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Bedoui Belghith
CHAPITRE 2 :
CHOIX DES INVESTISSEMENTS EN AVENIR CERTAIN
Introduction
Une fois les flux de trésorerie requis par un investissement et ceux que l’on peut espérer retirer de
son exploitation sont estimés, il est nécessaire d’appliquer certains critères ou règles de décision
pour déterminer si le projet doit être retenu ou non. En effet, toute entreprise se trouve devant
plusieurs investissements à la fois. Chacun de ces investissements constitue un choix et il revient au
gestionnaire de déterminer ceux qui sont bénéfiques pour l’entreprise et ceux qui ne le sont pas.
Pour qu’un projet soit acceptable, il est nécessaire que son rendement soit au moins égal au coût des
capitaux qui serviront à le financer.
Exemple 2
1
Cours : Décisions Financières à Long Terme Enseignante : I. Bedoui Belghith
Avantages et limites:
La méthode du délai de récupération est facile à appliquer, elle tient compte de la valeur temporelle
de l’argent et elle favorise la liquidité. Cependant, la méthode comporte certains inconvénients:
• Elle ignore les flux monétaires qui surviennent après le délai de récupération.
• En cas de projets mutuellement exclusifs la méthode peut conduire à retenir le projet
le moins rentable.
• Le critère s’apparente plutôt à un indicateur de liquidité que de rentabilité.
• La fixation du délai de référence est assez arbitraire.
Remarque :
Les deux critères présentés ci-dessus sont désignés par « critères atemporels » : ceux sont des
mesures de rentabilité qui ne tiennent pas compte de l’influence du facteur temps sur la valeur de
l’argent.
2
Cours : Décisions Financières à Long Terme Enseignante : I. Bedoui Belghith
Règle de décision :
• Pour les projets indépendants, on accepte les projets dont la VAN est supérieure à zéro.
• Pour les projets mutuellement exclusifs, on retient le projet dont la VAN est la plus élevée
à condition qu’elle soit supérieure à zéro.
Remarque :
Dans le cas particulier où les cash-flows nets sont uniformes d’une année à une autre, l’équation de
la VAN peut s’écrire comme suit:
1 − (1 + i) − n
VAN = −I 0 + CFN
i
Exemple 3
Avantages et limites :
Le critère de la VAN présente une rigueur conceptuelle faisant de lui le critère de décision préféré
des experts financiers puisqu’il indique directement la valeur créée par un investissement.
La principale limite du critère provient du taux d’actualisation utilisé. En effet, la méthode suppose
que les cash-flows dégagés sont réinvestis au cours des périodes suivantes au taux d’actualisation or
le taux de placement peut varier d’une année à une autre.
De plus, elle présente l’inconvénient d’être subjective puisqu’un investissement initial plus
important procure souvent à la firme des CFN plus importants, donc vraisemblablement une VAN
plus élevée, sans être forcément pour autant le projet le plus rentable.
L’indice de rentabilité appelé aussi indice de profitabilité se définit comme étant le résultat de la
3
Cours : Décisions Financières à Long Terme Enseignante : I. Bedoui Belghith
division de la valeur actualisée des flux monétaires à venir par l’investissement initial. En
conséquence, il constitue une mesure de la rentabilité d’un projet par unité monétaire initialement
investi. L’indice de rentabilité se défini comme suit:
n
CFN t
∑ (1 + i)
t =1
t
IR =
I0
Un projet sera jugé rentable lorsque son indice de rentabilité est supérieur à 1. Ainsi, la valeur
actualisée des flux monétaires à venir est supérieure à l’investissement initial. Le projet a donc une
VAN positive. Lorsqu’un indice de rentabilité est inférieur à 1, la VAN du projet est négative, ce
dernier est jugé non rentable.
Règle de décision :
• Pour les projets indépendants, on accepte les projets dont l’IR est supérieure à 1.
• Pour les projets mutuellement exclusifs, on retient le projet dont l’IR est supérieure à 1 et le
plus élevé.
Remarque :
• Dans le cas particulier où les cash flow sont constants d’une période à une autre, l’équation
précédente s’écrira comme suit :
1 − (1 + i) − n
CFN t
IR = i
I0
n
CFN t
• Puisque VAN = − I 0 + ∑ , on peut déduire :
t =1 (1 + i )
t
n
CFN t
∑t =1 (1 + i)
t
= VAN + I 0
VAN + I 0 VAN
IR = ⇒ IR = +1
I0 I0
Exemple
4
n
CFN t
I0 = ∑
t =1 (1 + i )
* t
Règle de décision :
• Pour les projets indépendants, on accepte les projets dont le TRI est supérieur au taux de
rendement requis par les dirigeants de l’entreprise.
• Pour les projets mutuellement exclusifs: on retient le projet ayant le TRI le plus élevé à
condition qu’il soit supérieur au taux de rendement requis par les dirigeants de l’entreprise.
Représentation graphique :
VAN
VAN=0
Taux d’actualisation
0 r TRI VAN<0 ⇒ TRI<r : Rejeter le projet
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Cours : Décisions Financières à Long Terme Enseignante : I. Bedoui Belghith
L’utilisation du TRI est très fréquente. Certains gestionnaires le préfèrent à la VAN pour prendre
leur décision. Le TRI pouvant être facilement comparé aux différents taux financiers (taux
d’emprunt, taux de rendement, coût de capita…). Cependant, l’utilisation de ce critère comporte
certaines lacunes comme la possibilité d’obtenir plus qu’un TRI pour un même projet. Le problème
est lié au fait que pour des projets ayant plus qu’un changement de signe dans la série des flux de
liquidité, il existe plusieurs TRI. En effet, il y a généralement autant de TRI possibles qu’il y a de
changements de signes dans la séquence des flux monétaires (condition nécessaire mais pas
suffisante).
1- Cas d’un seul projet :
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Cours : Décisions Financières à Long Terme Enseignante : I. Bedoui Belghith
Il faut calculer un TRI unique qui est déterminé en appliquant la procédure du TRIC (TRI Corrigé)
1ère étape : Calcul de la valeur acquise des CFN (en fonction d’un taux de placement donné)
2ème étape : Calcul du taux qui permet d’établir l’équilibre entre valeur actuelle de la valeur acquise
des CFN et de la dépense en capital (coût de l’investissement).
Si TRIC > r acceptation
Si TRIC < r rejet
Dans le cas des projets indépendants, les méthodes de la VAN, du TRI et de IR aboutissent à des
conclusions identiques. Ainsi si un projet est jugé rentable selon l’un des critères il le sera
également selon les autres critères.
Toutefois, lorsqu’il s’agit de classer des projets mutuellement exclusifs, les trois critères ne
concordent pas nécessairement.
a- Comparaison de la VAN et du TRI :
Les possibilités de conflit entre les critères VAN et TRI apparaissent notamment dans les cas
suivants:
• Projets dont les mises de fonds requises, sont différentes.
• Projets dont les durées de vie, sont différentes.
• Projets dont la répartition temporelle des flux monétaires est différente.
Il convient, toutefois de noter que ces situations sont nécessaires mais non suffisantes pour qu’il y
ait contradiction de choix entre les deux critères.
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Cours : Décisions Financières à Long Terme Enseignante : I. Bedoui Belghith
En se basant sur le TRI, le projet B semble être plus rentable que le projet A alors que selon le
critère de la VAN, c’est le projet A qui est préférable. Donc on se trouve dans une situation
conflictuelle. Pour lever cette contradiction, on calcul le TRI marginal correspondant au taux de
rendement de l’investissement différentiel.
Règles de décision :
Le TRI marginal doit être comparé au taux de rendement exigé (taux d’actualisation). Donc :
si le TRI marginal (A-B) > i choix de A
si le TRI marginal (A-B) < i choix de B
Pour notre exemple, le TRI marginal (A-B) = 24,4%> taux d’actualisation (12%). Donc le projet
(A-B) est rentable, on doit donc choisir le projet A.
En effet, l’investissement supplémentaire de 400 000 nécessaire pour passer de B à A est rentable.
Finalement, il suffit de s’assurer que le meilleur projet (A) est acceptable (TRI (A) = 27,32% >
12%).
Ainsi, la méthode du TRI marginal conduit donc à la même conclusion que le critère de la VAN.
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Cours : Décisions Financières à Long Terme Enseignante : I. Bedoui Belghith
Dans ce cas la situation conflictuelle est attribuable au fait que la méthode de la VAN suppose que
les flux monétaires sont réinvestis au taux d’actualisation, alors que dans la méthode de TRI,
l’hypothèse implicite est que les flux monétaires sont réinvestis au taux de rendement interne. Ceci
implique que selon la méthode de la VAN le taux de réinvestissement des flux monétaires est le
même pour tous les projets de même degré de risque. Alors que dans le cas de TRI, le taux de
réinvestissement varie d’un projet à l’autre.
L’hypothèse à la base du TRI donc moins réaliste et constitue une faiblesse importante de ce critère
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Cours : Décisions Financières à Long Terme Enseignante : I. Bedoui Belghith
Bien que la prééminence du critère de la VAN est évidente, dans la pratique on est amené à
confronter certains problèmes comme la comparaison entre des projets de durées de vie différentes
où le critère de la VAN mérite une certaine adaptation.
La contradiction est ici attribuable aux durées de vie inégales des projets. Dans une telle situation,
plusieurs méthodes ont été proposées pour sélectionner le meilleur projet. L’une des méthodes les
plus efficaces est celle consistant à faire le choix à partir de la VAN à l’infini avec une hypothèse de
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Cours : Décisions Financières à Long Terme Enseignante : I. Bedoui Belghith
renouvellement à l’identique.
Les méthodes ainsi proposées sont :
• Méthode de la VAN à l’infini VAN (n ,∞)
• Méthode du plus petit commun multiple des durées de vie
• Méthode de l’annuité équivalente AEQ
• Le TRI corrigé sur la période la plus longue ou encore TRI intégré (TRII)
Exemple
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(1 + i)
n
VAN(n, ∞) = VAN(n)
(1 + i) − 1
n
Exemple
10
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Cours : Décisions Financières à Long Terme Enseignante : I. Bedoui Belghith
VAN (A) ?
Le projet A est remplacé à l’identique en année 2, il y a donc un flux
supplémentaire de 200 dinars en année 2. La VAN totale au bout de 4 ans est
donc :
2 150 4 150 200
VAN(A) = ∑ t
− 200 + ∑ t
− = 110,2
t =1 (1,1) t =3 (1,1) (1,1)²
Ou encore
60,33
VAN (A)= 60,33 + = 110,2
(1,1)²
VAN(B) = 85,29 ne change pas
VAN(A) > VAN(B) choix du projet A
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Cours : Décisions Financières à Long Terme Enseignante : I. Bedoui Belghith
Exemple
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Solution 1 − (1,1) −2
VAN(A) = 60,33 = AEQ [ ] AEQ (A) = 34,76
0,1
1 − (1,1) −4
VAN (B) = 85,29 = AEQ [ ] AEQ (B) = 26,90
0,1
On choisit donc le projet ayant l’AEQ la plus élevée soit ici le projet A.
I o (1 + r*) = ∑ CFt (1 + k )
n
t =1
Il s’agit en fait, d’un TRI corrigé mais sur la période la plus longue. Ce critère est
généralement utilisé quand les trois cas (ou au moins deux) sont réunis.
Exemple
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∑ CF (1 + k )
t =1
t = 1500 (1,15)4 + 1500 (1,15)3 + 2000(1,15)2 + 2000(1,15) +
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∑ CFt (1 + k )
t =1
= 18398,997 (1,15)10 = 74434,2
Selon le critère du TRII le projet A est préférable alors que selon le critère de
la VAN le projet B est préférable dans ce cas très particuliers où les trois cas
de conflits des critères de choix sont réunis il faut se baser sur le TRII pour
faire notre choix.
Récapitulation :
Les méthodes de résolution de conflits des critères présentées ci haut, ne convergent que si les
durées de vie sont différents (càd investissement initial identique et répartition identique des CF).
Par conséquent un cas particulier se présente lorsque ces trois situations sont réunies.
Si CF id. + n id. + I0 diff. Utilisation du TRI marginal VAN
Si CF id. + n diff. + I0 id. Utilisation du TRII VAN (n,∞), AEQ et le PPCM
Si CF diff. + n id. + I0 id. Utilisation du TRI corrigé VAN
Si CF Diff. + n diff. + I0 diff. (ou au moins deux) Utilisation du TRII
Exemple
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différentiel (C-
D)
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