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Mohamed BAALLA

Chapitre 1 : Introduction à la finance islamique

1) Qu’est-ce que la finance :


La finance est le processus d’obtention, de distribution et d’investissement de la monnaie.
Traçabilité rapide des religions :

-3760 Abraham
-1812 Moise ‫موىس‬
0 Naissance de Jésus – Christ ‫عيىس‬
567 - 632 Vie du prophète Mohammed
622 Hégire et début de L’Islam
657 L’Islam divisé en 2 courants : Chiisme et sunnisme

2) Islam, carrefour des religions :


L’Islam est la dernière des trois religions abrahamiques fondées sur le Torah (‫)الثوراة‬, les
évangiles (‫)اإلنجيل‬, et le Coran (‫)القرآن‬.
3) Les sources de la finance islamique :
a- Les principales sources :
 Le saint coran ; 10% impliquent des règles de droit et 10 verset concernant
l’économie et la finance.
 La Sunna ; correspond aux actes et propos du Prophète Mohammed (S).
b- Les sources secondaires :
 Ijtihad (effort); vise à interpréter les textes fondateurs de l’Islam.
 Ijma (consensus) ; est la principale source de la charia et de la jurisprudence
musulmane.
 Fiqh (jurisprudence islamique) ; signifierait compréhension, réflexion et la
sagesse
 Qiyas (raisonnement par analogie) ; permet de rassembler entre deux ou
plusieurs éléments différents.
4) Qu’est-ce que la finance islamique :
Il regroupe l’ensemble des contrats financiers et commerciaux sous réserve de l’interdiction.
- De L’usure : (‫ )الربا‬et des prêt monétaires.
- De Haram (activité de pécheresse) comme les secteurs portant sur l’alcool, les
armes, le pari et le jeu de Hasard (MAYSIR).
- Du commerce ou échange spéculatif de la dette sans un actif sous-jacent
‫ تداول أو مقايضة ديون مضاربة بدون أصل أساس‬-
- De l’incertitude évitable (Gharar) comme les contrats de transmission et les
contrats futurs. (qui désigne une vente risquée et dont les détails sont inconnus
ou incertains.)
Mohamed BAALLA

Définition :
« La finance islamique est un système et un secteur dont le principe des opérations
et des activités suivent des règles de la charia »

Avant tout c’est finance éthique, qui privilégie un système de valeurs bâti sur la nécessité
d’éviter ce qui est interdit, sur un équilibre entre l’intérêt personnel et l’intérêt public.

Région Population musulmane % de musulmans


Asie 1 005 507 000 33%
MENA (Maroc, Tunis, Egypt.…) 321 869 000 33%
Afrique subsaharienne 242 544 000 35%
Monde 1 624 412 000 20%
États-Unis 2 595 000 0.4%
Frnce 4 710 000 7.5%
5) Importance de la finance islamique :
Banque participative musulmane Banque conventionnel classique
Louer ou vendre des biens Donner ou prêter de l’argent
Or, on l’appel finance participative parce qu’elle participe dans le gain et dans la
perte.
6) Contraintes de la finance islamique :
- Nécessite de répondre aux exigences et contrainte réglementaire exigés par la
loi en vigueur (loi bancaire, sécurité financières).
‫المتطلبات والقيود الرقابية الت يقتضيها القانون النافذ‬
- Nécessite de conformer à des exigences de la loi musulmane
‫يتطلب االمتثال لمتطلبات ر‬
‫الشيعة اإلسالمية‬
7) Evolution de la finance islamique :
- 1ére étape : Avant les révélations divines au prophète Mohammed )‫; (الجاهلية‬
la Mecque était une ville de commerce, une des activités : Les dépôts.
- 2éme étape : Avec l’arrivée de l’Islam définition de ce qui est interdit (usure,
alcool, jeux de hasard..)
- 3éme étape : Après la croisade )‫ (بعد الحملة الصليبية‬: la chute des royaumes
appliquant la Chariaa, l’usure fut de nouveau utilisé dans les pays musulmans
- 4éme étape :
- 1947 : Le théoricien pakistanais Sayyid Abul Ala Maududi à publier son ouvrage
intitulé «The Economic problem of man ans it’s Islamic solution» dans lequel il
critique le capitalisme et le communisme ‫ الشيوعية‬et propose le recours à la
Charia.
- 1963 : création de la première banque islamique en Egypte «Mite Ghamar
Saving Bank»
Mohamed BAALLA

Chapitre 2 : Les principes de la finance islamique

Le Coran exhorte à la charité ‫الصدقة‬, à juger avec équité, à rechercher la paix avant le
conflit, à éviter les divisions, le meurtre,‫ القتل‬le vol, la tromperie ‫ ;الخداع‬l’usure, les jeux de
hasard, les promesses vaines, etc. Ceci se traduit, pour ce qui concerne la finance
islamique, à séparer en théorie ce qui est recommandé de ce qui est proscrit :

 Recommandé halal :
Le partage des pertes et profits (PPP), dans les opérations socioéconomiques, la
redistribution de sa fortune par un prélèvement obligatoire, la zakat (ou ZACAT) et par
principe est autorisé tout ce qui est interdit ;

 Interdit ou proscrit HARAM en 6 injonctions de base :


 Pas de prélèvement d’intérêt prédéterminé (RIBA) (systématiquement s’il n’est pas
associé à un actif non financier) ;
 Pas d’opérations entachées d’incertitude (GHARAR);
 Pas d'opérations spéculatives (MAYSIR);
 Pas d’activité dans des secteurs interdits (HARAM): alcool, jeux de hasard, activités
porcines, etc. ;
 Pas d’opération financière sans forcément un actif tangible sous-jacent ;
 Pas d’opération sans une équité dans le partage du résultat.
1.1 Le prêt à intérêt (le RIBA) :

L’usure (le RIBA ou le prêt à intérêt) a été expressément interdite dans le Coran. En effet,
L’intérêt est le prix du prêt alors que fondamentalement, le prêt ne doit générer aucun
profit

→ L’islam à interdit L’usure :


- Cause l’animité entre individus et éliminé l’esprit de coopération.
- Crée une classe riche et qui ne fait rien
- Outil de colonisation ‫( االستعمار‬EXPL : le Maroc devient plus faible et la France à
prêter de l’argent au Maroc et comme il a perdu son pouvoir).
En judaïsme ‫ اليهودية‬:

La TORAH à interdit de percevoir un intérêt en cas de prêter entre les frères.

Il y’on a deux types de RIBA

a. RIBA AN- NASIAH (à terme) : (EN NUMERAIRE)

Somme payée pour l'usage de capitaux empruntés ou en contrepartie d'un


rééchelonnement (je te prête une somme d’argent dans 3 mois par exemple et tu
dois me donner 1200dh par la suite) dans le paiement d'une dette (le délai accordé
pour le paiement du crédit est facturé)
‫ر‬
.‫المقتض أو مقابل إعادة جدولة سداد الدين‬ ‫المبلغ المدفوع الستخدام رأس المال‬
Mohamed BAALLA

b. RIBA AL FADL : (EN NATURE)

(Vente ou échange d'un bien contre un autre de même nature avec un surplus).

Celui qui donne ou prend un surplus tombe dans l’intérêt.


1.2 MAYSIR et QIMAR (Jeu de hasard) :
Veut dire facile, c’est tout type de contrat dépend un événement aléatoire
Quand on ne fait rien aucune effort physique (jeu de hasard, les pariages).

1.3 Le risque excessif (ALGHARAR) :


La vente “GHARAR” est celle où il y a incertitude quant à l'objet, sa quantité ou s'il sera
possible de livrer ou non.
Les opérations et les transactions doivent revêtir la transparence et la clarté.
« Quand on achète du poisson dans la mère. »
1.4 L’adossement à des actifs réels :
- La finance islamique est dans tous les cas de figure rattaché à l’économie réelle.
- Toutes les transactions financières doivent être adossées à des actifs réels et
échangeables.

1.5 La participation aux pertes et aux profits :


La participation dans un projet « MOUCHAAKA » → si on gagne on gagne tous, on perte
on perte tous.

1.6 L’interdiction de vendre ce que l’on ne possède pas. (drop shipping) :


La propriété constitue la principale justification du profit généré soit par sa détention soit
par sa vente.

1.7 L’interdiction des activités illicites :


La finance islamique est une finance éthique et responsable qui interdit les activités de
pécheresse HARAM.

1.8 La thésaurisation ‫االكتناز‬


La thésaurisation est un terme technique économique décrivant une accumulation de
monnaie soit pour en tirer un profit ou soit par absence de meilleur emploi, et non par
principe d'économie ou d'investissement productif. (Non productivité du capital)
.‫تراكم األموال إما للرب ح أو لغياب فرص عمل أفضل‬
Mohamed BAALLA

Les transactions économiques et financières et la Charia :

1) Le prêt (d’honneur) ‫ القرض الحسن‬:


Le CARD HASSAN est un prêt sans intérêt direct ou indirect, un crédit au taux zéro.
- Consiste à prêter de l'argent à un emprunteur pour qu'il le rembourse du même
montant et quand il peut le faire.
- Bienfaisance. ‫ صدقة‬/ ‫عمل إحسان‬
- Tout prêt qui est remboursé avec intérêt est RIBA.
- Si la condition de remboursement avec intérêt n'a pas été préciser le jour du
contrat et que l'emprunteur veut donner un plus : pas de RIBA.
2) la vente :

Consiste en l'échange de propriété d'un bien contre l'argent.


La vente est permise aussi bien dans
Le Coran :
‫واحل هللا البيع وحرم الربا‬
La Sunna
‫متور‬
‫ وكل بيع ر‬،‫أفضل الكسب عمل الرجل بيده‬
Conditions de l'objet vendu :
 Le bien vendu doit être sain/pure ‫طاهر‬
‫ان هللا حرم بيع الخمر و الميتة و الخرير و االصنام‬
 Que le bien vendu soit bénéfique pour son acheteur (les insectes, Ies serpents et
les rats sauf si pour un bien)
 L'islam interdit l'achat des objets voles, les raisins si pour en faire du vin et les
armes en temps de conflits).

Chapitre 3 : les produits de la finance islamique

Les produits islamiques :

Les financements proposés par les banques islamiques ;

- Sans participation : est basés sur le transfert d’actifs sous-jacents (Changement de


propriété ‫)تحويل الملكية‬. D’où la création de MOURABAHA, IJARA, ISTINA, SALAM,
CARD HASSAN, etc.

- Avec participation : est basés sur le Partage des Pertes et Profits (3P). D’où la
création de société en participation : MOUDARABA, MOUSARAHA ET
MOUCHARACKA ;

La MOUDARABA : technique de financement utilisé par les banques islamiques :


- La banque c’est RAB AL MAL
- L’entrepreneur ; c’est le MOUDARIB
Doit assurer la gestion d’un projet.
Mohamed BAALLA

« La loi 103 – 12 » Établissement de crédit

- Sté de financement : WAFA Immobilier, Maghreb-Bail, Maroc-Fatoring


- Banque :
 Banque classique : AWF – SGMB – Crédit du Maroc, Crédit agricole.
 Banque participative :
 Créer des entreprises : UMNIA – AKHDAR – YOUSR.
 Créer des fenêtres (C’est un guichet) : VENTES DES PRODUITS.

Zone offshore : C’est une zone de fabrication des produits hors territoire
Exemple ; RENAULT (Sté française, fabrique ses voitures au Maroc)

 AL AKHDAR (CREDIT AGRICOLE DU MAROC)


 AL YOUSR (BANQUE CENTRALE POPULAIRE)
 AL-TAMWEEL WA ALINMA (BMCE)
 ASSAFA (AWF)
 UMNIA BANK (CIH)

1) Opérations avec participation :

Les banques islamiques ont développé plusieurs techniques sur une base de participation
entre prêteur et emprunteur.

Au départ, on trouve la MOUDARABA qui associe un capital financier et des compétences


entrepreneuriales et la MOUCHARACA où chaque associé contribue au capital et à la
gestion.

a- la MOUDARABA

La MOUDARABA est un partenariat passif car elle est conclue entre deux associés (au
moins), un investisseur, rab-el-mal et un entrepreneur, (moudarib) qui va œuvrer pour
rendre ces capitaux les plus profitables possibles.
La banque islamique peut intervenir ici, soit en tant qu'entrepreneur en plaçant
simplement des capitaux déposés chez elle par ses clients soit comme investisseur en
participant avec une autre banque à un projet économique.
La moudaraba est assimilable en finance classique à une société en commandite dans
laquelle les associés bailleurs de fonds ne prennent pas part à la gestion.

Les contrats moudaraba se présentent sous deux formes,


Limitée ou illimitée. Dans une moudaraba ;
- Limitée : (MOUDARABA AL MOUCAYADA), le contrat porte sur un objet précis et
circonscrit et le financeur, rab-el-mal n’investira que son argent ;
Mohamed BAALLA

- Illimitée : (MOUDARABA AL MOUTLACA), le moudarib n’est pas tenu d’informer


l’investisseur de la teneur du projet. Toutefois, le gestionnaire doit respecter les
principes de prudence et agir en bonne fois. Il doit en effet gérer les ressources
financières de l’investisseur, rab-el-mal pour dégager un bénéfice optimal. Le
moudarib, peut être tenu responsable des pertes en cas de négligence, surtout
intentionnelle.
 le résultat net dégagé :

- Il doit être réparti équitablement entre l’investisseur (rab-al-mal) et le


gestionnaire (moudarib) de manière et explicite au moment de l’accord.
- En cas d’échec, l’investisseur, rab-el-mal risque dans une moudaraba son capital
investi. Le gestionnaire, moudarib a fait un travail supposé inutile, c’est-à-dire
qu’il a perdu du temps, qu’il a mal pu utiliser ses compétences et qu’il a fourni un
travail financement non rétribué.

- Donc la perte nette en capital, est supportée totalement par la banque qui
investit.
Exemple pratique :
Un promoteur veut construire un immeuble de bureaux pour le vendre ensuite en totalité.
Le projet a un coût de revient de 1.000.000 dhs et l’entrepreneur s’adresse à une banque
participative pour le financement du projet.
 Début N, le contrat moudaraba est signé selon les termes suivants :
- Projet d’un an avec le moudarib responsable ;
- Les gains seront répartis selon la quotité suivante :
20% pour le rab-el-mal et ;
Le reste (80%) pour le moudarib.
 L’emprunt s’élève à 100% du projet. En décembre, le projet est achevé.
 Si le moudarib vend le tout pour 1.280.000 dhs (soit1280Mdhs), au rab-el-mal, il donne :
 + 1000k dhs de l’emprunt,
 + 20% du profit qui lui revient = 20% x (1280 kdhs – 1000 kdhs) soit 56 kdhs. = 1056
Mdhs. Pour rab-el-mal
Le moudarib gagne 80% x (1280Mdhs -1000Mdhs), soit 224 kdhs ;
 Si le projet est vendu à 1Mdhs : rab-el-mal lés récupère et le moudarib ne gagne rien
 Si le projet est vendu à 900.000 kdhs rab-el-mal supporte une perte de 100 kdhs. et le
moudarib ne gagne rien

b- La Moucharaca

1- Principes :
- La MOUCHARACA est une alternative islamique au prêt à intérêt de la finance
classique. C’est un mode de financement fondé sur la répartition équitable des
risques entre les associés, pour des opérations non proscrites par la charia.
- La MOUCHARACA est un contrat actif, contrairement à la moudaraba est un
contrat passif où la banque participative n’intervient pas dans la gestion de projet.
Mohamed BAALLA

2- Répartition des bénéfices ;


- Le partage des profits et des pertes PPP se réalise en fonction des contributions
de chacun des partenaires. L’intérêt n’est jamais prédéterminé mais fonction du
risque global de l’opération. La part du bénéfice à répartir doit, en revanche, être
prédéterminée à la signature du contrat sous peine de voir la Moucharaca
invalidée.
- Le partage des profits doit être fait en fonction de la contribution au bénéfice
produit et non pas au capital apporté.

- Si A et B s’associent et conviennent que A obtiendra 10.000 par Mois et le reste ira à B,


la Moucharaca est illicite.
- De même, si A convient qu’il aura 10% du résultat, la Moucharaca est illicite.
- La base correcte serait une répartition adaptée du résultat en fonction de la
contribution réelle de chacun.
- Les associés ont finalement la liberté de déterminer librement la part de chacun dans
les bénéfices sans être tenus au montant que chacun a investi dans l’association.
- En cas de perte, celle-ci sera répartie au prorata des sommes investies pas chaque
associé.
 Les contrats MOUCHARKA se présentent sous deux formes, simple ou dégressive.
La Moucharaca simple :
 La Moucharaca simple (tabita) est une association où chaque associé (moucharic)
fait un apport en numéraire, en nature ou en gestion, évalué à la juste valeur au
jour du contrat.
 La gestion est en principe confiée à tous les associés qui le désirent, à la différence
de la moudaraba où l’apporteur de capitaux peut financer seul le projet et ne pas
prendre part à la gestion.
 Dans la Moucharaca, le financeur et l’entrepreneur concluent un accord pour
développer un projet commun dont ils se partageront ensuite le résultat (bénéfice
ou perte).
Exercice :
Pour un investissement de 100k dhs, les investisseurs A et B apportent 50k dhs chacun.
Durant les six premiers mois, A assure la gestion du projet de 8h à 15h (7 heures) et B de
15h à minuit (9 heures).
Durant les 6 mois qui suivent, A assure la gestion du projet de 8h à 18h (10 heures) et B de
18h à 00h (6heures). Le bénéfice réalisé durant l’exercice est de 20.000 dhs par mois.
- Quelle est la part qui revient à chacun des investisseurs durant cet exercice?
 Pour les 6 mois premiers ;
Somme des heures travaillés (A7 + B9) = 16heures.
Bénéfices par Mois = 20.000 dhs
L’investisseur A ; L’investisseur B ;
7/16 = 44% 9/16 = 56%
20.000 x 44% = 8.800(par Mois) 20.000 x 56% = 11.200(par Mois)
8.800 x 6 = 52.800 (pour 6 Mois) 11.200 x 6 = 67.200 (pour 6 Mois)
Mohamed BAALLA

 Pour les 6 mois qui suivent ;


Somme des heures travaillés (A10 +B6) = 16heures.

L’investisseur A ; L’investisseur B ;
10/16 = 62.5% 6/16 = 37.5%
20.000 x 62.5% = 12.500 (par Mois) 20.000 x 37.5% = 7.500 (par Mois)
12.500 x 6 = 75.000 (pour 6 Mois) 7.500 x 6 = 45.000 (pour 6 Mois)

La part qui revient à chacun des investisseurs durant cet exercice?


- Pour A : 52.800 + 75.000 = 127.800
- Pour B : 67.200 + 45.000 = 112.200

La Moucharaca dégressive :
Dans la Moucharaca dégressive dite Moutanakissa, la participation d’un des apporteurs
de fonds, est rachetée petit à petit par les autres associés.

Exercice :
Un futur associé possède un terrain 20.000 m² sur lequel il désire construire un immeuble.
Il s’adresse à une banque participative pour réaliser son projet. La valeur du terrain est de
5.000 dhs le m².
 Le coût de l’immeuble hors terrain est de 600M dhs. La banque participative
apporte 400M dhs et l’associé 200M dhs.
 La participation de la banque participative s’étale sur 5 ans, durant lesquels l’associé
paiera à la banque le montant de l’emprunt par amortissements constants.
 L’associé s’engage à rembourser la banque de 80M dhs par an sur 5 ans.
L’immeuble est ensuite donné en location par la banque pour 200M dhs par an.
Présentez la répartition des revenus durant les cinq ans suivant la construction de
l’immeuble.
1- Le cout total de la réalisation du projet ;
Valeur du terrain ; 20.000 x 5.000 = 1.000 000 (soit 100M)
Le cout de l’immeuble hors terrain est 6.000 000 (soit 600M)
Le cout total de la réalisation du projet est de 100M + 600M = 700M dhs
La part de la banque et de l’associé est respectivement 400/700 et 300/700 soit 57% et
43%
2- Présentation de la répartition des revenus durant les 5ans ;
1ér Année :
- Part de la banque = 200M x 57% = 114M
- Part de la banque + remboursement = 114 + 80 = 194M
- Part de l’associé = 200M x 43% = 86M
- Part de l’associé - remboursement donner à la banque = 86 – 80 = 6M
2éme Année :
- Part de la banque = (400 – 80)/700 = 45,71% x 200 = 91,42M
- Part de la banque + remboursement = 91,42 + 80 = 171,42M
- Part de l’associé = (300 + 80)/700 = 54,29% x 200 = 108,58M
- Part de l’associé - remboursement donner à la banque = 108,58 – 80 = 28,58M
Mohamed BAALLA

3éme Année :
- Part de la banque = (400 – 80 – 80)/700 = 34,29% x 200 = 68,58M
- Part de la banque + remboursement = 68,58 + 80 = 148,58M
- Part de l’associé = (300 + 80 + 80)/700 = 65,71% x 200 = 131,42M
- Part de l’associé - remboursement donner à la banque = 131,42 – 80 = 51,42M
Années Cout total Montant financé Total à la bq Reçu à l’associé
1 700 80 194 6
2 700 80 171,42 28,58
3 700 80 148,52 51,42
4 700 80 124,58 102
5 700 80 102,86 97,14
Total - 400M 742,56 257,8

2) Opérations sans participation :

Ces contrats se divisent en 2 grandes catégories

- Les ventes avec négociation : La MOUSAWAMA, sans référence explicite au cout


de revient de l’élément vendu.
- Les ventes : (BAI-AL-AMANA -- ‫ )بيع األمانة‬qui exige le vendeur de déclare le coût
de revient de ce qui le vende.
 LA TAWLYA ‫التولية‬: La vente se fait à prix cout sans profit ni perte.
Cout de revient (5) = prix de vente (5)

 LA WADIA ‫الوديعة‬: Exemple du BLACK FRIDAY, il s’agit d’une remise de


vente :
Cout de revient (5) > prix de vente (4)
 LA MOURABAHA ‫المرابحة‬: la vente se fait avec une marge de bénéfice
décaler
Cout de revient (5) < prix de vente (7)
1.1 La MOURABAHA :

Un contrat MOURABAHA est un contrat avec lequel un vendeur s’accorde avec un


acheteur pour lui fournir un bien spécifique au coût de revient affiché et avec une marge
bénéficiaire.
Le vendeur doit donc informer l’acheteur du coût de revient et rajouter un bénéfice fixe ou
en pourcentage du coût de revient.
Pour éviter de tomber dans les interdits de la charia, la MOURABAHA est soumise à des
conditions précises :
 Le vendeur doit être propriétaire et en possession de l’objet au moment de la
revente,
 Le prix ne peut pas être modifié, ni en cas de retard ni d’anticipation de règlement,
(dans tous les cas)
 La marge bénéficiaire doit être déterminée avec précision ;
ً ً
 Le règlement peut être au comptant ou différé. (‫)الدفع نقدا أو مؤجل‬
Mohamed BAALLA

Cas de désistement ‫إمكانية اإلنسحاب‬

En cas de demande un bien d’acquisition d’un bien, le client doit procéder au dépôt de 5%
- 10% du Montant du bien. (Garantie).

 Un client qui voudrait achète un bien dont la valeur de 250.000Dh → demande


de dépôt de garantie → HAMICH EL JEDIYA ‫هامش الجدية‬.

 5% à 10% de la valeur du bien : dépôt de garantie appelé HAMICH EL JEDIYA


‫هامش الجدية‬. → c’est un dépôt qui assure la banque le sérieux et la bonne fin
d’opération.

 Si le cas de désistement :
La banque va revendre le bien.
Si
- Vente avec gain ; remboursement total du HAMICH EL JEDIYA
- TAWLYA : Càd (Prix de vente=500) = (Prix d’achat = 500)
→ Remboursement total du HAMICH EL JEDIYA
- 7ATITA : Càd (Prix de vente=400) = (Prix d’achat = 500)
→ Participation dans la perte au prorata
(Càd HAMICH EL JEDIYA va rembourser avec une diminution).

Exercice 1 :

Le client de la banque Umnia Bank souhaite acquérir une voiture dont la valeur est de
300.000 dhs TTC. Sa banque propose de financer cette acquisition et signe un contrat
Mourabaha avec son client. Hamiche el Jediya est 10 % du prix de la vente qui de 400.000
dhs TTC.
1- Déterminer Hamiche El Jediya;
Une semaine après avoir été contacté, Umnia Bank avait déjà acheté la voiture et le client
s’est rétracté (a désisté).
2- Expliquez les conséquences si:
– Umnia Bank vend la voiture à 420.000 dhs;
– Umnia Bank vend la voiture à 300.000 dhs;
– Umnia Bank vend la voiture à 250.000 dhs.

Réponse :
1- Déterminer Hamiche El Jediya;
Du prix de la vente qui de 400.000 dhs TTC. = 400 000 x 10% = 40 000DHS
2- Expliquez les conséquences si:
 Umnia Bank vend la voiture à 420.000 dhs;
Puisque le prix d’achat est INFERIEUR au prix de vente → cela signifie une vente avec gain
→ Remboursement total du HAMICH EL JEDIYA
 Umnia Bank vend la voiture à 300.000 dhs;
Puisque le prix d’achat EGAL au prix de vente → cela signifie LA TAWLYA ni profit ni perte
→ Remboursement total du HAMICH EL JEDIYA
Mohamed BAALLA

 Umnia Bank vend la voiture à 250.000 dhs.


Puisque le prix d’achat est SUPERIEUR au prix de vente → cela signifie LA 7ATITA
→ Participation dans la perte au prorata
(Càd HAMICH EL JEDIYA va rembourser avec une diminution).

1.2 MOUAJAL :

Le MOUAJAL est une vente dont le paiement se fait de manière différée, alors que la
livraison est immédiate. La banque achète les biens d’équipement ou les marchandises
demandées par le client et les lui revend ensuite à un prix convenu, majoré de sa marge
bénéficiaire. Ce contrat s’apparente au contrat Mourabaha mais avec paiement différé.

1.3 IJARA :

Signifie « location ».
Selon l’article 58 de la loi n°103-12 « l’Ijara est tout contrat selon lequel une banque
participative met, à titre locatif, un bien meuble ou immeuble déterminé et propriété de
cette banque, à la disposition d’un client pour un usage autorisé par la loi ».

L’IJARA peut prendre deux formes

- Ijara tachghiliya ; lorsqu’il s’agit d’une location simple, Comme pour la location
d’un appartement pour une durée déterminé.
- Ijara montahia bi-tamlik ; Également appelée leasing, crédit-bail, location
financement, LOA (location avec option d’achat) lorsqu’au terme de la location, la
propriété du bien, meuble ou immeuble loué est transférer au client selon les
modalités convenues entre les parties.
1.3.1 Loyer :

Le loyer doit être déterminé au moment du contrat pour toute la période du bail.
Différents loyers peuvent aller avec différentes périodes, mais l'absence de précisions sur
le loyer rend le contrat caduc (périmé). En revanche, s’il est convenu que le loyer
augmente au gré d’une décision du bailleur, le contrat n’est pas valable.

Par exemple, si un propriétaire P donne en location à un locataire L des locaux avec un


loyer mensuel de 5000 dhs, et qu’il soit convenu que le loyer augmente de x% par an,
toutes les précisions étant faites, le contrat de bail reste valable.
En revanche, s’il est convenu que le loyer augmente gré d’une décision du bailleur, le
contrat n’est pas valable.

Nb ;
- La période de location commence le jour de la livraison au locataire, que celui-ci
entre ou pas en possession du bien.
- En cas de dommages causés par une mauvaise utilisation ou la négligence du
locataire et qui remettraient en cause l’utilisation normale du bien, le locataire
doit rembourser le loueur. Dans tout autre cas, les dommages causés sont à la
charge du loueur.
Mohamed BAALLA

Exercice :
Un client souhaite louer un appartement pour une année. Le contrat stipule un loyer de
3000 dhs et que l’augmentation du loyer se fera au gré du bailleur, mais après avoir avisé
le locataire.
Après trois mois, le client devait quitter l’appartement et l’a loué à un ami. → Sous
location
Quels sont les éléments qui ne sont pas conforme à un contrat participatif?

Réponse :

Tout d’abord le contrat n’est pas valable parce que il ni y’a pas de précision (Le loyer
augmente gré d’une décision du bailleur).

Plus le loueur n’a pas le droit de loué l’appartement un autre personne par ce que ce n’est
pas lui qui est le propriétaire du bien (interdit de loué ou vente quelque chose que tu ne
possèdes pas).

1.3.2 Ijara Montahia Bi-Tamlik :


- Tout bien qui ne peut pas être consommé ou déprécié par son utilisation, ne peut pas faire
l’objet d’un contrat de crédit-bail ;
- Toutes les dettes relatives à la propriété du bien seront supportées par le bailleur. (Si une
entité X donne un de ses locaux en bail à une entité Y, les impôts et taxes relatifs à ses
locaux seront supportés par X, mais les coûts tels que l’eau, l’électricité, les taxes locatives,
etc. supportés par le loueur Y).
- La période sur laquelle porte le crédit-bail doit être extrêmement précise lors de la
signature du contrat ;
- Le bien loué en crédit-bail doit être utilisé selon l’accord défini dans le contrat. Toute
utilisation anormale ne peut être faite sans le consentement du loueur ;
- Tous les risques liés aux biens loués seront à la charge du locataire pendant la période du
bail.

Exercice :
Un locataire a signé un contrat avec la banque Umnia portant sur une Ijara mountahia
bitamlik d’un magasin d’une valeur de 4.500.000 dhs. Le contrat stipule les éléments
suivants:
– Le magasin sera utilisé comme entrepôt;
– Le loyer mensuel est de 10.000 dhs;
– La période du contrat peut aller de 4 ans à 5 ans;
– La possibilité d’achat à échéance pour 10 à 15% de la valeur du magasin ;
Analysez les éléments du contrat.

Réponse :
Les deux premiers conditions sont valable pour les deux dernier sont pas valable car la
période n’est pas précise dans le contrat et la valeur ajouté de prix de vente n’est pas
précis aussi.
Mohamed BAALLA

Divergence entre Mourabaha et Ijara

1. Pour la Mourabaha, il y a le transfert du titre de propriété à l’acheteur

 Pour l’Ijara, l’objet en question reste la propriété du loueur, seul l’usufruit, c'est-à-
dire le droit de l’utiliser, est transféré au locataire.
2. Dans un contrat Mourabaha ;
- La vente est effective après que le client ait reçu la livraison du bien par
l’institution financière.
- Et la promesse d’achat n’est pas suffisante pour que la vente soit effective.
 Dans le cas de l’Ijara, les contractions n’ont pas besoin de faire entrer en vigueur le
contrat de location après que la livraison ait été faite.
c- Salam

Le Salam est un contrat en vertu duquel l’une des deux parties, banque participative ou
client, verse d’avance le prix intégral d’une marchandise dont les caractéristiques sont
définies au contrat, à l’autre partie qui s’engage à livrer une quantité déterminée de la
dite marchandise dans un délai convenu ».

Le Salam a été créé pour que les agriculteurs puissent financer leurs besoins de production
ou simplement trouver des moyens de subsistance pour leur famille avant leur récolte,
sachant qu’ils ne pouvaient pas contracter d’emprunt avec intérêt (interdit du riba).

Il est destiné particulièrement aux agriculteurs, les artisanats

Avant de signer un contrat Salam il faut définir :

- La qualité des produits


- Les quantités des produits
- La date de livraison
- Le lieu de livraison
- Le prix de vente
d- Istisna :

l’Istina est tout contrat d’acquisition de choses nécessitant une fabrication ou une
transformation en vertu duquel l’une des deux parties, banques participative ou client
s’engage à livrer la chose, fabriquée ou transformée, à partir des matières dont il est
propriétaire, en contrepartie d’un prix fixe dont le paiement s’effectue par l’autre partie
(moustasniî) selon les modalités convenues ».

 Dans le contrat Istisna, il s’agit de commander à un producteur un produit


spécifique.
 Le prix doit être fixé par consentement mutuel au départ et que tous les
spécifications du produit soient entièrement précisées.
 Celui qui passe la commande peut retirer mais uniquement avant le début de la
mise en production.
Mohamed BAALLA

L’Istisna est une variante d’un contrat Salam :


 Dans le Salam, l’objet porte sur la livraison de marchandises (éléments
commercialisable sans transformation) ;
 Dans l’Istisna, les matières ont subi un processus de transformation, aux coûts des
matières premières, consommables, de la main-d’œuvre et des autres frais, etc.
jusqu’au produit fini commandé.
Le prix peut être soit payé en totalité à l’avance, au moment de la livraison, être reporté
(en accord avec les deux parties) comme il peut s’effectuer en fonction de l’avancement du
projet.

NB ; Celui qui passe la commande il peut le désister uniquement si la mise en production


n’a pas encore démarré, Mais si le processus a démarré la possibilité de désistement
n’est plus valable

Différences entre Istisna et Ijara


Pour qu’il y ait un véritable contrat d’Istisna, il faut que l’entrepreneur achète les matières
premières puis rajoute tous les frais nécessaires à produire le bien. Si jamais c’est le maître
ouvrage (demandeur) qui fournit la matière première, alors il ne s’agit pas d’un contrat
d’Istisna mais d’Ijara. En effet, dans ce contrat Ijara, il s’agit de payer les services d’une
personne.

Différences entre contrats Istisna et Salam


Le contrat :
 Istisna porte toujours sur un bien spécifiquement produit ;
 Salam peut s’appliquer à n’importe quel produit, qu’il ait subi un processus de
transformation ou qu’il ne s’agisse que de marchandise.
Le règlement :
 Salam : Il est indispensable que le prix ait été payé intégralement dès le départ ;
 Istisna : ce n’est pas le cas.
La rétraction : (désistement)
 Salam : une fois qu’il a été signé, il n’est plus possible de se rétracter ;
 Istisna : tant que les études de faisabilité n’ont pas encore été commencées, il est
toujours possible d’annuler le contrat.
La livraison :
 Salam : la période de livraison est une partie essentielle du contrat de vente ;
 Istisna : il n’est pas indispensable de fixer la période de livraison dans le contrat.

 ‫ال تنسونا من صالح الدعاء‬

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