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2.2 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
38
Chapitre 2
Introduction
Sauf mention du contraire, les e.v.n. considérés sont des R espaces vectoriels.
Soient E et F deux e.v.n. une fonction f : E −→ F est une correspondance qui à un vecteur
x de E associe un et un seul vecteur y = f (x) de F appelé image de x par f . On note Df le
domaine de définition de f .
Le cas où E et F sont de dimension finie n et m respectivement, quant on se fixe une base
{e1 , e2 , ..., en } dans l’espace de départ, l’étude de telles fonction se ramène à celle des fonctions
de plusieurs variables réelles, (le nombre de variables est égal à la dimension de l’espace de
départ n) à valeurs vectorielles.
Si on se fixe une base {ε1 , ε2 , ..., εm } de F donc f (x) va s’écrire sous la forme :
m
X
f (x) = f (x1 , x2 , ..., xn ) = fj (x)εi = (f1 (x), f2 (x), ..., fm (x))
j=1
f: Rn −→ Rm
(x1 , x2 , ..., xn ) 7→ (f1 (x1 , x2 , ..., xn ), ..., fm (x1 , x2 , ..., xn )).
Les fonctions f1 , f2 , ..., fm sont appelées les fonctions composantes (ou coordonnées) de f ce
sont des fonctions de Rn à valeurs dans R.
Exemples 2.1.
39
40 Chapitre 2. Fonctions continues sur un espace vectoriel normé
1)
f: R2 −→ R2
(x, y) 7→ f (x, y) = ln(x + y)
Df = {(x, y) ∈ R2 / x + y > 0} c’est le demi-plan supérieur limité par la droite y = −x.
2)
g: R2 −→ R
(x, y) 7→ g(x, y) = (exp(−(x2 + y 2 )), ln(1 − x2 − y 2 ))
Dg = {(x, y) ∈ R2 / x2 + y 2 < 1} = R2 ∩ B(O, 1) = B(O, 1).
3)
h: R2 −→ R3
xy 1 p
(x, y) 7→ h(x, y) = ( , , 1 − x2 − y 2 )
x2 2
+ y xy
Dh = {(x, y) ∈ R2 / x 6= 0, y 6= 0 et x2 + y 2 ≤ 1}
= B 0 (O, 1) \ {(x, 0), (0, y), avec − 1 ≤ x ≤ 1 et − 1 ≤ y ≤ 1}.
Définition 2.1. Soient (E, k.kE ) et (F, k.kF ) deux espaces vectoriels normés. Soit f une appli-
cation définie sur une partie non vide D de E à valeurs dans F . Soient x0 un point adhérent
à D et l ∈ F .
f (x) tend vers l quand x tend vers x0 ou encore f a pour limite l quand x tend vers x0 si et
seulement si
En effet. • Supposons que lim f (x) = l, et soit W ∈ V(l), et soit ε > 0 tel que B(l, ε) ⊂ W ,
x→x0
alors ∃r > 0 tel que f (B(x0 , r) ∩ D) ⊂ B(l, ε) ⊂ W.
Donc il existe V = B(x0 , r) ∈ V(x0 ) tel que f (V ∩ D) ⊂ W .
• Inversement, Pour tout ε > 0, la boule ouverte de centre l et de rayon ε est un voisinage W
de l, donc il existe V un voisinage de x0 dans E tel que f (V ∩ D) ⊂ W , mais comme V est un
voisinage de x0 , alors il existe un r > 0 tel que B(x0 , r) ⊂ V ,
donc ∀ε > 0, ∃r > 0 / (∀x ∈ B(x0 , r) ∩ D) ⊂ V ∩ D, on a f (x) ∈ W.
Proposition 2.1. Si f a une limite l en x0 , alors celle-ci est unique. On écrit alors
kl − l0 kF ≤ kl − f (x)kF + kf (x) − l0 kF ≤ ε.
Définition 2.2. Soient (E, k.kE ) et (F, k.kF ) deux espaces vectoriels normés. Soit f une ap-
plication définie sur une partie non vide D de E à valeurs dans F . Soient ∆ une partie de D
puis x0 un point adhérent à ∆ et l ∈ F . Alors, x0 est adhérent à D et f (x) tend vers l quand
x tend vers x0 en restant dans ∆ si et seulement si
Proposition 2.2. Si f a une limite en x0 , alors f a une limite suivant tout ensemble ∆ de D
en x0 , c-à-d lim f (x) = l ⇒ lim f (x) = l.
x→x0 x→x0
x∈∆
Exemples 2.2. 1) La fonction caractéristique de Q n’a pas de limite quand x tend vers 1
ou encore lim χQ (x) n’existe pas mais la limite de χQ quand x tend vers 1 en restant dans
x→1
Q existe et lim χQ (x) = 1.
x→1
x∈Q
xy
2) lim n’existe pas car, si on calcule cette limite suivant la droite y = x on
(x,y)→(0,0) x2
+ y2
1 1
trouve alors que suivant la droite y = −x c’est − .
2 2
Définition 2.3. Soient (E, k.kE ) et (F, k.kF ) deux espaces vectoriels normés. Soit f une ap-
plication définie sur une partie non vide D de E a valeurs dans F . f est bornée sur D si et
seulement si il existe un réel M tel que pour tout x de D, kf (x)kF ≤ M .
Proposition 2.4. Si f a une limite l en x0 et g a une limite l0 en x0 , alors pour tout (λ, µ) ∈
K2 , λf + µg a une limite en x0 à savoir λl + µl0 .
Preuve. Soit ε > 0. Il existe α1 > 0 (resp. α2 > 0) tel que pour tout x de D,
ε ε
si kx − x0 kE ≤ α1 (resp. α2 ), alors kf (x) − lkF ≤ (resp. kg(x) − l0 kF ≤ ).
2(|λ| + 1) 2(|µ| + 1)
Soit α = min{α1 , α2 } > 0. Pour x ∈ D tel que kx − x0 kE ≤ α,
Preuve. Tout d’abord, tout voisinage de l dans F rencontre f (D) et donc D0 . On en déduit
que l est adhérent à D0 .
Soit ε > 0. Il existe β > 0 tel que, pour tout y de D0 , si ky − lkF ≤ β, alors kg(y) − l0 kG ≤ ε
puis il existe α > 0 tel que, pour tout x de D, si kx − x0 kE ≤ α, alors kf (x) − lkF ≤ β.
1
ε0 est ainsi dorénavant fixé. Pour chaque n ∈ N, il existe un ∈ D tel que kun − akE ≤ et
n+1
kf (un ) − lkF > ε0 .
1
Puisque tend vers 0 quand n tend vers +∞, la suite (un )n est une suite d’éléments de D,
n+1
convergente, de limite a. D’après ce qui précède, on doit avoir lim f (un ) = l ce qui contredit
n→+∞
le fait que ∀n ∈ N, kf (un ) − lkF > ε0 . Donc, f (x) tend vers l quand x tend vers a.
2.2 Continuité
Définition 2.4. Soient (E, k.kE ) et (F, k.kF ) deux espaces vectoriels normés. Soit f une ap-
plication définie sur une partie non vide D de E à valeurs dans F . Soit x0 ∈ D. f est continue
en x0 si et seulement si
Exemple 2.3. Soient f : E → F une application linéaire d’un e.v.n. de dimension finie d,
(E, k.k1 ) dans un e.v.n. (F, k.kF ), alors f est une application continue sur E.
En effet. Il suffit de montrer la continuité de f au point 0. Pour cela, on choisit une base
(ei )1≤i≤d de E. On a
Xd d
X
kf (x)kF = kf ( xi ei )kF ≤ |xi |kf (ei )kF .
i=1 i=1
Donc si on pose K = max(kf (e1 )kF , ..., kf (ed )kF ) on obtient kf (x)kF ≤ Kkxk1 qui est inférieur
ε
à ε > 0 dès que kxk1 est inférieur à η = .
K
Remarque 2.2. lim f (x) = a si et seulement si x0 est adhérent à D, et la fonction :
x→x0
fe : D ∪ {x0 } −→ F
f (x) si x∈D
x 7→ f (x) =
e
a si x = x0
est continue au point x0 . La fonction fe est dite obtenue à partir de f parprolongement par
continuité au point x0 .
Proposition 2.7. Soient (E, k.kE ) et (F, k.kF ) deux espaces vectoriels normés. Soient f une
application définie sur un domaine D de E à valeurs dans F . Soit x0 un point de D. f est
continue en x0 si et seulement si ∀V ∈ V(f (x0 )), ∃U ∈ V(x0 ) / f (U ∩ D) ⊂ V.
r
Soit V un voisinage de f (x0 ) dans F . Il existe r > 0 tel que B(f (x0 ), r) ⊂ V . Soit ε = . Soit
2
η > 0 tel que pour x ∈ D, si kx − x0 kE ≤ η, alors kf (x) − f (x0 )kF ≤ ε.
Soit U = B(x0 , η).
x∈U ∩D ⇒ kx − x0 kE < η ⇒ kx − x0 kE ≤ η
r
⇒ kf (x) − f (x0 )kF ≤ ⇒ kf (x) − f (x0 )kF < r ⇒ f (x) ∈ B(f (x0 ), r)
2
⇒ f (x) ∈ V.
Remarque 2.3. Si f est continue en x0 , et si D est une partie de E telle que x0 ∈ D, alors,
f (x0 ) ∈ f (D).
En effet. Soit θ un ouvert de F contenant f (x0 ), le problème est de montrer que θ ∩f (D) 6=
∅.
Soit alors U l’ouvert de E contenant x0 tel que f (U ) ⊂ θ, nous avons U ∩ D 6= ∅, donc
θ ∩ f (D) ⊃ f (U ) ∩ f (D) ⊃ f (U ∩ D) 6= ∅. Donc f (x0 ) ∈ f (D).
Théorème 2.1. Soit f : (E, k.kE ) −→ (F, k.kF ) une fonction. Les assertions suivantes sont
équivalentes :
i) f est continue
ii) Pour toute partie D de E, f (D) ⊂ f (D).
iii) L’image réciproque par f d’un fermé de F est un fermé de E.
iv) L’image réciproque par f d’un ouvert de F est un ouvert de E.
kx − x0 kE ≤ η ⇒ kx − x0 kE < r ⇒ x ∈ B(x0 , r) ⇒ x ∈ U
⇒ f (x) ∈ V
⇒ kf (x) − f (x0 )kF ≤ ε.
En effet. La fonction
f: R2 −→ R
(x, y) 7→ xy − 1
est continue. L’ensemble ]0, +∞[ est un ouvert de R, donc A = f −1 (]0, +∞[).
Remarques 2.4. • L’image directe d’un ouvert par une application continue n’est pas néces-
sairement un ouvert. Pour s’en convaincre, il suffit de penser à l’application constante sur R.
• De même, l’image directe d’un fermé par une application continue n’est pas nécessairement
π
un fermé. Par exemple arctan([0, +∞[) = [0, [.
2
Proposition 2.8. Soit (an )n une suite de points de D ⊂ (E, k.kE ) qui converge vers a, alors :
f : D −→ (F, k.kF ) est continue en a si et seulement si la suite (f (an )) converge vers f (a)
dans F .
Preuve. Pour tout ε > 0 il existe η > 0 tel que, si x ∈ D et kx − akE < η alors kf (x) −
f (a)kF < ε, mais pour chaque η donné, on peut trouver un rang n0 tel que n ≥ n0 ⇒
kan − akE < η. Ainsi pour n ≥ n0 si an ∈ D, et kan − akE < η, on a kf (an ) − f (a)kF < ε.
Réciproquement, Montrons que f est continue.
Sinon, supposons que f n’est pas continue en a, alors
∃ε > 0, / ∀η > 0, ∃xη tq xη ∈ D et kxη − akE < η et tel que kf (xη ) − f (a)kF ≥ ε.
1 1
Choisissons alors successivement η = 1, η = , ..., , η = , .... on obtient alors une suite (xn )
2 n
1
de points de D telle que kxn − akE < et kf (xn ) − f (a)kF ≥ ε.
n
Alors il existe une suite (xn ) de points de D , qui converge vers a et telle que lim f (xn ) 6= f (a),
n
ce qui est on contradiction avec les donné.
f : E −→ R
Z b
ϕ 7→ ϕ(t)dt.
a
Pour tout couple (ϕ, ψ) d’éléments de E, on a
Z b Z b
|f (ϕ) − f (ψ)| = | (ϕ(t) − ψ(t))dt| ≤ |ϕ(t) − ψ(t)|dt = kϕ − ψk1 .
a a
Donc f est continue en chaque ψ0 de E si l’on munit de k.k1 . En effet : une condition suffisante
pour que |f (ϕ) − f (ψ0 )| soit inférieur à ε, est que kϕ − ψ0 k1 soit inférieur à ε.
Notons que f reste toujours continue si l’on munit E de la norme k.k2 ou k.k∞ du fait que
√
kϕ − ψk1 ≤ b − akϕ − ψk2 et kϕ − ψk1 ≤ (b − a)kϕ − ψk∞ .
Exemple 2.6. Toujours dans le même espace E on considère pour tout θ ∈ [a, b], l’application
µθ : E −→ R
ϕ 7→ ϕ(θ).
On a |µθ (ϕ) − µθ (ψ)| ≤ kϕ − ψk∞ . Il en résulte que µθ est continue dans (E, k.k∞ ).
Soit maintenant, E muni de la norme k.k1 .
π
On prend a = 0, b = , et on considère la suite dans E définie par fn (t) = cosn (t). On a
2
Z π Z α Z π
2
n n
2 π
kfn k1 = | cos (t)|dt = | cos (t)|dt + | cosn (t)|dt, où α ∈ [0, ],
0 0 α 2
Z α Z π
2 π
donc kfn k1 ≤ 1dt + | cosn (t)|dt ≤ α + cosn (α)
0 α 2
π ε
La suite (kfn k1 )n converge vers 0. En effet : Soit ε > 0, choisissons α ∈]0, [ tel que α ≤ ,
ε πε 2 2
alors pour tout n, on a kfn k1 ≤ + = ε.
2 2π
Notons que la suite µ0 (fn ) = 1, donc ne converge pas vers µ0 (0) = 0. Ansi, l’application µ0
n’est pas continue lorsque E est muni de la norme k.k1
Remarque 2.5. On constate sur ce dernier exemple que la notion de continuité dépend des
normes qu’on met sur E et F .
Les différents propositions sur les limites fournissent immédiatement les propositions sui-
vants :
Proposition 2.9. Si f est continue en x0 , alors, f est bornée sur un voisinage (relatif ) de x0 .
Proposition 2.11. Soient (E, k.kE ), (F, k.kF ) et (G, k.kG ) trois espaces vectoriels normés.
Soient f une application définie sur un domaine D de E à valeurs dans F et g une application
définie sur un domaine D0 de F à valeurs dans G telles que f (D) ⊂ D0 . Soit x0 ∈ D.
Si f est continue en x0 et g est continue en f (x0 ), alors gof est continue en x0 .
Proposition 2.12. Soient (E, k.kE ) et (F, k.kF ) deux espaces vectoriels normés et D ⊂ E. Si
f : D −→ F et g : D −→ R sont continues en x0 ∈ D, alors f × g : D −→ F est continue
en x0 .
Preuve. Soit (xn )n une suite dans D convergente vers a. La suite (g(xn ))n converge vers
g(a), et la suite (f (xn ))n converge vers f (a), donc d’après le théorème 1.10 la suite (g(xn )f (xn ))n
converge vers g(a)f (a). Ceci est vrai pour toute suite (xn ) convergente vers a, donc la fonction
gf est continue au point a.
Remarque 2.6. Notons que si l’espace F est muni d’un produit h1 h2 tel que
|f (x0 )|
Preuve. Supposons que f (x0 ) 6= 0. En traduisant la continuité de f avec ε = > 0,
2
|f (x0 )|
il existe un voisinage U de x0 tel que pour tout x de U ∩ D, |f (x)| ≥ > 0. Ceci montre
2
1
déjà que la fonction est définie sur U ∩ D. De plus, pour x ∈ U ∩ D,
f
1 1 |f (x) − f (x0 )| 2|f (x) − f (x0 )|
f (x) f (x0 ) = |f (x)||f (x0 )| ≤
−
|f (x0 )|2
1 1
Cette dernière expression tend vers 0 quand x tend vers x0 et il en est de même de | − |.
f (x) f (x0 )
1
Ceci montre la continuité de en x0 .
f
Définition 2.5. Soient (E, k.kE ) et (F, k.kF ) deux espaces vectoriels normés. Soit f une appli-
cation définie sur une partie non vide D de E à valeurs dans F . f est uniformément continue
sur D si et seulement si
Démonstration. Soit f une application continue sur le compact K. Supposons par l’ab-
surde que f n’est pas uniformément continue sur K. Donc,
Proposition 2.14. Soient (E, k.kE ) et (F, k.kF ) deux K-espaces vectoriels normés. Soient K
un compact de l’espace vectoriel normé (E, k.kE ) puis f une application de K vers F , continue
sur K. Alors f (K) est un compact de l’espace vectoriel normé (F, k.kF ).
Preuve. Si K est vide, alors f (K) est vide et en particulier, f (K) est un compact de l’es-
pace vectoriel normé (F, k.kF ).
On suppose dorénavant K non vide de sorte que f (K) est non vide.
Soit (yn )n∈N une suite d’éléments de f (K). Il existe une suite (xn )n∈N d’éléments de K telle
que, pour tout n ∈ N, f (xn ) = yn . Puisque (xn )n∈N est une suite du compact K, on peut en
extraire une sous-suite (xϕ(n) )n∈N , convergente, de limite un certain élément x de K. Puisque
pour tout n ∈ N, yϕ(n) = f (xϕ(n) ) et puisque f est continue sur K et donc en x, la suite
(yϕ(n) )n∈N est convergente, de limite f (x) ∈ f (K).
On a montré que de toute suite d’éléments de f (K), on peut en extraire une sous-suite conver-
geant dans f (K) et donc f (K) est un compact de l’espace vectoriel normé (F, k.kF ).
Remarque 2.8. Attention : Le resultat "l’image réciproque d’un compact par une application
2x
continue est un compact" est faux. Par exemple, si f est l’application x −→ 2 , continue
x +1
sur R, on a f −1 ([−1, 1]) = R avec [−1, 1] compact et R pas compact.
Proposition 2.15. Soit un sous-ensemble A fermé borné d’un e.v.n. de dimension finie E.
Soit ϕ : A −→ R une application continue sur A, alors :
i) ϕ est majorée (i.e. il existe une constante réelle M telle que ϕ(x) ≤ M pour tout x ∈ A).
ii) Soit S = sup ϕ(x), alors il existe un point x0 ∈ A tel que S = ϕ(x0 ).
x∈A
Preuve. 1) Supposons ϕ n’est pas majorée, alors ∀k ∈ R il existe un a ∈ A tel que ϕ(a) > k.
Prenons successivement k = 1, 2, ..., n, ... on obtient alors une suite (an ) de points de A telle que
ϕ(an ) > n. La suite (an ) étant bornée, on peut en extraire une sous-suite (aψ(n) ) convergente
vers un certain l. A est fermé, donc l ∈ A, la continuité de ϕ entraine que la suite ϕ(aψ(n) )
converge vres ϕ(l), ce qui est absurde (car ϕ(aψ(n) ) > ψ(n) ≥ n ⇒ lim(ϕ(aψ(n) )) = +∞).
1 1
2) Pour tout ε > 0, il existe un a ∈ A tel que S − ε ≤ ϕ(a) et si on prend ε = 1, , ..., , ... on
2 n
obtient une suite (an ) qui vérifie
1 1
S− ≤ ϕ(an ) ≤ S +
n n
c’est à dire que (ϕ(an )) converge vres S. Puisque (an )n est bornée, on peut en extraire une sous-
suite (aψ(n) )n convergente vres l qui appartient à A car c’est un fermé. Donc la suite (ϕ(aψ(n) ))
converge vres ϕ(l), et par unicité de la limite S = ϕ(l).
Remarque 2.9. Soit (E, k.kE ) un K-espace vectoriel normé. Soient K un compact de l’espace
vectoriel normé (E, k.kE ) puis f une application de K vers R, continue sur K.
Alors f (K) est un compact de R et en particulier, f admet sur K un minimum et un maximum.
La forme linéaire
n ψ : P → P (3) n’est pas continue dans E car la suite de terme général
n
t 3
Pn (t) = tend vers 0, mais ψ(Pn ) = diverge.
2 2
Proposition 2.16. Soit f ∈ L(E, F ). Alors les assertions suivantes sont équivalentes :
i) f est continue en 0.
ii) f est continue sur E.
iii) f est uniformément continue sur E.
iv) f est Lipschitzienne.
v) f est bornée sur la boule unité.
vi) f est bornée sur la sphère unité.
vii) Il existe une constante M > 0 telle que kf (x)kF ≤ M kxkE pour tout x ∈ E.
Preuve. i) ⇒ ii)c On suppose que f est continue en 0, alors pour tout ε > 0 il existe η > 0
tel que pour tout x de E on a
kxkE ≤ η ⇒ kf (x)kF ≤ ε.
1
kf (x) − f (y)kF = kf (x − y)kF ≤ kx − ykE
η
f est une bijection continue, mais ce n’est pas un homéomorphisme car f −1 n’est pas
continue en 1.
Proposition 2.18. f est continue en a si et seulement si pour tout i = 1, ..., p les applications
composantes fi sont continues au point a.
Preuve. • Comme fi = pri of, la continuité de f entraine évidement celle des application
fi .
• Réciproquement, supposons que les fi sont toutes continues en a. Remarquons que
p
X
f= ik ofk
k=1
où
ik : R → Rp
t 7→ (0, ..., 0, t, 0, ..., 0)
on déduit immédiatement la continuité de f à partir de celle des fk .
Remarque 2.10. Soit maintenant f une fonction définie sur un ouvert U d’un espace vectoriel
E de dimension finie n à valeurs dans F .
X
Soit (e1 , ..., en ) une base de E, tout vecteur x ∈ E s’écrit x = xi ei et f (x1 , ..., xn ) est une
1≤i≤n
fonction de n variables réelles.
X
Soit a = ai ei un point de U ⊂ E, on considère les n fonctions
1≤i≤n
λa,k : R → E
t 7→ (a1 , ..., ak−1 , t, ak+1 , ..., an )
fa,k = f oλa,k
comme les applications λa,k sont continues au point ak , on déduit que si f est continue au point
a, alors pour tout k = 1, ..., n, la fonction partielle λa,k est continue au point ak .
La réciproque du résultat précédent n’est pas vraie. Il existe des fonctions dont toutes les
fonctions partielles sont continues mais f n’est pas continue
Les fonctions partielles au point (0, 0), ϕ(0,0),1 et ϕ(0,0),2 sont identiquement nulles, pourtant, ϕ
1 1
n’est pas continue en (0, 0), car la suite ( , ) converge verts (0, 0) mais son image par ϕ est
n n
1
la suite constante qui ne saurait converger vers 0.
2