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QUELQUES REFERENCES
Des matériaux
(J.P. BAÏLON, J.M DORLOT, 3e édition, Montréal, Presses internationales Polytechnique)
Chapitre 1
Introduction
Les matériaux sont des solides que l’homme élabore et utilise non seulement pour fabriquer ses
maisons, ses vêtements, ses moyens de transport (automobiles, avions, bateaux, engins spatiaux),
ses moyens de communication et d’information, mais aussi pour construire son équipement
industriel et aménager son environnement (équipement collectif, routes, ponts, aménagements
urbains).
Traditionnellement, les matériaux ont été classés en métaux, céramiques, verres, textiles,
polymères et matériaux composites, compte tenu à la fois de certaines propriétés caractéristiques,
des méthodes d’obtention et de leur destination industrielle. Chacune de ces grandes divisions
avait sa propre nomenclature, sa méthodologie, ses normes, de sorte que les comparaisons entre
les divers matériaux étaient souvent difficiles. Mais une théorie unifiée de tous les matériaux s’est
progressivement développée ; elle est fondée sur leur structure moléculaire.
Leurs propriétés macroscopiques, telles que la ductilité, la fragilité, les déformations plastiques,
sont interprétées par les différents types de liaison métallique, ionique, covalente, etc., ou par les
structures cristallines et par les mouvements de dislocation.
Paradoxalement, alors que les progrès de notre civilisation sont en partie conditionnés par les
matériaux dont elle dispose, la science des matériaux est toute récente.
Les matériaux se divisent en deux classes, suivant qu’ils sont cristallins ou amorphes. Les
matériaux cristallins comprennent les métaux, une grande partie des céramiques, une partie des
polymères et la plupart des minéraux. Les atomes y sont disposés régulièrement suivant un réseau
tridimensionnel : par exemple, dans un solide cubique à faces centrées (nickel, cuivre ou
aluminium), les atomes occupent les sommets et le centre des faces d’un cube.
Il existe quatorze types de réseaux distincts, appelés réseaux de Bravais, suivant lesquels
s’ordonnent les atomes de tous les solides cristallins (cf. Chapitre 3 : structure cristalline).
L’état amorphe est caractérisé, au contraire, par des atomes placés de façon plus irrégulière, dans
lesquels on ne peut construire aucun réseau à grande distance. Sa structure, inaccessible par les
rayons X ou par la diffraction électronique, est plus difficile à étudier. Les recherches concernant
cette structure se sont développées de façon considérable, notamment à l’aide de la microscopie
électronique.
Les matériaux amorphes comprennent, en dehors des verres, de nombreux polymères de poids
moléculaire élevé, quelques composés inorganiques et un petit nombre d’éléments chimiques.
Cette première classification des matériaux, qui ne tient compte que de la géométrie suivant
laquelle sont disposés les atomes, permet de comprendre une partie de leurs propriétés.
Une autre façon de classer les matériaux consiste à examiner les mécanismes qui lient entre eux
les atomes ou les molécules ; on distingue cinq types principaux de liaison : liaison ionique, liaison
covalente, liaison métallique, liaison moléculaire ou de Van der Waals, liaison hydrogène.
1. Les métaux
On se limitera dans ce chapitre à noter que les métaux sont les matériaux les plus utilisés dans à
peu près toutes les industries de base. Vu leur historique, la maîtrise de leurs procédés
d'obtention et de leurs propriétés, ils dominent toutes les applications.
On note que les métaux ont une liaison métallique, (association d’ions positifs qui baignent dans
un nuage électronique commun.), et se cristallisent le plus souvent dans une des trois principales
structures cristallines (Cubique centré, Cubique faces centrées, et Hexagone compact).
Le mode d'élaboration et les traitements thermiques que les métaux subissent leur donnent des
qualités de mise en forme et de mise en service qui facilitent leurs utilisations et leur entretien.
2. Les céramiques
Le mot céramique vient du terme grec "Keramikos", qui veut dire de l'argile cuite, qui est destinée
principalement à la poterie et aux briques. On distingue deux types de céramiques : celles dites
traditionnelles et celles dites industrielles.
• Les grains : qui proviennent en global du sable qui peut être naturel ou artificiel,
leur diamètre varie entre 1 et 5 m (très, très fins).
• La phase vitreuse : qui résulte de la fusion du feldspath - qui peut être potassique
(K2O, Al2O3, 6H2O), ou sodique (Na2O, Al2O3, 6H2O) - à une température
relativement basse pour cimenter les grains. En pratique on utilise un mélange des
deux types de feldspath.
• Les pores : qui différemment à la métallurgie, où ils présentent des défauts, sont
toujours présents suivant un taux qui dépend de la température de cuisson (quand
la température augmente, la fluidité augmente, donc moins de porosité).
L'argile utilisée est dite (Kaolin) (une argile naturelle en chine) notée A2S (Al2O3, 2SiO2) est
concassée grâce aux facteurs d'érosion naturels : eau, vents...Pour arriver à des granulométries
pareilles il faut des investissements grands. La matière première (sable tamisé + argile
(naturellement fin) + feldspath) constitue un mélange empirique secret, l'élaboration de la
céramique suit les étapes suivantes :
Les céramiques ont plusieurs applications en fonction de leurs compositions (figure 1). Celles qui
résistent mieux aux chocs thermiques sont fabriquées à partir de la cordiérite. L'avantage des
nitrures de silicium (Si3N4) est la fabrication des pièces très minces.
3. Les verres
Ils ont une structure amorphe (figure 2), leur solidification se fait par figeage des atomes, ils sont
obtenus à partir des oxydes dans un état vitreux instable. (Un état vitreux est une structure où
l'arrangement des atomes est le plus proche de l'état liquide).
Pour les verres nous distinguons les oxydes formateurs (à base de SiO2), aussi à base de (B2O3,
P2O5), ces oxydes ont une très grande surfusion.
D'autres oxydes peuvent être ajoutés pour la modification du réseau, ces modifications
n'affectent pas le réseau lui-même cependant affectent les propriétés mécaniques, électriques, et
optiques. Ceci est l’exemple des oxydes modificateurs (Na2O, K2O, BaO, CaO, MgO), et
d'oxydes intermédiaire (Al2O3, PbO, TiO2). Le souci majeur lors de la fabrication des verres est la
pureté des éléments de mélange.
Par élévation de température, les thermoplastiques passent à l'état fondu et ils sont mis en forme
par coulage (extrusion, injection...). Ce processus est réversible ; il peut, en principe être répété un
grand nombre de fois sans modification de la structure moléculaire du polymère et sans altération
de ses propriétés.
5. Les composites
Les matériaux composites sont définis en général comme étant des produits formés de
l'association de deux matériaux : une matrice et des renforts, sous forme de fils ou de particules,
ils sont un sous-ensemble des "multimatériaux" qui avec la même définition répondent aux
différents compromis des caractéristiques d'un matériau : exemple dureté / ténacité. On peut
classer les composites d'une façon générale en trois principales catégories qui sont :
• Composites à matrice organique : cette famille est utilisée maintenant dans l'industrie avec
plusieurs types de fibres de renforcement. Son emploi reste limité par la tenue en
température de la matrice en polymère. Leur développement industriel a été très rapide.
• Composite à matrice céramique ou en carbone : ils permettent des emplois à très hautes
températures, ceux à matrice céramique sont encore en cours d'études, tandis que ceux
renforcés par des fibres de carbone sont très développés industriellement.
Les composites sont souvent formés de fibres à très hautes caractéristiques mécaniques, de faible
section et en grand nombre afin d'assurer la résistance du matériau même quand la matrice est
endommagée. Ainsi la matrice qui enrobe l'ensemble a un double rôle : d'une part, elle permet le
transfert et la répartition des contraintes entre les fibres, et d'autre part elle protège ces dernières
des agressions extérieures. Donc les composites sont utilisés sous forme de produits de faible
épaisseur présentant de très hautes caractéristiques mécaniques pour un poids faible.
Par exemple, les composites à matrices métalliques renforcées par des particules commencent
aujourd'hui à avoir des applications dans l'industrie avec des productions de plus en plus
importantes. Ils commencent à être utilisé au Japon et en Amérique du Nord dans la production
des chemises de moteurs ou des couronnes de pistons par TOYOTA, des cylindres de moteur
d'automobile par Prélude de HONDA, ou des pièces de missiles et d'autres d'automobile par
ROLLS-ROYCE.
Exercice 2
Exercice 3
Citer trois matériaux de classes différentes qui rentre dans la fabrication d’une voiture en
précisant pour chaque matériau, sa classe, son utilisation et la raison principale pour laquelle il a
été choisi (un exemple illustratif est donné ci-dessous)
Structures Cristallines
Introduction
Les propriétés des matériaux dépendent énormément de l’arrangement des atomes qui les
composent. Quand cet arrangement est régulier, le matériau est dit cristallin ; dans le cas
contraire, il est dit amorphe (exemple : le verre).
Dans les matériaux cristallins, les particules occupent des positions géométriquement définies, on
dit qu’on a un ordre à longue distance. Cependant, dans les matériaux amorphes, il n’existe pas
d’ordre à longue distance ; néanmoins, il existe un ordre à courte distance comme dans les
liquides.
La structure d’un cristal supposé parfait repose sur la répétition d’un même atome ou groupe
d’atomes (motif) dans tout l’espace. Un exemple familier à deux dimensions nous est donné par
un rouleau de papier peint (figure 1) reproduisant perpétuellement la même figure.
Figure 1 : Rouleau de papier peint schématisant la périodicité des atomes dans un cristal
En général, les matériaux cristallins sont formés d’une multitude de petits volumes polyédriques,
appelés cristaux ou grains, dont la taille varie entre quelques microns à quelques centaines de
microns. Les volumes sont limités par des surfaces appelées joints de grains.
Chaque cristal est formé d’un empilement régulier d’ions métalliques dont la cohésion est assurée
par un gaz d’électrons (liaison métallique). L’orientation du réseau cristallin constituant chaque
grain est différente et le matériau est dit polycristallin (figure 2a). Dans le cas très particulier où le
matériau n’est constitué que d’un seul grain, il est dit monocristallin (figure 2b)
1a
Après avoir choisi une origine des axes, la maille élémentaire sera définie par trois vecteurs
( a , b et c ) qui seront les vecteurs de base sur le repère choisi. Les normes de ces vecteurs à savoir
(a, b et c) sont appelées paramètres du réseau.
Tous les réseaux cristallins peuvent être décrits à partir de 7 mailles élémentaires qui définissent
les 7 systèmes cristallins décrits dans la figure 4. L’espace sera ainsi parfaitement défini par un
réseau de points (noeuds) où seront placées les particules du matériau.
En résumé, une structure cristalline est donc définie par la connaissance du système cristallin (a,
b, c) et les atomes à placer dans la maille élémentaire (14 réseaux de Bravais).
Avant de détailler les particularités de chaque structure, on donnera les définitions de quelques
notions importantes en cristallographie :
Une autre définition intéressante est celle de la compacité : on voit qu'il reste du vide entre les
atomes (figure 5). La compacité est le rapport entre le volume occupé par les atomes et le
volume d'une maille. Elle est donc inférieure à 1, pour un empilement de sphères dures (atomes
en contacts)
Plusieurs matériaux se cristallisent dans la structure CC, on peut citer par exemple : Fe(), Cr,
Mo, Ta, W, V, Nb, Ti(), Ba, Rb, Li, K, et Cs. Chaque atome de la structure (CC) est au centre du
cube, entouré de 8 autres atomes. On déduit alors que pour la structure CC, la coordinence = 8.
L’atome étant assimilé à une sphère de rayon R, donc Fig. 6: plan dense de la CC
Volume des atomes = 2 * (4/3 * * R3)
La maille étant cubique d’arrête a, donc :
Volume de la maille = a3
4 πR 3
D’où : C = 2. Mais R = f(a) ?
3a 3
Dans la direction [111], les sphères dures sont en contact.
Donc : AB = 4R = a 3 (voir figure 8)
D’où :
a 3 3
4 ( )
4 4a 3 3 3 3
C = 2. = 2. = 0.68
3a 3 3a 3 43 8
Plusieurs matériaux se cristallisent dans la structure CFC, on peut citer par exemple : Fe(),
Co(), Ni, Cu, Ag, Au, Al, Pb, Pt, Pd, Rh, Ir, Ca() et Sr(). Chaque atome de la structure (CFC)
est entouré de 12 autres atomes. On déduit alors que pour la structure CFC, la coordinence =
12.
Suivons les mêmes étapes que précédemment (cf. structure CC) pour calculer la compacité de la
structure CFC.
Fig. 8: plan dense de la CFC
4 πR 3
On a : C = 4. Mais R = f(a) ?
3a 3
Dans la direction [110], les sphères sont en
Contact, donc 4R = a 2 (voir figure 10)
a 2 3
4 ( )
4 4a 3 2 2 2
Enfin : C = 4. = 4. = 0.74
3a 3 3a 3 43 6
Plusieurs matériaux se cristallisent dans la structure HC, on peut citer par exemple : Mg, Ti(),
Zr(), Zn, Cd, Be(), Hf(), Sc(), Y(), Na(), La(), Ru, Os, Tl() et Co().
Dans le cas où le rapport c/a est inférieur ou égal à 8 3 1.633, chaque atome de la structure
(HC) sera entouré de 12 autres atomes. On déduit alors que, comme pour la structure CFC, la
coordinence de la structure HC = 12. La compacité de la structure HC est égale à celle du
CFC = 0.74. Un calcul détaillé de cette dernière sera proposé en TD.
3. Défauts cristallins
Idéalement, les positions d’atome indiquées dans les cellules élémentaires sont toutes occupées et
ceci avec une symétrie de translation dans les trois dimensions de l’espace. Dans un réseau
cristallin réel, cette symétrie parfaite n’est en fait pas obéie. On distingue les défauts de la symétrie
parfaite selon leurs dimensions. Notons encore que ces défauts du réseau idéal n’ont pas
forcément une connotation négative ; souvent, elles sont même plutôt fondamentales pour
atteindre certaines propriétés extraordinaires des métaux.
Lorsqu’un défaut existe à l’échelle d’un atome, on parle d’un défaut ponctuel, en dépit du fait que
ce défaut occupe un certain volume. Ces défauts ponctuels déforment le réseau et génèrent un
champ de contrainte dans le cristal qui englobe un volume plus grand que celui du défaut lui
même. On distingue trois types principaux de défauts ponctuels (figure 10)
Fig. 10 : Défauts ponctuels dans un cristal : (A) lacune ; (B) atome étranger interstitiel ; (B’) atome auto -
interstitiel ; (C) atome étranger en substitution. Les flèches indiquent l’interaction du défaut avec son entourage.
Le défaut ponctuel le plus répandu est la lacune, qui correspond au déficit d’un atome sur un site
du réseau idéal, (fig. 10-A). De même, il est possible qu’un atome soit placé à un endroit qui n’est
pas prévu dans la cellule élémentaire. Si l’atome en question est de même taille que les autres
atomes formant le réseau, il est appelé un auto-interstitiel (fig. 10-B’). Cependant, si l’atome en
question est nettement plus petit que ceux formant le réseau, on parle d’un atome interstitiel,
(fig. 10-B).
Par extension, on peut aussi parler d’un défaut ponctuel si dans un réseau d’atome A se trouve un
atome de type B sur un site prévu dans la cellule élémentaire. On parle en ce cas d’un atome en
substitution, (fig. 10-C et 10-C’).
Les lacunes constituent un type de défaut ponctuel très important car elles facilitent le
déplacement des atomes du cristal. Ce phénomène, est appelé diffusion, (cf chapitre 4). La
diffusion contrôle dans une large mesure le comportement des matériaux à haute température
(fluage, traitements thermiques, etc.…).
Ceux sont des défauts qui s’étendent suivant une dimension. Ils sont appelés dislocations. La
présence des dislocations a été postulée depuis les années 1930 et depuis, leur existence a été
prouvée par plusieurs techniques expérimentales, notamment par le microscope électronique à
transmission (MET). Les dislocations peuvent adopter deux formes idéalisées montrées en figure
11 : les dislocations coin et les dislocations vis.
Les premières peuvent être représentées par un plan cristallographique qui se termine à l’intérieur
du réseau cristallin, (fig. 11a). Les secondes peuvent être comprises comme la ligne de séparation
entre le réseau cristallin non perturbé et une zone de décalage partiel du réseau cristallin par
rapport à la région avoisinante du réseau, (fig. 11b).
aa)) bb))
En général, les métaux ne sont pas constitués d’un seul cristal de taille macroscopique, mais
plutôt d’un grand nombre de cristaux intimement liés les uns aux autres. On appelle ces cristaux
des grains et leurs surfaces de séparation des joints de grain, (fig. 12). Ils séparent des régions
d’orientations cristallographiques différentes. Les joints de grain sont le lieu privilégié de la
ségrégation d’atomes étrangers, ils constituent des obstacles au mouvement des dislocations et
jouent un rôle primordial dans les propriétés mécaniques du polycristal.
Exercice 1
Exercice 2
Propriétés et caractérisation
des matériaux
Introduction
Pour toutes les classes de matériaux : métalliques, céramiques, polymères… apparaissent des
propriétés améliorées qui ouvrent des applications nouvelles à chaque type de matériau et
donnent ainsi, aux utilisateurs un très grand choix de solutions. Il est donc indispensable de
connaître ces propriétés et cerner les techniques de caractérisation qui nous permettent de les
déterminer.
• Fragilité : Un métal fragile est un métal qui se rompt au lieu de se déformer. Le verre, la
fonte, le béton et les céramiques sont d'excellents exemples de matériaux fragiles. Ils ne
supportent pas les efforts de pliage et se brisent lors d'un choc ou impact.
• Ductilité : Un matériau est dit ductile lorsqu'il peut être étiré, allongé ou déformé sans se
rompre. Des métaux comme l'or, le cuivre et l'acier doux sont ductiles.
• Élasticité : L'élasticité d'un métal désigne sa capacité à reprendre sa forme, tel un ressort
que vous étirez et relâchez. La limite d'élasticité représente le point à partir duquel la pièce
est déformée de manière permanente.
• Dureté : La dureté d'un matériau est définie comme la résistance qu'il oppose à la
pénétration d'un corps plus dur que lui. Par exemple, l'acier est plus dur que l'aluminium,
car il est plus difficile à rayer. En d'autres termes, la dureté dépend de la facilité avec
laquelle un corps peut déformer ou détruire la surface d'un matériau en y pénétrant.
• Ténacité : Cette propriété est en quelque sorte le contraire de la fragilité. Connue aussi
sous le terme de "résilience", la ténacité est la capacité d'un matériau à résister à la rupture
sous l'effet d'un choc. Par exemple, l'acier est plus tenace que la fonte, et la fonte plus
tenace que le verre. Les machinistes-outilleurs œuvrant dans la fabrication de systèmes de
poinçon et de matrices en acier connaissent fort bien l'importance de cette propriété.
Lorsque les systèmes ont pour fonction de découper des plaques d'acier par poinçonnage,
il faut que les poinçons résistent bien aux chocs, sans se briser ni s'écailler, étant donné le
rythme de production de plus en plus élevé
La couleur d'un métal constitue souvent un bon indice de sa nature. Elle permet d'identifier des
métaux tels le cuivre, le laiton, l'aluminium, le magnésium et les métaux précieux. Si un métal est
oxydé, nettoyez-le avant d'observer sa couleur. Cette précaution est particulièrement utile pour
identifier le plomb, le magnésium et même le cuivre.
2.2. Masse
La masse volumique d'un métal permet parfois de l'identifier. Ainsi, les alliages d'aluminium et de
magnésium se distinguent par leur grande légèreté.
3. Essais mécaniques
3.1. Essai de traction
L'essai consiste à soumettre une éprouvette à un effort de traction et généralement jusqu'à
rupture en vue de déterminer une ou plusieurs caractéristiques mécaniques. On impose en général
une déformation croissante à une éprouvette sur laquelle on a tracé deux repères initialement
distants de L0 et on mesure simultanément l'effort F et l'allongement L - L0.
Les éprouvettes (figure 1) peuvent être usinées ou brutes. Elles comportent une partie calibrée et
très généralement deux têtes d'amarrage. La section droite de l'éprouvette peut être circulaire,
carrée, rectangulaire, hexagonale ou, dans des cas spéciaux d'une autre forme. Les éprouvettes
sont définies par :
(a) (b)
Figure 1 : Eprouvettes de traction - (a) : cylindrique, (b) : prismatique
Une éprouvette est dite proportionnelle lorsque sa longueur initiale entre repères L0 est déduite
de la section initiale S0 par la formule : L0 = k. S0 avec k = 5.65.
Le diagramme de traction (figure 2) est dit conventionnel lorsque l'on rapporte les mesures de
résistance unitaire et d'allongement unitaire aux valeurs initiales S0 et L0 de l'éprouvette. Il
représente l'évolution de la charge R = F/S0 en fonction de l’allongement : e = (L-L0)/L0
Fe
* La limite apparente d’élasticité :R e (MPa) =
S0
Avec Fe : charge à la limite apparente d’élasticité (N).
S0 : section initiale (mm2)
Certaines courbes de traction ne présentent pas de limite apparente d’élasticité nette (aciers
austénitiques, aluminium...). C’est pourquoi qu’on la définit à 0.2% de déformation plastique.
F (0,2%)
La limite d’élasticité conventionnelle est : Re (0.2%) = e
S0
Fm
* La résistance à la traction (charge de rupture) : Rm (MPa) =
S0
Avec Fm = charge maximale
* L’allongement après rupture : A (%) = Lu − L0 . 100
L0
Avec Lu = longueur de l’éprouvette après rupture.
= ln L/L0 = ln (1+e)
L’essai consiste à enfoncer un pénétrateur dans le métal à essayer. La charge est constante et on
mesure la dimension de l’empreinte. Celle-ci est grande lorsque le métal est mou. La dureté H
s’exprime par le rapport de la force sur la surface de l’empreinte : H = F/S
On aurait tendance à exprimer H en MPa, mais pour insister sur le caractère conventionnel de
l’essai de dureté les chiffres de dureté sont sans dimension. Les essais les plus classiques sont les
essais de BRINELL, VICKERS, et ROCKWELL.
L’essai (figure 4) consiste à imprimer dans la pièce à essayer une bille en acier ou en carbure de
tungstène de diamètre D sous une charge F, et à mesurer le diamètre d de l’empreinte laissée sur
la surface après enlèvement de la charge (voir figure ci-dessous).
0,102 2F
HB = avec F = K 9,81 D2
D(D − D 2 − d 2 )
Avec F = charge d’essai en N.
D = diamètre de la bille en mm
d = diamètre de l’empreinte en mm
K = 30 pour les aciers
K = 2,5 ; 5 ou 10 pour l’aluminium et ses alliages
K = 5, 10, 30 pour le cuivre et ses alliages.
* Conditions d’essais
L’essai (figure 5) consiste à imprimer dans la pièce à essayer un pénétrateur en forme de pyramide
droite à base carrée d’angle au sommet 136° sous une charge F et à mesurer la diagonale d et
l’empreinte laissée sur la surface après enlèvement de la charge (voir figure ci-dessous)
La dureté Vickers est proportionnelle au rapport F/S avec S est la surface de l’empreinte
considérée comme pyramide droite.
F
HV = 0,189
d2
Avec F : charge d’essai en N
d : diagonale de l’empreinte en mm
* Conditions d’essais
L’essai (figure6) consiste à imprimer, en deux temps dans la couche superficielle de la pièce à
essayer, un pénétrateur de type normalisé (cône ou bille) et à mesurer la profondeur de
l’empreinte.
Afin d’obtenir une surface de référence à partir de laquelle sera mesurée la pénétration du
poinçon, on soumet celui-ci à une précharge faible P égale à 10 Kg par exemple, puis une
seconde charge P’.
On mesure ensuite la distance e séparant les deux positions successives occupées par l’extrémité
du pénétrateur. L’utilisation de la précharge permet d’éliminer les erreurs dues aux irrégularités de
l’état de surface du métal.
Le tableau ci-dessous indique les différents types d’essais Rockwell couramment utilisés dans
l’industrie.
Bille Cône
Nom de l’essai B E F K A B C
Diamètre de la bille (mm) 1,59 3,175 1,59 3,175 -- -- --
Charge (Kg) 100 100 60 150 60 150 100
* Conditions d’essais
Cependant il existe des tables de correspondance commodes malgré leur caractère approché (cf.
Tableau NF A 03-172 / 173 pour aciers non alliés ou faiblement alliés). Des formules empiriques
ont également été proposées comme, par exemple pour les aciers, par l'IRSID.
HV = 1.4 Rp + 1.6 Rm
suffisamment distants les uns des autres pour que les mesures ne soient pas
faussées.
Un des moyens pour caractériser la fragilisation du métal sous l'action d'un choc est l'essai de
résilience sur éprouvette entaillée qui consiste à rompre d'un seul coup de mouton pendule, une
éprouvette entaillée en son milieu et reposant sur deux appuis. On détermine l'énergie W
absorbée dont on déduit la résilience.
La résilience est l'énergie exprimée en Joules par cm² nécessaire pour produire la rupture de
l'éprouvette.
énergie absorbée par la rupture W(Joules)
Résilience =
section au droit de l' entaille(cm 2 )
Un couteau fixé sur un marteau oscille dans un plan vertical autour d'un axe O (figure 7). Une
partie de l'énergie emmagasinée dans la chute du pendule est utilisée pour rompre l'éprouvette. Le
centre de gravité du pendule est très voisin de l'arête du couteau du pendule (voir figure ci-
dessous)
3.3.3. Eprouvettes
Différents types d'éprouvette ont été définies pour l'essai de résilience. Les plus classiques sont
définies par la norme AFNOR. Il s'agit de :
a) Eprouvette entaillée en U
* Longueur de l'éprouvette 55 mm 0,6
* Hauteur de l'éprouvette 10 mm 0,11
* Largeur de l'éprouvette 10 mm 0,09
* Hauteur restant à fond d'entaille 5 mm 0,09
* Rayon à fond d'entaille 1 mm 0,07
b) Eprouvettes entaillée en V
* Longueur de l'éprouvette 55 mm 0,6
* Hauteur de l'éprouvette 10 mm 0,06
* Largeur de l'éprouvette 10 mm 0,11
* Angle d'entaille 45° 2°
* Hauteur restant à fond d'entaille 8 mm 0,06
* Rayon à fond d'entaille 0,25 mm 0,025
Un laiton présente un seuil d’écoulement plastique (Re) de 240 MPa, une résistance maximale de
310 MPa et un module d’élasticité de 110 GPa. Un échantillon cylindrique de cet alliage subit un
essai de traction et s’allonge de 1.9 mm ;
Sur la base de ces informations, est-il possible de calculer la valeur de la charge qui est nécessaire
pour produire cet allongement de 1.9 mm ? Si oui, calculer la charge ; si non, expliquer pourquoi.
On donne les valeurs du module de Young et de l’allongement à la rupture pour les matériaux
suivants :
Métal E (GPa) Ar (%)
Nickel 215 65
Cuivre 125 55
Acier doux 210 30
Aluminium 70 50
1. Classer ces différents matériaux suivant leurs rigidités et leurs ductilités. Qu'est ce qu'elles
traduisent ces propriétés.
Avec 0 = 631.7 MPa et n = 0.13 (Les contraintes et les déformations sont vraies)
(MPa) 0 105 270 343 396 424 452 477 487 495
0
e 0
R (MPa) 0
On considère une plaque en alliage d'aluminium (figure 1) sur laquelle on effectue un essai de
traction monotone suivant la direction x2. Pour cela, on dispose d'une machine de traction qui
permet la mesure de la charge F ainsi que de l'allongement l.
100
F(kN)
90
B
x2 80 C
70
60
50 A
x1 40
x3
30
20
100mm
10mm 10 l/l 0
0
0 0,04 0,08 0,12 0,16 0,2
Cu Cu-Ni Ni
Diagrammes d’équilibres
Ni des alliages binaires
La diffusion est un phénomène de transport de matière par mouvement d’atomes. Elle peut être
mise en évidence en utilisant un couple de diffusion (par exemple Cu-Ni) constitué de deux
barres de métal que l’on place en contact intime. Cet ensemble est ensuite chauffé à haute
température et les profils de concentration sont examinés d’une extrémité à l’autre de
l’assemblage. On observe alors une zone d’interdiffusion à l’endroit de la zone de contact initial
traduisant les mouvements de chacune des espèces dans l’autre métal (voir fig. 1)
Cu Ni
0% Ni Cu
Après traitement thermique
100%
Cu
Cu Ni
Cu Cu-Ni Ni
Ni 0%
Figure 1 : Diffusion des atomes de cuivre dans le nickel et leurs profils de concentrations
L’autodiffusion, c'est-à-dire la diffusion d’un métal dans lui-même, peut également intervenir dès
qu’on le chauffe. Pour la mettre en évidence, il faudra faire appel à la diffusion des isotopes de
l’élément puisque des variations de compositions ne peuvent être observées comme dans le cas
de l’hétérodiffusion.
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ENSAM-Meknès 28 Kabiri Moulay Rachid
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Les deux seuls mécanismes qu’il est possible de retenir dans les métaux sont la diffusion lacunaire
et la diffusion interstitielle. Les autres mécanismes l’échange direct et l’échange cyclique)
correspondent à des enthalpies d’activation trop élevées et sont donc fortement improbables
(voir fig. 2)
1
3
1 : Echange direct
2 : Echange cyclique
3 : Mécanisme lacunaire
2 4 4 : Mécanisme interstitiel
Ce mécanisme se traduit par l’échange de positions entre un atome et une lacune en sites voisins.
Ceci suppose l’existence d’un nombre élevé de lacunes, ce qui est réalisé dans un métal à haute
température. Le mouvement des atomes dans une direction correspond au mouvement des
lacunes dans la direction opposée. Ce mécanisme s’observe tant dans l’autodiffusion que dans
l’interdiffusion.
Ce type de diffusion se produit par saut d’atomes d’un site interstitiel à un autre et concerne
essentiellement les atomes de petite taille tels que le carbone, l’oxygène, l’hydrogène et l’azote. Ce
mode de diffusion est plus rapide que le précédent car les petits atomes impliqués dans ce type de
diffusion sont plus mobiles que les gros. D’autre part, le nombre de sites interstitiels dans un
métal est considérablement plus important que le nombre de lacunes et le mouvement des
atomes s’en trouve donc facilité.
1.2.2. La température
La température a une très forte influence sur les coefficients et les vitesses de diffusion. Par
exemple, le coefficient d’autodiffusion du fer dans le fer est multiplié par 106 en passant de 500
à 900°C. La correspondance entre D et la température est de type Arrhenius :
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−Q
D = D 0 exp( )
RT
Où :
D0 : est un facteur pré exponentiel,
Q : l’énergie d’activation pour la diffusion,
R : la constante des gaz parfaits (R = 8.31 J/mol.K ou R = 1.987 cal/mol.K),
T : la température absolue (en °K).
Notons qu’une forte énergie d’activation correspond à un faible coefficient de diffusion. Ceci se
déduit de l’équation (9) et se comprend physiquement puisque l’énergie d’activation est la barrière
d’énergie que doivent franchir les atomes pour changer de site. Dans le cas de la diffusion
lacunaire, cette énergie recouvre la création de lacunes dans le cristal et le mouvement des atomes
alors que dans le cas de la diffusion interstitielle, seul le mouvement des atomes est à prendre en
compte (les sites interstitiels sont préexistants dans le cristal).
Dans les différentes étapes qui interviennent lors de la mise en œuvre de matériaux (élaboration,
traitements thermiques, assemblage…) la diffusion joue un rôle prépondérant. Par exemple, lors
de la coulée d’un métal, des phénomènes de ségrégation majeure à l’échelle du lingot ou de
ségrégation mineure à l’échelle du grain (notions à voir dans les cours de fonderie et de
métallurgie, 2ème et 3ème année), pourront être observées du fait de la mauvaise diffusion dans les
phases solides. Dans le cas du frittage des céramiques (notion à voir dans le cours de matériaux
II, 4ème année), la diffusion est plus bénéfique puisqu’elle est alors responsable de la cohésion des
poudres entre elles et conduit à l’obtention d’un matériau dense et utilisable.
De nombreux traitements thermiques, qu’ils soient effectués sur les alliages ferreux ou non
ferreux, font intervenir la diffusion : les traitements d’homogénéisation de recristallisation, de
durcissement par précipitation en sont des exemples très classiques (notions à voir dans le cours
de métallurgie, 2ème année).
Lors du soudage ou du brasage de matériaux entre eux, la diffusion est à prendre en compte dans
la zone du métal d’apport mais également dans toute la zone affectée thermiquement (notions à
voir dans le cours de procédé de fabrication, 1ère année).
2.1. Définitions
Dans certaines conditions, des corps différents peuvent se mélanger pour donner des mélanges
homogènes, des phases uniques. On dit que ces corps sont miscibles, comme l’eau et l’éthanol
par exemple. Dans ce cas, la miscibilité est totale puisqu’on peut mélanger de l’eau et de l’alcool
en toutes proportions.
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Il peut arriver que la miscibilité des deux corps soit limitée et que l’un des corps accepte de se
mélanger à l’autre en plus grande proportion, la réciproque n’étant pas vraie; on dira dans ce cas
que les miscibilités réciproques sont limitées ou partielles.
Dans tous les cas, on appelle solution toute phase homogène contenant au moins deux
constituants. A l’état solide, les solutions s’appellent « solutions solides ».
Lorsque les proportions des constituants sont très différentes, celui qui est « majoritaire »
s’appelle solvant, le « minoritaire » s’appelle soluté.
La composition d’une solution, qu’elle soit liquide ou solide, peut s’exprimer de différentes
manières :
• Par son titre pondéral, c’est à dire la masse de soluté par litre, ou par kilogramme, de
solution;
• Par sa concentration molaire, ou molarité, nombre de moles de soluté par litre de
solution ou pour 100 moles de solution (pourcentage molaire ou atomique dans le cas des
mélanges binaires).
Par exemple, parmi les alliages de fer et de carbone les plus importants, on trouve un composé
ayant pour formule chimique Fe3C; son titre molaire en carbone vaut 0,25 (25% atomique : 1 C
pour 4 atomes au total), tandis que son titre pondéral vaut 0,0667 à cause de la grande différence
de masse atomique entre le fer et le carbone.
Pour que des corps purs, simples ou composés, soient miscibles, il faut qu’ils aient des propriétés
physico-chimiques identiques ou voisines, au minimum compatibles. De la même manière, les
métaux ne sont capables de dissoudre que des éléments voisins par leur taille, leur structure
électronique ou leur structure cristalline.
Par exemple le cuivre et le nickel sont entièrement miscibles à l’état solide aussi bien qu’à l’état
solide et donnent des solutions solides totales. Exemple des cupronickels, utilisés dans la
fabrication des pièces de monnaie.
La quantité maximum en soluté que peut dissoudre un solvant, à une température donnée,
s’appelle limite de solubilité. Elle est en général fonction de la température et diminue avec la
température le plus souvent.
Dans certains cas, deux corps purs peuvent donner une solution solide intermédiaire, autour
d’une composition donnée correspondant à une formule chimique simple de type AxBy où x et y
sont entiers. Cette solution solide intermédiaire, peut avoir une largeur très variable :
• Lorsqu’elle est infiniment étroite, on dit qu’il s’agit d’un composé défini ou composé
intermétallique (exemple : GaAs);
• Lorsqu’elle est large, cela signifie que le composé intermédiaire est capable de dissoudre
chacun des deux corps purs; on pourra parler de solution solide intermédiaire « riche
en A », ou « riche en B » de part et d’autre de la composition de référence.
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Etudions maintenant les courbes de solidification des métaux et alliages et le comportement des
solutions d’un alliage de deux éléments A et B miscibles l’un dans l’autre à l’état liquide lorsqu’on
les refroidit jusqu’à l’état solide :
Lorsqu’on passe de A pur à B pur en faisant varier la composition, le lieu des températures de
solidification commençante (là où apparaît le premier cristal de la phase solide) s’appelle « courbe
de liquidus »; au-dessus de cette courbe les alliages sont à l’état liquide quelle que soit leur
composition.
Le lieu des températures de solidification finissante (là où la dernière goutte de la phase liquide
cristallise) s’appelle « courbe de solidus »; au-dessous de cette courbe tous les alliages sont à
l’état solide;
Entre les deux courbes de liquidus et de solidus, il y a équilibre entre une phase liquide et une
phase solide, chacune des deux phases ayant une composition donnée pour une température
donnée.
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Au cours de la solidification il peut arriver qu’un alliage de composition chimique donnée voit
son état physico-chimique changer avec la température. Le lieu des températures sur lesquelles
s’effectuent ces transformations s’appelle « ligne de transformation ». Il peut s’agir par exemple
d’un changement de structure cristalline
Deux règles importantes permettent d’utiliser simplement les diagrammes d’équilibre des phases
d’un système binaire : la règle de l’horizontale et la règle des segments inverses. Ces règles
sont des conséquences des propriétés de la fonction enthalpie libre, c’est à dire des potentiels
chimiques des constituants.
a) Règle de l’horizontale
A température constante T, les compositions des phases liquide et solide d’un alliage binaire en
équilibre sont données par les abscisses des points d’intersection de l’isotherme T avec les
courbes de liquidus et de solidus respectivement.
Exemple : Dans le diagramme binaire de la figure 3, à la température i, tous les alliages AB qui
ont une composition globale en l’élément B, comprise entre CS et CL seront composés de deux
phases : une solide et une autre liquide. La phase solide contiendra le pourcentage C S en l’élément
B et la phase liquide contiendra le pourcentage CL en l’élément B.
A température constante T, les proportions des phases liquide et solide d’un alliage binaire en
équilibre sont dans le rapport inverse des segments découpés, d’une part par l’abscisse de
l’intersection de l’isotherme T avec la courbe de liquidus et l’abscisse du point représentatif de
l’alliage, d’autre part par cette même abscisse et l’intersection de l’isotherme T avec la courbe de
solidus.
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CL − C0
• Le pourcentage de la phase solide : fS = . Cette phase contiendra CS en B et 1-CS
C L − CS
en A (d’après la règle de l’horizontale).
C 0 − CS
• Le pourcentage de la phase liquide : fL = . Cette phase contiendra CL en B et 1-CL
C L − CS
en A (d’après la règle de l’horizontale).
Température
ftot = fL + fS = 1
L+S
? Liquide
lS lL
T
Solide
fS fL (proportion
de liquide)
A B
CS C0 CL Composition
Teneur en B
Figure 4 : Règle des segments inverses - Calcul des pourcentages des phases en présence
Exercice d’application
Un alliage Nickel- cuivre à 40% en Cu, (donc 60% de Ni et 40% de Cu) porté à la température
1300°C. Calculer les pourcentages des phases solide et liquide et en déduire la composition de
chaque phase ?
CS CL
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Réponse :
En appliquant la règle des segments inverses, la fraction de la phase solide est égale à :
53 − 40
% Solide = = 0.72 = 72%
53 − 35
40 − 35
% liquide = = 0.28 = 28%
53 − 35
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À l'état naturel, on trouve le fer (M = 56) sous forme de minerai. Il constitue 5 % de la croûte
terrestre. Extrait des mines de fer, ce minerai est préparé mécaniquement avant d'être déposé à
l'intérieur d'un haut fourneau pour être transformé en fonte brute et ensuite en acier. Le fer est
plutôt mou (Rm = 300 MPa, HB = 80) et sa ductilité est remarquable (A = 35%). Son point de
fusion ( 1537 °C) est supérieur à celui de la plupart des alliages contenant du fer. Sa masse
volumique est = 7.86 g/cm3, il est ferromagnétique jusqu'à 768°C.
Comme beaucoup de métaux, le fer cristallise dans un système cubique ; c'est à dire que l'on peut
considérer l'espace occupé par un fragment de fer comme formé de l'assemblage de très
nombreux petits cubes, tous semblables, dont l'ensemble forme un réseau à mailles cubiques,
chaque cube élémentaire constitue une maille. Le fer a deux formes allotropiques ou
polymorphiques, c'est à dire qu'il se cristallise sous deux formes cristallines : cubique centrée (CC)
(fig 1a) ou cubique à faces centrées (CFC) (fig 1b).
1a 1b
Figure 1 : structures cristallographiques du fer
1a) structure cubique centré, 1b) structure cubique à faces centrées.
4.1.1. Le fer
Le fer alpha () est l'état stable du fer jusqu'à 906°C, sa structure cristalline est cubique centrée.
Chaque maille comporte un ion central et 8 ions aux sommets, partagés entre 8 cubes voisins.
L'arête de ce cube mesure 2.87 Å (2.87 10-10m). L'ion central est tangent aux ions des sommets,
ceux-ci n'étant pas en contact. Cette maille contient 2 atomes de fer.
4.1.2. Le fer
Si l'on fournit de la chaleur au fer, sa température s'élève régulièrement jusqu'à 906°C, puis reste
constante pendant un certain temps, bien que l'on continue à chauffer. Le métal est alors le siège
d'une transformation isotherme qui consiste essentiellement en un remaniement de la distribution
des ions (transformation allotropique). S'il y a toujours un ion à chaque sommet, il y en a plus au
centre du cube ; cependant, le centre de chaque face, partagée entre deux cubes voisins, est
occupé par un ion. Cette maille contiendra alors 4 atomes de fer et son arête mesure 3.63 Å.
4.1.3. Le fer
A 1401°C, une nouvelle transformation allotropique se produit ; le fer reprend une structure
cubique centrée, analogue à celle du fer et dont l'arête mesure 2.93 Å.
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Conclusion
Les transformations subies par le fer sont réversibles, ce qui signifie qu'au refroidissement, elles
se produisent en sens inverse. On les symbolise ainsi :
Fer (CC) ⎯⎯⎯→ Fer (CFC) et Fer (CFC) ⎯⎯⎯ ⎯→ Fer (CC)
906C 1401C
Le fer existe donc sous trois formes allotropiques ( ) ; cependant, en raison de l'étroite
analogie des mailles et , on ne considère généralement que les deux formes et
Ces changements de structure n'entraînent pas de grandes modifications des propriétés chimiques
du fer, cependant, elles provoquent d'importantes variations des propriétés physiques :
a) Dilatation : La courbe de la dilatation du fer en fonction de la température présente une
discontinuité pour 906°C, et le fer est plus dilatable que le fer .
b) Dissolution du carbone : C'est le fer qui est le meilleur dissolvant du carbone. On aura
l'occasion de revenir à ce point plus en détail dans ce qui suivra.
• Ferrite : Solution solide d’insertion de carbone dans le fer (solubilité maximale 0.1% en
masse à 1487 °C). La ferrite est CC.
• Austénite : solution solide d’insertion de carbone dans le fer. L’austénite est CFC.
En fait cette transformation ne se manifeste qu’à température suffisamment élevée et dans des
circonstances particulières.
• Carbone sur (graphite) Cgr : la solubilité du fer dans le carbone est nulle. Comme nous
l’avons précisé, le graphite est la forme stable de la phase riche en carbone dans le
système fer - carbone.
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4.2.1. Ferrite
4.2.2. Austénite
4.2.3. Cémentite
4.2.4. Perlite
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Le diagramme d'équilibre des phases est un outil graphique très important pour l'étude des aciers
et des fontes. Il tient compte de l'état des phases lorsque celles-ci sont stables. Cela signifie qu'à
chaque niveau de température, on présume qu'un temps suffisamment long s'est écoulé pour que
la transformation liquide - solide soit terminée.
Le système binaire Fe-C peut subir deux types d’évolution selon que la phase riche en carbone
qui se forme est la cémentite (Fe3C) ou le graphite (Cgr). Si la phase riche en carbone formée Fe3C
est l’évolution du système est décrite dans les conditions d’équilibre par le diagramme métastable
ou à cémentite. Si la phase riche en carbone formée est Cgr , l’évolution du diagramme stable est
décrite dans des conditions d’équilibre par le diagramme stable ou graphite.
a) Transformation eutectique
b) Transformation eutectoïde
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Remarque : les valeurs numériques des températures et des teneurs en carbone des différentes
phases varient selon les auteurs. Nous avons choisi celles considérées comme les plus précises
actuellement.
Les alliages industriels, aciers et fontes non alliés, contiennent du fait de leur mode d’élaboration,
d’autres éléments que le fer et le carbone. Ce sont donc des alliages à n éléments Fe, C, Mn, Si, P,
S, N, O… Ces éléments influent parfois de manière prépondérante sur les propriétés mécanique
de ces alliages.
Si on examine, par exemple, l’analyse typique d’un XC38, on trouve : 0.36% C, 0.66% Mn,
0.27% Si, 0.02% S, 0.015% P, 0.02% Ni, 0.21% Cr, 0.02% Mo, 0.22% Cu, 0.06% Al.
Les aciers sont des alliages de teneur en Carbone inférieure à 2% ( limite pratique 1,4 à1,5%)
dans lesquels les teneurs des autres éléments sont inférieures à des limites fixées alors que les
fontes sont alliages de teneur en Carbone supérieure à 2% .
On constate que les teneurs en éléments normaux d’élaboration Mn, Si, S, P, Cu, Al ainsi que N
et O (quelques millièmes %) sont relativement faibles. Ceci explique qu’on puisse utiliser le
binaire Fe-C dont les frontières sont peu déplacées par la présence de ces divers éléments.
Cependant il est commode d’utiliser les diagrammes binaires Fe-C pour décrire au moins
qualitativement la constitution des aciers et fontes non alliés et ceci lorsque les vitesses de
refroidissement sont suffisamment faibles pour que la nature des constituants ne soit pas
différente de celle de l’équilibre.
On peut classer les aciers selon leurs teneurs en carbone comme suit :
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On s’intéresse à l’assemblage par brasage de 2 pièces grâce à un 3ème matériau, que l’on va faire
fondre entre les deux, à une température plus basse que celle de fusion des pièces à assembler.
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molaire de Pb ? Pour chacun(e) d’entre eux (elles), donnez leur composition (en % mol.
de Pb) et leur proportion (en % mol.).
6. Que se passe-t-il si l’on refroidit, à l’équilibre, l’alliage (contenant 10% molaire de Pb) de
465°C à 20°C?
1145°C
E'
721°C
6.68
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