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H.

RECKNAGEL
E. SPRENGER • E.-R. SCHRAMEK

GÉNIE CLIMATIQUE
Sous la direction de
Ernst-Rudolf Schramek
Université de Dortmund

Préface à l’édition française de


Bertrand Montmoreau
Président national de l’Association des ingénieurs en climatique,
ventilation et froid (AICVF)

Traduit de l’allemand par


Adélaïde Bodson
Chantal Caradec
Stephan Pastureau
Nathalie Petit
Cet ouvrage est la traduction en langue française, par les éditions Dunod, de la
75e édition de l’ouvrage de H. Recknagel, E. Sprenger et E.-R. Schramek publié en
langue allemande sous le titre :
Taschenbuch für Heizung und Klimatechnik
Copyright © 2011 Oldenbourg Industrieverlag GmbH

Révision technique : Jean Lannaud, Jean Hrabovsky, Philippe Ménard, Jacques


Bossard, Claude Fayet, Roland Hervé, André Regef (membres de l’AICVF)

Les éléments de cette nouvelle édition ont été traduits par Nathalie Petit.

L’éditeur a fait tout ce qui était en son pouvoir pour ren-


dre l’utilisation de cet ouvrage aussi aisée que possible.
Toute insuffisance à cet égard qui nous serait signalée
sera rectifiée dans un prochain tirage.

© Dunod, Paris, 2007, 2013 pour la traduction française


ISBN 978-2-10-070451-4
PRÉFACE À LA CINQUIÈME ÉDITION FRANÇAISE

C’est à Hermann RECKNAGEL (1869-1919) que l’on doit « Le Recknagel ».


La première édition, sous forme d’un annuaire, date de 1897. Rapidement il est
complété puis publié annuellement et devient un manuel du génie climatique. En
Allemagne, continuellement mis à jour, il fait chaque année l’objet d’une
nouvelle édition.
Depuis sa première édition française, en 1980, le RECKNAGEL s’est aussi
imposé en France comme un manuel du génie climatique. Il est devenu rapide-
ment une des références de base pour les professionnels. Le manuel traite des
phénomènes physiques fondamentaux de la climatique puis de ses applications
en chauffage, ventilation, climatisation-conditionnement d’air et froid. La
présente édition de Dunod aborde aussi bien les procédés traditionnels que les
dernières avancées technologiques en matière de performance énergétique. Le
RECKNAGEL nous fait aussi connaître des solutions plus particulièrement en
usage outre Rhin.
Pour cette cinquième édition française du RECKNAGEL, les Éditions Dunod
ont demandé de nouveau à l’AICVF, Association des ingénieurs en climatique
ventilation et froid, de valider la traduction française. Notre association de
climaticiens a été très sensible à cet honneur. Les relecteurs, sous l’égide du
comité technique, se sont efforcés de gommer les petites imperfections de la
traduction et de rendre plus aisée sa lecture.
En France, les installations de génie climatique doivent respecter les exigences
de la réglementation thermique, RT 2012 aujourd’hui, et viser à terme les perfor-
mances énergétiques de la future Réglementation 2020. Les logiciels de calcul,
propres à la réglementation, peuvent parfois faire oublier les impératifs de la
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

conception et du dimensionnement, c’est pourquoi le RECKNAGEL est un outil


indispensable au bureau d’études ; il aide à concevoir des installations qui répon-
dent au besoin de confort des occupants avec les meilleures solutions de perfor-
mances énergétiques tout en satisfaisant à la réglementation thermique.
Félicitations aux Éditions Dunod, qui proposent aux climaticiens de langue fran-
çaise cet outil de conception des installations de génie climatique.

Bertrand MONTMOREAU
Président national de l’Association des ingénieurs
en climatique, ventilation et froid (AICVF)

V
PRÉFACE À LA PRÉCÉDENTE ÉDITION
FRANÇAISE (2007)

C’est un honneur pour l’AICVF de vous présenter aujourd’hui la traduction


française de la dernière édition du RECKNAGEL. Cet ouvrage, particulièrement
apprécié des professionnels du génie climatique en général, et des bureaux
d’études thermiques en particulier, est devenu, de longue date, le document
européen de référence.
Le choix d’une traduction, plutôt que d’une adaptation, du célèbre manuel
allemand a paru préférable face à l’harmonisation grandissante des normes et
des bonnes pratiques et à la convergence des préoccupations européennes.
L’évolution rapide des technologies, permettant de mieux répondre aux aspira-
tions de plus en plus exigeantes en termes de confort thermique, tout en respec-
tant les objectifs de réduction de la consommation d’énergie et les enjeux du
développement durable, sera également favorisée par cette vision européenne.
Cette nouvelle édition s’inscrit aussi dans la démarche internationale menée
de longue date par l’AICVF dans le cadre de REHVA et de CLIMAMED (le
congrès des climaticiens proches de la Méditerranée). La France, de par sa posi-
tion et sa diversité géographiques, doit jouer un rôle charnière pour unir les
méthodes et les problématiques du génie climatique, du nord de l’Europe
jusqu’au bassin méditerranéen.
La traduction d’un ouvrage technique de cette importance, unique en son
genre, représente un travail considérable, et nécessite une parfaite connaissance
du génie climatique et de son vocabulaire. Le comité technique de l’AICVF est
très heureux d’avoir pu être associé à ce challenge et de participer ainsi à une
meilleure compréhension européenne du génie climatique et à la diffusion de
son savoir-faire.
Cette nouvelle édition du RECKNAGEL complète ainsi harmonieusement la
bibliothèque du bon climaticien, notamment aux côtés des recommandations de
l’AICVF. Elle s’inscrit parfaitement dans le rôle que notre association s’est fixé
depuis bientôt cent ans, de réflexion, d’échange, de modernisation et de diffu-
sion des techniques du génie climatique.
Très bonne lecture à tous.

Bertrand MONTMOREAU
Président national de l’Association des ingénieurs
en climatique, ventilation et froid (AICVF)

VI
AVERTISSEMENT

Cet ouvrage renvoie à des normes et à des recommandations. Celles-ci peuvent


avoir une origine :
• allemande : normes DIN de l’Institut allemand de normalisation (Deutsches
Institut für Normung), équivalent de l’Association française de normalisa-
tion (AFNOR), et recommandations (VDI, VDMA), issues d’organismes
professionnels ;
• européenne : normes EN adoptées par le Centre européen de normalisation
(CEN) ; elles sont obligatoirement reprises par les instituts nationaux de
normalisation (DIN ou AFNOR) en lieu et place des normes nationales ;
• internationale : normes ISO ou CEI, reprises ou non par le CEN.
Mode d’emploi pour trouver les normes françaises équivalentes des normes
citées dans l’ouvrage :
• normes ou recommandations d’origine allemande : interroger le site
www.afnor.fr à la rubrique « Normes en ligne » :
– à partir de l’indice DIN, VDI ou VDMA, rechercher l’indice ICS (Internatio-
nal classification standard),
– puis, à partir de l’indice ICS, faire une recherche avancée pour obtenir les
normes françaises portant sur le même sujet.
• normes d’origine européenne (DIN EN…) ou internationale (DIN EN
ISO…) : la version française est publiée par l’AFNOR avec le même
indice : NF EN… ou NF EN ISO…
L’ouvrage donne également plusieurs exemples détaillés de calcul de coûts
d’installation et d’exploitation. Ils sont à actualiser en fonction des conditions
économiques du moment en tenant bien compte des prix de la main-d’œuvre, des
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

produits de construction, des équipements ainsi que des tarifs des énergies et de
l’incidence des conditions climatiques du lieu considéré.

Association des ingénieurs en climatique,


ventilation et froid (AICVF)

VII
AVANT-PROPOS
À LA PREMIÈRE ÉDITION ALLEMANDE

Cet almanach destiné aux techniciens de la santé s’adresse en premier lieu aux
professionnels non seulement en déplacement mais aussi au bureau, en tant
qu’ouvrage de référence concis pour les formules, les coefficients et les valeurs
de tableaux.
En conséquence, on y trouve également de nombreuses données pour les
calculs approximatifs à effectuer sur place.
Par ailleurs, cet almanach se veut être une aide précieuse pour les non-
spécialistes qui recherchent des valeurs empiriques dans les domaines du
chauffage et de la ventilation, et qui souhaitent effectuer eux-mêmes rapide-
ment les calculs correspondants.
Plusieurs parties de l’ouvrage tiennent compte des intérêts particuliers des
architectes (principes d’élaboration de projets, choix du système de chauffage,
notes techniques rapportées à la construction, coûts d’élaboration).
Concernant la matière, celle-ci est, dans la mesure du possible, traitée de
manière strictement scientifique, et au besoin transposée dans des formules
d’approximation et des tableaux.
Dans les différents tableaux, on s’est employé à indiquer les principes qui ont
servi au calcul, pour évaluer clairement si, pour un cas donné de l’application,
les mêmes conditions préliminaires sont réunies, même approximativement, ou
pour pouvoir mesurer l’ampleur de majorations éventuellement nécessaires, etc.
Des exemples numériques sont destinés à faciliter l’application des différen-
tes formules.
Il est prévu pour les années suivantes un supplément en images représentant
alternativement une des parties du domaine de techniques de santé. 1 – Chaudiè-
res de chauffage, régulateurs, etc. 2 – Corps de chauffe, habillages, systèmes
de chauffage. 3 – Vannes, purgeurs d’eau de pluie, tuyauteries, etc. 4 – Appareils
de ventilation et instruments de mesure. 5 – Installations de bains, blanchisseries,
appareils de désinfection, etc.
Vous voudrez bien retirer de l’annexe les détails de ce petit recueil, ainsi
qu’une invitation faite aux fabricants de bien vouloir le soutenir.
L’établissement d’un annuaire des entreprises qui construisent des chauffages
centraux doit permettre de diffuser des questions qui intéressent les milieux
professionnels et permettent la parution d’articles sur la technique du chauffage.
J’adresse ici mes meilleurs remerciements à toutes les personnes qui m’ont
soutenu dans l’élaboration de cet annuaire, et je prie également mes chers
confrères de porter un jugement indulgent sur cet ouvrage. On envisagera volon-
tiers des améliorations, et on utilisera des contributions adéquates avec indica-
tion des sources.
Winterthur, août 1896
Hermann RECKNAGEL (1869-1919)

VIII
TABLE DES MATIÈRES

1
DONNÉES DE BASE

1.1 • Données météorologiques de base 3


1.1.1 L’air 3
1.1.2 Température de l’air 11
1.1.3 Humidité de l’air 20
1.1.4 Rayonnement solaire 37
1.1.5 Vent 48

1.2 • Notions de base d’hygiène 53


1.2.1 Régulation thermique chez l’homme 53
1.2.2 Échanges thermiques chez l’homme 54
1.2.3 Confort thermique 54
1.2.4 Qualité de l’air intérieur 74
1.2.5 Normes sanitaires 84

1.3 • Données thermodynamiques de base 93


1.3.1 Grandeurs fondamentales 93
1.3.2 Gaz 105
1.3.3 Vapeurs 114
1.3.4 Air humide 126
1.3.5 Transmission de chaleur 137
1.3.6 Combustibles 189
1.3.7 Combustion 205
1.3.8 Moteurs thermiques 225
1.3.9 Piles à combustible 229

1.4 • Lois d’écoulement des fluides 233


1.4.1 Écoulement laminaire 233
1.4.2 Écoulement par un orifice 236
1.4.3 Diaphragmes et tuyères 237
1.4.4 Pression critique 239

IX
Table des matières

1.4.5 Enthalpie et vitesse 239


1.4.6 Détente adiabatique 239
1.4.7 Calcul des pertes de charge 240
1.4.8 Perte de charge singulière 246
1.4.9 Perte de charge totale 249
1.4.10 Courbes caractéristiques des installations 251

1.5 • Acoustique élémentaire 253


1.5.1 Généralités 253
1.5.2 Caractéristiques physiques du son 253
1.5.3 Timbre et spectre acoustique 255
1.5.4 Évaluation du bruit 255
1.5.5 Propagation du son 260
1.5.6 Isolation acoustique aux bruits aériens 261
1.5.7 Insonorisation des constructions 265
1.5.8 Absorption acoustique 265
1.5.9 Acoustique des grands espaces 267

1.6 • Principales techniques de mesure 269


1.6.1 Généralités 269
1.6.2 Mesure de la pression 269
1.6.3 Mesure de la température 271
1.6.4 Mesure de la vitesse d’air 277
1.6.5 Mesure du volume et du débit 280
1.6.6 Calorimétrie 286
1.6.7 Mesure du niveau 291
1.6.8 Contrôle des produits de combustion 294
1.6.9 Hygrométrie 297
1.6.10 Appareils de mesures divers 300

1.7 • Bases techniques de régulation 309


1.7.1 Notions de base 309
1.7.2 Systèmes régulés 311
1.7.3 Équipements de régulation 317

1.8 • Règles de base pour les économies d’énergie 337


1.8.1 Définitions 337
1.8.2 Source d’énergie 337
1.8.3 Transformation de l’énergie 340
1.8.4 Consommation d’énergie 342
1.8.5 Externalisation/Sous-traitance 343

X
Table des matières

1.9 • Données fondamentales de la protection


de l’environnement et de l’épuration de l’air 345
1.9.1 Émissions 345
1.9.2 Action des émissions 346
1.9.3 Mesures destinées à limiter les émissions de polluants
dans le secteur de l’énergie 348
1.9.4 Bases juridiques 352

1.10 • Bases concernant la protection contre la corrosion et le tartre 361


1.10.1 Bases sur la corrosion 361
1.10.2 Corrosion dans les installations de chauffage à eau chaude 364
1.10.3 Corrosion dans les installations à vapeur à basse pression 377
1.10.4 Corrosion dans les chauffe-eau 380
1.10.5 Corrosion provenant de gaz de combustion 384
1.10.6 Formation de tartre 387

1.11 • Bases de Facility Management – Planification,


élaboration et utilisation 393
1.11.1 Bases 393
1.11.2 Bases de calcul des coûts et de la rentabilité 394
1.11.3 Maître d’ouvrage, architecte, bureau d’études techniques –
Du projet à la réalisation 403
1.11.4 Management technique des bâtiments 417
1.11.5 Simulation 439

1.12 • Bases de physique de la construction


pour l’isolation thermique des bâtiments 449
1.12.1 Isolation thermique des bâtiments 449
1.12.2 Protection thermique d’été 460
1.12.3 Condensation sur les surfaces intérieures
des pièces de construction extérieures 463

2
Chauffage

2.1 • Généralités 469


2.1.1 Exigences concernant les installations de chauffage 469
2.1.2 Codes couleurs et symboles graphiques utilisés
dans la technique de chauffage 470

2.2 • Systèmes de chauffage 475


2.2.1 Chauffages divisés 475

XI
Table des matières

2.2.2 Installations de chauffage central 516


2.2.3 Chauffage urbain et cogénération 583

2.3 • Composants des installations de chauffage 619


2.3.1 Générateurs de chaleur 619
2.3.2 Brûleurs et stockage du combustible 682
2.3.3 Systèmes d’évacuation des produits de combustion 729
2.3.4 Tuyauteries 751
2.3.5 Accessoires de tuyauterie 776
2.3.6 Machines et appareils 800
2.3.7 Appareils de mesure, de commande et de régulation 823
2.3.8 Surfaces de chauffe 875
2.3.9 Installations de prévention de la corrosion
et de l’entartrage 898
2.3.10 Déperditions thermiques (ou émissions thermiques)
des tuyauteries 901
2.3.11 Insonorisation 904

2.4 • Calcul et dimensionnement des installations de chauffage 907


2.4.1 Calcul des déperditions thermiques 907
2.4.2 Dimensionnement des générateurs de chaleur 924
2.4.3 Dimensionnement et calcul des réseaux de canalisations 926
2.4.4 Dimensionnement des équipements
de chauffage individuels 949

2.5 • Installation du chauffage dans différents types de bâtiments 969


2.5.1 Décisions techniques et relatives au bâtiment 969
2.5.2 Bâtiments d’habitation 978
2.5.3 Immeubles de bureaux et bâtiments administratifs 984
2.5.4 Écoles et autres 991
2.5.5 Hôpitaux et cliniques 992
2.5.6 Bâtiments destinés aux manifestations sportives et autres 996
2.5.7 Chauffage en extérieur 1008

2.6 • Coûts de chauffage et de production d’eau chaude


sanitaire liés à la consommation 1011
2.6.1 Généralités 1011
2.6.2 Équations fondamentales des besoins
énergétiques annuels de chauffage 1013
2.6.3 Besoins thermiques de chauffage et besoins
en chaleur utile pour la production d’eau chaude sanitaire 1013
2.6.4 Besoins énergétiques annuels pour le chauffage
et la production d’eau chaude sanitaire 1017
2.6.5 Modulation du chauffage
et influence de la régulation terminale 1027

XII
Table des matières

2.6.6 Dépenses énergétiques annuelles, consommation annuelle


de combustible et besoins annuels en énergie 1028
2.6.7 Vue d’ensemble des résultats 1030

3
Production d’eau chaude sanitaire

3.1 • Généralités 1035


3.1.1 Objectifs pour la production d’eau chaude sanitaire (ECS) 1035
3.1.2 Exigences 1035
3.1.3 Classification des installations 1035
3.1.4 Symboles graphiques 1036
3.1.5 Réglementation relative à la sécurité
et aux économies d’énergie 1038

3.2 • Systèmes de chauffage de l’eau chaude sanitaire 1039


3.2.1 Installations individuelles ou de groupes 1039
3.2.2 Installations collectives de production
d’eau chaude sanitaire 1048
3.2.3 Production d’eau chaude sanitaire par pompe à chaleur 1060

3.3 • Composants des installations


de production d’eau chaude sanitaire 1063
3.3.1 Générateurs de chaleur 1063
3.3.2 Chauffe-eau à accumulation 1066
3.3.3 Préparateurs d’eau chaude sanitaire
à accumulation avec pompe de charge 1068
3.3.4 Chauffe-eau instantanés 1070
3.3.5 Systèmes de mélange eau froide/eau chaude 1071
3.3.6 Dispositifs de protection anticorrosion et antitartre 1073
3.3.7 Exigences sanitaires 1074

3.4 • Calcul des installations de production d’eau chaude sanitaire 1077


3.4.1 Débits et températures 1077
3.4.2 Besoins thermiques 1080
3.4.3 Puissance de la chaudière 1086
3.4.4 Volume du réservoir de stockage 1088
3.4.5 Aire des surfaces de chauffe du réservoir de stockage 1089
3.4.6 Vase d’expansion 1091
3.4.7 Réseau de tuyauteries 1091
3.4.8 Exemples 1099

XIII
Table des matières

4
Techniques de ventilation et de climatisation

4.1 • Principes de la ventilation et de la climatisation d’air 1105


4.1.1 Objectifs de la ventilation et de la climatisation d’air 1105
4.1.2 Classification des techniques de ventilation
et climatisation d’air 1105
4.1.3 Terminologie des installations de ventilation
et climatisation d’air 1106

4.2 • Systèmes de ventilation et de climatisation 1109


4.2.1 Ventilation naturelle 1109
4.2.2 Installations de traitement de l’air 1114
4.2.3 Traitement thermique à partir des surfaces d’un local 1129

4.3 • Composants 1153


4.3.1 Ventilateurs 1153
4.3.2 Batterie de chauffage et de refroidissement d’air 1179
4.3.3 Filtres à air 1193
4.3.4 Humidificateurs et déshumidificateurs d’air 1207
4.3.5 Distribution de l’air 1225
4.3.6 Dispositifs de réduction de la puissance acoustique 1288
4.3.7 Appareils de mesure, de contrôle et de régulation 1325
4.3.8 Récupération de la chaleur 1371
4.3.9 Sécurité incendie 1388

4.4 • Matériels de traitement de l’air 1443


4.4.1 Centrales 1445
4.4.2 Appareils décentralisés 1457
4.4.3 Appareils spéciaux 1464

4.5 • Calculs des installations de ventilation


et de climatisation (installations de traitement de l’air) 1481
4.5.1 Détermination du débit volume d’air 1481
4.5.2 Dimensionnement du système de conduits aérauliques 1488
4.5.3 Installations frigorifiques 1489
4.5.4 Installations d’humidification de l’air avec laveur 1527
4.5.5 Déshumidification 1530
4.5.6 Installations de climatisation 1532

4.6 • Mise en place des installations de traitement


de l’air dans différents bâtiments et locaux 1539
4.6.1 Décisions techniques relatives à la construction 1539

XIV
Table des matières

4.6.2 Immeubles d’habitation 1549


4.6.3 Immeubles de bureaux et immeubles administratifs 1555
4.6.4 Écoles, musées et locaux similaires 1604
4.6.5 Hôpitaux 1612
4.6.6 Bâtiments hôteliers et locaux similaires 1626
4.6.7 Magasins 1628
4.6.8 Bâtiments et installations d’exploitation 1634
4.6.9 Bâtiments destinés au sport et aux rassemblements 1671
4.6.10 Autres bâtiments et annexes de bâtiments 1678
4.6.11 Autres espaces 1691

4.7 • Aspiration d’air industriel 1703


4.7.1 Généralités 1703
4.7.2 Dispositifs de captage 1704
4.7.3 Champs des vitesses pour les orifices d’admission 1706
4.7.4 Bases de calcul 1710
4.7.5 Mise en place des dispositifs de captage 1713

5
Technique du froid

5.1 Généralités 1729

5.2 • Principes théoriques 1731


5.2.1 Système de production du froid par compression 1731
5.2.2 Système de production du froid par compression d’air 1741
5.2.3 Système de production du froid par absorption 1741
5.2.4 Système de production du froid par adsorption 1744
5.2.5 Système frigorifique à jet de vapeur 1748
5.2.6 Système de production du froid thermoélectrique 1749
5.2.7 Énergie – Coefficient d’utilisation 1750

5.3 • Composants et fluides utilisés dans une installation frigorifique 1751


5.3.1 Fluide frigorigène 1751
5.3.2 Couples de substances actives dans les installations
à absorption 1759
5.3.3 Huile pour machines frigorifiques 1761
5.3.4 Saumure 1761

5.4 • Composants d’une machine frigorifique 1765


5.4.1 Compresseurs à pistons 1765

XV
Table des matières

5.4.2 Compresseurs centrifuges 1772


5.4.3 Condenseurs 1774
5.4.4 Évaporateurs (refroidisseurs) 1780
5.4.5 Éléments auxiliaires du circuit de fluide frigorigène 1785
5.4.6 Moteurs d’entraînement du compresseur 1786
5.4.7 Appareils de mesure, de commande et de régulation 1787
5.4.8 Installation de tours aéroréfrigérantes 1795

5.5 • Conception des installations frigorifiques 1803


5.5.1 Généralités 1803
5.5.2 Condenseurs à air 1804
5.5.3 Refroidissement par frigoporteur 1806
5.5.4 Entraînement par moteur thermique 1819
5.5.5 Équipements collectifs de production de froid 1821
5.5.6 Circuit de tuyauteries de fluide réfrigérant 1824
5.5.7 Réseaux de distribution d’eau glacée 1827

5.6 • Calcul des installations frigorifiques destinées


au rafraîchissement de l’air 1829
5.6.1 Dimensionnement de l’installation frigorifique 1829
5.6.2 Comportement des machines frigorifiquesb
à charge partielle 1830
5.6.3 Conception de l’installation frigorifique 1840
5.6.4 Accumulateurs de froid 1843
5.6.5 Récupération de chaleur/pompe à chaleur 1849

5.7 • Régulation des installations à détente directe 1855


5.7.1 Régulation des installations à détente directe 1855
5.7.2 Régulation dans le cas du refroidissement
par frigoporteur 1862
5.7.3 Régulation du circuit d’eau glacée 1863
5.7.4 Régulation des groupes de production d’eau glacée 1864

5.8 • Conception des installations frigorifiques, salles


des machines, bruits 1867
5.8.1 Sites d’installation 1867
5.8.2 Émetteurs de froid 1868
5.8.3 Groupes de fluides frigorigènes 1868
5.8.4 Prescriptions relatives au site d’installation 1869
5.8.5 Salles des machines 1870
5.8.6 Transmission de bruit 1872

XVI
Table des matières

6
Réglementation et normalisation françaises

6.1 • Généralités 1877


Réglementation 1877
Normes et autres textes techniques 1877
Les normes DIN 1877
ICS : classement international des normes 1878

6.2 • Données de base 1879

6.3 • Chauffage 1883


Généralités 1883
Systèmes de chauffage 1883
Composants des installations de chauffage 1884
Calcul et dimensionnement des installations de chauffage 1886
Installations de chauffage dans différents types
de bâtiments 1886
Coûts de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire liés à la
consommation 1886

6.4 • Production d’eau chaude sanitaire 1889


Généralités 1889
Systèmes de chauffage de l’eau 1889

6.5 • Techniques de ventilation et de climatisation 1891


Réglementation 1891
Installations classées pour la protection de l’environnement 1892
Normalisation 1892
Recommandations 1892

6.6 • Technique du froid 1893


Réglementation 1893
Installations classées pour la protection
de l’environnement (ICPE) 1894
Normalisation 1894
Recommandation 1895

Annexe A.1 • Unités et symboles 1899

Annexe A.2 • Tables de conversion 1902

Index 1907

XVII
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

1
Données de base
1.1 • DONNÉES MÉTÉOROLOGIQUES DE BASE
Remaniement du Dr Jürgen Masuch, Ingénieur à Benningen

DONNÉES DE BASE
1.1.1 L’air
-1 Air pur
L’air enveloppe le globe terrestre de toutes parts. La couche inférieure à la surface de la Terre est connue
sous le nom de troposphère et atteint jusqu’à 11 kilomètres d’altitude sous nos latitudes. Suivent la stra-
tosphère (11 à 75 km) et l’ionosphère (75 à 600 km).
La pression sur la surface de la Terre résultant du poids de l’air s’élève à 1,013 bar.
Avec une masse volumique constante, l’air atteindrait donc selon les calculs une hauteur d’atmosphère
de 7 990 m, où la masse volumique de l’air sec à 0 °C est de 1,293 kg/m 3, et une accélération de la
pesanteur de 9,81 m/s2 :

P 1, 013 ⋅ 10 5
h= = = 7 990 m
ρ g 1, 293 ⋅ 9, 81
Mais en réalité, la masse volumique et la température de l’air diminuent avec l’altitude (tableau 1.1.1-1),
voir aussi DIN ISO 2533 (12.79).

Tableau 1.1.1-1 – Diminution de la pression atmosphérique et de la température avec l’altitude


(norme sur l’atmosphère, DIN ISO 2533:1979-12)

Altitude (km) 0 0,5 1,0 2 3 4 6 8 10 15 20

Pression de l’air (mbar) 1 013 955 899 795 701 616 472 356 264 120 55

Température (°C) 15 11,8 8,5 2,04 – 4,5 – 11 – 24 – 37 – 50 – 55 – 55

Diminution de la température avec l’altitude. De 11 à environ 20 km, température pratiquement cons-


tante à environ – 55 °C. Hausse de température due à la couche d’ozone jusqu’à environ 0 °C puis dimi-
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nution à nouveau.

Tableau 1.1.1-2 – Composition de l’air sec pur

Gaz Formule % massique % volumique

Oxygène O2 23,01 20,93


Azote N2 75,51 78,10
Argon Ar 1,286 0,9325
Dioxyde de carbone CO2 0,04 0,03
Hydrogène H2 0,001 0,01
Néon Ne 0,0012 0,0018
Hélium He 0,00007 0,0005
Crypton Kr 0,0003 0,0001
Xénon Xe 0,00004 0,000009

D’un point de vue chimique, l’air est un mélange de différents gaz présents en permanence, parmi
lesquels l’azote, l’oxygène, l’argon et le dioxyde de carbone occupent une place prépondérante et qui,
ensemble, représentent près de 99,99 % de la masse de l’air (tableau 1.1.1-2). Que ce soit dans l’espace
ou dans le temps, la composition de l’air ne change que très peu à la surface terrestre, alors qu’à de
hautes altitudes, ce sont les gaz les plus légers qui prédominent, à savoir l’hydrogène et l’hélium. La
teneur en oxygène diminue de 0,3 %/km. Outre les gaz permanents, on trouve dans l’air de la vapeur

3
1.1 • Données 1.1.1 L’air
météorologiques de base

d’eau en quantité variable. Le taux le plus faible est de presque 0 % (par des températures très basses),
le taux le plus élevé est d’environ 3 % en masse et d’environ 4 % en volume.

-2 Polluants
Voir paragraphe 1.9 : Données fondamentales de la protection de l’environnement et de l’épuration de
l’air page 345.
-2.1 Gaz et vapeurs1
Dans l’air qui nous entoure, indépendamment de la région, du climat, de la saison et d’autres facteurs,
on trouve aussi de nombreux gaz et vapeurs, dus en général aux industries, usines, foyers et moyens de
transport. Parmi ceux-ci, les plus importants sont les suivants : 1
L’ozone – O3 –, produit par les décharges électriques, les cycles d’oxydation et de vaporisation, est présent
en très faible quantité dans l’atmosphère (de 0,01 à 0,02 mg/m 3). Son odeur est piquante. Même à une concen-
tration inférieure à 0,02 mg/m3, il cause déjà des irritations. La richesse en ozone de l’air marin ou monta-
gnard est un indicateur du degré de pureté de l’air, car l’ozone réagit rapidement au contact d’un air pollué.
Le manque d’ozone dans l’atmosphère – principalement au-dessus de l’Antarctique, mais aussi au-dessus de
l’Arctique – est provoqué par les chlorofluorocarbones (CFC) contenus dans les aérosols et les fluides frigo-
rigènes (voir paragraphe 5.3.1 page 1751). Le rayonnement ultraviolet du Soleil traverse ainsi l’atmosphère
sans être filtré et arrive en masse jusqu’à la surface de la Terre, avec les conséquences sur le climat que l’on
connaît. Les risques de maladies dermatologiques augmentent également (cancer de la peau).
Le peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée) – H2O2 – se forme comme l’ozone, mais en quantités plus
importantes, notamment dans les précipitations : environ 200 mg/m 3.
Le monoxyde de carbone – CO –, inodore et très toxique, naît de la combustion incomplète lors du chauf-
fage ou d’autres processus de combustion, c’est pourquoi il est présent dans les villes et les zones indus-
trielles. Les véhicules et les combustibles domestiques en sont les principales sources. On le retrouve
dans les gaz d’échappement avec un pourcentage en volume allant jusqu’à 8 %, et la réglementation
autorise, au point mort, un pourcentage en volume de 3,5 %. On le trouve également dans la fumée de
cigarette. Il est particulièrement dangereux, même à très faible dose.
Présence dans les rues avec trafic normal : 25 ppm = 30 mg/m 3.
Présence dans les rues avec trafic élevé : 50 ppm = 60 mg/m 3.
Présence dans les gaz d’échappement et les fumées : 3,0 % en volume = 36 000 mg/m 3.
On peut également trouver des concentrations de 50 mg/m 3 et plus dans les habitations, surtout lorsqu’il
y a des fumeurs.
Le dioxyde de carbone – CO2 – sa faible quantité dans l’air augmente lentement chaque année d’envi-
ron 1 ppm lors des processus de combustion d’éléments fossiles, ce qui donne une teneur actuelle
d’environ 340 ppm. D’aucuns craignent une influence sur le climat, à savoir une augmentation de la
température de l’air (effet de serre), car la chaleur qui se dégage de la surface du globe est piégée
lorsqu’il y a des pics de CO 2 dans l’atmosphère (il absorbe beaucoup de chaleur). Solutions possi-
bles : réduire la consommation de combustibles fossiles grâce à des économies d’énergie (récupéra-
tion de la chaleur), à la substitution par l’énergie nucléaire ou la combustion d’hydrogène.
Par temps de smog (en anglais, smog : composition entre smoke et fog, c’est-à-dire mélange de fumées
et de brouillard), on note une hausse jusqu’à 450 ppm en pleine journée 2.
Le dioxyde de soufre – SO2 – naît de la combustion de charbon ou de fioul, c’est pourquoi il est présent
notamment dans les secteurs industriels. Pour les quantités des émissions selon les sources, voir le
tableau 1.9.1-2 page 347.
Le gaz de ville et le gaz naturel ne contiennent pratiquement pas de soufre et sont ainsi les combustibles
les plus propres. De plus, ils produisent relativement peu de CO 2 lors de leur combustion grâce à leur
taux élevé en hydrogène. Avec le fioul, ce sont de plus en plus des pétroles bruts pauvres en soufre qui
sont traités. Lors de la combustion du gazole (ou fioul) avec 0,3 % de soufre, les produits de combustion
contiennent 0,5 g de SO2 par m3, et ceux d’une centrale à charbon sans désulfurisation de 1 à 3 g de SO 2
par m3.
Le SO2 s’oxyde progressivement dans l’air pour se transformer en SO 3, lequel au contact de l’air humide
se transforme en acide sulfurique (H2SO4).

1. Manuel VDI : Maintien de la propreté de l’air. Düsseldorf, Édition VDI 1959/2003. 6 volumes (plus de 500 directives),
Bases météorologiques dans le volume 1, météorologie de l’environnement.
Lahnmann, E. : Ges.-Ing. 5/75 page 121/6 et 1/2-79 page 17/22.
Fanger, P. O. : Ki 2/82 page 437/8.
Baumüller, J. et Reuter, U. : Génie thermique 5/82 page 185/8 et KKT 11/82 page 486.
Kremer, H. : Rapport VDI 486 page 25/9 (1983).
2. Lahmann, E. : Liste d’écrits WaBoLu 52, 1981 pages 251 et suivantes.

4
1.1 • Données 1.1.1 L’air
météorologiques de base

Le SO2 est présent dans l’air à raison d’environ 0,1 à 1 mg/m 3 (0,04 à 0,4 ppm), taux variable en fonc-
tion du lieu et du moment, nettement plus élevé en hiver qu’en été. Nuisible pour la flore dès 0,5 mg/m 3,
voire moins pour certaines plantes. Réaction sur l’être humain dès 0,5 mg/m 3 (voir directive générale
VDI 2310)1. Odeur désagréable, irritation des muqueuses, nocif.
L’ammoniac – NH3 – naît lors de processus de décomposition et de putréfaction, voire de carbonisation. Plus
léger que l’air, s’échappe dès qu’on le libère. Présent dans l’environnement à raison de 0,02 à 0,05 mg/m 3.
Les gaz nitreux – NOx (N2O, NO, NO2) – résultent de la circulation automobile et des installations de chauf-
fage à des températures de combustion dépassant 1 300 °C. D’un brun mordoré, odeur piquante, présents dans
l’air à raison de 0,1 à 0,5 mg/m3 (NO2). Toxiques, avec les mêmes effets que le SO2.
1

DONNÉES DE BASE
Autrefois contenu dans l’essence en tant qu’antidétonant, le plomb sous forme d’aérosol dans l’atmos-
phère provient principalement des gaz d’échappement des véhicules. Très toxique, sa concentration
moyenne dans l’air varie entre 1 et 3 μg/m 3 et, aux heures de pointe de circulation, entre 25 et 30 μg/m 3.
Restriction en raison de la loi sur le plomb dans l’essence. Depuis la réduction de la teneur en plomb auto-
risée par le TA Luft (le guide technique pour maintenir l’air propre), sa concentration doit être ≤ 2 μg/m3,
d’où réduction immédiate de la teneur en plomb dans l’atmosphère. Loi sur le plomb dans l’essence,
modification du 18.02.1987. Essence contenant du plomb interdite sur tout le territoire. Recommandation
de l’OMS ≤ 0,5-1 μg/m3, et d’après le nouveau TA Luft (2001), sa concentration doit être ≤ 0,5 μg/m3.
D’autres gaz et vapeurs non régulièrement détectables dans l’air proviennent d’exhalations et d’odeurs
des animaux et des plantes, ainsi que des travaux effectués en usine, notamment des usines chimiques
et des fonderies.
Par temps de smog, on a mesuré des concentrations de plus de 4 mg/m 3 en poussières et en SO2. Si l’on
compare les différents types de pollution de l’environnement, il faut prendre en compte non seulement
les principaux agents tels CO, SO2, NOx, etc., mais aussi les zones les plus exposées, comme les centre-
villes et les sites industriels.
Toutefois, du fait que la propagation des polluants a été localement moins régulièrement mesurée, des
changements significatifs sont apparus au cours des dernières décennies. La qualité de l’atmosphère
dans les régions industrielles s’est nettement améliorée (filtres à poussières, systèmes de désulfuration
et de dénitratation dans les centrales électriques, très hautes cheminées qui rejettent les résidus plus
loin). Mais la situation a empiré dans les zones rurales, qui reçoivent désormais davantage d’émis-
sions.2,3
En général, la quantité de polluants dans l’air augmente chaque jour et tous les ans. Ainsi, le SO 2 prove-
nant des systèmes de chauffage est émis principalement en hiver. Une absorption de substances nocives
peut survenir avec la pluie, la neige, l’ozone et l’effet filtrant de la végétation.
Dans les zones d’habitation, outre les composants mentionnés ci-dessus, on peut encore détecter occa-
sionnellement d’autres impuretés de l’air. Le formaldéhyde peut provenir de panneaux de particules de
bois et de mousses stratifiées d’aminoplaste. Teneur autorisée dans les logements : 0,12 mg/m 3, soit
0,1 ppm. Les valeurs mesurées4 atteignent 0,6 mg/m3. En outre, on trouve du pentachlorophénol (PCP)
dans les mélanges de traitement du bois.
Dans de nombreux pays, on a détecté des particules radioactives dans l’air des habitations. Elles ont
pour origine les gaz rares radioactifs radon et thoron, qui résultent d’émanations d’uranium/radium,
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voire de thorium, et sont présents partout dans la nature. Provenant du sol, de matériaux de construction
ou de l’eau présente dans l’air, le radon et le thoron se désagrègent par la suite en plomb ou en polonium,
qui se déposent sur des particules de poussière dans l’air et sont inhalés par les poumons. D’où appari-
tion du cancer des poumons, comme ce fut le cas chez des mineurs, particulièrement exposés. On a
récemment constaté aux États-Unis que le degré de menace par le radon est nettement plus grand qu’on
ne le supposait autrefois. C’est la deuxième cause de cancer du poumon après le tabac.
Malgré une large dispersion, la concentration moyenne de radon mesurée dans l’air des logements est de
l’ordre de 50 Bq/m3, mais la valeur critique largement répandue est actuellement estimée à 500 Bq/m 3.
Le radon provient principalement du sol. Élimination de préférence par aération des sous-sols (caves) 5.

1. VDI 2310. Valeurs maximales de nuisance. Présentation détaillée, constamment remise à jour. Feuillets 1 à 37. Nouvelles
éditions : feuillet 6, L’ozone pour protéger la végétation, 06.02, feuillet 15, L’ozone pour protéger l’homme, 12.01, feuillet 26,
11.01 (fluorures) feuillet 27, 9.98 (plomb), feuillet 28, 3.96 (cadmium), feuillet 29, 11.00 (thallium), feuillet 30 (nickel) E
11.03, feuillet 31 (zinc), E 11.03, feuillet 37, 4.98 (molybdène), ces feuillets surtout pour la protection des animaux utilisés
en agriculture.
2. Kasten, F., entre autres : BMFT – rapport de recherche T 84-125.
3. VDI 2078:1996-07.
4. Wanner, H. U. : TAB 8/83 page 645/8.
5. Urban, M. : Ki 12/84 page 507/512.
Recommandation de la commission de protection contre les rayonnements, Journal officiel du 08.01.1986 et CCI 2/86.
Indoor Air. An Integrated Approach. Elsevier London (1995), entre autres: page 123: Atzmüller, Steinhäusler : Radon … in
Indoor Environments. Page 178: Steinhäusler : Radon.

5
1.1 • Données 1.1.1 L’air
météorologiques de base

D’autres gaz et vapeurs apparaissent fréquemment dans les entreprises industrielles, selon le type de
travail, et parfois en quantités dangereuses. On prend donc des dispositions hygiéniques particulières
pour protéger les personnes travaillant dans de tels secteurs (voir également le tableau 1.2.3-11 page 70).
Pour les installations industrielles, existent en outre « l’Ordonnance sur les lieux de travail » et les
« Directives concernant le lieu de travail » qui posent les exigences à respecter sur le lieu de travail 1.
L’Institut des coopératives pour la sécurité du travail a rassemblé, dans la « liste des valeurs limites
2003 »2, la plupart des valeurs limites ayant trait aux effets chimiques, biologiques et physiques, valeurs
cruciales pour préserver la santé des employés sur le lieu de travail :
– TGRS 900 Valeurs limites dans l’air sur le lieu de travail ;
– TGRS 903 Valeurs de tolérance biologique sur le lieu de travail ;
– TGRS 905 Liste de substances cancérigènes altérant le patrimoine génétique et menaçant la
fertilité ;
– TGRS 906 Liste des procédés et des activités cancérigènes ainsi que les valeurs limites pour
l’ensemble des nuisances connues à l’heure actuelle dans les locaux (bruit, vibrations, pollution thermique,
rayonnement, électricité, pollutions biomécaniques et indications sur leurs effets biologiques). L’ordon-
nance sur les matières dangereuses réunit des considérations essentielles par rapport aux risques.
Bien que tous les problèmes inhérents étudiés n’aient pas d’impact sur l’air extérieur et donc sur la
météorologie, on a déjà recours à ce catalogue exhaustif.
Pour les odeurs, voir paragraphe 1.2.3-5.2 page 68.
Les principales prescriptions réglementaires sont résumées dans le TA Luft (guide technique sur la
pureté de l’air).3
-2.2 Poussière3
Définition
Par poussière on entend des particules solides en suspension et dispersées dans l’air, de forme, structure
et masses volumiques variables, qui peuvent être classées suivant leur calibre (poussière grosse > 10 µm,
fine de 1 à 10 µm, et très fine < 1 µm). Dimensions des particules mesurables entre environ 0,02 et
1 000 µm. La poussière fine reste en suspension dans l’air calme, puis retombe plus ou moins lentement.
La vitesse de sa chute dans un air calme à 20 °C est déterminée par la loi de Stokes (tableau 1.1.1-3) :
ν = 3.104 . q.d2
ν = vitesse de chute en m/s
q = densité en kg/m3
d = diamètre équivalent en m
Les particules inférieures à 0,1 µm sont qualifiées de poussière colloïdale, leur mouvement est similaire
à celui de molécules (mouvement brownien) et il n’obéit pas à la loi de Stokes. Seules sont visibles les
particules > 20 à 30 µm.
Tableau 1.1.1-3 – Vitesses de chute des particules de poussière dans un air à 20 °C selon la loi de Stokes

Diamètre équivalent Vitesse de chute en cm/s Tracé de chute par heure en m


en µm q = 1 000 kg/m 3
q = 2 000 kg/m 3
q = 1 000 kg/m3 q = 2 000 kg/m3
10 0,3 0,6 10,8 21,6
1 0,03 0,06 0,108 0,216
0,1 0,00003 0,00006 0,00108 0,00216

Autres définitions
Suie : substance carbonée, composée essentiellement de fines particules de carbone pur cristallisées,
générée par une combustion incomplète. Gênante du fait de la formation de poussières. Suie corrosive,
dont les particules ont une grosseur d’environ 1 µm et plus.
Fumée : substance étrangère à l’air provenant de la combustion et contenant des cendres, de la suie, des
goudrons, des alliages métalliques, de l’eau, des gaz. Diamètre des particules entre 0,01 et 1,0 µm (caracté-
ristique : recondensation puis agglomération à partir de la phase gazeuse).

1. Pour la France, voir le code du Travail et tous les textes sur les métaux lourds, les VLE et les polluants dans certains bâti-
ments.
2. BIA-Report 2/2003 : liste des valeurs limite 2003/L’équivalent en France est l’INRS.
Association générale des coopératives professionnelles (avril 2003). Autres informations détaillées.
3. Première prescription générale administrative de la loi fédérale relative à la protection contre les nuisances (instruction tech-
nique pour le maintien de l’air propre – TA Luft) Décision du cabinet 12.12.2001.

6
1.1 • Données 1.1.1 L’air
météorologiques de base

Aérosols : substances solides ou liquides très finement dispersées dans un gaz, granulométrie allant de 10 –4 à
102 μm (depuis de petits ions jusqu’au pollen végétal).
Vapeur : accumulation à peine perceptible de particules extrêmement fines dans l’air. Visibilité < 1 km.
Taille des particules le plus souvent < 1 μm.
Cendres volantes : composants solides rejetés par des cheminées (ne devraient apparaître qu’occasion-
nellement dans certains foyers avec des combustibles solides).
Brouillard : gouttelettes d’eau finement réparties dans l’air, d’une grosseur allant de 1 à 50 μm. Visi-
bilité < 1 km.
Émissions : rejets d’impuretés dans l’air (provenant par exemple des cheminées, des conduits d’aération,
etc.) ; peuvent être solides, liquides ou gazeuses ; indiquées en g/m 3, en g/Nm3 ou en g/m2.h notamment.
1
Retombées : retour des substances polluantes émises dans l’air à proximité du sol.

DONNÉES DE BASE
La valeur MAK 1 correspond à la valeur maximale autorisée de concentration des substances étrangères
à l’air se trouvant à proximité du sol par retombée de poussières. La concentration moyenne maximale
limite s’obtient en moins d’une demi-heure. Concentration autorisée sur une courte période : elle est par
exemple de 0,40 mg/m3 pour le SO2, sa concentration pendant une longue durée ne devant pas dépasser
0,14 mg/m3 selon la loi sur la protection contre les nuisances. Concernant le NO 2, sa concentration sur
une courte période peut atteindre 0,30 mg/m 3, et ne peut dépasser 0,10 mg/m3. Quant au formaldéhyde,
on admet une concentration de 0,07 mg/m 3 sur une courte durée et 0,03 mg/m3 sur une longue période.
Composition de la poussière :
– composants inorganiques tels que sable, suie, charbon, cendres, chaux, métaux, noir minéral, ciment, etc. ;
– composants organiques comme particules végétales, graines, pollen, spores, mais aussi cheveux,
fibres textiles, farine, etc. ;
Apparition de la poussière : la poussière est générée naturellement par l’érosion et la désintégration de
matière, les météores, les vents et tempêtes, les incendies, les éruptions volcaniques, la décomposition,
etc. La poussière résulte également de l’activité humaine, comme le chauffage, mais provient aussi des
combustions, des travaux mécaniques et chimiques, de la circulation routière et du trafic ferroviaire, de
l’usure des vêtements et des outils, etc. C’est surtout dans des processus industriels bien déterminés que
l’on trouve de grandes quantités de poussière. Tel est le cas dans les cimenteries, les usines textiles, les
fonderies, les salles de nettoyage, les machines à sabler, etc. (poussière industrielle).
Concentration
La teneur en particules de poussière de l’air libre dans l’atmosphère est extrêmement variable et dépend
fortement du temps, notamment du vent et de la pluie, ainsi que de l’heure du jour et de la saison. Elle est
comprise entre 0 et 0,2 mg/m3 en moyenne annuelle, et est plus élevée dans les villes qu’à la campagne.
Tableau 1.1.1-4 – Teneur moyenne de l’air en poussière*)

Dimension la plus Plus gros grain


Lieu Concentration moyenne fréquente de poussière,
en mg/m3 du grain de poussière dimension
en µm approximative en µm

Région rurale
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Par temps de pluie 0,05 0,8 4


Par temps sec 0,10 2,0 25
Agglomération 0,10 7,0 –
Zone d’habitation 0,30…0,5 20 100
Zone industrielle 1,0…3,0 60 1 000
Régions industrielles
Habitations 1…2 – –
Grands magasins 2…5 – –
Ateliers 1…10 – –
Cimenteries 100…200 – –
Air dans les mines 100…300 – –
Gaz d’échappement
des chaudières de coke
Manuellement 10…50 – –
Mécaniquement 100…200 – –
Gaz d’échappement 1 000…15 000 – –
des foyers de combustion

*) Voir aussi le manuel VDI : Pour maintenir un air plus propre, 6 volumes avec plus de 500 directives générales, de 1959 à 2008.

1. Maximale Arbeitsplatzkonzentration.

7
1.1 • Données 1.1.1 L’air
météorologiques de base

Nombreuses sont les méthodes pour mesurer les quantités de poussière. Les mesures entre elles ne sont pour-
tant pas comparables. Vous trouverez des indications sur la teneur en poussière de l’air dans le tableau 1.1.1-4.
Pour donner un ordre de grandeur, il existe près de 10 millions de particules de poussière inférieures à 1 μm.
La concentration moyenne de l’air en poussière par m3 (107/m3) est environ dix fois plus élevée en ville.
Dans des espaces fumeurs, on a enregistré environ 1 000 millions de particules par m 3 (109/m3).
L’hiver, avec les chauffages, la teneur en poussière de l’air est en général plus élevée qu’en été, où la
poussière résultant de la circulation (usure du revêtement des routes) prédomine. C’est après la pluie que
l’air est le plus propre. Dans les villes, on a trouvé en examinant la répartition de la poussière à la verticale
qu’une première couche de poussière s’étend environ jusqu’à 3 ou 4 m au-dessus de la surface du globe
(poussière provenant de la circulation), une deuxième couche s’étend au-dessus des toits (poussière de
chauffage). La concentration en poussières est à peu près proportionnelle au nombre d’habitants.
Limite supérieure présumée raisonnable pour des précipitations de poussières, en particulier de suie 1 :
– en général 10 à 15 g/m2 par mois ;
– dans les zones industrielles 20 à 30 g/m2 par mois ;
– dans les régions thermales 2 à 10 g/m2 par mois.
Dimension et nombre des particules de poussière
Selon les figures 1.1.1-1 et 1.1.1-2, des particules
de taille inférieure à 1 μm constituent environ :

% inférieur au diamètre
– 30 % de la masse de toutes les particules ; br
e
– 70 % de la surface de toutes les particules ; m
No
– 99,9 du nombre de toutes les particules. ce
fa
S ur
Répartition moyenne par taille des particules de pous- ids
sière dans l’air des grandes villes, voir tableau 1.1.1-5. Po
Explication
La quantité normale de poussière contenue dans l’air
entraîne une certaine altération de la respiration, mais
n’est pas dangereuse pour la santé, car le corps est
muni de défenses dans les voies respiratoires (muqueu- Diamètre des particules (en µm)
ses). Par contre, la poussière industrielle s’avère, dans Fig. 1.1.1-1 : Répartition par taille de la poussière
certaines conditions, très préjudiciable, voire dange- présente dans l’atmosphère
reuse pour les poumons ; elle provoque des maladies (source : Camfil).
telles que la silicose dans les mines, la byssinose
contractée dans l’industrie textile en travaillant le
coton, l’asbestose au contact de l’amiante.
D’où contrôle réglementaire. Combattre la poussière est indispensable, afin d’éviter :
1. l’altération de la respiration ;

Filtre très fin Filtre fin Gros filtre


Filtre normal

Type Charbon actif Électrofiltre


de filtre Cyclones
chambre

de dépôt

Vapeurs Poussière Poussière


Impuretés normale industrielle lourde
Virus constantes de l’air Pluie
Bactéries Pollen
Dimension
Fumée ou poussière Brouillard
des Crachin Gouttes
particules Macro- Fumée de cigarette Cendres volantes
Brouillard Suie
molécule de fioul
Lumière visible Rayonnement
Longueur Rayons X Lumière ultraviolette
Lumière infrarouge
d’onde de faible
longueur d’onde

Fig. 1.1.1-2 : Dimension des particules de divers types de poussières présentes dans l’air
[Dimension des particules de poussière en μm (1 micromètre = 1/1 000 mm)].

1. Lahmann E. et W. Fett : Ges.-Ing. 5/80.page 149/55


Valeurs MAK: voir tableau 1.2.3-12.

8
1.1 • Données 1.1.1 L’air
météorologiques de base

2. l’altération de l’hygiène et de la santé (par la poussière industrielle) ;


3. la formation de brouillard dans des zones de condensation (voiles de vapeur au-dessus des villes)
et, de ce fait, diminution de l’ensoleillement, notamment en hiver ;
4. l’endommagement des machines-outils ;
5. les réactions allergiques chez certaines personnes (par exemple rhume des foins, causé par le pollen).
Tableau 1.1.1-5 – Répartition moyenne par taille des particules de poussière dans l’air des grandes villes
pour une masse volumique de 0,75 mg/m3 (ρ = 1 000 kg/m3)

Nombre de particules Volumes (%) =


1
Dimensions en µm Taille moyenne en µm × 1 000)
par m3 (× Masse (%) ≈

DONNÉES DE BASE
10… 30 20 50 28
5… 10 7,5 1 750 52
3… 5 4 2 500 11
1… 3 2 10 700 6
0,5… 1 0,75 67 000 2
0… 0,5 0,25 910 000 1

100

La poussière fine, qui pénètre jusque dans les poumons et qui s’y dépose, est nuisible à la santé. La
fig. 1.1.1-3 décrit la courbe de dépôt dans les alvéoles pulmonaires. Les appareils de mesure de la pous-
sière fine devraient avoir une réponse correspondant à la courbe de dépôt dans les alvéoles. En 1959,
lors de la convention internationale de Johannesburg, une loi de réponse pour les appareils de mesure
de la poussière a été créée, qui se rapproche de celle pour les poumons : les plus petites particules
doivent être saisies à 100 %, celles de 5 μm à 50 % et celles > 7 μm n’être jamais enregistrée.
Dans l’industrie textile aux États-Unis, notamment
dans le secteur du coton, des limitations drastiques
ont été imposées par les services de santé (OSHA) Courbe
concernant la quantité de poussière pénétrant dans
Degré de rétention

de Johannesburg
les poumons sur le lieu de travail : elle ne doit pas
dépasser 0,2 mg/m3 dans l’air pour de la poussière
fine inférieure à 15 μm. Forte répercussion sur les Dépôt
dans les alvéoles
installations d’aération. En Allemagne, dans les pulmonaires
usines textiles, la teneur globale en poussière est li-
mitée à 1,5 mg/m3 (valeur MAK). Mais seule la
poussière fine nuit à la santé (fig. 1.1.1-3). Nouvelle
Diamètre équivalent
concentration recommandée de 0,05 mg/m3.1
Une directive européenne2 a récemment permis une Fig. 1.1.1-3 : Dépôt de la poussière fine
prise de conscience générale quant à l’importance dans les poumons.
des poussières fines, avec l’établissement de va-
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

leurs limites qui, si elles ne sont à l’heure actuelle généralement pas tenables, constituent un signal
d’alarme.
Outre les poussières fines contenues dans l’air extérieur faisant l’objet de la directive européenne, l’atten-
tion est portée également de plus en plus sur les concentrations de poussières fines dans l’air intérieur des
locaux, notamment sur le rôle des différents revêtements de sol, les moquettes ayant un effet tampon sen-
sible3.
-2.3 Germes4
Les germes sont de petits êtres vivants (micro-organismes, microbes, bactéries) d’origine végétale ou
animale. Ils se présentent sous la forme de sphère, de cylindre, de spirale, de fil ou autres, et se multi-
plient extrêmement vite par division cellulaire. Épaisseur de 0,5 à 1,0 μm, longueur de 1 à 5 μm. 4
Présence dans l’air extrêmement variable. La plupart d’entre eux adhèrent aux particules de poussière
> 2 μm, si bien que leur nombre croît lorsqu’il y augmentation de la poussière dans l’air. À titre indi-

1. BIA-Report, Liste des valeurs limites 2003, page 189.


2. Directive européenne « Poussières », en vigueur depuis le 01/01/2005.
3. Winkens, A. et Praetorius, F. : Concentration des poussières fines dans l’air intérieur des locaux, VDI Berichte 1921, 2006,
page 111-119.
4. Schütz, H. : Génie climatique. 1970. Cahier 4 page 12/29.
Wanner, H. U. : CCI N° 9. 1971.
Indoor Air. An Integrated Approach. Elsevier London (1995).

9
1.1 • Données 1.1.1 L’air
météorologiques de base

catif, la teneur en germes/particules peut avoir une valeur de 1 : 100. À la campagne, on trouve en
moyenne à l’air libre 100 à 300 germes par m 3, contre 1 000 à 5 000 dans les rues des villes. La teneur
en germes est généralement plus élevée dans les lieux fermés, surtout en cas de forte densité d’occupa-
tion.
Seule une très faible quantité de germes est porteuse de maladies, et ceux-ci sont la plupart du temps
détruits rapidement par temps sec. Maladies transmises assez rarement par l’air, cependant, les goutte-
lettes produites en toussant ou en éternuant constituent un danger. Les bactéries pathogènes (porteuses
de maladie) transmettent beaucoup de maladies infectieuses comme la peste, le choléra, la diphtérie, la
tuberculose et autres. Les virus sont des germes pathogènes de très petite taille (environ 0,01 à 0,1 µm).
Ils provoquent dans le corps des maladies comme la grippe, la rougeole, et autres.
La poussière de floraison, le pollen, provoque des allergies chez certaines personnes. On les protège et
on les soigne en les mettant dans des pièces climatisées où l’air provenant de l’extérieur est filtré.
D’autre part, il est possible que des moisissures apparaissent dans les filtres en contact avec un air très
humide mais aussi dans la terre des plantes vertes. Ces moisissures peuvent provoquer des allergies 1.
C’est pourquoi on ne peut pas déterminer la durée de vie des filtres en se basant uniquement sur le dépôt
de poussière, mais ils devraient en principe être changés dans les 2 ans.

Tableau 1.1.1-6 – Aperçu de la quantité de germes par ml d’eau


Nombre de germes par ml d’eau Classification Remarques
Qualité de l’eau qu’on boit, qualité
< 100 Stérile, pauvre en germes à atteindre dans les épurateurs, tours
de réfrigération
1 000… 10 000 Croissance normale Purification ou désinfection exigée
> 100 000 Forte contamination Gros risque d’infection

Des poussières domestiques et des moisissures, dont la croissance est favorisée ou freinée selon le taux
d’humidité, peuvent également apparaître dans les pièces 2.
Dans les pièces peuvent également apparaître des moisissures et des poussières domestiques dont la
croissance est favorisée ou freinée par l’humidité.
Les agents bactériens de la légionellose peuvent être transmis dans l’air par l’intermédiaire de systèmes
de climatisation3. Cette maladie peut être mortelle. Les bactéries (Legionella) connaissent une crois-
sance optimale dans de l’eau entre 32 et 42 °C. À 65 °C elles sont inactives. Elles sont par exemple
transportées par l’eau diffusée en aérosols des tours de refroidissement, traversent les filtres à air, et
peuvent donc être aspirées et parvenir dans les pièces utilisées par le biais des installations d’aération.
Elles se multiplient aussi dans les installations d’eau usées à basses températures (voir le
paragraphe 4.3.7 page 1326). Solution : précautions dans le choix du lieu où l’air extérieur est aspiré,
nettoyage et désinfection des filtres à air voire de la tour de refroidissement (désinfection UV), éviter les
bacs de récupération d’eau dans le système d’humidification. La filtration de l’air uniquement avec des
filtres pour matières en suspension est efficace. Nettoyage régulier des épurateurs d’air, des conduites
en aval des humidificateurs d’air, des échangeurs et des tours de refroidissement avec de la vapeur ou
des désin fectants. Ceux-ci peuvent aussi constamment être dosés suivant les besoins comme agents
microbicides dans les épurateurs et les tours de refroidissement. Avec des épurateurs, limiter alors la
formation de dépôt boueux lors des vidanges, afin qu’une concentration suffisante d’agents puisse faire
effet. Des émetteurs UV-C (longueur d’onde 253,7 nm) tuent efficacement les germes, si l’eau n’est pas
trop opaque (profondeur de pénétration suffisante pour le rayonnement). Même avec un nombre élevé
de germes au départ (104 à 5.104 germes par ml) on peut, aussi bien avec de l’eau chaude (34 à 47 °C)
qu’avec de l’eau froide, atteindre des facteurs de réduction supérieurs à 10 6 avec des doses d’UV de 13
à 16 mJ/m2.4

1. GB-Report 11/87. Page 7/8.


Elixmann, J. H. : CCI 4/89. page 18/25.
2. N.N. : HLH 11/88 page 525/6.
3. Schulze-Röbecke entre autres: CCI 12/86 page 4/5.
N.N. : CCI 10/85 page 17/8 et 3/88 page 31.
Scharmann, R. : Utilisation rationnelle de l’énergie 4/87 page 14/15.
Bahmann : GB-Report 3/88 page 14.
Seidel, K., entre autres : Légionellose. Série d’écrits de l’association préposée à l’hygiène de l’eau, de la terre et de l’air.
Édition Gustav
Fischer, Stuttgart, 1987.
Prise de position FLT 1989 (FLT, Ffm.).
4. Martiny, H., entre autres. : Feuillet central relatif à l’hygiène 188 (1989). Page 35/46. Édition G. Fischer, Stuttgart.
Kryschi, R. : Ges.-Ing. 4. 88. page 190/195.

10
1.1 • Données 1.1.2 Température de l’air
météorologiques de base

Lutte contre les germes véhiculés par la poussière :


1. Émetteur de rayons UV, p. ex. appareils de ventilation avec émetteurs de rayonnements incorpo-
rés, ou disposition directe des émetteurs dans la pièce ; dégâts possibles dus au rayonnement, donc
solution à éviter et à n’utiliser qu’en dernier recours.
2. Atomisation ou évaporation de produits chimiques comme des Triethyleneglycol (TAG).
3. Utilisation de filtres à matières en suspension très efficaces dans les conduites d’aération, éventuelle-
ment avec des électrofiltres. À n’utiliser que dans certains cas, comme dans les salles d’opération ou les
laboratoires stériles.
-2.4 Noyaux de condensation
1

DONNÉES DE BASE
Par noyaux de condensation, on désigne des fines particules contenues dans l’air ayant un diamètre
d’environ 0,01 à 0,1 μm, sur lesquelles la vapeur d’eau se dépose en cas de saturation de l’air. Ces
noyaux n’obéissent plus à la loi de Stokes, du fait de leur petite taille. On les restreint aux corps suspen-
dus dispersés dans l’air, ce que l’on nomme système colloïdal. La naissance des noyaux de condensation
ne résulte pas d’une fragmentation mécanique, mais de processus chimiques ou physiques : conden-
sation et sublimation. La fumée et le brouillard sont de tels systèmes colloïdaux. On définit la fumée
comme une distribution de type colloïdal de corps solides et le brouillard comme une distribution iden-
tique de corps liquides dans l’air. Parfois même, l’air contient des noyaux de sel provenant de l’eau de
mer, notamment le sel de cuisine.
Le nombre de noyaux est particulièrement élevé et variable, et est de l’ordre d’environ 100 millions
par m3 (108/m3) dans l’air pur, et plus dans l’air urbain.
Les noyaux de condensation sont fréquemment chargés en électricité, positive ou négative. On parle
alors d’ions, que l’on classe suivant leur grosseur en ions petits, moyens et grands. Les ions petits
correspondent par leurs dimensions aux molécules (environ 0,1 nm = 10 –8 cm), tandis que les ions
grands. intègrent déjà la notion de poussière (environ 1 μm = 10–4 cm), dont ils se différencient toutefois
par leur charge électrique.

-3 Prévention des polluants


La pureté de l’air – comme le montre le paragraphe 1.1.1-2 sur les polluants – est déterminée par une
multitude de processus (processus de combustion dans les bâtiments, dans la circulation, pour la produc-
tion d’électricité et diverses autres émissions). Le dioxyde carbone étant apparu comme une cause
majeure du changement climatique actuellement observé, on assiste désormais à un effort mondial de
réduction des émissions, en couvrant une part croissante de la consommation énergétique au moyen
d’énergies renouvelables (vent, eau, biomasse, géothermie, énergie solaire).
Les résultats de l’Allemagne sont à cet égard encourageants. D’une étude de l’office fédéral allemand
de l’Environnement1, il ressort qu’en 2007, de 7 à 10 % de l’énergie totale a déjà pu être produite sans
émissions. La législation continue de renforcer les mesures y afférant, et si en 2009, la conférence sur
le climat de Copenhague n’a pas encore donné lieu à une percée internationale, le ton est donné au déve-
loppement des énergies renouvelables.
Pour de plus amples informations, voir la partie 1.9.

1.1.2 Température de l’air


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Le « temps » naît de la concomitance de différents éléments climatiques comme la température de l’air,


les précipitations, le rayonnement solaire, le vent, etc. Considéré sur une période assez longue, on
l’appelle « climat ».

-1 Valeurs moyennes de la température


Pour un temps donné, la température régnant sur un lieu varie par cycles selon les jours et les années
en fonction de la variation de la position du soleil 2. DIN 4710 donne une vue d’ensemble très précise
des évolutions de la température compte tenu des calculs effectués sur les besoins en énergie. La
première édition de 1982 fut entre-temps remplacée par la deuxième édition de janvier 2003 ; toutes les
explications de cette version font référence à la nouvelle norme. Indication : la station de Potsdam citée
ici en exemple est représentative de Berlin.

1. Memmler, M. ; Mohrbach, E. ; Schneider, S. ; Dreher, M. ; Herbener, R. : Bilan des émissions des sources d'énergies renou-
velables. Réduction des émissions en 2007 par la mise en œuvre d'énergies renouvelables. Office fédéral de l'environnement,
Dessau, oct. 2009.
2. Jurksch, G. : HLH 1/76 page 5/9. Christoffer, J., Dehne, K. et Masuch, J. : Explications relatives à DIN 4710, HLH
volume 54 (2003) cahier 12, volume 55 (2004) cahier 1/2.
DIN 4710:2003-0. Statistiques des données météorologiques pour calculer le besoin en énergie des installations de chauffage
et de traitement de l’air en Allemagne.

11
1.1 • Données 1.1.2 Température de l’air
météorologiques de base

Afin de comparer les températures entre elles, on effectue des mesures de température et l’on distingue ainsi :
1. La température journalière moyenne, que l’on détermine en procédant à des relevés horaires de celle-
ci. Dans la pratique, on définit souvent la température moyenne tm à partir de 3 relevés effectués à 7, 14
et 21 heures selon la formule suivante :
t7 + t14 + 2 ⋅ t21
tm =
4
La variation de la température quotidienne dépend essentiellement de la présence de nuages : la
figure 1.1.2-1 montre la variation constatée par temps clair, nuageux, et couvert (désignation précé-
dente : temps sombre)1, de même que la température moyenne des jours où le temps oscille entre
couvert et nuageux. Par temps clair, la température est plus élevée en été, et plus basse en hiver. Les
valeurs fig. 1.1.2-4 se réfèrent à tous les jours de l’année indépendamment de la nébulosité. DIN
4710:2003-01 indique les données se rapportant aux valeurs moyennes de température entre 1961
et 1990. Les maxima de températures sont semblables pour les périodes allant de mai à septembre et
d’avril à octobre, les pics de températures étant moins importants en septembre et en octobre.

Temps clair
Nuageux
Mois de juillet clair Tous les jours
Température diurne

Mois de juillet nuageux


Moyenne (tous les jours) Couvert
Mois de juillet couvert

Température
Moyenne

Mois de janvier couvert


Moyenne (tous les jours)
Mois de janvier couvert
Mois de janvier clair

Moment de la journée

Fig. 1.1.2-1 : Évolution de la température de l’air à Potsdam au Fig. 1.1.2-2 : Évolution de la température
cours d’une journée en janvier et en juillet par temps moyenne mensuelle à Potsdam
couverts, nuageux et clairs. Pour d’autres mois et mesurée au cours d’une année
localités en Allemagne, voir DIN 4710:2003-01. (DIN 4710).
Niveau de la mer

Fig. 1.1.2-3 : Température moyenne mesurée


à différents niveaux d’altitude.
Mesures effectuées sur 100 ans
en Autriche (source : H. Felkel
Mois et H. Herbsthofer).

On constate selon l’altitude une baisse de la température d’environ 6,5 K tous les 1 000 m (voir para-
graphe 1.1.1-1). Pour des valeurs plus précises concernant l’Autriche, se référer à la fig. 1.1.2-3. Pour des
données concernant la France, consulter les stations météorologiques locales.

1. Nouvelle appellation « couvert » pour un degré de couverture quotidien moyen du ciel > 7/8 d’après DIN 4710:2003-01.

12
1.1 • Données 1.1.2 Température de l’air
météorologiques de base

Par exemple, fin août, la température est de 15 °C à 500 m au-dessus du niveau de la mer, et de 10 °C
à une altitude de 1 500 m.
2. La température mensuelle moyenne, qui se calcule comme valeur moyenne pour tous les jours de
l’année en fonction de la nébulosité (fig. 1.1.2-2 avec l’exemple de Potsdam) de même que la tempéra-
ture mensuelle moyenne pour différentes villes (fig. 1.1.2-5 et tableau 1.1.2-1).

Djakarta

1
Rio de Janeiro

DONNÉES DE BASE
Août

Juin

Température moyenne
Juillet Sept Juillet
Le Caire
Mai Juillet
Août
Jui Oct
n Juin
Température

Berlin Santiago
Sept
Sept Avril
Mai Mai
Moscou
Oct Nov Oct
Avril Avril
Mars
Nov Fév. Mars
Dec
Mars Nov
Dec Dec
Fév. Janvier
Fév.
Janvier
Janvier Mars Mai Juillet Septembre Novembre
Février Avril Juin Août Octobre Décembre
Heure de la journée Mois

Fig. 1.1.2-4 : Évolution moyenne de la température Fig. 1.1.2-5 : Évolution sur une année
journalière à Potsdam (DIN 4710). de la température mensuelle
moyenne dans différentes villes.

3. La température annuelle prise comme valeur moyenne des douze températures mensuelles
(tableau 1.1.2-1).
4. Pour certains calculs, la question est de savoir combien de temps (nombre de jours ou d’heures) par
an la température journalière se situe au-dessus ou en dessous d’une certaine valeur. À ceci s’ajoute que
l’on utilise la totalité des courbes de fréquence (ou courbes de durée annuelles)1, ainsi que le montre la
figure 1.1.2-6.
Cette figure présente également la fréquence se rapportant à une journée entre 6 et 18 heures, ce qui est
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

important en cas de fonctionnement limité dans le temps d’installation de chauffage et de climatisation.


DIN 4710 indique sur le tableau 3 relatif aux 15 stations allemandes, les relations entre t et x, mesurées
aussi bien sur 24 h que sur 12 h, et ce entre 6 et 18 heures.
Par exemple : le nombre d’heures au-dessous de 15 °C sur une durée de 24 h est de 6 400 h, alors qu’il
est de 2 990 h si on se rapporte à la tranche horaire 6-18 h (soit 12 heures par jour).

1. DIN 4710:2003-01. Statistiques des données météorologiques pour calculer le besoin en énergie des installations de chauf-
fage et de traitement de l’air en Allemagne.
Voir aussi : H. Felkel et H. Herbsthofer ; données climatiques pour l’Autriche, publication voir paragraphe 6.5.1 page 1961.

13
1.1 • Données 1.1.2 Température de l’air
météorologiques de base

Tableau 1.1.2-1 – Valeurs moyennes de la température enregistrée au cours d’un mois et d’une année
dans différentes villes ainsi que de l’hygrométrie, teneur en eau en g/kg d’air sec
Lieu Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Déc Année
1,0 1,5 4,0 7,4 12,1 15,2 16,7 16,8 14,2 10,3 5,6 2,4 9,0 °C
1 Bremerhaven 3,8 3,8 4,3 5,0 6,6 8,3 9,4 9,3 8,3 6,8 5,1 4,2 6,2 g/kg
Rostock- 0,2 0,7 3,1 6,3 11,3 14,9 16,7 16,7 13,9 9,9 5,2 1,9 8,4 °C
2 Warnemünde 3,6 3,6 4,0 4,8 6,4 8,3 9,4 9,4 8,1 6,6 4,9 4,0 6,1 g/kg
Hambourg- 0,3 0,9 3,6 7,1 11,9 15,2 16,5 16,5 13,5 9,6 5,0 1,7 8,5 °C
3 Fühlsbüttel 3,6 3,6 4,0 4,7 6,2 7,8 8,9 8,9 7,9 6,4 4,8 4,0 5,9 g/kg
–2,0 –0,4 3,3 8,4 13,6 17,3 18,5 17,7 14,1 9,4 3,8 –0,3 9,5 °C
4 Potsdam 3,0 3,2 3,6 4,6 6,3 8,2 8,9 8,8 7,8 6,2 4,4 3,4 6,0 g/kg
Aix-la- 2,7 2,8 5,2 7,3 11,1 13,9 15,3 15,6 13,6 10,5 5,8 3,6 8,1 °C
5 Chapelle 3,9 3,8 4,3 5,0 6,5 8,2 9,1 9,1 8,2 6,7 5,0 4,2 6,2 g/kg
Bad –1,6 –0,9 2,2 5,8 10,5 13,4 15,2 15,0 12,0 7,9 2,6 –0,3 6,8 °C
6 Marienberg 3,5 3,4 4,0 4,6 6,3 7,9 8,8 8,8 7,8 6,3 4,6 3,8 5,8 g/kg
0,1 1,1 4,2 5,8 10,5 13,4 15,2 15,0 12,0 7,9 2,6 –0,3 8,8 °C
7 Kassel 3,5 3,5 4,0 4,6 6,3 7,9 8,8 8,8 7,8 6,3 4,6 3,8 5,9 g/kg
–2,3 –1,8 0,8 4,6 9,5 12,7 14,2 14,2 11,1 7,3 2,0 –1,1 6,0 °C
8 Braunlage 3,2 3,1 3,6 4,4 5,9 7,5 8,2 8,3 7,4 5,9 4,3 3,5 5,4 g/kg
–1,2 –0,6 3,5 6,5 12,0 14,6 16,3 16,5 13,1 9,4 3,6 1,0 7,9 °C
9 Chemnitz 3,1 3,1 4,0 4,6 6,3 7,9 8,6 8,7 7,6 6,0 4,4 3,7 5,7 g/kg
–3,0 –2,0 1,4 5,5 10,4 13,6 15,3 14,9 11,8 7,3 1,8 –1,6 6,3 °C
10 Hof 3,1 3,2 3,8 4,6 6,2 7,8 8,5 8,5 7,5 5,9 4,2 3,4 5,6 g/kg
–5,1 –4,8 –2,4 1,3 6,3 9,5 11,2 11,2 8,2 4,5 –0,9 –3,9 3,0 °C
11 Fichtelberg 2,8 2,8 3,4 4,1 5,6 7,0 7,7 7,8 6,8 5,1 3,7 3,0 5,0 g/kg
1,1 2,5 6,0 9,9 14,3 17,4 19,3 18,8 15,4 10,4 5,2 2,2 10,2 °C
12 Mannheim 3,7 3,7 4,3 5,1 6,8 8,5 9,3 9,4 8,3 6,6 4,8 3,9 6,2 g/kg
–2,5 –0,5 3,4 8,0 12,7 15,6 17,3 16,8 13,5 8,4 2,7 –1,1 7,9 °C
13 Passau 3,1 3,3 4,0 5,0 6,8 8,6 9,5 9,6 8,3 6,2 4,4 3,4 6,0 g/kg
–2,2 –1,1 2,1 5,9 10,3 13,4 15,6 15,3 12,5 7,9 2,3 –1,0 6,8 °C
14 Stötten 3,3 3,4 3,9 4,7 6,3 8,0 8,8 8,9 7,8 6,1 4,3 3,5 5,8 g/kg
–2,9 –1,1 2,3 6,4 10,9 13,9 15,9 15,4 12,7 8,0 2,0 –2,4 6,8 °C
15 Garmisch 3,0 3,2 3,7 4,7 6,4 8,1 9,3 9,3 8,0 6,0 4,1 3,2 5,8 g/kg
Europe
8,6 9,4 11,9 15,3 20,0 24,4 27,3 26,9 23,5 19,4 14,1 10,5 17,6 °C
Athènes 5,2 6,3 6,1 7,3 9,3 10,9 11,1 10,6 10,4 9,3 8,0 6,0 10,0 g/kg
3,4 4,3 5,6 8,9 12,1 15,7 17,3 16,7 14,2 9,9 6,1 4,0 9,9 °C
Londres 4,5 4,2 4,7 5,1 6,3 7,5 8,3 8,5 7,8 6,8 5,2 4,5 6,2 g/kg
4,5 6,3 8,5 11,7 15,9 20,4 24,7 24,2 19,1 13,2 8,2 4,3 13,4 °C
Madrid 4,7 4,5 4,6 5,8 6,8 7,7 8,3 8,6 8,2 7,0 5,5 4,6 6,3 g/kg
–11,0 –9,6 –4,8 3,4 12,0 15,2 18,6 15,7 10,4 3,6 –2,4 –8,2 3,6 °C
Moscou 1,0 1,4 2,0 2,0 5,8 7,5 9,3 8,5 6,2 4,1 2,7 1,7 4,5 g/kg
2,5 3,9 6,2 10,3 13,4 16,9 18,6 18,0 15,0 10,3 6,0 2,9 10,3 °C
Paris 3,8 3,8 4,5 5,0 6,8 7,8 9,3 9,1 8,2 6,8 4,8 4,2 4,7 g/kg
7,0 8,2 10,4 13,7 17,9 21,8 24,5 24,1 20,8 16,6 11,6 8,1 15,4 °C
Rome 5,0 5,3 5,6 7,0 8,5 10,5 11,6 11,8 10,8 8,7 6,5 5,3 7,7 g/kg
–4,2 –2,8 0,8 7,0 12,9 16,9 18,4 17,5 13,4 7,9 –1,6 –2,3 7,3 °C
Varsovie 2,7 2,7 3,0 6,3 6,3 8,8 9,7 9,8 7,5 6,2 4,5 3,7 5,8 g/kg
–1,0 1,0 5,1 9,9 14,5 18,0 19,6 18,9 15,4 9,9 4,9 1,1 9,8 °C
Vienne 2,8 3,1 3,8 4,8 6,8 8,5 9,3 9,3 7,8 6,0 4,1 3,3 5,8 g/kg
Reste du monde
23,1 22,5 20,4 16,3 12,8 9,8 9,4 10,6 12,8 15,5 18,8 21,6 16,1 °C
Buenos Aires 13,2 12,6 12,1 9,6 8,0 6,8 6,8 7,1 7,6 8,8 10,5 12,2 9,6 g/kg
25,4 25,4 25,8 26,2 26,4 26,0 25,8 25,9 26,2 26,3 26,0 25,7 25,9 °C
Djakarta 17,6 17,8 18,1 18,5 18,1 17,7 17,1 16,3 16,8 17,2 17,3 17,3 17,6 g/kg
22,0 22,5 23,5 24,9 26,0 27,5 28,0 27,9 27,3 26,1 24,2 22,5 25,2 °C
La Havane 12,3 12,3 12,7 14,2 15,8 17,6 18,3 18,5 18,1 16,5 14,2 12,5 15,2 g/kg
–0,8 –0,5 2,9 9,4 15,5 20,1 22,8 22,5 19,1 13,3 6,7 1,5 11,1 °C
New York 2,2 3,0 4,3 4,5 6,8 9,9 11,9 11,4 9,8 6,8 4,6 3,0 6,5 g/kg
25,2 25,7 24,9 23,2 21,8 20,4 19,2 20,4 20,5 21,5 22,8 24,8 22,7 °C
Rio de Janeiro 15,5 15,7 15,5 14,0 12,7 11,8 11,3 11,3 11,9 12,5 13,6 14,6 13,4 g/kg
9,7 10,8 11,8 12,2 13,3 14,1 14,0 14,4 15,3 15,1 13,0 10,5 12,8 °C
San Francisco 6,0 6,2 6,6 7,2 7,3 8,3 9,0 9,2 9,3 8,3 7,3 5,8 7,6 g/kg
20,4 19,5 16,9 13,7 10,6 7,6 7,9 9,2 11,0 13,8 16,8 19,2 13,9 °C
Santiago 8,2 8,0 7,5 6,7 6,1 5,2 5,2 5,5 5,8 6,7 7,0 7,5 6,6 g/kg
22,0 21,8 20,7 18,2 14,8 12,6 11,5 12,8 15,1 17,6 19,4 21,1 17,3 °C
Sidney 11,3 11,4 11,1 10,0 8,1 7,0 5,8 6,7 7,2 8,0 9,0 10,3 8,8 g/kg
3,0 3,8 6,9 12,5 16,6 20,5 24,2 25,4 21,9 16,8 10,3 5,2 13,8 °C
Tokyo 3,0 3,1 4,0 6,5 8,8 12,0 15,3 16,3 13,5 9,0 5,8 3,7 8,3 g/kg

14
1.1 • Données 1.1.2 Température de l’air
météorologiques de base

Température extérieure ta

Berlin Francfort
6-18 h

Munich
1

DONNÉES DE BASE
Berlin 24 h

Fig. 1.1.2-6 : Fréquence des températures


extérieures relevées à Berlin.
Nombre d’heures < ta °C

-2 Valeurs extrêmes de la température


On distingue deux types de valeurs extrêmes de température : les maxima et minima absolus ou moyens.
La température maximale absolue et la température minimale absolue constituent respectivement la
température la plus haute et la plus basse mesurée en un lieu donné. Les températures maximale et mini-
male moyennes correspondent aux valeurs moyennes des maxima et minima calculées sur un certain
nombre d’années. En raison d’une chape de brouillard, les valeurs extrêmes mesurées en centre-ville
sont plus élevées de 2 à 4 K qu’en périphérie l’hivers, et plus élevées de 1 à 2 K en été ; les valeurs
moyennes sont environ deux fois moins élevées. Il existe, en outre, des différences de température
considérables en fonction de l’infrastructure. Au-dessus des routes, par temps ensoleillé, la température
de l’air à 2,5 m de hauteur est d’environ 8 à 10 K plus élevée que sur des prés (microclimat)1. On doit
tenir compte de l’altitude des stations météorologiques lorsqu’elles nous donnent des indications.
Aux USA, c’est l’ASHRAE2 qui indique les fréquences. Des points de mesures sont implantés sur la
courbe de fréquence et sont dépassés à respectivement 99 %, 97,5 %, ou 95 % du temps en hiver, et 5 %,
2,5 % ou 1 % du temps en été.
Alors que les températures moyennes sont nécessaires pour le calcul de la consommation de chauffage
et de climatisation, les valeurs extrêmes moyennes jouent un rôle déterminant pour le dimensionnement
d’appareils tels que les radiateurs, climatiseurs, etc. (tableau 1.1.2-4). Il est souhaitable, à certaines fins,
de disposer d’indications sur le nombre de jours chauds et froids (dépassement en plus et en moins de
valeurs limites) (tableaux 1.1.2-5 et 1.1.2-6).

-3 Degrés-jours de chauffage (nombre de degrés-jours DJ)3


© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

Afin de déterminer, contrôler et comparer la quantité de chaleur consommée lors d’une saison de chauffe,
on a introduit la notion de nombre de degrés-jours, qui est le produit du nombre de jours de chauffage par
la différence entre la température moyenne ambiante et la température moyenne extérieure, donc : 3

( )
z
Gt = ∑ ti − tam
1


Gt est le nombre de degrés-jours produit pendant la période de chauffage en Kj/a
z est le nombre de jours de chauffage pendant cette période, allant du 01/09 au 31/05
ti est la température moyenne ambiante, égale à 20 °C
tam la température extérieure moyenne d’une journée de chauffage
Les jours de chauffage sont les jours où en milieu de journée la température extérieure est inférieure à 15 °C.
La période de chauffage d’une année est représentée sur une surface hachurée sur la fig. 1.1.2-7, où
ti = 20 °C (autrefois 19 °C) représente la température moyenne ambiante, et tam = 15 °C (autrefois 12 °C)
représente la température limite de non-chauffage de début et de fin de chauffage. La tendance s’inverse

1. Gertis, K, et U. Wolfseher : Ges.-Ing. 1/2-1977 page 1/10.


2. ASHRAE-Fundamentals 2001.
3. Jurksch, G.: HLH 2/75 page 63/5 et 1/76 page 5/9.

15
1.1 • Données 1.1.2 Température de l’air
météorologiques de base

dans les nouveaux bâtiments bien isolés. La température de non-chauffage peut diminuer jusqu’à 12
voire 10 °C lorsqu’il n’y a pas spécialement besoin de chauffage.

Température ambiante ti

Jours de chauffage

Limite de chauffage
Température

Moyenne
annuelle

Température extérieure

Fig. 1.1.2-7 : Présentation de la saison de chauffe


Mois
pour Berlin-Dahlem.

Le nombre de jours de chauffage figure sur le tableau 1.1.2-2. Ils sont utilisés pour calculer la consomma-
tion de chaleur des installations de chauffage. On trouve le nombre de degrés-jours le moins élevé (en
dessous de 3 400) dans le Bas Rhin et le Haut Rhin, et le plus élevé (> 4 500) à la montagne.
Tableau 1.1.2-2 – Jours de chauffage et nombre de degrés-jours pour les villes allemandes

De septembre à mai De juin à août Minimum annuel *)

Nombre T° Degrés- Nombre Degrés- t20 t10


Lieu de jours moyenne jours de jours jours
de chauffage de chauffage
z °C Gt z Gt °C °C

Berlin-Dahlem 252 4,9 3 809 23 155 – 12 – 12

Aéroport de Brême 256 5,6 3 703 30 205 – 10 – 12

Düsseldorf 245 6,5 3 300 22 139 –8 – 10

Aix-la-Chapelle 249 6,1 3 470 32 216 –9 – 10

Francfort (ville) 242 6,0 3 387 14 91 – 10 – 10

Aéroport de Hambourg 259 5,2 3 837 35 241 – 10 – 12

Aéroport de Hanovre 257 5,3 3 782 32 216 – 11 – 14

Karlsruhe 242 5,9 3 409 14 88 – 10 – 12

Stuttgart (ville) 244 6,0 3 434 18 121 – 11 – 12

Kiel 262 5,5 3 813 36 234 –8 – 10

Aéroport de Munich 255 4,1 4 046 30 219 – 15 – 16

*) t20 = 20 fois en 20 ans, t10 = 10 fois en 20 ans.

16
1.1 • Données 1.1.2 Température de l’air
météorologiques de base

Tableau 1.1.2-3 – Nombre de jours de chauffage et nombre de degrés-jours pour l’Autriche, température de non-
chauffage et température ambiante 16/22 °C

D’octobre à avril De mai à septembre


Minimum
Lieu Température annuel
Jours Jours °C
de chauffage moyenne Degrés-jours
de chauffage
Degrés-jours
°C

Innsbruck 212 3,2 4 010 69 540 – 18 1


Salzburg 212 3,1 3 985 75 565 – 18

DONNÉES DE BASE
Vienne 212 3,4 3 720 51 415 – 15

Tableau 1.1.2-4 – Température moyenne annuelle tm, maxima (tmax) et minima (tmin) annuels
pour les villes non allemandes

Lieu tm °C tmax °C tmin °C Lieu tm °C tmax °C tmin °C

Djakarta 25,9 33,7 20 Paris 10,3 34 –11

La Havane 25,2 35,3 12,8 Rio de Janeiro 22,7 36 +13

Le Caire 21,1 43 2 Rome 15,4 35 –3

Londres 9,9 31 –8 Santiago 13,9 34,8 – 2,7

Los Angeles 16,7 38 1,0 San Francisco 12,8 32,6 2,8

Madrid 13,4 40 –8 Sidney 17,3 38 4

Moscou 3,6 31 – 31 Varsovie 7,3 32 – 18

New York 11,1 35 – 17 Vienne 9,5 33 – 15

Tableau 1.1.2-5 – Nombre de jours chauds et froids dans l’année

Nombre moyen de jours avec tmax


Lieu
≥ 30 °C ≥ 25 °C ≤ 0 °C ≤ – 10 °C

Berlin – Dahlem 5,7 30,5 23,2 0,3

Brême 1,9 17,1 17,9 0,4


© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

Dresde 6,5 35,8 19,1 0,5

Aix-la-chapelle – 3,1 21,9 10,3 0,1


Mülheim

Francfort a. M 7,2 38,7 16,5 0,2

Halle a. d. S 5,9 33,9 20,6 0,5

Hambourg 1,4 13,3 20,3 0,1

Hanovre 2,6 21,9 19,6 0,3

Karlsruhe 8,1 40,7 17,1 0,4

Kiel-Holtenau 0,0 5,0 22,8 0,0

Cologne – 3,8 27,0 7,9 0,1


Leverkusen

Magdeburg 8,4 37,9 21,3 0,6

Munich 2,5 20,5 38,8 2,2

17
1.1 • Données 1.1.2 Température de l’air
météorologiques de base

Tableau 1.1.2-6 – Nombre d’heures dans l’année où la température est supérieure à t en °C*)

Lieu t 22 24 26 28 30 32 34 °C

1 Bremerhaven 207 106 48 18,8 5,5 0,8 – h/a


2 Rostock-Warnemünde 148 73 33 14,4 4,8 0,8 – h/a
3 Hambourg-Fulhsbüttel 279 152 73 30,1 9,7 1,6 0,1 h/a
4 Potsdam 490 291 158 75,0 30,2 8,0 1,2 h/a
5 Aix-la-chapelle 345 185 87 35,5 10,7 1,8 0,1 h/a
6 Bad Marienberg 179 80 30 8,7 1,0 – – h/a
7 Kassel 403 227 111 48,8 16,8 3,9 0,6 h/a
8 Braunlage 142 61 19 3,4 0,1 – – h/a
9 Chemnitz 298 150 62 20,4 4,1 1,0 0,1 h/a
10 Hof 238 119 49 14,2 2,6 0,1 – h/a
11 Fichtelberg 26 8 2 1,6 – – – h/a
12 Mannheim 682 413 228 111,9 46,8 13,8 2,8 h/a
13 Passau 473 276 137 52,4 14,5 2,4 0,3 h/a
14 Stötten 191 81 25 6,8 1,3 0,3 – h/a
15 Garmisch-Partenkirchen 350 184 76 22,9 5,9 1,3 0,4 h/a

*) Calculé d’après DIN 4710:2003-01.

-4 Degrés-heures de ventilation GL
Pour déterminer les besoins en chaleur des systèmes de ventilation, on peut également utiliser la notion
de degrés-jours. Par contre, pour faire correctement le lien entre la période de fonctionnement d’un
système de ventilation (par exemple la ventilation d’un théâtre le soir) et une température extérieure
donnée, il vaut mieux introduire des degrés-heures de ventilation.
Les degrés-heures de ventilation (GL) sont le produit du nombre d’heures de ventilation et de la diffé-
rence entre la température de soufflage d’air et la température extérieure moyenne :

zhH
GL = ∑ (t z u − ta ) ≈ zhH .(t zu − tam )
1


GL représente les degrés-heures de ventilation par an en Kh/a
ZhH le nombre d’heures de ventilation en cas de chauffage
tzu la température d’arrivée d’air
ta la température extérieure instantanée pour toutes les heures de ventilation avec tzu > ta
et tam la température extérieure moyenne pendant le chauffage
La température de non-chauffage (par exemple 15 °C) n’entre pas en compte ici, car un réchauffement
de l’air est constamment nécessaire pour atteindre la température de soufflage d’air souhaitée (ou tempé-
rature ambiante).
Sur le tableau 1.1.2-7 figurent les degrés-heures de ventilation annuels pour Berlin en fonction de la
durée journalière de fonctionnement.
Les valeurs sont établies à partir de la définition donnée dans DIN 4710 sur une période de 3 jours. De
l’évaluation des valeurs moyennes établies dans DIN 4710 résultent de petites erreurs, notamment au
niveau des basses températures de soufflage d’air.
Pour un fonctionnement sur une période de 6 à 18 h (12 h) ou continu, les degrés-heures de ventilation
peuvent également être établis directement en adoptant dans DIN 4710 les fréquences des températures.
En cas de fonctionnement continu sur 24 heures, il est possible d’effectuer des analyses mensuelles à
l’aide de l’annexe de DIN 47101.
Si l’on multiplie les degrés-heures GL par la chaleur massique de l’air, cp = 1,0 kJ/kg.K, on obtient les
besoins annuels de chaleur Q requis pour réchauffer 1 kg/h d’air :
Q = GL . cp en kJ/a = GL . cp/3 600 en kWh/a
Pour 1 kg/s, la formule est :
Qs = GL . cp ≈ GL en kWh/a

1. Annexe 1 de DIN 4710:2003-01. (Corrélation température de l’air – humidité de l’air d’après les chiffres mensuels.)

18
1.1 • Données 1.1.2 Température de l’air
météorologiques de base

Tableau 1.1.2-7 – Degrés-heures de ventilation GL en Kh/a pour Potsdam en fonction du temps


de fonctionnement et de la température de soufflage d’air*)

Température de soufflage d’air en °C


Fonctionnement
de 0.00 à…
18 19 20 21 22 23

1.00 4 136 4 502 4 867 5 232 5 597 5 963


2.00
3.00
8 379
12 731
9 110
13 826
9 840
14 922
10 571
16 018
11 301
17 114
12 032
18 209 1
4.00 17 172 18 633 20 094 21 555 23 016 24 477

DONNÉES DE BASE
5.00 21 664 23 491 25 317 27 143 28 969 30 796
6.00 26 114 28 305 30 497 32 688 34 880 37 071
7.00 30 262 32 818 35 375 37 932 40 489 43 045
8.00 34 158 37 076 39 996 42 917 45 839 48 761
9.00 37 708 40 945 44 223 47 504 50 789 54 076
10.00 40 910 44 443 48 024 51 705 55 348 58 996
11.00 43 932 47 744 51 621 55 545 59 525 63 531
12.00 46 640 50 728 54 894 59 115 63 400 67 749

13.00 49 205 53 547 57 990 62 505 67 087 71 757


14.00 51 703 56 282 61 000 65 806 70 683 75 654
15.00 54 224 59 038 64 032 69 127 74 299 79 568
16.00 56 842 61 896 67 166 72 522 78 020 83 591
17.00 59 626 64 940 70 489 76 171 81 937 87 840
18.00 62 618 68 211 74 053 80 033 86 119 92 365
19.00 65 824 71 709 77 859 84 171 90 601 97 208
20.00 69 212 75 425 81 918 88 591 95 384 102 354
21.00 72 830 79 398 86 253 93 289 100 445 107 781
22.00 76 614 83 544 90 762 98 163 105 684 113 385
23.00 80 528 87 821 95 404 103 169 111 056 119 122
24.00 84 586 92 243 100 191 108 321 116 573 125 004

*) Calculé d’après DIN 4710:2003-01.

Exemple
Le nombre de degrés-heures de ventilation annuels pour une installation de ventilation fonctionnant de
8 h à 18 h avec une température de soufflage d’air de 22 °C est, d’après le tableau 1.1.2-7 :
GL = 86 119 – 45 839 = 40 280 Kh/a
Le besoin annuel de chaleur par kg/s est :
Qs = 40 280 kWh/a.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

-5 Degrés-heures de refroidissement GK
Les degrés-heures de ventilation pour des températures extérieures plus élevées que la température de
soufflage (en cas de refroidissement) sont appelés degrés-heures de refroidissement. On entend par
degré-heures de refroidissement GK le produit du nombre d’heures de refroidissement par l’écart entre
la température extérieure moyenne et une température donnée de soufflage d’air.
Aussi est-il ici nécessaire de calculer des degrés-heures de refroidissement à différents moments de la
journée. On obtient alors les valeurs du tableau 1.1.2-8. Il ne s’agit que du refroidissement sensible de
l’air.
Si l’on tient compte de l’évaluation des températures moyennes par heure sur 30 ans établie dans
DIN 4710, on trouve une erreur au niveau de la journée, qui présente une température de soufflage
d’air plus élevée figurant sur le tableau 1.1.2-8.
Cette erreur pour GK est, pour une température ≤ 16 °C, inférieure à 10 %, et pour une température égale
à 18 °C d’environ 20 %. Les valeurs réelles sont par conséquent plus élevées. À noter qu’ici aussi,
l’annexe 1 de DIN 4710 contient les données mensuelles pour les installations fonctionnant 24 h sur 24,
et pour un fonctionnement entre 6 et 18 h, les valeurs annuelles pour différentes fréquences de tempé-
rature DIN 4710 figurent sur les tableaux 3.x.1 et 3.x.2.
La chaleur latente résulte des grammes heures de déshumidification et d’humidification. Il est toutefois
préférable, ce qui est courant, d’utiliser les différences d’enthalpie pour les calculs d’énergie. Sur
demande, les stations météorologiques mettent à disposition les estimations correspondantes. Celles-ci
sont en principe calculées pour 24 heures ou sur une période de 6 à 18 h à partir des différentes fréquen-
ces de DIN 4710.

19
1.1 • Données 1.1.3 Humidité de l’air
météorologiques de base

Tableau 1.1.2-8 – Degrés-heures de refroidissement GK en Kh/a pour Potsdam en fonction de la durée


de fonctionnement et de la température de soufflage d’air*)

Température de soufflage d’air en °C


Fonctionnement
de 0.00 à…
14 16 18

1.00 52 1 0
2.00 76 1 0
3.00 83 1 0
4.00 85 1 0
5.00 86 1 0
6.00 95 1 0
7.00 189 2 0
8.00 453 92 7
9.00 883 615 80
10.00 1 507 671 251
11.00 2 294 1 166 518
12.00 3 203 1 772 861

13.00 4 205 2 463 1 276


14.00 5 273 3 215 1 750
15.00 6 352 3 982 2 238
16.00 7 407 4 727 2 708
17.00 8 373 5 390 3 111
18.00 9 195 5 931 3 413
19.00 9 818 6 316 3 611
20.00 10 237 6 534 3 681
21.00 10 521 6 641 3 698
22.00 10 725 6 689 3 703
23.00 10 871 6 713 3 706
24.00 10 972 6 722 3 708

*) Calculé d’après DIN 4710:2003-01.

1.1.3 Humidité de l’air


Tandis que la vapeur d’eau contenue dans l’air joue un rôle minime dans le système de chauffage, celle-
ci est primordiale en génie climatique.

-1 Appellation
La quantité de vapeur d’eau contenue dans l’air peut être évaluée de 4 façons différentes, notamment :
a) par l’humidité relative ϕ (%) de l’air ;
b) par la température au thermomètre à bulbe humide tf (°C) ;
c) par la pression partielle pD de la vapeur d’eau dans l’air (mbar) ;
d) par la teneur en eau (ou la masse d’eau) x contenue dans 1 kg d’air sec (kg/kg d’air sec ou g/kg
d’air sec).
Les indications sur la teneur en vapeur d’eau d’après a) ou b) sont insuffisantes dans de nombreuses
applications. En effet sans l’indication de la température de l’air correspondante, les chiffres n’ont pas
de signification.
ϕ et tf varient avec la température de l’air, même si la valeur absolue de la teneur en eau de l’air reste
la même.
Il est préférable d’exprimer l’humidité à partir de c) ou d). Toutefois, il y a une toute série de cas
(par ex. traitement des matériaux organiques comme les textiles, le bois, le papier, le tabac), dans
lesquels le maintien d’une certaine humidité relative est requise. Au mieux, c’est la plupart du temps
la pression partielle de la vapeur d’eau qui est indiquée sur les tables de la météorologie, tandis que
dans les calculs en génie climatique on devra utiliser les valeurs de x (rapport de mélange en météo-
rologie). D’après les données figurant dans le paragraphe 1.1.3-4 page 23, ces deux valeurs peuvent
facilement se déduire l’une de l’autre.
Entre 0 et 40 °C, la teneur en vapeur d’eau est environ x ≈ 0,62 pD.

20
1.1 • Données 1.1.3 Humidité de l’air
météorologiques de base

-2 Humidité moyenne
Tout comme la température extérieure, l’humidité absolue de l’air à l’extérieur est aussi soumise à une
variation annuelle, voire aussi à une variation quotidienne. L’oscillation quotidienne moyenne est si
faible qu’on peut considérer comme pratiquement constante la pression partielle de la vapeur, si le temps
ne change pas (la pression atmosphérique). Dépendante de la température de l’air, l’humidité relative
est naturellement déterminée sur une période donnée (voir fig. 1.1.3-1). Sur une année, la pression
partielle de la vapeur, la teneur en eau de l’air, tout comme l’humidité relative, présentent des oscilla-
tions importantes, similaires à celles de la température.
À partir de là, il apparaît que la valeur maximale de la pression partielle moyenne de vapeur est en juillet
1
de 14 à 16 mbar maximum (x = 8,7 à 9,9 g/kg d’air sec) et en janvier varie entre 4 et 5 mbar minimum

DONNÉES DE BASE
(2,5 à 3,1 g/kg), et ce, dans toute l’Allemagne (voir fig. 1.1.3-1, fig. 1.1.3-2 et tableau 1.1.2-1).
Dans la fig. 1.1.3-3, on constate que la teneur moyenne en eau de l’air est de xm = 5,8 g/kg d’air sec.
Cette valeur est valable pratiquement pour toute l’Allemagne. La norme DIN 4710 présente les valeurs
correspondant à 15 stations. La marge d’oscillation, compte tenu des stations en altitude, va de 5,0
(Fichtelberg) à 6,2 g/kg d’air sec (Bremerhaven, Essen, Mannheim).
En supposant qu’une teneur en eau de 8 g/kg, correspondant à environ 22 °C/50 % d’humidité relative,
donne le meilleur confort, alors, dans la mesure où les pièces elles-mêmes ne présentent pas de sources
d’humidité, il faut donc déshumidifier l’air à l’aide de climatiseurs durant 71 jours courants et l’humi-
difier pendant 294 jours. Toutefois, dans la pratique, on réduit cette dépense en utilisant un seuil de tolé-
rance relativement large, entre 5 et 10 g/kg d’air sec.

-3 Heures-grammes d’humidification et de déshumidification


De même que dans le domaine du chauffage et du refroidissement, on utilise les notions de degrés-jours,
voire de degrés-heures, on peut utiliser les notions suivantes pour la teneur en eau de l’air :
de la vapeur d’eau en mbar
Pression partielle

Pression partielle de la vapeur


Pression partielle de la vapeur

d’eau en juillet

ier
d’eau en mbar

nv
Ja

Humidité relative illet


Ju

Pression partielle
de la vapeur d’eau en janvier

Heure de la journée Mois


© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

Fig. 1.1.3-1 : Évolution de l’humidité moyenne Fig. 1.1.3-2 : Évolution annuelle de la pression
au cours d’une journée de janvier et partielle de la vapeur d’eau contenue
d’une journée de juillet à Berlin Dahlem. dans l’air dans différentes villes.

Les jours-grammes d’humidification sont le produit du nombre de jours d’humidification et de la diffé-


rence entre une teneur en eau de l’air intérieur de x = 8 g/kg et une teneur en eau moyenne de l’air exté-
rieur. Les heures-grammes d’humidification sont définies de façon similaire.
La fig. 1.1.3-4 planimètre les heures-grammes d’humidification, sur un an, à raison de
Gf = 22 039 g.h/kg d’air sec/a = 22 039/24 = 918, soit 918 jours-grammes d’humidification par an.
Les jours-grammes de déshumidification sont de même le produit des jours de déshumidification et la
différence entre la teneur en eau de l’air intérieur, qui est de x = 8 g/kg, et la teneur moyenne en eau de
l’air extérieur. Les heures-grammes de déshumidification sont schématisées sur la fig. 1.1.3-4 :
Gsec = 3 310 g.h/kg d’air sec/a = 3 310/24 = 138 jours-grammes de déshumidification par an.
Ce calcul peut s’effectuer sans difficulté pour les 15 stations de DIN 4710, où l’on constate toutefois
des différences notoires. Potsdam présente par rapport à l’ancien relevé/de Berlin des heures de déshu-
midification plus élevées.
Exemple
Pour un fonctionnement de 10 h par jour sur 250 jours par an,
Gsec = 3 310 . 10/24 . 250/365 = 3 310 . 0,285 = 943 g.h/kg d’air sec/a
Ghumide = 22 039 . 10/24 . 250/365 = 22 039 . 0,285 = 6 281 g.h/kg d’air sec/a

21
1.1 • Données 1.1.3 Humidité de l’air
météorologiques de base

Déshumidification
3 310 gh/kg tr. L./a
ti on
jours
f ica

Heures par an
idi
hum
és
Teneur en eau x en g/kg

Valeur
moyenne

Humidification

Humidification
22 039 gh/kg tr. L./a

Mois Teneur en humidité × en g.h/kg d’air sec

Fig. 1.1.3-3 : Teneur en eau de l’air à Berlin. La valeur Fig. 1.1.3-4 : Courbe de fréquence cumulée
8 g/kg correspond à de l’air à 22 °C et de la teneur en eau de l’air à
50 % d’humidité relative. Potsdam (DIN 4710:2003-01).

Avec la chaleur d’évaporation de hD = 2 500 kJ/kg eau = 2 500/3 600 = 0,7 kWh/kg, chaque kg/h d’air
sera annuellement :
– taux de déshumidification (refroidissement latent)
Q = 943 . 0,7/1 000 = 0,660 kWh/kg/a
– taux d’humidification (chauffage latent)
Q = 6 281 . 0,7/1 000 = 4,397 kWh/kg/a
Pour d’autres teneurs en humidité, on peut utiliser le tableau 1.1.3-1a (données 1961-1990), qui indique
les valeurs Gsec et Ghumide, le tableau 1.1.3-1b prenant pour base les nouvelles données légèrement modi-
fiées de 1991-2005.
Tableau 1.1.3-1a – Heures-grammes de déshumidification Gsec et heures-grammes d'humidification Ghumide en
g.h/kg d'air sec/a pour Postdam en fonction de la teneur en humidité de l'air soufflé sur une
période de 24 h d'après DIN 4710:2003-01 (données météorologiques 1961-1990)

Teneur en humidité de l’air soufflé x en g/kg d’air sec


24 h
5 6 7 8 9 10 11 12

Gsec – 9 045 5 693 3 310 1 755 835 353 132

Ghumide 5 862 10 242 15 657 22 039 29 251 37 097 – –

Le tableau 1.1.3-1b tient compte des nouvelles données météorologiques disponibles depuis pour la
période 1991-2005 (voir tableau 1.1.3-4), sur le même modèle que le tableau -1a.
Tableau 1.1.3-1b – Heures-grammes de déshumidification Gsec et heures-grammes d'humidification Ghumide en
g.h/kg d'air sec/a pour Postdam en fonction de la teneur en humidité de l'air soufflé sur une
période de 24 h d'après DIN 4710.3 E:2009-08 (données météorologiques 1991-2005)

Teneur en humidité de l’air soufflé x en g/kg d’air sec


24 h
5 6 7 8 9 10 11 12

Gsec – 10 740 7 042 4 272 2 396 1 231 561 220

Ghumide 5 106 9 190 14 258 20 254 27 144 34 746 – –

22
1.1 • Données 1.1.3 Humidité de l’air
météorologiques de base

On observe que le changement climatique s’accompagne également d’une augmentation de l’humi-


dité, ce qui réduit légèrement les valeurs d’humidification et accroît celles de déshumidification.

-4 Valeurs extrêmes de l’humidité


On observe les valeurs minimales de la pression partielle de vapeur d’eau lors de journées particuliè-
rement froides. Par une température extérieure de – 20 °C, la pression partielle de la vapeur d’eau est
seulement de 0,6 mbar, même lorsque l’air est complètement saturé.
En revanche, on observe les valeurs maximales de teneur en humidité lors de journées estivales pluvieu-
ses, notamment lors de pluies orageuses. La pression partielle de la vapeur atteint en Allemagne des
1
valeurs allant jusqu’à 23 mbar.

DONNÉES DE BASE
Dans les régions tropicales, les valeurs atteignent environ 35 voire 40 mbar. 1

-5 Température et humidité1
L’humidité associée à la température correspondante est déterminante pour la qualité de l’air en génie
climatique (voir tableau 1.1.3-2 pages 24−25). DIN 4710:2003-01 indique des corrélations précises
entre l’humidité de l’air et la température pour 15 villes allemandes (voir tableau 1.1.3-3 pages 26−27).
On a besoin de ces indications lorsque l’air doit être déshumidifié suite à une humidité trop élevée ou
pour calculer le refroidissement dû à l’évaporation. Si par la suite on vérifie les valeurs de la tempéra-
ture et de l’humidité mesurées simultanément, il s’avère que : les jours de température maximale,
l’humidité reste la plupart du temps normale ; tandis que les jours où la température reste normale, des
maxima d’humidité sont enregistrés. La quantité maximale de chaleur contenue dans l’air (enthalpie),
c’est-à-dire la somme des quantités correspondantes à l’air sec et à la vapeur d’eau, est dans les deux
cas pratiquement la même. Il n’est donc pas vraiment sûr par des journées particulièrement chaudes que
l’air présente une teneur en humidité particulièrement élevée.
À l’exception des régions côtières, l’Allemagne présente une situation largement homogène, décrite
dans VDI 20782 par l’humidité absolue constante x = 12 g/kg d’air sec. Si l’on analyse les diagrammes
t,x (tableau 3 de la norme DIN 4710:2003), on remarque alors la faible occurrence des dépassements en
ce qui concerne l’enthalpie (6-7 h/a), tant pour les zones enclavées que pour les zones de vallée fluviale,
de sorte que dans un premier temps, il est possible de conserver la proposition de référence concernée :

tmax tmax tfmax x ϕ


Zone (VDI 2078)
˚C kJ/kg ˚C g/kg d’air sec %

2 enclave 1 31 62 21,4 12 43
3 enclave 2 32 63 21,7 12 40
4 vallées fluviales SW 33 64 22,0 12 38

Il va de soi que lors de la conception de l’unité de refroidissement, il faut vérifier en fonction de la cons-
truction si cet état « sec » représente l’état critique pour le refroidisseur, car selon l’écartement des ailet-
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

tes, l’écoulement des condensats peut être empêché et occasionner une perte d’efficacité. Il est alors
nécessaire de choisir un point de référence plus humide, de préférence sur la ligne h = const. Pour
ϕ = 75 %, on obtient alors les valeurs de référence suivantes :

tmax hmax x ϕ
Zone
˚C kJ/kg g/kg d’air sec %

2 24,8 62 14,6 75
3 25,0 63 14,8 75
4 25,2 64 15,1 75

Des travaux3 plus récents tiennent compte du réchauffement de l’atmosphère observé ces dernières
années et se fondent sur les 10 dernières pour recommander des valeurs de référence encore plus
élevées. Entre-temps, une initiative de VDI et VBI a amené le DWD à réévaluer les corrélations t,x pour
les 15 stations de la norme DIN 4710/2003, ce pour les 15 années allant de 1991 à 2005. Elles ont depuis

1. Jüttemann, H., et G. Schaal : HLH 10/82 page 355/60. Masuch, J. : HLH 11/82 page 387/93.
2. VDI 2078 : 1996-07, p. 25.
3. Albers, K.-J. et Eyrich, N : TAB 3 : 2006.

23
1.1 • Données 1.1.3 Humidité de l’air
météorologiques de base

Tableau 1.1.3-2 – Valeurs de la température et de l’humidité pour différentes villes du globe*) (ttr = température
sèche de l’air, th = température humide)

Été
Ville Niveau de la mer Hiver
en m ttr en °C
ttr en °C th en °C

Europe
Athènes 107 –2 36 22
Berlin 40 – 15 32 21
Bruxelles 100 – 10 30 21
Budapest 150 – 12 33 21
Bucarest 80 – 20 32 22
Hambourg 30 – 15 28 19
Helsinki 10 – 24 27 19
Istanbul 70 –4 34 23
Copenhague 10 – 13 28 20
Lisbonne 100 +3 34 22
Londres 40 –1 28 19
Madrid 650 –4 26 22
Marseille 70 –6 33 22
Moscou 140 – 30 31 21
Naples 60 –2 35 24
Nice 12 0 30 23
Oslo 30 – 17 27 19
Paris 50 – 10 32 21
Prague 200 – 16 32 19
Rome 50 –1 36 23
Séville 30 – 40 27
Sébastopol 20 – 12 34 –
Stockholm 50 – 19 27 19
Valence 25 –1 33 24
Viennes 200 – 15 33 21
Zurich 490 – 16 29 20
Afrique
Accra (Ghana) 27 19 33 27
Addis-Abeba 2 450 –3 27 19
Alexandrie 30 5 38 24
Alger 60 +3 37 26
Casablanca 230 +2 33 25
Dakar 20 15 36 23
Darussalam 15 17 33 28
Durban 5 10 35 24
Elisabethville 1 230 2 35 21
Freetown 10 18 33 27
Johannesburg 1 750 –3 30 21
Le Caire 110 4 40 22
Kapstadt 10 4 34 22
Lagos (Nigéria) 3 20 33 28
Léopoldville 320 16 35 28
Marrakech 470 3 41 –
Mombassa 15 – 33 26
Nairobi 1 800 7 28 18
Oran 100 – 35 26
Tanger 70 – 33 24
Teneriffa 60 10 31 –
Tombouctou 250 8 47 –
Tunis 65 +2 39 25
Tripoli 20 4 39 27
Windhuk 1 700 0 33 19
Asie
Aden 7 17 39 29
Ankara 850 – 14 35 20
Bagdad 60 4 45 23

*) ASHRAE Fundamentals 2005.


Köppen : ébauche des connaissances climatiques, Berlin 1931. Guide IHVE 1970/72.
Feuillet technique DKV 0-20 et 0-21 (association allemande de la technique du froid).
Quenzel : données météorologiques. 1969.
Diverses autres sources.

24
1.1 • Données 1.1.3 Humidité de l’air
météorologiques de base

Été
Ville Niveau de la mer Hiver
en m ttr en °C
ttr en °C th en °C

Bangkok 10 16 36 28
Basra 4 33 28
Djakarta 10 20 33 26
33 26
Beyrouth
Bombay
Chungching
30
10
230
4
16
3
34
36
28
27
1
Delhi 220 4 40 24

DONNÉES DE BASE
Hanoi 15 8 36 30
Hong Kong 30 6 33 28
Jerusalem 750 –2 35 21
Calcutta 10 10 38 28
Canton – 15 35 28
Koweït 5 4 45 31
Manilla 10 17 35 28
Mukden 70 – 35 26
Saigon 10 20 33 28
Seoul 87 – 14 32 26
Shanghai 10 –1 36 28
Singapour 0 18 32 28
Téhéran 1 200 –5 35 22
Tokyo 20 –3 33 26
Vladivostok 20 – 25 30 22

Australie 32 25
Brisbane 40 +4
30 35 21
Melbourne 0
35 23
Sidney 40 5

Amérique du nord 31 24
Bermudes 10 15
15 – 18 33 24
Boston 35 24
Cleveland 205 – 20
190 – 23 35 24
Chicago 38 26
Dallas 225 – 12
195 – 23 35 24
Detroit 28 23
Honolulu 5 15
60 –7 35 26
Houston 32 21
Los Angeles 165 2
5 2 33 26
Miami 30 23
Montréal 55 – 23
5 –7 35 26
Nouvelle Orléans 35 24
New York 130 – 18
105 – 23 31 23
Ottawa 35 24
Pittsburg 280 – 20
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

90 – 26 30 23
Québec 29 18
San Francisco 50 2
100 – 23 31 26
Toronto 35 26
Washington 40 – 18

Amérique centrale et
Amérique du Sud
Bogota 2 650 –1
20 21 18
Buenos Aires –1 35 24
Guatemala 1 500 7
25 31 23
Havane (Cuba) 15 32 26
La Paz 3 600 –2
120 23 14
Lima 15 31 24
Manaus 40 20
5 35 27
Maracaibo 21 35 28
Mexico City 2 300 2
10 26 16
Montevideo 2 33 23
Nassau 5 13
5 32 27
Panama 21 31 26
Rio de Janeiro 60 13
520 32 26
Santiago de Chile 2 32 20
San Juan, P. R. 10 20
780 32 26
Sao Paulo 4 31 24
Valparaiso 40 8 27 20

25
1.1 • Données 1.1.3 Humidité de l’air
météorologiques de base

Tableau 1.1.3-3 – Corrélation entre la température de l’air, t, et la teneur en vapeur d’eau, x, pour l’année ;
Potsdam ; valeurs mesurées ; 24 h/jour. Nombre annuel moyen des cas (en dixièmes) ; mesures
horaires de la période 1961-1990 (tableau 341 de DIN 4710:2003-01)

t/x 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
35 3 1
34 1 3
33 1 1 1 1 4 2
32 1 0 2 5 7 8
31 0 1 1 2 4 6 15 20
30 1 1 3 8 11 19 29
29 0 2 7 10 19 32 33
28 1 2 10 16 33 40 46
27 2 3 8 19 45 65 66
26 1 3 14 30 63 81 77
25 1 3 7 23 42 72 96 105
24 1 2 16 31 69 101 119 124
23 0 4 15 51 86 139 157 149
22 0 5 19 55 101 167 178 197
21 1 8 29 71 143 209 218 210
20 1 11 33 98 173 238 268 248
19 2 17 56 121 214 302 323 303
18 5 23 69 153 271 367 362 340
17 3 37 100 166 295 413 456 390
16 5 51 107 214 376 485 525 495
15 10 59 136 239 421 574 630 643
14 11 63 170 269 485 698 702 945
13 0 16 74 189 330 577 810 946 839
12 0 27 85 222 416 716 936 1 338 109
11 3 28 112 244 470 818 1 277 686
10 4 36 139 323 603 1 027 1 486 42
9 3 53 161 364 710 1 391 749
8 4 66 229 515 979 1 602 62
7 7 76 276 700 1 347 1 044
6 7 93 360 961 1 908 134
5 6 103 513 1 476 1 559
4 12 133 664 2 164 753
3 10 174 947 2 522 20
2 1 19 207 1 375 1 910
1 0 28 270 2 073 990
0 36 392 3 091 24
–0 0 42 515 1 996
–1 62 848 1 350
–2 1 79 1 308 451
–3 1 101 1 230
–4 139 894
–5 0 175 620
–6 272 427
–7 0 395 152
–8 2 446 8
–9 2 302
– 10 3 181
– 11 2 219
– 12 3 156
– 13 6 117
– 14 11 76
– 15 23 38
– 16 34 4
– 17 26
– 18 24
– 19 7
– 20 6
– 21 1
– 22 0
– 23 2
– 24 1
Total 156 3 045 7 715 14 195 13 373 10 629 10 074 9 270 7 311 5 381

Exemple : t = 6 °C ; x = 5 g vapeur d’eau (WD)/kg d’air sec


L’état où la température de l’air t = 6 à 6,9 °C, et x = 5 à 5,9 g WD/kg d’air sec, se produit en moyenne 1 908 dixièmes
d’heures par an, soit 190,8 heures par an.

26
1.1 • Données 1.1.3 Humidité de l’air
météorologiques de base

10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 Total
1 5
1 1 1 0 7
5 3 3 2 21
9 6 3 4 2 0 47
17 6 7 8 3 0 90
19 14 12 9 3 2 132
33
44
21
29
16
18
9
12
2
7
1
2
1
2
0
0
186
262
1
61 42 26 16 12 2 1 1 369

DONNÉES DE BASE
87 58 28 15 5 1 1 0 464
92 64 41 21 8 3 1 0 578
116 86 45 24 9 5 1 748
129 94 54 26 9 4 1 916
147 110 58 28 10 3 1 079
185 120 72 29 13 3 1 311
202 131 76 42 19 2 1 542
257 163 94 56 4 1 909
263 195 170 25 2 244
357 315 113 2 647
454 313 8 3 033
641 38 3 391
264 3 606
1 3 781
3 849
3 638
3 663
3 431
3 457
3 450
3 462
3 658
3 726
3 672
3 513
3 361
3 543
2 553
2 260
1 839
1 339
1 033
795
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699
547
456
304
283
221
159
122
87
61
38
26
24
7
6
1
0
2
1
3 385 1 808 845 326 106 27 8 2 0 87 656

27
1.1 • Données 1.1.3 Humidité de l’air
météorologiques de base

été publiées sous l’intitulé VDI 4710 .3 E 1. Elles ne montrent pas de profonds changements, mais toute-
fois des changements perceptibles. Le tableau 1.1.3-4 illustre cela par l’exemple de Potsdam. En compa-
rant les tableaux 1.1.3-3 et -4, on constate d’abord que :
– la température maximale passe de 35 à 38 ˚C ;
– la température minimale passe de –24 à –18 ˚C ;
– l’humidité maximale passe de 18 à 19 g/kg d’air sec.
Une analyse de l’ensemble des stations excluant les valeurs extrêmes particulières, mais intégrant un
léger dépassement toléré d’environ 10 à 15 h/a (environ 1 à 1,5 % de toutes les heures) conduit à des
valeurs présentant des différences seulement marginales par rapport à celles admises jusqu’ici. Des
groupes de travail DIN ou VDI les définiront prochainement.
La description des corrélations t,x selon VDI 4710.3 projette d’intégrer dans les pages de tableau des
informations supplémentaires telles que les degrés-jours pour différentes températures limites, fréquen-
ces cumulées d’enthalpie estivale, heures-grammes d’humidification et de déshumidification, comme le
montre ici l’exemple de Potsdam (tableau 1.1.3-4).
Les différences par rapport au tableau 1.1.3-1a sont perceptibles, mais restent mineures. Les nouvelles
valeurs sont directement comparées dans le tableau 1.1.3-1b.
Le tableau 1.1.3-5 indique l’ordre de grandeur des points de référence en période estivale et hivernale
d’après la définition ci-dessus pour la température, la teneur en vapeur d’eau et l’enthalpie. Le
tableau 1.1.3-5 a été précisé pour le livre blanc VDI 4710.3, de sorte que les dépassements des seuils
maximal et minimal soient compris entre 0,09 et 0,15 % environ. Le niveau d’enthalpie convient. Seule
Mannheim s’écarte vers une valeur supérieure (h = 67 kJ/kg), les stations de montagne tendant vers le
bas (Fichtelgebirge avec h = 54 kJ/kg).
Pour définir les caractéristiques des matériaux et des équipements dans différentes régions du globe, on
distingue 4 climats :

Climat froid .............................. moyenne mensuelle la plus faible Groenland, Sibérie


inférieure à – 15 °C

Climat tempéré......................... moyenne mensuelle entre – 15 °C et Europe du Nord, Europe


+ 25 °C centrale, États du nord de
l’Amérique.

Climat sec................................. moyenne mensuelle la plus haute Afrique du Nord, Arabie,


supérieure à + 25 °C États du sud de l’Amérique.

Climat tropical.......................... au moins une moyenne mensuelle Inde, Afrique équatoriale,


supérieure à + 20 °C et 80 % d’humi- Amazonie
dité relative

Exemple de climat à l’étranger, voir fig. 1.1.3-5, cf. infra les informations VDI 4710.1.

Hanovre Assouan

th
Température

Température de l’air ttr Température humide th


Humidité relative

Fig. 1.1.3-5 : Exemples de climats.


Mois

1. VDI 4710.3 E : 2009-08.

28
1.1 • Données 1.1.3 Humidité de l’air
météorologiques de base

Tableau 1.1.3-4 – Corrélation entre température de l’air t en °C et teneur en eau x en g WD/kg d’air sec pour
l’année. Postdam, période de 1991 à 2005

Nombre annuel moyen des cas (en dixièmes d’heures), 24 mesures horaires par jour

DONNÉES DE BASE
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Total
FREQc
FREQc = fréquence cumulée

Fréquence cumulée des enthalpies estivales (en dixièmes d’heures)


Enthalpie (kJ/kg d’air sec)

Fréquence cumulée

29
1.1 • Données 1.1.3 Humidité de l’air
météorologiques de base

Nombre annuel moyen des cas (en dixièmes d’heures), 24 mesures horaires par jour
Total FREQc

FREQc = fréquence cumulée

Températures Journées
limites (°C) seuils (KD)
Seuil d’humidité (g/kg d’air sec)
Heures-grammes d’humidification (gh/kg d’air sec)
Heures-grammes de déshumidification (gh/kg d’air sec)

30
1.1 • Données 1.1.3 Humidité de l’air
météorologiques de base

Tableau 1.1.3-5 – Proposition de définition des points de référence pour la température et l’humidité extérieures
ainsi que l’enthalpie en fonction d’un risque précis 0,1 % = 8,8 ≈ 9 h/a, émanant du livre blanc
VDI 4710.3

Été Hiver
Station représentante
DIN 4710
t (˚C) h (kJ/kg) t (˚C)

Bremerhaven 30 63 – 10
1
Rostock-Warnemünde 30 61 – 10

DONNÉES DE BASE
Hamburg-Fuhlsbuttel 31 62 – 12

Potsdam 33 64 – 14

Essen 31 64 – 10

Bad Marienberg 29 59 – 12

Kassel 32 63 – 12

Braunlage 28 58 – 15

Chemnitz 31 62 – 14

Hof 30 60 – 16

Fichtelberg 24 54 – 17

Mannheim 34 67 – 12

Mühldorf/Inn 32 65 – 19

Stötten 29 61 – 14

Garmisch-Partenkirchen 31 62 – 17

En génie climatique, la fréquence des valeurs d’enthalpie sur l’année est importante pour calculer la
rentabilité. La fig. 1.1.3-6 montre la courbe de fréquence globale en Allemagne, la fig. 1.1.3-7 donne
la variation annuelle de l’enthalpie mensuelle moyenne.
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Enthalpie h

Francfort Munich
Berlin

Fig. 1.1.3-6 : Fréquence globale annuelle


de l’enthalpie en Allemagne.
Heures sur l’année h

31
1.1 • Données 1.1.3 Humidité de l’air
météorologiques de base

La fig. 1.1.3-8 présente des données détaillées temporaires, telles qu’elles sont utilisées pour calculer la
consommation d’énergie consacrée au traitement de l’air.

heures
Francfort
Munich

Enthalpie-heures
Enthalpie

Berlin
Berlin
Francfort

Munich heures

Mois Valeur limite d’enthalpie hfin

Fig. 1.1.3-7 : Variation annuelle de l’enthalpie Fig. 1.1.3-8 : Enthalpie-heures sur l’année pour le chauffage
moyenne mensuelle en Allemagne*). et l’humidification sur une durée de 24 h, et un
fonctionnement de 10 h (de 7 à 17 h) en fonc-
tion de la valeur limite hfin*).
*) Selon VDI 2071-2:1983-03.
Indication : la nouvelle édition de la VDI 2071:1997-12
contient les méthodes graphiques d’approximation. *) Selon VDI 2071-2:1983-03.

Exemple
L’enthalpie h = 33 kJ/kg correspondant à un point de rosée de 11,5 °C de l’air ambiant à 22 °C avec une
humidité relative de 50 %. Elle est plus faible pour 6 300 heures par an avec 24 h/24 de fonctionnement
de l’installation. Elle est supérieure pour un fonctionnement durant 2 460 heures (fig. 1.1.3-6).
Tout comme la température et l’humidité, le concept d’heures est également utilisé pour l’enthalpie. Les
enthalpie-heures sont le produit du nombre des heures annuelles et de la différence d’enthalpie entre
l’air extérieur et une valeur limite admise pour l’air soufflé hfin (fig. 1.1.3-8).
Exemple
Pour un air soufflé avec hfin = 33 kJ/kg et une période de 24 h, les enthalpie-heures à Berlin (fig. 1.1.3-8) sont
de :

kJ h MWh
105 000 ⋅ = 105
kg a a ⋅ kg/s
Avec un débit massique d’air de 1 kg/s, l’énergie annuelle pour réchauffer et humidifier l’air extérieur
avec hfin = 33 kJ/kg est par conséquent :
Q = 105 MWh/a.
La figure 1.1.3-8 peut également s’obtenir en planimétrant la surface entre la courbe de la figure 1.1.3-7
et hfin. Application également pour la récupération de la chaleur (fig. 4.3.8-8).
La VDI (Verein Deutscher Ingenieure : Association des ingénieurs allemands) rassemble les méthodes
permettant de calculer les coûts d’énergie annuels pour traiter l’air dans les installations de conditionne-
ment d’air1. Tout comme sur le feuillet 3, entre-temps retiré de la VDI 2067, on a également défini des
zones dans le feuillet 21 où sont respectivement figurés des processus à chaque fois définis dans le clima-
tiseur (p. ex. la zone I pour chauffer, humidifier, la zone II pour refroidir, la zone III pour déshumidifier,
refroidir, réchauffer, zone IV pour simplement réchauffer) (voir fig. 1.1.3-9).
Pour chaque zone, l’air extérieur, l’enthalpie moyenne et les différences d’enthalpie nécessaires pour le
traitement de l’air sont donnés.

1. VDI 2067-21:2003-05 remplace VDI 2067-3:1983-12. Cette directive appartient à un ensemble de directives décrivant les
calculs des besoins en énergie valables pour tous les domaines de la technique appliquée au bâtiment : Bases feuillet 10,
méthode de calcul feuillet 11 (remplacé par noyau de calcul dans VDI 6007), besoin en énergie pour le chauffage de l’eau pota-
ble feuillet 12, chauffage à eau chaude feuillet 20, traitement de l’air feuillet 21 etc., répartition des dépenses en énergie
(feuillet 30), installations solaires (feuillet 40), pompes à chaleur (feuillet 42), centrale de cogénération (feuillet 44), chauffage
à distance (feuillet 46). Une grande partie des derniers feuillets sont encore en préparation.

32
1.1 • Données 1.1.3 Humidité de l’air
météorologiques de base

On trouve, pour 15 stations allemandes, les fréquences sous forme d’un total annuel pour 12 et
24 heures, et aussi sur 24 heures mensuellement. De cette façon, les degrés-jours pour le chauffage ou
le refroidissement de l’air peuvent être indiqués en fonction des points de référence souhaités, tout
comme les grammes-heures pour l’humidification ou la déshumidification de l’air.
Suivant les phases de traitement de l’air d’une installation, il est possible de modifier et/ou de subdiviser
les zones indiquées (p. ex. suivant les lignes d’enthalpie constantes avec un saturateur d’eau).
Dans VDI 2067-21 sont indiqués les algorithmes pour les différents types d’installation. Les calculs
manuels, plus laborieux, devraient toutefois être remplacés par des programmes appropriés au moyen
d’une évaluation des différentes données de la DIN 4710. 1
Actuellement, les firmes spécialisées dans les logiciels préfèrent pour leurs installations les tests de réfé-

DONNÉES DE BASE
rence qui sont établis de façon analogue aux zones climatiques de la DIN 4710, à partir du même ensem-
ble de données, et disponibles depuis auprès du DWD (service allemand de météorologie). Toutefois,
ceux-ci ne constituent qu’un ensemble partiel, alors que les tableaux 3 de la DIN 4710 décrivent de
façon exhaustive toutes les données des années 1961-1990.
Note : l’évolution accélérée de la technique de calcul fait que peu d’analyses énergétiques annuelles sont
faites manuellement.
On renonce donc ici aux évaluations partielles alors habituelles, comme le VDI 2067-3, maintenant
supprimé. La DIN 4710:2003-01, entre-temps publiée permet, au moyen du tableau 3 (cf. tableau 1.1.3-
3) et des algorithmes indiqués dans le VDI 2067-21:2003-05, d’appliquer les calculs correspondants aux
différents systèmes de climatisation, voire au degré de confort spécialement souhaité, auquel cas une
telle évaluation spécifique ne pose pas de problème, puisque la DIN 4710 sert aussi de DWG-CD.
Les firmes spécialisées dans les logiciels préfèrent toutefois (cf. supra) les tests de référence, fidèles au
plan énergétique, et qui sont aussi valables 1 pour les 15 postes de la DIN 4710 et permettent de présenter
les installations pour un laps de temps précis. Sans doute toutes les conditions reconnues comme possi-
bles ne sont-elles pas incluses dans la DIN 4710, mais en référence à la stratégie d’installation correcte
au plan temporel, de tels résultats sont très fiables pour des données énergétiques.
Cela ne vaut pas pour des données de valeurs extrêmes. Pour obtenir ici un niveau de sécurité équi-
valent, les données sont combinées de façon à correspondre aux tests de référence pour 3 mois d’un
hiver extrême et pour 3 mois d’un été extrême, et permettre par exemple de déterminer la fréquence
de dépassement d’une température limite dans une pièce lors d’un été extrême par rapport à un été
moyen.
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Fig. 1.1.3-9 : Répartition des zones permettant de distinguer les différents processus de traitement de l’air pour
une installation RTL, sur un graphique h, x.

Cependant, les procédés classiques en donnent une bonne idée et peuvent être utilisés pour procéder à
une évaluation de base.

1. Christoffer, J. ; Deutschländer, Th. ; Webs, M. : Tests de référence pour conditions météorologiques moyennes et extrêmes
TRY (2004) Offenbach, autoédition du service météorologique allemand.

33
1.1 • Données 1.1.3 Humidité de l’air
météorologiques de base

Les corrélations t, x de DIN 4710 permettent une interprétation beaucoup plus fiable que les valeurs
limites ttr et tf ; par exemple, selon le tableau 1.1.3-2, on peut d’après tous les critères (température,
humidité, enthalpie) déterminer avec précision un risque de dépassement défini.
Comme cette précision est particulièrement importante pour les applications industrielles (par exemple
dans le textile), les services météorologiques allemands de Hambourg et de la VDI ont décidé d’établir
des statistiques analogues pour 20 sites hors d’Europe, qui doivent ensuite fournir une précision quasi
comparable lors de l’interprétation. Le projet VDI 4710,1 est paru en décembre 2006, le livre blanc en
décembre 20081. VDI 4710,1 comprend les données météorologiques de 20 stations hors Europe situées
dans des zones climatiques très diverses, allant de l’Alaska à l’Australie. Bien entendu, il ne saurait être
question d’universalité, mais le format des données ayant été également choisi pour DIN 4710, il est
désormais possible et aisé d’effectuer aussi des calculs pour les stations hors Europe au moyen des
programmes classiques.
De par ses activités liées aux prévisions météorologiques et ses accords avec la WMO (World Meteorological
Organization), le DWD (service météorologique allemand) reçoit toutes les trois heures une importante quan-
tité de données pertinentes provenant de 5 000 stations à travers le monde ; il peut donc mettre à disposition
sur demande des statistiques concernant de nombreux autres endroits (service alors payant).
À titre d’exemple seulement, voici un tableau extrait de VDI 4710,1 : le tableau 1.1.3-6 indique la corré-
lation t,x pour Abu Dhabi.
Pour de plus amples explications sur VDI 4710,1, se reporter à 2.
Concernant les fréquences cumulées marginales, de nombreux calculs peuvent être rapidement effectués
– par exemple pour déterminer la quantité de condensats dans le cas d’une déshumidification. L’avan-
tage de présenter toutes les caractéristiques dans une vue d’ensemble est manifeste.

-6 Hygrométrie
Une grande partie des matériaux de notre environnement contiennent de l’eau en plus ou moins grande
quantité. La teneur en eau dépend de l’humidité relative de l’air. Ces matières sont dites hygroscopiques.
Lorsque l’humidité de l’air ambiant persiste assez longtemps, s’installe un état d’équilibre, au cours
duquel la matière concernée ni ne capte l’eau ni ne l’élimine. Exemple fig. 1.1.3-10 qui présente les
isothermes de sorption de différentes matières.

ir
out
on Cu
Teneur en eau en % massique

m
de is
ne
Lai n Bo
to
Co
e
-nylo
n état
n d’ac
Perlo Soie

e
nit
ac

Lig
b

les
Ta

a
C éré
ie r
Pai
n Pap

Lin
Coke Caoutchouc

Humidité relative de l’air en %

Fig. 1.1.3-10 : Teneur en eau d’équilibre de différentes matières à 20-30 °C.


Courbe d’adsorption et de désorption*)

*) Cahier de référence 6 de la communauté spécialisée des installations de séchage et de traitement de l’air de la VDMA. 1964.

1. VDI 4710-1 : Statistiques météorologiques de stations hors d’Europe, 2013.


2. Masuch, J. ; Rosenhagen, G. ; Dehne, K. ; Riecke, W. ; Hollenbach, K. : Présentation de données climatiques hors Europe
pour la technique du bâtiment HLH 58 (2007), H. 4-7.

34
1.1 • Données 1.1.3 Humidité de l’air
météorologiques de base

Tableau 1.1.3-6 – Corrélation température de l’air t (en °C)/teneur en eau x (en g WD/kg d’air sec) : nombre
annuel moyen des cas (en dixièmes d’heures), station d’Abu Dhabi, période de référence :
1990-1999

DONNÉES DE BASE
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Total

Fréquence cumulée

35
1.1 • Données 1.1.3 Humidité de l’air
météorologiques de base

Fréquence
Total
cumulée

36
1.1 • Données 1.1.4 Rayonnement solaire
météorologiques de base

ay 1.1.4 Rayonnement solaire1,2


Le rayonnement solaire a également son importance pour le chauffage puisqu’il représente une source
de chaleur complémentaire, néanmoins très variable. En hiver, du fait que le Soleil est bas, l’apport
de chaleur qui passe à travers une fenêtre est considérable, et ce malgré la courte durée d’ensoleille-
ment ; c’est surtout dans les nouvelles constructions, où sont présents des vitrages isolants et autres
protections permettant de retenir la chaleur, que la charge de chauffage est couverte facilement durant
la phase de rayonnement solaire et l’on devrait plutôt penser à des mesures contre l’excès de chaleur.
Mais dans les constructions anciennes, où l’on trouve de grandes fenêtres, les rayons du Soleil
peuvent, dès mars ou avril, couvrir le besoin en chaleur d’une pièce. Dans les installations de venti-
1
lation et de génie climatique, on doit faire particulièrement attention au rayonnement solaire, étant

DONNÉES DE BASE
donné qu’il constitue la partie essentielle de la charge froide extérieure lors du refroidissement des
locaux. On comprend ainsi l’aspiration à une protection mobile contre le Soleil, afin de bénéficier de
l’énergie solaire dans les pièces en hiver (utilisation passive d’énergie solaire) et pour s’en protéger
l’été contre l’excès de chaleur. 12
Dans le cadre de la tendance globale actuelle d’économie d’énergie, l’énergie solaire revêt une impor-
tance de plus en plus considérable (voir partie 2.2.2-5 page 575).

-1 Constante solaire
Si la Terre n’avait pas d’atmosphère, un flux
de chaleur d’environ 1,37 kW/m2 se diffuserait
sur une surface terrestre perpendiculaire aux
Pertes par diffusion
rayons du Soleil. On appelle ce chiffre cons-
tante solaire et sa valeur oscille entre 1,33 et Intensité à la limite
1,42 kW/m2 suivant la distance Terre-Soleil.
Absorption par O3
de l’atmosphère
Le rayonnement total se répartit selon la

Absorption par CO2


Intensité

température de rayonnement du Soleil (environ


6 000 K) sur une assez grande longueur d’onde Absorption par H2O
correspondant à la fig. 1.1.4-1. Le maximum
du rayonnement se situe dans la partie des
rayons visibles, soit à environ μ = 0,5 μm.
L’énergie totale est transmise des longueurs Lumière
visible
d’ondes allant de 0,2 à 3,0 μm. La surface
située en dessous de la courbe supérieure
représente la constante solaire.
Le passage du rayonnement à travers l’atmos- Longueur d’onde
phère entraîne une diminution de la lumière
solaire en raison de divers phénomènes : Fig. 1.1.4-1 : Intensité du rayonnement solaire.
dispersion sur des molécules présentes dans
l’air et autres de ses composants (poussière,
vapeur). Plus forte dispersion des parties à
ondes courtes, d’où apparition de ciel bleu. L’absorption spectrale différente des gaz poly atomiques,
en particulier O3, H2O, CO2 (fig. 1.1.4-1). (Les gaz diatomiques N 2 et O2 laissent passer le rayonnement
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presque sans obstacle.)


Répartition d’énergie à la surface de la Terre :
– rayonnement ultraviolet ≈ 6 % ;
– rayonnement visible ≈ 50 % ;
– rayonnement infrarouge ≈ 44 %.
L’ozone situé entre environ 20 et 50 km d’altitude absorbe notamment les rayonnements ultraviolets, si
bien que le rayonnement de longueur d’onde inférieure à 0,29 μm ne parvient pas jusqu’à la Terre.
La teneur de l’air en ozone est en soi très faible ; à la pression atmosphérique, elle correspond à une
couche d’épaisseur de 2 à 3 mm seulement.
Le dioxyde de carbone absorbe en particulier les rayonnements de longueurs d’ondes comprises entre
2 et 2,8 μm ; entre 4,2 et 4,4 μm et de 13 à 17 μm.

1. Christoffer, J., K. Dehne et J. Masuch, HLH 12/03, 1/04 et 2/04.


2. Nehring, G. : Ges.-Ing. 1962 page 230/42.
Gütler, G. : HLH 1971 page 99/104.
Aydinli, S. : Thèse de l’Université Technique de Berlin 1981.
Krochmann, J., entre autres : Rapport FLT. 3/1/4/82, KI 20/92, page 247/51.
Schneider, W. : Ki 3/76. page 119/22.
Kasten, F., entre autres : Rapport BMFT T84 –125/1984.
Müller, H. : HLH 1/82 page 15/25.

37
1.1 • Données 1.1.4 Rayonnement solaire
météorologiques de base

La vapeur d’eau absorbe notamment les rayonnements de longueurs d’ondes suivantes : 0,72 ; 0,93 ;
1,1 ; 1,4 ; 1,8 ; 2,3 à 2,5 ; 4,4 à 8,5 ; 12 à 60 μm.
La quantité de vapeur d’eau contenue dans l’atmosphère étant variable, son absorption est soumise à
de fortes variations. À une pression partielle de vapeur moyenne de 13 mbar, l’énergie totale absorbée
par la vapeur d’eau correspond à environ 10 % du rayonnement solaire.
Des couches de brume et de poussière sont principalement présentes dans l’air au-dessus des grandes
villes et des zones industrielles, ce qui entraîne un affaiblissement important du rayonnement, notam-
ment lorsque le Soleil est bas. Toutefois, les mesures prises au cours des 20 dernières années pour main-
tenir l’air propre se sont révélées efficaces et ont contribué à une très nette amélioration.
Dans tous les cas, l’affaiblissement du rayonnement solaire est d’autant plus grand que le parcours
aérien des rayonnements est long, d’où, comme pour la température, un cycle quotidien et annuel de
l’intensité du rayonnement solaire.

-2 Facteur de trouble de Linke TL


Il existe différentes manières de décrire le phénomène de réduction du rayonnement dans l’atmosphère 1. Le
facteur de trouble de Linke2 TL s’est imposé en génie climatique, lequel part d’une atmosphère idéalement
pure et sèche (TL = 1). Le facteur de trouble réel (par exemple (TL = 4) correspond aux chiffres que l’on
pense être caractéristiques d’atmosphères pures qui provoquent le même trouble que l’atmosphère réelle.
Il y a encore quelques décennies, on a constaté des différences de troubles localement considérables (en
juillet, par exemple, avec TL entre 3 et 5). Par conséquent, les directives générales correspondantes distin-
guèrent l’atmosphère pure, l’atmosphère urbaine et l’atmosphère industrielle 3. À partir d’analyses spéci-
fiques, on a même trouvé des valeurs supérieures à 10 en hiver dans les centres-villes, où les chauffages
individuels sont nombreux. D’après les statistiques de Kasten et al.4 sur le rayonnement, on a constaté
une répartition toute autre du trouble grâce à l’amélioration des émissions de chauffage en hiver (tendance
aux chauffages centraux au fioul et au gaz avec surveillance des émissions) et généralement toute l’année
par la réduction des émissions dans les agglomérations (dépoussiérage, désulfuration, dénitratation de
centrales électriques), ainsi que par la diffusion des émissions (de hautes cheminées). Il n’existe en prin-
cipe plus qu’une seule zone de rayonnement pour l’Allemagne (les jours sans nuage) de même que,
jusqu’à présent, le facteur de trouble a, tout comme auparavant, un cycle spécifique conditionné par les
fluctuations saisonnières de la teneur en vapeur d’eau de l’atmosphère. La valeur moyenne en juillet passe
de TL = 4 (autrefois appelé « trouble urbain ») à TL = 6. L’oscillation du trouble est considérable. Pour les
analyses extrêmes (calculs à interpréter, charge en froid 5), on utilise « la valeur moyenne, de laquelle on
soustrait l’écart standard », calcul duquel résulte le rayonnement global prévu en termes statistiques. Le
tableau 1.1.4-1 donne un aperçu des variations annuelles du trouble (moyen, extrême) et la classification
du rayonnement maximal sur une surface normale (à chaque fois à midi heure solaire).
Apport maximal du rayonnement les jours sans nuage, calculé selon le tableau 1.1.4-1 en avril avec
Itotal = 1 047 W/m2, puis rayonnement diffus de 164 W/m2.
En cas de trouble moyen, le rayonnement total maximum atteint 949 W/m2 en mai et un rayonnement
diffus maximal de 233 W/m2 en août.
Indication : lorsque les nuages sont légers et en altitude (cirrostratus), le rayonnement diffus peut
s’avérer plus important encore, et atteindre environ 350 W/m2. Ceci est important pour évaluer les mesu-
res de protection contre le Soleil sur des surfaces orientées au nord.
La fig. 1.1.4-2 présente le cycle quotidien du rayonnement solaire direct sur des murs orientés différem-
ment en juillet par rayonnement total extrême (facteur de trouble : TL = 4,3).
Le tableau 1.1.4-2 indique les cycles quotidiens de rayonnement solaire direct et diffus pour les deux
caractéristiques de troubles constatés en juillet avec TL = 6,1 (valeur moyenne) et TL = 4,3 (situation
extrême de valeur moyenne moins l’écart standard) de nouveau selon le tableau 1.1.4-1. Les valeurs
extrêmes sont importantes pour les calculs d’interprétation et des examens énergétiques peuvent, à côté
des valeurs qui aujourd’hui et déjà depuis quelques années sont comprises essentiellement comme étant
directes, trouver également une autre application de ces valeurs moyennes. Des valeurs mesurées du
rayonnement global G (la somme du rayonnement direct et diffus reçue à l’horizontale) sont actuelle-
ment disponibles dans 42 stations du réseau de mesure du service météorologique allemand (DWD) 6.

1. Foitzik L. et H. Hinzpeter – Rayonnement solaire et air trouble. Geest et Portig, 1958.


2. Linke F. et K. Boda – Propositions pour calculer le degré de trouble de l’atmosphère. Revue météorologique 39 (1922),
page 61 et suivantes.
3. Selon DIN 4710:1982-11.
4. Kasten et al. – Répartition dans l’espace et dans le temps du rayonnement solaire en RFA. Rapport de recherche BMFT
T84-125, 1984.
5. VDI 2078:1996-07 et DIN 4710:2003-01.
6. Se reporter à DIN 4710:2003-01 pour plus d’informations.

38
1.1 • Données 1.1.4 Rayonnement solaire
météorologiques de base

Tableau 1.1.4-1 – Facteurs de trouble et rayonnement pendant les jours sans nuage (latitude 50° nord)

Trouble moyen Trouble faible


(rayonnement diffus élevé) (rayonnement total élevé)

Mois Rayonnement maximal Rayonnement maximal


sur surface normale sur surface normale
TL TL
Idir
W/m2
Idif
W/m2
Itotal
W/m2
Idir
W/m2
Idif
W/m2
Itotal
W/m2
1

DONNÉES DE BASE
Janvier 3,7 591 157 748 2,7 748 123 871
Février 4,1 663 188 851 3,1 795 152 947
Mars 4,6 714 209 923 3,3 860 164 1 024
Avril 5,1 725 216 941 3,5 883 164 1 047
Mai 5,3 738 211 949 3,7 883 162 1 045
Juin 6,1 682 223 905 4,3 830 176 1 006
Juillet 6,1 670 228 898 4,3 820 180 1 000
Août 5,9 649 233 882 4,1 810 183 993
Septembre 5,4 629 228 857 3,9 779 183 962
Octobre 4,2 643 189 832 3,0 800 146 946
Novembre 3,6 598 152 750 2,9 706 129 835
Décembre 3,5 538 137 675 2,7 671 113 784

Rayonnement solaire direct

Normal
izon
or t
al
H

Fig. 1.1.4-2 : Rayonnement solaire direct sur des murs orientés


différemment en juillet à une latitude nord de 50°
avec un facteur de trouble TL = 4,3 (trouble léger).
Heure solaire

-3 Rayonnement solaire direct sur une surface quelconque


À partir des chiffres du tableau 1.1.4-2, on peut constater que le rayonnement solaire direct se détermine
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

facilement sur n’importe quelle surface au moyen des fonctions trigonométriques). 1


Le rayonnement résulte généralement de Idir norm et se diffuse sur une surface généralement inclinée à la
verticale sous l’angle a.
Ia = Idir norm.cos η
avec η = angle situé entre la normale à la surface et la direction du rayonnement solaire (fig. 1.1.4-3).
Il s’ensuit :
cos η = cos h . cos α . cosβ + sin h . sin α
avec
h = hauteur du soleil
β = ao ± aw = angle d’ouverture horizontal
ao = azimut du Soleil
aw = azimut de la surface
α = angle d’inclinaison de la surface par rapport à la verticale.
Pour les surfaces verticales (α = 0), on en déduit :
cos η = cos h . cos β

1. VDI 2078-28:1996-07

39
1.1 • Données 1.1.4 Rayonnement solaire
météorologiques de base

Les valeurs de h, ao et aw se calculent en fonction de chaque latitude et longitude ainsi que pour chaque
période donnée, ou peuvent être déduites de tableaux astronomiques. Hauteur du Soleil en fonction de
la saison : voir fig. 1.1.4-4.

par rapport
à l’horizon
Verticale
Angle d’incidence η rd
No Hiver Printemps Été Automne
Soleil Hauteur h

Hauteur du Soleil h
or t
Azimut
ra pp
ar Azimut par rapport au mur aw
ep
al
r tic
Ve mur
au d
Su Mois

Fig. 1.1.4-3 : Hauteur du Soleil, azimut et angle Fig. 1.1.4-4 : Hauteur du Soleil h vers 12 h et 15 h
d’incidence. à 50° de latitude nord.

-4 Rayonnement diffus1
1

La proportion de rayonnement déviée par les molécules de l’air lors du passage à travers l’atmosphère
terrestre parvient à la surface de la Terre sous la forme de « rayonnement solaire diffus à ondes cour-
tes ».
Le trouble de l’atmosphère signifie un affaiblissement du rayonnement solaire direct, mais une augmen-
tation du rayonnement diffus (comparaison dans le tableau 1.1.4-1). À ce rayonnement diffus se ratta-
chent également les rayons qui sont réfléchis par l’environnement (maisons, murs, montagnes, rues, etc.)
sur la surface en question, si bien que, du fait de la diversité des possibilités existantes, un calcul ne
pourra donner que des résultats approximatifs. Le calcul a été effectué, selon le tableau 1.1.4-2, lors des
conversions du rayonnement sur des surfaces verticales avec un horizon dégagé et un facteur de
réflexion du sol environnant de r = 0,2.
La fig. 1.1.4-5 met en évidence le rayonnement diffus sur des surfaces verticales pour des troubles
mesurés en juillet et en janvier, selon le tableau 1.1.4-1.

Rayonnement solaire diffus (W/m2)

Juillet

Heure solaire (h)


Rayonnement solaire diffus (W/m2)

Janvier Fig. 1.1.4-5 : Rayonnement solaire diffus en janvier et en


juillet, à 50° de latitude nord pour un trouble
moyen et léger, selon le tableau 1.1.4-2.
Heure solaire (h)
Il est à noter que le rayonnement solaire diffus existe pour tous les points cardinaux. Il est aussi présent
sur les surfaces ombragées et sur les bâtiments orientés au nord.

^ ^
1. Pu s ka s J. HLH 6/74, page 179/81.

40
1.1 • Données 1.1.4 Rayonnement solaire
météorologiques de base

Tableau 1.1.4-2 – Cycles quotidiens du rayonnement solaire direct et diffus en Wm2 le 23 juillet, 50° de latitude
nord (selon la nouvelle version de DIN 4710 de janvier 2003)

a) Trouble : valeur moyenne TL = 6,1 (de préférence pour des analyses énergétiques)

Heure locale en h

(0-Orientation) 4
(20
5
19
6
18
7
17
8
16
9
15
10
14
11
13
12
12
13
11
14
10
15
9
16
8
17
7
18
6
19
5
20
4)
1

DONNÉES DE BASE
Normale Dir. 0 65 224 382 500 580 631 660 670 660 631 580 500 382 224 65 0
Dif. 0 70 163 212 235 240 235 230 228 230 235 235 235 212 163 70 0

Horizontale Dir. 0 7 59 161 283 401 496 559 581 559 496 401 283 161 59 7 0
Dif. 0 42 93 129 155 173 186 191 193 191 185 173 155 129 93 42 0

S Dir. 0 0 0 0 69 166 252 312 333 312 252 166 69 0 0 0 0


Dif. 0 28 66 103 140 173 200 215 220 215 200 173 140 103 66 28 0

SO (SE) Dir. 0 0 0 0 0 0 0 107 235 334 388 389 336 235 113 23 0
Dif. 0 27 59 85 108 131 156 181 203 219 227 221 200 164 110 43 0

O (E) Dir. 0 0 0 0 0 0 0 0 0 160 296 385 407 346 210 59 0


Dif. 0 27 59 84 104 120 136 151 168 189 208 219 220 199 150 64 0

NO (NE) Dir. 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 31 155 239 254 184 60 0


Dif. 0 29 61 85 104 120 134 143 149 155 163 171 176 169 139 65 0

N Dir. 0 26 50 14 0 0 0 0 0 0 0 0 0 14 50 26 0
Dif. 0 45 88 107 120 130 138 144 145 144 138 130 120 107 88 45 0

b) Trouble : valeur moyenne moins écart standard TL = 4,3 (pour des valeurs extrêmes,
charge froide) (comparaison paragraphe 4.5.3-8, page 1520)

Heure locale en h

4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
(0-Orientation) (20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4)

Normale Dir. 0 158 379 551 667 740 785 811 820 811 785 740 667 551 379 158 0
Dif. 0 65 140 175 190 192 187 182 180 182 187 192 190 175 140 65 0
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

Horizontale Dir. 0 17 100 232 378 512 618 687 711 687 618 512 378 232 100 17 0
Dif. 0 39 78 103 120 134 143 148 150 148 143 134 120 103 78 39 0

S Dir. 0 0 0 0 92 212 314 383 407 383 314 212 92 0 0 0 0


Dif. 0 27 60 92 125 154 178 192 197 192 178 154 125 92 60 27 0

SO (SE) Dir. 0 0 0 0 0 0 0 132 288 410 483 497 448 339 192 56 0
Dif. 0 26 54 78 100 121 144 165 183 195 199 191 172 141 97 41 0

O (E) Dir. 0 0 0 0 0 0 0 0 0 197 369 491 542 500 355 143 0


Dif. 0 26 54 77 97 113 129 142 156 171 184 190 187 169 130 60 0

NO (NE) Dir. 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 38 197 319 367 311 147 0


Dif. 0 27 56 78 97 113 127 136 142 145 150 152 153 145 121 61 0

N Dir. 0 65 84 20 0 0 0 0 0 0 0 0 0 20 84 65 0
Dif. 0 42 79 96 109 121 130 137 139 137 130 121 109 96 79 42 0

41
1.1 • Données 1.1.4 Rayonnement solaire
météorologiques de base

-5 Rayonnement thermique atmosphérique


L’atmosphère réchauffée par le rayonnement solaire envoie sur la surface de la Terre, en raison notam-
ment de sa teneur en vapeur d’eau, un rayonnement à grande longueur d’onde spécifique (rayonnement
thermique atmosphérique, également appelé autrefois « contre-rayonnement »), lequel est néanmoins
compensé par le rayonnement diffus relativement important de la surface terrestre.
Selon l’humidité de l’air et la température de la surface de la Terre, la différence entre le flux de rayon-
nement et la diffusion de ce rayonnement provoque une perte de rayonnement d’environ 80 à 100 W/m2,
ce qui explique la baisse de température des surfaces horizontales par rapport à l’environnement, que
l’on peut tout particulièrement constater durant les nuits claires d’hiver (formation de givre sur les toits
des voitures).
Pour des toits en verre, ce phénomène doit absolument être surveillé (contrôle des points de conden-
sation) !

-6 Rayonnement total1
1

On appelle rayonnement total la somme des rayonnements directs et diffus, qui peut aussi prendre le
nom de rayonnement global, sur une surface de réception horizontale (sans influence de l’environne-
ment).
Des valeurs pour différents facteurs de trouble au mois de juillet figurent sur le tableau 1.1.4-2 et la
fig. 1.1.4-7. La fig. 1.1.4-6 montre le rayonnement global moyen pour les différents mois et les jours de
rayonnement sur une surface horizontale en fonction du moment de la journée.

Heure solaire

Fig. 1.1.4-6 : Rayonnement total en W/m2


les jours sans nuage (incidence
sur une surface horizontale)
(référence : trouble léger
correspondant au tableau 1.1.4-2).
Mois

Rayonnement total (direct et diffus)

Normal
Horizontal

Fig. 1.1.4-7 : Rayonnement total sur des murs orientés


différemment en juillet à une latitude
de 50° nord et avec un facteur de trouble
TL = 4,3 (trouble léger)
(voir aussi VDI 2078:1996-07, Tab. A9,
et DIN 4710:2003-01, Tab. 7.1.2.2). Heure solaire

Voir VDI 2078 de juillet 1996 pour des informations supplémentaires en ce qui concerne le calcul de
la charge de froid, DIN 4710 de janvier 2003 et VDI 2067 pour des calculs d’énergie. Pour des heures
d’ensoleillement, se reporter au tableau 1.1.4-4.

1. Aydinli S. : rapports de recherche des revues de la VDI. Série 6 n° 79, édition VDI.

42
1.1 • Données 1.1.4 Rayonnement solaire
météorologiques de base

La somme quotidienne des rayonnements global et diffus les jours sans nuage figure sur le
tableau 1.1.4-3. Pour les valeurs journalières moyennes, se reporter au tableau 1.1.4-5.
Outre les données mathématiques faisant référence à des troubles déterminés, le service météorologique
allemand a désormais installé un réseau de mesures avec les mesures de rayonnement à long terme
collectées entre-temps. La DIN 4710 de janvier 2003 contient les résultats de mesures du rayonnement
en tant que valeurs horaires, et en tant que sommes quotidiennes, mensuelles ainsi qu’annuelles en ce
qui concerne le rayonnement global et le rayonnement solaire diffus, et ce essentiellement pour le cycle
de 14 ans entre 1980 et 1994.
Par la suite, la somme de rayonnement global annuelle en Allemagne varie entre 930 kWh/m2.an 1
(Hambourg-Sasel) et 1 124 kWh/m2.an (Weihenstephan). À Potsdam (Berlin), le chiffre est de 1 000,

DONNÉES DE BASE
Passau (Munich) 1 111, et Mannheim (soit Francfort) 1 050 kWh/m2.an.

Tableau 1.1.4-3 – Sommes quotidiennes du rayonnement direct D, du rayonnement diffus du ciel H,


ainsi que du rayonnement global G sur des surfaces horizontales les jours sans nuage.
(calculs pour une latitude géographique de 50° et pour différents mois) en Wh/m2.jour
(DIN 4710:2003-01)

Wh/(m2.jour) Wh/(m2.jour)
Trouble moyen Trouble léger
Mois
D H G D H G

Janvier 979 562 1 541 1 295 429 1 724


Février 1 748 834 2 582 2 179 659 2 838
Mars 2 971 1 240 4 211 3 733 943 4 676
Avril 4 095 1 659 5 754 5 226 1 235 6 461
Mai 5 056 1 962 7 018 6 335 1 496 7 831
Juin 4 898 2 235 7 133 6 258 1 762 8 020
Juillet 4 514 2 131 6 645 5 800 1 681 7 481
Août 3 594 1 798 5 392 4 715 1 395 6 110
Septembre 2 577 1 370 3 947 3 342 1 083 4 425
Octobre 1 691 839 2 530 2 202 631 2 833
Novembre 983 542 1 525 1 196 452 1 648
Décembre 658 420 1 078 851 338 1 189

Tableau 1.1.4-4 – Rayonnement global sur des surfaces horizontales et durée d’ensoleillement à Hambourg
(DIN 4710 de janvier 2003) (tableau 7.2, 8.2, ou 9,3)

Rayonnement Durée d’ensoleillement


Mois Moyenne Possible
[kWh/m2.jour]
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

Possible Évalué [%]*)


en moyenne
[h] [h]

Janvier 1,23 0,52 42 280 15,0


Février 2,31 1,12 67 311 21,5
Mars 4,18 1,98 105 343 30,6
Avril 6,09 3,54 161 419 38,4
Mai 7,61 4,83 217 198 43,6
Juin 7,90 4,69 222 196 44,8

Juillet 7,27 4,74 207 539 38,4


Août 5,75 3,94 207 434 47,7
Septembre 3,95 2,61 141 360 39,2
Octobre 2,31 1,51 100 340 29,5
Novembre 1,17 0,68 53 269 19,7
Décembre 0,77 0,37 35 230 15,2

*) En moyenne sur l’année 32 %

43
1.1 • Données 1.1.4 Rayonnement solaire
météorologiques de base

Tableau 1.1.4-5 – Rayonnement global moyen journalier et mensuel, et valeurs moyennes annuelles
sur des surfaces horizontales dans différentes villes (DIN 4710 de janvier 2003,
Tableau 8.2.1 et 8.3.1)

Potsdam (Berlin) Hambourg Passau (Munich)


Mois
Wh/m2.jour kWh/m2.mois Wh/m2.jour kWh/m2.mois Wh/m2.jour kWh/m2.mois

Janvier 599 18,57 521 16,15 844 26,16


Février 1 219 34,13 1 116 31,25 1 742 48,78
Mars 2 186 67,77 1 978 61,32 2 597 80,51
Avril 3 652 109,56 3 537 106,11 3 971 119,13
Mai 4 997 154,91 4 829 149,70 5 195 161,05
Juin 4 954 148,62 4 694 140,82 5 113 153,39

Juillet 5 168 160,21 4 744 147,06 5 394 167,21


Août 4 311 133,64 3 943 122,23 4 707 145,92
Septembre 2 896 86,88 2 610 78,30 3 262 97,86
Octobre 1 751 54,28 1 511 46,84 2 017 62,53
Novembre 740 22,20 682 20,46 953 28,59
Décembre 452 14,01 366 11,35 645 20,00

Année 2 753 1 004,78 2 552 931,59 3 044 1 111,13

Tableau 1.1.4-6 – Sommes annuelles en kWh/m2.an du rayonnement global dans différentes localités*)

Berlin (Potsdam) 1 005 Zurich 1 000 Marseille 1 860


Hambourg 932 Vienne 1 120 Floride 1 800
Munich (Passau 1 111 Paris 1 500 Sahara 2 500

*) Tiré de DIN 4710:2003-01 entre autres.

Tableau 1.1.4-7 – Somme du rayonnement journalier total sur des surfaces orientées différemment
(d’après DIN 4710 de janvier 2003) (tableau 7.2.2-2) (latitude 50°)
(trouble léger) en kWh/m2.an

Mois Normal Horiz. N NE/NO E/O SE/SO S

24 janvier 5,76 1,72 0,38 0,43 1,48 3,58 4,84


20 février 7,21 2,84 0,58 0,77 2,17 4,24 5,47
22 mars 9,34 4,67 0,88 1,51 3,24 4,95 5,75
20 avril 10,97 6,46 1,27 2,36 4,12 5,11 5,17
21 mai 12,22 7,83 1,92 3,23 4,73 4,98 4,40
21 juin 12,00 8,02 2,23 3,43 4,71 4,70 4,02

23 juillet 11,44 7,48 1,191 3,08 4,48 4,75 4,26


24 août 10,17 6,11 1,29 2,25 3,86 4,82 4,92
22 septembre 8,55 4,42 0,91 1,45 3,01 4,59 5,35
23 octobre 7,25 2,83 0,56 0,77 2,18 4,25 5,49
20 novembre 5,41 1,65 0,38 0,43 1,40 3,39 4,57
20 décembre 4,47 1,19 0,28 0,29 1,02 2,90 3,97

-7 Rayonnement solaire et fenêtres1


1

Ces dernières années, sous l’influence de l’architecture moderne, les surfaces des fenêtres sont deve-
nues de plus en plus importantes. En effet, autrefois, les fenêtres occupaient 20 % environ de la
surface des murs extérieurs alors qu’aujourd’hui cela va jusqu’à 50 %, notamment dans les bureaux,
voire plus selon les endroits. Cependant, les grandes surfaces vitrées favorisent d’une part les déper-

1. Künzel H.et W. Franck – Ges.-Ing. 1/2 -79 page 85/92


Hauser G. – Physique du bâtiment 1/79 .page 12/17 et TAB 12/79 page 1015/9
Müller H. : HLH 12/79 page 467/72
Aydinli S. et J. Krochmann : TAB 7/8-84 page 1015/9

44
1.1 • Données 1.1.4 Rayonnement solaire
météorologiques de base

ditions thermiques en hiver, et d’autre part, les apports solaires en hiver et en été. Mais le vitrage
isolant actuel, même sur de grandes surfaces, répond parfaitement bien au décret de janvier 1995 sur
l’isolation ainsi que celui de 2000 EN-EV sur les nouvelles mesures d’économie d’énergie
(kfe = 1,5 W/m2.K, voire plus petit).
C’est grâce aux vitrages isolants et aujourd’hui aux fenêtres en verre plus grandes que la demande de
disposition de janvier 1995 sur l’isolation thermique mais également, avec certaines limites tout de
même, les mesures d’économie d’énergie EN-EV de 2000, ont pu être satisfaites.
En hiver et à l’intersaison, la majeure partie des apports de chaleur viennent du sud, par contre de l’est
et de l’ouest en été (comparaison des fig. 1.1.4-8 et 1.1.4-7). Le maximum des apports, compte tenu des
jours sans nuage, se situe du côté sud avec 5,75 kWh/m2 par jour en mars et ils sont aussi élevés en
1
février, septembre et octobre (comparaison au tableau 1.1.4-7).

DONNÉES DE BASE
Les températures de l’air intérieur sont toujours les plus élevées du côté ouest, alors que, malgré l’accu-
mulation de chaleur et du fait de températures extérieures matinales assez basses, elles sont nettement
moins élevées du côté est.
Afin de combattre la chaleur solaire très intense de l’été, des installations de climatisation sont souvent
indispensables dans des bâtiments à grandes baies vitrées, notamment lorsqu’il n’existe aucun dispositif
de protection solaire et que l’inertie thermique s’avère faible, comme dans les types de constructions
légères1. Les pièces aux murs épais réalisés avec des matériaux de construction lourds se réchauffent
nettement moins, car elles présentent une grande capacité thermique. Pour l’augmentation de la tempé-
rature intérieure dans des pièces normales à grandes fenêtres, sans isolation ni climatisation : voir
fig. 1.1.4-10 et 1.1.4-11 qui ne doivent, bien sûr, ne donner qu’une idée approximative. Le mobilier, les
tapis, les revêtements des murs et des plafonds diminuent l’inertie thermique. Se référer au paragra-
phe 1.1.2-2 page 15 pour les possibilités de protection solaire avec vitrages clairs, rideaux, jalousies,
stores, balcons en hauteur ou toits.
Avec le rayonnement solaire (fig. 1.1.4-12), la température de surface des murs et des toits peut deve-
nir très élevée2. L’incidence de la réflexion du rayonnement joue, bien entendu, un rôle essentiel. Les
surfaces de couleurs foncées deviennent nettement plus chaudes que les surfaces de couleurs claires
ou métallisées.
En hiver, le rayonnement solaire compense les pertes de chaleur à travers les fenêtres. Les fenêtres
orientées au sud peuvent, par rapport aux façades sans fenêtre, permettre une économie d’énergie de
l’ordre de 15 % environ de la consommation annuelle de chaleur 3. Se référer au paragraphe 1.12.1-4
page 456 pour l’utilisation passive de la chaleur solaire.

-8 Ensoleillement annuel4
Pour presque toutes les données précédentes, on avait supposé que le ciel n’était pas couvert et que le
Soleil rayonnait sans interposition de masque (tableau 8 de DIN 4710). Les valeurs de rayonnement qui
en résultent sont déterminantes pour évaluer les puissances nécessaires de refroidissement des installa-
tions de climatisation.4
Afin de déterminer les frais d’exploitation, on doit connaître la durée réelle d’ensoleillement et le rayon-
nement reçu au cours de l’année. Cependant, ceux-ci sont tant temporairement que localement soumis
à de grandes variations. Tableau 1.1.4-4 jusqu’au tableau 1.1.4-6 et fig. 1.1.4-9. La durée d’ensoleille-
ment sur un an varie entre 1 423 heures à Essen et 1 693 heures à Potsdam (Berlin).
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

La moyenne annuelle du rapport durée réelle d’ensoleillement/durée d’ensoleillement possible est


d’environ 0,32 (ensoleillement réel SSO) : voir tableau 1.1.4-4.
Le rayonnement global moyen oscille entre 0,5 kWh/m2.jour en janvier et 5,5 kWh/m2.jour en juin selon
le tableau 1.1.4-5. Le rapport entre rayonnement possible et mesuré est d’environ :
0,55… 0,60 sur surfaces horizontales, surfaces orientées à l’est et à l’ouest ;
0,45… 0,50 sur des surfaces orientées au sud ;
0,90 sur des surfaces orientées au nord.
Les quantités d’énergie moyennes reçues grâce au rayonnement global sur un an dans les différentes
régions d’Allemagne sont représentées en kWh/(m2.an) sur la fig. 1.1.4.13.

1. Hauser G. et K. Gertis : Ki 2/80 page 71/82.


Holz D. et H. Künzel : Ges.-Ing. 3/80. page 49/56
Rouvel L. – rapport de congrès, Berlin, 1980 page 169/72
2. Reinhard K. : Ki 6/78 page 235/40
3. Hauser G. et K. Gertis : Ki 3/79 page 283/7
Rouvel L. et B. Wenzel : HLH 8/79 page 285/91
Werner H. : Ges.-Ing. 3/80 page 63/8 et 3/81 page 121/6
Hauser G. : HLH cahier 4, 5 et 6/1983.
Hönnmann W. : LTG, TI N° 61/1984 et CCI 12/83 page 16/26.
Kast W. Et Otten : HLH 12/88 page 558/561.
4. Krochman J. : Technique de la lumière 74 page 428/9 et 466/8 TAB.4/7 page 405/8.

45
1.1 • Données 1.1.4 Rayonnement solaire
météorologiques de base

Rayonnement global (direct et diffus)

Heures
Mois

Durée d’ensoleillement
Berlin

Essen

Heure solaire Mois

Fig. 1.1.4-8 : Rayonnement en septembre sur des murs Fig. 1.1.4-9 : Cycle annuel de la durée
orientés différemment, à 50° de latitude nord d’ensoleillement à Berlin
et avec un facteur de trouble TL = 3,9 (trouble et Essen.
léger) (voir aussi VDI 2078 de juillet 1996,
tableau A9, et DIN 4710 de janvier 2001,
tableau 7122).

Construction de type légère Construction de type lourde


Température ambiante en °C

S O
E
O
E

S
N N

Heure en h Heure en h

Fig. 1.1.4-10 : Cycle de température de l’air d’une pièce par journées estivales très chaudes
(exemple d’après Rouvel), sans protection solaire ni aération.
Température superficielle

re
ai Béton
l
llu
de l’air ambiant

ce
Température

ton

15 cm de brique

de
cm
15

sans
Isolation
15 cm de béton lourd avec

Heure Heure de la journée

Fig. 1.1.4-11 : Température de l’air ambiant en fonction Fig. 1.1.4-12 : Températures de surface
du rayonnement solaire à travers les fenêtres de toits ensoleillés.
du côté sud. Mi-juin, 40 % de fenêtres.

46
1.1 • Données 1.1.4 Rayonnement solaire
météorologiques de base

DONNÉES DE BASE
Fig. 1.1.4-13 : Rayonnement global en Allemagne. Somme annuelle moyenne en kWh/m2.an.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

-9 Ensoleillement selon différentes latitudes


Pratiquement la totalité des interprétations actuelles concernant le rayonnement est adaptée aux condi-
tions de l’Europe centrale, en priorité au niveau de 50° de latitude nord. La directive VDI 4710.1 1 a été
créée afin de répondre aux exigences de la globalisation et comprend des informations complètes sur
les stations situées hors Europe. Outre des données de mesure, elle contient une documentation détaillée
permettant le calcul du rayonnement solaire, et ce au niveau planétaire pour les latitudes de ± 70° à 0°
(équateur) en pas de 5°. Le paramètre reste le facteur de trouble TL ; on dispose selon le cas de trois
facteurs de trouble pour caractériser l’atmosphère locale.
Le calcul revient à S. Aydinli avec recours aux mêmes systèmes de programme lui ayant également
permis de fournir les données de rayonnement en Allemagne (voir DIN 4710, VDI 2078) 2.
Les figures suivantes montrent le profil des courbes de rayonnement total à titre d’exemple seulement,
pour janvier, avril et avril – une fois à +5° de latitude (région équatoriale) et une fois à 65° de latitude
(fig. 1.1.4-14 à 1.1.4-19).

1. VDI 4710,1-08-12.
2. Aydinli, S. : Diss. TU Berlin 1981, cf. également Fortschr. Ber. VDI, série 6, N° 79 Düss. 1981.
Aydinli, S. : Rayonnement calorifique en intérieur par rayonnement solaire. Physique du bâtiment vol. 5 (1983) H. 4.

47
1.1 • Données 1.1.5 Vent
météorologiques de base

Rayonnement total (Wh/m2 par heure)


Rayonnement total (Wh/m2 par heure)

norm
norm
hor
hor
SE SO E O
NE NO
E S O

SE SO

NE NO

S
N

Heure locale [h]


Heure locale [h]

Fig. 1.1.4-14 : Valeurs de référence calculées du rayon- Fig. 1.1.4-15 : Valeurs de référence calculées du rayonne-
nement solaire total par ciel dégagé à 5° ment solaire total par ciel dégagé à 5° de
de latitude nord, janvier, TL = 4. latitude nord, avril, TL = 4.

Rayonnement total (Wh/m2 par heure)


Rayonnement total (Wh/m2 par heure)

norm
hor

NE NO
E O norm S

N SE SO

SE SO E O
S hor
NE N NO
Heure locale [h] Heure locale [h]

Fig. 1.1.4-16 : Valeurs de référence calculées du rayon- Fig. 1.1.4-17 : Valeurs de référence calculées du rayon-
nement solaire total par ciel dégagé à 5° nement solaire total par ciel dégagé à 65°
de latitude nord, juillet, TL = 4. de latitude nord, janvier, TL = 2,5.
Rayonnement total (Wh/m2 par heure)

Rayonnement total (Wh/m2 par heure)

norm
SE S SO norm

E SE S SO O

E hor
O NE NO

hor

NE NO
N
N

Heure locale [h]


Heure locale [h]

Fig. 1.1.4-18 : Valeurs de référence calculées du rayonne- Fig. 1.1.4-19 : Valeurs de référence calculées du rayon
ment solaire total par ciel dégagé à 65° de nement solaire total par ciel dégagé à 65°
latitude nord, avril, TL = 2,5. de latitude nord, juillet, TL = 2,5.

1.1.5 Vent1
116 1

En raison de différences de pression entre l’intérieur et l’extérieur, l’air froid extérieur pénètre du fait
d’infiltrations par les fenêtres, portes, conduits de jalousie, etc. ; le vent peut avoir une influence consi-

1. Mattendorf, E. : HLH 3/76 page 93/6.


Frank, W. : Ges.-Ing. 1/2 (78) page 3/7.
Wolfseher, U., et K. Gertis : Ges.-Ing. 9/78. 8 S.
Hausladen, G. : HLH 1/78 page 21/8.

48
1.1 • Données 1.1.5 Vent
météorologiques de base

dérable sur les besoins en chaleur d’une pièce. Celui-ci peut provoquer également des courants d’air.
C’est pourquoi, afin de favoriser les économies d’énergie, la perméabilité des ouvrants au niveau des
fenêtres et des portes est limitée.
Le renouvellement d’air n moyen par heure atteint, pour les anciennes fenêtres, des valeurs oscillant
entre 0,5 et 1,0 (volume/h) avec des pointes ponctuelles qui varient. Depuis peu, les fenêtres sont parti-
culièrement étanches et limitent les courants d’air à environ un dixième de ces valeurs. Ainsi, le besoin
minimum d’aération requis actuellement par l’hygiène est inférieur à celui des habitations mentionnées
ci-dessus n = 0,5… 1,0 volume/h.
Les déperditions calorifiques, par transmission thermique des parois d’une part et par renouvellement
d’air d’autre part, sont calculées selon la norme EN 12831: 2003-8, y compris son annexe nationale
1
Allemande, qui en permet le calcul (voir paragraphe 2.4.1 page 877. Pour le renouvellement d’air, le

DONNÉES DE BASE
calcul des infiltrations s’effectue à partir du volume de la pièce, du taux n 50 (calculé sur la base d’une
différence de pression de 50 Pa entre l’intérieur et l’extérieur), affectés de facteurs tenant compte de
l’exposition et de l’effet de l’altitude. La DIN 4701-3:1989-08 relative au dimensionnement des corps
de chauffe a été supprimée.
Il faut également prêter attention à l’influence du vent sur les installations de ventilation. On constate
en effet une surpression du côté du bâtiment face au vent, et une dépression du côté situé à l’abri du
vent (fig. 1.1.5-1).

Tourbillon
Vent

Fig. 1.1.5-1 : Influence du vent sur un immeuble.

Un ventilateur en fonctionnement du côté face au vent aura un débit d’air moindre en cas de coup de
vent en raison de la plus forte résistance au vent, par contre un débit d’air plus élevé du côté abrité. Les
ventilateurs basse pression sont plus fortement influencés que les ventilateurs à pression élevée. En cas
de bâtiments rapprochés, des modifications de la répartition de la pression d’air peuvent survenir en
raison d’une influence réciproque.
Notamment dans le cas de grands bâtiments en centre-ville, il s’avère nécessaire d’évaluer au préalable
l’impact de la construction d’un nouvel immeuble sur le fonctionnement des installations de ventilation
du voisinage, en modifiant la direction du couloir du vent. On acquiert ainsi des connaissances impor-
tantes sur les modifications du microclimat à cet endroit. Il est donc possible d’apporter des corrections
à la géométrie du bâtiment et de réévaluer cet essai. Le danger de rejet d’émissions peut alors être
examiné et expliqué.
L’installation de tours aéroréfrigérantes sur les toits exige également de ne pas négliger l’influence du
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

vent. Deux facteurs sont essentiels dans l’influence du vent : la vitesse et la direction de celui-ci.
Vitesse du vent. La vitesse moyenne du vent est mesurée dans les stations météorologiques avec
l’anémomètre de Schalenkreuz, le plus souvent à altitude élevée, environ 20 à 30 mètres. On différencie
un cycle quotidien et un cycle annuel. Les différences dans le cycle quotidien sont faibles et peuvent
être négligées pour les études de génie climatique. Il apparaît (fig. 1.1.5-2) que pour le cycle annuel, la
vitesse moyenne du vent est surtout, en Allemagne, plus élevée en hiver qu’en été ; en outre, elle est
plus importante à proximité des côtes que dans l’intérieur du pays. Des enquêtes récentes sur la consom-
mation de chauffage, réalisées à la demande du ministère fédéral des Travaux Publics, révèlent préci-
sément pour cette raison des résultats de consommations nettement plus élevés pour les bâtiments situés
à proximité des côtes. Toutefois, la fig. 1.1.5-2 montre aussi qu’il semble y avoir une baisse continue
de la vitesse du nord au sud. À noter plus spécialement des valeurs extrêmement faibles pour Passau.
Dans plus d’une région, des noms spécifiques se sont imposés pour désigner certains vents, comme le
Föhn (côté nord des Alpes) et le Mistral (Sud de la France).
La vitesse du vent augmente avec l’altitude. À 100 m d’altitude, elle est presque 50 % plus élevée qu’à
10 m. Le maximum est atteint vers midi. L’échelle B de Beaufort, qui permet de mesurer la force du
vent, présente 12 niveaux.
Calcul de la vitesse de l’air v (approximativement) :
v = 2 B – 1 en m/s
Direction du vent. La direction du vent est indiquée sur les tableaux météorologiques en fonction de la
rose des vents octogonale et en pourcentage par rapport aux chiffres observés. La fig. 1.1.5-3 montre

49
1.1 • Données 1.1.5 Vent
météorologiques de base

Vitesse du vent

Brème
Hambourg
Postdam

Mannheim

Passau

mois

Fig. 1.1.5-2 : Vitesses moyennes mensuelles du vent dans différentes villes allemandes (DIN 4710:2003-01).

Brême Mannheim
Potsdam Passau

E E

Fig. 1.1.5-3 : Vitesse du vent annuelle moyenne et direction du vent (DIN 4710:2003-08).

pour Bremerhaven, Potsdam, Mannheim et Passau, les vitesses de vent annuelles moyennes aux diffé-
rents points cardinaux. Il s’avère que les vents les plus fréquents et les plus forts soufflent depuis l’ouest
(ouest, nord-ouest, sud-ouest), une réalité qui vaut pour toute l’Allemagne, même si localement on cons-
tate toujours quelques particularités. Exemple : Francfort a par rapport à une influence de vent très nette-
ment sud-ouest une influence de vent nord-ouest presque égale, ceci en raison des vents qui soufflent
sur le Taunus tout proche. À noter que les vitesses du vent dans le sud de l’Allemagne (graphique droit)
sont nettement inférieures à celles du nord de l’Allemagne.
Les vitesses plus élevées en hiver sont particulièrement importantes pour le génie climatique. Il ressort
du tableau 1.1.5-1 que les vents excédant 5 m/s avec une fréquence d’environ 70 % soufflent depuis le
quadrant ouest. Comme, en outre, les courbes de vitesse et de fréquence sont pratiquement parallèles,
les pièces notamment situées à l’ouest ont un besoin de chaleur supplémentaire conditionné par le vent.
Au cours de l’année, les vitesses les plus élevées sont relevées en novembre et les plus faibles en août-
septembre.

50
1.1 • Données 1.1.5 Vent
météorologiques de base

Tableau 1.1.5-1 – Fréquence des vents d’une vitesse supérieure à 5 m/s en hiver

Fréquence en % Fréquence
Lieu des vents
N NE E SE S SO O NO > 5 m/s en %

Kiel 5,5 5,2 5,2 4,9 16,3 28,8 26,7 7,4 32,6

Hambourg 2,6 3,3 8,1 7,0 8,1 37,1 25,0 8,8 27,2 1
Aix-la-chapelle 1,7 5,0 3,9 2,5 11,9 45,7 22,1 6,2 35,7

DONNÉES DE BASE
Memel 5,1 3,3 3,8 11,9 15,7 24,7 22,8 12,7 36,9

Breslau 3,7 1,2 2,4 10,9 10,6 15,9 37,8 18,3 24,6

Berlin 1,6 3,3 12,3 7,0 4,5 15,2 38,1 18,3 24,4

Leipzig 2,6 9,7 7,0 1,8 14,0 35,1 21,9 7,9 12,4

Munich 0,8 7,0 7,0 0,8 0,8 47,7 32,8 3,1 12,8

Moyenne 3,0 4,8 6,2 5,8 10,2 31,3 28,8 10,3 25,8
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51
1.2 • NOTIONS DE BASE D’HYGIÈNE
D Révisé par le Professeur Bjarne W. Olesen, Lyngby (Danemark)
(extrait des paragraphes 1.2.4 et 1.2.5).

1
Étant donné que les installations de climatisation et de chauffage jouent un rôle essentiel au plan de

DONNÉES DE BASE
l’hygiène, c’est-à-dire assurer dans les pièces le bien-être et préserver la santé des habitants tout comme
leur bonne humeur et leur efficacité, il est indispensable que le technicien connaisse les notions essen-
tielles d’hygiène dans l’installation de chauffage ou de climatisation, en raison de leur influence sur la
santé des habitants. C’est pourquoi cette technique s’appelait autrefois technique de santé.

1.2.1 Régulation thermique chez l’homme1


1

Alors que les êtres vivants à sang froid comme les poissons et les vers de terre adaptent la température
de leur corps à la température de l’environnement, le corps humain a tout comme celui des oiseaux
et des mammifères la propriété, quelles que soient les conditions atmosphériques et l’activité physi-
que, de maintenir une température pratiquement constante.
Selon les principes fondamentaux de la chaleur, il doit donc exister un certain équilibre entre la chaleur
produite dans le corps et celle émise voire stockée par ce dernier. Cette température uniforme du corps
est maintenue à 37 ± 0,8 °C grâce au sang, qui en circulant alimente toutes les parties de celui-ci, tout
comme l’eau dans un chauffage à pompe.
Pour maintenir constante la température du corps quelles que soient les conditions intérieures ou exté-
rieures, une régulation autonome et extrêmement délicate de la température est requise, commandée par
le « centre thermorégulateur » dans l’hypothalamus. Les organes sensitifs de cette régulation sont des
terminaisons nerveuses dans la peau et dans les centres de chaleur (thermorécepteurs), qui influent tantôt
sur la production interne de chaleur, tantôt sur la déperdition de chaleur du corps.
Un certain nombre de facteurs agissent sur la régulation physique de température pour adapter l’émis-
sion extérieure de chaleur du corps à la température de ce dernier. Ainsi, la déperdition de chaleur enre-
gistrée à diverses reprises est la suivante :
1. par convection de la chaleur de la surface du corps à l’air ;
2. par conduction de la chaleur au contact de surfaces, par exemple les pieds, le siège ;
3. par rayonnement de chaleur de la surface du corps sur les surfaces alentour ;
4. par évaporation de l’eau sur la peau ;
5. par respiration ;
6. par éliminations, ingestion d’aliments, diffusion, etc.
Les influences nommées en sixième position sont la plupart du temps si faibles, oscillant entre environ
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

2 et 3 %, qu’elles peuvent être négligées par rapport aux autres, si bien que seules les cinq sources de
perte de chaleur, à savoir la convection, la conduction thermique, le rayonnement, l’évaporation et la
respiration jouent un rôle important. Si la température de la pièce est inférieure à la limite du confort et
qu’il fait donc trop froid, les vaisseaux sanguins se rétractent, la peau pâlit et se dessèche, et la tempé-
rature à la surface de la peau diminue. Ce faisant, la déperdition de chaleur à l’air baisse, tant par
convection, que par rayonnement et évaporation (chair de poule, frissons). Pour une température exté-
rieure encore plus basse, une forte sensation de froid apparaît, qui peut entraîner un refroidissement réel
si les températures basses persistent.
Il est possible, à l’aide de ISO/DIS 110792 et ISO/DIS 157433, d’évaluer la sensation de froid et le
travail dans un milieu froid.
C’est au repos que le corps présente la température de peau la plus élevée. En cas d’activité soutenue,
la température baisse, si bien que la chaleur s’élimine plus vite. Si par ailleurs la température de l’air
dépasse la limite de confort, une plus grande quantité de sang se déverse dans les vaisseaux sanguins,
la peau rougit, la température de la surface de la peau augmente, ainsi que la déperdition de chaleur par

1. ASHRAE Fundamentals 2001.


DIN 1946-2:1994-01.
DIN 33403-1:1984-04 et DIN 33403-2:1984-04, DIN 33403-3:1988-06 : Conditions climatiques sur le lieu de travail.
2. ISO/DIS 11079 (2004) Determination and interpretation of cold stress When using required clothing insulation (IREQ) and
local cooling effects.
3. ISO/DIS 15743 (2004) “Working practices for cold environments : Stategy for Risk Assessment and Management”.

53
1.2 • Notions de base 1.2.2 Échanges thermiques chez l’homme
d’hygiène

évaporation et convection à l’air ambiant. Si cette déperdition de chaleur ne suffit pas à rafraîchir suffi-
samment le corps, les glandes sudoripares présentes sous la peau entrent en action, le corps commence
à transpirer, c’est-à-dire à éliminer de l’eau, dont l’évaporation entraîne un net refroidissement. Pour
l’évaporation d’1 litre d’eau, le corps perd environ 2 400 kJ. Si même avec une forte transpiration, le
refroidissement n’est pas suffisant, c’est là qu’apparaît l’état de malaise thermique, qui entraîne gêne,
maux de tête, fatigue et fortes bouffées de chaleur (arrêt de circulation, crampes de chaleur), qu’on peut
souvent observer dans des salles de réunion trop remplies et mal aérées.

1.2.2 Échanges thermiques chez l’homme


Il est possible, à l’aide de DIN EN ISO 79331 et DIN EN ISO 72432, d’évaluer les contraintes liées au
travail dans une ambiance chaude.
Pour les calculs de génie climatique, on utilise les valeurs des règles des charges thermiques (VDI
2078:1996-07) indiquées sur le tableau 1.2.2-1.
Tableau 1.2.2-1 – Émission de vapeur d’eau et de chaleur chez l’homme
(selon les règles des charges thermiques VDI 2078:1996-07*)

Activité Température °C 18 20 22 23 24 25 26
de l’air

Repos à travail facile Q tr (sec) W 100 95 90 85 75 75 70


en position debout Q f (humide) W 25 25 30 35 40 40 45
Q ges W 125 120 335 120 120 115 115 115
perte de vapeur g/h 35 5 40 40 60 60 65
d’eau GD

Activité corporelle intense Q ges W 270 270 270 270 270 270 270
Qtr
W 155 140 120 115 110 105 95

*) Voir aussi DIN 33403-3:1988-06.

Les facteurs qui suivent exercent une influence sur le bilan thermique et les déperditions :
Facteurs personnels :
– habillement (résistance thermique Icl, perméabilité à la vapeur d’eau),
– activité ;
Facteurs d’environnement :
– température de l’air ta,
– température moyenne de rayonnement tr (température des parois),
– vitesse de l’air va,
– humidité (absolue, pression partielle de la vapeur d’eau).
Lorsque les déperditions thermiques sont plus élevées que la production de chaleur (activité), la tempé-
rature du corps baisse et le travail doit être limité dans le temps. Les conditions encore acceptables, voire
la durée du séjour, sont à déterminer suivant ISO/DIS 11079.
Lorsque les déperditions thermiques sont inférieures à la production de chaleur, la transpiration et la
température du corps augmentent et le travail doit être limité dans le temps. Les conditions encore
acceptables, voire la durée du séjour, sont à déterminer suivant DIN EN ISO 7933.

1.2.3 Confort thermique3


3

Bien que l’homme puisse s’adapter aux conditions climatiques extérieures en perpétuel changement
(s’acclimater), il y a pourtant une zone définie, la zone de confort, dans laquelle il se sent le mieux.

1. DIN EN ISO 7933:2004 Hot environments – Analytical determination and interpretation of thermal stress using calculation
of required sweat rate.
2. DIN EN ISO 7243:2003 Hot environments – Estimation of the heat stress on Working man based on the WBGT-index (Wet
Bulb Globe Temperature).
3. ISO/DIS 7730 (2004). Analytical determination and interpretation of thermal comfort using calculation of the PMV and
PPD indices and local thermal comfort.

54
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

L’acceptabilité de l’ambiance thermique et la perception du confort et de la température dépendent


de la production de chaleur conditionnée par le métabolisme, de l’émission de celle-ci dans l’envi-
ronnement et des adaptations physiologiques qui en résultent, de la température du corps et de la
transpiration. Le manque de confort chaud ou froid peut susciter une insatisfaction (inconfort thermi-
que général, neutralité thermique). Le fait qu’une partie du corps dispose de chaleur ou de froid à un
taux indésirable peut pourtant aussi susciter un désagrément (inconfort thermique local comme
l’apparition de courants d’air, asymétrie de la température de rayonnement, sols chauds ou froids,
gradient de température).

-1 Confort thermique général


1

DONNÉES DE BASE
La première des exigences pour qu’une ambiance thermique soit acceptable est le fait qu’une
personne se sente thermiquement neutre dans l’ensemble de son corps (c’est-à-dire qu’elle ne sache
pas s’il est préférable que la température environnante soit plus élevée ou plus basse). La sensation
de chaleur est influencée par le type d’activité, la résistance thermique des vêtements, la température
de l’air, la température moyenne de rayonnement, la vitesse de l’air et l’humidité (la pression partielle
de vapeur d’eau).
Ces facteurs peuvent être combinés de multiples manières pour créer une ambiance thermique agréable.
-1.1 Chauffage ou refroidissement mécanique des bâtiments
DIN EN ISO 7730 standardise un procédé analytique sur la base de l’indice PMV-PPD, avec lequel les
six paramètres mentionnés ci-dessus peuvent se résumer à une valeur sur une échelle de sept points :
+ 3 (brûlant), + 2 (chaud), + 1 (assez chaud), 0 (neutre), – 1 (assez frais), – 2 (frais) et – 3 (froid). La
qualité d’une ambiance thermique peut aussi s’exprimer par le pourcentage prévisible d’insatisfaits
(index PPD) ci-dessus mentionné, qui dépend de la valeur PMV (voir tableau 1.2.3-1). Une valeur PMV
de zéro correspond à une neutralité thermique.
Tableau 1.2.3-1 – Corrélation entre PMV et PPD

PMV +3 +2 +1 + 0,5 0 – 0,5 –1 –2 –3

PPD 90 % 75 % 25 % 10 % 5% 10 % 25 % 75 % 90 %

On constate que dans les meilleures conditions, il reste encore 5 % d’insatisfaits. La figure 1.2.3-1
donne, pour de l’air à 50 % d’humidité relative, l’ambiance optimale (température opérative) en fonction
de l’habillement et de l’activité.
Ainsi, on accepte pour la vitesse de l’air la valeur :
v = 0 m/s par une activité M < 1 met
et
v = 0,3 pour M > 1 met
Le graphique qui suit donne en pointillé PMV = 0 (neutre), la trame hachurée figure la zone
– 0,5 < PMV < + 0,5, ce qui donne PPD = 10 % d’insatisfaits. Les tolérances de température qui en
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découlent sont également indiquées. Une approximation de la température opérative est donnée par
la moyenne de ta et tr.
Exemple
Activité : assis dans un bureau, soit M = 1,2 met (d’après le tableau 1.2.3-6 page 59)
Habillement : habillement sport léger avec veste, soit 1 clo (d’après le tableau 1.2.3-4 page 58)
Température opérative optimale : 22 °C

Température opérative
optimale
Activité M en met

Fig. 1.2.3-1 : Température opérative optimale pour


PMV = 0 en fonction de l’activité
et de l’habillement (d’après DIN EN
ISO 7730). Humidité relative de l’air
de 50 %.
Lignes pointillées PMV = 0, soit 5 % d’insatisfaits.
Zone hachurée PMV = ± 0,5, soit 10 % d’insatisfaits.
Résistance thermique des vêtements

55
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

Un résumé des critères pour l’aération des bâtiments figure dans le rapport CEN CR 1752 1, lequel
comprend des exigences de confort thermique, de conditions acoustiques, et de qualité de l’air (y
compris les odeurs). Il faut souligner que ces exigences sont définies selon trois catégories de qualité :
la catégorie A correspond à un niveau d’attente élevé, la B à un niveau d’attente moyen et la C à un
niveau d’attente modéré.
Les exigences de confort thermique comme le pourcentage d’insatisfaits pour ces trois catégories figu-
rent sur le tableau 1.2.3-2.
Tableau 1.2.3-2 – Trois catégories de qualité de l’ambiance thermique (DIN CR 1752, ISO/DIS 7730)

Indices de confort Inconfort thermique


thermique Pourcentage d’insatisfaits
Catégorie
de qualité Pourcentage Vote Gradiant Asymétrie
prévisible prévisible moyen
Courant vertical Température
de température
d’insatisfaits PMV
d’air*) de température du sol
de rayonnement
PPD de l’air

A <6% – 0,2 < PMV < + 0,2 < 15 % <3% < 10 % <5%

B < 10 % – 0,5 < PMV < + 0,5 < 20 % <5% < 10 % <5%

C < 15 % – 0,7 < PMV < + 0,7 < 25 % < 10 % < 15 % < 10 %

*) ISO/DIS 7730 (2004) : les catégories sont 10 %, 20 % et 30 %.

-1.2 Température ambiante


Des exigences peuvent également concerner la température ambiante. La moyenne de la température des
surfaces environnantes et de la température de l’air est appelée température opérative, ou température
perçue. La température opérative est la température uniforme d’un espace fermé où l’homme émet les
mêmes quantités de chaleur par rayonnement et par convection.
Température opérative
t0 = a ⋅ ta + (1 – a) ⋅ tr

a = 0,5 pour des vitesses v < 0,2 m/s
a = 0,6 pour v = 0,2… 0,6 m/s
a = 0,7 pour v = 0,6… 1,0 m/s
Le tableau 1.2.3-3 montre les exigences de température opérative pour trois espaces différents. La limite
supérieure de l’intervalle pour l’été est recommandée pour la climatisation. La limite inférieure est
recommandée en hiver.
Dans DIN 1946-2, pour les installations de ventilation, les exigences sont indiquées en tant que tempé-
rature opérative (fig. 1.2.3-2).
La zone de température opérative recommandée est hachûrée. En cas de températures extérieures élevées
en été et de charges thermiques survenant à court terme, une élévation de la température opérative est
admise. Très souvent, le bilan thermique des locaux n’est pas déterminé par des charges thermiques exté-
rieures, mais plutôt intérieures (par exemple la chaleur dégagée par des machines). Si ces charges ther-
miques ne surviennent qu’en cycle court, la température opérative peut dépasser 26 °C (zone hachurée
Température opérative

Fig. 1.2.3-2 : Zone de tolérance de la température


opérative ambiante d’après
DIN 1946-2:1994-01.
Température de l’air extérieur

1. DIN CR 1752:1998: Ventilation for Buildings : Design Criteria for the Indoor Environment.

56
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

Tableau 1.2.3-3 – Valeurs de températures opératives de différents espaces

Température opérativea) Vitesse moyenne maximale


°C de l’airc)
m/s
Immeuble/pièce Activité Catégorie
Étéb) Hiverb) Été Hiver
(période (période
(période (période
de climatisation) de chauf-
fage) de climatisation) de chauffage) 1

DONNÉES DE BASE
Bureau individuel 1,2 A 24,5 ± 1,0 22,0 ± 1,0 0,18 0,15
Bureau paysage B 24,5 ± 1,5 22,0 ± 2,0 0,22 0,18
Salle de conférences C 24,5 ± 2,5 22,0 ± 3,0 0,25 0,21

Jardin d’enfants 1,4 A 23,5 ± 1,0 22,0 ± 1,0 0,16 0,13


B 23,5 ± 2,0 23,0 ± 2,5 0,20 0,16
C 23,5 ± 2,5 23,0 ± 3,5 0,24 0,19

Magasin 1,6 A 23,0 ± 1,0 19,0 ± 1,5 0,16 0,13


B 23,0 ± 2,0 19,0 ± 3,0 0,20 0,15
C 23,0 ± 3,0 19,0 ± 4,0 0,23 0,18

a) Dans de nombreux bâtiments et espaces avec des charges importantes, la température de l’air ambiant et la température
opérative sont presque égales. Pour les valeurs recommandées on utilise la valeur maximale pour l’été (climatisation) et la
valeur minimum pour l’hiver (chauffage).
b) Vêtements d’été, env. 0,5 clo et vêtements d’hiver, environ 1,0 clo.
c) On admet une variation de la vitesse de ± 40 % par rapport à la moyenne.
verticalement), mais doit rester inférieure à 29 °C, quelle que soit la température extérieure (y compris
en hiver). Pour certains systèmes de ventilation bien spécifiques (par exemple aération à la source) des
températures opératives dans la zone hachûrée horizontalement peuvent être tolérées entre 20 et 22 °C.
Commentaires d’interprétations juridiques contestées des dispositions du droit du travail concernant les
valeurs limite de la température ambiante estivale dans les bureaux (26 °C) (voir commentaire dans 1).
-1.3 Courants d’air
Les courants d’air ont une incidence considérable sur le bien-être. Tandis qu’à l’extérieur, un courant
d’air n’est pas considéré comme désagréable, et est parfois même apprécié, le moindre courant d’air est
mal perçu dans un espace clos. La plupart du temps, ce qui nuit au bien-être c’est lorsque l’air en mouve-
ment est à une température inférieure à celle de la pièce et atteint une partie du corps. On parle dans ce
cas de la gêne du courant d’air (voir paragraphe 1.2.3-2.4, page 62). Une température ambiante élevée
peut pourtant être compensée par une vitesse plus importante de l’air (DIN EN ISO 7730).
-1.4 Humidité de l’air2
2

Comme les déperditions thermiques du corps humain résultent en partie aussi de la déshydratation de
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la peau, l’humidité de l’air exerce également une influence certaine sur le bien-être.
Car l’intensité de la déshydratation de la peau dépend dans des conditions analogues de la différence
de pression partielle de vapeur d’eau à la surface de la peau et de celle de l’air. L’humidité de l’air se
définit par les notions d’humidité relative, de point de rosée, ou encore de température de bulbe humide.
Pour une température ambiante de 20 °C, la déperdition de chaleur par évaporation ne joue qu’un rôle infime.
Il faut donc admettre que l’humidité de l’air, elle non plus, n’a pas une grande influence dans ce cas-là. DIN
1946-2:1994-01 recommande comme limite inférieure 30 %, bien qu’il n’y ait aucune étude sûre à ce sujet.
Avec une humidité inférieure à environ 35 %, ce qui peut facilement survenir l’hiver dans les pièces
chauffées, il s’avère que le faible taux d’humidité des vêtements, tapis, meubles, etc., facilite la forma-
tion de poussière, et que l’ammoniac et autres gaz apparaissent à cause du dépôt de cette poussière sur
les corps chauffés, et irritent l’appareil respiratoire. Des matières synthétiques de toutes sortes se char-
gent en électricité lorsque l’air est sec et accumulent des particules de poussière. En outre, il s’ensuit
un assèchement des muqueuses des voies respiratoires, dont le fonctionnement est altéré.
Pour un taux d’humidité élevé supérieur à 70 %, les conditions sont les mêmes, car la vapeur d’eau peut
se condenser aux endroits froids, d’où formation de moisissures et d’odeurs de pourriture dans les

1. Grothmann, T. ; Hausladen, G. ; Schramek, E. R. : La normalisation à 26 °C et ses conséquences sur la pratique immobi-


lière, ZFIR 2004, page 721–726.
2. Rasmussen, O. B. : 5. Congrès international de génie climatique en matière de chauffage et de ventilation. 1971. Voir 79/86.
Green, G. H. : Ki 2/75. Voir 51/6 et CCI 12/85. Voir 26/30.
Forum Ki 12/81 et sujet i, CCI 12/85.

57
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

parties des locaux contenant des matières organiques, ce qui affecte aussi les organes olfactifs des
personnes fragiles, et en outre peut endommager le matériel entreposé et le bâtiment.
Par contre, en cas de températures ambiantes élevées, l’humidité joue un rôle déterminant, car la peau
se déshydrate, ce qui est décelable lorsque l’on considère la limite supérieure de confort où le corps
commence à transpirer. Des tests ont montré l’existence d’une courbe de confort climatique pour une
personne au repos habillée normalement sous nos latitudes.
-1.5 Habillement1
1

L’habillement a une grande influence sur le confort. Dans une pièce trop froide, on peut gagner du
confort en s’habillant plus chaudement, de la même manière dans une pièce trop chaude en s’habillant
plus légèrement. La valeur de la résistance thermique d’un vêtement est indiquée dans ISO/DIS 9920
et DIN ISO 7730. L’unité physique pour la résistance thermique est : 1 clo (de valeur textile)
= 0,155 m2.K/W.
Un changement de vêtements peut jouer sur la température opérative de confort. Le tableau 1.2.3-5 indi-
que pour certains vêtements l’écart de température opérative de confort.
Tableau 1.2.3-4 – Valeur de la résistance thermique de l’habillement

Habillement m2.K/kW clo

nu ........................................................................................................ 0 0
habillement léger (short, chemise)...................................................... 80 0,5
habillement avec chemise, pantalon, chaussettes, chaussures............ 100 0,65
habillement normal de travail ............................................................. 125…160 0,8…1
habillement sportif léger avec veste.................................................... 160 1
habillement d’intérieur hivernal épais, gros pull-over........................ 200 1,25
habillement de travail épais avec sous-vêtements, chaussettes,
chaussures, gilet, veste........................................................................ 210 1,3
habillement pour temps froid avec manteau....................................... 250…300 1,6…2
habillement pour temps extrêmement froid........................................ 450…600 3…4

Tableau 1.2.3-5 – Valeur de la résistance thermique d’un vêtement permettant d’assurer un confort similaire
(valable pour personnes le plus souvent assises (ISO/DIN 9920)

Vêtements Résistance thermique Écart de température opérative


clo K

caleçon 0,03 0,2


tee-shirt 0,09 0,6
chemise à manches courtes 0,15 0,9
chemise normale 0,25 1,6
shorts 0,06 0,4
pantalons normaux 0,25 1,6
jupe légère 0,15 0,9
jupe épaisse 0,25 1,6
sweater léger 0,20 1,3
veste d’été légère 0,25 1,6
veste normale 0,35 2,2

-1.6 Activité corporelle2


2

Comme le montrent le tableau 1.2.3-3 et la fig. 1.2.3-1, l’activité d’une personne exerce aussi une
certaine influence sur la température opérative de confort. Certaines des activités figurent sur le
tableau 1.2.3-6.

-2 Inconfort thermique local


La neutralité thermique, telle qu’elle est décrite par les indices PMV-PPD ou par la température opéra-
tive, n’est pas la seule exigence pour un confort thermique. Il est possible qu’une personne se sente bien
dans l’ensemble de son corps, mais moins bien dès qu’une partie de son corps est chaude et qu’une autre
est froide. C’est pourquoi une exigence supplémentaire de confort thermique est nécessaire, c’est-à-dire

1. ISO/DIS 9920:2007-10, Ergonomics of the thermal environment – Estimation of the thermal insulation and evaporative
resistance of a clothing ensemble.
2. DIN ISO EN 8996:2005-01. Ergonomics- Determination of metabolic heat production.

58
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

celle qui ne présente pas d’inconfort thermique local. Un inconfort local peut être causé par un champ
de rayonnement asymétrique (fig. 1.2.3-3), un refroidissement de convection limité localement (par
exemple un courant d’air, fig. 1.2.3-4), le contact avec un sol chaud ou froid (fig. 1.2.3-4), ou un
gradient vertical de la température de l’air (fig. 1.2.3-5).
Tableau 1.2.3-6 – Pertes thermiques globales chez l’homme pour différentes activités (d’après DIN EN ISO 7730)

Degré Niveau métabolique = dégagement thermique


Activité d’activité
DIN 1946 T.2 W/m2 met*) ≈W 1

DONNÉES DE BASE
Au repos 46 0,8 80
Assis, détendu I 58 1,0 100
Debout, détendu 70 1,2 125
Assis, activité légère (au bureau, 70 1,2 125
à la maison, à l’école, au travail)
Debout, activité légère 81 1,4 145
(activité de dessinateur)
(shopping, travail, industrie légère) II 93 1,6 170
Activité corporelle modérée III 116 2,0 200
(travaux ménagers ou mécaniques)
Activité corporelle intense IV 165 2,8 300
(travail mécanique intense)

*) 1 met = 58 W/m2

Les exigences de gradient vertical de température de l’air, de température du sol et d’écart de tempéra-
ture de rayonnement pour 3 classes de qualité figurent sur le tableau 1.2.3-7 sur la base des graphiques
suivants.

plafond chaud mur froid


Insatisfaits

Insatisfaits

plafond refroidi mur chaud

Asymétrie de température de rayonnement


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température du sol

Fig. 1.2.3-3 : Pourcentage d’insatisfaits


pour cause d’asymétrie Fig. 1.2.3-4 : Pourcentage d’insatisfaits à cause
de température de rayonnement. de la température du sol.
Insatisfaits

Fig. 1.2.3-5 : Pourcentage d’insatisfaits


à cause du gradient vertical
gradients verticaux de température de l’air de température.

59
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

Tableau 1.2.3-7 – Gradient vertical admissible de température de l’air entre la tête et les chevilles et valeurs
tolérées de température du sol et d’asymétrie de température de rayonnement pour 3 classes
de qualité (CR 1752, ISO/DIS 7730)

Gradient Zone Température de surface (°C) – asymétrie


Classes vertical de la température
de qualité de température de surface du sol
de l’air*) Plafond Mur froid Plafond Mur chaud
°C chaud froid
K

A <2 19-29 <5 < 10 < 14 < 23

B <3 19-29 <5 < 10 < 14 < 23

C <4 17-31 <7 < 13 < 18 < 35

*) entre 1,1 et 0,1 m au-dessus de la surface du sol.

-2.1 Gradient de la température de rayonnement


Le gradient de la température de rayonnement Δtpr est la différence de température de rayonnement
entre deux faces opposées d’une petite surface plane. La température de rayonnement dite « plate » est
la température uniforme d’un corps noir qui produit sur un côté de la petite surface noire le même rayon-
nement que la répartition de température superficielle non uniforme. Supposons un homme assis et
considérons une petite surface située à 0,6 m (ou à 1 m si l’homme est debout) au-dessus du sol.
Si le gradient se situe au niveau du plafond, la surface est horizontale et divise ainsi la pièce en deux.
Par contre, si elle se situe au niveau du mur, la surface de séparation est verticale. Pour ce qui est du
gradient de la température de rayonnement, le nombre d’insatisfaits a été communiqué dans différents
cas de figures avec des plafonds et des murs chauds et froids (fig. 1.2.3-3). La situation est critique,
notamment lorsque le plafond est chaud et le mur froid.
Le gradient de la température de rayonnement au niveau des fenêtres ou autres surfaces froides est
évaluée en calculant le gradient par rapport à une petite surface verticale (parallèle à la surface froide)
située à 0,6 m au-dessus du sol. Leur emplacement dans la zone de séjour est étudié car il pourrait entraî-
ner un gradient plus important. En cas de chauffage par le plafond, on calcule en outre le gradient de
la température de rayonnement par rapport à une petite surface horizontale à 0,6 m au-dessus du sol
située dans la zone de séjour, dont on peut supposer qu’elle entraîne un gradient très important (norma-
lement au centre sous le plafond chauffé). Il en ressort que l’échange par rayonnement entre les surfaces
planes et les surfaces supérieures de la pièce est presque linéaire. La température de rayonnement plane
de la moitié de la pièce (tpr) se calcule donc avec l’équation suivante :
tpr = t1 . Fe–1 + t2 . Fe–2 +… + tn . Fe–n
où :
Fe–n = facteur d’angle de la partie du sol pour la surface supérieure n dans la moitié de la pièce
(ΣFe–n = 1)
tn = température des surfaces
Les facteurs d’angle d’un élément plan pour les surfaces de la pièce sont analysés à l’aide d’une formule
ou de diagrammes dans DIN EN 77261.
Le gradient de la température de rayonnement se calcule ensuite comme la différence entre la tempéra-
ture de rayonnement de la demi-pièce (asymétrie de rayonnement). Il suffit donc d’évaluer les facteurs
d’angle pour une petite surface.
Le gradient de la température de rayonnement est calculé sur deux surfaces planes opposées, et on
examine si la différence est plus faible que la valeur admissible d’après le tableau 1.2.3-7. Une pièce avec
30 % de vitrage, – 12 °C de température extérieure et un double vitrage (U env. 2,9 W/m2.K) présente
un gradient de la température de rayonnement maximal de 6 K, ce qui est moins élevé que l’exigence de
confort de 10 K dans la catégorie B. Sur la fig. 1.2.3-3, ces 6 K sont juste la limite à partir de laquelle la
personne peut commencer à ressentir une asymétrie. Ainsi, dans une pièce avec un mur extérieur complè-
tement vitré et un vitrage isolant (valeur U < 1,8 W/m2.K), aucun problème de gradient de la température
de rayonnement ne peut survenir, et il est donc inutile d’installer un chauffage sous la fenêtre. Si l’isola-
tion de la fenêtre est supérieure (correspond au U-moyen 0,8 W/m2.K), le gradient est négligeable.
Olesen2 a démontré que la différence maximale de la température opérative dans une pièce pour une
température extérieure de – 12 °C se calcule avec la formule suivante :

1. DIN EN ISO 7726:2001 : Climat environnant – Instruments pour mesurer les grandeurs physiques.
2. Olesen, B. W. : « Méthode simplifiée pour prévoir la température ambiante ». HLH, volume 46, N° 44, 1995.

60
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

to2 – to1 ≤ 0,96 Umur-fenêtre


où :
to1 = température opérative en situation de froid maximum en °C
to2 = température opérative en situation de chaud maximum en °C
Umur-fenêtre = valeur U moyenne du mur-fenêtre en W/m2.K
Ce qui signifie que même si la façade vitrée d’une pièce se compose d’une fenêtre avec double vitrage
standard avec U = 2,9 W/m2.K, la différence maximale de la température opérative serait inférieure à
3 K, ce qui est inférieur à la valeur recommandée dans la catégorie B, soit un maximum de 4 K. Pour 1
une fenêtre bien isolée avec U = 1,5 W/m2.K, la différence est inférieure à 1,5 K.

DONNÉES DE BASE
Le gradient de la température de rayonnement maximal peut aussi être calculé d’après la formule suivante
Δtpr < 3,96 Umur-fenêtre
Pour une façade vitrée qui se compose d’un double vitrage standard avec U = 2,9 W/m2.K, le gradient
est de 11,5 K, ce qui est plus élevé que les 10 K qui sont acceptés.
Pour une façade vitrée avec des vitrages isolants standardisés (valeur U ≤ 1,5 W/m2.K), le gradient
maximal n’est que de 6 K, c’est-à-dire qu’elle se situe au-dessous de la limite de perception possible
par une personne et également au-dessous des exigences de confort, inférieures à 10 K.
Pour un plafond chauffant, l’utilisation de la notion de gradient de température de rayonnement est limi-
tée. L’exigence correspondant à la température de la surface du plafond dépend de la hauteur et de la
dimension de la pièce. Pour une hauteur de pièce normale de 2,4 m, la température du plafond de caté-
gorie B (gradient de température de rayonnement < 5 K) ne doit pas dépasser environ 30 °C.
Pour les plafonds rafraîchissants, c’est le point de rosée et non pas le gradient de température de rayon-
nement qui limite la température du plafond.
-2.2 Gradients de température de l’air
Les écarts de température de l’air d’une pièce sont influencés par le système de chauffage (fig. 1.2.3-6).
Mais ils sont moins élevés lorsque les bâtiments sont bien isolés et les besoins en chaleur moins importants.

Émission 50 W/m2
Émission 80 W/m2

un radiateur deux radiateurs deux radiateurs fixés deux radiateurs fixés


en allège en allège sur le mur adjacent sur le mur opposé
au mur extérieur au mur extérieur
hauteur de la pièce en m

hauteur de la pièce en m

hauteur de la pièce en m

hauteur de la pièce en m

température ambiante température ambiante température ambiante température ambiante

chauffage par le sol chauffage par le plafond air chaud soufflé vers air chaud soufflé vers
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le mur extérieur la paroi arrière


hauteur de la pièce en m

hauteur de la pièce en m

hauteur de la pièce en m

hauteur de la pièce en m

température ambiante température ambiante température ambiante température ambiante

Fig. 1.2.3-6 : Gradients de température de l’air pour différents systèmes de chauffage avec des émissions
de 50 et 80 W/m2.

-2.3 Température du sol


Les exigences de température du sol (fig. 1.2.3-4 et tableau 1.2.3-7) sont fondamentales pour le chauf-
fage et le refroidissement par le sol. Pour un système de chauffage par le sol, une température du sol
maximale de 28 °C dans la salle de séjour et de 35 °C dans une zone périphérique sans passage (jusqu’à
un mètre du mur extérieur) est recommandée dans DIN EN 12641.

1. DIN EN 1264:1997 Chauffage au sol – systèmes et composants.

61
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

-2.4 Apparition de courants d’air


Le courant d’air est un facteur déterminant du confort thermique. Beaucoup de personnes sont très sensi-
bles à la vitesse de l’air dans une pièce, c’est pourquoi le courant d’air est une cause fréquente d’insa-
tisfaction chez les personnes qui séjournent dans des pièces ventilées ou climatisées. Les variations de
la vitesse de l’air ont une influence significative sur la sensation de courant d’air perçue par une
personne. Les variations peuvent être définies comme des variations standard de la vitesse de l’air ou
comme une intensité de turbulence (Tu) ; il s’agit donc de la variation standard SDva divisée par la vitesse
moyenne de l’air va (SDva/va). Le pourcentage de personnes qui ressentent un mouvement d’air comme
courant d’air (PD) peut être déterminé à partir de l’équation suivante :
PD = (34 – ta) (va – 0,05)0,62 (3,14 + 0,37 . SDva).
où :
PD = taux de courant d’air (~ % d’insatisfactions dues à l’apparition de courants d’air) en %
va = vitesse moyenne de l’air (mesurée sur 3 minutes) en m/s
SDva = déviation standard de la vitesse de l’air (mesurée sur 3 minutes) en m/s
ta = température de l’air en °C
Température de l’air, °C

Vitesse moyenne de l’air, m/s

Fig. 1.2.3-7 : 15 % d’insatisfaits à cause de l’apparition de courants d’air (taux à 15 %) pour différentes
températures de l’air, vitesses moyennes de l’air et degrés de turbulence.

En référence aux recommandations de la CEN (tableau 1.2.3-3), les valeurs limites admissibles pour la
vitesse moyenne de l’air oscillent entre 0,12 et 0,22 m/s l’hiver et entre 0,18 et 0,26 m/s l’été. Ces
valeurs se basent sur une intensité de turbulence de 40 %, laquelle est spécifique aux pièces ventilées
et climatisées.
La fig. 1.2.3-7 présente le rapport entre la vitesse moyenne de l’air, la température de l’air et le degré
de turbulence pour un taux de courant d’air PD = 15 %.
Avec les analyses CFD, il serait possible de calculer la température de l’air et le champ de vitesse de
l’air dans une pièce. Les programmes CFD sont encore très coûteux et ne sont utilisés que rarement dans
les études, mais il existe une série de théories et d’expérimentations sur les vitesses de l’air liées aux
courants thermiques. Le flux d’air froid créé au contact de fenêtres et de murs froids peut expliquer
l’apparition de courants d’air. Ci-dessous est indiquée une méthode de calcul du risque de condensation,
qui permet d’évaluer les effets exercés par la hauteur et l’isolation de différentes fenêtres.
La vitesse maximale de l’air, vmax, dépend de l’écart de température entre l’air de la pièce et la fenêtre
Δt = to – tfen, et de la hauteur de la fenêtre h.
La vitesse maximale de l’air vmax est déterminée d’après l’équation suivante (Fanger 1, Nielsen2) :
vmax = K (Δt . h)0,5

1. Fanger, P. O. : Termiske luftströmninger langs vinduer og Kolde vaegge. Circulation d’air thermique au niveau des fenêtres
et des murs froids. Ingénieurs N° 19, octobre 1964.
2. Nielsen, P. V. : Luftströmninger i ventilerede arbejdslokaler “(Circulation d’air dans les bureaux ventilés. SBI-rapport 128.
Statens byggeforskningsinstitut (Institut national de recherche sur le bâtiment), 1981.

62
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

En fonction de la hauteur de la fenêtre et de son coefficient de transmission thermique, K peut ainsi


varier entre 0,052 et 0,8. Le rapport entre le coefficient U de la fenêtre et l’écart de température ( Δt)
entre la température de la fenêtre (tfen) et celle l’air de la pièce (to) est déterminée comme suit :

Δt = to – tfen = U . mi (to – text)


où :
t0 est la température opérative (22 °C, température optimale l’hiver)
mi la résistance thermique de la fenêtre (0,12 m 2.K/W) 1
text la température extérieure (– 12 °C)

DONNÉES DE BASE
La vitesse de l’air est pourtant décisive dans la zone de séjour c’est-à-dire à 1 m du mur extérieur. Pour
ce calcul, on utilise les formules du tableau 1.2.3-8 jusqu’au tableau 1.2.3-10 (Andersen 1).
Non seulement la vitesse de l’air, mais également la température de l’air, la distance au mur extérieur
et l’importance du volume sont capitales pour évaluer et prévoir des solutions.
Le résultat d’une étude expérimentale de Heiselberg 2 a démontré que la vitesse maximale de l’air vmax
entre 0,4 et 2 m de la paroi froide extérieure peut être évaluée comme suit :
ν max = 0, 095(h ⋅ Δt )0 ,5 /( x + 1, 32) m/s
Dans les mêmes conditions que précédemment, la vitesse maximale de l’air dans un intervalle de 1 m est :
ν max = 0, 083(h ⋅ U )0 ,5 m/s
Le critère pour la hauteur de fenêtre h est :
h ≤ (12, 05 Vmax )2 /U m
On part du principe que l’air s’est pratiquement homogénéisé lorsque le flux d’air froid parvient dans
la zone de séjour, de telle façon que la température est inférieure d’1 K à la température opérative de
l’ambiance. En outre, le flux d’air froid est presque laminaire, Tu = 10-20 %, ce qui veut dire que pour
une température de l’air de 21 °C d’après la fig. 1.2.3-7, une vitesse de l’air de 0,18 m/s peut être accep-
tée. On obtient donc : h < 4,7/U
La hauteur de fenêtre autorisée est la suivante :
Fenêtre avec double vitrage : U = 2,9 W/m2.K h < 1,6 m
Fenêtre avec vitrage à isolation renforcée : U = 1,5 W/m2.K h < 3,1 m
Fenêtre avec vitrage à isolation renforcée spéciale : U = 0,8 W/m2.K h < 5,9 m

Tableau 1.2.3-8 – Valeur calculée pour l’intervalle de séparation

Paramètres Formules Unité

Vitesse maximale de l’air dans l’intervalle de séparation vmax = 0,07 (|tamb – tsurf | . h)0,5 m/s
le long de la surface froide
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Vitesse moyenne de l’air dans l’intervalle de séparation vmoy = 0,019 (|tamb – tsurf | . h)0,5 m/s
le long de la surface froide

Épaisseur de l’intervalle de séparation δ = 0,11 . h0,7 (|tamb – tsurf | . h)0,1 m

Volume V = 0,002 . h1,2 . (|t amb – tsurf | . h)0,4 . b m3/s

Température moyenne dans l’intervalle de séparation tlim = tamb – 0,25 (tamb – tsurf) K
.
Effet de refroidissement Q = 0,64 . h1,2 . (tamb – tsurf) 1,4 . b W

h = hauteur de la surface froide.


b = étendue de la surface froide.
tsurf = température superficielle de la paroi froide en °C.
tamb = température ambiante de l’air en °C.

1. Andersen, K. T. : Kuldenedfald fra Kolde flader. SBI-Meddelelse 112, SBI 1996.


2. Heiselberg, P, Overby, H. and Bjorn, E. : Energy-Efficient Measures to avoid downdraft from large glazed facades.
ASHRAE Trans. 1995, V. 101, Pt.2.
Heiselberg, Per : Stratified flow in Rooms With a Cold Vertical Wall. ASHRAE Trans. 1994, V. 100, Pt. 1.

63
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

Valeur U
W/m2.K

Vitesse de l’air m/s

Hauteur de la fenêtre et du mur en m

Fig. 1.2.3-8 : Rapport entre la hauteur de la fenêtre, le coefficient de transmission (valeur de U) et la vitesse
maximale de l’air dans la zone de séjour à environ 1 m du mur extérieur pour une température
extérieure de – 12 °C.

Si les conditions mentionnées ci-dessus ne sont pas remplies, la hauteur effective de la fenêtre doit être
réduite par des tablettes pour que l’air soit dévié et n’atteigne pas des vitesses élevées, ou bien une
source de chaleur doit être installée en allège de la fenêtre, laquelle crée un flux d’air qui se dirige vers
le haut et qui est du même ordre de grandeur que le flux d’air froid.
La fig. 1.2.3-8 montre un rapport entre la hauteur de la fenêtre, la valeur U et la vitesse maximale de
l’air dans la zone de séjour à 1 m devant la fenêtre ou le mur extérieur.
Un système de chauffage (radiateur, convecteur ou chauffage par le sol) est souvent installé sous ou au
bord de la fenêtre comme mesure de prévention. Le système de chauffage réchauffe le flux d’air froid,
d’où élévation de la température de l’air, et les parties convectives du système de chauffage peuvent
aussi changer l’orientation du courant d’air. Pour évaluer l’influence du chauffage, il faut, d’après les
tableaux 1.2.3-9 ou 1.2.3-10, utiliser les paramètres calculés comme le volume, l’épaisseur de l’inter-
valle de séparation et l’effet de refroidissement. L’effet de refroidissement est le refroidissement par
rapport à la température de la pièce, obtenu par la température plus basse de l’air dans l’intervalle de
séparation. Pour compenser, le chauffage doit produire la même chaleur convective par rapport à la
couche d’air, de telle sorte que le flux d’air froid dans la zone de séjour soit à la même température que
la température de la pièce.
Tableau 1.2.3-9 – Valeur calculée du mouvement de l’air le long du sol (Heiselberg 1994)
pour des cas bidimensionnels (largeur de la fenêtre = largeur de la pièce)

Épaisseur
Paramètre de la surface Formule Unité
froide

Température minimale x tmin = tamb − (0, 30 − 0, 034 * X )(tamb − tsurf ) °C


de l’air le long du sol

Température maximale x < 0,4 m ν max = 0, 055 ⋅ ( tamb − tsurf ⋅ h)0 ,5 m/s
de l’air le long du sol
0, 095
0,4 < x < 2,0 ν max = ( t − t ⋅ h)0 ,5 m/s
X + 1, 32 amb surf

2,0 < x ν max = 0, 028 ⋅ ( tamb − tsurf ⋅ h)0 ,5 m/s

Pour éviter l’apparition de courants d’air, il existe d’autres moyens que de placer un chauffage sous la fenê-
tre. Il est possible d’encastrer un déflecteur d’air au bord de la fenêtre. Le courant d’air peut être stoppé
par une surface horizontale (déflecteur), mais cette surface doit être plus large que la couche de séparation.

64
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

Tableau 1.2.3-10 – Valeur calculée du mouvement d’air le long du sol (Heiselberg 1994)
pour des cas tridimensionnels (largeur de la pièce = largeur de la fenêtre)

Épaisseur
Paramètre de la surface Formule Unité
froide

Température minimale x tmin = tamb − (0, 29 − 0, 038 ⋅ x )(tamb − tsurf ) °C


de l’air le long du sol
1
Vitesse maximale x < 0,4 m ν max = 0, 055 ⋅ ( tamb − tsurf ⋅ h)0 ,5 m/s

DONNÉES DE BASE
de l’air le long du sol
0,134
0,4 < x ν max = ( t − t ⋅ h)0 ,5 m/s
x + 2, 04 amb surf

-3 Mesures d’ambiance thermique1


Pour la prise en compte ou dans le cas d’un différend sur l’ambiance intérieure, les différents
paramètres doivent être mesurés afin de vérifier si les critères des normes sont remplis. Aujourd’hui,
on peut se procurer plusieurs appareils permettant le relevé de mesures exactes. Certains appareils
effectuent une mesure intégrée de plusieurs paramètres, d’autres mesurent des paramètres un par un.
DIN EN ISO 7726 spécifient le domaine de mesure, la précision et le temps de réaction des
appareils.1
Les hauteurs de mesure recommandées sont également spécifiées. Une règle fondamentale consiste à
effectuer les mesures à des hauteurs qui correspondent à la tête, au milieu et aux pieds chez une
personne. L’indice PMV-PPD (la température opérative, l’asymétrie de la température de rayonnement,
l’humidité et la vitesse moyenne de l’air) est mesuré à hauteur moyenne (c’est-à-dire 0,6 m pour les
personnes assises et 1,10 m pour les personnes debout). Le courant d’air (température de l’air, vitesse
de l’air moyenne et déviation standard) ainsi que les écarts de température de l’air sont mesurés au
niveau des pieds (0,1 m) et de la tête (1,10 m pour les personnes assises et à 1,7 m pour les personnes
debout).
Les points de mesure doivent refléter la position des personnes dans la pièce, mais le bon sens est aussi
nécessaire ici, car les appareils ne doivent pas être protégés de l’influence de l’environnement.

-4 Interactions d’autres grandeurs avec le confort thermique2


2

À côté des six facteurs principaux, à savoir température de l’air, température de rayonnement, humidité
de l’air, mouvement de l’air, isolation et activité physique, d’autres grandeurs d’influence conditionnent
également le confort thermique. La littérature attribue l’impact sur le confort thermique à ce qu’il est
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convenu d’appeler les effets de contexte. Il peut s’agir de variables culturelles (climat, adaptation), de
facteurs psychologiques (expériences, attentes, connaissances, attitude), démographiques (âge, sexe) ou
bien d’autres facteurs (possibilité d’influence, environnement). Ainsi, à températures égales, un degré
plus élevé de familiarité avec un environnement (par exemple le domicile personnel) peut se traduire
en un meilleur confort thermique par rapport à un environnement moins familier (par exemple le
bureau)3.
À l’heure actuelle, on dispose de peu d’informations concernant l’influence des facteurs psychosociaux
sur le confort thermique. Une étude 4 australienne montre que la satisfaction par rapport au travail joue
sur la satisfaction par rapport à la température. De nouvelles recherches 5 ont pu confirmer cela. Contrai-
rement à la satisfaction de l’environnement thermique (confort), la sensation thermique semble moins
perméable aux influences psychosociales. En se fondant sur le peu d’études disponibles actuellement,
il est possible de dire que parallèlement à la température de l’air, à la température de rayonnement, à la

1. DIN EN ISO 7726:2001 : Climat environnant – instruments pour mesurer les grandeurs physiques.
2. Remanié par Prof. Dr. -Ing. Runa Tabea Hellwig, Augsburg, pour la 73e édition.
3. Oseland, N. A. : Predicted and reported thermal sensation in climate chambers, offices and homes. Energy and Buildings
23 (1995), 2, 105-115.
4. Cena, K. ; de Dear, R. : Field study of occupant comfort and office thermal environments in a hotarid climate. Final report
ASHRAE RP-921, 1998.
5. Bischof, W. ; Hellwig, R. T. ; Brasche, S. : Confort thermique – Les aspects extraphysiques. Physique du bâtiment 29
(2007), Cahier 3, p. 208-212.

65
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

vitesse de l’air, à l’humidité de l’air, au degré d’activité et à l’isolation, d’autres facteurs exercent une
influence sur le confort thermique. Il n’est toutefois pas encore possible d’enfermer ces grandeurs
d’influence dans un schéma.
-4.1 Acoustique, bruit
Juger un événement acoustique comme bruit indésirable ou plaisir dépend de son intensité, de son
contenu, de sa durée et, dans une non moindre mesure, du contexte et de l’environnement (par exemple
salle de concert ou bureau en espace ouvert). Le son a un impact et des conséquences sur les hommes
et la société, au niveau physiologique (notamment les troubles du sommeil), psychosocial (communica-
tion par exemple), mais également économique (ainsi, la protection contre le bruit). Les principales
sources de bruit en intérieur sont les bruits de pas, les conduites d’eau, la télévision, la radio. L’unité
de l’intensité acoustique est le dB (A), soit la mesure du niveau sonore avec la courbe de pondération
A, en remplacement du phone spécifié dans une norme DIN auparavant d’usage courant. Pour plus de
détails, se reporter aux paragraphes 1.5 du livre page 306 et 3.3.6 du livre page 1087. Concernant le bruit
causé par les systèmes de climatisation et de ventilation, la norme DIN EN 13779 1 ainsi que VDI 20812
spécifient les niveaux autorisés de pression acoustique pondérés par A, générés et/ou transmis par les
systèmes de ventilation, climatisation et autres dispositifs dans différents types de pièces. D’après DIN
4109:1989-11 et la modification A1:2001-01 (protection sonore dans les bâtiments de hauteur), les
niveaux de pression acoustique des installations techniques des locaux ne doivent pas dépasser 30 dB
la nuit (A) et 35 dB (A) le jour dans les logements voisins, 40 dB (A) dans le cas d’une exploitation
mécanisée. Il est spécifié 35 dB (A) pour les salles de cours.
L’ordonnance sur les lieux de travail § 3 al. 1 du 12.08.2004 établit à propos du bruit : « dans les lieux
de travail, le niveau de pression acoustique doit être maintenu aussi bas que le permet le mode de fonc-
tionnement. Le niveau d’évaluation acoustique sur le lieu de travail, dans les bureaux, doit également
atteindre au maximum 85 dB (A) en tenant compte des bruits extérieurs ; ce niveau peut être dépassé
de 5 dB (A) maximum pour autant que l’on puisse y déroger dans des limites raisonnables après atté-
nuation possible du bruit de fonctionnement. »Il s’agit du seul indice concret relatif au bruit cité dans
l’ordonnance. L’ancienne ordonnance sur les lieux de travail (1975) fixait les valeurs maximales à
55 dB (A) pour les activités intellectuelles et 70 dB (A) pour les activités de bureau.
D’après des études de Clausen et al. en 19933, une augmentation de la température de 1 K produit le
même effet sur le confort général qu’une augmentation du volume sonore d’environ 4 dB (A). En revan-
che, Witterseh et al. en 20024 n’ont pas établi d’effet significatif du bruit sur la sensation thermique et
la tolérance thermique en cas de montée de température. De nouveaux résultats de recherches 5 montrent
cependant que le risque qu’une personne juge un environnement désagréablement chaud augmente
sensiblement lorsqu’il est bruyant ou en cas de nuisances sonores.
-4.2 Lumière/éblouissement
Pour le confort et le capital santé des yeux, un bon éclairage est nécessaire. L’intensité lumineuse
requise (mesurée en lux) dépend du type d’activité et de la destination de la pièce. En outre, la lumi-
nosité et la couleur de lumière dans la pièce doivent être appropriées et tout éblouissement évité. La
norme DIN EN 12464-16 stipule les directives générales (voir tableau 3.5.3-12). On est passé de 1 000
à 2 000 lx auparavant à environ 750 lx aujourd’hui, par exemple dans une grande pièce. Mais la puis-
sance raccordée était encore de 35 W/m 2 en 1975 tandis qu’elle est aujourd’hui de 20 W/m 2 par klx
grâce à de meilleurs luminaires et l’utilisation de ballasts. La gêne occasionnée par le rayonnement ther-
mique venant du haut commence à environ 30-35 W/m 2. Diminution de la charge thermique au moyen
de luminaires à fonction climatique (voir le paragraphe 4.5.3-5 page 1343), permettant d’évacuer la
chaleur perceptible.
Le nombre croissant de travailleurs qui opèrent sur ordinateur entraîne de nouvelles exigences au niveau
des lieux de travail. Les dispositifs anti-éblouissement doivent permettre d’utiliser un ordinateur sans
être gêné, y compris les jours ensoleillés. Un éclairage sombre ou une mauvaise répartition de la lumière
accentue la sensation désagréable d’avoir froid 5. Personne n’est cependant encore en mesure d’expliquer
précisément cette corrélation.

1. DIN EN 13779:2007-09 : Aération des bâtiments non habités. Dispositions générales et exigences concernant les systèmes
de climatisation et de ventilation ; texte allemand EN 13779:2004.
2. VDI 2081:2001-07 : Génération et atténuation du bruit dans les installations techniques des locaux.
3. Clausen, G. ; Carrick, L. ; Fanger, P. O. ; Kim, S. W. ; Poulsen, T. ; Rindel, J. H. : A comparative study of discomfort caused
by indoor air pollution, thermal load and noise. Indoor Air, 1993, 3, 255-262.
4. Witterseh, T. ; Wyon, D. P. ; Clausen, G. : The effects of moderate heat stress and open-plan office noise distraction on
office work. Proceedings Indoor Air 2002, 1084-1089.
5. Hellwig, R. T. : Confort thermique – Différences entre aération mécanique ou naturelle des bureaux du point de vue des
utilisateurs. Dissertation TU Munich, 2005.
6. DIN EN 12464-1:2003-03 : Lumière et éclairage – Éclairage des lieux de travail – Partie 1 : Lieux de travail en espaces
intérieurs, texte allemand 2002, Beuth, Berlin.

66
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

-4.3 Qualité de l’air et humidité


L’éventualité d’un inconfort thermique en raison de la sensation de chaleur augmente avec l’apprécia-
tion de l’état de l’air comme « vicié et sec » 1. Fang et al. 19992 ont montré que l’acceptation de l’air
inhalé diminue avec l’accroissement tant de l’humidité de l’air que de la température. L’acceptation de
l’air est donc linéairement dépendante de l’enthalpie de l’air. Cela semble contredire l’appellation de la
grandeur d’influence « air vicié et sec » précédemment citée. Il convient toutefois de prendre en consi-
dération le fait que l’homme ne peut percevoir directement l’humidité de l’air dans les bureaux dans un
contexte d’humidité relative courante. Fanger 2000 1 fournit à ce sujet un début d’explication : selon lui,
les êtres humains trouvent agréable le rafraîchissement des voies respiratoires à chaque inspiration. Il
en résulterait un sentiment de fraîcheur ressenti comme plaisant. À défaut d’un tel rafraîchissement, l’air
1
peut alors être perçu comme irrespirable, rance ou vicié.

DONNÉES DE BASE
Comme cela a été rapporté précédemment, l’être humain est dépourvu de récepteurs sensoriels concernant
l’humidité relative de l’air traditionnellement comprise dans les bâtiments entre 15 et 60 %. Des études
menées dans des bâtiments3 montrent qu’en cas d’aération par dispositif mécanique, les occupants perçoivent
l’air comme « plutôt sec » en dépit d’une humidité relative mesurée de 40-50 %. Dans ceux aérés naturelle-
ment, la sécheresse de l’air est jugée de manière comparable. Ceci étant, il régnait dans ces derniers une humi-
dité relative comprise entre 15 et 30 % en raison des conditions météorologiques. Des études réalisées par
Fitzner en 20024 montrent une corrélation entre le sentiment de sécheresse induit par le coefficient de transfert
de masse, les régimes d’écoulement et la charge thermique dans une pièce. Le coefficient de transfert de
masse est nettement supérieur dans le cas d’une ventilation mixte par rapport à une ventilation par déplace-
ment et dans le cas d’une densité de charge de refroidissement élevée par rapport à une charge faible. Cela
peut contribuer à expliquer le reproche d’un air trop sec.
Dans l’étude précédemment mentionnée, Clausen et al. 19935 ont trouvé qu’une augmentation de la
température de 1 K a le même impact sur le confort général qu’une dégradation de la qualité de l’air
perçue de 2,4 decipol. Une qualité de l’air ressentie comme mauvaise peut intensifier l’inconfort ther-
mique. Concernant la qualité de l’air intérieur, voir également le paragraphe 1.2.4 page 54.
-4.4 Autres facteurs d’influence sur le confort thermique
En dehors des facteurs de climatisation cités, il existe sans doute d’autres conditions susceptibles
d’influencer le confort des personnes dans une pièce, par exemple la couleur des murs, des plafonds,
des tentures, le style des meubles et des chaises, la présence de fleurs aux fenêtres et bien d’autres
choses encore. Cependant, l’influence de tous ces facteurs échappe à toute compréhension précise.
L’éventail des solutions disponibles permettant d’influencer le climat intérieur est au cœur des travaux
de ces dernières années. En référence constante, les dispositifs suivants : fenêtres ouvrables, protection
solaire/anti-éblouissement, portes, ventilateurs (utilisation locale en été), robinets thermostatiques, éclai-
rage. Toutefois, personne n’est encore parvenu à quantifier leur impact sur la satisfaction des occupants
d’immeubles. À partir d’études sur le terrain, Raja et al. 20016 arrivent à la conclusion logique suivante :
les personnes ayant accès à des fenêtres ouvrables relatent un inconfort moins fréquent que les personnes
ayant un accès réduit (par exemple être situé loin d’une fenêtre). La technologie des équipements a permis
de définir une grandeur importante appelée possibilité d’influence perçue. Cette dernière indique si une
personne a le sentiment qu’elle peut exercer une action sur la température de la pièce et/ou la circulation
de l’air. Elle ne décrit pas les dispositifs de réglage existant réellement dans une pièce, mais l’appréciation
subjective de la possibilité d’action de chaque personne. Hellwig 2005 7 a pu démontrer que la part d’indi-
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

vidus déclarant pouvoir agir sur la température d’une pièce et la circulation de l’air est sensiblement plus
grande dans les bâtiments aérés naturellement que dans ceux aérés mécaniquement. Quels aspects des
bâtiments et de la technique des équipements sont à l’origine d’une telle appréciation reste confus.
Le nombre d’occupants dans une pièce semble également jouer un rôle sur la perception d’une possibi-
lité d’influence. Une étude se fondant sur 50 bâtiments a été menée en Grande-Bretagne sur le rapport
entre le nombre de personnes dans une pièce et l’impression de pouvoir agir sur la température, l’aéra-
tion et la lumière. Dans le cas de groupes comptant plus de 5 individus, la possibilité d’influence dimi-
nue de manière significative, avec toutes les variables 8.

1. Fanger, P. O. : Exigences humaines en matière d'environnements amenés à être climatisés. KI 2000, 3, 114-119.
2. Fang, L. ; Clausen, G. ; Fanger, P. O. : Impact of temperature and humidity on perception of indoor air quality during imme-
diate and longer whole-body exposures. Indoor Air 1998, 8, 276-284.
3. Bischof W. ; Bullinger-Naber, M. ; Kruppa, B. ; Schwab, R. ; Müller, B. H. : Expositions et atteintes à la santé dans les
bureaux – Résultats du projet Proklima. Éditions Fraunhofer IRB, Stuttgart, 2003.
4. Fitzner, K. : Influence de la charge thermique sur le climat intérieur. KI Jg. 38 (2002), Cahier 4, 186-190.
5. Clausen, G. ; Carrick, L. ; Fanger, P. O. ; Kim, S. W., Poulsen, T. ; Rindel, J. H. : A comparative study of discomfort caused
by indoor air pollution, thermal load and noise. Indoor Air, 1993, 3, 255-262.
6. Raja, I. A. ; Nicol, J. F. ; McCartney, K. J. ; Humphreys, M. A. : Thermal comfort : use of controls in naturally ventilated
buildings. Energy and Buildings 33 (2001), 235-244.
7. Hellwig, R. T. : Confort thermique – Différences entre aération mécanique ou naturelle des bureaux du point de vue des
utilisateurs. Dissertation TU Munich, 2005.
8. Wilson, S. ; Hedge, A. : The office Survey, London, Buildings Use Studies. 1987.

67
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

-5 Autres influences1
1

Outre les six principaux facteurs que sont la température de l’air, la température de rayonnement,
l’humidité de l’air, la vitesse de l’air, l’habillement ainsi que l’activité physique qui déterminent le
confort thermique, il existe encore d’autres facteurs, lesquels exercent une plus ou moins grande
influence sur le confort par exemple la qualité de l’air. Pour les évaluations relevant de la santé, se
rapporter aux publications des coopératives professionnelles. 2 Ainsi, le rapport du BIA (institut de
coopération sur la sécurité du travail) indique les valeurs limites dans un tableau rassemblant les valeurs
limites des substances à risque du TRGS 900 (valeur limite de l’air sur le lieu de travail) et du TRGS
905 (liste des substances cancérigènes, mutagènes et/ou dangereuses pour la reproduction).
-5.1 Teneur en poussière de l’air
Celle-ci est normalement si faible dans les appartements et bureaux entretenus qu’elle ne nuit pas au
bien-être3. Ce n’est que lorsque l’air ambiant est sec, comme c’est souvent le cas l’hiver dans des pièces
chauffées avec une température extérieure froide, que la teneur en poussière de l’air est si dense que –
comme déjà mentionné – l’accumulation de poussière sur les éléments de chauffage ainsi que la forma-
tion plus importante de poussière peuvent nuire aux organes olfactifs des personnes sensibles. Par
contre, dans les salles de réunion poussiéreuses et mal nettoyées, la teneur en poussière de l’air est dans
certaines circonstances si élevée qu’elle irrite plus ou moins fortement les muqueuses du nez et du
pharynx de l’homme. Ceci s’applique encore davantage à certaines entreprises industrielles comme les
tailleries, les ateliers d’ébarbage, les cimenteries, où la poussière constitue un réel danger pour la santé,
et pour lesquelles sont prévues des mesures spécifiques d’hygiène pour se protéger de la poussière (voir
paragraphe 1.9 page 345 : protection de l’environnement, protection de l’air).
Pour les micro-organismes (bactéries), voir paragraphe 1.1.1-2.3 page 9 et paragraphe 1.2.5 page 84.
-5.2 Gaz et vapeurs, odeurs4
Ceux-ci peuvent apparaître dans des locaux de séjour courants et résultent des émanations humaines (ammo-
niac, méthane, acides gras, etc.), des meubles, tapis, papiers peints, peintures et autres matériaux de construc-
tion (formaldéhyde entre autres), des procédés de combustion et de chauffage (oxyde de carbone, vapeurs
d’huile = fioul imbrûlé), travaux de nettoyage, gaz d’échappement, de la pénétration d’air extérieur pollué,
notamment dans les zones industrielles et sur les routes à circulation dense, de la préparation de repas dans
les cuisines, des toilettes, putréfaction et fermentation, de l’accumulation et autres processus. La plupart de
ces substances nauséabondes présentent des liens organiques complexes. Depuis le milieu des années 1980,
on accorde à ce complexe d’impuretés de l’air une importance croissante du fait de mauvaises expériences
faites par suite de la réduction du taux de renouvellement due à la crise de l’énergie (maladie du légionnaire). 4
Les plaintes de voisinage concernent également souvent les émissions provenant d’ateliers de peinture,
d’établissements chimiques de nettoyage, ou d’élevage de volailles entre autres. Tous ces mélanges
exercent sans aucun doute une influence négative sur le bien-être et la santé de l’homme (nausée), c’est
pourquoi dans tous les cas où ces nuisances dues à l’air ne peuvent être évitées, il convient d’aérer, voire
d’éliminer l’odeur à la source. Dans les pièces d’habitation, il suffit la plupart du temps d’aérer natu-
rellement et d’ouvrir régulièrement les fenêtres.
La fumée de tabac, qui contient un grand nombre de composants gazeux, ainsi que des particules
liquides et solides, pollue considérablement l’air5. D’après l’échelle de valeurs MAK, le tabagisme passif
sur le lieu de travail est considéré depuis 1985 comme cancérigène (cancer du poumon). 1 g de tabac produit
de 0,5 à 1,0 l de fumée. Une cigarette produit 70 mg de CO. Pour ne pas dépasser la valeur limite de 5 ppm
de CO, l’air neuf requis pour chaque cigarette est de 70 × 0,9/5 = 12,5 m3/h (1 mg/m3 de CO = 0,9 ppm), ce
qui correspond pour 30 m3 d’espace par personne à un renouvellement d’air n = 12,6/30 = 0,42 h– 1. Les
non-fumeurs souffrent de l’effet irritant de la fumée de tabac sur les muqueuses et les voies respiratoires.
Quant aux enfants et aux malades, ils voient leurs fonctions respiratoires altérées. Sont particulièrement toxi-
ques l’oxyde de carbone et la nicotine, qui peuvent, même à faible concentration, provoquer chez les person-
nes sensibles malaises et empoisonnements. Dans les pièces très enfumées, la concentration est d’environ :
– CO ≈ 0,01 Vol.- % = 100 ppm (valeur MAK = 30 ppm) ;

1. Breedgen, O. : Technique de chauffage et d’assainissement. 1971. Voir 743/52.


Kettner, H. : Ki 3/74. Voir 103/6.
Wanner, H. U. : Rapport de congrès de Berlin 1980. Voir 115/8.
2. Manuel BIA, ISBN 5-503-02030-6
Plans de travail BIA, ISBN 5-503-02085-3
Rapport BIA, Liste des valeurs limites 1999, ISBN 5-88383-546-3
3. VDI 2262-1:1993-04, VDI 2262-2:1998-12 et VDI 2262-3:1994-05 : Élimination de la poussière sur le lieu de travail.
4. Rapport VDI 124. Odeurs et leur élimination. 1968.
5. Wanner, H. U. : 21e Rapport de congrès de Berlin 1980. Voir 115/8 et TAB 8/83. Voir 645/8.
Huber, G., et H. U. Wanner : Ges.-Ing. 4/82. Voir 207/10.
Weber, A. : Ges.-Ing. 1/83. Voir 37/42.
Wegner, J. : Ges.-Ing. 3/84. Voir 117/23.
Schlatter, J. : Ki 5/86. Voir 193/6 et TAB 8/86. Voir 547/8.

68
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

– nicotine ≈ 5 mg/m3 ;
– particules de poussière ≈ 300 000 par l ;
– germes de condensation ≈ 500 . 107 par l.
Pour le personnel travaillant dans la restauration, la fumée de tabac constamment présente constitue un
danger certain. Voir dioxyde de carbone paragraphe 1.2.4 page 74.
La limite de concentration à partir de laquelle les odeurs sont perceptibles et qui est dite valeur de seuil
est toutefois différenciée. La réduction d’oxygène dans l’air jusqu’à 16 % n’a pas de répercussion sur
le bien-être, sauf cas particuliers ; il n’y a donc pas de plainte justifiée sur le « manque d’oxygène ».
Dans les rues à circulation dense, des concentrations importantes en CO résultent des gaz d’échappe- 1
ment, et se retrouvent aussi dans les habitations et locaux commerciaux riverains, dans lesquels elles

DONNÉES DE BASE
dépassent fréquemment les valeurs autorisées indiquées dans les normes.
Les méthodes techniques pour éliminer les odeurs sont : la condensation (refroidissement en dessous du
point de rosée), l’absorption par des solutions adéquates, l’adsorption par du charbon actif, combustion
thermique ou catalytique (oxydation).
La perception d’odeurs est influencée différemment par l’humidité de l’air. Pour les odeurs de cuisine
et de tabac, la perception est plus faible en cas d’humidité élevée, et est plus forte pour les odeurs de
caoutchouc, de peinture et de linoléum. L’absorption d’odeurs par les tissus et les meubles, etc., est
également très variable. Les troubles surviennent après effet prolongé d’un tissu imprégné d’odeurs. Les
odeurs aromatiques agréables parviennent à masquer les odeurs désagréables.
La quantité d’air neuf requise pour réduire et éliminer les odeurs produites par l’homme dépend d’une
part de l’espace par personne, d’autre part de la propreté, et oscille donc dans une large mesure entre
environ 10 et 50 m3/h par individu. Avant l’introduction des prescriptions pour l’isolation thermique
(WSVO) concernant les pièces occupées des habitations et des bureaux, cette quantité d’air neuf était
facilement obtenue par suite de la ventilation naturelle due au manque d’étanchéité des fenêtres et des
portes.
Dans un souci d’économie d’énergie, il a été recommandé d’installer des fenêtres plus étanches dans
les nouveaux bâtiments, ce qui a entraîné dans la pratique une réduction de puissance 10 du renouvel-
lement naturel d’air1. Afin de parer à tout inconvénient au plan hygiène et physique, il est nécessaire
d’aérer fréquemment de façon naturelle ou mécanique.
Par contre, dans les salles à forte fréquentation (théâtres, salles de réunions), ainsi que dans les salles
fumeurs, une aération mécanique s’avère indispensable. Sur les lieux de travail où l’activité entraîne la
production de gaz et de vapeurs nocifs, l’installation d’extracteurs d’air et de ventilateurs permet d’obte-
nir un renouvellement d’air satisfaisant. Le tableau 1.2.3-11 indique la concentration la plus élevée auto-
risée de gaz, vapeurs et poussières sur le lieu de travail, encore appelé valeur MAK (concentration
maximale sur le lieu de travail). Les valeurs indiquées sont vérifiées de temps en temps et parfois modi-
fiées. Pour la quantité d’air neuf concernant les appareils de ventilation, voir paragraphe 4.3.5-1,
page 1276.
En général, on dresse la liste de valeurs MAK pour une exposition de 8 h par jour. Elle est valable pour
les lieux de travail. Pour les lieux d’habitation, il est recommandé de retenir des valeurs nettement plus
faibles. Ainsi, la norme autrichienne ÖNORM H 6000 T3 de janvier 1989 prévoit d’autoriser par exem-
ple dans les lieux d’habitation des « règles de base pour les appareils de ventilation » à seulement 10 %
de la valeur MAK. Cette liste présente aussi un classement de substances cancérigènes rencontrées sur
le lieu de travail, pour lesquelles est indiquée la « valeur limite d’exposition » (valeur TRK).
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Celles-ci s’élèvent par exemple pour :


– l’arsenic à 0,1 mg/m3 ;
– la poussière d’amiante à 0,1 mg/m 3 ;
– le benzène à 8 mg/m3 ;
– l’hydrazine à 0,13 mg/m3 ;
– la fumée de nickel à 0,5 mg/m3 ;
– le chlorure de vinyle à 5,0 mg/m3 .
Toutes les concentrations maximales de substances toxiques ci-dessus mentionnées, qu’elles soient
autorisées ou recommandées, ont été déterminées en présence seulement de l’une d’entre elles. L’inte-
raction simultanée sur l’homme de plusieurs de ces substances est profondément méconnue. C’est pour-
quoi on essaye depuis peu de quantifier le confort à l’aide d’une méthode globale sur l’odeur de l’air 2.
Voir aussi paragraphe 1.2.4, page 74.
On n’a pas encore déterminé si une surconcentration de l’air ambiant peut exercer une influence posi-
tive. À l’air libre, on attribue un effet similaire exercé par les substances odoriférantes provenant des
arbres et des plantes, sans pour autant en tirer parti pour améliorer l’air ambiant. Pour les valeurs de
nuisance maximale à l’air libre, voir VDI-2310.

1. Wegner, J. : Ges.-Ing. 1/83. Voir 1/5.


2. Fanger, O. : Rapport du 12e congrès international du TGA (équipement technique du bâtiment), Berlin, 1988. Voir 22/27.

69
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

Tableau 1.2.3-11 – Valeurs MAK 2001 (concentration maximale de substances nocives sur le lieu de travail,
sélection)
Conversion pour 1 ppm (parties par million) : 1 cm3/m3  masse molaire/volume molaire mg/m3

MAK
Substance Formule
ppm mg/m3

Acétone CH3 . CO . CH3 500 1 200


Acide formique HCOOH 5 9,5
Ammoniac NH3 50 35
Benzène C6H6 1 3,2
Plomb Pb 0,1
Brome Br2 0,1 0,66
Butane C4H10 1 000 2 400
Chlore Cl2 0,5 1,5
Chlorobenzène C6H5 10 47
Dioxyde de chlore CIO2 0,1 0,28
Chlorométhane CH3 . Cl 50 100
DDT C6H4Cl2CH . CCl3 1
Dichlorodifluorométhane CF2Cl2 5 000
(R12) 1 000
Dichlorométhane CH2Cl2 100 350
Dichlorodifluorométhane CHFCl2 10 43
(R21)
Éther éthylique C2H5 . O . C2H5 400 1 200
Éthanol C2H5 . OH 1 000 1 900
Acide acétique CH3 . COOH 10 25
Fluore F2 0,1 0,16
Fluorure d’hydrogène HF 3 2,5
Formaldéhyde HCHO 0,5 0,62
Hexane C6H14 50 180
Hydrazine NH2 . NH2 0,1 0,13
Iode J2 0,1 1,1
Dioxyde de carbone CO2 5 000 9 100
Monoxyde de carbone CO 30 35
Cuivre (fumée) Cu 0,1
Cuivre (poussière) Cu 1
Méthanol CH3 . OH 200 270
Nicotine (ISO) 0,07 0,47
Phosgène COCl2 0,02 0,082
Pentachlorure de phosphore PCl5 1
Propane C3H8 1 000 1 800
Mercure Hg 0,1
Acide nitrique HNO3 2 5,2
Dioxyde de soufre SO2 2 5
Acide sulfurique H2SO4 1
Oxyde d’azote NO2 5 9,5
Styrène C6H5 . CH = CH2 20 86
Térébenthine, huile 100 560
Toluol C6H5 . CH3 50 190
Trichlorofluorométhane (R11) CFCl3 1 000 5 700
Trichlorométhane CHCl3 10 50
Peroxyde d’hydrogène H2O2 1 1,4
Oxyde de zinc (fumée) ZnO 5

*) Finalement modifié à partir de technische Regeln für Gefahrstoffe (mise en garde face aux matériaux dangereux), TRGS
900, octobre 2000, BArbBL 9/2001 (Journal fédéral de l’emploi).

-5.3 Influences électriques de l’air1


Champs statiques
1

À une altitude d’environ 60 à 80 km, entre la surface du sol et le début de l’ionosphère, on trouve à l’air
libre un champ électrique homogène électrostatique d’une tension oscillant entre 100 et 150 V/m à

1. Reiter, R. : Ki 3/74. Voir 109/12 et SHT 4/79. Voir 383/7 et CCI 3/87. Voir 86/91. – Furchner, H. : TAB 5/74. Voir 363/6
et TAB 10/83. Voir 791/4. – Lang, Siehe, et Lehmair, M. : Ki 2/77. Voir 61/6. – Leserforum Ki 11/76. Voir 395/8. – Godel :
TAB 1/78. Voir 43/4. – Ki 12/79, Discussion. – Varga, A. : HLH 12/82. Voir 433/4. – Furchner, H. : TAB 10/83. Voir 791/4.

70
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

proximité du sol, mais qui varie fortement selon le temps et la saison (front froid, front chaud, foehn,
orage, conductibilité, etc.). Le courant électrique dirigé vers un sol chargé négativement est également
soumis à de très fortes variations, qui, par temps normal, oscillent entre 2 et 6.10 – 16 A/cm2. Il n’est pas
prouvé que le champ électrique de l’air ait un effet biologique.
Dans les pièces fermées, le champ électrostatique n’a pas d’effet car il est détourné par les murs. Par
contre, le déplacement des personnes, l’utilisation de tissus synthétiques, le frottement contre les draps,
etc., crée dans les pièces des champs électriques très variables, et des valeurs allant jusqu’à 10 kV/m
sont enregistrées, notamment en cas d’air sec. Ceux-ci disparaissent avec le temps par décharges dans
l’air ou les matériaux, de telle sorte qu’aucun champ statique ne peut être trouvé dans les pièces inoc-
cupées.
1
Les champs statiques de 0,1 à 0,2 kV/m entre plafonds et sols produits artificiellement sont comparati-

DONNÉES DE BASE
vement, et ce du fait de leur faible intensité, négligeables.
Teneur en ions
Le courant électrique repose sur le déplacement d’ions en perpétuel renouvellement.
Ils proviennent du rayonnement de matériaux radioactifs naturels présents dans la terre et dans l’air,
ainsi que surtout du rayonnement cosmique et des orages. Les électrons sont donc libérés par des molé-
cules d’air, notamment l’oxygène, qui deviennent alors des ions chargés positivement. Les électrons
libérés peuvent se positionner sur d’autres molécules, notamment le CO 2, et créer des ions négatifs. Leur
quantité, taille et durée de vie varient en fonction du temps et du lieu et dépendent de multiples facteurs,
notamment de la teneur en poussière de l’air.
La teneur en ions est nettement plus élevée à l’intérieur qu’à l’air libre, mais varie toutefois fortement
suivant l’aération, la teneur en poussière, les matériaux de construction, les tissus synthétiques, etc.
C’est pourquoi le contact de la main avec un métal provoque des décharges électriques.
On présume depuis longtemps que la teneur en ions de l’air exerce une certaine influence sur l’homme.
C’est notamment ce qui a été conclu à partir de l’effet du foehn (vent sec et chaud), qui provoque des
désagréments chez bon nombre de personnes. En dépit d’essais systématiques avec des chambres d’ioni-
sation et des zones d’ionisation allant jusqu’à 100 000 ions par cm3, il n’a encore été nullement prouvé
que la teneur en ions exerçait une action favorable ou défavorable sur une personne en bonne santé. Il
reste à voir si d’autres études arriveront au même résultat.
De nombreuses recherches semblent attirer l’attention sur le fait que les ions négatifs exercent une
influence favorable sur l’homme (effet stimulant), tandis que les ions positifs sont sans effet. La produc-
tion de poussière ou de fumée diminue considérablement la formation d’ions.
Teneur moyenne en ions de l’air :
Altitude 500… 1 000 par cm3
Plaines 1 000… 5 000 par cm3
Villes 5 000… 50 000 par cm3
Pièces fermées 50 000… 100 000 par cm3
Champs alternatifs
Sur la surface de la Terre, en dehors du champ électrostatique, il existe aussi un champ alternatif avec
une fréquence de 2 à 12 Hz. Ce sont les ondes de grandes longueurs, dépendant du lieu et du temps, qui
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résultent des cycles de l’atmosphère (vent, orage). Pourtant, aucun effet biologique n’a été démontré.
Ce phénomène existe aussi dans les bâtiments.
Les répercussions des champs électromagnétiques dans les zones de fréquence autorisées allant de
50 Hz à 100 MHz demeurent inexplicables. Les intensités électriques des champs provenant des instal-
lations électriques, des radios et des télévisions se répartissent de façon extrêmement inégales. Une
certaine influence éventuelle est constatée uniquement dans la zone des ondes centimétriques (micro-
ondes, couverture radar, ondes infrarouges).
D’une manière générale, on peut vraisemblablement dire que notre niveau actuel de connaissances ne
permet pas de mesurer les différents paramètres.
-5.4 Rayonnement radioactif1
Les substances radioactives contiennent des atomes qui se désintègrent sans influence extérieure et
émettent ainsi des rayons (rayons α, β, γ) ainsi que des neutrons, des protons et autres particules. Il
existe actuellement près de 40 isotopes radioactifs naturels et 700 artificiels. 1
Depuis la fabrication de bombes atomiques et la construction de centrales nucléaires, l’air, l’eau et le
sol contiennent davantage d’éléments radioactifs, lesquels ont un effet toxique sur les êtres vivants. Les
rayons endommagent les molécules des tissus du corps humain, modifient les noyaux cellulaires et les
font mourir. Certains organes sont particulièrement sensibles, notamment à l’iode, ce qui est le cas de
la rate, du sang ou de la thyroïde.

1. Ludwieg, F. : Rapport VDI 147. 1970. Voir 63/8.

71
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

La forme la plus fréquente de contamination provient de substances radioactives liées à la poussière


présentes dans l’air (aérosols radioactifs) qui sont absorbées par les poumons. Dans la mesure où les
nucléides (produits de fissions radioactives ou isotopes activés par des neutrons) se présentent sous la
forme d’aérosols, ils peuvent être séparés par des filtres pour matières en suspension. Les nucléides
gazeux ne peuvent pas être séparés par des filtres en tissu, mais séparés uniquement par adsorption
(charbon actif) ou par absorption. Les substances avec des périodes de demi-vie suffisamment courtes
connaissent des parcours de décélération au cours desquels elles demeurent jusqu’à 100 heures et
perdent de la radioactivité. Présence dans les instituts et les laboratoires nucléaires, les sites de réacteurs,
les postes isotopes des hôpitaux, etc. D’où mesures et surveillance requises.
Unités de rayonnement
Le curie (Ci) est l’unité de rayonnement radioactif correspondant au rayonnement d’1 g de radium.
En d’autres termes, la quantité de substance émet 1 Ci lorsque se libèrent 3,7 × 1010 particules de
désintégration par seconde. La nouvelle unité SI est la suivante : 1 Becquerel (1 Bq = 1.s– 1), et
1 Curie = 3,7 · 10 10 Bq.
Le rad (abréviation de radiation absorbed dose) est le volume d’un rayonnement nucléaire important
dont l’absorption par 1 g de n’importe quelle substance libère une énergie de 100 erg. C’est l’unité de
la dose de radiation absorbée. 1 rad = 0,01 J/kg. La nouvelle unité SI est : 1 J/kg = 1 Gray (Gy), et
1 Gy = 100 rad.
Le Röntgen (R) est le volume de rayonnement Röntgen ou Gamma qui, absorbé dans 1 g d’air, fournit
une énergie de 87 erg. Il en résulte 1,61 × 1012 paires d’ions. L’unité de la dose de radiation est :
1 R = 2,58 · 10– 4 C/kg. La nouvelle unité SI est 1 C/kg.
Le rem (Röntgen équivalent man) est la dose d’un rayonnement important qui, dans un gramme
d’un tissu biologique, produit le même effet qu’un rad de rayons X. C’est l’unité de l’efficacité
biologique du rayonnement radioactif sur l’homme et les mammifères. La dose de radiation auto-
risée est indiquée dans les Prescriptions pour la protection contre le rayonnement (de 1960, mise
à jour en 1976), où l’on a distingué les personnes exposées par leur travail au rayonnement et les
autres. Par exemple, la dose annuelle autorisée pour les personnes exposées professionnellement
s’élève pour l’ensemble du corps à 5 rem maximum par an. Pour l’ensemble de la population, celle-ci
s’élève à 0,15 rem ou 15 mSv maximum par an. Le rayonnement radioactif est mortel à partir
d’environ 500 rem. Pour désigner la dose de rayonnement, on utilise également à la place du rem
l’unité Sievert (Sv). 1 Sv = 100 rem.
Les rayons alpha (noyaux d’hélium) sont des rayons corpusculaires relativement lourds. Ils émettent
une énergie oscillant entre 4 et 9 MeV, soit environ 0,07 fois la vitesse de la lumière. L’absorption se
fait par de très fines couches de métal.
Les rayons beta (électrons) sont des rayons corpusculaires légers. L’énergie produite est ≈ 2,5 MeV,
presque la vitesse de la lumière. L’absorption se fait également par de minces couches métalliques.
Les rayons gamma sont des rayons électromagnétiques de grande énergie. La dose mortelle est ≈ 400 R.
La protection contre les rayons nécessite des murs épais.
Voir les conséquences de l’accident du réacteur de Tchernobyl 1.
-5.5 Radon2
Les roches et sols de l’écorce terrestre présentent une teneur naturelle en uranium et radium, laquelle
est très variable selon le type de roche ou de sol. Par désintégration radioactive, l’uranium se transforme
en radium, lequel devient à son tour du radon. Le radon est un gaz radioactif rare qui, en raison de sa
mobilité, pénètre dans l’atmosphère par des fentes, des fissures et un sous-sol perméable, ou dans les
maisons par les porosités dans les fondations. 2
Pour ce qui est de l’exposition de l’homme au rayonnement, le radon en soi importe peu par rapport
aux produits éphémères de désintégration. Ceux-ci parviennent par l’inspiration dans l’appareil respira-
toire, où leur rayonnement alpha peut atteindre des cellules sensibles aux rayons. Par des sources natu-
relles de rayonnement, la désintégration éphémère du radon produit environ la moitié de la dose
effective globale.
À proximité du sol, la concentration de radon dans l’atmosphère oscille entre 10 et 20 Bq/m 3. En Alle-
magne, la plupart des maisons sont construites dans un style compact avec utilisation prépondérante de
matériaux de construction contenant des minéraux. Or, c’est dans les matériaux de construction, tout
comme dans le sol que, suivant la teneur en radium, se forme le radon, lequel peut pénétrer à l’intérieur
des pièces. Lorsque des matériaux de construction avec libération élevée de radon sont utilisés, ce
dernier peut présenter une plus forte concentration dans l’air intérieur des bâtiments.

1. Ges.-Ing. 5/86. Voir 257/308 : Symposium sur les conséquences de l’accident du réacteur de Tchernobyl. Munich,
juin 1986.
2. Institut fédéral pour la protection contre les rayonnements 1/96 et 2/96.

72
1.2 • Notions de base 1.2.3 Confort
d’hygiène

En Allemagne, la concentration moyenne de radon dans les habitations s’élève à 50 Bq/m 3. Les régions
limitrophes de la République Fédérale présentent des conditions géologiques spécifiques qui entraînent
des concentrations de radon dans les maisons plus élevées que celles de la moyenne du pays.
La Commission allemande de protection contre les irradiations (SSK), qui est une commission indépen-
dante du ministère allemand de l’Environnement, s’est penchée sur la problématique de l’exposition au
radon dans les habitations et a fait la recommandation suivante :
Les valeurs moyennes annuelles de concentration de radon dans les habitations sont considérées comme
normales jusqu’à 250 Bq/m3.
En cas de concentration de radon entre 250 et 1 000 Bq/m 3, il est recommandé de vérifier si une réduc-
tion de la concentration de radon peut être obtenue tout simplement en modifiant, par exemple, l’utili-
1
sation de la pièce, l’aération ou l’obturation des voies d’accès du radon.

DONNÉES DE BASE
En cas de concentrations élevées de radon, dans un laps de temps correspondant au niveau recommandé
de concentration, soit au-dessus de 15 000 Bq/m 3 en l’espace d’une année, des mesures d’assainissement
sont requises.
Lors de l’évaluation de celles-ci sur les lieux de travail, il faudrait tenir compte des durées de séjour
moins longues dans ces derniers par rapport à celles dans les habitations.
Dans les régions à forte concentration de radon, la SSK recommande de construire de nouvelles maisons
qui soient protégées contre le radon. 1
-5.6 Bruit1
Lorsqu’il dépasse certaines limites, le bruit, source de sons de fréquences et amplitudes différentes, est
sans aucun doute nocif pour l’homme. Très fort, il agit sur la concentration, le sommeil, la respiration
et le métabolisme, particulièrement en cas d’activité intellectuelle. Les sources les plus importantes du
bruit en intérieur sont les bruits de pas, les conduites d’eau, la télévision, la radio. Cependant, à l’excep-
tion de l’intensité du son, en particulier de la composition de la fréquence, la durée et la fréquence du
bruit, la sensibilité au bruit et le moment de la journée (salles de séjour, chambres ou bureaux) exercent
une influence ; le dB (A) est l’unité d’intensité sonore, c’est-à-dire le niveau sonore avec la courbe
d’évaluation A, et remplace l’ancien phon DIN autrefois usité. Voir paragraphes 1.5 page 253 et 4.3.6
page 1288.
Pour le bruit causé par les appareils de climatisation ou de ventilation, les valeurs limites dans les
pièces d’habitation sont données dans DIN 1946, mais aussi VDI 2081:2000-01. Selon DIN
4109:1989-11 (protection contre le bruit dans les immeubles), le niveau de pression acoustique des
appareils électroménagers ne doit pas dépasser 30 dB (A) la nuit, 35 dB (A) le jour dans les pièces
d’habitation voisines, et 40 dB (A) lorsque les machines fonctionnent. Pour les salles de cours, 35 dB (A)
sont de mise.
La loi fédérale du 9 septembre 1965 sur la protection contre le bruit occasionné par les travaux de cons-
truction sert de base à la lutte contre le bruit du matériel (BGB1, I, voir 1214). À ceci s’ajoutent les
« consignes générales d’administration » du 22 octobre 1970. La VDI (Association d’ingénieurs alle-
mands) a créé une commission VDI appelée « Réduction de bruit », qui doit établir les directives tech-
niques pour lutter contre le bruit.
Les valeurs limites indiquées dans l’ordonnance du paragraphe 15 du 20 mars 1975 sur le lieu de travail
sont :
≤ 55 dB(A) en cas d’activité intellectuelle ;
≤ 70 dB(A) en cas d’activité administrative.
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-5.7 Éclairage2
Un bon éclairage contribue au bien-être et à la préservation des yeux. L’éclairage (mesuré en lux)
dépend du type d’activité et de la fonction de la pièce. En outre, la luminosité et la couleur de la pièce
ainsi que l’éclairage doivent s’harmoniser afin d’éviter tout éblouissement. 2
Directives générales dans DIN 5035-1:1990-06 : « Éclairage intérieur d’une pièce avec une lumière arti-
ficielle ». T2 (09/90) donne des valeurs indicatives pour les lieux de travail. Voir tableau 4.5.3-8.
Les exigences en matière d’éclairage ne sont plus à la hausse en raison des coûts de l’énergie. Elles
étaient autrefois de 1 000 à 2 000 W, mais sont aujourd’hui à 750 lx par exemple dans les grandes
pièces. En 1975, la puissance électrique raccordée était encore de 35 W/m 2. Elle est aujourd’hui d’envi-
ron 20 W/m2 par klx (fig. 4.5.3-8) grâce à diverses améliorations techniques comme l’emploi de l’éclai-
rage additionnel. La gêne occasionnée par le rayonnement de chaleur provenant d’un plafond commence
à environ 30 à 35 W/m2. Diminution de l’intensité de chaleur grâce aux luminaires à reprise d’air (voir
paragraphe 4.5.3-5, page 1530), qui évacuent la chaleur sensible.

1. Klosterkötter, W. : Rapport VDI 147. 1970. Voir 29/32.


DIN 4109:1989-11 : Protection contre le bruit dans les immeubles.
2. Söllner, G. : Rapport VDI 147. 1970 et froid 1970. Voir 463/7.
Wegner, J. : Ges.-Ing. 4/73. Voir 118/21.
Hentschel, H., et G. Klein : TAB 4/81. Voir 11/16.

73
1.2 • Notions de base 1.2.4 Qualité de l’air intérieur
d’hygiène

-5.8 Autres influences


Outre les facteurs ci-dessus mentionnés, il ne fait aucun doute que d’autres éléments influent sur le bien-
être dans une pièce, comme la couleur des murs, des plafonds, des rideaux, le type de meubles et de
fauteuils/chaises, les fleurs à la fenêtre et beaucoup d’autres éléments. Mais l’impact de tous ces facteurs
reste difficile à évaluer.

1.2.4 Qualité de l’air intérieur


Remaniement du Docteur Harald Loewer, ingénieur à Hamburg

-1 Définition
La qualité de l’air intérieur englobe tous les effets non thermiques de l’air intérieur qui exercent une
influence sur le bien-être et la santé de l’homme. L’air agit sur l’homme tout d’abord par la respiration,
permettant au corps d’inspirer l’oxygène nécessaire à son métabolisme et d’expirer le gaz carbonique
qui en résulte.
Les occupants d’une pièce exigent deux qualités de l’air ambiant : tout d’abord qu’il soit frais et agréa-
ble, et non vicié et pollué, et par ailleurs que son inspiration ne présente aucun danger pour la santé,
d’où divergence dans les desiderata de chacun. Certaines personnes sont extrêmement sensibles et sont
très exigeantes quant à l’air respiré, tandis que d’autres le sont moins. La qualité de l’air intérieur est
donc fonction de la satisfaction des personnes concernées. La qualité est bonne lorsque le nombre
d’insatisfaits est infime et que le risque pour la santé est négligeable ; elle est mauvaise lorsque le
nombre d’insatisfaits est élevé et/ou que le risque pour la santé est significatif.
On peut donc en conclure : « la qualité est synonyme de besoins humains satisfaits ». Le terme de
qualité (par exemple en phonétique) signifie « ce que l’homme peut percevoir en sons, mais ne peut pas
mesurer » (citation de Brockhaus). Une situation similaire se présente également dans le cadre de l’étude
de la qualité de l’air intérieur, lorsque certains composants comme les concentrations de CO 2, liaisons
ou particules organiques volatiles ne peuvent pas être techniquement mesurées.

-2 Échelle de CO2 d’après Pettenkofer


À l’origine du « génie climatique » moderne, notre technique actuelle de traitement d’air, la science
de l’hygiène reposait depuis la seconde moitié du XIXe siècle sur les recherches de Max von Petten-
kofer1 sur le changement, la dépollution et la teneur en matières toxiques de l’air, ainsi que sur
l’échelle de gaz carbonique. L’essentiel de la technique de traitement d’air se situe donc manifeste-
ment au niveau de l’aération.
Les paramètres les plus courants pour évaluer la pollution de l’air intérieur causée par l’homme sont la
présence de dioxyde de carbone dans l’air, tout comme les odeurs dites « bioeffluentes ». De nombreu-
ses recherches ont confirmé la variation temporaire de la concentration de CO 2 et de la persistance des
odeurs dans les salles de séjour.
Pettenkofer a pour sa part introduit la teneur en CO 2 de l’air intérieur comme repère de pollution gazeuse
de l’air (« substance témoin »), et suite à des recherches approfondies sur le niveau de CO 2 dans diffé-
rents types de locaux et de bâtiments par rapport à l’air extérieur (étude datant de l’année 1870), on est
arrivé à la conclusion que 0,1 % de volume de dioxyde de carbone était le critère d’un bon air intérieur.
Cette valeur de 0,1 % de volume ou 1 000 ppm de CO 2 est encore aujourd’hui connue sous le nom de
« chiffre de Pettenkoffer ».

Fig. 1.2.4-1 : Bilan des matières nocives


présentes dans une pièce à aérer.

1. Pettenkofer, Max v. : Sur le changement d’air dans les habitations ; Institut littéraire et artistique de la librairie J.
G. Cotta’schen, Munich, 1858, 125 pages.
Pettenkofer, Max v. : Sur le comportement de l’air dans les habitations ; à partir des conférences populaires de M. v. Petten-
kofer, Cahier I, Edition de T. Vieweg und Sohn, Braunschweig (1877).
Liese, W. : Réflexions sur le « chiffre de Pettenkofer » ; Ges.-Ing. 101 (1980) N° 11, voir 319/320.

74
1.2 • Notions de base 1.2.4 Qualité de l’air intérieur
d’hygiène

Si l’on suppose que la quantité de CO 2 émise par l’homme dépend inévitablement de la chaleur qu’il
produit, indiquée en met (1 met = 58 W par m 2 de surface du corps), il est possible en comparant
des bilans de déterminer pour chaque activité (1,2 met correspond à une activité légère principale-
ment en position assise d’une personne normale) le volume d’air neuf requis par personne. À cet
effet, il faut mettre en équation la quantité de substance toxique K rejetée dans la pièce dans l’unité
de temps et de substance toxique apportée par l’air extérieur, et la teneur en substance toxique de
l’air ambiant :
i i i
K + V . ka = V . k i 1
3 3 3
ka est la concentration en substances toxiques de l’air extérieur en cm /m ou mg/m ,

DONNÉES DE BASE
ki est la concentration souhaitée ou autorisée de substances toxiques dans la pièce.

Odorat
Sens thermique

Sens chimique

Fig. 1.2.4-2 : Le nez humain.

Le débit d’air neuf requis se calcule comme suit :


i
i K
V= en m3/h (ou mieux en l/s).
ki − ka
D’où déduction du taux d’air neuf minimum dont toute personne doit disposer, soit environ 0,5 m 3 d’air
par heure, avec 4 % de volume de CO 2 dans l’air expiré :
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

i
K = 0,5 m3/h . 0,04
= 0,02 m3/h ou 20 l/h CO2
pour une personne au repos ou une personne occupée à une activité normale.

Avec une limite supérieure souhaitée de la concentration de CO 2 dans la pièce de 0,1 % en volume
(ki = 0,001) correspondant au chiffre de Pettenkofer, et une concentration admise en CO 2 de l’air exté-
rieur de 0,035 % en volume (ka = 0,00035), la débit d’air neuf par personne équivaut à :
i
0, 02
V= = 30, 8 (arrondi à 30 m3/h).
0, 001 − 0, 00035
Ce taux de 30 m3/h par personne est retenu dans de nombreux cas et dans différents types de bâtiments
et de locaux.
Lors du calcul du taux d’air neuf ici effectué, la concentration en CO 2 de l’air neuf est supposée
de 0,035 % en volume, valeur qui n’est plus valable aujourd’hui. La teneur en CO 2 de l’air extérieur
montre en effet une tendance croissante à atteindre surtout dans les zones industrielles et les agglo-
mérations où la circulation est dense, des concentrations allant jusqu’à 0,05 % de volume, voire
plus.
Il est donc important de signaler qu’il est tout à fait erroné de croire que la respiration d’un homme dans
une salle de séjour provoque un manque d’oxygène. L’homme est en effet relativement insensible aux

75
1.2 • Notions de base 1.2.4 Qualité de l’air intérieur
d’hygiène

variations de concentration en CO2 dans l’air. Une diminution de la pression partielle d’oxygène de
25 %, ce qui correspond à une altitude d’environ 2 400 m au-dessus du niveau de la mer, est à peine
ressentie. Un débit d’air neuf infime de 0,1 l/s par personne suffit pour couvrir le besoin en oxygène.
Excepté les cas extrêmes comme les navettes spatiales, les sous-marins, etc., la teneur en oxygène ne
pose pas de problème au niveau de l’air intérieur.

-3 Comment conserver un air sain dans les pièces occupées


La composition de l’air ambiant – abstraction faite de l’air extérieur – est déterminée par les éventuels
polluants dus aux émanations et à la respiration des personnes présentes dans les salles occupées. De
plus, il existe également un certain nombre de sources de pollution ne provenant pas des occupants de
la pièce.
L’air inspiré peut éventuellement provoquer une gêne lorsque certaines impuretés dans l’air surviennent,
en général isolément et à des concentrations élevées, ce qui mérite mûre réflexion et n’a donc rien à voir
avec la qualité de l’air et son évaluation. Il s’agit de polluants de l’air intérieur qui ne sont pas nocifs
pour la santé et qui sont donc à considérer simplement comme désagréables, inconfortables ou irritants.
D’où le nouveau concept de « qualité ressentie de l’air ».
L’homme perçoit donc l’air avec deux de ses sens. L’odorat se situe dans la cavité nasale (fig. 1.2.4-2)
et est sensible à un grand nombre d’odeurs. Le sens chimique est transmis par des terminaisons
nerveuses libres situées dans les muqueuses des yeux, du nez, de la bouche et de la gorge, et est égale-
ment sensible à un grand nombre de substances irritantes. C’est toujours la combinaison de ces deux
sens qui fait que l’homme, éventuellement avec des irritations des muqueuses, ressent l’air comme
frais et agréable ou vicié et confiné. L’une des grandes qualités du nez humain est donc, comparé à
la sensibilité de mesures chimiques, son extrême sensibilité à des concentrations faibles de substances
chimiques.

-4 Taux d’insatisfaction et son importance pour maintenir un air intérieur sain


Si la perception humaine est la référence de base pour évaluer la qualité de l’air intérieur, on en déduit
donc que la proportion d’insatisfaits dans un collectif d’utilisateurs d’un local constitue une mesure pour
la qualité de l’air intérieur. Pour désigner brièvement, voire avec une formule, la proportion d’insatis-
faits, l’abréviation PPD, signifiant Predicted Percentage Dissatisfied (en français : pourcentage prévi-
sible d’insatisfaits), a été introduite au plan international.
Sont insatisfaites les personnes qui lorsqu’elles rentrent dans une pièce ressentent l’air comme non inac-
ceptable. Cette constatation est donc importante, car comme l’ont montré de nombreuses recherches, il
s’agit chez l’homme d’une adaptation différente à diverses odeurs 1 : certaines odeurs sont relativement
vite acceptées, alors que d’autres restent plus longtemps « étrangères », ne sont pas acceptées et s’adap-
tent donc lentement. Les extrêmes sont d’un côté l’odeur corporelle et d’un autre côté l’odeur de fumée
de cigarette. Les capteurs humains peuvent s’adapter rapidement aux odeurs corporelles, alors qu’ils
mettent du temps à accepter la fumée de cigarette. Des recherches de Fanger 2 sur la dépendance du pour-
centage d’insatisfaits par rapport au taux d’air neuf appliqué à des personnes ont mené au rapport
présenté dans la fig. 1.2.4-3.
L’évolution de la courbe permet de reconnaître que la quantité d’air de 30 m 3/h par personne prévue
pour certains types de locaux d’après DIN 1946-2 produit une valeur PPD d’environ 20 %. Cette valeur
est le résultat de nombreuses recherches et correspond à une valeur limite admissible pour la qualité de
l’air dans un espace clos.
La courbe présentée dans la fig. 1.2.4-3 est l’illustration de la fonction :
−1,83. q 0 ,25
PD = 395 . e
avec le taux d’air neuf donné en l/s et par personne.

1. Gunnarsen, L., and Fanger, P. O. (1992) : Adaptation to indoor air pollution ; Energy and Buildings18, page 43–54.
2. Berg-Munch, B., Clausen, G., et Fanger, P. O. : Ventilation requirements for the control of body odor in spaces occupied
by Women ; Environment International (1986), 12. Seite 195–199.
Fanger, P. O., et Berg-Munch, B. : Ventilation and body odor ; Proc. of An Engineering Foundation
Conference on Management of Atmospheres in Tightly Enclosed Spaces. ASHRAE, Atlanta 1983, page 45–50.
Fanger, P. O., Lauridsen, J., Bluyssen, P., et Clausen, G. : Air Pollution Sources in Offices and Assembly Halls ; Quantified
by the olf Unit. Energy and Buildings 12 (1988), page 7–9.
Fanger, P. O. : Hidden olfs in sick buildings. ASHRAE-Journal, November 1988.

76
1.2 • Notions de base 1.2.4 Qualité de l’air intérieur
d’hygiène

Insatisfaits PPD

classe :

DONNÉES DE BASE
Fig. 1.2.4-3 : Relation entre pourcentage
d’insatisfaits et taux d’air neuf
par personne. Les différentes
classes d’air correspondent
Taux d’air au tableau 1.2.4-2.

-5 Sources de pollution de l’air


L’homme, comme source unique de pollution de l’air dans les pièces occupées, a été à l’origine de
l’introduction de l’échelle de CO2 pour l’évaluation par Pettenkoffer de l’air intérieur, d’où par la suite
des normes et directives internationales sous cette forme pour définir les taux de renouvellement d’air
en fonction du nombre de personnes présentes dans le local.
En dépit du respect de ces directives, bon nombre de plaintes ont été enregistrées dans des bâtiments
par des personnes ressentant l’air du local où elles se trouvaient comme désagréable, et ce apparemment
sans explication. Des polluants spécifiques n’ont pas pu être prouvés techniquement. Ces phénomènes
sont connus sous le nom de « Sick Building Syndrom » (à savoir syndrome des bâtiments malsains).
Des tests intensifs pour en trouver l’explication ont, outre les personnes, fait découvrir d’autres sources
de pollution de l’air. De nombreuses études réalisées par Franger 1 et Bischof2 ont amené à la conclusion
que les principales sources de pollution de l’air dans le local même sont à rechercher aussi au niveau
de son mobilier et des installations de traitement d’air (fig. 1.2.4-4). Dans de nombreux cas, la pollution
de l’air intérieur provenant des personnes est même comparativement minime.
Cela signifie que les taux de renouvellement de l’air par personne lorsque la prestation de ventilation
est déterminée ne suffisent bien souvent pas pour mettre en place des systèmes de traitement d’air. Pour
établir une comparaison valable entre les différentes sources de pollution, celles-ci sont toutes compa-
rées à celles émises par les personnes, dans la mesure où elles constituent une pollution équivalente. On
introduit donc une « charge de pollution » G, appelée « valeur égale rapportée aux personnes », ceci
avec l’unité olf (du latin olfactus : sens olfactif). Une charge de pollution de 1 olf est causée par une
personne type (fig. 1.2.4-5), c’est-à-dire une personne adulte exerçant une activité en position assise,
avec un état d’hygiène de 0,7 bain par jour. Ce concept est présenté sur la fig. 1.2.4-6. Une pièce inoc-
cupée occasionne une pollution de 4 olf, donc la pollution due à la pièce elle-même est ressentie comme
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celle de 4 personnes type, c’est-à-dire qu’elle occasionne la même insatisfaction. Lorsque cette pièce
est occupée par 3 personnes, la pollution globale de l’air est de 7 olf, il faut donc aérer la pièce.

Fig. 1.2.4-4 : Sources d’impureté de l’air. Fig. 1.2.4-5 : Charge d’impureté de 1 olf.

1. Voir note de bas de page 2) à la page 73.


2. Bischof, W., Bullinger, M., Kruppa, B., Schwab, R., Müller, BH. : « Expositions et problèmes de santé dans les immeubles
de bureaux – Résultats du projet ProKlimA », Fraunhofer, édition IRB, Stuttgart, 2002.

77
1.2 • Notions de base 1.2.4 Qualité de l’air intérieur
d’hygiène

3 personnes standard en olf

Équivalent de 4 personnes en olf

Équivalent de 7 personnes en olf

Fig. 1.2.4-6 : Charge de pollution dans un bureau,


présentée en équivalent-personnes
(exemple).

-6 Évaluation de la qualité de l’air


Les différentes pollutions de l’air intérieur, qui ne sont plus seulement liées à des personnes, nécessitent
l’introduction d’une mesure d’évaluation de la qualité de l’air, qui – différemment de l’échelle de CO 2
de Pettenkoffer – doit satisfaire à deux tâches essentielles :
– la prise en compte de toutes les sources de pollution survenant ou agissant dans la pièce occupée ;
– la simulation mesurée de la perception humaine de la qualité de l’air intérieur dans le sens de la
définition de qualité considérée comme satisfaisant les besoins humains.
La mesure appropriée est donc la qualité ressentie de l’air C en décipol.
On définit ainsi l’unité 1 pol (du latin pollutio : impureté) comme la qualité ressentie de l’air dans une
pièce avec une charge de pollution de 1 olf et un renouvellement d’air de 1 l/s (on suppose le mélange
avec l’air intérieur complet et stable.
Comme 1 pol correspond à 10 décipol d’une très mauvaise qualité d’air, l’unité la plus pratiquée ici est
donc le décipol, ce qui équivaut à un volume d’air appliqué à la personne ou à un équivalent-personne
(olf) de 10 l/s = 36 m3/h (fig. 1.2.4-7).
Entre la qualité ressentie C de l’air en décipol, qui consiste en la charge de pollution survenant dans le
i
local, et le débit volume V de l’air renouvelé dans le local, existe le rapport mathématique suivant :
i
C = 10 G/V en décipol
D’où une découverte notoire : la charge de pollu-
tion en olf ne peut pas se mesurer directement. La
qualité ressentie de l’air doit donc d’abord être
10 l/s définie, puis la charge de pollution calculée à
l’aide de l’équation ci-dessus.
1 décipol En ce qui concerne la qualité de l’air, il est possi-
ble de faire une analogie entre les unités olf et
décipol et les unités correspondantes pour la
lumière et le bruit. Le tableau 1.2.4-1 montre que
le lumen, le watt et le olf décrivent l’importance de
la source, et le lux, le décibel (A) et le décipol, la
perception de chacun des organes du sens corres-
Fig. 1.2.4-7 : Qualité ressentie de l’air 1 décipol. pondant (œil, oreilles, nez).

78
1.2 • Notions de base 1.2.4 Qualité de l’air intérieur
d’hygiène

Tableau 1.2.4-1 – Comparaison entre les unités de qualité de l’air et les unités analogues de lumière et de bruit

Éclairage Bruit Qualité de l’air

Intensité de la source lumen watt olf

Échelle de perception lux dB (A) décipol

1
-7 Équation de confort pour la qualité de l’air intérieur

DONNÉES DE BASE
On présente dans la fig. 1.2.4-3 la relation entre le pourcentage d’insatisfaits (valeur PPD) et le taux
d’air neuf par personne. Après l’introduction de la charge de pollution en olf, ces données peuvent
immédiatement être transposées au taux d’air neuf exprimé en olf. Il faut ensuite introduire dans l’équa-
tion de la fig. 1.2.4-3 page 77 :
−1,83. q 0 ,25
PPD = 395 . e
le taux d’air neuf rapporté à l’unité de charge d’impureté olf, qui est représenté par la valeur :
i
i
q = V /G en l/(s.olf)
La qualité de l’air ressentie a été définie comme :
1
C = 10 i en décipol
q
ou d’après :
i
q = 10
C
i
Avec l’utilisation de ce quotient 10/C pour exprimer q, il en résulte un rapport mathématique entre
la valeur PPD et la qualité ressentie de l’air C :
PPD = 395 · e– 3,25 ⋅ C – 0,25
d’où :
C = 112 · (ln PPD – 5,98)– 4
Cette équation est présentée dans la fig. 1.2.4-8 et est décrite comme « l’équation de confort pour la qualité
de l’air intérieur ». Elle permet de déterminer pour chaque qualité souhaitée de l’air intérieur – exprimée
par le pourcentage d’insatisfaits PPD – le débit d’air neuf nécessaire.
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nombre d’insatisfaits PPD


Qualité ressentie de l’air,

Fig. 1.2.4-8 : Proportion d’insatisfaits


en fonction de la qualité
ressentie de l’air.
Les différentes classes
de la qualité de l’air
décipol correspondent
Qualité ressentie de l’éclairage Ci au tableau 1.2.4-2.

Dans les bâtiments bien aérés avec une charge de pollution infime, la qualité ressentie de l’air est infé-
rieure à 1 décipol, soit 15 % d’insatisfaits (bâtiments « sains »). Les pièces mal aérées avec une charge
de pollution élevée peuvent présenter une qualité ressentie de l’air allant jusqu’à 10 décipol, soit 60 %
d’insatisfaits. Il est très difficile d’obtenir une qualité ressentie de l’air inférieure à 0,6 décipol (10 %
d’insatisfaits) dans des locaux fermés.

79
1.2 • Notions de base 1.2.4 Qualité de l’air intérieur
d’hygiène

-8 Évaluation de la qualité de l’air intérieur


Il n’existe actuellement aucun appareil de mesure pour déterminer la qualité ressentie de l’air en décipol.
Il est donc à cet effet recommandé d’utiliser les organes des sens de l’homme – ici le nez, avec ses deux
sens, l’odorat et le sens chimique. Ce procédé n’est pas nouveau et est utilisé depuis longtemps, par
exemple en agro-alimentaire et en parfumerie pour mettre au point les produits, ou bien en association
avec les papilles pour goûter les boissons.
On utilise actuellement deux procédés pour déterminer la qualité ressentie de l’air 1. Depuis les recher-
ches classiques de Yaglou et al., l’évaluation de la qualité de l’air par des groupes de juges intervient
immédiatement dès l’entrée dans une pièce 2.
Dans un premier temps3, un groupe non spécialiste de volontaires entre dans une pièce et détermine dans
quelle mesure la qualité de l’air est acceptable ou non. L’échelle d’acceptabilité utilisée à cet effet est
donnée sur la fig. 1.2.4-9. En se basant sur l’évaluation moyenne du groupe (ACC), on peut calculer le
pourcentage du nombre de personnes insatisfaites (PPD) de la qualité de l’air, soit l’équation suivante :
exp(− 0,18 − 5, 28 ⋅ ACC )
PPD = ⋅ 100
1 + exp(− 0,18 − 5, 28 ⋅ ACC )
On détermine ainsi la qualité de l’air ressentie en décipol à l’aide de l’équation utilisée au paragra-
phe 1.2.4-7 à la page 79.
Dans un second temps4, un groupe de 10 à 15 juges évalue la qualité de l’air directement en décipol en
déterminant le degré de gêne due à la qualité de l’air – causée par des odeurs et des irritations de sens
ressenties – par rapport à une valeur de référence d’acétone définie avec précision. Il a pu être prouvé 5
que l’évaluation de la qualité de l’air ressentie par les juges se différenciait nettement de celle du groupe
de volontaires. L’évaluation faite par le groupe de juges est à reporter sur les résultats du groupe de
volontaires à l’aide du modèle suivant.

tout à fait acceptable Exemple


La charge d’impureté se calcule en évaluant la qualité
de l’air ressentie par les sens et le renouvellement d’air
neuf. Par exemple, un groupe de 20 volontaires évalue,
immédiatement après y être entré, la qualité de l’air
d’une salle de conférence inoccupée ayant une surface
de 60 m2 et aérée avec un taux d’air neuf de 100 l/s,
ceci à l’aide de l’échelle d’acceptabilité (fig. 1.2.4-9)
avec la valeur moyenne + 0,3. On détermine ainsi le
pourcentage d’insatisfaits.
acceptable
non acceptable
exp(− 0,18 − 5, 28 × 0, 3)
PPD = ⋅ 100 = 15 %
1 + exp(− 0,18 − 5, 28 × 0, 3)
Ce pourcentage permet ensuite de déterminer la
qualité ressentie de l’air en décipol.
C = 112 × [ln (12) – 5,98]– 4 = 1,0 dp
On trouve ainsi la charge de pollution spécifique de la
tout à fait inacceptable salle de conférence inoccupée :
G = 1,0 × 100/100 × 1/60 = 0,17 olf/m2
Fig. 1.2.4-9 : Échelle d’acceptabilité
utilisée par un groupe non
spécialiste de volontaires.

1. Fitzner, K. 1998. Définition sensorielle de la qualité de l’air dans les pièces et de l’émission de sources d’impuretés. Compte
rendu DKV Würzburg, Volume 4, 43-55.
2. Yaglou, C. P., Riley, E. C., Coggins, D. J. : Ventilation Requirements. ASHVE Trans. 42 (1936), voir 133–162.
Yaglou, C. P., Witheridge, W. N.. : Ventilation Requirements, Part 2. ASHVE Trans. 43 (1937), voir 423–436.
3. ASHRAE. 1989. Standard 62–89. Ventilation for Acceptable Indoor Air Quality, Atlanta : American Society of Heating and
Air-Conditioning Engineers Inc.
4. Bluyssen, P. M., Kondo, H., Pejtersen, J., et al. 1989. A trained panel to evaluate perceived air quality, Proceedings of
CLIMA 2000, Vol. 3, pp 25–30.
5. Spiess, T., et Fitzner, K. 1998. Différentes influences sur la définition de la qualité de l’air ressentie. Rapport de conférence
DKV Würzburg, Volume 4, 57–68.
Wargocki, P., and Fanger, P. O. 1999. A transfer model between perceived air quality judged by a trained panel and by an
untrained panel, Proceedings of the 8th International Conference on Indoor Air Quality and Climate-Indoor Air’99, Vol. 2,
pp 594-599. Edinburgh, Indoor Air’99

80
1.2 • Notions de base 1.2.4 Qualité de l’air intérieur
d’hygiène

-9 Calcul du renouvellement d’air minimum


L’introduction de la charge de pollution G en olf et de la qualité ressentie de l’air C en décipol permet
de dresser un bilan de la pollution de l’air pour une pièce, analogue au bilan de nuisances établi par
Pettenkoffer (voir fig. 1.2.4-1) lors de l’évaluation en CO 2 de la pièce, et de comparer la charge de pollu-
tion ambiante additionnée à celle due à l’arrivée d’air neuf, et à celle qui en ressort :
i i
G + V · Ca/10 = V · Ci /10 en olf
avec la qualité ressentie de l’air neuf Ca et la qualité de l’air intérieur ressentie Ci exprimée en décipol.
Une fois cette équation résolue d’après V, il est possible de calculer le volume d’air neuf nécessaire à
1
la mise en place d’installations de traitement d’air :

DONNÉES DE BASE
i G
V = 10 ⋅ en l/s
Ci − C a
L’équation de confort de la qualité de l’air intérieur Ci = 112 · (ln PPD – 5,98)– 4 offre maintenant la
possibilité de calculer le taux minimum de renouvellement d’air en fixant certaines normes de qualité
de l’air intérieur (haute, standard ou minimum) et de choisir ainsi entre trois niveaux différents de
qualité ressentie de l’air (tableau 1.2.4-2).
Tableau 1.2.4-2 – Valeurs de base pour la qualité ressentie de l’air

Qualité Pourcentage prévisible Qualité ressentie Volume d’air neuf*)


de l’air intérieur d’insatisfaits de l’air en décipol nécessaire en l/s.olf

Élevée (A) 15 1,0 10

Standard (B) 20 1,4 7

Minimum (C) 30 2,5 4

*) Supposition : air neuf non pollué et efficacité de l’aération de 1.

Conformément à DIN 1946-2, annexe A, on évalue la qualité ressentie de l’air Ca d’après la situation
de l’immeuble. Elle est comprise entre 0 décipol (montagne, mer) et 0,5 décipol (centre-ville avec une
mauvaise qualité d’air).
Il est assez rare de pouvoir mesurer avec exactitude la charge de pollution G d’une pièce. C’est encore
avec les personnes présentes dans la pièce que l’on y parvient le mieux (tableau 1.2.4-3). Il ne faut pas
négliger l’effet négatif et clairement démontré de la fumée de tabac pour la santé, lequel est lié à la
perception sensorielle de la qualité de l’air. Le tableau 1.2.4-3 montre en outre la charge sensorielle de
pollution d’un bâtiment (y compris son aménagement et son système de ventilation).
Pour les bâtiments faiblement pollués, des matériaux soigneusement sélectionnés permettent de suppo-
ser la charge spécifique de pollution de 0,1 olf/m 2 de surface au sol. Pour un bâtiment davantage pollué,
la charge de pollution supposée et recommandée est de 0,2 olf/m 2 de surface de sol. La pollution peut
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

donc être plus élevée si les matériaux utilisés dans les bâtiments ont été choisis sans tenir compte suffi-
samment de l’émission de substances polluantes.
Exemple
1) Pour mesurer l’efficacité de ventilation pour une qualité de l’air C minimum (30 % d’insatisfaits,
tableau 1.2.4-2) dans un immeuble de bureaux présentant une charge de pollution élevée et un taux
d’occupation de 0,07 personnes/m2 de surface au sol, il faut tout d’abord calculer la charge d’impureté
globale (tableau 1.2.4-3) :
Personnes 0,07 olf/m2 de surface au sol
Bâtiment 0,2 olf/m2 de surface au sol
Total 0,27 olf/m2 de surface au sol
Le renouvellement d’air minimum pour le standard C de qualité de l’air est estimé à 0,27 × 4 = 1,1 l/s.m2
pour 4 l/s par personne standard (olf).
Lorsque subsiste l’autorisation de fumer avec une proportion moyenne de 20 % de fumeurs, la pollution
augmente donc de 0,07 olf/m2 (tableau 1.2.4-3), et le débit d’air neuf supplémentaire requis atteint
0,07 × 4 = 0,3 l/s m2.
2) L’efficacité de ventilation pour une salle de conférence occupée à raison de 0,5 personnes/m 2 de
surface au sol dans un bâtiment faiblement pollué avec une qualité d’air standard satisfaisante A (15 %
d’insatisfaits, tableau 1.2.4-2) est évaluée d’après le même schéma. La charge de pollution est donc de
Personnes 0,5 olf/m2 de surface au sol
Bâtiment 0,1 olf/m2 de surface au sol
Total 0,6 olf/m2 de surface au sol

81
1.2 • Notions de base 1.2.4 Qualité de l’air intérieur
d’hygiène

D’après le tableau 1.2.4-2, la qualité d’air standard A exige 10 l/s par personne standard (olf), si bien
que le taux de renouvellement d’air s’élève à 0,6 × 10 = 6,0 l/(s.m2).
À signaler que malgré l’adjonction possible de charges de pollution dans les pièces et les bâtiments – comme
dans les exemples ci-dessus mentionnés – les pourcentages d’insatisfaits ne peuvent pas être additionnés.
Tableau 1.2.4-3 – Charges de pollution causées par les utilisateurs de la pièce*)

Charges de pollution

Adultes exerçant une activité en position assise (1… 1,2 met) olf/personne
0 % de fumeurs **) 1
20 % de fumeurs 2
40 % de fumeurs 3

Adultes avec un niveau d’activité


faible (3 met) 4
moyen (6 met) 10
élevé (10 met, sportifs) 20

Enfants
jardin d’enfants (2,7 met) 1,2
école (1… 1,2 met) 1,3

Bâtiment olf/m2 de surface du sol


faiblement pollué, 0,1
fortement pollué 0,2

*) s.a. Rietschel : Génie thermique ambiant, 16e édition, volume 1, printemps 1991, voir 160.
**) Consommation moyenne de cigarettes : 1,2 cigarette/h par fumeur
CEN. 1998. Technical Report CR 1752, Ventilation for Buildings : Design Criteria for the Indoor Environment, Bruxelles :
European Committee for Standardization.

-10 Influence de la température et de l’humidité relative sur la qualité de l’air


Toutes les normes de ventilation et les directives existantes supposent que l’aération des pièces est
nécessaire pour diminuer les nuisances libérées par les sources de pollution afin de les amener à un
niveau où elles sont perçues, par les personnes, comme acceptables. Il s’ensuit que l’air est exclusive-
ment perçu par l’odorat et le sens chimique (fig. 1.2.4-2) et que cette perception se concentre exclusi-
vement sur la composition chimique de l’air. Des recherches plus récentes 1 ont démontré que la qualité
ressentie de l’air est fortement influencée par la température et l’humidité de l’air inspiré, et l’est égale-
ment lorsque la composition chimique de l’air reste inchangée et que la perception thermique du corps
entier est neutre (fig. 1.2.4-10).
Qualité ressentie de l’air en décipol
Pourcentage d’insatisfaits

Fig. 1.2.4-10 : Influence


de la température
et de l’humidité
sur la qualité ressentie
Humidité relative en % d’air propre.

1. Fang, L., Clausen, G., Fanger, P. O. : Temperature and humidity : important factors for perception of air quality and for
ventilation requirements. ASHRAE Transactions (2000), 106, pt. 2, 503–510
Fanger, P. O. : Enthalpy and perceived air quality – a paradigm shift. HLH Technique climatique du bâtiment en matière de
chauffage et de ventilation 48 (1997), N° 11, voir 8/9.

82
1.2 • Notions de base 1.2.4 Qualité de l’air intérieur
d’hygiène

La fig. 1.2.4-10 montre que les personnes préfèrent l’air plutôt sec et frais, qui leur procure à chaque
inspiration une sensation de rafraîchissement. Ce phénomène peut être assimilé à l’influence connue de
la température sur la perception humaine de la qualité lors de la consommation de boissons, par exemple
eau et vin. Les pertes thermiques dues à la respiration ne représentent environ que 10 % des pertes
globales du corps humain. La température et l’humidité n’exercent donc qu’une faible influence sur la
perception thermique globale des personnes, c’est la raison pour laquelle l’humidité n’a jusqu’ici jamais
été prise en compte dans ce domaine.
Il faut supposer qu’une faible humidité et une température thermiquement neutre de tout le corps
n’améliore pas seulement la qualité ressentie de l’air, mais réduit aussi le renouvellement d’air mini-
mum1 et diminue le SBS (Sick Building Syndrome)2. Des recherches dans ce domaine avec de l’air très
1
peu humide sont en cours.

DONNÉES DE BASE
-11 Qualité de l’air et efficacité humaine
Trois études indépendantes3 ont montré que l’amélioration de la qualité de l’air (par l’élimination d’une
source de pollution ou par l’augmentation du volume d’air renouvelé) diminue l’effet des différents
symptômes du syndrome du bâtiment malsain (SBS) et augmente l’efficacité des personnes exerçant une
activité de bureau. Ces études ont montré que la performance d’employé de bureau type (rédaction de
textes, calculs, corrections) s’améliorait, tandis que le nombre de personnes insatisfaites de la qualité de
l’air diminuait. Sur la fig. 1.2.4-11, la réduction du nombre de personnes insatisfaites de 10 % corres-
pond à une augmentation de la performance d’environ 1 %.

Qualité ressentie de l’air en décipol


Performance en %

Insatisfaits en %

Fig. 1.2.4-11 : Efficacité (en pourcentage) pendant le travail de bureau en fonction de l’insatisfaction par rapport
à la qualité de l’air ambiant.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

Cette meilleure performance devrait inciter les utilisateurs des bâtiments, ainsi que les investisseurs et
les salariés, à améliorer la qualité de l’air ambiant. Si l’on compare la perte de productivité en présence
d’une qualité d’air moyenne, souvent rencontrée sur le terrain, à celle en présence d’un air de très bonne
qualité, la différence est d’environ 5 % (fig. 1.2.4-11). Une telle perte de production annuelle se réper-
cute selon l’analyse des coûts sur la durée de vie globale d’un bâtiment et met en évidence que l’air de
qualité médiocre devrait être éliminé. Parallèlement, une meilleure qualité de l’air ambiant diminue les
symptômes du SBS, elle est ressentie comme agréable et contribue ainsi à rendre le lieu de travail plus
attrayant. Elle réduit l’absentéisme, comme le démontre une enquête 4 dans laquelle les employés de
bureau exposés à un renouvellement d’air standard de 12 l/s par personne, en raison de maladie des
voies respiratoires de courte durée, s’absentaient 1,5 jour de plus par an que ceux qui travaillaient dans

1. Voir la page précédente


2. Andersson, N.H., Frisk, P., Löfstedt, B., Wyon, D.P. : Human Responses to Dry, Humidified and Intermittently Humidified
Air in Large Office Buildings. Gävle, Swedish Building Research (D11), 1975
Krogstad, A.L., Swanbeck, G., Barregard, L., et al. : A prospective study of indoor climate problems at different temperatures
in offices, Göteborg, Volvo Truck Corp., 1991.
3. Wargocki, P., Wyon, D.P., Fanger, P. O. : Pollution source control and ventilation improve health, comfort and productivity.
Congrès DKV 2000 (Breme), volume 4, voir 47–54.
4. Milton, D.K., Glencross, P. M., Walters, M.D. : Risk of sick leave associated With outdoor air supply rate, humidification
and occupant complaints. Indoor Air 1999, Vol. 10, voir 212–221.

83
1.2 • Notions de base 1.2.5 Normes sanitaires
d’hygiène

des bureaux ayant un débit d’air neuf plus élevé de 24 l/s par personne. De toute évidence, une meilleure
qualité de l’air diminue le risque d’infection du système respiratoire.

itai 1.2.5 Normes sanitaires1


Nouveaux travaux menés par le Prof. Peter Kröling, D r en médecine, Munich, et études complémentai-
res (excepté le paragraphe 1.2.5-5) par le Prof. Peter Kröling, D r en médecine, Munich.1

-1 Introduction au syndrome du bâtiment malsain


Par rapport aux constructions classiques, les dépenses effectuées pour le bien-être et la performance du
personnel sont nettement plus élevées dans les administrations et bureaux modernes, où l’on se plaint
pourtant fréquemment de gêne quant au confort, au bien-être, voire à la santé.
Il a tout d’abord été supposé à de multiples reprises qu’il s’agit ici principalement de la projection
psychologique du problème (allergie à la technique, surcharge de travail). De nombreuses études dans
les années précédentes ont pourtant confirmé le fait que derrière ce phénomène se cachent une série de
causes concrètes d’ordre physique, chimique et microbiologique. Toutefois, des incertitudes importantes
persistent encore concernant l’échelle des différents paramètres et effets synergétiques 2. Ce rapport doit
décrire les principales formes de plaintes jusqu’alors émises, leurs causes éventuelles et leur propension
à la prophylaxie (voir également3).
-1.1 Syndrome du bâtiment malsain (SBS)
Les plaintes proviennent notamment des bureaux et administrations modernes. Celles-ci sont la plupart
du temps non spécifiques, c’est-à-dire qu’on les observe spontanément chez de nombreuses personnes
dans les situations de vie les plus diverses et que, du fait de leur caractère passager, elles ne se justifient
pas immédiatement médicalement. Les plus importantes sont :
• les symptômes du système nerveux central :
– fatigue,
– problèmes de concentration,
– engourdissement,
– maux de tête ;
• l’irritation des muqueuses :
– démangeaisons ou brûlures des yeux,
– irritations des yeux pour les personnes portant des lentilles de contact,
– nez bouché et/ou qui coule,
– gorge sèche, toux d’irritation, extinction de voix, enrouement.
Il peut s’agir aussi d’une peau sèche et irritée, et de crises d’asthme. Par rapport aux problèmes de santé
ci-dessus mentionnés, les personnes se plaignent souvent à ce sujet d’une perturbation du confort et du
bien-être par divers facteurs climatiques qui ne sont autres que :
– courants d’air (douleurs rhumatismales dans la nuque et les épaules ; tendance à prendre froid) ;
– inconfort thermique (températures trop chaudes ou trop froides, voire trop changeantes dans le
courant de la journée) ;
– mauvaise qualité de l’air (air confiné et odeurs ; aération insuffisante).
Il résulte généralement des différentes plaintes que celles-ci ne relèvent pas d’une problématique en
rapport avec les bâtiments, toutefois celles-ci deviennent nettement plus vraisemblable lorsque :
– d’avantage de personnes que d’ordinaire sont concernées ;
– les plaintes sont plus importantes qu’à l’ordinaire ;
– un retour à la normale est observé après avoir quitté le bâtiment.
Il s’agit donc essentiellement d’un phénomène collectif et il est à quantifier comme tel. On a intro-
duit au plan international la notion de SBS (en français le syndrome du bâtiment malsain) pour le
décrire ; sans doute est-il simple mais contesté, car les personnes concernées ne sont la plupart du
temps pas « malades » au sens propre, à moins que ce ne soit le bâtiment lui-même. Le SBS est soup-

1. Première et nouvelle ébauche par Mr le Prof Peter Kröling, Dr en médecine, Munich, et Mr le Prof Martin Schata, Dr en
médecine, Düsseldorf, pour la 67e et la 69e édition.
2. Bischof, W. ; Bullinger-Naber, M. ; Kruppa, B. ; Müler, B. H. ; Schwab, R. : Expositions et problèmes de santé dans les
immeubles de bureaux – Résultats du projet ProKlimA, Fraunhofer, édition IRB, Stuttgart, 2003.
3. Kröling P. : Sick Building Syndrom : symptômes, causes et prophylaxie des troubles de santé conditionnés par le bâtiment.
Allergologie 21, cahier 5 (1998) voir 180-191.

84
1.2 • Notions de base 1.2.5 Normes sanitaires
d’hygiène

çonné lorsque plus de 20 % des employés se plaignent des muqueuses, et/ou plus de 30 % se plai-
gnent de troubles nerveux.
Des estimations effectuées au plan international démontrent que ces plaintes peuvent augmenter de 1 %
le taux d’absentéisme, et diminuer d’environ 2 à 8 % la performance moyenne des employés [Exner in1].
Les conséquences économiques négatives d’une climatisation insuffisante ne sont donc pas à sous-esti-
mer. L’insatisfaction peut parfois, à cause des perturbations, devenir si importante qu’elle conduit à des
plaintes collectives, un changement de lieu de travail, voire des démissions.
Les bâtiments concernés sont la plupart du temps entièrement ou partiellement climatisés (centrale de
traitement d’air avec filtration, chauffage, refroidissement, humidification ou déshumidification) et
présentent un taux de renouvellement d’air (> 2 v/h) nettement plus élevé que les bâtiments convention-
1
nels avec chauffage central et système de ventilation séparé (environ 0,5 à 1 v/h).

DONNÉES DE BASE
Tableau 1.2.5-1 – Plaintes relatives au SBS et causes possibles

Plaintes relatives au SBS Causes possibles

« Désagréablement sec » Allergènes microbiens dus à l’installation


Irritation des muqueuses des voies respiratoires de traitement d’air
et des yeux eau d’humidification contaminée
Peau sèche filtre sale
système d’aération sale
Vitesse d’air > 0,15 m/s
Turbulence élevée de l’air et particules de poussière

« Air confiné » Odeurs provenant des composants de ventilation


Plaintes sur la qualité de l’air contaminés
Sources d’odeurs dans l’arrivée d’air neuf
(par exemple les gaz d’échappement)
Circulation d’air insuffisante
Températures ambiantes > 23 °C
Manque de ventilation naturelle par les fenêtres

« Épuisement » Perturbations de la régulation thermique


Fatigue (voir ci-dessus)
Problèmes de concentration Allergènes/antigènes/toxines microbiens
Engourdissement Effets secondaires des réactions allergiques
Maux de tête Bruit à basse fréquence [< 100 Hz ; > 50 dB(C)]

« Trop chaud » Perturbations de la régulation thermique par :


Inconfort thermique Des températures > 23 °C
Courbe de température journalière non physiologique
Humidification (difficulté pour réguler la chaleur)
Insuffisance de :
Protection solaire
Surfaces vitrées (trop grandes)
Stockage (trop petit)
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

Prestation et régulation de ventilation

« Courants d’air » Vitesse d’air > 0,15 m/s


Sensation de froid Turbulence de l’air ; arrivée d’air insuffisante
Tendance au refroidissement Surfaces et fenêtres latérales froides
Douleurs rhumatismales

-1.2 Tight Building Syndrom (TBS) (SBS accentué)


Dans les bâtiments modernes qui ne sont pas équipés d’installations de ventilation, les plaintes ne sont
pas rares. La cause en est ici notamment le manque de ventilation (< 0,5 à 1 v/h ; mesures d’économie
d’énergie), qui peut mener à une concentration élevée aussi bien de substances toxiques diverses que
d’allergènes. Outre les odeurs désagréables, l’humidité élevée et l’augmentation de CO 2, les facteurs de
pollution sont également le formaldéhyde, la fumée de tabac, les biocides et d’autres substances orga-
niques volatiles toxiques, regroupées sous le sigle VOC (en français COV pour composés organiques
volatils). Les plaintes qui en découlent sont avant tout d’origine « chronico-toxique ».
À l’inverse des substances toxiques dans les lieux clos, la pollution en allergènes se caractérise par le
fait que seules les personnes immunodépressives tombent malades. Des études en Europe et aux États-

1. Rapport BIA 2/1995 : qualité de l’air ambiant. Publié par l’institut coopératif professionnel pour la sécurité au travail. Sankt
Augustin (1995).

85
1.2 • Notions de base 1.2.5 Normes sanitaires
d’hygiène

Unis montrent d’ailleurs que près de 30 % de la population souffre d’allergies, ou plutôt de maladies,
notamment des voies respiratoires et de la peau.
Aux porteurs d’allergènes typiques de l’air extérieur comme le pollen et les spores des moisissures
saisonnières, s’ajoutent les producteurs et porteurs d’allergènes en milieu clos tels que les animaux
domestiques, les acariens (de poussière et de farine), les moisissures et autres matériaux biologiques
dont l’importance croissante déclenche des allergies.
Les conditions les plus favorables à la croissance des moisissures et des acariens sont une température
de 18 à 25 °C et une humidité ≥ 60 % dans leur environnement. La formation d’allergènes acariens
s’effectue notamment pendant les périodes de chauffage en fonction de la poussière fine présente dans
l’air d’un milieu clos. La croissance des moisissures est favorisée par les matériaux textiles chargés
d’humidité (par exemple les matelas), les pièces humides (comme la salle de bain, notamment en cas
d’utilisation de revêtements de bois), les réserves (par exemple les caves), les dommages dus à l’humi-
dité sur les murs ou en cas de ventilation insuffisante.
Le nombre important d’animaux domestiques pollue sous certaines conditions (taille de l’habitation,
taux de renouvellement d’air, humidité de l’air, équipement textile) et dans une large mesure l’air inté-
rieur du fait de leurs allergènes particuliers. Surtout les allergènes des peaux mortes et de la salive de
chat, qui se mêlent à la poussière fine présente dans les lieux clos (< 3 μm) et demeurent un certain
temps dans l’air. Ils sont transportés dans les bureaux par les propriétaires d’animaux dont les vêtements
peuvent déclencher des symptômes d’allergie aux chats.
Outre les allergènes d’origine microbienne, un grand nombre d’autres substances d’origine biologique
entrent en ligne de compte comme déclencheurs d’allergie. On pourrait citer par exemple : les substan-
ces protidiques végétales liées aux particules de poussière extrêmement fines, comme le Ficus benja-
minii, les substances textiles brutes comme le coton, la laine de mouton, la soie, ou bien les composants
provenant de résine et de colle bio, ainsi que de résine naturelle.
Ce problème, auquel on est confronté dans les bâtiments à taux de ventilation trop faible, est désigné
sous l’appellation Tight Building Syndrom (TBS), mais la plupart du temps sous l’abréviation SBS. À
noter que les désagréments ressentis dans les « tight buildings » en raison du faible renouvellement de
l’air présentent un tout autre spectre que dans les bâtiments climatisés. C’est pourquoi seul un aperçu
de ce problème du SBS dans les bâtiments avec traitement central de l’air est présenté ci-dessous (voir
également la fig. 1.2.4-10).

-2 Facteurs d’influence physique


-2.1 Courants d’air
Les vitesses et les turbulences de l’air ont beaucoup augmenté, notamment dans les bâtiments anciens
climatisés. Pour des valeurs d’environ 0,2 m/s, nombreuses sont les plaintes de courants d’air et de leurs
effets secondaires (douleurs rhumatismales, sècheresse supposée de l’air, inconfort thermique). D’après
DIN 1946-2:1994-011, compte tenu de l’échelle de turbulence, il ne faut donc pas dépasser la valeur
limite qui est d’environ 0,15 m/s. Mail il faudrait en principe tenir compte dans chaque cas particulier
de la plainte émise : « il y a des courants d’air », car les conditions de circulation d’air varient beaucoup
suivant le lieu et le temps.
-2.2 Inconfort thermique
Il a souvent été prétendu qu’une température trop uniforme dans les bâtiments climatisés – dite
« monotonie climatique » – était responsable d’une partie des plaintes relatives au SBS. Par contre,
on constate notamment dans les bâtiments de construction légère avec des grandes façades vitrées des
variations et écarts de température par rapport à la valeur idéale (environ 22 ± 1 °C) nettement plus
marqués que dans les bâtiments conventionnels. Ces écarts révèlent en outre assez souvent une struc-
ture temporelle à l’opposé des besoins physiologiques (matins trop frais, après-midis trop chauds).
L’intensité de la chaleur qui en résulte, et qui le plus souvent ne devrait pas dépasser un certain seuil,
pourrait être coresponsable des désagréments liés à la circulation sanguine. À ceci s’ajoute une inten-
sification de l’émission de chaleur due à une augmentation artificielle de l’humidité relative et à la
suppression de l’égalisation naturelle de la température (émission de chaleur plus intense au niveau
des jambes). Les vaisseaux des jambes et des bras qui en sont capables réagissent largement, si bien
qu’une partie du volume du sang se concentre à la périphérie. Les désagréments typiques dus à un
excès de chaleur latent sont : vertiges, fatigue, difficultés de concentration et maux de tête. Une
montée de la température de 1 K au-dessus de 22 °C réduit la performance intellectuelle d’environ
5 %.2,3

1. DIN 1946-2:1994-01 Traitement de l’air ; exigences sanitaires. Édition Beuth Berlin.


2. Palonen J., Reinikainen L. M., Jaakkola J. K. : The effect of air temperature and relative humidity on thermal comfort in
the office environment. INDOOR AIR’93. Proceedings of the 6th int. conference on indoor air quality and climate. Volume
6, Helsinki (1993) 43-48.
3. Wyon D : Healthy buildings and their impact on productivity. In : INDOOR AIR’93. Proceedings of the 6th int. conference
on indoor air quality and climate. Volume 6, Helsinki (1993) 3-13.

86
1.2 • Notions de base 1.2.5 Normes sanitaires
d’hygiène

-2.3 Humidification de l’air


Paradoxalement, dans les enquêtes des auteurs tout comme dans les recherches internationales, l’air dans
les bâtiments avec une humidification centrale de l’air (environ 40 – 50 % d’humidité relative) est souvent
qualifié de désagréablement sec. Les principales causes en sont vraisemblablement les températures de
l’air excessives avec des valeurs au-dessus de 23 °C. Seule la baisse de la température à environ 21 °C a
contribué à une amélioration sensible des désagréments. 1 Des vitesses de l’air trop élevées mènent égale-
ment à un effet de dessèchement qui est ressenti comme désagréable au niveau des muqueuses des yeux,
notamment chez les personnes portant des lentilles de contact. Une autre cause de cette sensation para-
doxale de sécheresse réside dans une pollution élevée avec des particules irritantes pour les muqueuses,
voire allergènes, provenant de l’installation de traitement d’air. D’un point de vue médical, il n’est pas
1
nécessaire sur les lieux d’habitation et de travail habituels de procéder à l’humidification artificielle de

DONNÉES DE BASE
l’air, d’autant plus que celle-ci pourrait être à l’origine des problèmes dus au SBS. En conséquence, la
meilleure solution pour minimiser les désagréments dus à la sécheresse de l’air est d’éviter les sources de
poussière allergène et irritante pour les muqueuses, les températures supérieures à 23 °C, et de bien aérer.
-2.4 Bruits à basse fréquence
Une autre source de problèmes d’ordre physique est le niveau de bruits permanents à basse fréquence
(environ de 10 à 100 Hz). Ce niveau est souvent perceptible à environ 10-15 db lors du fonctionnement
d’un climatiseur. La cause est avant tout l’utilisation de ventilateurs puissants et autres appareils de
ventilation isolant mal les vibrations. La propagation s’effectue d’une part par l’intermédiaire des gaines
de ventilation, d’autre part par la résonance des éléments de construction. Ce qui provoque rarement une
pollution auditive. De nombreux soupçons émis dans la littérature de référence laissent toutefois suppo-
ser que cette pollution à long terme (environ 3 à 8 heures) avec bruit permanent à basse fréquence,
lorsqu’il dépasse légèrement le seuil admissible, provoque des perturbations non spécifiques du bien-
être telles que fatigue, problèmes de concentration, engourdissements et maux de tête. 2

-3 Facteurs d’hygiène
-3.1 Infections aérogènes
Le talon d’Achille des installations centrales de ventilation est sans aucun doute l’humidification de
l’air. La contamination microbienne des composants correspondants, dont il faut régulièrement faire état
dans la pratique (humidification par aérosol, humidification par vapeur, pulvérisation à ultrasons), y
compris les gaines de ventilation humides raccordées ultérieurement, est déterminée grâce à de
nombreuses études. Il n’est pas rare de constater une concentration de 10 5-106 germes/ml dans l’eau
d’humidification. De la prolifération de germes peut résulter, notamment en milieu hospitalier, d’impor-
tants problèmes d’hygiène du fait du risque d’infection aérogène. Mais les autres milieux climatisés
présentent également un danger certain d’être contaminé par la propagation de germes pathogènes. En
raison de son impact au niveau du SBS, ce problème d’infection dans les bâtiments climatisés est parfois
surévalué ; dans ce cas précisément, les désagréments non spécifiques figurent au premier plan, pour
lesquels un rapport primaire avec les déclencheurs d’infections est invraisemblable. Une réceptivité plus
grande due notamment à l’apparition de courants d’air demeure au second plan ; la cause est en cas de
refroidissement local de la peau une diminution, par réflexe, de la circulation sanguine dans les muqueu-
ses des voies respiratoires supérieures, qui de son côté favorise la croissance de germes pathogènes exis-
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

tants et peut donc entraîner des refroidissements.


-3.2 Allergènes microbiens
Il ne faut pas sous-estimer l’importance pour les allergies des germes présents dans les climatiseurs. Les
spores de champignons et les bactéries similaires à des champignons sont des facteurs significatifs pour
l’apparition de bronchite chronique, asthme, sinusite, mais aussi de réactions allergiques des muqueuses
des yeux et des voies respiratoires. Même peu de temps après la mise en route, les moisissures s’instal-
lent de préférence dans les composants des systèmes des climatiseurs, qui émettent continuellement des
matériaux allergènes dans le flux d’air qui passe. Ces matériaux allergènes ainsi que d’autres substances
organiques d’origine microbiologique peuvent, lorsqu’elles sont présentes dans l’air respiré, conduire à
des réactions allergiques chez 10 à 30 % des personnes exposées en permanence. Par ailleurs, des désa-
gréments non spécifiques comme fatigabilité et maux de tête peuvent être également des réactions
secondaires ou latentes aux allergènes. Les champignons retenus par les filtres et autres micro-organis-
mes ne sont eux-mêmes porteurs que d’allergènes beaucoup plus petits, qui ne se libèrent en grand
nombre que lorsque les germes meurent et se désintègrent. Le poids moléculaire des allergènes libres
est si faible qu’ils peuvent traverser les modèles de filtres usuels. 3

1. Wyon D : Healthy buildings and their impact on productivity. In : INDOOR AIR’93. Proceedings of the 6th int. conference
on indoor air quality and climate. Volume 6, Helsinki (1993) 3-13.
2. DIN 45680:1997-03. Mesure et évaluation des immissions de bruits à basse fréquence. Édition Beuth Berlin.
3. Schata M., Jorde W., Elixmann J. H., Linskens H. F. : Allergies to moulds by fungal spores in airconditioning plants. In :
INDOOR AIR,’87. Proceedings of the 4th int. conference on indoor air quality and climate. Volume 2, Berlin (1987) 777–780.

87
1.2 • Notions de base 1.2.5 Normes sanitaires
d’hygiène

-3.3 Substances toxiques microbiennes


Lorsque les germes meurent, ils ne libèrent pas que des allergènes, ils se désintègrent également en une
multitude d’autres substances toxiques, dont l’une des plus étudiées est l’endotoxine, et qui sont loca-
lisées sur les parois cellulaires des germes gram négatifs et se composent de lipopolysaccharides solu-
bles dans l’eau qui prolifèrent dans l’eau d’humidification contaminée et dans le dépôt de poussière des
filtres. Les endotoxines ne sont pas des poisons au sens traditionnel, comme le laisse supposer leur
appellation. Ce sont toutefois des stimulateurs très efficaces pour lutter au plan immunologique contre
les infections, qui donnent donc aussi de la fièvre. Des expériences ont démontré que l’inhalation à elle
seule d’environ 50 ng/m3 d’endotoxines altère différents paramètres de la fonction pulmonaire. Des
désagréments similaires à la grippe ont été observés en présence de charges élevées d’endotoxines
durant un laps de temps de quelques heures. Des recherches approfondies 1 dans des bâtiments adminis-
tratifs hollandais avec ou sans systèmes de ventilation laissent en outre supposer que des concentrations
élevées d’endotoxines dans l’air respiré sont également responsables de l’apparition de troubles spéci-
fiques du bien-être dans les bâtiments climatisés.
Dans les sick buildings (bâtiments malsains), les concentrations d’aérosols étaient jusqu’à 8 fois plus
élevées que dans les healthy buildings (bâtiments sains) conventionnels et climatisés. Les endotoxi-
nes ne sont pourtant peut-être qu’un indicateur de la présence d’autres groupes de substances toxiques
comme les antigènes microbiens. Ces derniers suscitent, autant chez les personnes allergiques que
chez celles en bonne santé, une réaction du système immunitaire et sont donc potentiellement toxi-
ques pour tout un chacun. En outre, nombreux sont les germes qui possèdent des substances qui n’ont
pas uniquement des propriétés antigéniques, voire allergisantes, mais qui peuvent avoir des effets
toxiques. À titre d’exemple, les endotoxines et les entérotoxines dites bactéries gram positives, ainsi
que les mycotoxines, qui sont comprises dans divers types de champignons. Pour de nombreuses
substances de ce type, leurs effets chroniques et graves en aérosol sont encore loin d’être évalués.
L’ensemble des composants aérosols d’origine microbiologique est désigné comme MOD (Macro-
molecular Organic Dust), voire comme MVOC (Microbial Volatile Organic Compounds).
-3.4 Odeurs
Le fait que les « utilisateurs d’appareils de traitement d’air » se plaignent souvent de la mauvaise qualité
de l’air est au premier abord difficile à comprendre, car théoriquement, l’air traité et soufflé par les appa-
reils de ventilation devrait être meilleur que l’air extérieur neuf et souvent pollué, d’autant plus qu’il est
renouvelé jusqu’à 10 fois plus vite que dans les bâtiments conventionnels. Mais dans la pratique, il
s’avère que cet air est exposé à l’intérieur à une série de sources d’odeurs, dues uniquement à des
problèmes d’entretien, comme les filtres mécaniques empoussiérés et moisis après des périodes d’arrêt
trop longues, les dispositifs d’humidification contaminés, les conduits de ventilation gras et souillés, les
amortisseurs de bruit et les appareils à induction, ainsi que des produits de protection à l’odeur forte qui
ne sont autres que des produits anti-calcaire, anti-corrosifs et désinfectants. Ces sources seraient respon-
sables pour une large part de la pollution anthropogène, ce qui rend tout à fait plausibles les nombreuses
plaintes sur la mauvaise qualité de l’air 2.
Une autre cause potentielle concerne le traitement d’air central, au cours duquel la proportion naturelle
d’ozone (environ 0,01 – 0,03 ppm) présente dans l’air extérieur (« frais ») est dès le début du processus
de traitement largement désactivée sur les filtres (réaction du filtre moyen). Il n’est au départ pas ques-
tion – comme dans le cas de l’aération naturelle et mécanique – de l’élimination de l’oxyde des subs-
tances à odeur tenace. Des concentrations naturelles minimales d’ozone sont très vraisemblablement
aussi largement impliquées dans la perception d’air frais. Mais cette hypothèse n’est scientifiquement
pas encore assez appuyée. Elle laisse toutefois entrevoir comme sensée l’utilisation d’électro-filtres dans
les zones habitées, lesquels ne détruisent pas l’ozone mais la font, à court terme, légèrement augmenter.
D’un point de vue médical, en raison de l’élimination rapide, il n’existe aucun risque dans l’installation
de traitement d’air, l’utilisateur n’est pas du tout en danger.

-4 Mesures pour la prophylaxie et l’assainissement


Comme le soulignent les explications ci-dessus, de nombreux facteurs efficaces, en partie « synergéti-
quement » importants, sont responsables de l’ensemble de la problématique du SBS. Suivant le type
d’appareil et de bâtiment ainsi que des critères fonctionnels, toutes sortes de plaintes peuvent être
émises, lesquelles sont donc à considérer avec réserve. D’un point de vue médical, ces problèmes ne
sont aucunement à considérer comme inévitables, mais sont à résoudre avec des solutions adéquates et
un entretien soigné.
Ces dernières années, une série d’alternatives aux systèmes classiques ont été mises au point. Très
prometteurs sont notamment les systèmes d’aération qui permettent une diffusion laminaire et sans
courants d’air au niveau du sol et donc répondent de très près à l’idéal d’une aération obtenue en bascu-

1. Teeuw KB : Airborne gramnegative bacteria and endotoxin in sick building syndrome. A study in dutch governmental office
buildings. Arch Intern Med 154 (1994) 2339-45.
2. Loewer H., Clausen G. : Les installations de traitement d’air comme sources d’impureté. TAB 9 (1993) 755-767.

88
1.2 • Notions de base 1.2.5 Normes sanitaires
d’hygiène

lant la fenêtre ou en la mettant à l’espagnolette. Pour faire face à une chaleur plus élevée, ces systèmes
sont combinés à des éléments de complément amenant l’air ou l’eau pour obtenir un refroidissement par
rayonnement. L’air qui arrive sert essentiellement à satisfaire le besoin d’air frais. Dans les pays scan-
dinaves et en Suisse, cette combinaison a déjà fait ses preuves dans de nombreux bâtiments. En Alle-
magne aussi, au terme d’assez longues controverses dans les milieux spécialisés, les systèmes de
ventilation sont finalement acceptés. Les expériences faites jusqu’ici sont toutes positives, mais ont
encore besoin d’être confirmées scientifiquement.
Afin d’éviter le SBS, la principale mesure recommandée serait d’empêcher autant que possible l’appa-
rition et la prolifération aérogène de matières organiques (notamment d’origine microbienne) dans les
centrales de traitement d’air. Tout comme dans d’autres domaines de la vie quotidienne et de notre envi-
1
ronnement, ceci ne signifie nullement stérilité, mais plutôt propreté et hygiène maximale. Les conditions

DONNÉES DE BASE
sine qua non pour tous les composants au contact avec l’arrivée d’air sont :
– un accès facile pour l’inspection et le nettoyage ;
– une inspection régulière par des experts neutres ;
– un nettoyage par des entreprises spécialisées en cas de besoin.
L’ensemble du domaine des composants d’arrivée d’air neuf doit être considéré dans l’optique que l’air
diffusé est pour l’homme un produit vital au même titre que l’eau potable, d’où des exigences d’hygiène
analogues à appliquer aux installations de traitement d’air dont le produit n’est autre que « l’air que l’on
respire ». Cette nouvelle norme « conception, exécution, fonctionnement et entretien des installations de
traitement d’air qui met l’hygiène au premier plan » (VDI 60221) a été réalisée dans le cadre d’une
coopération positive entre médecins et spécialistes du traitement de l’air et constitue un très net progrès.
À l’aide de résultats de recherche des auteurs et compte tenu de la littérature qui s’y réfère, le
tableau 1.2.5-2 propose un résumé des mesures générales destinées à la prophylaxie du SBS, voire à
l’assainissement des bâtiments existants.

Tableau 1.2.5-2 – Recommandations médicales pour la prévention du SBS, voire l’assainissement des « bâtiments
malsains » avec les installations de traitement d’air

Bâtiments Utilisation différente sans fonctionnement de traitement d’air


Fenêtres ouvrables (au moins une par pièce)
Pas de pièce sans fenêtre
Hauteur de pièce importante
Proportion de la surface vitrée/façade < 50 %
Protection solaire extérieure/parapet pare-soleil
Tenir compte de l’orientation
Éviter les matériaux toxiques
Éviter les sources allergènes de poussière

Installation de traitement d’air Constance de la température (22 ± 1 °C)


Vitesse de l’air < 0,15 m/s ; peu de turbulences
Favoriser les électro-filtres
Lorsqu’il s’agit de filtres en tissu ou en papier, courts arrêts
Qualité de l’eau « potable » dans l’humidificateur :
Décontamination physique de l’eau et des zones humides par rayons UVC
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

Proportion de bruits à fréquence basse (10-100 Hz) < 50 dB (C)


Installations de traitement d’air externes ou en sous-sol
Tenir compte de l’amortissement des bruits à basse fréquence
Accès à tous les composants de ventilation pour le nettoyage

Fonctionnement des installations Température de base à 22 ± 1 °C


de traitement d’air Régulation individuelle de la température
Éviter toute source de courants d’air
Humidification seulement si nécessaire

Maintenance, contrôles Nettoyage et inspection à intervalles réguliers de tous les composants


d’arrivée d’air (voir VDI-6022)
En cas de soupçon de SBS : faire l’état des plaintes des collectifs
(questionnaires).
Contrat de maintenance si possible avec le constructeur.

1. VDI 6022-1:1998-07 : Planification, exécution, mise en service et entretien hygiénique des installations de traitement de
l’air. Edition Beuth Berlin.

89
1.2 • Notions de base 1.2.5 Normes sanitaires
d’hygiène

Les critères décisifs pour une bonne climatisation – qui ne sont autre que les conditions sine qua non
pour assurer santé et performance – sont un confort et un bien-être neutres, comme déjà requis dans de
nombreux bâtiments « conventionnels ». C’est sans aucun doute ce que le consommateur attend du
constructeur. D’où nécessité, outre les mesures effectuées, de soumettre ces critères subjectifs à des
questionnaires adéquats destinés à les contrôler pour les améliorer.

-5 Exigences d’hygiène pour les installations de traitement d’air


d’après VDI 60221 et VDI 60322
12
Travaux complémentaires de l’ingénieur Achim Keune, Bargteheide.

Le respect des exigences d’hygiène3 pour les installations de traitement d’air nécessite une conception,
une construction, une mise en service et un fonctionnement qui mettent l’hygiène au premier plan. La
VDI 6022 résume les exigences pour les installations fixes et la VDI 6032 pour les véhicules transpor-
tant des passagers. Toutes deux sont devenues depuis leur première parution la référence technique
générale.
La gestion de l’hygiène dans le bâtiment exige de l’efficacité, ce qui suppose de la constance, tant au
niveau de la gestion de l’hygiène que celle de l’énergie, de la conception jusqu’au contrôle assurant la
sécurité. Le contrôle n’est autre que la surveillance des germes relevant de la santé qui sont présents
dans l’air neuf et l’air ambiant. Pour des raisons financières, contrôles et inspections d’hygiène doivent
être effectués périodiquement, voire complétés par des processus de mesure permanents et simplifiés
correspondant à une grille d’évaluation.
Lors de la conception, il faut veiller à ce que soient utilisés uniquement des dispositions et procédés
permettant ultérieurement, dans le cadre des méthodes de nettoyage et d’entretien sélectionnées, une utili-
sation hygiénique continue de l’installation de traitement d’air. Il faut d’abord s’assurer du volume d’air
neuf introduit et d’air extrait, jusqu’au choix de la méthode de nettoyage et d’entretien. L’importance d’une
filtration de l’air adéquate, le choix d’une humidification correspondante ainsi que l’accessibilité de toutes
les surfaces amenant l’air doivent être déterminés de façon exacte dès la conception. Toutes les questions
relatives au projet – pourquoi tel ou tel choix a été opéré d’un point de vue hygiénique – doivent être bien
cernées au moment de la conception, afin que plus tard aucune décision ne puisse être prise à la légère,
voire modifiée.
Lors de la fabrication et de la réalisation des éléments d’une installation de traitement d’air, il faut essen-
tiellement veiller à utiliser des matériaux et des cheminements qui ne favorisent pas le dépôt de germes
et ne soient pas eux-mêmes la source d’une pollution de l’air. Les éléments incorporés des différents
composants, doivent être le plus accessibles possible.
Au cours de cette phase commence la mise en oeuvre, phase du bâtiment qui suppose une gestion hygié-
nique du chantier, et s’achève avec la réception conformément aux exigences de la VDI 6022 ou 6032.
La livraison et le stockage de tous les composants de l’installation de traitement d’air (il faut citer ici à
titre d’exemple les gaines de ventilation) doivent s’effectuer sans polluer les surfaces en contact direct
avec l’air, ou au pire doivent être nettoyées avant leur mise en œuvre.
Les applications de la VDI 6022 ou 6032 pour la conception et la fabrication font absolument office de
référence technique générale pour maintenir les installations en l’état (installations et véhicules anciens).
Mais le temps fait que souvent il n’est plus possible de se conformer à ces requêtes. Dans ces cas-là, il
faut renforcer les normes d’entretien pour pouvoir poursuivre une utilisation hygiénique malgré les défi-
ciences rencontrées.
Pour la phase de fonctionnement et d’entretien, les VDI 6022 et 6032 comportent des listes de contrôle
détaillées avec les principaux travaux de contrôle, inspection et entretien à effectuer, y compris leurs
périodicités. On distingue ainsi les contrôles et inspections d’hygiène à effectuer à de courts intervalles.
La première inspection d’hygiène est prévue lors de la réception et est effectuée par les entreprises de
maintenance, voire des entreprises de service du bâtiment, au plus tard au début du contrat. Les inspec-
tions d’hygiène sont renouvelées tous les deux ou trois ans pour les installations fixes. Le cycle de 2 ans
est valable pour l’humidification de l’air des installations de traitement d’air. Un très grand pas a pu être
franchi car une qualification au niveau de l’hygiène est exigée du personnel travaillant sur les installa-
tions de traitement d’air. La VDI 6022-2 formule les qualifications et expériences que doivent avoir les
formateurs et leurs élèves, ainsi que les thèmes à traiter qui s’y réfèrent. Suivant le type de personnel
en place, on distingue 3 différents domaines de qualification (formation A, B ou C).

1. VDI 6022-1:1998-07 : Planification, exécution, mise en service et entretien hygiénique des installations de traitement de
l’air.
Page 2 (12.99) : exigences en matière de formation en hygiène
Page 3 (11.02) dans les entreprises industrielles et les sites de production.
2. VDI 6032:2004-02 Exigences d’hygiène pour les installations de traitement de l’air dans les voitures particulières.
3. Keune, A. : Hygiène de l’air ambiant – la VDI 6022 et son respect dans la pratique ; TAB 12/1999, voir 57 à 60.

90
1.2 • Notions de base 1.2.5 Normes sanitaires
d’hygiène

Le ministère du Travail, de la Santé et de l’Industrie a par exemple contrôlé un total de 2 120 installations
de traitement d’air fixes dans les années 1999 et 2000 en collaboration avec le Berlin Institut für Lufthy-
giene (institut berlinois pour l’hygiène de l’air). Une partie des résultats est indiquée sur le tableau 1.2.5-3.
Tableau 1.2.5-3 – Résultats d’analyses sur plus de 2 000 installations de traitement d’air fixes en 1999/2000

Résultat Fréquence en % Résultat Fréquence en %

Inclinaison insuffisante
du bac du condensateur
95 Prolifération de germes
dans le condensateur
35
1
du climatiseur

DONNÉES DE BASE
Formation de saletés, calcaire 90 Infiltration d’eau de pluie 30
et rouille sur l’humidificateur par l’intermédiaire
de l’air aspiré

Formation de saletés, calcaire 85 Prolifération de germes 15


et rouille sur le climatiseur sur les filtres d’air

Prolifération de germes 55 Implantation microbienne 5


dans l’eau d’humidification

Émission de fibres par suite 70 Besoin urgent 20


d’isolation interne défectueuse de manipulation hygiénique

Émission de fibres par suite 55 Installation de traitement d’air 25


d’amortisseurs de bruit pollués sans manque d’hygiène
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91
1.3 • DONNÉES THERMODYNAMIQUES DE BASE
D Compléments des paragraphes 1.3.1 à 1.3.5 par le Dr Bernd Glück, ingénieur à Jössnitz

DONNÉES DE BASE
1.3.1 Grandeurs fondamentales
-1 Systèmes d’unités1
Dans la plupart des pays, le Système International d’Unités (SI) est obligatoire. En Allemagne, « la loi
sur les unités de mesure » du 02.07.1969 en constitue la base. La dernière version de cette loi date du
22.02.1985. Le SI se base sur les sept unités suivantes : le mètre, le kilogramme, la seconde, le Kelvin,
la mole, l’ampère et la candela.1
Les unités requises en thermodynamique reposent sur les données suivantes :

Mesure Unité Symbole Définition de l’unité avec la valeur numérique de 1

Longueur Mètre m Distance que la lumière parcourt dans le vide


en 1/299 792 458 secondes.

Masse Kilogramme kg Masse à Paris du prototype international du kilogramme.

Temps Seconde s Durée de 9 192 631 770 périodes de la radiation de l’atome


de césium 133 (nucléide 133Cs)

Quantité Quantité de matière d’un système contenant autant d’entités


Mole mol élémentaires qu’il y a d’atomes dans 0,012 kilogramme
de matière
de carbone 12 (nucléide 12C)

Température Kelvin K Fraction 1/273,16 de la température thermodynamique du point


triple de l’eau

De ces unités de base sont dérivées d’autres unités par la formation de produits ou de quotients. Si le
facteur numérique est de un, il s’agit d’un système d’unité cohérent, par exemple l’unité de force de
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

1 newton = 1 N = 1 kg.m/s2.
Composition d’unités dérivées importantes : Tableau 6.7-1 du DIN 1301 ; Similitude des mesures dans
DIN 1313 ; conversions et résolutions pour désigner multiples et parties des unités d’après DIN 1301 :
voir pages de résolution au dos.
D’après le décret d’application de la loi sur les unités de mesure du 13.12.1985, et suivant la modifica-
tion du 10.3.2000, il existe 50 unités légales portant un nom spécifique.
Une mesure d’ordre physique comporte une déclaration qualitative sur le type de mesure – il s’agit par
exemple de la dimension, de la distance ou de la vitesse avec le rapport distance/temps – et une mesure
quantitative – il s’agit de la valeur chiffrée. La dimension est représentée par l’unité m ou le rapport
m/s, mais elle n’est toutefois pas identique à celle-ci !
Le système de mesure technique traditionnel présentait ces trois unités de base : mètre m, seconde s,
kilogramme-force kgf, desquelles toutes les autres unités sont dérivées. L’unité de la force 1 kgf a été
définie comme la force que confère l’accélération normale de la gravité g = 9,81 m/s2 à la masse du
prototype du kilogramme de 1 kg conservé à Paris. La masse était dans ce système une mesure dérivée
1 kg = 1/9,81 kgf.s2/m.
En raison des multiples insuffisances de ce système a été introduit à partir de 1978 le SI, recommandé
par l’ISO.

1. DIN 1301-1:2002-10 (Unités), tableau 6.7-1.


DIN 1313:1998-12 (grandeurs physiques).

93
1.3 Données 1.3.1 Grandeurs fondamentales
thermodynamiques…

-2 Masse, force et poids1


La masse m d’un corps est, avec des vitesses inférieures à la vitesse de la lumière, une mesure constante
indépendamment du lieu, du temps et de l’état de la matière. Lorsqu’une force s’exerce, elle oppose une
résistance à tout changement de mouvement (inertie) (similitude de base de la dynamique). L’unité de
la masse est le kilogramme (kg). Il est la masse du prototype international du kilogramme composé
d’iridium et de platine et conservé à Sèvres, près de Paris. 1
L’unité de mesure de la force f est dans le système international le newton (N). Un newton est la force
que confère à une masse de 1 kg l’accélération de 1 m/s 2.
1 N = 1 kg . 1 m/s2
Le poids est également une force, déterminée par le produit de la masse et de la vitesse de chute. L’unité
de mesure du poids est également le Newton (N), où subsiste, à côté de l’ancienne unité (kgp), la relation :
1 kgp = 9,81 kg m/s2 = 9,81 N
Le poids n’est pas la caractéristique d’un corps, mais varie selon le lieu où il se trouve. Par exemple, la
force pondérale terrestre est de 9,81 N, et sur la Lune elle n’est que de 1,6 N environ.

-3 Pression2
La pression p est la force normale F s’exerçant sur une unité de surface A. Dans le SI, les unités de pres-
sion sont :2
1 N/m 2 = 1 kg/(m s 2 ) = 1 Pa (pascal)
1 bar = 10 5 N/m 2 = 10 5 Pa = 1 000 hPa (hectopascal).
Conformément aux conventions internationales, l’utilisation des unités kPa, voire des MPa, est plus
correcte que celle du bar, et est usuelle dans de nombreux pays.
Dans l’ancien système technique, l’unité de pression était :
1 kgf/cm 2 = 1 at (atmosphère) = 0,981 bar
La dépression et la surpression se réfèrent généralement à une pression de référence, la plupart du temps
la pression atmosphérique. Ils doivent toujours être indiqués ainsi ; par ex. surpression pü, pression abso-
lue pa, dépression pu.
Dans les calculs d’aéraulique, la pression est parfois indiquée par la hauteur de la pression au moyen
de colonnes liquides, par ex. : eau ou mercure :
1 mm de colonne d’eau (CE) = 9,81 Pa
1 mm de colonne de mercure (Hg) = 133,32 Pa
Entre la pression p et la hauteur de colonne h d’un liquide, il existe la relation :
p=hρg
(ρ masse volumique en kg/m3). Avec l’eau, la masse est de ρ g ≈ 1 000 . 9,81 Pa/m = 9,81 kPa/m.
La pression de l’air de l’atmosphère normale (au niveau de la mer) est de 101,325 kPa ≈ 1,013 bar
= 1 013 hPa.

-4 Masse volumique3 et volume spécifique


La masse volumique ρ d’une matière est le quotient de la masse par le volume en kg/m 3.3
Avec les matières poreuses, il faut en outre différencier la masse brute (y compris le volume des vides),
et dans le cas de matières instables, la masse en vrac (cavités incluses).
La masse γ utilisée autrefois (ou le poids spécifique) est le quotient de la force pondérale par le volume
sous le rapport N/m3. La mesure de masse doit si possible ne pas être utilisée, mais remplacée par le
produit de la masse par la vitesse de chute sur place ρ g.
Masse de différentes matières : voir tableau 1.3.1-1 jusqu’au tableau 1.3.1-6, tableau 1.3.5-3,
tableau 1.3.5-5, et tableau 1.3.5-6, fig. 1.3.5-4, et paragraphes 1.3.6 page 189, et 1.3.7 page 205.
Le volume spécifique est la réciproque de la masse v = 1/ρ.

1. DIN 1305:1988-01 (masse, force, poids).


2. DIN 1314:1977-02 (pression).
Conversion des unités : voir tableau 6.8-1.
3. DIN 1306:1984-06 (densité).

94
1.3 Données 1.3.1 Grandeurs fondamentales
thermodynamiques…

Tableau 1.3.1-1 – Masse volumique ρ de corps solides à une température de 20 °C


(voir également paragraphe 1.3.5-1.3 page 139)

Corps ρ Corps ρ
kg/dm3 kg/dm3

Métaux Laiton rouge 8,4 … 8,7


Aluminium 2,70 Laiton laminé 8,5 … 8,6
Duralumin
Antimoine
2,75 … 2,87 Molybdène
6,69
10,2
1
Sodium 0,97
Beryllium 1,85 Argent 8,4 … 8,7

DONNÉES DE BASE
Plomb 11,34 Nickel 8,9
Bronze 6… 20M Sn 8,7 … 8,9 Nickel coulé 8,35
Bronze, aluminium 7,75 … 8,35 Acier au nickel (36 % Ni) 8,13
Bronze, nickel 8,5
Platine 21,45
Fer, chimiquement pur 7,87
Fer, fonte blanche 7,0 … 7,8 Laiton 8,5 … 8,9
Fer, fonte grise 6,7 … 7,6
Fer, acier coulé 7,85 Argent 10,5 … 10,6
Fer coulé 7,25 Silicium 2,33
Or 19,30 Titane 4,5
Cuivre, pur 8,96 Uranium 19,1
Cuivre, coulé 8,30 … 8,92 Vanadium 6,12
Cuivre, martelé 8,9 … 9,0 Bismuth 9,8
Tungstène 19,3
Lithium 0,53 Zinc coulé 6,86
Zinc laminé 7,13 … 7,20
Magnésium 1,74 Étain coulé 7,2
Manganèse 7,3 Étain laminé 7,3 … 7,5
Autres corps
Amiante 2,1 … 2,8 Panneaux de fibre de bois durs ≈ 1,0
Carton d’amiante 1,2
Amiante-ciment 1,8 … 2,2 Iporka 0,014
Asphalte 1,1 … 2,8
Chaux vive 0,9 … 1,3
Béton de ponce 0,8 … 1,2 Chaux teinte 1,15 … 1,25
Béton armé 2,4 Calcaire 2,4 … 2,6
Béton de granulats 1,8 … 2,4 Clinker 2,6 … 2,7
Béton léger 0,7 … 1,5 Coke brut 0,7 … 0,9
Lignite 1,05 … 1,25 Coke poussiéreux 1,8 … 2,0
Lignite humide 1,20 Lige 0,2 … 0,35
Craie 1,8 … 2,0
Cellophane 1,3
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Celluloïd 1,38 Cuir 0,8 … 1,0


Glaise sèche 1,5 … 1,6
Glace 0,88 … 0,92
Magnésite 2,5 … 3,0
Gypse 2,3 Marbre 2,5 … 2,8
Plâtre 1,0
Verre 2,4 … 3,0 Papier, papier d’imprimeur 0,97
Mica 2,6 … 3,2 Polyéthylène 0,92
Graphite 2,25 Polyamide 1,13
Granit 2,3 … 3,0 Résine de polyesther 1,44
Caoutchouc brut 0,90 … 0,95 Porcelaine 2,3 … 2,5
Caoutchouc vulcanisé 1,0 … 2,0 PVC 1,35
Bois séché à l’air (chêne) 0,7 … 0,9 Grès 2,2 … 2,7
Bois séché à l’air (hêtre) 0,6 … 0,8 Schiste 2,65 … 2,70
Bois séché à l’air (pin/pica) 0,4 … 0,7 Scories 2,4 … 2,6
Bois frais (chêne) 0,9 … 1,2 Houille 1,25 … 1,40
Bois frais (hêtre) 0,85 … 1,1 Grès 2,5 … 2,6
Bois frais (pin/pica) 0,5 … 1,0 Argile 1,6 … 2,6
Charbon de bois brut 0,3 … 0,4 Fibre vulcanisé 1,10 … 1,45
Charbon de bois sans air 1,4 … 1,5 Ciment durci 2,3
Panneaux de fibre de bois tendres 0,25 … 0,50 Marçonnerie de brique 1,5 … 2,0

95
1.3 Données 1.3.1 Grandeurs fondamentales
thermodynamiques…

Tableau 1.3.1-2 – Masse volumique brute ρ, voire apparente de matériaux en couche


(Voir également le tableau 1.3.6-2)

Désignation ρbrute Désignation ρbrute


kg/dm3 kg/dm3

Carton d’amiante 1 200


Ciment d’amiante 1 800 … 2 200 Mortier de chaux 1 600 … 1 800
Cendres 700 … 900 Mortier de plâtre 1 200

Lignite 750 Papier 1 200


Humide 600 … 800
En morceaux, séché à l’air Suie 70 … 200
En briques, en vrac, 700 … 750 Sciure sèche 150 … 170
posé 1 030 Sable sec 1 500 … 1 700
Sable humide 1 700 … 2 000
Terre broyée séchée 1 400 … 1 600 Brique réfractaire (argile) 1 700 … 1 900
Terre broyée humide 1 600 … 2 000 Caoutchouc mousse 60 … 90
Scories de chaudière 110
Bois en bûches Scories de hauts fourneaux 1 500
Hêtre 400 Laine de laitier 50 … 400
Chêne 420 Neige fraîche 80 … 200
Conifères 320 … 340 Neige tassée 200 … 800
Charbon de bois 200 … 400 Briques légères ~ 850
Houille
Mortier de chaux 1 600 … 1 800 suivant calibre 700 … 900
Gravillon sec 1 500 … 1 700 Houille en boulets 740 … 780
Gravillon humide 2 100 Paille 40 … 70
Kieselgur, pulvérisé 100 … 350
Poudre de charbon 400 … 500 Argile blanche 1 600 … 2 000
Coke 1 et 2 450 … 560 Tourbe humide 550 … 650
Coke 3 et 4 500 … 680 Tourbe sèche 320 … 400
Coke poussière 1 000 Déchets de tourbe 180 … 200
Plaques de liège 100 … 300
Ciment en vrac 1 200 … 1 400
Cuir, sec 680 Maçonnerie de brique 1 600 … 1 800
Glaise 1 500 … 1 800 Sucre 750
Linoleum ~ 1 100

Tableau 1.3.1-3 – Masse volumique ρ de l’air sec à la pression de 1 bar (air saturé, voir tableau 1.3.4-1)

t ρ t ρ t ρ
°C kg/m3 °C kg/m3 °C kg/m3

0 1,275 100 0,933 20 0,736


20 1,188 120 0,885 220 0,607
40 1,112 140 0,843 240 0,517
60 1,045 160 0,804 260 0,450
80 0,986 180 0,768 280 0,273

Équation de calcul : ρ = 1,275 . 379/(273 + t)

-5 Température1
En 1954, un accord international a établi le point triple de l’eau (les phases solide, liquide et
gazeuse de l’eau s’équilibrent, indépendamment de leur masse, à une pression de 611 Pa et une
température de 273,16 K) comme point de repère de la température T0 = 273,16 K exactement.
L’échelle de Kelvin (0 K est le point zéro absolu) ainsi définie est aussi appelée échelle de tempé-
rature absolue (échelle de température thermodynamique). La température du point fixe a été choi-
sie de façon à ce que l’unité de température corresponde à l’échelle Celsius définie empiriquement,
soit : 1 K  1 °C.1

1. DIN 1345:1993-12 (Thermodynamique, Température).

96
1.3 Données 1.3.1 Grandeurs fondamentales
thermodynamiques…

Tableau 1.3.1-4 – Masse volumique ρ0 de gaz et de vapeurs à 0 °C et 1,013 bar. (voir tableau 1.3.2-1)

Gaz Symbole ρ0 Gaz Symbole ρ0


kg/m3 kg/m3

ammoniac NH3 0,771 Dioxyde de Carbone CO2 1,977


Acétylène C2H2 1,171 Air, sec – 1,292
Chlore Cl2 3,22 Méthane CH4 0,717
Hydrogène de chlore
Éthane
HCl
C2H6
1,64
1,356
Oxygène
Dioxyde de soufre
O2
SO2
1,429
2,92
1
Éthylène C2H4 1,260 Azote N2 1,250

DONNÉES DE BASE
Hélium He 0,179 Dioxyde d’azote NO2 2,05
Monoxyde de carbone CO 1,250 Hydrogène H2 0,090

Tableau 1.3.1-5 – Masse volumique ρ de liquides à une température de 20 °C

Désignation ρ Désignation ρ
kg/dm3 kg/dm3
Aniline 1,022 Pétrole 0,76 … 0,86
Acétone 0,79 Propane 0,50
Propylène glycol 1,05
Essence, légère 0,68 … 0,72
Essence, lourde 0,72 … 0,78 Mercure 13,55
Benzène 0,88
Bière 1,03 Acide nitrique 1,51
Butane 0,60 Acide chlorhydrique 10 % HCl 1,05
Acide chlorhydrique 40 % HCl 1,20
Chloroforme 1,49 Huile lubrifiante 0,89
Acide sulfurique
Fuel diesel de lignite 0,88 … 0,90 10 % H2SO4 1,07
Fuel diesel de houille 1,02 … 1,08 50 % H2SO4 1,40
Éther éthylique 0,71 100 % H2SO4 1,84
Dowtherm G 1,11 Eau de mer 1,02 … 1,03

Éthanol 0,79 Goudron


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Éthylène glycol 1,14 De distill. lignite 0,85 … 0,91


De distill. de houille 0,96 … 1,05
Glycérine 1,26 De houille 1,1 … 1,2
Fuel domestique EL 0,80 … 0,86 pour revêtement de routes 1,22 … 1,24
Fuel lourd S 0,95 … 0,97 Essence de térébenthine 0,86
toluène 0,87
Huile de lin 0,97
Eau 4 °C 1,00
Méthanol 0,79 Glace 0 °C 0,916
Huile lubrifiante minérale 0,89 … 0,96 Eau, lourde 1,11

Nitrobenzène 1,20 Xylène 0,86 … 0,88

Les températures sont déterminées à partir de l’échelle de Kelvin avec T (ou Θ) ainsi que de l’échelle
Celsius avec t (ou θ), soit pour la conversion :
t = T – 273,15 K.

97
1.3 Données 1.3.1 Grandeurs fondamentales
thermodynamiques…

Les différences de températures des deux échelles sont les mêmes Δt = ΔT, elles sont à indiquer en K.

Point d’ébullition de l’eau par 1,013 bar T = 373,15 K t = 100 °C


Point de fusion de la glace par 1,013 bar T = 273,15 K t= 0 °C
Point nul absolu T= 0K t = – 273,15 °C

Dans les pays anglo-saxons, on indique la température en degrés Fahrenheit (°F) pour le point d’ébul-
lition de l’eau 212 °F, le point de fusion de la glace 32 °F, le point nul absolu – 459,67 °F, l’intervalle
entre le point d’ébullition de l’eau et le point de fusion de la glace est de 180 °F.
Conversion (voir également le tableau A.2-2) :
9
t F = 32 + tC
5
5
tC = (t F – 32)
9
Tableau 1.3.1-6 – Masse volumique ρ′ de l’eau à saturation et ρ à différentes pressions*)

t ρ′ ρ5 bar ρ10 bar ρ20 bar


°C kg/m3 kg/m3 kg/m3 kg/m3
10 999,7 1 000,0 1 000,2 1 000,7
20 998,3 998,5 998,7 999,2
30 995,7 995,9 996,1 996,6
40 992,3 992,5 992,7 993,1
50 988,0 988,2 988,4 988,9
60 983,2 983,4 983,6 984,1
70 977,7 977,9 978,1 978,6
80 971,6 971,8 972,1 972,6
90 965,2 965,3 965,5 966,0
100 958,1 958,3 958,6 959,0
110 950,7 950,8 951,1 951,7
120 942,9 943,0 943,2 943,8
130 934,6 934,7 934,9 935,5
140 925,8 925,9 926,3 926,8
150 916,8 916,8 917,1 917,7
160 907,3 – 907,5 908,1
170 897,3 – 897,4 898,1
180 886,9 – – 887,5
190 876,0 – – 876,6
200 864,7 – – 865,1

Approximations
ρ = 1,002 045 . 103 – 1,029 905 . 10–1t – 3,698 162 .10–3t2 + 3,991 053 . 10–6t3 en kg/m3
Domaine t = 10 °C ≤ t ≤ ts (p) ou 200 °C ; erreur < 0,09 %
ρ = 1 006 – 26 t – 0,0022 t2 en kg/m3.
Domaine t = 10 °C ≤ t ≤ ts (p) ou 200 °C ; erreur < 0,16 %

*) transmis par : Elsner, Fischer, Klinger : propriétés thermophysiques de l’eau. Leipzig Deutscher Verlag pour l’industrie des
matières de base, 1982.

-6 Types d’énergies et performance


L’énergie E, le travail W et la chaleur Q sont des grandeurs du même type, qui ont pour unité le joule
(J). Un joule est le travail qui est fourni quand une force de 1 N se déplace d’1 m dans la direction de
la force :
1 J = 1 N m = 1 W s = 1 kg m2/s2

98
1.3 Données 1.3.1 Grandeurs fondamentales
thermodynamiques…

L’énergie est une valeur d’état extensible, à laquelle on applique le principe de complémentarité.

Tableau 1.3.1-7 – Capacité thermique massique c de corps solides à 20 °C

Désignation c Désignation c
kJ/(kg.K) kJ/(kg.K)

Métaux
1
Aluminium 0,942 Manganèse 0,460

DONNÉES DE BASE
Antimoine 0,209 Laiton 0,381
Bryllium 1,750 Molybdène 0,272
Plomb 0,130 Sodium 1,206
Bronze (20 % Sn) 0,352 Argentan (15 % Ni, 22 % Zn) 0,393
Chrome 0,500 Nickel 0,460
Duralumin 0,912 Bronze au phosphore (12 % Sn) 0,360
Fer, pur 0,452 Platine 0,132
Acier, 1,3 % C 0,477 Mercure 0,138
Acier V2A 0,477 Bronze rouge 0,377
Fer 4 % C 0,540 Sélénium 0,335
Fer pour transfo 0,456 Argent 0,234
Fer, 0… 1 000 °C 0,71 Silicium 0,703
Or 0,125 Tantale 0,138
Iridium 0,134 Titane 0,573
Cadmium 0,230 Uranium 0,113
Potassium 0,741 Bismuth 0,126
Calcium 0,649 Tungstène 0,142
Cobalt 0,427 Alliage de Wood 1,465
Constantan 0,410 Zinc 0,385
Cuivre 0,385 Étain 0,226
Magnésium 1,017
Autres corps solides
Amiante 0,80 Coke (0… 1 000 °C) 1,15
Plaques d’amiante-ciment 0,96 Liège 1,26 … 2,51
Cendre 0,80 Liège aggloméré 1,38
Bitume 0,92 Plastic, organique 1,67 … 2,09
Baklite 1,59 Sol glaiseux 1,0 … 3,0
Coton 1,30 Plaques légères 1,47 … 1,88
Béton 1,0 Magnésite 20 °C 0,92
Lignite (0… 100 °C) Magnésite 600 °C 1,21
60 % d’eau 3,14 Margarine 1,50
20 % d’eau 2,09 Marbre 0,80
Briquette 1,51 Fruit 3,64 … 3,89
Terre, humide ≈ 2,0 Carton, papier (sec) 1,34
Terre, sèche 0,84 Porcelaine 0,80
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

Glace 2,05 PVC 1,00


Roche 2,1 … 3,0 Quartz 0,75
Graisse 2,51 Sol sablonneux 1,1 … 3,2
Viande, maigre 2,93 … 3,35 Grès 0,71
Roches 0,75 … 1,00 Argile réfractaire, silice 0,84
Gypse 1,09 Argile réfractaire à 500 °C 1,13
Verre 0,75 Schiste 0,75
Laine de verre 0,84 Scories 0,84
Mica 0,84 Soufre (rhomboïdal) 0,71
Granit 0,75 Houille (0… 100 °C) 1,17 … 1,26
Graphite 0,84 Sel gemme 0,92
Fonte grise 0,55 Laine de roche 0,84
Durement 1,42 Grès 0,75 … 0,84
Bois, calibré ≈ 2,40 Polystyrène 1,38
Bois, sapin ≈ 2,70 Argile 0,88
Panneaux de fibre de bois 2,30 Tourbe 1,67 … 2,09
Charbon 0,75 … 1,17 Laine 1,88
Calcite 0,80 Béton cellulaire 0,80
Calcaire 0,84 Cellulose 1,55
Pommes de terre 3,35 Ciment 0,80
Graviers 1,5 … 3,7 Brique 0,84
Diatomite 0,84 Maçonnerie en briques 0,84 … 1,26
Coke (0… 100 °C) 0,84 Sucre 1,26

99
1.3 Données 1.3.1 Grandeurs fondamentales
thermodynamiques…

Tableau 1.3.1-8 – Capacité thermique massique c de différents matériaux


(données de calcul d’après DIN V 4108-4:1998-10)

Matériau c
kJ/(kg.K)

Matériaux de construction et isolants thermiques non organiques 1,0


Bois et matériaux de construction en bois, dont panneaux légers en fibres de bois 2,1
Fibres végétales et textiles 1,3
Matières synthétiques dont celles en mousse 1,5
Aluminium 0,8
Autres métaux 0,4
Air (ρ = 1,25 kg/m3) 1,0
Eau 4,2

Le travail et la chaleur dépendent du déroulement du processus (grandeurs de processus). Ils représen-


tent les formes possibles de transport d’énergie au-delà des limites du système.
L’énergie interne U est une valeur thermique qui caractérise la « réserve en énergie » du système ther-
modynamique.
L’enthalpie H est une valeur thermique qui est définie par la formule H = U + p V. Son utilisation est
conseillée dans le cas de systèmes ouverts (matières perméables).
L’énergie se divise en exergie et anergie. L’exergie est la partie qui, dans un environnement donné, se
transforme sous quelque forme que ce soit en énergie (capacité de travail technique). L’anergie est la
partie d’énergie qui, dans un environnement donné, ne se transforme pas en exergie.
L’anergie obtenue à partir de l’exergie au cours d’un processus irréversible est considérée comme une
perte d’exergie.
Toutes les valeurs d’état ou de processus sont exprimées en masse.
Tableau 1.3.1-9 – Capacité thermique massique de liquides à 20 °C

Liquides purs c Liquides mélangés c


kJ/(kg.K) kJ/(kg.K)
Ammoniac NH3 4,74 Essence 2
Acétone C3H6O 2,156 Bière 3,77
Benzène C6H6 1,729 Pétrole 1,91
Chlorodifluorométhane (R22) CHClF2 1,306 Fuel EL à 20 °C 1,99
Chlorure de méthyle CH3Cl 1,591 à 100 °C 2,32
Ether éthylique C4H10O 2,336
Difluorodichlorométhane (R12) CCl2F2 0,967 Huile HT C Ester silicate 1,47
Éthanol C2H6O 2,395 Huile pour machines 1,67
Éthylène glycol C2H6O2 2,357 Huile minérale 1,67 … 2,01
Glycérine C3H8O3 2,366 Huile d’olive 1,63
Méthylène CH4O 2,495 Huile de paraffine 2,13
Nitrobenzène C6H5NO2 1,465 Pétrole 2,09
Propanol C3H8O 2,345 Huile de ricin 1,92
Mercure Hg 0,138 Acide chlorhydrique HCl (17 %) 1,93
Carbone de soufre CS2 1,00 Huile lubrifiante 1,67
Toluène C7H8 1,717 Huile lourde 1,85
Eau H2O 4,182 Goudron (houille) 2,09
Xylène C8H10 1,7 … 1,733 Essence de térébenthine 1,8

La capacité thermique massique c d’une matière est la chaleur requise pour augmenter la température
d’une masse de 1 kg de 1 K. Unité : J/(kg.K). Pour les matières réelles, c est une fonction de température
et de pression. En général, c augmente en cas de hausse de température. Si on ne considère que la dépen-
dance de la température, la capacité thermique réelle se réfère à une température donnée t, et la capacité
thermique spécifique moyenne cm vaut pour un éventail de températures de t1 à t2

100
1.3 Données 1.3.1 Grandeurs fondamentales
thermodynamiques…

t2
Út cdt ct1 + ct2
m = 1
ou environ cm =
t2 – t1 2
Pour la capacité thermique spécifique des corps solides et liquides, voir le tableau 1.3.1-7.
Pour les corps gazeux, voir le tableau 1.3.2-1.
Pour la vapeur d’eau, voir la fig. 1.3.3-2.
La performance est le quotient provenant de l’énergie, du travail ou de la chaleur et du temps, comme
le travail fourni sur une période. L’unité est le watt (W).
1
1 W = 1 J/s = 1 N m/s.

DONNÉES DE BASE
Dans le système technique des unités, c’est la calorie (cal) qui est utilisée pour la chaleur, soit :
1 kcal = 4,187 kJ = 1,163 Wh = 427 kgf.m
1 kcal/h = 1,163 W
1 kcal/(kg grd) = 4,187 kJ/(kg.K)
Tableau 1.3.1-10 – Capacité thermique spécifique cp′ de l’eau et cp′′ de la vapeur d’eau à saturation*)

t p cp′ cp′′ t p cp′ cp′′


°C bar kJ/(kg.K) kJ/(kg.K) °C bar kJ/(kg.K) kJ/(kg.K)

0 0,006 4,217 1,854 120 1,99 4,245 2,120


20 0,024 4,182 1,866 140 3,61 4,285 2,241
40 0,074 4,179 1,885 160 6,18 4,339 2,398
60 0,199 4,185 1,916 180 10,03 4,408 2,596
80 0,474 4,197 1,962 200 15,55 4,497 2,843
100 1,013 4,216 2,028 300 85,93 5,762 5,863

La capacité thermique spécifique par m3 s’obtient à partir de la formule : Cp = ρ cp avec ρ comme densité en kg/m3.
Approximations à partir de **). Valeurs en kJ/(kg K) sur une gamme de t = 10 °C… 200 °C :
cp′ = 4,177 375 – 2, 144614 .10–6t – 3,165823 . 10–7t2 + 4,134309 . 10–8t3 (erreur < 0,04 %)
cp′′ = 1,854283 + 1,12674 . 10–3t – 6,939165 . 10–6t2 + 1,344783 . 10–7t3 (erreur < 0,16 %)

*) Paramètres de l’eau et de la vapeur en unités du système international (SI) Éditions Springer à Berlin et R. Oldenburg à
Munich, 1989.
**) Glück, B : Paramètre de la substance et de l’état (eau, vapeur, air), calcul de la combustion. Berlin : édition pour le bâti-
ment, 2e édition 1991.

-7 Changements d’état de la matière


Le point de fusion, ou la température de fusion, est la température à laquelle un corps solide soumis à
un débit de chaleur, et à température constante, passe de l’état solide à l’état liquide (tableau 1.3.1-11).
L’enthalpie de fusion spécifique (chaleur de fusion) rSch en kJ/kg est la chaleur en kJ qui amène un corps
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solide de 1 kg à se liquéfier sous l’effet d’une pression et d’une température constantes (tableau 1.3.1-
12).
Le point d’ébullition, ou température d’ébullition, est la température à laquelle un corps liquide, sous
l’effet d’une source de chaleur supplémentaire, et d’une pression et d’une température constantes, passe
de l’état liquide à l’état gazeux (tableau 1.3.1-13).
L’enthalpie spécifique d’évaporation (chaleur d’évaporation) r en kJ/kg est la chaleur en kJ qui permet
l’évaporation d’un corps liquide d’une masse de 1 kg sous l’effet d’une pression et d’une température
constantes (tableau 1.3.1-14).

Tableau 1.3.1-11 – Températures de fusion tSch de différents corps


Désignation tSch en °C Désignation tSch en °C
Métaux
Aluminium 658 Manganèse 1 250
Antimoine 631 Laiton ≈ 900
Bryllium 1 278 Molybdène 2 600
Plomb 327 Sodium 98
Bronze ≈ 900 Nickel 1 455
Chrome 1 845 Platine 1 773
Fer, pur 1 530 Mercure – 39
Fer, acier doux 1 350 … 1 450 Sélénium 220

101
1.3 Données 1.3.1 Grandeurs fondamentales
thermodynamiques…

Désignation tSch en °C Désignation tSch en °C


Fonte, grise 1 200 Argent 960
Fonte, blanche 1 130 Argent d’apport de brasage 720 … 855
Or 1 063 Silicium 1 410
Cadmium 321 Tantale 3 000
Potassium 63 Titane 1 690
Calcium 851 Métal d’apport de brasage tendre 135 … 210
Cobalt 1 490
Cuivre 1 083 Bismuth 271
Lithium 180 Soudure de bismuth 70 … 128
Étain de soudure 181 … 271 Zinc 419
Magnésium 650 Étain 232
Tungstène 3 380
Alliage de Wood 60
Autres corps solides
Potasse caustique 360 Dioxyde de calcium 2 572
Soude caustique 328 Caoutchouc cru 125
Cendre de houille 1 200 … 1 400 Carbone (diamant, graphite, charbon) ≈ 3 540
Beurre 31
Glace (eau) 0 Naphtaline 80
Oxyde de fer 1 370 Chlorure de sodium 802
Hématite 1 560 Paraffine 54
Magnésite 1 550 Gomme-laque ≈ 150
Émaux ≈ 960 Scories (hauts fourneaux) 1 300 … 1 430
Verre, sans plomb 1 200 Soufre (rhomb.) 113
Verre, avec plomb 1 100 Soude 34
Sulfate de soude 884 Starine 50
Nitrate de potasse (salpètre) 337 Cire 64
Chlorure de calcium 772 Sucre (sucre de canne, saccharine) 160

Tableau 1.3.1-12 – Chaleurs latentes de fusion rSch spécifiques de différents corps


rSch rSch
Désignation Désignation
kJ/kg kJ/kg
Aluminium 356 Soude caustique 167
Ammoniac 339 Sodium 113
Acétone 96 Chlorure de sodium 52
Benzène 128 Nickel 293
Plomb 24 Platine 113
Chlore 90 Mercure 12
Oxyde d’éthyle 100 Oxygène 14
Glace (eau) 334 Nitrate de potasse (salpètre) 40
Fer 272 Souffre (rhomb.) 39
Ethanol 108 Sulfure de carbone 58
Glycérine 201 Acide sulfurique 109
Or 67 Anhydride sulfureux 117
Hélium 4 Sulfure d’hydrogène 69
Cadmium 54 Sélénium 69
Potassium 54 Argent 105
Monoxyde de carbone 30 Azote 26
Dioxyde de carbone 205 Toluène 72
Cuivre 209 Bismuth 54
Lithium 138 Tungstène 192
Magnésium 368 Zinc 112
Manganèse 251 Étain 59
Méthylène 103 Sucre (sucre de canne, saccharine) 56
Naphtaline 151

102
1.3 Données 1.3.1 Grandeurs fondamentales
thermodynamiques…

Tableau 1.3.1-13 – Températures d’ébullition tS de différents corps à la pression de 1,013 bar


Désignation tS en °C Désignation tS en °C
Aluminium 2 270 Huile de lin 316
Ammoniac – 33,4 Air – 192,3
Aniline 184 Magnésium 1 110
Acétone 56,1 Huile de machine ≈380
Acétylène – 84 Méthane – 162
Essence
Benzène
90 … 100
80,1
Méthylène
Iodure de méthyle
64,7
180
1
Bryllium 3 000 Naphtaline 218

DONNÉES DE BASE
Butane – 0,7 Chlorure de sodium 1 440
Chlore – 34 Nickel 3 000
Solution de chlorure de calcium 180 Nitrobenzène 211
Chlorure de méthylène – 24 Paraffine 300
Chloroforme (trichlorométhane) 61 Pétrole 150
Chlorométhane 40 Phosphore (blanc) 280
Dithylamine 56 Propane – 43
Ether thylique 34,5 Mercure 357
Dichlorodifluorométhane – 29,8 Acide chlorhydrique – 85
Diméthylamine 7 Nitrate de potasse (salpètre) 86
Fer 2 500 Oxygène – 183
Ethanol 78,3 Souffre (rhomb.) 445
Chlorure d’éthyle 12,2 Sulfure de carbone 46
Ethylène – 104 Acide sulfurique 325
Graisses 300 325 Anhydride sulfureux – 10
Glycérine 290 Azote – 196
Or 2 700 Essence de térébenthine 160
Hélium – 268,9 Tétraline 207
Huile HT à 100 °C 430 Toluène 111
Solution de chlorure de sodium 108 Hydrogène – 253
Dioxyde de carbone – 78,5 Eau 100
Monoxyde de carbone – 192 Tungstène 5 000
Cuivre 2 330

Tableau 1.3.1-14 – Enthalpies spécifiques d’évaporation de différents corps à la pression de 1,013 bar

Désignation r Désignation r
kJ/kg kJ/kg
Potasse caustique 2 302 Air (sec) 197
Soude caustique 3 307 Magnésium 5 651
Aluminium 11 721 Manganèse 4 185
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ammoniac 1 369 Méthane 511


Aniline 448 Méthylène 1 101
Acétone 523 Chlorure de méthyle 419
Plomb 921 Chlorure de méthylène 331
Butane 402 Sodium 4 186
Chlore 260 Chlorure de sodium 2 846
Chlorodifluorométhane 235 Nickel 6 195
Chloroforme (trichlorométhane) 255 Propane 448
Diéthyloxyde 360 Mercure 301
Fer 6 363 Nitrate de potasse (salpètre) 481
Éthane 490 Oxygène 213
Éthanols 846 Argent 2 177
Chlorure de méthylène 387 Soufre (rhomb.) 293
Dichlorodifluorométhane 167 Sulfure de carbone 352
Or 1 758 Anhydride sulfureux 402
Fuel EL à 100 °C 260 Azote 201
Hélium 21 Essence de térébenthine 293
Cadmium 1 005 Toluène 356
Dioxyde de carbone 573 Eau 2 256
Monoxyde de carbone 218 Hydrogène 460
Carbone 50 232 Zinc 1 800
Cuivre 4 646 Étain 2 595

103
1.3 Données 1.3.1 Grandeurs fondamentales
thermodynamiques…

-8 Dilatation due à l’élévation de la température


La plupart des corps se dilatent sous l’effet du réchauffement (à l’exception de la glace et du caoutchouc
sous l’effet d’une charge). Le coefficient de dilatation α augmente selon l’augmentation de la tempéra-
ture. À l’aide de calculs empiriques, on peut calculer avec des valeurs moyennes constantes :
Valeur de dilatation des corps solides
lt + Δt = lt (1 + α Δt)
lt m valeur pour une température t
lt + Δt m valeur pour une température t + Δt
Δt K hausse de la température
α 1/K coefficient linéaire de dilatation d’après le tableau 1.3.1-15.
Ces valeurs sont également quasi applicables aux
Dilatation de surfaces At + Δt = At (1 + 2 α Δt)
Dilatation de volumes Vt + Δt = Vt (1 + 3 α Δt).
Dilatation du volume de liquides et de gaz
Avec le coefficient de dilatation de volume β
β = 1/v (dv/dt)p = const en 1/K
est applicable avec une pression constante de
Vt + Δt = Vt (1 + β Δt)
Vt m3 volume pour une température t
Vt + Δt m3 volume pour une température t + Δt
Δt K hausse de la température
β 1/K coefficient linéaire de dilatation du volume d’après le tableau 1.3.1-16.
Tableau 1.3.1-15 – Dilatation de corps solides.
Si pour une température de 0 °C la longueur = 1 m, alors avec une température de 100 °C
elle sera de a mm plus grande.

Corps solide αa Corps solide αa


10–5/K.mm 10–5/K.mm
Aluminium 2,38 Magnésium 2,60
Béton, béton coulé 1,1 … 1,2 Manganèse 1,75
Béton de scories de hauts fourneaux 0,58 … 0,66 Marbre 0,2 … 2,0
Plomb 2,90 Laiton 1,84
Bakélite 2,1 … 3,6 Mortier de calcaire 0,73 … 0,89
Bronze 1,75 Mortier de ciment 0,85 … 1,35
Chrome 0,70 Argentan 1,8
Acier chromé 1,0 … 1,4 Nickel 1,30
Duralumin 2,35 Platine 0,90
Fer, pur 1,23 Platine iridié 0,83
Fer, coupé 1,04 PUR – mousse rigide 7,0
Gypse 2,5 PVC rigide 7,0
Verre, Iéna 16 III 0,81 Polyéthylène 15 … 23
Verre, Iéna 59 III 0,59 Verre de silice 0,051
Verre, Iéna 1565 III 0,35 Grès 0,5 … 1,2
Mica 1,35 Argent 1,90
Or 1,42 Acier, non alliage 1,15
Granite 0,80 … 1,18 Acier chromé 13 Cr 1,1
Caoutchouc durci 1,70 … 2,80 Acier nickel 20 Ni 1,95
Bois, chêne 0,76 Acier nickel 36 Ni 0,15
Bois, chêne 5,44 (invar)
Bois, sapin 0,30 Xylolithe 1,70
Bois, sapin 5,80 Polystirène expansé 8,5
Iridium 0,65 Titane 0,94
Calcaire 0,7 Tungstène 0,45
Calcaire arénacé 0,78 Ciment – Portland 1,40
Constantan 1,52 Brique 0,36 … 0,58
Brique (hollandaise) 0,28 … 0,48 Zinc 2,90
Cuivre 1,65 Étain 2,67

104
1.3 Données 1.3.2 Gaz
thermodynamiques…

Tableau 1.3.1-16 – Coefficient de dilatation β de corps liquides avec une pression de 1 bar.
Si pour une température de 20 °C le volume d’un liquide = 1 m3,
alors il se dilatera de β m3/K.

Liquide 10–3/K Liquide 10–3/K

Acétone 1,49 Huile minérale 0,75 … 0,95


Essence 1,20 Huile de paraffine 0,97
Benzène
Dichlorodifluorométhane (R12)
Dichlorotetrafluoroéthane (R114)
1,23
2,59
2,01
Huile d’olive
Pétrole
Mercure
0,75
0,92 … 1,00
0,1819
1
Diéthyléther 1,62 Acide sulfurique 0,57

DONNÉES DE BASE
Éthanol 1,10 Huile de térébenthine 0,97
Glycérine 0,47 Toluène 1,11
Fuel EL 0,70 Eau de 20 à 70 °C 0,21 … 0,58
Méthylène 1,20 Glace de –5 à –20 °C –0,17 … –0,66

Pour davantage de valeurs concernant l’eau et la vapeur d’eau, voir tableau 1.3.1-6 et tableau 1.3.3-5.
Pour les gaz, β = 1/T avec T = t + 273,15 K, t est en °C. Si, avec les gaz, la température T et la pression
p changent simultanément, il ressort de l’équation générale des gaz de l’état final à l’état initial que
T2 p1
V2 = V1
T1 p2
V volume
T température absolue
p pression absolue.

-9 Principes fondamentaux de la thermodynamique


Premier principe de la thermodynamique (principe de conservation de la chaleur) :
Dans un système fermé, la somme des énergies est constante. (R. Mayer et J. P. Joule 1842,
H. v. Helmholtz 1847)
Second principe de la thermodynamique (concernant le sens de liaison des processus naturels ; alors que
la transformation de l’activité en chaleur s’effectue complètement, le processus inverse, c’est-à-dire la
transformation de la chaleur en activité, est limité) :
a) La chaleur ne peut pas passer d’un corps froid à un corps chaud. (R. Clausius 1850)
b) Il n’est pas possible qu’une machine capte la chaleur d’un autre corps qu’elle transforme en acti-
vité, sans entraîner d’autres modifications des éléments concernés. (W. Thomson 1851)
c) Pour créer de l’activité à partir de la chaleur, une différence de température est toujours requise,
mais seule une partie de la chaleur pourra être convertie en activité.
d) On ne peut pas créer d’exergie (activité exploitable techniquement) à partir de l’anergie) (p. ex.
enthalpie ambiante).
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1.3.2 Gaz
-1 Lois des gaz parfaits
Pour les gaz parfaits, on applique les lois suivantes :
Loi de Boyle-Mariotte (1662 et 1679) :
À température constante, le volume d’un gaz est proportionnel à la pression absolue :
ρ1 ν 2 p1
= = ou pv = const
ρ2 ν1 p2
ρ densité
v volume spécifique
p pression absolue.
Loi de Gay-Lussac (1802) :
À pression constante, le volume d’un gaz est proportionnel à la température :
ρ1 ν 2 T2
= = ou v/T = const
ρ2 ν1 T1
T température absolue

105
1.3 Données 1.3.2 Gaz
thermodynamiques…

Lois de Boyle-Mariotte et Gay-Lussac réunies :


Si la pression et la température d’un gaz changent en même temps, alors :
ρ1 ν 2 p1T2 νp
= = ou = const
ρ2 ν1 p2T1 T
Nombre d’Avogadro (1811) :
À pression et température égales, les gaz contiennent dans des volumes égaux autant de molécules, à
savoir 2,69 . 1019 molécules/cm3 (nombre d’Avogadro).
Les masses volumiques ρ se comportent comme les masses moléculaires M. On appelle 1 kmol (kilo-
mole) une quantité de M kg. 1 kmol de tous les gaz comporte le même nombre de molécules, à savoir
NL = 6,022 · 1026 kmol–1 (nombre de Loschmidt).
Un volume donné de gaz de 1 kmol se comporte selon le standard physique (0 °C ; 1,01325 bar)
ν 0 = 22,414 m3/kmol (volume molaire).
Le volume selon le standard évolue ainsi
M
Ú0 =
ν0
M masse molaire
ν0 volume molaire
Exemple
Quelle est la masse volumique de l’oxygène à une température de 0 °C et une pression de 1,013 bar ?
ρ0 = M/22,414 = 32/22,414 = 1,43 kg/m3.

-2 Équation d’état
Des lois des gaz découle l’équation caractéristique du gaz parfait formulée ainsi :
pv=RT
p Pa pression absolue
pV=mRT
3
v m /kg volume spécifique v = V/m
m kg masse
3
V m volume
T K température absolue
R J/(kg K) constantes des gaz d’après le tableau 1.3.2-1.
Les représentations de n kmol à partir de quantités de substances référencées nous apprennent que :
pV = n R T avec n en kmol, quantité de gaz
R représente les constantes des gaz indépendantes des corps
R = 8, 31447 kJ/(kmol.K).
Après division par n, le volume molaire est de
p ν = R T , ν en m3/kmol, volume molaire ν = V/n.
Pour les standards physiques, on utilise pour ν le volume molaire précédemment défini ν 0′ d’où
p0ν 0 = R T0
101 325 Pa ⋅ 22,414 m 3 /kmol
R= = 8 314 J/(kmol K).
273,15 K
Pour le calcul, on utilisera :
m=nM M kg/kmol masse molaire
R = R / M.
Exemple 1
Avec une température de 0 °C et une pression atmosphérique de 1,01325 bar, l’air a une densité de
1,292 kg/m3.
On calcule donc la constante du gaz par
pν 101 325
R= = = 287,1 J/(kg K).
T 1, 292 ⋅ 273,15
Exemple 2
Quelle est la constante du gaz de l’oxygène ?
R = 8 314 / M = 8 314 / 32 = 259, 8 J/(kg K).

106
1.3 Données 1.3.2 Gaz
thermodynamiques…

Exemple 3
Quelle masse de dioxyde de carbone est contenu dans une bouteille de 10 litres avec une température
de 20 °C et une pression de 75 bar ?
pν 75 ⋅10 5 ⋅ 0, 01
m= = = 1, 35 kg.
R T 188, 9 ⋅ 293,15
Tableau 1.3.2-1 – Masse molaire, densité standard, capacité thermique massique et autres valeurs de gaz*)

Masse Volume Constante Densité Variation Capacité thermique


molaire de la massique Isentrope
1
Gaz Symbole molaire standard
des gaz standard
densité à 0 °C Exp.
M ν R Q

DONNÉES DE BASE
kg/kmol J/(kg.K)
0
kg/m 3 Q0/Q0, cp cv x = cp/cv
3 0
m /kmol air kJ/(kg.K) kJ/(kg.K)

Acétylène C2H2 26,4 22,26 319,30 1,17 0,91 1,62 1,30 1,25
ammoniac NH3 17,03 22,12 488,22 0,77 0,60 2,18 1,69 1,29
Argon Ar 39,95 22,44 208,12 1,78 1,38 0,52 0,31 1,67
Chlorure C2H5Cl 6,451 22,41 128,89 2,88 2,23 0,91 0,78 1,17
d’éthyle**
Chlorure CH3Cl 50,49 21,86 164,68 2,31 1,79 0,78 0,62 1,27
de méthyle
Chlorure HCl 36,46 22,37 228,04 1,63 1,26 0,80 0,57 1,40
d’hydrogène
Protoxyde N2O 44,01 22,34 188,92 1,97 1,53 0,86 0,67 1,28
d’azote
Éthyle C2H6 30,07 22,27 276,50 1,35 1,05 1,65 1,37 1,20
Éthylène C2H4 28,05 22,26 296,42 1,26 0,98 1,46 1,16 1,25
Hélium He 4,00 22,22 2 078,62 0,18 0,14 5,20 3,12 1,67
Dioxyde CO2 44,01 22,23 188,92 1,98 1,53 0,83 0,64 1,30
de carbone
Air, sec – 28,96 22,40 287,10 1,29 1,00 1,01 0,78 1,40
Méthyle CH5 16,04 22,28 518,36 0,72 0,56 2,17 1,65 1,31
Oxygène O2 32,00 22,38 259,83 1,43 1,11 0,91 0,65 1,40
Dioxyde SO2 64,06 21,94 129,79 2,92 2,26 0,59 0,46 1,28
de soufre
Azote N2 28,01 22,41 296,79 1,25 0,97 1,04 0,74 1,40
Monoxyde NO 30,01 22,40 277,06 1,34 1,04 0,97 0,69 1,40
d’azote
Eau **) H2O 18,02 22,41 461,40 0,80 0,62 1,86 1,40 1,33
Hydrogène H2 2,02 22,44 4 116,07 0,09 0,07 14,05 9,93 1,41

État normal : 0 °C ; 1,013 bar


* Valeur de base d’après VDI – Atlas thermique 1994, chapitre Dc.
** Gaz hypothétique pour les valeurs standard.
On appelle gaz idéaux ou gaz parfaits les gaz qui respectent les lois ci-dessus énoncées.
Les gaz réels ne suivent qu’approximativement ces lois, et ce d’autant plus que les pressions sont plus
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faibles. En ce qui concerne l’air, l’hydrogène et les autres gaz, les résultats divergent de < 1 % pour une
pression allant jusqu’à 20 bar. Pour la pression lors de la liquéfaction, les écarts sont plus grands. Pour
les calculs pratiques, l’équation des gaz remplace le facteur réel de gaz Z :
p v = Z R T.
-3 État standard1
Un gaz se situe dans la norme lorsqu’il présente une température de 0 °C et une pression de 1,01325 bar.
Le volume standard Vn est le volume d’un gaz dans les conditions « normales » : 1
273,15 p pV
Vn = V = 269, 6
273,15 + t 1, 01325 T
p bar pression absolue
t °C température
T K température absolue.
Par le calcul du volume standard, on trouve des données de quantité modérées pour le volume des gaz
et des vapeurs, et qui peuvent être comparées entre elles.
Densité standard Q0 des différents gaz, voir tableau 1.3.2-1.

1. DIN 1343:1990-01 (état standard)


DIN 1871:1999-05 (forme gazeuse des combustibles)

107
1.3 Données 1.3.2 Gaz
thermodynamiques…

-4 Mélange de gaz
La loi de Dalton nous apprend que :
Chaque gaz participant au mélange i occupe le volume total disponible V, comme si les autres gaz
n’existaient pas.
Le gaz unique i est soumis à une pression partielle pi. La somme des pressions partielles donne la pres-
sion totale p :
p = ∑ pi , d.h. p = p1 + p2 + …
i
Pour chaque gaz unique, l’équation standard est appliquée :
pVi = mi Ri T (Avant le mélange)
pi V = mi Ri T (Après le mélange)
Définitions :
V = ∑ Vi Volume total : est la somme ou le volume unique avant le mélange
i
V p
ri = i = i
V p
Volume spatial (part de mole) ⎯⎯
→ ∑r = 1
i
i

m = ∑ mi Masse totale, est la somme des masses uniques


i
mi
ξ=
m
Masse partielle ⎯⎯
→ ∑ξ i =1
i

Calculs :
Rm = ∑ ξi Ri Constante des gaz du mélange
i
mi
ρm = ∑ ri ρi Densité du mélange, avec ρi =
i Vi
M m = ∑ ri Mi Masse moléculaire apparente
i

ρ rM ρ ξ / Mi ρ R M
ξi = ri i = i i ; ri = ξi m = i ; i = m = i
ρm ρi ρm Ri M m
∑ ri Mi ∑ ξi / Mi
i i

Exemple
Le pourcentage r1 de l’oxygène dans l’air est de 21 %. Quelle est sa masse partielle ?
Oxygène M1 = 32 kg/kmol ; azote M2 = 28 kg/kmol
0, 21⋅ 32
ξ1 = = 0, 233
0, 21⋅ 32 + 0, 79 ⋅ 28
ou
Oxygène R1 = 259, 8 J/(kg.K)
Air Rm = 287,1 J/(kg.K)
287,1
ξ1 = 0, 21 = 0, 232.
259, 8
-5 Capacité thermique massique
On distingue pour les gaz les capacités thermiques massiques suivantes :
cp kJ/(kg.K) capacité thermique massique avec une pression constante
cv kJ/(kg.K) capacité thermique massique avec un volume constant
Cp kJ/(m3.K) capacité thermique volumique avec une pression constante
Cv kJ/(m3.K) capacité thermique volumique avec un volume constant
cp Cp
Lorsqu’on calcule les changements d’état, la relation κ = = est significative. À partir des valeurs
cv Cv
d’essais et de la théorie cinétique des gaz, on établit que :
Gaz à 1 atome κ = 1,67 = 5/3
Gaz à 2 atomes κ = 1,40 = 7/5
Gaz à 3 atomes κ = 1,33 = 8/6 = 4/3.

108
1.3 Données 1.3.2 Gaz
thermodynamiques…

Entre cp et cv, il n’existe qu’une étroite liaison. À partir de H = U + pV (paragraphe 1.3.2-2 page 106),
notamment h = u + pv, on obtient pour les gaz idéaux h = u + RT et après d’autres étapes intermédiaires
dh/dT – du/dT = R. Avec cp = dh/dT et cv = du/dT, on obtient
c p – cv = R
D’où, avec κ = cp/cv :
κ 1
cp = R ; cv = R.
κ –1 κ –1
L’équation est appliquée à 1 kilomole :
M (c p – cv ) = MR = R et Mc = ν 0C
1

DONNÉES DE BASE
ν 0 (C p – Cν ) = R
R 8, 314
C p – Cν = = = 0, 37 kJ/(m 3K).
ν 0 22, 414
La différence des capacités thermiques massiques avec une pression et une température qui ne changent
pas sur 1 m3 est une constante.
Pour un gaz parfait à 1 atome, on utilise la valeur κ définie ci-dessus :
5R
Cp = = 0, 93 kJ/(m 3 .K), Cν = 0, 56 kJ/(m 3.K)
2 ν0
Pour un gaz parfait à 2 atomes :
7R
Cp = = 1, 30 kJ/(m 3 .K), Cν = 0, 93 kJ/(m 3.K)
2 ν0
Les chaleurs massiques des gaz réels diffèrent d’autant plus de celles des gaz parfaits que le nombre
d’atomes est élevé. En outre, contrairement aux gaz parfaits, les chaleurs massiques (voir
tableau 1.3.2-2) augmentent avec la température (voir fig. 1.3.2-2) tout comme avec la pression.
C’est pourquoi, pour les estimer sur une assez grande échelle de température, il ne faut pas utiliser
la véritable chaleur massique, mais plutôt la chaleur massique moyenne cm ou Cm (voir paragra-
phe 1.3.7-3.5 page 214) :
t2 t2
1 1
t2 – t1 ∫t1 t2 – t1 ∫t1
cm = c dt ou Cm = C dt

La dépendance c vis-à-vis de la pression n’a d’importance qu’en cas de pressions élevées.


Tableau 1.3.2-2 – Capacité thermique massique réelle cp des gaz avec une pression de 0 à 1 bar*)
et de la vapeur d’eau surchauffée avec une pression de 0,01 à 0,1 bar**)

cp en kJ/(kg . K)
t °C
Air
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Capacité thermique volumique Cp = cp Q en kJ/(m3.K) avec cp en kJ/(kg.K) ; Q en kg/m3.


Approximation de Glück***) pour cp en kJ/(kg.K) sur l’intervalle t = + 25 °C à 400 °C
pour l’air t = – 20 °C à 200 °C :
Gaz Équation d’approximation Marge d’erreur

Air

*) Atlas thermique VDI, 1994 (chapitre Db16, Dc19).


**) produit par : Elsner, Fischer, Klinger : propriétés matérielles thermophysiques de l’eau.
Leipzig : Édition allemande pour l’industrie des produits de base, 1982.
***) Glück. B : paramètres de la substance et de l’état (eau, vapeur, air), calcul de la combustion.
Berlin : Édition pour le bâtiment. Deuxième édition 1991.

109
1.3 Données 1.3.2 Gaz
thermodynamiques…

-6 Énergie interne, enthalpie et travail


L’équation de bilan de l’énergie pour un système à corps dense lors du passage de l’état 1 à l’état 2
établit la relation :
WV , 12 + WR , 12 + Q12 = U2 – U1
2
WV , 12 = – m ∫ p dv travail de modification de volume (avec apport > 0)
1

WV , 12 = m wR , 12 travail de frottement (toujours > 0)

Q12 = m q12 chaleur (avec apport > 0)


U = mu énergie interne.
Sous forme différentielle, l’équation de bilan de l’énergie donne la formule suivante :

– p dv + d w R + d q = d u (*)

Si l’on alimente un système avec de la chaleur à volume constant, l’énergie interne augmente. Pour un
gaz parfait, on obtient donc :

dq = du = cv dt notamment u2 – u1 = cv (t2 – t1 )

L’énergie interne est une grandeur d’état qui ne dépend que de la température.
L’introduction de l’enthalpie, notamment de l’enthalpie spécifique

H = U + pV notamment h = u + pv
permet une nouvelle représentation de l’équation de bilan de l’énergie.
Si on pose la différentielle :

dh = du + p dv + v dp

dans l’équation (*), il s’avère que :

v dp + d wR , 12 + dq = dh (**)

Si le système est alimenté en chaleur par déplacement (cylindre à piston et réaction), selon l’équation
(*), l’énergie interne se modifie et tout un travail de changement de volume Wv, 12 < 0 s’opère (fig. 1.3.2-
1). Si la force exercée sur le piston est constante (dp = 0) et que le piston coulisse librement, d’après
l’équation (**), on obtient alors pour un gaz parfait :

dq = dh = c p dt notamment h2 – h1 = c p (t2 – t1 ).

Travail de changement Travail technique


de volume lors d’une compression
avec une expansion du volume Wv, 12 > 0
du volume de Wv, 12 < 0

Fig. 1.3.2-1 : Diagrammes p, v.

L’enthalpie est également une grandeur d’état qui ne dépend que de la température. Pour les calculs
techniques on a toujours besoin de la différence d’enthalpie. On situe alors l’enthalpie à 0 pour une

110
1.3 Données 1.3.2 Gaz
thermodynamiques…

température de 0 °C, et on peut donc consulter pour n’importe quelle température les valeurs d’enthalpie
sur les figures et les tableaux.
L’utilisation de la représentation de l’enthalpie – équation (**) – est intéressante à utiliser dans le cas
de systèmes ouverts – par exemple un processus de réchauffement ou de refroidissement avec une pres-
sion constante (dp = 0). Dans les systèmes ouverts, le travail technique Wt, 12, notamment sa grandeur
spécifique wt, 12 est capitale. Elle se définit ainsi :
dwt = v dp + c dc + g dz + d wR (***)
telle que c dc (c Vitesse) et g dz (coordonnées verticales) représentent la part d’énergie cinétique et 1
potentielle du courant. La fig. 1.3.2-1 montre un processus de compression avec Wv, 12 > 0.

DONNÉES DE BASE
Si on pose l’équation (***) en (**), on obtient une nouvelle équation de bilan :
dwt + dq = dh + c dc + g dz
Si un système ouvert à compression de chaleur fonctionne, avec une activité wv, 12, c2 = c1 et z2 = z1,
l’enthalpie augmente alors :
h2 – h1 = wt , 12 > 0

Lorsqu’on compresse les gaz parfaits (dilatation sans travail fourni), l’enthalpie demeure constante (voir
paragraphe 1.4.6 page 239).

-7 Entropie
L’entropie S, notamment sa grandeur spécifique s est une grandeur d’état des processus thermodynami-
ques. Le changement d’entropie dans un système en fonctionnement caractérise l’irréversibilité et la
dépréciation de l’énergie.
Définition d’après Clausius :

du + p dv
ds =
T
D’après l’équation 1.3.2-6 (*), pour un système fermé, (système à densité apparente), on utilise :
dq dwR
ds = +
T T
Le premier nombre à ajouter est avec apport de chaleur > 0, processus adiabatiques = 0 et évacuation
de chaleur < 0.
Le second nombre à ajouter est pour les processus irréversibles > 0, les processus réversibles = 0, et
jamais < 0 !
Dans un système fermé, sans échange d’énergie avec l’extérieur, l’entropie ne peut qu’augmenter, alors
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que dans les processus réversibles, elle reste constante. Dans les systèmes ouverts le transport d’entro-
pie relatif au cheminement de la matière est à prendre en compte.
Avec les processus réversibles des systèmes fermés, la chaleur peut être représentée comme une surface,
ainsi que le montre la fig. 1.3.2-2.
2 2 2

q12 = Ú T ds notamment Q12 = m Ú T ds = Ú Td S


1 1 1

Pour le gaz parfait, l’équation établit que d’après la substitution et l’intégration de changements d’entropie

T2 v
s2 – s1 = cv ln + R ln 2
T1 v1
T2 p2
s2 – s1 = c p ln – R ln
T1 p1
Les valeurs d’état d’entropie dépendant autant de la température que du volume et de la pression, l’état
standard sert le plus souvent d’état de référence.
Exemple
Quelle est l’entropie spécifique s2 de l’air à 100 °C et à pression atmosphérique si s1 = 0 pour l’état
physique standard (cp = 1,01 kJ/(kg.K) ?

111
1.3 Données 1.3.2 Gaz
thermodynamiques…

Étant donné que p2 = p1 :

T2 373,15
s2 = s1 + c p ln = 1, 01 ln = 0, 315 kJ//(kg.K).
T1 273,15

-8 Changements d’état
En raison des équations d’état habituellement utilisées pour les gaz parfaits, pv = RT (voir paragra-
phe 1.3.2-2 page 106), l’état est clairement défini en 3 grandeurs p, v et T. Si une de ces valeurs change,
une autre valeur devra alors aussi être modifiée. La façon dont s’opère ce changement dépend du type de
modification de l’état. Voici les changements d’état et les transmissions d’énergie (fig. 1.3.2-2) :

(e x e m p l e)

Fig. 1.3.2-2 : Changements d’état en diagrammes T, s d’après l’apport de chaleur (exception : isentrope dq = 0)
et augmentation simultanée du volume (exception : isochore dv = 0). Les surfaces hachurées
représentent la chaleur qui est alors apportée.

Isochore (le volume reste constant v2 = v1)

T1 p1 T
= ; q12 = cv (T2 – T1 ) ; wV , 12 = 0 ; wt , 12 = v1 ( p2 – p1 ) ; s2 – s1 = cv ln 2
T2 p2 T1
Isobare (la pression reste constante p2 = p1)

T1 v1 T
= ; q12 = c p (T2 – T1 ) ; wV , 12 = – p1 (v2 – v1 ) ; wt , 12 = 0 ; s2 – s1 = c p ln 2
T2 v2 T1
Isotherme (la température reste constante T2 = T1)
v1 p1 p p
= ; q12 = – RT1 ln 1 ; wV , 12 = – q12 ; wt , 12 = – q12 ; s2 – s1 = – R ln 2
v2 p2 p2 p1
Isentrope (l’entropie reste constante 2 = s1 = c p / cv voir tableau 1.3.2-1)

1 1 –1
–1
v1 Ê p2 ˆ Ê T ˆ –1 T1 Ê p1 ˆ Êv ˆ p1 Ê v2 ˆ ÊT ˆ –1
= Á ˜ = Á 2˜ ; =Á ˜ = Á 2˜ ; = Á ˜ = Á 1˜
v2 Ë p1 ¯ Ë T1 ¯ T2 Ë p2 ¯ Ë v1 ¯ p2 Ë v1 ¯ Ë T2 ¯
q12 = 0 ; wV , 12 = cv (T2 – T1 ) ; wt , 12 = c p (T2 – T1 )

Un processus isentropique se déroule sans échange de chaleur (adiabatique) et sans frottement (réversi-
ble). Un isentrope est un « adiabatique sans frottement » !
Les 4 changements d’état ci-dessus présentés peuvent être représentés dans le cadre de processus réver-
sibles pour les gaz idéaux habituellement utilisés, ceci par le biais d’un changement d’état polytrope
p vn = const
On considère que :
n=0 Isobare p v0 = p = const
n=1 Isotherme pv = const
n= Isentrope p v = const
n=±∞ Isochore p1/∞ v = v = const

112
1.3 Données 1.3.2 Gaz
thermodynamiques…

Polytrope
n–1
n–1
T1 ⎛ p1 ⎞ n ⎛v ⎞
= = ⎜ 2⎟ d’autres relations représentent l’isentrope avec n à la place de 
T2 ⎜⎝ p2 ⎟⎠ ⎝ v1 ⎠

n– R
q12 = cv (T2 – T1 ) ; wV , 12 = (T2 – T1 ) ; wt , 12 = n wV , 12
n –1 n –1
s2 – s1 = cv
n– T
ln 2
1
n – 1 T1

DONNÉES DE BASE
-9 Cycles fermés
Si un gaz change d’état, de telle façon que le point représentant cet état sur la figure p, v se trouve sur
la courbe fermée, et que ce gaz revient à son état initial lorsqu’il est soumis à un apport de chaleur et
produit un travail, on parle alors d’un cycle à sens de rotation à droite. Une partie de la chaleur se
convertit en travail mécanique, une autre se libère à basse température.
Le cycle fermé le plus célèbre est le cycle de Carnot (Carnot 1824), se composant de (fig. 1.3.2-3 et
fig. 1.3.2-4) :
1–2 Compression isothermique
2–3 Compression isentropique
3–4 Détente isothermique
4–1 Détente isentropique

Détente isothermique

Compression Détente isentropique


isentropique

Compression
isothermique

Fig. 1.3.2-3 : Cycle fermé de Carnot, représenté Fig. 1.3.2-4 : Cycle fermé de Carnot, représenté
par le diagramme p,v. par le diagramme T,s.

Lors de la détente isothermique à température constante T est fournie une quantité de chaleur qzu, tandis
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que la compression isothermique à température constante T0 se fait en évacuant une quantité de chaleur
qab (cycle à sens de rotation à droite). La surface hachurée située à l’intérieur de la courbe représente le
travail gagné :

w = qzu – qab
Le cycle de Carnot se représente sur le diagramme entropique T,s par un rectangle (fig. 1.3.2-4). Le
rapport entre le travail gagné et la chaleur fournie s’appelle le rendement thermique du cycle de
Carnot :

w qzu – qab
ηth = =
qzu qzu

Le cycle de Carnot a le rendement thermique théoriquement le plus élevé des cycles fermés entre deux
températures prédéfinies :

qzu – qab T Δs – T0 Δs T – T0 T
ηC = = = = 1– 0
qzu T Δs T T
Les processus de transformation d’énergie non thermique, en chambre de combustion par exemple, ne
sont pas soumis aux limitations de température du rendement thermique de Carnot.

113
1.3 Données 1.3.3 Vapeurs
thermodynamiques…

Exemple
Quel peut être le rendement maximal, si dans un générateur de vapeur, l’apport de chaleur s’effectue à
une température moyenne de T = 600 K, et que la température de condensation est de T0 = 300 K ?

300
ηC = 1 – = 0, 5.
600
Le déroulement réel du processus n’atteint pas cette valeur, mais c’est plutôt la réalisation technique du
changement d’état isothermique qui pose problème. On essaie donc d’approcher le processus idéal en
considérant des paliers successifs. Pour les processus des installations qui fonctionnent à la vapeur, les
moteurs à explosion et les turbines à gaz, on a déterminé des processus comparatifs spécifiques à chaque
machine, de façon à obtenir une comparaison entre les machines utilisées et les machines idéales (voir
paragraphe 1.3.8 page 225). Ces processus comparatifs sont hiérarchiquement inférieurs au cycle de
Carnot.
Lorsque le cycle est inversé, tandis qu’à faible températureT0, on fournit une quantité de chaleur qzu et
à la température plus élevée T, on évacue une quantité de chaleur qab, on parle d’un cycle à sens de rota-
tion à gauche. Si le cycle fonctionne au-dessus de la température ambiante, il s’agit d’un processus de
pompe à chaleur, s’il fonctionne, en dessous, il s’agit d’un système frigorifique. Pour évaluer les cycles
inversés, on a introduit les « coefficients de performance ».
Pompe à chaleur :

qab qab
εW = =
w qab – qzu
Machine frigorifique :
qzu qzu
εK = =
w qab – qzu
Avec un cycle Carnot :
T T0
εW , C = ; εK, C =
T – T0 T – T0
Informations complémentaires au paragraphe 5.2.1-4 page 1738.

1.3.3 Vapeurs
-1 Évaporation
Le processus d’évaporation isobare (p = const) s’opère en trois phases qualitativement différentes, telles
que les représente le diagramme T, s (fig. 1.3.3-1). Ces appellations s’appliquent en principe aux proces-
sus d’évaporation, mais elles ont été fortement marquées par l’évaporation de l’eau. (voir paragra-
phe 1.3.3-2 page 116). Le liquide au stade 1 est chauffé le long de l’isobare p. La température t, ainsi
que l’enthalpie spécifique h augmentent alors. Au stade 2, la température d’ébullition (température de
saturation) du liquide est atteinte. Elle dépend de la pression. La courbe de pression de la vapeur montre
la corrélation entre tS = f1 ( p), voire pS = f2 (t ). Pour l’eau, sont répertoriées les valeurs suivantes :
p = 1, 013 bar, tS = 100 °C, t = 180 °C, pS = 10, 027 bar (voir également les tableaux 1.3.3-2 et 1.3.3-3).
La chaleur acheminée entre les stades 1 et 2 (chaleur de liquéfaction), est matérialisée à la figure T, s
par la surface d’un rectangle
T2 t2
qFl = Ú T ds = Ú c p, Fl dt = c p, Fl, m (t2 – t1 )
T1 t1

Au stade 2, l’évaporation commence ; la pression et la température (ps ; ts) restent constantes.


Au stade 3, l’évaporation est achevée, il n’y a plus de phase liquide. La chaleur d’évaporation acheminée
entre les stades 2 et 3 est matérialisée à la fig. 1.3.3-1 par une surface rectangulaire
qV = T (s3 – s2 ) = r ≡ ΔhV
r est la chaleur d’évaporation spécifique correspondant à une masse de 1 kg, laquelle est également utili-
sée comme valeur d’enthalpie d’évaporation spécifique ΔhV. Si la vapeur d’eau saturée (stade 3) conti-

114
1.3 Données 1.3.3 Vapeurs
thermodynamiques…

nue à être chauffée, la vapeur sera surchauffée. La température atteindra la même pression, par exemple
atteindra le stade 4. La chaleur de surchauffe alors utilisée se calcule suivant cette équation :

T4 t4
qV = Ú T ds =Ú c p, Fl dt = c p, Fl , m (t4 – t3 ).
T3 t3

Point critique Chaleur de liquéfaction 1


Liquide Chaleur de surchauffe

DONNÉES DE BASE
s’évaporant
Vapeur brûlante
(vapeur
Vapeur humide
surchauffée)
(vapeur saturée)
Vapeur saturante
Liquide (vapeur sèche
et saturée)
Chaleur
d’évaporation

Fig. 1.3.3-1 : Processus d’évaporation le long


d’une isobare (p = const) T,s.

Comme on le voit sur le diagramme T, s, la chaleur d’évaporation diminue avec une température et une
pression croissantes, jusqu’à disparaître dans un état proche de la vapeur. On appelle cette phase, la
phase critique durant laquelle il n’y a plus aucune différence entre l’état liquide et l’état gazeux (voir
tableau 1.3.3-1). Pour l’eau, la pression critique est de 221 bar, la température critique de 374 °C, et le
volume spécifique critique est de 3,11 dm 3/kg. Les centrales électriques modernes travaillent aux alen-
tours, mais aussi au-dessus du point critique.
Le processus d’évaporation ici décrit a valeur de référence et ne s’applique pas seulement à la vapeur
d’eau. Tous les gaz réels sont liquéfiables et se transforment en vapeurs. Leurs changements d’état
correspondent à ceux de la vapeur d’eau, même si les valeurs des différents paramètres oscillent dans
les grandes largeurs. La vapeur surchauffée ressemble dans son comportement aux gaz.
En génie climatique, ce sont surtout les fluides frigorigènes utilisés dans les machines frigorifiques et
les pompes à chaleur qui ont de l’importance.

Tableau 1.3.3-1 – Pression critique pk, température critique tk et densité critique Qk des gaz et vapeurs

pk tk Qk
Corps Symbole bar °C kg/m3
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Acétone C3H6O 47 234,95 278


Acétylène C2H2 61,4 35,15 231
Ammoniac NH3 113,53 132,35 234,7
Benzène C6H6 48,9 288,95 302
Bromure d’éthyle C2H5Br 62,3 230,65 507
Chlorodifluorométhyle CHClF2 49,9 96,2 513
Chlorométhyle CH3Cl 66,8 143,15 363
Chloréthyle C2H5Cl 52,7 187,25 324
Dichlorométhyle CH2Cl2 60,8 236,85 440
Diéthylamide C4H11N 37,1 223,45 243
Difluorodichlorométhyle CCl2F2 41,6 112 558
Dimethylamin C2H7N 53,1 164,45 241
Éthylène C2H6O 63,8 243,05 276
Hélium He 2,275 – 267,95 69,6
Air – 37,66 – 140,63 313
Dioxyde de carbone CO2 73,77 30,98 467,6
Oxygène O2 50,8 – 118,38 426,7
Dioxyde de soufre SO2 78,84 157,6 525
Azote N2 34 – 46,95 314
Toluène C7H8 41,1 318,55 292
Eau H2O 220,64 374 322
Hydrogène H2 13 – 239,95 31,6

115
1.3 Données 1.3.3 Vapeurs
thermodynamiques…

-2 Désignations des états de la vapeur d’eau


Les désignations relatives à la vapeur d’eau depuis ses origines sont les suivantes (voir aussi fig. 1.3.3-1) :
Liquide en ébullition : le liquide est saturé (ps pression de saturation, ts température de saturation), début
de l’évaporation.
Vapeur d’eau saturée : le liquide est totalement saturé, d’où la saturation (ps, ts) ; vapeur sèche et saturée.
Vapeur d’eau humide : mélange de liquide et de vapeur saturés (ps, ts) à la limite entre liquide en ébullition
et vapeur saturée. Pour déterminer l’état du mélange, on utilise la teneur en vapeur x comme paramètre
indépendant. x est la proportion de la vapeur sèche saturée par rapport à celle de la vapeur d’eau humide.
Vapeur d’eau surchauffée : vapeur à des températures t, supérieures à la température de saturation ts
inhérente à celle de la pression p. Il s’agit de vapeur d’eau surchauffée.

-3 Grandeurs d’état de la vapeur d’eau (vapeur humide)


Les valeurs spécifiques suivantes sont importantes compte tenu des processus d’évaporation des circuits
ouverts avec les unités habituellement utilisées.
h′ kJ/kg enthalpie spécifique de l’eau liquide à saturation
h′′ kJ/kg enthalpie spécifique de la vapeur d’eau à saturation
v′ m3/kg volume massique de l’eau liquide à saturation
v′′ m3/kg volume massique de la vapeur d’eau à saturation
ρ′′ kg/m3 densité de la vapeur d’eau à saturation ρ′′ = 1/v′′
s′ kJ/(kg K) entropie spécifique de l’eau liquide à saturation
s′′ kJ/(kg K) entropie spécifique de la vapeur à saturation
r ≡ ΔhV kJ/kg chaleur d’évaporation spécifique = enthalpie d’évaporation spécifique
x – teneur de la vapeur (part du mélange en kg vapeur/kg)
Valeurs reconnues pour la vapeur d’eau humide :

h = h ′ + x (h ′′ – h ′) = h ′ + xr
ν = ν ′ + x (ν ′′ – ν ′)
s = s ′ + x (s ′′ – s ′).
Vu l’importance de la vapeur d’eau, les grandeurs d’état ont été expérimentées pendant des décennies
et ont fait l’objet de comparaisons internationales très complexes dans des domaines inexplorés, d’où
les célèbres tableaux relatifs à la question. Un extrait est présenté sur le tableau 1.3.3-2 et 1.3.3-3. Les
comparaisons de base se réfèrent à la formulation industrielle de 1967 (IFC 1967). En 1997 paraît
l’IAPWS-1997, « formulation industrielle de 1997 pour les propriétés thermodynamiques de l’eau et de
la vapeur », directement liée à l’attribution, à l’échelle internationale, de garanties et homologations
relatives aux propriétés thermodynamiques des installations travaillant avec l’eau (machines à énergie),
et qui ne fait qu’une avec la IAPWS formulation de 1995, qui recense toutes les grandeurs d’état et gran-
deurs de transport de l’ensemble du domaine.
Les valeurs de référence pour l’enthalpie et l’entropie au point triple de l’eau sont (0,01 °C ; 611 Pa) :
ho = 0 ; so = 0.
Quant aux tâches à exécuter dans le domaine du chauffage et du génie climatique, il est possible, d’après
Glück, d’effectuer les calculs à l’aide d’approximations simplifiées (les informations se réfèrent aux
valeurs prescrites par le standard IFC-68)
ps = 611 exp(– 1, 91275 ⋅10 – 4 + 7, 258 ⋅10 – 2 t – 2, 939 ⋅10 – 4 t 2 + 9, 841⋅10 – 7 t 3 – 1, 92 ⋅10 – 9 t 4 ) en Pa
Domaine : 0 °C ≤ t ≤ 100 °C ; marge d’erreur : < 0,02 % = 11 Pa

ps = 611 exp(6 ⋅10 –5 + 7,13274 ⋅10 –2t – 2, 581631⋅10 –4 t 2 + 6, 311955 ⋅10 –7t 3 – 7,167112 ⋅10 –10 t 4 ) en Pa
Domaine : 100 °C ≤ t ≤ 200 °C ; marge d’erreur : < 0,02 % = 269 Pa
h ′ = – 2, 25 ⋅10 – 2 + 4, 206343 7 t – 6, 014696 ⋅10 – 4 t 2 + 4, 381537 ⋅10 – 6 t 3 en kJ/kg
Domaine : 10 °C ≤ t ≤ 200 °C ; marge d’erreur : < 0,04 %
h ′′ = 2, 501482 ⋅10 3 + 1, 789736 t + 8, 957546 ⋅10 – 4 t 2 – 1, 300254 ⋅10 – 5 t 3 en kJ/kg
Domaine : 10 °C ≤ t ≤ 200 °C ; marge d’erreur : < 0,02 %

ν ′ = 9, 976577 ⋅10 – 4 + 1, 280991⋅10 – 7 t + 3,191465 ⋅10 – 9 t 2 + 5, 894941⋅10 – 13 t 3 en m 3 /kg


Domaine : 10 °C ≤ t ≤ 200 °C ; marge d’erreur : < 0,10 %

116
1.3 Données 1.3.3 Vapeurs
thermodynamiques…

ν ′′ = exp(5, 322289 – 6, 80891⋅10 – 2 t + 2, 561151⋅10 – 4 t 2 – 5, 602153⋅10 – 7 t 3 ) en m 3 /kg


Domaine : 10 °C ≤ t ≤ 200 °C ; marge d’erreur : < 0,10 %
ν ′′ = exp(5, 01069 – 5, 8737 ⋅10 – 2 t + 1, 5874 ⋅10 – 4 t 2 – 2, 095037 ⋅10 – 7 t 3 ) en m 3 /kg
Domaine : 100 °C ≤ t ≤ 200 °C ; marge d’erreur : < 0,04 %
r ≡ Δhv = 2, 501488 ⋅ 10 3 – 2, 404164 t + 1, 326154 ⋅10 – 3 t 2 – 1, 680282 ⋅10 – 5 t 3 en kJ/kg
Domaine : 10 °C ≤ t ≤ 200 °C ; marge d’erreur : < 0,03 %.
1
Formules empiriques pour estimations de la vapeur d’eau à saturation

DONNÉES DE BASE
Température de saturation ts ≈ 100 4 p en °C
4
⎛ t ⎞
ps ≈ ⎜
⎝ 100 ⎟⎠
Pression de saturation en bar (absolu)
p
Densité de vapeur saturée ρ ′′ ≈ + 0,1 en kg/m3
2

-4 Paramètres de la vapeur d’eau (vapeur surchauffée)


Sont tout particulièrement intéressants :
h en kJ/kg, enthalpie spécifique de la vapeur d’eau surchauffée ;
v en m3/kg, volume massique de la vapeur d’eau surchauffée ;
s en kJ/(kg.K), entropie spécifique de la vapeur surchauffée.
Ces valeurs figurent sur les tableaux relatifs à la vapeur d’eau (extraits sur les tableaux 1.3.3-4 et 1.3.3-5)
ou font l’objet de simples approximations1.
Sont également intéressants :
h = h′′ + c p, m (t – ts )
h′′ en kJ/kg, enthalpie spécifique de la vapeur saturée à la température de saturation ts
t en °C, température d’ébullition
cp, m en kJ/(kg.K), capacité thermique massique moyenne de vapeur surchauffée (valeur moyenne
entre ts et t d’après la fig. 1.3.3-2).
Capacité thermique massique
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Température t

Température t Entropie s

Fig. 1.3.3-2 : Chaleurs spécifiques cp Fig. 1.3.3-3 : Diagramme T, s de la vapeur d’eau avec des isobares
de la vapeur d’eau. (trait plein) et des isochores (en pointillé).

1. Glück, B : Paramètre de la substance et de l’état (eau, vapeur, air), calcul de la combustion. Berlin : édition pour le bâtiment,
2e édition 1991.

117
118
Tableau 1.3.3-2 – Paramètres de l’eau et de la vapeur à saturation en fonction de la température*)
thermodynamiques…
1.3 Données

*) Paramètres de l’eau et de la vapeur en unités du système international (SI) Éditions Springer à Berlin et R. Oldenburg à Munich, 1989.
1.3.3 Vapeurs
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thermodynamiques…
1.3 Données
1.3.3 Vapeurs

119
1

DONNÉES DE BASE
120
Tableau 1.3.3-3 – Paramètres de l’eau et de la vapeur à saturation en fonction de la pression*)
thermodynamiques…
1.3 Données

*) Paramètres de l’eau et de la vapeur en unités du système international (SI) Éditions Springer à Berlin et R. Oldenburg à Munich, 1989.
1.3.3 Vapeurs
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thermodynamiques…
1.3 Données
1.3.3 Vapeurs

121
1

DONNÉES DE BASE
1.3 Données 1.3.3 Vapeurs
thermodynamiques…

Tableau 1.3.3-4 – Enthalpie spécifique de la vapeur d’eau*)

h
kJ/kg
p h′′ Température de la vapeur en °C
bar kJ/kg
150 200 250 300 350 400 450 500

1 2 675 2 776 2 875 2 975 3 075 3 176 3 278 3 382 3 488


2 2 706 2 769 2 871 2 971 3 072 3 174 3 277 3 381 3 487
3 2 725 2 760 2 866 2 968 3 070 3 172 3 275 3 380 3 486
4 2 738 2 752 2 860 2 965 3 067 3 170 3 274 3 379 3 485
5 2 748 – 2 855 2 961 3 065 3 168 3 272 3 377 3 484
6 2 756 – 2 850 2 958 3 062 3 166 3 271 3 376 3 483
7 2 762 – 2 844 2 954 3 060 3 164 3 269 3 375 3 482
8 2 768 – 2 839 2 950 3 057 3 162 3 268 3 373 3 481
9 2 772 – 2 833 2 947 3 055 3 161 3 266 3 372 3 479
10 2 776 – 2 827 2 943 3 052 3 159 3 264 3 371 3 478
11 2 780 – 2 821 2 939 3 050 3 157 3 263 3 370 3 477
12 2 783 – 2 814 2 935 3 047 3 155 3 261 3 368 3 476
13 2 785 – 2 808 2 932 3 044 3 153 3 260 3 367 3 475
14 2 788 – 2 801 2 928 3 042 3 151 3 258 3 366 3 474
15 2 790 – 2 795 2 924 3 039 3 149 3 257 3 364 3 473
16 2 792 – – 2 919 3 036 3 147 3 255 3 363 3 472
18 2 795 – – 2 911 3 031 3 143 3 252 3 360 3 470
20 2 797 – – 2 902 3 025 3 139 3 249 3 358 3 467
22 2 799 – – 2 893 3 019 3 135 3 246 3 355 3 465
24 2 800 – – 2 884 3 013 3 130 3 242 3 353 3 463
26 2 801 – – 2 875 3 007 3 126 3 239 3 350 3 461
28 2 802 – – 2 865 3 001 3 122 3 236 3 347 3 458
30 2 802 – – 2 855 2 995 3 118 3 233 3 345 3 456
32 2 802 – – 2 844 2 989 3 113 3 229 3 342 3 454
34 2 802 – – 2 834 2 982 3 109 3 226 3 339 3 452
36 2 802 – – 2 823 2 976 3 104 3 223 3 337 3 450
38 2 801 – – 2 811 2 969 3 100 3 219 3 334 3 447
40 2 800 – – – 2 962 3 095 3 216 3 331 3 445
42 2 799 – – – 2 955 3 090 3 212 3 329 3 443
44 2 798 – – – 2 948 3 086 3 209 3 326 3 441
46 2 797 – – – 2 941 3 081 3 205 3 323 3 438
48 2 796 – – – 2 933 3 076 3 202 3 320 3 436
50 2 794 – – – 2 926 3 071 3 198 3 318 3 434
60 2 785 – – – 2 885 3 046 3 180 3 304 3 422
70 2 774 – – – 2 839 3 019 3 161 3 289 3 411
80 2 760 – – – 2 787 2 990 3 142 3 274 3 399
90 2 745 – – – – 2 959 3 121 3 259 3 387
100 2 728 – – – – 2 926 3 100 3 244 3 375
125 2 615 – – – – 2 828 3 043 3 203 3 343
150 2 533 – – – – 2 695 2 979 3 160 3 311
175 2 418 – – – – – 2 906 3 114 3 277
200 – – – – – – 2 821 3 064 3 241
250 – 648 863 1 088 1 331 1 625 2 582 2 954 3 166
300 – 651 865 1 088 1 329 1 610 2 162 2 826 3 085
350 – 654 868 1 090 1 327 1 599 1 993 2 676 2 998
400 – 657 870 1 091 1 325 1 590 1 934 2 516 2 907
500 – 664 875 1 094 1 324 1 576 1 878 2 293 2 723
600 – 671 881 1 097 1 323 1 567 1 847 2 187 2 571
700 – 678 886 1 100 1 324 1 561 1 828 2 130 2 467
800 – 684 892 1 104 1 325 1 556 1 814 2 094 2 397

*) Paramètres de l’eau et de la vapeur en unités du système international (SI) Éditions Springer à Berlin et R. Oldenburg à
Munich, 1989.

122
1.3 Données 1.3.3 Vapeurs
thermodynamiques…

Tableau 1.3.3-5 – Volume massique v de la vapeur d’eau*)

v
m3/kg, à partir de 175 bar en dm3/kg
p v′′ Température de la vapeur en °C
bar m3/kg
150 200 250 300 350 400 450 500

1
2
1,694
0,885
1,936
0,959
2,172
1,080
2,406
1,199
2,639
1,316
2,871
1,433
3,102
1,550
3,334
1,665
3,565
1,781 1
3 0,606 0,634 0,716 0,796 0,875 0,954 1,031 1,109 1,187

DONNÉES DE BASE
4 0,462 0,471 0,534 0,595 0,655 0,714 0,773 0,831 0,889
5 0,375 – 0,425 0,474 0,523 0,570 0,617 0,664 0,711
6 0,316 – 0,352 0,394 0,434 ,0474 0,514 0,553 0,592
7 0,273 – 0,300 0,336 0,371 0,0406 0,440 0,473 0,507
8 0,240 – 0,261 0,293 0,324 0,0354 0,384 0,414 0,443
9 0,215 – 0,230 0,260 0,287 0,0314 0,341 0,367 0,394
10 0,194 – 0,206 0,233 0,258 0,282 0,307 0,330 0,354
11 0,177 – 0,186 0,211 0,234 0,256 0,278 0,300 0,322
12 0,163 – 0,169 0,192 0,214 0,235 0,255 0,275 0,295
13 0,151 – 0,155 0,177 0,197 0,216 0,235 0,253 0,272
14 0,141 – 0,143 0,164 0,182 0,200 0,218 0,235 0,252
15 0,132 – 0,132 0,152 0,170 0,187 0,203 0,219 0,235
16 0,124 – – 0,142 0,159 0,075 0,190 0,205 0,220
18 0,110 – – 0,125 0,140 0,155 0,168 0,182 0,195
20 0,100 – – 0,111 0,126 0,139 0,151 0,163 0,176
22 0,091 – – 0,100 0,113 0,125 0,137 0,148 0,159
24 0,083 – – 0,091 0,103 0,115 0,125 0,136 0,146
26 0,077 – – 0,083 0,095 0,105 0,115 0,125 0,134
28 0,071 – – 0,076 0,088 0,097 0,107 0,116 0,125
30 0,067 – – 0,071 0,081 0,091 0,099 0,108 0,116
32 0,062 – – 0,065 0,076 0,085 0,093 0,101 0,109
34 0,059 – – 0,061 0,071 0,079 0,087 0,095 0,102
36 0,055 – – 0,057 0,066 0,074 0,082 0,089 0,096
38 0,052 – – 0,053 0,062 0,070 0,077 0,084 0,091
40 0,050 – – – 0,059 0,066 0,073 0,080 0,086
42 0,047 – – – 0,056 0,063 0,070 0,076 0,082
44 0,045 – – – 0,053 0,060 0,066 0,072 0,078
46 0,043 – – – 0,050 0,057 0,063 0,069 0,075
48 0,041 – – – 0,048 0,054 0,060 0,066 0,071
50 0,039 – – – 0,045 0,052 0,058 0,063 0,068
60 0,32 – – – 0,036 0,042 0,047 0,052 0,057
70 0,027 – – – 0,029 0,035 0,040 0,044 0,048
80 0,024 – – – 0,024 0,030 0,034 0,038 0,042
90 0,021 – – – – 0,026 0,030 0,033 0,037
100 0,018 – – – – 0,022 0,026 0,030 0,033
125 0,014 – – – – 0,016 0,020 0,023 0,026
150 0,010 – – – – 0,011 0,016 0,018 0,021
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175 0,008 – – – – – 12,5 15,2 17,4


200 0,006 – – – – – 9,95 1,27 14,8
250 – 1,07 1,13 1,22 1,35 1,60 6,01 9,17 11,1
300 – 1,07 1,13 1,21 1,33 1,55 2,83 6,74 8,68
350 – 1,07 1,13 1,20 1,32 1,52 2,11 4,96 6,93
400 – 1,07 1,12 1,20 1,31 1,49 1,191 3,68 5,62
500 – 1,06 1,11 1,19 1,29 1,44 1,73 2,49 3,88
600 – 1,06 1,11 1,18 1,27 1,41 1,63 2,08 2,95
700 – 1,05 1,10 1,17 1,26 1,38 1,58 1,89 2,47
800 – 1,05 1,09 1,16 1,24 1,35 1,52 1,77 2,19

*) Paramètres de l’eau et de la vapeur en unités du système international (SI) Éditions


Springer à Berlin et R. Oldenburg à Munich, 1989.

-5 Diagrammes de la vapeur d’eau


Les représentations habituelles des paramètres de la vapeur d’eau sont le diagramme T, s (fig. 1.3.3-3)
et le diagramme h, s de Mollier (fig. 1.3.3-4).
Dans le diagramme T, s, les parties se situant en dessous des courbes représentent les chaleurs échangées
(dq = T ds).
Dans le diagramme h, s les différences importantes d’enthalpie peuvent être mesurées en tant qu’inter-
valles verticaux pour les calculs se rapportant aux techniques de chaleur thermiques.

123
1.3 Données 1.3.3 Vapeurs
thermodynamiques…

Enthalpie h

Entropie s

Fig. 1.3.3-4 : Diagramme h, s de la vapeur d’eau.

-6 Changements d’état avec la vapeur d’eau (état critique)


Constatation de changements d’état types à l’aide d’exemples :
Exemple 1
On doit transférer 1 000 kg d’eau à 30 °C et à une pression de 6 bar (absolu) en vapeur de 200 °C, d’une
pression de 6 bar. Quelles sont dans le détail les dépenses énergétiques nécessaires, et quels sont les
paramètres h et s qui apparaissent ?
À partir du tableau 1.3.3-3, il s’ensuit pour l’état de saturation et de vapeur saturée :

p = 6 bar ; ts = 158, 84 °C ;
h ′ = 670, 42 kJ/kg ; h ′′ = 2 755, 5 kJ/kg ; r = 2 085 kJ/kg ; s ′ = 1, 9308 kJ/(kg.K) ;
s ′′ = 6, 7575 kJ/(kg.K).

Chaleur d’évaporation :

QV = m(h′′ – h′) = m r = 1 000 . 2 085 = 2, 085 .10 6 kJ


Augmentation de l’entropie lors de l’évaporation :

ΔSV = m(s ′′ – s ′) = 1 000 (6, 7575 – 1, 9308) = 4, 8267 .100 6 kJ/K

Essai : QV = m(h′′ − h′) = mr = 1 000 ⋅ 2 085 = 2, 085 ⋅ 10 6 kJ/K

Enthalpie de l’eau (approximation) :


hW = cpt = 4,18 . 30 = 125,4 kJ/kg (cp à partir du tableau 1.3.1-9)
(valeur plus précise tirée du tableau relatif à la vapeur d’eau : 126,2 kJ/kg)
Chaleur destinée à chauffer l’eau :
QW = m (h′– h) = 1 000 (670,42 – 125,4) = 0,545 . 106 kJ
Augmentation de l’entropie lors du chauffage de l’eau (approximation) :

QW 0, 525 .10 6
ΔSW = = = 1, 4828 kJ/K
TW , moyen (158, 84 + 30) / 2 + 273,15
ΔSW
3
1, 4828 .10
sW = s ′ – = 1, 9308 – = 0, 4480 kJ/(kg.K)
m 1 000
(valeur plus précise tirée du tableau relatif à la vapeur d’eau : 0,4363 kJ/(kg .K))

124
1.3 Données 1.3.3 Vapeurs
thermodynamiques…

Enthalpie de la vapeur surchauffée :


hD = h′′ + cp, m (tD – ts) = 2 755,5 + 2,3 (200 – 158,84) = 2 850 kJ/kg
(cp, m à partir de la fig. 1.3.3-2) (valeur plus précise tirée du tableau relatif à la vapeur d’eau 2 849,7 kJ/kg)
Chaleur destinée à surchauffer la vapeur :
QD = m (hD – h′′) = 1 000 (2 850 – 2 755,5) = 94,5 . 103 kJ
Augmentation de l’entropie lors de la surchauffe de la vapeur : 1
QD 94, 5 .10 3
ΔS D = = = 208, 8 kJ/K

DONNÉES DE BASE
TD , moyen (200 + 158, 84) / 2 + 273,15
ΔS D 208, 8
sD = s ′′ – = 6, 7575 – = 6, 966 kJ/(kg.K)
m 1 000
(valeur plus précise tirée du tableau relatif à la vapeur d’eau 6,966 kJ/(kg .K))
Chaleur globale :
Q = QW + QV + QD = 2,725 . 106 kJ
Augmentation totale de l’entropie :
ΔS = ΔSW + ΔSV + ΔSD = 6 518 kJ/K.
Il serait plus rapide d’utiliser un tableau complet relatif à la vapeur d’eau :
Q = m (hD – hW) = 1 000 (2 849,7 – 126,2) = 2,724 . 106 kJ
ΔS = m (sD – sW) = 1 000 (6,966 – 0,4363) = 6 530 kJ/K.
Exemple 2
Vapeur saturée de 6 bar (absolus) faisant l’objet d’une détente isentropique pour arriver à 3 bar (absolus).
Quel volume spécifique a la vapeur qui s’échappe ?
Du tableau 1.3.3-3 s’ensuit :

6 bar ; s6′′ = 6, 7575 kJ/(kg.K)


3 bar ; s3′ = 1, 6716 kJ/(kg.K) ; s3′′= 6, 9909 kJ/(kg.K)
ν 3′ = 1, 0735 .10 –3
m /kg ; ν 3′′= 0, 6056 m 3 /kg.
3

La détente s’achève dans une zone de vapeur humide, comme on peut le constater sur le tableau 1.3.3-4.
Il s’ensuit alors pour l’état final : s3 = s′3 + x3 (s′′3 – s′3).
s6 = s3 pour la détente isentropique, d’où proportion de vapeur à 3 bar en pression finale
s6 – s3′ 6, 7575 – 1, 6716
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

x3 = = = 0, 956.
s3′′ – s3′ 6, 9909 – 1, 6716
Il en résulte le volume spécifique de vapeur humide suivant :

v3 = v′3 + x (v′′3 – v′3) = 1,0735 . 10– 3 + 0,956 (0,6056 – 1,0735 . 10– 3)


Ce résultat peut être lu rapidement avec les diagrammes T, s ou h, s comportant des isochores.

-7 Équation d’état
Étant donné que l’équation d’état thermique du gaz parfait p v = R T n’a une valeur qu’approximative
pour les gaz et vapeurs réels, on s’est efforcé d’établir des équations plus précises. La plus connue est
l’équation d’état de van der Waals, qui introduit une correction de la pression ainsi qu’une correction
du volume dans l’équation du gaz (constantes a et b)

⎛ a⎞
⎜⎝ p + 2 ⎟⎠ (ν – b) = R T .
ν
Ces équations complexes reproduisent le comportement des vapeurs, mais de façon tout à fait insatis-
faisante. Pour les calculs pratiques, on utilise exclusivement les tableaux, où sont répertoriés tous les
paramètres (tableaux 1.3.3-2 à 1.3.3-5). Ils sont établis en vertu des conventions internationales et
améliorés en permanence (voir les indications dans la partie 1.3.3-3 page 116).

125
1.3 Données 1.3.4 Air humide
thermodynamiques…

1.3.4 Air humide


-1 Généralités
L’air normal contient toujours une plus ou moins grande quantité de vapeur d’eau sous forme non visi-
ble, qui exerce une certaine pression de vapeur. La quantité de vapeur que l’air peut absorber dépend
de la température. Plus la température est élevée, plus cette quantité de vapeur d’eau est importante.
Lorsque la quantité de vapeur est à son maximum, la pression de la vapeur d’eau est la même que la
pression d’ébullition à la température correspondante. Lorsqu’on fournit plus de vapeur d’eau que la
quantité correspondant à la saturation, le surplus se condense sous forme de brouillard (très fines gout-
telettes d’eau).
L’air pur (sans vapeur d’eau) se compose de différents gaz mélangés (voir le tableau 1.1.1-2 page 4). Dans
les calculs thermodynamiques l’air pur peut être compris simplement comme un gaz homogène (air sec)
L, qui forme avec la vapeur d’eau D un mélange binaire de gaz idéaux. S’appliquent alors :
pL Pression partielle de l’air sec (absolue)
pD pression partielle de la vapeur d’eau (absolue)
Pression totale de l’air (pression barométrique) : p = pL + pD
Équation d’état pour l’air sec : pLV = mL RL T
Équation d’état pour la vapeur d’eau : pDV = mD RD T
mD pD RL
Teneur en eau x (définition) : x = = (*)
mL pL RD

Matière Symbole Masse molaire M Constante des gaz


kg/kmol J/(kg K)

Air sec L 28,96 287,1


Vapeur d’eau D 18,02 461,40

Il en résulte les rapports suivants

pD x 0,, 6222
x = 0, 6222 ; pD = p ; pL = p.
pL 0, 6222 + x 0, 6222 + x

-2 Humidité relative et point de rosée


Par humidité relative on entend le rapport suivant :
ϕ = humidité partielle de la vapeur d’eau/pression de saturation de la vapeur d’eau à t = pD/ps(t)
Conformément à la définition, les valeurs se situent entre 0 et 1 ; les indications sont souvent données
en pourcentage.
La pression de saturation ps résulte du tableau 1.3.4-1 page 128 ou des approximations pst données
paragraphe 1.3.3-3 page 116.
Le point de rosée est la température jusqu’à laquelle il faut refroidir l’air humide, jusqu’à ce qu’il arrive
à saturation ; en-dessous de cette température, la vapeur d’eau se condense.
La différence du point de rosée est la différence entre la température de l’air et le point de rosée.
Le déficit de saturation est la différence entre la pression de saturation et la pression partielle de la
vapeur d’eau.

-3 Humidité absolue
La teneur en eau x introduite dans la partie 1.3.4-1 page 126, équation (*), est désignée la plupart du
temps comme humidité relative x de l’air. Si l’on ajoute x kg de vapeur d’eau à chaque kg d’air sec, la
masse du mélange, donc d’air humide est (1 + x) kg. On dit que l’humidité absolue de l’air est de x kg
d’air sec (indication la plupart du temps en g eau/kgas).
Pour les calculs avec de l’air humide, la quantité de référence est la masse de 1 kg d’air sec, à laquelle
est adjointe selon l’état une masse changeante de vapeur d’eau.
L’humidité absolue de l’air saturé (ϕ = 1 voire 100 %) est désignée par xS.
Une grandeur rarement utilisée est celle du degré de saturation ϕ = x/xS.

126
1.3 Données 1.3.4 Air humide
thermodynamiques…

Domines et valeurs limite : Air sec x=0; ϕ=0


Air humide
– non saturé 0 < x < xS ; 0<ϕ<1
– saturé x = xS ; ϕ=1
– sursaturé x > xS ; –

Avec x > xS, la quantité xS est disponible en phase de formation de vapeur, la proportion
x – xS en phase liquide (brouillard)) ou par t < 0 °C comme phase fixe (givre, neige).
1
Les valeurs xS figurent sur le tableau 1.3.4-1, les valeurs pD et x sur le tableau 1.3.4-2.

DONNÉES DE BASE
-4 Masse volumique et volume massique
La masse volumique de l’air humide indique la masse du mélange par rapport au volume (unité
en kgmélange/m3) :
mL + mD p p
ρ= = ρL + ρ D = L + D
V RL T RD T
pL p
ρ = 0, 00348 + 0, 00217 D en kgmélange/m3 avec pL, pD en Pa
T T
pL p
ρ = 0, 348 + 0, 217 D en kgmélange/m3 avec pL, pD en hPa (≡ mbar)
T T
p p
ρ = 0, 348 – 0,132 D en kgmélange/m3 avec p, pD en hPa
T T
L’air humide est plus léger que l’air sec. Pour les caractéristiques de l’air humide, se référer aux
tableaux 1.3.4-1 et 1.3.4-2.
Pour le volume massique, on prend normalement v = 1/Q, où des m3/kg du mélange ci-dessous seraient
compréhensibles. Sur le diagramme de Mollier, le volume massique se rapporte cependant à 1 kg d’air
sec (unité m3/kg d’air sec), soit :

V 1 ⎛ x ⎞ T
ν = = = + 1⎟ RL
mL ρL ⎜⎝ 0, 6222 ⎠ p

⎛ x ⎞ T
ν = 287,1 ⎜ + 1⎟ en m3/kgas avec p en Pa.
⎝ 0, 6222 ⎠ p
Dans la zone sursaturée, on pose x = xs, étant donné que le volume des gouttes de liquide ou des cristaux
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de glace est négligeable. La définition distincte de Q et de v peut être mise à profit. Si par exemple on
mesure le courant du volume et que l’on recherche le courant de la masse du mélange air-vapeur, on
i
utilise alors Q (mG = V Q). Si à l’inverse un changement d’état de l’air humide en découle mathémati-
quement, et qu’à partir du courant de la masse de l’air sec, on aimerait en déduire le courant du
volume V, on travaille alors avec v (V = m v).

Exemple
La densité et le volume spécifique sont à déterminer pour l’air (20 °C ; 67,7 %). La pression barométri-
que de l’air s’élève à 1 bar = 1 000 hPa = 10 5 Pa.
pS (t = 20 °C) = 23,37 hPa (tableau 1.3.4-1)
pD = ϕ pS = 0,677 . 23,37 = 15,82 hPa
1 000 15, 82
Q = 0, 348 - 0,132 = 1,18 kgmélange /m 3
293,15 293,15
15, 82
x = 0, 6222 = 0,, 010 kgeau /kgas
1 000 - 15, 82
Ê 0, 010 ˆ 293,15
v = 287,1 Á + 1˜ = 0, 855 m 3 /kgas
Ë 0, 6222 ¯ 10 5

127
1.3 Données 1.3.4 Air humide
thermodynamiques…

Tableau 1.3.4-1 – Pression de vapeur ps, Teneur en eau xs, enthalpie spécifique hs, densité Qs,
et volume spécifique vs, air saturé avec p = 1 000 hPa (calculé à partir d’équations
approximatives pour ps(t) d’après *))

*) Glück, B. : paramètres de la substance et de l’état (eau, vapeur, air), calcul de la combustion. Berlin : édition
pour le bâtiment. Deuxième édition 1991.

128
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
thermodynamiques…
1.3 Données
1.3.4 Air humide

129
1

DONNÉES DE BASE
1.3 Données 1.3.4 Air humide
thermodynamiques…

Tableau 1.3.4-2 – Données d’état de l’air humide par 1 000 hPa : pression de vapeur pD en hPa, teneur en eau x
en geau/kgas, enthalpie spécifique h en kJ/kgas (bases de calcul identiques au tableau 1.3.4-1)

Humidité relative ϕ en %

pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h

130
1.3 Données 1.3.4 Air humide
thermodynamiques…

Humidité relative ϕ en %

pD
x
h
1
pD

DONNÉES DE BASE
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
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pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h

131
1.3 Données 1.3.4 Air humide
thermodynamiques…

Humidité relative ϕ en %

pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h
pD
x
h

132
1.3 Données 1.3.4 Air humide
thermodynamiques…

-5 Enthalpie
L’enthalpie h du mélange air + vapeur d’eau est égale à la somme des différentes enthalpies se référant
à 1 kg d’air sec :
h = hL + x hD en kJ/kg
hL en kJ/kg, enthalpie de l’air
hD en kJ/kg, enthalpie de la vapeur d’eau
(Définition : hL = hD = 0 à 0 °C). 1

DONNÉES DE BASE
Différentes valeurs :
hL = cp, Lt = 1,01 t en kJ/kg
t en °C, température de l’air
cp, L en kJ/(kg K), capacité thermique massique de l’air sec
hD = r0 + cp, D t = 2 501 + 1,86 t en kJ/kg
r0 en kJ/kg, chaleur d’évaporation spécifique au point triple.
cp, D en kJ/kg K), capacité thermique massique de la vapeur d’eau

Enthalpie du mélange (par rapport à 1 kg d’air sec) :


air saturé et non saturé (0 ≤ x ≤ xs)
h = hL + x hD = 1,01 t + x (2 501 + 1,86 t) en kJ/kgas
Valeurs de calcul voir tableau 1.3.4-2.
Air sursaturé (x > xs et t > 0 °C) avec brouillard d’eau (suspension de gouttelettes)
h = 1,01 t + xS (2 501 + 1,86 t) + (x – xS) 4,19 t en kJ/kgas
Brouillard d’eau : masse x – xS ; enthalpie hW = ( x – x s ) cW t = ( x – x s ). 4,19 . t
Air sursaturé (x > xs et t < 0 °C) avec brouillard givrant
h = 1,01 t + xS (2 501 + 1,86 t) + (x – xS) (– 344 + 2,09 t) en kJ/kgas
Brouillard givrant : enthalpie hglace = (x – xS) (– rfonte + cglace t) = (x – xS) (– 344 + 2,09 t)

-6 Diagramme h, x de Mollier1
1

Le diagramme h, x de Mollier sert à simplifier les calculs concernant l’air humide et à représenter
clairement les changements d’état. Il s’agit d’un système de coordonnées obliques qui porte en abscis-
ses les valeurs x et en ordonnées les valeurs h. La présence d’un axe auxiliaire horizontal permet en
outre de faciliter la lecture des valeurs x. Sur le diagramme est dessinée la courbe de saturation (par
ex : ϕ = 100 %) qui sépare la zone d’air non saturé (au-dessus de la courbe) de celle d’air sursaturé
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(zone de brouillard, au-dessous de la courbe). En zone non saturée et à t > 0 °C, les isothermes (lignes
de températures constantes) sont des droites légèrement montantes qui bifurquent en bas vers la droite
au niveau de la courbe de saturation, et se retrouvent donc en parallèle avec les droites d’enthalpie
constante (isothermes de brouillard). On trouve représentées plus loin les courbes de même humidité
relative de l’air ϕ, de même masse volumique ρ ou/et de mêmes volumes massiques v. ρ et v corres-
pondent aux définitions du paragraphe 1.3.4-4 page 127.
La courbe de saturation, et les lignes ϕ, Q et v sont, quant à elles, dépendantes (habituellement 1,013 bar
ou 1 bar) de la pression globale p, pour laquelle a été établi le diagramme h, x. Le diagramme h, x de
Mollier est sans aucun doute, du fait même de sa clarté, toujours d’une très grande utilité, mais
aujourd’hui, le calcul des paramètres s’effectue la plupart du temps à l’aide de programmes de calcul
(une représentation détaillée incluant le calcul des valeurs concernant l’air humide se trouve en 2). Sur
la base de ces programmes de calcul, les diagrammes h, x sont reproduits automatiquement pour
n’importe quelles pressions globales p3.
Dans les pays anglophones, on utilise d’autres diagrammes (Psychrometric Charts) dits psychrométri-
ques, qui ont aussi pour base le diagramme de Mollier, mais avec des axes inversés.

1. Mollier, R. : Un nouveau diagramme pour les mélanges d’air de vapeur. ZVDI 67 (1923), page 869 à 872. Le diagramme
i, x pour les mélanges d’air de vapeur. ZVDI 73 (1929), pages 1009 à 1013.
2. Glück, B. : caractéristiques physiques et variables d’état (eau, vapeur, air), calcul de combustion. Berlin : édition de cons-
truction, 2e édition 1991.
3. Voir également les abaques de l’AICVF.

133
1.3 Données 1.3.4 Air humide
thermodynamiques…

20

0%
60
°C

=1
ϕ
50 40
60
st. 40 80
h con
ϕ= 1

Température t
ϕ=
h2

12
ρ = con 10 0%

5
st. 30
t1 = const. Is
de othe ϕ=
t1 > 0

10
(x – xs)cW t1
br rm

h=

0
ou e
x cp, D t1 illa 20

75
rd
t1
h3

kJ
Courbe
=

/kg
de saturation 10
co

50
ns

v = const.
t
h2

.
=

cp,L t1
co

25
t = 0 °C
ns
t.

0
Axe auxiliaire x

0
– 10
h
=

h1
0

t2 < 0 r0 x
=
co

0 10 20 30 geau /kgas 40
h4

ns
=

t.
co

Teneur en eau (humidité absolue) x


ns
t2

t.
=c

0 20 40 hPa 60
on

x
st.

⎮(x – xS) ⋅ (– rfonte + cglace t2)⎮ Pression partielle de vapeur d’eau pD

Fig. 1.3.4-1 : Élaboration du diagramme h, x pour Fig. 1.3.4-2 : Diagramme de l’air humide d’après Mollier
l’air humide d’après Mollier. (pression de l’air : 1,013 bar = 1 013 hPa).

-7 Changements d’état de l’air humide


-7.1 Mélange
En mélangeant deux quantités d’air m1 et m2 de l’état 1 et 2, le point caractéristique du mélange M se
situe sur les lignes droites reliées par les points 1 et 2 (fig. 1.3.4-3) :

m1h1 + m2 h2 m x + m2 x2
hM = ; xM = 1 1
m1 + m2 m1 + m2

1M m2
Intervalle : = .
2 M m1

1 2
t t
=1 =1
ϕ ϕ
M 1
h1

h2

2
h2

hM

h1

x2 xM x1 x x1 = x2 x

Fig. 1.3.4-3 : Changement d’état lors du mélange Fig. 1.3.4-4 : Changement d’état lors du chauffage
de deux masses d’air m1 (état 1) et de l’air de 1 à 2.
m2 (état 2) vers l’état M (point de
mélange).

-7.2 Réchauffage
La modification de l’état s’effectue sur la ligne x = constante (isohygre) vers le haut (fig. 1.3.4-4) :
h2 = h1 + qapport ; x2 = x1.

134
1.3 Données 1.3.4 Air humide
thermodynamiques…

-7.3 Refroidissement
Lors du refroidissement, deux cas sont à différencier (fig. 1.3.4-5) :
1

t 2 2'
1
ϕ=

1
h1
KF'

h 2'
h2 Fig. 1.3.4-5 : Changement d’état lors du refroidissement de l’air :
température de surface froide en dessous du point

DONNÉES DE BASE
KF de rosée de 1 à 2 (refroidissement humide), ou au-dessus
du point de rosée de 1 à 2 (refroidissement sec).
x2 x1 x

a) La température de la surface froide se situe en dessous du point de rosée de l’air au point KF. On
peut s’imaginer le changement d’état de l’air comme le mélange de l’air qui doit être refroidi (point 1)
avec la couche limite contenant l’air saturé de la température de surface froide, qui est prise comme
constante. Le point mélange se situe par conséquent sur la ligne de liaison droite des deux points carac-
téristiques. Il représente le point final, l’extrémité 2 du changement d’état. Le changement d’état de l’air
résultera en effet des températures de surface localement distinctes du réfrigérant à air comme on peut
le voir sur la fig. 4.3.2-14 (voir paragraphe 4.3.2-3 page 1188). On parle de refroidissement humide.
Concernant le processus de refroidissement et de déshumidification, il importe peu de savoir s’il s’agit
de refroidisseur à plaques ou de refroidisseur à air humide (laveur à eau froide) :
h2 ≈ h1 – ⏐qévacué⏐ ; Δx = x1 – x2.
b) La température de surface du refroidisseur à plaques se situe au-dessus du point de rosée de l’air
(point KF ′ ). Il en résulte un refroidissement sec le long des isohygres (x = constante), sans pouvoir
atteindre le point de rosée, jusqu’au point final 2′ :
h2 = h1 – ⏐qévacué⏐ ; Δx = x1 – x2.
-7.4 Humidification
L’humidification de l’air s’opère de deux façons diamétralement opposées (fig. 1.3.4-6) :

2' t1
t 1
1
2 ϕ=
4
h 2'

3
Fig. 1.3.4-6 : Changement d’état lors de l’humidification de l’air :
h1

humidification de l’eau de 1 à 2, humidification de la vapeur


h2
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de 1 à 2′, cas exceptionnel de laveur à eau chaude de 3 à 4.


x1 x2 x2' x

L’eau est amenée sous forme finement vaporisée (par exemple par un gicleur) puis transférée sous forme
de vapeur. L’énergie vers le changement de phase vient de l’air, qui est refroidit sensiblement. Au
niveau du bilan, seule l’enthalpie de l’eau liquide hW = cW tW sera rapportée. (Si de l’eau pulvérisée non
évaporée s’écoule en phase terminale à une température plus basse qu’à son arrivée, il faudrait tenir
compte du courant de chaleur de l’eau.) L’enthalpie de l’air change en fonction de la quantité d’évapo-
ration dx :
dh = hW dx = cW tW dx
dh/dx = hW = cW tW = 4,19 tW en kJ/kgeau
Étant donné que tW est supérieur à 0 °C (tW > 0 °C), le changement d’état s’effectue avec une légère
augmentation au-dessus de l’isenthalpe h1 de l’état 1 vers l’état 2. La direction du changement d’état
dh/dx ou bien Δh/Δx peut être déduit de l’échelle de délimitation du diagramme h, x habituel (voir le
tableau correspondant).
Le cours réel du changement d’état dépend fortement de la conception du « laveur d’air » (façon pompe,
pulvérisation, eau-air, etc.) (voir aussi paragraphes 4.3.4 page 1207 et 4.5.4 page 1527).
Indication : avec un laveur à eau chaude (encore peu utilisé), qui humidifie également, on doit en plus
considérer l’apport de chaleur qapport par kgas :
dh = hWdx + dqapport

135
1.3 Données 1.3.4 Air humide
thermodynamiques…

Le changement d’état conduit ensuite à une autre augmentation de la température de l’air, selon la
fig. 1.3.4-6, par exemple de 3 à 4 (comparer également avec la fig. 4.3.4-1 page 1208).
La vapeur d’eau est insufflée directement dans l’air. En général, il s’agit de vapeur saturée avec l’enthal-
pie h′′, qui provoque le changement d’état dh/dx = h′′. En raison de la grandeur de h′′, le changement
d’état se déroule de 1 à 2′, la plupart du temps avec une très faible augmentation par rapport à
l’isotherme t1.
Exemple
À quelle enthalpie spécifique l’air augmente t-il lorsque par kg d’air :
a) 4 g d’eau à 20 °C
b) 4 g de vapeur saturée sous 1,5 bar (les faibles surchauffes ne sont pas prises en compte) sont absorbés
par l’air ?
a) Δh = 4,19 . 20 . 0,004 = 0,34 kJ/kgas
b) h′′ = 2 693,4 kJ/kgvapeur d’eau (d’après le tableau 1.3.3-3)
Δh = 2 693,4 . 0,004 = 10,77 kJ/kgas.
En même temps se produit une augmentation de la température

h′′ – 2 501 – 1, 86 t1
t2′ – t1 ≈ . Δx acheminé
1, 01 + 1, 86 x1
Si on prend t1 = 10 °C et x1 = 0,002 kgeau/kgas, alors t2’ – t1 ≈ 0,7 K.
-7.5 Humidification adiabatique
Ce changement d’état correspond à l’humidification avec de l’eau, au cours de laquelle la chaleur néces-
saire à l’évaporation provient exclusivement de l’air. C’est par exemple le cas avec un laveur, dans
lequel on vaporise de l’eau en circuit fermé. On admet à nouveau pour le changement d’état :
dh/dx = cW tW = 4,19 tW en kJ/kgeau
La température de l’eau mesurée lors de ce processus est appelée température à bulbe humide, car elle
se mesure avec une grande précision par un thermomètre humide que l’on met en mouvement dans l’air.
On l’appelle aussi température limite de refroidissement, car c’est la température la plus basse à laquelle
il est possible de refroidir de l’air non saturé. Pour un état donné, on trouve la température à bulbe
humide en ralentissant les isothermes au-dessus de la courbe de saturation, qui passe par l’état de l’air
n° 1 (fig. 1.3.4-7). Étant donné que l’augmentation dh/dx est très faible à des températures basses de
l’eau, les isothermes mesurés à l’aide de thermomètres à bulbe humide et les isenthalpes sont très
rapprochés.

Fig. 1.3.4-7 : Changement d’état lors Fig. 1.3.4-8 : Changement d’état lors
d’une humidification adiabatique de la déshumidification de l’air
de l’air. par : refroidissement de 1 à 2,
par absorption de 1 à 2′.

-7.6 Déshumidification
Quantitativement, il existe des techniques très différentes pour déshumidifier l’air (fig. 1.3.4-8) :
Refroidissement de l’air avec des températures superficielles inférieures au point de rosée de l’air. Ce
procédé conventionnel a déjà été décrit au paragraphe 1.3.4.7-3 page 135 (comme la fig. 1.3.4.-5 le
montre, la température de sortie de l’air (état 2) n’est en aucun cas rattachée au point de rosée apparte-
nant à l’état 1).
À l’étranger, on utilise le facteur S/T pour définir le déroulement de la déshumidification :
S/T = chaleur sensible/chaleur totale

136
1.3 Données 1.3.5 Transmission de chaleur
thermodynamiques…

Ceci figure sur le diagramme h, x par la relation existant entre les intersections S et T. À strictement
parler, la chaleur sensible n’est à appliquer qu’au changement de température, c’est-à-dire qu’on doit
utiliser le rapport des intersections S′/T.
Un inconvénient à ce procédé de déshumidification réside dans le fait que le fonctionnement de la batte-
rie nécessite de basses températures et en général un réchauffement ultérieur de l’air.
Les procédés par sorption (voir aussi paragraphes 4.3.4-2 page 1220 et 4.4.3-1 page 1464) constituent une
partie de la déshumidification de l’air, par exemple sur la surface fixe de l’absorbant (par exemple gel de
silice) en phase liquide (eau). De ce fait, l’enthalpie de la vapeur d’eau dans l’air |hD dx| – laquelle
se compose principalement de la chaleur de condensation (enthalpie spécifique d’évaporation) |r dx| ≡
|Δhv dx| – et la chaleur de formation |ΔhB dx| sont libres dans le corps fixe. Si ce dernier est refroidi par
1
l’air (technique habituelle), alors l’air connaît une hausse de température. Ceci se rapproche de très près

DONNÉES DE BASE
du processus non isothermique (l’enthalpie |hD dx| retourne vers l’air)
dh ≈ ΔhB dx,
duquel le changement de température indiqué de 1 à 2′ résulte en raison de dx < 0 (déshumidification).
La chaleur de fusion doit naturellement être amenée de nouveau par la désorption. Inconvénient de la
déshumidification par sorption : en général, le refroidissement nécessaire de l’air.

1.3.5 Transmission de chaleur1


1

On entend communément par transmission de chaleur le transfert de la chaleur par conduction, convec-
tion et rayonnement.
Conduction : la chaleur se propage à l’intérieur d’un corps de particule à particule par interactions inter-
moléculaires, les particules étant au repos.
Convection : le transfert de la chaleur s’effectue d’un fluide (liquide ou gaz) vers un corps solide ou
inversement, par exemple de l’air vers un mur, les particules se déplaçant les unes vers les autres.
Rayonnement : il s’agit d’un transport d’énergie par ondes électromagnétiques. Le rayonnement thermi-
que se produit d’un corps à un autre sans support matériel.
Dans le processus technique de transfert thermique, les trois modes de transmission de la chaleur inter-
fèrent sous des formes diverses et variées. Ces processus peuvent se dérouler de façon stationnaire ou
non. Les principales relations concernant le transfert thermique stationnaire sont rassemblées ci-après.
Feuilles de calcul détaillées : VDI Atlas thermique, édition VDI Düsseldorf ; notions et paramètres DIN
1341:1986-10 ; formules et unités DIN 1345:1993-12 ; VDI 2055:1994-07.

-1 Conduction thermique
-1.1 Mur plan
Flux de chaleur ou plutôt densité du flux de chaleur à travers un mur plan à une couche et courbe de
température (fig. 1.3.5-1)
λ A Δt Q λ
Q = A Δt = = AΛ Δt en W notamment q = = Δt en W/m2
s Rλ A s
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Q en W Flux de chaleur
q en W/m2 Densité du flux de chaleur
λ en W/(m.K) Conductivité thermique
s en m Épaisseur de la couche
A en m2 Surface
Δt en K Différence de température
Rλ en m2.K/W Résistance thermique Rλ = s/λ
Λ en W/(m2 .K) Coefficient de transmission d’énergie thermique Λ = λ/s
Flux de chaleur à travers un mur à plusieurs couches et courbe de température (fig. 1.3.5-2)
Q Δt Δt Δt Δt
q = = 1 = k = n = en W/m2.
A s1 sk sn ⎛ s1 s2 sn ⎞
λ1 λk λn ⎜⎝ λ + λ + … + λ ⎟⎠
1 2 n

1. Nouvelle ébauche du Dr Bernd Glück, ingénieur à Jössnitz, pour la 67e édition appuyée sur :
Glück, B. : transmission de chaleur, évacuation de chaleur des surfaces chauffées et tuyauteries (2e édition).
Berlin : édition pour le bâtiment 1990.
Glück, B. ; Nebeck, A. : carte de travail du chauffage de la Firme ROM, Hambourg 1992.

137
1.3 Données 1.3.5 Transmission de chaleur
thermodynamiques…

On doit calculer individuellement la courbe de température pour chacune des couches

sk s
Δtk = tk – tk +1 = q en K, par exemple Δt1 = t1 – t2 = q 1 .
λk λ1
Les températures sont progressivement indiquées par couche
sk s
tk +1 = tk – q en °C, par exemple t1 – q 1 .
λk λ1
Couches

Fig. 1.3.5-1 : Courbe de température sur un mur Fig. 1.3.5-2 : Courbe de la température sur un mur
plat à une couche. à plusieurs couches.

-1.2 Paroi cylindrique


Flux de chaleur à travers une paroi cylindrique à plusieurs couches (fig. 1.3.5-3)

2 π L Δt
Q = en W
⎛ 1 d2 1 d3 1 d n +1 ⎞
⎜⎝ λ ln + ln + … + ln
1 d1 λ2 d2 λn d n ⎟⎠
Q en W Flux de chaleur
L en m Longueur du cylindre
d en m Diamètre
Δt en K Différence de température
λ en W/(m.K) Conductivité thermique

Fig. 1.3.5-3 : Structure d’une paroi cylindrique à plusieurs couches.

Courbe de température pour une paroi cylindrique à plusieurs couches


La courbe de température doit être dessinée séparément pour chacune des couches.

138
1.3 Données 1.3.5 Transmission de chaleur
thermodynamiques…

Q d
Δtk = ln k +1 en K,
2 π L λk dk

Q d
Par exemple Δt1 = ln 2 .
2 π L λ1 d1
Les températures prises au niveau de chacune des couches donnent les résultats suivants :

Q d
1
tk +1 = tk – ln k +1 en °C,
2 π L λk

DONNÉES DE BASE
dk

Q d
Par exemple t2 = t1 – ln 2
2 π L λ1 d1
Exemple
Un tube d’un diamètre extérieur de d1 = 0,030 m avec une température de surface de t1 = 500 °C, est
calorifugé à deux reprises : en briques de Kieselgur s1 = 30 mm (d2 = 0,090 m), λ1 = 0,17 W/(m.K) et
en panneau de laine de verre s2 = 30 mm (d3 = 0,150 m), λ2 = 0,07 W/(m.K). Le revêtement extérieur
en tôle a une température t3 = 30 °C.
Quel est le flux de chaleur par mètre de longueur, et à quelle température maximale la laine de verre
est-elle exposée ?

2 π .1.(500 – 30)
Q = = 214, 6 W
⎛ 1 0, 09 1 0,15 ⎞
+
⎝⎜ 0,17 0, 03 0, 07 0, 09 ⎠⎟
ln ln

214, 6 0, 09
t2 = 500 – ln = 279, 3 °C ou
2 π .1. 0,17 0, 03
214, 6 0,15
t2 = 30 + ln = 279, 2 °C
2 π ⋅1⋅ 0, 07 0, 09
-1.3 Conductivité thermique
Les valeurs sont indiquées dans les tableaux 1.3.5-1 à 1.3.5-9 et les fig. 1.3.5-4 à 1.3.5-6. La conducti-
vité thermique dépend de la structure du matériau (tableau 1.3.5-1), de la densité (fig. 1.3.5-4), de la
température (voir aluminium, tableau 1.3.5-2 ; de la mousse de polyuréthane rigide, tableau 1.3.5-6 de
même que fig. 1.3.5-5 et 1.3.5-6), de l’humidité (voir sable, tableau 1.3.5-3) et de la pression (fig. 1.3.5-
6). Il s’agit de valeurs moyennes en situation réelle.
Tableau 1.3.5-1 – Conductivité thermique de différents types de matières
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Matière λ en W/(m.K)

Métaux purs 10 … 458

Alliages 13 … 113

Pierres naturelles 1,5 … 3,5

Matériaux de construction 0,2 … 3,5

Isolants organiques 0,02 … 0,07

Isolants non organiques 0,03 … 0,11

Gaz 00,01 … 0,2

Air à 0 °C 0,024

Liquides 0,13 … 068

Équations approximatives relatives à la conductivité de l’air et de l’eau ci-après.

139
1.3 Données 1.3.5 Transmission de chaleur
thermodynamiques…

Approximation pour l’air sec d’après 1


En W/(m.K) dans la zone t = –20 °C… 200 °C, p = 1 bar :
λ = 2,4178 . 10–2 + 7,634878 . 10–5 t – 4,663859 . 10–8 t2 + 4,612639 . 10–11 t3 (erreur < 0,01 %)
Approximation pour l’eau d’après2
En W/(m.K) dans la zone t = 10 °C… 200 °C :
λ = 5,587913 . 10–1 + 2,268458 . 10–3 t – 1,248304 . 10–5 t2 + 1,890318 . 10–8 t3 (erreur < 0,22 %)
Tableau 1.3.5-2 – Conductivité thermique de métaux à une température de t = 20 °C, suivant indication

Matériau λ en W/(m.K) Matériau λ en W/(m.K)

Métaux

Aluminium Or (pur) 295

– 100 °C 230 Cuivre, pur 393

0 °C 220 Cuivre commercial 372

200 °C 205 Magnésium 159

400 °C 193 Nickel 59

Duralumin 165 Platine 71

Antimoine 21 Mercure 10

Plomb 35 Argent 458

Chrome 86 Bismuth 10

Fer 67 Tungstène 197

Fonte grise 42 … 63 Zinc 109

Acier 0,2 % C 50 Étain 63

Acier 0,6 % C 46

V2A 18 Cr ; 8 % Ni 21

Alliages

Acier au nickel-chrome 15 Laiton (MS 58 ; MS 60) 113

Constantan 16 Monel 505 (60 °C) 20

Acier invar (alliage fer-nickel) 23 Titane 16

Manganin (alliage de résistance) 22 Alliage de Wood 13

1. Glück, B. : Paramètres de la substance et de l’état (eau, vapeur, air), calcul de la combustion. Berlin : édition pour le bâti-
ment, 2e édition 1991 (ISBN 3-345-00487-9).
2. Glück, B. : Paramètres de la substance et de l’état (eau, vapeur, air), calcul de la combustion. Berlin : édition pour le bâti-
ment, 2e édition 1991 (ISBN 3-345-00487-9).

140
1.3 Données 1.3.5 Transmission de chaleur
thermodynamiques…

Tableau 1.3.5-3 – Conductivité thermique des matériaux de construction dans des conditions de fonctionnement à
une température t = 20 °C (utiliser pour les calculs justificatifs les valeurs techniques de référence
relatives à la protection contre la chaleur et l’humidité, ce d’après DIN V 4108-4:2002-02
et DIN EN 12524:2000-07) (densité à remplacer par masse volumique) 1

Matériau de construction Masse volumique λ en W/(m.K)


en kg/m3
1
Plaques d’amiante ciment 2 000 0,58
Asphalte
Béton
2 000 … 2 300 0,70 … 0,9
1
Béton de gravier ou de gravillon avec structure fermée 240 2,1

DONNÉES DE BASE
Béton de granulats légers avec une texture caverneuse 1 600 0,81
et des agrégats non poreux 1 800 1,1
2 000 1,4
Béton de granulats légers avec une texture caverneuse 600 0,22
et des agrégats poreux 1 400 0,57
2 000 1,2
Plâtre comme matériau de remplissage (densité en vrac) 1 000 0,19
Bitumes 1 100 0,17
carton bitumé 1 000 … 1 200 0,14 … 0,23
terrain, sec 1 000 … 2 000 0,15 … 0,6
terrain, 10 % d’humidité 1 000 … 2 000 0,50 … 2,00
terrain, 20 % d’humidité 1 000 … 2 000 0,75 … 2,7
carreaux de céramique 2 000 1,0
gypse crépissage sans supplément 1 200 0,35
dalle à parois à base de Gypse selon DIN 18 163, 600 0,29
aussi avec pores, cavités, matériaux de remplissage 750 0,35
ou suppléments 900 0,41
1 000 0,47
1 200 0,58
900 0,21
Plaques de plâtre à parement de carton 2 500 0,8 … 1,1
verre (verre de vitre) 2 800 3,5
Granit 1 100 0,16 … 0,23
caoutchouc (mou) 1 150 0,16
Ébonite 790 0,15
Bois
Balsa ≈ 200 0,06 … 0,075
Cèdre 300 … 400 0,075 … 0,12
Peuplier, tilleul 400 … 500 0,08 … 0,14
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Pin, sapin 500 … 600 0,11 … 0,165


Orme, érable 600 … 700 0,125 … 0,185
bouleau, hêtre 700 … 800 0,145 … 0,21
frêne, chêne 800 … 900 0,17 … 0,23
Buis 900 … 1 000 0,185 … 0,25
panneaux de fibres de bois durs selon DIN 68 750 1 000 0,17
panneaux de fibres de bois poreuses selon DIN 68 750 ≤ 200 0,045
et panneaux de fibres de bois bitumées selon DIN 68 752 ≤ 300 0,056
Panneaux de particules 700 0,13 … 0,17
Scories de haut-fourneau 2 500 … 3 000 0,57
matériau de déchar