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Logisticiens de la Solidarité Internationale

TELECOMMUNICATIONS :
transmissions radio

Christian HUBERTY

15e Edition

Octobre 2012
TABLE DES MATIERES

1. GENERALITES page 5

2. LES ONDES ELECTROMAGNETIQUES ET LEUR USAGE page 6

21. Fréquence d'une onde


22. Spectre général des ondes et gamme des ondes hertziennes
23. Propagation des ondes

231. Propagation en surface


232. Réflexion ionosphérique

2321. Réflexion simple


2322. Réflexions multiples

233. Les lois de la réflexion ionosphérique

2331. Uniquement en HF
2332. La portée varie en fonction de la fréquence
2333. La portée varie en fonction de l’heure et de la saison
2334. Les très courtes distances sont les plus difficiles
2335. De l’influence du soleil

24. Choix de la fréquence : aspect réglementaire


25. Modes d'émission
26. Comment organiser une liaison HF ?

261. Tester les fréquences


262. Les règles quotidiennes

3. MATERIEL POUR LA HF. page 24

31. Source d'énergie

311. Transformateur
312. Groupe électrogène
313. Batteries et chargeur

32. Câble d'alimentation


33. Emetteur-récepteur

331. Fonctions de base


332. Fonctions spécifiques

34. Câble d'antenne

- 2 -
4. ANTENNE HF page 32

41. Dégagement
42. Principe général d’une antenne, notion de longueur et de bande passante
43. Antenne folded ou dipôle replié
44. Antenne Quadra Loop
45. Autres antennes

5. LA HF EN MOBILE page 40

51. Méthodologie
52. Emplacement et fixation de l’émetteur à commande déportée
53. L’antenne mobile et la boîte d’accord
54. Câblages
55. Quel résultat en attendre ?

6. MATERIEL POUR LA VHF ET L'UHF page 49

61. Emetteur-récepteur

611. Le choix du format

6111. Le format portatif


6112. Le format mobile

612. Le choix de la marque et du modèle


613. Le problème de la programmation

62. Source d'énergie


63. Antennes

631. Bande passante et accord d’antenne


632. Antennes de portatifs
633. Antennes de mobile
634. Antennes de base fixe
635. Antennes directives

64. Relais VHF/UHF


65. Quelle configuration pour quelle distance ?

7. LA RADIO A L'USAGE page 63

71. Procédures
72. Vacations
73. Vocabulaire conventionnel

8. QUELQUES PETITS TRUCS SUR PLACE OU AVANT DE PARTIR... page 66

Annexes

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AVANT-PROPOS

Communiquer est un acte majeur. En mission humanitaire, comme dans tant d’autres activités humaines,
de bonnes transmissions d’informations sont essentielles. Elles contribuent :

- à la sécurité des équipes,


- au suivi des besoins logistiques,
- à la coordination des actions entre les individus, entre les organismes,
- aux échanges avec le siège,
- au bon moral des individus isolés, entre autres....

Pour ce faire, le monde moderne offre une large panoplie de moyens techniques :

- le téléphone public et le fax,


- la téléphonie mobile par relais ou par satellite,
- le réseau Internet,
- les communications radio, etc ...

Au cours d’une mission humanitaire, un logisticien expatrié peut être amené à choisir de doter son
équipe d’un ou plusieurs de ces outils. A défaut d’en devenir un spécialiste en quelques heures, ce qui
est impossible, on lui demandera néanmoins d’être à même de :

- comparer les avantages et inconvénients respectifs de ces diverses techniques,


- faire les bons choix,
- installer les matériels achetés,
- les faire fonctionner et apprendre aux autres à s’en servir,
- en assurer la maintenance quotidienne
- diagnostiquer les pannes et formuler une demande d’assistance cohérente lorsque l’on ne peut
réparer soi-même,...

…ce qui est déjà beaucoup !!!

Puisqu’il ne peut être question d’adjoindre à chaque équipe un spécialiste des télécommunications (et le
spécialiste en mécanique ? en chaîne de froid ? en sanitation ? ...), le but du présent guide et des
quelques heures de formation qui l’accompagnent, est donc de jeter les bases nécessaires à une
compréhension minimale des techniques.

Il y a donc logiquement vulgarisation, raccourcis et simplifications volontaires, quelquefois poussés


jusque dans leurs derniers retranchements. Que les puristes et techniciens de pointe soient
indulgents...

Le présent manuel ne traite que des communications par voie hertzienne, ce que l’on appellera par
simplification les communications radio. Un autre manuel en cours de rédaction est consacré aux
techniques « téléphoniques », dont le téléphone satellite, de plus en plus répandu.

Christian HUBERTY

- 4 -
1. GENERALITES

La parole en tant qu’outil de communication est limitée dans sa portée (les ondes vocales sont freinées
par l’air qui les véhicule), et gênées par le manque de discernement (toute personne se trouvant à
portée de l’onde vocale entend l’information).

Les communications hertziennes constitue la réponse à ces deux limites.

Une communication hertzienne, c’est faire porter la parole par un autre support que les ondes vocales.
On utilise les ondes électromagnétiques. C’est un émetteur qui se charge de l’inscription de la voix sur
l’onde électromagnétique. C’est un récepteur qui se charge d’extraire la voix de l’onde
électromagnétique captée.

Ondes
électromagnétiques
Ondes
Ondes vocales
vocales

Les ondes électromagnétiques sont freinées dans l'air, mais bien moins que ne le sont les ondes vocales,
et circulent à une vitesse très rapide, puisque égale à la vitesse de la lumière. Elles sont, de plus,
inaudibles par tous ceux qui ne sont pas équipés du récepteur adéquat.

Une onde électromagnétique se définit par des caractéristiques « mathématiques » et des


caractéristiques physiques.

Les premières influencent les secondes : c’est du choix judicieux des caractéristiques mathématiques
que va dépendre le comportement de l'onde électromagnétique. Ainsi, c’est le choix de la fréquence qui
va conditionner l’aptitude de l’onde à franchir les obstacles, se réfléchir, pénétrer les structures
urbaines, etc...

Etudier les fréquences, c'est comprendre le spectre hertzien (chapitre 2.2).

Etudier la manière dont le rayonnement électromagnétique se déplace dans les airs, c'est comprendre
la propagation (chapitre 2.3.)

- 5 -
2. LES ONDES ELECTROMAGNETIQUES ET LEUR USAGE

2.1. Fréquence d'une onde

Les différentes caractéristiques mathématiques de l’onde électromagnétique sont :

- l'amplitude
- la fréquence
- la longueur
- la vitesse

Sur l'illustration scolaire classique de ce qu’est une onde, ces caractéristiques peuvent être visualisées
de la manière suivante :

Longueur

+
F Amplitude
r
é
q
u Temps t
e
n
c
e

L'amplitude est la "hauteur" de l'onde, sa force, sa puissance. C'est une variable.

La vitesse est sa vitesse de déplacement. La vitesse d’une onde est variable en fonction de sa nature,
mais, pour ce qui concerne les ondes électromagnétiques que nous allons utiliser, il s'agit d'une valeur
constante, égale à la vitesse de la lumière, soit 300.000 Km/s ou 300.000.000 m/s.

La longueur, c’est la « taille physique » de l’onde, son « encombrement » dans l’espace. C’est une
dimension, qui se mesure en mètres.

- 6 -
La fréquence, c’est le nombre de battements, de variations entre la valeur maximale (+) et la valeur
minimale (-), par seconde.

Son unité est le hertz, qui correspond à un aller-retour du + au - en une seconde.

Exemple : 20 Hertz = 20 aller-retour du + au - en une seconde

Les multiples sont le : Kilohertz (kHz) = 1000 Hz


Mégahertz (mHz) = 1000 kHz
Gigahertz (gHz) = 1000 mHz
Terrahertz (tHz) = 1000 gHz

Il existe un rapport inversement et directement proportionnel entre fréquence et longueur. A chaque


fréquence correspond une longueur. Lorsque la fréquence s’élève, la longueur diminue. Lorsque l’on
connaît la fréquence, on peut calculer la longueur et donc se « faire une idée » de l’encombrement de
l’onde et de ses capacités à se déplacer. La formule est la suivante :

300.000 (en km/s)


L = V/f = -------------------------
fréquence (en kHz)

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2.2. Spectre général des ondes et gamme des ondes hertziennes

Toutes les ondes, électromagnétiques, vocales, mais aussi lumineuses, gamma,… ont des fréquences (et
donc des longueurs). Voici un tableau qui représente sur une échelle de fréquence/longueur ces grandes
familles :

Longueur (en
Fréquences
mètres)
(en Hertz)

…ou
ondes
«radio»

Il s'agit d'une classification par tranche, dont les noms ne sont pas forcément très révélateurs, mais
correspondent essentiellement à la nature des ondes situées dans ces plages de fréquences. Dans ces
différents groupes, on trouve des phénomènes ondulatoires de natures très différentes : son, lumière,
électricité, électromagnétisme, etc.

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C'est dans la gamme des ondes hertziennes que l'on trouve les fréquences utilisées pour la
transmission électromagnétique. Voyons cette tranche de manière plus détaillée :

SPECTRE DES ONDES HERTZIENNES


ABREVIATION DESIGNATION LONGUEUR
FREQUENCE DESIGNATION COURANTE
INTERNATIONALE METRIQUE D'ONDE
Extrêmement Haute Fréquences Ondes
300 GHz à 30 GHz
Extremely High Frequency EHF Millimétriques
1 mm à 1 cm

Hyperfréquences Ondes
30 GHz à 3 GHz
Super High Frequencies SHF Centimétriques
1 cm à 10 cm

Fréquences Ultra-Hautes Ondes


3 GHz à 300 MHz
Ultra High Frequencies UHF Décimétriques
10 cm à 1 m

Très Hautes Fréquences Ondes


300 MHz à 30 MHz
Very High Frequencies VHF Métriques
1 m à 10 m

Hautes Fréquences Ondes


30 MHz à 3 MHz
High Frequencies HF Décamétriques
10 m à 100 m

Fréquences Moyennes Ondes


3 MHz à 300 KHz
Medium Frequencies MF Hectométriques
100 m à 1 km

Basses fréquences Ondes


300 KHz à 30 KHz
Low frequencies LF Kilométriques
1 km à 10 km

Très Basses Fréquences Ondes


30 KHz à 10 KHz
Very Low Frequencies VLF Myriamétriques
10 km à 30 km

Cette gamme s'étend de 3 kHz (3000 Hz) à 300 gHz (3.1011 Hz). En deçà (bas du tableau), nous
trouvons les fréquences de transmission du son. Au-delà commencent les fréquences de la lumière,
infrarouge, visible puis ultraviolet.

Dans ce spectre hertzien, une sous-classification a été internationalement reconnue. La découpe des
plages et leurs dénominations respectives sont basées sur la longueur d'onde. Dans notre pratique
quotidienne des télécommunications, la HF, la VHF et l’UHF seront les gammes qui nous intéressent.

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2.3. Propagation des ondes

Dans l'air, les ondes ont plus ou moins d'aptitudes à se propager loin.

2.3.1. Propagation en surface (sans quitter l'atmosphère proche)

La portée d'une onde qui se déplace à la surface du sol dépend de plusieurs critères. Si l’on considère le
déplacement d’une onde électromagnétique entre deux correspondants situés à une distance x l’un de
l’autre, dans un voyage « horizontal », parallèle à la surface du sol, les critères suivants vont influer sur
la portée réellement possible :

- le relief
- la végétation
- la présence de structures urbaines
- la fréquence et donc la longueur de l’onde
- la puissance et la directivité de l’émission
- la nature et le taux d’humidité du sol
- la température et l’hygrométrie de l’air…

Certains critères sont plus importants que d’autres mais il est difficile de les lister par ordre
d’influence.

La portée est donc une notion extrêmement variable. La réussite d’une communication entre deux
correspondants, par l’échange d’ondes électromagnétiques qui les relient directement, en ligne droite,
est donc directement proportionnelle à l’environnement qui les sépare.

On peut partiellement compenser toutes ces pertes par l’utilisation de puissances d'émission
importantes. Hélas, technologiquement parlant, la puissance est synonyme de poids, de volume et de
prix du matériel. Plus l'émetteur est puissant, moins le matériel est portable. L'amplificateur, chargé
de délivrer les puissances, est un élément coûteux et difficilement miniaturalisable.

Il reste toutefois qu'en surface, même dans les meilleures conditions d’environnement, le déplacement
des ondes se fait tout droit. La portée est donc forcément limitée par la courbure de la terre.

- 10 -
500, voire 1000 kilomètres sont des valeurs maximales, si l’on communique entre deux sommets de
montagnes, par exemple. Mais, bien sûr, nous ne sommes pratiquement jamais en mesure de se
positionner de manière aussi optimale (pourquoi les camps de réfugiés sont-ils « toujours » au fond
d’une vallée, près d’une forêt dense ?!!) : nous subissons notre environnement.

A chaque étape de la réflexion sur le choix des matériels, puis au moment de leur mise en œuvre et
enfin lorsque nous les utiliserons au quotidien, nous nous efforcerons de garder à l’esprit tous ces
paramètres et d’optimiser notre portée de communication.

Lors de l’étude plus détaillée des matériels, plus en avant dans ce cours, nous donnerons quelques
chiffres indicatifs sur ces portées.

, nous pouvons considérer la portée maximale moyenne des ondes de surface à 30 kilomètres en HF, 3
kilomètres en VHF.

2.3.2. Réflexion ionosphérique

A quelques modèles d’antenne près, les ondes quittent votre antenne dans tous les sens, dans tous les
plans, horizontalement et verticalement.

Les ondes qui partent à la verticale sont souvent perdues (A).

Les ondes qui partent vers le sol (B) subissent une réflexion plus ou moins efficace (selon la nature et
l’humidité du sol) avant de repartir vers le haut.

Nous venons de le voir, les ondes qui filent à l’horizontale (C) sont efficaces sur quelques dizaines de
kilomètres, puis se perdent…

A
Couches
Ionosphériques

Terre

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… mais pas pour tout le monde ! ! !

Certaines ondes ont la capacité de se réfléchir sur les couches ionosphériques de l'atmosphère (il
existe 5 couches, situées entre 50 et 375 km d'altitude). Cette réflexion, simple ou multiple, permet à
l'onde de retourner vers le sol au-delà de l'horizon, en s'affranchissant de tous les obstacles naturels
ou artificiels, en ne subissant qu'une absorption très limitée. Ces ondes-là vont nous permettre d'aller
très loin.

- 12 -
2.3.2.1. Réflexion simple

Couches
ionosphériques

Terre

2.3.2.2. Réflexions multiples

Couches
ionosphériques

Terre

- 13 -
2.3.3. Les lois de la réflexion ionosphérique

Dans un trajet ionosphérique, les ondes se déplaceront pour l’essentiel dans le vide. De substantielles
économies de puissance d'émission peuvent ainsi être réalisées.

Hélas, beaucoup de critères influencent la propagation ionosphérique :

2.3.3.1. Uniquement en HF

La réflexion ionosphérique n’existe efficacement de jour que pour les ondes HF (rappel : de 3.000 à
30.000 Khz.). La nuit, les ondes LF et MF peuvent aussi bénéficier de la réflexion, mais cette
possibilité essentiellement nocturne en limite l’intérêt.

Dans toutes les autres gammes d’onde, on ne pourra compter que sur les ondes de surface et leur
portée limitée (voir chapitre 2.3.1.).

Or, les possibilités de transmission offertes par les ondes HF sont limitées. Les fréquences HF ne
permettent le transport que de faibles quantités d'informations. Si cela est suffisant pour le
transport de la voix, tout au plus d'un texte à vitesse lente, les hauts débits nécessaires pour un
transfert de données ou d'images, nécessité de notre monde moderne, ne peuvent se contenter des
ondes HF.

Ainsi, la réflexion ionosphérique par ondes HF est-elle le domaine privilégié des communications radio à
longue distance en phonie.

- 14 -
2.3.3.2. La portée varie en fonction de la fréquence

Il est évident que, selon la hauteur de la couche ionisée sur laquelle se produit la réflexion, la portée
maximale obtenue sera plus ou moins grande, mais également la portée minimale.

Or, les ondes HF à fréquences élevées ont tendance à traverser les couches basses et se réfléchissent
mieux sur les couches hautes de l'ionosphère et donc franchissent des distances minimales et
maximales plus grandes que les ondes HF à fréquences plus basses.

Voici encore un autre tableau illustrant ce fait. C’est une simple échelle qui permet de visualiser le
rapport entre fréquence et distance à parcourir. Les chiffres sont très approximatifs, mais donnent
une idée :

Fréquences pour un contact diurne

2 3 4 6 8 13 17 22 MHz

50 300 400 600 1000 1500 5000 10.000 20.000 Kms

2 3 4 6 8 13 17 MHz

Fréquences pour un contact nocturne


Distance à
parcourir

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2.3.3.3. La portée varie en fonction de l’heure et de la saison

10 heures

7 heures 13 heures

Les couches ionosphériques, peu activées la nuit, lorsque le soleil est à l'opposé de la terre, se
densifient progressivement, l'une après l'autre, au fur et à mesure de la levée du soleil. L'effet miroir
qu'elles offrent est variable tout au long de la journée. L'heure choisie pour l'émission est donc
primordiale. De même, dans les zones tempérées, la saison, puisqu'en hiver, le soleil est plus bas sur
l'horizon et n’influence pas les couches ionosphériques autant qu'en été. En bas de HF, pour les
distances plus courtes, ces influences sont minimisées.

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2.3.3.4. Les très courtes distances sont les plus difficiles

Il y a toujours une distance géographique autour de l'émetteur qui est plus délicate à joindre, là où l'on
ne peut plus compter sur les ondes de surface, trop absorbées, gênées par le relief, et pas encore
vraiment sur les premières ondes réfléchies car l'angle de réflexion est trop faible.

La distance par rapport à l'émetteur et la largeur de ce "trou" sont variables essentiellement en


fonction de la fréquence utilisée. Retenons que, paradoxalement, les distances les plus difficiles à
franchir sont comprises entre 30 et 300 kms.

Surface couverte Surface plus Surface couverte par


par les ondes de difficile à couvrir les ondes réfléchies (de
sol (0 à 30 kms) (30 à 2/300 kms) 2/300 à 10/20.000 kms)

Attention, il n’y a pas impossibilité de contact, mais il s’agit d’une difficulté plus grande, d’une
probabilité de réussite et/ou de qualité plus faible.

2.3.3.5. De l’influence du soleil

Enfin, notons l'influence du degré d'activité volcanique solaire. Cette activité solaire influe fortement
sur la polarisation des couches ionosphériques et donc sur leurs capacités réflectives. Elle est variable
selon plusieurs cycles dont le plus influent s’étale sur une moyenne de 11 ans.

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Années des intensités solaires maximales

N° cycle 1 2 3 4
Année 1761 1770 1778 1788
5 6 7 8 9 10 11 12 13
1804 1816 1828 1838 1848 1860 1872 1884 1894
14 15 16 17 18 19 20 21 22
1906 1917 1928 1939 1947 1958 1968 1981 1991
23 24
2001 2013

En plus de ces cycles, nous pouvons aussi subir d’importantes variations mensuelles, hebdomadaires ou
journalières qui ne sont que partiellement prévisibles par les spécialistes.

Voici un exemple qui illustre bien ce fait. Il s’agit d’un tableau de « prévision de propagation
ionosphérique » :

Fréquences Entre 30 et 90 % de
en mHz probabilité de contact entre
9 et 27 jours sur 30

90 % de probabilité
de contact 27 jours
sur 30

Entre 30 et 90 %
de probabilité de
contact entre 3 et
21 jours sur 30

Heures solaires ou GMT

L’exemple ci-dessus représente une prévision de propagation pour une liaison entre Lyon (France) et
Kigali (Rwanda) pour un mois donné, par exemple septembre 1995.

En « lisant » ce tableau, on déduit les informations suivantes :

- De 10 à 19 heures, le contact radio devrait être possible sur une fréquence vers 14 mHz.
- S'il nous faut une présence à la radio avant 10 heures ou après 19 heures, il faudra utiliser une
autre fréquence, plus basse (11, 12 mHz)...

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- Si l'on veut des contacts encore plus tôt ou plus tard, on descendra encore plus bas en fréquence,
en perdant alors la possibilité du contact au milieu de la journée.
- Enfin, si l’on veut émettre la nuit, il faut alors une fréquence beaucoup plus basse (de 2 à 6 mHz),
inutilisable dans la journée.
- une permanence radio 24 heures sur 24 nécessitera donc d'employer deux à quatre fréquences, en
alternance.

Répétons que ceci n’est qu’un exemple, valable pour une distance bien précise, mais il démontre bien
l’influence de l’heure d’émission sur la propagation.

Des tableaux de prévision comme celui-ci peuvent être édités à partir de logiciels assez faciles à
trouver. Mais leurs calculs sont basés sur des statistiques d’observations antérieures et ne tiennent
pas compte des variations brutales et imprévues des éruptions solaires, par exemple.

Quelques organismes dans le monde peuvent fournir des tableaux de prévision beaucoup plus fiables
(comme celui de notre exemple), en mêlant modèles statistiques avec observations et mesures
quotidiennes. Cela est fort utile pour la création de liaisons radio internationales ou intercontinentales
à longue distance.

En bref, la réflexion ionosphérique est un moyen de transmission efficace mais avec des
aspects aléatoires.

Résumons cet important chapitre sur le déplacement des ondes par les règles suivantes :

- Si l’on veut communiquer dans un rayon de quelques centaines de mètres ou quelques


kilomètres, on peut utiliser presque n’importe quelle fréquence d’onde. Plus loin, nous
verrons que c’est la VHF, voire l’UHF, qui convient le mieux.

- Dès que l’on veut émettre au-delà de l’horizon, nous sommes limités à la gamme des ondes
HF qui seules bénéficient efficacement de la réflexion ionosphérique.

- L’efficacité de la réflexion ionosphérique est le résultat d’une équation dont les trois
inconnues principales sont la fréquence, l’heure d’émission et la distance à parcourir. Dans
les cas les plus simples (une liaison entre deux points éloignés de quelques centaines de
kilomètres une fois par jour), il nous suffira d’identifier une fréquence efficace à l’heure
voulue. Dans les cas les plus complexes (plusieurs correspondants, certains très proches,
d’autres à l’autre bout du monde et une veille radio 24 heures sur 24), il peut nous être
nécessaire d’identifier 3 ou 4 fréquences.

- Dans tous les cas, il faudra tenir compte de l’aspect législatif (voir chapitre suivant).

- 19 -
2.4. Choix de la fréquence : aspect réglementaire

Chaque pays est décisionnaire dans l'attribution de fréquences pour les stations radio opérant à partir
de son territoire. L’application de ce droit international est plus ou moins rigide selon les pays. A moins
d’être absolument sûr de vous voir refuser une autorisation d’émettre alors que vous avez
impérativement besoin de le faire, prenez la peine de légaliser votre installation et les fréquences
employées. L'autorité de tutelle est le plus souvent le Ministère local des Télécommunications pour
toutes les applications civiles. Mais les autorités militaires ont souvent leur mot à dire dans les pays du
tiers-monde, quand elles ne sont pas les seules décisionnaires.

Lorsqu’il n’y a pas d’administration disponible ou que l’on a décidé de s’en passer, déontologiquement, il
est important de ne jamais pirater une bande de fréquences à laquelle on n'a pas accès. Il est même
dangereux de perturber des utilisateurs professionnels, tels que les pilotes, les services maritimes ou
aéronautiques, etc... En annexe, vous trouverez un tableau de fréquences en dehors desquelles il ne
faut pas pirater : vous risqueriez de tomber sur des utilisateurs vraiment très mécontents, et à juste
titre, de vous trouver là !

Tout cela est donc bien réglementé. Pas question de faire n'importe quoi..., les liaisons radio
constituent un problème sensible qui peut être source de conflits avec des autorités locales souvent
tatillonnes voire paranoïaques.

2.5. Modes d'émission

Le mode d’émission est une autre caractéristique technique pour définir une liaison radio. C’est un peu
compliqué, mais retenez seulement que le mode d’émission, c’est la manière dont le signal de votre voix
est « inscrit » sur l’onde porteuse. Ce n’est pas vital à retenir.

Ce qui est par contre important, c’est que les deux correspondants doivent utiliser le même mode pour
pouvoir se comprendre.

Retenons les points suivants :

- En HF, c’est en général le mode USB que nous utilisons par défaut. Il se sélectionne à l’aide d’un des
boutons de l’émetteur. Le mode LSB reste disponible lorsque la liaison en USB est parasitée et
donc inconfortable. D’un commun accord, les deux correspondants basculent alors en LSB pour la
suite de la communication, en n’oubliant pas de revenir en USB à la fin.
- Pour info, LSB (Lower Side Band) et USB (Upper Side Band) sont deux sous-modes du mode SSB
(Single Side Band), qui porte en français le nom de B.L.U (Bande Latérale Unique), bien connu des
marins.
- L’usage de la SSB peut nécessiter l’utilisation d’un bouton spécifique aux émetteurs HF, le
Clarifieur. Il permet de corriger les éventuelles distorsions de voix inhérentes à ce mode.
- Les autres modes éventuellement disponibles sur un émetteur HF ne doivent pas être utilisés, sauf
spécifications expresses de la personne qui a conçu votre réseau.
- En VHF, c’est le mode FM qui est toujours employé. Toutefois, comme il n’y a en général, sur les
émetteurs VHF, aucun sélecteur de mode, il n’y a donc aucun risque de confusion.

Pour mieux comprendre, vulgarisons en faisons une analogie avec le téléphone :


La fréquence, c’est le numéro. Le mode, c’est la langue que vous utilisez pour parler. Communiquer sur la
même fréquence, mais sur deux modes différents, c’est un peu comme se téléphoner, puis se parler en
utilisant deux langues différentes : vous vous entendrez, mais sans vous comprendre !

- 20 -
2.6. Comment organiser une liaison HF ?

Une fois votre matériel installé, vous avez soit :

- obtenu des fréquences légales,


- choisi de pirater X ou Y fréquences qui vous semblent libres (après avoir fait quelques essais
d'émission et constaté qu'il n'y a de réactions d'un utilisateur potentiel).

Il faut maintenant tester l’efficacité de ces fréquences, puis, si le test est concluant, organiser les
communications quotidiennes.

2.6.1. Tester les fréquences

En premier, il faut vous assurer que ces fréquences "marchent" bien, c’est-à-dire que la propagation
est bonne aux heures où vous souhaitez émettre. Pour cela, c'est évident, il faut les essayer ! Vous
devez vous mettre d'accord avec votre correspondant pour effectuer des essais réguliers pendant une
ou deux semaines, deux ou trois fois par jour. Pour réaliser ces essais, vous pouvez donner à votre
correspondant une feuille de planning qui pourrait prendre la forme suivante :

Heure H
H+5 Fréquence =
ww.www,w kHz

Fréquence =
H + 10
xx.xxx,x kHz

Fréquence =
H + 15 yy.yyy,y kHz
Fréquence =
zz.zzz,z kHz

H + 20

H + 35 H + 25 Heures de test H =
H + 30
08.00, 12.00, 18.00

Mode d’émission : Jours de test = lundi,


USB par défaut mercredi, vendredi
LSB à la demande

- 21 -
Sur ce document figure une "horloge". Elle détermine à quelles tranches horaires vous essaierez de
vous joindre sur la fréquence A, B, C ou D. Sur cet exemple, les lundi, mercredi et vendredi, vous
essaierez de vous joindre sur la fréquence A de 8.00 à 8.05, de 12.00 à 12.05 et de 18.00 à 18.05.
Si le contact se fait à 08.00, vous pouvez évidemment de suite essayer les fréquences B, puis C, etc...Si
cela ne marche pas, vous essaierez la B de 08.05 à 8.10, de 12.05 à 12.10 et de 18.05 à 18.10 etc...

Consignez soigneusement les résultats en notant sur un cahier, une note de 0 à 5 pour qualifier le
contact établi :

0/5 = Inexistant
1/5 = Entendre vaguement un appel mais sans pouvoir identifier le contenu
2/5 = Correspondant identifié, mais conditions trop difficiles pour échanger plus de quelques
mots.
3/5 = Communication possible avec qualité inconfortable
4/5 = Bonne qualité de contact, mais il reste une gène (bruit de fond, parasites)
5/5 = Excellente qualité, comme si mon correspondant était dans la pièce à coté.

Au bout de 2 semaines d'essais, et probablement beaucoup moins, vous aurez à coup sûr identifié la
bonne fréquence et le bon horaire d'émission.

Cette procédure est un peu astreignante, mais il faut en passer par là. Notons toutefois qu’il est
possible qu’une fréquence officielle vous ayant été allouée s’avère pleinement efficace dès les premiers
contacts et ce, plusieurs heures par jour. Vous économiserez alors le scénario décrit plus haut… mais ce
n’est pas une bonne idée. En effet, ce n’est parce que vous avez trouvé ou hérité d’une bonne fréquence
efficace pendant les heures de travail que cela suffit. Pour d’évidente raison de sécurité, vous devez
toujours être prêt à changer vos heures habituelles de contact radio. Comment ferez-vous si une
dégradation subite des conditions de sécurité locales vous obligent à organiser des liaisons de nuit ?
Vos tests doivent vous permettre de connaître à l’avance et à titre préventif quelles fréquences
fonctionnent à quelles heures et pour quelles distances…

2.6.2. Les règles quotidiennes (voir aussi chapitre 7.2.)

Une fois vos tests réalisés et vos fréquences efficaces sélectionnées, il ne vous restera plus qu'à
établir un horaire de vacation.

On peut bien sûr fonctionner avec des appels « à la demande », lorsque l’une des stations (la principale,
celle qui est installée au bureau de la capitale, le plus souvent…) s'astreint à assurer une écoute
permanente. Cette solution convient dans les zones de travail sans le moindre risque, mais présente
toutefois un inconvénient majeur : les appels sont toujours à l’initiative des stations décentralisées et
la station principale doit attendre d’être appelée pour communiquer ses messages.

Il vaudra toujours mieux créer un appel quotidien obligatoire. A défaut, au moins trois fois par
semaines à des heures qui concilient les emplois du temps des correspondants.

- 22 -
En zone de guerre ou à haut risque, les vacations doivent être augmentées en nombre au prorata du
danger potentiel de la situation. N’hésitons pas à instaurer trois appels quotidiens obligatoires si cela
est nécessaire. Ces procédures de vacation ne doivent souffrir d'aucun laxisme. La radio peut sauver
des vies, notamment celles des expatriés. Soyez intraitable !!!

Chaque fois que cela est possible, la station de base, en plus des rendez-vous obligatoires, assurera une
écoute permanente et ce de manière à parer à tout appel urgent que lancerait une station de terrain
fixe ou mobile. Ceci signifie qu'il faudra placer l'émetteur dans une pièce du bureau où l'on a la
certitude qu'il y a une présence toute la journée. La création d’un poste d’opérateur radio, confié à du
personnel local, est une habitude très courante en mission dans les pays où l’usage de la HF est
généralisée.

Il ne faut pas oublier que la propagation HF est capricieuse et peut subitement disparaître pendant
quelques minutes, quelques heures, voire quelques jours. Donc, lorsqu’un contact pourtant très régulier
échoue, il ne faut pas s’affoler et incriminer de suite le matériel. Un peu de patience…

Les ondes ne s’inquiètent pas des frontières. Aussi, une fréquence qui vous a été officiellement
affectée et qui s’est avéré tranquille durant plusieurs semaines ou mois, peut subitement accueillir un
nouvel utilisateur qui perturbe (et entend) vos émissions. Pas de panique, pas d’injures, cette personne
peut être de bonne foi et avoir reçu une autorisation du pays d’à côté pour émettre sur la même
fréquence que vous !

Il n’y a alors que la diplomatie qui peut régler ces conflits.

- 23 -
3. MATERIEL POUR LA HF

Une installation radio se compose essentiellement de cinq éléments :

Source Emetteur - Antenne


d’énergie récepteur

Câble Câble d’antenne


d’alimentation

3.1. Source d'énergie

Les émetteurs radio HF fonctionnent en 12 volts continus. C'est une source de courant que l'on
trouvera dans le monde entier.

Pour obtenir ce 12 volts, nous avons donc le choix entre :

- une batterie et son système de charge


- un transformateur
- un générateur

Un émetteur-récepteur de puissance standard (100 watts) consomme environ 1 à 2 ampères en


réception, mais peut consommer facilement jusqu'à 20 ampères en émission ! Le premier impératif est
donc d'avoir une source d'énergie capable de fournir instantanément cette intensité, dès que l’on
pousse sur la pédale de micro.

Quel est le meilleur choix ?

3.1.1. Transformateur

Le transformateur, bien pratique, ne devra être retenu que si l'on est sûr d'avoir à disposition du
courant 220 volts alternatifs quasiment en permanence et d'une aussi grande stabilité que le courant
délivré en Europe. Sur le terrain, c'est rare.

Emetteur-
récepteur

Transformateur
220-12 volts

- 24 -
Il faudra ensuite s'assurer que ce transformateur soit capable de faire face à la demande importante
de courant lors de l'émission, c'est-à-dire qu'il puisse restituer 25 ou 30 ampères sous 12 volts. Il
devra aussi être régulé, pour supporter d'éventuelles variations du courant 220 volts. Il devra enfin
être ventilé, soit en permanence, soit par thermostat, pour supporter les échauffements.

3.1.2. Groupe électrogène

Concernant le générateur, le choix devra lui aussi être rigoureux. Il y a deux solutions :

- soit le groupe électrogène délivre du 220 volts alternatifs : dans ce cas, on y branchera un
transformateur ou un chargeur de batterie. On retombe dans les contraintes citées pour ces deux
types de matériel (3.1.1 et 3.1.3).

- soit le groupe délivre directement du 12 volts continus. Dans ce cas, l’émetteur peut théoriquement
y être branché directement, mais on ne pourra se contenter d'un petit groupe. Il devra, comme le
transformateur, pouvoir délivrer sans faiblir 25 ou 30 ampères et ce, quasi instantanément. Les
petits groupes, lorsqu'ils sont subitement sollicités par un fort appel de courant, ont un moteur qui
monte en régime trop lentement. Il faut un temps de réponse instantané et seuls les groupes
électrogènes très puissants ont cette capacité. Dans la pratique, cette solution ne sera jamais
retenue.

Groupe
électrogène
Emetteur-
récepteur

On privilégiera un groupe diesel car les moteurs à essence, lorsqu'ils ne sont pas parfaitement
déparasités, engendrent des bruits d'allumage qui perturbent la réception radio.

- 25 -
3.1.3. Batteries et chargeur

Les deux solutions qui précèdent ne sont pas les meilleures. Dans la plupart des cas à l'étranger, et
souvent même lorsque l'on dispose de courant 220 volts, il vaudra mieux prévoir de brancher
l'émetteur sur une ou deux batteries 12 volts. Selon la situation locale, on rajoutera un chargeur-
transformateur 220-12 volts ou un kit solaire qui maintiendront en permanence la charge de la ou des
batteries.

Chargeur de
batteries

Emetteur-
récepteur

OU

Batteries

Panneaux solaires et
régulateur

Vaste sujet que celui des batteries et de leur système de charge. Référez-vous au cours « ENERGIE »
qui développe le sujet beaucoup plus complètement. Toutefois, pour rappel, quelques données
indispensables.

- Les meilleures batteries seront, autant que faire se peut, des batteries gélifiées. Elles sont
fiables, scellées à vie et ont souvent des boulons et des vis papillons à la place des cosses. Elles

- 26 -
tolèrent des cycles de charge-décharge plus amples que les batteries au plomb « ordinaires ». Elles
ont le mérite d'être transportables sans danger, ne risquant pas couler. Elles sont d’ailleurs les
seules autorisées pour le transport aérien. Elles seront nécessairement commandées au siège, car
difficiles à trouver sur le terrain.
- A défaut, on utilisera des batteries solaires, dites « stationnaires ». A peu de choses près, les
caractéristiques sont les mêmes que pour les gélifiées, les avantages du « gel » en moins.
- S’il n’y a pas moyen de faire mieux, on se contentera de batteries classiques type automobile, en
sachant que l’usage que l’on en fait contribue à réduire plus rapidement leur durée de vie qu’un
usage automobile.
- Quel qu'en soit le type, il faudra qu'elles aient une bonne capacité, afin de bénéficier d'une
réserve de courant suffisante pour émettre avec la radio plusieurs fois, sans avoir à recharger
(dans le cas d'une coupure prolongée du courant servant à la recharge).

Branchement
du + au + Branchement
du - au -

On peut se contenter d'une seule batterie, si elle a au moins une capacité de 80 Ampères/heure et si
nous avons la certitude de pouvoir la recharger tous les jours voire en continu. Il vaudra toujours mieux
brancher en parallèle deux batteries de 60, 70 ou 80 A/h pour bénéficier d'une longévité accrue.

Pour la charger, là aussi, on veillera à choisir avec soin le matériel. Si l’on dispose d’au moins une ou
deux heures de courant 220 volts par jour, c’est le chargeur qui sera le plus adapté. Dans ce cas, on
s'assurera qu'il est puissant, bien protégé de la poussière, de l'humidité, des chocs, mais surtout bien
régulé, afin qu'il n'y ait aucun risque de surcharge de la batterie. La surcharge régulière d'une batterie
entraîne au mieux une rapide dégradation de celle-ci et une réduction importante de sa durée de vie.
Au pire, il y a réel danger d'explosion.

Pour les cas d’absence quasi totale d’électricité et si l’ensoleillement est bon, un kit solaire sera retenu
pour la charge des batteries. Il comprendra un ou deux mètres carrés de panneaux solides, un
régulateur et les câbles de connexion. Les panneaux seront orientés plein sud, avec une inclinaison
variable selon la latitude du lieu. Attention à un piège fréquent : il faut prévoir un régulateur puissant,
d’au moins 20 ampères, ce qui n’est PAS la fourniture standard des revendeurs.

Panneaux solaires
et régulateur

Le système solaire présente l'avantage de ne nécessiter pratiquement aucun entretien. Il est cher à
l’achat, mais s’amortit très vite, car les coûts de fonctionnement et de maintenance d’un système
solaire sont quasiment nuls alors que les mêmes coûts pour un groupe électrogène sont souvent
- 27 -
exorbitants. Un système solaire peut aussi être considéré comme quasiment inusable. Il faudra par
contre nettoyer TRES régulièrement les panneaux de la poussière qui s'y dépose : tous les jours. Un
budget pour le renouvellement des batteries tous les 2 ou 3 ans est à prévoir.

Il s'agit bien de deux systèmes d'entretien de charge électrique aux principes très différents. Si on
considère une batterie comme un réservoir d'eau, un chargeur peut être comparé à un robinet, capable
de remplir ce réservoir assez rapidement : le temps nécessaire dépendra de sa puissance.

Par contre, la charge assurée par un système solaire s'apparente plutôt à un goutte à goutte qui doit
donc être permanent.

Charge par Charge par


panneaux chargeur de
solaires batteries

Niveau de
charge de
la batterie

Consommation
Consommation de de l’émetteur
l’émetteur pendant la pendant
veille ou la réception l’émission

Pour continuer avec cette métaphore, la consommation d'un émetteur allumé et en stand-by permanent
peut elle aussi être comparée à un goutte à goutte. Dès que l'on passe en émission, on ouvre le robinet à
son plus grand débit (voir 3.1.). Attention à la vitesse à laquelle se vide le réservoir. De l'intérêt
d'agrandir celui-ci (deux batteries au lieu d'une).

Quelque soit le système de charge, on retiendra que les batteries au plomb aiment la stabilité. Ceci
signifie qu’elles auront une durée de vie d’autant plus longue que leur niveau de charge sera stable et
maximale. Donc, pour les faire durer, il faut accoupler à une batterie au plomb un système de charge
fiable qui veille à ce que la recharge intervienne dès la première baisse de niveau et s’arrête dès la
remise à niveau atteinte. Chaque chute importante de niveau de charge ainsi que chaque surcharge
entraîne une réduction drastique de la durée de vie des batteries au plomb.

3.2. Câble d'alimentation

- 28 -
Il est normalement fourni avec l'émetteur et le connecteur adéquat pour le brancher sur ce dernier.

C'est un gros câble, 6 mm2 de section, pas moins de 4 mm2 en tous cas.

La longueur ne doit pas excéder celle prévue par le fabricant, 1 à 2 mètres. Cela signifie que l'émetteur
est toujours à proximité de la source d'énergie. Les rallonges sont à proscrire à tous prix.

Le contact avec la source d'énergie doit être parfait. Cela signifie des cosses de batterie bien propres,
graissées sans excès, sans oxydation; un contact bien franc avec tous les brins du fil.

En cas d'utilisation de la radio avec toujours un même véhicule, on peut fixer définitivement les câbles
aux bornes de la batterie et les laisser sous le capot (pas n'importe où, bien attachés !).

Presque tous les problèmes liés à la source d'énergie ou aux câbles d'alimentation entraînent
inévitablement une chute de la tension.

Un émetteur-récepteur alimenté en sous-tension peut encore fonctionner et assurer la réception. Vous


entendrez correctement vos correspondants. Vous constaterez toutefois que ceux-ci disent ne pas
vous comprendre lorsque c’est vous qui émettez.

Ceci signifie que l'on ne peut jamais se fier à sa qualité de réception pour juger de sa qualité
d'émission.

Ceci est la pathologie classique d’un problème qui se situe au niveau de l’alimentation électrique.

3.3. Emetteur-récepteur

Il existe plusieurs marques et modèles d'appareils et les gammes des fabricants évoluent rapidement.
Il n'est guère envisageable d'étudier ici le mode d’emploi précis de chacun d'entre eux.

Notons toutefois que toutes les ONGs se retrouvent sur des choix de matériels (marques et modèles)
très similaires, avec des fournisseurs souvent communs. Il n’y a pas de miracle; les qualités
recherchées sont les mêmes pour tous et seule une différence de budget peut entraîner des choix
différents.

Ceci pour dire qu’en cas de difficultés avec un matériel HF, on peut toujours aller frapper à la porte
d’une autre ONG travaillant sur le même site. Vous aurez toutes les chances que vos collègues,
disposant du même matériel, puissent vous aider...

Néanmoins, un émetteur est un appareil qui peut, selon les marques, être compliqué à programmer et/ou
utiliser. Il faut toujours avoir un mode d'emploi sous la main. Ne partez pas sans cela.

Notons quelques points intéressants :

3.3.1. Fonctions de base

- 29 -
Quelque soit la marque et le modèle, on retrouvera sur tous les émetteurs-récepteurs HF les fonctions
suivantes :

- Mise en route

- Réglage du volume sonore

- Sélecteur de canaux : tous les émetteurs peuvent mémoriser plusieurs fréquences qui sont
stockées dans des canaux (de quelques uns à plusieurs centaines selon les modèles d’émetteurs)

- Sélecteur de mode : tous les émetteurs HF proposent un choix entre les modes USB et LSB (revoir
chapitre 2.5). Certains proposent également l’accès à d’autres modes, comme l’AM, la FM, la RTTY,
etc… Sauf usage spécifique (transmission de texte), ces autres modes ne sont jamais utilisés

- Clarifieur : le clarifieur est une fonction spécifique des émetteurs HF et des modes d’émission
USB/LSB. Il permet l’indispensable clarification de la voix du correspondant en permettant de
faire jouer la fréquence de réception de quelques kilohertz autour de la valeur sélectionnée et ce
indépendamment de la fréquence d’émission. Cette variation permet de compenser les légères
variations de fréquence existant entre deux émetteurs ou générées par le trajet ionosphérique.
Ces variations déforment la voix du correspondant et le clarifieur corrige cette éventuelle
déformation.

3.3.2. Fonctions spécifiques

D’autres fonctions seront plus spécifiques à tel ou tel modèle ou marque d’émetteur :

- Scanning : Le scanning permet la surveillance de plusieurs fréquences programmées dans les canaux.
Elles seront écoutées l’une ou l’autre, en boucle.

- Selcall : ou « appel sélectif ». Cette technique est couramment utilisée avec les émetteurs de
marque CODAN ou BARRETT : elle peut exister en option pour d’autres marques d’appareils. Le
principe en est le suivant : on associe à chaque émetteur un numéro d’identification à quatre
chiffres. On peut ainsi choisir, dans un réseau de plusieurs stations en veille sur la même
fréquence, de déclencher par une sonnerie la radio et uniquement la radio avec laquelle on souhaite
entrer en communication.

Les avantages sont les suivants :

. On peut rester en veille silencieuse, c’est-à-dire sans bruit de fond, jusqu’à la réception du signal
spécifique à son émetteur.
. On n’est pas dérangé par les conversations entre les autres utilisateurs du réseau.

Les inconvénients sont les suivants :

. Tous les utilisateurs du réseau doivent connaître les numéros d’identification de chaque émetteur
du réseau.
. En n’entendant pas les conversations entre les autres correspondants, on risque de rater des
informations vitales, notamment en matière de sécurité.
Ainsi, dans les situations précaires en matière de sécurité, il vaudra mieux se passer de l’usage du
Selcall, pour que tout le monde bénéficie des informations.

- 30 -
- D’autres fonctions diverses, plus ou moins sophistiquées, sont encore disponibles sur la plupart des
émetteurs-récepteurs. A défaut de toutes les lister, on gagnera toujours à bien potasser le mode
d’emploi pour déterminer quelle en sont leurs utilités et leurs intérêts.

Notons toutefois que plus on complique l’utilisation, plus les procédures s’étoffent, plus on prend le
risque de générer des erreurs de manipulation de la part d’utilisateurs pas forcément avertis. Dans ce
domaine comme dans tant d’autres, la simplicité est gage d’efficacité.

3.4. Câble d'antenne

Le courant envoyé à l'antenne est du courant alternatif; il y a deux conducteurs : une "âme" centrale,
bien isolée et une tresse de masse. C'est du câble coaxial. Aux deux extrémités, deux fiches coaxiales,
la plupart du temps de type PL. Il est possible de rencontrer d'autres types de fiches. Des adaptateurs
existent.

Tresse de masse
Ame

Isolant extérieur
Isolant
intérieur

Il est impératif que les contacts entre les conducteurs et la fiche soient francs et sans bavures, mais
il ne peut y avoir le moindre contact des conducteurs entre eux. En cas de court-circuit, on risque de
"brûler" l'appareil si l'on ne s'en aperçoit pas de suite à l'émission.

Le câble coaxial, malgré son apparence, est relativement fragile: on ne peut se permettre de le couder
trop franchement, au risque de casser l'âme centrale et de provoquer un court-circuit immédiat. Le
diamètre du câble à utiliser est à mettre en rapport avec sa longueur:

- 6 mm² = moins de 15 mètres


- 12 mm² = moins de 30 mètres

Au delà de 30 mètres de longueur, la perte de puissance peut atteindre 50 %. Le câble de 6 mm² n'est
en pratique conseillé que pour des installations où le gros câble s'avère trop encombrant (installation
dans un véhicule, par exemple).

Il existe d'autres types de câbles d'antenne que les câbles coaxiaux. Toutefois, ils ne sont jamais
utilisés dans les applications qui nous concernent.

- 31 -
4. ANTENNE HF

Une antenne est une masse métallique vers laquelle est acheminé le courant électrique que l’on souhaite
« transformer » en onde électromagnétique.

Selon les fonctions et la gamme de fréquence désirées, la marque et le modèle diffèrent. Plusieurs
types d’antennes peuvent être utilisées sur le terrain et leurs principes de fonctionnement différent
sensiblement. Un point commun : le dégagement.

4.1. Dégagement

Le but est de propager dans l'air une onde dont on sait qu'elle est freinée, gênée par les obstacles.

Il faut donc éviter tous les obstacles, les toits, les constructions, les arbres, etc.. et élever l'antenne
au-dessus du sol, au-dessus du toit, aussi haut que possible. Les brins de l'antenne ne doivent rien
toucher.

Cette recherche du dégagement optimal est très importante car l'on constate qu'un petit émetteur de
10 watts de puissance alimentant une antenne bien dégagée donne un bien meilleur rendement qu'un
émetteur de 100 watts ou même de 1000 watts associé à une antenne enfermée dans une pièce ou une
cour d'immeuble.

Ainsi, le premier souci d'un opérateur qui arrive sur un site où il doit installer une radio sera de trouver
le meilleur positionnement de l'antenne. La recherche du meilleur emplacement pour installer son
émetteur viendra en second.

ATTENTION : on ne touche pas une antenne pendant l’émission ! Il y a du courant !!!

4.2. Principe général d’une antenne, notion de longueur et de bande


passante.

Dans la théorie, une antenne servant à faire de l’émission doit avoir une longueur physique très précise
et directement proportionnelle à la fréquence du courant que l’on y envoie. Nous pouvons même préciser
que, toujours en théorie, la longueur physique d’une antenne doit être égale à la longueur d’onde de la
fréquence du courant que l’on veut y envoyer.

Concrètement, par exemple, pour émettre sur une fréquence de 10.000 kHz, il faudrait disposer d’une
antenne dont la longueur serait égale à la longueur d’onde de 10.000 kHz, c’est-à-dire :

L = V/f

300.000.000 (en m/s) 300.000 (en km/s)


L (en mètres) = --------------------------- ou -----------------------
f (en Hz) f (en kHz)
- 32 -
Dans notre exemple : 300.000 / 10.000 = 30 mètres

… ce qui fait déjà une sacrée grande antenne !!!!

Heureusement, on peut également utiliser des sous-multiples de la longueur d'onde pour obtenir la
longueur de l'antenne.

Les principaux sous-multiples sont la demi et le quart, mais il existe des antennes dont la longueur est
égale au trois-quarts ou au cinq-huitième de la longueur d'onde.

On les appellera tout simplement des antennes demi-onde, quart d'onde, cinq-huitième, etc...

Donc, toujours en théorie, pour une émission à 10.000 kHz, on peut utiliser une antenne de :

300.000
---------- = 30 mètres = longueur d'une antenne entière
10.000

ou 15 mètres = longueur d'une antenne demi-onde

ou 7,5 mètres = longueur d'une antenne quart-d'onde

Lorsque tout se passe bien, c’est-à-dire lorsque la longueur physique de l’antenne correspond
parfaitement à la longueur d’onde de la fréquence utilisée ou à un de ses sous-multiples, l'intégralité du
courant envoyé à l'antenne (FWD) est dissipé.

Toute inadéquation entre la longueur de l’antenne et la fréquence employée engendre la création d’un
courant « réfléchi » (REF). Ce courant, au-delà d’une certaine quantité tolérable, se transforme en
chaleur dans l’émetteur et risque de détruire rapidement la partie amplification de celui-ci.

C’est pourquoi les installations radio fixes devraient toujours être (et sont normalement toujours)
pourvues d’un petit lecteur (appelé TOS-mètre) permettant de lire la valeur de ce courant réfléchi.
Une autre valeur que l’on peut y lire est le Taux d’Ondes Stationnaires (TOS), Standing Wave Ratio en
anglais (SWR).

- 33 -
Le SWR se lit à l’intersection des deux aiguilles du Tos-mètre. Il est compris entre 1 et l’infini. Le
meilleur résultat est 1, témoin d’un fonctionnement parfait (mais rare) de l’antenne à la fréquence
testée. Au-delà d’une valeur de 3, la puissance réfléchie est considérée comme trop élevée et il ne faut
pas émettre sans avoir résolu le problème qui se présente sûrement.

Ce Tos-mètre est un petit boîtier incorporé à la sortie de l’émetteur, sur le chemin du coaxial vers
l’antenne.

Une antenne filaire simple d’une longueur physique quelconque est parfaitement adaptée à une et une
seule fréquence. Toutefois, puisque nous disposons d’une certaine tolérance de T.O.S. (jusqu’à
atteindre cette valeur critique de 3), cela signifie que cette antenne est en réalité utilisable sur une
bande de fréquence plus large. Cette bande de fréquence utilisable pour cette antenne constitue sa
bande passante.

- 34 -
Visualisons cela sur le tableau ci-dessous : si une antenne quelconque d’une longueur L « résonne »
parfaitement sur une fréquence f (c’est-à-dire qu’à cette fréquence f, le taux d’ondes stationnaires
est au plus bas, à 1), nous pouvons toutefois observer que sur une plage allant de f(-x) à f(+x), le taux
d’ondes stationnaires reste à une valeur acceptable, c’est-à-dire moins de 3.


5

1,7

1,5

1,3

1,2

1,1

1
f(-x) f(0) f(+x)

Taux d’Ondes
Bande passante
Stationnaires
(T.O.S.) Fréquences

Si nous reprenons toujours notre exemple de 10.000 kHz, notre antenne de 30 mètres sera en réalité
utilisable de (+ ou –) 9.500 kHz à 10.500 kHz, c’est-à-dire qu’elle a une bande passante de l’ordre de
1.000 kHz.

C’est bien, mais dans la pratique quotidienne, sur le terrain, nous avons souvent besoin d’utiliser
plusieurs fréquences très étalées sur le spectre des fréquences HF. Par exemple, nous pourrions avoir
besoin d’une ou deux fréquences pour des contacts « proches » avec des véhicules circulant dans un
rayon de 0 à 300 kms, d’une ou deux fréquences pour des contacts plus éloignés, vers la capitale ou une
ville de province, à 500 ou 1.000 kms et enfin, pourquoi pas, une ou deux fréquences pour communiquer
avec le pays d’à côté ou le siège de notre organisation à 2.000 ou 5.000 kms. Bref, des fréquences
allant de 4.000 à 18.000 kHz !

- 35 -
Nous devrions théoriquement disposer de plusieurs antennes ou modifier la longueur de l’antenne unique
à chaque changement de fréquence !!!

C’est pour pallier à cet inconvénient majeur que l’on utilise des modèles d’antennes permettant, du fait
de leur conception particulière, l’émission dans toute la gamme des fréquences HF, sans avoir à
retoucher physiquement à l’antenne. Les modèles actuellement les plus courants sur le terrain sont
l’antenne dipôle repliée et l’antenne Quadra Loop. Il est intéressant de voir à quoi elles ressemblent.

4.3. Antenne Folded ou dipôle replié

Comme son nom l’indique, l’antenne dipôle repliée est composée de deux pôles, c’est-à-dire deux fils
conducteurs, repliés sur eux-mêmes. Son inconvénient majeur réside dans son encombrement,
irréductible (entre 10 et 20 mètres d’une extrémité à l’autre, selon les modèles). Son installation ne
nécessite pas de raccordement à la masse. C'est un atout.

Raidisseurs (tubes PVC)

Balun

Brin rayonnant Brin rayonnant

Câble coaxial

L'atout majeur de cette antenne réside dans sa capacité à émettre sur presque toute la HF, sans
qu'une boîte d'accord soit nécessaire et avec un Taux d'Ondes Stationnaires (SWR) toujours inférieur
à 2,5, quelle que soit la fréquence utilisée. On peut donc dire que c’est une antenne à large bande
passante.

Elle est faiblement directionnelle, suffisamment toutefois pour justifier qu'elle soit orientée
perpendiculairement au correspondant à joindre.

- 36 -
Elle peut être montée à l’horizontale. Ceci a tendance à favoriser la directivité et trouve donc toute
son utilité pour les liaisons à longue distance.

Elle peut également être montée en « V inversé ». Cette disposition donne à l’antenne une configuration
plus neutre, plus « passe-partout », autant efficace en longue qu’en courte distance. De plus, la fixation
de la partie centrale de l’antenne sur un mât renforce considérablement la solidité et donc la longévité
de l’antenne.

C'est vraiment une antenne idéale pour une station de base fixe, dont la fonction est d'être au centre
d'un réseau régional, par exemple, et lorsque l'opérateur a besoin de joindre des correspondants
rapprochés et éloignés, éventuellement sur plusieurs réseaux différents

- 37 -
Dans tous les cas, on veillera à ce que les deux brins rayonnant soient tendus bien dans le prolongement
l’un de l’autre, ceci pour maintenir une omnidirectionnalité optimale. Quant à l’horizontalité, on devra
toujours tenir l’angle entre 90° et 180°. N’en sortez pas sous peine d’énormes pertes de rendement.

4.4. Antenne Quadra Loop

L’antenne Quadra Loop est une antenne HF multifréquence très performante, qui a la réputation d’être
globalement plus efficace que l’antenne dipôle, surtout pour les distances les plus courtes (au sens de la
HF, c’est-à-dire quelques centaines de kilomètres. Elle est plus omnidirectionnelle.

Tendeur non métallique Fil rayonnant

Support : arbre, poteau

Tuner

Câble coaxial, vers


l’émetteur

Câble d’alimentation 12 volts,


vers la batterie

- 38 -
Elle se compose d’un « tuner », sorte de boîte rectangulaire qui sera fixée à l’extérieur, idéalement sur
un poteau ou un mât. Sur le tuner est raccordé un fil qui « dessine » un carré (idéalement), qui est
tendu entre plusieurs supports (mais sans les toucher) et qui constitue la partie rayonnante de
l’antenne. Le tuner est alimenté électriquement par un câble 12 volts branché à la batterie. Le signal
est transmis au Tuner par un câble coaxial, comme n’importe quelle antenne.

Le rôle du Tuner, boîte remplie d’électronique « active », est de « calculer » une solution optimale
d’émission, quelle que soit la fréquence utilisée, et ce, sans retoucher la longueur du fil rayonnant. Le
Tuner accorde (accorder = to tune en anglais) l’antenne à la longueur d’onde demandée. Lorsque tout se
passe bien, c’est très efficace.

Cette performance a un coût, puisque son inconvénient majeur réside dans l’inévitable fragilité de son
boitier principal, le Tuner : il est bourré d’électronique active et sophistiquée et est positionné à
l’extérieur. Un soin tout particulier doit être porté à la protection de cette « boîte », en matière
d’isolation à l’eau de pluie. On gagnera toujours à renforcer cette isolation par un joint de silicone
supplémentaire sur tout le tour de la boîte et sur tous les points de connections. On peut aussi
enfermer le tuner dans une autre boîte en bois ou en plastique afin de limiter les rayonnements solaires
directs, facteurs d’usure. Attention toutefois à ne pas gêner les connections et le rayonnement.

4.5. Autres antennes

Il existe d’autres modèles d’antennes HF, dont certaines sont mises en œuvre par les ONGs dans des
circonstances particulières.

Notamment pour les liaisons à très longues distances, de type intercontinentales, on peut mettre en
œuvre des antennes directives, c’est-à-dire qui ne sont pas omnidirectionnelles et qui donc focalisent
les ondes dans une direction bien précise. C’est très efficace mais cela se paie par un poids et un
encombrement important et la mise en œuvre sera de préférence confiée à un professionnel.

Le sujet n’est jamais clos et dans ce domaine comme dans tant d’autres, il y a aussi des phénomènes de
mode.

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5. LA HF EN MOBILE

Monter une installation HF dans un véhicule n'est pas une mince affaire.

Une bonne émission est essentiellement liée au développement de l'antenne dans l'espace. Relier le
véhicule à une antenne haute, bien dégagée, longue de plusieurs mètres, du même type que celles que
nous venons d'étudier, nécessiterait de s'arrêter chaque fois que l'on veut émettre, déplier le
matériel, identifier des arbres pour l'accrocher, etc...Pourquoi pas, d'ailleurs, lorsque l'on fait une
longue tournée de plusieurs centaines de kilomètres et que l'on se contente d'un appel chaque soir pour
un rapport quotidien...Toutefois, il est clair que pour être en veille permanente, prêt à émettre à tout
moment, (car on évolue dans une zone dangereuse, par exemple), ces antennes ne peuvent convenir. Il
faudra donc employer une antenne spécifique, accrochée au véhicule et déployée en permanence, pas
trop encombrante: c'est l'antenne fouet.

L'antenne fouet est composée d'un brin rayonnant vertical, d’une part, et de la masse métallique du
véhicule, d’autre part, qui fait office de « plan de sol ».

La faible longueur du fouet oblige à l’utilisation d’une boîte d’accord, dont la fonction, consistera à se
« débrouiller » pour que l’antenne rayonne correctement, sans courant réfléchi, quelle que soit la
fréquence HF utilisée. Le résultat est obtenu grâce à l’électronique, mais il ne faut pas rêver. Le
rendement d’une antenne HF mobile est toujours plus faible qu’une antenne filaire de station fixe, dont
la longueur sera toujours plus proche de ce qui est normalement nécessaire.

5.1. Méthodologie

Avant de désosser votre véhicule, prenez bien le temps de réfléchir aux meilleurs emplacements
possibles pour installer les 3 ou 4 éléments principaux : l’émetteur et son éventuelle commande
déportée, la boîte d'accord et l’antenne. Dans les matériels australiens, type Codan ou Barrett,
l’antenne est vissée sur la boite d’accord et ses deux éléments ne font qu’un, physiquement parlant.

Les outils qui vous sont fournis dans le kit ne suffiront pas à faire l'installation complète. Vous aurez
dans presque tous les cas à percer la carrosserie, à fabriquer et/ou à découper des pièces métalliques,
voire à faire de la soudure, à démonter et remonter de nombreuses pièces du véhicule. Vous aurez
peut-être besoin de visserie, de boulonnerie supplémentaire.

Comme il ne peut-être question de joindre à chaque kit un atelier complet, réfléchissez bien et
rassemblez avant tout ce qu'il vous faut.

C’est le montage de l’antenne qui nécessite le plus d’attention et vous prendra le plus de temps.
Déterminez l’emplacement puis construisez ou faites construire le support nécessaire (qui devra être
très solide). Tout étant rassemblé, vous pourrez vous lancer. Ne tablez pas sur moins d’une journée par
véhicule pour faire du bon travail. N’acceptez pas de faire des montages « temporaires ».

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5.2. Emplacement et fixation de l’émetteur à commande déportée

Actuellement, les émetteurs utilisés pour les montages dans les véhicules sont presque toujours des
émetteurs de la marque CODAN, éventuellement de la marque BARRETT. Ces matériels ont le très
grand avantage d’être constitués de deux parties distinctes reliées par un câble :

- L’émetteur-récepteur proprement dit, appelé « RF UNIT »


- La commande déportée, regroupant le micro et toutes les commandes permettant la programmation
et de lancer l’émission.

Cette disposition en deux parties facilite grandement l’utilisation quotidienne. En effet, la RF UNIT,
partie la plus volumineuse, n’a pas besoin d’être quotidiennement accessible et peut donc être installée
dans une zone dissimulée aux regards, d’une part, et protégée des chocs, d’autre part. Le micro
déporté, qui concentre toutes les commandes et qui est d’une dimension relativement restreinte, est
positionné à proximité immédiate du tableau de bord, alliant ainsi discrétion et proximité pour les
utilisateurs.

Télécommande
déportée
d’émetteur HF
CODAN 9482,
montée dans une
boîte à gants
(Toyota Prado)

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A noter qu’un haut-parleur compact est connecté à l’ensemble et installé lui aussi à proximité du
tableau de bord de manière à diffuser le son à l’attention du conducteur ou du passager avant :
l’emplacement idéal est en général au-dessus du rétroviseur central ou sous le toit, lorsque cela est
possible.

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RF UNIT HF
CODAN à
commande
déportée,
monté dans le
doublage d’une
carrosserie
d’aile arrière
(Toyota BZJ
75 châssis
long)

Montage d’une RF
UNIT CODAN à
commande déportée
sous le siège avant
(Toyota Prado)

Notez le rajout
d’une tôle de
protection des
connexions de
l’émetteur contre
les pieds des
passagers
arrières

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5.3. L’antenne mobile et la boîte d’accord

Il vous faut avant tout bien comprendre comment fonctionne votre antenne.

Pour rappel, en HF, votre antenne devrait avoir une longueur comprise entre 5 et 20 mètres (selon la
fréquence utilisée) pour rayonner correctement (relire chapitre 4.2.). De telles longueurs n'étant pas
envisageables sur un véhicule, c’est une boite d'accord (relire début chapitre 4.3.), communément
appelé TUNER, qui va se charger d'adapter, électroniquement parlant, la longueur de l'antenne fournie
à la fréquence que vous allez utiliser. Ceci se fait au prix d'une perte de rendement.

L'énergie quitte l'émetteur et transite par le tuner avant d'être rayonnée par l'antenne.

Le tuner doit impérativement être reliée au châssis du véhicule.

Cette connexion doit être très efficace, franche. Il faut s'assurer que ce sur quoi est connectée cette
masse fasse bien partie intégrante de la carrosserie et du châssis du véhicule. Choisissez, pour vous
raccorder, une vis ou un boulon de châssis (de préférence) ou de carrosserie (à défaut) assez gros,
grattez la peinture tout autour, faites un contact bien franc.

Si la masse n'est pas bonne :

- L'impulsion de départ de l'onde sera atténuée ou inexistante et votre onde ne s'élancera pas
franchement dans les airs. Vous n'auriez dans ce cas aucune chance d'aller loin.
- Votre tuner, s’il est capable de faire son travail sans une masse correcte, souffrira de cette lacune
et vous risquez de l’endommager.
- Vous risquez aussi d'endommager le système électrique du véhicule et de prendre des arcs
électriques chaque fois que vous touchez le micro avec les lèvres en émission (phénomène dit du
"micro chaud", très désagréable).

Pour ce chapitre, nous partons de l’hypothèse d’un montage à base de matériel du type CODAN ou
BARRETT, standard du matériel de presque toutes les ONGs. Si les matériels de marque YAESU ou
ICOM (composés, pour la partie antenne, d’une boite d’accord et d’un fouet séparés) sont encore
quelquefois présents sur le terrain, leur rendement, en montage mobile, est nettement inférieur. C’est
pourquoi ces matériels ont maintenant presque tous disparu.

Il faudra assurer à l'ensemble boite d’accord + antenne une position sur le véhicule qui représentera un
compromis entre les nécessités suivantes :

- Il faut que le conducteur du véhicule puisse avoir un œil permanent sur l'antenne. C'est le seul
moyen pour lui de ne pas l'oublier et de négocier les passages difficiles en visualisant de suite les
contraintes subies par l'antenne.
- Le fouet doit être le plus haut possible et surtout le plus dégagé de tout obstacle (dont le véhicule
lui-même).
- S'il est capable d'encaisser certains chocs, il ne faut néanmoins pas l'exposer continuellement à
l'agression de branches d'arbres, entrées de garages, portails, immeubles, etc...
- Il faut veiller à ce que la hauteur maximale totale soit inférieure aux hauteurs habituelles des
câbles électriques, téléphoniques ou de tramway des villes où vous travaillez.
- La carrosserie sur laquelle est fixée l'embase de l'antenne devra presque toujours faire l’objet
d’un travail d’adaptation et/ou de rigidification.

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Le meilleur compromis (mais pas la seule solution) est un montage sur pare-buffle à l’avant du véhicule,
ou, à défaut de pare-buffle, sur le pare-chocs, par l’intermédiaire d’une pièce de rehaussement à
fabriquer ou faire fabriquer localement.

Antenne

Boite d’accord

Plaque de
support
soudée

Pare-buffle

Boite d’accord

Support métallique fabriqué


localement et fixé par
boulon + soudure sur le
pare-chocs

Pare-chocs

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Il est bien sûr possible d’imaginer d’autres emplacements de montage. Toutefois, l’argument de la
visibilité de l’antenne par le chauffeur du véhicule étant prioritaire, …

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5.4. Câblages

En résumé, voici le plan de câblage de l'ensemble de l'installation :

Emetteur- Câble de
récepteur Câble coaxial commande
Antenne

Boite
d’accord

Mise à la masse
Mise à la masse

Haut-parleur déporté

Commande déportée

Précautions de montage :

- Veillez à ce que tous les câbles soient bien protégés. Investissez du temps à démonter telle ou telle
garniture intérieure du véhicule pour glisser les câbles dessous.
- Les deux câbles qui relient émetteur et boite d’accord (coaxial + commande) doivent idéalement
passer par deux chemins différents et se côtoyer sur la plus courte longueur possible. Si les deux
câbles se côtoient tout le long du trajet, vous risquez d’obtenir un ronflement permanent dans le
haut-parleur.
- Attacher tous les câbles le long de leur trajet avec des colliers (normalement fournis dans le kit).
- Soyez attentif à l'étanchéité lorsque les câbles traversent la carrosserie. Entre autre, il vous
faudra trouver ou créer un passage entre l'habitacle et la zone du moteur où vous trouverez la
batterie (quoique, sur certains véhicules, la batterie peut être ailleurs (Land Rover,…)). Mettez des
rondelles ou des joints caoutchouc aux passages. Comblez les espaces avec du silicone. Veillez aussi
à ce que les câbles ne puissent pas s’abîmer à la longue au niveau de ces passages de carrosseries
bien souvent agressifs (tôle coupante…).
- Concernant l'alimentation de l'émetteur (non représentée sur les schémas ci-dessus), le câble
rouge doit être équipé d'un fusible de protection (fusible et porte-fusible fourni dans le kit). Le
porte-fusible doit être monté le plus près possible de la batterie. Le câble doit être connecté
directement sur la batterie (en respectant la polarité, bien sûr, connectez le câble rouge au + de la

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batterie et le câble noir au -). Pas question de se brancher sur un autre câble d’alimentation d'un
accessoire qui "passe par là". En effet, la consommation de l'émetteur à l'émission est importante
(20-25 ampères).. Faites des connections sérieuses, définitives, en utilisant, par exemple, des
cosses de batteries ou des cosses à sertir. Ne vous contentez pas d'enrouler le fil dénudé autour
de la cosse existante.
- Attachez soigneusement le câble d'alimentation le long de son trajet vers l'émetteur à l'aide de
colliers, afin qu'ils ne risquent pas d'être pris dans une pièce mobile mécanique ou de fondre au
contact du moteur lorsque celui-ci est chaud. Terminez en branchant le câble d'alimentation à
l'arrière de l'émetteur.

5.5. Quel résultat en attendre ?

Il s'agira toujours d'une antenne omnidirectionnelle. L'énergie qui lui est envoyée est rayonnée de
manière égale dans toutes les directions, avec toutefois un peu plus d’efficacité vers l’arrière du
véhicule. Il n’y a donc pas à se soucier d'orienter l'antenne (et donc le véhicule) de telle ou telle
manière (quoique dans les cas « limite », on peut obtenir un petit « gain » supplémentaire). Si l'on
communique avec plusieurs correspondants disséminés, ils pourront ainsi tous être contactés sans qu'il
soit nécessaire de déplacer l'antenne. L'omnidirectionnalité est aussi un inconvénient, puisque la
puissance de l'émetteur est "gaspillée" dans toutes les directions.

Une antenne fouet est donc le plus souvent réservée à un usage plutôt régional. Pas facile de faire des
milliers de kilomètres, mais pas impossible non plus.

Ce qui est toutefois absolument sûr, c’est que la réussite d’un montage de HF en mobile tient pour
beaucoup dans le souci d’un raccordement SERIEUX de la boîte d’accord au châssis du véhicule. Toute
négligence dans ce domaine se paie par une perte notable d’efficacité et de rendement.

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6. MATERIEL POUR LA VHF ET L'UHF

Les émissions en VHF et UHF ne bénéficient pas de la réflexion ionosphérique. Les portées des
communications sont donc limitées à la portée visuelle théorique (ou un peu plus) et subissent de plein
fouet toutes les contraintes de l'environnement : absorption par le sol, la végétation, les habitations, le
relief.... Ces fréquences sont donc utilisées pour des liaisons locales qui ne dépassent
qu'exceptionnellement la trentaine de kilomètres. Il n'est pas rare, dans les plus mauvaises conditions
(ville, campagne vallonnées et boisées), de ne pas porter à plus de 100 ou 200 mètres. L'usage le plus
courant sera la couverture radio d'une zone d'activité de quelques kilomètres carrés.

En revanche, du fait des fréquences élevées, les antennes peuvent être réduites en dimension, la zone
de couverture, restreinte, peut être couverte avec des puissances d’émission réduites.

6.1. Emetteur-récepteur

6.1.1. Le choix du format

Le matériel, plus compact, plus léger, est généralement disponible sous deux formats : le portatif et le
mobile. Voyons l’intérêt de l’une ou l’autre formule, tout en sachant qu’elles sont compatibles.

6.1.1.1. Le format portatif

Autrement appelé le talkie-walkie ou le « handset », le portatif est équipé d’accus rechargeables et


détachables, dispose d’une puissance restreinte (5 à 8 watts), et d’une antenne de quelques
centimètres.

Accessoire indispensable au fonctionnement (vérifier avant le départ):

- chargeur d’accus, rapide (1 heure) et régulé.

Accessoires fortement conseillés :

- holster ou housse de protection, clip ou sacoche de ceinture


- accus supplémentaire

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Accessoires éventuellement disponibles :

- micro et haut-parleur déporté pour un usage « mains libres »


- antenne magnétique pour usage plus performant en voiture
- prise allume-cigares pour maintien de la charge en voiture

Avantages et inconvénients du format portatif :

- Les avantages évidents de ce format d’appareil sont la mobilité et la légèreté.


- Les inconvénients sont la fragilité, la puissance restreinte, la portée et l’autonomie limitées et les
contraintes liées à la recharge des accumulateurs

6.1.1.2. Le format « mobile »

Il est appelé ainsi car c’est un appareil prévu pour être encastré dans un véhicule (format autoradio) et
être utilisé en déplacement. De fait, s’il sert souvent à cet usage, il est aussi utilisé pour un usage en
station fixe de base, au bureau ou à l’hôpital, par exemple. Une alimentation directe en 12 volts et une
antenne extérieure d’un type propre à l’usage (chapitres suivants) sont les caractéristiques principales.
Les puissances d'émission sont plus importantes et quelquefois multiples (15, 25 et 50 watts, par
exemple).

Accessoire indispensable au fonctionnement (à vérifier avant le départ):

- micro (fourni d’origine avec l’émetteur)


- câble d’alimentation 12 volts (fourni d’origine avec l’émetteur)
- batterie 12 volts et système de charge si utilisation en base fixe (non fourni d’origine)
- câble coaxial avec fiches de connexion (non fourni d’origine)
- antenne (non fournie d’origine)

Accessoires fortement conseillés :

- petit coaxial + fiches de connexion et un Tos-mètre VHF


- fusibles de réserve supplémentaires pour le câble de connexion

Les avantages et inconvénients du format mobile :

- Le montage sur le toit du véhicule ou sur le toit du bâtiment d’une antenne externe, au rendement
bien meilleur que la petite antenne portative d’un talkie-walkie, apporte une contribution majeure à
l’amélioration de la portée efficace.
- La puissance accrue contribue aussi à l’amélioration de la portée efficace.
- l’alimentation externe en 12 volts permet de s’affranchit du problème de la recharge d’une batterie
interne, mais cet avantage, réel pour un montage sur véhicule, n’en est pas un pour le montage en
base fixe, puisqu’il faudra prévoir, dans ce cas, une alimentation complète supplémentaire
(transformateur, batterie + chargeur, etc… voir chapitre sur l’alimentation électrique des
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émetteurs HF). A moins d’être doté, au même endroit, d’une installation radio HF. On pourra alors
connecter les deux émetteurs sur la même source d’énergie, à condition toutefois de ne pas
émettre en même temps avec les deux émetteurs.

6.1.2. Le choix de la marque et du modèle

Trois grandes marques se disputent le marché des émetteurs-récepteurs VHF pour les ONG : Motorola
(matériel américain), Yaesu et Icom (matériels japonais). On peut trouver sur le terrain d’autres
marques plus anecdotiques (Kenwood,…), généralement choisis pour de raisons de disponibilité locale ou
de coût, mais on a plus souvent à le regretter qu’à se louer de ce choix.

Les produits de marque MOTOROLA sont des produits de grande qualité et fiabilité. Leur inconvénient
majeur est que la programmation de ces appareils ne peut se faire que par informatique, à l’aide d’un
logiciel et d’un câble spécialisé.

Les produits de marque YAESU ou ICOM sont également des produits de qualité. S’ils peuvent
également être programmés de la même manière, ils présentent toutefois souvent l’avantage de pouvoir
être programmés directement par l’utilisateur, via un clavier, au moins pour les paramètres les plus
courants. On peut ensuite cloner deux appareils par le biais d’un petit câble spécifique

6.1.3. Le problème de la programmation

Le problème de la programmation des émetteurs-récepteurs est une difficulté quotidienne sur le


terrain. Les programmations « simplifiées » possibles sur les marques Yaesu ou Icom ne sont déjà pas
simples à appréhender pour un utilisateur néophyte. La programmation par le biais de l’informatique est
franchement complexe et souvent inabordable.

Le succès des émetteurs de marque MOTOROLA vient de ce que tous les techniciens radio formés par
les Nations-Unies sont formés sur cette marque de matériel. Souvent seule compétence disponible en
mission, ces techniciens constitue donc les personnes ressources pour les personnels des ONG.

6.2. Source d'énergie

Si l'émetteur-récepteur est portatif, format talkie-walkie, la source d'énergie sera une batterie
clipsée sur l'émetteur.

Les premières générations de batteries de talkie-walkie étaient des batteries au Cadmiun-Nickel (Ni-
Cd). Souffrant de ce que l’on appelle l’effet mémoire, ces batteries nécessitaient des cycles de charge-
décharge complets, souvent peu respectés, pour que leur durée de vie soit optimale.

Les constructeurs proposent maintenant systématiquement des batteries au Nickel-Métal-Hydrure


(Nimh) ou au Lithium-Ion (Li-ion), plus souples d’utilisation et de durées de vie accrues.

Nous avons vu au chapitre « batteries et chargeurs » que les batteries au plomb apprécient la stabilité
en matière de charge.

- 51 -
Les anciennes batteries NiCd ont un comportement à peu près inverse : elles auront une durée de vie
d’autant plus longue (normalement 1000 cycles de charge-décharge) qu’elles seront vidées
complètement avant d’être remise en charge et rechargées complètement avant d’être réutilisées.
Soyons même plus précis : si ces cycles de charge-décharge complets ne sont pas respectés, ce qui est
malheureusement très souvent le cas, la longévité des batteries Ni-Cd peut être réduite à quelques
mois au lieu des 3 ans auquel on peut s’attendre. C’est ce que l’on appelle l’effet-mémoire.
Concrètement, cela signifie qu’au lieu de durer 8 ou 10 heures, les batteries vont très rapidement
perdre de la capacité de recharge et l’autonomie diminuera rapidement. Lorsqu’elle atteint 2 ou 3
heures, la batterie ne sert plus à rien et il faut la renouveler (50 à 100 Euros/pièce !) Ce problème est
récurrent car de nombreux utilisateurs qui se déplacent en extérieur et qui ne veulent pas risquer
d’être à court de batterie dans la journée, profite de chaque occasion pour les remettre en charge,
même lorsqu‘elles ne sont pas vides.

Les batteries Nimh représentent un progrès en matière d’effet mémoire. Elles sont moins sensibles à
cet effet. Elles présentent aussi l’avantage d’être un peu plus légère à capacité égale et d’être
constituées de moins de produits toxiques. En revanche, si elles ne sont pas utilisées, elles s’auto-
déchargent à raison d’environ 30 % par mois. Un autre inconvénient est une nette perte d’efficacité
pour une utilisation à basses températures.

Les batteries Li-ion sont pratiquement insensibles à l’effet-mémoire. Elles sont très légères à capacité
égale. Parmi les inconvénients, citons un temps de charge un peu plus long et une perte de capacité
sensible lors des utilisations en températures extrêmes. Elles sont aussi les plus chères. Malgré ces
inconvénients, elles constituent sans aucun doute le meilleur choix… si choix il y a.

Toutes ces batteries (dont le nom exact est en fait « accumulateurs » ou « accus ») délivrent en
général un courant de 6 à 12 volts et ont, selon les modèles, un ampérage variable (de 500 mA à 2 A)
dont la valeur sera déterminante pour leur autonomie. En moyenne (pour un accu de 1 à 1,2 A), ces accus
autorisent une autonomie de 8 heures de fonctionnement sur une base de :

. 6 heures de veille (consommation négligeable)


. 1 heure d'écoute (consommation limitée)
. 1 heure d'émission (consommation importante)

Ce ratio, purement indicatif, est évidemment très différemment respecté selon les utilisateurs
(bavards ou non…) et leurs fonctions respectives qui les amènent à produire des communications radio
plus ou moins « denses » et donc plus ou moins voraces en énergie. Notons aussi que la taille du rseau
joue aussi en défaveur de l’autonomie des batteries : plus il y a d’utilisateurs sur le réseau, plus il y a de
conversation, plus il y a de temps d’écoute au détriment du temps de veille et plus il y a de
consommation !

Ces durées sont variables d'un modèle à l'autre et diminuent avec le temps.
La recharge de ces accus s'effectue dans des chargeurs spéciaux, spécifiques à chaque modèle
d’émetteur.

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Les chargeurs dits « lents » (temps de recharge de 8 à 15 heures) sont les chargeurs qui respectent au
mieux les accus en ne risquant jamais de les détruire par surcharge. Hélas, bien souvent sur le terrain,
la disponibilité en courant alternatif 220 volts en permanence n’est pas garantie. De plus, les
utilisateurs sont très demandeurs de systèmes plus rapides.

Les chargeurs dits « rapides » constituent le gros des livraisons. Le temps de charge est réduit à 1 à 2
heures, selon la capacité de l’accu et son niveau de remplissage. Il faut être conscient que ce gain de
temps de charge représente un danger potentiel. Puisque la charge se fait à forte puissance, un
régulateur de charge intervient pour arrêter celle-ci aussitôt le remplissage terminé. Ce régulateur est
une toute petite pièce électronique qui souffre hélas d’un certain manque de fiabilité lorsque le
chargeur est utilisé dans des conditions « agressives » (température, poussière, humidité, etc…). Il est
important de comprendre que lorsque le régulateur ne remplit pas bien ses fonctions, le risque de
surcharge est grand et donc le risque de destruction de l’accu. Ce problème est d’autant plus aigu que
l’état de déficience ou de non-fonctionnement du régulateur est pratiquement indétectable. Le temps
de se rendre compte du défaut et tous les accus qui seront passé par ce chargeur « malade » seront
peut-être irrémédiablement abîmés. On peut en conclure qu’il et donc important d’être attentif au bon
fonctionnement des chargeurs. Déléguer la responsabilité de ces opérations à une personne formée
peut être une solution plus fiable que de confier à chacun son chargeur individuel.

Il est également possible de recharger des accus avec divers accessoires s'adaptant sur une prise
d’allume-cigares, une batterie, des panneaux solaires ou directement sur le 220 volts. Les
performances ne sont bien sûr pas identiques.

Dans le cas des appareils dits mobiles, ils fonctionnent directement sur une alimentation extérieure
pouvant être une batterie 12 volts ou un transformateur 220 - 12 volts. Dans ce cas, les précautions
d'usage seront les mêmes que pour le matériel HF.

6.3. Antennes

6.3.1. Bande passante et accord d’antenne

Rappelons-nous les généralités sur les antennes dictées dans le chapitre consacré aux antennes HF :
une antenne doit être « taillée » à une longueur spécifique correspondant à la fréquence du courant que
l’on veut y envoyer. Cette règle vaut pour toutes les gammes de fréquence, HF, VHF ou d’autres.

Rappelons-nous que la VHF est une gamme de fréquence qui va de 30.000 kHz à 300.000 kHz ou, si l’on
préfère, de 30 mHz à 300 mHz. En réalité, dans notre travail, nous ne travaillerons pas sur la totalité

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de la gamme disponible. La découpe administrative de la gamme VHF, ainsi que la sectorisation du
marché des matériels fait que nous serons dans l’immense majorité des cas cantonnés à une gamme
allant de 140 à 175 mHz.

Cette gamme de fréquence donne des longueurs d’onde comprises entre 1,7 et 2,3 mètres, disons 2
mètres en moyenne. Cela signifie qu’une antenne VHF devrait mesurer 2 mètres en onde entière, 1
mètre en demi-onde, 50 cm en quart-d’onde.

Or, que constatons-nous ? Les antennes qui équipent nos talkies-walkies ne mesurent guère plus de 15
cm, souvent moins. Où est l’astuce ?

Une autre technique pour réduire la longueur physique d’une antenne consiste à enrouler le brin
conducteur de l’antenne de manière à produire une « self », un bobinage. Ce faisant, on génère un
courant induit qui compense la longueur physique manquante : on appelle ceci une antenne « selfée » : le
tour est joué !

L’antenne théorique d’un portatif émettant à 150 mHz serait donc un brin conducteur vertical de 2
mètres. On peut le remplacer par une antenne partiellement selfée qui serait longue de moitié ou du
quart ou totalement selfée et longue de 10 ou 15 cm, avec pour résultat un Taux d’Onde Stationnaire
identique, inférieur à 3…

De nombreuses solutions, modèles et longueurs d’antennes existent : on peut en déduire que l’on ne peut
estimer la fréquence de résonance d’une antenne à la simple mesure de sa longueur physique.

Notons toutefois que cette « tricherie » n’est pas sans effet : le comportement d’une antenne selfée
n’est pas tout-à-fait le même que celui d’une antenne « pure » d’onde entière. Indépendamment de
l’évident gain de place, une antenne selfée, par rapport à une antenne d’onde entière, a :

- un moins bon rendement : il y a clairement une perte de puissance à l’émission et de sensibilité à la


réception
- une bande passante plus large : 2 à 4 mHz pour une selfée, 0,5 à 1 mHz pour une onde entière ou
une demi-onde

Cette bande passante élargie signifie qu’avec une seule petite antenne selfée, on pourra couvrir tous
les besoins en fréquences différentes pour la VHF. En revanche, lorsque l’on voudra installer une
antenne plus performante, sur un véhicule ou le toit de la maison, par exemple, et que l’on se tournera
forcément vers une antenne plus longue, quart, demi ou 5/8 d’onde pour gagner de la puissance et donc
de la portée, il faudra peut-être travailler à « accorder » cette antenne, c’est-à-dire à en ajuster
précisément la longueur à la fréquence de travail désirée.

6.3.2. Antennes de portatifs

Pour les portatifs, l'antenne la plus courte ne dépasse souvent pas 15 centimètres en VHF et 5 ou 10
centimètres en UHF. Elle se clipse ou se visse facilement au sommet de l'appareil. Comme c’est une
antenne fortement selfée (donc avec une bande passante très large), elle permet l'usage sur une bande
de fréquence étendue sans retouche ou réglage particulier. C’est l’antenne fournie par défaut, facile,
polyvalente, sans histoire…. Mais à très faible rendment.

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On peut éventuellement déclipser/dévisser cette antenne pour adapter sur un portatif un câble coaxial
aboutissant à une antenne à meilleure rendement, telle que celles qui seront installées pour un mobile
ou une base fixe.

6.3.3. Antennes de mobile

Dans un véhicule, que l’émetteur soit portatif ou mobile, on posera sur le toit une antenne fouet. Celle-
ci peut être magnétique, ce qui présente le grand avantage d’éviter le percement du toit, d’éviter le
raccordement à la masse, opération toujours délicate (et assurée par l’aimant, dans ce cas), mais
présente l’inconvénient majeur de faciliter le vol.

Par ailleurs, le câble coaxial rejoint l’émetteur-récepteur à l’intérieur du véhicule par une portière ou
une vitre, ce qui représente un point de fragilité.

L’antenne fouet peut aussi être dotée d’une embase, fixée à demeure sur le toit du véhicule par
perçage de la tôle. Dans ce cas, il est important de soigner la mise à la masse de l’embase de l’antenne,
dont dépend une grande partie de son efficacité. L’étanchéité doit aussi être soignée, bien sûr. Le
fouet peut être couché sur le toit, le temps d’un passage délicat sous un obstacle. Il peut être aussi
dévissé complètement et enlevé lors d’un arrêt prolongé, pour éviter le vol. Seule l’embase reste alors
fixée au toit.

Bien sûr, il faudra, au moment de l’installation, prévoir d’accorder l’antenne précisément à la fréquence
de travail.

- 55 -
Taille
réelle : de
50 à 150 cm

La très grande majorité des antennes mobiles VHF sont des antennes ayant des longueurs de 3/4 ou de
5/8 de longueur d’onde, plus rarement de 1/4 , avec des bandes passantes assez étroites qui
nécessitent le travail d’adaptation de la longueur avec la fréquence utilisée.

Vous trouverez en annexe un document de référence qui détaille la procédure pour effectuer
correctement une taille d’antenne mobile VHF.

6.3.4. Antennes de base fixe

En utilisation fixe, on déportera le plus souvent sur le toit du bâtiment une antenne composée d’un
fouet vertical rigide, fixé sur un petit mât ou directement sur le toit.

Un câble coaxial rejoindra l'émetteur. S’il s’agit d’un simple portatif, il sera alors bon de rajouter un
amplificateur entre l’émetteur et l’antenne, qui donnera les 30 ou 50 watts nécessaires à lui donner du
"souffle". Si c’est un appareil de type mobile, sa puissance d’origine suffira. Un tos-mètre sera lui aussi
bien utile pour contrôler l’installation.

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Attention, certaines de ces antennes fouet doivent être accordées, car leur bande passante est très
étroite. C’est souvent le cas avec les antennes les plus économiques ou celles que l’on achète
directement chez certains fournisseurs sur le terrain (et qui se gardent bien de vous connaître ce
« détail »… que très souvent ils ne connaissent pas eux-mêmes). L’accord se fait par l’intermédiaire
d’une ou deux vis permettant de faire coulisser deux parties de l’antenne l’une dans l’autre.

D’autres antennes fouet, plus professionnelles, telle celle représentée ci-dessus, s’apparente un peu
aux antennes selfées, malgré leur plus grande longueur, et ont des bandes passantes élargies,
permettant d’éviter ce travail d’accord.

Notons enfin la présence éventuelle d’un « plan de sol fictif », composé d’un à trois petits brins
métalliques, montés plus ou moins horizontalement sur l’embase de l’antenne, indépendant
électriquement d’un brin rayonnant principal et dont la fonction est de permettre d’éviter la mise à la
terre de l’antenne, d’une part, et de jouer sur sa directivité, d’autre part.

6.3.5. Antennes directives

Dans certains contextes bien spécifiques, il peut être très utile d’avoir recours à des
antennes directives. Une antenne directive est une antenne qui focalise la réception et
surtout l’émission dans un angle restreint, tant sur un plan vertical qu’horizontal.

Exemple de lobes de rayonnement d’une antenne VHF type YAGI à deux éléments :

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Légende :
_____________ = Lobes d’une antenne fouet classique non-directive
……………………………… = Lobes d’une antenne Yagi à 2 éléments
------------------- = Lobes d’une antenne Yagi à 3 éléments

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On constate, pour simplifier, que la puissance de l’émetteur est consacrée à émettre un
champ électromagnétique « concentré » verticalement et horizontalement dans un plan et une
direction donnée, ce qui doit, à l’évidence, augmenter la portée efficace.

Il n’est bien sûr pas difficile d’en déduire que, dans toutes les autres directions, la portée
sera fortement réduite, voire nulle.

En conséquence, ce type d’antenne est conçu pour assurer une liaison à longue distance entre
deux points fixes bien définis (ainsi que l’axe routier qui les relie…), dont les azimuts
respectifs ont été calculés précisément. On installera ainsi deux antennes (une à chaque base
fixe) sur des mâts les plus hauts possibles. Chaque antenne sera orientée à la boussole en
direction de l’autre.

Distance possible de 100 kms

Emetteur Emetteur
VHF VHF

On comprendra aisément que cette technique n’est valable que pour relier deux points, pas
trois ou quatre.

Le plus souvent, il faut aussi assurer des communications locales ; il faudra alors installer
deux antennes et deux câbles coaxiaux. Ils seront reliés à un sélecteur d’antenne permettant
la bascule entre l’une ou l’autre selon l’usage.

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Antenne omnidirectionnelle

Sélecteur d’antenne

Mât
Antenne directionnelle

Emetteur VHF

6.4. Relais VHF/UHF

On peut lutter contre l'inconvénient majeur de la VHF (la portée limitée à vue) en utilisant des relais.
Comme les relais de télévision ou de radio commerciale, il s'agit d'antennes élevées, reliées à un
système répéteur, qui renvoie les signaux sur de plus grandes distances. Sans toutefois s’affranchir
des contraintes d’environnement, on peut ainsi augmenter notablement les portées en positionnant le
relais sur un site dominant de la région.

Hélas, ce système est très coûteux, le plus petit relais coûtant 20 à 30.000 francs sans compter son
l’installation de l’antenne au sommet d'un pylône, lui-même au sommet d'une colline, l’approvisionnement
électrique, etc...

Néanmoins, les organismes les plus importants, tels que le HCR, n'hésitent pas à investir dans de tels
moyens et les ONGs reçoivent assez facilement l'autorisation d'utiliser ces relais, pour leurs
communications de sécurité.

- 60 -
Peu d’ONGs mettent en place de tels systèmes. En effet, en plus du prix important du relais, c’est sa
mise en place sur un site bien dégagé (condition de son efficacité) qui rend l’opération coûteuse. Mât ou
pylône, alimentation électrique éventuellement autonome et protection du site font que cette opération
n’est souvent réalisée que par les agences des Nations-Unies.

Mais les sites d'intervention des Nations-Unies sont bien souvent les mêmes que ceux des ONG et,
dans les zones d'insécurité, les ONG ont en général accès au relais implantés par les Nations-Unies
(souvent concepteur du plan d’évacuation pour tous les expatriés présents). Les ONG achètent les
équipements radio dont ils ont besoin et les Nations-Unies en font la programmation. Les ONG se
doivent aussi de respecter les procédures qui leur sont imposées (code d'appel, langue,...)

Dans les grandes villes, là où la portée en ligne directe d’un portatif à un autre est souvent très limitée
(un ou deux pâtés de maison), il est aussi quelquefois possible de louer l'accès à un relais auprès d'un
revendeur professionnel de matériel radio et ce d'autant plus facilement que les équipements auront
été achetée chez lui !

Il faut toutefois savoir que dans presque tous les cas, pour accéder au relais (indépendamment de
l'autorisation de son propriétaire), il est nécessaire de connaître les fréquences et le système qui
protège le relais d’un usage intempestif. On ne peut donc utiliser n'importe quel émetteur pour
travailler sur n’importe quel relais et il est nécessaire de bien se renseigner auparavant auprès du
propriétaire du réseau pour connaître toutes les données techniques avant de passer commande du
matériel.

Sur ce sujet bien particulier, le rôle du logisticien est de :

. connaître les avantages et performances attendues d’un relais et d’être donc capable d’estimer
l’intérêt qu’un relais peut apporter à toute l’équipe
. analyser le contexte géographique d’intervention pour prédéterminer quel pourrait être l’emplacement
idéal pour l’implantation d’un relais
. repérer les lieux et s’assurer de la faisabilité de cette implantation (nature du terrain, propriétaire,
aménagements à faire, possibilités d’un mât ou d’un pylone, électrification et protection du site

C’est donc le logisticien qui sera le porteur du projet auprès du siège. L’installation proprement dite et
la programmation du relais et des radios qui s’y connecteront seront du ressort d’un spécialiste
dépêché expressément sur place.

6.5. Quelle configuration pour quelle distance ?

En préambule à la lecture du tableau ci-dessous, il faut encore rappeler l’importance primordiale de


l’environnement dans lequel on évolue. Le relief, principalement, et la densité végétale sont susceptibles
de varier fortement à la baisse les chiffres énoncés. On acceptera donc les chiffres indiqués comme
étant représentatifs de valeurs maximales dans un environnement favorable, terrain plat et dégagé,
végétation pas trop dense et pas de structures urbaines.

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Portées typiques maximales des communications VHF selon les équipements mis en œuvre

config 1 config 2 config 3 config 4


Mobile 40 watts en Mobile 40 watts Mobile 40 watts
Handsets 5 watts
voiture en base fixe en base fixe
avec antenne avec antenne
avec antenne avec antenne
fixe Ground directive type
d'origine mobile 5/8
Plane Yagi

config 1 3 kms 10 kms 20 kms 30 kms

config 2 20 kms 30 kms 40 kms

config 3 40 kms 60 kms

config 4 100 kms

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7. LA RADIO A L'USAGE

7.1. Procédures (ou comment se montrer civilisé dans les transmissions)

- Toute station doit s'assurer avant d'émettre qu'aucune communication n'est en cours sur la
fréquence utilisée.
- Le trafic a lieu en alternat, ce qui signifie que chacun parle l'un après l'autre et que chaque sens de
la conversation doit être nettement marqué. A cet effet, l'emploi des mots « à toi » ou « over »
doit être généralisé.
- Signifier la fin définitive de votre conversation par « terminé » ou « over and out ».
- Ce n’est pas parce que l’on n’a pas la réponse qu’il ne faut pas répondre. A défaut de pouvoir
répondre de suite à une interrogation, il faut accuser réception de la question en répondant de
suite « stand-by » avec ou sans précision de temps. Ainsi, le temps que l’on prépare sa réponse, la
fréquence sera libérée pour un autre interlocuteur.
- Les exploitants doivent s'astreindre à une occupation aussi brève que possible de la fréquence; les
communications doivent être concises et les messages rédigés à l'avance.
- La transmission ne doit pas être trop rapide. Les mots doivent être prononcés distinctement et
détachés, la bouche ni trop loin, ni trop près du micro, en parlant assez fort, mais SANS CRIER.

A ce propos, il est important de noter une différence de comportement qu’il faut avoir selon que l’on
utilise de la HF ou de la VHF. En effet, pour des raisons techniques que l’on ne détaillera pas ici
(contentons-nous de dire que cela est dû à l’utilisation du mode d’émission USB en HF et du mode FM en
VHF/UHF), lorsque les conditions de réception ne sont pas bonnes, il est inutile de crier fort dans un
micro d’émetteur VHF : cela n’a aucun intérêt et ne fait que saturer le haut-parleur en rendant les
propos encore plus inaudibles. En revanche, en situation de difficulté analogue en HF, le fait de parler
très fort dans le micro aide à produire un signal plus puissant et peut compenser la faiblesse éventuelle
du signal reçu par le destinataire. Mais, attention, il ne s’agit que de parler fort, pas de crier !

- Avant de transmettre un message de et pour quelqu'un, assurez-vous de l'avoir compris vous-même.


- Assurez-vous de l'identité de votre correspondant avant de lui transmettre son message.

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- Ayez toujours sous la main de quoi écrire; notez les noms, les listes, les heures. Ne perdez pas de
temps inutile. Pensez à tenir un cahier de trafic où sera consigné le contenu de tous les contacts.
- La retransmission d'un long texte doit toujours être marquée par des arrêts de l'émission de
quelques secondes afin, d'une part, de s'assurer que le correspondant suit bien et, d'autre part,
pour laisser à un correspondant prioritaire la possibilité de s'annoncer pendant ces intervalles.
- Un mot sympa aide à encourager une équipe isolée. Rien que des mots sympas aident à discréditer le
sérieux des utilisateurs du réseau.
- Lors d'un fonctionnement en réseau, la station directrice a toute priorité pour gérer la
communication entre plusieurs postes. C'est elle qui établit les tours de parole en cas
d'encombrement de la fréquence. Ses directives doivent être respectées.
- La station directrice ou, à défaut, toute autre station du réseau, doit, lorsqu'elle en a la possibilité,
faire le relais entre correspondants qui s'entendent mal ou dont l'un ne perçoit pas l'appel de
l'autre. Si besoin, elle assurera la retransmission du trafic.
- Une communication n'est jamais tout-à-fait discrète; n'importe qui peut écouter la fréquence sans
se manifester. Y penser en permanence lorsque l'on parle. La discrétion et la brièveté sont de
rigueur.

7.2. Vacations (voir aussi chapitre 2.6.2.)

Il est toujours bon d’instaurer un système de vacations obligatoires. C'est pratique et sûr. Ne pas
appeler peut avoir une signification : un appel au secours, éventuellement.

Comme tout le monde peut être distrait, en retard ou en panne, il faut prévoir une sécurité, un rappel
en cas de rendez-vous manqué.

Dans l'établissement des jours et heures de rendez-vous obligatoires, il faut tenir compte des heures
idéales de propagation et de la disponibilité des deux correspondants.

Dans l'établissement du rappel de sécurité, il faut tenir compte du temps nécessaire pour remédier à
un éventuel problème technique (batterie déchargée ?). Il ne faut pas laisser passer trop de temps non
plus, pour le cas où il y aurait un problème de sécurité plus important.

Par exemple :

- Appel obligatoire tous les lundi et jeudi entre 8 et 9 heures


- Rappel de sécurité les mêmes jours entre 16 et 17 heures si le rendez-vous du matin a été manqué

7.3. Vocabulaire conventionnel

Tout spécialement en HF, les communications radio peuvent être parasitées ou affaiblies et la
compréhension peut devenir délicate. Lorsque le message est très précis, une liste de produits en
quantité définie par exemple, la mauvaise réception peut engendrer des erreurs aux conséquences
parfois importantes. Dans ces cas, il faut épeler. Pour ce faire, utilisez les codes suivants:

7.3.1. Chiffres

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0 = zéro de négatif
1 = un de unité
2 = deux de deuxième
3 = trois de troisième
.....
9 = neuf de neuvième

Exemple : 154 se dira : "cent cinquante-quatre, je répète, un de unité, cinq de cinquième, quatre de
quatrième, reçu ?"

7.3.2. Lettres :

A = Alpha
B = Bravo
C = Charlie
D = Delta
E = Echo
F = Fox-trot
G = Golf
H = Hotel
I = India
J = Juliet
K = Kilo
L = Lima
M = Mike
N = November
O = Oscar
P = Papa
Q = Quebec
R = Roméo
S = Sierra
T = Tango
U = Uniform
V = Victor
W = Whisky
X = X-ray
Y = Yankee
Z = Zoulou

D'une manière générale, il faut éviter les mots courts très signifiants, comme le "oui" et le "non", qui se
diront "affirmatif" et "négatif"

- 65 -
8. QUELQUES PETITS TRUCS, SUR PLACE OU AVANT DE
PARTIR…

Fabrication d'un caisson anti-humidité pour du matériel sensible

Il s'agit d'une boîte divisée en deux compartiments, l'un au-dessus de l'autre. Celui du dessus reçoit
les matériels à protéger (l'émetteur, mais aussi, pourquoi pas, microscope, etc...). Il est simplement
pourvu d'une petite porte montée sur charnière. Quelques trous à l'arrière permettent le passage de
câble d'alimentation, d'antenne, etc...

Le compartiment inférieur, dont les parois seront éventuellement isolées avec du papier d'aluminium,
reçoit une simple embase d'ampoule électrique. Des trous d'aération sont effectués en dessous afin de
permettre l'entrée d'air "frais" et au dessus pour diriger l'air asséché vers le compartiment supérieur.
Un interrupteur monté en façade pour l'allumage et l'extinction de l'ampoule complète le dispositif.
Cette construction peut être réalisée en panneaux de bois et dimensionnée en fonction de ce qu'il y a à
stocker. On peut doser la puissance du système en changeant la puissance de la/des ampoules. Soyez
attentif à bien ventiler le compartiment inférieur, d'une part, et à dimensionner ce même
compartiment suffisamment grand pour ne pas risquer une surchauffe, d'autre part. La chaleur au-
dessus de l'ampoule, même si elle ne fait que 20 watts, peut être importante et brûler le bois dont est
fait votre coffret. De l'intérêt du papier d'alu ou d'un isolant quelconque.

Si vous construisez ou faites construire une boîte de ce genre pour y stocker votre émetteur, vous
pouvez bien sûr l'y laisser en permanence, même en cours d'utilisation (en ayant pris soin toutefois
d'éteindre l'ampoule, bien sûr). Veillez toutefois à ce que l'émetteur soit assez ventilé. Pendant
l'émission, les radiateurs arrières, là où se trouve l'amplificateur, chauffent beaucoup. C'est normal,
mais cette chaleur doit pouvoir s'évacuer.

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- Pour attacher un câble coaxial à son antenne : faites une boucle à l'extrémité du câble et attachez
celui-ci au mât par la boucle. Ceci évitera que le poids du câble descendant ne tire sur la fiche PL et
ne fragilise sa soudure.

- Attachez votre câble tout au long de son parcours entre émetteur et antenne. Ceci évitera qu'il ne
soit accroché par un distrait ou arraché par le vent.
- Si plusieurs antennes et câbles aboutissent à l'émetteur, étiqueter les extrémités pour ne pas vous
tromper lorsque vous changez d'antenne, que vous ayez un commutateur ou non à votre disposition.
- Ayez toujours quelques fusibles de réserve. Une inversion de polarité dans le branchement à la
batterie, c’est vite arrivé.
- Une housse de tissu fabriquée sur un marché local, à la dimension de votre émetteur, ne vous
coûtera presque rien et protégera ce dernier de la poussière. Retirez-la pour émettre: un émetteur
dégage beaucoup de chaleur.
- A ce propos, ne vous étonnez pas si votre émetteur HF devient assez chaud à l'arrière. C'est
normal, c'est toujours là que se trouve l'amplificateur et ses ailettes de refroidissement.
Toutefois, si cette chaleur est beaucoup plus importante que d'habitude, vérifiez votre taux
d'ondes stationnaires (SWR).
- En usage mobile, fabriquez ou faites fabriquer une boîte de transport dans une valise, une petite
malle. Dans un vieux matelas en mousse, découpez la forme de vos appareils; ils seront ainsi
toujours bien protégés. Là encore, n'étouffez pas votre émetteur pendant l'émission.

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