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Semaine 3

Objectifs :
- spécifier et expliquer les notions de bases liées à l’amortissement
- décrire les types d’immobilisation
- comptabiliser l’entrée des immobilisations

Chapitre II : Régularisation des comptes d’immobilisations : amortissements

Introduction
Lorsqu’une entreprise s’attaque à la clôture de ses comptes, elle doit effectuer un certain
nombre de travaux comptables. Réunis au sein d’un processus de révision comptable, ils
comprennent notamment un travail de saisie d’écritures de régularisation des comptes
d’immobilisation. Une écriture de régularisation des comptes d’immobilisation est une écriture
comptable dont l’objectif est d’ajuster le solde des comptes d’immobilisation du plan
comptable de l’entreprise.
Ainsi, l’objectif général de ce chapitre vise à maîtriser les traitements comptables relatifs aux
amortissements aux régularisations des comptes d’immobilisation. Plus précisément, à la fin
du chapitre, les étudiants/participants seront capables de
- spécifier et expliquer les notions de bases liées aux amortissements,
- décrire les types d’immobilisation,
- d’évaluer et calculer les amortissements,
- enregistrer les écritures de fin d’exercice

I Classification des immobilisations


Les immobilisations sont constituées des biens matériels et immatériels créés ou acquis par
l’entreprise en vue de ses activités productrices. Elles figurent au bilan pour leur coût d’achat
ou coût de production ou valeur d’apport ou valeur actuelle. Du fait de l’utilisation ou de tout
autre cause comme l’obsolescence, certaines immobilisations n’auront plus aucune valeur au
bout d’une certaine période.
Du fait de cette dépréciation, l’entreprise ne peut récupérer l’emploi qu’elle a financé lors de
l’achat de l’immobilisation. La valeur des immobilisations qui se déprécient constitue dès lors
un coût qu’il est nécessaire d’étaler sur la durée d’utilisation des immobilisations. Les

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immobilisations ainsi entrées dans le patrimoine de l’entreprise font l’objet périodiquement
d’amortissement qui constate la dépréciation de leur valeur.

Les immobilisations sont des emplois irréversibles non consommées par leur 1er usage
destinées à servir pendant plusieurs exercices. Ce sont des éléments corporels et incorporels
destinés à servir de façon durable à l'activité de l'entité. Ils ne se consomment pas par le premier
usage. A priori, leur durée est de plus d'un an. Certains biens de peu de valeur ou dont la
consommation est très rapide peuvent être considérés comme entièrement consommés dans
l'exercice de leur mise en service et, par conséquent, ne peuvent pas être classés dans les
immobilisations. Il est utile de distinguer les immobilisations d'exploitation des
immobilisations hors activités ordinaires. Il y a trois (03) types d’immobilisations :
- Immobilisations incorporelles : Biens détenus par une entité soit pour être utilisés dans
la production de biens et services soit pour être loués à des tiers, soit à des fins
administratives. Ces biens doivent aussi être utilisés sur plusieurs exercices. Ils
regroupent ceux acquis en pleine propriété, en nue-propriété, en usufruit, en location-
vente et en crédit-bail.
- Immobilisations corporelles : actif non monétaire identifiable sans substance physique,
contrôlé par l’entité qui a le pouvoir d’obtenir des avantages économiques futurs. Un
actif est identifiable s’il :
 a) est séparable, c'est-à-dire qu'il peut être séparé de l'entité et être vendu,
transféré, concédé par licence, loué ou échangé, soit de façon individuelle, soit
dans le cadre d'un contrat, avec un actif ou un passif liés; ou
 b) résulte de droits contractuels ou d'autres droits légaux, que ces droits soient
ou non cessibles ou séparables de l'entité ou d'autres droits et obligations.
Une entité contrôle ses avantages si ces connaissances sont protégées par des droits
légaux. Les avantages économiques futurs résultent des produits découlant de la vente
de biens ou services, des économies de coûts ou d’autres avantages résultant de
l’utilisation de l’actif par l’entité.
- Immobilisations financières : Catégorie d'immobilisations constituées par les titres de
participations, les autres titres immobilisés et les créances liées à ces participations.
Les immobilisations sont enregistrées dans la classe 2 comptes d’actif immobilisés.
21 Immobilisations Incorporelles
22 ; 23 ; 24 Immobilisations Corporelles

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25 ; 26 ; 27 Immobilisations Financières
Application : parmi les immobilisations suivantes qu’elles sont celles qui sont des
immobilisations corporelles, incorporelles ou financières : Prêts, Brevet, Ordinateur, chaises,
tracteurs agricoles, Titre immobilisés
Réponse :
Immobilisations Incorporelles :

II Valorisation et comptabilisation des immobilisations


La méthode d’évaluation des éléments d’Actif Immobilisés inscrits en comptabilité est fondée
sur la convention du coût historique et sur l’application des principes généraux de prudence et
de continuité de l’exploitation.
Le coût historique est constitué selon l’article 36 du droit comptable :
- soit par le coût réel d’acquisition en cas d’achat
- soit par le coût réel de production en cas de production (production immobilisée)
- soit par la valeur d’apport en cas d’apport en société
- soit par la valeur actuelle en cas d’échange ou acquisition à titre gratuit.
Le coût réel d’acquisition d’une immobilisation corporelle est formé de trois éléments :
- Le prix d’achat définitif indiqué par la facture
- Les charges accessoires directement rattachables à l’opération d’achat (transport,
assurance, droit de douanes)
- Les charges d’installations nécessaires pour mettre le bien en état d’utilisation
(préparation, montage mise en route).

Ces éléments s’étendent taxes comprises si l’entreprise n’est pas habileté à déduire la TVA,
dans le cas contraire, ce sont des éléments hors taxes.
Sont exclus du Coût réel d’acquisition les droits de mutation, les honoraires, les frais d’actes
(actes notariés) et les charges financières sauf si l’emprunt concerné présente un lien direct
avec une opération d’achat.

II 1 Cas d’entreprise non habileté à déduire la TVA


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Coût réel d’acquisition = Prix d’achat convenu TTC + Frais accessoires TTC + Frais d’installation TTC

Exemple : La société CRAIM achète une voiture TOYOTA à 5 900 000 F TTC. Les frais liés
à l’achat sont estimés à 1 180 000 F TTC. Calculer le coût réel d’achat de la TOYOTA (TVA
non déductible) et comptabiliser.
Réponse : CA = 5 900 000 + 1 180 000
CA= 7 080 000 F
Date
245 Matériel de transport 7 080 000
404/4812 Fourn. Acquis. Cour. d’Im. 7 080 000
Acquisition d’immobilisation

Application : la société BEKA importe de France pour son utilisation un micro-ordinateur à


500 000 F, les accessoires comprennent les frais aérien 87 500F, assurance 20 000 F, douanes
42% (prix d’achat + coût assurance fret), installation 10 000 F réglé par virement bancaire.
TAF : déterminer le coût réel d’acquisition et passer les écritures nécessaires (la société n’est
pas habileté à déduire la TVA).
Rép : CA = (500 000 + 87 500 + 20 000 + 10 000) *1,18 + (500 000 + 87 500 + 20 000)*42%
CA = 983 800
Date
2441 Matériel de bureau 983 800
404 Fourn. Acquis. Cour. d’Im 617 500
442. Etat, autres impôts et taxes 366 300
Acquisition d’immobilisation

404 Fourn. Acquis. Cour. d’Im 617 500
442. Etat, autres impôts et taxes 366 300
521 Banque 983 800
Règlement

II 2 Cas d’entreprise habileté à déduire la TVA


Coût réel d’acquisition = Prix d’achat convenu HT + Frais accessoires HT déductible + Frais d’installation HT déductible

Exemple : La société CRAIM achète une voiture TOYOTA à 5 900 000 F TTC. Les frais liés
à l’achat sont estimés à 1 180 000 F TTC. Calculer le coût réel d’achat de la TOYOTA (TVA
entièrement déductible) et passer les écritures nécessaires

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Rép : CA = (5 900 000 + 1 180 000)/ 1,18
CA = 6 000 000
Date
245 Matériel de tansport 6 000 000
4451 Etat, TVA récup sur immob 1 080 000
404/4812 Fourn. Acquis. Cour. d’Im 7 080 000

Application : Le 27/12, la société KAMOU acquiert un PARK AUTOMOBILE à 25 000 000


HT payé par chèque. La société bénéficie du droit de déductibilité de la TVA.
TAF : quel est son coût d’achat.
Rép : CA = 25 000 000
27/12
23 Batiment 25 000 000
4451 Etat, TVA récup sur immob 4 500 000
404/4812 Fourn. Acquis. Cour. d’Im 29 500 000

III Amortissement

III 1 Définition
L’amortissement consiste à répartir le montant amortissable du bien sur la durée d’utilité selon
un plan prédéfini. Le montant amortissable est égal à la différence entre la valeur d'entrée du
bien et sa valeur résiduelle probable à l'issue de la période d'utilisation prévue. La valeur
résiduelle prévisionnelle et la durée d’utilité d’un actif doivent être révisées au moins à chaque
fin d’exercice et, si les attentes diffèrent par rapport aux estimations précédentes, les
changements doivent être comptabilisés comme un changement d’estimation comptable.
L’amortissement est la constatation comptable d’un amoindrissement de la valeur d’une
immobilisation qui se déprécie de façon certaine et irréversible dans le temps avec l’usage ou
en raison d’un changement de technique ou de toute autre cause. Du fait des difficultés de
mesure de cet amoindrissement, l’amortissement procède d’une répartition programmée selon
un plan d’amortissement du coût du bien sur sa durée probable d’utilisation. Toute modification
significative des conditions d’utilisation du bien justifie la révision du plan d’amortissement
en cours d’exécution. À ne pas confondre avec l'amortissement du capital ni avec
l'amortissement d'un emprunt, lequel signifie remboursement.
L’amortissement joue le rôle économique et financier.
- Au plan économique. l’amortissement constitue une charge normale d’exploitation qui
doit être enregistrée, et ce bien qu’elle ne corresponde pas à une sortie de fonds. Le

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caractère imprécis de l’amortissement ne peut justifier l’abstention de l’entreprise en
cette matière : en ne pratiquant pas les amortissements normaux, on aboutit à la
présentation d’un bilan inexact à l’actif surestimé et à un résultat faussé car trop
favorable (bénéfice fictif). La pratique de l’amortissement permet de maintenir intact
le capital. Les fonds retenus sur le résultat à titre de charges, donc non distribués,
permettent le renouvellement des immobilisations amorties, sans avoir recours aux
capitaux propres ou à l’endettement. L’amortissement est donc une source
d’autofinancement.
- Au plan financier : le montant global des amortissements pratiqués chaque année
constitue une « ressource interne » qui contribue au financement des nouvelles
immobilisations. Ajouté au bénéfice, ce montant détermine la capacité
d’autofinancement (cash-flow) de l’entreprise.

III 2 Terminologie

- Valeur d’origine (VO)


C’est le coût d’acquisition où la valeur d’entrée hors taxe déductible. Elle représente la base
d’amortissement. En réalité, le montant amortissable d’un bien est égal à la différence entre la
valeur d’entrée du bien et sa valeur résiduelle probable à l’issue de la période d’utilisation
prévue. Dans la pratique, la valeur résiduelle d’un bien est souvent insignifiante et en
conséquence sans importance pour le calcul du montant amortissable. S’il apparaît que la
valeur résiduelle n’est pas négligeable, elle est estimée à la date d’acquisition du bien ou à la
date de toute réévaluation ultérieure du bien, sur la base de la valeur de réalisation qui prévaut
à cette date pour les immobilisations similaires ayant atteint le terme de leur utilisation et ayant
été utilisées dans des conditions semblables à celles dans lesquelles l’immobilisation sera
utilisée. Dans tous les cas, la valeur résiduelle brute est réduite des frais estimés de la revente
qui seront supportés à la fin de la durée d’utilisation de l’actif.

- Durée probable de vie


C’est le temps possible d’utilisation du bien tenant compte de l’usure des conditions
d’utilisation et des évolutions technologiques qui peuvent réduire prématurément la durée de
vie de l’immobilisation.

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- Taux d’amortissement
Fonction de la durée probable d’utilisation, le taux d’amortissement est obtenu en divisant 100
par la durée d’immobilisation, laquelle durée est exprimée en année.
100
𝑇=
𝑛

- Date de mise en service


C’est la date à laquelle l’immobilisation est effectivement utilisée.

- Annuité d’Amortissement
Fraction d’amortissement imputable chaque année et obtenu par l’application du taux sur la VO
où sur la Valeur Nette ou sur la VCN dans certains cas.
Annuité d’amortissement notée A :
𝑉𝑂𝑡 𝑉𝑂𝑡𝑝 𝑉𝑂𝑡𝑚
𝐴= = =
100 1200 36000
𝑉𝐶𝑁 = 𝑉𝑂 − ∑ 𝐴

Le calcul d’amortissement se fait en fin d’exercice comptable. Avec le référentiel national et


le système OHADA, l’exercice comptable coïncide avec l’année civile. La durée de l’exercice
est exceptionnellement inférieure à douze mois pour le premier exercice débutant au cours du
premier semestre de l’année civile. Cette durée peut être supérieure à douze mois pour le
premier exercice commencé au cours du deuxième semestre de l’année.
Lorsqu’une immobilisation est acquise en cours d’exercice, la première annuité est régularisée
(réduite) au prorata du temps. Le calcul de la durée se fait soit en mois, soit en jours à partir de
la date de mise en service et en comptant tout mois pour 30 jours. Si la date de mise en service
n’est pas présentée, prendre la date d’acquisition.
Remarque : Il existe :
- des immobilisations soumises à l’amortissement : ce sont des immobilisations
amortissables (exemple : bâtiment, frais d’établissement, matériels et outillages…) ;
- des immobilisations non amortissables : ce sont des immobilisations qui ne s’usent pas
physiquement, leurs emplois restent insensibles aux mutations technologiques.
Cependant en cas de perte de valeur, elles sont plutôt provisionnées : c’est le cas des
terrains (sauf agricole, forestier, terrains de gisement, titre de participation, fonds
commercial).

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