Vous êtes sur la page 1sur 2

Les avant-gardes et l’expressionnisme au XXe siècle

Le début du XXe siècle est marqué par le triomphe des valeurs révolutionnaires nées au siècle
précédent. Armées d’idéaux utopiques et de croyances politiques, les dénommées avant-gardes
artistiques remettent en question le grand héritage figuratif de l’art occidental et défendent des idéaux
nouveaux qui vont au-delà de l’appréciation purement esthétique. Il s’agit d’une période fertile en
expérimentations qui concerne l’ensemble de l’Europe. La fragmentation esthétique que partagent
différents mouvements — les plans fracturés du cubisme, les figures déboîtées de la peinture
expressionniste et les juxtapositions hybrides de l’iconographie surréaliste — peuvent être saisies
comme une analogie visuelle de la fragmentation sociale et psychique de la réalité.
L’expressionnisme a démontré sa capacité à être une tendance artistique durable, qui a été reprise
et réexaminée à plusieurs époques au cours de ce siècle. Ainsi, l’expressionnisme a resurgi dans les
années 50 sous la forme de l’expressionnisme abstrait américain ou de l’art informel européen, ou, dès
les années 80, comme néo-expressionnisme.
L‘art contemporain aux Etats-Unis
Après la Seconde Guerre mondiale, les peintres américains s‘affranchissent de la tradition
européenne.
L‘expressionnisme abstrait (abstract expressionism). Action painting (peinture gestuelle). Sous
l‘influence de l‘art sauvage prône par les artistes surréalistes (Ernst, Breton, Masson, etc.) venus se
réfugier en Amérique pendant la Seconde Guerre mondiale, les jeunes peintres américains développent
un nouveau style qui transforme la peinture européenne alors dominante aux Etats-Unis. Le sujet se
transforme, le spectateur contemple l‘expressivité des formes picturales tracées par les gestes du
peintre. Les peintres construisent des toiles abstraites où la couleur est posée pour elle-même en de très
larges aplats.
L‘art populaire (pop art) Au début des années 50, les précurseurs du pop art américain
réalisent des oeuvres qui combinent différentes techniques artistiques: la peinture, le collage de photos,
l‘assemblage d‘objets. Jaspers Johns (né en 1930) et Robert Rauschenber (né en 1925) sont les artistes
les plus représentatifs de ce courant. Le pop art critique la symbolique du monde moderne et des
médias. Andry Warhol (1928-1987) et Roy Lichtenstein (né en 1923) utilisent les moyens techniques
de reproduction de l‘image: sérigraphie, photographie. Les sujets sont puisés dans la banalité de la vie
quotidienne.
L‘art minimale (minimal art) Dans les années 60, les artistes minimalistes se tournent vers une
simplification extrême des moyens picturaux. Frank Stelle ( né en 1936) nuance souvent une seule et
même couleur et décline des formes géométriques. Pendant ce temps, en Europe, naît une nouvelle
tendance plastique influencée par les philosophies existentialistes et la pensée orientale: l’art informel
(sans forme).
L‘art contemporain en Europe
Les artistes européens de l‘après-guerre évoluent dans des mouvements d‘avant-garde. Ils
imaginent de nouveaux moyens pour exprimer une image poétique du monde moderne.
Le mouvement Cobra (1948-1951) Le mouvement Cobra se constitue à Paris autour du peintre
danois Asger Jorn (1914-1973), du peintre hollandais Karel Appel (né en 1921) et du peintre belge
Pierre Alechinsky (né en 1927). Le nom du mouvement vient de la contraction de COpenhague,
BRuxelles et Amsterdam, qui sont les capitales des pays dont les principaux artistes sont originaires.
Les activités de Cobra sont proches du surréalisme: automatisme, abandon de la raison raisonnante et
libre action de l‘inconscient.
Les artistes font preuve d‘un non-conformisme affiché: goût du spontané et du collectif, refus
des règles strictes de l‘abstraction géométrique et de l‘art figuratif trop étroit. Ils donnent une large
place au rêve ainsi qu‘au fantastique.
Karel Appel, un peintre Cobra, l‘artiste collecte, collectionne et recycle des matériaux qu‘il
transforme en oeuvres d‘art. Son expressionnisme sauvage organise des tableaux qui construisent des
assemblages hétéroclites. Il s‘inspire des traditions populaires et de la vitalité des arts primitifs. La
simplicité naturelle de la couleur et la puissance du geste pictural témoignent du jeu instinctif de
l‘artiste.
L‘art informel regroupe les tendances d‘une pratique picturale qui affiche l‘expressivité des
matériaux et l‘éloquence des gestes spontasnés d‘artiste sur le support. Les peintres matiéristes
remettent en cause les techniques traditionnelles en pratiquant une peinture opaque: les toiles sont
triturées, griffées et incisées. Ils mélangent de la corde, du cuir et des tissus agglomérés qu‘ils collent
à même le support. Ils peignent avec du goudron, du plâtre, du marbre pilé mélangé à de la colle. Ils
refusent une figuration trop explicite.
Les nouveaux réalistes (1960-1963): l‘aventure de l‘objet. En avril 1960, des artistes peintres et
sculpteurs regroupés en France par le critique d‘art Pierre Restany signent le Manifeste du nouveau
réalisme. Luttant contre les idées reçues, ils révolutionnent le tableau peint sur une surface à deux
dimensions. Art urbain, cette appropriation du réel souligne l‘industrialisation du monde.
Yves Klein (1928-1962) peint des tableaux d‘une seule couleur, ce sont les peintures
monochromes „zones de sensibilités“ et d‘“imprégnation universelle par la couleur“. Raymond Hains
(né en 1926) et Jacques Maché de la Villeglé (né en 1926) s‘emparent des affiches déchirées qu‘ils
trouvent sur les murs des rues et les exposent comme le témoignage d‘une réalité sociale.
Dès les années 80, après les tendances conceptuelles et minimalistes des années 60 et 70, le néo-
expressionnisme (ou nouveaux fauves) récupère la figuration et l’expressivité dans l’œuvre d’art en
prenant appui sur le langage formel de l’ancienne avant-garde artistique. L’allemand Georg Baselitz
(né en 1938) influence la nouvelle génération par ses tentatives pour renforcer la peinture européenne
et lutter contre l’épuisement intellectuel de l’après-guerre. Son collègue et compatriote Anselm Kiefer
se transforme en l’un des principaux représentants d’un néo-expressionnisme qui adopte une
perspective à caractère violent, gestuel et critique, ici mêlé de références à la tradition romantique
allemande et à l’héritage politique de son pays. La peinture est colorée, figurative et expressionniste.
Les peintres se réfèrent souvent à la culture et à l'histoire allemande. Ils expriment de façon
grandiloquente l'angoisse et la douleur.
Le néo-expressionnisme a été un phénomène vraiment international, qui s’est concrétisé
également dans d’autres endroits, comme l’Italie avec la Transvanguardia dominée par Francesco
Clemente, Sandro Chia et Enzo Cucchi, et New York, où des artistes comme Julian Schnabel ou Jean-
Michel Basquiat ont introduit aussi bien du vocabulaire (graffiti) que des matériaux (assiettes cassées)
ramassés en dehors des sources traditionnelles de l’art, qui leur permettaient de mettre en relief le
contenu émotionnel de leur œuvre.
En France, le néo-expressionnisme est parfois désigné comme figuration libre alors que l'on
parle de Nouveaux Fauves en Allemagne, de trans-avant-garde en Italie et de bad painting aux États-
Unis.
L’œuvre de Rémi Blanchard occupe une place à part. C’est l’idée de « nomadisme » qui
caractérise son éthique et son esthétique. Tout comme celle de Miró, l’œuvre de Rémi Blanchard est
celle d’un peintre comme celle d’un poète.

Hervé Di Rosa (né à Sète en 1959) est un peintre français contemporain, qui était avec Richard
Di Rosa, François Boisrond, Rémi Blanchard et Robert Combas l'un des principaux artisans du
mouvement français de la « Figuration libre », renouveau de la peinture dans les années 1980, une
peinture empruntant souvent à la BD, au rock et au graffiti.
Françoise Nielly est une artiste peintre française. Ses toiles sont les témoins d’un style néo-
expressionniste. Quand on regarde de plus près ses tableaux, on distingue en premier lieu des couches
de couleurs généreusement fournies. Françoise NIELLY, par son travail sur la couleur qui déstructure
et décompose les visages, se situe en filiation directe d’un Picasso ou d’un Bacon. Les formes et les
volumes naissent de la couleur. Ces couleurs, vives et chatoyantes, qui lui rappellent les couleurs des
paysages du sud de la France où elle a passé son enfance, offrent à ses œuvres une expressivité, une
force et un traitement du portrait saisissant.

Vous aimerez peut-être aussi