 5 ] p. 146, o n m o ntre q u e l’a p p lica tio n : ( / , 0) d e ( L 1 (R n ) ) 2 a s s o c ie / * g e s t b ilin é a ir e et


co n tin u e à v a leu rs dan s L 1 ( R n ). O n a un résultat p lu s gén éral dans L . S ch w a rtz [3 0 ] T. 2 p. 7, e t F. T r ev es [3 1 ]

p. 2 7 8 , so it 1 < P, q, r < +00 - = - + - - 1, l ’ap p lica tion : { f , g) f * g est b ilin é a ir e c o n tin u e d e :


r p q
LP( R n ) x L q(R n ) d a n s L r ( R n ).
§ 2. Produit de convolution des distributions 31

On déduit du théorème de Fubini (3) :

V u € î> (R n ), ( [ f *g] , u) = f [ f(x)g(y)u(x + y) dxdy.


J Rn JRn
(1)

Si on note u A l’application : (R71)2 -> C, (x, y) ua (x ,y) = u(x + y), on obtient :


( [ / * 5 W = <[/]® b], uA). ( 2)
On cherche à généraliser l’égalité (2) aux distributions. Si S et T appartiennent à D '(R n ),
S <8>T appartient à D '(R2n). Mais pour u de D (R"), uA appartient à C°°(R2n). On
sait que (S <g>T, uA) aura un sens si supp(S') x supp(T) n supp(uA) est un compact
(cf. remarque après la proposition I.6.9.), d’où l’intérêt de la proposition suivante qui se
démontre au moyen d’un résultat d’analyse classique. (4)

Proposition II.2.1. — Pour tout sous-ensemble K de Rn on note :


K A = { ( x , y ) e (Rn)2 | x + y € K }.

Soit A et B deux sous-ensembles fermés de Rn , les deux assertions suivantes sont


équivalentes :
1. E i : pour tout compact K de Rn , (A x B) C\ K A est un compact de (Rn )2.
2. E 2 : pour tout compact K de R " , A fl (K — B) est compact de R” .
De plus si A et B vérifient E i ou E 2, alors A + B est fermé. *
Définition II.2.2. — Deux sous-ensembles fermés de Rn sont dits convolutifs s ’ils
vérifient E i ou E 2. *

Exemples : 1. Deux ensembles A et B compacts sont convolutifs.


2. Si est A compact et B fermé ils sont convolutifs.
3. Soit C = { (a?i,.. . , x n) € R” | 3 ( « i ,. . . , a n) G Rn cti < Xi 'ii G [1 , . . . ,n] }.
Si A et B sont deux fermés inclus dans C, alors ils sont convolutifs.
En particulier dans R, A = B = [0, +oo[= R+ sont convolutifs.
On généralise la notion d’ensembles convolutifs à p ensembles fermés de Rn .

(3) Théorème de Fubini ([35] p. 152, on peut aussi consulter d’autres ouvrages, [14], [26]).
Soit ( X , m ) et (Y, n) deux espaces mesurés cr-finis. On se donne h une fonction de X x Y dans C, intégrable
pour la mesure p = m ® n. Alors pour presque tout x de X, la fonction h( x, .) est n-intégrable, de plus la
fonction :
q : X —y C, x y p(îc) h(x, y) dn(y)}
- L
est ra-intégrable, et on a :

jj H x , V)dm(x)dn(v) = m h(x,y)dn(ydm(x) = M h(x,y)dm(x)^j dn(y)-

(4) [15] p. 383, [32] T. II, p. 214.


32 Chapitre II. CONVOLUTION. FOURIER. APPLICATIONS

Définition II.2.3. — Soit A i , .. ., A p p ensembles fermés de Rn ; ils sont dits


convolutifs si pour tout compact K de Rn on a :
(Ai x . .. x Ap) n K A est un compact de (Rn )p,
où K A = { (x\, • • •, Xp) 6 (Rn )p | X\ + . .. + Xp € K) . *

Exemples : 1. Si tous les (Aj)i<i<p sont compacts sauf un, alors ils sont convolutifs.
2. Si la famille (A i,. . . , Ap) est convolutive, alors toute famille extraite l’est.
3. Si les ensembles A i , .. ., A p sont compacts, si les ensembles B \ , . . . , B q sont
convolutifs, alors les ensembles A i,. . . , Ap, B\, . . . , B q sont convolutifs. *

B. Produit de convoiution des distributions

Proposition et définition II.2.4. — Soit S et T deux distributions de V (Rn ) dont


les supports sont des fermés convolutifs (Def. 11.2.2.). L ’application de :
P (R n ) - > C , { S ® T , u A),
définit une distribution, appelée produit de convoiution de S et T et notée S *T .
La distribution S * T vérifie : pour tout u de î>(Rn ), 8>T, uA). *
(S * T,u) = (S <

Démonstration : 1. Soit K un compact de Rn , a un élément de î>(R2n), a = 1 dans un


voisinage de supp(5) x supp(T) n K A. Pour tout u de V( Rn ) de support dans K, le
2>T, a u A ) est parfaitement défini et ne dépend pas du choix de a. On note :
nombre : (S <
{ S ® T , a u A) = {S ® T , ua ).

2. Comme l’application de î>(Rn ) dans C°°(R2n) qui à u associe uA, est linéaire et
continue, alors l’application :
£>(Rn ) - > C , ( S ® T , ua ),
définit une distribution. *
Si on considère trois distributions R, S, T, de V (Rn ) de supports convolutifs, pour u de
X>(Rn ) on notera uA l’application :
uA : (Rn )3) —> C, u h-» uA (x,y, z) = u(x + y + z),
alors on définira le produit de convoiution :
{R * S *T, u) = (R® S ® T, uA ),
une bonne utilisation de la propriété des supports convolutifs permet de montrer :

Proposition II.2.5. — Soit R, S, T, trois distributions de T>'{Rn ) de supports


convolutifs; alors on a :
(R * S) * T = R * (S * T ) .
On note alors R * S * T le produit de convoiution des trois distributions ([15]
p. 390). *
§ 2. Produit de convolution des distributions 33

Remarque : Importance de la propriété des supports.


On se place dans I>'(R), R = [1], S = <S', T = [//]
R * S = 0=> (R * S) * T = 0, S * T = Ô = > R * ( S * T ) = [1].
Les supports ne sont pas convolutifs, en effet R et R+ ne sont pas convolutifs; on ne sait
pas définir le produit de convolution : R * S *T. *

On énonce différentes propriétés du produit de convolution :


1. Support :

Proposition II.2.6 [Support du produit de convolution]. — Soit S et T deux éléments


de V '( R") de supports convolutifs. Alors
supp(5 *T ) C supp(.S') + supp(T).
Si de plus supp(S) et supp(T) sont compacts, alors supp(Sr * T) est compact. *
Démonstration : L’ensemble supp(5) +supp(T) étant un fermé, pour tout x n’appartenant
pas à supp(5) + supp(T), il existe un voisinage ouvert V de x vérifiant :
V fl (supp(S') + supp(T)) = 0. Alors :
Vu € V(V), (S ® T, u A) = 0 =*> x £ supp(5 * T),
ce qui permet de conclure. *
2. Les propriétés de continuité de l’application :
V ’(Rn)2 -+ î>'(Rn ) (resp. £'(R n )2 d an s£ '(R n )), ( S , T ) ^ S * T ,
nécessitent,une étude plus approfondie des espaces D '(R n) et £ '(R n). On remarque que
s’il existe A et B deux fermés convolutifs de Rn tels que : So = T>'(R.n ) —1h% _ hx, Sp,
T 0 = D '(Rn ) - limp_,oo Tp,
Vp € N, supp(5p) C A su p p (rp) c B => S 0 * T0 = Rn ) - JUm (SP * Tp).

On peut trouver plus de détails dans différents ouvrages. (5)


3. Dérivation :

Proposition II.2.7 [Dérivation du produit de convolution], — Soit S et T deux


éléments de D'(Rn ) de supports convolutifs. Alors on a :
Va € N", D a (S * T) = D aS * T = S * D °T. *

Démonstration : 1. Comme on a supp(Z)a 5) c supp(S') et supp(D “ T) C supp(T);


alors les produits de convolutions : D aS * T et S * D aT ont un sens.
2. On a :
( Da (S * T), u ) = ( - l ) |a |(5 * T, D au) = ( - l ) |û|<5 <8>T, (D au )A)
= (~1)M (S ® T , D a(uA)) = ( D aS ® T , ua ) = (S ® D aT , u A).*

(5) [151 p. 387, [32] p. 226.


34 Chapitre II. CONVOLUTION. FOURIER. APPLICATIONS

4. Propriétés algébriques du produit de convolution :


Dans tous les exemples on suppose les supports convolutifs (def. II.2.2 ou II.2.3).
i. Le produit de convolution est commutatif soit : S * T = T * S.
ii. Le produit de convolution admet un élément neutre : 5,

VT G D '(R ") => 5 * T = T * ô = T.

iii. Le produit de convolution est associatif : R * (T * S) = (R * T) * S.


i v. L’opérateur de translation Th (exercice 1.18) commute avec le produit de convolution :

V/i G Rn , VT € V ' ( R n ) ^ T hT = 8h *T. *

Si P(x) désigne un polynôme de la variable x de Rn , on note P(D) le polynôme de


dérivation associé. Alors on a le résultat suivant :

VT G £ > '(!" ), P( D)T = P(D)( 6 *T) = P ( D ) S * T . *

Définition II.2.8. — Soit P(D) un polynôme de dérivation sur R " , on appelle


solution élémentaire de l ’opérateur de dérivation toute distribution E vérifiant :
P{D) E = ô. *

On cherche à résoudre l’équation : P ( D ) X = T. Si on connaît une solution élémentaire


E de P(D), et si supp(-E) et supp(T) sont convolutifs, alors :

P( D) E * T = ô * T = T ,

ce qui prouve que E * T est solution de l’équation (cf. chapitre II paragraphe 5).

C. Application de la convolution. Régularisation des distributions


La convolution va permettre d’approcher une distribution par des fonctions indéfiniment
dérivables.
Notation : À toute fonction / définie sur Rn on associe la fonction notée / , / est appelée
la symétrique de / :
/ : Rn -> C, z h* f(x) = f ( - x ) ,
à toute distribution T de T>'(Rn ), on associe T, dite symétrique de T définie par :

T : D(Rn ) C, u ( T » = (T,ü). *

Théorème II.2.9.— Pour tout T de V'(Rn ), f de D(Rn ), le produit de convolution


T * [f] est la distribution régulière associée à la fonction de :

Rn —>C, x i —> (T , Txf),

où t x désigne l ’opérateur de translation. La fonction ainsi définie appartient à


C°°(Rn ) (ex. 1.18). *
§ 3. Algèbre et équations de convolution 35

Démonstration : 1. Des égalités :

Vu e D ( R n ), f *u(x) = f
*'Rn
f (y)u(x + y) dy — [
J R»
ü(y)f(x + y)dy,

on déduit :
(T * [/],«> = ( T ® [ /] , uA) = (T, ([/], uA)) = (T, f *u) = (T* [ ü ] ,/A)
= (M (T ,r_ æ/) ) = (( T,Txf Y, ü ) = (( T, r xf ) , u ) ,

ce qui exprime que T * [/] = [(T, r x/)], où la fonction de R" dans C : x < ( T , rxf ) est
de classe C°° (ex. 1.18). *

Corollaire II.2.10. — L ’espace C°°(Rn ) est séquentiellement dense dans 2>'(Rn ).*

Démonstration : Pour toute suite régularisante (<pfc)fceN on a :


S = V'(Rn) - lim [ipk] = » T = D'(Mn ) - lim T * [#>*],
K—ïOO fc—>00
mais T * [<pk] est une distribution associée à une fonction C°°. *

Théorème II.2.11 [Théorème de densité]. — Soit il un ouvert de M". L ’espace D(£l)


est séquentiellement dense dans D’(fi). *

Démonstration : On fait la démonstration pour T élément de V(Çl).


1. Troncature. Comme ü est réunion d’une suite croissante de compacts (/Cp )p €n. on
choisit pour tout p de N, ap dans D(Ü) ap = 1 dans un voisinage de K p, alors
T = V'(Çl) - limp_^oo(o!pT).
2. Régularisation. Le support de apT est un compact inclus dans O. Soit (<Pk)keN une
suite régularisante :
Vp € N, 3K, Vk > K = > supp(apT * [<£>*]) est un compact défi,
et apT = D 1(fl) —limfc_^00(o:pT' * [^fc]).
3. Par un procédé diagonal, on obtient une suite ( /r )rgN de fonctions de X>(fl), telles que :
T — V{Çl) —limr_f00([/r ]). (6) (7)

3. Algèbre et équations de convolution


A. Introduction
Tout opérateur linéaire continu de D(Rn ) dans £(Rn ) (resp. d e £ /(R” ) dans V ( R n )), qui
commute avec les translations est un opérateur de convolution. (cf. ex II.6. ou [15] p. 397,
ou [30] T.II. p. 181). Cette propriété est fréquemment rencontrée en physique (on peut
consulter l’ouvrage de Roddier [24] p. 92), tant pour des phénomènes monodimensionnels
(électronique, mécanique,...) que multidimensionnels (optique, électrostatique,...), ce

( 6 ) Il existe d ’autres théorèmes de densité. Voir [15] p. 397 et 405, [32] T. 1 p. 224.
(7) L’étude de problèmes non linéaires a conduit à donner des définitions du produit de certaines distributions [20],
36 Chapitre II. CONVOLUTION. FOURIER. APPLICATIONS

qui donne une motivation supplémentaire à la recherche de solutions d’équations de


convolution : les distributions A et B étant données, existe-t-il une distribution X vérifiant
A* X = B 1

B. Algèbre de convolution

Définition II.3.1. — On appelle algèbre unifère de convolution tout sous-espace


vectoriel A de V' (Rn ) vérifiant :
1. y (S,T) € ( A )2 => S * T £ A,
2. V(Æ, S, T) e M )3 = > (R* S) * T = R * (S *T),
3. S appartient à A. *
On ne s’intéresse qu’aux algèbres unifères, que l’on appelle par la suite : algèbres.
Exemples : 1. Les espaces L 1(Rn ), T>(Rn ) ne vérifient pas la propriété 3.
2. L’espace £'(R n ) est une algèbre de convolution. Mais dans £'(R n ), de nombreux
éléments n’ont pas d’inverses, en particulier à cause de la propriété des supports.
3. Par ailleurs S' * [H] = 6 or [H] n’appartient pas à £'(R n ).
4. On note :
V +(R) = { T € P '(R ) | supp(T) C [0. + oo[} ,
2? ;(R n ) = { t € r>'(Rn ) | supp(T) c r } ,
n
où r = { ( x i , . . . , x n) € Rn | 0 < x \2 - y \ c j 2, 0 < x i }. Ces deux espaces
i—2
vectoriels sont des algèbres de convolution. *

Définition II.3.2. — Soit A une algèbre de convolution. Un sous-espace vectoriel


X de V ( R "), est dit module de convolution sur A si :
1. A c X .
2. V ( A , X ) e A x X A*X =X*AeX.
3. V ( A , B , X ) € A 2 x X A * ( B * X ) = ( A * B ) * X .
4. V ( A , B , X , Y ) e A 2 x X 2,
A * ( X + Y) = A * X + A * Y , (A + B ) * ( X ) = A * X + B * X . *

Exemples : 1. Toute algèbre de convolution est un module sur elle même.


2. L’espace V (Rn ) est un module sur S ' (R” ).
3. Au paragraphe suivant on introduira l’espace S ' (Rn ) qui est un module sur £ '(R n ), et
même sur une algèbre plus grande que £'(R n ).(On peut consulter l’ouvrage de Vo-Khac
[32] T.II p. 18) *

Définition II.3.3. — Soit X un module de convolution sur l ’algèbre A.


1. On appelle équation de convolution toute équation de la forme :
A* X = B ,
§ 3. Algèbre et équations de convolution 37

où A est un élément donné de A , B un élément donné de X , l ’inconnue X


étant cherchée dans X .
2 . On appelle solution élémentaire, ou solution fondamentale, de A, tout élément
E de X solution d e A * E = E * A = S. *

On montre facilement les résultats suivants, dont certains sont des classiques des
résolutions d’équations différentielles linéaires.
Propriétés : 1. Soit A un élément de l’algèbre A admettant une solution élémentaire E.
Alors toute solution élémentaire de A est de la forme E i — E + Y, où Y est solution de
l’équation, dite homogène associée, soit A * Y = 0.
2. Si A admet une solution élémentaire E dans X, si B appartient à A, alors toute solution
de l’équation A * X = B est de la forme X = E * B + Y, où Y est solution de l’équation
homogène A * Y = 0. *

Proposition II.3.4. — Soit A un élément de l ’algèbre A admettant une solution


élémentaire E, dans A. Alors :
1. La solution élémentaire est unique.
2. Pour tout élément B du module X il existe un unique X de X solution de
A * X = B. *

Définition II.3.5. — Soit A une algèbre de convolution. Si un élément A de A


admet une solution élémentaire E élément de A, alors A est dit inversible et on
note E = A -1 . On a :
A * A -1 = A -1 * A = S. *

Propriété : Si A \ et A i sont inversibles, il en est de même de leur produit de convolution


et on a : (Ai * A 2)-1 = A J 1 * Aj"1. *
Remarque : On étend ces notions sans difficulté aux systèmes linéaires. Soit A une
matrice carrée, A dans M(p, p) sur A, B un élément de X p. On cherche les éléments
X de X p solutions de A * X = B . Une solution élémentaire de A est une matrice E
de M ( p , p ) sur X ou A, telle que A * E = SI, I matrice unité de M(p,p). De telles
questions se posent pour l’étude des problèmes de Stokes, de l’élasticité,. .. (cf. [7] T. 6).
*

C. Equation de convolution sur R


L’ensemble (M) est une algèbre unifère de convolution. Si P désigne un polynôme à
une indéterminée, P élément de C[X], on notera P{D) le polynôme de dérivation associé,
et P( 6') le polynôme obtenu en utilisant le produit de convolution :

P(D) = D k + ak- XD k~l + • • • + a0I ,


P ( x ) — Xk + Cik—\Xk * + ••• + Oq 1
P{ 8') = 6{k) + afc_i<^fc-1) + • • • + a06 .
38 Chapitre II. CONVOLUTION. FOURIER. APPLICATIONS

Si T appartient à P'(R ) alors P( D)T = P(S') *T. *


Notation : Si a appartient à C, on note [Hea] la distribution régulière associée à la
fonction de R dans C : n - > H(x)eax, où H désigne la fonction de Heaviside.

Proposition II.3.6. —
1. Pour tout a dans C, la distribution ô' - aô est inversible dans V'+(M) et on a
(S' - c**)” 1 = [Hea].
2. La distribution
P(ô') = (ô' - cnô) * ... * (S1 - a kô), a* e C,
admet pour inverse dans V'+(R), la distribution E définie par :
[Hea' ] * . . . * [ H e ak] = [He],
où e est la solution du problème de Cauchy sur R+ :
P(D)e = 0, e(0) = . .. = e(fe- 2)(0) = 0, e<fc_1>(0) = 1. *

Démonstration : 1. (S' —aS ) * [Hea] = a[Hea] + 6 — a[Hea] = ô.


2. D’où Piô 1)-1 = [Heai] * . . . * [Heak]. Pour montrer l’égalité P(D)([He\) = é, il
suffit de dériver [He ] et d’étudier les sauts de à l’origine pour tout p, 0 < p < k —1 .*
De la proposition II.3.4 on déduit le corollaire suivant :

Corollaire II.3.7. — Soit P un polynôme de dérivation à coefficients constants.


Pour tout B de V +(R), il existe un unique X de V +(R) solution de P ( D ) X = B.
L ’élément X est donné par : X — E * B, avec E solution de la proposition II.3.6.*

On peut également résoudre d’autres équations de convolution. Étant donné g de LJ1oc(R+ ),


existe-t-il / dans Ljoc(M.+) solution de :

9{x) — f ( x) + f cos(x —t)f(t) dt p.p. x > 0


^0
L’équation s’écrit au sens des distributions :
[He1] + [He-*]
[Hg}=(s + ) * m = A * [.H f ].

On va obtenir A 1 dans V +(R) d’où il existe X dans D^(R) X = A 1 * [Hg] solution


de A * X = [Hg].
Plus précisément, de la proposition II.3.4 on peut déduire que l’algèbre de convolution A
engendrée par ô1 et [He a ], a dans C, est telle que tout élément de A y est inversible. On
donne une écriture symbolique des éléments de A. On associe à ô1 un élément noté p, à <5
l’élément 1, puis on utilise les fractions rationnelles de la variable p. On note :

6(k) = p k, S1 — aS — p — a , [H] = - , (S1 - aô ) - 1 = [Hea] = — .


p p —a
§ 4. Transformation de Fourier 39

[H^] + [He-*]
Avec cette notation S + s’écrit :

1 - i- 1 ( 1 + 1 "i = P2 +P + 1
2 \p - i p + i) p2 + 1 ’
on en déduit l’inverse sous une autre forme :
p2 + 1 1 + iy/3 1 —1 + i \ / 3
= 1- = 1-
p2 + p + 1 p2 + p + l ‘ p +i ± *s J 2iy/3 p- 2
/p [Hen
.« «> . +
t j..i*
H^e ^ }1^. 1 tc , r iHi _΄ /VOn
/ V 5v r /3 ^
/V^xi
=►(* + *-----L_J------ i) 1 = « + [-==wn(- 5-) ] - [ - ^ c o f l ( - r - ) ]
v 's r lv ^
=> X = [Hg] + { { ^ e * s i n ( ^ ) ] - [ J le T c o s ( ^ ) ] ) . [HgJ.

On voit que X est bien la distribution régulière associée à un élément de L I M + ) -


On peut envisager d’autres équations de convolution. (8)

4. Transformation de Fourier
A. Introduction
A tout élément / de L l (Rn ) on associe sa transformée de Fourier notée F U ) définie par :

H f ) ■ rcn -><C, x » F ( f ) { x ) = f e - 2^ x^ f ( y ) d y .
J R"
L’application , appelée transformation de Fourier, qui à / associe T ( f ) est linéaire et
continue de L 1 (Rn ) dans I/°°(Rn ), T( f ) appartient même à C(Rn ), et présente l’avantage,
lorsque / est assez régulière, d’échanger la dérivation et le produit par un monôme.
Afin d’étendre cette transformation aux distributions, il faut s’intéresser à l’image de
D(Rn ) par la transformation de Fourier. Or l’image par T d’un élément de î>(Rn ) n’est
pas de support compact, aussi introduit-on un nouvel espace de fonctions, noté <S(Rn ),
qui présente l’avantage d’être invariant par la transformation de Fourier, et pour lequel
P (R n ) est un sous-espace dense. Ainsi le dual de «S(Rn ), noté <S'(Rn ), s’identifie à un
sous-espace vectoriel de I>'(Rn ). (9)

B. L’espace <S(Rn ) et son dual S ' (Rn )


Définition II.4.1. — On appelle espace des fonctions à décroissance rapide et on
note <S(Rn ) l ’ensemble :
( u € C ° ° ( R n ) | V (fc,r)eN 2, pkyT( u) = sup sup (1 + |x | 2)r |D 0‘u(æ)| < o o } . *
|<*|<fc x6Rn

( 8 ) I! existe deux types classiques d’équations de convolution :


f f ( x) + J q K ( x - t ) f( t )d t = g(x), x>0, (1)
x>0, (2)
cas particuliers des équations intégrales de Volterra.
Si / et K appartiennent à £ [ oc(lR+ ) on note (6 -f K) * F = G pour (1), où <5 + K admet un inverse de la
forme : ô -f L [29] p. 143. Il n’en est pas de même pour l’équation (2).
(9) Dual d’un sous-espace vectoriel. Si l’espace Y s ’identifie à un sous-espace vectoriel dense dans X , l’injection
étant continue, on peut identifier X ' à un sous-espace de y ' [15] p. 260, [31 ] p. 243, [32] p. 75.
40 Chapitre II. CONVOLUTION. FOURIER. APPLICATIONS

Propriétés : 1. L’espace vectoriel <S(R") contient £>(Rn ) et ces deux espaces sont
différents. En effet l’application : x — > appartient à S (Rn ) et pas à £>(Rn ).
2. Pour tout réel p, 1 < p < oo, <S(R") est un sous- espace de Lp(Rn ).

3. La topologie de <S(Rn ) est décrite par la famille dénombrable de semi-normes :


(Pk,r)(k,r)e^ ‘ *
Proposition II.4.2. —
1. Muni de la famille dénombrable de semi-normes (Pk,r)(k,r)e$p> <S(Rn ) est un
espace vectoriel métrisable complet.
2. Pour cette topologie D(Rn ) est dense dans S(Rn ). *

Démonstration : 1. Soit (ttro)m6„ une suite de Cauchy de <S(Rn ) :

Ve > 0, V(fc,r)G N2, 3N G N, V (m ,n)G N2, m, n > N =* Pk,r(um - u n ) < e,

alors pour tout ( a , /?) de (N” )2 la suite (x^ D aum(x))men est de Cauchy dans C(Rn )
muni de la topologie de la convergence uniforme, d’où :

3va0 G C(Rn ) = * VaB = C(Rn ) - lim {xpD aum(x)).


m—¥oo

On en déduit facilement vap(x) = x^D av oo(x), puis «oo = <S(Rn ) —limm_voo(um).


2. On montre la densité par une propriété de troncature. On introduit une suite tronquante
de la façon suivante. On choisit une fonction tp :

ip G 2?(Rn), supp(V') C 5(0,2) ip = 1 sur 5(0,1),

Vm € N* : V’m : Rn -> R, x i-> t/imix) = ip{— ).


m
Alors pour tout u de <S(Rn ), u = <S(R” ) - limTO_K50(uV'm), comme uipm appartient à
£>(Rn ) pour tout m de N*, on a le résultat annoncé. *

Notation : Pour x = ( x i , . . . , x n) G Rn , a = ( a i , . . . , a n) G N", on note :


n n
M a : x G Rn -»• M a {x) = J ] î j ai = x a , |M |2 : x G Rn -> |M | 2(x) = £ * ? . *
i=l *=1
Proposition II.4.3. —
1. L ’espace vectoriel <S(Rn ) est une algèbre pour le produit des fonctions.
2. Pour tout a de N 1 les deux applications de :

<S(Rn ) ->■ <S(Rn ) ; u ^ D au, u ^ M au,

sont linéaires et continues.


3. La convolution est une application bilinéaire continue de <S(Rn ) x <S(Rn ) dans
S( Rn ). *
§ 4. Transformation de Fourier 41

Démonstration : Indication pour 3. Pour tout (u, v) de (S(Rn ))2, a de N", on montre :

" “ (« * «> = £
7< a

On conclut en remarquant que :

/ \x0D au(x)\dx < Cp|a |,|p|+n(tt).


J Kn

Sur V( Wl) on a défini le produit :


C°°(Rn ) x 2>(Rn ) ->• £>(Rn ), (it,v) i-> uv,

or pour u(x) = eE*<, v(x) = e_Sl<, on a :


(u,t>) € C°°(Rn ) x 5(R n ), or uv = 1 = » uv $. ,S(Rn ).
Aussi introduit-on un nouveau sous-espace X de C°°(Rn ), tel que :

Définition II.4.4. — On appelle espace des multiplicateurs, et on note (9m (Rn), le


sous-espace vectoriel de C°°(Rn ) des fonctions u telles que l ’application :
<S(Rn ) —^ <S(R"), v •—^ uv,

est continue. *

Proposition II.4.5.— L ’espace vectoriel (9m (R") est une sous-algèbre multiplica­
tive de C°°(Rn ); et pour un élément u de C°°(R” ), les assertions suivantes sont
équivalentes :
1. la fonction u appartient à (9m (Rn ) ,
D au(x) *
2. pour tout a € N 1, 3k € N, su p ,cKn -------- < oo.
1618 (1 + W2)fc
Démonstration : Exercice II. 11.
Notation : On appelle fonction à croissance lente toute fonction de C°° (Rn ) qui vérifie
la propriété 2 de la proposition II.4.5. Alors (9m (Rn ) est l’ensemble des fonctions à
croissance lente. Tout polynôme appartient à (9m (Rn ). *
À la proposition II.4.2 on a montré qu’il existait une injection continue de I>(Rn ) dans
<S(Rn ) pour laquelle X>(Rn ) est dense dans <S(Rn ), aussi <S'(Rn ) s’identifie-t-il à un sous-
espace vectoriel de £>'(Rn ) (référence (9)), et on peut introduire la définition suivante :

Définition II.4.6. — On appelle distribution tempérée toute forme linéaire continue


sur <S(R"). On note S '( Rn ) l ’espace vectoriel des distributions tempérées. *

Propriétés : 1. Pour tout a de N", les applications de :


<S'(Rn ) -> <S'(Rn ), T D °T ; T ^ M aT,
sont linéaires et continues.
42 Chapitre IL CONVOLUTION. FOURIER. APPLICATIONS

Le pseudo-produit est une application de O m (Rn ) * <S'(Kn ) dans S ' (Rn ).


Si (Tp )p €n désigne une suite de <S'(R" ), on dit qu’elle converge vers 0, et on note :
0 = S ^R ” ) — lim T„ si pour tout u de <S(Rn ) on a 0 = lim (T„, u).
p-> oo p -y oo

2. Quel que soit p de [1, +oo], Lp(Rn ) s’identifie à un sous-espace vectoriel de<S'(Rn ).
En effet à » on associe q : - + - = 1 ,
P Q

V/G Lp(Rn ), f 1/ 0*01


2^n — 11«/ np
(1 + |M |2)n
JR
R" (1 + \x\ )
on en déduit :
3C, Vu € <S(Rn ) = » |([/],u )| < Cpn,o(u)\\f\\p.
3. L’espace O m (Rn ) s’identifie à un sous-espace vectoriel de <S'(Rn ).
4. On a l’inclusion : £ '(R n ) C <S'(Rn ) C V'(Rn), et ces trois espaces sont distincts.
5. Le produit tensoriel est une application de : <S'(Rn ) x <S, (RP) dans <S/(Rn+p).
6. On a les théorèmes de structure suivants :

Théorème II.4.7. — Pour une distribution T les assertions suivantes sont


équivalentes :
1. La distribution T appartient à S' (Rn ).
2. Il existe un nombre fini de mesures
(Ma)aen- , 3k € N = * T = (1 + |M |2)fc ([15] p.410)
3. Il existe une fonction f continue et bornée sur W 1 :
3m € R, 3 a 6 N” =S> T = D “ [(l + \M\2)mf]. ([30] T.II p.95)*

7. Le produit de convolution n’est pas défini sur <S'(Rn ) x <S'(Rn ) mais il l’est sur
£'(R n ) x 5 '(R n ) ([15] p.419). *
On reprend le théorème II.2.7 et on cherche un sous-espace vectoriel Y de <S'(Rn ) tel
que pour tout u de <S(Rn ), pour tout T de Y, l’application de Rn dans C : x h-* (T, t x ü )
soit un élément de <S(Rn ), ainsi la convolution par T est une application de <S(R") dans
<S(Rn ).

Définition II.4.8. — On appelle distribution à décroissance rapide, et on note


0'c (Rn ), l ’ensemble des distributions T pour lesquelles la convolution par T soit
une application linéaire continue de <S(Rn ) dans S ( Rn ). *

Propriétés : 1. On a l’inclusion : £'(R n ) c 0 ^ (R n ) c 5 '(R n ), et ces trois espaces sont


distincts.
2. L’espace 5(R n ) s’identifie à un sous-espace vectoriel de 0 ^ (R n ) (10). *

On admet le résultat suivant ([30] T. II p. 103, 104) :

(10) On peut trouver des détails dans les références suivantes: [15] p. 419, [30] T .II p. 100, [32] T. II p. 18.
§ 4. Transformation de Fourier 43

Proposition II.4.9. — Le produit de convolution est bilinéaire séparément continu


de 0 ^ ( R n ) x S'(Rn ) dans S'(Rn ).
Le produit de convolution d ’un nombre fini de distributions de S 1(Rn ) dont toutes,
sauf une, appartiennent à 0'c (Rn ), est commutatif. *

C. Transformation de Fourier des éléments de <S(Rn ) et 5 '(R n )


Notation. Pour h dans Rn , on note l’application :
eh : Rn -> C, x eh(x) = exp( 2ni{x, h)), où (x, h) désigne le produit scalaire dans
Rn .

Définition II.4.10. — On appelle transformation de Fourier, et on note T ,


l ’application qui à f de L 1 (Rn ) associe T{ f ) , dite transformée de Fourier de f . La
fonction F{ f ) est définie par :

x >->• F( f ) ( x) = f
J r»
e - x( y ) f ( y ) d y = f
J R"
e~2™(x'y)f{y) dy.

On appelle transformation de Fourier réciproque notée T , l ’application qui à /


associe 7 {f) définie par :

x >->■f ( f ) ( x ) = f
J R"
ex (y)f(y)dy. *

On conseille de revoir dans les ouvrages de référence les propriétés que l’on énonce par
la suite ([4] p. 120, [26] p. 180, [32] p. 23).
Propriétés : 1. La transformation de Fourier est une application linéaire et continue
de L l (Rn ) dans L°°(Rn ), et même de L 1 (Rn ) dans C0(R” ), ensemble des fonctions
continues nulles à l’infini.

2. V / € L 1 (Rn ), Va € Rn =4- JF(r0/ ) = e . aT{ f ) , F M ) = r <^(/)>

Pour tout A de R - {0} on note f \ l’application : f \ : x f \ ( x) = / ( ^ ) ) >a,ors on


n : ^ ( f x ) ( x ) = XnH f ) ( ^ ) .
3. Pour tout ( f , 9 ) de (L ^ R ” ))2 alors :

? ( f * g) = H f ) H 9 ) et [ F(f){x)g(x) d x = f f ( x ) ? ( 9 )(x ) dx•

4. Si Va G N” , |a | < k, M af G L l (Rn ), alors on a :


F( f ) G Cfc(Rn ) et D a(F(f)) = ^ ((-2 7 r i M f f ) .

5. Si / G Cfc(Kn ) et si V/? G N", \/3\ < k, D ^ f G L l (Rn ), alors on a .

G L°°(R") et JP(D p f ) = (2?r

6. Si / et F( f ) appartiennent à L 1 (Rn ), alors = / P-P-


44 Chapitre IL CONVOLUTION. FOURIER. APPLICATIONS

Théorème II.4.11. — La transformation de Fourier qui à tout u de S ( R")


associe F(u), est une application linéaire continue surjective de S(Rn ) sur S(Rn )
admettant F pour application réciproque. *

Démonstration : 1. La transformation de Fourier est linéaire et continue. En effet :


Vu € S ( Rn ), V(a,/0) 6 (N” )2 =► (2i r i Mf Da (F(u)) = F{ D ^ { { - 2m M ) au)),

on en déduit : ^ M l3D aF {u)^Loo < (27r)la l- l/3l||L>/3(M c*u)||i l , ce qui entraînera que
F(u) appartient à<S(Rn ). On en déduit la continuité de l’application T après avoir montré
la double inégalité suivante :

Vfc G N, 3c, C > 0, telles que c(l + |a;|2)fc < sup (la^l2) < C( 1 + |æ|2)fc.
l/3|<fc

2. Comme pour tout u de <S(Rn ) F(F(u) - u, F est bien l’application réciproque de T.


*

En reprenant les propriétés énoncées plus haut, on montre facilement les propriétés
d’échange suivantes :

Proposition II.4.12. — Quels que soient les deux éléments u et v de S ( Rn), on a :


1 . La transformation de Fourier échange dérivation et produit par un monôme :

Vct G N", F ( ( - 2 n i M f u ) = D a (F(u)), F ( D Qu) = ( 2mM) aF(u).

2. La transformation de Fourier échange le produit de convolution et le produit


des fonctions :

F (u * v) = F(u)F(v), F(uv) = F(u) * F(v). *

On s’inspire de la propriété 3 pour définir la transformée de Fourier d’une distribution de


«S'(Rn ).

Définition II.4.13. — On appelle transformation de Fourier, et on note F,


l ’application qui à T de S' (Rn ) associe F (T), dite transformée de Fourier de T,
déSnie par :

V ( u , T ) e S ( R n ) x S ' ( R n ) : (F(T),u) = (T,F(u)). *

Proposition II.4.14. — La transformation de Fourier définit un isomorphisme de


S'{ R” ) sur S ' (Rn ), d ’application réciproque, notée 7 :
V(u,T) G<S(Rn ) x«S'(Rn ) : (F(T),u) = (T,F(u)). *

Démonstration : 1. Comme la transformation de Fourier est un homéomorphisme de


<S(Rn ), on déduit de la définition que F (T) appartient à S 1(Rn ) et on note :

V(T,u) G S '(R n ) x <S(Rn ), (F(T),u) = (T,F(u)).


§ 4. Transformation de Fourier 45

2. On en déduit que T est surjective, en effet :

V(T,u) € <S'(E") x S(B "), (T,u) = (T,^(.F(u))> = (T(T(T)),u),

d’où T = P (S ) avec S = F (T) dans S ’(En ).


Propriétés : 1. On montre facilement pour tout a de N” , tout T de <S'(En ) le résultat :

D*(F(T)) = F ( ( - 2iriM)aT) T ( D aT) = (2m M ) af ( T ) .

2. Les propriétés d’échange par la transformation de Fourier d’un produit de convolution


et d’un produit multiplicatif sont plus délicates à mettre en oeuvre. Aussi donne-t-on au
préalable des exemples.
Exemples : 1. F{5) = F (6) = [1], en effet :

VuG«S(En ), (T(5),u) = (S,T(u)) — u(x)dx = ([l],u).

2. Pour tout a de En on a F(ôa) — [e_0], ,F([ea]) = Sa, en effet :

( H 6a), «) = (Sa, H u ) ) = f
J Rn
e - 2**<a*>f(y) dy = <[e_0], u>,

et T { 6a) = [ea] d’où Sa = F([ea\).


3. La transformée de Fourier d’un polynôme de dérivation de 6 est un polynôme, en effet :
pour a de N", T ( D aS) = (2tti)QM a.
4. La transformée de Fourier d’un polynôme est un polynôme de dérivation de <5, en effet :

Va € N", ? ( M a) = JF(Ma [1]) = — DaF[ 1] = ( - 2ni)~M D aô. *

On s’intéresse au problème d’échange, quand a-t-on : T ( S *T) = !F{S)T{T)1


On a vu à la proposition II.4.8, que la convolution est définie sur 0'c (En ) x S ' (En ), et que
le produit multiplicatif est défini sur O m (En ) x «S'(En )( Propriété 1. après la définition
H.4.6.).
On a le théorème suivant :

Théorème II.4.15. — Dans S ' (En ), la transformation de Fourier échange les


espaces O m (K” ) et C^(Mn ), ainsi que les produits de convolution et multiplicatif,
plus précisément :

V(T, / ) G £^(E n) x 0 M(Kn) = » F (T) € 0 M(Kn), F( f ) € < ^ (E n ),

V(T, S) G O çiW 1) x<S'(E") = > F{T*S) = F( T)F(S), F( f S ) = H f ) * H S ) - *

La démonstration utilise le lemme suivant :

Lemme II.4.16. — Pour tout (u , T) de S ( En ) x <S'(En ), on a :

F(u * T) = T(u)F(T), F(uT) = F{u) * F [T). *


46 Chapitre IL CONVOLUTION. FOURIER. APPLICATIONS

Démonstration du lemme: 1. On reprend les notations du théorème II.2.7. Pour tout de


S(R?),
* T ), tp) = (T, ü* H * ) ) = ( 7 { HT ) ) , ü * H<fi))
= {F{T),?{ü)<p) = ( r ( T ) t F(u)<p) = (r(u)F(T), <p).

2. Pour tout (u , T) de <S(Rn ) x <S'(Rn ), on note ux = F(u), Tx = T{T), on déduit de


1. 7 { u x * Ti) = T { u x)7{Tx) = uT, d’où T{u) * ? ( T ) = F(vT). *
Démonstration du théorème 11.4.15: 1. Soit T un élément de C?ç»(Rn ), / = (F(T). On
veut montrer que / appartient à (Dm (R” )• On considère l’application définie sur <S(Rn )
par :
v Vf = F ( 7 v )F(T) = F {7 v * T).
Elle est la composée de trois applications linéaires continues de <S(Rn ) dans lui-même :
v •—> (F{v), « H t i » T, <p*-ï(F((p),

d’où / est un multiplicateur.


2. On a pour tout (S, T, u) de <S'(Rn ) x (9^(Rn ) x S(Rn ) les égalités :

( H S * T), «) = (T * S , H * ) ) = (S, T * H * ) ) = ( 7 ( H S ) ) , t * H * ) )
= ( f ( S ) , ? ( T ) u ) = {(F(S),(F(T)u) = ( ? { S ) HT ) , u ) .
3. Soit / dans CW(Kn )> T = H f ) appartient à S ' (R” ), on veut montrer que T appartient
à 0'c (Rn ). Or l’application définie sur <S(Rn ) par :
u ^ u * T = (F((F(u)f),
est la composée de trois applications linéaires continues de <S(Rn ) dans lui-même, d’où
T appartient à 0 ^ (R n ). Pour tout S de <S'(Rn ) on a :

fs = H H f ) ) H H S ) ) = H H f ) * HS)) = » HfS) = H f ) * HS). *

Le théorème s’applique en particulier à la convolution entre éléments de £'(R n ) et de


S' (Rn ), de plus pour tout T de £' (Rn ), (F{T) appartient à 0 M (Rn ) 0 0-

5. Solutions élémentaires du Laplacien


A. Introduction

On note A = Y J - — 2 *’°P®rateur de Laplact


UXi
î= i
Soit fi un ouvert borné de R” de bord T, on appelle problème de Dirichlet le problème
suivant : étant donnée g définie sur T existe-t-il u, fonction scalaire définie sur fi (resp.
R” —fi) vérifiant :

(11) Le théorème de Paley-Wiener-Schwartz donne une caractérisation de la transformée de Fourier des éléments de
£ '(R n ) [30] T. II p. 128, [31] p. 311, [32] T. II p. 43.
§ 5. Solutions élémentaires du Laplacien 47

Au = 0 sur fi, u = g sur T ?


An = 0 sur Rn —O, n = g sur T ?
On peut transformer ces deux problèmes pour obtenir un problème dans <S'(Rn ). Le
nouveau problème s’écrira : existe-t-il U dans «S^R") vérifiant :
AU = G avec G € £'(R n ). (1)

Si il existe une solution élémentaire du Laplacien dans 0 ^ (R n ), notée E n, vérifiant :


AS * E n = S, alors U = En * AS * U = En * G sera solution du problème ( 1).
Ce ne sera pas la seule solution de ( 1) et il est important ensuite de trouver les solutions
des problèmes de départ ( on donne des compléments en C.).

B. Recherche d’une solution élémentaire ou fondamentale de l’opérateur de Laplace

S in = Io n montre facilement que ^ |æ | = A = 5, d’où la distribution régulière

associée à la fonction ^ | æ| est solution élémentaire du Laplacien dans R.


A

Théorème II.5.1.— Soit A l ’opérateur de Laplace sur Rn . Il admet pour solution


élémentaire :
1. Pourn = 2, E ^= [ ^ - l n |x | .
LZ7T
1 2ttÎ
2. Pour n > 3, E n = |- OU U n = est la mesure de l ’aire
. ( n - 2)un \x \n~2. T(f)

de la sphère unité de R” .

Démonstration : 1. On cherche E dans <S'(Rn) solution de A E = AS * E = S. On a :


-1 1
? { E) =
47r2 |M |2 ^ 47
4tt2^
2' (V|M|
| M I 2) 47t2,^ ( | M |2)

2. Pour n > 2 le calcul a été effectué a l’exercice 11.17.

Pour n > 3 T ( - ^ ) = ^ i - g r d - i ) i
r(i) \m \n —2 *

Or T (l) = 1 et r ( | ) = n - 2 r ( f - l), et on obtient la formule énoncée.

3. Si n = 2, on ne peut pas appliquer le résultat précédent. On cherche une fonction


radiale (ne dépendant que de r = |x|), vérifiant A u = 0 dans R 2 — {0}. Dans Rn si u
, . d2u n —1 du .......................... , , .
est radiale on a : Au = — ^ H---------- —. Si n = 2 de telles solutions sont de la forme
dr 1 r dr
u(x) = a ln ( —- ) +b. Une bonne utilisation de la formule de Green permet de montrer
VF K
le résultat ([29] T. I et II).
4. Les solutions appartiennent à C?é(Rn ).
48 Chapitre II. CONVOLUTION. FOURIER. APPLICATIONS

5. On obtient d’autres solutions élémentaires en ajoutant à E n n’importe quel polynôme


harmonique (Au = 0). Pour n > 2 il existe des polynômes harmoniques de degré
quelconque. *

C. Compléments
En ce qui concerne une étude plus poussée de l’existence de solutions élémentaires
d’opérateurs différentiels linéaires, on trouve des résultats pour l’opérateur des ondes
([30], [32]), pour l’opérateur de Helmoltz, celui de l’élasticité,. . . ([9] T. 6). L’utilisation
de ces solutions élémentaires afin de résoudre des problèmes différentiels peut conduire à
la théorie du potentiel classique ([9] T. 2), ou à la résolution dans des espaces de Sobolev
([9] T. 6). Ces méthodes permettent de résoudre des problèmes avec conditions au bord,
dits intérieurs dans fi, ou extérieurs dans fi' = Rn —fi. *

6. Énoncés d ’exercices

Exercice II.1. On reprend l’exercice 1.16. Soit / la fonction de R12 dans R :


x, y > 0,
ailleurs.

1. Mettre T sous la forme d’un produit tensoriel de distributions de 2?'(R).


dp
2. Montrer pour tout p > 3, que - — [/] est la somme de produits tensoriels de distributions
de D'(R).

Exercice II.2. [Distribution indépendante de la première variable]. Soit fi un ouvert


de Rn , fi = I x fi 2, où I désigne un intervalle ouvert de R, fi 2 un ouvert de R "- 1 .

En déduire l’existence de S dans tel que T = [1] <8>S.

Exercice II.3. Étant donné (aj)i<i<„ € C” , on définit les deux applications suivantes
de R" dans C :
n

A : ïh \(x) = aix i » <P • x !->■ <p(x) = ex(-x^


i= 1

Soit S et T deux éléments de X>'(Rn ) de supports convolutifs.


§ 6. Énoncés d’exercices 49

1. Montrer l’égalité <p(S *T ) = <pS * <pT.


2. Que peut-on dire de A(S * T ) e!

Exercice II.4. On se place sur R.


1. Soit / la fonction f ( x) — c\x\y déterminer c de façon que [/]" = S. On note E la
distribution obtenue.
2. Exprimer E * (<5i + 62), ainsi que E * [5 ] avec g la fonction de R dans R :

3. A-t-on résolu dans V (R) les équations X " = <5x -+- 202, X " = [g]l

Exercice ILS. Soit Q et R deux éléments de ^ '( R ”1) de supports convolutifs, S et T


de V (Rn ) de supports convolutifs.
1. Montrer que les supports de Q ® S et R <g> T sont convolutifs.
2 . Établir l’égalité : (Q * R) ® (S *T) = (Q ® S) * (R<8>T).

Exercice II. 6. Soit L une application linéaire et continue de Z?(R" ) dans C°°(Rn ) qui
commute avec les translations :

Wi € Rn , Vu € P (R n ), rhL(u ) = L(rhu).

1. Montrer que l’application T : î?(Rn ) ->• C, u L( ü) (0) est continue.


2. En déduire L(u ) = T * u.

Exercice II.7. Peut-on multiplier des distributions? On se place dans R. À tout couple
de réels positifs a et 9 on associe les fonctions de R dans R :

1. Montrer que l’on a : S = V'{ R) - lim ^ o tw ]- En déduire une suite de fonctions dont
6' est la limite au sens des distributions.

2. Si v p ( d é s i g n e la distribution :
'x /
u € Î>(R), supp(u) C [—A, A]

Montrer v p ^ i^ = Z?'(R) - lim^otV^]-

3. Dans un livre sérieux de physique on trouve le résultat suivant :

- I * ' = <Svp ( i ) .
50 Chapitre IL CONVOLUTION. FOURIER. APPLICATIONS

Commenter cette écriture. (12)

Exercice II.8. On désigne par m un entier de N.


1. Soit / une fonction définie sur R+ , à valeurs dans C, vérifiant : / est de classe Cm~l,
/ ( m) appartient à ^ oc(K+ )- Étant donnés (afc)o<fc<m-i, (cfc)o<fc<m-i des éléments de
C, et g un élément de L}0C(R+), on suppose que / est solution du problème différentiel :

P ( D ) f = / (m) + cm_ i / (m_1) + . .. + c0 = g p.p. x > 0,


/ W ( 0) = a* pour 0 < k < m — 1 .

Soit T la distribution régulière T = [Hf], Écrire l’équation de convolution vérifiée par T


dans D'+ (R).
2. Exprimer T en fonction de E solution élémentaire de P(S'), de g, des constantes c*,, a*.

Exercice II.9. On se place dans V'+(R).


1. Donner l’inverse de 6" * 5" —6' * 6'.
2. Soit S et T deux éléments de V +(R), résoudre dans T>'+(R) le système de convolution :

/ 5 " * X + S '* Y = S,
\ S' * X + 5" * Y — T,

où X et Y sont des inconnues.


3. Donner dans D+(R) la matrice E inverse de A

Exercice 11.10. Soit g dans Z(1oc(R+ ), existe- t-il / dans L/oc(R+ ) vérifiant :

g(x) = f sin(æ —t)f(t) dt p.p. x G R+ ?


Jo

Exercice 11.11. 1. Soit u un élément de C°°(Rn ), non à croissance lente, montrer qu’il
existe une suite (ak)heM de Rn , vérifiant :

|ûfc| + 2 < |ûfe+i|, et —^ ^ k > 1.


(i + k l 2)

2. Soit <p un élément de 2?(R"), supp(<p) C B (0 ,1), y>(0) ^ 0. Montrer que

v )* aPPartientà^ Rn)'

3. Démontrer la proposition II.4.5.

(12) A.Gonzalez Dominguez, R. Scarfiello. Nota sobre la formula = —~<5'. Rev. Un. Mat. Argentina. 1.

(1956) p. 53-67.
§ 6. Énoncés d’exercices 51

Exercice 11.12. Soit (fp)pç n. une suite d’éléments de Lj0C(Rn ) vérifiant : il existe un
polynôme P tel que :

/ = J i p f P P-P- ; |/p(*)l < p (x ) P P-

Montrer [/] = S'( Rn ) - l i n v ^ / p ] .

Exercice 11.13. 1. Montrer que toute distribution de S ' (Rn ) est d’ordre fini.
2 . Les distributions suivantes appartiennent-elles à <S'(R) :

ln(|a;|), v p f i ) , ?
X k€N
Exercice 11.14. On se place sur R. Donner la transformée de Fourier de la fonction de
R dans R :
1, si |æ| < 1 ,
x H-
0, si jxj > 1.

Exercice 11.15. On se place sur R. Préciser pour quelles valeurs de a, la fonction réelle
f a ■x f a{x) = admet une transformée de Fourier que l’on calculera.
2
Exercice 11.16. On considère la fonction de R dans R : x •-» f ( x) = e~*x .
1. Déterminer une équation différentielle linéaire d’ordre un vérifiée par f.
2. En déduire une équation différentielle vérifiée par JF(/).
3. Expliciter.?^/).
x2
4.Soit a > 0 et 7 <, la fonction : 7 <T(x ) = — = e 2a 2 . Expliciter
(TV27T
5. Déduire de 4, la relation 7 ^ * yT = 7 ^ 5+72.
6. Déterminer T{g) où g désigne la fonction de Rn dans Rn :

x = (xi , . . . , x n) i-> g(x) = e_ir(Sa:<2) .

Exercice 11.17. On se place sur Rn , n > 1 . Soit k un réel, 0 < k < n, on cherche à

expliciter la transformée de Fourier de la fonction fk de Rn dans R : x t-4 fk(x) = —^r.


kl
1. Montrer que pour k la distribution [fk] appartient à 5 '(R n ).
Tl
2. On se limite à — < k.

a. Montrer que fk - fkXB( 0,1) appartient à L 2(Rn ).


b. En déduire que F( fk) est une fonction.
c. Montrer que F(f k) est une fonction homogène de degré k - n.
52 Chapitre II. CONVOLÜTION. FOURIER. APPLICATIONS
J poo

Hf k ) { y ) = avec ck = nk S ^ f y ^ .

3. Montrer que pour tout k de ]0, n[ on a

H f k ) = Kk- ï
r(|) 1

Exercice 11.18.
1. Pour tout T de ^ ( R ” ), montrer les égalités :
7 { t ) = f {t ), (Jr(T)y= 7 {t ).

2. On se place dans R. Calculer - T^vp^— ( on rappelle que ævp^—^ = [1]), puis


!F{[H]), où H désigne la fonction de Heaviside.

Exercice 11.19. On se place dans R H désigne la fonction de Heaviside.


1. Soit p dans N, a dans R, exprimer pour tout n de N la dérivée de la distribution régulière
associée à la fonction h :

R -> R, x ^ h ( x ) = & ^ - H ( z - a ) .
p\
2. Soit / la fonction :
3 sin(27rx) —67ra: cos(27ra;) —(27tæ)3
/ : R* -* R, X H» f ( x) =
(27tæ)5

Montrer que [/] appartient à <S'(R).

3. Soit g la fonction x g(x) = (2 nx)5f{x). Expliciter F {[g]) dans S'(R).


4. En déduire des distributions égales à F([f]).
Chapitre III
ESPACES DE SOBOLEV

Les espaces de Sobolev sont des espaces vectoriels normés qui sont bien adaptés à la
résolution de nombreux problèmes d’équations différentielles aux dérivées partielles.
Pour des ouverts de R" “assez réguliers” on montre la densité d’espaces de fonctions
C°° dans certains espaces de Sobolev. Par ailleurs les problèmes concrets rencontrés en
physique, mécanique,... comportent en général des conditions au bord du domaine, ce
qui nécessite l’introduction des espaces dit de “traces” des espaces de Sobolev.

Dans ce chapitre Cl désigne un ouvert non vide de R " .

1. Rappel sur les espaces de Lebesgue

Définition III. 1.1. —Soit p un élément de [l,+oo] et îî un ouvert de R” ; on


appelle espace de Lebesgue, et on note Lp(Cl), l ’espace vectoriel des (classes de)
fonctions numériques u de Cl dans C, Lebesgue mesurables, vérifiant :
1. Si 1 < p < +oo, / |u(æ)|p dx < +oo,
Ju
2. Si p = +oo, supess xef2 |u(x)| < +oo, où :

supess |«(æ)| = inf{ M | |tt(a:)| < M p.p. }. *


xgn
Quelques propriétés III.1.2.
a) L’application de Lp(Cl) dans R+ :

’ N I p = ( [ \ u ( x ) \ p dx)K 1 < p < +oo,


t» 4 < Jci
ll^lloo = supess|tt(a;){, p = OO,
xen
définit une norme sur LV(CÏ), norme pour laquelle LP(CÏ) est un espace de Banach.
b) Inégalité de Hôlder. — Soit (p, q) un couple de [1, +oo]2, - + - = 1. L’application
suivante :
Lp(Cl) x Lq(ü) -> C, (u,v) i-» / u(x)v(x) dx,
Jn
est bilinéaire continue à valeurs dans L 1 (fi) et H N Ii ^ IMIpIMIq-
c) Dual. — Pour tout réel p dans [1 , +oo[, le dual de Lp(Cl) est isomorphe algébriquement

et topologiquement à Lq(Cl), avec - + - = 1 , l’application de dualité est définie par :


P Q
LP(CÏ) x Lq{CÏ) -+ C, (u ,v ) h» [ u(x)v(x)dx,
Jo.
54 Chapitre III. ESPACES DE SOBOLEV

Pour tout réel p dans ]1, +oo[, le bidual de Lp(fï), ou encore le dual de son dual Lq(ft),
s’identifie algébriquement et topologiquement à Lp(Cl). On dit que l’espace Lp(fî) est
réflexif.
d) Théorème de densité. Séparabilité. — Pour p dans [1 , +oo[, on a démontré à la
proposition 1.4.1, que V(fi) est dense dans Lp(fï). De plus, LP(Q) est séparable. Pour

(p, q, r) dans [1 , +oo]3, vérifiant ^ = ^ + ^ - l > 0, la convolution est une application


bilinéaire et continue de Lp(Rn ) x Lq(Wl) dans L r (Rn ) ( 1). *

2. Espaces de Sobolev d’ordre 1


Les dérivées des fonctions envisagées sont prises au sens des distributions, si u appartient
du d
à LP(Q), on notera - — au lieu d e -— [«], dérivée de la distribution régulière associée à
l/a/j (7iCj
la fonction u.

A. Définition et premières propriétés

Définition III.2.1. — Soit p un élément de [l,+oo], fi un ouvert de Rn . On


appelle espace de Sobolev d ’ordre 1 , et on note W 1,P(SÎ) (resp. H 1 (fi) si p = 2),
l ’ensemble :
du
W x*(ïl) = { U G Lp(fl) | Vi, 1 < i < n, j — € Lp(fï) }. *
CfXi
Théorème III.2.2. — Pour tout p dans [1, +oo], pour tout fi ouvert de R", on a
les propriétés suivantes :
1. L ’espace de Sobolev W 1,p(f2) est un espace de Banach pour la norme :

s i p € [l,+oo[,
lp
( I » ,
l<i<nl si p = +oo.
i IL °° '

2. Pour p = 2, H 1 (fi) est un espace de Hilbert pour le produit scalaire :

(«, ®) « («|») = J u v d x +
i=l
3. Pour 1 < p < +oo, l ’espace lV 1,p(fî) est réflexif.
4. Pour 1 < p < +oo, l ’espace W 1,p(fi) est séparable.
Démonstration : 1. On montre facilement que l’application ||.|| est une norme. L’espace
W l,p(fî) est complet pour cette norme. En effet : soit (ufc)fceN. une suite de Cauchy de
( duk\
—— 1 , sont de
OX<i / fcGN
Cauchy dans Lp(fi). Par suite, il existe (u, v i , . . . , vn) dans (Z/P(fi))n+1, vérifiant :
( 1 ) [3] p. 77, [30] p. 278.
§ 2. Espaces de Sobolev d’ordre 1 55

/ duk \
u = Lp(il) - limfe^oo wfc, et = Lp(iï) - limfc_,oo J 1 < i < n, ce qui entraîne :

u = V '(il) - lim Uk, Vi = V '(il) - lim ( 1 < i < n.


V k-¥oo *oo VOXi /
fc—

Comme dans V ( il) la dérivée de la limite d’une suite qui converge est la limite de la
du
suite des dérivées, on en déduit pour tout i, 1 < i < n, Vi = D’où u appartient à

W l *(il), de plus u = W '^ Q ) - limfe^oo(ufc).


2 . Évident.

3 et 4. On considère l’application T définie par :

T : « ^ ( 0) - , i W « , « « * ■ («) = (

Alors s’identifie à un sous-espace vectoriel fermé de (Lp(iï))n+1. Comme


(Lp(il ))n+1 est réflexif pour 1 < p < oo et séparable pour 1 < p < oo, on en déduit les
propriétés souhaitées (2). *

B. Une caractérisation des éléments de et quelques propriétés

/ 9 9 \
Notation : On note V l’opérateur gradient, soit V = • • •, )■

Théorème III.2.3. — Soit p un réel, 1 < p < -l-oo. Pour tout u de W 1,p(0 ), il
existe une suite (uk)ke n de T>(Rn ), vérifiant :
1. u = - limfc_,oo(ufcXn),
2. Pour tout u>, ouvert d ’adhérence compacte dans Cl (w C C Cl), on a :

V«Xw = (Lp(u>))n - lim (V«*.)xw *


k—>oo
Démonstration : 1. a. Soit ü le prolongement nul à Rn - O de u, tt(pk)ken- une suite
régularisante. Pour tout A: de N* Vk — P k*ù appartient à C°°(Rn ), et
ù = Lp(Mn) - limfc_,oo Vk-
b. Soit u C C il, et a un élément de V (iï) vérifiant a = 1 dans un voisinage de u>inclus
dans il, et 0 < a < 1 .

3K G N*, Vfc > K, pk* (au ) = p k * û sur u,

-S -(a u ) = Lp(Rn ) - lim pk * -£ -(a ü ) => ^ - = Lp(u>) - lim -S~(pk * ü).


dxi oo OXi OXi fc-èoo OXi

(2) Les résultats sur la réflexivité des espaces de Banach sont établis dans l’ouvrage de H. Brézis [3]. On peut
également s ’intéresser à la réflexivité d’espaces vectoriels topologiques plus généraux. On peut consulter entre
autres les ouvrages de J. Horvath [15] et F. Treves [31] sur ce sujet.
56 Chapitre III. ESPACES DE SOBOLEV

Pour approcher par des éléments de X>(Rn ), on effectue une “troncature” régulière. On
considère une fonction 9 de î>(Rn ) vérifiant les propriétés :
0 < 9(x) < 1 pour tout x e Rn ,

{ 0(x) = 1

9(x) = 0
pour tout x € B ( 0,1),

pour tout x G Rn - B (0 ,2).


Pour tout A: de N*, on note 9k l’application de Rn dans C : 9k{x) = 9 ( f ) . Alors
(Uk = 9kVk)ken* est une suite qui appartient à D(Rn ), et qui vérifie les propriétés du
théorème III. 2.3. *
Remarque : On obtiendra un autre théorème de densité avec des hypothèses supplémen­
taires sur fi, toujours vérifiées pour un intervalle de R (Th. III.2.9.).
Du théorème III.2.3, on déduit la caractérisation suivante des éléments de Lp(fi)
appartenant à lV 1,p(fi) :
Proposition III.2.4. — Soit p un réel appartenant à ]1, +oo]. Pour tout u de Lp(fi),
les assertions suivantes sont équivalentes :
1. L ’application u appartient à f V 1,p(fi).

2. Soit q le réel vérifiant - + - = 1 ; alors on a :


P Q
3 C > 0, Vip G X>(fi), VI < i < n, f u ^ - dx < c \ M t
\Jn dxi
3. On a la propriété : 3C > 0, Vw CC fi, V/i € Rn , |/i| < dist(u>,Rn - fi)

=► IM - «IIlp(u>) < C \hl


De plus dans 2 et 3 on peut choisir C = ||V tt||(Zp(fi))n.
Démonstration : 1.1 => 2. Pour tout (p de D(fi) :
du
Vf, 1 < i < n, \ [ dx = / (pdx <
\Jn 9xi | \Jndxi dxi
d’où on déduit 2.
2. 2 =>• 1 . Pour tout i, 1 < i < n, soit Li l’application linéaire :

T>(fi) —>• C, (p Li(<p) = [ u ^ - dx ,


Jn dxi
celle-ci est continue sur D(fi) muni de la topologie de Lg(ü ). De la densité de 2>(fi) dans
L q(fi), on déduit que Li admet un unique prolongement linéaire continu à Lg(0), d’où

3gi G Lp(fi), Li{(p) = [ gnp d x = [ u ^ - dx = » € Lp(fi).


J a. Jn dxi dXi
3 . 1 =>■ 3. Soit u dans Z>(Rn ), h dans Rn , l’application : R C, t (->• v(t) = u { x -th ),

vérifie l’égalité : u(x — h) — u(x) = I - hVu(x - th)dt, ce qui entraîne :


Jo
|Thu(x) - m (x )|p < |ft|p f |V u (z - th)\pdt.
J0
§ 2. Espaces de Sobolev d’ordre 1 57

Comme pour tout sous-ensemble ouvert u>, d’adhérence compacte dans Cl, pour tout h de
Rn , |/i| < dist(u>, Rn —f2), il existe un ouvert u>i, d’adhérence compacte dans O, tel que
pour tout t de [0,1] on ait : u - th c u>i, on peut en déduire :

f \Th u (x ) u(x)\p dx < \h\p f \ V u ( y ) \ p d y — > Hr^u u \\l p (w ) — 1 ^ 1 1 1 ^ ) *


J (jj J (jJi

Pour tout réel p, 1 < p < oo, on obtient le résultat pour tout u de W 1,p(fî), en utilisant le
théorème III.2.3.
Pour p = -l-oo, on applique le résultat précédent pour r < oo et on fait tendre r vers -l-oo.
4. 3 1. On déduit le résultat du fait que l’opérateur de dérivation est la limite d’un
opérateur qui utilise un opérateur de translation, plus précisément :
Vip € V{Cl), supp(v?) C u, u C C fi, V/i € Rn , |/i| < dist(u>,Rn —Cl),

V u € L p(Ci) on a / u{x){tp{x + h) - y{x)) dx — I (u(x — h) —u(x))tp(x) dx,


Jn Jn
on déduit de 3 l’inégalité :

I [ u (x )ï < £ ± R z Æ W dx
\Jn \h\
En prenant h — tet, ( e \,...,e n) étant une base de R ", on obtient par passage à la limite :

/ u(xî ivXi
IJn Ê r dx

On établit quelques propriétés que l’on utilisera par la suite :

Proposition III.2.5 [Dérivée d’un produit de composition]. — Soit G un élément de


C*1 (R) vérifiant G(0) = 0, de dérivée bornée, p un réel, 1 < p < oo, alors on a :
r\ r\
y u € W 1’p(Cl), G o u e W ^ iC l ) et V», 1 < * < n, ^ - ( G o u ) = ( G 'o u ) ^ - . *
OXi (Jx<i
Démonstration : Comme G' est bornée il existe M, Vf € R, |G'(£)| < M .
1. On en déduit |G o u | < M\u\ =>■ G o u € LP(CÏ).
2. Le résultat se déduit du théorème de convergence dominée de Lebesgue(3). En effet
soit p un réel, 1 < p < oo, et («fc)fceN une suite de £>(Rn ), vérifiant les hypothèse du

(3) On donne une forme du théorème de convergence de Lebesgue. Soit ( / n ) n gN une suite de fonctions de L 1 (fl),
et f une fonction, vérifiant :
1. / = lim f n, p.p. a: € fl,
n-*oo
2. il e x is te u n e fo n c tio n g d e L 1 (Q ) te lle q u e :

Vn G N, \fn(x)\ < g(x) p.p. x € Q.

A lo r s / appartient à L 1 ^ ) et / = L 1 (Q ) - lim f n.
71-400

O n peut trouver d ’autres fo rm e s d e c e th é o rèm e dan s les o u v r a g e s d e P. H a lm o s [1 4 ], W. R udin [2 6 ] et P. K rée

[3 5 ].
58 Chapitre III. ESPACES DE SOBOLEV

théorème III.2.3. Pour uk on a quel que soit de 2?(Rn ) pour tout i, 1 < i < n :

f n d(p
/ G o u k- —a f a
dx = - I G o u * - — <pdx, duk
Jn dxi Jq oxi
d’où on déduit grâce au théorème de convergence dominée de Lebesgue le résultat :
d , du
f c |c ,,) = C l “f c '
3. Si p = oo, la restriction de u à tout compact de fi appartient à un espace de Sobolev
W 1,<J(fi) avec 1 < q < oo, et on utilise 2 pour avoir la dérivation. *

La proposition suivante tient un rôle capital dans l’obtention des théorèmes de densité et
de traces.

Proposition III.2.6 [Changement de variable], — Soit fi et O, deux ouverts de Rn ,


et H une bijection de O sur fi, vérifiant :
H G Cx(0 ), H ' 1 G Cx(fi), Jac(tf) G (L °°(0))nxn, J a c C f r 1) G (L°°(fi))nxn.
Pour tout p vérifiant 1 < p < oo, l ’application qui à u application de fi dans C
associe u o H définit un isomorphisme algébrique et topologique de W l,v(fï) sur
W ^(0)
Démonstration : On note H = (i7j)i<j<n- On raisonne comme pour démontrer la
proposition III.2.5 pour établir l’égalité :

d’où on déduit :
3C > 0, \\uo H\\w l,p(0) < C\\u\\w l,p(Sîy (1)
Comme l’application qui à u associe u o H est linéaire, on déduit de l’inégalité (1), la
continuité de cette application de W 1,p(fi) dans W l 'p{0). On obtient l’isomorphisme en
montrant la même propriété au moyen de la composition par H - 1 (4). *

C. Théorème de prolongement et de densité

On veut établir un théorème de densité qui nécessite d’imposer des hypothèse de


“régularité” sur fi et son bord.

Définition III.2.7 [1 -prolongement], — Soit un réel p, 1 < p < oo. On dit que
l ’ouvert fi de R" vérifie la propriété de 1-prolongement, s ’il existe une application
P linéaire et continue de W 1,p(fi) dans ïV 1,p(Rn ), vérifiant :
1 . Si Xfi désigne la fonction caractéristique de fi, P (u)xn = u, Vit G W 1,p(fi).
2. Il existe C > 0, Vu G TV1)p(fi), ||P (u )||tP(Rn) < C,||u||LP(n).
3. Il existe C > 0, Vu G TV1,p(fi), ||^>(w)||lvi,p^Rnj < C|lu llw 1'P(îî)- *

(4 ) Il suffit que H soit lipschitzienne pour avoir le résultat de la proposition [19].


§ 2. Espaces de Sobolev d’ordre 1 59

Exemples : 1. Tout segment de R vérifie la propriété de 1-prolongement (Ex. III.6.).


2. Un demi-espace possède la propriété de 1-prolongement, plus précisément si on note
R"+ l’ensemble :
Rn+ = { (æ i,. .. ,x n) = (x ',x n) € Rn | x n > 0 }, l’application définie sur
W 1'P(Rn+) par :

u(x’,x n), Xfi ^ 0,


u P(u) : Rn -*■ C, x •-> P(u){x)
-{ u ( x ',- x n), Xn < 0,

vérifie les hypothèses de la définition III.2.7. (Ex. III.6.).


3. Pour un ouvert de R" ± Rn + , on peut se servir d’une partition de l’unité et de la
proposition III.2.6, pour ramener localement le bord de O sur l’hyperplan x n = 0, ce qui
impose des hypothèses sur le bord.
4. Une boule euclidienne de Rn , un pavé de Rn , possèdent la propriété de 1-prolongement.
5. Dans R2, un disque moins un rayon n’a pas la propriété de 1-prolongement (5). *

Théorème III.2.8 [Densité]. — Soit un réel p, 1 < p < oo, Cl un ouvert de Rn


possédant la propriété de 1 -prolongement; alors V(Rn ) est dense dans W 1,p(fî).
Plus précisément :
Vu G 3(uk)keN C 2>(Rn ), u = W ^(C l) - lim (ukXn). *
fc—
►oo
Démonstration : 1. Soit P l’opérateur de 1-prolongement de W 1,p(fi) dans W 1,p(Rn ).
2. Soit (/9fc)fcçpj* i (^fc)fceN'. une suite régularisante, tronquante (Th.III.2.3), alors :

uk = 0k(pk * P(u)) € V(Rn ) vérifie u = W 1,p(fi) — lim (u k). *


k—too

Exemples : 1. Pour tout réel p 1 < p < oo, 2>(Rn ) est dense dans PP1,p(Rri).
2. Pour un intervalle / borné de R, V (I) n’est pas dense dans W 1,P(I) (Ex. III.4.).

D. Espace de Sobolev W01,p(fi)

Soit p un réel, 1 < p < oo. Quel que soit Cl ouvert de R” , V(Cl) est un sous-ensemble
de PT1,p(fi). On peut facilement montrer que pour I =]a, 6[ (—oo < a < b < + 00),
intervalle de R, V{I) n’est pas dense dans W 1,P(I). Pour de nombreux ouverts V(CÏ)
n’est pas dense dans W^1,p(îî), aussi introduit-on de nouveaux espaces de Sobolev (6).

Définition III.2.9. — Quel que soit le réel p, 1 < p < 00, on appelle espace de
Sobolev, et on note : VP01,p(Q), l ’adhérence de V{CÏ) dans W^,p(fî) (resp. H q(CI) si
p = V-

(5) Pour en savoir plus sur les ouverts vérifiant la définition III.2.7. il est conseillé de consulter les ouvrages de R.
A. Adams [1], H. Brezis [3], ou I. Necas [19].
( 6 ) Il existe des hypothèses précises sur î î qui permettent de montrer que T>(fl) est dense dans W 1,p( î î) [1].
60 Chapitre III. ESPACES DE SOBOLEV

Propriétés : Comme PV01,p(f2) est fermé dans W 1,p(îî), muni de la topologie induite c’est
un espace de Banach séparable; il est de plus réflexif pour tout réel p vérifiant 1 < p < oo.
*

Proposition III.2.10. — Soit p un réel, 1 < p < oo, I un intervalle de M, u un


élément de W l,p(I). Les assertions suivantes sont équivalentes :
1. L ’application u appartient à W q’p (I).
2. L ’application u vérifie u = 0 au bord de I. *

Avant de démontrer la proposition, on prouve le lemme suivant :

Lemme III.2.11. — Soit I un intervalle borné de K. Alors pour tout u de W 1,P(I),


il existe v vérifiant :
1. L ’application v appartient àC(I),
2. l ’application vérifie v = u p.p. I,
3. pour tout (x , y) de v(x) — v{y) = f u'(t) dt.
JX

Démonstration : Soit xo un élément de I, et w l’application :

7 -» C, x i ^ w{x) = f u'(t ) dt.


J xq
Alors dans D '(I), u' = w', d’où comme I est un intervalle,

3C G C => w = u + C p.p. I = > v = w —C


pX
vérifie v = up.p. et V(x, y) G 1 2 v(x) —v(y) = / u'(t) dt.
Jy

De plus v appartient à C(I), alors on identifie u à son représentant continu. *


Remarque : Si / =]a, b[, un intérêt de ce lemme est de montrer que tout élément de
W l 'p{I) admet un représentant continu sur /, et de pouvoir parler de u(o), et de u{b). *
Démonstration de la proposition III.2.10: 1.1 ==> 2. Pour tout u de W q'p (I), il existe
une suite (un)n€PJ de V (I) telle que : u = L°°(I) - limn_>00(wn) (Ex. III.7). Or u, un
pour tout n de N, appartiennent à C(I).
Si I =]a, 6[, —oo < a < b < -foo, ceci entraîne u(a) = limn_,oo un(a) = 0 = u(b).
Si a ou b ne sont pas finis on a vu à l’exercice III.8, que l’on a : lim ^ u ) = 0.
2. 2 ==> 1 . Soit G une fonction de C^M) vérifiant |G(t)| < |f| Vf € R et :

G(t) 1*1 < 1 .


- { î 1*1 > 2-

Soit u de W 1,P(I), u = 0 au bord de I. On note pour tout n de N*, un = —G(nu).


n
Alors un appartient à W 1,P(I), et supp(un) c | x G I \ |u(a;)| > ^ | est un compact
de I. De plus comme (G o u )1 = (G1 o u)u\ et que G' est bornée on montre que :
§ 2. Espaces de Sobolev d’ordre 1 61

u = W 1,P(I) — limn_>0O(un), puis par un procédé de régularisation que un est limite


d’éléments de V (I). *

Une propriété analogue n’est pas vraie pour tout ouvert ü de R" (7).
Le résultat suivant fournit des applications intéressantes :
Notation : Soit h de Rn vérifiant |/i| = 1 , a et b réels vérifiant —oo < a < b < +oo. On
appelle bande de Mn d’épaisseur b —a, dans la direction h, et on note :
Bd(h) = { j e R" | a < (x, h) < b }.

Proposition III.2.12 [Inégalité de Poincaré]. — Soit p un réel, 1 < p < oo, ü un


ouvert de Rn inclus dans la bande Bd(h ) ; alors on a :
3 C > 0, Vu € W ^ p(ü) = » C'||«||LP(n) < ||V u||(iP(n))n.

Il en découle de façon triviale le corollaire suivant :

Corollaire III.2.13. — Soit p un réel, 1 < p < oo, Q un ouvert de Rn inclus dans
une bande; alors l ’application de :

définit sur W(J’P(ÎÎ) une norme équivalente à celle de VP1,î>(f2).


Démonstration de la proposition 111.2.12:

1 Pour tout v de V(Cl), v(x + th) = f (V v(x + rh), h) dr.


Ja
De l’inégalité de Schwarz on déduit pour 1 < p < oo, - + - = 1 :
p q
rb
\v(x + th)\p < (t - a)« / |V u(x + rh)\p dr,
Ja

(resp. \v(x + th)\ < f |Vu(x + r/i)| dr, si p = 1 ).


Ja
Soit V l’hyperplan orthogonal à h\ alors pour toute fonction / de support dans Q, prolongée

par 0 hors de fî, on a : f |/(y ) |p dy = f f \f(x + rh) \p dx dr. On en déduit :


i/ fi J CL J *P

( b - a )<+1
L p (ü ) ^
< 1 + £ ■||Vu| (Lp(n)) », 1 < p < oo,

IMIl 1^) - - °)ll^ull(Ll(n))n ’ P ~= 1

E. Dual de l’espace de Sobolev Wq1’p(f2)

On s’intéresse aux formes linéaires continues sur W 1,p(fi) et W01,p(O).

(7) Pour fi assez régulier, on peut montrer l’analogue de la proposition III.2.10, soit :
u £ W q ,p (CI) <=> u = 0 sur le bord de fi, en utilisant la régularité du bord de fi et le lemme de du
Bois-Reymond aux prolongements nuis à W1 des fonctions définies sur Rn + [3] p. 171, [19] p. 87.
62 Chapitre III. ESPACES DE SOBOLEV

Théorème III.2.14. — Soit p et q deux réels vérifiant : l < p < oo et - + - =


p q
L une forme linéaire continue sur
\. À la forme L on peut associer V = (i>o,. . . , vn) dans (Lq(Ù))n+1, tel que :

Vu G W 1,p(f2), L(u) = ! vqu d x + y ^ / V i-^-d x. (1)


J Cl J Cl OXi

(La décomposition n ’est pas unique).


2. On considère tous les éléments V vérifiant (1), alors :

m \ (JVi.P(iî))' —Inf||V’||i ,(îî))„+l. *

Démonstration : 1. Soit T l’opérateur :

- t ( i / ( f i ) ) ”+1, u ^ T(u) = ( “ . • • •. J ^ ) .

Soit L i, l’application définie sur W — T (W 1,p(f})), par :

Lx(T(«)) = L(u), Vu G W ^ iQ ).
De l’isométrie entre W et W 1,p(fi), on déduit que Li est une forme linéaire continue sur
W, et qu’elle vérifie ||Lx||w , = ||L||. Le théorème de Hahn-Banach prouve l’existence
d’une forme linéaire continue £ définie sur (Lp(îî))n+1, vérifiant de plus ||£|| = ||Li||.
2. Comme p appartient à [l,oo[, le dual de (Lp(îî ))n+1 est isomorphe à (Lq(ü ))n+1,
algébriquement et topologiquement, d’où à £ on associe V — (vq, . . . , vn) dans
(L«(fi))n+1, et :

Li(T(u)) = L(u) = [ f
voudx + V* V i ^ - d x .
JU fz"(Jçi C’x i

3. On a ||L|| = ||£|| = ||(uo, • • •, ^n)||(L«(n))"+i •

Soit M = (m o,. . . , m n) dans (L 9(f2))n+1, vérifiant :


/* W /»
L(u) = / moudx + J 2 / rrij— dx, Vu € W1,p(ft),
JCl i=iJCl uX%

alors ||L|| = sup |L(u)| < ||M ||(iî(n))n+1,


uetVi-P(î2) ||u||<l ' v”
d’où, ||L|| = inf{ ||V|| | V G (L«(fi))n+1 vérifiant (1) }. *

Définition III.2.15. — Soit p et q deux réels vérifiant, l < q < o o e t - + - = 1 ; on


p q
appelle espace de Sobolev et on note W - 1,<î(f2) le dual de W01,p(f}) (resp. H ~ 1 (Q)
pour q= 2). *
§ 2. Espaces de Sobolev d’ordre 1 63

Théorème III.2.16. — Soit q un réel, 1 < q < oo, et p tel que — I— = 1 ; les
P Q
assertions suivantes sont équivalentes :
1. L ’élément f appartient à W - 1,9(f2).
2. L ’élément f appartient à D'(fl), et il existe (vq, . . . , vn) de (L 9(fl ))n+1 tel que

/ = î>o - .
i = î ox%

La forme de dualité est :

Vu € W01,p(ft), (f, u) =
Ju
f v0u dx + fzY“{J' fn Vi°Xi dx. *

Démonstration : 1. 1 2. À / de W - 1,9(f2), on associe (uq, . . . , vn) € (L 9(fl))n+1,


alors on a :

V ^ € P ( 0 ), (f,<p) = ( v o - ' £ ^ , < p ) .


i= l
dxi

2. 2 = * 1. Soit f = v o - € V ( fl), («o, (L«(fi))n+1,


i= i aXi

V<peD(fl), (f,<p) = [ Voipdx + y ^ [ v i ^ - d x ,


Jil ~Z"[Jil dxi

de la densité de V(fï) dans W01,P(Q), et de la continuité de l’application linéaire définie


sur V (fl) muni de la topologie de M/ 1,p(n) dans C, par :

•-> </* <P)>


on déduit qu’elle admet un unique prolongement linéaire continu à Wq,p(îî), et / s’écrit
dans W - 1'9^ ) :

Vu € Wo’p(fi), /( u ) = J voudx + Vi~ ^ . dx' *

On a un cas particulier pourp = 2 :

Théorème III.2.17. — L ’application de :


n
H \fï)^ H ~ \fï),

définit une isométrie de H q(Q) sur H -1 (fl).


Démonstration : 1. Du théorème III.2.16, on déduit que pour tout u de H 1 (fl), la
n d^u
distribution u - V ^ - — appartient à H ~ l (fl), et :
*=î dXi
a T l p c \ r \

Vu € Ho(fl), L(v) = uv dx + ^ ^ ~ dx = (u,ü)


64 Chapitre III. ESPACES DE SOBOLEV

est le produit scalaire dans H 1 (Cl). De plus si u appartient à H q(CI), on a ||u|| = ||L||.
2. On montre que l’application est surjective. Soit L une forme linéaire continue sur
H q(Cl), du théorème de Frechet-Riesz on déduit l’existence de u dans H q(CI) tel que :
Vu G H^(Cl), L(v) = (vtV)Hè(a) =>■ G V(Cl), L(<p) = (f,<p),

avec ft = — 2‘
*
*=i OXt
Corollaire III.2.18. — L ’espace V(Cl) est dense dans H *

Démonstration : L’espace V(CÏ) est dense dans H q(CI), alors l’image de V(CÏ) par
n ^ q2u
l’application : u i-> - S ' - —r + u, est à valeurs dans V(Cl), d’où la densité de
t-^OXi 2
i=l
V(CÏ) dans H - 1 (Cl).

F. Théorèmes d’injection

Au lemme III.2.11, on a montré que l’identité définissait une injection de W 1,P(I) dans
C(I), ou encore que tout élément de W l'p(I) avait un représentant continu sur I. De
nombreux théorèmes dits “d’injection” continue, ou compacte, peuvent être établis pour
les espaces de Sobolev définis sur un ouvert Cl de Rn (8). On se contente ici d’établir un
théorème d’injection compacte que l’on utilisera dans les chapitres suivants.

Définition III.2.19. — Soit X et Y deux espaces de Banach sur R ou C. Une


application linéaire continue T de X dans Y est dite compacte si l ’image par T de
la boule unité fermée de X est un sous-ensemble relativement compact de Y . *
Théorème III.2.20. — Soit p un réel, 1 < p < oo, et Cl un ouvert borné de
Rn admettant la propriété de 1-prolongement ; alors l ’identité est compacte de
W’1*P(fi) dans Lp(Cl). *

Notation : On dit que l’on a une injection compacte de W 1,p(fi) dans Lp(Cl).
Démonstration : 1. Soit P l’opérateur de 1-prolongement à Rn (III.2.7), B la boule unité
fermée de W 1,p(f2), alors il existe r > 0 tel que P(B) soit un sous-ensemble de la boule
fermée de lV 1,p(Rn ) de rayon r.
2. Pour 1 < p < oo, au cours de la démonstration de la partie 3 de la proposition III.2.4,
on a montré la propriété que l’on note ( 1) :
Vu, C C R ” , Wi G Rn , Vu G W 1,p(Rn ) =*► ||r/,u —u\\LPçw) < ||V u||(iP(]R„))n \h\.
Le théorème de Fréchet-Kolmogorov donne une caractérisation des sous-ensembles
relativement compacts dans un espace de Lebesgue. On l’applique en considérant :u = Cl,
F = P (B ), et on utilise la dernière propriété énoncée (1) pour conclure.

(8 ) De nombreux résultats sont explicités dans l’ouvrage de H. Brezis [3], avec des hypothèses de régularité un peu
forte, et aussi dans les ouvrages de R. Adams [I] et de I. Neças [19].
§ 3. Les espaces de Sobolev d’ordre m 65

Théorème III.2.21 [Théorème de Fréchet-Kolmogorov], — ([3] p. 72) Soit p un réel,


1 < p < oo, Ct un ouvert borné de R", u> un ouvert d ’adhérence compacte dans
fl, F un sous-ensemble borné de LP {fl). Alors F restreint à u> est relativement
compact dans Lp(u>) s ’il vérifie :
Ve > 0, 36, 0 < 6 < dist(u;,Rn - fi), V/i G Rn , \h\ < 6, V / G F
=► IlTh f ~ f\\L P(w) < £ *

3. Les espaces de Sobolev d’ordre m


L’étude de certaines équations différentielles aux dérivées partielles, en particulier pour le
bilaplacien, peut nécessiter l’utilisation d’espaces de Sobolev d’ordre m plus grand que
un. Les ouvrages de référence peuvent être soit R. Adams [1], ou J. Neças [19].

Définition III.3.1.— Soit p un réel, 1 < p < oo, fl un ouvert de Rn , et m un entier


m > 2 ; on appelle espace de Sobolev d ’ordre m, et on note W m'p{fï) (resp. H m(fï)
si p = 2), l ’ensemble :

V*. 1 < * < n, ^ G }. *

Propriétés : 1. Norme :
1 < p < oo, «ll = ( S I P a «llLP(n ))'*
< 0<|a|<7n

P - oo. = max ||£>ûu ||00.


0 < |a |< m

2. Muni de la norme précédente :


VI < p < oo, W m,p{fï) est un espace de Banach,

{ VI < p < oo,


VI < p < oo,
est réflexif,
W m’p(fl) est séparable.
3. On dit que fl vérifie la propriété de m-prolongement s’il existe une application linéaire
continue P de W m,p(fl ) dans Wm ,î’(Rn ) vérifiant :
1. P (ti)x n = % Vu G
2. Pour tout 0 < k < m , 3 C k > 0 = * ||P (u )||wfc,P(Rn) < C,fc||ti||Hr»ll,(n). *
Exemple : Un demi-espace, une boule euclidienne de Rn ont la propriété de m-
prolongement pour tout m de N.
4. Soit p un réel, 1 < p < oo, et fl un ouvert de Rn possédant la propriété de m-
prolongement, alors T>(Rn ) est dense dans W m,p(fl), au sens :
Vu G 3(ufc)fe6N C 2?(Rn ), u = - fclûn («„*„). *

Définition III.3.2. — Soit p un réel, 1 < p < oo, m un entier m > 2 ; on appelle
espace de Sobolev, et on note l ’adhérence de V{fï) dans W m’p(fl) ( resp.
H p (fl) s ip — 2 ). *
66 Chapitre III. ESPACES DE SOBOLEV

Propriétés : 1. Pour fl = Rn , W m-p(Rn ) = TV0m,p(Rn ).


2. Pour fi une boule ou un pavé borné de Rn , W m,p(ft) ^ W™'v{fl).
3. On a l’inégalité de Poincaré ( cf. III.2.12 ). Soit p un réel, 1 < p < oo, O un ouvert de
Rn inclus dans une bande, alors on a :

Vm € N*, 3 C > 0, Vu G W™’p(fl), ||u||pp(n) < c £ \\Dau\\pLP{n),


\a \= m

et l’application :

W™’p( f l ) ^ R +, « H 4 |||« ||| = ( £ ||D “ u ||pp(n))?,


\o t\= m

est une norme sur W™'p(fl) équivalente à la norme de W m>p(f 2). *

Définition III.3.3. — Soit p et q deux réels vérifiant,1 < q < oo, - + - = 1 m


P Q
un entier de N* ; on appelle espace de Sobolev, et on note W _m,<ï(î2), le dual de
W™’P(Ü) (resp. H ~m(ü) pour q= 2). *

Propriétés : 1. On a l’analogue du théorème III.2.16, soit les deux assertions suivantes


sont équivalentes :
1. L’élément / appartient à W -m , 9(îî),
2. Si on note N = card{ a G N | |a | < m },

V / G V ( fl) , 3 (t>«)w <m € (L*(fl))N, î = J 2 ( - 1 ) |a|D Q<V


\oc\<m

De plus la forme de dualité est :

V ( u , f ) € W ™ ' p( f l ) x W ~ m«(fl), ( « , / ) = f v«Daudx.


|a |< m ^

2. Si L désigne une forme linéaire continue sur W m,p(f}), alors :

3(t»«),«|<m € (Li(Q))N, Vu G W m,p{fï), L(u) = vaD audx, (1)

déplus = inf , la borne inférieure étant prise sur tous


•es (va )|a|<m vérifiant ( 1). *

On a le théorème d’injection suivant :

Théorème III.3.4. — Soit p un réel, 1 < p < oo, fl un ouvert de Rn admettant


la propriété de m-prolongement. Alors l ’identité est compacte de W m,p{fï) dans
ÎVm- 1-p(fl). *
§ 4. Traces et formule de Green 67

4. Traces et formule de Green

A. Introduction.
Si Q désigne un ouvert borné de Rn , vérifiant la propriété de 1-prolongement, on a
montré (III.2.8) la densité de V(Mn ) dans W 1,p(fi). Par ailleurs pour tout u de X>(Rn ),
on peut considérer la restriction de u à T bord de f 2, qui définit une application linéaire
p continue de T>(Rn ) muni de la topologie de W 1,p(f2) dans un espace de Banach X .
Alors p admettra un unique prolongement linéaire et continu, appelé opérateur de trace,
et noté Tr, de fF 1,p(f2) dans X . On cherche également à caractériser l’espace vectoriel
Y = T r(W 1,p(f2)), à montrer que l’application trace est linéaire continue surjective de
W 1,p(fi) sur Y, et admet au moins une application relèvement, notée Re, linéaire et
continue de Y dans W 1,p(f2), vérifiant pour tout « de F Tr o Re(«) = u.
On ne détaille que le cas des espaces de Hilbert i f 1 (fi) et H m(ü), pour un demi-espace.
On verra que les résultats obtenus servent de support pour travailler dans des ouverts
“réguliers” de Rn .

B. Traces des éléments de H m(Rn+ )

Définition III.4.1.— Pour tout s de R, on appelle espace de Lebesgue avec poids, et


on note : L a(Rn ), l ’ensemble des fonctions u Lebesgue-mesurables sur Rn vérifiant :

I (1 + |x | 2)*|«(x )|2 dx < oo. *


J K"

Les propriétés suivantes sont faciles à démontrer ([32]) :


1. L 2(Rn ) est un espace de Hilbert pour le produit scalaire :

(Lg(Rn))2 —>• C, (u, v) h* (u, v) = f u(x)v(x)(l + \x\2)s dx.


JRn
2. Pour tout s de R, l’application Aa :

u H v , v : Rn —>• R, x i ^ v(x) — (1 + |x | 2)^u(a;)),

définit une isométrie de L 2+s(Rn ) sur L 2(Rn ), pour tout r de R.


3. Pour tout s de R, <S(Rn ) est dense dans L 2(Rn ).
4. Pour tout u de La(R" ), la distribution régulière [«] appartient à «S' (Rn ).
5. Pour tout s de R, l'espace dual de L \ (Rn ) s’identifie algébriquement et topologiquement
à L i s(Rn ). *

Théorème III.4.2. — Pour tout m de Z, la transformée de Fourier définit un


isomorphisme algébrique et topologique entre l ’espace de Sobolev ) et
l ’espace de Lebesgue L ^ (R n ). *
68 Chapitre III. ESPACES DE SOBOLEV

Démonstration : 1. Soit m = 0, du théorème de Plancherel ([4]), on déduit que la


transformation de Fourier T définit une isométrie de L 2(R” ) sur L 2(Rn ).
2. À tout u de H m(Rn ), on peut associer [«] dans S ' (Rn ).
a. Soit m > 1, pour tout u de H m(Rn), on a les égalités suivantes :

IMI2 = E = E \\F(DQu)\\2l>= E f n \(l™)2a \\Fu(x)\2dx.


\a\<m |a|<m |a|<m ®

On admet le lemme suivant :

Lemme III.4.3. — Soit rn de N, il existe Ci, C2 > 0 :

Va; € Rn = > C7i(l + |x |2)m < £ \{2rtx)2a\ < C2(l + |a;|2)m. *


|a|<m

On déduit la double inégalité :

<||«H«m < C '2||^ ( u )||22m,

qui associée à la linéarité de la transformation de Fourier montre l’isomorphisme cherché.


b. Soit m < - 1 , par dualité T définit un isomorphisme topologique de L î m(Rn ) sur
H ~m(Rn ). *

Définition III.4.4. — Soit s un élément de R. On appelle espace de Sobolev d’indice


s, et on note H 8(Rn ) l ’ensemble :

H*(Rn ) = { u e S ' ( Rn ) | f ( u ) € L 2(Rn ) },

muni de la norme : IMI#, = ||^ ’(w)||i 2 (9). *

Propriétés : 1. Pour tout s de R, l’espace <S(Rn ) est dense dans H s(Rn ).


2. Pour tout s de R, le dual de H 8(Mn ) s’identifie à H ~a(Rn ). *

Soit x = ( x i ,. . . , x n- i , y) un élément de Rn , et p l’application qui à u de <S(Rn ) associe


p(u) :

p(u) : Rn-1 -¥ C, z p(u)(z) = / u(z,y)dy.


JR
On montre facilement que p(u) appartient à <S(Rn_1).

Proposition III.4.5.— Soit m un entier de N*. L ’application p qui à u de <S(Rn )


associe p(u) dans <S(Rn_1), admet un unique prolongement linéaire continu de

(9) Pour en savoir plus sur les espaces H a(Rn ), on peut consulter le tome 2 de Vo-Khac Khoan [32].
§ 4. Traces et formule de Green 69

Démonstration : 1. Pour tout u de <S(Rn ), on a :

n{u){z)= f - — 1 2 ( l + \(z,y)\ 2) * u ( z ,y ) d y ,
J k (i + K2»y)\ ) T
d’où, pour tout 2,

M«)WI < f ■■■■■, /


J R (1 + I(ü ,y )n
dy / ( I +
./r
(1)

En effectuant pour tout z le changement de variable : y — ty j 1 + \z\2, t G R, on obtient

l_____/ dt
/ -------- 1 ( 2)
JR (1 4- |(z, y)\2)mdy (1 + m JttR ( l+ < 2)m
Comme m > 1 , on a
dt
/
./R ( i + t 2)r
< 7
T (3).

De (1), (2) et (3) on déduit :

2. De la linéarité de l’application y,, de la densité de <S(Rn ) dans L 2(Rn ), on déduit le


résultat. On note encore y le prolongement de y à (Rn ). *

Proposition III.4.6. — Soit m un entier de N*. Il existe une application linéaire


continue J de L 2 (Mn_1) dans L ^ (R n ), vérifiant : y o J(v) = v pour tout v de

Démonstration : Soit v dans L ^ _ A(M71-1), et J(v) l’application :

Rn- l x K 4 C , (z,y) J(v)(z,y) = u (z ,y ) = a (1 + •

1. On choisit a tel que y(J(v)) = v. En utilisant le même changement de variable que


précédemment, on obtient :

L J(”)(2'y) iv = av{z) i ÏÏT W =*a = ( L Ô T W )


2. Toujours avec le même changement de variable, on obtient :

H^(W)Hl *(R») < <*|M|L2 (Rn-1)- *


m — -k

Application trace : on définit l’opérateur de restriction à Rn_1 noté 7 , qui àu de <S(Rn )


associe 7 (u) :
y(u) : Rn_1 —> C, 2 4 7 (u)(z) = u (z , 0).

Lemme III.4.7.— Pour tout u dans <S(Rn ), on a : y(F(u)) = F (y (u)), la première


transformation de Fourier étant prise sur R n la deuxième sur Rn _ 1. *
70 Chapitre III. ESPACES DE SOBOLEV

Démonstration : Pour tout u de <S(Rn ), on note / = J~(u), alors u = Si on note


y = (y',yn) € Rn_1 x R, on a :

1 U{z) = [
jRn
e2^ z^ f ( y ' , yn) dy = f
J R”- 1
e 2™ < ^ V ( /( î/) ) V = ^ (M /)) -

D’où le résultat en utilisant la transformation de Fourier sur R"- 1 . *

Théorème III.4.8. — Soit m un entier de N*, il existe une application dite


application trace de H m(Rn+) sur H m~%(Rn_1), notée Tr, unique prolongement
linéaire continu de l’application de restriction 7 de S(Rn ) dans <S(Rn_1). De plus,
il existe une application relèvement, notée Re, linéaire continue de H m~$( R” - 1 )
dans H m(Rn + ), vérifiant Tr o Re(u) = v pour tout v de H m~%(Rn_1). *

Démonstration : 1. L’ensemble Rn+ possède la propriété de m-prolongement, d’où il


existe une application P, linéaire continue de H m(Rn + ) dans vérifiant :
P(u)X R"+ = «•
2. Le résultat se déduit alors de la densité de <S(Rn ) dans H m (Rn ) et des propositions
III.4.5, III.4.6, ainsi que du lemme III.4.7. *
En particulier pour m = 1, il existe une application linéaire continue surjective de
H 1 (Wl+) sur i f 2 (Rn_1). La démonstration proposée ne s’étend pas aux espaces
W 1,p(Rn + ) ni On peut montrer que

hHRn) = { « G L 2(Rn) I [f dxdy<OQ\


( 1 J J RnxR" f - y| J
On définit de nouveaux espaces de Sobolev en généralisant cette notion.

Soit p un réel
Définition III.4.9 [Espace de Sobolev de coefficient non entier]. —
1 < p < 00, s un réel 0 < s < 1 , et fî un ouvert de R". On appelle espace
de Sobolev, et on note :

\u (x )-u (y )\p
i v s’p(ft) = { u e Lp(ü) dxdy < 00 *
| x - 2/ r +ps }•
On énonce quelques propriétés (10) :
Propriétés : 1. est un espace de Banach pour la norme :

t* \WS’P

2. On a les inclusions, avec injections continues :

Va, 0 < a < 1, W l ’p(Ü) C JVs’p(ft) C Lp{ü).

(1 0 ) On peut consulter différents ouvrages, en particulier [ 1], [7] t. 3, [ 18], où on trouve également des résultats pour
s supérieur à 1.
§ 4. Traces et formule de Green 71

3. Si s désigne un réel positif de partie entière m, on introduit l’espace W s,p(f2) défini


par :

W a'p(Fl) = { u e W m'p{FÏ) | Va € N", |a | = m, D au G }.

C. Régularité des domaines, espaces de Lebesgue, de Sobolev au bord du domaine,


Formule de Green

Si fi désigne un ouvert borné de Rn , on ne s’intéresse qu’aux ouverts fi dont le bord T


est une variété ([6], [7] t. 2) de dimension n - 1 , de classe C°, orientable, à “ atlas” de
définition fini et représentation explicite, c’est à dire :
H \. Il existe un nombre fini d’ouverts de T : ( r r )i< r<# recouvrant T.
H i. Pour tout r, 1 < r < R, il existe une permutation des indices :
X ( x i , • . ., Xfi) (®ri ) • • • i n_ i , %rn ) )»

il existe un ouvert A r de R”- 1 , et une application continue ar de A r dans R tels que :

IV = { (®,-)2Vn) | %r ^ ^r, *Er„ = Or(®r) }>


et l’application de A r dans Tr : x'r t-4 (x'r, ar(x'r)) définit un isomorphisme de A r sur
rr.
H z . T est orientable au sens suivant :
3 r) > 0, Vr, 1 < r < R, on note Ur = Ar x] -r), rj[, U* = A r x] 0, 7/[,

alors l’application :

A r : Ur -> R", (x'r,y) A r (x'r,y) = (x'r,ar(x'r) + y),


vérifie Ar(U+) = A r(U) n f l On note A r(U) = Vr, A r (U+) = V+. *

Définition III.4.10.— Une variété F de R” vérifiant les hypothèses H \, Hz, Hz,


est dite lipschitzienne si : pour tout r, 1 < r < R, ar est lipschitzienne de A r
dans R, et si a " 1 est lipschitzienne. *

Remarque : Si m appartient à N, on dit que F est de classe Cm si pour tout r,


1 < r < R, ar est de classe Cm sur Ar , ainsi que sa réciproque, ou C™'1 si de
plus, pour tout oc de F*P, |a| = m, D fa r est lipschitzienne ainsi que sa réciproque. *
Exemple : Le bord d’une boule euclidienne de Rn est une variété C°°, un pavé est une
variété lipschitzienne. *
Si f2 est un ouvert borné de Rn vérifiant les hypothèses#! ,H z,H z, i\ existe un ouvert C —0
de Rn , d’adhérence compacte inclue dans fl, tel que Fl c Uo<r<R K - Soit (<pr)o<r<R
une partition de l’unité associée vérifiant ^ cpr = 1 dans un voisinage de Fl. On
0 < r < fi
suppose à présent que F est une variété lipschitzienne. Alors pour tout r, 1 < r < R, les
72 Chapitre III. ESPACES DE SOBOLEV

dérivées partielles premières de ar existent presque partout sur A r , et sont bornées sur
A r . On définit une mesure sur T par :

dS= ¥?r ( x ;,a r (a;;))[l + ^ ( | ^ :- ( 4 ) ) 2] 2dx;,


l< r < iî i = 1 OXri

puis les espaces de Lebesgue sur I \ et de Sobolev sur T.

Définition IIL4.11. — Soit T une variété de R71, lipschitzienne de dimension n —1.


Pour tout réel p, 1 < p < oo, on appelle espace de Lebesgue sur T, et on note
Lp(r ) , l ’espace des fonctions u mesurables sur T vérifiant :
1. Pour 1 < p < oo, LP(T) est égal à l ’espace vectoriel des fonctions u qui
vérifient :

f M x r, ,a r (x'r))\p<pr (x,r ,a r (x l))[ l + ^ ( ^ ( x ’r )Ÿ dx'r < oo


l < r < i r / A ’- »=i r<

2. Pour p = oo, L°°(r) = { u | supessa.6r |u(a;)| < oo }.


Propriété : Muni de la norme naturelle associée, ces espaces vérifient les propriétés
classiques des espaces de Lebesgue, et la définition est indépendante des cartes locales
vérifiant fTi, H 2, H 3. *

Définition III.4.12. — Soit T une variété de R ", lipschitzienne de dimension n —1.


Pour toute fonction u définie sur T, on note :
Vr, 1 < r < R , ur : Ar -> C, x!r i-> u(x'r , ar(x'r)).
1. Pour tout p, 1 < p < 00. on définit i’espace de Sobolev au bord :
W ^ r ) = { u 6 LP(T) | Vr, 1 < r < R, ur € W 1,p(Ar ) }.
2. Pour tout p, 1 < p < 00, on définit l ’espace de Sobolev au bord :
= { u e LP(T) / Vr, 1 < r < R , u r £ W l~ v’p{Ar ) },
( noté H 5 (r) pour p=2 ). *
Propriété : 1. Ce sont des espaces de Banach pour la norme naturelle.
2. D’une façon générale si s désigne un réel positif de partie entière m, on note :
PVs-p(r) = { « ë W m'p{T) | Vr, 1 < r < R, ur 6 W °’p(A r ) }.

Théorème III.4.13.— Soit fi un ouvert borné de Rn , dont le bord T est une variété
lipschitzienne de dimension n —1. Pour tout p, 1 < p < 00, on a :
1. Il existe une application trace, notée Tr, linéaire continue de W 1,p(fi) sur
lV 1- p,p(r), unique prolongement de l ’application de restriction à T des
éléments de V(Rn ).
2. Il existe une application relèvement, notée Re, linéaire continue de W1 -p’p(r)
dans W 1,p(fi), vérifiant : Tr o Re = I identité de W1-p,p(r). *
§ 4. TYaces et formule de Green 73

Démonstration : On en donne le principe uniquement pour p=2.


1. Pour tout u de H 1(fi), uipo est de trace nulle.
2. Pour tout r, 1 < r < R, les applications suivantes sont linéaires et continues :
a. u € H 1 (O) — > wpr € HHV+),
b. v € H 1 (V+) — > t; o A ' 1 6 H l {U+),
de plus cette application définit un isomorphisme algébrique et topologique de ces deux
espaces de Sobolev ( III.2.6. ).
c. Le prolongement nul à Rn+ de mpr o A ~ l est linéaire et continu de H l (U+ ) dans
i ï 1 (Rn + ).
d. Le 1-prolongement de H 1 (Wl+) dans i / 1 (Rn ).
e. L’application trace de dans H% (Rn_1).
3. Des propriétés a. b. c. d. e, on déduit l’existence d’une application trace notée Tr :
H 'iü ) -* H * (r r)u H4 Trfayv),
d’où l’application trace Tr, linéaire continue de / f 1 (D) dans H %(T), par recollement des
morceaux ( 11 ).
4. Dans le cas 1 < p < oo, pour trouver un opérateur de relèvement, on admet le résultat
suivant :

Proposition III.4.14. — Soit p un réel, 1 < p < oo, K un sous-ensemble compact


de A r ; il existe une application relèvement linéaire continue des éléments de
W 1~p'v {Ar ) à support dans K , dans W 1,p(Vrr+ ) tel que Tr o Re = I, identité
de Ar ). *

De plus on peut construire un relèvement de façon que l’intersection du support du


relèvement et du bord de VÇ+ soit dans K . On met alors en évidence une application
relèvement Re, linéaire continue de W^1- p,p(r) dans W 1,p(f2), vérifiant : TV o Re = I,
identité de W 1- p,p(r), en utilisant les propriétés des espaces analogues à celles utilisées
en 2. *

Proposition III.4.15. — Soit p un réel, 1 < p < oo, fi un ouvert borné de Rn ,


dont le bord est une variété lipschitzienne de dimension n - 1 ; alors le noyau de
l ’application trace de W 1,p(fi) dans W 1_ p,p( r) est l ’espace Wo1,p(fi). *
Démonstration : 1. Pour tout u de W01,p(fi) il existe une suite (uk)kçM de D(fi) vérifiant :
u — W 1,p(fi) - limfc_,oo(wfc). Comme pour tout Uk, Tr(ufc) = 0, de la continuité de
l’application Tr, on déduit Wq,P(fi) C ker(Tr(W 1,p(fi)).
2. L’inclusion inverse est établie en montrant que si u appartient à W 1,p(fi) et vérifie
Tr(u) = 0, alors le prolongement nul à Rn de u appartient à W 1,p(fi). *

(1 1 ) Pour 1 < p < oo on peut se reporter aux ouvrages de R. A. Adams [1], ou I. Neças [19].
74 Chapitre III. ESPACES DE SOBOLEV

Comme l’application trace est linéaire continue de W 1,p(f2) dans W 1 p ’p(r) et admet
un relèvement linéaire continu, tel que Tr o Re = I, identité de W 1- p,p(r), alors le
noyau de l’application trace admet un supplémentaire topologique ( 12), d’où l’intérêt du
théorème suivant :

Théorème III.4.16. — Soit p un réel, 1 < p < oo, Fl un ouvert borné de Rn , dont
le bord T est une variété lipschitzienne de dimension n —1 ; alors on a :
1. = w 01,p(ft) © t ^ - p ’^ r ) ,

2. = ( W - 1* ^ ) ) X ( i v 1_ p’p( r ) y , avec ^ i = 1. *

Démonstration : 1. Du théorème cité en (12) on déduit l’égalité suivante :

W hp{FÏ) = W0llP(f2) 0 Im (R efW 1 - ^ ^ ) ) ) .

Mais Im ^Re(W 1- p’p( r ) ) j est isomorphe à IV 1- p’p(r), d’où le 1.

2. Le dual d’une somme directe étant isomorphe au produit des duaux, on en déduit la
deuxième propriété (13). *

Pour un ouvert Fl de Rn , de bord T, variété lipschitzienne de dimension n - 1 , pour


presque tout x de T, il existe une normale extérieure à fl définie par :
(grad(ar (a;;)), - 1 )
n : A r —►R", x'r >->■n(x'r, ar(x'r )) =
( l + |g r a d ( o r ( 4 ) ) | 2 ) r

Théorème III.4.17 [Formule de Green]. — Soient p et q deux réels vérifiant


1 < p < oo et - + - = 1 ,0 un ouvert borné de R ", de bord T, variété lipschitzienne
p q

de dimension n - 1 , n = ( n i , . . . , nn) la normale extérieure à Q en un point de F ;


alors on a la formule suivante dite formule de Green :

V(tt, v) 6 W 1,P(Q) x W 1,g(fl) : f ^ -v d x + [ u ^ - d x =


Jçi dxi J q oxi dp
uvriids , f (1 )

où la normale est notée n = ( n i , , nn). *

Démonstration : 1. On établit d’abord le résultat pour u, v éléments de V(Rn ) de support


dans Vr, on néglige l’indice r, on note Ar = A, Vr = V, ar = a.
r aa(x')+ri
r (x
d
a. (uv) dx
J A Ja(x
a(x')
' dxn

( 1 2 ) On a le résultat suivant entre autres dans [15] p. 122. Soit X et Y deux espaces vectoriels topologiques, et /
une application linéaire continue de X dans Y. Alors il existe une application linéaire continue g de Y dans X
telle que f o g soit l’identité de y , si et seulement si / est un “isomorphisme surjectif*, et le noyau de f admet
un supplémentaire topologique dans X.
( 1 3 ) On a les résultats dans [1], et [19], on signale de plus que pourp = 1 on a T r (V y 1,1( 0 ) ) = L i(O ).
§ 5. Énoncés d’exercices 75

b. Pour 1 < i < n —1, si on note I/ =


= (uv) dx, on a :

c. De a et b en écrivant uv = ^ uv<pr, on déduit (1) pour tout couple (u, v) de


l< r < J Î

(Z>(Rn ))2.
2. On obtient le résultat en utilisant la densité de D(Mn ) dans W 1,p(lî) et W 1,9(îî). *

5. Énoncés d’exercices

Exercice III.l. On se place dans RSoit a < oi < &i < b, I =]a, b[, I\ =]oi, 6i[, et
p un réel de [1 , +oo].
1. On considère l’application u de / dans E :
' 0, x < ai, x > b\,
Oi + b\
X !-)• u ( x ) = <

affine,

Montrer que u appartient à W l 2


'p{I).
2. Soit v l’application de I dans E :
x e I - h,
x G Ji,

v appartient-elle à W l'v(I)r).

Exercice III.2. Soit u l’application de E dans E :


x G [0,1],
x G [1,4],
ailleurs.

1. L’application u appartient-elle à L 2(R), H 1 (E) ?


2. Existe-t-il des intervalles ouverts I de E pour lesquels la restriction de u k l appartient
à i ï 1(/)?

Exercice III.3. Soit a et b deux réels, -o o < a < b < -l-oo, et I l’intervalle ]o, b[, u un
élément de ü ' 1 (7). Le prolongement nul à E de u appartient-il à H l (E)?
76 Chapitre III. ESPACES DE SOBOLEV

Exercice III.4. Soit I l’intervalle ]0,1[, et u l’application : I —>R, 1 4 u(x) = x.


On note, pour n > 4, ipn l’application de I dans R :

' 0, x < -1, x > ï1 -----,


1
n n
X*-Kpn
1,
2 , 2
— < x < 1 -----,
n n
. affine, ailleurs.

1. Montrer que l’on a :u = L l {I) — lim (u<pn).


n —>oo

2. A-t-on u = — lim (wpn)l


n —>oo

3. Pensez-vous que u sera limite d’une suite d’éléments de V (I)1

Exercice III.5. On note (r, 0) les coordonnées polaires de R2, et f2 l’ouvert :

ü = { (r, 6) | 0 < r < 1, 0 < 0 < ^ }. Soit a un réel de R, on note f a l’application


de fi dans R : (r, 0) h-* f a (r, 0) = ra. Soit p un élément de [1, oo[.
1. Pour quelles valeurs de a, f a appartient-elle à Lp(fi)?
2. Pour quelles valeurs de a, f a appartient-elle à W 1,p(0 )?

Exercice III.6. Existence du 1-prolongement, pour p dans [1, +oo].


1. Dans R.
a. Soit I =]0, <x>[, u un élément de W 1,p(I), et P(u) l’application de R dans R :

x ^P (u )(x ) = ( X> Q'


v /v ’ [ u (-x ), x < 0.

Montrer que P(u) appartient à W 1,P(R), que P est linéaire et continue de W l,p{I) dans
W 1,P(R), et que P{u) = u sur I.
b. Soit I =]a, 6[, -o o < a < b < -foo. Soit p un élément de C°°(R), vérifiant :
3o + 6
1, x <
0 < t? < 1 , et r)(x) — 4 ’
36 + o
0, X >
4 '

Utiliser p pour proposer un 1-prolongement de u sur R. (on pourra d’abord prolonger u


sur ] - oo, a[, puis sur ]6, oo[).
2. Dans Rn ([3]). Soit fi = Rn_1 x R+*, on note {x',xn) la variable de Rn_1 x R+*.
Pour tout u de W 1,p(fî) on note P (u ) l’application de Rn dans C :

u(x*, x n), Xn > 0,


x P(u)(x) =
u(x’, - x n), x n < 0.

a. Montrer que P(u) appartient à Xp(Rn ), et comparer la norme de P(u) à celle de u dans
Lp(Ü).
§ 5. Énoncés d’exercices 77

b. On utilise une fonction “tronquante” 77 de C°°(R) vérifiant :

t<
t > 1,

et on note, pour k de N*, %, la fonction de R dans R, t rjk = rj(kt).


d r du 1
i. On veut montrer pour tout i, 1 < i < n - 1, P(u )] = (1)

On introduit pour tout </? de î>(Rn ), la fonction xp suivante :

xp : fi -¥ C, (x ',x n) xp(x\xn) = <p(x',xn)+ <p(x',-xn).

Montrer l’égalité : / Rn P (u) J ^ dx’ dxn = f Q u§£- dx' dxn. (2)

Établir l’égalité :

/ XJ,-^r— dx 1 dxn = lim f urfk -5^ - dx' dxn. (3)


Ja UXi k~>°° J n oxi
Déduire de (2) et (3) l’égalité (1).
ii. Soit Q l’application qui à toute fonction / définie sur fi associe Q(f) :

QU) : Kn ^ C, (x ',x n) Q (f)(x ',x n) = | h < Q

On veut montrer l’égalité : -^ —[P(u)\ — k ? ( J —-)] dans D '(Rn ). (4)


C/Xfi L C/Xfi J
À tout ip de D(Rn ), on associe la fonction x suivante :

X : fi -> C, (x \ x n) ^ x(x', x n) = ip(x', x n) - <p(x’, - x n).

Établir l’égalité :

Montrer que :

V<*> e £*(Rn ), 3 C > 0 , \x (x ',x n)\ < C\xn \ V (x',xn) € fi. (6)

Puis procéder comme en i pour montrer l’égalité (4).


iii. Déduire de i et ii que P{u) appartient à W 1,p(Rn ), et que P est linéaire et continue,
et définit un 1-prolongement.

Exercice III.7. On considère des espaces vectoriels sur R.


1. Soit p un réel, 1 < p < 00, à toute fonction v de D(R), on associe la fonction :

xn : R -> R, x 1-4 xn{x) = |î;(a:)|p_1w(a;),

montrer que xn est de classe C1 et que l’on a :

xn'(x) — p\v{x)^~lv'{x). ( 1)
78 Chapitre III. ESPACES DE SOBOLEV

En déduire la majoration :

V * € R : \v{x)\p ^ p M l^ W v 'W ^ . ( 2)

2. Montrer que pour tout réel p, 1 < p < oo, l’identité définit une injection continue de
W 1,P(R) dans L°°(R).
3. Le résultat de 2 est-il vérifié pour tout intervalle I de R?

Exercice III. 8. Soit a un réel, I =]a, +oo[, et p un élément de [1, +oo[. Montrer que
pour tout u de W 1,p(7) on a lim u(x) = 0.

Exercice III.9. On se donne Cl un ouvert de Rn . Soit u un élément de H 1(Cl). Montrer


que les assertions suivantes sont équivalentes :
1. L’élément u appartient à l’orthogonal de H q(Cl).
2. L’élément u vérifie l’équation : —Au + u = 0 dans V'(CÏ).

Exercice III.10. 1. Soit q un réel de ] 1, +oo], pour quelles valeurs de a, la fonction :

f Q : ]0 , 1 [—>R, x f Q(x) = — , appartient-elle à L q(0,1)?


xa
2. Soit q dans ]1, +oo[, a < - , on note vo, wq les applications :

vq(x ) = x, wo(x) = sin(æ). Trouver tous les éléments de Lq(0,1) tels que :
f = v0 + fa = Wo + w',

définisse la même forme linéaire continue sur Wo1,p(0, 1 ), où p vérifie - + - = 1 .


p q
Exercice III .ll. Une inégalité de Poincaré.
Soit I un intervalle borné de R.
1. Pour tout u de X>(R) montrer l’inégalité :

Ix l Ji
En déduire :

2. L’inégalité (2) est-elle vérifiée pour tout élément de H 1 (/)?

Exercice III.12. Un élément de (0,1).


Soit u l’application : ]0, l[-> R, x h-»- u (x ) = s/x.
1. Montrer que u appartient à L 2(0 ,1), et pas à H 1 (0,1).
2. Montrer que u appartient à H% (0,1).
Chapitre IV
PROBLÈMES ELLIPTIQUES LINÉAIRES

On aborde la résolution des problèmes elliptiques linéaires dans des ouverts fi de K". Après
avoir rappelé le théorème de Lax-Milgram, on introduit la notion générale d’opérateur
elliptique. Puis on montre comment l’utilisation des espaces de Sobolev permet d’obtenir
des théorèmes d’existence et de traduire les conditions au bord de fi des problèmes
envisagés. On complète en montrant des théorèmes de régularité et de principe du
maximum.

Introduction
Si fi désigne un ouvert borné de Rn , de bord T, variété lipschitzienne de dimension
n - 1 , si u est un élément de i f 1 (fi), on peut parler de la trace de u sur T, encore
notée u. On note A l’opérateur de Laplace. Étant donné un élément uq de (r),
un élément / de i ï - 1 (fî), le problème : trouver un élément u de H 1 {fl), vérifiant
—A u + u = f dans X>r(fi), u = uq sur T, a un sens. Après avoir mis en évidence
des théorèmes abstraits d’existence au paragraphe 1, on verra au paragraphe 2 comment
résoudre un tel problème. Puis on donnera des prolongements.
On note K le corps R ou C quand on ne précise pas celui choisi.

1. Théorème de Lax-Milgram

Théorème IV.1.1. — Soit H un espace de Hilbert sur K (R ou C), o une forme


sesquilinéaire continue sur H ; alors il existe un opérateur A linéaire continu de H
dans H 1, tel que :
V(u, v) 6 H 2, a(u,v) = (A( u) , v )H',h - *
Démonstration : 1. Pour tout u de H, l’application de : H —>• K, v a(u, v), est
antilinéaire continue d’où il existe un unique / de H ', tel que a(u, v) = (/, v ) h \ h - On
définit ainsi une application A de H dans H ' de la façon suivante :
A ; H —^ H 1, u i—^ .A(ri) j A(tt) : H —^ C, v i—^ (A(tt),u) = (/, v).
2. Comme a est sesquilinéaire continue, on en déduit facilement que A est linéaire
continue. *

Définition IV.1.2. — Soit H un espace de Hilbert sur K. Une forme sesquilinéaire


a sur H est dite coercive si :
3 a > 0, Vu 6 H , Sfte(a(tt, v)) > a ||« ||^ . *
80 Chapitre IV. PROBLÈMES ELLIPTIQUES LINÉAIRES

Théorème IV.1.3 [Stampacchia]. — Soit H un espace de Hilbert sur K, o une


forme sesquilinéaire continue coercive sur H, C un sous-ensemble convexe fermé
non vide de H. Alors :
1. Pour tout f de H ' il existe un unique u de C vérifiant l ’inéquation, dite
inéquation variationnelle :

$Re (a(u, v —u) — (f, v - u)) > 0, W € C. (1 )

2. Si de plus a est hermitienne ^a(u, v) = a(v,u)j, alors u est l ’unique élément


de C vérifiant :
J(u ) = M inJ(v),
v£C

avec J (v ) = ^ a(v , v) - Ue(f, v).

Démonstration : On note (...) le produit scalaire sur H.


I .a. Comme H est un espace de Hilbert, pour tout / de H', il existe un unique (pût H tel
que (/, v) — (<p, v ) pour tout v de H, d’où $Re(/, v) = dte(tp, v). Si a désigne une forme
sesquilinéaire continue sur H , il existe une application A h , linéaire continue de H dans
H telle que :
V(«, v) G H 2, a(u,v) = (Ah (u), v).

Alors l’inégalité (1) équivaut à trouver u de C vérifiant :


( A h (u ) - p ,v - u) > 0 pour tout v de C, ou encore :

V/? > 0, $le{0<p - /3A h (u) + u - u,v - u) < 0, Vv 6 C (2)

<=* u = P rc ((3<p - /3A h (u) + u ) , (3)


où P rc désigne l’application projection sur le convexe fermé C.
b. On cherche s’il existe /3 > 0, tel que l’application T :

T : C —^ C, v>->T(v) = P rc{/3 (p - (3Ah (v) + v ),

soit strictement contractante. Mais on a :

||T(vi) - T ( v2) II2 < ||vi - v2 - f3(AH(v 0 - A h {v2) ) f =

||vi ~ v 2\\2 - 2f3$e(AH(vi) - A H{v2),vi - v2) + (32\\A h ( vi -W 2)||2-


De la coercivité et de la continuité de la forme sesquilinéaire a, on déduit l’existence de
constantes a, M , strictement positive, telles que l’on ait :

H T M - ï > 2)||2 < ||vi - v2||2(1 - 2a(3 + j32M).

II existe (3 > 0, tel que 0 < 1 - 2a0 + /?2M = k < 1, ( s i 0 < / 3 < | ^ ) , d’où T est
une contraction stricte. D’après le théorème de point fixe de Picard, T admet un unique
point fixe. Ceci montre la première partie du théorème. La méthode proposée est de plus
§ 1. Théorème de Lax-Milgram 81

constructive, en effet la suite définie par :uo € C, un+\ = T{un) n e N, converge vers
l’unique point fixe de T.
2. Si de plus a est hermitienne, elle définit un nouveau produit scalaire sur H, et
l’application de :
if - » ] R + , u i-> (a(u, u ))5 ,

est une norme équivalente à la norme de H. Soit à présent H muni de ce nouveau produit
scalaire, alors :

V / € H', 3g € H =>• (/, u) = a(g, v), Vu € H.

On montre facilement que les assertions (1), (4), (5), et (6) sont équivalentes :

5ïe (a(u , u —u) —(/, u —u )) > 0, Vu 6 C, (1 )

3?e a(g — u, g —u) < 0, Vu G C, (4)

et d’après le théorème de projection sur le convexe fermé C :

a (g-u,v-u)$ = M m ( û (j-u ,j-t))5 j, (5)

ia(u , u) - 3îe (/, u) = Mm Q o(u , u) - Ke(/, v)j . (6 ) *

Corollaire IV.1.4 [Théorème de Lax-Milgram]. — Soit H un espace de Hilbert sur


K, a une forme sesquilinéaire continue sur H , alors :
1. Pour tout f de H', il existe un unique u de H solution de :

a(u,v) = < /,u), Vu € H. (1)

2. Si a est de plus hermitienne l ’unique solution de l ’équation ( 1 ) est l’unique


solution du problème de minimisation :

J(u) = M in(J(u)) avec J(v) = ^a(u ,u ) - Ue{f,v). (2)*


vÇ.H 2
Démonstration : On utilise le théorème IV. 1.3, en remarquant que l’équation (1) équivaut
à:
9?e (a(u , u) —(/, u)) > 0 , Vu G H. *

Remarque : Lorsque a est hermitienne l’équation ( 1) est appelée équation d’Euler du


problème de minimisation (2), l’équation (1 ) traduit aussi le fait que J'{u) est nul. Il existe
de nombreux prolongements aux problèmes de minimisation ( 1).

( 1 ) on peut consulter les ouvrages [2], [10], et [21] pour l’étude de problèmes plus concrets, ainsi que l’ouvrage de

D. A zé [33].
82 Chapitre IV. PROBLÈMES ELLIPTIQUES LINÉAIRES

2. Problèmes elliptiques

On s’intéresse à la Formulation variationnelle des problèmes elliptiques. On introduit


au préalable la notion d’opérateur elliptique.
A . Ellipticité
Notations : Soit p = ( p i,. .. ,pn) un élément de N” , d’ordre |p| = p i + . . . + pn,
x = (a?i,. . . , x n) e Rn , on note :

D =( — ... JL)
' dxn ) '
D f = ( ± X l . . . ( ± X m xp = x p' . . . x p".
V ^ l/ \à x n J ’ 1 n

Soit P un polynôme de n variables : il existe un entier l dans N, des constantes ap de C


tels que P(x) = ^ apxp. On note Po, le polynôme Po(x) = ^ apx p.
p€N" |p |< t |p |= i

On note A l’opérateur différentiel qui à u, application de Rn dans C associe A(u) :

u (->■ A{u) = P(D(u )) = apDpu.


\p\< i

L’entier l est appelé ordre de l’opérateur différentiel. *

Définition IV.1.1. — L ’opérateur différentiel A est dit elliptique si

V£ € R” —{0}, Po( O * 0 . *

d d
Remarques : 1. Soit A = — + i — , A est un opérateur elliptique d’ordre 1 .

2. On peut montrer ([ 18]), que si les coefficients ap sont réels et si la dimension n vérifie
n > 2, tout opérateur elliptique est pair, ou encore son ordre est égal à l = 2m avec m
dans N*. *

Définition IV.1.2.— Un opérateur différentiel A d ’ordre l = 2m, est dit fortement


elliptique si :

37 € C , 3 a > 0 = ^ 5 R e ( 7 A o( £ ) ) > a |£ |2m, V £ € R n . *

Lorsque les coefficients ap dépendent de la variable x, où x appartient à un sous-ensemble


Q de Rn , l’opérateur différentiel A est dit uniformément fortement elliptique si 7 et a
ne dépendent pas de x. *

Définition IV.1.3. — Soit m un élément de N*, A un opérateur de dérivation


d ’ordre 2m, est dit mis sous forme divergentielle si :

A(u) = A( x , D) ( u ) = Y, ( - 1 )MDp (apq(x)Di(u)). *


\p\,\q\<™
§ 2. Problèmes elliptiques 83

Remarque : A 0(x,Ç) = ( ~ l) m E | P|=|g|=m apq(x )tp+q.

Exemples : 1. L’opérateur de Laplace A u = £ "= 1 A 0(t) = £ ”=1 = |£|2.

2. Le bilaplacien : A 2u = £ ”J=1 > èl£|4-


Remarque : La forme divergentielle associée à un opérateur différentiel n’est pas unique.
En effet soit Cl un ouvert de Rn , (ay)(ij)€[i,»l*. (&*»<*, di)i€[lfn], c, d des fonctions
de classe C1 sur Cl, alors l’opérateur A :

d2u , A . du
M u) = - Y “ «(*) dxi dx. eu ,
+ £ > & : +
t>i=i i=l

peut se mettre sous la forme :

A(“ > = - E ( « ï t E -*« w t o j + < * • > + + *•


i—1 J—1
Q n
dCLij dei *
avec :bi = di =d~ Y d ^ -
ÔXj i= 1

B. Problème de Dirichlet
On présente la théorie dans le cas d’espaces vectoriels sur R (2). On s’intéresse plus
particulièrement aux opérateurs différentiels d’ordre 2, elliptiques.
On désigne par fî un ouvert borné de Rn , de bord T, variété de dimension n - 1 dont on
précisera la régularité. Soit :

(®ti)(iii)€[li»i]2i € C (Cl), o 0 £ C(fî).

On s’intéresse au problème de Dirichlet homogène : trouver une fonction u de w dans R


vérifiant :

dans Cl,
I :
u= 0, surT.
Définition IV.2.4.—
1. On appelle solution classique du problème de Dirichlet homogène, toute
fonction u de classe C2 sur Cl, solution de I.
2. Si f est un élément de H -1 (Cl), on appelle solution faible toute fonction u de
H q(Cl) vérifiant :

Vu € H q(CI), [ V ] aij( x ) - ^ L-p^-dx+ [ a0uvdx = (f,v). *


Jü fr± OXj ôXi Ju

(2) Pour en savoir plus dans le cas complexe on peut se référer aux ouvrages suivants : [7] t.4, [18], [19].
84 Chapitre IV. PROBLÈMES ELLIPTIQUES LINÉAIRES

Remarque : Si T est lipschitzienne, on vérifie facilement que toute solution classique est
solution faible (3), en effet pour tout <p de D(fi) on a :

iyj—1 itj —1

On a le théorème suivant :

Théorème IV.2.5. — Soit fî un ouvert borné de Rn , de bord T, variété


lipschitzienne de dimension n —1 , (aij)(i,j)e[i)n]2i ao des fonctions continues sur
fl, vérifiant :
n
1. 3a > 0, Vx € fi, € W 1 => ^ ay(x)&£j > a|£|2,
i,j =1
2. ao(x) > 0 , Vx G fi.
Alors pour tout f de i f -1 (fi) on a :
1. Il existe un unique u de i/o (fi) solution du problème variationnel suivant :
p Tl rt Q
a(u,v) = j ai3(x ) ^ Q ^ . + aouv) d x = ( f , v ) W e iT o (fi)-

2. Si de plus aij = V(i, j) G [1,n ]2, u vérifie : J(u) = min J(v), avec

=ü (è +a<'”2) <ij’“ ^
Démonstration : 1. Des hypothèses on déduit que a est une forme bilinéaire continue sur
i/o1 (fi) de plus l’inégalité :
a ||V u ||2 < a(u, u),

entraîne, comme fi est borné, a |M |# < a(u, u), soit la coercivité de a.

2. Soit L la forme linéaire L(v) = (/, v).


3. La première asseition est alors une conséquence du théorème de Lax-Milgram.
4. Si de plus oy = üji V (i,j) G [1 , n]2, la forme a est symétrique d’où on déduit la
deuxième assertion. *

Corollaire IV.2.6. — Sous les hypothèses du théorème IV.2.5, pour tout f de


i f -1 (fi), il existe un unique u de H q(fi) solution de :

dans *
i>j=1 3 %

(3) Pour en savoir plus sur les solutions classiques on peut se reporter aux ouvrages de Dautray-Lions [7] t. 2, ou
Gilbarg et Trudinger [13].
§ 2. Problèmes elliptiques 85

On traduit le fait que u vérifie u = 0 sur I \ en cherchant u dans H q(fi), d’où u est solution
du problème I. *
Démonstration : Le résultat est obtenu car u est solution du problème du théorème IV.2.5.
*

Applications : 1. Pour tout f de H x(f2), il existe un unique u de H q(ü ) solution de :

Jq
f (Vu. Vu + uv) dx = (/, v ), Vu €

2. Pour tout / de H ~ l (fi), il existe un unique u de H q(ü ) solution de :

/((Vu.Vu) dx = (/, v), Vu G H^(ü).

Remarque : Si üq n’est pas positif ou nul, ou si l’opérateur s’écrit sous la forme la plus
générale :

, , f v , . Ou ÔV , f 'r—\ Ou , f ,
a(u,v) = / > - — dx+ / / ûouvdx,
J t i i j —i O XiO X j Jq OXi Jçi

la forme a étant bilinéaire continue sur H q(ü ), deux cas se présentent :


1. Si la forme a est coercive sur iïo (fî), a*ors on a existence et unicité de la solution en
utilisant le théorème de Lax-Milgram.
2. Si la forme a n’est pas coercive, l’étude se complète en utilisant l’alternative de Fredholm
([3], [7], [19]). *

Proposition IV.2.7. — Soit Q un ouvert borné de Rn de bord T, variété


lipschitzienne de dimension n — 1 , a une forme bilinéaire continue coercive sur
Ht(V) :
Ou Ov
a(u, u) dx + / oouvdx.
Oxi Oxj J q,

Alors pour tout f de H 1 (fî), pour tout g de H* (T), il existe un unique u de


H 1(fl) vérifiant :
n . / a(u,v) = (/,u ), Vu G ifo(fî), #
\ u = g, sur T au sens des traces.

Remarque : Le problème II s’appelle le problème de Dirichlet non homogène ou encore


u vérifie :

dans fl,
■i,j=1
£ ^ J( 0 « w â ; ) +0““ = /,
{ u = g, sur T.
Démonstration : 1. On transforme le problème II en un problème d’inéquation. En
effet, soit g un élément H%(r ) , il existe G = Re(^) dans H 1(fi) (Tr(G) = g ), alors
u = g sur T <*=*> u - G appartient à H^(fl).
86 Chapitre IV. PROBLÈMES ELLIPTIQUES LINÉAIRES

Soit C = { v G H 1 (fl) | v - G € H q(fi) }, C est un sous-ensemble convexe fermé de


H x(fl).
2. Montrons II <=> II'.
3 u € C, a(u, v — u) > (f, v - u), Vu € C. Il'

a. Si u vérifie II, pour tout v € C => v - u € H q(ü ), d’où


a(u, v —u) = (/, u —u) =>• a(u, v —u) > (f, v —u), Vu G C.

b. Si u vérifie II', pour tout w de H q(ü ),


v = u + w € C (resp. u —w ) =4- a(u, w) — (/, w ), Vu; € H q(Q) = » IL

3. Du théorème de Stampacchia on déduit que le problème d’inéquation II' admet une


unique solution, d’où l’existence et l’unicité de la solution du problème II. *

C. Problème de Neumann

Théorème IV.2.8. — Soit fl un ouvert borné de M” de bord T , variété


lipschitzienne de dimension n —1 .
1. Pour tout f de i f -1 (fl) il existe un unique u de H 1(fl) solution du problème
variationnel :

a(u,v) = f V u . V v d x - 1- / u v d x = ( f , v ) , W v e H 1(fï). III


Jn Jn
2. Pour tou v de H l (fl), u = v\ + U2 € iïo(fî) © H%(T) alors la forme a(u,v)
s ’écrit :

a(u,v) = (A(u),vi) + (B(u),v2), A ( u ) G H - 1 (fl), B(u) G ( h %(TŸ) ,

de plus A(u) = —A u + u dans V ( f l ) , B(u) = 0. La restriction de B a C2(fï) est


du
B(u) = — , où n désigne la normale extérieure à fl. *
on
Notation : Dans les ouvrages on trouve la notation suivante, on appelle problème de
Neumann homogène le problème, trouver u vérifiant :
—A u + u = / , dans fî,
{ du
^ = ° . s u rr.

Démonstration : 1. La forme a étant bilinéaire continue et coercive sur H 1(fl), on en


déduit, pour tout F dans (H l (fl))', l’existence d’un unique u dans i f 1 (fl) solution de :
a(u,v) = (F,v), V v e H ^ f l ) ,

comme F appartient à (IL1 (fl))' = H ~ 1(ü) © (H? (r))', on prend F = f + 0.


2. À la forme a on associe l’opérateur :

A e C ( H l ( i % ( H \ f l ) ) ’), a(u,v) = (A(u),v)(HHÇÎ)y yHl{uh


§ 3. Régularité 87

d’où on déduit du théorème III.4.16 l’existence des opérateurs :

A g C( h ^ ü ) , h - 1(ü )), b g £ ( f r * ( r ) ,( f f * ( r ) ) ')

tels que a(u,v) = (A(u),v) = (A(u),v i) + (B(u),V 2).


Alors pour tout vi de H q(ü ), on a : a(u, vi) = (.4(u), tq) = { - A u + u , vi).
Comme V(fl) est dense dans H q(Q,) cette dernière égalité donne :
—A u + u = f dans V'{ÇÏ). Comme a(u, v) = (/, wj) + (0, V2), on obtient B(u) = 0.
Par ailleurs, si u appartient à C2(Q), on déduit de la formule de Green :

f
Jn
Vu.Vvdx +
Ja
f u v d x = J a[ (—A u + u ) v d x + J rf dn^ vd'y , Vv G

Su
d’où on déduit B(u) = — .
on
Remarques : 1. On peut s’intéresser au problème “non homogène” :
- A (u) + u = f, sur ü,
du
à Z =9 , surT,
dn

problème auquel on peut donner un sens si g appartient à

2. Certains problèmes physiques mêlent le problème de Dirichlet sur une partie du bord,
celui de Neumann sur le reste du bord.
3. On peut aussi s’intéresser à des opérateurs linéaires plus généraux, comme ceux
envisagés au théorème IV.2.5 et à la proposition IV.2.7. (4)

3. Régularité
Si f l est un sous-ensemble borné de Rn , dont le bord T est une variété de dimension n —1,
et si u est la solution faible du problème de Dirichlet :

f - A (u) + u = / , sur ü,
\ u = g, sur T,

en augmentant la régularité de / , celle de g et celle de T, on peut montrer que u appartient


à un espace de Sobolev H m(Q), avec m > 1, ce qui est un théorème de régularité. Le
résultat peut être amélioré si l’on étudie les théorèmes d’injection dits de “Sobolev”, dont
un des intérêt est de prouver sous quelles hypothèses un élément de Bfm(iï) admet un
représentant continu sur Q, ou sur f2.([l], [3], [19])

(4) O n tro u v e d e n o m b re u x résultats sur c e s su jets, en particulier d a n s les o u v r a g e s d e R . D au tray-J.L . L io n s [7]

to m e 4 , L io n s -M a g e n e se [1 8 ] to m e 1 , 1. N e ç a s [1 9 ].
88 Chapitre IV. PROBLÈMES ELLIPTIQUES LINÉAIRES

Théorème IV.3.1. — Soit O un ouvert borné de R” , de bord T, variété C1,1 de


dimension n —1 (ou O = K7i+ ). Quel que soit f de L 2(fl), si l ’élément u de H q(SI)
désigne la solution du problème :

/ V u .V v d x + uvdx = / f v d x , Vu G H q(£1),
JÇl «/fi </fi

alors u appartient à H 2(fl) et on a la majoration de norme suivante :


3 0 0 , V f € L 2(Ü), n i H 2(Q) -

On ne montrera pas les corollaires suivants :

Corollaire IV.3.2.— ([19] p. 201) Avec les mêmes hypothèses sur fl, si f appartient
à L 2(fl) et g à H§ (r), alors l ’élément u de H 1(fl), solution de :

Vu. Vu d x+ uvdx = f v dx, Vu € Hl(fl),


f h v’ J fi </fi
sur T,
l u = g,
appartient à H 2(fl).
Corollaire IV .3.3.— ([3] p. 181) Soit m un entier de N*, on envisage le problème
de Dirichlet homogène dans un ouvert dont le bord est une variété de classe CTO+1,1
de dimension n — 1. On considère le problème du théorème IV.3.1. Si f appartient
à H m(fl), alors la solution u, élément de H ^ f l ) , appartient à H m+2(fl) ; de plus
il existe C > 0 tel que pour tout f de H m(fl) on ait : ||u||^m +2 < C\\f\\Hm- *

On a également un résultat pour le problème de Neumann :

Corollaire IV.3.4. — ([3] p. 181) Avec les hypothèses du théorème IV.3.1, pour
tout f de L 2(fl) l ’élément u de H 1(fl) solution du problème :

I Vu.Vvdx + I uvdx= I f v d x Vu € ^ ( f ï ) ,
«/fi Vfi «/fi
appartient à H 2(fl).

Démonstration du théorème IV.3.1:


1. Régularité à l’intérieur
Soit lj un ouvert d’adhérence compacte dans fl, 0 un élément de V(fl), 0 = 1 dans un
voisinage de u, u un élément de H 1(fl), alors le prolongement nul à Kn de la fonction
Ou, appartient à H 1(Rn ), Ou vérifie :
-A (0 u ) + 0u = f — 2VO.Vu - (A0)u = g € L 2(En ).
On est ainsi amené à vouloir montrer que pour tout / de L 2(Rn ) l’élément u de jff1 (Rn )
solution du problème suivant appartient à H 2(Rn ).

I Vu.Vvdx + / uvdx= I f v d x , Vu G H l (Rn ) =$> u G H 2(Rn ).


JU” JRn JRn
§ 3. Régularité 89

On utilise le fait qu’une dérivée première est la limite d’opérateurs associés à des
translations. Plus précisément, pour tout u de H 1(Cl), pour tout h de Rn - {0} si on

note Dh(u ) = tj-At - hu - u), alors l’application v = D-hDh(u) appartient à / f 1 (Mn ).


|/i|
On utilise les propriétés suivantes :
a. De la proposition III.2.4, on déduit : ||Z)/lu ||L2 < ||V u||i2 .
b. L’opérateur Dh commute avec tous les opérateurs de dérivation.

c. V(u, v) e (L2(Un ))2 on a / uD-hDh(v) dx = I DhuDh,vdx.


J R" JR"

d. De a, b, c, on déduit :

[
JRn
\VDh(u)\2dx + f
JRn
\Dhu\2d x < \ \ f \ \ L4 D - hDhu \ \ = *

l l ^ w llifi ^ II/II l 2 \\^hu\\Hi < 11/ 11^ 2,


ce qui entraîne : - — (Dh.u) < ||/||, Vi, 1 < i < n. De la proposition III.2.4, on
OXi £2
du
déduit que - — appartient à soit u appartient à f / 2(Rn ), et de plus :
OXi

3 C > 0, < Cf| | / | l L 2(Rn )-

df du
Remarque : Si - — appartient à L 2(Rn ), comme - — vérifie :
OXi OXi

f
JRn
V (--)V vdx +
OXi
f
J
^-vdx=
OXi J
f ^ - - v d x , Vu € i f 1 (Rn ),
OXi

du
on en déduit que - — appartient à H 2(Rn ), d’où :
OXi

f € ü ’1 (Rn ) =► u € i î 3(Rn ). ( / € H m(Rn ) = * u € H m+1(Rn ) ). *

2. Cas Rn+
On ne peut plus effectuer des dérivées dans toutes les directions et avoir l’appartenance de
DhU dans H q(Rn+ ), ceci n’est vrai que pour h parallèle à Rn_ 1 <g>{0}. Pour de tels h, pour
tout u de H q(Rn+ ), DhU appartient à H q(Rn+ ). Comme en 1 on a \\Dhu\\Hi < II/IIl -
Soit ( e i , . .. ,e „ _ i) une base de R” - 1 ,

Vi, 1 < i < n, Vk, 1 < k < n - 1, V/i = lek , V<p e D(Rn + ),

on a f Dh(jr—)‘p dx = \ f uD ~ OX
^i < MM,
J R"+ OXi \J R n+

lim f
l->0 yR„+
u D .h^ dx = 1 /f
dxi
J
u - —— dx <
\J^n+ d x i d x (1)
90 Chapitre IV. PROBLÈMES ELLIPTIQUES LINÉAIRES

Reste à obtenir la majoration (1) pour . De l’égalité :


ox n

j V u .V v d x + / uvdx = fvdx,
J R»+
R J R»+ J Rn+
on déduit :

[ u ^ d x < Y ] \f u ^ ÿ d x l + l f ( / - u)<pdx < C ||/||||9 > ||L.. ( 2)


J u n+ O X 2 ~ |./R»+ ° x i | | JlR"+
Des inégalités (1) et (2) on déduit :
3V
V(i, fc) € [l,n ]2, V^eX>(Mn+ ), / u "£ dx < C M M v >
| 7 r «+ oxiV X k

ce qui entraîne l’appartenance de u à H 2(Rn+).


3. Régularité au bord
On reprend la définition du bord de ü, soit I \ comme une variété :
ne (J vr, vôcn.
0< r < R

Soit (<pr)o<r<R, une partition de l’unité associée au recouvrement (K)o<r<ft> alors mpT
appartient à ) pour tout r, 1 < r < R, et mpr vérifie une équation de la forme :

3v € H q(V+), [ V v .V w d x + f
vwdx= f
gw dx , Vw € H(j(V+). (3)
Jv+ Jv+ Jv+
On se ramène au cas Rn+ par un changement de variable. En effet, pour v dans H q( V + ),
la fonction v\ — v o A r appartient à H q(17+), par souci de simplification de l’écriture on
supprime l’indice r ( chapitre III paragraphe 4, C ). On introduit le lemme suivant :

Lemme IV.3.5.— La fonction Vi appartient à H q(U+), et vérifie :


/» fy'l) fflu) P P
ïï(vl t w ) = ^ T
ti
J +ajk^ ^ d ÿ ^ dy+J +Viwdy = J +9iw dy' Vu; G H q(U+),

où : üjk appartient à C0,1(U+), g\ = g o A\Jac{A)\ appartient à L2(U+). De plus


â est une forme bilinéaire continue coercive sur H 1(U+). *

On est ainsi conduit à se placer dans Rn+, avec la forme bilinéaire a au lieu de la forme
bilinéaire associée à —A u + u, et l’hypothèse :
n

3/3>0 : ^ aM v )ti& > / ^ l 2- V2/ e U+-


j,k= 1

On reprend alors la démarche utilisée en 2 pour prouver que v\ appartient à H 2(U+), puis
on déduit du théorème d’isomorphisme entre espaces de Sobolev (Prop. III.2.6.), que v
appartient à H 2(V +) (5). *

(5 ) Pour avoir une démonstration complète, on peut consulter [3], [19].


§ 4. Principe du maximum 91

Démonstration du lemme IV.3.5: Soit B = A 1,


dv\ dw dBj dBk
/ Vv\.Vwdx= I V '' \Jac(A)\dy,
v
Jv u+<
jJu+ . ttL ^yj dyk &Xi dxi

, dBj dB k ,
av« = < £ 9 ii 9x )|Jac(A )|. Du théorème d’isomorphisme entre espaces de
i=l
Sobolev on déduit l’existence d’une constante a > 0, telle que :
V t» i G H£(U+), a | | v i | | H i (l/+ ) < ô ( t /i,t /i) .

4. Principe du maximum

Théorème IV.4.1 [ Principe du maximum]. — Soit fl un ouvert borné de Rn , de


bord T, variété lipschitzienne de dimension n-1.
Alors pour tout f de L2(fl), pour tout g de H* (T), l ’élément u de H 1(fl) solution
du problème :

T r (u) = g, I V u . V v d x + I u v d x = I f v d x , Vv € H q(Q), (1 )
JSI JSI Ju
vérifie
min ( inf g, inf / J < u(x) < max ( sup g, sup / ) p.p. x € fl,
' r n / V r n '

où inf et sup représentent infess et supess. *

Démonstration : 1. Si une des valeurs est infinie, l’inégalité concernée est triviale.
2. Méthodes des troncatures de Stampacchia (selon Brézis). Soit une fonction G de C1(R),
r 3M |<j'(t)| < M Vf G R,
vérifiant : < G strictement croissante sur [0, +oo[,
G(t) = 0 pour t < 0.
On a l’inégalité : tG(t) > 0 pour tout t de R.
3. Soit K = max(sup<7, su p /) < +oo. Alors v = G(u — K) appartient à B[q(Q,). En
r u
effet on déduit de la proposition III.2.5, que v appartient à H 1(fl), de plus v est nulle sur
T, d’où on déduit de la régularité de fl que v appartient à Hçj(fl).
4. Avec ce choix de fonction v dans l’égalité (1) on déduit :

Jçi
f \Vu\2G ' ( u - K ) d x + f (u -
Jn
K)G(u - K) dx = f (f -
Jsi
K ) G ( u - K )d x ,

ce qui entraîne (u - K)G(u - K)dx < 0. Mais on a (u - K)G(u — K) > 0, ce qui


Jq
donne (u - K)G(u - K) = 0 p.p. => u < K p.p.. On a ainsi l’inégalité :
u(x) < m a x (su p p ,su p /) p.p. x E fi.
r o
92 Chapitre IV. PROBLÈMES ELLIPTIQUES LINÉAIRES

5. Comme (—u) vérifie l’égalité (1) pour (—g) et ( - / ) , on obtient :


—u(x) < m a x (s u p (-p ),s u p (-/)) ==> min(inf g ,in f / < u(x) p.p. x € Cl. *
r n r fi
Le corollaire suivant est une conséquence immédiate du théorème IV.4.1.

Corollaire IV.4.2. — Avec les hypothèses du théorème TV.4.1, on a :


1. / > 0sur Cl, g > 0 sur T = » u > 0 p.p. x £ Cl,

{ 2.

3.
/ = 0sur Cl

g = 0sur T
=> IM b <

= » IM L < li/Hoo-

Proposition IV.4.3. — Soit Cl un ouvert borné de Mn , de bord T, variété


lipschitzienne de dimension n — 1. Alors pour tout f de L 2(Cl), l ’élément u de
H 1(Cl), solution de l ’équation :

I Vu.Vvdx + / u v d x = / fvdx, Vu € i f 1 (fi),


JÇl JÇl JÇl
vérifie : inf / < u(x) < sup / p.p. x £ Cl. *
^ fi
Démonstration : analogue à celle du théorème IV.4.1. *
Complément. Il existe d’autres propriétés dites de principe de maximum fort. On peut
se référer aux ouvrages de H.Brezis [3], R.Dautray- J.L.Lions [7] tome 3, D.Gilbarg et
N.S.Trudinger [13]. *

5. Énoncés d ’exercices

Exercice IV .l. On ne considère que des espaces vectoriels à valeurs réelles. Soit fi un
sous-ensemble borné de Rn , de bord T, dont on demande de préciser la régularité pour
justifier les écritures suivantes.
1. Étant donné ip dans H 1(Cl), tj) < 0 sur T on définit l’ensemble C :
C = {v £ H q (fi) | v > ip p.p. Cl }.
Montrer que C est un sous-ensemble convexe fermé de H 1(Cl).
2. Soit a la forme bilinéaire sur iTo(^) :

a. Montrer que pour tout f de H 1 (fi), l’inéquation : trouver u dans C vérifiant :


a(u, v —u) > (f, v —u), Vu € C, ( 1)
admet une unique solution.
b. On suppose que / appartient a L 2(Cl), si u appartient à.H2(fi) , montrer que ( 1) équivaut
à (2):
- A u - / > 0, u > i p p.p. Cl et ( - A u - /) ( u - V>) = 0 p.p. fi. ( 2)
§ 5. Énoncés d’exercices 93

Exercice IV.2. On ne considère que des espaces vectoriels sur K. Soit Cl un ouvert
borné de Kn .
1. Montrer que l’espace vectoriel :

v ={ V G H^(Cl) I Au € h £(CI) },

est espace de Hilbert, pour la norme :


IMIv = l|V(u )||2 + ||V (A u)||2, et que :
C = { u G V | —Au > 0 }, est un sous-ensemble convexe fermé de V.
2. Soit a la forme bilinéaire sur V :
du A dv du dv
a(u,v) A A — dx + dx.
dxi OXi dxi dxi

Montrer que pour tout / de H 1 (Cl), il existe un unique u de C solution de :

a(u, v —u) > ( f, v —u) Vu G C (!)•

3. Soitwi (resp. « 2). la solution de (1) pour /1 (resp./2>. Montrer qu’il existe une constante
(3 > 0 telle que :
llu l — u 2 ^ \r — ~ / 2 lljî- i-

Exercice IV.3. Étude d’un cas où les coefficients sont complexes. Soit

f ^ du dû
Uij G L (Cl)> (i>j) € [ljîi] , o,ij(x) G C, a(u,v) — I ^ ] flij (%) 0 dx,
J ci itj =i ®Xi oxi

vérifiant :
3Ao > 0 , 3a: > 0, 9ie(a(u, u)) -I- AoM^2 > a||u||jjfi-

On note pour tout A de C, a\(u,v) = a(u,v) + A / uvdx. Donner des valeurs


Jci
de A dans C pour lesquelles pour tout / de ( H 1^ ) ) ' , le problème variationnel :
a \(u , v ) = (/, v) Vu G H 1(Cl), admet une unique solution.

Exercice IV.4. Exemple d’un opérateur elliptique non coercif du à Seeley, cité dans
l’ouvrage de J.L. Lions-E. Magenes [18] tome 1 p. 218. On se place dans K2, et on note
(r, 6) les coordonnées polaires.

1. Soit P l’opérateur différentiel P = — —e2ie ^1 + J~ 2 ^> montrer que P

est elliptique.
2. Soit Cl = { (r, 9) \ n < r < 2-n, 0 < 0 < 2n }. On cherche à résoudre le problème :

(P + A)u = 0 dans Cl, u = 0 sur T, (1)

où T désigne le bord de f l
94 Chapitre IV. PROBLÈMES ELLIPTIQUES LINÉAIRES

a. Soit A un élément non nul de R —{0}, montrer qu’il existe deux valeurs n de C telles
que :
u = sin(r) sm(g,e~t6), v = sin(r) cos
soient solutions de ( 1).
b. Existe-t-il une forme sesquilinéaire a coercive sur H^((l), au sens :

3Aq € K, 3 a > 0, 3îe(a(u, «)) + Ao / |u |2ote > a | « 2


Jn «3( n)»

telle que a(u, v) + A / uvdx = ((P + A /)(u),u)?


J(2
Exercice IV.5. Dépendance par rapport aux données.
On considère une suite de problèmes de Dirichlet non homogènes (notation de la
proposition IV.2.7.), avec :
î (®0n)nçNi dans L (11) et
a%j = L°°(Cî) - lim aijn (i,j) g [l,n ]2, ao = L°°(Cî) - lim oo„,
n —t oo n —►oo

et 3 a > 0, alluH^x < a n(u,u), a ||it||# i < a ( u ,u ),

avec an(uv) = / aijn - — S — dx + f aonuvdx, n G [0, -l-oo], et sans n.


Jf i ij-i ®xi oxj Jn

/, ( / „ ) „ €N € f = H - ' M - lim /„ ,
n —¥oo
Soit :
9i (5n)nÇN € H* (T), g = H k2 ( T ) - lim gn.

Montrer que les solutions respectives (un)neN, u, du problème II (prop. IV.2.7.) vérifient :
u = H l (C2) — lim un.
n —►oo

Exercice IV.6. On se place dans R2 où on note (r, 6) les coordonnées polaires. On


considère l’ouvert Ci et l’application u de Cl dans R suivants :

12 = { (r, 6) / 0 < r < 1 , 0 < 9 < ^ }, u : (r,0) i-> u(r, 0) = r% sin (^ 0).

1. Montrer que la fonction u est harmonique, que u appartient à H 1(Cl), mais pas a H 2(Ci),
(u harmonique équivaut à A u — 0)

2. Montrer que la forme bilinéaire : a(u, v) = / Vu.Vvdx, est coercive sur l’espace
Jn
vectoriel :
v = { U G H 1 (Ci) I u (r,0 ) = u (r, — ) = 0 }.

3. Comparer le résultat obtenu à celui du théorème IV.3.1.

Exercice IV.7. On se place dans R 2 où on note (r, 0) les coordonnées polaires. On


considère l’ouvert Cl et l’application u de 12 dans R suivants :

Î2 = { (r, 0) | 0 < r < 1 , 0 < 0 < n }, u : (r, 0) i-> u(r, 0) = r% sin (^ 0).
Z
§ 5. Énoncés d’exercices 95

du
1. Montrer que u vérifie Au = 0 dans fi, u(r, 0) = 0, — (r, 7r) = 0. ( problème mixte )
on

2. Montrer que la forme bilinéaire : a(u,v) = I V u .V v d x est coercive sur l’espace :


Jn
V = { u G H 'it t) | u(r,0) = 0 }.
3. La fonction u appartient-elle à f / 2(fi)? Comparer ce résultat au théorème IV.3.1.

y Exercice IV.8. Soit fi un ouvert connexe de Kn , de bord T. On se place dans les


hypothèses du théorème IV.2.5, avec / dans Z,2(fi). Soit u la solution du problème
variationnel.
1. On veut montrer que si : u < 0 sur T, / < 0 sur f2, alors on a : u < 0 sur Q. (au sens
р. p.)
a. Soit G la fonction introduite au théorème IV.4.1. Montrer que l’on a :

|Vu|<j?'(u) = 0 p.p. a; € fi.

b. On note H(t) = f (G'(s )) 5 ds. Montrer que H (u ) = 0.


Jo
с. Conclure.
d. A-t-on le résultat suivant :

u > 0 sur T, / > 0 sur fi = ï u > 0 sur fi ?

2. Soit à présent ao = 0.
a. Montrer : / > 0 sur fi = > u > infu.
r -

b. Montrer : / = 0 sur fi infu < u(x) < sup u p.p. a; G fi.


r r
Chapitre V
UN PROBLÈME NON LINÉAIRE

De nombreux problèmes d’équations différentielles aux dérivées partielles sont non


linéaires. On propose une résolution du problème de Dirichlet associé au p-Laplacien :

. J - A pu = f, V'{Ü),
\ u = o, r.

L’étude de l’opérateur —A p de VF01,p(fî) dans son dual W - 1,9(fi) est l’occasion


d’introduire les propriétés générales d’un opérateur défini sur un espace de Banach V
dans son dual V'. On énonce un théorème de point fixe dans des espaces de dimension
finie ( théorème de Brouwer) qui est un théorème d’existence mais pas d’unicité. Il permet
de construire une suite de solutions “approchées”, suite dont on montre qu’elle a une
valeur d’adhérence pour des topologies de dualité.

1. Préliminaire
Les résultats suivants sont énoncés et certains démontrés dans l’ouvrage de
M. A. Krasnolsel’skii-Y. B. Rutickii [16], au chapitre III paragraphe 17.

Définition V .l .l.— Soit fi un ouvert borné de Rn , f une fonction de fi x M dans


R est dite de Caratheodory, si elle vérifie :
1. L ’application : R —>R, t f{ x ,t) est continue p.p. a; G fi.
2. L ’application : fi -»• R, x >-> f(x , t ) est mesurable pour tout t de R. *

On définit alors l’application F qui à :

u : fi —»R associe F(u) : R —>■R, x •-> F(u(x)) = f(x,u(x)).

Proposition V.1 .2. — (Th. 17.1. [16]) Soit / une fonction de Caratheodory, F
applique l ’ensemble des fonctions numériques mesurables sur fi dans lui-même. *

Théorème V.1.3. — (Th. 17.2. [16]) Soit fi un ouvert borné de Rn , F


une application continue de L 1(fi) dans lui-même, associée à la fonction de
Caratheodory f ; alors on a :
3a € L l {fi), Bp > 0 =4- |/(a ;,t)| < a(x) + r)\t\ p.p. x G fi, Vf G R. *

Comme conséquence de ce théorème on a le résultat suivant :


§ 2. Propriétés de l’opérateur -Ap 97

Proposition V.1.4. — ([16] paragraphe 17.) Soit Q un ouvert borné de Rn , p et q

deux réels, 1 < p < +oo et ^ ^ = 1. Alors l ’application définie sur Lp(Cî) par :

| |P—2
U *-» |U\ U)

est à valeurs dans Lq(Cl), de plus elle est continue. *

Remarque : Si u appartient à LP(CÏ), \u\p~2u est mesurable et :

/ \u\p~2u dx = I \u\pdx, d’où l’appartenance à Lq(Cî), la continuité se déduit entre


Ju Jq
autres des résultats énoncés au préalable. *

2. Propriétés de l’opérateur -Ap


On considère Cl un ouvert borné de Rn , p un réel, 1 < p < oo, et tous les espaces vectoriels
envisagés sont définis sur R. On introduit le réel q qui vérifie : - + - = 1.
P Q

A. Définition de l’opérateur - A p
Quel que soit u de Wq,p(0), pour tout i, 1 < i < n, on déduit de la proposition V. 1.4 que
du P- 2 Qu
- — appartient à Lq(Cl), d’où on peut définir l’application numérique suivante
ÔXi OXi

sur (W0llP(fi))2 :

f Xn A du p 2 du dv
(u,v) 1-4 a(u,v ) = / 5 2
dx{ ÔXidXi

Théorème et définition V.2.1. — Quel que soit u de W0I,p(O), l ’application :


W01,p( f t ) R , v^a(u,v),

est une forme linéaire continue, d ’où il existe un unique élément, noté A(u) de
(W0llP(f2))', tel que :

a(u,v) = (A(u),v), Vv G W q’p (CÎ).

L ’application : A : W01,p(f2) -4 (W^01,p(fi)) , u 1-4 A(u), est notée :

du p- 2 du
dxi dx%;)■
2=1

Démonstration : 1. Pour tout u de W01,p(fi), l’application :


de W01,p(f2) dans R qui à v associe a(u, v) est bien linéaire, de plus elle vérifie :
E
du Q dv
|a ( t * , v ) | < 5 2 < C\\v\
dxi LP dXi W0 p(n )’
2=1
98 Chapitre V. UN PROBLÈME NON LINÉAIRE

d’où elle est continue et il existe un unique / de W - 1,9(0), tel que a(u , v) = (/, v). De
l’unicité de / on déduit l’existence d’une application A de Wq,p(0) dans W - 1>9(f 2), telle
que A(u) - f .
2. Expression de l’application A, pour tout tp de T>(ü) on a :
f 71 ^ p -2
du du dtp
a{u,(p)= / V dx
dx% dxi dxt

— / V ' d A du ^ 2 du \ .
2=1

D’où on note A = - A p ( - A si p = 2), avec :

_d_ du v 2 du \
»=1
dxi dxi dxt J ’

appelé Laplacien p ou p-Laplacien. *

B. Propriétés de l’opérateur non linéaire - A p

Définition V.2.2. — Soit A une application d ’un espace vectoriel normé V dans
un espace vectoriel normé Vi, A est dite bornée si l ’image par A de tout borné de
V est un borné de V *

Proposition V.2.3. — L ’opérateur - A p est borné de dans W ^ n ) . *

Démonstration : De l’expression de la norme dans un espace dual, on en déduit :

Vu € ||- A p(ti)||w._li, (n) = sup |( - A p(u),v)|,


p IMI<11
„CWV’P

pour tout v de on a :
n
du dv du
K - A p W ,» )l< Ê dxi dxi dxi wllw0l,p(n)>
2=1 2=1

il existe une constante C telle que l’on ait pour tout u :

du
-Ap(u)|| < £ < c \\u \\ ^ .P. (1)
i=l dxi

Soit B un borné de W01,p(f2), alors :

3M > 0, Vu € B , || u || < M = » ||Ap(u)|| <

ainsi l’image de B par —Ap est-elle bornée dans W - 1,<ï(f2). *


§ 2. Propriétés de l’opérateur —A p 99

Définition V.2.4. — Soit A une application d ’un espace vectoriel normé V dans
son dual V ‘, A est dite hémicontinue si pour tout (u,v,w) de F 3, l ’application :
K —y K, A i—^ {A{u Au), ru),

est continue.
Proposition V.2.5. — L ’opérateur —A p est hémicontinu de W01,p(fi) dans son
dual *
Démonstration : On déduit du théorème de convergence dominée de Lebesgue ( note (3)
du chapitre III), que pour tout (u, v, w) de (Wo1,p(fi)) , l’application de K dans R :

r n du ^ du v 2 / du du \ i
A t- ^ (—A p(u + Au) ’ w) = /Ë dxi dxi \d xi d x J dxi X'

est continue. *

Définition V.2.6. — Soit A une application d ’un espace vectoriel normé V dans
son dual V ‘, A est dite monotone si :
V(u, v ) € V 2 = > (^4(rt) —A(v),u —v) > 0. *

Proposition V.2.7.— L ’opérateur —A p est monotone de Wq,p ((2) dans W ~ 1,g(Q).


*

Démonstration : L’application qui à t de R associe |t|p dans R étant convexe, on en déduit


que sa dérivée est une fonction croissante, d’où :

V (t,r) € R2, ( |t|p_2f - |r |p_ 2r ) (t - r) > 0 =► ( ~ A p(u) - ( - A p( v ) ) , u - v )

du p- 2 du I dv p- 2 dv
■IM dxi dxi I dxi dxi'^dxi dxi

Remarque : La monotonie généralise la notion de fonction croissante de R dans R. *

Définition V.2.8. — Soit A une application d ’un espace vectoriel normé V dans
son dual V ‘, A est dite coercive si :

Um = +oc.

Proposition V.2.9.— L ’opérateur —A p est coercif de Wp,p(fi) dans W 1,9(fi). *

Démonstration : Comme fi est un sous-ensemble borné de R", on déduit de l’inégalité de


Poincaré :
du p
( ~ a p (u) , u) = ! j r dx = \\u\\pw i.,(Q),
dxi
i=i
d’où le résultat car on a p supérieur à 1 .
100 Chapitre V. UN PROBLÈME NON LINÉAIRE

3. Théorème d’existence

Théorème V.3.1. — Soit V un espace de Banach réflexif, séparable sur R, A


une application de V dans son dual V ', bornée, hémicontinue, monotone, coercive,
alors A est surjective, ou encore :

V / € V , 3u e V => A(u) = f. *

Corollaire V.3.2. — Soit Q un ouvert borné de Rn , p un réel vérifiant 1 < p < oo;
alors l’opérateur - A p est surjectif de W^01,P(Q) sur où - + - = 1 .
P Q
De plus pour tout f de W - 1,9(f2) il existe un unique u de W01,p(O) tel que :
- A P(u) = f .

Démonstration du corollaire: Il n’y a qu’à établir l’unicité de la solution. Ceci se déduit


du fait que - A p est strictement monotone, ou encore :

Vu v = » ( - A p(u) + Ap(v), u — v) > 0,

en effet ( - A p(u) + Ap(u), u - v) = ||u - v\\p. *

Démonstration du théorème V.3.1: Soit / un élément de V .


1 .Construction de solutions “approchées” dans des espaces de dimension finie.
a. Comme V est séparable, il existe une suite (um)m€N* de vecteurs de V, vérifiant les
propriétés suivantes :
i. toute famille finie de vecteurs est libre,
ii. si Vm désigne l’espace vectoriel engendré par (ufc)i<fc<m, alors V = |J m6N. Vm.
b. Résolution dans les espaces vectoriels Vm.
Soit m appartenant à N*, existe-t-il :
m

(^i)l<i<m S K , Wm = ^ ^AjUj, iiA { w mj ) , U j ’) = (f,U j), \/j, 1 ^ j ^ m, ?


i= 1

On considère l’application F de Rm dans Rm définie par :


m

F(Xi , . . . , Am) = ^AjUj), Uj) —(/, U j <m'


i=1 ~ ~

On cherche à appliquer le théorème suivant et son corollaire :

Théorème V.3.3 [ Point fixe de Brouwer]. — [22] Toute application continue de la


boule unité fermée de Rm dans elle-même admet un point fixe. *

Corollaire V.3.4. — [22] Toute application continue d ’un convexe compact de Rm


dans lui-même admet un point fixe. *
§ 3. Théorème d’existence 101

i. De F hémicontinuité de A on déduit la continuité de F.


ii. Il existe k > 0 tel que :
VA e Rm |A| > k =i> F ( A).A > 0.

En effet comme A est coercif :


VC > 0 , 3R, Vu e V R < ||u|| =► C ||u|| < (A(u),u),

d’autre part on a : |( /,u ) | < ||/||||it||, d’où :


m
VC > 0 , 3R > 0, Vu, ||u|| > R, u = y : XjUj,
i—1
mais on a :

F(A).A = Am ) , AiUi) - (/, Xm) > AiU% (C-Wf\\). (1)


i=1 i= 1 i= 1 i= 1

Par ailleurs, soit g l’application de Rn dans R : A 1-4 ^ ^AiUi L’application g est


i—1
continue sur la sphère S = { A € Rm | |A| = 1 }. Soit a = inf g, comme a est atteint
AÇ<S
et que les («i)i<j<m forment une famille libre a est positif et :
VA G Rm , |A| = k => g(X) > ka. (2)

R
Soit C > ll/ll pour k > —, on déduit de ce qui précède que pour tout A de Rm |A| > k,
on a F{ A).A > 0.
iii. De ii. on déduit que la fonction F ne peut s’annuler que sur la boule Bk :
B k = { A G Rm | |A| < k }. Supposons que F ne s’annule pas. Soit jF\ l’application :
F(X)k
Bk Bk, A Fi(A) — —

La fonction Fi est continue, d’après le théorème de Brouwer, on en déduit l’existence de


A dans B k tel que Fi(X) = A, alors |A| = k, d’où F(A).A > 0. (3)
Mais F(A).A = -|F(A )|fc < 0. (4)
Les inégalités (3) et (4) étant contradictoire, il existe A de B k tel que F ( A) = 0.
c. Conclusion :
VVm, 3wm € Vm : (A(wm),Uj) = ( f , u j ) Vj, 1 < j < m . ( 5)

2. Convergence de la suite (wm)meN> compacité


a. De la coercivité de A on déduit que la suite est bornée, en effet :
(y4(wm), wm)
(A{wm),Wm) = (f,Wm) < WT <
\Wr,
102 Chapitre V. UN PROBLÈME NON LINÉAIRE

comme lim = + °°> on obtient :


||u||->oo II"11

3 0 0, Vm € N = H | t i > m || < C.

b. L’opérateur A étant borné, la suite (A(uim))m6N est bornée dans V'.


c. Comme V est un espace réflexif séparable, il en est de même de son dual, et toute
boule fermée de V, ou de V', est compacte pour la topologie de dualité, topologie qui
est métrisable sur les boules (1). On note cr(V, V') la topologie de dualité sur V (resp.
(t {V', V ) sur V'). Alors il existe une sous-suite extraite de (wm)meN. notée (iup)peN
vérifiant :

3lu e F, 3 * € F
H w v —* w,
A(wp) - ^ x ,
Où la flèche —1 désigne la convergence au sens d’une topologie de dualité.
3. De la monotonie et de l’hémicontinuité on déduit x = A(w)
a. En effet on a :

Vj € N*, Vp > j, (A(wp), Uj) = (f,U j) => = (/.«*}•

De la densité de |J meN, dans V on déduit :

(X,v) = (f,v) Vu G V. ( 6)

b. Mais pour tout l’indice p on a : (A(wp), wp) = (/, wp), d’où on déduit :

lim (j4(top),u>p) = (f,w) = <x,w). (7)


p —>oo

Comme A est monotone on a :

Vp G N * , Vv € V = » (A(wp) - A(v),wp - v) > 0,

( 1 ) Convergence faible ou de dualité.

Soit X un espace de Banach de dual topologique X f. On dit qu’une suite (^ n )n eN X (resp. (fn)neN
X') converge vers u (resp. / ) pour la topologie de dualité ou topologie faible, notée <r(X, X ') (resp. dualité
faible cr(X ', X ) ) , si on a :

V/ G X ( u , f ) = lim (un, />> e t on n o te un u a (X ,X '),


n —foo

(resp.Vu G X , ( /,u ) = lim ( / n ,v ) ) , et on n ote un u a(X\X).


n —►oo

Toute suite qui converge pour la topologie de X (resp. de X '). converge pour la topologie de dualité (resp.
dualité faible).

On utilise des résultats concernant les topologies de dualité. Si X est un espace de Banach réflexif séparable, la

topologie de dualité est métrisable sur les boules fermées de X (resp. de X')» de plus celles-ci sont compactes

pour la topologie de dualité (resp. dualité faible). Ainsi de toute suite bornée de X (resp. de X ') , on peut extraire

une sous-suite qui converge pour la topologie de dualité (resp. de dualité faible). [3], [15].
§ 3. Théorème d’existence 103

qui joint à (7) donne à la limite :


{x —A(v), w - v) > 0 Vv € V.

En particulier on a pour :
v = w - au, Va > 0, Vu € V =J> (x —A(w —au), u) > 0,

puis en utilisant l’hémicontinuité de A, on obtient :


lim (x — A(w — au), u) = (x — A(w), u) > 0 , Vu € V,

d’où x — A(w).
4. Conclusion
Si A est borné, hémicontinu, monotone, coercif de V, espace de Banach réflexif, séparable,
dans V', pour tout / de V', il existe w dans V solution de A(w) = f . *
Corollaire V.3.5. — Soit ü un ouvert borné de W1, p un réel de ]l,+ o o [, pour
tout f de (W 1,p(îî)) , il existe un unique élément u de W 1,p(fî) tel que :

“<“■»> = X ( Ê £ £ £ + ^ w 6 *

Démonstration : 1. Pour tout u de VP1,P(Î2), l’application :


W l 'p{ÇÏ) —¥ R, v a(u,v),
l
est linéaire et continue, d’où il existe un unique élément A(u) de (W 1,p(f2)) tel que
a(u,v) = (A (u),u).
2. On montre facilement que A est une application bornée, hémicontinue, monotone et
coercive de W^1,p(0) dans son dual. On déduit alors le résultat du théorème V.3.1 soit :

V / e (W 1,p(îî)) , 3u € VP1,p(fi) solution de A(u) = f.

L’unicité est conséquence du fait que l’on a p > 1 ainsi que de l’égalité :
V(u,v) € W llP(ft) : (A(u)~ A ( v ) , u - v ) = ||u - v ||^ i,p(n). *
Le théorème de décomposition des espaces de Sobolev (th. III.4.16.) permet de faire le
lien entre l’opérateur A et —Ap. Plus précisément :

Théorème V.3.6. — Soit Q un ouvert borné de K” de frontière T, variété


lipschitzienne de dimension n —1 ,
p un élément de ]1 , +oo[.
1. Pour tout f de (W 1,p(f2)) , il existe un unique u de W 1,p(f2) solution du
problème variationnel :

“(“•”) = X ( è | ê l % k ^ i + H V ~2uv) d x = { i ' v ) ' w6


104 Chapitre V. UN PROBLÈME NON LINÉAIRE

2. Tout élément v de VF1,p(fi) s ’écrit :

v = Vl + v2 g v ^ f i ) e p r 1_ p>p(r) = > o (u , v) = M (u ) , Vl) + <b (u) , v2),


avec A(u) = —A p(u) + |u|p_2u dans W - 1,9(fi), la restriction de B à C2(fi)
étant :
p-2
du du
■ni
"p i=i dxi dx
où n = ( n i , . . . , nn) désigne la normale extérieure à fi. *

Remarque : Tout élément / du dual de W 1,p(fi) s’écrit :


/
/ = h + h € W '" 1’, (fi) x ( V - H n ) , A(u) = h B{u) = h -

Dans les ouvrages on trouve en particulier le résultat suivant :


-A p (u ) + \ u f ~ 2u = f , dans fi,
V / € L«(fi), 3u € W hp(fi) : < du _
— - = 0, surT.
dn„
Démonstration : 1. Résultat du corollaire V.3.3.
2. Pour tout <f de "D(fi) on a :

a(u,tp) = (-A p (u ) + |u|p_ 2u,y>),

on note encore —A p(u) + |n|p-2u le prolongement de cet opérateur à W01,p(fi), d’où


pour tout u de Wq ’p(fi), A(u) = —A p(u) + |u|p_ 2u, appartient à W - 1,9(fi).
L’écriture de B se déduit de la formule de Green : pour tout u de C2(fi), pour tout i,
1 < i < n on a en notant I l’intégrale suivante :

f I du |p 2 du dv
dx
n 1dxi \ dXi dxi
p-2
f d A du du ' p-2 du
| v dx + f 1 - — UivdT
ICO
1

dxi dxi / !r | dxi uXî


H

p-2 p-2
du du ' f i du du
- [ — ( | V\ dx + niV2dT ,
J cî dxi V dxi dxi / J r | dXi dxi

d’où on déduit l’écriture de B(u).

4. Énoncés d ’exercices

Exercice V .l. Soit V un espace de Banach de dual V', A un opérateur borné de V


dans V' est dit pseudo-monotone si, pour toute suite (ufc)fceN convergeant vers u pour
la topologie cr(V, V ') et vérifiant :
limsup(A(ufc),Ufc - u) < 0 (i)
k —>oo
§ 4. Énoncés d’exercices 105

=>■ liminf(A(ufc),Ufc —u) > (A(u),u —u) Vu G V.


k —t o o

1. Montrer qu’un opérateur monotone vérifie (1).


2. En déduire que tout opérateur borné, hémicontinu, monotone est pseudo-monotone
( on conseille d’écrire la monotonie avec Uk et w = (1 - 6)u + 0v, 6 > 0).

Exercice V.2. On veut résoudre un problème d’inéquation sur un sous-ensemble convexe


fermé. Soit V un espace de Banach réflexif séparable, A un opérateur borné, hémicontinu
monotone de V dans V', K un sous-ensemble convexe, fermé borné de V, f un élément
de V ' . On cherche u dans K solution de :
(A(u),v —u) > (/, u —tt), Vu € K. (1)

1. Soit Vm un sous-espace de dimension finie de V. On munit Vm d’une structure


hilbertienne associée à un produit scalaire, noté (.). Montrer qu’il existe une application tt
linéaire continue de V' dans Vm, telle que :
V/ G V' (f,w) = (7Tf,w) Vw G Fm.

2. On note K m = K fl Vm. On cherche um dans K m vérifiant :


{A(um),v - um) > (/, v - um) Vu G K m- (2)

a. On note Pm l’application de projection sur le convexe K m. Montrer que (2) <*=*> (3) :

Um = P A Iff ~ TTA(um)')- (3)

b. Conclure.
3. On suppose de plus qu’il existe uo de K tel que :

Um = +oo. (4)
!M |-* o o u £ K ||î / ||

En déduire que l’inéquation (1) admet une solution.

Exercice V.3. On considère l’opérateur défini au théorème V.3.4, on cherche à résoudre


une inéquation associée en utilisant les résultats de l’exercice V.2.
1. Montrer que pour tout / de Lq(ü), il existe un unique u du convexe K :
K = { v G W1-P(îî) / u > 0 T },

vérifiant :
a(u, v - u) > (/, u —u) Vu G K. (1)

2. Montrer que : (1) ~ W { £ J ; ^ * 6 *

3. En déduire que u, unique solution de (1) vérifie :


A(u) = / , tt > 0 sur T,
du du
—— > 0, sur T et u - — = 0 sur T.
dn-n dn-n
Chapitre VI
PROBLÈMES D’ÉVOLUTION

La majorité des problèmes rencontrés dépendent du temps, aussi propose-t-on la résolution


de problèmes d’évolution du premier et du deuxième ordre en temps. On est amené à
traiter différemment le temps et l’espace, ce qui nécessite l’introduction des espaces de
distributions à valeurs vectorielles. Ainsi qu’au chapitre précédent on cherche une suite
de solutions approchées dans des espaces de dimension finie, et on majore la norme des
solutions approchées pour montrer qu’une sous-suite converge. Cette méthode, dite de
Galerkin, est d’un usage courant en calcul scientifique quand on a recours à la méthode
dite des “éléments finis”.
On n’aborde pas toutes les méthodes de résolutions des problèmes d’évolution. La méthode
des semi-groupes n’est pas traitée.

1. Fonctions à valeurs vectorielles

Définition VI.1.1. — Espaces de Lebesgue à valeurs vectorielles Soit V un espace


de Banach, p un élément de [1,+oo], T un élément de R+*, (0,T ) un intervalle
de R. On appelle espace de Lebesgue à valeurs dans V, et on note : Lp(0T, V ),
l ’espace des (classes de) fonctions f :
\o,T[-+v, t ^ m ,

mesurables ([11 ]J et qui vérifient :

S il< p< oo, ||/(f)||P d f ) ’’ = li/llp < +oo.


2. S i p = oo, suppess||/(f)|| = WfW^ < + 00. *
«e]o,T(

Propriétés : 1. Pour tout p élément de [1 , 00], ||/ ||p est une norme sur Lp(0T, V).
2. L’espace Lp(0T, V ) est un espace de Banach pour cette norme.

3. Si l’espace V est de plus réflexif, pour 1 < p < 00, si q vérifie - + - = 1, alors le
p q
dual de Lp(0T, V) s’identifie algébriquement et topologiquement à Lq(0T, V ') (1).
4. Si V et W désignent deux espaces de Banach, V inclus dans W, avec injection continue,
alors il existe une injection continue de Lp(0T, V) dans Lp(0T, W).

( 1 ) Pour plus de détails consulter l’ouvrage de R.E.Edwards [11] chapitre 8, p. 590 à 607.
§ 1. Fonctions à valeurs vectorielles 107

5. Si Cl désigne un ouvert de Mn , pour 1 < p < oo, on a l’équivalence algébrique et


topologique entre les espaces Lp(0T, Lp(Cl)) et Lp(0T x Cl). *

On introduit alors les distributions à valeurs vectorielles :

Définition VI.1.2. — Soit ]0, T[ un intervalle de B. et V un espace vectoriel normé,


on appelle espace des distributions sur ]0, T[ à valeurs dans V, et on note T>'(0T, V)
l ’espace des applications linéaires continues de V(0T) dans V. *

Propriétés : 1. Pour tout / de T>'(0T, F ), tout p de T>(0T), la valeur de / en p, notée


(/, p), appartient à V.
2. Dérivation. Soit / un élément de T>'(0T, V ), on définit la dérivée de / , et on note :
f : V(0T) 4 ^ 4 (f ' , p ) = ~ ( f , p ' ) € V.

On montre que f appartient à V ( 0 T , V). D’où toute distribution à valeurs vectorielles


est indéfiniment dérivable.
3. Distribution régulière. Si / appartient à Ljoc(0T,V), on peut lui associer une
distribution dite distribution régulière associée à / , encore notée / , définie par :

d’où si / appartient à Lp(0T, V ) C L}oc(0T, V ), / est indéfiniment dérivable au sens des


distributions à valeurs vectorielles.
4. Limite. On dit qu’une suite {fn)nen admet / pour limite dans V ( 0 T , V) si on a :
W > eD (0 T), (f, p) = V - lim (fn,p).

On s’intéresse à l’espace vectoriels des éléments de Lp(0T, V) dont la dérivée, prise dans
T>'(0T, F ) s’identifie à un élément de Lp(0T, W), où W désigne un espace de Banach.
Notation : Soit V et W deux espaces de Banach, p un réel de [1 , +oo] on note :
Wp(0T, V,W) = { f 6 Lp(0T, V) | / ' € Lp(0T, W) }.

Wp(0T, V,W) est un espace de Banach pour la norme naturelle.


L’intérêt d’appartenir à un tel sous-espace est d’avoir des propriétés de régularité, plus
précisément :

Proposition VI.1.3. — Soit p un réel, 1 < p < oo, pour tout f de Wp(0T, V,V), f
admet un représentant continu sur [0,T], ou encore f appartient à C([0, T], V). *
Proposition VI.1.4. — Soit V et H deux espaces de Hilbert séparables, V inclus
dans H avec injection continue et densité, le dual de V est noté V ' ; alors on a
l ’injection canonique continue des espaces suivants :
W2(0T,V,V') cC([0,T],H).
108 Chapitre VI. PROBLÈMES D’ÉVOLUTION

On en déduit que pour tout / de L 2(0T, V) tel que / ' appartienne à L2(0T, V'), alors /
admet un représentant continu sur [0, T] à valeurs dans H. *
Remarque : Les propositions VI. 1.3, et VI. 1.4 permettent de définir /(O) et f{T). *

Proposition VI.1.5. — Soit V un espace de Hilbert séparable de dual V r, pour


tout f de W2(0T, V, V') on a :

Vu G F, (f'(.),v) = j t (f(.),v) dans V'(0T).

Pour avoir plus de précisions sur les dernières propositions on peut consulter, entre-autres,
l’ouvrage de R.Dautrey-J.L.Lions [7], tome 7 chapitre XVI et tome 8 chapitre XVIII. *

2. Problème d’évolution du premier ordre


A. Equation linéaire

Soit fi un ouvert borné de Rn , de bord T, ]0,T[ un intervalle de R, / un élément de


L 2(0T x fi), uo un élément de L 2(fi), on appelle problème de la chaleur la recherche
d’une fonction u :
u : ]0,T [xfî —> R, (t, x)

Ces équations modélisent, au cours du temps, la température u d’un milieu fï, homogène,
isotrope, soumis à une source de chaleur / , la température étant supposée nulle sur le bord
T de fi et de valeur initiale uq. ([23] p. 155.)(2)
On dit que l’on a un problème de Cauchy, car on impose la valeur initiale de la fonction
u en t = 0. Dans l’exemple proposé le problème est de Cauchy-Dirichlet car la fonction
doit être nulle sur le bord T du domaine, ceci pour t dans ]0, T[. *

Théorème VI.2.1. — Soit fi un ouvert borné de Rn , dont le bord T est une variété
de dimension n —1, alors pour tout f de L 2(0T, H ~ l {fi)), pour tout uq de L 2(fi),
il existe un unique u de L2(0T , H q(ü )), tel que u' appartienne à L 2(0T, i / _ 1 (fi)),
vérifiant :

p : / ^ K - ) » v ) + a(u(.),v) = (/(.), v), Vu € H q(Û), dans T>'(0T),


[ u( 0) = u0,

o ù a ( u , v ) = I Vu.V vdx. *
Jn

(2) Dans l’ouvrage de G. Duvaut-J. L. Lions [9], on peut trouver des problèmes de même nature, de climatisation,

liés à des milieux élastiques,* * *


§ 2. Problème d’évolution du premier ordre 109

Remarques : 1. Comme on a la double inclusion :

ftf(fl) C L2(fî) c H -'iü ),


l’injection de H q(ü ) dans L2(ù) étant continue et dense, on déduit de la proposition
VI. 1.4 les inclusions suivantes :

u € W2( 0 T , = ï u € C([0,T],L2(n)),

d’où l’expression u ( 0) = uo a un sens.

2. De la proposition VI. 1.5, on déduit -j-(u(.),v) = (~?z,v).


dt dt
3. Comme I>(f2) est dense dans H q(fi), on a :
du
—---- A u = / dans V'( fi), u € H q{0) =4> u = 0 sur T,
\JJj
d’où le corollaire :

Corollaire VI.2.2. — Soit fi un ouvert borné de Rn , dont le bord T est une variété
lipschitzienne de dimension n — 1. Pour tout f de L 2(0T, H - 1 (fî)), pour tout uo
de L 2(fi) il existe un unique u de L 2(0T , H q(ü )) P|C([0T],L 2(fî)), solution de :

' .? = 0, su r T,

. u( 0 ,0 = Uo-
Démonstration du théorème VI.2.1:
Notation : On note |.| la norme dans L 2(fi).
1. Unicité de la solution
Soit u , ui deux solutions w = u - u\ vérifie :

i ( ^ , u ) + a(vj,v ) = 0, Vu 6 -Ho(fi),
1 w(0) = 0.

Soit v = w(t), alors on a :

\ ^ \ w(t)\2 + a(w,w) = 0 = > “ |w(f)I2 < 0 =>• w (t) = 0 Vf € [0,T}.

Existence : La méthode utilisée s’appelle la méthode Galerkin, elle se décompose en


quatre étapes :
a. Recherche de solutions approchées.
On reprend la méthode utilisée au chapitre V. Soit (um)mçN*, une suite de vecteurs de
H q(ÇÎ), telle que toute famille finie soit libre, et que, si on note Vm l’espace vectoriel
engendré par {vu - - on ait : fî) = UmeN* v™> L 2{ÇÏ) = UmeN* Pour
les topologies considérées.
110 Chapitre VI. PROBLÈMES D’ÉVOLUTION

En particulier :
m
V?i G L (^) î V772 G
0 ^ G V , î/o —
772 —L (f2) lim 1/0771j 1/Otti = ^ ^d i m ' V i *
m—>00 *
z=l
7
71

Pour tout m dans N* on note Pm le problème suivant : trouver um (t) = y~]ÿjm (t)vi dans
i=l
Vm, vérifiant :
. d/Ufi
pm ; J + o(«m.Wj) = Vj, 1 < j < m , (l,j)
l tim(O) = U0m-
Le problème Pm équivaut à un système différentiel linéaire d’ordre un sur M771. On définit
les vecteurs gm = (ÿim, • • • , 9mm), fm = ((/, « i ) , t / m)),
et les matrices B m = A m = (û(uj,Uj))i<j<m)i< j< m.
Les vecteurs v* étant linéairement indépendants, la matrice B m est inversible, alors gm
est solution de : P' \ 9m + B rn A m(grn) — Bm (f m),
t 9 m {0 ) = ( 0 !im ) l< î< m = 90 m -

L’application Fm définie par :


R —> M , gm i-> Fm{gm) = —B ^ A m(gm) + B ml (fm),

étant lipschitzienne, on déduit du théorème de Cauchy-Lipschitz-Picard l’existence de


([3]) :
9„ É C ( [ ° ,T 1 ) : {

On a plus précisément le résultat suivant :


um e C([0, T], Vm), v!m G L 2(0T, Vm).
b. Majorations dites “à priori” des solutions um
On multiplie chaque équation (1 ,j) par 9jm< on les ajoute membre à membre pour obtenir :

2 F a,(um(t), um(t)) = {f {t), um(t)).

Pour tout t de ]0, T[ on intègre cette équation sur (0,t) et on en déduit :

\ \ u m {t)\2 + f a(um(s), um(s))ds — ! (f (s ), um( s ) ) d s + h u o m\2


v0 *)0 J*

"*■ [ llum(s)|| ds < f ||/(s )||||u m(s)||ds + i|îlo m |2-


«/O J0 2*

Comme uq = il existe une constante C > 0 telle que l’on ait pour
a 2 h2
tout m de N* \uom\ < C , en utilisant l’inégalité \ab\ < — + on en déduit :
2 2

U» »(0I 2+J0 ll«m(s)|| 2d s < ||/(s)||2ds + c Vt G [0,T]. (2)


§ 2. Problème d’évolution du premier ordre 111

c. Passage à la limite
Comme / appartient à Lp{0T, L 2{Q)) de (2) on déduit les résultats suivants sur les suites :

(um)meN* appartient à un borné de L°°(0T,L2(Ct)),

(um)meN- appartient à un borné de L 2(0T, H q(f2)),


et comme A = - A est un opérateur borné de H q(CI) dans i î - 1 (fî) (même linéaire et
continu),

(A(um))TOeN* appartient à un borné de L 2(0T , H ~ 1(fi)).

Les espaces L 2(OT, L2(Ü))t L 2(0T, H q(Q)) etL2(0T, H ~ l (Ü)) sont réflexifs séparables,
de plus L°°(0T, L 2(ü)) est le dual de L 1 (0T, L 2(ü)), espace de Banach séparable. De la
théorie de la dualité ( note ( 1) du chapitre V), ainsi que de la propriété de toute suite bornée
de L°°(0T, L 2(ü)) de posséder une sous-suite qui converge pour la topologie de dualité
<
t (L°°(0T, L 2{n)), L'iOT, L2{Q))), on déduit qu’il existe une suite (up)pejj* extraite
de u un élément de L 2(0T, H q(Q)) f) L°°(0T, L2(Çl)) et x un élément de
L 2(0T, / f - 1 (fj)) tels que:
[ up ^ u , L°°(0T,L2(ÇI)) dual faible,
^ up ^ t i , L 2(0T,L2(Ü)) faible,
[ —Au p —1 Xi L 2(0T, faible.

On admet que la convergence faible dans Lp(0T, V) entraîne la converg


V'(0T, V). On en déduit : u = W(0T, H q(ü )) - lim (up), alors v = -A u .
p —>oo
Reste à montrer que; u est solution du problème P. Pour tout p de N* on a :

V j , j < P , ^ ( u p ( t ) ’vj) + a.(up(t),vj ) = {f(t),vj ) = ï \ / lp e z>(oT ) :

~ Jo (up(t)’vi ï ,p' W dt + f a(up(t),vj )<p(t)dt = J {f (t ) ,Vj)ip{t)dt.

On utilise la convergence faible de la suite (up)peN. pour obtenir :


.j 1 ji

- J q (u(*)>Vj)<p'(t)dt + J a{u(t),Vj)<p(t)dt = (/( fyv jM Q dt.

Puis comme H q(Q) = IJmgN* K», on a pour tout v de H q(ü ), tout ip de V(0T) :
J1 rj-1 /*T>

~ Jo + J a(u{t),v)<p(t)dt = {f{t)fV) ^ t ) d t ,

soit ^(u (* )> v) + a(u{t), v ) = (/(£), v) dans T>'(0T) pour tout v de

du .
= > Qï - A u = f dans V'(0 T, i T ^ O ) ,

ce qui entraîne que u' appartient à L 2(0T, f / _ 1(f2)).


112 Chapitre VI. PROBLÈMES D’ÉVOLUTION

d. Condition initiale, on montre w(0) = u0

De la proposition VI. 1.4, on déduit que u appartient à C([0T],Z,2(fi)). On choisit une


fonction ip vérifiant :

ip € C1 (M), ip = o dans un voisinage de T, ^(0) ^ 0.

Alors pour tout v de H q(ü ), ipv appartient à L2(0T, H q(Q), ce qui permet d’écrire :

Comme on a :

\/v e Hà{n), Vp e N*, 3wp e K , v = H^(Ü) - lim wp ,


p —>oo

on a les mêmes égalités pour les solutions approchées et on obtient :


T

lim j
p -fo o J

D’où pour tout v de H^(ü) on a (tt(0), v) = (u0, v ) u(0) = u0- *

Remarque : De l’unicité de la limite on déduit que toute suite extraite qui converge
faiblement admet u pour limite.

Différents prolongement peuvent être proposés, en utilisant en particulier les fonctions


propres du Laplacien.

B. Equations non linéaires

On peut trouver l’analogue du théorème VI.2.1 avec le p-Laplacien au lieu du Laplacien.


On considère :

On a le résultat suivant :
§ 2. Problème d’évolution du premier ordre 113

Théorème VI.2.3. — Soit p et q deux réels, p > 2 (3), - + - = 1 , fî un ouvert


p q
borné de R", pour tout f de L q(0T, W - 1,9(f 2)), tout u0 de L 2(ù), il existe un
unique u vérifiant :
u g Lp(0T, Wo1,p(ft)), u' G Lq(0T, w - hq{n)),

( u ' - A pu = f , dans V ( 0 T , Wr- 1»«(n))>


et : l Vf €]0, T[, *
[ u( 0, .) = Uq.

Indications de démonstration :
On utilise la méthode dite de Galerkin et on indique les deux difficultés supplémentaires
qui apparaissent.
1. On définit des solutions approchées comme au paragraphe 2.A de la démonstration
précédente, et on trouve :

9m = Fm(gm), <7m(0) = <70m>

où Fm n’est plus une fonction lipschitzienne, elle est seulement localement lipschitzienne,
d’où on en déduit :

Vm G N*, 3tm > 0, 3gm définie sur (0, tm),

d’où um n’est définie que sur (0, tm) et vérifie :

| + Op(ttro,wJ-) = 1<j<m, V?, (1 , j)


\ Um(0) = UQm-

Il faut montrer que pour tout m de N* tm = T, ou que |uTO(f)| est bornée pour tout t de
[0, T\. Pour cela on utilise la coercivité de —A p, plus précisément ap(v, v) = IM|PW qliP.
’ (il)

pour tout v de Wo’p(ft). On multiplie l’équation (l,j) par gjm(t) et on ajoute les égalités
obtenues pour en déduire :

^ K i (*)|2 + Jo ||«m(s )||Pds < J ||/(s)||||U m (s)||d s+ ^ |u 0m|2.

(jP
Comme on a l’inégalité pour tout (a,b) de R+2 : ab < ----- 1---- , on obtient :
p q

\\Um{t)\2 + -n f h m i s W d s K ^ f w m r d s + h u o m l 2. (1 )
1 Q Jo 9 Jo 1

Pour p, 1 < p < 2 on n’a pas forcément l’inclusion de dans L2(Ct). On doit poser :
V = W 01,p(ft) D L2(ü ). On cherche alors u dans L P (0T , V) et u' dans L «(0T , V') et le théorème VI.2.3
reste valable [17] p. 166.
114 Chapitre VI. PROBLÈMES D’ÉVOLUTION

De plus on a : i/0 = L 2{ü) - lim (w0m), et comme / appartient à L q(0T, W - 1’9(0)),


m —foo

on en déduit l’existence d’une constante C > 0 telle que |um(f)|2 < C pour tout t de
[0, T], ce qui permet d’affirmer que um est définie sur [0, T].
2. La deuxième difficulté est de montrer la convergence du terme non linéaire.
De ( 1) on déduit les propriétés suivantes pour les suites :

(«m)meN* appartient à un borné de L°°(0T, L 2(Q)),

(wm)meN* appartient à un borné de Lp(0T, W01,P(Q)),


et comme —A p est un opérateur borné de W01,p(fi) dans tV_ 1,9(0),

(—Ap(ttm))meN* appartient à un borné de Lq(0T, W - 1,9(0)).

Des propriétés de compacité pour les topologies de dualité, on déduit l’existence d’une
suite (ur)rçN' extraite de (um)me^ -, de :
u dans L°°(0T,L2(Ü)) D Lp(0T, W01>p(ft)), * dans ^ ( O r , ^ - 1- ^ ) ) , et de /? dans
L 2{Çl) tels que :
ur —1 u, L°°(0T,L2(ü )) dual faible,
ur u, LP(OT,Wo’p{Ü)) faible,
- A p(ur ) x, Lq(0T ,W~l’q(Q)) faible,
ur (T) - (3, L 2(Cl) faible.

On montre facilement (cf. 2.c de la démonstration précédente) :

u' + x = f î>'( 0T , W - hq(n)). ( 2)

On montre également que u(0) = u0 et u(T) = fi.


Pour montrer que x = —A pu on utilise la monotonie de —Ap. Pour tout v de
LP(0T, W01)P(ft)), pour tout r de N*, on a :

Xr = [ ( - A p(ur (t)) + Ap(w(t)),ur (t) - v(t))dt > 0,


JO

o r:
J0
f ( - A (ur (t)),ur(t))dt= f
./ o
(f( t), ur (t))dt + J |u 0r|2 - l \ u r (T)\2.
2 2i
On en déduit :
/»T rj-t
Xr = (f ( t ) ,u r(t))dt+-\uor\2 - ^ \ u r (T)\2 - J { - A p(ur),v)dt

+ [ (&p(v),ur - v)dt.
J0
La norme étant semi-continue inférieurement pour la topologie faible on a :
\u{T)\2 < limmfr^oo |ur (T )|2 . Soit :
§ 3. Problème d’évolution du deuxième ordre 115

lim sup X r < f (f , u ) d t + \ |u0|2 - \ |w(î,)|î


r —»oo Jo ù L

- f {X, v) dy+ f (Ap( v ) , u - v ) d t . (3)


J0 J0
De l’égalité (2) on déduit :
cT
I (f ,u ) d t+ i | u 0|2 - ^ |u (T )|2 = (x,u)dt,

qui remplacée dans (3) donne :

0<
Jo
f {x + Ap(ü), u - v)dt.

On utilise alors F hémicontinuité de - A p avec v = u - Xw, pour A > 0 et w dans


Lp(0T, W01,p(fî)), pour obtenir :

0 < f (x + Ap( u - Xw),w)dt ==J> 0 <


Jo JO
f
(x ~ ( ~ A p(u)),w)dt,

ceci pour tout w de Lp(0T, W01,p(fi)), soit x = - A p(u). *


Remarque : Si le bord T de fi est une variété lipschitzienne de dimension n — 1, on a :
u(t , .) e w l ' lP(fî) *=* u = 0 sur r .

On peut reprendre le théorème VI.2.3 avec les opérateurs du chapitre V.

3. Problème d’évolution du deuxième ordre


Soit fi un ouvert borné de Rn , de bord T, T dans R+*. Etant donné / un élément de
L 2(0T, L 2(fî)), uo élément de H q(ü ), u \ élément de L 2(fi), on appelle problème des
ondes, la recherche d’une fonction u :
]0,T [xfi —^ R, (£,x) i—^ u (£,æ),

vérifiant :
f ^ - A u = f, ]0,T [x fi,
u = 0, ]0 ,T [x r,
, u( 0, .) = «o, « '( 0,.) = «î-
Lorsque / = 0, les équations décrivent la propagation, au cours du temps de petites
perturbations u de la pression, dans un milieu fi, celles-ci étant nulles sur T, de perturbation
initiale uo, de vitesse de perturbation u \ , souvent appelé problème des ondes ([23] p. 185).
On dit que l’on a un problème de Cauchy, car on impose u et u' au temps initial t = 0.
n
du dv
116 Chapitre VI. PROBLÈMES D’ÉVOLUTION

Théorème VI.3.1. — Soit Cl un ouvert borné de Rn , de bord T, variété de


dimension n — 1 . Pour tout f de L 2(0T,L2(CI)), tout uq de H q(CÏ), tout U\ de
L 2{CÏ), il existe un unique élément u de C([0T],L 2(f2))f'|L 2(0T, H q(CI)), tel que
u' appartienne à L 2(0T, L 2(Cl)) et u" à L 2(0T, f7~ 1(f2)), solution de :

P.V. ( ^ ( « , «) + «(«,«) = (/,« ), V'(0T), VveHÙ(Cl),


l « ( 0) = «o> «,(0) = «i.
Proposition VI.3.2. — Avec les mêmes hypothèses, il existe un unique u solution
du problème P.V., vérifiant :
u € L 2(0T,H^(Cl)), u ' e L 2(0T,L2(Cl)), u" e L 2{<dT,H~l {Cï)). *

Le théorème VI.3.1 est une conséquence de la proposition VI.3.2. En effet :

J u e L 2(0T,HÙ(Ü)), u' € L2(0T,L2(CI)) =► u G C([0T], L 2(Cl)),


\ u' G L 2(0T,L2(CI)), u" G L2(0T,H~1(CI)) = » u' G C([0T], H ^ C l ) ) ,

ce qui justifie l’existence de u(0) et u '( 0), dont on verra qu’ils vérifient u(0) = uo et
u '( 0) = ui. *

Corollaire VI.3.3. — Soit Cl un ouvert borné de Rn , de bord T, variété


lipschitzienne de dimension n - 1 , alors pour tout f de L 2(0T, tout
Uo de H t (Cl), tout u\ de L2(Cl), il existe un unique u solution du problème P. *

Démonstration du corollaire: Il suffit de remarquer que :

u = 0 sur ]0T[xT ■<=> u (t ,.) G H q(CI),

et l’égalité variationnelle équivaut à — Au = f , car V(CÏ) est dense dans H q(CI). *

Démonstration de la proposition VI.3.2:


1. Unicité
Soit u\ et U2 deux solutions du problème alors w = Ui —U2 vérifie :

J +a(w,v) = 0, Vu G H q(CI), (1)


l w( 0) = 0, w'(0) = 0.

Comme wf(t) n’appartient pas à H q(fî) , on ne peut pas remplacer v par wf(t) dans (1).
Il faut introduire une fonction auxiliaire :

w(a)da, t < 5,
Vs €] 0, T[, soit 0 : ]0, T[—►M, t 1—^ 0 (£) =
t > s,

0 '(f) = w(t), Vt < s 0(£) = Wi(t) —wi(s) avec wi(t) = / w(a) da,
Jo
§ 3. Problème d’évolution du deuxième ordre 117

Alors (w", ip) H- a(w, ip) = 0, soit :

dt = 0 =>

[ * 4 '\™(t)\2d t + l
2 JQ dt
[ 4 la(w
2 J 0 dt
f 4-a(w1(t),w 1(s))dt = 0,
J o ai
ce qui donne, comme tu(0) = 0 et u>i(0) = 0 :

~ |w (s)|2 + ^ ||w i(s)||2 = 0 = » w(s) = 0 Vs €]0,T[.


Z Z
2. Existence
a. Recherche de solutions approchées par la méthode de Galerkin. On reprend les notations
de la démonstration du théorème VI.2.1.

Uo G H q (CÏ) -----V 3('ÎZ07n)m€N* > ^Om £ K m ^0 -^ 0 ( ^ ) ~

U\ G — v 3 (^ im )m G N * > ^ i m € V ^ , u \ = L f2 ) — ^ lim ^ ( u x m ) ,
m m

i=l i=l
m
On cherche um(i) = solution du problème Pm :
i=l

Vj, l < i < m , (U )


Ujn(O) = U0m> Um(0) = ^ 17n•

On obtient un système différentiel linéaire du deuxième ordre. On considère la fonction

]0, T[—> M , t l—> hm(t ) = (<?1m(t), • • • , 9mm(t), Çim(t), • • ■, <7mmW)-

Alors /im vérifie un système différentiel linéaire du premier ordre, ou encore il existe une
fonction f m de ]0, T[ dans M2m, et une matrice A m, tels que :

: f d t^ m^ =
\ hm(0) = ((Xim, (3im)l<i<m-

Le problème P"m admet une unique solution hm dans C([0, J 1]) de plus um, u'm, u!^
appartiennent à L 2(0T, Vm).
b. Majorations des solutions um
On multiplie l’équation (1 ,j) par g'jm et on somme sur j dans [1, m], ce qui donne :
118 Chapitre VI. PROBLÈMES D’ÉVOLUTION

On intègre sur l’intervalle (0, t), et on utilise l’inégalité pour (a, b) dans R+2 :
a2 b2
ab < — + — pour obtenir, après avoir multiplié par 2 :
Z Z

W m W f + Il«m00||2 < / \u'm(s)\2ds+ f |/ ( s ) |2ds + K m |2 + IK m ||2-


J0 Jo
Des hypothèses sur uq, u i , / on déduit l’existence d’une constante C telle que :

|t4(*)|2 + l|um(<)l|2 < C f+ f W M Ï d s Vt G [0,T]. (2)


Jo
c. Passage à la limite
Contrairement à la démonstration du problème d’évolution du premier ordre, l’inégalité
(2) ne donne pas directement des majorations de ||«m(t)|| et de |«Jn(t)|. On a besoin du
lemme suivant :

Lemme VI.3.4. — Lemme de Gronwall. Soit T un réel positif, C une constante


positive, f et g deux fonctions vérifiant :
/ / € L°°(0T), f(t) > 0 p.p. t,
1 g e L 1(or), g(t) > o p.p. t,

et f(t) < [ g(s)f(s)ds + C p.p. t. (1)


J0

Alors f vérifie : f(t) < C exp ^ J g(s) ds'j. *

Démonstration du lemme VI.3.4:


Comme / appartient à L°°(0T ) et p à L 1(0T), la fonction :

F (t ) = f f(s)g(s)ds + C est absolument continue, d’où F '(t ) = f(t)g(t) p.p. t. Ceci


Jo
joint à l’inégalité (1) donne :
F'(t) < g(t)F(t) p.p. t.

Soit :

F (f)ex p (- j g(s)ds) < C => f(t) < F(t) < C e x p ( J g (s)d $ y *

On applique le lemme de Gronwall aux fonctions :

m = jhctof + iiK(*)ii2. jto = i-


On en déduit : |*C(£)|2 + ||«m(f)||2 < 2CeT, pour tout t. Ceci entraîne :
(um)m€n* appartient à un borné de L°°(0T, i/o (fi)) et L 2(0T, i/o (fi)),
(u'm)men* appartient à un borné de L°°(QT, L2(fi)) et L 2(0T, L 2(f2)),
§ 3. Problème d’évolution du deuxième ordre 119

appartient à un borné de L °°(0r, et L 2(0T ,H ~1(Çî)).


Alors il existe u, et une suite (up)p€n* extraite de (um)meN- vérifiant :
up -»■ u, L2(0T, H^(Ü) faible,
u'p -*u', L2(0T,L2(ù) faible,
-A up ^ - A u , L2(OT, H -1 (fi) faible.

Pour tout (p dans V(Çï), pour tout j de N*, quel que soit p > j on a pour tout Wj de
l’espace V3 :

- J {u'p{t),Wj)y'{t)dt + a(up(t),<p(t)wj)dt = J (f(t),<p(t)wj) dt,

de la convergence faible on déduit :

- J (u'(t),wj )'P'(t)dt + ^ a(u(t),<p(t)wj )dt = s : (f ( t ), <p(t)wj) dt.


Comme H£(Q) = UmeN* on obtient pour tout v de H^(Q) :

- J W{t),v)<p'{t)dt + a(u(t),<p(t)v) dt = s : U (t),v{t)v)dt,


/ d?u \
soit ( ^ 2 >V) + a(U' = V)♦ dans ^),(^)> Pour tout v de
d. Vérification des conditions aux limites
Soit (p dans C^M), ip = 0 dans un voisinage de T, </?(0) = 1. Alors :

J {u'p(t),vj )<p(t)dt + a(up(t),Vj)<p(t)dt = j f

- J (Up(t),Vj)<p'(t) dt - K (0 ), Vj) + a{up(t), dt

On en déduit par passage à la limite sur l’indice p :


rT i-T
-jf (u'(t),vj)<p'{t)dt + a(u(t),vj )<p(t)dt = (u u «,•) + f * ( f ( t ) v .
)<p{t) dt.

La densité de U mÉN v™dans Ho(ty permet d’obtenir pour tout v de


Hè(0) :
a(u(t), v)ip(t) dt = (u i,v ) + s:
)<p(t) dt,
Mais on a :
pT
pT r1 rT
- J (u'(t),v)<p'{t)dt + a ( u ( t ) , v ) < p ( t ) d t = ( u ' ( 0 ) , v ) j
)<p(t) dt,
d’où ui = u'(0).
rT
Par ailleurs J (u'p(t ), Vj)ip(t) dt = -(uop, Vj) - (up(t), V j ) ( p ^
120 Chapitre VI. PROBLÈMES D’ÉVOLUTION

ce qui donne après passage à la limite :


fT
[ (u'(t),v)<p(t)dt = ~(u0,v) - [ (u(t),v)<p'(t)dt,
J0 J0
T T
or f (u'(t),v)<p(t)dt = -(u (0 ),v ) - f {u{t),v)(p'{t)dt,
Jo Jo
d’où uq = u( 0). *

On peut trouver de nombreux autres exemples, ou prolongements, en particulier dans


les ouvrages de Duvaut, G-Lions, J. L. [9], Lions, J. L- Magenese, E. [18], Raviart, P.
A-Thomas, J. M. [23]. *

4. Énoncés d’exercices

Exercice V I.l. Soit p un réel de [1, +oo[, T un réel positif, V un espace de Banach de
dual V ' . Montrer que pour tout / de Wp(0T, V, V') on a l’égalité dans V'(0T), pour tout
v d eV , (/(.), v)' = </'(.), u).

Exercice VI.2. Soit fî un ouvert borné de Rn , de bord T, variété lipschitzienne de


dimension n — 1, 0 < T < +oo, (aÿ)i< j< n)i<j<„ n 2 fonctions de L°°((0T) x Cl)
vérifiant :
n

3 a > 0, > «K l2, € l n,


i,j= 1
ao dans L°°((0T) x fi).O n note pour u, v, fonctions définies sur Cl :

a (t,u ,v )= f V ' a i j ( t , x ) ^ - ^ ~ dx + f a,o(t,x)uvdx.


Jn àxi oxi Jçi
1>J—1

1. Montrer que pour tout t de ]0,T[ il existe A(t) de C, (H 1(fl), (H 1(Cl))'), tel que l’on
ait :
V(tt, v) € ( f f x(îî))2 =$• (A(t)u,v) = a (t,u ,v ),
et il existe une constante M telle que ||A(t)|| < M pour tout t.

2. Montrer qu’il existe A de R tel que la forme bilinéaire a(t, u, v) + A / uv dx, soit
Ju
coercive sur H 1(Cl).
3. Soit / un élément de L 2 (OT, ( i f 1(fî))'), uo de L 2(CÏ).
a. Soit k un élément de R, montrer que le problème P équivaut au problème Pfc :
existe —t —il u G H 1(Cl) tel que :
p '■ < ( ^ , v ) + a ( t , u , v ) = (f(t),v), Vu e F 1(fi),
§ 4. Énoncés d’exercices 121

' w = exp (—kt)u, est solution de :


Pk < + (a(t,w,v) + k(w,v) = (exp (-kt)f(t),v), Vu e H 1(SI),
, w(0) = Uq.
b. S’inspirer de la démonstration du théorème VL2.1, pour montrer qu’il existe u dans
L 2(0T , # 1^ ) ) , u' dans L 2(0T, (flrl(îî))') solution de P.

Exercice VI.3. [ Principe du maximum.].


On considère les hypothèses de l’exercice VI.2, avec ao = 0, / dans L2(0T, L 2(ü)) et uo
dans L 2(ü).
1. Rappeler pourquoi il existe un unique u dans C([0T], L 2(Cl)) f] L2(0T, H q(Çî )) solution
de :
( ^ ( t ) , v ) + a ( t , u , v ) = (f(t),v ), Vv €
u(0) = Uq*
2. On suppose : / > 0 p.p.(t,x), uo > 0 p.p.x. On veut montrer que l’on a :
u(t , .) > 0 p.p. x.
a. On note pour tout v de H q(O) : v + — sup(u, 0), v = sup(—v, 0). On admet que
d
v+ , v~ appartiennent à H q(Q,). Montrer l’inégalité : — |w—(i)| < 0.
dt
b. Conclure.

Exercice V1.4. Continuité par rapport aux données.


Soit lî un ouvert borné de Rn , de bord T, variété lipschitzienne de dimension n —1, V un
sous-espace vectoriel fermé de H 1(Q) vérifiant :

H^{Ü) c V c H 1(ü),

avec injections continues, a la forme bilinéaire continue sur V x V :

/ \ f , f ,
a(u, v ) = I y —— - — dx + I uv dx.
J si dxi dxi Ja

1. Rappeler pourquoi, pour tout / de L 2(0T, F '), u0 de L 2(U), le problème P admet une
unique solution :

u g L2(0T, F ), u' € L 2(0T, F '),


P : ( (^(*)’ U) + = (/(*)>w) ’ Vv 6 V *
«(0) = Uq.

2. Montrer que l’on a pour tout t de ]0, T[ :

^ K < )l 2 + Jo a(u(s),u(s))ds= i | u 0|2 + (f(s),u(s))ds


122 Chapitre VI. PROBLÈMES D’ÉVOLUTION

3. Soit (uo, /o), (vo) ffo) deux couples de L 2(Q) x L 2(0T, V'), u c t v les solutions des
problèmes P respectifs. Montrer que l’on a :

Exercice VI.5. On considère le problème d’évolution d’ordre deux en temps, comme


au paragraphe 3.
Soit {u0,u i,fo ), (vo,vi,g0) des éléments de (fi) x L 2 ( f i) x L 2(0T,L2(ü)), « e t v
les solutions des problèmes P respectifs. Quelles propriétés de continuité par rapport aux
données pouvez vous exprimer comme à l’exercice V IA?

Exercice VI.6. Soit fi un ouvert borné de Rn , de bord T, variété lipschitzienne de


dimension n —1, T un réel positif. On se donne / dans L 2(0T, L2(fi)), tt0 dans H q(Q),
ui dans L2(fi).

1. Écrire sous forme variationnelle le problème suivant, trouver u vérifiant :

(or) x fi,
P :
u = 0, [o,r] xr,
ti(0) = uq, tt'(0) = ui.

2. Montrer qu’il existe un unique u , solution du problème variationnel, vérifiant :

u € C ([0T], t f ^ f i ) ) , u ' € C ([0 ,r],L 2( f i) ) .


CORRIGÉS DES EXERCICES |

1. Exercices du chapitre I

Exercice 1.1. K = [-1,1], Si (</?p)peN. avait une limite <p on aurait <p = 0. Or pour
e = 1 il existe P de N tel que pour tout p > P on ait : sup |<pp(a;)| > 1.
[-i.i]
Exercice 1.2.
1) Remarquer que lim pqe~p = 0 Vg G N.
p -> + o o

2) La réponse est non.


Exercice 1.3. On a : VM > 0, 3P, Vp > P, sup \(pp(x)\ > M.
*€[-1,1]
Exercice 1.4. Soit u = T>k (CÏ) - lim (u„),
p - ¥ OO

Vk € N, 3 Ck > 0, sup s u p |P 0lUp(x)| < C* + sup sup|£>a tt(a:)|.


|a|<fc*€îî |a|<fc*€fi

Exercice 1.5. Non, car il n’existe pas de compact P ' de K tel que l’on ait pour tout p de
N, supp(up) c K.

Exercice 1.6. On a supp(u) = K compact de Cl, dist(/iT, dû) = a > 0 ( resp. +oo)
1 Gt
pourp > P avec — < — (resp. Vp), supp(u * ipp) c K \ compact de Cl.
1 Z
Pour tout a de I f , D a (u * pp) = Dau * ipp et Dau est la limite uniforme de
(Dau* ipp)p>p sur Ki.
Exercice 1.7. Oui, car si K désigne un compact de M, K HZ est un ensemble fini. D’où
(T, u ) = ^ u(m) existe. La continuité se montre en utilisant le corollaire 1.5.4.
m€Z
Exercice 1.8. Non. Soit K = [-1,1], u dans T>k (R), u'( 0) ^ 0, supposons
m j
u'(0) > 0, 3/? > 0, 3 a > 0, u'{x) > /?, Vx € [ - a , a] =4> lim «'(m ) = + ° ° ,

d’où la série diverge.


du
Exercice 1.9. Pour tout u € £>/f(IRn) —— € C(K), d’où (T ,u ) existe, de plus
dx\
l( r ,« ) | < m es(P')pi(u). Ainsi T est linéaire et continue sur P/c(Mn ), et elle est d’ordre
un.
Exercice 1.10. Ordre un (cf. exercice 1.9), supp(T) = [0, + o o [x R

Exercice 1.11. Ordre 2, le support est égal à {3}.


124 CORRIGÉS DES EXERCICES

Exercice 1.12.

1) Soit q : - + - = 1, alors pour tout u de T>k {ÇÎ) on a :

!<[/].«) - {[/*]>«)I = I / (/(®) - fk(x))u(x)dx < 11/ - /fc||iP(n)||«


IJ

d’où ([/],« ) = lira ([/*],«).


k—yoo

2) Oui, car pour tout u de V(Cl), le support de u est compact, et on a l’inégalité précédente
sur L pk (ü ), avec K = supp(u).

Exercice 1.13. Soit o : - + - = 1 on a :


P Q

Vu G V{Ü) = > |(T ,u)| = lhn |([/P],u)| < C ||« ||L, (n).

Soit ip l’application : V{Q) —> C, u h ip(u) = (T, u), <pest linéaire, continue sur V(Q,)
muni de la topologie de L q(ü), comme q vérifie 1 < q < +oo, V{Q) est dense dans
Lq(Cl) (cf. 1.4) d’où <p admet un unique prolongement linéaire et continu de Lq(Q) dans
C, ou encore, il existe :

/ G Lp(fi), p(u) = (T,u) = [ f(x)u(x)dx.


Jn

Exercice 1.14. Oui. On montre 0 = T>'(R) - lim [u*].


k —ï o o

Exercice 1.15. On déduit le résultat des égalités suivantes : ([/]', u) = —([/], u')

= —lim f |>e lndxlW fa^cte = lim f


^ J \ x \ >e X
dx = ( v p f-),u ).
'X J

Exercice 1.16. On a les égalités suivantes :

( £ [ / ! . “>= - « / ] . = l & + x + V* ) ? g b , y)dxd»

pOO poo poo Qp


= +J y2u{ 0, y)dy + J J (2x + l)u(x, y)dxdy = {T, u ) + ( [ ^ ] , «)•

pOO
On en déduit que l’application T s’écrit : (T,u) — / y 2u( 0, y)dy,
Jo
elle vérifie supp(T) = {0} x [0, oo[.

Exercice 1.17.
1) Le calcul de la série de Fourier de / donne :

cos((2p+ l)x)
(2p + l ) 2
§ 1. Exercices du chapitre I 125

la série étant uniformément convergente, alors ( /p)p€N converge vers / dans L}0C(R)
d’où:
[/] = IV(R) - lim [/,].

2) Du théorème 1.8.5, on déduit [/]" = D'(R) - lim [/_]".


n—Vrv-i

Comme f p appartient à C°°(R), on a [fP]" = Ifp"] = - C c°s((2P + 1)x)].


k=0
Comme / est C°° par morceaux on a :

[/]" = [/"] +
k

Comme f " est nulle sur les intervalles ]kn, ( k + 1)tt[, A: € Z, si on note cr(kn) le saut de
/ ' en &7r, cr((2n + l)7r) = - 2 , <r((2n + 2)w) = 2, on en déduit :

2J A
^ ^(^ (2 n + 2 )ff ^ (2 n + l)7 r) - ^ [ c o s c ^ p + i) .) ] .
nez p= 0

Exercice 1.18.
1) On a les égalités :
(Da (rhT),u) = ( - l ) l “ l (rhT ,D au)
= ( - l) W (T ,D a (T.hu)} = (Th(DaT ) ,u ).

2) Comme on a :^-(T -hpT - T,u) = - ( T , Tfcp_ ^ \ (1)

. , D iv . ,. T h U - u
mais , - — = T>(Mr ) - lim ——,-----,
dxi h i- + o -h i
O r\rp
d’où on déduit de (1) : - ( T , - — ) = ( - — , u).
UX1 UX1
O1?
3) On obtient la dérivée partielle première - — de la façon suivante :
OXi

S'So h u ( x + M " / W ) = /.“ 5 o <r> ^ (T’ +k' “ ” T’ “ )> =

d’où / est indéfiniment dérivable.

Exercice 1.19.
1) Comme / appartient à Ljoc(R), on peut définir [/], de plus

Vu € V K (*) , K C [~A,A] = » |<[/],u)| < po(«) f


Jo
|ln(x)|dar,

soit [/] est d’ordre 0.

2 i) La distribution gn :gn = ln(-)<5o + [~Xrx +0Or] appartient à Î>'(R).


n x ln’ 1
126
CORRIGÉS DES EXERCICES

2 ii) On a (gn, u) - («(0) - u ( a )} ^ ^ ^ Comme


u(°) - « ( - ) <
n
1
— sup « ,/^x lim ~ W 1 x „
( -n) et n->oon .....................
n ee[o,i] n ' = 0, on obtient le résultat.
3) On montre facilement :

I n n |æ^ ' {x)dx = lim ((hn,u) + (gn,u)),

(hriyu) (^(— --) _ u(0)) ln(—) — J v!(x) ln \x\dx,

«“ &<*»,«> = - ( H ( - x ) lnlæ ^u').

l™0((hn,u) + (9n,U » = ( [l n | x | ]', u ) .

4) On a

(y>ivP ^ j , t i ) ^vp ( x )><Pxtt) = lim ( f u(x)dx+ [ u{x)dx) = ([1], u)


n-+oo J _ lX) J x

Exercice 1.20.
1) On rappelle le calcul de M (*)> ^ pour ^ u de P(R) on a .

(ifpô ^ , u ) = (S{k\ v pU) = (_ 1)fc(5) (y,pU)W) = (-i)* = (^u )W (0 ),

et
(<?Ptz)(*)(o) = ^ c ^ p(r)(0)w(fc-r)(0).
r=0
a. V(f, k ) , r < k < p = = ^ <pp(r) (0) = 0 = » pp5(k) = 0.

Vk, p < k = pi.


On n’a pas v>P<S« = 0 car M <p) = pW> et pourp < k .

<M (fe) - ( - 1 )2k-Pp\C%ôk- p .


2 i)
(G, v) = (Grt ^ lU) = ( ^ G , u) = 0.
2 ii a) L’inclusion Y C X est évidente

2 ii b) Soit u e X u(x) = xu'(x ) + ^ f \ 1 _ t)*u"(tx)dt.


2 Jo
Soit v l’application :

x € v(x) = J u'(x) + ^ J (1 —t)2u"(tx)dt, x^O ,


( u'(0), ° x = 0.
Le support de v est un compact de R et u est C°° d’où v appartient à 2?(R), et u appartient
aY.
§ 1. Exercices du chapitre I 127

2 iii) L’application : u G P(R) > u(Q) e R ou C, est une forme linéaire continue
d’où X est un hyperplan de P(R). Soit D l’espace vectoriel engendré par <p, alors
£>(R) = X 0 D, u = u(0)<p + v.
Si <piG = 0, d’après 1, comme p = 1, alors :
P < N =$■ (piG ± 0 alors ip^G = 0 = ^ /V = 0 = M 3 = C<5.

3) Soit T une solution, on sait que v p ( i ) est solution d’où : T - v p ( - ) , vérifie :


<PiF = 0. Alors supp(P) = {0}, d’où F est de la forme G , soit F = Cô ou encore :

T = v p ( x ) +C<5 C £ R ou C.

Exercice 1.21.
1) On note Hk = ker(ufc). On propose un raisonnement par récurrence :
(i)
! _ ( « = (), u = 0ult
\ u ^ 0, ker(u) = ker(ui) =>• 3A, u = Xui.
(ii) Pour p G N* soit Pp la propriété :
p
Pp = {ker(u) D p |k e r ( u fc) = » 3 ( A fc)1<fc<p, u =
1 0<k<p
montrons Vp G N* Pp = > Pp + i, soit : ker(u) d f | i +1 ker(ufe), alors :
P+l P
sur Hp+1 , ker(u) D Q ker(ufc) = > ker(w) D P |k er(u fc).
i i
p
d’où il existe (\k)i<k<p tels que sur i / p+1 on ait u(x) — kUk(x) = 0,
k=i
p
alors d’après P i 3Ap+i u{x) - J ^ A kuk(x) = \ p+1up+1(x).
k= l

(iii) D ’où Pp est vraie pour tout p de N*.


2 A i) Le prolongement nul à R” de u appartient à D(Rn ), on travaille sur Rn .
|ck| = N, D au( 0) = 0 Ve > 0, 3/3, Væ, ||æ|| < /3 =>■ sup \Dau(x)\ < £.
|a|=JV
Récurrence descendante : soit Pp pour cv| = p on considère
|a | = p - 1 grad(D a ) = (D\Dau , . . . , DnD au )
Du théorème de la moyenne on déduit :
|D a u(a:)| < ||x||nenAr-î>||a:||;v_I).

2 A ii) Il existe ro, pour r < ro, supp(<pr ) c fi, et on a :

D “ (<pr u) = ^ C 'f ( D Q' /3<p)(-)D/3u(rc)rl/3|- |a |.


0<a V
128 CORRIGÉS DES EXERCICES

On conclut en utilisant A.i.


2 A iii) La distribution T étant de support compact, elle est d’ordre fini N, d’où on obtient :

3C > 0, \(T, u) \ < C P n (u) = ^

Ve, |(T ,tt)| = \(T,<pru)\ < CP n {<Ptu) < eCiPniv) =>■ (T ,u ) = 0.


2 B) D au( 0) = ( - l ) l a |(L>a (î, u ) on conclut grâce à 1, car ker(T) D D | q | < n ker(£)“ 5).

2. Exercices du chapitre II

Exercice II.l.
1) On a : T = 6 q 0 [y2H].
2) De la dérivation des distributions on déduit :
a2 at2

dp
[/] = 2<5qP—3) 0 [H] + * < r 2) ® [H] + 4 p- :) 0 [y2H ] .
dxP
Exercice II.2.

1) On a : —— ([1] 0 S) = 0 0 S = 0.
OX1
2) Pour tout v de V(Ü 2) on définit F de V { I ) par :
u M- (F , u) = (T, u 0 v)
dT
(F',u) = ~{F,u') = ~(T,u' ®v) = ( - — , u 0 v ) = 0.
OX J

Comme F' = 0 il existe une constante C de C, telle que F = [C] = C[ 1]. Mais C dépend

de v, (T, u 0 v) = C(v) J u (x )d x . L’application : v 1-4 C(v), est linéaire et continue,

donc il existe S de V '( ü 2) telle que C(v) = (S, v), ainsi T = [1] 0 S.

Exercice II.3.
1) Comme eA(*+î,) = eA(œ)eA(ÿ\ on obtient :
{(p(S * T), u) = (S 0 T , (<pu)A) = (<pS 0 <pT, ua ) = (ipS * <pT, u).

2) A(x + y) = H x ) + Hv)> d’°ù H S *T) = \ S * T + S * \ T .


Exercice II.4.

1) On obtient C = ^ ^ = [ 2 ^ ] '

2) X " = 6" * X , X = E * ( 6 i + 262) = ^ |x - 1| + \x - 2 |j, E * [g] = [/i] avec h :

* 33
-6 x + —, x < -1 ,
* S38
—>• K, x 1-4 /i(x) = < 6 x --g -, 2 < æ,
x4 „ x 2 x 47
i2 + 3y 83 + T ' a,IIeure'
§ 2. Exercices du chapitre II 129

3) Oui car les supports de E , 6", + 202 et ceux de E, S", [5 ], sont convolutifs.

Exercice II.5.
1) Soit A = supp(<2 <8>S), B = supp(iü ® T). Pour tout K compact de Rm x Rn il
existe L, M, compacts de Rm et de Rn vérifiant K c L x M. L’application :

( x i , y i , x 2,y 2) G (Rm x Rn ) 2 (x u X 2,y u V 2) G (Rm)2 x (Rn )2,

définit un isomorphisme qui transforme ( A x B) n K A en un sous-ensemble de :

((supp(Q) x supp(fl)) n L A) x ((supp(S') x supp(T)) D M A),


ce qui permet de conclure.
2) On montre l’égalité pour tout (u, v) de P (R m) x P (R n ) :

(( Q * R) <8» (S * T ) ,u ® v ) = (Q * R ,u )(S * T ,v) = (Q <8*R ® S <8*T, (u ® v )A)


{Q ® S ® R ® T , { u ® v ) A) = ((Q ® S ) * ( R ® T ) , u ® v ) .

Exercice II.6.
1) L’application T est la composée des applications linéaires continues définies sur P (R n )
et C°° (Rn ) :
u *-> n, ü h» L(ü), v n-» (J, v) = v(0).
2) Pour tout u de P (R n ), T * [ü ] ( æ ) = {T, t x u ) d’où :

T * [û](0) = (T, u ) = L(ü)(0) = » T * [u](0) = L(u)(0),


rhL(u) = L(rhu), rhL{u){0) = L(u)(h) - L{rhu){0) = T * [u](/i).

Exercice II.7.
1) On a pour tout ip de P (R) :

(1 )

Comme u est continue en 0 on peut écrire :

Ve > 0 3 a |x| < a = > |ti(a:) —ti(0)| < e.


De cette dernière inégalité, du fait que u est bornée et de (1), on déduit :

4 f°° a
K K W - ( M l < -sup(M x)|) / - y - —^dæ + g. ( 2)
TT J & X ~r u

De plus on a :

( 3)

De (2) et de (3) on déduit 6 = P '(R ) limo[¥><r],

7T ( X 2 + <72) 2 '
130 CORRIGÉS DES EXERCICES

2) Un calcul analogue permet d’établir les égalités suivantes :


rA
vp( ï ) '“) = !is/ x
/r / 1 V r f e X(u{x) - U ( 0 ) ) , f A X(u(x) - u ( 0 ) )
u>= !ï ï y +y
X2 + 02 * +' Je
1 X2 + ô2y +y - ^ •
on fait la différence, et on obtient le résultat après avoir montré :

/ («(®) - X~7iï------Jcte|
i)tfa | << SUp|î/(x)| f - Â - Q 2 dx-
\ J—A \ X Z + Vl X/ | X£R J - A x +V

3) Considérons le produit :
, \ \ 1 (TX -1 / 2 GX \
vAz) x M x) = = t ( -

Soit — = 2>'(R) —\imo[<p„%!>„], si on prend u = i , k € N*, suite admettant 0 pour


JL K

limite, on trouve une suite de fonctions qui converge vers S, (resp. vers vp (~))> telle que

le produit des deux suites converge vers —-ô'. Ceci pourrait être une idée de départ pour
k “
étudier le produit de deux distributions.
Exercice II.8.
1) Pour tout k, k > 1, on a : [ # / ] {fc) = [H fk] + YLp=laP5k~v *>
m k —1 m —1 ra

P(ô') * [Hf] = [Hg] + J 2 Ck( E aPôk~P~l ) = W + c"ak- r - 0 -


k=1 p=0 r=0 fc=r-f 1

2) On obtient : [Hf] = E * [Hg] + % E r, br = Z L r + i ^ k - r - i -


Exercice II.9.

1) En notation symbolique ( S ^ - S ^ ) 1 s’écrit —r-~—x et


p4 - p2

= + Î (F T - ? T T > — <*'” - + >H sin h W l'


2) On raisonne comme pour les systèmes classiques :
(<J(4) - S(2)) * X = 5(2) * S — ô' * T, (<S(4) - ô{2)) * Y = <5(2) * T —ô' * S,
X = [H sinh] * S - (-[H] + [H cosh]) *T, Y - [H sinh] * T - ( - [ H ] + [H cosh]) * S.
3) La matrice E vaut :
P _ ( [H sinh] [H - H cosh] \
* ~ \ [ H - H cosh] [H sinh] )

Exercice 11.10. Dans 2?+(K), l’équation s’écrit : [Hg] = [H sin] * [Hf].

[tfsin] = ^-.[Hé] - i [ Hé-*] = ! ( - ? - - - .


2% 2% 2i ' p —i p + 1 p2 + 1
§ 2. Exercices du chapitre II 131

[H sin] 1 = S" + ô, [Hf] = (S" + S) * [Hg]. Pour que f appartienne à Llocf â +) ^aut
que [Hg]" soit la distribution régulière associée à un élément de L(1oc(R+ ).
Exercice 11.11.

1) Pour tout k de N, sup —■—H— = +oo, alors il existe une suite (ofc)fceN ®"»
xeR" (1 + |x |2)fc
ieRn
'« (« * )!_
que l’on peut choisir vérifiant : |ofc| + 2 < |ofc+i|, et telle q u e ----------- - fc > 1.
(1 + |afc| )
2) Se montre facilement.

3 a) Soit = |y (0 )|- |u (a t)[ > M 0 )| # 0, d'où :


(1 + K | 2)
sup (1 + \x\2)p\uv(x)\ = +oo = > uv $ <S(R"), d’où si u appartient à )» on
œ6Rn
|u(x) I
doit avoir : sup — ■ — < +oo.
œ€Rn (1 + |x| )fe
3 b) 2 => 1 se montre facilement.
Exercice 11.12. Pour tout u de <S(Rn ), on a : \fp(x)u(x)\ < |P(a:)u(a;)|. Comme Pu
appartient à L l (Rn ) on conclut grâce au théorème de convergence dominée de Lebesgue.
Exercice 11.13.
1) Soit T un élément de <S'(Rn ), il existe une semi-norme, il existe C > 0 tels que :

|(T, u)| < Cpk,r {u) = C sup sup (1 + |x |2)r |£>a u(a:)| Væ G 5(R n ).
|a|<fea:G R n

OT
Mais pour tout K compact de Rn il existe une constante C telle que : sup (1 + \x\ ) < C,
xeK
d’où l’existence de Ci telle que l’on ait :
G 2?/c(Rn ), \(T ,'p )\< C 1pk('p).

2) Les réponse sont : ln(|æ|) : oui ; v p ( i ) = (ln(|æ|))' : oui ; : non


fc€N
Exercice 11.14. Comme / G HS) g pour y # 0, P (f) =
sin(27ry)
qui se prolonge par continuité en 0.
7ry

Exercice 11.15. Pour a G R+*, on a f a G L ^ R ), f ( f ) ( y ) = q2 + 4n 2yï

Exercice 11.16.
1) La fonction / vérifie l’équation différentielle : f ( x ) + 2irxf(x) = 0.
2) Des propriétés de la transformée de Fourier on déduit :
H f ) + P (2 n xf) = 0 = (27rx ) P ( f) + iP{(-2Trix)f),

d’où P ( f Y + 2irx f { f ) = 0.
132 CORRIGÉS DES EXERCICES

3) Les fonctions / et H f ) vérifient l’équation différentielle y' + 2nxy = 0, d’où


F (f)(x ) = Ae-irl2. Comme ^"(/)(0) = f Re~vx2dx = 1 ceci entraine f ( f ) = f =
H f)-
4) L’utilisation de changement de variable donne :
H lc ) ( x ) = e - 2* W .
5) On a le résultat :
H i c * 7 r)(z) = H l c ) H l M = e - ^ 2^ 2^ 2
_2 \
1 2\J
= T _g + t2
\/27r((T2 4- r 2)
6) D’après le théorème de Fubini on obtient = 5.
Exercice 11.17.
1) Soit 5 (0 ,1 ) la boule ouverte de Rn , et Xs(o,i) sa fonction caractéristique. Par
passage en coordonnées polaires, on montre que fx B ( o,i) appartient à L 1(Rn ). En effet :

I
J R"
fXB(o,i)(x)dx =
J s„ J 0
I I
rn~k~l drdcr, qui est intégrable en 0 car n - A: > 0 (Sn

désigne la sphère unité). La fonction /*.(1 - x b (o,i >) est à croissance lente à l’infini d’où
[fk] appartient à <S'(Rn ). ’

2 a) De l’égalité f (fk( 1 - XB(o,i)))2(:c)«te = f ( f rn~2k~ldr)da, comme on a :


A» J sn J 1
OO

/
rn~2k~ldr existe, d’où on déduit le résultat.

2 b) La transformée de Fourier de fk est une fonction, en effet on a :


h X B { 0,1) G L \ IT ) = » H fk X B ( 0,1)) € Z°°(Rn ),
M 1 - XB(o,i)) € L 2(R") = » F ( f k(l - XB(0>1)) g L 2(R").

2 c)O n a F ( f k)(ty) = f c -2iri<»,ty> _ L dx _ f e- 2ni{tx,y) J _ dx . 0 n e ffectue,pour


A*» M fc A» |x |fe
< ^ 0, le changement de variable tx = z d’où on déduit Hf k ) ( t y ) = tk~nHf k)(y)-
2 d) Soit R une rotation de Rn (R(x), R(y)) = (x, y), R est inversible et Jac(5 ) = 1 ,
d’où on obtient :

H f ) ( R ( y ) ) = f e- 2îr<< ^ ) > J T dæ = f e- 2iri<R~lx^ ^ - r d x


A" \x\k An |X|fc

\z \

2 e) On déduit de c et d l’existence de ck tel que F (f)(y ) = °k . . Si on prend


\y\n
<p(x) = e "’l*! , (!F(fk), <p) = (fk, T(<p)) = ( fk, <p), d’où on a :
r ga—ir
—7r|a;|
|x |2 p g - 7r|a;|2 /»oo »
Ck -T -^kdx= - n r d x = * ck e~'Kr'2rk~l dr — I e~*r rn~k~l dr.
A " \x\ A " |a?r A A
§ 2. Exercices du chapitre II 133

On utilise la définition de T ainsi que le changement de variable t = nr2, pour obtenir le


résultat.
3) Si 0 < 2k < n, p = n - k vérifie n < 2p. On a F { fp) = cp/ n_p , soit
par Fourier inverse : /„ _ fc = cn_kJ:(fk). On vérifie que c„_fccfe = 1. On en déduit
F{fk) = Cfc/n-fc 0 < k < n k ^ —.O n obtient l’égalité pour k = — par passage à la
Z Z
limite.
Exercice 11.18.
1) On a les égalités : ( J ’(T'), u) = (T, ^ (u )) = (T ,(f(u )Y ), un calcul simple
montre(.F(u))v= F(u), ainsi que (Jr(u))~= !F(u), d’où on déduit (.F(T))~= 7 (T ).

2) On a . F ^ r v p ^ - ^ = .F([l]) = S — —(27ri)~1J :'^ v p ^ i ^ , soit •^r ( vp ( ~ ) ) =

- 2 wi[H] + C-, orvp^ - = _ Vp ^ i ^ d’où, si on p o se!1= v p ^ - ) , T = - T . Alors

on a F (T) = T (T) = —F (T) = - J7(T). Comme T{T) est impaire, pour x > 0 on a :

f ( T ) ( x ) = - 2 n i + c, F (T )(-x) = 2 v i - c .

^ ^ (v p Q )(y ) = { -" •
y > 0,
y < 0,

alors v p ( - ) = -2niF([H]) + inô. Soit F{[H)) = vpf — + -.


'x/ \ 2nix ) 2
Exercice 11.19.
1) Un calcul simple donne :

'(x —a)p~n
n <p+l, if(x -a )],
[h}n = ■ (p -n )l
n = p + 1, Ôai
n > p + 1, 4 n‘ P_1).

2) La fonction / est indéfiniment dérivable sur R*, à l’aide de développements limités, on


peut prolonger / par continuité en 0 en posant / (O) = On constate que pour tout u

de <S(R), / f(x)u(x) dx existe, d’où [/] appartient à S ' (R).


JR

3) On obtient :
3 37t
H \g]) = ^ ( e i “ e-i) - y ^ ( z ( e i + e _ i)) - (27r)3^ ( a ; 3)

4) O na:JP ([5]) = - ^ ( [ / ] ) ( 5 ) )avec


l

^ ( [ / ] ) (5) = ~ l ( S i - Ô-J - |( tf i - SLx) -


134 CORRIGÉS DES EXERCICES

D’où on déduit :

r m = - 1( (* - n - + 1 )] )

3 /r(æ - l)3 (x + l ) 2
- 2( 3! v - !)' + g, + 1)] ) + [xH(x)\ ,

on peut rajouter n’importe quel polynôme de degré < 4.

3. Exercices du chapitre III

Exercice III.l.
1) La distribution régulière [u]' est associée à la fonction :
< ai, x > bi,
f °' , ^ . oi + 6i
I 2{bx - a x), i < x <
2 ’
11+61 _
( - 2 ( 6 ! - a x),

d’où u appartient à W l,p(I).


2) Non, car [?;]' = ôai - ôbt ,,et une distribution de Dirac n’appartient pas à LP(I).
Exercice III.2.
1) La fonction u appartient à L2(R), mais pas à H 1(R); en effet soit v l’application :

x €]0,1[,
R —^ R, x i—^ v(^x^ X €]1,4[,
ailleurs.

On a [«]' = [u] + 264, et 64 ^ L2(R).


2) Oui, tout intervalle ouvert / ne contenant pas 4.

Exercice III.3. En général pas. En effet, soit u = 1 sur ]a, 6[, alors ü H 1(R.).
Exercice III.4.
1) Calcul simple, mais fastidieux; on a :
r 1 2
<Pn(x) = n x — 1 - < x < —,
J n n
* 2 1
<pn(x) = —nx + n —1, 1 ---- < 2: < 1 ------ ,
t. n n

2) On a [mpny = [u]'tpn + u[(pn}'. Or u' = L l {I) - limn_>0O(uVn)-


Pour avoir le résultat il faudrait montrer que 0 = L 1^ ) - limn_>0O( u ^ ) .
.2
/ n
»/ i_ in
Mais = / nxdx + / nxdx > 1.
n 2 77

3) On vient d’essayer d’introduire un procédé de troncature qui ne pose pas de difficulté


au voisinage de 0, où u(0) = 0, mais au voisinage de 1 où u (l) ^ 0. On a montré que u
§ 3. Exercices du chapitre III 135

n’est pas la limite de la suite {utpn)n>4 dans W 1,1^ ) , ce qui empêche de poursuivre la
démonstration du théorème 111.2.6. Ceci incite à répondre non.

Exercice III.5.
1) On a :
7T
3
fa € LP(Q) f f

2) On a :
d fa , sin (fl)

/« € « ^ ( f t ) <=► /« , -

apr^a~l^p\cos(9)\rdrd$ <00 et a Pr (a 1)p|sin(0)|rdrd0 < 00.

-2
Soit (a —1)p + 1 > —1 =>■ a > ------h 1.
,
P
Exercice III.6.
1 a) On sait que u admet un représentant continu sur [0, oo[, ainsi P(u) n’aura pas de saut
en 0. Soit v l’application :x

x > 0,
x < 0.

ll( p ( « )y ili P < 2 | K | | i P . L’application P est linéaire, la restriction est évidente.


1 b) On a : u — i)u + (1 - tj) u . Le prolongement nul de tju à [6,00[ (resp. (1 —77)14
à ] - 00, a]) appartient à W 1,p(a, 00) (resp. W 1,p(-o o , b)), puis on utilise deux fois le
procédé de réflexion.
2 a) Évident, et ||P («)|| < 2||u||.
2 b i) Pour montrer (2), il suffit d’effectuer le changement de variable : —x n = t,
dans l’intégrale / R„_, u(x', - x n) § ^ ( x ', x n ) dx1dxn. L’égalité (3) s’obtient grâce

i
passage à la limite sur k et changement de variable :

ce qui prouve (1).


136 CORRIGÉS DES EXERCICES

2 b ii) L’égalité (5) s’obtient au moyen d’un changement de variable. Comme <p appartient
à X>(Rn ), et que x (x ', 0) = 0, on obtient (6). De plus :

= * f u ^ r (î}kx)dx'dxn = - f r)kxdx'dx n ,
J a oxn oxn

mais Q^-(TikX)(x '>x n) = Vk-Q^-(x',x n) + kr]'(kxn) x { x \ x n). On montre :

lim / k7]'(kxn) x u ( x \ x n)dx'dxn = lim Ik = 0.


k-*0O Jü fc->00

S o itM = sup \T)'(t)\, alors on a:


t€ [0 ,l]

|/*l < C M k \ f \u(x',xn)\dx'dxn =>• lim I k = 0,


K J (a0 < x n < ^-)Dswpp(x) k —yoo

d’où on déduit :

lim f u -^—{r]kx ) d x 'd x n = lim


fc-K» Ja oxn k^oo j ü
f
t)ku - ^ L dx' dxn =
dxn
f
u ^ - dx' dxn
Ja d xn

=*L p(u)i i =Luit =~Lit*=~(l<^(ê ),•,’) =*(4)


du du
2 b iii) Mais P ( - — ) appartient à Lp(Rn ) et Q ( —— ) appartient à Lp(Rn ), d’où u
OX{ uxn
, du . dut
appartient à W 1,p(Rn ), et comme < 2 , l’application est linéaire et
Q id x J dxn
continue de W 1,p(fi) dans W 1>p(Rn ), et P(u) = u sur Q.
Exercice III.7.
1) Soit 1 < p < oo, la dérivée de l’application : t e 8 — ►|t|p-1t e s tp |t|p-1, ce qui
permet d’établir (1).

/
X

p |v(t)|p_:V (<)dt. Si v
-oo
appartient à LP(R), on montre facilement que l’application :

R —> C, x 1-4 u(x) = |w(a;)|p~ 1 appartient à L9(R), avec - + - = 1. Alors


p q
K*)|p = pII< ;1IMIlp-
\a\p l&l9
2) Si p = oo le résultat est évident. Pour p, 1 < p < oo, comme laùl < ——+ -— , on
p q
déduit de 1,
I / 11^Il rp \\v'WP.- \ »
Vu G D(R), |W(x)| < p* ( 3 C, IMIloo < C ||u ||w l,P,
q p

puis on déduit le résultat de la densité de £>(R) dans W 1,P(R).


3) Soit I un intervalle de R, on obtient le résultat en utilisant le 1-prolongement de W 1,p(7)
dans W 1,P(R), puis le résultat de 2 pour toutp, 1 < p < oo.
§ 3. Exercices du chapitre III 137

Exercice III.8. On utilise la densité des restrictions à 7 des éléments de £>(R), puis le
résultat de l’exercice III.7.
Exercice III.9. De la densité de T>(uj) dans H q(fl) on déduit les équivalences suivantes :

u G i/ o ( ^ ) X € V(fï) (u , <p) = 0 «£=>• f f - — —— + uip\dx = 0,


J ç i ' ^= 1 ( / X i O X i /

soit —Au + u = 0.
Exercice III.10.
Z'1 1 1
1) Pour q g ]1, +oo[, il faut 0 < / —^~dx < oo, soit a < - . Pour q = oo, il faut que / a
7o x a q Q
soit bornée soit a < 0.
2) On doit avoir dans V '(0 , 1), l’égalité :
x2 1
w' = Vo + f a - VJo =>■ 3C G w(x) = y + ^ + cos(æ) +

Exercice III.11.
-2 /'*'
1) Pour tout (x, y) de 7 , on a : u(x) — u(y) = / u'(t) dt, de l’inégalité de Jensen on
JX
déduit :
|u(x) - u(y) |2 < mes(7) J |u, (f)|2df.
En intégrant cette inégalité sur / x /, on obtient l’inégalité (1). En développant cette
inégalité on obtient :

2mes(7) J \u(t)\2dt < mes(I)3 J \u'(t)fdt + 2 $te J u(t)dt J ü(t)dt,


ce qui permet de montrer l’inégalité (2).
2) Comme la restriction à 7 des éléments de Z>(R) est dense dans 7f1(7), et comme
l’injection de L 2(I) dans L l (I) est continue, on a le même résultat pour les éléments de
H l (I).
Exercice III.12.
1) La fonction u est continue sur [0,1], donc appartient à L 2(0,1). Sa dérivée u'(x) =
\/(2</x), vérifie fg (u '(x))2 dx = fg (4x)~x dx = +oo, donc u ^ H 1(0,1).

2) On a u G H t ( 0,1) f ' d x d y = f f . < oc.


v ’ Jo Jo \x — y |2 ÿ Jo Jo + Vv)2
1 f1 dy
Pour x ± 0, on note Ix = - -------- -=— . On effectue le changement de variable :
x J0 n -L & \ 2
v dv
t2 = - , ce qui donne — = 2tdt. On a
x x
_ 2td t
[sa 2tdt /-, , , > 2y/x
+ 2.
I x ~Jo (T T t)2 “ 21n(1 + N /i)_ ln (a:) l + v /ï
138 CORRIGÉS DES EXERCICES

La fonction logarithme est intégrable sur ]0 ,1]; les trois autres fonctions étant continues,

l’intégrale / I x dx est finie, donc u appartient à (0,1).


Jo

4. Exercices du chapitre IV

Exercice IV .l. Si le bord de Q. est une variété lipschitzienne tout ce que l’on écrit a un
sens.
1) Soit u G C, u = H 1(fî) — lim (u„), un G H i(ü ) ==> u G Hi(Çl), de plus il existe
T l —►OO

une sous-suite (up) vérifiant u = lim (uv) p.p. Or :


p —>oo

up > ip p.p. => u > ip p.p. = > u € C.

2 a) La forme a est bilinéaire continue et coercive sur H q(ü ), l’application :


v — >(/, v) h ~1,hI est linéaire continue, du théorème IV. 1,3, on déduit l’existence de u.
2 b) Dans (1) considérons v — u + <p, <p G T>(Q), p > 0. Alors :
a(ti, ip) - (/, <p) > 0 = > ( - A u - f,(p) > 0 V</? > 0.

On en déduit - A vu — / > 0 p.p., d’où l’inégalité ( - A pu — f , u — ip) > 0. Si


( - A pu - f , u — ip) n’est pas égal à 0 p.p., on obtient :

3tti G C : 0 < (—A u —f)(u \ — tp)< (—Au — f ) ( u — i/j)


=> ( - A u - f)(u i - u) < 0, # 0 p.p. =$■ a(u,ui - u) < ( f , ui - u),
ce qui contredit (1).
Réciproquement, pour tout v G C on a :
(—A u — f ) ( v —ip) > 0 =*> (—A u —f )(v —u) > 0 = > a(u , v —u) > (/, v —u).

Exercice IV.2.
1) On identifie V à un sous-espace vectoriel de (Hq(ü ))2 par l’application v t-> (v, Av).
L’espace V est fermé dans (H q(Q))2, en effet : Si u appartient à V, il existe une suite
(«n)n<EN de V vérifiant :
u — H q(Ü) — lim (u n), Au = H q(Q) - lim A (un) = > (u, Au) G (H q(ü ))2.
n —yoo n —¥oo

De l’inégalité de Poincaré on déduit que V est un espace de Hilbert pour la norme proposée.
De plus C est un convexe fermé.
2) La forme a est coercive sur V, en effet o(u,u) = ||u||Hi + ||A u ||h i , ce qui entraîne
l’existence et l’unicité de la solution u.
3) Soit ui (resp. U2)la solution pour / i (resp. / 2) on obtient :

||A(«1 - «2)|Ihi + ll«l - U2\\H


21 < ll/l - /2IIIIU1 - «2II
< | | | / l - / 2 ||2 + - « 2 ||2 = » IIACU! - U2 ) | | 2 + ||U ! - U2 | | 2 < 2 | | A - / 2 | | 2 .
§ 4. Exercices du chapitre IV 139

Exercice IV.3. Il suffit d’avoir : Sfte(A) > A0.


Exercice IV.4. On a :

V tfi.fc) ï (0 , 0 ) P f o .f c ) = -e2i6{i\ + 1 + e 2) + 0 .
d
2) P = e~2t6(I + i — + ~Q02 + a*ors -^(n) = - M2u> P(v) = d’où on a
deux solutions distinctes si g2 = A.
3) Non. Si a existait pour tout A, $Re(A) > Ao, on devrait avoir pour seule solution dans
H è m : w = 0, or on a trouvé deux solutions non nulles.
Exercice IV.5. Soit :
Gn = Re(gn), G = Re(g), G = - lim (G„) =►
n —>oo

« - G € fiâ(fi), Un - G n e JïS (n),v ip = u - u n + Gn - G e Hà((ï) = *


f / dun du A dtp f
Ju \ iin~dxl ~ aijdxi) dxi J a (a°nUn ~ + V = (f~ a°u) / » • V *)- (x)
( C n = M ax(||a 0 - o o » ||,M a x ^ H a ^ - ay ||),
Notons
' l D n = M ax(||ao„||,M axiin ||aijn ||).
Alors de ( 1) on déduit :

a ll« - “ «II2 ^ HU - Un\\ (Cnllull + Dn \\G - Gn || + ||/ - f n \\) +


+ C n |M |||G - Gn || + ||/ - f n \\\\G - Gn \\.
(fl 1 /o2
De l’inégalité : |aè| < a2-— + &2 ’ en choisissant — = on déduit qu’il existe une
constante C telle que :

“ II" - U"H2 ^ C ( ^ " N l + Dn \\G - G„|| + ||/ - f n \ \ f +


+ C n|M |||G - Gn || + ||/ _ / n ||||G _ Gn ||,
d après les hypothèses la suite (D n)n est bornée et lim Cn = 0, d’où on déduit le
n —*•oo
résultat demandé.
Exercice IV.6.
1) On a :
_ d2u 1 du 1 d2u 4 2 2 4 i . .2 ..
U dr 2 r dr ^ r 2 ~ r 3 fL - -9 9J

En reprenant l’exercice III.4, comme - > - 1 + i = o , on montre facilement que u


appartient à H 1 (fl) :
du _ du sin 9 du du 2 _ i . . 1 .. d2u 2 _4 . 4
dx C°S dr r dO ==^ dx 3 r ’ sln (3e )’ â ^ = 9 r ' Sm(3 #)’

et comme J r ird r = +oo = > g £ ! (!i) = , » ^ B » (n ).


140 CORRIGÉS DES EXERCICES

2) Soit tp e C°°(Cl), <p(r, 0) = <p(r, ) = 0 V(x, y) € fi, on a :

si x, y sont > 0,

si x < 0 et y > 0 ,

si x < 0 et y < 0,

d’où on déduit l’existence de C > 0, tel que ||<^||i2 < C'||Vv?||La, ce qui entraîne la
coercivité de a sur V.

3) L’unique solution dans V de : / Vu.Vvdx = 0 u = g sur T est u. Or u n’appartient


Jn
pas à H 2(Cl), la difficulté est en 0 où g est cependant très régulière. Mais le bord de Cl
est une variété lipschitzienne et, non C1,1, ce qui explique le manque de régularité de la
solution.
Exercice IV.7.
1) On a :

2) On reprend le 2 de l’exercice IV.6.


d2u
3) Comme à l’exercice précèdent, on montre que n’appartient pas à L 2(Cl), la
difficulté étant au voisinage de 0. Or le bord de fi est très régulier au voisinage de 0, il est
C°°. Le manque de régularité provient du fait que l’on a deux conditions différentes de
part et d’autre de 0, une condition de Dirichlet, une de Neuman.
Exercice IV.8.
1 a) La fonction G(u) appartient à H q(CI) car on a u < 0 sur T. On en déduit :

Mais on a |V u |2G '( îi ) > 0 =*> IVu ^ G ^ u) = 0 p.p.


u(x)

donc H(u) est constante sur fi et nulle sur T. Par suite, H(u) = 0.
1 c) D’où on déduit u(x) < 0 p.p.
1 d) On raisonne sur la fonction —u, on en déduit - u < 0, d’où 0 < u.
§ 5. Exercices du chapitre V 141

2) On a ao = 0, K = infu.

2 a) La fonction w = u - K vérifie :

, 7 v û*i
lu
dw dv
l 'E 'v & à ? = safvdxw€^
/ > 0 sur fi, u; > 0 sur T ==> w > 0 sur fi = > u(x) > inf(u) p.p.

2 b) Si / = 0, on a :
/ > 0 =*■■ inf(u) < u(x), f < 0 u(x ) < suptt(æ).
r

5. Exercices du chapitre V

Exercice V .l.
1) On a : (A(uk ), U k ~ u ) > {A(u),Uk - u), d’où :
limsup(A(?ifc), Uk - u) > 0.
fc—»oo

2) Soit une suite (ttfc)fceN vérifiant :


Ufc —1 u cr(Vr, F '), limsup(>l(ufc),Ufc — u) < 0.
/c->oo

Comme 0 est positif, on a :


(A(ufc) - 4(u;), ttfc - w) > 0 ==►
0(A(ufc), u - v ) > ~(A (uk), uk - u) + {A(w ), uk - u ) - 0(A(w), v - u),
01iminf(j4(ttfc),u —v) > 0(A(w),u —u),
k-yoo

et de l’hémicontinuité de A, on déduit :
liminfL4(ufc),it —v) > lim (j4(u/),u —v) = (A(u),u — v).
k.-*oo 6-y 0

Exercice V.2.
1) L’application :
Fm ^ R , to i-> (/,iu ),
est linéaire et continue, d’où il existe un unique ir(f) de Vm vérifiant :
(/, w) = (7r(/), w). On montre facilement la linéarité et la continuité de 7r.
2 a) On montre les équivalences :
(2) <=$■ (n(A(um)),v - um) > (7xf,v - um) Vu € K m (2')
'î r* ( U jji “I- 7TA ( U jji ) 7Ty U-jyi, V Ujyi ) ^ 0

'' 'f Um = P "b nA^Um) ^r/)* (3)


2 b) On cherche à montrer que l’application h :
Km K m , U H+ fc(t/) = Prn (« + ^A{v) - 7Tf ) ,
est continue. Pour cela il suffit de montrer que l’application :
K m -> V \ v ^ A ( v ) ,
142 CORRIGÉS DES EXERCICES

est continue. Soit (up)p6fü C K m, u G K m, v = lim up, alors (vp)PeN est un sous
p —too

-ensemble borné, d’où (.4(up))peN aussi. Il existe une sous-suite il existe x de


V', tels que :
A(vk) ~A X <*(V',V) = > lim (A(vk),vk) = (x,v).
k —too

Comme A est monotone on a :


Vw € V, (A(vk) - A(w), vk - w) > 0 =>■ {x ~ A(w), v - w) > 0.
On prend w = v + Au, u G V, A > 0, de l’hémicontinuité de A on déduit :
Vu € V, (x —.A(u), u) > 0 =3- x = A(v).
On déduit alors du théorème de Brouwer l’existence d’un point fixe de h, d’où la résolution
de (2).
3 a) De l’hypothèse (4) on déduit que la suite (um)m€N est bornée. En effet, soit M dans
N tel que vq appartienne à K m , alors :
U N l / (A{um),u m - V 0) ^ (f,Um - V 0) ^ m J U m - V o l l
V m > M , -------- m---- ü-------- < ------ m---- m---- < || 7 ||— n-----ii— •
H^rall

Si la suite (uTO)m6N n’était pas bornée on aurait :

VC, 3R, 3m, R < ||um|| = » C < M*")»*™ ~ ^ < ||/|| + l.

Ce qui est impossible.


3 b) Il existe (u, x) dans K x V', et une sous-suite (uk)ken, extraite de (um)meN> vérifiant :
Ufc 1 u <
t (V,V'), A(uk) ->■ x (t (V',V),

(A(u k), ufc - u) < (/, u*, - u), Vu G I<k


= > limsup(^4(ufc),ufc - u) < ( / , u - u ) . (5)
k-AOO
On déduit de l’exercice V.l :
liminf(yl(ufc),Ufc —u) > (j4(u) , u —u), Vu G K ,
fc—>oo

associé à (5), on en déduit :


(j4(u), u —u) < (/, u —u), Vu G K.

Exercice V.3.
1) L’opérateur A associé à a, est borné, hémicontinu, monotone et vérifie l’hypothèse (4)
de l’exercice V.2 avec uo = 0, on déduit :
3u G K, a(u , u —u) > (/, u —u) Vu G K.
L’unicité provient du fait que si u et u sont deux solutions, on a :
0 < (A(u) - A{v),v - u) = —||u - v|IÎVi,p(n)-

2 a) (1) =>• (2), en effet :


u = u + w, a(u, w) > (/, w) Vio G K,
§ 6. Exercices du chapitre VI 143

= » a(u, u) > (/, u), a(u, - u) > (f, - u) => a(u, u) = (f, u).
2 b) ( 2) => ( 1 ) est évident.
3) On a la propriété :
G V(Cl) u ± i p e K = ^ (i4 (u ), <p) = ( / , <p),
soit A(u) = / . De la formule de Green on déduit :

(A(u),v) = [ f v d x - [ ^r-vd'y + a(u, v).


J si Jr onp

Comme f fv d x < a(u , v ) et f fu d x = a(u, u), on obtient [ ■^-vd'y > 0 pour tout
J si J si J r ° nv
du
v de K, ce qui s’écrit > 0 au sens de la dualité entre (IV 1- p’p( r))' et JV1_ p,p(r),

/' du „ . du
et / - — u d j = 0, soit - — u = 0.
Jçi dnp onp

6. Exercices du chapitre VI

Exercice V I.l. Pour tout v de V et <p de V(0 T), on a :


rT rT
f
Jo
(f(t),<p(t)v)dt= - f
Jo
(f(t),<p'(t)v)dt,

soit ( / ', v ) = (/, vY dans V (0 T ).


Exercice VI.2.
1) La forme a(t , .,.) est bilinéaire continue sur (H 1(Cl))2.
2) Il existe /3, tel que : —/3 < ao(t, x) < /? p.p.(t, x), alors :

a(t, u, u) + (a + /?) J wudx > a\\u\\2Hi(ay


3 a) Comme T est fini, pour tout espace vectoriel normé V , tout tp de L2(0T, V),
exp (—kt )^ appartient à L 2(0T, V ), et :

P <=$■ exp( — + exp(—kt)a(u,v) — (exp (—kt)f,v),

soit P fc.
3 b) D’après a, on peut considérer qu’il existe 7 > 0 tel que : a(t,u,u) >
L’unicité provient de ce que, si u\, U2 désignent deux solutions w = ui - U2 vérifie :
1 2
-|w>(f)| + a(t, w, w) = 0 et w(O) = 0 entraîne w(t) = 0. Pour l’existence on reprend la
£
méthode de Galerkin.
Exercice VI.3.
1) L’application
(H q(CÏ))2 —ï R, (u , v ) i-> a(t,u,v),
144 CORRIGÉS DES EXERCICES

est bilinéaire continue coercive; on pourra appliquer le résultat de l’exercice VI.2,. Il


existe donc un unique u de L 2(0T, H q (ü )), u ' étant dans L2(0T,H ~l (Ct)) solution du
problème, mais on sait (Prop. VI. 1.4.) que ceci entraîne que u appartient à C([0T], L 2(U)).
2 a) On écrit que u est solution du problème P avec v = u~, on rappelle que u = u+ —u~,
ce qui donne :

- a(t,u~,u~) = ( f ( t ) , u ~)

2 b) L’inégalité uo > 0 => u~ (0) = 0, et la décroissance de \u~ |2 entraîne :


u~(t) = 0 p.p.x G Q.

Exercice VI.4.
1) Il suffit de reprendre le cours.
2) Dans P on choisit v = u(t), et on intègre sur l’intervalle (0,t).
3) La fonction w = u — v est solution de :

= </o(<) -g o (t),l) VI € V,

a2 b2
et w(0) = u q - vq. De 2 on déduit, en utilisant l’inégalité |a&| < ---- 1---- :
2 2

K O I2+ f
JO
lk ( s ) ||2ds < K - Vol2 + / ||(/o - 9o)(s)\\2ds,
J0

ce qui donne les majorations demandées en majorant chaque terme de gauche par :

K - v0|2 + f
J0
||(/o -ffo )(s )||2d«-

Exercice VI.5. La fonction w = u —v vérifie :

-^ ( w { t) ,v ) + a(w(t),v) = ( ( f o - 9o){t),v) Vv G

et tu(0) — uo - vo, w'(0) = u\ —vi.


Du lemme de Gronwall on déduit :

\w'(t)\2 + |K f ) ||2 < (ll“ 0 - Vo||2 + K - Vi \(fo - 9o)(s)\2 ds^eT ,

11“ —v IIl «*(0T,L2(O) — ( |K - V0||2 + 1% - V\ \ ( f o ~ 9o)(s)\2ds)eT ,

11“ — - (llu0 - vo||2 + |ui - V\ l(/o -ffo )(s)|2 d s)e T.


§ 6. Exercices du chapitre VI 145

Exercice VI.6.
1) On a l’équivalence : u = 0 sur [OT] x F <=> u(t,.) G H q(Çî ). La formulation
variationnelle donne si on pose : a(u, v ) = f Q Vu. Vu dx :

( ^ ^ ( t ) , u ) + a(u'(t),v ) + a(u(t),v ) = (f(t),v) Vu € #o(î})

<=* ^ - Au' - Au = / Z ^ O T . f r 1^ ) ) .

2) On peut appliquer la méthode de Galerkin exposée au paragraphe 3, la différence


provient du terme a(u'(t), u), d’où on déduit pour la solution approchée um :

\ j t Wm{t)\2 + |K ( f ) | | 2 + \ j t b r a ( t ) f = ( /( * ) .< ( * ) )

= » \ w m(t)\2 + J ||u ^ (s)||2ds + ^\\um{t)\\2 est majoré par

^|Ulm |2 + ^ ||u 0m||2 + \f(s)\2ds + J^ \u'm( s ) f ds < C + ^ |u ^ (s )|2rfs.

D’où on déduit du lemme de Gronwall que la suite ( u m ) m <=N* appartient à des bornés :

(um)meN* appartient à un borné de L°°(0T, H q(fi)) et L 2(0T, H q(Çî )),


(Um)m€N* appartient à un borné de L°°(0T,L2(ü)) et L2(0T,H q(Q)),
(Aum)mçn- appartient à un borné de L°°(0T, f f -1 (f2)) et L2(0T, H ~ 1(ü)),
(Av!m)men- appartient à un borné de L2(0T, H -1 (Cl)).
Les convergences faibles entraînent les convergences au sens des distributions, d’où il
existe une suite (up )p€n. et u de L2(0T, H q(Q) vérifiant :

ILp ^U L2(0T,H q(CI)) faible,


up ^
uf L 2{0T,HÙ{Q)) faible,
u 'p ^
uf L°°(0T,L2(Ü)) dual faible,
A up —k A u L 2(0T, i / - 1 (fî)) faible,
A u>p Au' L 2(0T, H ~ 1(Çl)) faible,
et u sera solution du problème posé (raisonnement classique). De plus :

u, u' € L2(0T, H q(£1)) =► u ' G C tfO T j.ftiM ).

u' G L 2(0T,HÙ(Ü)), u" G L2{QT,H~l {Q)) =► u G C([0T],L2(ft)).


L’unicité est facile à démontrer, car u' appartient à L 2(0T, H q(ü )) et ainsi on peut
remplacer v par u'(t ) dans la formulation variationnelle pour obtenir le résultat. *
BIBLIOGRAPHIE

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1997.
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Paris, 1997.
Index

s
Algèbre de convolution, 36
Dirac (distribution de —),
Dirichlet (problème de —),
8
83

Application compacte, 64 Distribution (espace des —s V'(ÇÏ)), 6

Application trace, 70 — à décroissance rapide, 42


— (dérivée d’une —), 17
B
— de Dirac, 8
Banach-Steinhaus (corollaire de —), 15 — (égalité de —s), 11
Borné de V(Çl), 5 — (limite d’une suite de —s), 14
— (opérateur —), 98 — (primitive d’une —), 19
Brouwer (théorème du point fixe de —), 100 — d’ordre fini, 8
— (produit de convolution de —s), 32
C
— (produit multiplicatif d’une —), 19
Caractérisation des distributions ( 1), 7
— (produit tensoriel de —s), 29
------------ ( 2 ), 8
— (pseudo-produit d’une —), 19
Carathéodory (fonction de —), 96
— (régularisation d’une —), 35
Cauchy (problème de —), 108
— régulière associée à une fonction, 9
Cauchy-Dirichlet (problème de —), 108
— (structure d’une —), 21, 23
Chaleur (problème de la —), 108
— (support d’une—), 12
Classique (solution —), 83
— tempérée, 41
Coercif (opérateur —), 99
Divergentielle (forme —), 82
Coercive (application —), 99
Du Bois-Reymond (lemme de —), 22
— (forme —), 79
Convergence des suites de T>k (fi), 4 0
---------- de©(fî), 5 Égalité de distributions, 11
---------- de © '(fi), 14 Élémentaire (solution —), 34
Convolutifs (ensembles —), 31,32 Elliptique (opérateur —), 82
Convolution (algèbre de —), 36 — (opérateur fortement —), 82
— des distributions, 32 Ensembles convolutifs, 31, 32
— (équation de —), 36 Équation d’Euler, 81
— (module de —), 36 Equation de convolution, 37
Espace C°° (fi), 14

Densité de î>(fi) dans LP(U), 5 — D(fi) des fonctions test, 4

Dérivation des distributions, 17 — î>/r(fi), 3


— de la limite d’une suite ou série, 18 — © '(fi) des distributions, 6
— d’un produit de convolution, 33 — £(fî)ouC°°(fi), 14
Index 149

— S'(Si),
— de Lesbegue,
14
5, 53
0
Laplace (opérateur de —), 46
— de Lebesgue avec poids, 67 Lax-Milgram (théorème de —), 81
— de Lebesgue Lp(r), 72 Lebesgue (espaces de —), 5, 53
— de Lebesgue à valeurs vectorielles, 106 — (espace^ de — avec poids), 67
— de Sobolev au bord, 72 — (espace de — Lp(r)), 72
— de Sobolev d’ordre 1, 54 — (espace de — à valeurs vectorielles),
— de Sobolev d’ordre m, 65 106
Leibniz (formule de —), 20
— de Sobolev d’indice s, 68
Lemme de Du Bois-Reymond, 22
— de Sobolev de coef. nonentier, 70
— deGronwall, 118
Euler (équation d’ —), 81
Limite (d’une suite de distributions), 14

0
Faible (solution —), 83
Lipschitzienne (variété—),

M
71

Fonction de Carathéodory, 96 Maximum (principe du —), 91


— à croissance lente, 41 Mesure de Dirac, 8
— à décroissance rapide, 39 Méthode de Galerkin, 109,117
— deHeaviside, 12 Module de convolution, 36
Forme coercive, 79 Monotone (opérateur —), 99
— divergentielle, 82 Multiplicateur, 41

Formule de Green, 74 N
— de Leibniz, 20 Neumann (problème de —), 86
Fourier (transformation de —), 39
O
Fréchet-Kolmogorov (théorème de —), 65
Ondes (problème des —), 115
G Opérateur borné, 98
Galerkin (méthode de —), 109, 117 — coercif, 99
Green (formule de —), 74 — elliptique, 82
Gronwall (lemme de —), 118 — fortement elliptique, 82
— hémicontinu, 99
H
— de Laplace, 46
Heaviside (fonction de —), 12 — monotone, 99
Hémicontinu (opérateur —), 99 — de translation, 25
Hôlder (inégalité de —), 53 Ordre de a, 3

□ — d’une distribution,
— d’un opérateur,
8
82
Inégalité de Hôlder,
- de Poincaré,
53
61
0
Partition de l’unité, 11
Inéquation variationnelle, 80
Poi ncaré (i négal ité de —), 61
150 Index

Point fixe de Brouwer (théorème du -),1 0 0 — élémentaire du Laplacien, 46


Primitive d’une distribution, 19 — faible, 83
Principe du maximum, 91 Stampacchia (théorème de —), 80
Problème de Cauchy, 108 Structure (théorèmes de —), 21, 22,42
- de Cauchy-Dirichlet, 108 Suite régularisante, 2
- de la chaleur, 108 Support compact (distribution de —-). 13
- de Dirichlet, 83 — d’une distribution, 12
de Neumann, 86 — d’une fonction, 1
des ondes, 115 — d’un produit de convolution, 33
Produit de convolution, 32
» multiplicatif, 19 0
- tensoriel, 29 Tempérée (distribution —), 41
Prolongement, 58, 65 Tensoriel (produit —), 29
Pseudo-produit, 19 Théorème de Banach-Steinhaus, 15
R — s de densité, 5, 35
— de Fréchet-Kolmogorov, 65
Recollement des morceaux, 11
— de Lax-Milgram, 81
Régularisante (suite —), 2
— de partition de l’unité, 11
Régularisation des distributions, 35
— du point fixe de Brouwer, 100
Régularité, 87
m
Lil
— de recollement des morceaux,
— de Stampacchia,
11
80
Sobolev (espace de — au bord), 72 — de structure, 21, 22,42
-(espace de— de coefficient non en- Trace (application —), 72
tier), 70
Transformation de Fourier, 39
- (espace de — dual), 61
Translation (opérateur de —), 25
- (espace de — d’indice s), 68
■(espace de — d’ordre 1),
- (espace de — d’ordre m),
54
65
a
Variationnelle, 82
Solution classique, 83 — (inéquation —), 80
- élémentaire, 34 Variété lipschitzienne, 71

Aubin Imprimeur

9
N" d’impression L 57409
I.IGUGÊ. POITIERS Dépôt légal décembre 1998

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