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INSTITUTION UNIVERSITAIRE TECHNOLOGIQUE EUDISTE D’AFRIQUE

ANNEE UNIVERSITAIRE 2019– 2020

Intitulé du cours PRATIQUE DE LA RESPONSABILITE SOCIALE

Grade Semestre Nombre d’heures

LICENCE 2 2 20 H

NATURE DU COURS TRANSVERSAL

Objectif(s) du cours :

Ce cours souligne la dimension éthique de la responsabilité sociale des entreprises que les étudiants doivent
connaître. Il aborde, également, le rôle social que tout un chacun doit assumer dans le système social qui
l’entoure selon ses capacités physiques, morales, spirituelles, matérielles et financières.

Modalité d’évaluation

Contrôle continue, participation individuelle, présentation du projet final

ENSEIGNANT LALLY Kouadio Alexis, Maître-Assistant CAMES en Anthropologie Sociale,


Expert en développement local

Courriel : lally_kouadio@yahoo.fr

Tél : (+ 225) 09 04 63 22

Dr. LALLY Kouadio Alexis


THÈMES

I- La responsabilité sociale des entreprises

Objectifs spécifique I:
Comprendre le rôle des entreprises en matière de pratique de la responsabilité sociale

Introduction
1-definition de la RSE2
2- Les comportements non éthiques des organisations
3- Comment contraindre les organisations a la pratique de leurs responsabilités sociales ?
4- Les revers de la RSE dans les pays en développement
5- Des exemples sur la pratique de la responsabilité sociale des entreprises en côte d’ivoire

II- La responsabilité sociale individuelle

Objectifs spécifique II:

Comprendre comment tout étudiant de l’IUTEA a une responsabilité vis-à-vis de la


communauté et pouvoir mettre cela en pratique

Introduction
1-Définition et champ de compréhension
2- Certaines thématiques issues des visions du monde concernant la RSI
3-Eléments de pratiques possibles de responsabilité sociale
4- Structure des pratiques

5-Comment présenter le rapport ?

Dr. LALLY Kouadio Alexis


THEME I : LA RESPONSABILITE SOCIALE DES ENTREPRISES

Dr. LALLY Kouadio Alexis


Introduction
L’intérêt pour le concept de responsabilité sociale des entreprises (RSE) s’est accru
au cours de ces années. En effet, nous ne sommes plus à l’époque où les entreprises pouvaient
réaliser des gains pendant des décennies sans se soucier des conséquences de leurs activités
sur l’environnement humain et écologique, l’époque où la performance était essentiellement
réduite à la rentabilité financière. La mondialisation de la concurrence amène les dirigeants
d’entreprises à porter une attention aux critères non financiers. Ainsi, la Côte d’ivoire, comme
la majorité des pays d’Afrique subsaharienne, étant confrontés à la pauvreté et aux conditions
qui y sont généralement associées, a entrepris, bien que timidement, des réformes
constitutionnelles et législatives visant à améliorer les conditions du développement et de
croissance économique. À cet effet, la RSE joue un rôle primordial dans cette quête du
changement. Ce constat est d’autant plus vrai que, dans le paysage économique ivoirien, on
observe, depuis quelques années, des comportements d’entreprises témoignant de l’émergence
de la RSE. Si ce concept n’est pas nouveau, dans notre pays, il connait une
avancée lente. Quelle est la perception et les enjeux de l’engagement sociétal des entreprises?
Quels sont les différentes postures et stratégies RSE de ces entreprises ?

1- Les définitions de la RSE


La RSE est l’intégration volontaire des préoccupations sociales et écologiques des entreprises
à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes (Commission
européenne, 2001) En termes simples, elle renvoie à l’idée selon laquelle l’entreprise est
incitée, pour ne pas dire obligée, d’aller au-delà de la seule finalité spéculative et économique
au profit de ses seuls membres pour intégrer, dans sa prise de décision, des considérations
plus holistiques de nature éthique, sociale et environnementale pour le bénéfice de toutes les
parties prenantes. La RSE se révèle être un concept-phare qui essaie ainsi de concilier les
objectifs économiques avec des considérations d’ordre social, éthique et environnemental.
Elle a la particularité d’interroger les interactions entre l’entreprise et son environnement
sociétal, éthique et écologique. L’entreprise doit donc agir de manière responsable et cela
suppose de réfléchir aux conséquences des actions sur soi-même et sur autrui (Gendre-
Aegerter, 2008). C’est une déclinaison partielle du Développement Durable (DD) au niveau
de l’entreprise, partielle parce qu’elle ne prend pas en compte le volet « économique » du DD.
La prise en compte de ce dernier conduirait à parler de « responsabilité globale » qui
correspond mieux au concept de « performance globale ».

Mais, la définition qui est aujourd’hui la matrice dont sont issues la plupart des autres
normes est celle issue de l’ISO 26000 Que dit que la RSO est la « maîtrise par une
organisation des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement, se
traduisant par un comportement éthique et transparent qui - contribue au développement
durable, y compris à la santé et au bien-être de la société ; - prend en compte les attentes des
parties prenantes ;

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- respecte les lois en vigueur tout en étant en cohérence avec les normes internationales de
comportement ; - et qui est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans
ses relations».

Dans cette dernière définition, l’adjectif « volontaire », que l’on trouvait dans la plupart des
définitions précédentes a disparu. Ainsi en 2006 encore, la Commission européenne,
définissait-elle la RSE comme: «L'intégration volontaire par les entreprises de
préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs
relations avec leurs parties prenantes» (22 mars 2006).

2- Les comportements non éthiques des organisations


Ces comportements sont dits non éthiques de la part des organisations. Les groupes
d’influence de la planète, type ONG, agences de rating social, syndicats ou autre acteur,
n’hésitent pas à propager, souvent avec l’aide d’Internet, les mauvaises pratiques décelées.
Nike a ainsi perdu des ventes suite à la dénonciation par Amnesty International de
l’exploitation des enfants pour fabriquer ses chaussures. Shell a subi un boycott aux Pays-Bas
après que le groupe ait décidé de couler une de ses plateformes de pleine mer, en passant par
BNP PARIBAS, BOLLORE, LAFARGE, HUAWEI récemment.

Clouer au pilori des comportements non éthiques et immoraux, comme travailler avec
des réseaux de drogue, exploiter des enfants, verser des pots de vin et en accepter, reste donc
une action assez claire à identifier pour chacun des acteurs de la vie économique. Mais la
réalité économique bouscule les cartes en brouillant les paramètres : « combien de personnes
licenciées si je veux poursuivre mon activité ? Comment prendre ce marché à ce concurrent ?
Jusqu’où aller pour réduire les coûts ?». Cette vision est brouillée également par les
différences d’approche suivant les continents. Aux Etats-Unis, c’est avant tout une question
de moralité : ne pas faire d’affaires dans des activités non respectables, comme le jeu,
l’armement, le tabac, la pornographie, le terrorisme …, appliquer les textes de l’OIT
(Organisation Internationale du Travail), respecter certains critères culturels comme les quotas
ethniques, sont des pas importants vers le chemin de l’éthique. Ainsi, éthique et responsabilité
sociale sont-elles étroitement liées dans les performances des organisations dites responsables.
Cette entreprise responsable, inversement, s’appuie sur une éthique professionnelle, que nous
pourrions définir comme la capacité et les actes visant à respecter la loi, de savoir reconnaître
ses torts et de les réparer.

Mais comment visualiser une éthique professionnelle ? Sous ce terme, des actions
identifiables sont permises, d’autres sont bannies, aussi bien en comportement externe
qu’interne à l’entreprise. Voici un aperçu des pratiques éthiques, aux yeux d’un public, donc
de consommateurs et de salariés exigeants :

1. Refuser de faire travailler des enfants du tiers monde,


2. Bien traiter ses salariés,
3. Informer honnêtement le public quand un produit présente des risques,
4. S’interdire toute discrimination raciale,
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5. Refuser toute pratique de corruption,
6. S’interdire toute discrimination entre les sexes,
7. S’engager pour l’environnement,
8. Soutenir le développement économique des régions où l’entreprise est implantée,
9. Respecter les cultures locales des pays,
10. S’engager en faveur de causes humanitaires

De la même façon, les pratiques inacceptables suivantes arrivent en tête et ne recoupent pas
forcément les premières :

1. Garder secret des problèmes sur les produits,


2. Faire croire à ses actionnaires que la situation est meilleure qu’elle ne l’est réellement,
3. Financer des associations ou des partis politiques pour s’attirer des faveurs,
4. Délocaliser les usines dans des pays du tiers monde,
5. Fermer une usine parce qu’elle n’est pas assez rentable,
6. Donner à ses dirigeants des stocks options,

On notera que dans le premier cas des comportements éthiques, travail des enfants et intérêt
pour les salariés viennent en tête, suivi de la transparence vis-à-vis du public et des
consommateurs. En revanche, ces deux premiers items disparaissent dans les pratiques
inacceptables pour laisser place à la relation produit/consommateur et mensonge aux
actionnaires.
Autrement dit, il ne faut pas faire travailler les enfants et il faut jouer la transparence
sur les produits. Autant dire qu’il y a là un flou artistique quant aux priorités des
organisations, obligées de jeter un pont entre des valeurs différentes, suivant la grille de
cotation qu’elles ont choisie ou qu’elles subissent.. Alors peut-on trouver un « guide des
bonnes pratiques », une grille permettant de hiérarchiser les actions, de se situer dans son
environnement ?

2-Comment contraindre les organisations a la pratique de leur responsabilité sociale ?

De nombreuses actions encadrent la responsabilité des organisations. Dans la loi française,


nous citerons en ce qui concerne la partie responsabilité sociale :

 La loi sur les discriminations du 16 Novembre 2001 inscrivant les actions dans un
programme communautaire 2001/2006,
 La loi sur l’égalité professionnelle du 9 Mai 2001 mettant ce sujet à l’ordre du jour des
négociations collectives,
 La loi d’orientation et de programmation pour la ville du 1er août 2003, ou Loi Borloo,
visant à réduire les inégalités sociales et les écarts de développement entre les territoires.

En Côte d’ivoire, le code de gouvernance et de la Responsabilité sociétale des


entreprises a été mis en place en 2012 de façon concrète. C’est un cadre réglementaire

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efficace pour les structures et autres entités commerciales, pour assurer une direction efficace
et garantir l’obligation constitutionnelle des organisations, garantir une conduite d’éthique au
sein des organisations, s’assurer que les organisations traitent les parties prenantes de manière
juste et équitable et s’assurer que les entreprises agissent en bonnes entreprises citoyennes.
Ce code demande aux entreprises de fournir des informations sociales et environnementales
dans leurs rapports annuels.
Ce texte, en évolution constante, peuvent être répartis est une déclaration d’intention,
qui devrait être transféré dans la loi nationale.
Il y a une réelle nécessité d’inclure la RSE dans les cursus universitaires, de
développer des réseaux d’échanges de bonnes pratiques, de respecter et promouvoir les grands
textes internationaux concernant par exemple les droits de l’homme.

2- Différentes pratiques, stratégies et attitudes face à la RSE


Igalens et Tahri (2012) proposent trois bonnes pratiques liées à chaque dimension de la RSE :
les bonnes pratiques économiques qui concernent a priori la performance financière
matérialisées, principalement, par le respect de l’intégration de l’éthique dans les actions
commerciales ainsi que la capacité de l’entreprise à contribuer au développement économique
de sa zone d’implantation ; les bonnes pratiques environnementales qui sont relatives à la
préservation de l’environnement naturel, la minimisation de la pollution, la lutte contre le
réchauffement climatique et la diminution de la biodiversité ; les bonnes pratiques sociales
qui ont trait aux répercussions de l’activité de l’entreprise sur l’ensemble de ses parties
prenantes (sécurité et impacts des produits, nuisances, respect des cultures, conditions de
travail, niveau de rémunération, non-discrimination).

Selon Allix-Desfautaux et Luyindula (2015), l’intégration du DD, par le biais de la RSE, du


management environnemental ou par une combinaison de ces deux modalités, peut résulter
d’une démarche volontaire ou d’une démarche involontaire. D’après eux, la démarche
volontaire peut intervenir lors de la mise en œuvre d’une stratégie proactive qui est la volonté
de l’entreprise de provoquer un changement souhaitable au regard des opportunités à saisir et
de ses forces ou d’une stratégie qui permette à l’entreprise de se préparer à un changement ou
de l’anticiper; l’intégration involontaire du DD peut générer deux types de stratégies : une
stratégie passive qui est due aux conséquences marginales au regard des coûts qu’engendrerait
une mise en œuvre du DD ; une stratégie réactive qui conduit l’entreprise à s’adapter à son
environnement dans l’unique but de satisfaire aux exigences légales.

3- Les revers de la RSE dans les pays en développement


Certaines grandes entreprises professant un fort engagement dans la RSE ont, par exemple :

- nié leur responsabilité dans des catastrophes industrielles, des guerres comme l’usine
chimique de Bhopal dont l’explosion en 1984, a provoqué la mort de 20.000 morts au moins
et frappant d’invalidité des centaines de milliers d’autres, ou Motorola et la guerre au Congo
Démocratique

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- ont fermé les yeux sur ce que devenaient leurs déchets, tels ceux déchargés par le Cargo
Probo-Koala en Côte d’Ivoire, des résidus toxiques pétroliers revendus comme engrais en

2009, provoquant la mort d’au moins 30 personnes. (Trafigura, une entreprise de logistique
suisse)

- ont continué de promouvoir des médicaments dangereux alors que les preuves
s’accumulaient sur leur nocivité, tel l’antidiabétique Mediator qui a provoqué au moins 500
morts entre 1997 et 2001 en France. (Laboratoires Servier)

Les risques pour les Etats des pays en développement de s’en remettre au seul volontarisme
des grandes entreprises apparaissent, dès lors, et sont soumis à:
- Un pouvoir déstabilisateur des administrations par la prolifération des auditeurs privés plus
puissants que les inspecteurs, et contrôleurs
- Un pouvoir corrupteur, éventuellement, alimentant les activités illégales
- Un pouvoir matériel porteur de risques considérables pour l’environnement

Les entreprises sont aussi des acteurs du développement. Elles créent de l’emploi et de
la richesse, construisent des infrastructures de transport, des marchés, permettent l’accès aux
technologies nouvelles et l’insertion dans le commerce mondial. En outre, certaines
entreprises apportent de nouveaux modèles économiques ayant une forte composante sociale
en s’intéressant à la «base de la pyramide », c'est-à-dire au « marché » des plus pauvres,
auxquels elles se proposent d’apporter des biens et services essentiels que les Etats ne
réussissent pas à fournir suffisamment. Elles contribuent ainsi à la lutte contre la pauvreté. On
distingue, dans ces nouveaux modèles, une capacité de contribuer au développement parce
que les entreprises choisissent pour partenaires au moins 4 catégories d’acteurs locaux :

- les populations locales : les entreprises mettent en place des mécanismes de création avec les
populations locales pour définir avec elles une offre répondant effectivement à leurs attentes.

- les associations et ONG : les entreprises s’appuient sur des associations locales pour
construire un lien de confiance avec les populations et élaborer des campagnes de marketing
social adaptées à leurs attentes

- les entrepreneurs sociaux, dont elles favorisent la création en proposant des partenariats avec
des petites entreprises pour expérimenter des solutions innovantes et des projets
ultérieurement répliqués à plus grande échelle ; on l’observe de plus en plus pour le «
commerce équitable ».

- les pouvoirs publics, acteurs incontournables des stratégies développées par les entreprises
car elles ont besoin d’eux pour donner de la légitimité à leurs démarches qui empiètent sur le
domaine social traditionnel de l’Etat et donc pour négocier leur acceptabilité locale sur le
territoire.
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En outre, la RSE apparaît comme un chemin de progrès économique en ce qu’elle transforme
le management : elle n’a donc pas nécessairement un surcoût, et lorsqu’elle l’a, c’est un
investissement qui permet d’améliorer la performance économique (et pas seulement), en
particulier celle des entreprises d’Etat. On peut résumer la méthode et ses résultats en six
aphorismes :
- Un personnel motivé se fidélise, perfectionne les procès de production et ne compte pas son
temps.
- Un actionnaire séduit n’est plus volage, ce qui assure une stabilité de la valeur financière.
- Un consommateur conquis achète régulièrement et relaie le marketing
- Une communauté impactée et aidée n’est plus hostile
- Un élu local impliqué facilite les démarches

- Une ONG convaincue aide à l’identification des risques et contribue à une image positive
Ceci débouche sur une meilleure productivité, permet de stabiliser le capital, d’élargir le
marché et d’asseoir une belle réputation. Or la valeur d’une entreprise repose aujourd’hui
souvent, pour moitié, sur sa réputation. C’est une autre raison qui motive des pays émergents
dont la réputation de la production était encore récemment très basse, pour définir des
politiques nationales de qualité passant par la RSE. Les enjeux de la RSE pour les
gouvernements des pays en développement sont donc importants: il s’agit pour eux de
maîtriser les effets éventuellement négatifs pour leur population et leur avenir des
investissements étrangers, de mettre aux normes internationales leurs entreprises nationales
pour qu’elles puissent exporter sans risque d’exclusion des chaînes d’approvisionnement, de
participer à l’élaboration de ces normes et de contribuer à la réalisation des objectifs
nationaux de développement, en particulier de lutte contre la pauvreté.

5 - Des exemples sur la pratique de la responsabilité sociale des entreprises en côte


d’ivoire
Pour le Groupe SIFCA, groupe agro-industriel implanté en Afrique subsaharienne, une bonne
gestion des enjeux environnementaux et sociaux est un levier de performance : maîtriser la
consommation des ressources naturelles, réduire la pénibilité au travail, limiter les accidents –
et donc les absences – contribuent à réduire les coûts opérationnels. Le groupe s’est engagé
depuis 2007 dans une démarche de développement durable et de responsabilité sociétale.

• Dans le cadre de sa responsabilité sociale (Rse), la Société de limonaderies et


brasseries africaine (Solibra) a offert, le 23 janvier 2018, trois transformateurs industriels de
15.000 volts chacun au Centre polyvalent des métiers de l'électricité (Cpme) de Bimbresso sur
la route de Dabou. Les travaux de rénovation des infrastructures sanitaires de l'Ecole Militaire
Préparatoire Technique (EMPT) de Bingerville par l'entreprise Solibra, le jeudi 20 décembre
dernier ; A cette occasion, le Chef d'Etat-Major de l'Armée Ivoirienne a salué l'initiative et
remercié la Solibra pour son engagement auprès des Armées de Côte d'Ivoire.

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• La Fondation Orange-Côte d’Ivoire Télécom intervient dans les domaines de
l’éducation, la santé et la culture depuis sa création en 2006. Le programme phare de FOCIT
est le programme Village Orange (« une école, un centre de santé et un point d’eau ») qui a
équipé 11 villages depuis 2012 à travers le pays.

• Depuis sa création en 2006, la Fondation MTN Côte d’Ivoire a fait de l’Entreprenariat


et en particulier des actions au profit de la femme rurale, l’un de ses axes stratégiques. Ainsi,
en février 2013, la Fondation MTN Côte d’Ivoire a accepté de financer un projet soumis par
l’ONG LEBUTU SEKM-SEKN pour l’accompagner dans la commercialisation du poisson
dans le département de Dabou. L’ONG Lebutu Sebm Sekn, qui est une organisation de
promotion des droits de la femme et de lutte contre la pauvreté, est à l’origine de la création
de coopératives féminines et de soutien aux femmes vulnérables de Dabou. Dans l’éducation,
l’Université Alassane Ouattara de Bouaké a réceptionné une nouvelle salle multimédia
aménagée, équipée et offerte par la Fondation MTN Côte d’Ivoire à travers son programme «
Génération Numérique ». (Aout 2015)

Conclusion
L’enjeu de la RSE pour les entreprises de la Côte d’ivoire est celui de son insertion dans le
commerce mondial, celui-ci étant de plus en plus l’objet de standards techniques et de qualité.
Ce pays a un potentiel considérable. Ceux qui disent que la RSE ne concerne pas les Etats et
les entreprises africaines me paraissent avoir la vue bien courte: sous la pression des
consommateurs, les importateurs de cacao par exemple, exigent de plus en plus de
certification, dans la production etc.

Le pays aurait tort de ne pas mesurer l’intérêt de travailler dans le cadre des nombreuses
organisations internationales qui fabriquent des normes de RSE. Et ce d’autant plus que
l’orientation actuelle issue de la nouvelle définition internationale de la RSE, qui met en avant
les impacts négatifs porte le risque de tarir un peu plus les possibilités d’exportation de ce
produit phare de notre économie. D’où l’importance de politiques nationales de RSE
entrainant les entreprises locales à respecter les standards désormais universels. C’est
d’ailleurs ce qui motive les efforts de la Première Dame de notre pays, Mme Dominique
Ouattara, à démontrer que le cacao de Côte d’ivoire n’est pas produit par les enfants mineurs.

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THEME II : LA RESPONSABILITE SOCIALE INDIVIDUELLE

Introduction
L’apprentissage de la responsabilité sociale individuelle (RSI) a pour but de former et
renforcer chez l’étudiant des habiletés et des compétences pour favoriser des processus de
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transformation sociale, la reconnaissance de soi en relation avec le milieu, la capacité de
prendre des décisions empreintes d’éthique, en toute autonomie et responsabilité, affronter les
difficultés propres dans les relations sociales, réfléchir sur la dimension sociale du projet de
vie, la sensibilité vis-à-vis des communautés les plus vulnérables et l’exercice d’une
citoyenneté active basée sur le leadership. Cette partie du cours prétend développer des
actions qui consolident, chez les étudiants, leur rôle d’agents de transformation. Il s’agira à
terme, de réaliser un service social dans des communautés vulnérables, nécessiteuses. Cela
représente le meilleur impact que l’étudiant de l’IUTEA puisse avoir sur la société.

1-Définition et champ de compréhension


La Responsabilité sociale individuelle est la conduite éthique du citoyen envers lui et envers
son milieu. Elle va au-delà de l’accomplissement de certaines obligations légales, et a trait à
notre attitude dans le foyer, avec nous-même, avec nos amis, avec notre environnement
immédiat, avec le travail, avec les voisins et avec la société. Pour l’auteur Stuart Emmett, «La
RSI est cet engagement continu à se conduire de façon éthique et à contribuer au
développement de la communauté en améliorant la qualité de vie des individus, des groupes,
des équipes et de la société en général». Le terme « responsabilité » commence à s’imposer en
Occident dans les textes juridiques de la fin du XVIII° siècle, ce n’est qu’au milieu du XIX°
en France que surgit explicitement la notion de « responsabilité individuelle » qui désigne
l’exact champ d’application du principe de responsabilité : l’individu. L’individu est à
l’origine et à la source de ses actes. Voilà pourquoi il doit par suite « en répondre » et
assumer la paternité et les conséquences de ses libres choix – que ceux-ci concernent son
propre sort ou celui d’autrui.

Nos actes individuels ont des répercussions sur des autres personnes et sur notre milieu. Une
action, aussi simple qu’elle puisse paraître, peut avoir de grandes conséquences et aller au-
delà de ce qu’on avait imaginé. Selon le Néerlandais Cees van den Bos, Directeur du centre
de bénévolat d’Arnhem aux Pays-Bas, qui a étudié le comportement et les motivations
derrière le volontariat, il y a une différence entre la RSI et le volontariat. Il constate que le
bénévolat s’exerce surtout dans des structures organisées (system world), comme les
institutions publiques qui font appel à des volontaires. La RSI, quant à elle, se manifeste
surtout de façon informelle et sporadique (life world). Répondre moralement de soi et de ses
actes implique un certain rapport à soi-même, construit au fil du temps, et aimanté par des
valeurs. Être responsable, c’est aussi être capable, avec les compétences professionnelles
obtenues d’en partager le bénéfice avec les autres. C’est une notion qui est proche de celle
d’empowerment. Celle-ci, née du mouvement féministe, contient un potentiel intéressant dans
sa double dimension : « celle du pouvoir individuel, c’est-à-dire la capacité d’agir sur sa
propre vie, et celle du pouvoir collectif, la mise en œuvre d’actions orientées vers des
changements sociaux, économiques et politiques »

2- Certaines thématiques issues des visions du monde concernant la RSI


La notion de responsabilité individuelle semble aujourd’hui convaincre à l’unanimité. On
nous encourage, par exemple, à être des « citoyens responsables », à faire des choix de «
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consommation responsable », et même à prendre des vacances responsables grâce aux
nombreuses offres de « tourisme responsable ».

2.1- La thématique de l’environnement


L’environnement offre une illustration intéressante de l’importance accordée à la
responsabilité individuelle. Face aux échecs répétés sur les sommets internationaux sur le
Climat, selon D. Salles, « les politiques environnementales en appellent de plus en plus
directement à la responsabilité des individus dans leurs différentes figures (usagers-citoyen-
consommateur-électeur-contribuable) pour les amener à contribuer personnellement à la
régulation des problèmes collectifs ». On peut citer l’exemple du « lifestyle activism », dont
les membres vivent leur activisme de façon individuelle en changeant leur façon de vivre. Ces
quelques exemples mettent en lumière l’importance des choix personnels des citoyens vis-à-
vis des gestes à poser en faveur de l’environnement. Par ailleurs, la notion de
responsabilisation individuelle est mise à profit dans le domaine de l’action en faveur de
l’environnement car elle donne le sentiment de pouvoir agir de façon directe sur un problème
global

2.2- La « consommation responsable


Le choix d’une consommation responsable est une manière individuelle d’agir en accord avec
sa propre sensibilité, notamment envers l’écologie. Ce type de consommation peut-être défini
comme une «attention délibérée et consciente portée aux décisions de consommation afin de
traduire des positions politiques liées à des conceptions morales et à des responsabilités
globales», selon Pleyers (2015). Plus concrètement, cela signifie que « consommer
responsable » témoigne d’une préoccupation sociale, environnementale, relative à la santé ou
le bien-être animal qui se traduit par l’achat de produits spécifiques (fairtrade, bio, végétarien,
issus de circuits courts, etc.). Or, la multiplication des recours aux systèmes alimentaires
alternatifs (livraison de paniers fermiers, groupes d’achats communs, potagers collectifs, etc.),
s’intègre dans ce mouvement de consommation responsable, et ouvre par conséquent une voie
intéressante pour aborder la notion de responsabilité. Les dégâts engendrés dans de multiples
secteurs par l’industrie agroalimentaire n’étant plus un secret pour quiconque s’intéresse à la
thématique de l’alimentation, de plus en plus de personnes se tournent alors vers des
alternatives alimentaires. L’absence de décisions politiques en faveur d’un système
alimentaire plus juste et moins polluant fait glisser cette responsabilité vers les individus. Des
citoyens alliés à des producteurs créent des petites niches agroalimentaires alternatives alors
que la passivité ou l’impuissance des dirigeants politiques (mais aussi de la majorité des
consommateurs) maintient le système agroalimentaire industriel dans sa position dominante.
Par conséquent, il continue de bénéficier aux quelques transnationales qui tirent les ficelles de
la composition de l’assiette du consommateur

3-Eléments de pratiques possibles de responsabilité sociale


3.1- Formation humaine

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Elle promeut le développement humain intégral des communautés et des personnes à travers
des actions qui fortifient les projets de vie à partir de différentes dimensions du
développement et leur permettent de développer pleinement leurs potentialités, à travers des
actions socialement responsables (ASR) :Ateliers sur la résolution des conflits, le travail en
équipe, la sexualité responsable ; la formation artistique ; cours de renforcement pour les
enfants à différents niveaux de leur progression ; développement d’activités qui stimulent la
créativité ; activités en relation avec le processus d’amélioration de l’espace de vie des
communautés, la formation en jardinage urbain.

3.2- Participation citoyenne


La RSI en apporte à la construction et à l’exercice d’une citoyenneté responsable et critique à
partir d’une perspective de droits et devoirs, qui rendent possible la transformation des
conditions de vie de certaines personnes: Formation en valeurs et citoyenneté, formation en
mécanismes de participation sociale, formation en droits et devoirs

3.3- Responsabilisation sociale


Cela favorise et met en place des attitudes socialement responsables et l’obtention de
conditions pour le développement durable, à partir de la réflexion communautaire et
institutionnelle en ce qui concerne l’objectif de la responsabilité sociale à travers des actions
socialement responsables : Travail en communautés dans le domaine de l’écosystème, de
l’écologie, de l’environnement, du recyclage, des ressources naturelles du maniement adéquat
des résidus solides et le développement durable ; construction de manuel de cohabitation ;
accompagnement à des processus de recherches sur la responsabilité sociale ; formation en
responsabilité sociale

3.4- Appui au renforcement de la gestion


-Gestion administrative et financière : appui à l’organisation pour la révision des normes, des
processus et des structures organisées.
-Appui dans le domaine comptable et financier.

-Gestion productive : appui à l’organisation pour la formulation de projets qui génèrent des
ressources à l’organisation et aux usagers.

-Communication organisationnelle : appui à l’organisation et à l’élaboration de stratégies de


communication qui permettent la promotion des individus.

3.5- Entreprenariat social


Il rend possible l’identification et le renforcement d’initiatives entrepreneuriales dans la
population dont s’occupe le pratiquant : sensibilisation à l’entreprenariat ; formation en
entreprenariat ; accompagnement d’unités productives

4-Structure des pratiques

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L’étudiant, selon son projet de vie, sa filière de formation, doit mettre en pratique un projet
au bénéfice de la communauté. À cet effet, il définit les différentes activités qu’il va réaliser.
Les propositions de lignes d’actions doivent être différentes les unes des autres
(éventuellement, on pourra les regrouper). De façon individuelle ou en groupe, les étudiants
planifieront et développeront des stratégies pour interagir avec la population bénéficiaire des
actions. Une fois que l’exécution des stratégies proposées par les étudiants dans leurs champs
de pratique, commence, s’initie un processus de réflexion et d’analyse constante qui leur
permet d’évaluer de façon permanente le processus développé, ce qui sera évidemment
matérialisé dans le rapport de suivi de résultat qu’ils remettront à la fin de l’activité. Enfin, il
convient de souligner que les stratégies mises en place dans leurs lignes d’action sont sujettes
à des réflexions et à des analyses constantes en classe, pour permettre de réalimenter le
processus et d’apporter des éléments pour enrichir les processus formatifs.
Comment trouver des solutions aux problèmes de la communauté ?

4 1-Identifiez les besoins les plus pressants de votre communauté.


Si vous vivez dans votre communauté, vous savez sans doute déjà ce qui doit y changer. Une
rivière traverse peut-être votre ville, laquelle est tellement polluée que l'on ne peut pas y
nager. L'école de votre quartier a peut-être besoin de fonds pour acheter plus de livres et
d'ordinateurs. La population des sans-abris de votre communauté a peut-être besoin d'aide.
Sachez quels besoins doivent être satisfaits, quels qu'ils soient.

•Tâchez de ne pas vous sentir dépassé(e) par l'ampleur du problème auquel votre communauté
doit faire face. Choisissez ce que vous aimeriez voir changer, quelque chose qui vous
passionne et commencez par là.

•Voyez si d'autres ressentent la même chose que vous. Existe-t-il une association qui s'occupe
de ce problème ? Connaissez-vous quelqu'un qui soit aussi passionné que vous pour
provoquer un changement salutaire ?

4.2-Sachez comment vous pouvez donner un coup de main.


Une fois que vous avez identifié le problème à résoudre, voyez ce que vous pouvez faire pour
le régler. Comme vous êtes en train de lire cet article, vous savez sans doute qu'une seule
personne peut faire bouger bien des choses, que vous pensiez ou non qu'un individu isolé
puisse changer le monde [3]. Comment ferez-vous pour changer les choses ?

•Trouvez ce qui est en accord avec vos passions et vos compétences. Disons par exemple que
vous militez pour un plus grand nombre d'arbres dans votre cité, étant donné que la végétation
diminue la pollution et procure des zones ombragées. Disons aussi que vous avez de réels
talents pour vous servir des réseaux sociaux et avez des milliers d'amis sur Facebook. Vous
pouvez sensibiliser les autres à ce problème en partageant vos connaissances avec le plus de
personnes possible et encourager la plantation d'un plus grand nombre d'arbres.

4.3-Fixez des objectifs atteignables.

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Vous ne pourrez probablement pas venir aisément à bout du problème. Il demandera sans
doute pas mal de travail, peut-être des années de labeur. Il est même possible que vous n'aurez
pas complètement résolu le problème après des années de travail. Néanmoins, vous pourrez
finalement regarder le chemin parcouru et voir vos progrès si vous fixez des objectifs gérables
et vous mettez à l'œuvre pas-à-pas.
•Fixez des objectifs à court terme. Vous pouvez le faire de manière à ce que cela ait du sens et
soit assez motivant pour vous. Que voulez-vous réaliser en une semaine, un mois ou une
année ?

•Fixez des objectifs à long terme. À quoi votre communauté devrait-elle ressembler dans cinq
ans ? Dans dix ans ? Que pouvez-vous faire dans ce laps de temps ?
4.4-Montez un programme pour réaliser ce qui doit être fait.

Il vous faudra un plan d'action, de l'aide et sans doute aussi une levée de fonds pour réaliser
vos objectifs. Rédigez un programme qui détaille tout ce que vous serez amené à faire pour
réaliser un objectif donné, y compris les choses suivantes.

•La main-d'œuvre. Intégrez les compétences nécessaires, les heures de travail qu'il faudra y
consacrer, le nombre exact de bénévoles ou de responsables qui seront nécessaires pour
réaliser vos objectifs.

•Le matériel. Des bus pour emporter les volontaires sur les sites de nettoyage des rivières ou
parcs. Des sacs-poubelle, des pelles, des gants et des masques de protection pour vos
bénévoles. Des sandwichs pour les nourrir au déjeuner. Songez-y en n'oubliant aucun détail.
•L'argent. Créez un budget et calculez ce que va vous couter l'exécution de vos objectifs.

4.5-Possibilité d’impliquez d'autres personnes.


Demandez autour de vous pour savoir si d'autres sont aussi enthousiastes que vous pour que
les choses changent. Tâchez de former un noyau dur d'activistes qui s'engagent à réaliser le
programme d'amélioration de votre communauté. Chacun aura quelque chose à faire et vous
pourrez aller ensemble au bout de votre mission.
•Partagez l'information sur les réseaux sociaux et dites à tout le monde ce que vous voulez
faire afin de trouver des bénévoles passionnés. Parlez de votre programme en public pour
faire changer les choses et dites aux autres comment ils peuvent s'impliquer. Tenez des
réunions pour discuter des moyens de mettre en oeuvre votre projet.

•Certaines personnes préfèrent donner un coup de main en faisant un don plutôt que d'investir
du temps. N'ayez pas peur de demander de l'argent ou de monter une action pour récolter des
fonds que vous pouvez injecter dans votre cause.

4.6-Engagez-vous à aller au bout de votre projet.

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Maintenant que vous avez des objectifs et un plan d'action pour les réaliser, il est temps de
vous organiser et d'investir du temps et des efforts pour faire changer les choses. Si vous
reculez maintenant, votre communauté ne verra jamais le changement auquel vous aviez rêvé.
Il ne sera pas toujours facile d'améliorer les choses, mais chaque effort que vous ferez dans le
cadre de votre projet aura son importance.

5-Comment présenter le rapport ?


Introduction
Contexte de travail
- Territorial
- Institutionnel
- Organisationnel
- Bénéficiaires
Méthodologie
- Matériel utilisé
Linge de temps de travail
Résultats et enseignements

Conclusion
La RSI n’est pas un concept qui est loin de la RSE, bien au contraire, c’est l’élément qui doit
lui donner de la force et qui fait que la RSE a du sens. C’est, donc le pilier. Nous n’aurons pas
d’organisations responsables si individuellement nous ne valorisons pas cela. La RSI c’est le
miroir de la RSE spécialement pour la haute direction où les décisions et les comportements
sont vitaux. Que ce soit pour les étudiants en Agroécologie, en bâtiment, en informatique et
plus encore pour ceux en Administration des entreprises, la RSI est primordiale et synonyme
de transparence, d’écoute active et d’amélioration continuelle.

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