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Le désir est considéré parfois comme une passion, souffrance. Il peut devenir obsédant,
pathologiquement frustrant ce qui en fait un obstacle dans l’accession au bonheur. C’est le
rapport du désir au bonheur que les philosophes antiques et notamment l’épicurisme et le
stoïcisme ont étudié.
L’épicurisme est une école philosophique (Le Jardin) fondée à Athènes par Épicure en 306 av. J.-
C. Elle entrait en concurrence avec l’autre grande pensée de l’époque, le stoïcisme, fondé en 301
av. J-C. L’épicurisme est axé sur la recherche d’un bonheur et d’une sagesse dont le but est
l’atteinte de l’ataraxie, la tranquillité de l’âme. Ils considèrent la philosophie comme une
médecine, sa visée est thérapeutique. Ils considèrent donc aussi que le bonheur dépend de
nous, qu’il est le fruit de nos actions. Dans la Lettre à Ménécée, il propose un tetrapharmakon :
quadruple remède dont l’application répétée pourrait nous libérer de nos maux.
Les dieux ne sont pas à craindre car s’ils sont bienheureux et parfaits, incorruptibles, ils ne
devraient pas s’occuper de la bassesse des affaires humaines. Epicure, ici, s’oppose aux
conceptions de la foule, de l’opinion sur les dieux. De plus, la mort n’est rien pour nous car c’est
seulement la cessation de la sensibilité. La vie est un certain assemblage des atomes
(doctrine matérialiste et atomiste); la mort est la désagrégation de ceux-ci. On ne sentira pas
notre mort ni ne regrettera notre corps, puisque pour eux, l’âme n’est pas immortelle (Cf.
dualisme).
L’épicurisme considère que ce n’est pas tant le désir lui-même, que l’usage qu’on en fait qui
cause notre malheur. Il préconise donc, non de tous les satisfaire (hédonisme libertin) mais
de faire le tri, de les classifier. L’homme doit avoir le contrôle de ses désirs, il ne doit pas
être passif, les subir (esclavage) mais les dominer et les maîtriser rationnellement.
L’idée étant de ne pas se retrouver dans la situation où l’on pourrait ressentir un manque, une
privation. L’habitude du confort pourrait, par exemple, provoquait une souffrance si l’on en était
privé.
Le calcul des plaisirs consiste à évaluer les plaisirs et peines selon leurs avantages et
inconvénients. Le plaisir est un bien en soi (c’est-à-dire abstraction faite des conséquences) mais
tout plaisir n’est pas à rechercher et toute douleur à fuir. En effet, un plaisir peut entrainer
des souffrances plus grandes et une douleur un plaisir plus grand.
La doctrine épicurienne nous invite donc, jeunes comme âgés, à user de notre raison pour
mesurer, tempérer, maîtriser ses désirs pour être heureux. C’est une philosophie de la
modération. Cependant on peut néanmoins objecter le fait que la tripartition semble confondre
désir et besoin et ainsi méconnaitre la réelle nature du désir. N’est-il pas tourné par nature vers
le contingent, le superflu, le dispensable ?
Le stoïcisme est une doctrine qui recherche également l’ataraxie. Ce qui trouble les hommes et
les empêchent d’être heureux est le fait qu’ils désirent ce qu’ils ne peuvent changer et regrettent
ce qu’ils ne peuvent plus changer. Ainsi il y a déséquilibre entre désir, pouvoir et réalité. Il
faut pour un stoïcien proportionner ses désirs à son pouvoir. Or quel est le champ où
s’exerce leurs pouvoirs ?
Ainsi comme le dit Epictète, « Ce ne sont pas les choses qui nous troublent , mais les jugements
que nous portons sur elles » Manuel
Le stoïcien n’est pas fataliste mais accepte de recevoir ce qui arrive comme tel sans regretter,
désirer et s’en rendre malheureux. Cela ne signifie pas non plus qu’ils sont passifs (Beaucoup
d’entre eux avaient des rôles politiques) mais agissent en faisant de leur mieux en sachant que la
réussite de leur entreprise ne dépend pas que d’eux-mêmes.
« Malheureux que tu es de ne jamais avoir été malheureux car tu as traversé l’existence sans
rencontrer d’adversaire. Pour se connaître, il faut s’éprouver » Sénèque
« Le bonheur ne consiste pas à acquérir et à jouir mais à ne rien désirer car il consiste à être
libre » Epictète
« le destin conduit celui qui y consent et tire celui qui y résiste » Lettre à Lucilius Sénèque 107
EPICURISME ET STOÏCISME
Les différences sont nombreuses (morale, conception de l’homme, ontologie,
métaphysique, …) entre l’épicurisme et le stoïcisme :Epicure prône un bonheur minimal,
mais une philosophie de la volonté. Les Stoïciens (Epictète, Marc-Aurèle, …) défendent
une philosophie du renoncement, de l’acceptation du destin.