CYCLE DE PHILOSOPHIE
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LICENCE 1
PHILOSOPHIE AFRICAINE
TITRE DU COURS
SYLLABUS
L1. Philosophie :
DESCRIPTION :
OBJECTIFS DU COURS:
(1) développer chez l’étudiant une connaissance des positions relatives à la
problématique de l’existence d’une philosophie africaine ;
(2) familiariser l’étudiant avec l’historicité de la philosophie et les problèmes
non philosophiques
(3) faire connaître la littérature for riche et complexe que le questionnement
sur l’existence d’une philosophie africaine a engendrée.
THEMES :
Résultats attendus :
A l'issue du cours, l'étudiant sera capable d’/de :
- connaître le livre de Tempels à l’origine de ce questionnement ;
- reconnaître les différentes réponses soulevées par la question d’une
philosophie africaine.
- connaître la pensée de Sophie B. Oluwole, une philosophe africaine
contemporaine ;
- comprendre quelques limites de la philosophie : conforter les préjugés et
stéréotypes;
- décrire le processus de l’analyse rationnelle;
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MÉTHODE :
Evaluation
L’évaluation de ce cours se fera par :
- une étude de l’article sur Sophie Oluwole joint en annexe.
- Un commentaire tiré du livre de Niamkey Koffi, Controverses sur la
philosophie africaine, Paris, L’Harmattan 2018, p. 42-43.
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INTRODUCTION
Dans les années 40, un missionnaire belge, le R.P Tempels publie un ouvrage
dans lequel il ose parler de la « philosophie bantoue ». Si cet ouvrage fut bien
accueilli par quelques philosophes européens comme Bachelard, G. Marcel et
Jean Wahl, il ne provoqua pas moins un scandale chez les gardiens de l’orthodoxie
occidentale.
En effet, comment oser parler de philosophie chez « ces sauvages à la mentalité
primitive et prélogique » ? « Ces primitifs » à qui l’on déniait toute civilisation et
qui étaient considérés comme des sous-développés mentaux plongés dans les
ténèbres de la superstition, avaient donc une philosophie.
A partir de cet ouvrage vont s’ouvrir des polémiques qui constituent de nos
jours l’historicité de la philosophie africaine ou de la philosophie en Afrique. Ce
questionnement inaugural donne lieu à une interrogation à la fois essentielle et
existentielle : existe-t-il une philosophie africaine ? Cette question peut se ramener
à deux idées essentielles :
1) Peut-on retrouver dans la multiplicité des philosophies africaines, une qui
soit la synthèse ou l’essence de toutes les philosophies existantes ?
2) Peut-on dire qu’il y a en réalité une philosophie africaine spécifique
différente des autres philosophies occidentales, asiatiques ou
américaines ?
1
Tempels, La philosophie bantoue, Paris, Présence Africaine, 1961, p. 17.
2
Lire Alphonse Quenum, Les Eglises chrétiennes et la traite atlantique du XVe siècle au XIXe siècle,
Paris, Karthala, 1993.
3
Chambonneau, cité par William Cohen, Français et Africains : les Noirs dans le regard des Blancs,
1530-1880, Paris, Gallimard, 1981, p. 35.
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que « les habitants sont presque aussi noirs d’âme que de corps, et leurs corps
sont aussi noirs que l’on vous peint les démons. 4 »
La religion des Africains va exciter leur curiosité au point que pour les
Européens « …ce peuple est si sot, bestial et aveuglé de folie qu’il n’a divinité en
sa fantaisie que la première chose qu’il rencontre le matin en se levant. 5» Pour
le père Labat, la seule possibilité de convertir ces irréductibles païens d’une façon
durable était la mise en esclavage.
On peut considérer que cette perception était due aux préjugés nés de
l’ignorance et des observations de trop courte durée des Européens sur le
continent. Cette ignorance ne peut à elle seule expliquer cette vision négative.
Dans la première moitié du XIXe siècle, l’attitude envers les peuples non
européens fut influencée par plusieurs sciences. La physiognomonie (science des
structures du corps), la phrénologie (étude de l’homme par son crâne),
l’ethnologie, l’anthropologie physique et sociale, vont se mettre du côté des
préjugés. Ces sciences justifiaient les inégalités raciales ; elles fournissaient des
explications aux esprits désireux de comprendre les différences existant entre les
diverses sociétés humaines. Elles concluent pour la plupart à une parenté entre les
Nègres et ces primates, mais bien plus, elles placent les Nègres dans une position
intermédiaire entre les races humaines et les primates : ils occupent la dernière
position dans la chaîne humaine, mais la première dans la chaîne des primates 6.
Les plus grands philosophes occidentaux n’échappèrent pas à ces préjugés.
Prenons pour exemple un seul. Ainsi Hegel, le philosophe que nous allons prendre
pour illustrer notre thèse, considérait l’Afrique comme le pays de l’enfance
enveloppée dans la couleur noire de la nuit. Il faut faire abstraction de tout respect,
de toute moralité quand il s’agit de comprendre l’homme noir. « Comme il a été
déjà dit, le nègre représente l’homme naturel dans toute sa sauvagerie et sa
pétulance ; il faut faire abstraction de tout respect et de toute moralité, de ce que
l’on nomme sentiment, si on veut bien le comprendre ; on ne peut rien trouver
dans ce caractère qui rappelle l’homme.7»
Des sciences vont naître, pour étudier les peuples que l’Occident rencontrait
dans sa conquête du monde. Ces sciences dont certaines auront une existence
éphémère, confirmeront à la fois les stéréotypes anciens et donneront lieu à des
représentations nouvelles: la physiognomonie (science des structures du corps),
4
Cité par W. Cohen, ibidem, p. 40.
5
Ibidem, p. 43
6
Cf. Georges Gusdorf, Introduction aux sciences humaines. Essai critique sur leurs origines et leur
développement, Paris, Edition Ophrys, 1974 ; V. Y. Mudimbe, L’autre face du royaume. Une
introduction à la critique des langages en folie, Paris, Edition l’Âge d’Homme, 1973 ; Cheikh Anta
Diop, Nations nègres et culture, Paris, Présence africaine, 1979 ; Stephen Jay Gould, La mal-mesure de
l’homme, Paris, Nouveaux Horizons, 1983 ; El Hadji Ibrahima Diop, Racialité et rationalité. De
l’altérité de l’Afrique noire en Allemagne au Siècle des lumières, Editions Hermann, 2015.
7
Hegel, Leçons sur la philosophie de l’histoire, trad. par J. Gibelin, troisième édition remaniée, Paris,
Vrin, 1987, p. 76.
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8
Cf. Defert Sur la Revue anthropologique de Londres (suite). In: Bulletins de la Société d'anthropologie
de Paris, I° Série. Tome 5 fascicule 1, 1864. pp. 861-862. http://www.persee.fr.
9
V.Y. Mudimbe, « ‘’Niam M’Paya’’ Aux sources de la philosophie africaine » in, Présence Africaine,
Hommage à Alioune Diop fondateur de Présence Africaine, Paris, Editions des amis italiens de
Présence Africaine, p. 196. [pp. 192-201]
10
Cf. Louis-Jean CALVET, Linguistique et colonialisme: petit traité de glottophagie, Paris, Payot,
1979; Gérard LECLERC, Anthropologie et colonialisme: essai sur l’histoire de l’africanisme, Paris,
Fayard, 1972; Albert MEMMI, Portrait du colonisé précédé de portrait du colonisateur, Paris, Payot,
1973; Adam HOCHSCHILD, Les fantômes du roi Léopold, un holocauste oublié, Paris, Belfond, 1998;
L’Autre et Nous, "scènes et types", (sous la direction de) Pascal BLANCHARD, Stéphane
BLANCHOIN, Nicolas BANCEL, Gilles BOËTSCH et Hubert GERBEAU, Éditions Syros/ Acnac,
1995; Images du Noir dans la littérature occidentale, Tome II: De la conquête coloniale à nos jours, (
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C’est dans ce contexte général de langage en folie que Tempels ose parler de
philosophie bantoue. Il le fait également à une époque où la colonisation
prolongeait la vision négative du Noir puisque cette colonisation fut pensée
comme humanisation et sortie du noir de l’obscurité de la malédiction.
En affirmant l’existence d’une philosophie bantoue, Tempels allait contre ces
théoriciens et tous les penseurs de la mentalité primitive. L’audace de Tempels
fera de lui une pierre angulaire de la philosophie africaine moderne. Désormais
c’est par rapport à lui que se situera le plus souvent le débat de l’existence ou de
la non-existence de la philosophie africaine.
Avant de voir différentes positions prises dans ce débat, signalons quelques
lignes fondamentales du livre de Tempels, La philosophie bantoue.
Tempels tente de réduire la pensée bantoue à des cadres aristotéliciens, cadres
qu’il considère comme structurant nécessairement la pensée de tout homme. C’est
pourquoi là où l’aristotélicien a vu l’être comme réalité et comme concept
fondamental, il pense que le Bantou voit la force vitale ; l’être est force, l’être est
la chose qui est force ; la force est inséparablement liée à l’Être, et c’est pourquoi
ces deux notions demeurent liées dans leur définition de l’être : l’être est force, la
collectif), Notre Librairie, Paris, Éditions Clef, 1988 ; Théophile OBENGA, Le sens de la lutte contre
l’africanisme eurocentriste, Paris, Éditions Khepera/ L’ Harmattan, 2001.
11
Catherine Kônig-Pralong, La colonie philosophique. Ecire l’histoire de la philosophie aux XVIIIe et
XIXe siècles, Paris, Editions EHESS, 2019, p. 120
12
Catherine Kônig-Pralong, La colonie philosophique, Ibidem, p. 111.
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force est être. Notre notion d’être c’est « ce qui Est », la leur « la force qui est ».
Là où nous pensons le concept « être », eux se servent du concept « force »13.
Le dénominateur commun de tout c’est la force. Si une parcelle de cette force
réside dans toute chose, alors, aucun élément terrestre n’est hors de son
rayonnement. Les objets et les êtres vivants en sont imprégnés. Les objets et les
êtres vivants en tant que partie du cosmos sont des forces partielles. A ce titre, ils
reçoivent de la grande force cosmique une partie de sa force. La force est un
principe matériel et spirituel déterminé par trois lois. Tempels systématise alors
ce concept en évoquant les différentes lois qui les régissent : la hiérarchie des
forces, la variation de la force, l’interdépendance des forces.
b) La variation de la force.
Toute force peut se renforcer ou s’affaiblir selon qu’on est malade ou en bonne
santé. L’état mental et physique a une influence sur la qualité de la force.
En somme la force vitale explique tout. C’est du reste elle qui justifie la prière,
la magie, la sorcellerie. La magie et la sorcellerie sont des moyens licites ou
illicites de manipuler à son profit ou au profit de la collectivité la force vitale
universelle. L’ontologie bantoue aboutit inévitablement à une éthique car
l’accroissement de la vie ou la restauration vitale se fait d’après un ordre de
valeur : le bien ou le mal, le permis ou l’interdit, le juste ou l’injuste. Cet ordre de
13
Tempels, La philosophie bantoue, op. cit., p. 36.
14
Ibidem, p. 40.
15
Ibidem, p. 41.
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valeur ne doit pas se réaliser au détriment de l’homme car celui-ci est « la force
suprême, la plus puissante parmi les autres êtres créés. 16»
Ibidem, p. 66.
16
17
Jean M. Van Parys, Une approche simple de la philosophie africaine, Editions Loyola, Publications
Canisius, Kinshasa-Gombe (RDC), 1993, pp. 63-64.
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18
OKOLO Okonda, Pour une philosophie de la culture et du développement. Recherche
d’herméneutique et de praxis africaine, Kinshasa, Puz, 1986.
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africaine existe et doit se développer selon les mêmes modalités que toutes les
philosophies du monde : sous la forme d’une littérature. La philosophie africaine,
c’est la littérature africaine : J’appelle philosophie africaine un ensemble de
textes : l’ensemble, précisément, des textes écrits par des Africains et qualifiés
par leurs auteurs eux-mêmes de "philosophie"19.
Pour P. J. Hountondji, il n’y a pas de philosophie implicite ; la philosophie
n’existe historiquement que sous la forme de discours explicite donnant naissance
à des textes. Il s’oppose vigoureusement au concept ethnologique ou
anthropologique de la philosophie africaine, conçue comme un système de pensée
implicite auquel adhéreraient spontanément tous les Africains, ou de manière plus
restreinte, tous les membres de telle ou telle ethnie africaine. En somme, la
philosophie africaine est à venir. C’est sous la forme d’une confrontation de
pensées individuelles, d’un discours, d’un débat que la philosophie africaine
existera20.
19
Paulin J. Hountondji, Sur la "philosophie africaine", Yaoundé, Editions Clé, 1980, p. 11.
20
P.J. Hountondji, ibidem, p. 82.
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21
Adou Koffi, L’Annihilisme, essai sur la vie, nouvelle édition revue et corrigée, Abidjan, Edition
Dagekof, 1995, p. 140.
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plus récents. L’auteur montre que les premiers philosophes grecs furent les élèves
des Egyptiens et des Chaldéens. C’est donc la mère Egypte et non la Grèce qui
fut le premier berceau connu de la philosophie.
Pour T. Obenga, une histoire de la philosophie africaine est possible. Mais son
élaboration est fort exigeante. Elle requiert en effet la connaissance parfaite de
l’égyptien ancien, du grec, du latin, de l’arabe, en sus des techniques et des
méthodes propres à l’histoire de la philosophie. Sans égyptien ancien, pas de
restitution possible de l’authentique tradition philosophique négro-africaine en sa
dimension temporelle la plus ancienne, la plus fondamentale22.
22
Cf. Théophile Obenga, La philosophie africaine de la période pharaonique, 2780-330 avant notre
ère, Paris, L’Harmattan, 1990.
23
Cf Sévérine Kodjo-Grandvaux, Philosophies africaines, Présence Africaine, Paris, 2013
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28
Malgré ces points d’accord avec l’Afrocentricité, quelques divergences demeurent notamment « la
définition purement biologique de la race. » Cf. Ama Mazama, L’impératif afrocentrique, Paris,
Menaibuc, 2003, p. 229.
29
Malgré ces points d’accord avec l’Afrocentricité, quelques divergences demeurent notamment :
« L’Afrocentricité n’embrasse nullement l’idée de l’incomplétude culturelle de l’Afrique, pas plus
qu’elle n’a de vénération particulière pour l’Europe et ses peuples. » Cf. Ama Mazama, L’impératif
afrocentrique, Paris, Menaibuc, 2003, p. 235.
30
Ama Mazama, L’impératif afrocentrique, Paris, Menaibuc, 2003, p. 236.
31
Ibidem, p. 239.
32
Ibidem, p. 244.
33
Pour la présentation des critiques de l’Afrocentricité, cf. Théophile OBENGA, Le sens de la lutte
contre l’africanisme eurocentriste, Paris, Éditions Khepera/ L’ Harmattan, 2001
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Avec la publication inaugurale de ses quatre livres, Biyogo nous offre une
histoire de la philosophie africaine. Ces quatre livres sont expressément intitulés
: "Histoire de la philosophie africaine. Livre 1 : Le berceau égyptien de la
philosophie36. "Histoire de la philosophie africaine. Livre 2 : Introduction à la
philosophie moderne et contemporaine"37. "Histoire de la philosophie africaine,
Livre III. "Les courants de pensée et les livres de synthèse"38. Et enfin, "Histoire
de la philosophie africaine. Livre IV : entre la postmodernité et le néo-
pragmatisme39.
34
Contre les critiques des positions de l’Afrocentricité lire Walker Clarence, L’impossible retour. A
propos de l’Afrocentrisme, Paris, Karthala, 2004.
35
Cf. Grégoire Biyogo, http://afrikhepri.org/lhistoire-de-la-philosophie-africaine/ . Publié 26 octobre
2015.
36
Grégoire Biyogo, Histoire de la philosophie africaine. Livre I : Le berceau égyptien de la philosophie,
Paris, L’Harmattan Gabon, coll. Recherche et Pédagogie, 2006, 238 p.
37
Grégoire Biyogo, Histoire de la philosophie africaine. Livre II : Introduction à la philosophie
moderne et contemporaine. Paris, L’Harmattan Gabon, coll. Recherche et Pédagogie, 2006, 260 p.
38
Grégoire Biyogo, Histoire de la philosophie africaine. Livre III : Les courants de pensée et les livres
de synthèse. Paris, L’Harmattan Gabon, coll. Recherche et Pédagogie, 2006, 209 p.
39
Grégoire Biyogo, Histoire de la philosophie africaine. Livre IV : Entre la postmodernité et le néo-
pragmatisme. Paris, L’Harmattan Gabon, coll. Recherche et Pédagogie, 2006, 252 p. A côté de ce
monumental travail, il faut également signaler celui du philosophe camerounais Hubert Mono Ndjana,
Histoire de la philosophie africaine, Paris, L’Harmattan, 2009.
Prof. BOA Thiémélé Ramsès. Philosophie africaine. 17
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CONCLUSION
Version 3 de 2020/2021
Mail : boathie@yahoo.fr
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
- ASANTE Molefi Kete, L’Afrocentricité, trad. de l’anglais américain Ama Mazama, Paris,
Menaibuc, 2003,
- ADOU Koffi, L’Annihilisme, essai sur la vie, nouvelle édition revue et corrigée, Abidjan,
Edition Dagekof, 1995
- BIYOGO Grégoire, http://afrikhepri.org/lhistoire-de-la-philosophie-africaine/. Publié 26
octobre 2015.
- BOA Thiémélé Ramsès, « L’Afrocentricité consiste à porter positivement l’Afrique dans son
cœur » in Le Nouveau Courrier, n° 922 du vendredi 8 novembre 2013, p. 6.
- COHEN William, Français et Africains : les Noirs dans le regard des Blancs, 1530-1880,
Paris, Gallimard, 1981
- DEFERT Sur la Revue anthropologique de Londres (suite). In: Bulletins de la Société
d'anthropologie de Paris, I° Série. Tome 5 fascicule 1, 1864. pp. 861-862. http://www.persee.fr.
- HEGEL, Leçons sur la philosophie de l’histoire, trad. par J. Gibelin, troisième édition
remaniée, Paris, Vrin, 1987.
- HOUNTONDJI Paulin J., Sur la "philosophie africaine", Yaoundé, Editions Clé, 1980
- MUDIMBE V.Y, « ‘’Niam M’Paya’’ Aux sources de la philosophie africaine » in, Présence
Africaine, Hommage à Alioune Diop fondateur de Présence Africaine, Paris, Editions des
amis italiens de Présence Africaine, p. 196. [pp. 192-201]
- KONIG-PRALONG Catherine, La colonie philosophique. Ecrire l’histoire de la philosophie
aux XVIIIe et XIXe siècles, Paris, Editions EHESS, 2019
- MAZAMA Ama, L’impératif afrocentrique, Paris, Menaibuc, 2003
- PARYS Jean M. Van, Une approche simple de la philosophie africaine, Editions Loyola,
Publications Canisius, Kinshasa-Gombe (RDC), 1993
- OKOLO Okonda, Pour une philosophie de la culture et du développement. Recherche
d’herméneutique et de praxis africaine, Kinshasa, Puz, 1986.
- TEMPELS, La philosophie bantoue, Paris, Présence Africaine, 1961
Prof. BOA Thiémélé Ramsès. Philosophie africaine. 19
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Syllabus ...................................................................................................................................... 1
INTRODUCTION .................................................................................................................... 3
CONCLUSION....................................................................................................................... 17
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................. 18
Texte 1
42019BINASON AVÈKES
SOPHIE OLUWOLE, UN ESPRIT RADICAL DE LA PHILOSOPHIE
AFRICAINE (1935- 23 DECEMBRE 2018)
(…) Les colonialistes ont nié l’humanité même des Africains. Prenons la
politique d’assimilation française comme bon exemple. L’objectif de
cette politique était de transformer les Africains en humains plus
cultivés et plus civilisés. Cela impliquait que tout ce que les Africains
pouvaient appeler leur patrimoine culturel et de développement était
soit consigné de manière arbitraire dans les tas d’ordures, soit volé
effrontément. L’Afrique était considérée comme le «continent noir»
peuplé d’animaux monstrueux, de maladies, de calamités et de morts.
Nous ne pouvons donc pas parler de culture, de religion ou de
développement; mais de sauvagerie et de barbarie dont les Africains
avaient besoin d’être sauvés et délivrés. Ainsi, des missionnaires aux
administrateurs coloniaux, l’agenda colonial devait saper l’humanité
des Africains afin de les élever à la hauteur de l’humanité. Et la
philosophie a joué un rôle important dans ce processus, car si
l’humanité est définie par la raison, alors seul l’humain peut y réfléchir.
Et si les Africains sont moins qu’humains, nous ne pouvons donc pas
dire logiquement que les Africains peuvent réfléchir. C’est la raison
même pour laquelle la philosophie de la philosophie a commencé dans
la plupart des régions d’Afrique, et en particulier au Nigéria – à
l’ancienne Université d’Ibadan, à l’Université d’Ife et à l’Université de
Lagos – avec la question de savoir s’il existe ou non un concept de
« philosophie africaine. »Nous comprenons maintenant
immédiatement le contexte dans lequel la feu professeure a obtenu son
premier diplôme puis son doctorat.
ibinimori
Source : https://babilown.com/2019/01/24/sophie-oluwole-un-esprit-radical-de-
la-philosophie-africaine/
Consulté le 06/02/2019