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L'Etat
La notion d’Etat
L’Etat est à la fois une idée et un fait. Il est une donnée fondamentale du droit
constitutionnel car il est la cadre privilégié d’exercice du pouvoir politique.
Remarques
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- L’Etat est un mode d’organisation politique et juridique de la société.
Son émergence témoigne de l’organisation de la société humaine et de
son passage de l’anarchie à l’état de société.
L’origine de l’Etat
Il ne suffit pas de savoir définir l’Etat, il faut aussi se demander comment il est
apparu, comment les Etats se sont formés, comment les hommes ont accepté de
leur obéir.
Selon cette théorie, l’Etat est l’aboutissement d’un phénomène naturel, donc
l’Etat n’est pas volontairement créé par les hommes. Il n’est pas l’œuvre
délibérée des hommes, il s’impose.
Pour Aristote, la cité (Etat) fait partie des choses naturelles, et que l'homme est
par nature un animal politique. L'Etat se forme à partir d'une suite de
communautés :
Contrairement à Platon, Aristote ne conçoit pas l'Etat idéal mais plutôt les
conditions de possibilité de l'Etat. Selon lui, Le but de l'Etat est
l'accomplissement éthique des citoyens. La cité/Etat existe ainsi en vue non
seulement du vivre ensemble mais du « bien vivre ».
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Remarques :
Cette idée s’est construite autour des théories du Contrat social, développée au
XVII ème et au XVIII ème siècle en particulier par Hobbes, Locke et Rousseau.
• Pour John Locke, les hommes entrent donc dans l’état civil par un contrat
d’association (consentement mutuel) et un contrat de soumission
conditionnel. Le contrat de soumission au gouvernement est dissout dès
que la majorité considère ce gouvernement comme inadéquat, c’est-à-dire
incapable d’assurer la sécurité.
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Remarques
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Que les dirigeants ne sont pas propriétaires de leurs fonctions, ils en
sont titulaires, elles peuvent leur être retirées
Que les décisions précises par les autorités étatiques sont prises par
l’Etat en tant que personne juridique.
La personnalité juridique explique aussi que l’Etat a une existence
juridique comparable à celle des personnes physiques, et qui lui
offre les mêmes possibilités d’action.
. La notion de personnalité juridique ou morale a été conçue pour
donner une existence et une capacité juridiques à des groupements
d’individus poursuivant un intérêt légitime.
Remarques :
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B- L’Etat est souverain
Formulée par Jean Bodin (XVI siècle), l’idée de souveraineté confère à l’Etat,
dans l’ordre interne, le pouvoir de faire la loi, d’appliquer les décisions
publiques, d’exercer la justice ainsi que de recourir à la force si nécessaire.
Elle trouve son origine dans l'ouvrage de Jean-Jacques Rousseau écrit en 1762,
"Du Contrat social". Pour le philosophe, la souveraineté appartient au peuple et
chaque citoyen en détient une part. Autrement dit, elle se partage entre tous les
individus, elle est atomisée entre tous les citoyens puisque chacun sera détenteur
d'une parcelle de souveraineté.
Cette notion apparaît aux XVIIe et XVIIIe siècles avec John Locke (1632-1704)
et Montesquieu (1689-1755) qui énoncent le principe de séparation des
pouvoirs, fondement des systèmes de représentation.
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Remarques ;
Seul l’Etat exige, par la force si besoin est, le respect des règles juridiques parce
qu’il n’a pas seulement le monopole du pouvoir normatif mais également le
monopole de la force.
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En effet, on peut affirmer que c’est grâce à ce pouvoir normatif et de contrainte
que l’Etat dispose de la prérogative de commander et de se faire obéir.
Remarques :
2- Le territoire
Le territoire est délimité par une frontière qui est une ligne déterminant
l’étendue et les limites de l’espace géographique de l’Etat voisin. Mais les
problèmes de frontières demeurent sensibles. Des contestations toujours
insatisfaites surgissent. Ces problèmes sont gérés par le droit international
public.
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Ce territoire est délimité par trois types de frontières :
a) Terrestres ;
b) maritimes ;
c) aériennes.
Remarques :
3- La population
Les nationaux
Ils sont les individus liés à l’Etat par le lien juridique de la nationalité qui permet
de distinguer au sein de la population d’un Etat les nationaux et les étrangers.
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Les étrangers
L’étranger est une personne physique vivant sur le territoire d’un Etat auquel il
n’est pas rattaché par le lien de nationalité. En tant que tel ils sont soumis du
droit de l’Etat en tant que résidents, éphémères ou permanent.
A- L’Etat unitaire
Dans l’Etat unique, tous les citoyens sont soumis au même et unique pouvoir.
L’État unitaire ne comprend qu'un seul appareil d'État pleinement compétent sur
l'ensemble du territoire, tant sur le plan politique que juridique.
L’Etat unitaire constitue la forme la plus répandue d’Etat : le Maroc est par
exemple un Etat unitaire.
L’Etat dispose d’une organisation unique qui ne comporte qu’un seul appareil
politico-administratif considéré ici comme centre d’impulsion unique. Il est
constitué d’un seul exécutif, d’un seul parlement, d’une seule organisation
juridictionnelle.
L’Etat peut créer des collectivités secondaires auxquelles il peut attribuer plus
ou moins de compétences. Mais le modèle demeure essentiellement vertical en
raison de la subordination des collectivités locales au centre.
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L’Etat marocain est traditionnellement considéré comme un Etat unitaire
centralisé même si le premier article de la constitution de 2011 stipule que «
l’organisation territoriale du Royaume est décentralisée, fondée sur une
régionalisation avancée ».
L’Etat est aussi unitaire lorsqu’il étend son pouvoir sur tout un territoire sans
que se trouvent admises des différences entre les personnes soumises.
Autrement dit, l'Eta unitaire est en quelque sorte « le maître des lieux » sur son
territoire et sa population. Il transmet sa volonté uniformément sur tout son
territoire et sur sa population qui est soumise à un même et unique pouvoir.
Cependant, il peut être difficile de gérer un Etat moderne à partir d'un centre
unique car, selon NAPOLEON III, « on peut gouverner de loin mais on
n'administre bien que de près ». C’est pourquoi la déconcentration et la
décentralisation se présentent comme une modalité qui consiste à rapprocher
l'administration de l'administré.
Remarques :
1-La confédération
Elle constitue une forme assez rare de l’Etat composé, qui n’est pratiquement
plus représentée dans la société internationale d’aujourd’hui.
Elle est une association d’Etats qui, par traité, décident et d’exercer par
l’intermédiaire d’organes communs un certain nombre de compétences et
d’unifier leur politique dans divers domaine. Mais, chaque Etat membre
conserve la plénitude de sa personnalité et sa souveraineté.
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L’état constitutif de la Confédération réside dans un traité ou un pacte
international alors qu’un Etat (unitaire ou fédéral) est fondé par une constitution.
Exemples de confédérations :
2-L’Etat fédéral
L’Etat fédéral est composé par un certain nombre d’entités, dont le nom varie :
Etats fédérés, cantons, länder …, qui ont les apparences d’un Etat (Constitution,
Parlement, Gouvernement, tribunaux), mais qui sont privées de la souveraineté
externe (elles n’ont pas de relations directes avec les pays étrangers), et dont les
compétences ne sont pas illimitées, car elles s’exercent dans les règles fixées par
la Constitution de l’Etat fédéral.
La discrimination des compétences entre l’Etat fédéral et les Etats fédérés se fait
soit par énumération des compétences respectives, soit par énumération des
compétences fédérales, ce qui implique présomption que les matières non visées
sont de la compétence des Etats fédérés, soit enfin par énumération des
compétences des Etats membres, ce qui emporte la présomption contraire.
L’acte fondateur d’un Etat fédéral est une Constitution (et non un traité, comme
dans la Confédération).
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Les principes organisateurs de la fédération sont :
Remarques :
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